Récap de votre histoire (inscrire les évènements les plus importants de votre vie) : — Naissance le 21 Janvier 1980 à Varsovie — Etudes à Durmstrang— Travaille au Ministère polonais aux côtés de son père — Transformation en vampire en décembre 2006 — Part rejoindre sa mère et ses frères et sœur à Londres — Voyage pendant quelques années avec Sarah sa Créatrice qui lui apprend à contrôler ses pulsions vampiriques, du moins autant que possible — Aujourd’hui travaille en « intérim » comme gardien de nuit, agent de sécurité de nuit, bref tout ce qui s’effectue la nuit et nécessite des gros bras —
Votre histoire complète :Pawel Aleksander Szlarski, venu au monde le 21 janvier 1980 à Varsovie, est le premier fils d’Eugeniusz et Helena Szlarski, deux sorciers au sang-pur faisant partis de l’une des familles les plus influentes de Pologne. Comme dans beaucoup de familles dans ce pays, Traditionnelle et conservatrice, l’aîné de la descendance Szlarski a donc baigné depuis son plus jeune âge dans un mode de vie dicté par la suprématie sang-pure.
Bien sûr, pour un enfant tout cela restait bien vague, et à ses yeux, son père Eugeniusz était son héros et son modèle. Homme d’affaires riche et influent, il était craint et respecté au sein du Ministère polonais, du fait de la place qu’il occupait, directeur du département de la coopération magique internationale. Son premier fils était sa fierté, l’héritier qui prendrait incontestablement son poste un jour, c’était ainsi qu’Eugeniusz l’élevait. Mais Pawel restait également très proche et fusionnel avec sa mère Helena, qui avait du sang britannique dans les veines, et occupait une place de simple assistante administrative à mi-temps, au Ministère polonais, de façon à avoir plus de temps pour s’occuper de ses enfants. Une situation qui ne lui convenait pas tant que ça, mais elle ne disait rien. Car Pawel n’était pas le seul garçonnet à avoir besoin d’attention…
Six ans plus tard, naquirent les jumeaux Tobiasz et Tadeusz Szlarski. Ce fut lors de leur troisième année de vie que les pouvoirs magiques de Pawel se manifestèrent, dans un excès d’exaspération et de jalousie inconsciente envers ces deux petits êtres extrêmement bruyants et énervants, qui accaparaient absolument toute l’attention d’Helena à cause de la fameuse période « terrible 2/3 ». Une après-midi, cette dernière fut alertée par les cris de ses deux bébés, qu’elle retrouva accrochés par leurs pyjamas au lustre de leur chambre, sous le regard à la fois ébahi et amusé d’un petit Pawel, qui ne comprenait pas vraiment ce qu’il s’était passé. Heureusement un simple sortilège suffit à faire redescendre les jumeaux dans leur lit, mais Helena n’eut pas de réaction excessivement autoritaire suite à cet incident, au contraire, elle réalisa qu’elle devait accorder plus de temps à son aîné, même si il était autonome depuis longtemps.
Du coup, la naissance de la petite dernière de la fratrie, Anna Szlarski, se déroula sans encombre. Les jumeaux étaient inséparables, donc la venue d’une sœur ne leur avait fait ni chaud ni froid, quant à Pawel il était déjà plus vieux, il adorait cette enfant et se montrait excessivement protecteur. Dans le même temps, toute la famille préparait sa rentrée à Durmstrang, l’école de sorcellerie située à l’extrême nord de l’Europe. Helena et Eugeniusz y avait étudié, ce dernier était on ne peut plus fier de son fils…
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Durmstrang. L’établissement qu’Eugeniusz n’avait cessé de mentionner. Nichée entre deux montagnes enneigées les trois quarts de l’année, surplombant un imposant glacier filant entre les sommets. Le château en lui-même n’était pas très grand, car une grande partie des salles de cours et salles communes étaient en sous-sols, limitant ainsi l’impact du froid glacial qui régnait à l’extérieur. L’école était réputée pour son fameux club de combat, ça aussi Eugeniusz n’avait cessé de le mentionner, car à son époque il en faisait parti, et espérait bien que son fils suive ses traces et s’y fasse une place non négligeable. Comme l’école accueillait des jeunes sorciers originaires de différents pays, allant de la Scandinavie à l’Europe de l’Est, en passant par les pays baltes, les cours y étaient dispensés en anglais, mais des traducteurs magiques sont disponibles pour ceux qui auraient encore un peu de mal. Aucune difficulté pour Pawel à ce niveau-là, car lui et ses frères et sœur pratiquaient l’anglais depuis qu’ils étaient en âge de parler, grâce à leur mère à moitié britannique, afin de justement préparer leurs rentrées à Durmstrang.
Les premières années à l’école se déroulèrent normalement pour Pawel, il n’était pas le meilleur élève, mais pas un cancre non plus, il fut envoyé dans la maison des Wolverines, comme l’avait été son père avant lui. Sans surprise, donc. Les élèves de cette maison avaient la réputation d’être forts et féroces, conquérants et qui ne laissaient rien ni personne entraver leurs ambitions personnelles, que de caractéristiques dans lesquelles Pawel s’était bien retrouvé avec les années. Lorsqu’il fut en âge de rejoindre le club de combat, Eugeniusz l’entraîna sans relâche pour qu’il devienne le plus fort possible, autant physiquement que magiquement. Eugeniusz avait toujours eu une carrure imposante, encore une fois sa fierté de fils aîné lui ressemblait beaucoup sur ce point. Ce fut donc sans mal que Pawel intégra le club de combat et y développa un goût particulier pour, et bien, le combat et le duel. D’ailleurs, il le conservera toujours, même en tant qu’adulte. La même année, les jumeaux Tobiasz et Tadeusz firent également leur rentrée à Durmstrang, eux aussi à Wolverine.
Quant à leur frère aîné, le succès lui avait quelque peu monté à la tête, en tant que nouvelle coqueluche du club de combat, et vénéré par beaucoup de jeunes filles en fleur, le jeune Wolverine devint bien évidemment très arrogant. Avec un groupe d’autres Wolverines du club de combat, il faisait les quatre cents coups, se la jouaient « bad boys du lycée », s’amusaient à humilier les sangs impurs et enchaînaient les retenues, sans le moindre scrupule ou regret. Les autres garçons de son groupe profitaient, au passage, allègrement de leur popularité auprès des filles. Ce n’était pas le cas de Pawel. Étrangement, son cœur et son corps ne réagissaient qu’au regard d’une seule personne, Adrian Janowska.
Les notes du jeune Szlarski chutaient aussi rapidement que sa cote de popularité au sein du club de combat augmentait. Ses professeurs, et surtout Eugeniusz, lui remirent les pendules à l’heure, car si il échouait aux Aspics il ne pourrait pas rejoindre son père au Ministère polonais. Le directeur de la maison Wolverine désigna alors un précepteur pour Pawel, et ce fut le fameux Adrian. Ce blondinet était un garçon doux et attentionné avec son « élève », et celui-ci n’avait pas envie de jouer les connards arrogants en sa présence. Adrian aussi était polonais, alors pouvoir discuter dans leur langue maternelle donnait de sympathiques échanges. Lui par contre était dans la maison Vulpelara, qui accueillait des sorciers fidèles et loyaux envers leurs amis et leurs familles, ce qui correspondait également très bien à la personnalité d’Adrian.
Il ne s’était jamais rien passé entre eux, malgré la vive tension et leurs rendez-vous secrets nocturnes, durant lesquels ils discutaient de tout et de rien en s’échangeant des regards lourds de sens, mais aucun d’eux n’osait franchir le cap.
Tout bascula le soir où Pawel voulut mettre son ami au défi, pris d’une envie de prendre des risques, de s’entraîner à jeter des sortilèges de magie noire, dont lui parlait souvent son père. C’était profondément stupide et dangereux, même pour un adolescent téméraire en manque d’adrénaline. Adrian avait tenté de l’en dissuader, mais l’autre était bien trop buté. Évidemment, aucun des sortilèges ne fonctionna, mais leurs agissements ne passèrent pas inaperçus. Le professeur en ronde de nuit ce soir-là les prît en flagrant délit, Pawel nia en bloc mais Adrian n’eut pas le courage de mentir et avoua les faits. Durmstrang avait peut-être la réputation d’être proche de la magie noire, mais ce n’était que des rumeurs, afin de contribuer à la rendre plus mystérieuse encore. Mais les sentences étaient les mêmes que dans n’importe quelle école, et Adrian fut renvoyé dès le lendemain, sans appel.
Alors qu’il avait fait preuve d’une lâcheté sans nom, Pawel fut quand même congratulé par le groupe de garçons pour ne pas s’être fait prendre, contrairement à l’autre « tapette », comme ils appelaient Adrian. Le jeune Wolverine souriait et se vantait pour sauver les apparences, mais en réalité il n’en menait pas large. Il se garda bien de raconter la véritable version, évoquant les rendez-vous secrets dans l’unique but de piéger le jeune Vulpelara alors qu’il n’en était rien.
Ce dernier tombé aux oubliettes, la vie reprit son cours. Et Pawel termina sa scolarité, tant bien que mal, car à quelques point près, il aurait échoué.
Lorsque sa petite sœur Anna fît à son tour son entrée à Durmstrang, elle fut envoyée chez les Vulpelara, et avait vécu cela comme une trahison envers sa famille. Déçue, elle avait envoyé un hibou dès le lendemain à Pawel, qui lui avait répondu aussitôt le courrier reçu, le plus naturellement du monde :
« Ne sois pas déçue, Anna. Vulpelara est parfaite pour toi, c’est une Maison formidable… »
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Pendant plusieurs années, Pawel étudia afin de rejoindre Eugeniusz au
Ministère polonais. Évidemment il n’eut pas besoin de s’acharner, il n’avait de toute manière jamais été un gros travailleur, car il savait que son chemin professionnel etait en quelque sorte déjà tout tracé. Il devrait bien sûr commencer au bas de l’échelle, mais grâce à l’influence de son père et à ses motivations, il devrait rapidement grimper les échelons, au département de la coopération magique internationale, donc. Seulement voilà, il n’était pas le seul à être entré au Ministère. Un matin en arpentant les couloirs du département, Pawel avait croisé le regard d’Adrian…
Il avait au début eu du mal à y croire, et avait tenté de le revoir. Cela ne faisait aucun doute, c’était bien lui. Malgré la tâche noire dans son dossier, l’ancien Vulpelara avait réussi à intégrer le Ministère polonais. Ses actes passés avaient été en partie pardonnés, après tout quel adolescent n’avait jamais tenté de faire quelque chose d’interdit…Malheureusement, Adrian ne pourrait jamais accéder à de plus hautes fonctions à cause de ça, mais son poste d’assistant au département de contrôle et de régulation des créatures magiques, lui convenait très bien. Pawel n’avait pas pu cacher son bonheur de le retrouver, sans réfléchir ils s’étaient embrassés et avaient passé ensemble une nuit torride, depuis le temps qu’ils attendaient ça, sans savoir si cela arriverait vraiment…
Depuis, leur couple restait discret. Au Ministère, ils ne se parlaient quasiment pas. Mais certains regards ne trompaient pas, Helena Szlarski l’avait bien remarqué. Sans tabou, elle était allée voir son fils aîné, pour lui affirmer son soutien le plus total.
« Je comprends mieux pourquoi tu n’as jamais voulu te marier ! »
Ces mots qu’elle prononça avec amusement, n’avaient pas fait rire tout le monde. Car Eugeniusz, lui, n’avait cessé de rabâcher à son fils qu’il était maintenant en âge de se marier et de fonder une famille, le menaçant de ne pas le pistonner pour lui faire grimper les échelons, le cas échéant. Si Helena, les frères et sœur de Pawel se fichaient bien de sa relation cachée avec Adrian, ce n’était pas du tout le cas du paternel. Le jour où l’aîné se décida de tout avouer lors d’un repas de famille, ce dernier tourna littéralement au drame familial. Eugeniusz, fou de rage, attrapa Pawel par le col et lui defonça littéralement la gueule, en l’insultant de tous les noms possibles et inimaginables, mais il n’avait pas l’intention de se laisser faire et répliqua aussi sec, après tout il avait été taillé dans la même pierre. Suite à cet incident, Helena avait décidé de partir. Ce fut simplement la goutte faisant déborder le vase, car elle y songeait depuis longtemps. Au début, Eugeniusz n’acceptait guère cette séparation, mais il se persuada que c’était sa faute, à elle et à son ouverture d’esprit, si leur fils aîné s’était éloigné du « droit chemin ».
Depuis ce jour, Helena Szlarski prît son indépendance et retourna dans sa propre famille, à Londres. Les jumeaux et Anna, dès qu’ils termineront leur scolarité à Durmstrang, la rejoindront.
Les relations entre père et fils s’étaient donc considérablement dégradées, il n’était plus question d’un quelconque piston, Eugeniusz ne regardait même pas Pawel dans les yeux. Bien sûr celui-ci enfouît très profondément en lui cette blessure béante. Pas les coups, non, mais le rejet. Alors qu’Eugeniusz était auparavant si fier de lui, maintenant il n’avait plus aucune considération. Encore une fois, le sourire arrogant du premier né cachait les apparences et lui donnait un air faussement sûr de lui. Ainsi il n’en parla pas à Adrian, faisant passer ses hématomes pour les traces laissées par son ancien groupe du club de combat de Durmstrang, qui s’était récemment retrouvé. Il lui expliqua juste que son père s’était opposé à cette union, sans plus de détails. Mais Adrian n’était pas dupe pour autant et se doutait de la violente réaction d’Eugeniusz, il n’y avait qu’à voir les regards et les menaces qu’il lançait à son fils.
Pourtant, comme si de rien n’était, le jeune couple continuait leur idylle secrètement loin du Ministère...
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« Tu es sûr qu’il ne nous a pas fait suivre ? »
« Il a autre chose à faire, et puis de toute façon, on s’en fout. »
Il ne lui laissa pas le temps de réagir et captura fougueusement ses lèvres après l’avoir plaqué contre le mur humide d’une ruelle de Varsovie. Sentant le souffle chaud de son amant contre lui, Pawel ne craignait ni le froid, ni les menaces de son père qui lui menait la vie dure depuis plusieurs mois. Adrian restait d’avantage sur ses gardes, mais cela ne l’empêcha pas de se laisser porter par l’étreinte de son ami de Durmstrang, sans se douter que cette escapade nocturne, lors de ce rude hivers polonais, changerait leur vie à l’un comme à l’autre, pour l’éternité. Au sens propre et non métaphorique.
Elle s’appelait Sarah Bartowski, les deux jeunes hommes s’étaient trouvés dans la mauvaise rue, au mauvais moment. Vampire depuis plusieurs dizaines d’années, affamée et soulagée d’avoir trouvé du sang frais à se mettre sous les crocs en cette période difficile, elle avait attaqué. Pawel s’était interposé, malgré sa carrure et sa grande taille, il n’avait bien sûr rien pu faire. Sous les cris de terreur d’Adrian, il s’effondra au sol, vidé de son sang. Qui aurait pu penser que leur histoire se terminerait de cette manière tragique, personne. Et pourtant, Pawel avait simplement voulu protéger Adrian de l’assaut de cette femme vampire, il n’avait pas réfléchi sur le moment mais cela lui paraissait évident. Car depuis ce jour à Durmstrang, où il avait fait preuve d’une lâcheté sans nom, il devait se rattraper aux yeux de son ami, même si ce dernier lui avait pardonné. Malgré tout, ce besoin était resté viscéral pour Pawel, et jamais il n’avait pensé se racheter au péril de sa propre vie. Vingt-six ans, trop jeune pour partir…
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Une nuit, Pawel ouvrît soudainement les yeux. Il était allongé sur un lit, torse nu, en sueur et la respiration haletante, un goût infâme de fer dans la bouche. Il se redressa, ce changement de position lui frappa le crâne d’une violente migraine, il poussa un cri de douleur. Quelques instants plus tard, dans l’embrasure de la porte de la chambre dans laquelle il se trouvait, la silhouette féminine et élégante de Sarah Bartowski apparut, un sourire aux lèvres. Elle contemplait d’un air triomphant sa nouvelle création. Pawel, quant à lui désorienté, parvint à relever les yeux vers la femme, malgré la migraine qui l’éloignait de toute rationalité. Dans un souffle, il laissa échapper :
Il avait mis du temps à la reconnaître, mais à présent tout redevenait limpide, ou presque. Ses souvenirs étaient confus, troublés, il ne se rappelait pas tous les détails de cette fameuse nuit où cette femme vampire les avait attaqués, Adrian et lui. Vaguement, il se souvint également avoir traversé plusieurs jours atrocement difficiles, dans cette chambre. Agité, Pawel voulut se lever mais son corps endolori l’en empêchait. Pris alors de violentes crampes, il manqua de tomber de son lit, mais Sarah se précipita à une vitesse étonnante pour le rattraper. Étonnant qu’une femme si svelte puisse soulever un aussi grand gaillard que le jeune Szklarski. Suffoquant, ce dernier murmura :
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’il m’arrive ? »
Bien évidemment, Pawel refuserait de voir la vérité. Pour la première fois, il entendit la voix suave de sa Créatrice.
« L’autre nuit, je me suis nourrie de ton sang, et tu es mort. Ton ami m’a suppliée de te sauver. Alors je t’ai transformé, en vampire. »
Comme prévu, le jeune homme nia tout en bloc. Et ce malgré les jours abominables qu’il venait de vivre, à vomir toutes les tripes de son corps entre autre, la forte fièvre qui l’avait empêché de se lever de ce lit, ces courbatures et crampes…Et ce goût âpre, ferreux au fond de la gorge, qui ne le quittait pas. Tous ces signes ne trompaient pas. Et pourtant…
« Je ne vous crois pas. Lâchez-moi, je vais rejoindre Adrian. »
« Mauvaise idée. Tu viens à peine de te réveiller, tu vas le tuer. »
Sarah ne se préoccupait pas spécialement du sort de cet Adrian, mais elle avait vu dans son regard un attachement et amour sincère à l’égard de son nouveau-né vampire. Cela l’avait presque touchée, dans un pays où les relations entre personnes du même sexe étaient encore très mal vues et stigmatisées. Alors, elle ne pouvait pas laisser Pawel tuer quelqu’un qu’il avait voulu protéger.
De toute façon, il était encore dans un état maladif, sa peau était devenue de plus en plus pâle au fil des jours durant sa transformation. Au petit matin, Pawel s’était senti un peu mieux. Il décida alors de rejoindre son amant, qui le croyait peut-être mort. Il devait le revoir, il avait besoin d’une autre version des faits que celle de cette folle de Bartowski. La maison dans laquelle elle l’avait amené avait les volets entièrement clos, il peinait à retrouver ses affaires, ses vêtements et sa baguette magique afin de maîtriser Sarah si elle essayait de l’empêcher de sortir. C’est à ce moment là que la porte s’ouvrît, laissant entrer les premiers rayons du soleil. Pawel recula, ébloui par cette lumière bien trop brillante à son goût. Adrian venait d’entrer, et referma la porte derrière lui.
« Pawel ! Tu es…guéri ? »
Guéri, était un bien grand mot. Malheureusement Adrian savait à quoi s’attendre, il n’était pas aussi tête brûlée que son amant. Il déglutit et n’osa pas s’approcher, baguette en main.
Celui-ci s’était soudainement mis à hurler, il se tenait le crâne et s’était remis à transpirer. Ses pupilles s’étaient gorgées de sang, les veines sous ses yeux transparaissaient comme si elles allaient exploser, ses canines s’allongeaient…La soif de sang humain avait fini par le gagner, il était devenu incontrôlable et regardait à présent son ancien ami comme un bout de chaire à croquer. Ce dernier hurla à son tour, comprenant qu’il était inutile d’essayer de le raisonner. Tremblant, il voulut lui envoyer un sortilège pour le repousser, mais il était resté paralysé par la peur. Assoiffé, Pawel se jeta sur lui et lui planta violemment ses crocs acérés dans la gorge…
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Adrian ne serait plus de ce monde sans l’intervention de Sarah, qui avait empêché un extremis son nouveau mordu de tuer son ami, et avait donné un peu de son sang à Pawel pour calmer sa soif. Ainsi il était devenu un vampire, et il allait devoir s’y habituer, pour l’éternité. Sa créatrice le prit sous son aile, le temps de lui apprendre à contrôler ses envies sanguinaires, mais aussi ses nouveaux pouvoirs. Il restait un sorcier, mais ses capacités en combat et en duel s’amplifieraient, d’années en années. Quant à Adrian, Pawel décida de rompre définitivement. Leur relation n’était plus possible, l’un allait vieillir, l’autre allait rester coincé dans un jeune corps, et risquait à la moindre pulsion, de le tuer. Mais, le jeune vampire n’eut guère besoin de trouver les mots justes, car son ami le repoussa instantanément à sa vue. Le regard d’Adrian avait changé, le dégoût et la peur pouvaient se lire dans ses yeux. Pawel s’était attendu à plus de compréhension de sa part, alors une violente dispute éclata entre les deux à ce sujet. Ainsi la rupture était définitive, l’un et l’autre ne voulaient plus se voir.
L’ancien Wolverine n’a jamais été du genre à verser une larme lors de douloureuses blessures. Comme pour son père, il encaissa le coup de poignard. Une nuit, pris d’une pulsion violente et meurtrière, il attaqua un jeune couple dans la rue et cette fois, Sarah n’était pas intervenue, laissant les jeunes morts. C’était la première fois que Pawel tuait véritablement, et cette sensation fît grimper son taux d’adrénaline vampirique. Sa créatrice le mît en garde cependant, à veiller à ne pas tuer toujours aux mêmes endroits et aux mêmes heures, puis surtout à ne pas en abuser. Mais elle était tout de même fière de ce que son nouveau mordu était en voie de devenir. Son côté humain était encore bien présent, alors pour lui faire oublier Adrian, elle lui offrît une nuit torride durant laquelle ils avaient bu leur sang, l’un et l’autre, afin d’initier son protégé au summum de la jouissance vampirique. Là encore, la mise en garde était de retour, aucun abus ou cela risquerait de leur être fatal…Ce qui ne faisait alors que renforcer la dépendance qui était en train de se créer du côté de Pawel…
Mais il était encore un vampire jeune et immature, qui avait besoin d’avantage de contrôle sur ses pulsions. Bartowski l’envoya alors en voyage, seul, car elle ne pourrait pas non plus être derrière son dos pour l’éternité. Ainsi, il quitta le Ministère, ce qui arrangea bien le paternel, et partît en voyage, à travers le monde, avec l’argent récolté par son travail, mais aussi grâce à sa mère qui lui en envoyait autant qu’elle pouvait. Au fil du temps, la force et les pouvoirs de Pawel grandissaient, ses pulsions s’amplifiaient, mais il commençait à réussir à se maîtriser. À son retour à Varsovie, il décida d’aller confronter son père, une dernière fois. Il retourna au manoir familial Szlarski, où cette fois Eugeniusz était seul. Cette fois, son fils avait changé. Il était bien plus sûr de lui, et surtout bien plus fort et plus rapide. Suite à un bref échange routinier, il lui avoua ce qu’il était devenu. Deux phrases du vieil homme avait suffit à le faire partir en vrille.
« J’aurais préféré que tu meures plutôt que de te voir avec un autre homme. Et maintenant tu es devenu une créature plus sinistre encore que la Mort. Vraiment, tu es un monstre répugnant. »
Pawel n’avait pas attendu plus longtemps pour lui defoncer la gueule à son tour, mais cette fois avec bien plus de puissance, au point qu’Eugeniusz n’en crut pas ses yeux. Il réalisa réellement, qu’en voyant son ainé lui grogner au visage, les canines sorties, saillantes et acérées, qu’il n’avait plus de fils.
« Penses ce que tu veux de moi, je m’en fous. Je vais rejoindre Maman à Londres. Et je veux de l’argent, beaucoup d’argent. »
Il n’était pas venu pour une visite de routine, mais bien pour soutirer le plus d’argent qu’il pouvait à la fortune familiale. Condamné à vivre pour l’éternité, obtenir un bon poste au Ministère ne l’intéressait plus. Il partit donc pour Londres avec sa part d’héritage, qu’Eugeniusz n’avait pas hésité à lui donner, si c’était pour être débarrassé de lui.
Malgré tout, Pawel n’arrivait pas à lui en vouloir plus que cela. En réalité c’était lui-même qu’il blâmait, et Adrian, car cette relation contre nature avait littéralement pourri les liens avec son père, de qui il était autrefois si proche. Eugeniusz avait raison, c’était répugnant. Voilà pourquoi il n’avait pas pu le tuer de sang-froid. Et Pawel s’était promis qu’il n’y aurait plus jamais d’Adrian. Au point de devenir aigri et intolérant à ce sujet, voire de haïr une communauté entière.
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Comme prévu, il partit s’installer à
Londres avec sa mère, où il acheta un appartement pas loin d’elle, à Barking, grâce à la fortune d’Eugeniusz. Pawel commença à effectuer divers petits boulots de nuit comme agent de sécurité, un poste qui lui convenait parfaitement, compte tenu de sa grande taille et sa carrure de type « armoire à glace ». Helena eut un peu plus de mal à accepter la nouvelle condition de vampire, mais ne voulait pas risquer de perdre un enfant contrairement à son ex-mari, alors elle finit par s’y faire. Plus ou moins. Elle avait beau essayer, de se renseigner, de le questionner sur sa nouvelle vie, pour tenter de comprendre, cela ne marchait pas toujours. Pawel l’avait rassurée par des mensonges, lui assurant qu’il ne tuait jamais d’humains et qu’il se nourrissait de sang d’animaux. Ce qui était en parti vrai, mais la dépendance au sang humain ne pouvait être contrôlée trop longtemps, et Helena allait vite s’en rendre compte…
Elle gardait des jeunes enfants à son domicile pour arrondir ses fins de mois. Une après-midi, alors qu’un petit garçon faisait la sieste dans une chambre aux volets fermés, Pawel lui rendit une petite visite. Et lorsque sa mère le surprit au-dessus du lit du garçonnet, les canines sorties, elle comprît que son fils lui avait menti. Elle le sentait, elle le voyait dans son regard, cette envie irrésistible de croquer ce petit cou innocent. Elle n’avait pas envie de penser que son aîné était devenu un monstre, et pourtant…Elle avait la sensation que ses restes d’humanité avaient disparu, en cet instant.
Helena était intervenue en proposant à Pawel une tasse de thé. Qu’il n’avait pas pu refuser, évidemment. La peur dans les yeux de sa mère lui avait échappée.
Quelques mois plus tard, le jeune vampire s’était arrêté devant la maison de sa mère, un peu avant d’embaucher. Désormais il était en capacité d’entendre à plusieurs mètres de lui, ce qui faisait parti des pouvoirs de vampires. Des éclats de rire provenaient du jardin, il lui semblait avoir reconnu des voix familières. Pawel s’invita et lorsqu’il aperçut autour d’une table sa mère, les jumeaux Tobiasz etTadeusz, un homme inconnu et sa petite sœur Anna, tenant un bébé dans ses bras, un sourire rempli d’amertume et de déception se dessina sur ses lèvres.
« Ravi de voir que vous êtes tous venus à Londres… »
Un beau repas de famille, incontestablement. Auquel Pawel n’avait pas été convié. Tout le monde était resté figé, Helena leur avait probablement raconté qu’il était devenu un vampire. Et pour cause, personne n’osa prononcer mot. Ils avaient tous vieilli de dix ans. Anna avait bien changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, maintenant elle était une belle jeune femme. Et cet homme à l’air hagard et aux cheveux blonds était son compagnon. Elle n’avait jamais parlé de lui à son frère aîné, et encore moins de ce projet « bébé ». Lorsque le regard de Pawel se posa sur sa nièce, emmitouflée dans un nid d’ange rose et blanc, Anna eut un mouvement de recul tout en ramenant la petite contre sa poitrine. Helena avait probablement dû raconter l’anecdote avec le petit garçon, ainsi que l’attirance inexpliquée des vampires pour le sang d’enfants. Encore un geste qui prouva une nouvelle fois à Pawel qu’il ne faisait définitivement plus parti de cette famille. Alors qu’il voulut insister pour approcher le bébé, son frère Tadeusz s’interposa et voulut le chasser.
« Ne t’approche pas d’elles, dégage ! »
Les relations entre les trois frères n’avaient toujours tenu qu’à un fil, ils se disputaient souvent lorsqu’ils étaient adolescents. Une violente dispute éclata, déjà à l’époque l’aîné de la fratrie était avantagé par sa carrure et les compétences développées au club de combat, mais maintenant qu’il était un vampire et que sa force était décuplée, voire plus, Tadeusz ne fît pas long feu. Helena supplia Pawel d’arrêter, mais de toute manière il n’avait pas l’intention de tuer son frère, même si ses mots blessants lui donnaient cette irrésistible envie.
Bien que les choses ne pouvaient pas être pires, le jeune vampire se contrôla. Inutile de rester ici plus longtemps. Dans un dernier grognement il disparut, filant grâce à son étonnante rapidité. Un nouveau coup de poignard pour Pawel. Il avait perdu son père d’abord, puis tout le reste de la famille vint s’ajouter. Il était arrivé à son travail, à l’heure, comme si de rien n’était, et reprit le cours normal de sa vie, plus blessé que jamais.
Il n’était pas complètement seul pour autant. Sarah était toujours là, à veiller, à se montrer de temps en temps, si besoin était…