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Un temps à ne pas mettre un chat dehors | Gary

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Angleterre
Mar 26 Mar 2024 - 11:39

Un temps à ne pas mettre un chat dehors


🙤 Sud de Londres, Angleterre
🙤 17 Mars 2017

 ft. @Gary Gatiss
Quel temps de chien.

Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour être au chaud dans mon appartement, pelotonnée dans un plaid sur le canapé avec un café bien fort, à regarder la pluie par la fenêtre. Ou plutôt, je serais trop concentrée sur mon livre ou sur les notes de mes dernières enquêtes - c’est bien mon genre de ramener du travail à la maison. Jonas râle toujours un peu, mais il sait pourquoi j’agis de la sorte. Que ce ‟travail” n’est pas du travail à proprement parler, mais de l’investissement sur du long terme. Et mon frère peut bien pester, il finit toujours par jeter un œil par-dessus mon épaule, inquiet. Investi lui aussi, l’envie de pas connaître ces tragédies encore et encore au cœur.

Et de l’inquiétude, il y a de quoi en avoir, assez pour me pousser à rester dehors sous cette pluie battante, à crapahuter en pleine nature au lieu d’être bien au chaud chez moi. Pourtant, rien ne m’oblige à suivre cette piste. Je pourrais fermer les yeux, avertir la Garde peut-être, puis tourner les talons. Laisser d’autres personnes s’en occuper, me convaincre qu’il vaut mieux laisser certaines affaires tranquilles.

Au fond, j’en suis bien incapable. Rien qu’à cette idée je serre les poings tandis que j’avance d’un pas acharné. Le chemin se transforme en boue glissante, la forêt mène vers les reliefs et la nuit tombe. Tout porte à croire pourtant qu’une adolescente a disparu sur ce sentier de randonnée, à quelques kilomètres de Londres. Une quinzaine d’années, orpheline, une non-maj qui découvre la vie lycéenne, sans se douter un seul instant du monde sorcier qui existe en parallèle. Une innocente, piégée entre deux feux ou prise pour cible, je ne saurai dire. Les indices manquent pour cette enquête, pour comprendre et saisir tous les tenants et aboutissants de cette disparation. La seule certitude que j’ai, c’est l’implication de sorciers.

Je réprime un soupir. Depuis le début du mois de mars, les disparitions s’intensifient. De premiers échos apparaissent au sein de la Garde, mais rien de concret ou de palpable. Action des Supérieurs, des Ombres, ou de dissidents, qui sait ? Même avec mes recherches je n’en sais pas davantage. De toute façon, que des sorciers s’en prennent à des non-majs ne m’étonne plus. Avec les Supérieurs au pouvoir, ces agressions deviennent usuelles, une épée de Damoclès invisible qui plane au-dessus de ces gens. Et j’ai beau agir à ma hauteur, je ne suis pas surhumaine non plus ; je ne peux pas être partout, à empêcher toutes ces agressions de survenir. Même la Garde n’y arrive pas, en dépit de la force du groupe.

Mais cette adolescente, je compte bien la retrouver, même si je dois crapahuter en pleine nuit dans les colinnes pour suivre sa trace.  

A nouveau, j’avise les lieux. Le panneau marque le début du chemin de randonnée qui s’enfonce dans la forêt vers les collines. L’adolescente n’est sûrement pas seule. De Londres, il faut compter une bonne heure de route en voiture, mais avec la magie, les distances ne sont plus qu’un vague souvenir. Retrouver la piste de la jeune non-maj m’a d’ailleurs causée beaucoup de soucis, et si Jonas n’avait pas eu vent d’activités étranges du côté de Westhumble, je chercherais encore. Je regrette d’ailleurs sa présence à mes côtés, mais son poste d’Auror restreint sa mobilité s’il ne tient pas à être soupçonné. Être né-moldu est déjà suffisamment une source de suspicions aux yeux des Supérieurs, alors autant ne pas en rajouter.

Mais m’aventurer seule sur ce sentier, sans savoir ce qui m’attend ? L’idée est tout sauf prudente. Jonas sait peut-être où je suis, mais une sécurité supplémentaire ne fera pas de mal. Alors j’appelle les urgences, dans l’espoir d’impliquer les non-majs au plus vite. Si des sorciers sont effectivement impliqués, l’approche des sauveteurs non-majs en nombre les forcera peut-être à la fuite ; et si l’adolescente s’est seulement perdue en forêt, des sauveteurs seront plus efficaces que moi.

Je compose le numéro, la tonalité résonne un instant dans le vide, jusqu’à ce qu’une voix masculine débite le discours habituel. Les mots se figent dans ma gorge l’espace d’un instant. Je reconnais la voix.

— Gary ?  

On se croise de temps à autre en soirée. On plaisante bien, et c’est toujours un plaisir de le retrouver, mais je n’ai pas un seul instant pensé tomber sur lui en appelant le numéro des urgences. Le secret cimente notre relation ; il ne sait pas qui je suis réellement, ne connaît pas non plus le quart de ma vie moldue, et j’ai bien remarqué ce voile dans son regard, celui qui indique qu’il en sait bien plus qu’il ne veut bien l’admettre.

— En combien de temps tu peux me rejoindre à Westhumble ? C’est stupide, je ne devrai pas impliquer un civil dans cette histoire. Mais raccrocher me fera paraître suspecte, et je me dis qu’il vaut mieux que je m’aventure dans cette forêt avec quelqu’un que je connais et qui m’aidera. Mon chat s’est perdu en forêt.  

Alors je prétexte une raison stupide, mais Gary viendra - il m’a toujours l’impression d’avoir le cœur sur le main. Je tente ma chance, et lorsqu’il me confirme qu’il arrive dès que possible, je lui donne une point de rendez-vous et je raccroche. Si jamais l’appel est enregistré, personne ne saura que j’enquête sur des disparitions inquiétantes, et c’est mieux ainsi.

Je transplane dans la foulée. Je retourne à mon appartement, récupère de l’équipement plus adapté à ce qui nous attend. Une part de moi se reproche encore d’impliquer Gary dans cette histoire, mais une autre part de mes réflexions juge la situation opportune. L’action et le danger pousseront sans Gary à en dévoiler plus qu’il ne le voudra, et je mettrai enfin des mots sur ce voile qui habite son regard. Faire confiance à mon intuition, même lorsque celle-ci paraît déraisonnable.

Pour attendre Gary, je me place sous le porche de la mairie de Westhumble pour être à l’abri de la pluie ; je ne lui ai pas directement donné rendez-vous sur le chemin de randonnée, pour ne pas attendre sous la pluie, et pour faciliter la rencontre.

Je souris lorsque je l’aperçois arriver. Je lui fais signe.

— Gary ! Je lui laisse de la place sous le porche. Merci d’avoir fait si vite.  
 
(c) Taranys
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Rachel Quinn
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Rachel Quinn
Ven 29 Mar 2024 - 20:45
🙤 17 Mars 2017
«Gary ? » il fronça les sourcils en entendant cette voix et mit encore quelques instants à la resituer un peu plus exactement. Rachel. Il ne s’était pas franchement à ça, surtout pour un dernier appel. Il prit une inspiration et essaya de garder un ton professionnel. C’étai un peu une hantise chez lui de tomber sur quelqu’un qu’il connaissait et à qui il arrivait quelques tuiles. Il serait à l’écouter, impuissant… et ça c’était compliqué pour lui. Il pria donc pour qu’elle lui dise quelque chose de pas si dramatique : tous les appels, n’engrangeaient pas de situations dramatiques. « Oui, je t’écoute.» il s’était attendu à beaucoup de choses mais pas à ce qui avait suivi — En combien de temps tu peux me rejoindre à Westhumble. Mon chat s’est perdu en forêt. Quoi ? Il avait bien compris. Alors qu’il était prêt à entrer les données à envoyer à un service d’urgence, il laissa ses doigts à quelques centimètres du clavier, totalement perplexe. Est-ce qu’il avait bien entendu ? Il n’était pas certain…. Tellement ça lui paraissait absurde et semblait cacher quelque chose. Elle était une personne intelligente, il ne la voyait pas appeler les services d’urgences pour un chat perdu. « Tu appelles le 999 pour un chat perdu ?» réussit-il quand même à prononcer avant de rajouter « Je débauche dans quelques minutes… donc le temps de prendre le train… qui doit mettre 45min ou une heure, on va dire une heure et demie. J’peux pas faire plus vite ! J’vais voir si je trouve pas quelqu’un qui pourrait m’emmener en covoit. Je t’envoie un texto avec un horaire plus précis. Attends moi… heu dans un endroit où il y a du monde, genre un bar… plutôt que dans la foret… seule.» Bon à vrai dire, outre le fait que ça serait plus sécuritaire pour elle, c’est surtout qu’il comptait transplaner et ça serait difficile d’expliquer pourquoi elle ne l’avait pas vu descendre du train si elle l’attendait là-bas pour X ou Y raison. Ca lui laissait certainement plus de marge de manœuvre et il allait à présent devoir essayer d’être à peu près raccord avec les horaires de train.

Dès qu’il le put, il quitta son boulot pour trouver un endroit safe pour transplaner jusqu’à la ville où elle lui donnait rendez-vous. Il avait vérifié un peu avant les temps de trajets pour faire coïncider au max maximum les choses. Il était un peu inquiet pour Rachel et se demandait ce qui se passait. Cette histoire de chat était vraiment trop bizarre, même lui qui était loin d’être terre à terre trouvait que c’était gros comme excuse et n’aurait jamais essayé… Finalement, elle n’avait pas choisi un bar mais la mairie. Peu importait, il pouvait arriver « tranquillement », sans que ça paraisse suspect. Avec son grand parapluie, son imperméable, il maudissait le temps - et peut-être un peu Rachel aussi-. A voir ce qui allait se passer, la vérité qui allait sortir -ou pas- de sa bouche pouvait changer vite son humeur, en attendant il se dirigeait vers elle avec un léger sourire – un peu tendu quand même- affiché sur le visage. Rachel ne tarda pas à lui faire signe tandis qu’il lui faisait un petit geste de la tête pour la saluer.

«J’ai eu de la chance j’ai eu le train de justesse. » Il s’approcha d’elle pour lui faire la bise avant de reprendre «Tu vas comment ?» Et juste après qu’elle lui ai répondu, il enchaina avec la question qui lui importait le plus « Bon du coup, cette histoire de chat perdu dans la forêt, tu peux m’expliquer… par ce que … c’est vraiment particulier. Et j’ai beaucoup trop de questions qui me viennent en tête, comme par exemple : qu’est-ce que ton chat ferait dans la forêt ? Pourquoi appeler le numéro d’urgences ?» bon d’accord, ça ne faisait que deux questions, il en avait certainement d’autres, mais pour l’instant c’était quand même les deux principales qui lui trituraient l’esprit.
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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Dim 28 Avr 2024 - 2:02

Un temps à ne pas mettre un chat dehors


🙤 Sud de Londres, Angleterre
🙤 17 Mars 2017

 ft. @Gary Gatiss
La pluie ne faiblit pas. Chercher l’adolescente en forêt s’annonce déjà compliqué, mais alors sous la nuit et en pleine nuit ? Je réprime une moue emplie de doute. Je ne laisse pas le doute s’installer. Je n’ai pas fait tout ce chemin, tout ce travail de recherches, pour abandonner maintenant. Je la retrouverai, et avant qu’il ne soit trop tard. Cette lycéenne, elle pourrait être ma fille à quelques années près, et il est hors de question que je baisse les bras. Elle me rappelle les enfants de Codrin, kidnappés en Roumanie par un réseau de sorciers extrémistes. Il m’est peut-être impossible d’empêcher toutes les tragédies de cet acabit, mais j’empêcherai celles qui sont à ma portée.

— Bien et toi ? Désolée de t’avoir fait venir ici par un temps pareil.

Désolée, je le suis vraiment, mais je le referai si c’était à refaire. Je n’abandonnerai, et je ne lésine pas sur les moyens à employer. Dans les faits, demander de l’aide à Gary comporte moins de risques que d’appeler Jonas. Et même si c’est égoïste de ma part, je préfère mettre en danger Gary que mon frère. J’ai beau apprécié le jeune homme, les répercussions ne seront pas les mêmes ; il n’a pas à justifier au Ministère de la Magie ce qu’il fichait à Westhumble à enquêter sur la disparition d’une adolescente non-maj.

Toutefois, en dépit de cet égoïsme qui est le mien, je ferai mon possible pour le protéger. J’ai connu pire qu’une excursion en forêt sous un temps de chien - et à choisir, je préfère ce terrain plutôt que les landes d’Irak, où la peur de marcher sur une mine me tenaillait les tripes. J’ai affronté pire que des sorciers. En comparaison avec les talibans ou les soldats irakiens, la magie est propre. Les sortilèges se veulent précis, efficaces. Sans fioritures. Expelliarmus pour désarmer. Stupéfix pour neutraliser. Même le sortilège de la mort se veut plus propre que certaines horreurs dont j’ai pu être témoin.

Les bombes au phosphore blanc n’ont rien de “propre”, pour ne citer qu’un exemple.

Que Gary mentionne un chat me rappelle l’excuse stupide que je lui ai sorti au téléphone. Un rire nerveux me secoue. Je lui offre un sourire contrit. J’aurais pu trouver mieux. Plus crédible. Ou alors, je passerais seulement pour l’une de ces personnes qui appelle les urgences pour tout et n’importe quoi.

— Il n’y a pas de chat. J’ajuste la bretelle de mon sac sur mon épaule. Quand j’ai entendu ta voix, je me suis dit que ça serait plus rapide de te demander de l’aide, et j’ai inventé une excuse bidon par précaution.

D’un geste de tête, je désigne les collines qui surplombent la bourgade. La forêt les recouvre, même si entre la pluie et l’obscurité, difficile d’y voir grand chose.

— Une adolescente a disparu dans la forêt. Disparition ou enlèvement, je n’ai pas de certitude, mais on m’a demandé de la retrouver. Pas vraiment un mensonge. Codrin a été le premier à me demander un tel service, et d’autres me sollicitent parfois pour ce même genre de services. Je n’en fais toutefois pas un métier subsidiaire - je tiens à rester discrète, loin des radars des Supérieurs. J’ai remonté sa piste jusqu’à un chemin de randonnée, mais je n’ai pas voulu m’y engager seule. Pas sans ligne arrière. Alors j’ai appelé les secours, puis je t’ai demandé ton aide. Autant y aller avec quelqu’un que je connais plutôt que d’attendre des secours qui ne prendront peut-être pas au sérieux ma demande.

Simple. Factuelle. Aucun mensonge, seulement des adaptations légères pour éviter de trop en dévoiler sur la nature de mes enquêtes ou sur l’existence de la magie. Et si jamais des sorciers nous tombent dessus, j’aviserai le moment venu.

— Tu dois avoir une formation pour les premiers secours, non ? Cette adolescente doit être gelée avec un temps pareil. Si elle n’est pas tombée.

Je joue un peu sur l’émotionnel pour le convaincre de ne pas faire demi-tour. S’il me plante sur le perron de la mairie, j’aurais perdu un temps précieux.

— Je suis désolée de t’entraîner là-dedans, mais tu veux bien m’aider ?
 
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Rachel Quinn
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Rachel Quinn
Mer 1 Mai 2024 - 21:04
« Je sens que bientôt je serai trempé de la tête aux pieds mais à part ça, ça va, écoute !»

Même si c’était une réalité, il plaisantait au final plus qu’autre chose. S’il avait été avec une sorcière, les choses auraient été plus simples comme bien souvent avec la magie… il allait donc devoir se contenter de se protéger au maximum pour ne pas choper la crève. Maintenant, il espérait bien comprendre ce qu’elle lui voulait exactement, ou du moins ce qui se cachait derrière cette histoire de chat …. Et forcément cela la fit un peu rire. Ouais donc le chat, on peut oublier, c’est ça ? Logique en même temps vu ce qu’elle lui avait sorti. Néanmoins ce qu’elle lui dit, lui fit froncer un peu les sourcils.

« Par précautions ?» demanda-t-il sans être bien certain de comprendre ce qu’elle voulait par là !

Dans quoi est-ce qu’il était encore en train de s’embarquer lui ? rapidement la femme s’était expliquée, il haussa un sourcil de plus en plus perplexe et étonné. Pourquoi ne pas prévenir la police ? C’était quand même plus logique. Ils avaient des moyens… ne serait-ce qu’avec la brigade canine. Du moins à son sens… Il avait l’impression qu’il lui manquait toujours quelques données. Il se concentra – ou essaya- donc, un peu plus histoire d’essayer de ne rater aucune information qui pourrait être capitale pour la suite !

« Heu… ben théoriquement moi, j’réponds surtout au téléphone et j’fais passer le message aux gens compétents, mais oui, j’pense pouvoir être utile…»

Il était toujours un peu perplexe, par ce qu’en soit l’aider à retrouver quelqu’un de le gênait pas, bien au contraire… mais il n’était pas forcément la personne la plus adaptée pour cela, surtout qu’il n’était pas certain qu’elle soit toujours dans la forêt, qu’il y avait un énorme périmètre à brasser… Il cherchait comment est-ce qu’il pouvait lui répondre à présent, sans la vexer, ou mettre en doute ce qu’elle disait, sans paraitre trop suspicieux non plus. Il se mordilla un peu la lèvre, hésita quelques instants avant d’acquiescer doucement.

« Bien sûr que je vais t’aider, néanmoins je ne comprends pas pourquoi est-ce que tu ne fais pas appel aux flics, avec des chiens ils pourraient la retrouver plus rapidement non ? Par ce qu’à d’eux… si jamais elle a quitté le chemin de randonnée ou qu’il lui ait arrivé quelque chose, ou encore qu’elle ait été … on va dire enlevée, on peut faire perdre un temps précieux aux flics, non ? Sans compter qu’on va brouiller les pistes. Tu dis adolescente, je suppose qu’elle est mineure, ils devraient être assez réactifs.»

Pour les adultes c’était toujours plus compliqué, mais là, il se disait qu’ils faisaient peut-être une connerie, néanmoins il la suivrait, ne serait-ce que pour ne pas la laisser cette « piste » seule. Ils avaient certainement déjà perdu un temps assez précieux. Mais elle devait avoir ses raisons pour agir ainsi, elle semblait quand même assez terre à terre pour ne pas faire ou dire n’importe quoi. Il laissa passer quelques secondes et, finalement, ne tarda pas à ajouter

« T’es sûre que tu ne me caches rien ?»

Le ton n’était pas suspicieux, juste plus factuel qu’autre chose.
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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Jeu 2 Mai 2024 - 16:17

Un temps à ne pas mettre un chat dehors


🙤 Sud de Londres, Angleterre
🙤 17 Mars 2017

 ft. @Gary Gatiss
Mes excuses troublent Gary. Quoi de plus normal ? Une non-maj sans histoire ne chercherait pas à crapahuter dans la forêt sous une pluie battante, en pleine nuit ; elle appellerait la police, signalerait la disparition de cette adolescente, et se rongerait les sangs dans l’attente de nouvelles, même pour une gamine avec qui elle n’a aucun lien. Mais je n’ai rien d’une non-maj sans histoire. Sans même parler de la magie qui coule dans mes veines, j’ai servi dans l’armée. Je connais la réalité du terrain, la lenteur des secours face à l’urgence vitale, la nécessité d’une petite force de frappe, qui s’avère plus mobile et plus décisive. Cette adolescente n’a pas la nuit devant elle. Plus les heures s’écoulent, et plus le point de non-retour s’approche.

Je ne tiens pas à la retrouver dans le même état que les enfants de Codrin.

Et si on ajoute la magie dans l’équation… raison de plus pour intervenir au plus vite. Pour ne pas appeler les secours non-majs. Ils ne font pas le poids, et je refuse de causer des pertes inutiles. Avoir appelé Gary le place certes en danger, mais il est à mes côtés, je le protégerai. Mais les policiers ? Personne ne les protégera face à des sorciers extrémistes qui méprisent les non-majs.

— Ça ne fait même pas vingt-quatre heures qu’elle a disparu, tu crois vraiment que les flics interviendront ? J’ai pourtant pensé à appeler les secours non-majs, mais plus par dépit qu’autre chose. Ne pas avoir mon frère à mes côtés me manque. Ne pas avoir ma section, surtout. J’ai l’expérience du terrain, j’ai déjà traqué des disparus, et c’était au fin fond de l’Irak.

Une autre section, portée disparue depuis plus de quarante-huit heures. Le dernier contact radio ne laissait apparaître aucune menace pourtant. Je les connaissais, de bons gars, sérieux, efficaces, et ma hiérarchie m’a chargée de les retrouver. Pas la tâche la plus aisée lorsque l’on doit déjà esquiver les assauts des forces présentes, mais ma section les a retrouvés, en vie pour la plupart. Les soldats ennemis les ont poussés à se retrancher vers les montagnes, et un affaissement de terrain les a ensevelis dans une ancienne mine désaffectée. Sans le maître-chien qui nous a accompagnés, j’ignore comment nous aurions pu les retrouver à temps.

Mais cette fois, je n’ai pas Sparks à mes côtés, ce magnifique malinois qui nous a facilité la tâche. Et appeler la brigade canine compromettra aussi toutes mes chances de dénicher des indices quant à ce groupuscule afin de les arrêter une bonne fois pour toutes.

— Qu’est-ce que tu veux que je te cache ? Que cette forêt abrite des lutins de Cornouailles ? Un rire ponctue mes propos sarcastiques. On n’est pas dans la bonne région pour ça.

Bien sûr que je lui cache bon nombre de choses, mais je ne peux guère dévoiler l’existence de la magie de but en blanc à Gary. Il risque de me prendre pour une folle, et je me passerai bien de devoir l’oublietter à cause d’une erreur aussi stupide.

Sans un mot de plus, je lui fais signe de me suivre jusqu’à ma voiture. Je m’installe derrière le volant, met le moteur en route et quitte ma place de stationnement.

— Le chemin de randonnée est à une quinzaine de minutes de la ville. J’ai prévu des lampes torches, du matériel de soin et de l’équipement, tout est dans le coffre.
 
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Rachel Quinn
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Jeu 9 Mai 2024 - 21:00
Il haussa un sourcil perplexe à sa question. Pourquoi est-ce que la police ne voudrait pas intervenir pour une disparition de mineure, surtout qu’elle semblait inquiétante…  C’était vraiment bizarre, peut-être que la famille ne voulait pas l’intervention de la dite police… ou alors, elle « oubliait » que tout n’était pas aussi dur qu’en Irak, ce qu’il pouvait comprendre, elle devait beaucoup voyager, voir tellement de choses qu’elle oubliait qu’il y avait des lieux qui étaient plus « safes » que d’autres… même si safe n’était pas forcément le mot le plus approprié lorsqu’on voit le monde dans lequel ils évoluaient avec toute sa violence. Il l’entendait tous les jours à son travail… et aux infos ce n’était guère mieux.

« Oui, je pense, faut appuyer le fait que c’est une mineure en danger, perdue dans la foret… et donc possiblement avec de gros risques. Enfin après, je ne suis pas flic non plus, je connais pas les process’ à suivre.» il haussa les épaules « Mais si elle est tombée et s’est fait mal, faut la retrouver vite pour ne pas qu’elle se déshydrate ou soit en hypothermie.»

Il n’insisterait pas d’ailleurs il lui fit signe qu’il allait la suivre. Elle devait bien s’y connaître en recherche tout comme elle semblait prête à prendre des risques. Est-ce qu’il ne devrait pas avertir quand même quelqu’un ? S’il arrivait quelque chose à la gamine ça pourrait être de leur faute, par ce qu’ils n’avaient pas fait le nécessaire, même si en vérité chercher avant de prévenir les secours semblait aussi quelque chose de cohérent.

« Des lutins de Cornouailles ?» dit-il en fronçant les sourcil et en penchant la tête sur le côté. « C’est pour ça que tu ne veux pas avoir affaire à la police moldue ?»

Tant pis, il devait tenter, par ce que cette explication semblait quand même bien plus cohérent que tout le reste de ses mensonges. La gamine étai peut-être une sorcière ou elle suspectait quelque chose de magique et ne voulait impliquer les Moldus. Il en était certain -ou presque- c’était une créature spécifiquement sorcière. Juste lutin, aurait pu passer sans souci mais avec cette précision cela semblait quand même assez clair à ses yeux – à moins que ce soit une foutue coïncidence-.

Il soupira, peut-être un peu rassuré quand même, avec la magie dans le lot, ils pourraient peut-être avancer plus rapidement -ou pas-. Il la suivit jusqu’à sa voiture, pas franchement perturbé par la nouvelle, ils auraient tout le temps de parler de ce « petit détail » plus tard.

« On met des choses dans mon sac pour partager le poids ?» avait-il dit lorsqu’elle avait énuméré tout ce qu’elle avait pris. En vérité elle avait raison, on ne savait pas trop qui pouvait trainer dans les parages, alors mieux valait quand même faire attention à ne pas trop utiliser la magie. Il préférait en plus utiliser la plupart du temps la manière Moldue qui lui était beaucoup plus aisée.

« On procède comment maintenant ?»

Qu’ils s’accordent sur comment faire. Pas du tout de magie ? Juste un peu ? Dans tous les cas, il la suivrait sans aucun souci.
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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Ven 10 Mai 2024 - 4:10

Un temps à ne pas mettre un chat dehors


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🙤 17 Mars 2017

 ft. @Gary Gatiss
Pas à un seul instant je n’ai pensé que le poisson mordrait si vite, encore moins sur un tel sujet. Derrière le volant, concentrée sur la route entre la nuit et la pluie qui affectent la visibilité, je ne montre rien de la perplexité qui m’habite. Depuis notre première rencontre, j’ai bien senti que Gary recèle des secrets derrière ses sourires avenants. Quelque chose voile son regard, souvent lorsqu’il pense que personne ne le remarque, et je n’ai jamais su mettre le doigt sur la raison. Au fond, ce ne sont pas mes affaires, et je ne devrais pas m’en mêler - mais la prudence comme le monde dans lequel on vit me poussent à me renseigner. Alors je profite de cette occasion pour tendre des perches, d’enquêter discrètement sans me montrer intrusive, sans alerter de ma manœuvre.

Et le poisson a mordu du premier coup, sur une plaisanterie qui aurait pu passer inaperçue. Au mieux, un sorcier aurait esquissé un haussement de sourcils, étonné par la mention des lutins de Cornouailles, mais aurait cru à une erreur, à une frivolité du folklore des non-majs. Peut-être que ce même sorcier aurait alors à son tour cherché à me tendre une perche pour vérifier cette coïncidence étrange. Avancer à tâtons, d’un côté comme de l’autre.

Mais non. Comme un chat affamé qui se jette sur sa gamelle de pâtée, à croire qu’il n’a pas mangé depuis des mois alors qu’il a des croquettes à volonté toute la journée, Gary s’est jeté sur l’appât tête la première, sans même réfléchir. Des lutins de Cornouailles peuvent passer pour une fantaisie de folklore locale, ou dans mon cas, une méconnaissance de ce même folklore et donc une plaisanterie tombée à l’eau, étant américaine, mais la police “moldue” ? Ce n’est pas une perche que Gary tend ; il a planté à côté de lui un énorme panneau peinturé avec des couleurs flashy dignes de ces maisons de Noël américaines qui brillent de mille feux avec écrit en gros “Je suis un sorcier”.

— Si jamais on se retrouve séparés, chacun de nous doit avoir dans son sac de quoi se débrouiller. En d’autres termes, ils divisent chaque quantité de chaque matériel en deux, et ils se les répartissent de la sorte. Pour la procédure, il n’y a pas trente-six mille solutions. On suit le chemin de randonnée en remontant la piste, en espérant que la pluie n’ait pas déjà tout effacé.

Je n’épilogue pas davantage, pas plus que je ne rebondis sur la mention de la police moldue. Je reste concentrée sur la route pour éviter un accident inutile. Je préfère aborder le sujet en pleine possession de mes capacités, au cas où la situation tourne au vinaire - même si, en vérité, je doute fort qu’un scénario de cet acabit se produite. Gary s’est jeté sur l’appât tête la première, sans même réfléchir aux conséquences un seul instant. Je pourrais travailler pour les Supérieurs, enquêtant sur ces sorciers qui préfèrent vivre parmi les non-majs pour les punir ou pour les transformer en parfaits bouc-émissaires. Mais non. Gary défie toute prudence et avoue de but en blanc sa véritable nature - mais il y a quelque chose de rassurant dans cette attitude. Contrairement à moi, il ne cherche pas à me duper. Sa spontanéité comme sa sincérité ont parlé pour lui. Bien sûr, il cache sans doute encore bien des secrets, mais je ne l’imagine plus capable des pires vices de manipulation.

Lorsque nous arrivons à destination, je gare la voiture à proximité du départ du chemin de randonnée, puis je coupe le moteur. Je ne descends pas. Je cherche mes mots un bref instant.

— Je crois que nous nous sommes tous deux cachés des choses d’importance. Un euphémisme. Parler de la police moldue, ce n’est pas le plus discret.

Je lâche le volant du regard pour me tourner vers Gary.

— Pas le plus prudent non plus, par les temps qui courent. Surtout si tu essaies de vivre dans le monde non-magique sans te faire remarquer.
 
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Rachel Quinn
Mer 15 Mai 2024 - 20:19
Chacun devait avoir dans son sac de quoi se débrouiller ? Une baguette et transplane peinard chez lui était techniquement une option qu’il aurait bien envisagé suivant comment ça tournait. Bon, il acceptait la solution aussi de la femme qui était quand même beaucoup plus pragmatique et logique. Il y avait ce quelque chose de rassurant de savoir que si ça tournait mal pour X ou Y raison, il y avait toujours la magie qui pourrait leur servir à l’un ou à l’autre. Il avait néanmoins acquiescé un peu ; plus surpris qu’autre chose qu’elle n’ait absolument pas relevé ce qu’il avait dit et qu’elle s’était concentrée sur cette histoire de randonnée.  Il était à peu près certain qu’elle était sorcière, alors il n’avait pas fait de vague – et au pire, il y avait toujours un petit oubliette qui prendrait trois secondes sur le terme de police Moldue qui était possible-. Elle était plus qu’à l’aise dans le monde moldu, avec la technologie et autres ce qui n’était pas souvent le cas des supérieurs, même s’il paraissait que certains s’étaient quand même améliorés sur la chose…. Il doutait qu’il y en ait beaucoup qui savaient conduire, elle ressemblait donc plus à quelqu’un comme lui, comme un vrai danger, même s’il pouvait se tromper. Même si elle était dans le camps adversaire comparée à Azalea, Aloysius ou la famille de Klara, elle faisait quand même pâle figure de quelqu’un qui pouvait lui foutre les jetons. Personne – ou presque- ne devait pouvoir arriver au niveau de Carraway…

« Okay, ça marche.»

Et puis, il fallait bien avouer qu’il voyait mal un sorcier « lambda », pas proche des Moldus, demander de l’aide de la sorte aux Moldus, par ce qu’elle n’avait jamais été certaine de l’avoir à lui. Pas sûre non plus qu’il vienne c’était donc quelque chose qui lui semblait spontané, rien donc qui le mettait en alerte et pourtant sa parano était quand même souvent assez forte. Ou alors, elle te manipule pour que tu la trouves sympa et tu réfléchis plus correctement. Quoiqu’il en soit ils avançaient sur la route, toujours dans la voiture jusqu’au point de destination finale. Elle coupa alors le moteur, il allait commencer à sortir mais elle n’esquissa pas le moindre geste, il se tourna vers elle en toute détente.

Il eut un léger rire bref lorsqu’elle lui fit, ce qui ressemblait un genre de leçon de morale. Il secoua la tête, amusé, absolument pas vexé ou autres, par ce qu’au fond elle n’avait pas tout à fait tort.

« On était que tous les deux, entre ton excuse bidon qui sentait bizarre à des kilomètres à la ronde et ce lapsus qui ne semblait pas maitrisé, j’avais peu de chance de tomber sur un Moldu.» il haussa les épaules. « Et ne t’inquiètes pas, je vis dans le monde moldu sans me faire remarquer. J’ai un travail, des tas d’amis Moldus ; tu m’as tendu une perche que j’ai juste saisi.» il se tut quelques instants avant de rajouter « Toi, par contre, en disant ça en premier tu aurais pu réveiller certains demeurés du bocal qui veulent la mort des sorciers depuis la révélation de la magie.»

Toujours une moue plus amusée qu’autre chose tout comme son ton qui montrait clairement qu’il ne prenait pas cette discussion tout à fait au sérieux : désigner l’autre par  ‘’t’as dis Moldu’’ t’es pas prudent alors qu’elle avait aussi fauté, pas de la même manière, mais d’une façon louche quand même ne pouvait pas être un vrai sujet qu’il prenait tout à fait au sérieux.

« Crois-moi, nos éclatés du bulbe à nous ne savent pas conduire… par exemple. Bon, ok, il doit toujours il y avoir des exceptions, mais si minime que ça compte presque pas. Et toi, j’te sens bien.»

Ceci n’est pas un argument réellement valable et pourtant il l’avait énoncé de la manière la plus sérieuse qui soit !
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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Sam 13 Juil 2024 - 16:22


Un temps à ne pas mettre un chat dehors
Sud de Londres, Angleterre ◈ 17 mars 2017 ◈ ft. @Gary Gatiss
◈ ◈ ◈

“Et toi, j’te sens bien.”

Un rire me secoue la poitrine malgré moi. La candeur de cette déclaration sérieuse me prend de court. Gary a trahi son secret sous prétexte d’une “sensation”, et il se permet de me renvoyer la balle de la responsabilité. Prend-il seulement la situation au sérieux ? Le risque qu’il encourait ? Avec le folklore développé du Royaume-Uni, parler de lutins de Cornouailles passe bien plus inaperçu que de prononcer le mot “moldu”. Après tout, il existe tellement de sortes de lutins différents que j’aurais pu broder des explications saugrenues sans la moindre difficulté. Une variante locale, un mythe familial, une divergence de noms, et que sais-je encore ? Mais la police moldue ? Je n’ai guère de pirouette pour ce lapsus révélateur.

Toutefois, je ne renchéris pas sur le sujet. Ce n’est pas le moment. Je n’oublie pas l’adolescente perdue en montagnes, aux prises avec ses ravisseurs sorciers. La pluie qui ne faiblit pas ralentira déjà bien assez nos recherches.

— Hé bien, puisque tu me sens bien, en selle !

Sur ces mots, je sors de la voiture pour ouvrir le coffre. Je récupère l’équipement que j’ai prévu dans le coffre, fournit un sac à Gary. Je m’assure de ne rien avoir oublié pour éviter les déplacements inutiles, même si le transplanage évite la perte de temps - mais le bruit singulier du transplanage risque de dévoiler notre présence si les sorciers responsables de cet enlèvement ont posté des sentinelles dans la forêt. J’ignore si c’est le cas, mais je compte faire comme si cette hypothèse tombe juste. Je préfère envisager le pire pour éviter toute mauvaise surprise.

— Des sorciers sont à l’origine de cette disparition, mais je n’ai pas plus d’infos. Je marque une brève pause. C’est pour cette raison que je n’implique pas la police non-maj.

Je ne tiens pas à causer des pertes inutiles. Les policiers non-majs ont beau être compétents, ils ne font pas le poids face à des sorciers, en particulier lorsqu’ils ignorent tout de la menace. Et si je leur explique qu’une adolescente a été kidnappée par des personnes pratiquant la magie, je suis bonne pour l’hôpital psychiatrique.

Après avoir constaté la présence de tout le matériel nécessaire, je vérifie l’état de mes armes. Baguette, couteau, pistolet - tout y passe. Je ne laisse rien au hasard. J’ai même nettoyé mon arme à feu avant de venir, comme à chaque fois que je nettoyais mes armes de service avant de partir sur le terrain. J’ai beau avoir quitté l’armée depuis plusieurs années, je n’ai jamais abandonné certains réflexes.

— L’objectif est de sauver l’adolescente, mais j’espère que l’élément de surprise nous permettra d’en apprendre davantage sur les sorciers responsables. Si je peux les empêcher de nuire à nouveau, je ne me priverai pas.

Pour Codrin, et tous les parents non-majs qui souffrent des exactions des sorciers. Parfois, je me dis que j’aurais eu ma place parmi les Inquisiteurs, même si je déplore leurs méthodes détestables - raison pour laquelle j’ai opté pour la Garde.

Je referme le coffre, verrouille la voiture, et les clefs disparaissent dans une poche fermée pour ne pas les perdre. J’ajuste mon sac sur le dos.

— C’est bon pour toi ? Ou t’as des questions ?

Je préfère que tout soit demandé maintenant ; mieux vaut le silence radio une fois sur le chemin de randonnée pour dissimuler au mieux notre approche de la cible.
(c) chandelles
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Jeu 18 Juil 2024 - 13:00
Oui. Il savait qu’il était super drôle… enfin quand on aimait son humour décalé, sa manière de dire les choses (voire de les penser) bien à lui. Il n’était pas certain d’avoir bien fait, mais il essayait d’écouter son instinct -pas très bon-… mais cette femme, vraiment, avait tout d’une gentille personne alors il n’avait pas envie de trop penser que c’était un possible piège… même si au fond de lui cette idée trottait encore et toujours dans sa tête, parano latente qu’il ne pouvait pas oublier, laisser de côté. Séquelles d’Azkaban. Rachel avait semblé se décider de lui faire confiance, il put récupérer bientôt le sac qu’elle lui tendait. Il la regarda tout vérifier, comprenant tout à fait le pourquoi du comment : le transplanage en lieu moldu pourrait être compliqué pour diverses raisons… Lui pensait surtout que ça pourrait attirer l’attention des promeneurs – même s’ils seraient peu nombreux vu la pluie incessante-… Il suffisait de tomber  sur un gus avec un téléphone braqué  là où ils arriveraient et c’était le début des emmerdes.

Rachel avait bientôt embrayé avec une pseudo-explication. Il pencha la tête sur le côté et fronça un peu les sourcils. « Tu m’as bien embarqué là-dedans alors que tu ne savais même pas que j’étais pas un non-maj.» Silence avant qu’il ne continue, tout seul, comme un grand « Certes, j’suis pas un poulet, mais quand même.» Il haussa les épaules « J’dois le prendre comment, j’suis sacrifiable, de confiance, ou tu comptais m’oublietter ?» Il n’y avait aucune animosité dans sa voix, au contraire, il était plutôt joyeux et amusé, il avait vraiment envie d’avoir la réponse…  un peu comme un gamin taquin qui voulait tout comprendre de la logique de ses darons. Ils n’avaient pas trop de temps à perdre, mais ils pouvaient bien continuer cette conversation tout en marchant. Quoique… ils devraient certainement faire le silence le plus total et il n’était pas forcément le plus doué là-dedans…

En vérité, il comprenait tout à fait pourquoi elle n’avait pas appelé la police moldue, mais il avait plus du mal avec la raison de sa présence. « Tu sais donc qui ils sont… ou du moins à peu près, puisque tu parles de nuire à nouveau. J’veux bien en savoir plus… histoire de savoir à quoi on va être confronté. Pourquoi s’en prendre à cette ado ? Qu’à t’elle fait … ou sa famille, peut-être ?» Oui ça faisait beaucoup de questions, mais il en avait certainement beaucoup d’autres. En somme, il voulait un vrai topo de la situation, de ce qui s’était passé, de qui était la victime. Le pourquoi du comment. Qui était les ennemis. Quels étaient donc les risques. Il n’avait pas forcément envie de risquer d’être de nouveau sous les feux des projecteurs, il menait sa petite vie tranquille et espérait que ça serait quand même encore le cas un bon moment. Il n’avait pas non plus envie que Janie – ou Neo- risquent quelque chose pour lui. Par ce que ces types pouvaient vouloir se venger… pour peu que l’un d’entre eux le reconnaissent… Peu de chance en réalité, mais disons que le karma et lui n’étaient pas de grands amis. Pour l’instant,  il préférait s’arrêter là niveau questions, mais il était possible qu’il y ait un second round. Elle ne connaissait pas le Gary bavard-curieux et co. L’attachiant, vraiment très très chiant.

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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Mar 6 Aoû 2024 - 21:30


Un temps à ne pas mettre un chat dehors
Sud de Londres, Angleterre ◈ 17 mars 2017 ◈ ft. @Gary Gatiss
◈ ◈ ◈

Les accusations à peine voilées de Gary me font redresser la tête. Je le dévisage, scrute les traits de son visage pour cerner ce à quoi il pense réellement. Son ton amusé contraste avec ses sous-entendus, et je ne sais trop s’il s’agit d’une stratégie de sa part pour me tirer les vers du nez, ou s’il prend toute situation par-dessus la jambe. Et j’ai beau savoir coopérer avec des personnes que je connais peu, ou qui possèdent des méthodes différentes des miennes, je préfère savoir mes coéquipiers fiables.

Chose que Gary ne manifeste peu pour l’instant : de la fiabilité. Prend-il seulement conscience de la situation dans laquelle je l’embarque ? Du danger qui se terre plus loin sur ce chemin de randonnée ? Des risques que nous encourrons ? Ou des conséquences qui pèseront sur cette adolescente si jamais nous échouons ? J’ai conscience que ce n’est pas ma décision de l’année. Avoir un partenaire à mes côtés est plus rassurant, plus sécurisant dans ce genre de missions, mais je n’ai guère eu l’embarras du choix. Je n’ai pas pu demander à Jonas de m’aider - sa position au Ministère est trop précieuse. Il ne peut pas la saborder dès qu’il est question de sauver une adolescente aux prises avec des sorciers extrémistes.

Et Gary… Gary m’a toujours paru sympathique, des quelques fois où je l’ai rencontré. Rien de particulier à noter, en dehors de cette lueur dans son regard qui s’explique désormais, une bonne humeur agréable avec les temps sombres qui nous entourent. Mais je l’ai peut-être surestimé pour cette tâche. Je n’aurais pas dû impliquer un civil, je le sais.

— J’ai pensé pouvoir compter sur toi.

Je lui offre un regard aussi dur que ma voix. Les réflexes militaires prennent le relai. Ce n’est pas le moment de lambiner, encore moins de se chamailler pour des broutilles. L’adolescente n’a pas des heures devant elle. Nous sommes en terrain ennemi, et même si je doute que ces sorciers nous aient repérés, je préfère n’écarter aucune option. Nous avons peut-être l’élément de surprise de notre côté, mais nous n’avons pas l’avantage. Je ne connais ni leur nombre, ni les moyens à leur disposition. Peut-être qu’ils n’opposeront aucune résistance, qu’ils se contenteront de fuir à notre approche en abandonnant l’adolescente derrière. Ou peut-être qu’ils nous feront face avec un véritable arsenal.

Alors j’abrège. Je repousse les accusations et autres sous-entendus qui n’ont pas lieu d’être. Je ne sacrifie personne.

Semper Fi.

Je sonde les environs, puis je m’avance vers le début du sentier de randonnée. La pluie ne faiblit pas. Heureusement que tout mon équipement est sous l’influence d’un sortilège d’imperméabilité. Je me tourne à nouveau vers Gary.

— Je sais seulement qu’il s’agit de sorciers extrémistes, qui s’en prennent à des non-majs par conviction idéologique. Par amusement barbare. Je ne pense pas que l’adolescente ou sa famille ait fait quoi que ce soit pour mériter ce qui arrive, à part être des non-majs.

Et même si une quelconque raison existait… quelle importance ? Il n’en demeure pas moins que des sorciers agressent des non-majs en toute impunité, enfreignent le secret magique en prime, et en ressortiront impunis à cause de l’emprise des Supérieurs sur le pays. Je ne peux tout bonnement pas rester les bras croisés.

— Mais j’ai déjà eu à faire à ce modus operandi. L’enlèvement a eu lieu à Londres, et ils ont rallié la campagne pour plus de tranquillité. Ils ont sûrement un abri plus loin, peut-être une cabane ou une cavité naturelle. Ils n’y restent jamais longtemps, seulement le temps de coordonner la suite de leurs opérations.

En Roumanie, j’ai connu peu ou proue la même chose. Parfois, ces barbares exigent une rançon, avant de massacrer les non-majs après avoir empoché les billets.  

Je lâche un soupir.

— Si tu veux reculer, c’est maintenant ou jamais, Gary. Ils vont essayer de nous tuer, et je ne peux pas garantir ta sécurité.

Je veille sur mes hommes, mais je ne suis pas Wonder Woman.

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Dim 11 Aoû 2024 - 8:30

Pour l’instant les arguments de Rachel lui semblaient un peu étranges et un poil illogiques. Il ne s’était d’ailleurs pas gêné pour lui faire savoir. Elle semblait récitante à appâter la police non maj… mais avait appelé le numéro d’urgences : la chance qu’elle tombe sur lui était plus que faible et même si la chance avait été de son côté comme cela avait été le cas, elle ne savait pas qu’il était sorcier lui aussi. Gary ne comprenait donc pas pourquoi est-ce qu’elle avait « voulu » le mettre en danger. Et sa nouvelle argumentation « j’ai pensé pouvoir compter toi » n’était pas franchement valable vu les circonstances. Elle lui avait quand même menti sur le motif de sa venue ici et faisait prendre des risques à quelqu’un qui de base n’aurait rien dû savoir. Ça lui faisait une belle jambe de savoir qu’elle pensait pouvoir compter sur lui. Il avait plus l’impression d’être un pion dans tout cela, par ce qu’elle avait besoin d’une paire de bras supplémentaires qu’autre chose. Il fit la moue mais ne commenta ni dans un sens, ni dans l’autre. En soi, qu’on se serve de lui pour une bonne cause, du moment qu’il savait ce qu’il risquait avant d’arriver au moment fatidique pourquoi pas. La vie d’une gamine était en danger et il ne pouvait pas l’oublier. Il ne démordrait néanmoins pas, qu’il avait l’impression qu’elle l’avait attiré sciemment dans un guet-apens où il mettrait sa vie en danger ; et il se demandait surtout ce qu’elle lui aurait vraiment dit s’il n’avait pas posé autant de questions. Et ça, c’était une attitude plus que problématique pour lui. Il avait l’impression de partir à la pêche aux informations et de ramer pour savoir ce qui se passait à minima. La nouvelle réponse de Rachel lui fit d’ailleurs hausser un sourcil, pas certain qu’elle lui dise la vérité… ou du moins l’entière vérité. Il était à peu près convaincu que ses explications étaient vraies, mais il pensait également qu’elle continuait à lui cacher des choses.

Il sentait un peu la panique l’assaillir, lui qui évitait généralement le monde magique pour ne pas avoir à faire à ces extrémistes, il était bien mal tombé ici. Le choix, il l’avait, mais il ne se voyait pas tourner le dos à une gamine perdue qui avait peut-être encore une chance d’être sauvée.

« Bon, j’crois qu’un ou deux de ces connards en plus sur le dos ça ne changera pas grand-chose à ma vie. »

Ou peut-être que si, mais il n’avait pas envie d’une gamine paye les pots cassés de sa lâcheté. Il soupira doucement, sachant pertinemment qu’il ne pourrait plus se regarder en face s’il lui arrivait quelque chose… mais en même temps, il ne tenait pas spécialement à avoir d’autres ennuis sur les bras. Un sort de dissimulation, un truc pour se cacher le visage pourraient déjà aider à ce qu’ils ne le reconnaissent pas… Et s’ils te choppent mon vieux ? Tu auras l’air malin…  mais ça serait une mort quand même plus digne que d’être de nouveau le souffre-douleur de Carraway.

«Je te suis, mais je te rappelle que je n’ai certainement aucune de tes formations ou ta manière d’agir. » Il braqua son regard bleu dans celui de la jeune femme avant de rajouter « Je ne te demande pas de me protéger, j’suis un grand garçon. Par contre, je suis pas un sous-fifre mais un coéquipier.»

Autrement dit, tes « ordres », ça ne marchera pas avec moi, on est une équipe. Il ne fonctionnait pas comme ça, et ça risquait d’avoir l’effet contraire que celui escompté. Il avait failli lui rajouter ‘’j’espère que cette fois tu es franche, par ce que si la cause est vraiment, ta manière d’agir laisse plus qu’à désirer’’ ; mais il choisit de se taire, par ce que ce n’était pas vraiment le moment d’entrer de nouveau dans ce genre de débat. Le pire, c’est qu’il avait l’impression qu’elle ne réalisait même pas qu’elle l’avait vraiment pris pour un con ; qu’elle trouvait ça normal et que c’était limite lui qui en faisait trop.  Il inspira. Le but était de sauver la gamine, le reste ils verraient après s’ils survivaient. Et quelque part, il l’avait dit avant, il la sentait « bien » malgré tout ce qui venait de se passer. Tout le monde n’était pas fin, et il était loin, très loin d’être un exemple dans la matière, il était plut un gros boulet qu’autre chose ; c’était certainement un peu le cas de Rachel aussi mais d’une manière totalement différente.

« Bon, on y va ? j’crois qu’on est prêt.»

S’il pouvait arrêter de pleuvoir ça serait également une bonne chose, mais c’était peut-être trop demander.
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