Récap de votre histoire (inscrire les évènements les plus importants de votre vie) : A étudié à Salem Institute (Coven du feu) — A quitté sa famille au Chili pour étudier la justice magique en Angleterre — Rencontre avec Helen, qui deviendra sa femme un an plus tard — Est entré dans la police après ses études — Naissance de Charlie, sa fille ainée — Gravit les échellons, jusqu’à devenir chef de la brigade de protection des familles — Naissance de Morgane, sa seconde fille — Refuse de couvrir un sang-pur malgré les menaces — Décès de sa femme dans un “accident” — Résigné, se plie à présent à la volonté des supérieurs, non sans enrager interieurement.
Votre histoire complète :Je cours sous la pluie. Mes vêtements trempés me collent à la peau. J’entre dans l’hôpital et cours jusqu’à l’accueil. J’explique que ma femme vient d’être amenée en urgences ici, je donne son nom. Une flaque d’eau se forme à mes pieds, tandis que la secrétaire me demande de patienter, un médecin va venir me voir. Je sais déjà ce qu’il va m’annoncer. J’ai revécu cette scène des milliers de fois. Ca me hante. Encore plus les veilles de rentrée comme aujourd’hui, quand mes filles vont partir pour Poudlard jusqu’aux prochaines vacances scolaires. Le médecin me présente ses condoléances. Ils ont fait tout ce qu’ils ont pu. Il m’explique les détails, mais je n’entends plus rien. Mon monde s’est écroulé.
Je me réveille alors que j’essaie de crier dans mon cauchemar. Je suis soulagé que ce soit terminé, et en même temps… Pas vraiment. J’aimerais bien que mon inconscient arrête de me passer ce souvenir en boucle. Malgré moi, je repense à ce type du ministère envoyé par Leeroy. « Ce serait dommage qu’il arrive malheur à votre femme. » Je serre les poings. Pense à tes filles. Si tu partais en vendetta et usais d’un sort impardonnable, ça n’avancerait à rien. Je me lève en trainant des pieds, et m’habille avant de descendre à la cuisine.
Je verse un peu de whisky dans mon café. C’est comme ça que je commence les journées qui me gonflent d’avance. J’adore mon travail, mais plus il y a de restrictions, plus je me demande à quoi je sers, si je suis pieds et poings liés quand on me demande de l’aide. Une femme est venue me voir hier soir. Au détour d’une ruelle, alors que je rentrais chez moi, elle m’a attrapé le bras et m’a supplié de l’aider. Elle n’en peut plus, elle veut quitter son mari, mais on refuse de prendre sa plainte à chaque fois, malgré les bleus constatés. La raison? Son époux est un sang-pur. Si je prends la plainte, ça va forcément me retomber sur la gueule. Si je ne fais rien… Qui sait s’il ne va pas finir par la tuer.
Des pas précipités résonnent dans les escaliers, et deux furies déboulent dans la cuisine où je suis attablé. Comment font elles pour avoir autant d’energie..?
— Personne vaut notre ancien prof de potions, je me fiche de qui va prendre sa place, Morgane.
— Tu dis ça parce que t’étais amoureuse de lui.
— N’importe quoi!!
Je lève ma baguette pour que lait et céréales se versent dans deux bols qui viennent se poser devant elles au moment où mes filles s’asseoient face à moi. En tentant de prendre le portable des mains de sa soeur, Morgane renverse son petit déjeuner.
— … Désolée p’pa.
— Vous savez que les téléphones restent ici avec moi pendant l’année scolaire.
— Mais comment on fait si on a besoin de te joindre?
— Vous envoyez un hibou.
— Ah ouais super, et si c’est une urgence?
— Vous allez voir le directeur.
— Mais c’est complètement débile!
— Ouais! Imagine que je vois Charlie avec un garçon!
— Tu dis à ce garçon que votre père est flic, et que s’il touche à un cheveux de Charlie, il aura des problèmes.
— PAPA!
— Vos valises sont prêtes? Je vous dépose à King’s Cross dans vingt minutes.
Charlie lève les yeux au ciel, puis m’ignore royalement en regardant des vidéos pendant qu’elle mange. Ce sont ses dernières minutes d’internet avant les vacances scolaires, je la laisse en profiter. Je nettoie l’accident bol de lait, tandis que Morgane me raconte tout ce qui est au programme cette année. Mes filles tiennent de leur mère, qui était serdaigle tout comme elles. Moi, j’ai étudié à Salem Institute… Mais ma femme disait que j’aurais fait un bon gryffondor.
*
— Papaaaaaa! Charlie m’a volé mon vernis!
— Quoi?! Déjà c’est MON vernis, ensuite, ça te sert à quoi vu que tu te ronges les ongles?!
— Justement j’ai moins envie de les ronger s’ils sont peints!
— Même ton chat a plus d’ongles que toi.
— Les filles, vous me dites au revoir?
Deux paires de bras m’enlacent et me serrent. J’aurais aimé demander une dérogation, les envoyer à Beauxbâtons. Ne pas me repasser sans cesse les derniers drames qui ont eu lieu à Poudlard. Eux aussi ont plié, tout comme moi, après de trop nombreuses menaces mises à exécution. Peut être que cette année, ça ira. Peut être qu’il n’y aura pas d’incident notoire. J’ai assez répété à mes filles comment se comporter, ne pas sortir du rang, garder pour elles leur esprit rebelle. Et surtout, éviter de se quereller avec des sales gosses de sang pur. Je reste jusqu’à ce que le train ne parte. Nouvelle année scolaire, et solitude pour moi jusqu’aux vacances d’hiver. La maison va me sembler bien vide et silencieuse d’ici là.
Je transplane au travail. Sherrod est déjà là. Je blague sur le fait qu’il veut mon poste. Il me sourit et m’indique qu’il y a du café frais. Je lui demande si le bleu est là. J’ai toujours espoir que ce dernier lâche l’affaire et se dise qu’être flic ça lui va pas. En vain. Difficile de former un Rivers dans la bienveillance, vu que je me suis fait passer à tabac plus d’une fois à cause de son père. J’ai horreur qu’on m’impose des choses, encore plus des collègues, qui ne sont pas là par mérite mais parce qu’ils sont issus d’une famille de sang pur. Ca aurait pu être le rejeton de n’importe qui, mais non, on m’avait balancé le fils de Leeroy. Comme un rappel que tous mes faits et gestes ont des conséquences, et que l’épée de Damoclès est toujours là. C’est pas comme si je ne me tenais pas à carreaux depuis le décès de ma femme… La leçon a été plus que douloureuse. Je ne m’en remettrai pas. J’ai abdiqué. Me voilà devenu l’un de leurs toutous dociles, bien que je bouillonne encore de l’intérieur. C’est dur de ne pas agir lorsque mon instinct me hurle de faire quelque chose. N’importe quoi. Mais la menace est bien trop grande et réelle. Sung arrive à son tour: l’équipe étant au complet, je lui demande de nous faire un récap des affaires en cours. Du taf, on en manque pas à la brigade…