Âge personnage : 20 ans Hiboux postés. : 948 Date d'inscription : 12/08/2023Crédits : ethereal Double Compte : Aldric, Shura & Rachel
Gaby Reynolds
Ven 1 Sep 2023 - 10:20
Mercredi 18 Janvier 2017 Ventura, Californie
5h30 du matin. L’eau claque contre la proue du Silver Wave à mesure qu’on s’éloigne des côtes. Ivan derrière la barre, à surveiller le sondeur et le GPS comme le bruit des machines qu’il identifie comme personne. Alan et Laurie préparent le matériel de traçage, Arun s’affaire autour des caméras pendant qu’un groupe de dauphins bleu et blanc s’éclate dans l’étrave. On les devine à peine dans la pénombre, le ciel ne s’éclaircira pas avant encore une bonne demi-heure et si le froid n’est pas mordant on est tous bien planqué dans des vêtements chauds. Si mes yeux sont attirés par les mammifères en contre bas je reste concentré sur mes propres taches, une mécanique réglée comme du papier à musique désormais. Remonter les pare-battages, enrouler et ranger les cordes, sortir les données de la dernière expé et préparer le matos pour celles qu’on récupèrera aujourd’hui. L’objectif n’est pas figé mais au-delà de la mission première on doit récupérer une caméra GPS qui s’est détaché d’un des squales dans la nuit et envisager dans fixer une nouvelle sur un autre spécimen. Les embruns viennent déposer du sel dans mes cheveux, la houle n’a jamais été un problème, si mon épaule vient cogner parfois contre les parois je n’y fais même plus attention.
Je laisse tout le reste à terre, y compris et surtout l’entrevue d’il y a deux jours avec l’une des membres de la Police Magique. J’suis fiché sans trop de surprise et oui l’angoisse m’a collé aux os pendant des heures mais j’essaie de me rassurer en me disant qu’ils ne viendront pas me chercher jusqu’ici. Mon havre de paix, ma vie douce, ils ne me prendront pas ça pas plus qu’ils ne bousculeront l’existence de mes proches.
Après une heure de navigation le soleil s’apprête à percer l’horizon et les choses sérieuses peuvent commencer. La caméra a été récupérée, le premier squale est repéré – un jeune mâle Grand Blanc « Tu l’reconnais ? » J’acquiesce sans le quitter des yeux alors qu’il nage tranquillement juste sous la surface de l’eau. Laurie le prend en photo sous tous les profils, répertorie chaque marque sur sa peau. L’index tendu par-dessus bord je désigne à distance la cicatrice qu’il arbore sur la pectorale droite « C’est une nouvelle celle-là. » Sur ma droite Laurie s’écarte et cherche un meilleur angle « Ils ne sont pas toujours très tendres entre eux. » Mais ils ont toujours une raison rationnelle. Pas comme l’humain, oui, c’est un peu le sous-titre. Trois femelles gestantes et quelques juvéniles, voilà pour l’observation du jour alors qu’un sourire étire mes lèvres en voyant les trois silhouettes présentes sur le quai lorsqu’on rentre au port.
Gestes mécaniques inversés, il est bientôt 10h et sans trop de surprise j’ai viré le manteau, le pull et les pompes. Mes pieds nus claquent sur le ponton quand je saute et attache les amarres, du coin de l’œil je devine l’impatience des chiens qui me foncent dessus dès qu’ils en ont la possibilité. J’en suis là, les doigts noyés dans leur pelage, quand mon regard se relève et tombe dans celui de mon petit ami « Même pas tu m’as réveillé. » Un sourire sur son visage, nonchalant comme tout le reste de son attitude, celui qui lui répond est amusé « Tu ronflais trop bien. » C’est faux mais pour ce qui est de dormir il était clairement retenu en otage par Morphée et après ces dernières 48h dans le stress j’avais pas envie de l’en arracher. Et puis soyons sérieux ? A 5h du mat ? J'me serai fait envoyer chier « Tu pourras m’apporter le p’tit dej au lit samedi matin. » J’affiche mon plus bel air de branleur en me redressant, abusant de ma taille pour le toiser jusqu’à ce que ses mains glissent sur mes hanches « Joyeux anniversaire Love. » Mes avants bras se posent sur ses épaules, je croise les poignets dans le vide derrière sa nuque et me penche jusqu’à réceptionner le baiser qu’il dépose en douceur sur mes lèvres « Merci. » Wax et Einstein sont occupés à dire bonjour à Ivan descendu à son tour, je devine l’arrêt du colosse alors qu’il a capté un truc que je n’ai jamais formulé « Et il nous a rien dit ! » Pour une fois mes réflexes ne font pas le taf et je me retrouve ceinturé, arraché à mon petit ami et balancé sans préambule dans l’eau du port. La première chose que je vois en remontant à la surface c’est le visage de Liam où j’peux y lire facilement ce qu’il pense : Cheh ! C’est mérité, pour une fois que c’est moi qui finit à la flotte.
20 ans.
Un creux dans le cœur à l’idée de franchir un cap de plus sans mes absents mais le bonheur dans les veines de pouvoir partager ça avec ceux qui peuplent mon présent et mon avenir.
Ω
Samedi 21 Janvier 2017, début de matinée heure locale Ventura, Californie
J+3.
Je ne me sens pas différent et je sais que ça n’a rien d’illogique mais je crois que je m’attendais à quelque chose malgré tout. Comme une impression d’avoir ramé pendant un sacré paquet de temps pour arriver en vie à cet … Non, ça n’était pas un objectif mais il m’a semblé à la fois très clair et complètement abstrait pendant un moment. Dans un peu moins de deux mois ça fera cinq ans. Cinq ans sans eux, cinq ans depuis l’accident et la Morsure. Une éternité et à la fois un clignement de paupières. Un battement de cœur. Tout ce qui s’est passé avant et depuis devient flou, peut être que c’est une bonne chose finalement. Un bouquin entre les mains, le téléphone posé sur la table du salon de jardin qu’on a installé sur la terrasse, je me laisse porter. Par les lignes qui défilent sous mes yeux, par la caresse des doigts de Will sur mes chevilles que j’ai croisé sur ses genoux. Un frisson vient m’attraper parfois, affalé dans l’un des fauteuils tout comme lui, les chiens tranquillement en train de dormir à nos pieds. Lune dort sur le creux du ventre de mon petit ami, une patte posée nonchalamment en travers du clavier de son ordinateur qu’il tient sur l’accoudoir comme il peut sans essayer de la déloger.
Le bip répétitif qui résonne me rappelle que notre vie n’a rien d’un truc normal. On est posé là comme deux touristes sur la terrasse de notre baraque surplombant le Pacifique, comme si William n’était pas en train de coder pour rendre des téléphones hermétiques à toute intrusion et ce à la demande d’une Générale de la Garde. Jane, une amie de Benjamin qui a décidé d’envoyer se faire foutre l’anonymat et que je n’ai pas encore rencontré physiquement mais avec qui j’ai fait connaissance par téléphone récemment. Le but ? Les apporter à son frère en Écosse pour équiper ceux qui ont besoin de se protéger. Les notre sont blindés, ceux des potes et de la famille aussi, la manip s’étend à certains Lycans désormais. L’idée ça n’est pas qu’on y passe tout notre temps libre en mode agents secrets mais ce sont des décisions qu’on a prise à deux et qu’on assume « C’est bon. » Je décroise les chevilles, mes pieds nus retrouvent le sol et je dépose mon livre sur la table avant de réceptionner les petits objets qu’il me tend « Te la joue pas Ethan Hunt, même pour les beaux yeux d’une fliquette. » Derrière ce trait d’humour une réelle inquiétude on le sait tous les deux, en attendant c’est dans les siens que je me perds. Lui, il capte rapidement que sans trop de surprise sa ref cinématographique je ne l’ai pas – l’allusion à Davis je n’ai pas envie de la relever. Pas envie de laisser la moindre pensée glisser vers elle « Parfois j’me demande comment tu fais pour retenir autant de nom d’espèces différentes sans être foutu de t’rappeler de celui du personnage principal d’un film que t’as vu la veille. » Sa paume droite se plaque sur mon front et il me repousse en arrière, Lune râle et décampe à l’intérieur de la maison suivi d’Einstein qui se prend un coup de patte au bout de deux mètres. On n’emmerde pas la Duchesse mais malgré les mois qui passent il continue de tenter « J’livre le matos et j’me tire. » Une main sur son épaule au passage je le contourne et mes doigts glissent contre sa nuque, un geste à peine conscient, une habitude, la tendresse ancrée dans notre quotidien depuis le début « J’ai ma réunion à l’asso ce soir mais demain je t’emmène quelque part. » Une main sur le cadre de la baie vitrée, un pied sur le carrelage de l’intérieur, je m’arrête. Dans ma poitrine c’est l’accélération, lui ne se retourne même pas après m’avoir balancé ça l’air de rien « On va choisir mon poney ?! » Un jour j’arrêterai peut-être. J’espère bien que je n’arrêterai pas et si j’entends son sourire dans sa voix j’esquive à peine l’objet non identifié qu’il me balance « Dégage, tu m’fatigue. » Le rire se balade partout dans mon organisme mais au-delà de ça c’est la fierté qui flambe, l’amour aussi, quand je le vois s’engager comme il le fait. Même si j’ai pu souffrir de ça je n’ai pas pris la violence et l’intolérance de plein fouet comme lui les a subis, sa démarche est d’autant plus importante et la détermination que je vois dans son regard quand il en parle me touche. Je reviens sur mes pas et passe mes bras autour de lui, embrasse son cou et resserre un instant mon étreinte « T’es un mec bien Jackson. » Et je crois que ça nous rapproche, cette volonté de nous engager chacun à notre façon pour des communautés qui nous tiennent à cœur. Des communautés dont on fait partie.
¥
Fin d’après-midi, heure locale Édimbourg, Écosse
Ça n’est pas Londres et ça n’est pas grand-chose. On parle d’une livraison de colis, rien qui me mette en danger ni ne m’expose d’une quelconque façon pourtant c’est là, comme une marque laissée par celle qui me braque encore les nerfs quand j’y repense malgré les jours qui passent. Une piqure de rappel en quelque sorte et c’est sans doute pas plus mal. Sans aller dans les extrêmes je fais attention, pousse mes sens et mon instinct partout autour de moi alors que mes pas foulent le pavé en direction du lieu de rendez-vous : Un café quelconque dont j’ai repéré l’emplacement sur le GPS en arrivant. Mains dans les poches de mon manteau, sac à dos sur les épaules, je me fonds dans la masse et me laisse porter par les accents que j’entends partout autour de moi. Écossais mais pas seulement, sans doute des touristes en vadrouille dans cette ville qui par bien des aspects me rappelle le Chemin de Traverse ou Pré-Au-Lard. Une pensée pour Killian, une autre pour Ever, parce que j’ai prévu de passer en coup de vent je ne les ai pas prévenus et je peux déjà les entendre m’insulter quand elles le sauront. Ça me fait sourire, là dans le vide, sapé comme un type qui se protège approximativement du froid mais dont le teint halé ne colle pas tellement avec le climat local.
Pas d’appréhension quand je pousse la porte du café, pas vraiment de surprise non plus quand la personne qui interpelle mes sens ne ressemble en rien à celui que je devais voir à l’origine. Le message de Leroy est arrivé il y a quelques minutes et alors que la chaleur de l’intérieur vient m’enrouler je me dirige elle sans trop m’inquiéter. Les taches de rousseur sur ses joues font ressortir le bleu de ses yeux, mon sourire vient faire écho au sien « Salut ! Leroy m’a envoyée à sa place récupérer son colis. » Mélange de cannelle et de chocolat, ce sont les effluves que mon odorat capte et qui ne masquent pas celle de l’animal en elle ni la présence fantomatique de celle de Leroy. Son cœur bat vite mais se calme, le loup en moi effleure sa nervosité sans s’y arrêter mais il y a quelque chose d’autre. Dans ce qui émane d’elle, dans la volute brumeuse qui traverse mon esprit, je choisis de ne pas y faire attention « Salut. » Elle me tend la main alors que je pose mon sac sur la banquette face à elle « Gaby. » La même chaleur traverse sa paume et la mienne quand elles se rencontrent « Enzo, enchanté. » Une façon de parler, un tic de langage peu importe, ni un mensonge ni une vérité si ce n’est une raison commune pour être là. Rendre service. Je me défais de ma veste pour me noyer dans le décor et m’assoie face à elle alors qu’un serveur s’approche. Je lui demande un café et le regarde s’éloigner sans vraiment le voir avant porter toute mon attention sur la petite rousse face à moi. Rien de péjoratif là-dedans mais si on se tenait debout côte à côte j’aurai sans doute la même sensation qu’avec Sovahnn « Ils sont chargés. » Les téléphones, ceux que je fais glisser jusqu’à elle dans une boite sortie de mon sac après avoir rendu notre conversation privée sans que personne ne le remarque. Factuel, je récite un discours qui semble appris par cœur et même si je comprends de mieux en mieux tous ces rouages on est sûrement pas loin du compte « Tu peux mettre ta carte sim dedans directement, ils sont opérationnels. T’as juste à enregistrer ton empreinte digitale et si qui que ce soit d’autre essaie d’y entrer, physiquement ou à distance, toutes les données disparaissent immédiatement. » Qui a dit que la Magie surpassait tout ? Alors oui, si l’un de vos potes essaie de vous faire une vanne il aura une surprise mais on ne peut pas tout avoir « Et celui qui aura tenté se prendra un virus qui risque de l’occuper un moment. » Voilà comment j’ai arrêté de stresser après ce qui s’est passé l’année dernière quand ces tarés de Non-Magiciens ont enlevé Will et fouillé son téléphone. On ne prend plus de risque et ce qui était à la base un truc perso s’étend plus largement aujourd’hui « Y a déjà un numéro dans le répertoire, c’est celui que tu peux appeler si t’as un problème technique avec tout ça. » Pas son vrai numéro, évidemment, mais un moyen de le joindre si vraiment ça coince quelque part.
Nos vies n'ont aucun sens.
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
Âge personnage : 20 ans - 18.01.1997 Hiboux postés. : 22909 Date d'inscription : 13/09/2009Crédits : JunkieMouse ▬ Gif Tumblr Double Compte : Jane
Enzo S. Ryans
Ven 22 Sep 2023 - 13:27
La vérité d'ici trahit les mensonges d'ailleurs
🙤 Edimbourg 🙤 21 Janvier 2017
(c) Taranys
Gaby Reynolds
Gaby Reynolds
Âge personnage : 20 ans Hiboux postés. : 948 Date d'inscription : 12/08/2023Crédits : ethereal Double Compte : Aldric, Shura & Rachel
Gaby Reynolds
Ven 29 Sep 2023 - 16:28
J’aurai dû sentir l’onde de choc se propager j’imagine, j’aurai dû capter l’accélération de son rythme cardiaque, de son souffle, la panique cavaler dans ses veines comme un troupeau d’animaux sauvages lancé à pleine vitesse pour échapper à un prédateur. Parti dans mes explications je n’ai pas tenu compte des informations que mes sens captent pourtant mais quand elle agite les mains devant moi ça n’est qu’à ce moment-là que je réalise qu’un truc ne va pas « Woh, woh, stop. » Les sourcils froncés dans un mélange d’étonnement et de réaction directe à une agression je me rends compte que l’ordre passe mal. Parce que c’est ce qu’il est, conscientisé ou non. Une façon de me dire « la ferme » que j’ai du mal à accepter quand bien même cette réaction est stupide. Ça l’est d’autant plus quand ce que je sens émaner d’elle n’est autre que de la peur planquée sous une couche de glace « Pourquoi j’aurai besoin d’un téléphone pareil ? » L’incompréhension est flagrante et je capte petit à petit l’erreur que j’ai faite en présument qu’elle savait. Non, elle n’en sait rien et là c’est moi qui perd le fil. Pourquoi ne pas me l’avoir précisé ? Je me serai retenu de lui balancer toutes ces infos qui ont l’air de la terroriser.
Les questions débarquent comme des vagues successives, à commencer par qui est-elle et pourquoi est-ce qu’elle ne semble pas avoir conscience de la raison qui à moi me semble évidente ? Surtout, pourquoi Leroy ne lui a rien dit ? J’ai face à moi une Lycanthrope et pourtant quelque chose cloche « Pour Leroy, je sais pas, je me doute bien que j’ignore bien des choses à son sujet, et je ne veux pas savoir. » Fallait peut-être me le dire avant de me faire traverser les USA et l’Atlantique pour venir jouer les agents secrets. J’étais bien sur ma terrasse, avec mon chat, mes chiens et mon mec. J’avais pas besoin d’être là. Surtout pas après avoir subi un putain d’interrogatoire il y a de ça quelques jours à peine. Est-ce qu’ils commencent tous à me casser les couilles ? Pour que j’en arrive à me faire cette réflexion c’est effectivement probablement le cas et si je garde mon calme c’est simplement parce que j’ai encore en moi suffisamment de rationalité pour ne pas lâcher mon agacement sur quelqu’un qui ne le mérite pas. Concours de circonstances, c’est tout, et puis personne ne m’a forcé à être là alors on respire, on garde son calme, on essaie de comprendre ce qui se passe « Mais je n’ai pas l’utilité d’autant de… sécurité. Ce n’est pas comme si j’avais grand-chose de précieux sur mon téléphone, de toute façon. » T’es comme moi, comme lui, comme tant d’autres. Bien sûr que t’as besoin de ça. C’est moche, ça devrait pas, mais c’est comme ça. Ce sont les mots qui me passent par la tête mais que je retiens parce qu’ils sonnent putain de moralisateur. Déni ou protection de la part de Leroy qui qu’il soit pour elle j’ai débarqué et tout fait éclater.
On fait quoi maintenant ?
Un soupir, mon dos retrouve le dossier de la chaise alors qu’à mon tour j’expose mes paumes entre nous deux « Au temps pour moi, je pensais que t’étais au courant. » J’ai plus l’envie, plus la force pour ça. Essayer de creuser, comprendre, pousser une porte pour tenter d’aider. Pas comme si elle avait besoin de moi de toute façon et ce que Leroy lui dit ou pas ne me regarde pas « J’peux te les laisser quand même ? » Ces objets que je désigne d’un geste du menton et qui semble avoir provoqué un truc auquel je ne m’attendais pas.
Mais si elle n'a pas envie de savoir, j'vais pas lui expliquer.
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 18 Oct 2023 - 11:50
La vérité d'ici trahit les mensonges d'ailleurs
🙤 Edimbourg 🙤 21 Janvier 2017
(c) Taranys
Gaby Reynolds
Gaby Reynolds
Âge personnage : 20 ans Hiboux postés. : 948 Date d'inscription : 12/08/2023Crédits : ethereal Double Compte : Aldric, Shura & Rachel
Gaby Reynolds
Mer 25 Oct 2023 - 20:46
Fin d’après-midi, heure locale Édimbourg, Écosse
« Oui, bien sûr. » Et on en reste là. J’en sais rien, c’est bien tout ce qui me pousse à ne pas bouger alors qu’elle bloque son regard sur moi et que son organisme semble complètement balayé par une tempête interne. La peur, l’incompréhension, une sorte de panique qui ne transparaît pas vraiment extérieurement tandis que ses mains sont fermement accrochées à sa tasse. Je la laisse me passer au crible sans bouger, sans rien dire, les secondes passent et je me demande qui elle est. Gaby, certes, et une proche de Leroy en principe mais c’est tout ce que je sais d’elle. D’où elle vient, depuis quand elle a été mordu, à quoi ressemble sa vie … Je n’en sais rien et jusqu’ici je ne m’étais pas vraiment posé la question. Elle serait sans doute restée une intermédiaire, ni plus ni moins, je dois admettre qu’avec le nombre effrayant de nouveaux lycans je ne m’attarde plus vraiment sur les uns et les autres. Je peux simplement deviner les nœuds qui se font et se défont dans sa tête au travers de ce regard clair qui ne me lâche pas mais ne me vois plus vraiment. Elle a le myocarde qui s’emballe, détourne sa propre attention en reportant sa tasse à ses lèvres pour boire quelques gorgées et je me dis que ça y est, c’est le moment, je vais y aller parce qu’à quoi bon rester ? Le malaise est palpable de son côté comme du bien et ces derniers temps j’ai plus la force de prendre en compte les émotions des autres s’ils ne font pas partie de mon cercle de proche « Tu… » Sans avoir eu le temps d’amorcer le moindre geste j’ouvre à nouveau mon esprit. Je ne sais pas bien ce qu’elle veut, je ne peux que supposer les questions qu’elle essaie peut être de formuler dans ses hésitations « Tu… Qui es-tu, au juste ? » J’entrouvre les lèvres, rien ne sort, comme pris au dépourvu par cette question. Je m’attendais à des tas de choses, étrangement pas celle-là alors qu’elle est on ne peut plus logique. Pas que j’en veux à Leroy mais je ne comprends pas vraiment la façon dont il a géré cette situation. Pourquoi l’envoyer elle ? On aurait simplement pu décaler, j’aurai pu passer par Ever « Je ne comprends rien à ce que tu racontes, et tu ne m’expliques rien. Donc… si on reprenait depuis le début ? Pourquoi j’aurais besoin d’un téléphone pareil ? » Est ce que c’est vraiment à moi de faire ça ?
J’oscille c’est vrai, entre l’incompréhension et l’envie d’être franc. Comment est ce qu’elle a pu passer à côté de tout ce qui se trame ? Surtout, qui je suis moi pour briser ça ? Cette fois c’est moi qui hésite, laisse s’évader un soupir mon dos posé contre le dossier de la chaise et mon regard posé dans le sien avant de le laisser glisser sur les alentours. Rien de suspect ici, entouré de Non-Magiciens dans un univers qui semble plutôt calme et serein. Est ce qu’il ressemble à ça son quotidien ? Si c’est le cas, je l’envie. Pas mon genre de me plonger dans le déni, de ne pas regarder les choses en face, mais certains jours j’envie ceux qui en ont la capacité « On peut aller marcher ? » Rajouter du mystérieux au mystère, tant qu’à faire même si ça n’est absolument pas mon but. Je me sens simplement à l’étroit, tant dans la pièce que dans cette situation.
Il n’y a que lorsque l’air vient jouer dans mes cheveux et qu’il caresse mes joues que je me détends vraiment, acceptant l’instant présent tel qu’il est et le rôle que j’endosse sans trop comprendre comment on en est arrivé là. Je ne la sens toujours pas vraiment à l’aise à côté de moi, sensation peut être accentuée par notre différence de taille et de carrure. Sous mes semelles défile le pavé humide, loin de Londres je garde mes réflexes et pousse mes sens à leur maximum pour appréhender le danger s’il rode. Mains dans les poches, ma baguette dans la paume droite à l’abri du moindre regard, on a simplement l’air de deux étudiants qui se promènent « J’suis juste un type qui fait ce qu’il peut pour aider les personnes comme lui. » J’sais pas, je ne vois pas bien comment je pourrais résumer ça autrement. Il ne s’agit pas de moi, pas en tant que personne en tout cas. C’est pas pour ça que je suis ici, pour moi, non c’est pour une Cause bien plus large que j’ai embrassé sans vraiment le voir venir. J’y suis ancré maintenant, j’ai embarqué ma famille dans ce merdier et ne se passe pas un jour où la crainte de les voir se tirer ne m’effleure pas. Pensée que je chasse de mon esprit en tournant le visage vers elle, inclinant légèrement la tête pour capter son regard « Comme toi. » Parce que t’as pas tellement réagit et ça me perturbe, presque comme si t’avais pas conscience de ce que t’es « Je sais pas de quoi t’es au courant mais c’est pas tellement une bonne période pour les gens comme nous et malheureusement on a besoin de se protéger. » Crois en l’expérience d’un gars qui aurait dû se méfier bien plus qu’il ne l’a fait., un mec qui a officiellement la Police Magique au cul et qui lute chaque jour pour garder son calme et ne pas foncer dans le tas « Les téléphones ça fait partie du process, pour pas qu’on puisse nous tracer ni stalker nos échanges. » Parce qu’avec la chance qu’on a le danger vient des deux côtés, Magique et Non-Magique.
Les monstres sous le lit, les bêtes à abattre, les erreurs de la nature … Ils ont tous différentes façon de nous appeler mais c’est la peur qui les fait réagir. La peur et le dégoût. Un truc que je ne suis plus capable de tolérer aujourd’hui et des raisons pour ça j’en ai un paquet. Le ton mielleux de Davis continue de résonner dans mes oreilles même des jours après mais parce que je perçois les battements de cœur de la petite rousse à côté de moi je tempère les miens. A l’instinct, comme souvent.
« Tout ça, c’est nouveau pour toi ? » Besoin de comprendre, de savoir qui on m’a envoyé déloger de son ignorance « J’veux dire, être ce qu’on est. » Le ton est doux, s’il n’y a pas de sourire sur mon visage c’est parce que j’ai compris que ça ne change rien, qu’elle n’y est pas réceptive.
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 26 Oct 2023 - 10:24
La vérité d'ici trahit les mensonges d'ailleurs
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Gaby Reynolds
Ven 27 Oct 2023 - 16:19
« Je connais les grandes lignes. » C’est la première fois que je l’entends rire. Un rire bref et clairement nerveux mais un rire. Une preuve qu’elle se détend au moins un minimum et qui moi me tranquillise parce que la situation m’a prise au dépourvu. J’ai pas débarqué ici pour jouer les oiseaux de mauvaises augures, pas envie de ça « Les très grandes lignes. Juste de quoi être plus prudente qu’à la normale. » Alors je crois qu’elle sait l’essentiel et quelque part je l’envie. J’ai beau essayer je sais que je n’arriverai pas à faire comme si tout ça n’existait pas, je sais aussi le prix que je pourrais payer à cause de ce choix. Parfois résigné, d’autre fois révolté, j’oscille entre les deux en faisant mon possible pour maintenir une barrière entre deux aspects de ma vie qui s’entremêlent malgré tout. C’est ça le danger quand tu t’engages dans quelque chose de cette ampleur, t’entrainent les autres avec toi.
Mais tout ça je le repousse un instant en essayant de comprendre qui elle est « Non. » Si je fronce les sourcils une seconde c’est parce que j’ai du mal à reprendre le sens des choses. Je dois reprendre ma question, faire machine arrière pour resituer le contexte et capter enfin ce qu’elle exprime avant qu’elle ne le précise elle-même avec quelques mots « Ça fait déjà quatre ans. Leroy m’a aidée, et… » Elle bute, je ne fais aucune supposition, un peu bloqué sur le nombre d’années passées depuis sa transformation « Et ses proches aussi. J’étais perdue au début - enfin, j’étais perdue depuis des mois, à découvrir un nouveau monde sinistre qui n’existait que dans les livres. J’ai cru mourir ce jour-là, puis j’ai reçu de l’aide… Leroy m’a aidée, même si je lui ai souvent claqué la porte au nez au début. J’avais du mal à tout… appréhender. » Mon cerveau tente de faire le tri dans le mystère qui flotte autour de ses confidences, je me retrouve dans certaines mais un peu moins dans d’autres. Tout ça me semble être une autre existence, je crois que mon corps comme mon esprit ont tiré un trait sur cette partie de mon passé. La Morsure, les premiers changements, les conséquences directes ou indirectes … Pas que je ne veux plus y replonger mais tout à tellement changé depuis. J’ai tellement changé depuis. Ma vie ne ressemble plus à celle qu’elle était à ce moment-là, sans parler de la façon dont j’ai embrassé pleinement cette partie de moi jusqu’à ne plus vraiment me souvenir à quoi ressemblait les choses quand ça n’était pas le cas.
Chacun son rythme, c’est ce que j’essaie de me dire alors que je lute pour ne pas comparer. Sans trop de succès il faut bien le dire mais je crois n’avoir jamais rencontré d’autre Lycan qui semble si … Je sais pas, c’est là, ça flotte autour d’elle comme une aura. L’impression que ça ne colle pas alors qu’elle a peut-être simplement une autre manière de voir les choses. Il y a une distance entre elle et moi, une sorte de barrière invisible à laquelle je ne suis simplement plus habitué. J’ai rencontré et côtoyé plus de Lycans en l’espace d’un an que pendant mes quatre premières années de transformation, en dehors de Jakob, Benjamin et Zari tous ont vu en moi un type expérimenté et ce sont comportés comme tel. Comme si j’étais un modèle, un semblable pour le moins. Je ne ressens rien de ça avec elle, comme si l’humain barricadait l’animal et le maintenait à distance. Même le Loup en moi ne sait pas très bien comment l’appréhender, il ne retrouve pas les codes habituels.
C’est son instinct à lui que je suis la plupart du temps quand je suis face à un autre Lycan, puisque ça ne fonctionne pas j’essaie de laisser l’humain faire le taf sans trop savoir comment m’y prendre. Voilà pourquoi le silence s’installe un instant entre nous alors que je me contente de hocher la tête dans un geste de compréhension muette. Ça n’est qu’après une bonne trentaine de secondes que je reprends, mains toujours dans les poches alors qu’elle garde le colis contre elle comme s’il pouvait la protéger « Je connais assez peu Leroy mais de ce que j’en ai vu il a l’air d’être un type bien. » Une phrase qui me semble bateau là tout de suite mais qui n’en est pas moins vraie. Ça fait quelques mois qu’on communique, on a passé une Pleine Lune ensemble et aujourd’hui on fait partie du même réseau. Le hasard – pas tant que ça finalement – a voulu que sa sœur prenne la tête de cette partie de la Garde avec qui on bosse « On s’est connu par l’intermédiaire d’une amie en commun, ça fait quelques mois de ça. On … bosse ensemble, même si j’aime pas tellement ce terme vu les circonstances. » Regard porté devant moi sans vraiment faire attention à où on va je pince les lèvres sur le côté. C’est pas du taf tout ça, juste … la chose à faire. Il se passerait quoi si on laissait tous ces nouveaux mordus livrés à eux même ? Ce serait un chaos bien plus grand encore que ça n’est déjà le cas et surtout on ne peut décemment pas laisser qui que ce soit sur le carreau. Lycans peut être mais chacune de nos actions vient d’une profonde humanité « On essaie juste d’aider au maximum ceux qui se retrouvent à devoir gérer ce que toi comme moi on a géré y a de ça quelques années. » J’en dis peut-être trop mais je prends le risque, je ne suis pas suffisamment proche de Leroy pour avoir peur d’avoir fait une erreur en dévoilant tout ça à Gaby « Pardon si je vais trop loin mais, tu ne viens pas du monde magique c’est ça ? » Question anodine ou beaucoup trop intime, j’imagine que ça dépend d’une personne à l’autre.
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
Âge personnage : 20 ans - 18.01.1997 Hiboux postés. : 22909 Date d'inscription : 13/09/2009Crédits : JunkieMouse ▬ Gif Tumblr Double Compte : Jane
Enzo S. Ryans
Mer 22 Nov 2023 - 12:20
La vérité d'ici trahit les mensonges d'ailleurs
🙤 Edimbourg 🙤 21 Janvier 2017
(c) Taranys
Gaby Reynolds
Gaby Reynolds
Âge personnage : 20 ans Hiboux postés. : 948 Date d'inscription : 12/08/2023Crédits : ethereal Double Compte : Aldric, Shura & Rachel
Gaby Reynolds
Lun 4 Déc 2023 - 19:33
« Non, pas du tout. Je… » Pause. Elle a le cœur qui galope comme un cheval à qui on balancerait des coups de cravache et ça me fout mal à l’aise de me savoir en partie responsable. Par ce que je dis, par ce que je dégage … Juste en étant là et en étant moi. Je sais que ça ne tient pas qu’à ça évidement et qu’à foutre les pieds dans le plat comme je le fais je la mets dans une situation plus déroutante encore mais sa peur je la capte depuis le début contrairement à sa part animale dont je ne capte aucune bribe. Et putain ça me perturbe. Je lui laisse le temps, absorbe moi aussi le malaise comme je peux jusqu’à ce que ses lèvres se descellent à nouveau. Ça continue de vivre autour de nous, rien de bien transcendant, rien qui n’alerte mes sens pourtant je reste vigilant « J’ignorais tout du monde sorcier avant… avant Poudlard. » Cette fois c’est dans ma cage thoracique que ça vient cogner. Un seul coup, bref mais fort, un truc qu’on voit pas venir et qu’on n’a pas vraiment le temps de comprendre. Elle, à Poudlard ? Je me surprends à la regarder avec plus d’insistance comme si j’essayais de me rappeler de son visage mais rien. Aucun souvenir. On ne peut pas garder tout le monde en tête et ce même quand on a passé autant de temps avec les Non-Magiciens là-bas mais quelque chose ne colle pas. J’aurai pu oublier l’humaine, ne jamais la calculer, mais pas la louve.
Quatre ans. Elle l’était déjà, non ? J’aurai du la capter.
Voilà ce que formule la voix dans ma tête alors qu’elle continue sur sa lancée « Je connais toujours pas grand chose, cela dit. J’ai jamais voulu m’y intéresser. » Et qui pourrait l’en blâmer ? Mais là encore ça me perturbe. Je ne sais pas si elle inclut la Lycanthropie dans ce fait, si c’est le cas je me demande comment on peut réussir à nier cette partie de soi. C’est là, tout le temps, d’une manière ou d’une autre. C’est comme avoir une ombre qui vous suit en permanence, quelque chose qui glisse sous la surface de votre peau, une présence qu’on ne peut pas ignorer. Cette fille est une énigme pour moi, un bug dans la matrice. Je sais le cerveau humain capable de bien des choses pourtant mais j’ai du mal à intégrer cette absence de communication animale entre elle et moi « Est-ce que… je pourrai aider, aussi ? Je sais pas vraiment comment, mais… Sans Leroy, et… » Dire que j’ai du mal à raccrocher la conversation est un euphémisme, les sourcils froncés j’essaie de me concentrer sur ce qu’elle vient de dire. Loin de moi l’idée de la mettre plus mal à l’aise encore alors qu’elle semble s’ouvrir, mettre volontairement un pied dans ce monde qu’elle fuyait il y a de ça quelques minutes encore « Je ne serai pas là, et d’autres ont sûrement besoin de ce coup de main. » J’acquiesce. Ça me permet de secouer la tête pour reprendre mes esprits ou en tout cas tenter de le faire. Sur mon visage un sourire, pas des plus francs qu’il soit mais il a le mérite d’essayer lui aussi « La majorité d’entre nous s’occupe de repérer et prendre en charge les nouveaux mordus pour ne pas qu’ils se retrouvent livrés à eux-mêmes avec une chose si compliquée à gérer. » Là encore je navigue à vue, pas certains de ce qu’elle sait ou non. De ce qu’elle a voulu savoir ou non. Ça n’a rien d’un jugement mais je suis si profondément impliqué dans tout ce qui se passe que j’ai du mal à admettre qu’un Lycan puisse ne pas se sentir concerné « Après c’est une question de connexion, d’organisation et de logistique. » De traque, aussi, mais sans trop savoir pourquoi je n’ai pas l’impression que mettre cet aspect-là de la résistance sur le tapis soit la meilleure idée du siècle. L’envoyer sur les traces de celui qui s’amuse depuis trop longtemps à nous chercher en semant le chaos derrière lui ? Non, y a rien qui sonne correct dans cet éventualité et pour des tas de raisons. Avec le recul je ne suis même pas sûr qu’elle a capté ce que j’étais avant que je l’évoque frontalement alors suivre la piste d’un type beaucoup trop doué pour se cacher … Mais heureusement il n’y a pas que ça et loin de moi l’idée de me montrer sectaire même si j’ai mes doutes « J’suis certain que tu peux trouver une place dans tout ça. » Laquelle, ça je n’en sais rien et quelque part je me dis que ça n’est pas à moi de le déterminer.
Et puis parce que ça prend trop de place dans mon esprit je ne peux pas faire autrement. Y a comme un brouhaha de pensées dans mon cerveau depuis que certaines connexions se sont faites, un rouage qui ne s’actionne plus. Je m’arrête, hésite une seconde, ouvre la bouche puis la referme en jetant un regard alentours sans rien observer de particulier « Excuse-moi de revenir là-dessus mais y a un truc qui me … » Pause. Comment formuler ça ? Dans ma poitrine mon cœur s’emballe un peu mais par réflexe j’essaie de le calmer « Si je lis entre les lignes j’ai l’impression de comprendre que t’as découvert la Magie en débarquant à Poudlard. » Une question qui n’en est pas une, plutôt une affirmation maladroite « J’doute que tu y sois allée de ton plein gré. » Et ça c’est une façon pour moi de lui faire comprendre que si c’est bien de ça dont il s’agit alors oui, je sais. Je me doute. Si moi non plus je n’ai pas atterri à Poudlard de mon plein gré ça n’a rien à voir, il me suffit de repenser à Kyle, Cameron, Emily ou d’autres encore pour accentuer cette différence « J’y étais aussi, à cette période-là. » De 2012 à 2015, deux années subies et une troisième parce que ma vie était là bas après tout ça. Bientôt deux ans que j’ai quitté les murs de ce château où j’ai vu, vécu et commis les pires horreurs, ça prend parfois l’apparence d’un souvenir brumeux ou bien d’une clarté saisissante « Je ne t’ai jamais senti. » Et le couperet tombe. Sur les traits de mon visage tout ce qu'elle doit lire c'est de l'incompréhension sincère, rien de plus.
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
Âge personnage : 20 ans - 18.01.1997 Hiboux postés. : 22909 Date d'inscription : 13/09/2009Crédits : JunkieMouse ▬ Gif Tumblr Double Compte : Jane
Enzo S. Ryans
Ven 29 Déc 2023 - 16:15
La vérité d'ici trahit les mensonges d'ailleurs
🙤 Edimbourg 🙤 21 Janvier 2017
(c) Taranys
Gaby Reynolds
Gaby Reynolds
Âge personnage : 20 ans Hiboux postés. : 948 Date d'inscription : 12/08/2023Crédits : ethereal Double Compte : Aldric, Shura & Rachel
Gaby Reynolds
Ven 29 Déc 2023 - 18:43
« Je suis douée avec les chiffres, alors je peux peut-être aider de ce côté-là ? Tout groupe a besoin d’une secrétaire ou d’une trésorière, non ? » Ce qui me vient en premier sont les prémices de ce qui se destinait à être un rire, jusqu’à ce que je réalise que ça n’a rien de con comme réflexion. On se démerde, on improvise, on se structure au fil du temps et l’intervention plus ou moins directe de la Garde par quelques personnes n’a rien d’anodin mais ça, c’est vrai, on n’a pas. Will et moi avons la chance d’avoir beaucoup d’argent, pour des raisons diverses, mais de là à s’improviser expert comptable il y a un fossé. Un fossé que je n’ai pas envie de franchir, en toute honnêteté. Chacun son truc, j’ai le luxe de pouvoir choisir et ça n’a jamais fait partie de mes plans même si j’apprends par la force des choses. L’achat de la maison, la rénovation d’Ohana, l’argent que j’ai investi dans le business de Joff … Loin d’être une passion je la regarde et me dis que oui, vraiment, c’est loin d’être con comme réflexion.
Et puis l’humeur change, le discours aussi, y a comme un nuage qui passe de nouveau dans le fond de son regard alors qu’elle s’ouvrait, exprimait autre chose que ce truc nébuleux qui me laisse perplexe depuis le début. Une envie de d’investir, de faire partie du mouvement, peut être une manière détournée d’accepter un peu plus ce qu’elle est en aidant ceux qui lui ressemblent. Pas nécessairement humainement mais dans ce qui coule au fond de nos veines qu’on l’ai choisi ou pas. J’crois pas avoir déjà croisé quelqu’un pour qui c’était un choix et sans aller jusqu’à sourire je me souviens de Lukas, de sa demande que mon très bon caractère – non – a cloué au mur et lui avec. Le mordre ? Mon pote si tu savais l’ironie de cette pensée à cet instant précis …
Retour à la case départ, à ce regard qu’elle pose sur moi et qui étreint ma gorge de culpabilité. Je peux entendre, presque ressentir son coeur recommencer à cogner sourdement dans sa cage thoracique à mesure que l’angoisse revient s’enrouler autour d’elle comme un python affamé. Je fous un pied là où elle n’a pas envie d’aller, pire je l’y embarque avec moi sans lui laisser trop le choix mais il y a cette petite alarme dans ma tête. Un truc qui sonnait déjà en sourdine depuis le premier instant ou presque mais que je n’ai pas entendu, ou plutôt pas écouté. Elle s’arrête, moi aussi, le silence s’étire et se prolonge dans le malaise qui nous entoure de nouveau « Je ... » Impasse, la phrase n’ira pas plus loin et le paquet qu’elle porte toujours contre elle devient bouclier. Un truc auquel accrocher ses doigts comme ses pensées, quelque chose de présent, de concret, qui l’ancre « J’ai été mordue à Poudlard. » La lame de la guillotine tombe, tranchante. L’humidité qui envahit ses paupières et qu’elle essuie d’un revers de main devient invisible à mes yeux, je crois que j’ai arrêté de respirer. Dans mon crane ça se bouscule, les pensées sont une nuée d’insectes qui ne trouvent pas la sortie et se cognent partout sur les parois. Cette fois c’est moi qui cherche mon air et la regarde sans vraiment la voir, le souffle plus rapide mais silencieux.
Mordue à Poudlard. Les calculs sont pourtant simples à faire.
« J’ai été isolée après ça, avant d’être secourue. Ça doit être pour ça qu’on ne s’est pas croisés. » J’peux me voir froncer les sourcils, l’incompréhension plus large encore parce que ça, ça ne colle pas. Secourue ? Par qui ? Pourquoi ? Personne ne s'est donné cette peine là pour moi. Je compte et recompte, essaie de choper le détail qui me manque mais 4 ans … Impossible que je sois passé à côté d’elle. Et j’étais le seul à ce moment là. Le seul Lycan a tacher de son sang les pavés du château, le seul a faire régner la terreur à chaque Pleine Lune.
Ever n'était pas encore arrivée, Jakob non plus.
J’ouvre la bouche, la referme, chacun son tour. L’impression d’avoir les jambes en coton me rend fébrile sur mes appuies, les questions fusent. Ça, ce rendez vous, un hasard ? Vraiment ? A l’intérieur ça s’agite, il s’agite « Tu ... » Mimétisme involontaire, je sais même pas ce que je veux dire mais la petite voix dans ma tête refuse tout en bloc. Elle répète la même chose, inlassablement.
Non. Non, impossible. Ça ne peut pas … Non.
Si je ferme les yeux très fort et que je me plaque les mains sur les oreilles, peut être que ça disparaîtra ? Peut être qu’elle disparaîtra « Tu t’en souviens ? De cette nuit là. Tu te souviens de celui qui t’a fait ça ? » Les mots sortent, bruts et malhabiles. Je voudrais disparaître, les ignorer, oublier son existence.
Est ce que j'aurai pu oublier une chose pareil ?
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Lun 1 Jan 2024 - 2:06
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🙤 Edimbourg 🙤 21 Janvier 2017
(c) Taranys
Spoiler:
Je pensais pas que ma réponse évoluerait de la sorte Gaby peut facilement être rattrapée, elle-même sait pas trop où elle va, mais c'est comme tu le sens avec Enzo ! Puis si y a quoi que ce soit, hésite pas à me poker
Gaby Reynolds
Gaby Reynolds
Âge personnage : 20 ans Hiboux postés. : 948 Date d'inscription : 12/08/2023Crédits : ethereal Double Compte : Aldric, Shura & Rachel
Gaby Reynolds
Jeu 4 Jan 2024 - 10:37
Un regard, des larmes si lourdes qu’elle laisse derrière elles un sillon de sel sur les joues, un silence de mort et tout est dit. Pas même besoin des battements de cœur, les siens comme les miens, l’évidence est si bruyante. Sa peur éclate dans l’air, enroule mes épaules, énerve le prédateur. Un pas en arrière, un autre, j’suis pas foutu de réagir quand elle s’éloigne jusqu’à courir puis disparaitre.
Moi je reste là, comme un con, comme un type qui a … avait devant lui une preuve de plus du chaos qu’il a semé derrière lui pendant un temps devenu abstrait. Quatre ans. A la fois une éternité et un clignement de paupières. Comment j’ai fait pour oublier ça ?
Est-ce qu’il y a une chance pour que ce soit une chimère ? Un mauvais calcul peut être, une impression, des souvenirs qu’on aurait manipulés … Mais c’est là, ça griffe de l’intérieur, comme si le corps s’en souvenait brutalement pour ne plus laisser la moindre place au doute.
Seul au milieu d’une grande place j’ai l’impression que le monde accélère autour de moi. Il tourne, tourne et tourne encore, de plus en plus vite jusqu’à m’en faire perdre l’équilibre. J’entends mon cœur battre dans mes tempes, dans ma gorge remonte l’acidité et l’amertume, l’arrière de mes genoux cogne contre quelque chose et seulement là je réalise avoir reculé. Mes jambes lâchent, je me laisse tomber sur ce qui se trouve être un banc de pierre dont le froid humide traverse mon jean mais je ne le sens pas.
Qu’est-ce que t’as fait ? Pourquoi tu ne t’en souviens pas ? Pourquoi … Pourquoi est-ce qu’elle a disparu ? Comment ?
Qu’est-ce que je dois faire ? La rattraper ? La terreur que j’ai vu dans ses yeux me serre la gorge. Coudes sur les cuisses, les mains plongés dans les cheveux comme si ça pouvait faire taire les voix je ne sais pas quoi foutre de moi.
« J’peux passer te voir ? »
Combien de temps s’est écoulé entre le moment où la voix de Benjamin résonne contre mon oreille au travers du téléphone et celui où j’ai perdu tout contact avec l’instant présent ? Est-ce que ça a vraiment de l’importance ? Le regard paumé autour de moi je ne sais même plus par où aller pour transplaner, comme si j’avais perdu toute notion de l’endroit où je me trouve. Les premiers pas sont malhabiles, bancales, les réflexes reviennent plus sûrement au bout de quelques mètres.
L’odeur qui flotte dans l’atelier à ce don de me tranquilliser, la sienne comme celle du bois qu’il travaille avec autant de calme que celui dont je fais preuve en façonnant mes planches. A qui d’autre je pourrais parler de ça si ce n’est lui ?
▬ FIN ▬
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
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