[Sujet Commun 12 Mai 2017] Première réunion Garde

Il sentait l’angoisse monter malgré lui de ce qui allait bien pouvoir sortir de cette réunion. Masqué pour ne pas qu’on le reconnaisse, il était arrivé sur le lieu de rendez-vous. Quelque part il se demandait si ce n’était pas un guet-apens quelconque pour en finir avec la Garde mais leurs Généraux avaient dû faire ce qu’il fallait pour qu’un nouveau massacre n’ait pas lieu. Sauf si c’est l’un d’eux le traitre. Si traitre il y avait. Peut-être qu’ils auraient droit à quelques éclaircissements ou à d’autres choses. Il savait qu’il devait se tenir prêt au cas où, sa baguette n’était jamais bien loin de sa main. Lorsqu’il entra, après avoir mis un certain moment à trouver avec tous les sorts, ils étaient encore peu nombreux pour ne pas dire qu’ils se comptaient sur les doigts d’une seule main, il salua les gens présents d’un signe de tête avant de s’installer dans un coin un peu plus éloigné pour ne pas se retrouver dans ce qu’il considérait trop agglutiné. Il scrutait les personnes présentes, leur façon de bouger, essayant de devenir un éventuel geste « dangereux ». Comme à son habitude, il n’était pas du genre à beaucoup parler, il écouterait, sortirait quelques mots si c’était nécessaire mais pour l’instant il préférait se tenir coi.

La méfiance plane dans chaque geste, dans chaque regard croisé par-delà les masques qui couvre les visages. Cette fois Jane n’a pas fait exception, elle pourtant si prompt à ne pas cacher les traits de son visage.  

Son grain de peau est recouvert par la matière, un mélange de parchemin et d’agile coagulés pour épouser ses contours sans les dévoiler. Seul son regard peut la trahir, ses longs cheveux sont coiffés en tresse et camouflés sous une épaisse capuche.
Sa corpulence n’est pas non plus visible alors qu’elle porte une cape faite d’un tissu léger qu’elle a enroulé autour d’elle-même.

Statique, debout dans un coin, elle les regarde arriver un par un en scrutant le moindre geste. Si sa confiance en Neolina et Aïsha n’est pas ébranlée elle garde un œil sur le Général des Activistes. Nerveux, cernés, il a le comportement d’une bombe prête à exploser. Il est de ceux qu’elle connait le moins, sa propre présence relativement récente dans la Garde n’en fait pas une figure des plus connue au sein de la Cause. Pourtant, elle se sent responsable de ces personnes qui tour à tour entre dans ce qui pourrait être la fosse aux lions.

Elle les trouve courageux d’oser braver les risques après ce qu’ils ont enduré quelques semaines plus tôt. Reste-t-il encore quelque chose à sauver ?

J’y ai passé bien des heures. Dehors d’abord, puis dans les couloirs. Là où personne ne m’a remarqué. Les traits transformés, quelques sorts modifiant plus encore mon visage. Une touriste, qui retient ce qu’elle voit. Ceux qu’elle voit. Passion architecture, religions et anciens conflits. Il y a des corps dans les caveaux sous le bâtiment. Des gens tombés sous le coup de guerres saintes ?
Peut être.
C’est à ça que je songe quand enfin, je me décide à disparaître des zones visitables. Quelques portes passées, et c’est une ombre qui se glisse dans les sous-sols puis les catacombes. Masque, grand manteau, sorts et lentilles brunes. Le cœur bat trop fort, la baguette est à portée. Et mes mains tremblent dans mes poches.
J’entre quand un homme se jette sur une femme pour lui demander une anecdote et me glisse un peu plus loin sans mot dire. Mon regard passe sur les uns et les autres et dans sa posture et le bleu polaire de son regard, je devine Dorofei.
Naturellement, je m’en écarte pour me placer à côté d’une autre. Grande capuche, visage masqué, impossible de dire de qui il s’agit. Mais me poster près d’un ami serait donner trop d’informations.
Je laisse pourtant mon regard courir un instant sur lui quand le Général se calme, hoche de la tête et nous demande à tous d’en faire de même. De faire pâte blanche, et de donner son avis.

Une anecdote par personne. Et notre opinion sur ce que nous devrions faire maintenant.
Sa voix tremble. Ses yeux sont rouges. Et il nous regarde soit trop.. Soit à peine.

Elle qui avait la fâcheuse tendance à tout cogiter et organiser dans les moindres minutieux détails, chaque déplacement dans le cadre de la Cause, s’était rendue à cette réunion sans hésitation. Malgré son passif, l’ambassadrice ne pouvait manquer une telle occasion de participer à ce rassemblement. Ce n’était pas un énième discours utopique et éponyme, ou la promesse d’un nouveau depart qu’elle attendait présentement, mais plutôt un signe, ou n’importe quoi d’autre qui pourrait lui donner la force de continuer.

Par mesure de précaution, Rain avait eu la présence d’esprit d’arriver masquée et encapuchonnée, songeant que sa précédente proximité avec Walters, et même celle actuelle avec certains de leurs ennemis, pouvaient encore lui porter préjudice. Certains des plus attachés à cette Garde meurtrie, pourraient vouloir un bouc émissaire, et personne ne leur en voudrait, compte tenu de la situation. Par Merlin, l’informatrice aurait tout donné pour apercevoir dans l’assemblée un visage familier. Dorofei, Jane, ou même Hampton. Mais beaucoup portaient un masque, et aucun de ceux aux visages découverts ne lui revinrent, rien d’étonnant à cela.

Elle prit soin de rester au fond de la salle, peu désireuse de se mêler à quiconque. Son regard traînait partout, le comportement de certains n’avait rien de rassurant. L’hypothèse d’un traitre parmi eux n’avait rien d’une hérésie, certaines attitudes ne trompaient pas. L’ambassadrice ne s’attarda guère bien longtemps, sur personne. Adossée contre l’une des parois des catacombes, elle attendait la suite des événements…

Ça peut pas être sérieux. Je manque de grommeler quand celui que je devine être l’un de nos généraux se tourne vers moi. Une anecdote par personne donc, et notre opinion. De tous, il fallait qu’il me regarde, moi ? Celle qu’on a envoyé chier, dont on a critiqué les opinions. Je serais incisive et ne retiendrais pas le large rire cynique que ça m’inspire si j’avais pas en tête de ne pas être reconnue.
Je serre les dents, donc, et répond à sa sollicitation.

- Tous à égalité, vraiment ? Ok, j’admets, le cynisme m’a échappé, porté par une voix modifiée par un sort. Je claque mon anecdote et enchaîne, puisqu’il me le demande. Pour moi il y a un traître, et on perdra.. J’hésite, bute, ma voix s’écorche quand je devine tous les regards tournés vers moi. Alors je me reprends. .. du temps à le chercher, on se montera les uns contre les autres et on implosera de l’intérieur. Donc faut le trouver c’est vrai, mais surtout reconstruire ce qu’il y a. Rassembler l’argent et les ressources qu’il reste, faire des petits groupes de personnes de confiance, rouvrir des planques. Envoyer des personnes isolées pour récupérer ce qui reste dans celles qui n’ont pas été… visitées.. A ce mot, je sens une vague électrique passer dans l’assemblée. Quelque chose de sombre. Alors je me tais, parce que pour moi aussi, la vue des cadavres mutilés est revenue en bourrasque et que mon plan c’était d’écouter dans un coin, comme toujours.

Elle les regarde un par un, des hypothèses passant dans son regard quant à leur identité. Se sont-ils tous jetés dans un piège prêt à se refermer sur eux ? Au fond d’elle, elle a fait la paix avec cette possibilité. Non pas par dépit mais avec l’assurance d’être prête à se défendre s’il le faut. Au creux de sa paume pulse la Magie contenue dans sa baguette qu’elle tient en douceur mais non sans fermeté.

« Tous à égalité, vraiment ? » La voix est transformée, pas l’attitude ni cette férocité teintée d’amertume qui transparait dans les mots. Jane n’a pour autant pas idée de qui il s’agit et ne cherche pas spécialement à le savoir. Elle aimerait voir le visage de cette personne, elle aimerait les voir tous, les reconnaitre, donner un peu plus de chaleur à cette assemblée « Pour moi il y a un traître, et on perdra.. » Du temps ? De l’énergie ? Ce qu’il reste de cette Cause ayant volé en éclat dans les ténèbres « .. du temps à le chercher, on se montera les uns contre les autres et on implosera de l’intérieur. Donc faut le trouver c’est vrai, mais surtout reconstruire ce qu’il y a. Rassembler l’argent et les ressources qu’il reste, faire des petits groupes de personnes de confiance, rouvrir des planques. Envoyer des personnes isolées pour récupérer ce qui reste dans celles qui n’ont pas été… visitées. » Le visage de Lana figé par la mort et la douleur vient s’imprimer devant ses yeux clos l’espace d’un instant, elle déglutit puis chasse ces pensées de son esprit.

Le temps n’est pas aux larmes ni au deuil.

La Générale prend une profonde inspiration et lentement se détache de la paroi contre laquelle elle était posée. Son pas est lent et souple, sa silhouette toujours camouflée sous une cape noire sans reflet « Et comment est-ce que l’on détermine ces personnes de confiance ? » Le ton n’est pas paternaliste, la question des plus neutres « Pour commencer je serai d'avis de faire passer tout le monde au Veritaserum. » Le menton haut, le port presque altier sans être condescendant, elle poursuit « Cela implique donc de s'en procurer un stock relativement conséquent bien que nous ne soyons plus si nombreux. » Un fait tragique qui rend pourtant cette solution bien plus faisable.

Du fond de la salle, l’ambassadrice masquée observait son entourage avec la plus grande attention, tentant de capter le moindre signe, geste, ou parole, qui pouvait trahir une quelconque traîtrise parmi eux, en cet instant. La manière d’agir du Général qui les avait interrogés à l’entrée, sautant sur les premiers venus pour exiger l’évocation d’une anecdote de mission, sonnait étrange. Ou bien avait-il été présent lors du massacre, et en avait réchappé de justesse. Peu importe, il n’était pas le seul à être tendu, l’entièreté de l’assemblée l’était. Rien d’anormal, étant donné les circonstances. Malgré tout, Rain restait plus que jamais sur ses gardes, et le fait de ne reconnaître personne parmi les Gardiens présents, la mettait mal à l’aise. Elle écouta néanmoins les propositions des uns et des autres, dont les voix commençaient à s’élever dans l’air sombre de la salle.
Des propositions intéressantes et pertinentes s’extirpaient de certains, visiblement la brune hautaine n’était pas la seule à penser qu’il y avait un traitre. D’autres proposèrent alors d’utiliser le Veritasérum pour faire parler les membres restants, tenter de démasquer le coupable, si seulement il y en avait un. L’une d’entre eux partageait au moins l’opinion que l’ambassadrice gardait pour elle, il n’était guère sûr que Myrdinn se relève cette fois. Le pessimisme se sentait à plein nez dans l’assemblée, pourtant certains ou certaines, continuaient d’y croire. Cela n’empêcha pas Godwin d’être agacée, une nouvelle fois. Adossée contre le mur et les bras croisés sur sa poitrine, elle décida de mettre également son grain de sel.

« Vous n’avez qu’à révéler les identités de chacun, tant que vous y êtes. »

Le ton était sec et froid, sans doute reconnaissable par certains malgré la modification de la voix. Si il y avait effectivement un traître parmi eux, mieux valait éviter d’exposer ainsi les plans et les stratégies pour tenter de le démasquer. L’anecdote qu’ils devaient partager à l’entrée, pouvait être extirpée par n’importe quel legilimens expérimenté.

« Cette Organisation n’a plus aucun avenir. Nous perdons plus notre temps qu’autre chose. »

Quelle était la raison de leur présence ici ?

Est ce que ça l’agace de se faire reprendre ? Jane n’a pas de problème d’égo aussi elle est prête à accueillir chaque avis quand bien même il n’est pas en accord avec le sien. Pas qu’elle persiste dans son raisonnement mais étant Occlumens elle même, elle ne peut s’empêcher de penser que tout comme les Legilimens ils ne sont pas monnaie courante. Ils existent, elle en est la preuve et n’est pas la seule, mais quel est le ratio ? Dans ce cas, est ce que faire appel à un Legilimens de confiance pourrait être une solution ?

Lorsqu’une autre personne prend la parole quelque chose se déclenche en elle et l’espace d’un instant c’est le visage de Rain qui lui apparaît. Ce ton acerbe, ces paroles négatives, elle connaît son amie et son avis sur la Garde, sur le monde et les autres en général.
Au plus profond de son être la colère gronde, non pas contre son amie d’enfance mais contre la situation en elle même. Ils sont là, à se regarder en chien de faïence, incapable de se faire confiance, incapable de construire quelque chose à nouveau. Est ce qu’elle les juge ? Sans doute un peu, consciente de son arrivée récente au sein de la Cause.

Mais ce sont ses tripes qui parlent alors Jane fait un pas en avant tout en écartant les pans de sa cape « En ce qui me concerne je n’ai plus rien à perdre. » L’instant d’après elle attrape le bas de son masque entre ses doigts et le retire sans trembler. Son regard passe sur chacun des visages cachés alors qu’elle tourne sur elle même. En cavale depuis des mois son secret n’en est pas un. Malgré ça elle n’a jamais compris cette anonymité que la plus part s’impose alors qu’ils prennent part à quelque chose qui les dépasse tous sans exception « Et je ne vois pas comment il est possible de se faire confiance lorsque l’on ignore tout de la ou les personnes aux côtés de qui on est censé se battre. » Son ton n’est pas accusateur, elle exprime simplement la façon dont elle perçoit et ressent les choses « Les Supérieurs ne se cachent pas, ils n’en sont que plus forts. » Simple fait. Ils sont là, à se pavaner quasiment au grand jour pour une majorité « Vous avez peur pour les votre, pour votre vie, je le comprends, mais c’est une guerre que nous avons choisi de mener. » Est elle seulement légitime ? Qu’importe. Elle suit son cœur, ses tripes, cette rage qui l’anime depuis que sa vie a volé en éclat. Elle a fait des choix, ils feront les leurs mais ils doivent en faire « Je suis d’accord, cette Organisation n’a plus aucun avenir. » Elle prend une inspiration, le regard franc et le buste droit « Pas dans la façon qu’elle avait de fonctionner jusqu’ici. » Son épaisse capuche retombe sur ses épaules dans un mouvement lent, dans sa poitrine son myocarde bat sourdement.

Il les avait regardé arriver un à un, essayant de deviner s’il connaissait ou pas la personne derrière les masques. Est-ce que Jordane était-là ? Probablement, mais il n’irait pas vraiment étudier chaque personne pour en être certaine cela serait beaucoup trop dangereux pour sa comparse, si traitre il y avait. Dans des propos, il lui semblait reconnaître le cynisme et phrasé de sa coloc’ mais il ne laissa rien paraitre. Il n’était pas certain de lui et au final cela importait peu sur le fond du sujet, sur qui disait quoi. Pourtant, il aurait voulu en être certain au moins pour savoir que tout allait bien pour elle. Inspirant légèrement, il écouta les autres parler, un moment sans rien dire. Et effectivement, comment savoir en qui avoir confiance ? Tel était le problème épineux et la potion de vérité avait ses limites tout comme il avait signalé. Un problème sans réelle solution.

« On a de toute façon tous des noms en tête, sur de possibles traitres.» souffla-t-il finalement. « On est déjà parano’ les uns avec les autres à part avec les personnes dont on est les plus proche.» Et encore là, il pouvait il y avoir des surprises, mais il doutait se tromper, ses amis, les vrais n’étaient pas les traitres. « On a peut-être déjà commencé à imploser un peu plus que ce n’était déjà le cas.» par ce que chacun craignait d’être le prochain ; surtout ceux dont le nom n’était pas encore connu des Supérieurs.

Jane n’avait pas tardé à révéler son identité. Effectivement, elle n’avait plus grand-chose à perdre, tout comme lui. Les Supérieurs savaient pertinemment qui il était, mais pour l’instant, il n’eut pas envie de révéler son identité… Il ne tenait pas à être de nouveau sous les feux des projecteurs. D’ailleurs le discours de sa camarade Générale faisait sens… mais dans un sens ils étaient de partis pris. Identités révélées au grand jour pas, dans leur cas ça serait la même chose ; alors il avait bientôt ajouté. «On pourrait aussi considérer qu’il y a un traitre,  peut-être, soyons fous, deux dans ce groupe. Comme aucun. Alors, je propose que l’on fasse un vote à main levée pour commencer pour savoir ceux qui veulent que les identités soient révélées ou ceux qui préfèrent la potion de vérité ou la légimencie. Pure démocratie.» De nouveau un court temps de silence. « Et je suis d’accord, le groupe ne peut plus fonctionner comme il le faisait jusqu’ici, il faudrait qu’on le redéfinisse avec la vision du plus grand nombre... et surtout avec nos 'nouveaux' moyens aussi bien matériels qu'humains. » Sinon, tout était foutu. Un mal de tête le prenait déjà rien qu’à penser le bordel que ça allait pouvoir donner, mais ça serait peut-être un mal pour un bien.

- Couillue.. me voilà à commenter dans un murmure celle qui délivre son identité, le menton haut et les épaules solides. Une Générale, sans aucun doute possible. Une Générale bien plus solide que celui qui nous a accueilli et dont la gestuelle ne laisse à entendre rien d’autre que de la nervosité.
J’aimerai en faire de même, question d’égo peut être, j’aurais pas la naïveté de prétendre le contraire. Et question de lâcheté, sans doute, je n’en ferai rien.
J’acquiesce à la dernière réflexion et manifeste être d'accord. La Garde a tenté de nous faire fonctionner en petits groupes, mais sans que jamais qui que ce soit ne connaisse les autres, mis à part les Généraux par rapport à leurs troupes. Ça ne favorise ni entraide, ni confiance.

- Si chacun produit du veritaserum et en rapporte à son Général qui se charge des tests et de rassembler ses troupes, ça permettrait de dégrossir un peu les choses non ?
Sauf si le traître est un Général… C’est là une réflexion que je me fais mais que je tais.

J’ai à peine le temps de terminer ma phrase qu’une autre voix s’élève, celle du Général qui nous a accueilli.
- Qui ? Si chacun a une idée de qui peut être un traître : à qui pensez vous ?” ça tremble. Chacun de ses mots tremblent.

Imploser. Le mot ne choque pas mais s’imprime, évident. Qu’importe qui leur a mis le coup de grâce, n’étaient-ils pas déjà ébranlés ? Jane n’a pas le recul et si elle a pris part à quelques réunions avec Arthur et les autres Généraux elle n’a jamais poussé plus loin son intégration. Ce qu’il se passait dans les autres factions lui est inconnu, elle se souvient simplement de discussion, de doutes exprimés par certains de ses amis. Puis les départs.

Comment savoir si un traitre se tient parmi eux ?

Révélation d’identité ? Veritaserum ? Legilimencie ? Sanae pourrait sans doute forcer bien des esprits y compris les plus récalcitrant mais si son secret en demeure un c’est qu’elle a ses raisons. Tour à tour elle les écoute débattre, dans les grandes lignes tous ceux qui s’expriment semblent d’accord au moins sur le fond. Les choses doivent changer. Reste à trouver la meilleure solution. Et puis, des survivants tous ne souhaiteront sans doute pas continuer à s’investir dans la lutte. A vif, dépossédés de planques et d’armes, de membres dont les compétences étaient essentielles, ils ne sont plus que l’ombre d’eux même.

Les idées sont posées tour à tour, Jane les écoute et les engrange sans réagir pour le moment, attendant simplement que tous s'expriment.  
La sorcière ouvre finalement la bouche après la dernière prise de paroles elle n’a pas le temps de formuler le moindre mot « Qui ? Si chacun a une idée de qui peut être un traître : à qui pensez-vous ? » L’un de ses collègues Généraux, un homme qu’elle ne connait pas vraiment mais qui lui semble terriblement nerveux depuis le début de l’entrevu. Elle fronce les sourcils, serre sa baguette entre ses doigts sans vraiment le réaliser. Pour autant elle n’intervient pas, d’une parce qu’elle n’a aucun nom en tête et de deux parce que la manière ne lui convient pas.

HRP:

A la question du général, il se demanda qui seraient les noms cités, si quelqu’un allait oser en donner ou pas. Il observa les uns après les autres les membres présents mais personne ne semblait vouloir vraiment franchir ce pas, lui compris. Même si certaines personnes ici, n’étaient pas des traitres, cela ne voulait pas dire qu’il leur ferait quand même confiance.  

Une des femmes avait bientôt repris la parole, il haussa un sourcil, mais elle avait raison en soit -sauf peut-être sur la dernière partie-. Seulement pour l’instant, il n’y avait pas 36 solutions non plus…  Il n’y avait rien qui pourrait être miraculeux, mais ne pas se méfier s’il y avait un traitre pouvait aussi s’avérer dangereux – tout comme trop sombrer dans la paranoïa-. Nouvelle hésitation, mais finalement, il avait bientôt repris la parole « Je n’ai non plus grand-chose à perdre, mon identité est déjà connue… mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et, aujourd’hui il est normal que la méfiance soit accrue vu que l’on ne sait pas si quelqu’un nous a trahi ou pas, s’il peut donner de nouveaux noms, de nouvelles indications.» Il se tut quelques instants « Sans cette méfiance on pourrait courir à un nouveau drame… mais effectivement, avec trop de méfiance on avancera pas non plus.» il haussa les épaules, jetant un regard vers la personne qu’il soupçonnait être Jordane, avant de tourner son regard sur Jane puis sur Nora, sur d’autres membres du groupe et enfin le Général.  Son regard se tourna de nouveau vers Nora « J’aime ton idée, mais… si le traitre est un haut-gradé comment fait-on ?» Regard braqué vers le Général trop nerveux, il avait énoncé cela comme un fait et non une accusation, néanmoins il était prêt à attaquer si c’était nécessaire… Il pouvait comprendre que l’homme soit mal à l’aise face à cette situation, mais on n’était jamais assez prudent.

Le Général me crispe. C’est le mien pourtant, l’Activiste. Si je fais mine de l’ignorer, c’est pour poser les yeux sur tous les autres. Ressenti partagé. Je jurerai même sentir la crispation dans le corps de celui que je devine être Dorofei. Prêt à sortir son arme si le besoin s’en fait sentir.
Puis mon regard bascule sur les autres. J’en comprends les position et les partage. Petites cellules, personnes de confiance, reconquérir petit à petit les lieux et sécuriser les relations. Sans compter le fait de fabriquer du veritaserum. Certes les occlumens y résisteront, mais ils ne peuvent être tant.
Comme ne peuvent l’être le ou les traîtres.

Je lève un sourcil et esquisse un souffle amusé à la dernière réflexion. L’idée est donc de parier sur chacun et de se servir de nos morts comme d’indices. Cynique. Atroce même, compte tenu des images qui font encore trembler mes poings sous les tissus de ma veste. Mais cohérent. D’une certaine manière, j’aime ce pragmatisme.

- On a… Je compte rapidement. ..sept généraux. S’ils sont en vie. D’un coup de menton j’interroge à la ronde. Est-ce qu’on a seulement cette info ? Dans ton idée, ça voudrait dire garder des cellules en dehors de leur.. Supervision. C’est risqué si on ne peut pas se coordonner. Ou alors il faut multiplier les Généraux. Je hausse des épaules. En avoir plus d’un permettrait de se coordonner tout en limitant les risques d’un Général corrompu. Non ?
D’autant que si ce que la Gazette dit, à savoir qu’Arthur serait Erin Stevenson qui s’est faite tuer… Alors il faut bien se méfier des gradés.

Dans un souffle sec, le Général Activiste se retourne vers moi, une accusation sombre dans le regard. Mécontent, faut-il croire, de l’idée de perdre l’exclusivité de son poste.

”Message admin”:

Adossé au mur du fond, entre deux tombes de gré lissées par le temps, j’observe tout ce petit monde se débattre. J’en vois se débattre, d’autres émerger et se montrer force de décision. Aucun ne m’a remarqué je crois, isolé dans le coin de la pièce, là où les larges colonnes forment une arches basse qui projettent de larges ombres dévorantes dans lesquelles j’ai l’agréable tendance à disparaître.
Ma capuche est rabattue pourtant, laissant mon visage parfaitement apparent. C’est le cas depuis que la Générale, Jane, a initié le jeu du courage.
Pas qu’il y ait la moindre notion de ça me concernant. Ma présence ici a été supposée - à tort - par le gouvernement et ses sbires dès l’instant où j’ai posé le pied en dehors de Poudlard. Quant aux risques que j’encours, me cacher n’y changera rien.
M’impliquer ou ne pas le faire, sans doute davantage. Mais là n’est pas la raison de mon silence. Après tant d’années à prendre toutes les pires décisions que d’autres n’auraient pas su prendre… et à me les voir reprocher systématiquement, évidemment ; dire que je n’apprécie pas cette position serait absurde.
J’adore les voir se démener. Se débattre même. Il y a quelque chose de jouissif là dedans. Mes conseils ? Mes opinions ? Qu’importe. Mon regard se pose une fois de plus sur Dorofei, dont j’observe les prises de positions.

Vient le sujet des planques sécurisées et secrètes. Celles pour lesquelles je pourrais participer, puisqu’ayant moi-même et avec l’aide de Sanae et de Dorofei mis en place des galeries devant servir de lieux d’entraînement. Mais seuls eux en sont conscients. Eux, Arthur… et les Généraux. J’ignore le Général Activiste, très largement dépassé par la situation, et pose mes yeux d’acier dans ceux de Jane. De par ses contacts et sa prise de position, il y a nombre de raisons de lui faire confiance. Elle me plaît. Pas un mot. Mais si elle le comprend, elle pourra user des grottes.
Reste le sujet des autres. Mettre tous les œufs dans le même panier serait stupide. Donc ils attendront. Et chacun de ceux qui posera le pied dans les galeries d’entraînement et les salles de réunion que nous y creusons… auront le digne honneur de passer par le détecteur de mensonge, j’ai nommé la légilimencie. Si Jane ne le comprend pas à mon regard posé sur elle, nous en discuterons plus tard.
Certaines ici ont des prises de positions appréciables, c’est indéniable.

Il plongea son regard quelques instants dans celui de Logan, comme s’il voulait percer quelque chose. Il écoutait néanmoins ce que disait les deux femmes. Il avait l’impression que le système de communication allait être grandement complexifier ce qui pouvait être bien pour protéger les identités, mais, il y voyait aussi un possible net désavantage pour la transition de certaines informations qui pouvaient être capitales ; et il n’était pas des plus certains que ce soit le plus judicieux.   Seulement là, il n’avait pas de meilleures idées à apporter. Il soupira faiblement, essayant d’imaginer ce que cela pouvait donner, mais il y voyait surtout un gros nœud.  Pour lui la confiance ne règnerait pas forcément beaucoup plus comme ça ; mais ils pourraient peut-être reprendre les missions plus facilement avec une telle organisation.

Nouveau regard sur le Général, qui lui non plus n’était pas franchement emballé, mais certainement pas pour les mêmes raisons ; et lui n’était pas impartial vu que le contrôle de la situation pouvait plus facilement lui échapper. Son regard ne tarda pas à se poser sur Jane, espérant qu’elle aurait quelque chose à dire, par ce que lui ne trouvait aucun vrai mot. Aucune réplique. Il était dubitatif, et même s’il voyait le positif, il craignait que dans la mise en place il y ait aussi beaucoup de négatif en cas d’urgence.

Rain ne s’attendait pas à tant d’impétuosité soudaine de la part de Jane, qui approuva l’absence d’avenir de l’Organisarion tout en laissant tomber son masque. En effet, elle avait déjà perdu énormément en rejoignant la Garde, s’afficher ne l’effrayait pas, ce qui n’étonnait pas plus que cela l’ambassadrice, en fin de compte. Celle-ci soupira discrètement, bien cachée derrière son masque au fond de la salle. Certains continuèrent de prendre la parole, après que l’un des Généraux ait demandé si quelqu’un avait une idée de qui pouvait être le ou les traîtres. Une question qui ne semblait pas être au centre de l’attention, les membres qui s’exprimaient librement semblaient plus prompts à trouver une solution pour se reconstruire, plutôt que pour démasquer les traîtres. Ou bien les deux en même temps. Pour une fois, l’informatrice n’était pas complètement en désaccord. Elle ignorait si Hampton se trouvait cachée dans l’assemblée, ou si elle avait déjà jeté l’éponge. Peu importe si elle était présente ou non, Rain captait toutes les informations exprimées, pour deux.

Elle ne put s’empêcher de sourire derrière son masque, malgré la gravité de la situation. Quelle ironie, elle qui annonçait quelques semaines plus tôt à la Générale informatrice, son souhait de prendre de la distance par rapport à la Cause, et de mener ses combats seule. Moins d’un mois plus tard, Myrdinn était éliminée, les membres restants, disséminés, plus brisés et éloignés que jamais. Allaient-ils vraiment réussir à reformer de solides bases ? Vu d’ici, cela semblait compliqué. Comment continuer d’avancer, à présent ? Manifestement, l’ambassadrice était entourée de naïfs, des pseudo combattants du mal qui désiraient se relever par tous les moyens, à n’importe quel prix.

Rain avait déjà énoncé le fond de sa pensée, bien qu’une part d’elle rejoignait certains avis et ne souhaitait pas complètement abandonner. Mais effectivement, les informateurs devaient rester cachés, et dans son cas, plus que jamais, faire profil bas. En attendant, elle écoutait et observait les moindres faits et gestes autour d’elle, soupçonneuse de n’importe qui.

Véritaserum. Legilimencie. Occlumencie. Généraux. Factions. Les mots résonnent et s’entrechoquent dans son crane alors que les échanges battent leur plein dans la pièce ou peu importe le nom que porte ce genre d’endroit.
Elle les observe tous, un par un, simultanément. Presque comme si elle assistait à un match à Wimbledon. Idées, contre idées, proposition de solution, elle note que certains pointent les blocages là où d’autres tentent de trouver de quoi les contourner ou les faire s’effondrer pour libérer le passage.

Et puis son regard croise celui de Logan Rivers, tapi dans les ombres. Elle le soutient, leur deux visages restent de marbre dans un échange silencieux. Lui faire confiance ? Elle n’est pas si naïve. Rejeter sa puissance par principe lui paraît néanmoins bien stupide. Sans parler du lien qui existe entre lui et Sanae, qu’elle juge comme un gage d’une sûreté mesurée. Elle sait ce que Margo pense de l’homme, elle a entendu parler de Poudlard aussi bien sûr, mais la Générale n’est pas du genre à forger son opinion par rapport à celles des autres. Pas entièrement, en tout cas.

Lorsque ses yeux bruns quittent ceux de l’ancien Directeur de l’école dans laquelle elle a toujours imaginé voir évoluer Amalia un jour c’est pour les poser dans ceux de la dénommée Nora. Elle hoche la tête « Les informateurs doivent rester anonymes. » Pour des raisons évidentes, tout comme les Shadow probablement. Puis c’est le regard d’une autre femme qu’elle capte, l’une de celle qui s’est le plus exprimée. Dégrossir les choses, voilà les termes qu’elle a employé et avec lesquels Jane est d’accord. Oui, la Magie et ce qu’elle offre a ses limites mais ne rien faire, ne pas utiliser ces armes de défense serait stupide.

Lorsqu’elle cligne des yeux la sorcière baisse le menton et rive le regard sur le sol sans réellement le voir, gardant une part de son attention sur son homologue de plus en plus nerveux « Peut être que ça n’est pas infaillible mais non seulement les Occlumens capables de dérouter le Véritaserum ET la Legilimencie ne courent pas les rues, ensuite je suis d’accord cela permettrait de dégrossir les choses. » Elle relève la tête, passe sur certains visage sans s’arrêter « Le risque 0 n’existe pas, ne pas prendre ces précautions serait en revanche à mes yeux une erreur. » Un soupir lui échappe, maîtrisé « En tant que Générale je n’accepterai personne dans ma section qui ne soit pas passé par les deux, quoi qu’il arrive. Et je pense que personne ne devrait être accepté à nouveau dans la Garde sans en faire autant. » Droite, elle ne tremble pas. Qu’on vienne fouiller dans son esprit ne l’enchante pas plus que n’importe qui d’autre mais elle s’y pliera de bonne grâce « Si vous avez une autre solution, je vous en prie. » Lorsqu’elle prononce ces derniers mots sa main droite fait face au plafond dans un geste presque similaire à une révérence. Simplement une illustration de ses propos.

Dans les ombres, Logan esquisse un sourire. Sur sa cuisse, son pouce passe sur chacune des phalanges coupées une année plus tôt. L’amusement ne l’a pas quitté. Les voir se débattre, se tirer dans les pattes les uns des autres… a quelque chose de réjouissant. Bien sûr, personne ici ne partage son opinion. Il se revoit pourtant avec Ismaelle et parfois Maxence, à faire des choix infernaux qui ne leur plaisait pas toujours. Mais une voix a le mérite de faire avancer les choses, plutôt que de noyer le propos dans des opinions divergentes ou tout juste assez similaires pour soulever d’autres problèmes. Il les voit pourtant, ces deux femmes qui affirment des prises de positions plus marquées. Celles qui pourraient hériter d’une position pour laquelle il doute qu’elles soient prête. Que qui que ce soit y soit préparé, en vérité. Ainsi si son regard passe sur Dorofei, s’arrête sur Rachel, il retourne droit dans celui de Jane.
Celle qui tranche le premier point essentiel, celui balayé plusieurs fois durant la discussion.
L’idée de servir d’outil ne lui plaît pas. Celui de voir les choses avancer, bien davantage.
Alors oui, Logan adresse à cette femme la minceur d’un sourire.

Puis, parce qu’il n’est pas dupe, ramène ses yeux d’acier dans ceux de celle qui a enterré d’avance la Garde. Il pourrait y pénétrer, effleure d’ailleurs son esprit sans chercher à y entrer. En observe les réactions.
Pas que son statut de fossoyeur d’espoirs ne l’amuse pas, cependant. Lui n’a jamais parié sur la Garde ou qui que ce soit d’autre.
Il observe les fourmis se noyer dans une guerre trop grande pour elles. Ça aurait quelque chose de jouissif s’il n’aimait pas certains de ces insectes.