[Event 12.15] You draw me back in ▬ Groupe n°2

C'est d'un ennui … Oui, Arranz le pense. Rafleuse émérite elle n'a plus à faire ses preuves mais ce qu'elle aime avant tout c'est la traque, voir le piège se refermer sur sa proie, instaurer un peu de peur et de pression … Ici, il s'agit essentiellement d'une planque pour le moment. Certes, cela fait parti du « métier » mais ce soir il semblerait qu'elle se lasse rapidement.
En réalité, elle a hâte. Hâte de voir son petit protégé à l'œuvre. C'est un peu le baptême du feu ce soir pour Connor et elle en aurait presque été vexée quand elle a su quelle cible on leur avait attribué. Une éclopée, réellement ? Font ils si peu confiance à ce garçon ? Lui qui depuis des semaines tissent sa toile autour d'une proie avec brio sans que personne ne se doute de rien … Elle est fière de lui.
La nuit est tombée depuis quelques heures, la Vampire apprécie beaucoup l'hiver en ça puisqu'il lui permet de vagabonder dans les rues de Londres bien plus facilement et surtout plus longtemps. Nuit noire à 16h30, cela laisse quelques heures pour profiter.
Vêtue de sa tenue de traque habituelle mais adaptée pour se fondre dans la masse, elle avance d'un pas élégant aux côtés de son filleul. Le plan est établi avec précision et le jeune homme a été sollicité pour son élaboration. C'est la condition : Il participe à chaque étape de la procédure – Et Arranz a promis de ne pas abimer la marchandise. Enfin, pas trop.
Ils ont observé, à présent que la cible est sortie de son terrier aka un bar miteux, où elle a trainé avec un spécimen qui l'est tout autant, la filature commence. La Duchesse s'assure que le pas de son protégé est suffisamment souple et détendu pour ne pas attirer l'attention. Elle n'a pas l'habitude de procéder ainsi, d'être en deuxième ligne premièrement mais surtout de devoir se comporter comme une humaine. Elle s'adapte, sa patience mise à l'épreuve néanmoins.

Ne pas se faire repérer.
Ne pas agir trop tôt.

Son regard glisse sur le visage du garçon, une bouffée de ce qui se rapproche le plus de l'amour envahit l'emplacement où se situe le cœur chez toute personne normalement constituée. Un instant lui effleure l'idée qu'un mariage entre lui et Maggie pourrait être une bonne idée – d'autant plus si elle parvient à passer la bague au doigt de Warren. Ainsi elles feraient partie de la même famille, ce serait amusant.

« Tu te sens prêt mon chéri ? »

Mains dans les poches de son pantalon en tweed qui met en valeur ses jambes élancées, elle expose sans mal l'attitude d'une personne en pleine conversation basique.
Mais le point d'action arrive bientôt, encore quelques ruelles et il sera temps d'entrer dans le vif du sujet alors elle tâte la température. Il devra agir. Elle, elle n'est là qu'en qu'à de besoin et/ou au cas où des invités surprises pointeraient le bout de leur nez – inutile de préciser qu'elle n'attend que ça, on n'a jamais trop de sang à boire après tout et puisqu'elle n'a pas le droit de toucher à cette Collins ...

Il inspira un bon coup, il était un peu nerveux et avait super peur d’échouer même s’il connaissait le plan sur le bout des doigts et qu’au final cela n’avait rien de très compliqué. Il le savait néanmoins, il n’était pas un homme d’action ; lui était plus dans la réflexion et la stratégie qu’autre chose mais il fallait bien qu’il se lance. Et puisqu’il avait dû aider au plan, histoire de participer à chaque étape, il avait longuement réfléchi à tous les dangers - la technologie moldue par exemple-, tout comme il savait qu’il ne fallait pas la sous-estimer cette nana en fauteuil. Elle était plus âgée, plus expérimentée que lui et il espérait vraiment pouvoir se débrouiller seul.

Connaitre sa cible, ses habitudes, et surtout son handicap. Il l’avait bien pris en compte pour le bon déroulement du plan. Comme il faisait équipe avec sa chère marraine, il fallait forcément que tout se passe de nuit ce qui était de toute façon beaucoup mieux : il y avait moins de personnes dehors ; il était moins facile de se faire repérer. Tveit avait revêtu un habit plutôt sombre, il était à la fois inquiet mais heureux de pouvoir sortir, d’avoir ce privilège et surtout d’être en mission. Mais revenons-en au sujet : il ferait noir, il n’y aurait pas/peu de témoins. Il fallait qu’il stoppe toute possibilité qu’elle puisse se défendre, hurler, attirer l’attention et une fois cela fait il faudrait qu’ils puissent s’en aller le plus rapidement possible. La théorie était-là, simple, efficace. Dans les faits, il avait préféré un plan B et C, plusieurs idées qui pourraient faire que même s’il y avait un imprévu histoire de ne pas être pris au dépourvu. Il avait tout en tête. Il réussirait, et il espérait avec brio. Kim n’aurait aucune chance, du moins il l’espérait.

Il suivit tranquillement Arranz, l’écoutant parler répondant, acquiesçant le tout les mains dans les poches, comme s’ils n’étaient que deux passants ordinaires. Il devait attendre le bon moment, il regarda rapidement sa montre. Ils étaient dans le timming qu’ils s’étaient fixés, c’était parfait. Il eut un petit sourire pour la jeune femme et sortit sa baguette discrètement, avec le noir, dans une ruelle sans caméra, sans personne autour, il ne devait pas risquer grand-chose. Il s’éloigna ensuite un peu de sa marraine, histoire d’être certains qu’elle ne leur échappera pas.

-Bloclang. Petrificus Totalus ! souffla-t-il à voix basse.

Si tout avait marché comme prévu, elle était hors d’état de nuire, mais consciente. Le bloclang, permettrait qu’elle n’hurle pas, et que ce soit plus difficile pour elle de prononcer un sortilège, et l’autre et c’était simplement pour éviter qu’elle puisse se défendre, qu’elle ne puisse pas bouger mais soit toujours bien consciente de ce qui allait se passer. C'était, si quelqu'un arrivait, moins dangereux que si elle avait été tout simplement inconsciente.
Bien sûr il n’allait pas s’amuser à lui parler pendant la demi-heure, mais c’était moins risqué que de la faire tomber inconsciente…. Ou pas.

- Bonsoir Kim. Je suis ravi de te revoir.

Et si tout avait marché, ils n’auraient plus qu’à aller faire un petit tour ….. à Poudlard. Il restait quand même sur ses gardes et suivant la réaction de la jeune femme, il saurait si cela avait marché ou pas. C’est bien pour cela qu’il avait prononcé les sorts doucement, que si elle se protégeait par un sort –ou s’il se ratait-, elle ne sache pas le sort qui avait été balancé.

Son but n’était pas de faire un grand spectacle. Juste d’être efficace et de la ramener à bon port sans aucun incident. Oh, bien sûr, il avait imaginé des choses beaucoup plus saugrenues qui auraient fait un joli effet, mais il avait préféré finalement opté pour quelque chose de plus simple, avec moins de fioritures.

Brixton, Londres, Grande Bretagne

La première paye était tombée. Enfin ! Kim n’était pas ruinée, principalement grâce à sa famille sur laquelle elle savait qu’elle pouvait compter pour la dépanner, mais, clairement, ils ne roulaient pas sur l’or, et elle encore moins. Le salaire n’était pas exorbitant, mais pour un job dont les horaires et la localisation horribles l’arrangeaient bien, elle n’allait pas se plaindre. Elle était plutôt bien tombée. Bien sûr, ça n’était pas le poste prestigieux ni la demeure de luxe de Godwin, mais pour un début à Londres, ça lui convenait. Et puis de toute manière, elle n’était pas à l’aise dans les sphères de riches.

Un café pour fêter la nouvelle. À croire que Kim devenait une vraie adulte. Où était passée la gamine échevelée qui courait dans tous les sens et se bagarrait avec ses camarades ? Où était passée l’ado garçon manquée qui ne perdait pas une occasion pour faire les quatre cents coups et revendiquer sa liberté ? Elle était bel et bien là, quelque part dans ce caractère de cochon qui était le sien et que tout le monde lui connaissait. Mais une fois n’est pas coutume, elle avait fait ce que ferait n’importe quel adulte sérieux et accompli, invitant un collègue pour marquer le coup.

Dorofeï et Kim n’étaient pas spécialement proches, mais c’était probablement la personne qu’elle connaissait depuis le plus longtemps à la Garde. Elle ne pensait pas pouvoir affirmer qu’ils étaient amis ni qu’ils le seraient vraiment un jour, mais disons qu’ils avaient une entente cordiale. Alors, puisqu’ils avaient quitté le QG de la Garde ensemble et qu’elle n’avait rien de prévu pour les deux prochaines heures, elle lui proposa d’aller commander une boisson chaude pour oublier le froid du mois de décembre qui commençait.

La nuit était tombée quand ils se quittèrent. Il devait récupérer son fils, et elle devait aller bosser. La supérette n’était pas loin, elle aurait le temps de passer à la maison, se détendre, peut-être même se laver. Repensant aux éléments qu’ils avaient abordés lors de la réunion ainsi qu’à sa discussion avec Dorofei, elle avançait sur le trottoir presque vide, quand soudain un hurlement retentit en provenance d’une ruelle perpendiculaire. Chassant ses réflexions, elle poussa sur les roues de son fauteuil puis tourna à l’angle de la rue. Aucun éclairage, rien, mais le cri résonnait toujours à ses oreilles.

Plongeant une main dans sa poche, elle sortit son portable, mais eut à peine le temps de le commencer à taper le code PIN que soudain sa langue se plaqua sur son palais, et son pouce cessa de lui obéir, de même que le reste de son corps. Sentant son estomac se nouer et son cœur s’emballer, elle recruta toute sa volonté pour récupérer sa liberté d’action. En vain, elle le savait, mais elle n’arrivait pas à s’empêcher, c’était plus fort qu’elle. C’était quelque chose qu’elle ne contrôlait pas, la panique totale jusqu’à en perdre la raison.

« Bonsoir Kim. Je suis ravi de te revoir. »

Elle était tellement obnubilée par son état d’alarme qu’elle n’avait pas vu les deux silhouettes apparaitre dans son champ de vision. Et elle avait presque envie d’y rester, dans cet état d’alarme, de s’y enfoncer, pour ne pas leur faire le plaisir de leur accorder de l’attention, pour leur montrer à quel point c’était stupide de lui faire la conversation alors qu’ils avaient tout fait pour ne pas qu’elle puisse réponde. Et parce que c’était facile, aussi, surtout. Mais il fallait qu’elle prenne sur elle. Qu’elle s’accroche à cette perche qu’ils lui tendaient et qui lui permettrait d’oublier qu’elle était en train de vivre son pire cauchemar.

Alors elle se concentra. Ces silhouettes qu’il lui semblait n’avoir jamais vues, peut-être qu’elles n’étaient pas si inconnues que ça finalement. Notamment celle du petit avec ses bouclettes brunes et sa tête à claques, elle l’avait déjà croisé quelque part. L’autre, avec sa taille de guêpe et son menton altier, ne lui disait absolument rien. Mais une chose était sûre, ils n’étaient pas là pour se réjouir avec elle de sa première paie.

Il a l’air serein, lorsqu’elle se concentre pour écouter les battements de son jeune cœur elle ne peut que constater qu’il affiche ce qu’il ressent effectivement. Une sorte de calme teinté d’une grande concentration, un rythme assez rapide mais régulier. Et ce sourire … Par Morgane, qu’il la fait fondre.
Toute son attention absorbé par la mission, le voilà baguette au point et leur cible en ligne de mire. L’impatience et l’excitation grimpent d’un niveau chez la Vampire, non seulement elle a hâte de passer à l’action mais surtout, elle attend de voir son protégé à l’œuvre.

Il s’éloigne un peu, elle le laisse faire.

« Bloclang. Petrificus Totalus ! »

Juste un murmure, parfait, et quelque chose qui tombe sur le sol près de la jeune femme. Ses réflexes sont bons, les sortilèges lancés précis et adéquates. La cible est immobilisée et privée de parole ainsi elle ne pourra ni s’enfuir ni donner l’alerte. Prise au piège. Faite comme un rat. Coincée dans la toile …

« Bonsoir Kim. Je suis ravi de te revoir. »

Elle est tellement fière de lui en cet instant, simple spectatrice de ce qui se trame sous ses yeux. Elle le voit afficher un mélange d’assurance et de mépris à l’encontre de leur cible. Arranz s’avance, amusée par ce qu’elle peut percevoir dans le regard de la rouquine : Pour elle, il s’agit d’un mélange de de terreur et de colère, sans doute un peu d’agacement et de vexation aussi.

« Elle a l’air de l’être tout autant. »

Dit-il, penchée vers l’avant en agitant une main devant les yeux de la prisonnière comme une enfant sadique s’amuserait de voir une pauvre créature prise au piège sans aucune possibilité de se libérer de ses entraves.
Son regard est attiré par un objet sur le sol, qu’elle reconnait comme étant ce qu’ils appellent un téléphone mobile, ou portable qu’importe. Après une grimace de dédain envers l’objet elle l’écrase sans effort d’un coup de talon et le pousse du pied pour le sortir de sa vue.

Le menton haut, elle claque des doigts.

« On va aller faire une petite balade ma jolie. A toi de jouer Connor. »

Elle n’en a sans doute pas l’air mais elle reste attentive à chaque bruit, chaque mouvement, assurant ainsi ses arrières et celles de son filleul. Il ne faut pas trainer, elle le sait, mais cette mission est celle de Connor. A lui de montrer de quoi il est encore capable en les ramenant tous au château. Qu’il tente au moins, s’il n’y parvient pas elle sera là bien évidemment. Après tout il est encore jeune, un transplanage d’escorte n’est pas forcément chose aisée et d’autant moins avec un objet aussi encombrant que cet immonde fauteuil. Une seconde elle s’imagine la pauvre sotte désartibulée et son sourire ne fait que croitre.

Ça avait marché ! Parfait ! Pendant un  instant il avait craint qu’elle ait un sort de protection qui aurait pu compromettre la mission. Il était plutôt content que tout marche comme il le souhaitait, plutôt fier, même si pour l’instant il n’avait pas fait grand-chose au final. Sa victime lui lança un regard qui lui fit simplement hausser les épaules et il eut un petit ricanement amusé à la réplique de sa marraine.

«Comment est-ce qu’il pourrait en être autrement, en même temps ? »

Il lui lança un sourire et quelques instants après, elle détruit le téléphone de la jeune femme. Il fronça les sourcils, réfléchissant, hésitant pendant quelques secondes sur la procédure à suivre par rapport à cet appareil. Arranz reprit la parole, il acquiesça, cette fois un peu anxieux, mais avant, il se déplaça légèrement pour récupérer le téléphone brisé.

«Il ne faut pas laisser de preuves, et en plus Warren a essayé un jour de ‘expliquer son fonctionnement, dedans, il y a une liste de contacts, des messages, des choses qui pourraient peut-être nous servir, même si j’ai un doute là-dessus. »

La liste de contacts pourrait néanmoins peut-être être utile, qui sait ? Il espérait juste que sa marraine ne prendrait pas mal ce geste-là. Il voulait juste faire au mieux, recueillir le maximum d’informations, sans laisser de preuves. Il se passa une main dans les cheveux et essaya de se concentrer pour la suite des évènements, il n’avait jamais réellement transplané avec quelqu’un d’autres et surtout pas avec un …. Truc aussi gros collé à la rouquine. Foutu fauteuil. Il ferma les yeux quelques instants, il ne voulait pas se rater, il ne voulait pas faire honte à sa famille, ou même à Arranz en échouant cela, même si d’une certaine manière ça pourrait être compréhensible : on ne faisait pas cela tous les jours et il n’était pas non plus un sorcier expérimenté. Il les rouvrit, posant sa main sur l’épaule de sa prisonnière. Il était prêt, du moins il l’espérait.  Il n’avait pas remarqué qu’un inconnu était dans les parages, dommage pour eux.

PLOP. Il avait atterri à peu près là où il fallait, mais au lieu d’atterrir avec élégance, il s’était étalé un peu comme une merde au sol. Mais il était entier. C’était déjà ça ! Il s’était quand même fait mal à tombant, mais il était beaucoup trop orgueilleux pour l’avouer, il avait déjà un peu les nerfs de sa chute, alors bon ! Il s’était du coup un peu renfrogné.

«Arranz, tu vas bien ? » demanda-t-il pour être certain que la Vampire soit aussi ok.

Il n’avait même pas pris le temps que pour Kim tout aille bien également. Maintenant qu’ils étaient arrivés au château, au lieu déterminé, il ne leur restait plus qu’à retourner discrètement aux cellules. Il vérifia rapidement l’heure, pour être certain que le sortilège marcherait assez longtemps. Il commença à pousser le fauteuil en vérifiant toujours  attentivement qu’aucun élève ne se trouvait dans les parages, prêt à lui jeter un oubliette ou un sort de confusion, histoire qu’aucune alerte ne puisse être donnée, même s’il espérait qu’il n’aurait pas besoin d’agir de la sorte.

Est ce qu'Arranz aura la perception de la présence de Tristan (de manière très infime et floue, pas de panique) ?

Le membre 'Arranz K. Stuart' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Maitre du jeu' :

Ces inventions Moldues … Arranz les méprise, sans doute parce qu'elle ne les comprend pas comme beaucoup de choses pour beaucoup de gens. Lorsqu'elle voit son filleul s'emparer du petit objet elle semble s'agacer une seconde. Ont-ils réellement de temps à perdre avec cela ? Connor aurait-il commencé une collection à ses heures perdues. Sa langue claque contre son palais tandis que le jeune homme observe ce qu'il reste du téléphone.

«Il ne faut pas laisser de preuves, et en plus Warren a essayé un jour de ‘expliquer son fonctionnement, dedans, il y a une liste de contacts, des messages, des choses qui pourraient peut-être nous servir, même si j’ai un doute là-dessus. »
« Monsieur Tveit, ainsi vous donnez une leçon à votre marraine ? »

Bras croisés sous sa poitrine, son visage reste impassible quelques secondes. Puis un sourire vient s'inviter sur le coin de ses lèvres alors qu'elle en oublie totalement l'existence de leur prisonnière. Elle n'a plus d'yeux que pour le garçon, s'efforçant de garder une certaine réserve néanmoins. L'éducation passe par la fermeté, bien qu'il la fasse complètement craquer depuis toujours elle ne perd pas cela de vue.

« Tu as de la chance que ton impertinence me rende fière, mon jeune apprenti. »

Parce qu'il y a de l'intelligence et de la réflexion, dans cette impertinence. Oh oui, cet enfant ira loin !

Soudain ses sens sont aux aguets, alertés par quelque chose qu'elle ne perçoit pas correctement. Une sorte … de pressentiment, une vague invisible, peut-être une effluve portée par le vent … plus ou moins familière … ça ne dure qu'une seconde, elle n'a pas le temps d'analyser cette impression que Connor et la rouquine disparaissent dans un « plop » caractéristique au transplanage. Un dernier regard autour d'elle, elle fronce les sourcils mais rien, alors à son tour elle quitte les lieux.
Lorsqu'elle atterri au point de rendez-vous c'est avec grâce et allure, ne prêtant que peu d'attention à son filleul étalé sur le sol. Au lieu de ça elle époussette ses manches comme si ces dernières avaient pu se recouvrir de poussière. A moins qu'elle n'y enlève quelques plis, qu'importe. Il se relèvera puisque c'est ainsi, pas de place pour les chouineurs mais elle sait parfaitement qu'il ne fait pas partie de ceux-là.

« Arranz, tu vas bien ? »
« On ne peut mieux, je te remercie. Est ce qu'elle a encore tous ses membres ? »

L'être inutile s'étant senti pousser des ailes en s'engageant auprès de cette bande d'imbéciles. Mais qu'est ce qu'elle s'imaginait au juste, incapable de se déplacer sans cette chaise roulante disgracieuse ? Voler au secours de la veuve et l'orphelin ? C'est d'un pathétique.

« Non pas qu'ils lui servent tous de toute manière, mais j'imagine qu'une demi cargaison n'est pas ce qu'ils attendent. »

Arranz et sa délicatesse, Arranz et son demi sourire de peste satisfaite de cette petite note d'humour parfaitement déplacée.

« Ces personnes manquent cruellement d'humour si tu veux mon avis. »

Elle lève les yeux au ciel et pousse un soupir avant d'emboiter le pas de Connor toujours aussi concentré sur sa mission. Diantre que cette mission est ennuyeuse ! Elle en espérerait presque qu'un insomniaque croise leur route pour pimenter un peu tout ça.

1. Est-ce que Kim tombe de son fauteuil ?
2. Est-ce que Kim désartibule ?

Le membre 'Kim Collins' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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#1 'Maitre du jeu' :


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#2 'Maitre du jeu' :

C’était un piège. C’était un putain de piège et elle était tombée dedans comme une bleue. Non, pas comme une bleue : comme une conne. Comme une incapable, pas foutue de se défendre et encore moins d’anticiper. Comme une débile, pas foutue de réfléchir deux secondes, volant au secours de cette femme qu’elle avait entendu crier sans se poser la question de savoir pourquoi personne d’autre ne réagissait. Et surtout comme si ça n’était pas la deuxième fois en une semaine. LA DEUXIÈME PUTAIN DE FOIS EN UNE PUTAIN DE SEMAINE !!

En cet instant, elle n’était même pas sûre de pouvoir dire qui elle détestait le plus : elle, ou ces lâches.

Ils l’avaient attaquée par derrière. Ils l’avaient attirée là et avaient attendu qu’elle ait le dos tourné pour être sûrs de sortir vainqueurs. Ils ne pouvaient pas savoir qu’elle n’avait pas de baguette, et qu’ils auraient de toute manière eu l’avantage sur elle, ce qui ne leur aurait posé aucun problème puisqu’ils n’avaient pas de scrupules à s’en prendre aux moldus. Mais de là à ne même pas oser lui faire face, à ne daigner entrer dans son champ de vision qu’une fois l’avoir mise hors d’état de nuire… Elle les méprisait. Elle les haïssait. Elle les vomissait.

« Elle a l’air de l’être tout autant. »
« Comment est-ce qu’il pourrait en être autrement, en même temps ? »

Et ils jouaient, ils se moquaient, prenaient plaisir à la rabaisser, sachant qu’ils ne risquaient rien en retour. Bâillonnée, ligotée, elle ne pouvait que sentir une colère terrible se déchaîner en elle, et elle avait envie de lui laisser libre cours, de hurler et de frapper, mais elle était prisonnière de son propre corps et la panique de se voir ainsi réduite à l’immobilité ne faisait qu’amplifier sa fureur.

Il fallait qu’elle se calme. Qu’elle se ressaisisse, qu’elle garde la tête froide, et qu’elle réfléchisse. Qu’elle arrête de faire des erreurs de débutant, et qu’elle se prépare. Même si elle devait attendre des heures, des jours entiers, que l’occasion se présente, elle devait être prête à la saisir sans hésiter, laissant sa rage et sa peur lui donner le courage et la force nécessaires, et ne devait pas la louper, aveuglée par ses émotions.

Ils ne risquaient rien en retour dans l’immédiat, mais ils ne perdaient rien pour attendre.

Déjà la voilà qui mémorisait les informations qu’ils lui donnaient, quitte à ce que ce soit la dernière chose qu’elle ferait. Connor Tveit, donc, apprenti de sa marraine. Ils étaient l’image même du groupe auquel ils appartenaient, ces autoproclamés Supérieurs. Un fils à papa et une princesse qui se prenaient pour le nombril du monde. C’était pathétique.

À défaut de ne pouvoir parler ni bouger, elle s’appliquait à transmettre dans son regard tout le dégoût qu’ils lui inspiraient, quand bien même c’était là leur donner exactement ce qu’ils voulaient. Et le voilà qui posait une main sur son épaule et elle sentit un frisson de répugnance lui hérisser les poils. Si elle avait été libre de ses mouvements, elle lui aurait fait une clef de bras telle qu’il n’aurait rien compris à ce qui lui arrivait. Au lieu de quoi, elle se sentit disparaître.

La seconde d’après, elle se retrouva par terre dans la boue, sa tête tapant contre un rocher. Une douleur fulgurante lui transperça le crâne et elle sentit aussitôt un liquide chaud couler le long de sa tempe. Du coin de l’œil, elle chercha son fauteuil mais ne vit que le gamin qui se relevait. Ce bouffon n’était même pas capable de transplaner correctement avec elle !

« Est-ce qu’elle a encore tous ses membres ? »

Merde, ses membres ! Elle sentit une vague de panique l’envahir et une boule se former dans son ventre. Louchant, forçant sur ses yeux, elle essaya d’inspecter ses jambes qu’elle ne sentait pas. Pétrifiée en position assise, elle ne put voir que ses cuisses par devant, et ses mollets par derrière, et ne remarqua donc pas la profonde entaille qui descendait le long de son tibia et qui pissait le sang.

Mais déjà ils l’asseyaient dans son fauteuil et la poussaient en direction de Poudlard.

Il ne suffit que d'un souffle d'air pour que l'information parvienne jusqu'aux sens de la Vampire et l'effet est immédiat : Ses pupilles se dilatent telles celles d'un chat près à bondir sur sa proie. Peu importe si elle s'est nourrit avant de venir, cette fragrance a toujours le même effet sur elle. La soif, l'envie … qu'elle réprime au dernier moment quand son visage se présente à quelques millimètres de celle de leur prisonnière. Son mouvement a été si rapide que même Connor n'a sans doute pas eu le temps de comprendre. Peut-être a t-il même manqué de se faire mal quand elle a stoppé le fauteuil de sa poigne de fer et qu'il a du le percuté au passage.
Elle est là, ses prunelles plongées dans celle de la jeune femme, humant l'air autour d'elle avec un sourire félin et carnassier sur les lèvres, sa langue léchant désormais ses crocs apparents … inutile de voir la blessure pour savoir d'où provient cette odeur alléchante.

« Elle a désartibulé. Sa jambe. »

Les erreurs s'enchainent mais elle ne dit rien, ne réprimande pas son filleul qui devra apprendre au fur et à mesure, les rectifier et gérer la situation de A jusqu'à Z ou presque. L'autre est toujours immobilisée, piégée par un sortilège, mais elle voit tout. Elle sait donc désormais où elle se trouve – ce qui en soit est pour la Duchesse un véritable secret de polichinelle. A quoi bon le lui cacher puisqu'elle n'en ressortira sûrement pas ? En tout cas pas vivante.

« Je te goûterais bien ma jolie ... »

Elle use et abuse, aime voir la panique dans le regard de ceux qu'elle tourmente.

« Mais j'ai déjà diné. »

Sans plus de cérémonie elle se détourne d'elle et fait signe à Connor de se remettre en route, d'un claquement de doigts. De son pas gracile et assuré elle ouvre la marche, direction les cachots.


Débrief rapide la veille, toujours d'un ennui mortel, elle est déjà agacée de devoir remettre ça ce soir. Mais il s'agit de Connor, pour lui elle est prête à remettre ses plans au lendemain.
L'autre a été dépossédée de ses biens, elle git sur le sol de ce cachot insalubre depuis plus de 24h maintenant. Dans le noir, donc sans repère, puis sans eau ni nourriture. De surcroit, toujours blessée. La blessure va sans doute s'infecter, elle n'en sera que plus faible et plus facile à faire craquer.
Arranz entre dans le cachot en envoyant brutalement la porte claquer contre le mur. Elle se dirige d'un pas plein d'indifférence par la prisonnière et l'attrape par les cheveux, à la racine du crane, pour la trainer à même le sol sans la moindre trace d'empathie. Celle ci a retrouvé sa mobilité, elle se débat un peu, la Duchesse n'en a que faire et la laisse choir à nouveau lorsqu'ils sont dans ce qui sera leur sale d'interrogatoire.
Là, elle prend place sur une chaise et croise ses longues jambes effilées. C'est à Connor de jouer.

Il se serait mis des gifles. Des tonnes de gifles lorsqu’il se rendit compte qu’il avait oublié de l’assommer, et forcément, il l’avait remarqué une fois qu’ils l’avaient laissé dans sa cellule, blessée et qu’il lui avait retiré le blocklang. Ceci dit, il ne comprenait pas bien pourquoi l’assommer était important au pire, ils pourraient toujours lui infliger un oubliette. Quant à l'autre sort, elle pourrait hurler, personne ne l’entendrait, merci l'insonorisation. Ils l'avainent ensuite bien entendu dépouillé de tous ses effets personnels.
Entre ça et le transplanage à moitié raté, il avait les nerfs. Contre lui-même. Comment est-ce que l’on pouvait être aussi débile ? Il s’en voulait mais surtout il avait peur de décevoir sa famille, Arranz, et probablement surtout James. Les autres continueraient de le soutenir, pour son mentor, son modèle il serait peut-être trop déçu, alors ça serait à lui, aujourd’hui,  de faire en sorte que tout se passe bien. Utiliser la violence, tout ce qu’il détestait. Cela confirmait bien qu’il n’était pas fait pour le terrain. Le débriefe l’avait probablement encore plus stressé.

Il ne devait pas échouer. Mais comment utiliser la violence de façon intelligence lorsqu’on était contre cela ?! Il devait se débrouiller, improviser, parce qu’il n’y avait plus que ça de possible. L’heure H était arrivée et il ne se sentait pas prêt, même si encore une fois il n’en dirait rien. Il devait se débrouiller. Il devait voir cela comme une épreuve, tout simplement. Lorsqu’ils arrivèrent dans la cellule, Collins avait une sale gueule, s’il s’était écouté, probablement qu’il l’aurait soignée, mais il devait s’en retenir. Ce n’était pas comme ça qu’il allait réussir. Arranz la traina jusqu’à la salle d’interrogatoire et ce fut à lui de jouer. S’il paraissait calme à première vue, quelqu’un comme sa marraine avait déjà dû remarquer qu’il n’en était rien. Pour Kim, il serait probablement juste froid.

« La suite va être simple, soit tu réponds aux questions et tu auras peut-être une chance de ne pas agoniser pendant des heures, soit tu t’entêtes et je peux pas te promettre dans quel état tu vas finir.» Il se tut quelques instants avant de lui souffler, un vague sourire sur le visage « Tu vois qui est Keane Crawley, chez les Poufsouffle ?  Avant, il n’était pas comme ça, un peu trop de Doloris, lui a grillé le cerveau. Il n’était déjà pas brillant, mais ça ne s’est pas amélioré. Tu n’es pas brillante non plus, donc si tu veux éviter de finir comme un légume, ta coopération serait fort appréciée.»

Et il ne mentait, ce n’était que la vérité. Keane était quand même le cousin d’Elinor, alors il était très au fait de tout ce qui s’était passé pour Crawley. Il laissa passer quelques instants de silence histoire qu’elle intègre bien tout. Peut—être que cela stresserait, ou pas du tout, il s’adapterait en fonction de ce qu’il verrait, entendrait.

«Tu vas voir, même le plus sombre des crétins, peut répondre à ça, tu peux donc t’en sortir haut la main… Quel est ton rôle dans  ton groupe ? A quoi est-ce que tu peux bien servir ? »

Poudlard. Elle aurait pu s’en douter. Connor aux poignées de son fauteuil, Kim se voyait avancer vers le château sans rien pouvoir dire ni faire. Et si, seule avec soi-même, elle aurait certainement succombé à la panique de voir qu’elle ne pouvait pas bouger, la situation avait au moins l’avantage de réveiller en elle une colère et une détermination, une hargne, plus fortes que ne l’était sa phobie de l’immobilité.

Mais soudain, son fauteuil s’arrêta et elle se retrouva nez à nez avec la femme, Arranz. Incapable ne serait-ce que de faire le mouvement de recul qu’elle aurait sûrement eu par réflexe sous l’effet de la surprise, elle ne put qu’écarquiller les yeux alors qu’elle l’entendait renifler l’air puis voyait ses lèvres s’étirer en un sourire carnassier et sa langue lécher ses canines pointues.

« Elle a désatribulé. Sa jambe. »

L’explication s’imposa à l’esprit de Kim et lui glaça les sangs. Merde. Merde merde merde. Comme si ça ne suffisait pas. D’abord se faire attaquer par derrière, puis s’écraser dans la poussière, maintenant réaliser qu’elle se trouvait face à une Vampire et apprendre qu’elle avait désatribulé à un endroit qu’elle ne pouvait ni sentir ni voir dans cette position. Ce Connor était une perle, vraiment.

« Je te goûterais bien ma jolie… Mais j’ai déjà diné. »

Et alors, même si les autres menaces restaient, elle sentit comme un poids tomber de sa poitrine. Réalisant qu’elle avait retenu sa respiration, elle reprit son souffle, chassant les restes de peur dans un coin de son esprit pour faire de la place à la rage qui lui donnait l’énergie nécessaire pour tenir le coup. Et la femme fit claquer ses doigts, ouvrit la marche avec énergie, son filleul docile lui emboitant le pas en poussant devant lui le fauteuil.


Combien de temps était-elle restée là ? Combien de temps y resterait-elle encore ? Elle avait passé les premières minutes à attendre que le maléfice s’estompe et qu’elle retrouve sa liberté de mouvement, les suivantes à essayer d’évaluer sa plaie dans le noir. Et puis elle avait rampé, arpenté sa cellule dans tous ses recoins, à la recherche d’issues, puis d’eau, en vain, avant de s’adosser contre le mur.

L’humidité s’infiltrait à travers le tissu de ses vêtements, la crasse l’amassait sous ses ongles et dans ses cheveux. Kim oscillait entre la haine et le désespoir, s’efforçait de ne pas succomber au second, mais entre la faim et le froid, elle sentait ses forces la quitter.

Elle savait parfaitement ce qu’ils faisaient là. Elle savait parfaitement ce qu’ils visaient. L’affaiblir, laissant la faim et la soif faire leur œuvre, le froid et la solitude aussi, le sentiment d’abandon. L’humilier, la séparant de son fauteuil, lui ôtant sa veste et la dépouillant de tous ses biens. Ils l’avaient comme laissée pour morte dans ce trou, et quelque part elle aurait presque préféré que ce soit le cas, mais elle savait bien que ça ne l’était pas et qu’ils reviendraient lui rendre visite à un moment ou un autre.


La porte s’ouvrit à la volée, les talons de la Vampire claquèrent sur la pierre trois-quatre fois et Kim, affalée contre le mur, n’eut que le temps de se redresser, que déjà elle l’empoignait par les cheveux et la trainait sans ménagements mais surtout sans difficultés vers la sortie. Et Kim de s’accrocher à son poignet pour réduire la tension qui semblait lui arracher le cuir chevelu, retenant un râle de douleur.

Elle la jeta par terre comme un déchet, s’assit gracieusement sur une chaise, son protégé s’installa sur l’autre et prit la parole. Des menaces pour bien entrer en matière et poser le cadre, des questions pour entrer dans le vif du sujet. Cet interrogatoire, elle s’y attendait, elle connaissait. Et s’ils pensaient vraiment qu’elle allait céder si facilement, il se trompaient lourdement.

« Allez vous faire foutre. »

Elle recula contre le mur, serra les dents, tentant d’oublier la douleur qui lui transperçait encore le crâne.

« Qu’est-ce que vous me voulez au juste ? De quoi vous parlez ? Vous m’enlevez, vous m’enfermez, j’ai rien demandé à personne. »

Elle perçoit les battements rapides du cœur de son filleul, comme un pépiement d'oiseaux inquiets, mais n'en montre rien. Il a souhaité rejoindre les rangs de leur caste, il sait devoir se plier à certaines choses. Tout ça n'a rien d'une interrogation surprise, qu'on se le dise. Silencieuse, alors, elle observe le jeune homme passer à l'action sans la moindre marque d'empathie pour la prisonnière.

« La suite va être simple, soit tu réponds aux questions et tu auras peut-être une chance de ne pas agoniser pendant des heures, soit tu t’entêtes et je peux pas te promettre dans quel état tu vas finir. »

Il sourit, elle sourit en cœur.
Imperceptible.

« Tu vois qui est Keane Crawley, chez les Poufsouffle ?  Avant, il n’était pas comme ça, un peu trop de Doloris, lui a grillé le cerveau. Il n’était déjà pas brillant, mais ça ne s’est pas amélioré. Tu n’es pas brillante non plus, donc si tu veux éviter de finir comme un légume, ta coopération serait fort appréciée.»

Elle ne sait pas qui est ce Crawley et s'en moque totalement, tout ce à quoi elle pense c'est que son filleul ferait un bon politicien. L'action n'est pas vraiment son fort, il n'aime pas ça et n'a aucun souci à l'admettre, mais dans les hautes sphères … oui, il y a parfaitement sa place et elle fera tout pour l'aider à y accéder si nécessaire. Après tout, elle est sa plus grande fan !

« Tu vas voir, même le plus sombre des crétins, peut répondre à ça, tu peux donc t’en sortir haut la main… Quel est ton rôle dans  ton groupe ? A quoi est-ce que tu peux bien servir ? »
« Allez vous faire foutre. »

C'est bien, rampe comme le cafard que tu es. Voilà les pensées qui traversent l'esprit de la Vampire tandis qu'elle scrute la prisonnière de son regard perçant.

« Qu’est-ce que vous me voulez au juste ? De quoi vous parlez ? Vous m’enlevez, vous m’enfermez, j’ai rien demandé à personne. »

Coriace ou non, elle finira par flancher. Patience est maitresse de vertu.


Elle va le cueillir directement dans son lit, le réveillant en douceur, glissant sa main sur sa joue. C'est l'heure. Il sait, il suivra sans rechigner. Direction de nouveau les cachots pour mettre en avant ce qu'ils ont pu obtenir comme informations pendant que l'humaine pourrissait dans son trou. Cette fois Arranz veut du sang, elle veut de l'action, elle n'hésitera pas à tout faire pour que cela tourne en sa faveur sans mettre à mal l'opération destinée à démontrer les facultés de son filleul bien sûr.
Petit déjeuner succin pour le jeune homme, ça n'est pas nécessairement une bonne idée d'avoir l'estomac trop rempli pour ce genre d'activité. La Duchesse, elle, revient tout juste d'une chasse fructueuse. Tous les voyants sont donc au vert.
Cette fois la Vampire ne prend pas la peine de se salir et décide de faire léviter la prisonnière jusqu'à la sale d'interrogatoire – une humiliation de plus. Elle l'assoie sur une chaise et l'attache, serrant au maximum les liens sur le haut de son corps et prend le temps de respirer l'odeur de la captive.

« Ton sang commence à avoir une drôle d'odeur ma chère. Il serait peut-être temps de songer à faire quelque chose pour cette jambe tu ne penses pas ? »

Grimace. Vrai que la blessure n'est pas belle mais là encore, simple manipulation.

Ne pas céder. Ne pas craquer. Ce qu’ils lui voulaient, elle le savait très bien. Oui, elle savait pertinemment de quoi ils parlaient. Mais ils n’avaient rien contre elle, rien contre la Garde, et ce ne serait pas elle qui leur donnerait quoi que ce soit. Pas dès le premier jour, pas dès la première douleur. Elle ne tiendrait sans doute pas à l’infini, finirait forcément par lâcher des infos, sans le vouloir, peut-être même sans s’en rendre compte, mais il fallait absolument qu’elle repousse cet instant au maximum, pour donner du temps à la Garde de renforcer sa sécurité – enfin, si tant était que sa disparition avait attiré des soupçons.

Manifestement, ils n’étaient pas pressés. Ils quittèrent la salle sans un mot, la laissant là, seule, affalée contre le mur. Un peu surprise, mais ça n’avait pas d’importance. La douleur résonnait encore dans son crâne et elle ferma les yeux quelques instants, reprenant son souffle. Ils n’allaient pas s’arrêter là, ils n’abandonneraient pas de si tôt, elle le savait. Mais en attendant, elle profita de la lueur blafarde qui éclairait la salle d’interrogatoire et se pencha sur sa jambe pour l’inspecter, grimaçant à la vue de la plaie humide et sale qu’elle découvrait enfin de ses propres yeux.

Elle n’avait aucune douleur, aucune sensation, rien pour lui dire que c’était grave, mais un regard suffisait pour dire que ça l’était, et pas qu’un peu. Elle serra les dents, déglutit. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, ou elle allait perdre sa jambe – encore plus que ce n’était déjà le cas. Réprimant un frisson de froid, elle enleva son t-shirt, le retourna à la recherche un pan de tissu propre, et frotta l’entaille sans ménagements pour la nettoyer, enlever les débris et le pus accumulés à la surface. Puis elle se rhabilla et entama l’attente.

Combien d’heures, de jours, s’écoulèrent ? Elle aurait été incapable de dire. Elle avait perdu toute notion du temps. De retour dans sa cellule plongée dans le noir, les ténèbres entamaient progressivement son esprit. La lumière ne rentrait que par la trappe qui servait à lui donner son plateau, et alors elle se jetait sur les restes de nourriture pour les engloutir, sacrifiant une partie de l’eau pour laver sa blessure avant d’y appliquer la potion, savourant le reste goutte par goute.

Et elle avait chaud, elle avait froid, elle frissonnait, tremblait presque par moments, mais sa tête brûlait et sa peau était moite de transpiration. Elle essayait de dormir malgré la faim qui lui tiraillait le ventre et les vertiges qui lui brouillaient les sens, malgré le froid et la fièvre qui s’alternaient et rajoutaient à son épuisement. Encore quelques jours comme ça, quelques semaines peut-être, et elle mourrait. Oui, elle mourrait, crèverait dans ce trou à rats comme un crapaud au fond d’un puits.

Putain ! Des larmes de désespoir lui montèrent aux yeux, elle les laissa couler le long de ses tempes, allongée sur le côté, roulée en boule dans un coin de la pièce, et elle pleura, repensant à tout ce et tous ceux qu’elle laissait derrière elle, là-bas, dehors. Allait-on la trouver, ou ne serait-ce que la chercher ? Que dirait-on à ses parents, sa famille ? Elle se sentait si petite, elle avait tellement peur… !

Elle finit par se ressaisir, reprendre son souffle, se résigner quelque part. Et quand la porte s’ouvrit enfin à nouveau, elle avait retrouvé une certaine contenance, même si elle n’avait plus rien à voir avec la tête brûlée pleine de hargne qu’elle était à son arrivée. Elle ne se formalisa pas d’être lévitée, ne se débattit presque pas lorsqu’elle fut attachée. Son teint cireux, ses joues creuses, ses yeux sans vie, et toujours cette fièvre qui la faisait se sentir transie de froid et qui lui faisait tourner la tête.

« Ton sang commence à avoir une drôle d'odeur ma chère. Il serait peut-être temps de songer à faire quelque chose pour cette jambe tu ne penses pas ? »

Aucune mimique sur son visage pourtant si expressif d’habitude. Elle était blasée. Même la Vampire ne lui faisait plus peur à ce stade.

« De toute façon, je ne vous suis pas d’une grande aide là, autant me laisser crever. Enfin, sauf si vous espérez quand même tirer quelque chose de moi, auquel cas ça serait plus pratique de me garder en vie… »

HRP:

Il n’aurait même pas pu dire que la réponse était décevante, il s’y attendait un peu. Mais elle devait les prendre un peu pour des glands, dommage pour lui, heureusement pour Kim, cela n’alla pas plus loin pour le moment. Les jours étaient passés, elle devait à présent mariner bien dans son jus. Il était certain qu’il aurait toujours envie de la soigner, mais savait que ça n’était pas le but de l’opération loin de là ! En attendant la suite, il continuait de vivre normalement. Il avait d’ores et déjà quelques idées, bonnes ou mauvaises, il verrait bien.

En pleine nuit, Arranz était venu le réveiller, il avait mis quelques instants à comprendre ce qui se passait. Alors il se leva, encore un peu endormi mais dans quelques minutes tout irait beaucoup. Il alla prendre un petit déjeuner, mais on ne pouvait pas dire qu’il avait réellement faim et pris quelque chose pour la suite qui allait bien lui servir. Il devait réussir. Il devait les rendre fiers, ne pas échouer, même s’il devait aller contre ses principes. Oui, il devait réussir, et dépasser le stade dans lequel il était actuellement. La violence avait peut-être du bon parfois, même si pour l’instant il n’en était franchement pas certain. Arranz se chargea de ramener Collins dans la cellule en la faisant léviter comme un vulgaire sac à patates, avant de lancer les hostilités. Vrai. La plaie avait franchement sale gueule.

« De toute façon, je ne vous suis pas d’une grande aide là, autant me laisser crever. Enfin, sauf si vous espérez quand même tirer quelque chose de moi, auquel cas ça serait plus pratique de me garder en vie… »
«Tu respires encore à ce que je sache ? » lança-t-il doucement avant de reprendre, à présent totalement réveillé «On va gentiment reprendre, et cette fois, ça serait bien de ne pas nous prendre pour des cons.  Ne va pas me faire croire que c’était une coïncidence que plein de personnes se retrouvent dans Poudlard au même moment, faisant sortir des élèves, alors qu’ils n’étaient pas invités.» Quelques secondes de silence, avant qu’il sorte d’un petit sac un bon couteau de cuisine. « Je pose les questions. Tu réponds. Ca serait franchement dommage qu’en plus de ne pas pouvoir marcher, tu perdes aussi la vue, ça serait ensuite un peu… compliqué de te diriger non ?» Temps de latence. Le temps qu’elle se fasse à cette idée. « Histoire que tu comprennes bien ce que tu risques…» Il laissa la phrase en suspens et sorti sa baguette, lui lança cette fois un sort pour lui brouiller totalement la vue, qu’elle n’y voit plus. Il s’approcha ensuite d’elle, posa doucement la lame du couteau sur sa joue, pas pour la blesser, le sang ne coulerait pas de suite, juste pour qu’elle sente le métal froid. «Pour l’instant c’est réversible, mais si jamais le couteau touche tes yeux, je ne suis pas certain que même les meilleurs médicomages pourront t’aider. » Il se racla la gorge. «Je veux savoir quel est ton rôle dans ton Groupe. Et le nom de tes amis… coéquipiers. » Temps de silence, il regarda Arranz, petit sourire au lèvre, avant de rajouter, soufflant doucement à l’oreille de la rouquine « S’il te plait.» Oui bien sûr que c’était sarcastique.

« Tu respires encore à ce que je sache ? »

Lentement, Kim se détourna de Arranz pour plonger ses yeux dans ceux de Connor. Sans aucune flamme d’animosité, sans aucune vague de mépris. Rien. Juste ce regard vide, comme si ça ne l’intéressait pas, presque comme si elle ne comprenait pas. Elle se contentait de l’écouter sans répondre, de l’observer sans le voir vraiment.

« On va gentiment reprendre, et cette fois, ça serait bien de ne pas nous prendre pour des cons. Ne va pas me faire croire que c’était une coïncidence que plein de personnes se retrouvent dans Poudlard au même moment, faisant sortir des élèves, alors qu’ils n’étaient pas invités. »

Faire sortir des élèves de Poudlard. C’était donc pour ça qu’elle était là. Et c’était donc pour ça que la tête du bouclé lui disait quelque chose. Comment avait-elle pu ne pas y penser plus tôt ? Il n’avait donc pas apprécié la défaite. Cette pensée avait quelque chose de jouissif malgré la situation, mais avant qu’elle n’ait eu le temps d’en profiter réellement, elle le vit qui sortait une lame de son sac et la contemplait avec adoration. Et alors, après avoir manqué un battement, son cœur se mit soudain à battre comme un forcené.

Comme dans un étau, elle sentit soudain l’air lui manquer et des gouttes de sueur couler le long de sa colonne, faisant frissonner sa peau brûlante. Elle déglutit, les yeux écarquillés de panique. On l’avait préparée à ça à la Garde, on l’avait entraînée, drillée, tout, mais en situation, face à la mort lente et douloureuse, c’était… complètement différent. Et la fierté était loin quand la peur hurlait dans toutes les cellules de son corps.

« Je pose les questions. Tu réponds. Ca serait franchement dommage qu’en plus de ne pas pouvoir marcher, tu perdes aussi la vue, ça serait ensuite un peu… compliqué de te diriger non ? »

Cette fois-ci, ce fut comme un coup dans le plexus et Kim eut l’impression que tout s’arrêtait en elle. Son cœur, ses poumons, son cerveau. Il voulait lui prendre la vue. Ce couteau, il voulait lui planter dans un œil puis dans l’autre.

« Vous êtes complètement timbrés. »

Une violente nausée s’empara d’elle et elle eut un haut le cœur alors que son estomac vide se soulevait. Se souvenant des cordes qui lui enserraient le torse, elle s’agita comme si ça pouvait les délier par miracle. Mais déjà, Connor dégainait sa baguette et la pointait sur elle.

« Histoire que tu comprennes bien ce que tu risques… »

Et soudain ce fut le flou total. À nouveau plongée dans le noir, pas complet cette fois-ci, plutôt comme une sorte de voile devant les yeux, et elle sursauta en l’entendant s’approcher puis se raidit alors qu’il plaçait la lame au niveau de sa joue.

« Pour l’instant c’est réversible, mais si jamais le couteau touche tes yeux, je ne suis pas certain que même les meilleurs médicomages pourront t’aider. »

Elle se forçait à respirer, tout en essayant de ne pas trop bouger pour ne pas que l’arme blanche ne s’enfonce dans sa chaire. Il fallait qu’elle se calme. Ça n’était qu’un jeu. Oui il jouait avec elle comme un enfant avec une sauterelle, ou plutôt comme un psychopathe avec une victime. Un jeu qu’elle ne gagnerait pas.

« Je veux savoir quel est ton rôle dans ton Groupe. Et le nom de tes amis… coéquipiers. »

Mais eux non plus.

« S’il te plait. »

Alors, elle ferma les yeux une fraction de seconde, sentant les larmes s’accumuler dessous par anticipation. L’instant d’après, elle écartait légèrement son visage pour prendre de l’élan, puis le jetait de toutes ses forces contre le couteau qui transperça sa joue avant de s’écarter à nouveau pour le faire sortir. Elle hurla, le sang gicla, les larmes débordèrent. Toujours dans le flou, ligotée contre le dossier de la chaise, fébrile et grelottante, elle se laissa emporter par la douleur.

« De toute façon, je ne vous suis pas d’une grande aide là, autant me laisser crever. Enfin, sauf si vous espérez quand même tirer quelque chose de moi, auquel cas ça serait plus pratique de me garder en vie… »
« Tu respires encore à ce que je sache ? »

La Vampire s’écarte un peu, juste un peu, de quoi laisser tout l’espace à son filleul. Elle s’efface, sait se faire oublier. Légèrement en retrait, hors du champ de vision de la rouquine, elle regarde Connor avec fierté. Ces mots, cette stature, ce ton calme et ces silences … Puis ce couteau qui ferait baver d’envie un boucher, par Morgane. Les battements du cœur de la prisonnière s’intensifient, le sourire d’Arranz s’élargit.

« Vous êtes complètement timbrés. »

Main sur sa poitrine, elle feint d’être heurtée, avant de laisser un rire sardonique s’évader entre les murs de la pièce. Quant au garçon, elle ne voit pas mais comprend ce qu’il fait, lui laisse carte blanche dans la démarche. Quelques pas sur le côté, la panique affichée sur le visage de la jeune femme lui procure une joie proche de l’extase. Elle ne l’a jamais vu comme ça, espère silencieusement qu’il y prend autant de plaisir qu’elle.
De nouvelles menaces, et cette réaction, elle ne s’y attendait pas. Dès l’instant où l’odeur du sang se répand dans la pièce ce sont tous ses sens qui s’affolent. Ses pupilles se dilatent telles celles d’un chat et ses doigts se crispent, son regard focalisé sur ce sang qui s’écoule de cette joue perforée. Il lui faut quelques secondes pour retrouver une totale maitrise d’elle-même. En un battement de cœur elle est derrière la victime et lui attrape les cheveux pour tirer sa tête vers l’arrière. Son visage proche du sien, sa joue contre la sienne – celle qui n’est pas blessée. Ce sang … Il est malade ce sang, elle peut le sentir.

« J’aimerai, ma douce, que tu m’expliques ce choix. Un sens du sacrifice exacerbé ? Un masochisme indécent ? Mais qui crois-tu être ? »

Non, vraiment, elle ne comprend pas cette démarche ? Ne se trouve-t-elle pas suffisamment blessée ? Espère-t-elle mourir ici en martyr ? Ridicule. Elle la relâche et revient lui faire face, penchée vers elle, les mains sur ses poignets cette fois.

« Rien. Tu n’es rien ni personne. Tu n’es pas une grande héroïne dont on parlera pendant des siècles, qu’on encensera pour son geste plein de courage ! Ça n’est pas du courage, tu n’es pas une martyre, tu viens juste de te faire plus de mal encore de manière complètement inutile et idiote. Maintenant parle, parce que crois-moi ma jolie on va te garder en vie. »

Elle ne plaisante plus. D’un geste de baguette lui rend la vue et expose sous son regard de nouveau clair ses crocs acérés.

« Peut-être même éternellement. »

Menace d’une Transformation ? Elle en est tout à fait capable.

« Et il en ira de même pour chacun de tes frères et sœurs, tes parents, tes amis, chaque personne de ton entourage. Une à une. Chaque fois que tu refuseras de parler. »

Elle outrepasse un peu le rôle de Connor ici elle en a conscience mais sa patience s’effrite.

Il espérait réussir ainsi. Il espérait que cette méthode, plus psychologique qu’autre chose ferait ses preuves, il n’avait pas spécialement envie de la rendre réellement aveugle, il fallait qu’elle saisisse cette chance, qu’elle ne joue pas à l’héroïne sinon…. Sinon, il devrait aviser au fur et à mesure et des idées, il en avait pas mal. Alors, ça ne serait jamais probablement un problème. Il arqua un sourcil lorsqu’elle leur dit qu’ils étaient timbrés. Non, ils étaient en temps de guerre, c’était plus juste. ET soudain, il y eu cette réaction totalement inattendue et stupide de la jeune femme . Voyant le sang qui s’écoulait, il jeta un regard à Arranz, il allait continuer sur sa lancée, mais sa marraine prit les choses en mains… à sa manière. A son tour, il se recula légèrement, essayant de bien tout enregistrer, ce qu’elle disait histoire de pouvoir rebondir dessus, il était un peu déstabilisé et n’avait pas imaginé que cela tournerait comme, déjà. Mais tant pis, il n’allait pas lui vouloir pour ça, elle savait probablement mieux ce qu’elle faisait que lui, si elle agissait ainsi c’est qu’il y avait une raison. Alors il la laissa la rabaisser, la menacer.

« Peut-être même éternellement. Et il en ira de même pour chacun de tes frères et sœurs, tes parents, tes amis, chaque personne de ton entourage. Une à une. Chaque fois que tu refuseras de parler. »

L’idée avait germé d’un coup juste après cette phrase. Il reprit fermement le couteau en main, jeta un nouveau sort à Kim afin que cette fois elle ne puisse plus du tout bouger, qu’elle n’ait aucun moue dans ses liens, qu’elle soit presque totalement immobilisée, même la tête, elle ne pouvait presque plus la tourner –pour ne pas dire pas du tout-. Il s’était ensuite avancé de nouveau vers elle, et lui coupa, au couteau, une grosse poignée de cheveux.

«Ou alors, peut-être, que tu devras vivre éternellement avec leur mort sur ta conscience, avec le fait que la dernière chose qu’ils aient vu ce soit toi qui les abat… ou les torture. » Pas besoin de dire en quoi servirait donc les cheveux. «Tu ne seras qu’un témoin muet… »

Il haussa un peu les épaules avant de continuer, appuyant un peu sur la plaie de la jeune femme.

« Maintenant que tu t’es bêtement fait ça. Tu vas voir deux choix. Ca serait dommage que ça s’infecte un peu plus, soit tu auras peut-être un peu d’onguent si tu réponds bien gentiment à la question, sinon on devra cautériser la plaie…»

Il regarda quelques instants le couteau, veillant bien à ce qu’elle voit le geste, qu’elle comprenne bien qu’il parlait de faire chauffer la lame pour la poser ensuite sur la plaie.

«Ca ne sert à rien de lutter, on a tout notre temps, tes petits amis se fichent totalement de toi. Qui partirait à ta recherche ? A qui tu manquerais ? A personne. Je suis certain que certains de tes camarades t’ont déjà dit à quel point tu étais inutile, insignifiante, nulle peut-être même. Plus un boulet que l’on garde par obligation qu’autre chose. Alors répond à mes questions de tout à l’heure, par ce qu’ils ne valent pas toutes ces souffrances.»

Se transpercer la joue, se déchirer les lèvres, se couper la langue… Tentative désespérée pour s’empêcher de pouvoir parler, quitte à ce que ce soit définitif. Et la douleur était atroce, Kim y succombait totalement. Elle pleurait, les larmes ruisselant sur ses pommettes, hurlait, le sang glougloutant dans sa gorge et dégoulinant le long de son menton. Mais soudain, son crâne fut tiré brutalement vers l’arrière et elle sentit une joue glaciale se poser contre la sienne, brûlante. La Vampire était là, juste derrière elle, tenait ses cheveux d’une poigne de fer.

« J’aimerai, ma douce, que tu m’expliques ce choix. Un sens du sacrifice exacerbé ? Un masochisme indécent ? Mais qui crois-tu être ? »

Kim avait étouffé son hurlement, mais continuait à sangloter bruyamment et à grogner à chaque inspiration qu’elle prenait. Quelques jours plus tôt, elle aurait senti la panique s’emparer d’elle à l’idée d’une telle proximité avec une buveuse de sang, surtout au vu de celui qu’elle venait de faire couler. Aujourd’hui, elle y était indifférente. Après tout, la tuer serait lui faire une faveur, peu importaient les souffrances dans lesquelles elle mourrait.

« Rien. Tu n’es rien ni personne. Tu n’es pas une grande héroïne dont on parlera pendant des siècles, qu’on encensera pour son geste plein de courage ! Ça n’est pas du courage, tu n’es pas une martyre, tu viens juste de te faire plus de mal encore de manière complètement inutile et idiote. Maintenant parle, parce que crois-moi ma jolie on va te garder en vie. »

De nouvelles larmes avaient inondé ses joues creuses alors qu’Arranz parlait, ne mâchant pas ses mots, les choisissant au contraire de sorte à lui faire le plus de mal possible. Puis, d’un coup, Kim retrouva la vue, et fut d’abord aveuglée par la lumière, dût cligner des paupières plusieurs fois pour faire le net, mais finit par poser son regard sur les canines de la Vampire, et comprit où elle voulait en venir.

« Peut-être même éternellement. »

Elle eut un mouvement de recul, son cœur loupant un battement. La menace d’une vie éternelle, et pleine de souffrances ? C’était tellement prévisible, pourtant venait seulement de comprendre.

« Et il en ira de même pour chacun de tes frères et sœurs, tes parents, tes amis, chaque personne de ton entourage. Une à une. Chaque fois que tu refuseras de parler. »

Elle sentit ses intestins se serrer, puis réalisa que l’étau autour de son corps en faisait de même et prenait désormais également sa tête. Et elle vit Connor qui s’approchait à nouveau, le couteau en main, puis s’emparait d’une touffe de ses cheveux et les lui coupait sans ménagements.

« Ou alors, peut-être, que tu devras vivre éternellement avec leur mort sur ta conscience, avec le fait que la dernière chose qu’ils aient vu ce soit toi qui les abats… ou les tortures. Tu ne seras qu’un témoin muet… »

Nouveau geignement, de protestation, qui se transforma en cri alors qu’il plantait son doigt dans sa plaie.

« Maintenant que tu t’es bêtement fait ça, tu vas voir deux choix. Ça serait dommage que ça s’infecte un peu plus, soit tu auras peut-être un peu d’onguent si tu réponds bien gentiment à la question, sinon on devra cautériser la plaie… »

Elle le vit qui contemplait à nouveau sa lame et se remit à gémir. Il voulait la chauffer et l’apposer sur sa chair à vif. C’était un cauchemar. C’était un putain de cauchemar qui ne s’arrêtait pas.

« Ça ne sert à rien de lutter, on a tout notre temps, tes petits amis se fichent totalement de toi. Qui partirait à ta recherche ? A qui tu manquerais ? A personne. Je suis certain que certains de tes camarades t’ont déjà dit à quel point tu étais inutile, insignifiante, nulle peut-être même. Plus un boulet que l’on garde par obligation qu’autre chose. Alors répond à mes questions de tout à l’heure, par ce qu’ils ne valent pas toutes ces souffrances. »

Non, ça ne servait à rien de lutter. Non, elle n’était pas une martyre ni une héroïne, non elle n’était rien ni personne. Des proches, elle en avait, et quand bien même ils menaçaient de s’en prendre à eux, c’était pour eux qu’elle devait se battre... mais elle était à bout de forces. Elle se sentit partir. Ses frissons se transformèrent en tremblements, son corps baigné de sueurs froides, elle sentit le sang accumulé au fond de sa gorge couler le long de son menton et la nuit se refermer sur elle une dernière fois.

HRP : juste un petit dé pour déterminer a posteriori la profondeur de la plaie, en espérant qu'elle ne soit pas superficielle
- Optimal, Effort Exceptionnel : Transperce la joue + déchire la commissure de ses lèvres + coupe sa langue
- Acceptable, Désolant : Transperce la joue + déchire la commissure de ses lèvres
- Piètre : Transperce la joue
- Troll : Superficielle