[OS - Lettres d'échanges à Adrian Connery]

Le 18 juin 2017,
Heure locale à Londres : 21h07
Heure locale à Bucarest : 23h07
/Tous les dialogues ou écrits sont en roumain/

Norouz,

Ton courage et ta témérité ne sont plus à prouver. Ce sont des qualités qui forment ton caractère depuis toujours, je le savais déjà à l’époque mais te voir devenir l’homme que tu es crée une forme de fierté que je n’ai pas avec les autres. J’ai passé des heures entières à épuiser les bougies sous ma tente pour essayer de rédiger une lettre qui serait à la hauteur de ce que je ressens à ton égard.
J’ai gardé ton message secret, comme tant de conversations entre nous. Les hommes,  tes frères d’armes, n’ont pas besoin d’avoir l’espoir que tu sois en vie, quelque part, comme un traître. L’es-tu ? Malgré le temps, j’ai du mal à imaginer un seul moment que nos échanges aient été un mensonge. De mon côté, ils ne l’ont jamais été, ma sincérité et mon amitié t’ont toujours été offertes, avec tout le reste.

En me réveillant, j’ai découvert ta lettre et je m’en suis voulu d’avoir raté ta visite. J’étais endormis, tu œuvres de manière déloyale, et je sais que te le reprocher alors que je t’en ai appris les manœuvres n’est pas juste. L’homme que tu peux devenir est en devenir, il te suffit de garder en tête mes enseignements et qui  est le réel ennemi ici.

Quand le jour viendra, de quel côté seras-tu ? Pourras-tu te tenir face à moi et me considérer comme ton frère ? Ou me considérer comme ton opposant ? Les dés sont déjà lancés, le monde est en mouvement et j’espère qu’un jour, on pourra se tenir l’un près de l’autre comme des égaux.

Où es-tu ? Plus important encore, sais-tu qui tu-es ? Certains soirs, je me demande si tu arrives à te regarder dans un miroir. Ton absence est hostile, elle me fait perdre mes repères et si tu n’es plus là, qui se dresse face à mes raisonnements ? Tes frères ne sont pas d’aussi bons conseillers, ils ne savent pas ce que toi tu sais. Tu avais raison sur une chose, il y à toujours eut plus de pouvoir à diriger que régner par la force. C’est  un apprentissage que je fais encore et j’espère que  tu  seras là un jour pour en voir les résultats.

Je suis à ta recherche. Ton monde et le mien  sont sans cesse attirés. J’espère que cette lettre saura te trouver. N’aie crainte, mes hommes,  tes frères, ne sont déjà plus sur le territoire. Seule ma lettre, comme un autre  secret entre nous, perdure. Je brûlerais la tienne, quand tu reviendras le prochain hiver.

Je suis fier de toi,

A. C.

Le 18 juin 2017,
Heure locale à Londres : 21h32
Heure locale à Bucarest : 23h32
/Tous les dialogues ou écrits sont en roumain
Les lettres rayées sont les essais de Nour/


A., je ne m’attendait pas à une réponse de ta part. J’ignore même comment tu as réussis à me retrouver. Est-ce que tu sais où je suis ? Est-ce que…

A.,

Difficile de répondre à ton courrier. Tu dois sans doute savoir qu’y répondre me coûte beaucoup, ma sécurité pour commencer, car  je sais que mes frères sont à ma recherche. Tu  les a envoyés,  non ? Je n’arrive même pas à laisser ta lettre sans réponse, pour ça aussi, il faut croire que tu as bien manoeuvré pendant toutes ces années…

A.,

Comment savais-tu où me retrouver ? Où es-tu ? J’ai appris que les choses sont difficiles pour vous récemment, j’espère que vous perdrez. Que vous vous rendrez compte de l’erreur que TOI tu les  force à faire, par égo  et  parce que l'oppression est toujours plus facile que se battre. Tu me fais horreur.

A.,

Ma témérité égale ton apprentissage et si je dois mes actes déloyaux,  j’en ai le principal instigateur pour maître. Tu le maitrises mieux que moi, c’est peut être ce qui me fait t’admirer malgré tout. Le piège se referme, te voilà mis au pied du mur et il faut que tu prennes une décision : continuer et perdre, ou t'affranchir de tes idées  et gagner la bataille autrement. Je te l’ai dit, la victoire n’est  pas celle que tu penses, pas avec les moyens que tu espères mettre en place. L’argent ne fait pas tout, et tu  sais mieux que moi que tes ennemis  ne s’arrêteront pas. Je ne m’arrêterais pas non plus. Tu as tort, et peut être que  tu as raison au moins sur une chose, je semble être  le seule à avoir de  l’influence sur tes raisonnements. Tu est juste borné, tu refuses de m’écouter encore une fois.
Il nous restera quoi, lorsque nous serons face l’un à l’autre et opposé dans nos idées ? Seras-tu prêt au combat ? Je m’y prépare,même si l’idée me fait mal. Te faire du mal, ce serait comme me blesser moi, quelque part.

Ma réponse a été plus simple à écrire que toi, j’imagine. Elle m’a surprise, car je ne m’y attendais  pas et savoir que  tu m’as  retrouvé m’oblige  à disparaître encore. Tu devrais arrêter de me chercher. Arrête s’il te plait.

C’est le dernier message que tu auras de ma part, je l’abandonnerais pour qu’un de tes sbires puisse le trouver pour toi. Dis, tu arrives à encore  te regarder dans un miroir ? Peut être que ton reflet est similaire au mieu, je dois  être  sincère, j’y ai  pris une part aussi. Je n’ai plus envie de jouer. Pas comme ça, ils tomberont mais, sûrement plus au détriment de tes abus et de tes crimes.

Promet moi de m’oublier,
N.