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[Massacre Garde] Tale of the Shadow - Dorofei

 :: Londres :: QG et lieux associés :: Côté Garde :: QG : bateau amarré dans l'Est
Mer 24 Avr 2024 - 11:11
27 Mars 2017


Ma cage thoracique se lève et s’abaisse sans discontinuer. Le cœur pulse. Les veines implosent tant l’adrénaline me fige sur place.
Le réel en devient inerte. Liquide. Il se fige, se craquelle, perd en consistance. Le couloir s’estompe. Les corps avec lui. Le sang sur les murs. Tout semble loin.



- On se rejoint au QG.

Qui aurait cru qu’une phrase aussi banale puisse avoir de telles conséquences ?

Je me revois lui faire signe, entrer dans la chambre d’Adam et arrêter le petit sur place. Ma langue qui cogne sur le palais, lui fait signe de me montrer ses chaussettes. Pas les mêmes. Dorofei va râler… Alors je sais lui avoir fait un signe, à la De Niro dans “Mon beau père et moi”, avoir tendu la main pour l’inciter à frapper dedans. Puis les poings qui se cognent et un clin d’œil. Je me souviens aussi de l’avoir rattrapé pour le forcer à mettre un pull, avoir enfoncé ses boucles brunes sur son crâne et avoir rejoint Dorofei dans la cuisine.
Je me souviens de la question du petit qui nous a rejoint en trottinant sur le carrelage.  
- T’étais passée où diiiis ?! Une question à laquelle j’ai jamais répondu quand je l’ai vue dans le regard de Dorofei.
- J’ai rencontré une troupe d’artistes de cirque itinérante qui m’ont appris à faire voler dans les airs sur des trapèzes et des cordes. Ça m’a pris deux semaines pour comprendre que j’étais pas douée et laisser tomber.
Aucun rapport avec les hématomes qui m’ont barré le corps pendant trois semaines, bien sûr. Ni le besoin de m’en planquer comme un animal blessé. Pas envie d’être face à lui, de songer à notre affrontement passé, d’imposer ça à Adam ou de me sentir… appartenir à quelque chose. Encore moins après avoir passé une nuit chez Sovahnn, avoir senti les regards de la coloc sur moi, puis d’y être retourner ici et là … “juste comme ça”. Je me suis surtout planquée loin de tout le monde, dans l’une des caches d’Aldric. J’ai refermé tout ce que je suis à tout le monde, le temps de lécher mes plaies et d’accepter de les arborer lors d’une soirée avec Alec, Warren, puis Enzo. Quoi que la notion de soirée soit absurde dans ce cas précis.
Dorofei aurait été foutu de s’inquiéter, de vouloir comprendre d’où venaient les contusions. Et tout ça m’appartient. Si le passé appartient au passé, je n’accepte pas que le mien surgisse entre les différents pans de ma vie.

Pourtant il le fait. Il s’impose comme point de fuite. Refaire toute la journée, la semaine ou le mois s’il le faut. Simplement pour pas faire face au présent.

Me laisser dériver.





Mais les doigts de la peur me rattrapent et je force le vide dans mes poumons comme cette fois dans l’arène. Mon souffle, pulsatif, soudainement lent, devient ma seule ressource. Son rythme roule comme la houle dans le brouhaha qui pulse à mes tempes.
Devant moi, l’un des couloirs du bateau dans lequel se situe le QG. Sur les murs, des gerbes de sang. Sous mes pieds, le roulis doux des quais. Et à quelques mètres, le visage au regard vide d’un homme que j’ai suivi plusieurs fois en missions.

Puis une main m’attrape par le poignet et je crois que le craquement d’un homme qui m’emporte en transplanant siphonne le hurlement dans ma gorge. Il m’a chopée par les épaules, j’ai rien vu. Ça n’a duré qu’un instant. Le monde s’effondre, vrille, disparaît. Puis se refait ailleurs. Puzzle dont l’image globale m’échappe. J’ai sous les rétines le sous-sol de Lilian qui m’a enlevée comme ça il y a près d’un an. Les muscles en feu par anticipation des coups à venir et les doigts crispés sur ma baguette dont j’articule aucun sort. Pourquoi ? J’en sais rien.

Trois battements de paupières. Dorofei est devant moi, me retient par les épaules. Si ça avait été n’importe qui d’autre, je serai morte.
Comme eux.

Ma baguette tombe au sol et mes jambes me lâchent. Regard fixe, vaincue par la gravité, je chute et ne sens qu’à peine la douleur qui grille mes genoux lorsqu’ils frappent la surface. Asphalte ? Parquet ? Moquette ? J’en ai aucune idée. J’ai plus aucune idée de rien. Juste de ce regard mort qui demeure tatoué sur mes rétines.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 28 Avr 2024 - 13:37
L’odeur caractéristique de la ferraille lui parvint même avant de voir quelque chose, le moindre corps. La moindre trace de sang. Il avait pris sa baguette en main, se demandant si c’était arrivé avant la perte de son œil il aurait eu ce même odorat. Jetant un sort de protection puis de dissimilation, il avança doucement aux aguets du moindre bruit. Mais il n’y en avait aucun. On aurait pu entendre une mouche voler et ce n’était pas forcément des plus habituels. Même si le QG pouvait souvent ne pas être bruyant, il avait le plus souvent quelques éclats de vie ci et là, des voix qu’on entendait. Il ne lui aura fallu au final qu’une dizaine ou une vingtaine de pas pour arriver face au premier corps. Au sang répandu à terre, sur le mur. Quelques mètres plus loin un deuxième. Odeur du sang de plus en plus forte. Il s’accroupit auprès du macchabé et prit son pouls, même s’il se doutait de la réponse il voulait quand même vérifier mais aussi essayer de voir à quel point il était refroidi. Est-ce que ça venait de se passer dans les minutes précédentes ou dans les heures ?  

Ses pensées d’embrouillaient sur la conduite à tenir. En tant qu’Auror – ex-auror- il avait bien des idées sur les protocoles à tenir. Prévenir la hiérarchie ou qui de droit… mais il n’était pas certain non plus que ce soit ce qu’il faille faire à l’instant présent. L’ennemi pouvait être présent, tapi quelque part dans l’ombre et attendre les prochains pour les exterminer : un à un. Faire venir les têtes pensantes pouvait donc être dangereux. L’ennemi pouvait aussi avoir laisser quelque chose, un sort – voire de la technologie ?- qui pourrait aider à identifier les autres membres de la Garde, ceux encore vivants, car il avait continué à avancer et les corps continuer à s’empiler dans sa tête. Il essayait de perdre le compte. Il essayait de comprendre ce qui avait bien pu se passer. Et si quelqu’un arrive et voit ce massacre ? Il fallait à tout prix, préserver au maximum les autres. Il en avait la nausée, le cœur retourné. Un champ de bataille – un vrai-, l’aurait moins retourné et pourtant, il y aurait certainement plus de morts. Ils seraient même certainement plus abimés… mais ici, c’était un massacre, la plupart ne semblaient pas avoir pu se défendre, du moins dans cette partie par là où ils avaient dû arriver. Il imaginait sans souci la scène qui avait dû durer quelques secondes à peine. Il y avait peut-être encore un espoir que d’autres entendant le brui aient pu se défendre. Survivre. Tuer leurs ennemis.  Pourtant plus il visitait le QG plus il devait se rendre à l’évidence, c’était toujours la même scène. Encore et toujours. Triste. Macabre. Des corps sans vie de camarades. Des jeunes, des plus vieux, certains qu’il connaissait, d’autres absolument pas. Et le sang, éparpillé partout. Sols. Murs. On aurait presque pu croire à certains endroits que quelqu’un avait jeté un seau de peintures. Plusieurs fois, il s’était baissé vers les morts, essayant de voir s’il n’y avait toujours pas de pouls sur ceux dont les blessures semblaient les plus superficielles.

Morts. Tous. Ennemi semblant être parti, mais peut-être qu’il reviendrait avec des renforts. Peut-être qu’il était malgré tout là et attendait le bon moment pour agir. Cooper ne craignait pas forcément pour lui, il était déjà dans les têtes connues des Supérieurs, son identité n’avait rien de secrète. Sa vie était déjà bien foutue, avait bien changé depuis qu’ils avaient découvert son appartenance à la Garde. Il s’empêchait de jurer depuis le début et pourtant dans sa tête une petite voix ne faisait que des « putain » et des  « merde »  en boucle.

Arrivé au mur des disparus, il ouvrit grand la bouche en voyant la décapitation ainsi que le nom inscrit.

Se concentrer, essayer d’y voir plus clair sur ce qui semblait le plus logique. Seulement rien ne l’était. Qui avait pu trahir ? Est-ce que faire venir d’autres personnes n’était pas encore plus dangereux ? et prévenir qui, surtout ? Les Généraux ? Suivant ce qu’avait fait les coupables, c’était peut-être leur mettre encore plus une épée de Damoclés au-dessus de la tête. Mais il ne pouvait pas non plus laisser ces corps pourrir, laisser les autres voir ce massacre.
Qui avait bien pu faire cela ? Les Supérieurs ? Si oui comment est-ce qu’ils avaient pu arriver jusqu’ici avec tous les systèmes mis en place ? Et si ce n’était pas eux, qui ça pouvait être ? Quelqu’un de la Garde pouvait probable. Il y avait tant de mécontentement ces derniers temps, peut-être que quelqu’un d’instable avait trahi, ou tuer de lui-même.
Les familles des disparues pouvaient aussi réclamer vendetta.
Ou d’autres ennemis qu’ils s’étaient fait au fil du temps, des non actions, ou des actions qui avaient fait beaucoup de morts.

Il essayait de raisonner, oui. Mais avait bien du mal. Trop de questions. Et il avait bien du mal à arrêter cette peur que Jordane pouvait être dans le lot – ou Logan-. Pourtant, il n’y avait pas leurs corps. Pourtant, il était certain d’être parti avant Brooks et qu’il n’y avait donc pas de raison d’être là. Pourtant Logan faisait parti des sorciers les plus puissants et n’était quasi jamais au QG. Aucune raison, et pourtant, cette peur absurde de les perdre était bien là.
De nouveau l’impression d’être sur son fil de funambule. Luttant pour ne pas chuter. Tout va bien. Ils sont sains et saufs. Non  tout n’allait pas bien. Rien n’allait même. Mais ils étaient en vie et c’était peut-être au final tout ce qui comptait à ses yeux.

Une inspiration et il se dirigeait de nouveau vers le début du QG, se décidant enfin à aller prévenir son général qu’il n’avait pas forcément vu dans les corps. Dans tous les cas, si leur ennemi était dans le coin, il valait mieux que l’annonce se fasse par quelqu’un de connu. Et s’il comptait se planter à l’entrée du QG pour sortir tous les membres qui viendraient. Les protéger comme il pouvait de ces images qui étaient implantées dans ses rétines.

Le tout avait duré au final que quelques minutes. Peut-être au final que quelqu’un était passé avant lui et avait déjà prévenu des généraux… peut-être même qu’ils étaient deux à vérifier chaque salle du QG mais qu’ils ne s’étaient pas croisés. Alors qu’il était revenu sur ses pas, un bruit suivi immédiatement d’une silhouette qu’il ne mit quelques instants à reconnaitre. Juste avant il s’était plaqué contre un mur pour surprendre l’ennemi, si ça en était un. Mais c’était Jordane. Jordane qui semblait totalement buguer. Elle en avait déjà vu trop, mais il pouvait encore lui épargner le pire. Les autres corps disséminés ça et là. Il s’était approché d’elle, par derrière avant de la saisir et de transplaner sans un mot dans une petite maison qui servait de squat non loin du bateau, il savait qu’il n’y avait jamais personne dans cette pièce. Ils seraient certainement en sécurité ici, et pouvaient quand même être non loin du lieu du massacre. Oui, il aurait certainement dû faire acte de présence, il le savait, mais il n’avait pas le temps, il avait agi au plus vite. Moins Jordane parlerait, moins elle resterait là, plus son identité pourrait être sauve si jamais les coupables étaient toujours dans le coin, ou avaient mis des systèmes de surveillance. Dès qu’ils furent arrivés il se place cette fois devant elle et la retenait toujours fermement par les épaules. Plus pour la soutenir qu’autre chose.
Ils étaient en vie. Ils avaient encore eu cette chance. De nouveau une pensée pour Logan.

La baguette de Jordane tomba au sol et ses jambes semblèrent défaillirent. L’instant d’après elle était à genou par terre et il ne tarda pas à se mettre dans la même position et la serrer contre lui, de la manière la plus réconfortante qu’il le pouvait. « N’y retourne pas Jo’, tant que u n’as pas de feu vert.» Voix blanche qui ne lui ressemblait pas. Il avait toujours du mal à vraiment réaliser ce qui s’était passé et de ce qui allait changer à présent. De ce que cela signifiait. Il avait toujours l’impression d’avoir les tripes à l’envers. «Je… Je ne comprends pas ce qui a pu se passer. Il faudrait qu’on prévienne quelqu’un. Que je le fasse…. » Voix en suspens. Mais qui ?  Alors que cette personne risquait peut-être sa vie… si elle répondait à l’appel. Pas le choix, il fallait prévenir. Il inspira, et passa une main dans le dos de Jo pour la rassurer, même si cela ne servait à rien. Aucun mot ne serait utile. Il prit son portable et envoya sur la messagerie sécurisée un message à son général, expliquant brièvement ce qu’il avait pu voir et demandant quelle était la marche à suivre, ne sachant pas qui avait pu faire ça… et donc s’ils pouvaient toujours être dans le coin, à l’affut. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il aurait vite une réponse.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Lun 29 Avr 2024 - 10:17
Je bascule. Hors du temps, hors du réel, hors de moi. Hors de tout ce qui fait sens. Je traverse le sol, me dilue sous la main qui me retient, perd contenance. J’en perds jusqu’à mon nom, sans réussir à m’accrocher à quoi que ce soit qu’à ces images qui pulsent sans ménagement. Sans avoir de réelle portée non plus. Distillées sans constance, sans structure. Même les contours perdent en substance. Seuls restent le regard vide et le sang sur les murs. Les silhouettes disloquées. Les doigts retournés.
Je manque d’air. Je manque les bras de Dorofei qui glisse sans que je m’y rattrape. J’ai même l’impression de manquer le sol tant l’impact me surprend sans suffire à me ramener à la surface.
Ce n’est que lorsqu’on m’enlace que je réalise ne plus être seule. Chose absurde car l’instant précédent, la poigne m’étreignant aurait pu faire lâcher mon cœur tant celui ci a explosé dans ma poitrine. Pourtant l’évidence semble m’avoir échappé, comme une réalité pas assez solide pour être retenue et qui se serait écoulée entre mes doigts. Rien de moins fluide que de l’eau. Aussi éphémère qu’un gaz qui disparaît.

Absurde, donc.

« N’y retourne pas Jo’, tant que tu n’as pas de feu vert.»

Les mots vibrent, m’atteignent par saccade et je peine à seulement comprendre l’étreinte qui m’assaille et écrase ma poitrine. Pas physiquement.

«Je… Je ne comprends pas ce qui a pu se passer. Il faudrait qu’on prévienne quelqu’un. Que je le fasse…. »  

Une voix de craie. Râpeuse. Friable. Si blanche qu’elle pourrait partir à l’eau si seulement l’un de nous en arrivait à envisager de pleurer. Mais il m’étreint et c’est tout ce qu’il fait.
Et pour une fois, je ne songe même pas à le repousser. Je demeure, dans les bras trop grands, dans cette faille gigantesque qui pourrait m’engloutir. Dans cette voix crayeuse qui, cette fois, me rassure par sa pâleur.

Puis il inspire et passe une main dans mon dos avant de dégainer son téléphone.
J’ai un temps de latence. Un temps infini lors duquel je n’ai rien d’autre qu’un bourdonnement dans la tête et l’impression de tout vivre au ralenti. Puis ma main fuse jusqu’à son bras, le loupe et envoie valser son téléphone avant qu’il ne dise quoi que ce soit.

- Pas de putain de noms.

T’as donné le mien.
T’as donné le mien.
Je te l’ai dit trois fois déjà, y compris aux Balkans : ne. Prononce. Pas. Mon nom. Qu’importe qu’il s’agisse d’un surnom, qu’importe qu’il n’y ait que deux lettres pour le porter.

Tout arrive en retard. La réalisation, la panique, le souffle qui s’affole brusquement et le cœur qui s’emballe. Le sifflement que j’entends, je mets un moment à comprendre qu’il vient de ma propre gorge, si serrée que respirer devient compliqué.

- On doit dégager d’ici.. Ma voix sonne paniquée, portée par un timbre trop haut et des inflexions tremblantes. S’ils ont pu entrer dans le QG, qui dit que cette planque est sécurisée ? Qui dit qu’où que ce soit est sécurisé ? Il y a peut être quelqu’un ici, quelqu’un qui t’aurai entendu m’appeler Jo. Il peut y avoir des micros, des leurres, des … j’en sais rien. Ça pulse à mon esprit déjà mêlé d’une autre pensée, encore plus violente qui me chope par les tripes et m’empêche de respirer convenablement : Kezabel.

Je me lève d’un bond et rien ne me tient. Alors mon corps bascule contre ce que je comprends à retard être un plan de travail. Le vertige frappe, le sol s’ouvre ; je me rattrape. Manque d’air.

Je dois partir d’ici.
Je dois partir d’ici.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Jeu 2 Mai 2024 - 19:32
Rares étaient les fois où Jordane acceptait pour une fois de se laisser réconforter si on pouvait appeler ça comme ça. Ce n’était pas leur genre ni à l’un ni à l’autre sauf en des circonstances bien particulières et celles-là étaient plus qu’exceptionnelles. Ils devaient se sentir perdus aussi bien l’un que l’autre, mais d’un côté il était heureux d’avoir pu empêcher qu’elle voie un peu plus ce massacre. Des corps – macchabés-, elle avait déjà dû en apercevoir assez. Mais il ne savait pas quoi faire, quoi dire. Comment agir exactement. Il se passa une main dans les cheveux. Il parla… ou du moins essaya de sortir quelques mots cohérents avant de prendre son téléphone… et d’envoyer un message à son général pour savoir ce qu’ils devaient faire ou pas. Fuir. Rester-là. Continuer d’inspecter. Les solutions étaient multiples et quelque part, il avait envie d’y retourner pour empêcher trop de monde de voir ce qui était arrivé, mais c’était aussi synonyme de lâcher et laisser Brooks et il n’était pas encore certain d’en être vraiment capable. Elle était bien plus précieuse à ses yeux – elle et son bien-être- que tous les autres. Néanmoins, il savait que c’était aussi un devoir d’éloigner les gens des scènes de crime. Il était un soldat, il devait penser au bien commun.

Soudain la main de Jordane avait fusé jusqu’à son bras, envoyant en même temps valdinguer son téléphone. Il fronça les sourcils tandis qu’elle prenait enfin la parole.

- Pas de putain de noms.

Il grimaça légèrement dans une moue désolée. C’est vrai. Mais c’était instinctif. Stupide, il ne pouvait que le reconnaître. Il était trop tard pour revenir en arrière. Il ne pouvait pas lui dire que c’était viscéral, pas sûr qu’elle le comprenne alors il se tut.

- On doit dégager d’ici..

Elle paniquait. Pas sa voix habituelle. Il allait ouvrir la bouche pour tenter de la rassurer mais déjà elle s’était levée d’un bond. Elle se posa sur ce qui semblait être un plan de travail mais sembla prise d’un vertige. Il s’avança rapidement vers elle, mais elle se rattrapa avant qu’il ne l’air atteint.
Ok. Il inspira un bon coup pour chercher ce qu’il devait faire. Il récupéra dans un premier temps téléphone. Avant de regarder de nouveau Jordane hésitant sur la marche à suivre, elle n’était pas en capacité de réellement parler ou de réfléchir. Trop sous le choc, certainement. Mais est-ce qu’il prendrait la bonne décision ? Est-ce qu’il n’allait pas faire quelque chose qui aggraverait l’état de sa petite sœur de cœur. Une dernière hésitation, avant qu’il la reprenne par le bras, lui soufflant doucement Ok et transplana une première fois puis une deuxième pour plus de sécurité, les faisant atterrir au pied d’une petite plage près de Rochester situé à une cinquantaine de kilomètres de Londres – dans un endroit réservé aux sorciers-

« Voilà. On est loin de tout là. Respire un bon coup.» Il l’obligea à s’asseoir sur le sable froid « Tu as besoin de quelque chose ? Est-ce que tu as des questions ? J’ai fait un tour des lieux ….»

Autrement dit, je peux peut-être te donner des noms si tu le veux. Il ne lui semblait pas qu’il y ait quelqu’un de très proche de Jordane, mais il était très loin de connaître tout d’elle… tout comme il n’était pas certain de pouvoir nommer tous les corps. Il ne savait pas de quoi est-ce qu’elle avait besoin ou envie. Alors, il y allait à tâtons, pas certain que ses formulations de phrases soient les meilleures et les plus judicieuses. Certainement qu’il était un peu trop terre à terre.
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Dorofei Cooper
Hier à 15:11
Il s’excuse d’un regard. D’une grimace. De tous ces petites mimiques qui pourraient le rendre mignon si j’avais pas envie de lui en coller une à lui décrocher quelques dents. Pas de noms. Surtout pas le mien. Je suis pas là. J’existe pas. Jordane n’a jamais foutu les pieds dans la Garde. Jordane ne fait pas face au massacre. Jordane ne peut être retrouvée si elle n’existe pas. Putain on croirait entendre Aldric. J’suis peut être aussi influençable que ça. J’suis peut être juste habituée à ça. A laisser un morceau de moi dans une bulle de vie. A espérer que jamais les parois ne se collent et ne fusionnent. Que ça ne me pète jamais à la gueule. Que ça n’existe jamais vraiment, puisque tout serait trop loin.
J’arrête pas de trembler. Je respire mal. J’ai la tête qui tourne. Il se passe pas ça. J’suis pas là. Il a pas prononcé mon nom. C’est pas la gueule de gens que je connais qui était là-bas.
Putain.
C’est pas possible.

Les pensées sont brouillées, elles se percutent les unes aux autres sans jamais vraiment discontinuer. Elles s’éclatent, comme les bulles dont je ne veux pas. M’éclaboussent. Il pourrait y avoir du monde ici. Chaque planque pourrait être corrompue. On pourrait nous avoir suivi. Nous écouter. Nous voir. Ils pourraient être partout. Ils me semblent dans chaque particule de l’air, à enfler dans mes poumons qui refusent de s’ouvrir assez pour laisser passer l’air. Ils me semblent lécher ma peau et s’insinuer jusque dans mes oreilles. Lécher mon tympan qui vibre et s’infiltrer dans ma gorge comme une langue géante qui obstruerait tout.
Ils pulsent et éclatent sous mes côtes en hurlant une seule et unique chose. Un nom.
Une asphyxie à sept lettres.

Ok. J’entends même pas. Ai envie de hurler quand il me prend le bras. Manque de tomber quand on se disloque pour apparaît ailleurs. Chute, vraiment, sous ses doigts. Et de nouveau quand on se forme ailleurs. Chute, surtout, dans le sable. Merde. Merde. Deuxième fois que je finis au sol et ça devrait être le seul trop qui compte : rester debout, pas faiblir, mettre un pied devant l’autre. Je le sais bordel. Ne pas lâcher la rampe au risque de me péter définitivement la gueule.
Mais c’est pas ça qui vient. Au contraire, l’autre pensée, lancinante, étouffante, me brûle la gorge et les poumons. Elle raye mes os et écrase mon crâne.

« Voilà. On est loin de tout là. Respire un bon coup.» D’un geste, il me force à me laisser retomber en arrière, dans le sable froid et ombragé du mois de mars. « Tu as besoin de quelque chose ? Est-ce que tu as des questions ? J’ai fait un tour des lieux ….»

Ouais. J’ai à l’arrière des rétines deux iris d’ambre. Dans la gorge un rire clair. J’ai sa chaleur sous chaque parcelle de mon épiderme et la sensation du sable espagnol jusque sous les doigts.
Sauf que ça, t’en sais rien. Personne n’en sait rien. Dorofei m’a jamais vue avec elle, il n’a aucune idée de ce qui nous liait. De la rupture. Du fait que j’vais crever, là, sur place, si elle est morte là-bas.

J’en oublie même qu’elle est en France, qu’on s’est quittées. Qu’il y a des kilomètres pour la mettre en sécurité. J’ai que son absence qui noue un hurlement rauque incapable de sortir. Et sa perte pour rendre fixes mes paupières.
J’ai la texture de la pierre du mur des éternel dans les larmes qui soudainement, surgissent hors de mes paupières et tombent entre mes cuisses. J’y ai les lettres qui forment le nom “Zachary” et l’impression que le sol m’avale.

Je devrais pas.

- Kezabel. J’l’ai fait quand même. Toutes les erreurs du mondes cristallisées en un nom. Toutes mes faiblesses dans le fracas d’un cœur qui bat. Kezabel. Je répète pourtant. Et tremble. Dis-moi qu’elle y était pas…

Toute la rocaille du marbre dans mes mots.
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Jordane Suzie Brooks
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