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[Event Novembre/Decembre]Dans les Balkans - Warren & Doro

 :: Autour du monde :: Europe
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Mer 19 Avr 2023 - 16:19

 23 Décembre 2016



Il y a encore le goût de ses lèvres sur les siennes alors Jordane les presse l’une contre l’autre et inspire profondément. Ses mains tremblent, alors elles demeurent plongées dans ses poches. Et pourtant le regard d’une commandante s’attarde, la jauge, fronce des sourcils et pince du menton. Elle interroge une nouvelle fois, s’approche d’elle et colle son visage à quelques centimètres. Tendue, Jordane redresse le menton et valide une nouvelle fois ce qu’on lui demande. Ses cheveux bruns claquent dans l’air et s’accrochent à ses lèvres. Un instant, il lui semble que ce sont ceux de celle qu’elle aime.

“T’es sûre de toi ?” Plus que ceux de la commandante, ce sont les mots de Kezabel qui résonnent à ses oreilles. La chaleur de ses bras dont elle s’habille plutôt que de sentir le frisson glacé qui s’empare d’elle. L’assurance de cette main pressée contre la sienne. Il n’y aura pas eu de dispute, l’heure n’y était pas. Il y aura eu des esquives, d’un côté comme de l’autre. Des silences. La première des batailles aura eu lieu trois jours plus tôt et Jordane n’y était qu’en arrière poste, présente pour évacuer les blessés, assurer les arrières. Déjà à ce moment-là elle sentait Kezabel aussi fébrile qu’elle, mais pour celle-ci… Elle inspire, imagine cette femme faire de même, à Londres, au QG. Elle la voit fixer la surface de la table de réunion, claquer le talon au sol, agiter les jambes et tapoter sa cuisse. Elle se mord sans doute la joue, fronce les sourcils, marche pour laisser passer la tension. Peut être s’avance-t-elle face au mur de l’Eternel. Peut être imagine-t-elle un nom rejoindre celui de Zach. Alors Jordane affermit sa voix lorsqu’on lui demande de répéter une nouvelle fois, assure son regard. Cette fois, elle ouvre la danse. Tout vient de Dorofei, sinon elle n’aurait jamais été choisie pour remplacer le blessé. Ainsi la voilà, parmi une équipe dont elle ne connaît rien, son colocataire comme seul repère. Et là-bas, au loin, les éclats d’une bataille pour laquelle elle ne s’est jamais sentie concernée.

T’es sûre de toi ? Qu’a demandé Kezabel. Et en vérité, non. En vérité, la proposition est venue tout d’abord d’un besoin de se ressaisir, de se pousser, de se trouver dans un contexte qu’elle connaît. Mais ça ? Ça c’était pour fuir la tension due à l’annonce du départ de Kezabel. Sans doute cette dernière en a-t-elle conscience. Sans doute est-ce d’autant plus blessant. Mais qu’importe, elles n’ont pas parlé.
Imaginez qu’elle y passe, aujourd’hui ? Que se seraient-elles dit en dernier ? Non, mieux vaut ne pas parler. Voilà ce qui l’arrange bien. Ce qui, surtout, perd lamentablement de sa substance maintenant que la peur lui flambe les veines et que ses nerfs saturent. Mais elle ne reculera pas. L’option n’est même pas envisagée car Dorofei pose un regard sur elle, lui lance un petit mouvement de menton. Oui, ça va. ça ira ; ne serait-ce que pour une question de fierté. Pas tant la sienne que celle de son mentor. Impossible, donc, de le décevoir.

Hochement du menton. Regard droit. Épaules en arrière.

Fake it untill you make it. Ou dit autrement “Fais semblant ! Fais semblant d'être Dux. Fais semblant de mériter ton grade. Fais semblant d'être un grand chef de guerre. Si tu fais bien semblant, un jour tu verras, t'auras plus besoin !” Putain, mais quelle idée de penser à une série à la con là-maintenant, la mort face à sa gueule.

Quelle foutue idée de merde.

Et puis vient le coup d’envoi. Elle ne devrait pas être là. Putain, elle ne devrait tellement pas être là. Comment se démerde-t-elle pour toujours prendre les pires décisions ?! Mais elle avance, un tambour dans la cage thoracique, songe à ces gars dont elle a vu des photos à l’école avant d’entrer à Beaubâton. Ces anonymes à qui on a fait des tombes. Ces listes de noms qu’on trouve dans chaque village en France. Et ça bat plus fort, ça chuinte à ses tempes, ça bourdonne. Mais le rythme ne faiblit pas. Elle avance sans jeter de regard aux étoiles dans le ciel. Dire qu’elle pourrait être sur une plage en Espagne là maintenant, à profiter de celle qu’elle aime avant qu’elle ne parte officiellement. Mais non, elle est là. Elle avance dans les ombres, n’entends que le souffle de sa respiration qui vrombit à ses oreilles. Son binôme entend-il ça, lui aussi ? Et Dorofei ? Merde, Dorofei. Ils auraient pu les mettre dans la même équipe tout de même ! Et s’il craque ? Et si ça recommence ? Et si elle le perd ?
Et si elle avouait que c’est pour ça aussi qu’elle est là. Pour pas faire comme avec Zach. Pour pas attendre dans une putain de salle de réunion qu’un ami ne revienne pas.

“Ça sera pas mon premier champ de bataille” qu’elle avait dit, quelques jours plus tôt. Mais il est le seul à savoir que la première fois, Jordane a fini cachée dans un amas de buissons, les mains refermées sur un rocher ensanglanté. Et seul Zach sait que la seconde, elle l’a passée sur les toits, à tirer dans le tas, comme une lâche. Qu’elle n’est descendue que pour sauver sa peau. Alors aujourd’hui, elle avance, tente de maîtriser son souffle. Il faut avancer. Dégager la voie. Pourquoi déjà ? Putain, elle ne le sait plus. Elle n’a en tête que les objectifs. Ces trois spots à sécuriser de sorte que les autres puissent avancer. Ainsi ils les auront pris de revers, de nuit. Peut être s’ils se dépêchaient, pourraient-ils rejoindre le groupe de Dorofei ? Peut-être.

Le premier poste fut débarrassé étrangement facilement. Soldats éliminés, lieu sécurisé, message envoyé aux autres. Et on avance de nouveau. On ne pense pas aux corps laissé par le binôme. Karsten. Karsten qui aura éliminé ceux qu’elle n’aura pas tué elle-même et lui aura jeté un regard dur et équivoque.
C’est au second que le premier problème advient. De nouveau, ils s’infiltrent à l’arrière d’un poste de guet, et de nouveau, ils neutralisent les gardiens retournés. Mais cette fois, quelque chose se passe mal. Quoi ? Jordane n’en a aucune idée, mais des quatre, deux se retournent et ripostent. Elle part, esquive, un sort l’impacte et en un battement de cœur, la jeune femme vole. Voilà. Un battement de paupières et voilà qu’elle est hors jeu, envoyée dans le décors, sonnée. A vrai dire elle le serait sans doute s’il n’y avait eu la potion edurus pour lui permettre d’encaisser le choc. Malgré tout, Jordane reste à terre, un gémissement dans la gorge et l’impression d’une scie sauteuse dans les mâchoires. Ses doigts pulsent, son crâne lui semble fendu. C’est rien. C’est pas la première fois. Pour autant elle pourrait rester là. Lâcher la bataille, s’enfermer dans cette douleur qui lui fracasse les os et ne se relever qu’une fois que tout sera terminé. Parce qu’il va gérer, n’est-ce pas ? Krasten ? C’est un guerrier aguerri, bien plus qu’elle. C’est lui la force de frappe. Alors bien sûr qu’il va gérer.

Ses bras poussent, les jambes avec eux ; Jordane vacille. Tout va trop vite pour elle. Tout tremble autour. Tout ondule un instant. Des planches raclent de son dos et s’écroulent en sol dans un craquement sec. Alors elle gonfle les poumons, s’étonne de se sentir entière. Dans la poussière, le monde se réaligne alors et elle comprends. Un autre soldat est à terre ; une femme. N’en restent plus que deux et un instant, elle ne comprends pas qu’il s’agit de Krasten et d’un des deux ennemis. Ça parle vite, fort, dans une langue qu’elle ne comprends pas. Puis l’autre le feinte et en un instant, Krasten fini avec une baguette plantée dans sa gorge. L’autre lui crache à la gueule un mélange rosâtre et parle de nouveau dans un sourire torve. Ou peut être est-ce elle qui l’invente ?
Pas le temps d’y penser. Ses doigts se referment sur.. Rien. Pas de baguette. Pas de force non plus ; elle tremble. Il suffirait de choper ce corps pourtant, elle l’a fait des milliers de fois, les capacités sont là quelque part dans ses muscles.
Elle n’y va pas. Et cette foutue baguette qui semble être nulle part dans les décombres.

Il y a un mot, pourtant, que Jordane reconnaît dans le baragouin de l’ennemi. Un foutu mot glaçant de promesses. Avada.
Ses mains se referment sur une chaise…
Kevadra.
…Et l’objet s’abat avec toutes ses forces sur le type. L’une des planches de bois vole dans la lumière verte et au mur se dessinent les ombres en contraste de toute la pièce. Les trois soldats debout, les bras noueux du type qui accrochent la silhouette solide de Krasten, les formes géométriques de la table, du bureau, des assises. Celle, plus fine, de Jordane. La lueur se maintient une seconde dans l’air lorsque tous s’effondrent sauf elle, les doigts enroulés autour du dossier soudainement trop lourd.

Chacun de ces corps lui restera imprimé sur la rétine. Elle oscille, manque une respiration, hésite. C’est finalement du talon que Jordane repousse l’ennemi pour découvrir sous lui, le visage de Krasten les paupières ouvertes, la bouche figée.
Ça tremble. Ça suinte.
Pas la première fois. Tu te souviens Jo ? Pas la première fois. Allez.. Les mains secouées de spasme, c’est la gorge de chacun des corps qu’elle rejoint pour s’assurer de sa sécurité. C’est ce qu’a dit Dorofei : toujours se mettre en sécurité en priorité.
Un seul survivant : le type qui vient de tuer Krasten, repoussé sur le ventre, dans les vapes. Alors Jordane en profite pour retrouver sa baguette - pour respirer, surtout - s’assurer de son fonctionnement et… Et quoi ? Le tuer ?

“Avada Kevadra” Les mots sortent sans son consentement. Et rien. Bien sûr, rien. C’est les ordres, pas le choix, alors elle recommence. Mais toujours rien. La Serdaigle songe à tous les sorts qu’elle connaît et qui suffiraient mais aucun ne vient car seule l’image du corps en devenir lui matraque l’esprit. Elle songe aux flammes qui le brûleraient, au craquement du crâne s’il était écrasé, aux glapissements des plaies ouvertes si elle en creusait dans sa chair. Elle songe, juste, qu’elle pourrait partir et le laisser là, avec le corps de son coéquipier. Bordel, c’est pour lui qu’elle devrait s’en faire. Pour elle. Mais ça vient pas. Il n’y a que les ordres de la Garde. Elle pourrait partir. Personne ne le saurait. Mais s’il se relevait ? S’il faisait des dégâts ? S’ils avaient réussi à tuer les quatre, de base, rien ne serait arrivé. Or ses sorts n’ont jamais été aussi offensifs, alors… Elle recommence. Sans succès. A quel moment a-t-elle seulement envisagé d’utiliser les sorts impardonnables ? C’est comme si son corps agissait sans qu’elle n’en prenne véritablement la mesure. Alors elle tente d’attraper de la force, de la rage, quelque chose. Il faut avancer, s’occuper du dernier poste, sinon les autres seront pris en tenaille. C’est important. Alors elle doit bouger. Mais la pensée de ce que ses proches ont vécu ne suffit pas. Jordane s’accroche pourtant, de toute ses forces, à l’état dans lequel Kezabel et Dorofei ont été. Elle en dessine les contours, ressent toute la fureur dans ses veines à avoir vu ses proches s’écrouler. Elle songe que sans ça, tout serait plus simple avec l’ancienne Poufsouffle.
Alors ses doigts rangent sa baguette et tirent une lame.

Renonçant à le retourner pour lui faire face, Jordane passe un pied de chaque côté de son dos et s’assoie sur l’homme assommé. Quelques mouvements agitent son corps et crispent ses poings. Il gémit lorsque la lame se pose sur sa gorge, redresse légèrement le crâne. Mais l’éclat du métal a déjà disparu dans sa gorge. Un simple aller retour, simple comme de couper du beurre.

Simple. Et Jordane se recule jusqu’à ce que son dos ne touche un mur. C’est la surprise de sentir cette simple surface plane qui dénoue un souffle dans sa gorge et lui arrache quelques larmes sans que jamais ses paupières ne battent. S’il fallait s’acheter un billet droit pour l’enfer et si ça n’était pas déjà poinçonné depuis longtemps ; alors, c’est à cet instant que ça l’aurait été.

Des mâchoires claquées l’une contre l’autre, Jordane se force à mieux respirer, à évacuer la brume de ses pensées et, enfin, à avancer.

Seule, elle n’y songera même pas, trop habituée à avancer en solo. Seule, elle songera surtout, à tout quitter. Elle songera à ce que ça aurait été de tout lâcher et de rentrer là tout de suite, se réfugier dans les bras de celle qu’elle aime.
Mais c’est d’autres bras qu’elle trouve. Postée en hauteur, Jordane a parcouru la distance qui la sépare du second poste et anticipé la nervosité des gars qui ont pu voir les éclats verts dans la baraque d’où elle sort. Aucune attaque en chemin pourtant. Le sort de dissimulation aide, c’est certain, mais sans doute n’a-t-elle eu rien d’autre que de la chance. Au loin, quelque part sur le champ de bataille là-bas, quelque chose explose et retient sans doute l’attention des quêteurs. Alors Jordane en profite, passe par l’arrière du poste. En hauteur, la petite baraque tient on ne sait comment sur un à pic, quant aux fenêtres, elles sont aisée d’atteinte, surtout après avoir si souvent escaladé sombre de surface et avoir été envoyée dans des missions similaires. Ainsi Jo, le visage toujours masqué, passe sur le toit après y avoir repéré une ouverture.

Trois hommes.
Elle est seule.
C’est du suicide.
Ils regardent ailleurs.
C’est gérable.

Pas le temps de penser. Il le faudrait sans doute, mais Dorofei lui a dit de ne pas hésiter. Alors elle n’hésite pas. Un sort atteint déjà le premier homme qui tombe face à terre, immobilisé. Déjà elle est sur le second, tombée sur lui, elle en profite pour balancer un sort au troisième qui ne fait que vaciller. Mal visé, merde. Sa jambe déjà partie dans celles du second en a brisé un genou. Le bras, un coude. Et du sien, elle l’assomme. L’ironie, c’est que ça, ça lui vient de Sanae.

La seconde ironie, c’est que le troisième type se remet et lui fait face.

Warren.

Alors sa baguette pourtant levée, hésite.  
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 23 Avr 2023 - 9:41
Est-ce que c’était une bonne idée ? Il n’en savait trop rien, mais il leur fallait quelqu’un pour le terrain. Et il avait d’ores et déjà sa petite idée, lui, il voyait quelqu’un de confiance, une bonne combattante qui avait beaucoup de ressources. Jordane. Elle ferait parfaitement l’affaire, il en était certain. Et si l’idée de partir sur le terrain ne lui plaisait pas, elle pourrait toujours refuser, voilà ce à quoi il pensait au tout départ. Quelqu’un de sûr. Quelqu’un qui ferait bien le travail. Elle pourrait faire ses preuves avec brio, plus que jamais. Ils verraient tous la façon dont lui, il la voyait. De l’or brute, la jeune femme sur plein de plans. Un joyau. Et il voyait bien qu’elle n’était au meilleur de sa forme ces derniers temps, alors cette mission pourrait peut-être l’aider d’une certain façon pendant quelques temps à oublier. A se sentir vivante d’une autre façon. L’adrénaline vitale à leur vie. Cette chose qui coulait dans leurs veines et dont ils se repaissaient. Oui voilà, sur quoi il était parti à la base le Cooper. Une bonne intention, qu’elle montre ses capacités, qu’elle oublie ce qui la chamboulait tout en lui laissant le choix de dire non. Après tout, ce n’était qu’une suggestion. Et puis, lorsqu’elle avait accepté, et qu’il était trop tard pour revenir en arrière, il avait pensé à beaucoup d’autres choses. C’était la guerre, et s’il la perdait elle aussi ? Et s’il lui arrivait quelque chose par sa faute, par ce qu’il avait suggéré son nom ? Alors bien sûr, son « erreur » s’arrêterait là mais lui vrillait les tripes. Quel con est-ce qu’il faisait. Vraiment quel abruti, de l’emmener dans un endroit aussi dangereux alors qu’il voulait surtout la protéger. Et il essayait ensuite de se raisonner, de se dire qu’elle était grande de faire ses propres choix, qu’elle gèrerait, elle avait une telle capacité d’adaptation, elle était vraiment faite pour ça, pour le terrain… Les deux facettes de lui-même semblaient un combat constant depuis ce choix…

Avait-elle vraiment dit oui par envie et non par pour ne pas décevoir ? Eux. Lui. Elle-même et ses envies de se dépasser, d’aller toujours plus loin. Même cela, il n’en était plus sûr, alors que lors de sa proposition il était sincèrement sûr qu’elle pouvait choisir comme elle désirait. Ils n’avaient plus le temps de faire marche arrière, ils étaient sur le terrain, près à se déployer chacun de leur côté. S’ils n’avaient été que tous les deux, il aurait pris deux minutes en plus pour vérifier qu’elle était toujours OK, sinon il serait parti tout seul, la mettant en sûreté. Par ce qu’il ne voulait pas qu’elle fasse ça pour ses « beaux yeux », pour lui faire plaisir. Il fallait que ce soit une démarche volontaire, quelque part convaincue. Il y croyait lui. Et surtout, il avait besoin de ce terrain. Là-bas – ou plutôt ici-, il se sentait vraiment en vie. Il aurait beau se traiter de tous les noms, il était beaucoup trop tard pour revenir en arrière, alors il préférait simplement qu’elle ne voit pas les doutes et les remords qui étaient en train de l’assaillir, ça ne serait pas bon pour elle. Elle risquait de trop s’inquiéter pour lui, et d’être moins attentive. Alors, il lui avait jeté ce regard muet qui lui demandait quand même comment ça allait, tout en sachant d’ores et déjà sa réponse. Par ce qu’ils étaient pareils, à ce niveau-là, elle n’avouerait pas ici. Pas maintenant. Que non, ce n’était pas ok. – si jamais ça ne l’était pas-. Au final, il n’était sûr de rien, mais ils pourraient en parler après cette mission, et il s’excuserait, il lui expliquerait ses intentions premières qui voulaient la mettre en valeur, qui prouvaient combien il croyait en ses capacités. L’Enfer n'est-il pas pavé de mauvaises intentions ? Il venait de l’entrainer pile là-dedans.

Et, le début de la mission fut lancé. Séparés. Il n’avait qu’une hâte, la finir au plus vite pour rejoindre Jordane, pour être certaine qu’elle pouvait s’en sortir seule et s’il aurait préféré être avec elle, ça avait été un choix judicieux de les séparer. Ils étaient beaucoup trop proches, beaucoup trop attachés l’un à l’autre. Et c’était sûrement un peu trop risqué aux yeux de leurs chefs de les mettre ensemble. A raison, d’ailleurs. Il ne pouvait pas les blâmer. Est-ce qu’il ne prendrait pas des risques inconsidérés pour l’aider si la situation se présentait plutôt que de songer à la mission seule ? Si à une époque, il aurait été certain de la réponse, aujourd’hui rien n’était moins sûr. Avant, ça aurait été la mission avant tout, mais aujourd’hui les choses étaient différentes. Finir cette mission donc, rejoindre Jordane. Espérer qu’ils soient de retour le lendemain soir pour passer les fêtes avec Adam.
Son gamin et sa bouille démunie lorsqu’il l’avait déposé chez sa famille. Enfant qui ne comprenait pas bien pourquoi papa devait partir plusieurs jours pour le « travail ». Et lui, il ne voulait pas lui expliquer que c’était pour lui, pour son avenir surtout s’il était un cracmol qu’il faisait tout ça. Il ne pouvait pas lui dire, par ce que s’il arrivait quelque chose au père, il ne voulait pas que le fils porte trop de culpabilité. Il reviendrait à temps pour son gamin. Non, ils reviendraient tous les deux à temps pour passer des fêtes tranquilles, loin de tout ce merdier.

Aie confiance, Jordane. Aie confiance en toi, en tes capacités et tes choix autant que j’ai confiance en toi et tu dégommeras tout. Tu iras loin. Voilà, ce qu’il aurait dû lui dire avant qu’elle ne parte, mais il y avait eu juste le silence. Le jeu de regard. Tout cela, de toute manière, elle devait bien le savoir, non ?

Il se retrouveraient ici, d’ici quelques heures.
Ce n’était même pas une promesse. C’était une obligation.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 23 Avr 2023 - 16:54
La colère était là. Toujours, bien présente. Il aurait bien voulu qu’on l’oublie pour ce conflit dans les Balkans, qu’on trouve des personnes plus expérimentées. Il n’avait pas envie de partir dans cette guerre pure, risquer encore plus que sa vie, de laisser son fils « seul » à la merci de sa famille surtout lorsque les fêtes de fins d’années étaient si proches. Son premier Noël, il espérait pouvoir rentrer pour voir la petite bouille de Nicky, même s’il ne comprendrait certainement pas ce qui se passait. Mais dans la vérité ce qui le stressait le plus c’était de savoir que la Garde était là. Proche. Si proche. Qu’il allait peut-être falloir combattre certains de leurs membres. Donc possiblement certains de ses amis. Et ça, c’était vraiment une idée qui lui semblait insupportable. Il y avait bien sûr Kezabel, qu’il ne voudrait pour rien au monde blesser, mais, quelque chose lui disait qu’elle n’était pas la seule à appartement à cette organisation. Non, ça serait certainement au-dessus de ses forces de s’en prendre à eux, et pourtant, il n’aurait certainement pas le choix. Il y avait toujours le risque que l’on sonde ses pensées et il ne pouvait pas laisser quelqu’un « ennemi » s’en sortir à si bon compte. On ne lui pardonnerait pas, déjà qu’on ne lui faisait pas confiance… et il n’avait pas vraiment envie de savoir quelles pourraient être les conséquences non seulement pour lui mais aussi pour sa famille – surtout pour son fils d’ailleurs, les autres étaient bien assez grands pour se débrouiller tout seul-.

Il détestait cet endroit. Cette mission. Cette ambiance de guerre. De sang. Tant de sang versé, et pour quoi ? Encore une fois, pour rien, par ce que des visions du monde étaient différentes, étriquées pour les sang-purs. Rien de bien neuf sous le soleil. Combien de temps avant que ce genre de scène n’arrive chez eux ? Il y en avait déjà eu à Poudlard, mais cela restait malgré tout un lieu en huit-clos, les proportions n’étaient pas les mêmes, ni les nombres de morts. D’un côté comme de l’autre, sans compter toutes ces putains de vies innocentes arrachées, envolées. Monde dégueulasse. Vomitif. Mais il n’avait pas le choix. Il devait suivre. Obéir, comme un sage petit garçon, voire même un brave toutou. On ne lui faisait pas encore assez confiance pour qu’il puisse l’ouvrir, pour qu’il prenne trop de libertés. Le silence, donc. L’obéissance, qui mettait chaque heure un peu plus ses nerfs à vifs et qui lui donnait envie de tout détruire.

Il avait bien senti ses collègues se tendre lorsqu’ils avaient vu les sorts dans l’autre point de garde. Lui-même n’était pas serein mais pas pour les mêmes raisons ; il priait pour sortir vivant, pour revoir son fils. Mais au final, il priait surtout pour ne pas avoir à faire un choix s’il se retrouvait face à quelqu’un qu’il connaissait. Le destin serait bien cruel si c’était le cas, mais en même temps on ne pouvait pas dire qu’il était épargné non plus. Il essayait de ne pas réfléchir à ce qu’il allait faire – ou justement ne pas faire-. Il ne voulait pas y penser, par ce qu’au fond de lui, il serait bien trop tenté de faire là un geste malencontreux envers sa propre « team ». Ces gars-là, il ne les appréciait pas vraiment, c’était à peine des collègues, qu’ils crèvent pour que lui survive ne le dérangeait pas, c’était des ordures. Des connards sans foi ni loi capable de torturer des gamins, il en était certain, il les avait bien écoutés. Il n’y avait pas de discours un minimum raisonné parmi eux. Non, il ne les regretterait pas, d’autant si cela pouvait sauver la vie d’un camarade même si ce dernier était dans l’autre camps. La volonté, le désir étaient-là, mais dans les faits, il n’avait pas cette marge de manœuvre. Dans les faits, il devrait forcément attaquer.

Il n’était pas assez attentif, c’était certain, mais il n’avait pas envie de l’être non plus. Il appréhendait beaucoup trop. Non la Garde n’enverrait pas Kezabel, dans cette merde, n’est-ce pas ? il essayait de s’en convaincre, d’y croire, pour se motiver, pour ne pas flancher. Alors oui, il avait eu un certain de réaction lorsque l’Ennemie était arrivée immobilisant un premier, avant de s’attaquer au second des ses collègues. Ne pas flancher, Tveit, pour Nick. Pour son avenir. Pas le choix. Pas le choix. Il essayait de s’en convaincre, il essayait de faire au mieux, de surnager au-dessus de toute cette merde mais sentait nettement enseveli ici. Inspiration, il était prêt à attaquer, en réalité cela faisait à peine une poignée de seconde qu’Elle était là. Et elle avait réagi avant lui, il se sentit partir en arrière, éjecter. Tomber. Rien de bien grave tandis que les autres semblaient tombés au combat. Bon débarras. Il s’était relevé pour faire face à l’Ennemi, cette fois réellement prêt à attaquer, à se défendre. Pour Nick. Pour qu’il ait un père, une chance de ne pas trop mal grandir. Pour son fils. Il avait prononcé un sort de protection informulé et s’apprêtait à tenter de désarmer la Sihouette sans visage mais cette dernière hésita.

Et son Univers à lui sembla basculer.

Il n’y avait pas trente six mille personnes chez la Garde qui auraient hésité à au moins le neutraliser. Ils devaient forcément se connaître et il songea tout d’abord à Kezabel, mais elle semblait un peu plus grande que cette dernière. Non, ça pouvait être Elle quand même, après tout, la magie pouvait faire beaucoup de chose. Alors, lui aussi resta planté pendant quelques instants comme un gland. Le cœur battant, déchiré, en miettes. Le Karma semblait particulièrement lui en vouloir. Il se retint tout juste de poser lui la question muette du « Keza ? ». Non, il se tenait juste-là. Droit. Ne sachant plus quoi faire. Voulant à tout prix survivre, ne pas risquer que son fils soit la risée d’autres dans les années à venir, mais en même temps… il ne pouvait pas la blesser, prendre le risque qu’une camarade tombe dans leurs mains infâmes. Il eut même une pensée, pour la fausse Keza et son triste sort. La chaleur de ses tripes. L’odeur. Et il eut un haut le cœur. Quelque chose d’assez fort néanmoins pour qu’il se ressaisisse. Il lui lança un désolé. Sincèrement désolé, navré.
Il essaya d’y mettre de la conviction dans son sort ; essayer étant le mot principal.
Oui, il essaya et balança un petit «expelliarmius. » Dans le but de la désarmer et de ne pas la blesser. Il n’arrivait pas encore à ce point-là. Il devait agir. C’était tout ce qui comptait si jamais on devait sonder ses souvenirs, alors… il agissait.

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Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Dim 7 Mai 2023 - 12:25

 23 Décembre 2016


L’homme a basculé dans l’inconscience. Le second aussi. Mais il reste le troisième. Celui qui n’a rien d’un anonyme, qui fracasse son myocarde sur ses côtes et l’adrénaline dans ses nerfs. Celui-là est un ami. Celui-là n’a rien à faire là. Et pourtant on lui a dit et répété, Jordane le sait depuis longtemps : tous pourraient se retrouver à faire face à des anciens de Poudlard. Des amis.
Alors Jordane fige, incapable de faire autrement. Ce n’est pas faute de lui avoir fait jurer pourtant, comme à tous les autres, de servir la Garde et non ses propres enjeux. Pas faute non plus d’en avoir parlé avec Kezabel lorsque l’histoire de Will a éclaté et qu’elle était la seule avec qui porter le poids de la vérité. Pas faute, non, de s’être crue assez solide pour réagir en cas de face à face. Et pourtant là, rien. Incapacité complète à agir.

En posture de combat, Warren a les traits tirés, les lèvres sèches, les mâchoires crispées. Ses pupilles se dilatent lorsqu’il se redresse, un soubresaut passe dans ses bras. L’impact, il l’a vu venir ; la mort avec lui. Mais l’impact n’est pas venu, alors ses pupilles se rétractent, se dilatent de nouveau, et tombent sur la face pâle et unie que Jordane porte en masque pour protéger son anonymat. Et il n’attaque pas plus qu’elle, laissant entre eux une latence atroce, presque complice autant qu’elle est coupable.
Pas qu’il sache qui elle est, comprend-elle avec un temps de retard. Mais la nature de son adversaire ne lui est pas inconnue sinon jamais il n’y aurait cette latence au bout de son bras, ce doute dans le fond de son regard.
Ça ne dure pas plus de quelques secondes et pourtant Jordane a le temps de tout percevoir. Ses lèvres qui s’entrouvrent à peine, la crispation de ses muscles, le va et vient de son regard vers ce visage dont il ne voit rien. Est-ce Kezabel ? Bien sûr Jordane connaît cette pensée. Elle la devine sans mal à percevoir les contours de leur relation. Mais ce n’est qu’elle, trop grande pour être Keza, mais pas moins hésitante. Plus encore, même, alors qu’elle suppose des sentiments que celle qu’elle aime a eu pour l’homme en face d’elle. Mais même sans aller jusque là, il y a les siens. Il y a les rires partagés, la complicité, l’intimité, même, durant laquelle elle l’a pris et emporté quelques années plus tôt.

Aucun sort donc ne vient, seul le brouillard dans ses pensées réponds au danger.

Et puis Warren redresse la pointe de sa baguette et le sort dont il use ne se formule qu’avec mollesse. Déjà contré, il ne fait que rebondir presque timidement sur le protego qui lui est rétorqué avec âpreté. La colère se dessine dans le sort informulé, dans la rigidité de sa baguette, dans la crispation des muscles de la jeune femme. Pas pour lui, pour la situation. Pour lui peut être un peu en vérité.

Pas un mot : il pourrait reconnaître sa voix. Alors elle hésite encore.
Parler franc ? Et s’ils retraçaient ses souvenirs ? Elle serait en danger..
Repartir sans heurts ? Il le serait tout autant, et elle risquerait sa place à la Garde.
Le tuer ? Inenvisageable, quoi qu’on lui ait fait jurer.
Se laisser avoir ? Pas mieux.

Elle le fixe. Elle le fixe à s'en damner. Elle le fixe comme s'ils pouvaient communiquer ainsi, sans que personne ne sache. Sans que les mots ne parviennent, sans que le monde n'existe. Mais il n'y a rien d'autre que ça ; deux mômes qui se dévisagent dans un paysage désolé.

Sur sa droite, un mouvement. L’homme immobile ?
Les regards des deux plus jeunes volent jusqu’à lui sans baisser les armes l’un face à l’autre. Lentement, le premier soldat s’est redressé et brusquement se fige en les observant. Baguette hors de portée.

Le sort suivant, Jordane se rappellera à peine de l’avoir jeté. Une latte se détache et chute à vitesse vertigineuse. En une seconde, la peur s’est infiltrée en elle. Pour elle-même, pour Warren, pour cette latence que l’homme au sol a peut être compris. Cette peur, elle s’est changée en rage en un battement de cœur. Et en un battement de cœur, l’homme au sol s’est trouvé transpercé.

Alors son regard retourne sur Warren ; ainsi, elle a sans doute l’air menaçante. La vérité c’est que son bras tremble et que sa poitrine se soulève dans un soubresaut sec et haché, incapable de regarder le corps pris de spasmes un peu plus loin. En quelques secondes, il serait mort. Alors plutôt que d’y penser, Jordane engage un combat avec Warren. Sonne-t-il si faux qu’il lui parait ? A chaque sort elle lui laisse un temps pour réagir, à chaque protection, elle s’assure de ne pas le prendre en traître.

Sauf une fois, où consciente qu’il en a fait de même, elle voit l’ouverture énorme qui lui est proposée.
Et Warren tombe, immobilisé et inconscient.

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Jordane Suzie Brooks
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Lun 15 Mai 2023 - 16:50
Quelque chose ne tournait pas rond là-dedans. Quelque chose clochait, l’hésitation de son adversaire alors qu’il était à peu près certain qu’il aurait pu de nouveau le mettre KO d’un seul coup voire le tuer. Après tout, ils étaient en guerre, ça n’aurait pas été quelque chose de si aberrant que cela. Etait-ce par ce qu’il paraissait -et était jeune-, beaucoup plus jeune que ses collègues que la personne hésitait ou alors, était-ce par ce qu’ils se connaissaient ? Forcément c’est la deuxième solution qu’il avait retenu, par ce que la première aurait pu se régler avec un stupefix, il n’aurait aucun mal mais n’aurait pas non plus agit d’une quelconque façon.

Pendant de longues secondes, à son tour, il avait hésité également… par ce qu’il ne voulait pas blesser une amie. Pourtant il devait agir, il le savait. Il en avait l’obligation. Si ses Supérieurs cherchaient à savoir ce qui s’était passé – et ils le feraient d’une manière qu’il n’apprécierait peut-être pas-, ses souvenirs devaient absolument montrer qu’il avait agi et non pas qu’il l’avait limite laissé passer. Et il en avait envie de laisser le passage. De ne pas risquer une vie. Celle de Kezabel, peut-être. Oui, il avait pensé à elle en premier. Forcément qu’il avait songé à elle, comment est-ce qu’il aurait pu en être autrement après tout ce qui s’était passé entre eux ? Avec son cœur qui saignait toujours par moment de tout cela, des regrets beaucoup trop nombreux, des questions qui demeureraient à jamais sans réponse. Est-ce qu’ils auraient vraiment pu être un couple – heureux-, si les choses avaient été un peu différentes, plus simples ? Il essayait de chasser tout cela de son esprit, mais ça revenait de temps en temps de façon pernicieuse. Alors oui, il pensait à Hasting, et il n’avait pas envie de lui toucher le moindre de ses cheveux. Seulement, une fois son hébétement premier terminé, il se rendit compte qu’elle était beaucoup grande pour être Elle, peut-être que la posture n’était pas tout à fait la même. Mais au final, cela n’importait que peu à ses yeux, la personne face à lui hésitait et il ne pouvait qu’en faire de même. Blesser ses amis, même s’il en voyait pas leur visage était quelque chose dont il ne se remettrait pas, qu’il ne se pardonnerait pas.

Agi. Bordel, Tveit, fais quelque chose. Penser à Nick. Penser à sa propre survie, aux possibilités qu’il avait, ce n’était déjà pas des plus simples d’arriver à trouver un bon compromis en temps normal, alors en plus après avoir été un peu sonné c’était encore moins simple. Il n’avait cependant pas beaucoup de choix et d’opportunités qui s’offraient à lui. Ils ne pouvaient pas continuer de se regarder en chien de faïence, il ne pourrait pas totalement l’expliquer, même s’il pourrait toujours prétexter que quelque chose l’avait interpellé et qu’il ne savait pas quoi, ou qu’il avait été un peu trop assommé et qu’il avait du mal à remettre son cerveau en marche, ses reflexes n’étaient plus aussi bons. Et dans sa poitrine son cœur continuait de battre la chamade en essayant de trouver la meilleure solution pour eux Tous. Par ce que s’il était dans un énorme dilemme, il se doutait que son adversaire aussi. Même si la Garde était plus ouverte, ce n’était pas une garderie.

Alors, il était juste en position de combat. En réalité à peine une dizaine de secondes avait dû se passer, mais elles semblaient s’éterniser beaucoup plus. Il déglutit. Et il avait mal au cœur. Mal à l’âme. Mal de ce qu’il était devenu et obligé de faire. Furieux contre lui-même. Furieux contre beaucoup trop de personnes qui l’avaient emmené au final à ce « choix » qui n’en était pas un. Pourtant, il essayait toujours de faire au mieux pour les Siens. L’Enfer n’est-il pas parfois pavé de bonnes intentions ?

Et enfin, il s’était décidé, il avait réussi à envoyer un sort. Pas grand-chose, mais il avait agi sans réelle grande conviction – qu’il pourrait mettre ça sur sa chute précédente-, alors qu’il savait assez bien ce qu’il faisait en réalité.  Elle devrait pouvoir contrer son sort sans souci, ce qu’elle réussit avec facilité mais sa posture avait changé lui faisant très légèrement de nouveau hausser les sourcils. Tout comme elle, à sa gauche, un mouvement, il tourna un peu la tête ^pur apercevoir un de ses collègues qui s’était redressé… et semblait chercher à comprendre ce qui se passait et là, ça puait encore plus pour lui. Pas vraiment le temps de réfléchir beaucoup plus que le type venait de se faire transpercer par une latte. Et pas besoin d’être devin pour savoir de qui ça venait – et probablement le pourquoi du comment-. Définitivement, s’il avait eu un doute jusque-là, c’était bien une de ses amies. Laquelle ? Il n’en était pas certain, mais des femmes très grandes, au final, il ne devait pas il y en avoir des tas. Il s’empêcha de penser à la suite. Juste au cas où. Qu’il n’y ait pas le moindre indice.

Au moins cette petite histoire semblait les avoir mis un peu plus sur les nerfs. Très légèrement. Et à présent il avait encore moins le choix. Il devait rattaquer, mais il joua encore un peu le jeu de la dernière fois, essayant de ne pas la prendre en traitre. Essayant de tout faire pour qu’elle s’en sorte le mieux possible. Donner un coup fatal ou qui la mettrait dans le mal, un coup où il pourrait la capturer, était une bien piètre idée. Il ne pouvait pas prendre ce risque… seulement, elle non plus ne donnait pas tout, clairement.
Au moins, ils étaient sur la même longueur d’onde.
Il était clair qu’il risquait moins qu’elle à être KO du moins vis-à-vis de Garde. Elle avait voulu mettre simplement KO ses autres partenaires, visiblement, faire des prisonniers n’était pas le mot premier. Du moins, il espérait ne pas se tromper sur ce qu’il voyait.
Une pensée pour Nicholas. Il ne devait pas se tromper. Il ne devait pas prendre le risque, pour son fils, de tomber dans les mains de la Garde. Quel serait le vrai risque d’ailleurs ? Il n’en avait pas vraiment conscience

Un nouveau sort provenant de la baguette de la jeune femme.
Un nouveau sort, presque providentiel, faisant en forte de couper tous ses doutes, ses pensées.
Il tomba à terre, inconscient.


Et lorsqu’il se réveillera, plus tard, en vie, absolument libre, les pensées juste un peu brouillées par tout ce qui venait de se passer, il alla voir l’état de son collègue – celui qui était susceptible d’être encore en vie-.
Vision trouble. Par Merlin, ça fait combien de traumas crâniens ? il se sentait mal, vaseux et avait peine à tenir sur ses jambes, mais il avait bientôt pris soin de transplaner après s’être assuré qu’il ne restait personne dans le coin, histoire de faire un rapport.

Elle avait pu s’enfuir en tout logique, et au moins, pour cela il était rassuré.

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Warren Tveit-Odair
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Ven 19 Mai 2023 - 13:13

 23 Décembre 2016


Son ami est tombé. Car ami il reste. La crispation sous ses traits s’est défaite avant même l’impact que son épaule lève dans l’atmosphère poussiéreuse. Le silence, alors, s’engouffre et Jordane demeure, seule, au centre de la pièce. La douleur vient pas pourtant tout pulse. Sous ses doigts, dans sa lèvre, sous ses tempes. Ses os même semblent palpiter à rythme erratique. Sans mal. Tout se trouble sous ses côtes ; les bras tremblent, le souffle lui manque. Un instant, les corps ne sont plus qu’un flou de couleurs dévalées sous ses rétines. La marée remonte jusqu’à sa gorge et sous sa paume, les sillons de sa baguette ne suffisent plus à la garder en contact avec le présent.

Un jour se souvient-elle, elle n’a été qu’une rescapée assise sur la branche d’un arbre, à raconter à un homme de confiance comme elle a freezé lors de plusieurs combats. Un autre, elle n’était qu’une gamine, plus vraiment naïve, qui a compris en un éclair que là, si elle n’agissait pas, elle se prendrait une lame dans le flan. L’adulte possède toujours une estafilade. L’homme qui la lui a fait - elle ; d’autres - bat à présent le pavé en se faisant appeler son allié. Du moins c’est ainsi que d’autres l’appellent. Quand à lui ; le jugement est réservé.
Et puis un jour, elle a été cette môme affirmative : le combat, ça lui connaît. Elle saura se défendre. Une môme qui n’aura su répondre d’aucune façon ; ni verbales, ni physique et qui aura seulement versé quelques larmes dans la crasse londonienne avant qu’un ami ne vienne la mettre en sécurité. Avant qu’il ne lui serve les plus beaux mensonges de son existence. Avant, surtout, qu’il ne trahisse chacune de ses promesses et qu’elle lui crache à quel point il n’était autre que misérable. A quel point elle valait mieux. Des mots qui ont valu sa survie, sans doute, la poussant hors des squats, des arnaques et des passes.

Le mouvement.
Il n’y a qu’ainsi que tu survis.

Alors le corps s’ébroue d’un frisson et Jordane se penche doucement vers Warren. C’est idiot, il faudrait s’occuper des autres, sécuriser les lieux, se protéger en premier. Mais l’idée de tourner le regard vers ses actes la fait trembler plus encore. Alors elle met le genou à terre, dégage les boucles sombres du visage d’un homme qu’elle peine à percevoir comme un ennemi. Deux doigts sur la carotide, impulsions de ses propres angoisses, puis après un moment : le pouls.
Étalé, il paraîtrait presque apaisé ainsi. Pourtant Jordane n’ignore rien. Il lui suffit d’avoir passé bien des après-midi avec Alec à lui demander de lui montrer le traitement inhérent aux siens. Le savoir, c’est le pouvoir parait-il. Du moins l’ancienne Serdaigle aimerait-elle avoir une anecdote sur ces quelques mots. Citation parentales, grand précepte de vie. Il ne s’agit de rien d’autre que de mots entendus ici ou là. De Coubertin ; peut-être, rien que pour la blague.
En inspirant, la jeune femme trace quelques sorts pour le protéger des chocs et des coups perdus. Le laisser là serait terrible. Le laisser là, c’est une forme de trahison envers ceux qui l’aiment. Ceux-là sont au moins trois dans son cercle de proches. Quoi qu’elle n’ait jamais aimé ce mot. Proches.

Un bruit frappe sa droite. Ses côtes se fendent sous les coup de son cœur affolé. Tendue comme une corde d’arc, Jordane saute sur ses jambes, loupe un battement, manque de répliquer avant même qu’on n’attaque.
Mais la forme de ce corps, elle la connaît. Qu’importe le visage masqué, il y a des corps qu’on peut reconnaître entre milles. Ceux qu’on a trop parcouru de ses lèvres. Et ceux qu’on a suivi trop souvent dans la brume et les entraînements. Frappés, esquivés, analysés.
Doro.

“Tu vas bien ?!”
“Évidemment.” Comme s’il y avait quoi que ce soit d’évident là-dedans.

A ses pieds, Warren n’a pas un mouvement, pas plus que les trois autres. De tous, il est le seul survivant, mais son flan ne semble pas imprimer le moindre mouvement. Peut être une erreur, peut être ce qui lui sauvera la vie.
Dorofei jette un regard vers le corps planté d’un bardeau tordu. Pas d’impulsion, seule l’avancée tranquille d’une ombre rouge sur le plancher.
Un instant, les prunelles de la jeune femme se dilate, son souffle se bloque mais la voix de son collocataire la maintient à la surface. “Tu es seule ?”
Autrement dit : où est passé Karsten ? “Oui.” Mort.

Près d’elle, derrière un fatras de meubles renversés, un homme bouge.
L’éclat vert fuse ; il s’écroule.
Celui-là ne sera pas de sa main.

Mouvement du menton de Dorofei.
Acquiescement du sien.
On repart.


***


Derniers postes dégagés, la Garde est entrée dans une brèche. Eux, pourtant, on remonté le flux, disparu sans un mot ni gratification, rejoint le calme d’une forêt. Elle a été séparée de Dorofei, appelé ailleurs, près de ceux qui savent ce qu’ils font.
Alors Jordane est rentrée seule. Sacoche fétiche balancée sur son flanc, retour dans les rangs, aide pour évacuer les blessés et enfin, direction un portoloin avec une autre équipe. C’était pas prévu comme ça, mais c’est ainsi que ça s’est fait. Sans trop savoir pourquoi, elle s’est laissée portée ici et là, où on a eu besoin d’elle, jusqu’à ce que la chaleur familière du QG londonien ne lui coupe les jambes et qu’elle se laisse tomber sur une chaise.
A peine se souvient-elle qu’un visage inconnu lui a demandé un peu plus tôt “Karsten ?”. Rien de plus à offrir de sa part qu’un ‘non’ muet. Geste emprunté aux autres. Réponse lâche, facile.
Une réponse pour ne pas se mouiller, surtout. Pour ne pas entendre le son de sa propre voix.

Après un moment, le regard planté sur la table de métal, les bras ballants, Jordane les y allongent. Peau terreuse, grise. Quelques tâches vermeilles. Alors elle dégluti, se revoit s’esquiver hors de l’hôpital de la Garde au cas où Sanae y soit, être rattrapée par un Wargrave manifestement étonné de l’y voir. Se dégager, disparaître.
Il l’aura oubliée demain. Comme les trois fois précédentes.

Ce visage familier lui aura fait du bien, durant cette nuit folle.

Alors à présent, Jordane dégaine son téléphone. Mouvement familier. Adolescent presque.
Le message à Kezabel a déjà été envoyé. Pas souvenir.
Appel.

“Hey… j’vais bien t’inquiète.” Là, maintenant, les disputes latentes n’ont aucun sens, la peur de l’aimer non plus, pas plus que celle du vide qu’elle laissera à son départ.
Là, elle n’a plus qu’une envie : rentrer, trembler, s’asseoir contre sa chaleur, se laisser un peu guider cette fois. Fermer les paupières. Ecouter sa voix.

“Eh ? Siem ? Réunion.” Siem; nouvelle lubie. Elle pourrait en être l’instigatrice et pourtant à l’instant, ce nom l’angoisse.
“Merde..”

Mais ça ne sera pas pour tout de suite.


***


Sous ses pieds nus, le carrelage de la cuisine. Dans sa main, un jouet d’Adam et sous ses paumes, le plan de travail. Regard vitreux, fixe, planté droit devant. Ses cheveux dégoulinent encore et de larges marques sombres sont apparues sur le t-shirt sombre imprimé d’un groupe de métal. Jogging. Les ongles tapotent sur la surface vitrée.
Son esprit passe en revu les derniers évènements. Il fait ça par flashs, comme si rien n’était véritablement vrai. Que tout appartenait au domaine du songe. Ni vraiment là, ni vraiment absent. Tout est bloqué, en cours de procédure, mal câblé.
Même l’idée de rejoindre Kezabel s’est arrêtée en cours de route. Non pas par peur de l’avenir parce que là, maintenant, à ce foutu instant t où plus rien n’a vraiment de sens, la rupture possible n’en a pas non plus.

Là, ce qui la bloque, c’est Dorofei. Après la mort de Karsten, l’abandon de Warren, elle l’a suivi, a remplacé son binôme. Binôme tout autant porté disparu que le sien ; un détail qui aura mis la nuit complète avant de tracer la route de la réalisation. Une part d’elle a eu la même pensée en boucle durant toute la mission : être là pour lui. Il pourrait craquer. Déconner. Elle doit être là.

En vérité, Dorofei lui a sans doute sauvé la vie une bonne dizaine de fois. Peut être pas. Bordel, elle n’en sait rien. En tous cas, ce n’a pas été elle, le pilier sur lequel l’auror a pu se reposer. Elle n’a été que la bleue. Un jour, ça fera mal, sans aucun doute possible.

Mais pour l’heure, il n’est toujours pas de retour.
Alors comme pour la rupture, les démons et les peurs ; l’égo n’existe plus.

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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 22 Mai 2023 - 16:39
Tout se passerait bien. Tout se passerait. Il continuait d’essayer de s’en convaincre. Tout irait pour lui, et pour Jordane. Elle était douée, la gamine, elle s’en sortirait sans mal. Elle avait des ressources et une soif de vivre, un instinct de survie peu commun même à vrai dire. Il fallait bien l’avouer, il n’avait qu’une envie : la rejoindre. Être certain qu’elle allait bien, se maudissant toujours de cette idée à la con qu’il avait eu de la nommer, de proposer son nom. Quel con fini est-ce qu’il faisait ! Bordel, l’emmener en terrain miné, dans une vraie guerre, avec tous les dessous que cela impliquait. C’était en Roumanie bien plus « compliqué » que la petite gueguerre Supérieure-Garde qu’il y avait en Angleterre et pourtant c’était loin d’être déjà joli. Il eut bien du mal à chasser sa coloc de sa tête, pour se concentrer uniquement que la Mission. Et chaque minute qui passait, les embuscades, les sorts qui fusaient lui donnaient simplement envie d’aller la rejoindre, d’être certain qu’elle allait bien.

Concentration Dorofei, d’autant plus que plus les secondes passaient, plus le sang coulait. Une douleur dans le flanc droit le narguait un peu, mais globalement il s’en sortait plutôt bien et surtout il arrivait – pour l’instant- à garder son sang-froid. Et malgré tout, il se sentait quand même « bien ». Il se sentait à son aise sur ce terrain miné. L’adrénaline était à son maximum, sa vie ne tenait certainement qu’à un fil mais c’est ce qu’il aimait malgré tout. Il pouvait être « lui-même », il n’y avait plus que le danger, le combat, les réflexes, les réflexions rapides….. et Jordane, toujours présente dans sa tête.

La mission s’était plutôt bien passée. Ils avaient pu dégager le bâtiment dont ils avaient la charge. Ils s’étaient bien battus, sans aucun doute. Respiration sifflante, Dorofei regardait autour de lui, essayant surtout de se fier à ses sens pour être certain de ne rien rater, pour vérifier qu’ils n’avaient rien « oublié ». Il se toucha distraitement sa blessure au flanc, douloureuse, il perdait un peu de sang mais selon lui ce n’était pas bien grave, cela pouvait encore attendre un peu pour des soins, aucune évacuation d’urgences de prévue. Il regarda ensuite son binôme qui s’apprêtait certainement à lui dire qu’ils allaient pouvoir dégager d’ici-, ce qui arrangeait bien Cooper, il allait pouvoir se débrouiller pour rejoindre Jordane. Mais l’homme avait à peine commencé sa phrase qu’un éclair le toucha et il tomba. Mort. Sortilège impardonnable. Il transplana rapidement une fois pour se mettre hors de portée de l’assaillant, si le bruit le ferait situer approximativement ça serait tout.
Un gamin. Voilà qui avait tiré. Il avait quoi ? La vingtaine, peut-être un peu plus. Au final, ils n’avaient pas tant d’écart. Le teint blanchâtre de la peur, mais sourire satisfait sur son visage. Comme s’il était fier d’avoir tué, achevé quelqu’un alors qu’il avait certainement dû se planquer pendant que ses collègues affrontaient ceux de la Garde. Le lâche par excellence. Nouveau sortilège, cette fois provenant de sa baguette. Pas meurtrier juste pour le neutraliser. L’empêcher de bouger. La garde déciderait de son sort. Il transplana de nouveau avec son collègue mort, il ne se voyait pas laisser le corps ici, et avec le prisonnier, désarmé  et surtout bien attaché – sait-on jamais-.

Pourtant, ce gamin, il avait eu envie de le tuer. De le laminer. Il avait réussi à garder son sang-froid et à le ramener sagement à la Garde. A peine le corps et le prisonnier posés, il s’expliqua avec un de ses supérieurs avant d’être de nouveau libre de ses mouvements durant une bonne dizaine de minutes pour le débriefing avant de faire un tour plus que rapide par l’infirmerie pour désinfecter la plaie, faire en sorte qu’elle ne saigne plus. Jordane n’était pas rentrée et l’inquiétude était beaucoup trop grande. Alors il était allé à sa rencontre, pour vérifier que tout allait bien pour elle, pour la rapatriée si elle en avait besoin, pour l’aider. Ou disparaitre simplement sans se faire voir – du moins il l’espérait- si tout se passait bien pour elle. Il avait fini par la rejoindre, au finalement, pas si discrètement que ça… Elle était en vie et semblait plutôt en bonne santé. “Évidemment.” qu’elle lui avait dit lorsqu’il lui avait demandé si elle allait bien. Il s’était contenté d’acquiescer doucement, ce mot-là ne voulant pas dire grand-chose, mais elle ne semblait pas être une gamine affolée, il n’y avait pas trop de sang sur elle – pas le sien du moins visiblement-, elle répondait et c’était déjà un bon point. Et il observa par la suite autour de lui, reconnaissant Tveit (ou Odair ?) qu’il avait déjà vu à Poudlard, poussant un bref soupir. Il aurait certainement dû vérifier s’il était en vie ou pas, s’il pouvait en faire un prisonnier mais quelque chose l’en empêcha. Peut-être, par ce qu’il avait vu son caractère à l’école et qu’il se doutait de l’enchainement des choses. Peut-être par ce qu’il n’avait pas envie d’avoir du sang sur les mains, encore plus, et qu’au final de ce qu’il avait vu ce n’était pas un mauvais bougre. Peut-être aussi, par ce que la réponse de Jordane pourrait être gênante pour elle. Alors il n’en dit rien, ni même aucun commentaire, ni sur Tveit donc, ni sur l’autre type transpercé. Une question plus tard, il avait compris qu’elle aussi avait perdu son partenaire. Une seule chose ne comptait plus dans son esprit. La mettre à l’abris.Plus tard les questions. Plus tard de savoir où était le corps de Karsten. Plus tard, tenter d’aller le chercher pour qu’il ait un enterrement décent. Plus tard. Elle était encore vivante et c’était le plus important à ses yeux. Il s’était retenu d’ailleurs de la serrer doucement contre lui de soulagement.
Un déjà-vu ne tarda pas à se faire sentir. Un bruit près d’elle. Un instant, il revécut la scène de la mort de son camarade quelques heures plus tôt. L’instant suivant, il avait jeté à son tour un sort pour l’immobiliser à tout jamais. Sans réfléchir. Cette fois, sans même chercher à ce qu’il y ait un survivant pour l’interroger – Tveit n’existait pas, n’est-ce pas ?-. Mouvement de menton, tandis que la colère sournoise grondait en lui. Quelqu’un avait voulu blesser Jordane. Il était neutralisé à tout jamais et Coop’ recommencerait autant de fois que nécessaire, il était prêt à se battre contre la Terre entière pour elle. S’il était loyal à la Garde, il l’était probablement encore plus envers Jordane.


* * * *

Ils avaient bientôt pu rentrer chez Eux -ou plutôt passer par une vraie infirmerie/hôpital. Maintenant qu’ils étaient rentrés sains et sauf, il ne lui tardait plus qu’une chose : retrouver Adam, pouvoir fêter Noël avec lui, qu’il ne soit pas ‘’seul’’ en ce jour si particulier pour les enfants. Et s’il était rassuré, il espérait qu’elle allait bien, Jordane. Est-ce qu’elle n’était pas choqué de tout cela, de tout ce qui s’était passé. Est-ce qu’elle s’en voulait pour Tveit d’une manière ou d’une autre ?  Est-ce qu’elle s’en voulait de la perte de son partenaire, d’avoir survécu et pas lui ? Comment vivait-elle ces quelques jours en pleine zone de guerre ? Des questions, il aurait pu en posé des tas, mais elle était le plus souvent comme lui, les réponses – les vraies- ce n’était pas forcément son fort. C’était facile de dire que ça allait, que ça irait sans plus développer que de voir la vérité en face.

Il lui avait demandé la veille au soir, de garder Adam, qu’il devrait être de retour dans la matinée, qu’il avait une nouvelle mission sans donner plus de détails. Il n’avait pas envie de la laisser seule trop longtemps – ni son fils d’ailleurs, mais la problématique n’était pas la peine-, mais retourner sur le terrain lui faisait un bien fou. Et si la brèche était peut-être encore fine, s’il était peut-être encore proche de perdre de nouveau son sang-froid – il avait su se maitriser.
Plus tard que prévu, il était finalement rentré, courbaturé, peut-être avec quelques stigmates supplémentaires sur le visage, les mains ou les bras, mais rien de bien grave. Adam devait dormir à cette heure-là, alors il essaya de rentrer sans faire trop de bruits… et trouva une maison très silencieuse et surtout une Jordane qui, son corps était bien présent, son esprit ne semblait pas là. Elle toujours aux aguets…. Ne semblait pas l’avoir entendu à moins qu’elle le fasse exprès pour… le tester/plaisanter. Il s’approcha doucement, juste pour vérifier de visu qu’elle ne semblait pas blessée.

« Jordane ?» dit-il en posant doucement une main sur son épaule, très doucement, pour ne pas qu’elle se sente agressée. « Tout va bien ? Je suis désolé pour le retard, ça s’est un peu éternisé…» il n’osa pas lui prendre doucement la main trouvant que c’était encore un contact un peu trop proche vu son état. Sa baguette n’était pas loin, juste au cas où.  Elle pouvait aussi être sous impero ou autre sort de ce genre, même si ça paraissait improbable, son amie la paranoïa, lui rappelait que rien n’était impossible de nos jours.

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Dim 4 Juin 2023 - 10:18

 23 Décembre 2016


On bat des paupières quinze à vingt fois par minute; soit, six fois moins que le nombre de battements de cœur. Pourtant ce dernier lui semble avoir tant baissé qu’il ne cogne qu’une fois, une détonation sourde sous ses côtes chaque fois que ses paupières se rabattent. Chaque fois que sur sa rétine un flash envahi l’espace. Il reste alors comme un chuintement à l’arrière de ses oreille. Ce truc qu’il vous reste comme au sortir d’un concert. Cette impression d’être encore ailleurs, un peu en décalage de sa vie. Encore rongé des basses qui vous vibrent dans les os.
Mais là, la vibration n’a rien de celle d’une rave ou d’un festival. Si elle s’accrochait à cette sensation, celle-ci deviendrait-elle connue ? Aisée ? Est-ce qu’elle re-verrait Metallica, des années plus tôt, ou System of a Dawn ? Ou bien sous chacun des coups balancés par son cœur comme une bombe dans des branchages, le bruit mat de corps qui tombent au sol, le regard de Warren cherchant à déterminer qui elle est, le craquement humide de la chair qui se fend en deux… est-ce que tout ça reviendrait ?
C’est ça, n’est-ce pas ? C’est ce que voient les gens en PTSD ? C’est du moins ce que suggèrent les films, les séries, les représentations visuelles, quelles qu’elles soient.

Mais rien.
Pas une image.

Seulement ce bourdonnement sous la peau. Ces flash sous la rétine.Rien de constant, rien de physique, rien de vraiment matériel.
Juste ce foutu bourdonnement.

Il tourne, passe derrière elle, lui souffle sur la nuque, lèche son oreille, passe ses doigts sous ses côtes, presse ses seins, passe la chair et enroule des tentacules de glace autour de son myocarde. Puis il serre.

« Jordane ?» Et une main se pose sur son épaule et la jeune femme sursaute, l’air passe sa gorge et gonfle de nouveau ses poumons. En se retournant vivement, un grésillement passe dans ses veines et il lui semble que son corps comprend avant elle que son souffle s’était suspendu depuis quelques trop longues secondes. Minutes peut-être.
« Tout va bien ? Je suis désolé pour le retard, ça s’est un peu éternisé…»
“Doro ! Putain faut pas faire ça !” Ils parlent en même temps, leurs paroles s’entrechoquent et se brouillent. Et un instant, il n’y a que le martellement de son coeur, que le fracas dans ses veines. Le temps que tout se remette en place, qu’elle le comprenne en vie, qu’elle s’extrait de cette chose qui la maintient entre deux espaces, deux moments de son existence. Alors le temps une seconde, la main qui s’est levée lorsqu’il l’a surprise se repose contre son torse. Pas tendre, presque brusque même. Mais ça s’accompagne d’un souffle relâché avec soulagement. Son visage se penche l’espace de son soupir et contre son haut encore chargé de poussière, elle crispe les doigts. Puis redresse le regard, lâche ce pec’ qu’elle tient de manière absurde et lui décoche une tape amicale sur le haut du bras.
Pourtant plutôt que de laisser son bras retomber, elle l’abandonne un peu plus bas et sa paume achève sa course non loin du coude de son ami.
Le regard braqué sur lui, Jordane relève les plaies, note celles qui n’étaient pas là lorsqu’ils se sont quittés - ou peut être que si ? - avise de leur gravité. Puis sans commenter, se contente d’un :

“Ça va ?”

Les paroles lui ayant été adressée un peu plus tôt passées à la trappe. Quelque part dans le bourdonnement, sans doute.

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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Mer 7 Juin 2023 - 16:53
Il n’avait pas pensé lui faire peur, il n’avait pas non plus trop réfléchi à la meilleure façon d’agir, ou du moins, il n’avait pas pensé de la meilleure des façons qui soit. Il s’inquiétait juste pour elle et avait pensé que s’approcher et agir de cette manière « douce » serait le mieux pour elle. Erreur qu’il compris un peu trop tard lorsqu’il la sentit se tendre, qu’il observe son regard sans pouvoir qualifier celui-là. Il ne pouvait pas dire apeuré, ni en colère. Peut-être quelque part entre les deux, peut-être totalement autre chose. Coop’ avait ensuite retroussé un peu le nez, navré de lui avoir fait peur. Mais cette fois, il ne reprit pas la parole de suite, il lui laissa le temps de bien tout emmagasiner tout ce qui se passait, de se rendre compte qu’elle ne risquait rien, que ce n’était que lui. Le temps que la course folle de son cœur s’amenuise, ralentisse. Il aurait voulu dore quelque chose d’apaisant mais rien ne venait dans son esprit, au contraire il était plus focalisé sur les gestes de son amie notamment le premier celui où sa main s’était levée avant qu’elle la repose contre son torse. Il ne bougea pas d’un pouce, pour ne pas l’inquiéter davantage. S’il avait pu, il aurait écouté les battements de son cœur mais son ouïe n’était pas assez fine, alors il se concentra principalement sur le souffle de sa camarade.

Tape amicale sur le haut de son bras, qui devait montrer qu’elle se reprenait et il lui dédia un doux sourire amical tandis que la paume de la main de la plus jeune avant fini non loin de son coude. Il lui prit doucement cette dernière juste après qu’elle lui ait à son tour demandé si ça allait. De nouveau du silence, tandis qu’elle l’observait attentivement comme si elle voulait détailler de nouvelles éventuelles blessures. ‘Rien de grave’ qu’il aurait voulu lui dire, mais ce n’était que des mots, ça ne la rassurerait pas réellement, tout comme si elle lui disait la même chose. Il saurait qu’il y aurait, vu son comportement, d’autres choses sous-jacentes, que la réponse n’était pas tout à fait vraie. Et il le savait bien, Cooper, il n’y avait pas de réponse vraiment meilleure d’autres, il se contenta de plonger son regard dans celui de sa coloc, non pas pour la déranger pour bien capter toute son attention. Les yeux sont le reflet de l’âme, il était normalement beaucoup plus difficile de mentir avec le regard qu’avec les paroles.

« Ca va, tout s’est pas trop mal passé. Quelques égratignures supplémentaires, c’est tout.»


Sourire que se voulait rassurant, tout comme la voix. Normalement, ainsi, elle devrait savoir qu’il ne mentait vraiment pas, qu’il ne cherchait pas à lui cacher une partie de la vérité. Cooper avait de nouveau laissé quelques instants de silence, le temps qu’elle puisse bien intégrer ses paroles, lui laisser le temps de respirer aussi, et bientôt, il avait repris.

« Et toi, comment tu vas Jo ? Tu avais l’air… très songeuse. Rien de grave ?»

Question assez large, exprès. Qu’elle puisse l’éluder sans trop de mal, ou y répondre comme elle le souhaitait suivant son humeur, son envie de garder ses émotions pour elle. Et il ne pourrait pas la juger là-dessus, ils étaient un peu pareils, les ressentis et eux n’étaient pas toujours copains. Il ne voulait seulement pas qu’elle se sente seule, il voulait lui rappeler qu’elle pouvait lui parler de n’importe quoi si elle en avait envie. Il ne fallait pas qu’elle s’isole plus que nécessaire et surtout qu’elle puisse demander de l’aide si elle en avait besoin.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Sam 17 Juin 2023 - 14:19

 23 Décembre 2016


C’est pas son genre, ce type de rapprochement. Pas son genre, les contacts physiques, les soupirs de soulagement, l’affection et les regards pour s’assurer que l’autre est entier. Pas son genre, de chercher à se rassurer elle-même au travers d’un simple toucher. Sentir son cœur battre sous sa paume crispée, la chaleur de son torse traverser le tissu, rejoindre son épiderme. Encore moins de prolonger ce contact, même une fois le regard plus affirmé. Car elle compense, elle s’affirme, se tend et raffermit son regard. De quoi faire semblant, comme elle l’a toujours fait. De quoi oublier que dans le fond, la seule envie qui la prend, en cet instant, c’est de se couler dans ses bras et de presser son cœur meurtris pour ne plus le laisser s’en aller.
Alors son cœur loupe un battement lorsqu’il pose sa main gauche sur la sienne. Le torse barré de son bras, c’est à l’opposé qu’il referme les doigts autour des siens et écrase son myocarde d’une émotion imprévue. Ça lui prend la gorge, la presse d’une peur soudaine de le voir disparaître. De se voir disparaître. Elle cligne, inspire, serre légèrement le bras sous sa paume, le sent lui presser la main en retour.

« Ca va, tout s’est pas trop mal passé. Quelques égratignures supplémentaires, c’est tout.»

Hocher la tête pour éviter de laisser la rouille de sa voix passer sa gorge. C’est un fait. Il n’y a que des égratignures pour le marquer de nouveau. Tout comme elle.
Le regard droit, les épaules hautes, encore trop crispées. Devant son regard, une mèche de nouveau blonde ballotte un instant et lâche au sol quelques gouttes d’eau qui viennent foncer le parquet.

« Et toi, comment tu vas Jo ? Tu avais l’air… très songeuse. Rien de grave ?»

Les sourcils se froncent, les lèvres se pincent dans un rictus d’indifférence qui vient, en coin, plissé son regard. “Ouais, bien sûr. J’suis entière non ?”

‘J’peux te confier un truc ?’ Avait-elle dit un jour, en haut d’un arbre, au fin fond de la taïga russe. ‘J’ai tendance à freezer. Comme une merde, incapable de réagir face au danger. Juste… là, prête à me prendre les chocs sans être capable de bouger un orteil. C’est arrivé plusieurs fois déjà.’

Les souvenirs refusent de remonter. Ni ceux de l’enfance, ni ceux de l’adolescence. L’ombre de Poudlard ne caresser plus sa peau, pas plus qu’il n’y a le grain des pavés sous ses pied. Elle est là, maintenant, et les quelques heures précédentes lui semblent n’être qu’une image qu’on observe de loin, au travers d’un écran. Le reste avec. Comme souvent, pour être honnête. Comme si tout ça, ça ne lui appartenait pas véritablement.

“Ça va Doro. J’suis rentrée, t’es rentré. Tout va bien.” Pourtant sa main reste contre la sienne. L’autre passe sur son propre bras que la texture lisse du petit jouet d’enfant presse sans que la jeune femme ne s’en rende véritablement compte. “Disons que je vais aussi bien que possible pour une première sur un champ de bataille.” Un souffle amusé passe ses narines et coupe l’air.
Pas tout à fait vrai.
Les deux attaques contre Poudlard, elle y était. Pas dans les rangs, mais en face. N’empêche : elle y était.

Entre les sorts et les cris, à prendre une vie, puis une autre, à sentir les os qui se craquent et la rage lui fendre les côtes.
Un autre bruit, plus récent, résonne à ses oreilles et fredonne d’une mélodie funeste.

“C’était comment pour toi ? Les premières fois en tant qu’auror.”

T’as vécu quoi, toi, derrière ton silence ?

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Jordane Suzie Brooks
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Dim 18 Juin 2023 - 21:35
Il est clair qu’il était loin d’être le meilleur pour réconforter les gens. Très loin même. On pouvait certainement dire qu’il était gauche, maladroit, qu’il n’avait ni les bons mots ni les bonnes réactions et c’était plutôt vrai, il ne pouvait qu’en convenir Dorofei. Difficile de dire le contraire, lorsque même avec son fils, il avait bien souvent l’impression d’être un peu à côté de la plaque niveau réaction, pourtant ce n’était qu’un enfant et il faisait tout pour le préserver. Pourtant avec lui, il y avait beaucoup de conversations difficiles qu’il ne faisait pas… contrairement avec Jo. Alors comment réagir ? Comment savoir comment est-ce qu’elle allait vraiment ? Comment lui montrer qu’il était-là – vraiment présent, et pas qu’une chimère irréelle qui s’estomperait au bout de quelques mois-. Elle avait trop perdu, de ses amis, de sa famille probablement. Il en avait conscience, mais ne savait pas non plus comment la rassurer alors il avait eu de simple geste, comme si le contact pouvait la faire revenir à la réalité, que la chaleur de sa main montrait une vraie présence.

Temps de latence pendant lequel il se demanda à quoi est-ce qu’elle pouvait bien penser. Il avait voulu de nouveau la rassurer, lui montrant qu’il allait bien, que rien ne grave ne s’était passé. Qu’il était toujours entier. Mais la vraie question, la seule qui l’intéressait presque, c’était savoir comment elle, elle allait. Lui, importait peu à ses yeux, elle beaucoup plus. Le rictus qui se forma sur la tête blonde, fit retrousser un peu le nez à l’auror mais il ne fit aucun réel commentaire se contentant de l’écouter “Ouais, bien sûr. J’suis entière non ?”. Oui bien sûr, c’était une réponse, mais pas vraiment le genre de réponse qu’il attendait. Par ce qu’elle sonnait un peu creux. Par ce qu’il manquait de vérité, ou de quelque chose de plus sincère. C’était typiquement le genre de réponse qu’il aurait pu fournir qu’aille bien ou pas, alors, il savait à quel point cela était « faux », même si le fond restait vrai. Elle était entière, en vie et ça comptait pour beaucoup… mais pas que. Malgré tout, il n’avait pas repris la parole, se contentant de la regarder, de l’observer, de voir si elle comptait ajouter quelque chose ou pas. La forcer serait contre-productif, alors il cherchait les meilleurs termes à dire pour lui faire comprendre qu’il savait à quoi « elle jouait », qu’il avait de trop nombreuses fois fait de même, qu’il était là s’il avait besoin. Ce genre de choses, mais mieux formulé.

Heureusement pour lui, Jordane avait finalement rouvert la bouche, soit par ce qu’elle avait besoin d’être plus précise soit par ce qu’elle avait perçu l’inquiétude dans les traits de Coop’. Peut-être un peu des deux ceci-dit… “Ça va Doro. J’suis rentrée, t’es rentré. Tout va bien.” A quel point devait-il croire cela, en sachant qu’ils avaient toujours leurs mains l’une contre l’autre, et qu’elle semblait avoir un geste de stress avec l’autre avec le jouet d’Adam. Déni ? Ou voulait-elle le préserver ? “Disons que je vais aussi bien que possible pour une première sur un champ de bataille.” Voilà quelque chose de plus intéressant quand même, de plus vrai qui semblait beaucoup plus sorti de ses tripes que tout le reste. Il opina doucement de la tête, pour lui montrer qu’il avait bien saisi. Encore une fois chercher les mots les plus adéquats, mais il n’y en avait pas, surtout pas avec la nouvelle phrase qu’elle avait bientôt sortie. “C’était comment pour toi ? Les premières fois en tant qu’auror.” Ah. Par où est-ce qu’il devait commencer ? Qu’est-ce qui pouvait vraiment être dit ou pas ? Il se racla la gorge. « Exaltant, serait peut-être le mot le plus approprié… mais ce n’était pas forcément non plus exactement le même genre de mission. Enfin, ce n’était pas ce genre de contexte de guerre pure.» Bien sûr il y avait des morts, des blessés et compagnie. Il se tut quelques instants, il n’avait pas voulu lui mentir mais il se doutai que ce n’était pas forcément ce qu’elle souhaitait entendre. « J’ai toujours voulu aller sur le terrain, depuis que j’suis gamin, c’était un métier qui me passionnait. Ca fait déjà deux grosses différences, Jo. Tu ne peux pas comparer mon expérience avec la tienne… est-ce qu’il y a deux ans ou trois tu te disais « il me tarde de sortir de Poudlard pour devenir Auror et aller sur le terrain » ?» Sans être arrivée là au hasard, ce n’était pas forcément la carrière qu’elle avait envisagé de vouloir se battre pour le Bien Commun. « Et si j’avais commencé le terrain avec un cas aussi…. Disons gros, je ne sais pas trop comment je m’en serai sorti, après. A vrai dire, je crois que j’aurais dis les mêmes phrases que toi à quelque chose près !» Il haussa les épaules avant de continuer « C’est normal que le retour à la réalité quotidienne soit compliqué, c’est normal de croire que l’on entend encore des choses ou d’avoir des flashs… mais si tu ne sens as très bien que tu as besoin d’en parler, il faut que tu le fasses. Fais-pas la même tête de cochon que moi, ça n’emmène rien de bon. Sois plus intelligente que je l’ai été.» Il avait largement insisté sur le « si » pour lui montrer qu’il n’y avait aucune obligation de rien.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Jeu 22 Juin 2023 - 17:58

 23 Décembre 2016


‘J’suis entière.’ Voilà quelques mots qu’elle a trop souvent prononcé ou seulement pensé. Quelques mots qui résument de très loin chaque plaie, chaque contusion, chaque choc qui lui ébranlent l’esprit depuis des années. Je suis entière. Une rengaine rouillée, à laquelle elle s’est accrochée lorsqu’elle s’est effondrée. Un chant de guerre qui l’a forcée à mettre un pied devant elle lorsqu’il a fallu avancer et trouver un second souffle. Une revendication, enfin, quand elle s’est prise à grandir, seule, au milieu de nulle part.

Si elle répondu ainsi, c’est par réflexe, par habitude, mais aussi pour se raccrocher à cette familiarité un peu naïve. Si par le passé, ces mots l’ont maintenue hors de l’eau, ils le feront à présent également.

Et pourtant Jordane n’enlève pas sa paume de la chaleur salutaire du corps de Dorofei. Elle pourrait songer à cette fois où, encore mineure, la rue l’a rattrapée et où seule la présence de Sixten l’a amenée en sécurité. Elle pourrait se revoir sourire, affirmer aller bien, tenter d’assurer le ton de sa voix et la droiture de son regard. Garder conscience des tremblements devenus incontrôlables dans ses bras. Songer, enfin, à la manière dont elle a trouvé refuge contre son corps malmené mais si profondément brûlant. Le souvenir ne vient pas.
Aujourd’hui, le seul contact se limite à cet enchevêtrement de paumes râpeuses.
Le regard ne s’y pose pas. Elle ne tremble pas.

« Exaltant, serait peut-être le mot le plus approprié… mais ce n’était pas forcément non plus exactement le même genre de mission. Enfin, ce n’était pas ce genre de contexte de guerre pure.»
Exaltant ?
Un instant, son regard s’abandonne quelque part sur la fabrique du tissu, entre les plis de la matière. Quel type de mission avait-il pu faire ? Qui avait été à ses côtés ? Comment s’était passé le retour ?
Alors elle songe à ses propres moments d’exaltation. Bien présents, mais pas si nombreux.

« J’ai toujours voulu aller sur le terrain, depuis que j’suis gamin, c’était un métier qui me passionnait. Ca fait déjà deux grosses différences, Jo. Tu ne peux pas comparer mon expérience avec la tienne… est-ce qu’il y a deux ans ou trois tu te disais « il me tarde de sortir de Poudlard pour devenir Auror et aller sur le terrain » ?»  Qu’est-ce que t’en sais ?
La pensée fuse. Bien sûr, Dorofei n’en sait rien, il fait comme Naveen et présume des inconnus qui jonchent la vie de la jeune femme. Pas qu’elle s’imaginait en être là, effectivement. Pas qu’elle ait, pourtant, un rapport tout à fait normal avec le danger.
« Et si j’avais commencé le terrain avec un cas aussi…. Disons gros, je ne sais pas trop comment je m’en serai sorti, après.” Sans répondre, la jeune femme redresse le regard et ses yeux se plissent en silence. “ A vrai dire, je crois que j’aurais dis les mêmes phrases que toi à quelque chose près !» Enfin, c’est un souffle amusé qui passe ses lèvres et les étire dans un sourire d’une pudique tendresse. « C’est normal que le retour à la réalité quotidienne soit compliqué, c’est normal de croire que l’on entend encore des choses ou d’avoir des flashs… mais si tu ne sens as très bien que tu as besoin d’en parler, il faut que tu le fasses. Fais-pas la même tête de cochon que moi, ça n’emmène rien de bon. Sois plus intelligente que je l’ai été.»
“Tu me demandes, à moi, d’être moins tête de con que toi ?” Le sourire est doux. Le regard, cynique. “Fait gaffe à ce que tu demandes, je pourrais te renvoyer la balle un de ces jours.” Un instant, sourire et regard se maintiennent. Puis ils chutent de nouveau, quelque part sur son haut. “Je viens de rentrer.” Le visage dodeline, décline l’acide dans ses veines. “C’est normal que je sois un peu déphasée.” Putain, on parle pas de jetlag Jordane..
“J’ai jamais voulu être auror, c’est pas plus le cas maintenant.” Les épaules se haussent, presque par leur seule volonté, tout autant que les lèvres se plissent et le regard dévie. “Il y a trois ans, à Poudlard, l’un de ces enfoirés attaquait une amie. Elle sortait avec un autre copain. J’ai voulu tuer ce mec.” De nouveau droit, ses yeux de glace ont retrouvé les siens et si son visage part de droit à gauche comme pour renier quelque chose, son phrasé est droit, dur. “Le copain m’a empêchée d’agir. Sincèrement je ne sais pas jusqu’où je serais allée, ça aurait été le premier… mais j’ai pas hésité une seconde. C’est un autre ami qui s’est chargé de ce mec.”
Un sourire dur rejoint ses lèvres tandis qu’elle insuffle une seconde de silence à ses mots avant de reprendre. “Je sais pas ce que t’imagines, mais si ; il y a trois ans, il me tardait de fumer ces enflures.” Et ça, ça ne tremble pas.
La colère est une bouée comme une autre.

Le fait est là ; aucun de ces jeunes n’ont eu une adolescence normale. La violence leur a été normalisée, les dérives de leurs semblables tout autant. Alec a tué. Enzo aussi. Tous deux bien avant elle. Pas besoin de s’engager sur le terrain pour avoir du sang sur les mains.
Bien sûr, elle taira les véritables raisons qui l’ont amenée sur jour-là à chercher à passer à l’acte. La peur, si brutale et profonde qu’elle se refuse au moindre compromis. Au contraire, c’est un petit sourire qui souffle l’amusement sur ses lèvres. Et puis ça se crispe. Ça se fracture.
Et l’image de Warren apparaît.

Alors Jordane se dégage de la chaleur et de la proximité. Sa main s’arrache aux siennes, retombe le long de son bras avant de remonter sur sa hanche opposée. Elle s’éloigne, chope la bouilloire, lui propose un thé.
Et s’il se fait tuer ? Si elle en apprend le décès d’ici quelques jours, comprends qu’elle aura participé au meurtre d’un homme que Kezabel a pu aimer. Aurait pu aimer. Qu’importe. Qu’importe, certes, mais ça lui fend les côtes.
Comme si c’était tout… Père d’un môme. Sans doute le meilleur ami de celui qu’elle évoquait un peu plus tôt et qui a emporté la vie du père de Dakota puisque personne d’autre ne semblait apte à le faire.  Et Enzo ? Ils sont proches aussi non ?
L’eau fumante tombe sur l’émail d’un mug. Les feuilles s’ouvrent, le tanin dessine des volutes qui s’étalent comme de l’encre dans l’huile d’une toile.

“C’t’ait quoi … ta première mission ?” Un coup d’oeil en arrière. “ça se passe comment, quand on devient auror ? T’as des équipes, des instructeurs ?”
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Jordane Suzie Brooks
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Dim 25 Juin 2023 - 15:41
Comment aborder certaines choses, certains sujets ? Comment lorsqu’on considère que l’on sait gérer les émotions des autres comme une mission impossible ? Heureusement, Jordane, sur pas mal de points lui ressemblait quand même foutrement, il n’y avait donc pas besoin de très grand discours, de grandes accolades ou ce genre de choses. Non, il fallait juste lui montrer qu’il était là, et si possible trouver quelques mots assez bien trouvés. Rien de plus. Rien de moins. Un léger contact, répondre à sa question. Il essayait d’être le plus « vrai » possible, même si son avis était probablement biaisé, il en avait conscience. Elle le savait depuis qu’elle le connaissait qu’il ne vivait quasiment que pour le terrain, qu’il se sentait le mieux en plein dans l’action, même s’il est vrai que les évènements des derniers mois et le fait qu’il avait peur pour l’avenir d’Adam l’avaient un peu calmé sur pas mal de choses. Mais oui, le terrain était comme un genre de maison, malgré tout ce que l’on pouvait voir, souffrir, ressentir. C’était inexplicable, il le savait. C’était… incohérent, stupide, fou. Rien de logique. Rien qu’il ne puisse vraiment expliquer. C’était juste comme ça. Un truc qu’il sentait au fond de ses veines, quelque chose qui coulait en lui. Il avait essayé, donc de répondre, en faisant attention à ses dires, à la position actuelle de Jordane sans non plus trop la couver, par ce qu’elle le verrait bien entendu et que ça ne lui plairait pas. Il tentait donc de faire de son mieux pour gérer la situation, pour lui montrer qu’elle était des plus normales et surtout qu’elle fasse  mieux que lui, qu’elle soit plus intelligente que lui. Qu’elle ne sous-estime pas le pouvoir de l’esprit perturbé. “Tu me demandes, à moi, d’être moins tête de con que toi ?” Hum ? Oui, effectivement c’était plus ou moins ce qu’il venait de lui dire. Plus que moins, d’ailleurs. Promis, c’est pas trop compliqué Jordane ! Il eut un légrer sourie en coin en réponse à son regard. “Fait gaffe à ce que tu demandes, je pourrais te renvoyer la balle un de ces jours.” Il eut un léger rire, mais se contenta de cette réaction plutôt que de reprendre encore la parole. Ce n’était pas le moment. Non, il continuait de l’observer mais pas trop non plus qu’elle ne se sente pas trop coincée. “Je viens de rentrer.” C’est normal que je sois un peu déphasée.” Silence de quelques instants. Déphasée n’était pas le terme qu’il aurait forcément employé, mais il n’avait pas envie de la contredire ou d’être tatillon sur ce point-là, surtout qu’il comprenait parfaitement ce qu’elle lui racontait-là. « Oui, c’est normal.» souffla-t-il si doucement qu’il était même possible qu’elle ne l’entende pas mais qu’elle le comprenne en le voyant bouger les lèvres.

“J’ai jamais voulu être auror, c’est pas plus le cas maintenant.”Il s’en doutait un pu, même s’il aurait clairement pu se tromper. Lorsqu’il était à Poudlard en tant que Gardien, certains des élèves lui avaient posés des questions sur son métier – dont Tveit-Odair-. “Il y a trois ans, à Poudlard, l’un de ces enfoirés attaquait une amie. Elle sortait avec un autre copain. J’ai voulu tuer ce mec.” Il ne dit rien, ne bougea pas et se contenta de l’écouter, de l’observer comme s’il craignait de  voir certaines mimiques apparaitre sur le visage de Jordane, mais non, quelque chose qu’elle dégageait était froid mais ça s’arrêtait à ça. Quelque chose de dur, mais pas d’inhabituel. “Le copain m’a empêchée d’agir. Sincèrement je ne sais pas jusqu’où je serais allée, ça aurait été le premier… mais j’ai pas hésité une seconde. C’est un autre ami qui s’est chargé de ce mec.” Voilà, ce à quoi réduisait les Supérieurs… les gamins devenaient des meurtriers, avaient du sang sur les mains pour se protéger, pour protéger leurs amis et cette idée lui donnait la nausée, par ce que ce n’était pas prêt de s’arrêter, au contraire, il avait l’impression que cela allait de mal en pis. “Je sais pas ce que t’imagines, mais si ; il y a trois ans, il me tardait de fumer ces enflures.” Il est vrai qu’il aurait certainement plus dire 5 ou 6  ans pour éviter la superposition des dates avec les Supérieurs. Quant à ce qu’il imaginait, il n’en savait trop rien. Pas un métier dans les bureaux en tout cas, elle n’avait rien d’une gratte-papier. Dans le sport, l’apprentissage des sports de défenses ? Peut-être. Ca lui aurait bien convenu… mais ce n’était pas la question. Alors, Coop’ laissa encore quelques instants passer avant de reprendre doucement la parole. « Je n’imagine rien… et…» … et je suis désolé que tu ais dû toi et les autres vivre de telles choses. «… j’espère que les générations futures n’auront pas à vivre vos dilemmes, le fait d’avoir du sang sur les mains.» pas encore top, mais mieux, cela faisait moins larmoyant et conviendrait certainement mieux à Brooks. Il se racla la gorge ne sachant pas quoi dire d’autres. Peut-être qu’il n’a pas trop envie d’en ajouter sur le sujet, il préfèrerait aller sur un terrain qui était certainement moins glissant.

« Non, merci, pas pour le moment.» souffla-t-il tandis qu’elle lui proposait un thé tout en le lâchant. Il aurait voulu la voir sourire, arriver à sortir une connerie pour la faire sourire. Il réfléchissait donc dans ce sens lorsqu’elle vint reprendre la parole “C’t’ait quoi … ta première mission ? Ca se passe comment, quand on devient auror ? T’as des équipes, des instructeurs ?” Il lui fit un bref sourire avant de s’installer s’asseyant en partie sur la table de la cuisine. « On devait trouver un sorcier qui utilisait pas mal de sortilèges interdits sur les Moldus, il avait créé un genre de mini-secte. Un vrai tordu qui aimait que les Moldus se prosternent, littéralement, devant lui.» Il leva les yeux au ciel excédé par cette idée. Il n’y avait pas beaucoup de sorciers à ses côtés, c’était plutôt cool pour une première mission, pas trop dangereux, pour un Bleu qu’il était à l’époque. « Je voyais, ce métier comme… comme quelque chose de formidable. Empêcher les mages noirs de proliférer, protéger également la communauté magique… Seulement, dans la réalité, la montée du pouvoir des Supérieurs, même si elle n’est pas aussi forte qu’aujourd’hui, commençait certainement déjà se faire sentir. Si tu calcules, j’étais sur le terrain depuis quoi… à peine un an, lorsqu’ils ont pris Poudlard pour la première fois.» Sans que personne n’en sache rien. Et pour ça aussi, il culpabilisait. Comment personne n’avait rien vu ou compris de ce qui se passait ? « On travaillait en équipe, les plus âgés et gradés nous apprenait tout ce que l’on avait à savoir. Sur le combat, les divers sorts, ceux que l’on apprend pas forcément en cours. Généralement, on était avec les mêmes personnes. On apprenait ensemble, on se connaissait avec nos forces et nos faiblesses. On finissait presque par se connaître par cœur.» il soupira doucement et se passa une main dans les cheveux, il eut même une pensée pour Logan. « Mais il fallait savoir obéir. Respecter la hiérarchie, et ce n’est pas forcément donné à tout le monde. Bref, on était une vraie équipe et le principal c’était de savoir que l’on pouvait se faire confiance.» il  s’arrêta. « Et comme dit, les choses au cours des mois ont vite changé et d’une façon qui ne me plaisait pas. Comment arrêter les mages noirs, lorsque certains se trouvaient être à la tête de Gouvernement, voire des Supérieurs hiérarchiques ? » bien sûr qu’il y avait des regrets, mais il gardait quand même de bons souvenirs de certaines de ses missions, surtout les premières lorsque tout n’était pas aussi noir.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Ven 7 Juil 2023 - 12:09

 23 Décembre 2016

« Je n’imagine rien… et… j’espère que les générations futures n’auront pas à vivre vos dilemmes, le fait d’avoir du sang sur les mains.»

Elle acquiesce. Rien de plus, rien de moins, simplement l’impression de coller à quelque chose de concret, de valable. Oui, il convient d’espérer que les prochaines générations n’auront pas à vivre ce qu’ils ont traversé. Et oui, rien de tout ça n’était normal ou acceptable. Sans un mot de plus, Jordane comprend le sens des siens, s’y sent appartenir, raccroche à ce qu’est sa réalité actuellement. Plus marquant encore, elle trouve dans ces mots un rappel au sens de ces dernières heures. Tout cela n’est plus une palanquée d’expérience traumatisantes. Ça ne se réduit plus à la peur, au bruit mat des corps qui tombent raides, à l’expression figée et le teint cireux de Warren. C’est le rappel d’une prise de position, voire même d’une pris de pouvoir. Il y a dans son assentiment muet la conscience étroite d’une forme de réussite chaque fois qu’ils gagnent du terrain. Ces dernières heures ont été l’une d’elles. Qu’importent les postes de guet, les postes avancés, ils ont ouvert la voie. Certains sont mots, mais quelque part sous sa peau, tout ça retrouve du sens.
Un sens fatigué, pourtant. Sa conscience s’écorche sur ce que son organisme ressent. Alors Jordane s’active. Voilà ce qu’elle a toujours fiat : avancer. Avancer d’autant plus lorsque les muscles tirent, que le corps ne suit plus et que l’esprit se disloque. Juste... avancer.

Ses mains tremblent légèrement lorsqu’elle s’empare de la bouilloire, l’emplie d’eau, en active le mécanisme. Dos à Dorofei, elle cherche quelques tasses, en extrait deux, en repose une. Ses doigts se sont arrêtés sur le mug d’Adam coloré de rouge et bleu. Cars. Ça non plus, ça ne fait pas sens. Pas quand elle garde dans le nez l’odeur de la cendre et sur la langue, la texture métallique du fer. Alors puisque rien ne fait sens autre part qu’au travers des mots de son colocataire, Jordane écoute.

« On devait trouver un sorcier qui utilisait pas mal de sortilèges interdits sur les Moldus, il avait créé un genre de mini-secte. Un vrai tordu qui aimait que les Moldus se prosternent, littéralement, devant lui.»

Ses lèvres se pincent. Le salopard... Et pourtant sans doute est-elle p=mal placée pour parler. Quelques années plus tôt, c’était elle qui se servait de son statut de sorcière pour arnaquer les moldus et gagner sa croûte. Aucun délire mégalomaniac, juste la lâcheté et la facilité. Si certais ne l’avaient pas brieffée, sans doute aurait-elle éta foutue de tirer sur la corde, d’abuser de sa position et donc, de se faire choper. Pas véritablement de remords chez elle, seulement une constatation froide de la vérité. Une autre notion, pourtant, fait jour dans ses veines. Cette raclure, elle aurait aimé être là pour s’en charger. Comme si elle en avait la moindre capacité... La Garde lui monte à la tête, comme un gamin qui aurait tourné trop longtemps dans le space montain et se croirait soudainement astronaute ou pilote de l’espace.

« Je voyais, ce métier comme… comme quelque chose de formidable. Empêcher les mages noirs de proliférer, protéger également la communauté magique… Seulement, dans la réalité, la montée du pouvoir des Supérieurs, même si elle n’est pas aussi forte qu’aujourd’hui, commençait certainement déjà se faire sentir. Si tu calcules, j’étais sur le terrain depuis quoi… à peine un an, lorsqu’ils ont pris Poudlard pour la première fois.»

Un an. Il y a quelque chose de doux-amer dans ses paroles. Quelque chose qui lui plaît car elle connaît trop cette sensation de s’être donnée, d’avoir agit ... et pourtant de sentir qu’il n’y a là rien d’autre qu’un sordide échec. Car oui, c’est un échec. Ils n’ont rien endigué, la menace s’est répandue, l’école est tombée. Des gosses sont morts. Londres a plié. Ce serait bien son genre, de l’accuser pour ça. Et pourtant, c’est une forme de soulagement qu’elle ressent dans ce constat.

« On travaillait en équipe, les plus âgés et gradés nous apprenait tout ce que l’on avait à savoir. Sur le combat, les divers sorts, ceux que l’on apprend pas forcément en cours. Généralement, on était avec les mêmes personnes. On apprenait ensemble, on se connaissait avec nos forces et nos faiblesses. On finissait presque par se connaître par cœur.»
La jeune femme acquiesce, imagine, projette. Elle visualise un Dorofei plus jeune, peine à se le représenter, se figure ceux et celles qui appartenaient à son équipe et lui apprenaient les bases de son métier. Ces images se fondent sur celui qu’il est depuis des mois, pour elle. Celui qu’il redevient, petit à petit, après tant de semaines incapacité par l’impact de l’horreur qu’il a subi. À l’entendre, il est certain que tout ça fait partie intégrante de son identité. D’un besoin profond. « Mais il fallait savoir obéir. Respecter la hiérarchie, et ce n’est pas forcément donné à tout le monde.” Parle-t-il pour lui-même ? Pour elle ? Pour quelqu’un d’autre. La réflexion la fait tiquer sans trop savoir quelle en est la référence. Bref, on était une vraie équipe et le principal c’était de savoir que l’on pouvait se faire confiance.» C’est sans doute ainsi qu’il faut avancer. Il y a pourtant là un concept profond qui lui échappe. L’appartenance au groupe reste pour Jordane un sentiment difficile. Lointain. Quelque chose de brumeux qu’elle n’arrive jamais à saisir véritablement. Au contraire, il lui reste dans la gorge une forme d’amertume difficile à déglutir quand elle songe que des personnes avec qui elle a commencé à nouer cette relation de frères et sœurs d’armes… il ne restera plus grand monde d’ici quelques semaines.
C’est ainsi. On fait avec. Ça n’empêche que ça pèse.

« Et comme dit, les choses au cours des mois ont vite changé et d’une façon qui ne me plaisait pas. Comment arrêter les mages noirs, lorsque certains se trouvaient être à la tête de Gouvernement, voire des Supérieurs hiérarchiques ? »

Elle acquiesce, porte sa tasse brûlante à ses lèvres puis la rabaisse dans une grimace. Trop chaud.
Après une hésitation, Jordane fait pivoter une chaise devant elle pour s’y asseoir à califourchon, les bras sur le dossier, la tasse nichée dans ses paumes. Ça brûle, pique sa peau, hérrisse ses nerfs. Paradoxalement alors, la douleur fait du bien. L’écouter parler, lui raconter ses expériences et en apprendre plus sur lui. Ça aussi, ça fait du bien. Face à elle, Dorofei passe une main sur la surface de la table et ajuste sa posture sur l’assise de sa chaise.

“T’en as repéré certains ? De tes supérieurs hiérarchiques, je veux dire, qui peuvent en faire partie ?”

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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Sam 8 Juil 2023 - 16:34
Quelque part, il y avait de la honte dans ses propos. Honte de ne pas avoir pu aider les élèves à Poudlard. Honte de ne pas avoir su, de ne pas avoir compris, de n’avoir rien vu. Bien sûr, il n’était pas devin, il était juste un tout jeune Auror qui essayait de se faire à ce nouveau boulot si prenant, à cette paternité/future paternité. Bien sûr que même s’il y avait eu des signes avant-coureurs on lui aurait caché – ne serait-ce que par la nature de sa femme-. Il y avait aussi de la colère, contre ces types, contre tous ces connards qui avaient désacralisés ce métier, qui avaient fait tant de mal. Il n’aimait pas forcément parler de tout cela et pourtant face à Jordane les mots et les explications coulaient avec une certaine fluidité. Par ce que c’était Jordane. Par ce qu’elle faisait de ce petit cercle si restreint avec qui les choses semblaient plus faciles. Probablement que même avec Neolina, il n’avait pas dit exactement tout cela, mais Hampton le connaissait bien, elle l’avait vu grandir au sein de Poudlard et connaissait ses positions, ses ambitions. Pas besoin de mots. Il n’empêche, que c’était moins simple avec elle de parler de ce genre de choses. Il eut une fugace pensée pour Jane, regrettant d’être un peu trop renfermé avec elle, pour ne pas dire presque un Agelaste alors qu’il l’appréciait sincèrement. Il devrait travailler là-dessus, il en avait conscience et maintenant qu’il allait mieux sur certains points, il pouvait aussi se focaliser là-dessus. Et pendant qu’il parlait, il observait les réactions de Jordane. Navré de cet échec plus que cuisant, et il va sans dire que ce n’était pas pour rien qu’il était venu dans les rangs des Gardiens auprès de Logan après la reprise de Poudlard par les élèves et le personnel. Mais cela, il l’avait laissé en sous-entendu, elle devait d’ores et déjà l’avoir compris.

Peut-être que quelque part, c’était aussi pour cela que c’état parfois compliqué avec la Garde. Ils avaient globalement le même objectif mais pas forcément la même manière d’agir, de voir les choses, le futur. Il y avait par exemple les gens comme Neolina, qui étaient peut-être un peu trop tendres, un peu trop utopistes – notamment pour les combats- mais qui excellaient généralement dans les relations humaines, qui arrivaient à souder les gens, qui comprenaient. Et les gens comme lui, comme Jordane, voire même un peu comme Margo. Des gens beaucoup plus bruts. Plus dans l’action. On irait moins vers eux en cas de souci, car moins sociable, car impressionnant d’un certain côté. Il soupira doucement en pensant à Beaumont, c’était une grande perte pour la Garde lorsqu’elle s’en irait réellement.

“T’en as repéré certains ? De tes supérieurs hiérarchiques, je veux dire, qui peuvent en faire partie ?”

Il eut un triste sourire avant d’acquiescer doucement.

« Ils sont même assez connus pour certains, aujourd’hui. Ils étaient moins repérables à l’époque, mais disons que certaines remarques ou comportement ne trompent pas. Et des cons, notamment vis-à-vis du statut de sang de Prune, j’y ai eu droit.» Il haussa un peu les épaules avant de continuer « Mais il y avait tous les autres, ceux qui valaient vraiment le coup… et je t’avoue que pour certains je ne sais pas pourquoi est-ce qu’ils sont encore là-bas.» Autrement dit, des gens « biens » qui faisaient des choses pas très reluisantes. « Malheureusement certaines personnes changent au contact des autres et pas toujours en bien, d’autres préfèrent juste se taire et fermer les yeux pour ne pas s’attirer d’ennuis et quelque part, est-ce qu’on peut vraiment les blâmer ? »

Pour les gamins/adultes issus d’une famille de sang-purs certaines choses étaient parfois un peu plus compliquées. C’était un fait qu’on ne pouvait pas nier, même si c’était un peu lâche, ils n’avaient pas eu leur éduction, leur endoctrinement…

« Des fois, j’me dis que j’aurais dû faire un peu comme Logan, et juste tout arrêter. J’ai été têtu et quelque part un peu crétin et si je ne regrette pas d’avoir eu cette expérience qui aujourd’hui m’aide beaucoup avec la Garde, je regrette de ne rien avoir vu. D’avoir été d’une certaine manière dans... non, on va dire plutôt complice.»

Par ce qu’il était employé du Ministère, qu’il avait obéi, et si à l’époque ce n’était pas comme aujourd’hui cela ne changeait pas beaucoup. Les quelques mois pendant lesquels il avait repris entre Poudlard et sa « démission » avaient aussi été compliqués mais instructifs. Là, s’il y était retourné c’était aussi pour la Garde mais aussi à cause de cet entêtement, de sa connerie, de son envie du terrain. Nouveau soupir et il se releva un peu et fit un sourire un peu plus chaleureux à Jordane avant de lui faire un clin d’œil.

«Tu vois rien de vraiment extraordinaire en soi, je n’ai pas eu assez de temps. Un jour, si les choses changent, j’espère pouvoir réintégrer les Aurors.»

Un vrai rêve… mais il avait bien dit « si » et non quand. Par ce qu’il avait conscience qu’ils se battaient contre une montagne douée de plein de pouvoirs et de munitions qu’ils n’avaient pas forcément.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 11 Juil 2023 - 18:21

 23 Décembre 2016

Avaient-ils jamais véritablement parlé ? Oui, bien sûr, mais ni l’un ni l’autre n’exploraient aisément leur passé ou leurs pensées intimes. Alors si les mois passaient, la relation se solidifiait et s’approfondissait, ils restaient majoritairement drapés dans un silence commun. Une attitude qu’ils se reconnaissaient l’un l’autre sans jamais la commenter. Il y avait là une facilité qui arrangeait bien Jordane et lui avait permis, finalement, de rester dans le coin, auprès de lui et de son fils, alors qu’elle aurait très certainement fuit depuis longtemps s’il avait eu une attitude différente. Mais fermé comme il l’était, Dorofei la rassurait. Il y avait chez lui des failles qu’elle connaissait ou du moins qu’il lui semblait reconnaître. Un recul commun qui se dissolvait petit à petit, l’amenant à lui parler ce jour d’une part de son passé qui lui était jusque là inconnue.

Ce sourire pincé, Jordane le reconnu comme celui d’un homme qui fait face à ceux qui auraient dû être des guides et ne sont plus que le visage d’une fracture sociale sanglante. Des traîtres.
Une duperie d’autant plus violente qu’elle concerne sa femme. La mère d’Adam. L’espace vide de cette maison. L’absence dans son quotidien.

« Ils sont même assez connus pour certains, aujourd’hui. Ils étaient moins repérables à l’époque, mais disons que certaines remarques ou comportement ne trompent pas. Et des cons, notamment vis-à-vis du statut de sang de Prune, j’y ai eu droit.»  

Elle aussi vint pincer des lèvres et presser plus fort ses paumes contre la tasse brûlante. Dorofei, lui, haussait des épaules comme pour dédramatiser la situation. Une attitude qu’elle-même ne cessait jamais véritablement d’adopter.

« Mais il y avait tous les autres, ceux qui valaient vraiment le coup… et je t’avoue que pour certains je ne sais pas pourquoi est-ce qu’ils sont encore là-bas.» La facilité ? L’impossibilité de partir ? La menace ? La duplicité ? La volonté d’attendre le moment pour frapper ? « Malheureusement certaines personnes changent au contact des autres et pas toujours en bien, d’autres préfèrent juste se taire et fermer les yeux pour ne pas s’attirer d’ennuis et quelque part, est-ce qu’on peut vraiment les blâmer ? » On en est là. Et ça vous arrache la gueule de le constater. « Des fois, j’me dis que j’aurais dû faire un peu comme Logan, et juste tout arrêter. J’ai été têtu et quelque part un peu crétin et si je ne regrette pas d’avoir eu cette expérience qui aujourd’hui m’aide beaucoup avec la Garde, je regrette de ne rien avoir vu. D’avoir été d’une certaine manière dans... non, on va dire plutôt complice.»

Si son regard s’était abaissé au fil de ses réflexions, la jeune femme le redresse en entendant parler de Logan. Elle n’ignore pas qu’ils se soient connus plus jeunes mais jamais elle n’aurait imaginé Logan en parangon de vertu, défenseur des opprimés…
Quand à la complicité de Dorofei, difficile de voir ça ainsi. Pourtant avec le recul, il est certain qu’elle en comprend la sensation. Pire encore, sans doute pourrait-elle même lui en vouloir. Comment louper la montée des violences ? Comment ignorer quelques généralisations des pensées oppressives ? Mais c’est si simple de se voiler la face. Si simple de se laisser embourber dans des haines qui ne sont pas les nôtres. Si simple, tout court, d’être dans le camp de ceux qui laissent faire.
Pas la première fois que l’Histoire en est entachée. Pas la dernière.
Et tous en sont coupables. Elle comme les autres.

«Tu vois rien de vraiment extraordinaire en soi, je n’ai pas eu assez de temps. Un jour, si les choses changent, j’espère pouvoir réintégrer les Aurors.»
“Je vois…” Assez mal, en vérité. Difficile de se projeter dans un milieu aussi spécial et élitiste que les Aurors. Difficile de s’imaginer le quotidien, les missions, les habitudes. Et pourtant, avec la Garde, sans doute est-ce plus simple de présumer de ce qu’est la vie de tels flics de l’élite. Tout ça, pourtant, lui reste si éloigné qu’elle peine à se projeter. “Assez mal en vrai. T’y es resté longtemps ?” Un sourire s’esquisse sur ses lèvres, son regard se plante dans celui de Doro, presque contre son gré et dans une attitude de commère qui ne lui ressemble que peu. “Alors comme ça t’as fait tes classes avec Logan ? Et il s’est barré ? … Ou alors il s’est planté ?” C'est toujours âcre sur sa langue. Rêche. Pas si simple d'avoir une conversation normale. Mais plus aisé, pourtant, de s'y plonger.

Ses jambes tremblent encore, son pied tape la mesure sous la table et pourtant, la voilà qui s’accroche au passé d’autrui. De ces gens qu’elle n’a cessé de côtoyer sans vraiment connaître. Ils prennent alors d’autres formes, d’autres détails se tissent. Et à vrai dire, ça lui plaît.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Ven 14 Juil 2023 - 20:28
Il aurait pu se taire. Peut-être quelque part qu’il aurait dû, pour « oublier » la honte, pour la fondre  et la cloisonner dans une partie de son cerveau qu’il essayait de garder fermée. Mais il avait parlé, par ce qu’elle posait des questions et qu’elle méritait de savoir. Alors il rouvrait des tiroirs qui contenaient aussi bien des blessures qu’une forte honte. Il est vrai qu’il était spécialement mal tombé niveau timing, il est vrai aussi que certains avaient bien caché leurs jeux et que lui s’était peut-être un peu trop voilé la face, se disant qu’il y avait quelques personnes mauvaises ; des fruits pourris, dans ce métier, comme il y en avait partout… Il essayait d’être le plus réaliste, mais parlait en se détachant un peu trop de ses propos, pour se préserver un maximum. Il ne voulait pas avoir cette haine dévorante qui le brulerait encore des heures et des jours… cela ne servait à rien de toute manière. Hurler, frapper, parler ne servait à rien dans ce genre de cas surtout autant de temps après. Les cons restaient des cons étroits d’esprit.

Mea culpa Jordane. Désolé de ne pas avoir vu, compris. Désolé d’avoir presque été complice… même si on appartenance aux gardiens de Poudlard ; puis la Garde montraient bien sa réelle façon de penser, qu’il s’était juste fourvoyé. Planté dans les grandes largeurs et avec des œillères immenses. Il avait lâché, sans vraiment le vouloir une information sur Logan, sûrement que si ça avait été quelqu’un il aurait été un peu plus précautionneux sa « relations» avec Rivers, sa forte amitié avec  lui… mais Jordane avait dû comprendre qu’ils n’étaient pas que des simples connaissances et qu’ils étaient importants l’un pour l’autre, alors c’était moins grave.  Logan semblait apprécier à sa façon la jeune femme du moins, alors c’était encore plus acceptable. Et puis, Brooks savait qu’il fallait se taire sur ce sujet-là, qu’il ne faudrait jamais avoir cette discussion ailleurs qu’ici, ne pas rapporter le moindre mot qui pourrait faire que l’on comprenne à quel point il était lié à l’ex directeur. Tout restait dit de façon plus qu’implicite, mais elle semblait maitriser cette façon de faire à la perfection, du moins sur ce genre de choses. Il essaya de finir par une touche un peu plus « positive », ce qui ne l’était pas vraiment, par ce qu’avant que les choses changent vraiment… qui sait ce qui pouvait se passer ?

“Je vois…” Vraiment ? “Assez mal en vrai. T’y es resté longtemps ?” Assez de temps pour que la désillusion soit en marche, peu de temps pour le rêve qu’il s’était fait de ce métier. Il se passa une main dans les cheveux avant d’hausser un peu les épaules. Il s’apprêtait à répondre, mais elle avait posé une nouvelle question qui lui redonna le sourire, un petit peu. “Alors comme ça t’as fait tes classes avec Logan ? Et il s’est barré ? … Ou alors il s’est planté ?” Est-ce c’était vraiment une information intéressante ? Il pencha la tête sur le côté, ses doigts jouant un instant avec ses habits, lorsqu’il releva c’était plus un regard espiègle qu’autre chose qu’il y avait dans son œil. « A ton avis, quelle est la solution la plus probable ?» non, il ne répondrait pas vraiment à cela, pas certain que Logan voudrait qu’il donne trop de détails, mais la laisser répondre par elle-même était mieux. « On va dire ça comme ça pour les classes, et pour tes premières questions, formation dans les deux ans. Après je suis arrivé à Poudlard comme Gardien, je suis revenu quelques mois avec les Aurors… et la suite tu la connais.» dit-il en grimaçant légèrement. Ces derniers mois chez les aurors avaient été compliqués, mais il ne les regrettait pas, il n'avait rien réussi à apprendre de primordial pour la Garde… néanmoins ça aurait peut-être été le cas à un moment donné. « J’suis pas si vieux que ça, tu sais, pour être resté longtemps là-bas.» ne put-il s’empêcher de plaisanter en lui faisant un nouveau sourire. Oui, il était pas encore dans la trentaine même si souvent ça ne se voyait pas.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Sam 15 Juil 2023 - 19:29

 23 Décembre 2016

« A ton avis, quelle est la solution la plus probable ?»
“Qu’il se soit maravé avec ses chefs ou l’intégralité de ses collègues avant de rage quitt comme un gamin en manque d’attention.” La réponse part au tac-au-tac, sans douceur ni pincettes. Il n’y semble pas, mais la jeune femme le connaît sous un angle que d’autres n’imagineraient pas. Plus personnel, plus intime même. Ce souvenir lui laisse un goût de bile dans la gorge et une impression étrange, comme quelque chose qu’elle n’arrive pas à véritablement saisir. C’est là, ce n’est pas loin, mais impossible d’en faire le tour. Alors comme chaque fois, Jordane abandonne et laisse couler.

« On va dire ça comme ça pour les classes, et pour tes premières questions, formation dans les deux ans. Après je suis arrivé à Poudlard comme Gardien, je suis revenu quelques mois avec les Aurors… et la suite tu la connais.» Elle acquiesce, ramène ses jambes sur son torse et en entoure cuisses et mollets de ses bras. Le jogging remonté sous les genoux laisse apercevoir les bleus dont elle sera bientôt couverte et qui n’attirent pas véritablement son attention. C’est là, ça lui passe au dessus. Le reste avec. Sans y songer, la jeune femme pose la tasse brûlante sous sa peau qui frisonne. « J’suis pas si vieux que ça, tu sais, pour être resté longtemps là-bas.»
Un sourire passe, emprunt de fatigue. “Je sais ouais.” Portée à ses lèvres, la tasse brûlante lèche sa peau d’une brume humide et cette sensation souligne plus violemment encore l’absurdité d’être simplement là, dans une cuisine, le corps recroquevillé sur une simple chaise quand deux heures plus tôt, un champ de bataille servait de décor. “T’es pas très vieux, tout court pour avoir vécu tout ce que t’as traversé.” Le thé passe sur sa langue, brûle sa peau et avive ses sens. Contre son dos, le dossier de la chaise appuie sur sa colonne, semblant se moquer de la présence des muscles durement acquis à la salle. Cette sensation ignare de son travail physique, lui donne sa sensation de n’être qu’un squelette, un corps frêle dont la vie s’est échappé depuis longtemps, ballotté de guerres en guerres au gré des affrontements. Elle pose un regard sur ses poignets si fins sur lesquels trop de mains ont déjà forcé. C’est dur à muscler, des avants-bras, d’autant plus pour une femme. Ainsi, malgré les épaules solides et les biceps tracés, ces poignets ; on dirait des brindilles.
“Tu gères ?” Tes décisions, les épreuves, les conséquences. Tous ces trucs qui font qu’on en arrive là, à un moment de sa vie. Que ce “là” soit un mariage, un entretien, un face à face ou l’enchaînement des coups, le brouhaha des sorts, les cris.
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Jordane Suzie Brooks
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Lun 17 Juil 2023 - 8:44
“Qu’il se soit maravé avec ses chefs ou l’intégralité de ses collègues avant de rage quitt comme un gamin en manque d’attention.” Dorofei eut soudain un fort rire assez bref ; visiblement plus qu’amusé de cette vérité… C’était vraiment une belle description de Logan, il est vrai que si lui savait bien obéir, être un bon petit soldat, ce n’était vraiment pas du tout le cas de son ami et ça, ça n’avait pas du tout échappé à Brooks. Pour un peu, il serait prêt à raconter tout cela à celui-ci, mais savait très bien qu’en réalité il allait s’abstenir. Ce genre de conversation, il valait mieux les garder secrètes ! Il avait bientôt répondu aux autres questions en essayant de lui expliquer au mieux les choses avant d’observer un instant les bleus de la jeune femme. Il se passa une main dans les cheveux mais ne fit aucun commentaire : se tirer d’une telle guerre sans bleu, ou aucun bobo c’était quasiment impossible, pas la peine d’en faire tout en fromage. Il devait d’avoir avoir le corps parsemé ci et là du même genre de taches.

“Je sais ouais.” Bien sûr, elle connaissait parfaitement son âge, mais beaucoup avaient tendance à l’oublier ce qui avait tendance à l’arranger quand même pas mal. Ne pas pris pour un « gamin » de même pas trente ans. Sur le champs de bataille, l’âge ne comptait guère, il n’y avait que les compétences qui étaient vraiment utiles. “T’es pas très vieux, tout court pour avoir vécu tout ce que t’as traversé.” Il haussa un sourcil un peu étonné et perplexe, un léger petit sourire naquit sur ses lèvres avant qu’il la regarde en mode « et toi ? On pourrait dire la même chose ». il est vrai, qu’il ne connaissait pas vraiment tout le passé de son amie, mais il y avait certaines choses qui ne trompaient pas ; effectivement ses dernières années il avait vécu des drames ; mais elle aussi et cela remontait certainement bien avant les Supérieurs, même s’il ne connaissait pas l’étendu de la chose. Mais si elle n’en parlait pas, il n’évoquerait pas le sujet, il ne poserait pas de questions sur sa famille, sujet qui semblait plus que sensible et tendu chez elle. Jordane le savait pertinemment qu’il serait toujours là si elle en avait besoin, si elle ressentait l’envie de parler, il ne la forcerait pas, il ne lui tendrait pas de piège pour qu’elle cause… à part si vraiment la situation l’exigeait. “Tu gères ?” Silence pendant quelques secondes, le temps que son regard se perde dans la vide avant de la fixer à nouveau à elle. « Dans tous les cas, ai-je vraiment le choix ? J’ai Adam, je ne peux pas abandonner, ou faire n’importe quoi qui pourrait l’impacter. J’ai assez merdé par le passé avec lui.» Enfin surtout était trop absent, et pour ça aussi il s’en voulait, mais il était trop tard pour revenir en arrière. Il devait juste aller de l’avant. « Mais je gère autant que je le peux. Tout est loin d’être facile tous les jours mais on s’accommode de tout, non ?» Il lui fit un sourire, avant d’ajouter un petit « Et toi ? » celui qu’il gardait depuis tout à l’heure était enfin sorti de sa bouche… et bientôt suivi par un « Entre la mission… et tout le reste.» Les changements au sein de la Garde à venir… tout ce qui se passait du côté personnel et qui semblait la préoccuper – là encore il ne posait jamais de vraie question ciblée, si elle voulait en parler, elle le ferait mais  il n’insisterait jamais-, chacun avait droit à son intimité et cela ne le regardait pas.
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Dorofei Cooper
Mer 19 Juil 2023 - 0:37

 23 Décembre 2016

Sourire, rire ; des concepts qui détonnent et sonnent étranges dans sa gorge. Là sans vraiment y être, un peu ailleurs sans pour autant se sentir véritablement absente. Le sourire de Dorofei caresser ses nerfs, heureuse de le retrouver avec cette expression plus sereine malgré les dernières heures écoulées. Il y aurait peut être de quoi se poser des questions, incapable de savoir si elle-même pourrait trouver dans ce chaos le moindre véritable plaisir. Lui semble y trouver l’équilibre qu’il n’avait plus. Ça aussi, ça a de quoi interroger son Homme. Mais les questions lui échappent et seul le sourire reste. Lui, le rapport humain, ces mots qu’on échange sous la lueur électrique du néon d’une cuisine.

La seule interrogation résiduelle aux vides et au vacarme qui alternent dans son esprit n’est rien d’autre qu’une question si simple qu’elle a été reléguée au cours des années à un simple salut sans fondement. Un “ça va ?” remanié. Plus franc. Plus profond. Incertaine, pourtant, de vouloir en porter la réponse.

« Dans tous les cas, ai-je vraiment le choix ?” L’agacement passe, brusque, sous ses côtes. Le ton n’a rien d’accusateur pourtant, mais la question retour la heurte sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. “J’ai Adam, je ne peux pas abandonner, ou faire n’importe quoi qui pourrait l’impacter. J’ai assez merdé par le passé avec lui.» Oh que si. Elle sait. Elle sait, se recroqueville davantage sur sa chaise et porte la tasse brûlante à ses lèvres. Le liquide lui fend l’œsophage et brûle son estomac si fort qu’il lui est possible d’en suivre chaque centimètre de progression. Oui. Elle sait pourquoi la réponse la blesse si brutalement. Alors Jordane détourne le regard et l’abandonne sur la table, là où elle a lâché le jouet d’Adam un peu plus tôt.  « Mais je gère autant que je le peux. Tout est loin d’être facile tous les jours mais on s’accommode de tout, non ?»  
“On s’habitue à tout ; oui.”

‘Amusant’ la différence d’usage dans ces deux termes. On s’habitue. On accommode.

Le rire sec d’une adolescente en colère lui parvient lors de la seconde gorgée. “T’as raison. On s’était d’ailleurs très bien habituées à ton absence : t’es pas forcé de rester.” La troisième gorgée lui fait fermer les yeux.
Sous ses paupières, les flashs de lumière pètent à son regard et tracent en négatif la forme d’un corps planté d’une pic. Une poutre qui devrait servir de support à l’habitation, non de glaive pour prendre la vie d’un ennemi.

« Et toi ? » Jordane rouvre les paupières, plante son regard dans l’azur de celui de son colocataire et mentor. « Entre la mission… et tout le reste.» La question sonne absurde à ses oreilles. Le sens lui échappe mais l’ensemble roule sur sa peau quand elle presse plus fort ses paumes sur la céramique brûlante.

“Tu l’as dit. On s’habitue à tout. Alors je m’habituerai.” Sans réfléchir, Jordane se redresse et poste dans un geste mécanique sa tasse sur le plan de travail. Une éponge, un chiffon, la vaisselle qu’on range pour s’occuper les mains, le lave-vaisselle à vider, les affaires du petit à mettre en ordre. “Je sais même pas comment je suis censée me sentir. Partant de ce principe, la question n’est pas si simple.” En séchant un verre pour le fourrer dans le placard du dessus, c’est en remarquant ses mains tremblantes que Jordane imagine des bras passer autour des siens.
Et brutalement, comme un vortex dans le ventre, elle sait qu’il y a quelqu’un qu’elle doit aller rejoindre.
Censée ou pas. C’est ainsi.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 23 Juil 2023 - 9:41
Comment est-ce qu’il allait ? Vague et vaste question. Et comme il le disait si bien, il n’avait pas trop le choix, il devait faire avec. Avec chacun de ses choix. Chacun de ses souvenirs, quelqu’ils soient. Alors oui, il composait avec et il allait beaucoup mieux que quelques mois auparavant, il avait réussi à reprendre pied un minimum. Assez pour retourner sur le terrain, chose qu’il adorait et qui avait tant manqué. Sentiment salvateur même si beaucoup ne devaient pas le comprendre. Il l’observait et avait eu un léger changement d’attitude sans qu’il ne comprenne bien pourquoi : rien de la concernait. Fronçant un peu les sourcils, il se demandait ce qu’il avait encore pu dire comme connerie et ne voyant rien, il se dit qu’il s’imaginait des choses, qu’elle avait juste besoin d’un peu de temps pour reprendre ses marques. “On s’habitue à tout ; oui.” Il ne l’avait pas vu venir cette phrase pourtant si évidente, mais c’était sa sonorité, la façon dont elle était prononcée peut-être qui le mettait aux aguets. Il l’observa de nouveau sans faire le moindre commentaire, mais peut-être que quelque part, il y voyait là un certain signal d’alarme. Il allait devoir la surveiller un peu plus et si elle dérivait l’aider au maximum. Pour l’instant tout était beaucoup trop frais pour qu’il puisse vraiment se fier à tout cela, la fébrilité d’après mission… Tout le monde ne gérait pas de la même manière.

Il avait néanmoins tenté d’ouvrir de nouveau la conversation, d’une manière certes très maladroite, mais c’était important. Elle avait planté son regard dans le sien avant de reprendre la parole “Tu l’as dit. On s’habitue à tout. Alors je m’habituerais.” Sa propre phrase qui se retournait comme lui avec une certaine violence, et il comprit enfin ce qui l’avait peut-être chagrinée et agacée. Il se mordilla la lèvre ne sachant pas bien quoi répondre. par ce qu’il n’y a rien à répondre. Et pourtant, il devait trouver les bons mots, qu’elle ne se laisse pas aller dans cette fausse vérité. Et voilà qu’elle nettoyait un peu son passage d’une manière qu’il trouva un peu trop… anormale. Comme si elle s’était mise en mode automatique.  “Je sais même pas comment je suis censée me sentir. Partant de ce principe, la question n’est pas si simple.” Bravo Doro, excellente performance, il avait à peu près fait tout ce qu’il ne voulait pas et se sentait totalement coupable. Il se racla la gorge et s’approcha de nouveau d’elle, posant une main sur les siennes non sans avoir posé le verre avant. Il planta son regard dans celui de Jordane avant de reprendre « Jo, ce n’est pas par ce qu’on s’habitue à tout que ce n’est pas douloureux. Surtout au début, quand ça vient d’arriver… et au fil du temps on s’y fait, on doit vivre ailleurs, mais certaines failles restent. Tout dépend de ce que c’est, de comment tu le perçois.» Le terrain, il gérait par exemple pas trop mal. La culpabilité ou le manque de Prune beaucoup moins, mais il devait faire avec. Il avait ensuite laissé quelques instants de silence avant de reprendre «Il n’y a pas un ressenti précis à avoir. Chacun est différent là-dessus. Tu as le droit de craquer. Tu as le droit de ne plus avoir envie de faire ce genre de mission. Personne ne t’en voudra, personne – et surtout pas moi- te jugera pour ça. » Est-ce qu’il avait bien fait de dire cela ? Il n’en savait rien, mais il était hors de question à ses yeux qu’elle recommence une telle mission si ça devait la détruire et il était certain que la Garde comprendrait. Mais au final, il n’était pas certain que le problème soit là et c’était bien son souci. Dans ce genre de moment elle était insondable, presque incompréhensible et il avait beaucoup de mal à la suivre… Il jugeait néanmoins important qu’il ne lui en voudrait pas, qu’il ne la sous-estimerait pas ou ne jugerait pas, si elle ne voulait pas retourner sur ce genre de mission. Par ce que son avis était important pour elle, il en avait conscience – tout comme l’inverse était totalement vrai-.
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Jeu 3 Aoû 2023 - 0:07

 23 Décembre 2016

« Jo, ce n’est pas par ce qu’on s’habitue à tout que ce n’est pas douloureux. Surtout au début, quand ça vient d’arriver… et au fil du temps on s’y fait, on doit vivre ailleurs, mais certaines failles restent. Tout dépend de ce que c’est, de comment tu le perçois.»

Quelques bulles se forment sur le plan de travail lorsqu’elle y passe l’éponge. Son regard en suit les traînées blanchâtres. Étrange, non ? De réaliser un geste aussi basique que celui de nettoyer la surface de sa cuisine alors même que, quelques instants plus tôt, elle transperçait le corps d’un type sans être véritablement certaine d’avoir fait ce choix. La référence au déménagement ne lui échappe pas. En silence, Jordane s’interroge de la signification d’une telle remarque. Parle-t-il d’elle ? Ou de lui ?

«Il n’y a pas un ressenti précis à avoir. Chacun est différent là-dessus.” Merci captain obvious. “Tu as le droit de craquer.” Sur l’éponge, les doigts de la jeune femme se crispent une seconde. “ Tu as le droit de ne plus avoir envie de faire ce genre de mission. Personne ne t’en voudra, personne – et surtout pas moi- te jugera pour ça. » Des miettes, à côté de la gazinière, qu’elle emporte d’un coup d’éponge avant d’aller la passer sous l’eau, de se saisir d’un chiffon, et de revenir essuyer le stratifié.

“T’as l’air de dire que j’le suis, sur le point de craquer.” Elle se retourne, s’adosse contre le plan de travail, et son torchon retombe à la droite de sa hanche. “Ou que je suis pas taillée pour ce genre de trucs.” J’suis en vie, non ?

Des deux envoyés au casse-pipe, c’est mon cœur qui bats encore.
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Jordane Suzie Brooks
Dim 6 Aoû 2023 - 19:19
Est-ce qu’il n’en avait pas trop fait en voulant se montrer rassurant. Il n’en savait rien, il essayait de juste faire au mieux même s’il restait extrêmement maladroit. “T’as l’air de dire que j’le suis, sur le point de craquer.” Non, par ce qu’il n’en savait rien et quelque part c’était aussi un peu le problème. Il n’arrivait pas à définir à quel point est-ce qu’elle pouvait aller mal, à quel point elle allait se faire à la situation ou encore, si elle jamais elle refaisait ce genre de missions si ça ne serait pas pour lui faire plaisir, qu’il n’ait pas honte, qu’il soit fier d’elle.  Mais ça, il ne savait pas comment lui expliquer, peut-être par ce qu’il avait honte de penser de cette manière. Jordane était quelqu’un de fort, de libre, elle n’avait besoin de l’assentiment de quelqu’un…. Pourtant, il restait fixer sur cette idée. Il fit une légère moue tandis qu’elle se retournait et s’adossait contre le plan de travail ? “Ou que je suis pas taillée pour ce genre de trucs.” Cooper l’observa un instant et se demanda ce qu’il devait vraiment faire, ou plutôt ce qu’il devait dire par ce qu’il ne comprenait qu’à moitié comment est-ce qu’elle en était arrivé là. Il se racla finalement un peu la gorge avant de se décider à reprendre « Je n’ai jamais dit ça, je dis juste que SI tu as besoin de prendre du temps pour toi, il faut que tu le fasses. Je dis que SI tu vas mal, tu as le droit, il n’y a pas de honte à cela, tout comme il n’y a pas de honte à se faire aider Jo’.» dit-il d’une voix douce « Et je ne veux pas que tu prennes des risques inconsidérés pour me faire honneur si tu ne l’aurais pas fait autrement. Est-ce que j’ai envie de t’avoir de nouveau à mes côtés pendant des missions ? Bien sûr que oui. Mais ta santé physique et mentale m’importe plus ; tout comme je veux que tu sois le plus heureuse, le plus en adéquation et en accord avec toi-même. Si tu veux retourner là-bas – ou ailleurs-, ça doit être ton choix, par ce que moi, j’te jugerai pas pour cela. C’est tout ce que je dis.» pas sûr qu’il ait mieux fait, si ça se trouve il allait encore envenimer la situation mais… que pouvait-il ? Il ne voyait pas d’autres manière de dire les choses et il espérait qu’elle comprendrait malgré toutes ses maladresses ce qu’il voulait vraiment dire. Qu’il la considérait comme sa famille et que, quelques soient ses choix, il l’aimerait toujours. Est-ce qu’il pensait qu’elle était proche du craquage ? Elle en avait certains symptômes en tout cas, et il en savait quelque chose mais il ne lui ferait pas cet affront de le dire comme ça. Elle devait s’en rendre compte elle-même sinon elle risquait de se brusquer et tout cela serait contre-productif.


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Dorofei Cooper
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Lun 7 Aoû 2023 - 11:44

 23 Décembre 2016


« Je n’ai jamais dit ça, je dis juste que SI tu as besoin de prendre du temps pour toi, il faut que tu le fasses. Je dis que SI tu vas mal, tu as le droit, il n’y a pas de honte à cela, tout comme il n’y a pas de honte à se faire aider Jo’. Et je ne veux pas que tu prennes des risques inconsidérés pour me faire honneur si tu ne l’aurais pas fait autrement. Est-ce que j’ai envie de t’avoir de nouveau à mes côtés pendant des missions ? Bien sûr que oui. Mais ta santé physique et mentale m’importe plus ; tout comme je veux que tu sois le plus heureuse, le plus en adéquation et en accord avec toi-même. Si tu veux retourner là-bas – ou ailleurs-, ça doit être ton choix, par ce que moi, j’te jugerai pas pour cela. C’est tout ce que je dis.»  

Fait semblant. Fait semblant jusqu’à ce que t’ai plus besoin de faire semblant.

Elle se revoit adolescente, face à quatre types, une histoire de vente de weed, prise à partie sans n’avoir jamais cherché à être là. Elle revoit Sixten à ses côtés, son effronterie. Celle qu’elle copie. Une vanne, le coup dans la gueule, les lattes dans les côtes, le bitume poussiéreux sous les lèvres. Elle revoit son regard droit, son assurance, ces mots qu’elle prononce et cette attitude qu’elle feint comme s’il s’agissait là du seul bouclier qui lui reste encore face au monde. Pas de parent, pas d’adulte, pas de référence. Alors sa référence, c’est ça. L’effronterie de celui qu’elle ne perçoit à présent plus que comme un môme perdu. Il avait quoi ? Dix ans de plus ? Une réference, donc.

Le souvenir passe, les mots de Karsten pendant la bataille en font de même. Ne pas hésiter.
Les silhouettes sur fond vert se dessinent. La baguette levée, les bras noueux du type, le regard figé de Karsten. L’impact. Le sort de mort qui n’aboutit pas. La lame qu’elle enfonce doucement dans le cou d’un homme qui ne se défendra pas. La planche qui perce un autre. Et puis Warren, planté au centre de tout ça, qu’elle assomme à son tour. Les jeux de dupes sont bien là, dans l’acting jusque dans la résolution.
Dorofei l’aurait-il tué, lui, si elle n’avait pas été là ?
Elle fixe son ami, se tait, écoute. Mais il y a des morts sous ses prunelles. Un ami sous ses côtes. Et une femme, qui lui brûle les veines. Plus le temps passe, moins elle tient cette distance. Il était convenu qu’elles ne se voient pas ce soir. C’est dangereux parait-il. Mais plus les secondes passent, plus ses bras envahissent ses pensées. A chaque syllabe prononcée en douceur par Dorofei, c’est elle qui l’appelle.

Elle est bizarre cette tendance, non ? A sentir ses failles s’ouvrir face à la bienveillance et à se sentir fort face aux attaques.
Mais est-elle seulement apte à laisser à Dorofei ses plaies  ?

Le dos s’écrase légèrement sur le plan de travail et elle observe cet homme agir comme s’il revenait d’une journée de travail de bureau. Comme si tout était plat et lisse en lui, alors même qu’elle l’a vu vriller des mois plus tôt et douté de son retour à la normale.

Elle hoche.

“J’entends.”

Inspire, retient sa respiration une seconde, relâche l’ensemble. Il y a de la colère face à ce discours, un rejet de ces mots éculés. “Il n’y a aucune honte à se faire aider”. On les connaît ceux-là. Ils sont racornis à force d’être usés jusqu’à la corne. Il y a en eux une forme de domination de celui qui les prononce face à celui qui les reçoit. C’est ainsi qu’elle le perçoit. Et pourtant, de la part de Dorofei, les choses changent de bord. L’angle de vue est différent. Impossible d’oublier à quel point lui, a pu se vautrer. Mais accepterait-il seulement ces mots-là ? Sans doute pas. Pas plus qu’il n’accepterait de s’entendre dire qu’il a “craqué”.
Il était face à des difficultés réelles, face à un contre-coup légitime. Il a fait comme il a pu.
Derrière les vérités faciles qu’il énonce, il y a cette conscience qu’elle garde de lui et l’empêche de se braquer. Elle revoit les coups dans sa gueule, le regard qui luit d’une violence intenable, l’incapacité à l’arrêter. Les mouvements de son organisme pour répondre à sa brutalité, le corps qui se tord, contrecarre, rends les coups et tente de parer ce qu’il peut. De fuir. Mais rien n’y fait.

Jordane cligne face au visage de son ami.

“Tu ne m’imposes rien. C’est mon choix si je suis là.” T’as initié. J’aurais pu refuser. Si j’y étais passée, ça n’aurait pas été ta faute. “Mais j’entends c’que tu me dis.”



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Jordane Suzie Brooks
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Jeu 10 Aoû 2023 - 18:25
L’hôpital qui se fout de la charité ? Très certainement. Il en avait conscience, totalement  même et c’est bien pour cela qu’il ne voulait pas qu’elle fasse les mêmes erreurs que lui. Plus facile à dire qu’à faire. Par ce que c’était une armure. Un mur cette façade. Un peu d’égo aussi. L’envie de réussir seul. La détermination. Ne pas avoir besoin de l’autre. Indépendance. Oui, il savait ce qu’elle ressentait. Parfaitement même. Il savait ce sentiment féroce, presque destructeur qui pouvait brûler les veines – surtout lorsqu’il y avait ce genre de discours-, il connaissait aussi cette sensation de se noyer sans arriver à émerger, à refaire surface correctement pour respirer. Et il y avait aussi tous ces moments où l’on nageait « entre-deux », comme dans une zone inconnue, où l’on ne savait pas comment on devait réagir voir même si l’on allait bien ou pas. Il ne se voulait pas moralisateur, s’il attisait sa colère à présent, il savait qu’elle entendrait ce qu’il disait, qu’elle y réfléchirait d’une manière ou d’une autre et qu’elle savait donc qu’il était là si elle en avait le besoin et c’était tout ce qui comptait à ses yeux. Qu’elle sache qu’elle puisse se tourner vers lui et que cela ne changerait en rien sa manière de la percevoir.

“J’entends.”

Il n’avait pas vraiment besoin de beaucoup plus d’explications ou de paroles. C’était retenu, maintenant elle était assez grande pour savoir ce qu’elle pensait le mieux pour elle en espérant qu’elle ne ferait pas la même erreur que lui… mais vu qu’elle l’avait vu déraper peut-être que cela lui avait appris quelque chose ; même s’il est compliqué de changer ce que l’on est profondément et ils se ressemblaient sur quelques points à ce niveau-là. Il l’observait toujours et s’apprêtait à détourner le regard pour faire… il ne savait pas trop quoi d’ailleurs lorsqu’elle reprit la parole. Son attention se reporta instantanément sur elle.

“Tu ne m’imposes rien. C’est mon choix si je suis là. Mais j’entends c’que tu me dis.”

Il acquiesça doucement pour montrer qu’il avait bien compris. Il la croyait, peut-être bêtement, mais il ne voyait pas pourquoi est-ce qu’elle lui mentirait sur ce point-là, rien ne l’avait obligé à répliquer quelque chose. A moins qu’elle veuille le rassurer, ce qui était également possible et qui pouvait lui ressembler, par ce que sous ses airs parfois un peu revêches, Jordane avec un cœur un or et voulait le meilleur pour les gens avec qui elle était proche.

« Parfait alors. Je vais bientôt aller faire un petit footing, pas très longtemps, mais ça sera mieux que rien, tu veux m’accompagner ? »

Pour repartir sur une autre conversation qui n’avait rien à voir. Pour la libérer du poids de cette conversation où il n’y avait plus grand-chose à dire.
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