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[ROUMANIE] - I'm out the door - Doro

 :: Autour du monde :: Europe
Sam 28 Oct 2023 - 16:53


  10 Fevrier   2017

Autour, il n’y a aucune tête connue. Personne de la Garde. Même pas d’anglais. Le cul planté sur un rocher, les avant-bras sur les genoux, Jordane fixe le sol en écoutant ce qui se dit autour d’elle. Les langues se mélangent et par moment, elle ferme les paupières pour s’imprégner de ce brouhaha qui lui parvient. La bataille est loin ici. Comme tous les champs de bataille, ça ne gueule pas sans cesse. Non, bien au contraire, la plaine est silencieuse. Mais la nuit a été atroce. Alors Jordane a passé la matinée à chercher les cadavres des leurs, ramener les blessés, tracter ce qui peut l’être. C’est ça son rôle, rien de plus. Être un charognard dans les lueurs pâles d’un soleil à peine levé. Ou à peine couché ; selon les moments.
C’est l’horreur. Mais l’horreur lui sied bien. Jordane pose le regard sur sa peau maculée de terre, de sang, d’autres trucs. Les bras nus surchauffent dans l’air glacial.
C’était soit ça, soit partir fracasser la gueule de Naveen.
Du moins cette annonce l’aurait-elle fait sortir de sa léthargie suite à la rupture avec Kezabel. Le soir-même, Jordane se pointait à la Garde pour retrouver le quotidien des missions.
Besoin d’être utile, d’agir. De se confronter à l’horreur aussi, pour prendre du recul. Pour autant, Jordane ne décolère pas, bien au contraire. Ses muscles tirent, sa peau frissonne, mais elle ne veut ni se couvrir, ni rentrer. Être ici fait du bien. Plongée auprès de l’horreur, elle est surtout ailleurs, profondément loin de Londres et des gens qui y vivent. Incapable même de comprendre ce qui se dit autour d’elle. Autre monde, autre vie.
Distance.
Elle redresse pourtant le regard lorsque non loin de là, un petit groupe se forme. Ça parle anglais là-bas. Ça parle stratégie, risques… enlèvements.
Jordane fronce des sourcils et se redresse en silence pour les rejoindre et entendre ce qui se dit. On fait taire une femme, on la calme, elle se dégage. Putain, cette rage, cette détresse.
Un enfant enlevé. Une sœur pour un autre.
Et un constant sans appel : on a besoin d’eux. La fin du conflit pourrait arriver dans les prochains jours, il s’agit d’une ruse, d’un moyen pour attirer les chefs ennemis à se replier.
“C’est qu’on les tient” dit l’une.
“C’est pas le moment de plier” renchéri l’autre.

On n’ira pas les chercher, concluent-ils sans le dire.

“On a besoin de vous, maintenant, pour les négociations. Ils veulent nous déstabiliser.”

Ce regard, celui des victimes collatérales, Jordane le connaît. Il l’a trop dévisagée dans la glace quand Dorofei et Kezabel ont été enlevés. Elle l’a trouvé dans les prunelles de Riley, de Sanae.

“Ces infos, là, elles sont fiables ?” La question ne tombe pas comme ça, dans la cohue initiale. Ces gens, Jordane ne les connaît que parce qu’ils bossent avec la Garde. Affiliés, alliés, aidés, vous appelez ça comme vous voulez. Elle s’en fout dans le fond.
Cette question, Jordane la pose, une fois qu’elle a rejoint ceux dont les yeux ont rougi et les mâchoires font mal tant elles sont serrées. Elle se renseigne, c’est tout. C’est tout. Ça aurait dû n’être que ça, bien sûr. Pourtant il n’y a pas de trace d’étonnement chez elle quand elle s’entend répondre.
“Je vais y aller.”

Elle n’est qu’une bleue, un grouillot auquel on ne prête pas attention. Ces gens ne sont même pas de la Garde, personne ne la connaît ici.
C’est un besoin d’autonomie qui parle.
Un besoin de se retrouver soi-même.
Un besoin de vengeance aussi.

Car tandis qu’elle quitte le groupe pour rejoindre la campagne, Jordane a parfaitement conscience du parallèle évident avec Dorofei et Kezabel. Tout comme elle a conscience que la Garde n’approuverait pas ou que les capsules qu’elle garde cachées ne sont pas là pour rien. Mais avoir conscience des choses ne rend pas le réel différent.
Les deux personnes venues parler sont celles qui doivent mener les négociations. Un fils et une sœur ont été enlevés. Sans doute pour restabiliser. Sans doute pour une forme de pression. Sans doute en vue de se venger.
La probabilité qu’ils déploient les troupes et perdent en force est là. Ça ne sera pas le cas.
Celle d’envoyer un petit groupe pour intervenir a été rejetée aussi et si Jordane avance, elle sait parfaitement que le risque de se faire attraper est trop grand. Deux vies face à celle de dizaine de soldats ? Non.
Mais une ? C’est quoi une vie ?

Jordane transplane.

Il n’y a plus ni combat ni qui que ce soit autour d’elle. Son corps n’apparaît aux yeux de qui que ce soit, recouvert d’un sortilège de dissimulation. Bien moins efficace qu’une cape d’invisibilité, même de bonne facture. Mais pour un trajet où personne ne l’attend, ça fait le taff.
Loin de tout, le regard porté sur son téléphone - pas le sien, pour être exacte : Faux nom. Achat au japon. Configuration Russe. Démerdez-vous avec ça. - Jordane repère les lieux et prévoit son trajet.

Elle arrive plus d’une heure plus tard, aux abords d’un petit hameau perdu. Loin de tout. Loin de la merde surtout. Jordane ne s’approche pas, n’emprunte pas la route, ne passe pas à vue. Elle reste en extérieur et trace une ellipse autour du village pour le contourner et repérer les lieux.
Bourgade moldue, loin des conflits, à la frontière avec la Moldavie. D’après le témoins, couplé avec les dires des informateurs, les otages auraient été emmenés là. Mais ce n’est ni les otages, ni les lieux qui attirent l’attention de la jeune femme. C’est l’homme qui attend en hauteur du bourg, caché par la topographie des lieux.
Dorofei.

“T’es rapide.”

Les négociations auront lieu dès le lendemain, mais ce n’est pas ce qu’elle soupçonne. Que Dorofei ait été envoyé ici serait une supposition évidente, mais qu’il l’ait devancé en ayant deviné ses plans en est une autre. Plus rapide qu’elle, plus efficace, et capable d’anticiper ses décisions.
Serait-elle si prévisible ?
Lorsqu’elle se rapproche, l’anglais a quitté sa langue pour laisser place au Russe et, attentive à ses actions, elle le rejoint sobrement.

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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 29 Oct 2023 - 19:41
Retourner aux Balkans le faisait vibrer. Être de nouveau sur un vrai terrain avait ce quelque chose de palpitant. Il n’y avait pas à dire, il était bien mieux sur ce genre de missions que pour les choses de plus petites envergures – comme aller à l’assaut d’entrepôts pour y déposer des journaux-. Même s’il obéirait aux ordres, sage petit Soldat, et qu’il irait là où on lui dirait, il n’y avait pas photos sur le choix que lui-même ferait. Seul point négatif à cette mission, c’est qu’il n’irait pas forcément autant castagner qu’il l’aurait voulu : il devait surtout s’assurer de la sécurité des lieux lorsque les traités et négociations seraient en cours. Une lourde tâche, mais qui plaisait. Il avait déjà fait avec des « collègues » d’autres pays un tour des lieux où seraient tenues ces réunions. Il essayait de repérer où est-ce qu’ils devraient tous se placer pour assurer un maximum la sécurité, le nombre d’hommes nécessaire, les sorts et tout ce qui s’en suivait. Est-ce que quelqu’un serait capable de mettre en péril une possible paix ? La réponse était certainement oui. Quoiqu’il en soit vu le contexte tendu, cette paix ne serait que précaire, on n’efface pas par un simple bout de papier les massacres qui étaient faits. Certains voudraient se venger, d’autres essayer d’en profiter pour prendre du grade/du pouvoir. Beaucoup de scenarii d’après naissaient dans sa tête et il espérait qu’il était juste négatif, que les choses se passeraient bien. En premier lieu, de toute manière, il fallait que les négociations puissent aller jusqu’au bout et se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’il était en train de fignoler cette organisation avec ses pairs.

Alors qu’il était en train d’échanger avec plusieurs personnes ayant le même rôle que lui, il entendit non loin de lui quelqu’un parler d’enlèvements d’enfants. Il fronça les sourcils et essaya de passer outre. Ce n’était pas son rôle aujourd’hui, il devait simplement se concentrer sur cette tâche. Mais quelque part en lui raisonnait plusieurs choses. La voix du père qui voulait sauver l’enfant.  Celle du soldat qui ne devait pas bouger. Celle aussi qui soufflait que les négociations pourraient être compromises avec des otages dans un cas ou dans l’autre. Mais au final, il y avait cette inquiétude pour Jordane qui était elle aussi sur le terrain, plus loin au milieu d’inconnus. Elle n’allait pas fort ces derniers jours et elle semblait plus tendue que jamais, presque dans un état second par moment même s’il ne savait pas pourquoi. Et, elle était comme lui d’une certaine manière, dans ces moments-là, l’envie d’agir pouvait supplanter tout le reste. La peur de la perdre le saisit. Il cligna des yeux, ayant de plus en plus de mal à suivre la conversation qui se déroulait à ses côtés. Pensée furtive pour Adam. Il déglutit. Et continua encore une minute ou deux la conversation. Est-ce que Jordane était déjà au courant ? inspiration. Est-ce que la paix, le traité pouvait être compromis par ces enlèvements ? Il devait laisser parler son esprit pratique pas celui du père, ni celui du frère de cœur.

Il semblait clair que personne ne voulait aller les chercher ; pas pour l’instant du moins. Colère qui gronde, mais il ne chercha pas à contredire ce genre d’ordres. Tous ici n’étaient obnubilés pour que tout se passe bien. S’il n’y avait pas eu Jordane dans l’équation comment est-ce qu’il se sentirait, est-ce qu’il arriverait à passer outre, à faire comme si ce n’était que des otages. Il ferma les yeux quelques instants. « Je dois y aller, je dois vérifier quelque chose, je vous tiens au courant. On se refait un topo demain au lever du soleil ?» ce qui lui laissait quelques heures de libres. Il n’en disait pas trop mais vu sa mine sérieuse et fermée personne n’osa le questionner et il transplana après avoir glané quelques informations supplémentaires pour savoir où est-ce qu’il devait aller. Ils avaient déjà tout passé en revu plusieurs fois, rien n’était laissé au hasard, le travail était déjà presque bouclé, il n’y aurait plus que des vérifications à faire.

Rappelle-toi lorsque tu étais à la place des otages, tu n’aurais pas voulu que la Garde vienne te chercher alors qu’est-ce que tu fouts-là. Sauf que lui n’était pas un enfant innocent, sauf que lui avait toujours agi en sachant qu’il pouvait tomber. Rappelles-toi qu’il y a un an, tu aurais sûrement pu sacrifier Adam si c’était pour sauver la vie de nombreuses personnes de la Garde, aujourd’hui qu’en serait-il ? Aujourd’hui, il mènerait certainement sa propre vendetta. Aujourd’hui, même s’il était toujours fidèle à la Garde beaucoup de choses avaient quand même changé. Aujourd’hui, il n’était pas certain du choix qu’il ferait si ce n’est qu’il ferait tout pour sauver son gamin et avec le moins de victimes collatérales possibles dans son camp. Oui, en plus d’un an les choses avaient bien changé. Ses priorités aussi. Si son engagement au départ avait toujours été pour assurer entre autre, un avenir meilleur à Adam, il n’était pas aussi proche de son fils qu’il l’était aujourd’hui et il n’avait pas envie de refaire marche arrière.

Ce n’était pas raisonnable, il ne devrait pas être-là, à attendre Jordane pour la ramener sur le terrain, le « vrai », l’autorisé. Mais la ramènera-t-il vraiment ? Où est-ce qu’ils iraient tous deux se jeter dans la gueule du Loup ? Telle est la question. Deux vies pour sauver deux vies, ça semblait un calcul pas si mauvais que cela. Le traité pouvait bien se passer sans sa présence. Et Adam ? Il n’était pas juste qu’il perde un père par ce que celui-ci voulait sauver des vies, dans une guerre sans pitié, sans un monde sans dessus-dessous. Il n’y avait pas de bonne solution, dans chacun des cas il y avait des points positifs et négatifs, il avait beau soupeser le pour et le contre, il avait bien du mal à trouver ce qui serait le mieux. Alors pour l’instant il l’observait la topographie des lieux, ayant trouvé une « cache » d’où il n'était pas très visible alors qu’il avait une bonne vue l’ensemble des lieux, bien que trop éloigné.

“T’es rapide.” Il tourna la tête vers elle, lui faisait quelque chose qui ressemblait à un sourire. « Je me demandais quand est-ce que tu allais arriver. Pendant un instant, j’me suis demandé si tu avais entendu parler de cette ‘’nouvelle’’.» Il haussa un peu les épaules. «Il est encore temps, on peut rentrer. » Sans provoquer de drame, sans se faire incendier par la hiérarchie, même s’il pourrait justifier plus ou moins son choix. « As-tu bien conscience que ce que l’on s’apprête à faire  là est totalement hors protocole ? La Garde pourra nous tomber dessus. Le traité être compromis, même si d’une certaine manière, il l’est déjà  avec ces otages.» Ils étaient presque en train de se tirer une balle dans la jambe. «La prochaine fois, écoute les ordres. » gronda-t-il doucement. Ce qui était presque l’hôpital qui se foutait de la charité.  Par ce qu’il n’était pas du tout à l’aise d’aller contre ce qu’on lui avait demandé, s’il avait été certain que le traité ne soit pas compromis, que Jordane n’allait pas risquer se vie au final, avec de la réflexion, il ne serait peut-être pas là. Il pourrait toujours expliquer son acte pour « sécuriser » au maximum le traité, qu’il n’y ait pas un quelconque chantage. Et plus doucement, il ajouta « Ne laisse pas ta colère empoisonner ta raison, Jo. Ne la laisse pas dominer et te faire faire des choses déraisonnables.» ce qui signifiait qu’il avait bien vu qu’elle allait mal, qu’elle bouillonnait, qu’elle avait envie de vraie baston.   « Tu me ressembles beaucoup trop, ça en est presque effrayant.» Besoin du terrain, de justice, de liberté. Besoin de frapper. Besoin de se sentir vivre, et quelque part, il avait l’impression qu’elle le faisait comme lui sur le terrain
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Dorofei Cooper
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Mer 8 Nov 2023 - 11:49


  10 Fevrier   2017


La colère. Celle qui ronge tout, qui prend le pas sur toute chose, qui incendie la raison et gèle les pensées. Parfois t’as besoin d’un ennemi, disait l’autre. Et Jordane en a besoin, de cet ennemi à combattre, plutôt que de se combattre elle-même. Besoin de trouver une voie, une raison à sa présence ici. La colère pour justifier les horreurs du passé, pour s’affirmer, se révéler, se surpasser. La colère pour cesser d’avoir peur.
La peur pourtant, c’est ce qui vous préserve du danger. Un mécanisme contre lequel Jordane a lutté de toutes ses forces durant des années, jusqu’à le feinter, le shunter même. Elle l’a tordu jusqu’à le faire taire.
Trop bien sûr. Elle le sait. Tout comme elle sait ce qui lui sera reproché de cette prise de décision dès que ce sera possible. Après tout quoi ? Certes, elle n’est pas sous les ordres de la Garde et dans l’idée, devrait être libre de ses mouvements. Mais c’est faux, elle le sait mieux que personne tout comme petit à petit, ses proches le devinent de par son silence, ses non-dits, les coups qu’elle encaisse sans se justifier ou bien cette posture qui lui vient par la force des choses. Être le tampon entre la Garde et ceux que cette dernière ignore.
Mais dans l’histoire, Jo fait partie des ignorés. Elle appartient aux dégâts collatéraux, à ceux qu’on a mis de côté en leur disant de se taire et d’attendre. Chaque fois, il a fallu attendre que d’autres fassent le job. Ou attendre quand personne ne le fait.
Alors chacun de ses pas est imprégné de cette angoisse grandissante de ne jamais être écoutée. D’être systématiquement silenciée, incomprise, jugée et condamnée. Les décisions du passé ne passent pas, quoi qu’elle ait un comportement de soldat presque exemplaire. Si on retire l’appel de Kezabel, depuis l’histoire du miroir, elle n’a fait qu’obéir à la lettre. Qu’importe les coups, qu’importe ce qu’elle pourrait apporter, qu’importe son opinion et qu’importe l’issue. A chaque mission, elle est considérée comme la bleue. Celle à qui on ne fait jamais vraiment confiance. Qu’on attend au tournant.
Zach après deux mois partait sur de lourdes missions quand elle, en entrant au même moment et ayant pourtant un passé autrement plus autonome que lui, n’a jamais été reléguée qu’aux tâches secondaires.

Mauvais exemple.
Putain de mauvais exemple.

Un mauvais exemple qui cristallise pourtant d’autant plus avec la sensation de n’être personne. Sa perte ne fait que battre plus fort encore dans sa poitrine qu’en cet instant, elle se superpose à la manière dont elle a dû, chaque fois, prendre sur elle sans avoir la moindre information ou la moindre considération quant à ce qu’elle a pu elle-même vivre de ces drames. Pas une info concernant Lex. Pas plus pour Kezabel ou Dorofei lorsqu’ils ont été enlevés. Une seule, chopée au détour d’un couloir puis en réunion concernant Zach. La famille sera prévenue.
Les autres vont se faire foutre.

Peut être est-ce une manière de faire un pas vers ceux qu’elle aime. Que cette colère qui sourdait en elle depuis des mois n’est rien d’autre qu’un cri du cœur, une dissonance atroce entre la distance et l’affection. L’égo aussi sans doute. Celui d’être laissé de côté quand certaines affaires sont pourtant personnelles.
Mais peut être qu’elles ne le sont pas.
Peut être qu’après tout, on s’en fout de ce qu’elle vit. De ceux qu’elle aime. De ceux qu’elle perd. Qu’elle ne compte pas.

Ou que eux, ne comptent pas.

« Je me demandais quand est-ce que tu allais arriver. Pendant un instant, j’me suis demandé si tu avais entendu parler de cette ‘’nouvelle’’.»

Rien d’étonnant donc à le voir là. Celui qui a survécu par deux fois. L’autre.
Jordane ne répond pas.

«Il est encore temps, on peut rentrer. » A la place elle le rejoint, elle et sa silhouette translucide et fantomatique. Elle s’accroupit à ses côté et se fait force de ne pas le regarder droit dans les yeux.
« As-tu bien conscience que ce que l’on s’apprête à faire là est totalement hors protocole ? La Garde pourra nous tomber dessus. Le traité être compromis, même si d’une certaine manière, il l’est déjà avec ces otages.» En quoi pourraient-ils compromettre quoi que ce soit ? Sans qu’il s’agisse de la Garde, coincés dans des conflits de pays alliés ou ennemis. La vérité c’est qu’ils attendent sans doute que l’opposition se rétracte et cède au futur chantage. Ou qu’ils interviennent en masse et permettent en les attrapant de remonter nombre d’informations. En soit, elle qui ne connaît qu’un nombre limité de personnes - et rarement leurs noms - qui n’a jamais été autre chose qu’une bleue… n’a pas véritablement d’importance. Dorofei c’est autre chose. Tout comme l’intervention d’une personne isolée, mal placée dans la hiérarchie, est différente de celle d’un ancien auror qui serait sans doute passé Général s’il n’avait pas été identifié comme appartenant à la Garde et jouant régulièrement le rôle de leader dans les missions.
Mais là aussi, elle se tait.

«La prochaine fois, écoute les ordres. » Sans un mot, elle se retourne et plante son regard dans le sien. L’effet du sort empêchera sans doute l’intensité de ses prunelles de s’exprimer mais elle n’y prête pas attention, à peine consciente du sort de dissimulation qui ruisselle encore sur elle.
« Ne laisse pas ta colère empoisonner ta raison, Jo. Ne la laisse pas dominer et te faire faire des choses déraisonnables.» Dit-il au calme après lui avoir fracasser la gueule en manquant de la tuer quelques mois plus tôt et en s’étant tout autant pointé qu’elle. Mais là encore, ce serait elle l’irrationnelle et l’impulsive.

« Tu me ressembles beaucoup trop, ça en est presque effrayant.»

Vrai. Et l’espace d’un instant, Jordane perçoit que ces reproches, Dorofei se les fait tout autant à lui-même. Alors pour quelques secondes, la jeune femme reste tout aussi muette qu’elle l’a été jusque là. Elle encaisse, comme trop souvent, sans se défendre.
Puis, d’une voix qu’elle n’attend pas, aussi froide que faussement calme, elle répond.

“Tu devrais mettre quelques sorts pour te protéger maintenant que je suis arrivée.” C’est pour ça que tu ne l’as pas fait n’est-ce pas ? M’accueillir. Parce qu’on se ressemble assez pour agir de la même manière, de toute évidence.. “A moins que tu penses qu’il y ait des protections ou des sorts de détection dans le coin ?” Ce qui ne serait pas idiot.
Puis, après que le silence les aient rattrapés tous deux et que Dorofei lui ait répondu et ait fait ce qu’il fallait, Jordane rajoute.

“Si t’es ici, c’est pas pour m’intercepter. T’es là parce que tu sais que si l’information remonte à la Garde, ils n’agiront pas. Et ça te rend dingue.” Parce que ça me rend dingue.

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Jordane Suzie Brooks
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Mer 15 Nov 2023 - 10:49
Il n’y avait de solution miracle, ou de bonne ou de mauvaise façon de faire. Tous les scenarios qu’il avait en tête n’était pas vraiment quelque chose qu’il appréciait, il avait tenté d’agir avec le moins pire. Ou du moins pie, le moins pire pour les gens auxquels il tenait, ici Jordane. Qu’est-ce qu’ils croyaient ? Qu’ils allaient pouvoir sauver les otages avec tous les soldats qui devaient les garder précieusement – et il fallait déjà qu’ils arrivent à bien les localiser. Une mission suicide ? Possible. Est-ce que leur action pouvait porter préjudice ? Toujours possible, surtout s’ils ne réussissaient pas. Et c’était sans compter ce qui allait se passer à la Garder pour eux. Il n’était pas toujours en phase avec Eux, c’était certain, surtout ces derniers temps, il y avait toujours des choses qu’il avait du mal à avaler et qui lui restaient en travers de la gorge. Il y avait des manières de traiter les gens aussi. Oui, il restait toujours de la rancœur, mais au final ils voulaient tous plus ou moins la même chose et c’était tout ce qui importait à ses yeux, ce qui le faisait tenir. Même s’il ne pouvait plus être Auror, il avait quand même toujours sa place sur le terrain, il pouvait quand même aider à changer le monde à faire quelque chose de bien. Si la Garde ne voulait plus d’eux deux, que se passerait-il ? Ni l’un ni l’autre n’était vraiment prêt à abandonner ce terrain, cette aide, cette Cause. Seuls, à deux ou à une petite poignée, ils ne pourraient pas faire grand-chose dans tous les cas…
Mais laisser des gamins mourir ? Laisser signer un traité qui ne serait pas neutre, qui serait signe de tensions pour que toute la merde continue, encore et encore ? Ca non plus ça ne le tentait pas. Stratégiquement, quelque part, il comprenait pourquoi on ne voulait pas envoyer trop d’hommes là-bas, récupérer lesdits otages : par ce que c’était trop dangereux, par ce que c’était des morts inutiles. Il renacla. C’est vrai que certaines missions pourtant «softs » n’avaient pas apporté leur lot de morts et de malheur.  
Et il ne se voyait pas laisser des otages dans la souffrance, surtout des innocents, des gamins, des gens qui n’étaient pas des soldats, des personnes qui n’avaient rien demandé
Alors quoi ? Où était la solution ?

Jordane était arrivée plus ou moins sur cette logique de pensée qui n’évoluait pas, qui ne faisait que tourner en rond. Pesant soigneusement le pour et le contre. Et quelque part, il était beaucoup plus heureux de la voir là et de savoir qu’il ne s’était pas trompé, qu’elle aussi avait envie de se battre pour ce genre d’injustice. Qu’elle était là tout simplement. Et il s’était mis à parler comme s’il voulait la raisonner – alors qu’il essayait de le faire pour lui aussi-. Rien n’était encore fait, une marche arrière était encore possible, mais à quel prix ? Même s’il ne la voyait pas bien, il sentait son regard pesant ans le sien, mais il ne détournerait pas l’œil. S’il s’était écouté, il lui aurait juste demandé ce qu’elle savait pour qu’ils montent un plan, mais ... il devait essayer d’être un minimum raisonnable, de ne pas écouter cette envie d’aller aider les otages. Envie qui brûlait encore plus dans ses veines maintenant qu’elle était arrivée. Envie impétueuse – qu’il essayait de canaliser-.  Non, il n’y a pas de solution de parfaite, il n’y en a même aucune.

“Tu devrais mettre quelques sorts pour te protéger maintenant que je suis arrivée.” Il acquiesça doucement, elle avait tout à fait raison…  “A moins que tu penses qu’il y ait des protections ou des sorts de détection dans le coin ?” Il eut un petit haussement d’épaules, avant de lui faire un léger sourire, faisant fi totalement de son froid. Il n’avait pas été des plus agréable comme comité d’accueil et comprenait qu’elle n’était pas satisfaisante d’entendre cela, mais cela lui passerait, par ce qu’il savait qu’au fond : elle savait pourquoi il lui disait cela et qu’il s’englobait tout autant dans son propos. Il fallait juste qu’elle le digère. « Il y a certainement quelques sorts ci et là, j’en ai repéré un, mais ça ne doit pas être le seul. Pas grand-chose, mais qui avertit l’ennemi que quelqu’un rentre dans le périmètre.» A son tour, il avait jeté un sort de dissimulation, maintenant que Jordane était présente, il n’y avait plus de raison de rester à découvert.
“Si t’es ici, c’est pas pour m’intercepter. T’es là parce que tu sais que si l’information remonte à la Garde, ils n’agiront pas. Et ça te rend dingue.” Il eut un étrange léger rire, loin d’être joyeux avant de pousser un profond soupir. « Ils ont l’air de savoir et de pas vouloir agir, par ce que c’est trop dangereux. Trop de vies risquées pour si peu de personnes.» Ce qui en soit n’était pas faux, mais pas tout à fait vrai non plus. « Je suis là, par ce que je ne veux pas te laisser seule sur le coup…» Comprendre ne pas te perdre, mais c’était un peu trop « amical » proche de l’effusion pour eux deux. «  mais effectivement, tu as également raison. Ca me rend dingue.» Finir par l’approbation de ce qu’elle avait dit juste avant plutôt que par le fait que c’était aussi pour elle, si en soit ça ne changeait rien dans le fond, dans la forme et pour Jordane il n’y avait certainement une importance. « Je ne sais pas jusqu’à où c’est remonté dans la Garde, Jo. Je sais par contre que c’est dangereux et que l’on peut y laisser notre peau… comme dans beaucoup de missions ceci dit, même les plus banales. Je sais aussi, que l’on passera on mauvais quart d’heures en rentrant et que je ne suis pas certain que l’on passe parti encore bien longtemps de la Garde.» Silence de quelques instants, avant de braquer son regard sur celui de Jordane. « Alors vois-tu, quand tu es arrivées, j’étais en train de me demander, comment est-ce que l’on pourra aider à faire avancer les choses si on en fait plus partie ?» Un réel problème en soi, une réelle question. Ici, ils savaient des moyens, des informations qui remontaient et qui permettaient d’air. Mais sans ces informations que pouvaient-ils vraiment faire. Une autre question qu’il avait dans le coin de sa tête, le taraudait aussi, il hésita un instant avant de souffler « Et si on nous enlève les souvenirs de la Garde qu’adviendra-t-il de… notre colocation.» Silence et presque plus honteusement « Et l’idée de risquer d’avoir encore un pan vide dans ma tête ne me réjouit pas vraiment, même si je suis certain qu’ils feront bien le boulot et que je ne le saurai pas.» Un suffisait et était déjà assez effrayant ; mais au final ce n’était qu’un petit point gênant parmi tant d’autres beaucoup plus gros. Il tourna de nouveau la tête vers le village. « Mais je ne me vois pas non plus laisser des gamins en otages sans être certain qu’ils en sortiront vivant après la signature du traité. Ca me semble beaucoup trop simple pour que ça se passe ainsi. Et si Adam était-là, et que personne ne faisait rien… Je.» Il se tut quelques instants « Non, j’ai du mal à rester là sans agir, à attendre les ordres.» De nouveau il observa Jordane et souffla « Qu’en penses-tu ? On peut peut-être en même temps commencer à bien repérer les lieux, ça pourrait toujours être utile.»  A eux, ou à d’autres suivant ce qui était décidé. Comme à personne.

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Dorofei Cooper
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Sam 18 Nov 2023 - 1:03


  10 Fevrier   2017


Le rire de Dorofei ne tinte pas, il racle. Dur et sec, il pue le cynisme et la douleur. Alors enfin, Jordane ne détourne pas le regard et l’observe sans prendre de gants. Elle fait mal cette phrase hein ? Tu sais que la Garde n’ira pas. Elle est venue pour toi pourtant. Si vite cette fois.
Mais cette fois seulement.

« Ils ont l’air de savoir et de pas vouloir agir, par ce que c’est trop dangereux. Trop de vies risquées pour si peu de personnes.» Pour Dorofei, la Garde savait, donc. Une assurance bien incertaine et contradictoire avec les informations qu’elle-même avait récolté.
La dissonance ne manque pas : un drapeau rouge s’abat sans attendre dans ses pensées. Mais toute alarme qu’il y ait en arrière de son silence, les paroles suivantes frappent sa conscience et la laissent un instant muette de toute réplique. Délestée de tout repères.
 « Je suis là, par ce que je ne veux pas te laisser seule sur le coup…» Elle devrait s’y faire. Mais l’habitude peine à tracer son chemin. Pour autant, ce n’est pas la Jordane braquée qui entend ces mots. Pourtant elle aurait mille raisons de l’être. Trahie, blâmée ; de quoi retomber dans ses travers. Mais la poignée d’Aldric lui reste tatouée sur la paume et ces mots-là, ceux de Dorofei, affirment d’autant plus son acte de loyauté passé.
Qu’il soit là uniquement pour elle, Jordane n’y croit pas. Il est là pour lui bien autant que pour les autres. Parce qu’il a un truc à régler, un truc à prouver, un truc à leur faire payer. Mais qu’il ait anticipé ses propres réactions et ait voulu qu’ils fassent ça à deux… ça, aujourd’hui, la sorcière est prête à l’entendre.
Tu me ressembles beaucoup trop a-t-il dit.
Et elle esquisse un sourire qu’elle ravale en urgence dès lors qu’elle en prend conscience.
«… mais effectivement, tu as également raison. Ca me rend dingue.» Et ce sourire, s’il ne revient pas tout à fait, laisse malgré tout une ombre sur ses lèvres autant que dans son regard. Sans doute ne peut-il pas le voir, tout comme elle distingue mal l’éclat crayeux de ses yeux lorsqu’il évoque les choses ainsi. Mais pour une fois, pour une foutue fois depuis de trop longs mois : elle se sent en phase avec quelqu’un dans cette putain d’organisation. Entendue. Et pas tout à fait seule.
« Je ne sais pas jusqu’à où c’est remonté dans la Garde, Jo. Je sais par contre que c’est dangereux et que l’on peut y laisser notre peau… comme dans beaucoup de missions ceci dit, même les plus banales. Je sais aussi, que l’on passera on mauvais quart d’heures en rentrant et que je ne suis pas certain que l’on passe parti encore bien longtemps de la Garde.»
Ils seront virés. Elle ne le dit pas mais le sait. Jordane le sait même depuis son premier pas en dehors du camp, sans aval de qui que ce soit. Sans être sous leur commandement non plus, cela dit. Mais malgré tout, ce genre de choses ne compte pas, elle le sait.
 « Alors vois-tu, quand tu es arrivées, j’étais en train de me demander, comment est-ce que l’on pourra aider à faire avancer les choses si on en fait plus partie ?»
La réponse est simple : on peut pas ; devrait-elle répondre. Mais elle a encore la poigne d’Aldric sous la peau et la constance étrange de leur échange. Agir, la jeune femme le fera sans cesse. Mais une chose est certaine : en faisant la con, elle met plusieurs personnes en danger.
C’est un fait. Que ça l’emmerde ou pas. Et bordel, ce que ça l’emmerde. Elle vous dirait qu’elle n’est pas câblée pour suivre les ordres et faire en fonction des autres. La vérité, c’est que les habitudes ont la vie dure et qu’elle ne se rappelle qu’à rebours qu’elle n’est plus seule à chaque pas qu’elle initie.
« Et si on nous enlève les souvenirs de la Garde qu’adviendra-t-il de… notre colocation.» Jordane découvre à ces mots qu’elle a baissé les yeux et fixe depuis un instant une colonie de fourmis occupées à charrier petites feuilles et autres morceaux d’elle ne sait quoi jusqu’elle ne sait où. A retard, encore une fois, elle lève le regard vers lui. Consciente que ces mots lui coûtent. Qu’il n’en est pas plus à l’aise qu’elle. Mais qu’ils sont sincère, de par leur gaucherie. Un peu comme le seraient les siens si elle évoquait une telle crainte.
« Et l’idée de risquer d’avoir encore un pan vide dans ma tête ne me réjouit pas vraiment, même si je suis certain qu’ils feront bien le boulot et que je ne le saurai pas.»    Pas un mot pour lui répondre, seulement le souvenir de ces jours si long à le voir errer, de la peur de le voir vriller, de l’effroi engendré par son regard fou et les coups qu’elle n’arrivait pas à contrer.
Un nouveau trou. Un nouvel espace vide dans sa tête, qu’il pourrait remplir avec toutes les merdes du monde s’il n’y avait pas quelqu’un pour l’aide à le combler d’autre chose que de paranoïa.
Est-ce la Garde sait ? Est-ce que ses propres suspicions sont justifiées ?

Ce qu’elle sait, elle, c’est que l’idée d’être le spectre qu’il a été l’angoisse, mais qu’elle perdrait surtout bien davantage à voir l’ardoise s’effacer.

Elle sait aussi que s’il y en a un qui ne doit pas tomber entre leurs mains, c’est bien lui. L’un de leur meilleurs éléments, enfin de retour sur le terrain. Un homme solide, à l’esprit froid… mais est-il toujours capable de prendre les pires décisions ? Celle que la Garde leur impose.
. « Mais je ne me vois pas non plus laisser des gamins en otages sans être certain qu’ils en sortiront vivant après la signature du traité. Ca me semble beaucoup trop simple pour que ça se passe ainsi. Et si Adam était-là, et que personne ne faisait rien… Je.» T’irais. Et soyons honnêtes : moi aussi.  « Non, j’ai du mal à rester là sans agir, à attendre les ordres.»   Ses yeux d’azur retrouvent les siens et Jordane le sent aujourd’hui plus honnête concernant la Garde qu’il ne l’a jamais été. Même lorsqu’il taclait Margo, même lorsqu’il leur en voulait de le mettre de côté. Son soupir passe et s’écrase entre eux.  « Qu’en penses-tu ? On peut peut-être en même temps commencer à bien repérer les lieux, ça pourrait toujours être utile.»  
Un instant, Jordane reste immobile à le dévisager. La vérité, c’est que le premier pas engendre les prochains. Qu’elle le sait mieux que tout autre.

Lorsqu’elle répond enfin, sa voix lui semble comme lointaine. Dure. “Il y a des mots que tu devrais arrêter de prononcer sans cesse.” La Garde..
Adam.
Ou juste “Jo”.


Dure ? Ou Atone ? “J’ai une question et sois honnête : Si je rentre. Là maintenant. T’y vas ou pas ?”

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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Mer 22 Nov 2023 - 21:00
Il y a des choses qui étaient mieux tues, mais dans certaines circonstances il fallait dire les mots à voix haute. Et ce moment-là était arrivé, aussi bien pour elle que pour lui. A voix haute, les réflexions pouvaient sonner de façon différente ; peut-être se trompait-il sur certains points. Peut-être qu’il extrapolait beaucoup trop par ce qu’il savait pertinemment les réponses qui leur serait apportées. Oui, il avait beaucoup parlé, pour expliquer sa vision des choses, ses tiraillements, ses doutes, ce qu’ils « risquaient ». Jordane le savait bien entendu, elle était loin d’être stupide, mais il y avait toujours une différence entre le savoir et l’entendre dans la bouche de quelqu’un d’autres. Il y avait des choix à faire et aucun n’était vraiment convenable, il avait l’impression de devoir choisir entre la peste et le choléra : laisser ces gamins mourir mais pouvoir rester dans la Garde et pouvoir continuer à faire d’autres actions qui pourraient changer les choses ; ou aller aider les mêmes gamins mais se faire virer de la Garde, ne plus pouvoir participer à tout cela. C’était leur avenir qu’ils jouaient en quelque sorte.

Oui, bien sûr, il y avait tous ces points, mais il y avait peut-être quelque chose d’autres encore de plus présent dans son esprit. S’ils ne faisaient plus parti de la Garde, qu’adviendrait-il d’eux deux et de leurs souvenirs. De cette amitié qui comptait tant pour lui. Il était prêt à faire beaucoup de sacrifices, mais celui-là, il n’en était pas certain. Il y avait aussi cette peur débile et irrationnelle de craindre un nouveau blanc dans sa mémoire. Entêtant. Tortueux. Bien sûr que ceux de leur Groupe feraient en sorte qu’ils ne se rendraient compte de rien… mais si quelque part il y avait un petit raté. La mémoire, les souvenirs, les sentiments, ce n’était pas qu’un sort. C’était enlever une partie de quelqu’un. Ce n’était pas une science forcément des plus exactes, surtout vu tout ce qu’il y avait à supprimer, pour l’un comme pour l’autre.

Non, aucune décision ne serait facile à prendre et pourtant, ils étaient-là, sur cette tangente. Avec l’envie débordante d’agir, d’aider mais avec ce petit « mais » qui les retenait quand même.
Un mal pour un bien ? Un bien pour un mal ?
Ils n’auraient pas la réponse avant de choisir. D’ailleurs, il n’était même pas certain qu’ils aient une réponse un jour. Leur avenir serait juste drastiquement différent.

Il ne s’ouvrait jamais de la sorte, pas totalement. Mais ici, il voulait que son amie ait toutes les cartes en mains pour qu’ils puissent réfléchir ensemble. Ce n’était pas simple pour lui de prononcer tous ces mots, d’avouer certaines peurs/faiblesses. De dire à quel point il était tiraillé, à quel point est-ce qu’il avait changé en une année. Qu’il restait un bon soldat de la Garde, mais qu’il y avait autre chose.
Elle brûlait en lui l’envie de tout saccager pour récupérer les gamins. Cette envie de révolution. De les faire se réveiller sur certaines décisions. Elle brûlait, elle cramait même parfois, mais il se contenait. Pour le Bien de la Cause. Pour bien de l’avenir d’Adam, de tous les autres gamins. Pour leur avenir, à tous. C’est bien pour cela qu’ils combattaient non ? C’était pour cela tout ces morts. Ces tortures.

Alors voilà la situation, Jordane. Qu’en penses-tu ? Il le savait qu’elle ne s’ouvrirait pas autant que lui, mais il se doutait qu’il avait quand même touché plusieurs points sensibles, dont leur colocation. Dont le fait de ne plus pouvoir aider la Cause, que ce soit plus compliqué s’ils n’étaient que deux – ou trois- sans réelle ressource. La réalité c’est qu’il ne s’agissait pas que d’eux, de ce qu’ils avaient envie de faire ; ni même que de leur Garde et de leur décision qu’ils ne comprenaient pas forcément, des choses auxquelles ils avaient envie d’aller à l’encontre. C’était plus grand. Plus profond.

‘’Il y a des mots que tu devrais arrêter de prononcer sans cesse.” Certes ; mais encore, ce n’était pas vraiment ce qu’il avait demandé… même si c’était peut-être une manière pour Jordane de retarder ce qui allait suivre, la prise de décision, ou d’un réel autre avis. Et c’est bien pour cela qu’il ne chercha même pas à répliquer quoi que ce soir. “J’ai une question et sois honnête : Si je rentre. Là maintenant. T’y vas ou pas ?” Toujours derrière toi. aurait certainement été une réponse franche… mais il sentait toujours son envie d’intervenir bouillir malgré tout cela.  Il laissa un temps d’arrêt, comme s’il voulait vraiment réfléchir de nouveau à la question, à la réponse. De quoi est-ce qu’il était capable. Est-ce que s’ils rentraient, il arriverait à la suivre. A rester calme et en place ? Une voix en lui hurlait non, mais l’autre plus raisonnable ne voulait pas non plus tout perdre dans une mission qui risquait de toute manière d’échouer. Ses muscles ne voulaient pas qu’il reste en place, hurlaient au combat, à la confrontation d’avoir osé s’en prendre à des enfants. Il déglutit. Il ne voulait pas lui mentir, ou lui dire ce qu’elle voulait entendre. Il voulait juste être franc. « Je rentre avec toi.» Par ce qu’il ne voulait pas perdre ce qu’ils avaient construit ensemble. Par ce que c’était, il le savait le plus raisonnable. Par ce qu’ainsi il pourrait serrer son fils dans ses bras. Par ce qu’il voulait continuer à aider à combattre les Supérieurs. « Et si j’inverse la question, est-ce que tu rentrerais avec moi ? » S’il choisissait de rentrer que ferait-elle, quel serait son choix ?
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 26 Nov 2023 - 14:52


  10 Fevrier   2017


Sous ses doigts, l’humus s’enfonce. Le petit bois surplombant le village est calme, à peine percé de quelques chants d’oiseaux qui se mêlent aux bruits urbains un peu plus bas. Quelqu’un qui cri, des vrombissements de véhicules, les plaintes suraiguës d’un enfant, le meuglement d’animaux de ferme dans les champs alentours. Des sons de tous les jours.
Comment imaginer qu’il y a quelque part dans ces maisons, dans l’ombre des vergés ou l’humidité des sous-bois ; les gamins des négociateurs de la résistance roumaine, sans doute en pleine panique. Des gens qu’ils ne connaissent pas, pour qui ils n’ont aucune responsabilité, qui n’ont pas de lien direct avec la Garde et qui pourraient faire tomber les insoumis du pays… des gens qui tremblent aujourd’hui, de par la position qui est la leur. Si la Garde intervenait, peut être pourrait-elle empêcher l’irréparable ?
Que se passera-t-il ensuite ? Même si ces pères et ces mères flanchent et courbent l’échine, quelle garantie auraient-ils de revoir les leurs ? A contrario, que se passera-t-il s’ils font passer les besoins de leurs pays avant le reste ? Et s’ils envoient des soldats de la résistance roumaine, quelle probabilité pour que ceux-là fassent tomber l’ensemble de l’organisation ? De quelle manière sont-ils liés à la Garde ?
Trop de questions, aucune vue d’ensemble, des inconnues dans l’équation beaucoup trop nombreuses : un mauvais plan ; donc.
Les doigts se pressent contre la terre et la sensation de l’eau glaciale, de la rocaille et de la végétation basse ne lui parviennent qu’à peine. Le regard droit, Jordane observe Dorofei hésiter.
Qu’il hésite, donc. Cela montre que la réflexion est véritable et non quelques mots balancés à la va-vite pour l’amener à faire ce qu’il souhaite. Pas de réflexion trop vive à la Naveen dans le but de la rassurer sans vraiment songer au réel. La décision n’est pas aisée, Jordane le voit. Il dégluti, ses pupilles se dilatent et son regard se perd, les muscles de ses avants-bras se contractent. Rien d’aisé, donc.

Puis les mots tombent. Comme un couperet. « Je rentre avec toi.» Et s’il n’y avait pas eu tout ce temps en amont, sans doute n’y aurait-elle pas véritablement cru. Mais Dorofei n’est pas homme à parler sans réfléchir, encore moins à blablater pour faire plaisir. C’est un homme à la parole fiable. Dure souvent. Lourde parfois. Avare, surtout. Ainsi ces mots ont un sens, un poids, une saveur. Ils se gravent entre eux comme on signe un contrat.
Dans le silence qui se tisse entre eux, Jordane distingue aisément la silhouette d’Adam. Elle voit les creux et la rage laissés par les enlèvements, la violence. Lorsque le vent souffle un peu plus fort et fait frissonner sa peau, elle songe à ce moment, sur les côtes irlandaises, quand elle a vu dans ses yeux toute l’étendue de cette colère meurtrière. Quand elle était incapable de maîtriser la brutalité de ses gestes et que leur efficacité professionnelle s’abattaient sans cesse sur elle. Aurait-elle un jour le courage d’accepter de s’entraîner de nouveau avec lui ? Réflexion idiote au regard des dernières missions réalisées ensembles.

« Et si j’inverse la question, est-ce que tu rentrerais avec moi ? » Elle esquisse un sourire et lui rend son regard. Rien qu’un instant.

La question n’est pas là.. Songe-t-elle en silence.

Puis sans autre préambule, elle se lève.

“Debout.” Souffle la jeune femme. Et lorsqu’elle s’éloigne, il lui semble entendre les raclements des chaussures sur un sol poussiéreux. Le bruit des liens qu’on malmène. Le crissement des baillons trempés sous les incisives trop molles pour les trancher.
A chaque pas l’amenant au sous-bois, elle imagine ce qui n’est sans doute qu’un cliché éculé, bien loin de la réalité.
Le goût de sel ou de fer qui se mêlent sur leur langue, est-il si dérisoire pour qu’elle s’éloigne ainsi ?
“On rentre.” Tranche-t-elle sans un regard pour le petit village.

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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 3 Déc 2023 - 18:52
L’hésitation était bien là. Celle du Père VS celle du Soldat. Aucune solution ne lui plaisait réellement. Et surtout, il savait qu’il ne devait pas penser qu’à l’instant présent mais aussi au futur. Dans quelques semaines, ou dans quelques mois. L’avenir d’Adam pouvait d’une certaine manière se jouer-là, et il voulait participer à un meilleur avenir pour son fils. Malgré tout, cette idée d’abandonner des gamins innocents le rendait malade et c’est ce qui le faisait toujours hésiter. Il y avait encore une petite résistance malgré tout. Il était tendu, sans aucun conteste, il voulait prendre la « meilleure décision », par ce qu’il dirait pourrait aussi changer la vie de Jordane. Un instant il braqua son regard dans celui son amie et c’est bien qui lui donna la clef à ses réponses, même si elle n’avait pas prononcé un mot. Par ce que la personne de Brooks était un argument solide à elle toute seule. C’était ce qui faisait pencher plus la balance d’un côté que d’un autre.

Et il sentait au fond de lui une partie qui continuait à se débattre, à lui hurler qu’il ne pouvait pas abandonner ces gamins. Pourtant il s’entendit bien dire les termes, qu’il rentrait avec elle et il savait que c’était la meilleure chose à faire, celle qu’il regretterait probablement le moins par la suite même si pour l’instant il avait la nausée et envie de tout exploser. Il y avait peut-être encore une infime chance que la Garde accepte de venir en aide à ces enfants s’ils avaient les bons arguments, même s’il se doutait déjà de la réponse « trop dangereux », « trop à perdre » ce qui était vrai. Au fond, cela ressemblait certainement à une mission suicide d’autant plus que le temps était compté et qu’il fallait donc agir dans l’urgences. Ca serait une décision logique mais qu’il n’acceptait pas pour autant. Ils peuvent le faire, ils ont en les moyens s’ils le veulent vraiment. lui soufflait vicieusement une partie de sa conscience. Et il avait fini par poser une autre question, ou plutôt à lui retourner la sienne. Jordane aurait très bien vouloir le protéger d’une manière ou d’une autre, lui dire qu’elle rentrerait mais repartir aussitôt pour X ou Y raison, pour que la garde ne perdre pas plusieurs éléments en même temps. Pour lui éviter de risquer de revriller. A-t-elle conscience, que la peur de la perdre, qu’il lui arrive quelque chose à plus de chance de te faire sombrer que la mort des gamins inconnus ? La réponse était probablement plus dans le oui, néanmoins, même s’il se doutait qu’il s’inquiétait pour rien, qu’elle resterait avec lui – elle n’avait qu’une parole- il avait besoin de l’entendre dire ces quelques mots.

Il l’avait bien vu le sourire qu’elle avait esquissé ainsi que son regard. C’était comme un « oui » officiel pour lui, même si elle n’avait rien dit. Elle avait fini par se lever très rapidement.  “Debout.” Elle aurait pu ne rien dire qu’il se serait quand même levé et il la suivit sans un mot, essayant de continuer de se convaincre que c’était la meilleur solution. Pour Adam. Pour la Garde. Pour Jo. Pour Lui… mais qu’en est-il de ces pauvres victimes ? De la peur qu’elles doivent ressentir, il a encore un espoir qu’ils ne sont pas trop maltraités et qu’ils seront libérés après la signature du traité. Et si ce n'est pas le cas, s’ils crèvent, que vas-tu faire, Coop ? Il secoua la tête, tentant de réguler son rythme cardiaque qui battait bien trop vite. De refreiner cette envie de sauver ces vies innocentes.
Mais il ne pouvait pas risquer de perdre son lien avec Jordane, ni de compromettre l’avenir d’Adam – ou du moins de ne pas participer au changement-. “On rentre.” Il acquiesça doucement, posant alors sa main sur l’épaule de la jeune femme et sans un mot les fit transplaner à plusieurs endroits juste au cas où avant d’atterrir non loin du QG, dans un endroit totalement sécurisé. Il vérifia malgré tout que personne n’avait pu les suivre.   « On argumente tous les deux, ou tu as une autre préférence ?» Il serait probablement plus écouté qu’elle – mais dépendait par qui-, il avait quand même perdu un certain crédit même si depuis qu’il était revenu il se tenait à carreaux. Il avait toujours dans l’esprit de bien faire les choses, d’essayer de sauver les otages, mais au final, peut-être que Jordane l’entendait autrement.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 17 Déc 2023 - 9:48


  10 Fevrier   2017


Il acquiesce, pose sa main. Et l’instant suivant, tout est plié. L’élan de rébellion solitaire, la colère et la frustration, l’envie d’être seule et de ne plus faire confiance en qui que ce soit, le nom des gamins, la préparation physique et mentale, la tension de l’affrontement à venir. Tout reflue quand on vérifie la sécurité des lieux.
Je sais d’avance que c’est fini, que ce choix qui était le mien vient de condamner des gosses à une mort certaine. C’est alors une sensation dure qui s’insinue en moi. Un bloc creux pourtant, qui empli toute la place et ne laisse pas d’espace pour le reste. Je suis les procédures, observe Dorofei du coin de l’oeil faire de même. Une fois, puis deux, je passe ma paume sur mon épaule, comme pour sentir de nouveau la chaleur de sa main.
Et puis je redresse le regard quand il me fait face.

« On argumente tous les deux, ou tu as une autre préférence ?» La réponse est évidente, et il le sait. Du moins je crois qu’il le sait.
“Tu t’en charges. Je suis un contre-argument à moi toute seule.” Je hausse les épaules. “’Ya que Margo et toi qui m’aimez bien là-dedans.” “Qui m’estimez” serait plus honnête. C’est faux bien sûr. Aldric arrive étonnement sur la liste, du moins j’en ai la sensation. Je me garderais bien de citer un homme mort avec qui je ne semble avoir aucun lien. Et puis il y a Kezabel. Là aussi, ça sonne présomptueux au vu de notre rupture. Je crois. Je sais pas.
Quand à Hampton, je doute que de tels termes soient adaptés. Elle me juge capable, c’est certain. Le reste est une autre histoire.

L’échange est bref, on accorde nos violons et je me fais l’impression de me préparer à mentir à la police. Mais pour être honnête, la police détient déjà nombre de mes mensonges et ça ne sera pas la première fois que je manquerai d’honnêteté envers la Garde. ‘Peut être une raison pour laquelle ils ne m’apprécient pas, certes.
Connue pour avoir une tendance à me la jouer solo, je suis pourtant les ordres à la lettre depuis plus d’un an. J’accumule pourtant quelques erreurs, je le sais. Être entrée dans la chambre de Kezabel quand c’était interdit, à l’hosto clandestin ; son appel. L’histoire du miroir, avant ça. Et puis avoir suivi Aldric lorsqu’il a décidé de shunter les ordres. Être revenue pour sortir Néolina alors qu’elle me l’avait interdit.
Je connais mes raisons, je les assume, mais je sais à cet instant que si quelqu’un doit sauter, c’est moi. Alors lorsque je suis Dorofei au QG, j’ai des picotements dans les doigts et les joues, déjà persuadée que c’est foutu pour ma gueule.

“Hey.. Tu sais que c’est foutu pour eux, hein ?” Et je crois qu’en parlant d’eux en vérité, je parle de nous. Je parle de cette peur égoïste et profonde qui me rattrape soudainement, d’avoir fait tous les mauvais choix et de me faire dégager sans même avoir tenté quoi que ce soit pour qui que ce soit.
Ainsi, lorsque la porte se referme sur nous, dans la petite cabine du bateau, et que je m’assoie autour de la table ronde que le général nous désigne d’un geste, je ne peux qu’y revoir mes débuts. Je distingue la forme de Zach à mes côtés, sa manière d’argumenter, sa férocité. Son air fermé aussi, à la fin de sa première mission, quand je me suis assise à ses côtés. Et puis les regards échangés avec Kezabel ici même. Sa main sur mon épaule, comme Dorofei un instant plus tôt, puis dans ma main, comme jamais personne ne m’avait tenue. Le serment verbal et muet entre nous.
Et puis la suite. Chaque regard, chaque échange, chaque sourire. Ça me chope à rebours et quand mon cœur s’emballe, j’ai une brutale envie de me mettre à chialer les souvenirs que je risque de perdre en cet instant.
Voilà. C’est de ça dont j’ai peur, pendant que Dorofei dresse les détails du danger qu’encourent les gosses des dirigeants d’un pays attaqué en son sein. Je pense pas à cette faction alliée qui risque de tomber, de l’horreur qu’ils vivent. J’pense à moi. J’pense à elle. J’pense à lui. J’pense à ce que je risque de perdre. Et quand je croise le regard de Cooper, alors même que le ton monte, je sens que je me mets à trembler.
Ça reste là. Ça creuse mon mutisme plus violemment encore qu’une réunion d’urgence est déclarée. Ça me ronge les os quand on se retrouve face à quatre personnes au visage masqué et que mes jambes deviennent coton.
Elle est où, celle qui se tenait sur le promontoire, solide et droite dans ses bottes ? Absente.
Comme souvent, je ne cherche pas à me défendre. C’est Dorofei qui, contre toute attente, dévoile le fait que j’ai été celle qui a décidé de rentrer. Qu’il n’a jamais été question de se mettre en danger sans en avoir référé à nos supérieurs, qu’on a seulement évité d’être suivi et d’amener de potentiels guetteurs droits vers le QG et les têtes de l’organisation.
Je ne l’ouvre que lorsqu’on m’interroge. “Qu’on me cuisine”, serait plus pertinent.

Et puis, comme si tout ça n’était qu’un mauvais rêve, on se retrouve tous deux autour d’une tasse de thé, assis dans sa cuisine.
Ils ont refusé.
Les gosses se feront tuer.
Et on n’est pas virés. Les arguments étaient solides ; la vérité, tordue avec habileté par Dorofei.
Pourtant, je crois que lui comme moi, on se sent vidés à cet instant.

“Ça va aller pour toi ?” D’une voix blanche, je brise le silence et serre de nouveau mes mains autour de la céramique de mon mug fumant. Ce simple geste fait écho à tous ceux qui ont précédé et en relevant le regard vers lui, je retrace l’historique de notre amitié. D’aujourd’hui à hier.
Les dernières semaines, le retour après la première mission en zone de guerre, sa frustration, les moments avec Adam, sa colère, sa froideur, sa violence, les coups, ses enseignements, les moments passés dans sa famille en Russie, les gamins qu’on a accueilli dans l’autre maison, son toucher quand il soignait mes blessures, les repas partagés, la discussion perchés dans l’arbre, le premier affrontement dans le salon quand on jetait des sorts dans d’autres langues…
Je m’arrête alors un moment dans ce regard si particulier qui est le sien. Celui qui m’a fait trembler et qui a hanté nombre de mes nuits, mais celui auquel je me suis également trop raccrochée.
A rebours, je me rappelle que si j’étais virée de la Garde, je ne me souviendrais plus de la trahison de Lex ni de ce qu’il est advenu de lui. Là aussi, je me revois dans son appartement, à m’accroupir pour récupérer quelques affaires et m’affairer à le protéger. Cet fois, j’avais l’aval de la Garde. Pas pour autant que j’ai pu savoir où ils l’ont laissé, dénué de sa mémoire et perdu. Peut être est-il mort. Ou SDF. Interné.
Je ferme les paupières et dégluti la bide qui refoule dans ma gorge.

“Cette année est merdique.” Voilà tout ce que j’arrive à maugréer avant de porter ma tasse à mes lèvres pour me cramer l’œsophage.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Jeu 21 Déc 2023 - 15:34
Le plus dur était certainement à venir et il en avait conscience. C’était bien beau d’y aller et d’argumenter mais il fallait aussi supporter la décision qui ne serait pas la leur. Il se demandait encore si c’était toujours la bonne solution mais… s’ils merdaient ici ça serait la fin pour eux. La fin de leur appartenance à la Garde s’ils survivaient, de leur amitié. Ils ne pourraient plus faire bouger les choses et ça, il n’était pas certain que l’un et l’autre le supporterait. Alors non retourner au bercail n’était pas la solution parfaite, loin de là même, mais ils suivaient de foutues procédures à la con. Une dernière question pour savoir comment s’arranger et la réponse, logique, ne tarda pas se faire entendre “Tu t’en charges. Je suis un contre-argument à moi toute seule. Ya que Margo et toi qui m’aimez bien là-dedans.” il pencha la tête sur le côté et rajouta un léger « Je pense que Neolina…. Connait tes capacités et sait que tu es aptes à gérer ces situations et aurait certainement confiance en tes dires si tu avais les bons arguments.» Mais il pouvait se tromper, néanmoins il était certain de voir juste, en même temps Hampton avait tendance à faire trop facilement confiance.  Par ailleurs, Jo restait sa protégée, son amie, celle qu’il formait en quelques sortes. Son binôme, son duo ; et Hampton le connaissait assez pour savoir qu’il ne supporterait pas n’importe qui en mission. Mais effectivement, de là à « aimer » Jordane, il n’était pas certain que ce soit le bon terme, mais dans ce cas-ci cela n’aurait aucune importance.  Il savait d’avance que si Neolina était là-bas, elle serait de leur avis, par ce qu’elle ne supportait pas les injustices et laisser crever des gamins en serait une énorme. Pour les autres par contre, peut-être plus protocolaires, plus militaires, il n’était pas bien certains de ce qu’ils pourraient penser. Aucune importance des généraux d’une certaine manière, c’était Arthur qu’il fallait convaincre. Lui et seulement lui, les Généraux auraient-ils vraiment une voix là-dedans ? Et Neolina, après l’échec de la précédente mission serait peut-être moins écoutée. Trop pure. Trop gentille. Pas le soutien dont ils avaient vraiment besoin, même si ça serait toujours ça de pris.

« Tu me laisses parler, donc. Je vais faire en sorte qu’on ne nous cherche pas des noises, peut-être insister sur certains points, un peu trop en faire. Réponds aux questions, mais si jamais tu sens un coup fourré, essaye plutôt de me pousser la faute dessus, pas trop que ça reste crédible. J’espère éviter ce genre de situation, mais dans tous les cas, je risquerai moins que toi… vu mes antécédents et mon parcours et le fait qu’on soit-là.» Oui, il la protégerait jusqu’au bout s’il le fallait. Il ne savait pas encore comment, il espérait éviter certains détails ou dire, mais s’il fallait qu’elle dise qu’elle l’avait empêché d’y foncer tête baissée, qu’elle le fasse… Et après tout, c’était elle qui avait pris la décision finale. Il fallait faire juste en sorte que tout soit cohérent, qu’il n’y ait pas trop de conséquences pour eux. Certaines questions tomberaient et il préférait laisser Jordane dans l’ombre si cela devait lui être préjudiciable. Il serait beaucoup plus facilement pardonné, compris que si c’était Jordane. Un simple stratagème qui déplaisait certainement à Brooks, mais s’ils voulaient arriver à leurs fins  -ou du moins garder leur mémoire tous les deux- c’était un pari qu’il prenait sans aucun souci. Il savait qu’elle avait conscience que ce n’était pas un « cadeau » qu’il lui faisait-là, c’était un mensonge potentiel, c’était la faire taire un peu trop. Il en était désolé mais ils devaient agir dans l’urgence, et tout faire pour ne pas être séparé, même s’il ne l’avait pas dit une nouvelle fois, il se doutait qu’elle comprendrait aussi ces sous-entendus. “Hey.. Tu sais que c’est foutu pour eux, hein ?” Il déglutit avec difficulté, il se tendit un instant avant d’acquiescer en tirant clairement la tronche, tentant de calmer ses nerfs ; le sentiment d’injustice qui brûlait dans ses veines. « Oui. Il y a très peu de chance qu’on nous écoute. Mais nous serons-là pour sauver les prochaines vies.» Nous serons-là l’un pour l’autre. Nous aiderons au bon rétablissement des choses. Ses mots, si justes lui coutaient pourtant. Ce n’était pas un foutu argument de sauver d’autres vies bordel ! Par Merlin ! Il allait tout donner pour faire en sorte de donner une chance à ses gamins, et il souffla doucement à Jordane « hey… tu sais que si on y était allé on aurait certainement échoué ?» Il lui fit un triste sourire. Comme lui dire qu’elle ne devait pas s’en vouloir. Qu’à deux de toute manière, ils auraient certainement échoué… mais au moins ils auraient essayé. Et c’est bien de ne pas essayer qui lui coûtait à l’instant précis.  Mais ils seraient peut-être mort, sans ce choix de Jordane, voilà ce qu’il voulait aussi lui signifier en sous-entendu.


Une inspiration quand la porte se referma sur eux. Une expiration. Position la plus droite possible. Celle du soldat. Celle qu’ils ne devaient pas oublier. Celle dont ils ne devaient pas douter. C’était primordial pour la suite. Qu’ils se rappellent que même s’il y avait eu une longue période de déchéance, il avait été un soldat, il avait été un Auror – pas longtemps, mais il n’y en avait pas tant que ça au sein de la Garde-. Il avait donc des reflexes que d’autres n’avaient pas ainsi qu’une vision des choses. Une pensée pour Maxence, un autre soldat. Différent. Qu’en aurait-il pensé ? Le cœur battant la chamade, il espéra malgré tout déclencher quelque chose. Le moindre mot de travers pouvait tout foutre en l’air.

Il avait donc commencé à dire qu’ils avaient entendu parler des otages. Des enfants. Insistant bien sur ce trait. Pères et Mères de famille pouvant peut-être plus tressaillir à ce détail que s’il s’agissait d’adultes, avant d’expliquer les détails du terrain. Ce qu’ils avaient pu voir, comme s’ils n’y étaient allés qu’en tant qu’éclaireurs. Il voyait bien le direction que ça tournait. Il sentait le ton qui allait monter mais arriva à garder son sang-froid. Et il continuait, avec des détails importants pour le traité « Un traité signé de telles conditions avec des prisonniers politiques sera considéré rapidement comme caduque. Tous nos efforts, toutes les morts qu’il y a eu dans ces combats seront comme partis en fumée. Par ce que le combat recommencera rapidement qu’on le veuille ou non.  Des clauses pourront être injustes, ne pourront pas être discutées comme il faut. Et, qui nous dit que lorsque ce traité sera signé, ces enfants seront libérés ? Ils ne sont pas encore morts, il y a sûrement encore des choses à faire !» Il inspira regarda l’horloge qui semblait presque le narguer avec ses tic tac incessants. Il restait à peine quelques heures. «On doit agir dans l’urgence, je comprends que l’on puisse pas monter quelque chose de cohérent et si vous avez peur de perdre trop membres, que cela n’en vaut pas la peine. Avec Jordane, nous sommes prêts à y aller dans l’instant même ; avec tous les dangers encourus nous sommes convaincus que … cette libération d’otage est le meilleur moyen d’établir une paix de plus longue durée, plus sereine. » Il n’avait jamais été un grand orateur et ça ne serait jamais le cas d’ailleurs, car il sentit le vent tourner pour eux. Et il abattit une de ses dernières cartes, celle qui ne parlait pas factuellement – ou pas que- mais qui était sorti plus dans le cœur. Plus humain, moins soldat. « C’est Jordane qui a décidé que l’on devait rentrer, que c’était le mieux à faire. Pour tous. Si on avait voulu se mettre en danger, vous le savez tous, vous nous connaissez assez bien pour savoir que nous aurions foncés pour une cause et des bienfaits auxquels on croit profondément… Mais nous sommes-là, face à vous et votre décision.»  Il s’empêchait d’hurler ou de frapper son poing contre la table ce qui aurait été contre-productif. Tout comme il ne les supplierait jamais, pourtant son discours, ressemblait peut-être à ça « pitié, ne les laissez pas mourir, pour les gosses, mais pour l’avenir de ce traité aussi. ». Il avait continué à parler, à montrer qu’ils avaient bien tout fait dans les règles, que malgré la situation urgente, ils avaient tout fait pour que personne ne les suive. Personne ne savait même qu’ils détenaient cette information primordiale. Sauf eux, sauf ces têtes pensantes. Ils étaient fidèles. Ils obéissaient aux ordres. Ils faisaient tout pour que la Garde perdure sans prendre de risque.

Jordane avait dû parler aussi, un peu et il trouva qu’elle assurait. Pendant ce temps-là il observait les Généraux, les Chefs. Le ton montait encore une fois, mais cette fois c’était entre eux. Entre les hauts gradés. Il reconnut la voix - à moins que ce soit sa façon de se tenir ou de parler- de Neolina qui les soutenaient même si quels que soient les arguments sortis la décision était déjà prise. Hampton  ainsi qu'une autre femme  continuèrent d’argumenter, de vociférer, de se battre pour les enfants.
Tictac. L’horloge continuait de tourner. Plus les secondes passaient, plus les discussions tournaient en rond, moins ils auraient le temps de les sauver ces gamins.

Et puis la décision tomba, et quelques instants après la première femme suivie de près par Neolina partirent avec une porte qui claquait ; tandis que lui et Jordane s’étaient bientôt retrouvés dans la cuisine. Il a encore, malgré tout un espoir que les gosses finissent par être libérés mais il sait bien que c’est une douce chimère. Un vain espoir. Probablement que dans la salle où ils étaient quelques minutes plus tard, certaines discussions continuent, mais il n’en a plus rien à faire. Ils ont échoué. Ou plutôt il a échoué et il le vit comme quelque chose de personnel. Peut-être par ce qu’il n’a pas eut les bons arguments… et maintenant ils ne pouvaient plus aller aider ces gosses. La maigre récompense c’est qu’ils ont leur mémoire, qu’ils restent dans la Garde, visiblement cela payait d’être un bon soldat qui a la conviction de bien agir pour la Cause. Mais ce n’était plus que des mots. Plus qu’une illusion.
“Ça va aller pour toi ?” Comme seule réponse, il émit un petit grognement de mécontement avant de lever les yeux vers elle « Au moins, on pourra encore faire équipe et aider d’autres causes.» Par ce qu’il ne savait pas quoi dire d’autres et que forcément ils ne pouvaient pas partir avant la signature du traité pour être certains qu’ils n’aillent pas tenter quelque chose. « Je ne comprends pas … pourquoi ils n’ont même pas essayé.» Pourquoi ils ne les avaient pas envoyés en première ligne s’ils ne voulaient sacrifier personne d’autre ? Pourquoi ? Une question sans réponse, même si au fond les Chefs devaient avoir leur raison qu’ils ignoraient eux en tant que sous-fifre.

“Cette année est merdique.” il eut un ricanement aigre et but aussi une gorgée de son thé brûlant. « Et on est qu’en février.» Il se passa une main sur le visage mais même s’il se sentait honteux d’avoir échoué une part de lui était heureux que leur duo soit toujours présent. « J’espère qu’on va s’en tirer sans plus de conséquences. » Depuis l’histoire avec Margo, qu’on lui ait reproché des choses -certes vraies- mais dont on ne lui avait jamais parlées avant pour qu’il se reprenne ou fasse quelque chose, il se méfiait. Il avait l’impression de ne plus reconnaître la Garde des débuts et de ne plus pouvoir faire réellement confiance à grand monde et c’était bien triste. « Au moins, on a eu quelques personnes qui étaient de notre côté…»
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 26 Déc 2023 - 18:42


  10 Fevrier   2017


Il se trompe, a-t-elle songé en silence. Néolina ne lui ferait pas confiance pour la simple et bonne raison qu’elle est la seule ici à avoir une idée de sa tendance évidente à la duperie. Elle sait la tendance au dérapage quand pourtant Jordane fait tout ce qu’elle peut pour se racheter une image plus propre auprès de la Garde. Elle sait les mensonges qui traînent entre elles, ce que leurs boss ignorent.
A présent que l’entretien est passé, Jordane sent sous ses côtes les battements de son coeur qui peinent à se calmer. S’ils creusent, s’ils l’interrogent, s’ils fouillent ses pensées… sur quoi tomberont-ils ? Les moments passés avec Alec, lorsqu’elle lui demandait de lui montrer les armes des sangs purs ? Son intimité avec Kezabel ? Les rires échangés avec Adam ? Ses bitures quand elle craque ? Les décisions de Néolina. Le coup de téléphone décroché à quelques pas de gardes ennemis ?
Les secrets d’Aldric.
Les siens.

A aucun moment elle n’a argumenté comme l’a fait Dorofei. Jordane s’est contentée de répondre aux questions. Quelques mots factuels, lâchés d’une voix égale, le regard droit. Étrange cette sensation. Être là, oppressée, angoissée… mais sans vraiment l’être. Pas plus auprès des gamins. Pas plus auprès de ses proches. Juste ailleurs. Pas tout à fait impliquée. Sans doute un peu dépassée.
De côté, elle a observé les uns et les autres s’affronter jusqu’à ce qu’Arthur ne sonne le glas de la décision. Qu’il parte et s’isole. Puis ne revienne pour trancher la décision.
A présent encore, il lui reste la crispation dans les muscles. Pas de nervosité, seulement le marbre coulé dans ses veines pour l’ancrer dans une position parfaitement immobile.

Ce désengagement signifiait auparavant pour elle le signe d’un départ. Pour autant Jordane ne l’envisage pas. Elle garde le regard fixe, s’enquiert de la psyché de Dorofei, se reconnecte à son propre monde. Pourtant à aucun moment, elle ne pense à ce qui, lui, hantera ses nuits.
On ne peut pas sauver tout le monde.. Siffle une voix aigre dans un coin de sa tête.
Et quand Dorofei lève les yeux au ciel et lâche un grognement acide, elle sait comme il ronge son frein.

« Au moins, on pourra encore faire équipe et aider d’autres causes.»
Morose, Jordane hoche du chef sans commenter.
« Je ne comprends pas … pourquoi ils n’ont même pas essayé.»
Parce que c’est clairement un piège pour nous faire tous tomber. Songe-t-elle. Mais là non plus, elle ne porte pas ses pensées à l’oral. A quoi bon ? Ce serait parler dans le vide : la question n’est rien d’autre que rhétorique.
“Cette année est merdique.” Fait-elle à la place, évasive. Et devant elle, Dorofei lâche un rire sans joie et avale quelques gorgées de son thé brûlant.
« Et on est qu’en février.»
Un sourire tordu par dessus sa tasse, Jordane répond d’une voix égale “Je ‘voyais plus large.” Les 365 derniers jours. Et ceux d’avant aussi sans doute.
Puis tous deux retrouvent davantage de sérieux et sans se consulter, Jordane sent venir de Dorofei des paroles plus honnêtes. « J’espère qu’on va s’en tirer sans plus de conséquences. »  
Un frisson lui passe d’entre les côtes jusque sous les bras et le long de sa gorge, comme de longs doigts trop fins et trop froids pour être humains. Ou vivants. Et pour les faire refluer, tout ce que la jeune femme trouve à faire consiste à boire quelques nouvelles gorgées et à se brûler l’œsophage.
« Au moins, on a eu quelques personnes qui étaient de notre côté…»
A son grand étonnement, Jordane hausse des épaules. Ca ne suffit pas. Ca ne suffit plus. Pense-t-elle. Mais ce ne sont pas ces mots qui sortent.
“Les pires décisions sont prises quand il reste encore trop à sauver…” Marmonne-t-elle au travers de la vapeur de son thé. Les effluves lui lèchent la peau et elle inspire d’autant plus pour faire entrer la chaleur en elle. Il lui semble à présent être restée là-bas, à l’orée du bois. “C’est de Logan.” Quand il a refusé de laisser l’école, qu’importe la vie d’un enfant supplicié.

Comme les autres, elle revoit le petit corps tomber. Les cris. Et Logan qui s’en détourne. Alors ses doigts se referment davantage sur l’émail de sa tasse et Jordane se détache du plan de travail sur lequel elle est adossée. Quelques pas font du bien.

“Et si c’était faux ?” Sans se retourner, elle observe au travers de la fenêtre enchantée par de trop nombreux sorts pour les lister. “Si ça venait de membres infiltrés ?” Là encore, elle hausse des épaules. “T’as raison. On se serait sans doute fait tuer. Et ça aurait servi à rien.” Quelques gorgées pour faire passer la bile qui reflue.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 1 Jan 2024 - 12:43
Il fallait bien avouer qu’il ne savait pas trop s’il aurait mieux réussi s’il s’y était pris d’une autre manière, quelque part il se disait que les dés étaient déjà lancés avant même qu’ils ne franchissent la porte. Chacun avait certainement eu très vite un avis sur la question, pourtant il s’était donné à fond, il avait fait du mieux qu’il le pouvait même si c’était certainement trop peu. Et maintenant qu’ils étaient ici, il devait aussi limiter la « casse » pour Jordane et lui ce qui était d’autant plus simple qu’il suffisait d’omettre quelques légers détails et de tourner les choses dans leur sens. Pas bien compliqué vu que le résultat était là, vu qu’on le connaissait comme être un « bon soldat » qui obéissait aux ordres, alors forcément même s’il disait que c’était Jordane qui était à cette initiative dans la logique des choses cela devrait marcher, être crédible, du moins il l’espérait. Pour l’instant, ce n’était visiblement pas leur souci premier de savoir la part de vérité et de mensonge, plus tard peut-être ou pas, ils avaient certainement d’autres chats à fouetter.

Le temps de décision d’Arthur lui avait paru si long alors que la réponse était pourtant claire dans sa tête. Logique. Inéluctable. Pourtant, il y avait toujours un léger espoir, quelque part il voulait y croire par ce que sinon c’était certain que c’était foutu.   Mais tout fut balayé d’un revers en main, en un claquement de doigts lors du retour de leur chef.

Foutu, c’était foutu pour ces gamins et ça lui donnait envie d’hurler. D’y retourner malgré tout. Malgré les risques. Malgré l’interdit, par ce qu’il n’osait pas imaginait la peur que ces enfants devaient ressentir, il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer Adam à leur place. Adam qui un jour lui serait peut-être enlevé, subirait le même sort que plein de cracmols – si jamais il s’avérait ne pas avoir de magie- et c’était quelque chose qui lui était insupportable. Ses propres souvenirs arrivaient aussi en flots mais ceux-ci, quelque part, il arrivait presque mieux à les canaliser. Il ne pensait qu’à son fils. Qu’à ses enfants.

Et ils avaient fini dans la cuisine à parler,  ou du moins essayant d’avoir une conversation alors qu’ils avaient le moral minés et qu’ils devaient être aussi agacés et outrés l’un que l’autre. Colère qui un jour déborderait peut-être mais en attendant, il essayait de positiver. Ils avaient toujours leur mémoire, ils pourraient toujours faire d’autres missions, sauver d’autres vies. Maigre consolation.
“Je ‘voyais plus large.” Il eut un vague sourire à son tour « Certes, mais avec un peu de chance le reste de l’année sera meilleur…» par ce que bon depuis l’année dernière ils avaient quand même mangé assez chers les et les autres, un peu de répit ne leur ferait pas de mal. Il avait ensuite soupiré avant de retrouver son sérieux, s’inquiétant sur leur futur, à elle et lui, sur les conséquences que tout cela pourrait avoir au sein de la Garde. Est-ce qu’il y aurait une enquête ? Est-ce qu’ils comprendraient qu’ils avaient beaucoup moins bien agi qu’il n’y paraissait et qu’il s’en était fallu d’un poil de cul pour qu’ils allaient mener bataille ? Et Jo haussa simplement les épaules tandis que lui fronçait un peu les sourcils. “Les pires décisions sont prises quand il reste encore trop à sauver…”   Humhum “C’est de Logan.” Ah ! Il comprenait déjà un peu mieux, et au lieu de répondre directement il l’observa à travers cette tasse de thé.  Logan avait certainement raison. Il prenait souvent des décisions drastiques mais toujours justes. Si ça avait été son ami qui avait pris cet arbitrage, quelque part il l’aurait certainement moins mal vécu. Par ce qu’il avait confiance en Rivers tout simplement.  Et alors qu’elle avait marché quelques pas et que lui avait gardé un silence quasi religieux, bientôt la voix de Brooks avait de nouveau retenti  “Et si c’était faux ? Si ça venait de membres infiltrés ?” Tout était possible, c’était certain, ils étaient sur un échiquier et, lui comme elle, n’étaient que de simples pions. Il fallait parfois bluffer, d’autres fois vraiment agir.   “T’as raison. On se serait sans doute fait tuer. Et ça aurait servi à rien.” il soupira doucement et prit une gorgée de thé, comme pour se laisser encore quelques instants de réflexion « Je crois qu’on aura jamais le fin mot de l’histoire, savoir si c’était vrai ou une simple ruse. Tout est effectivement possible, mais dans tous les cas… c’était certainement un guet-apens et on se serait sûrement fait tuer. A deux, qu’est-ce qu’on aurait pu faire contre une possible armée, sans avoir où étaient réellement les otages – s’ils avaient même existé-.» Il lui fit un sourire triste mais sincère. « Mais je me demande quelle aurait été la décision de Logan.» Même si ça n’avait aucune importance, même si cela ne changerait rien, mais est-ce Logan aurait essayé d’en savoir un peu plus ? Ou alors la décision aurait été encore plus ferme. Il eut d’ailleurs un léger rire. « Ceci dit, il aurait été capable de nous enfermer quelque part, sans baguette pour être certain qu’on aille pas faire les cons.» Il releva le regard vers son amie, espérant la faire un peu sourire avec cela, avec cette allusion. Oui, ils pouvaient encore y aller. Non ils ne le feraient pas, par ce que ça serait vraiment se tirer une balle dans le pied. Mais Logan les connaissait certainement mieux, les enfermer sans possibilité de sortir aurait faire surgir une rage immense mais une culpabilité moins développée : ils n’auraient pas pu faire autrement.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Sam 6 Jan 2024 - 16:37
A quel point pense-t-il à eux ? A quel point se torture-t-il à imaginer leur calvaire ? Toutes ces images qu’elle avait trituré quelques mois plus tôt quand elle ne pouvait voir ni Kezabel ni Dorofei et se devait de ronger son frein loin de tout. Quand elle faisait face aux portes closes et s’occupait d’Adam tout en rasant les murs de peur d’être reconnue comme appartenant à la vie du gamin. Et donc du père.
Le parallèle, Cooper le fait, bien sûr. Elle n’a qu’à voir sa gueule fermée pour le comprendre. Là où elle, au contraire, balaye l’ensemble d’un revers de main. Ne pas y penser, ne pas envisager la suite, ne pas s’impliquer émotionnellement. Combien en a-t-elle lâché, elle, au fil des années ? Combien de drames sous couvert d’égoïsme ? Les abandons, elle les soupèse sans doute davantage que son ami. Ami. Le terme est en deçà de la réalité et Jordane le sait. Mais ami, pour elle, c’est déjà très honnête.

« Certes, mais avec un peu de chance le reste de l’année sera meilleur…» Un demi-sourire se trace sur ses lèvres et un instant, elle le revoit durant ces mois d’horreur. Elle revoit ses mains tremblantes, ses gestes mal assurés, ses incertitudes, sa colère, sa peur, ses insomnies. Elle revoit Adam venant la chercher sans cesse, ne sachant plus toujours sur quel pied danser face aux difficultés d’un père qu’il percevait sans les comprendre. Normal. Pas simple pour autant. Encore moins quand elle-même en a été à disparaître quelques jours, trouvant le chemin des bras de Naveen pour encaisser les plaies ouvertes des évènements passés. Naveen.
Une gorgée, deux de café. Et la nausée qui va avec.

Une seconde, son nom est à l’orée de ses lèvres. Une seconde à manquer une question qu’elle n’ose poser. Une interrogation placardée par Sovahnn qu’elle se doit pourtant d’évoquer mais qu’elle garde sous silence depuis tout ce temps. Ça voudrait dire lâcher encore un peu de son intimité.
Et assumer une nouvelle fois face à la Garde qu’elle est liée à leurs ennemis. Que de bonnes raisons de se faire virer.

Alors c’est le nom de Logan qui passe ses lèvres. Impunément.
Dorofei suspens son regard vers elle un instant et l’observe au travers de la fumée qui s’échappe de sa tasse. Elle enchaîne, consciente de ce truc qu’il existe entre eux et qu’elle n’est pas certaine de tout à fait comprendre. Consciente aussi et surtout des creux qu’il existe dans sa mémoire. Elle refait le fil comme elle le peut, sans doute à tort.

« Je crois qu’on aura jamais le fin mot de l’histoire, savoir si c’était vrai ou une simple ruse. Tout est effectivement possible, mais dans tous les cas… c’était certainement un guet-apens et on se serait sûrement fait tuer. A deux, qu’est-ce qu’on aurait pu faire contre une possible armée, sans avoir où étaient réellement les otages – s’ils avaient même existé-.» C’est aussi son avis, alors Jordane acquiesce en achevant sa tasse d’un cul sec douloureux. Brûlant. « Mais je me demande quelle aurait été la décision de Logan.» Une grimace pince ses lèvres et Jordane se revoit dans son bureau, celui du directeur, à empêcher… empêcher qui de lui sauter dessus ? A soutenir quelles épaules ? Effacer quelles larmes ? La réponse la plus logique serait celles d’Alec, mais le comportement ne colle pas et tout lui échappe comme de la fumée qu’on chercherait à capturer de ses doigts. Qui a-t-il arraché de ses souvenirs ? Qui lui en voulait ? De ça, elle se souvient. L’impression d’avoir trahi une ou un ami. D’être pointée du doigt. Mais par qui ? Elle revoit son air fermé suite à la mort du gamin. Elle revoit son mépris aussi, quand elle se rhabillait, des années plus tôt.

« Ceci dit, il aurait été capable de nous enfermer quelque part, sans baguette pour être certain qu’on aille pas faire les cons.»
“ça c’est clair…”, qu’elle souffle, pour faire passer cette sensation sale sous sa peau. Un rire, pourtant, lui échappe. Elle lui en veut, bien sûr. Pourtant le comportement de cet homme, si malsain soit-il, une part d’elle arrive à le comprendre. D’un dernier haussement d’épaules, Jordane repose son mug et signe la fin des réflexions. “On s’en fout. Tu changeras pas l’histoire en spéculant. Ces gosses sont morts, et nous on est en vie. Point final.”
Cet air tranché, c’est tout ce qu’elle a, elle, pour faire taire ce qui voudrait bien refluer.
Alors elle enchaîne sur quelques propos plus léger, évoque le quotidien, sourit. Balaye, une nouvelle fois, devant sa porte, les souvenirs des occasions manquées trop sanglantes pour les regarder en face.

- Fini pour moi -
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Mar 9 Jan 2024 - 14:50
Il le savait qu’il ne servait à rien de continuer de penser à tout cela, que cela ne changerait rien de toute manière… mais malgré tout il n’arrivait pas à s’en empêcher. A se demander s’ils avaient peurs, s’ils avaient froid, s’ils étaient traités décemment ou comme de vrais prisonniers bagnards. Il allait s’en épuiser entre ça et lutter contre son envie d’aller sur le terrain. Et pourtant, il n’avait pas bougé et il essayait même de se concentrer sur ce que racontait Jordane, surtout lorsque ça parlait de Logan. Il essaya de faire une petite blague là-dessus d’ailleurs, mais il aurait eu raison de ne pas leur rendre leur baguette pendant quelques heures. Etait-ce un test de la Garde pour voir ce qu’ils allaient faire ? Ou est-ce qu’il leur faisait tout simplement beaucoup trop confiance ? Difficile à dire. En tout cas, lui n’aurait pas sû le définir avec certitude, mais il devait il y avoir d’autres éventualités auxquelles il n’avait même pas pensé. “ça c’est clair…” Qu’elle lui dit, avec un léger rire qui s’en suivit qui le surprit presque. Il poussa un léger soupir, rien ne servait à penser à Logan pour le moment, il n’était pas avec eux, ce pas lui qui prenait les décisions… “On s’en fout. Tu changeras pas l’histoire en spéculant. Ces gosses sont morts, et nous on est en vie. Point final.” C’était … vrai ce qu’elle disait. Dur mais réel. Et si elle savait que si elle disait cela c’était aussi pour clore la discussion. Comme lui, des souvenirs devaient affluer encore et encore. Et elle, à quoi est-ce qu’elle pouvait bien songer ? A Poudlard ? A ce qui se passait dans la Garde – ses enlèvements par exemple- ? A ce qui se passait dans sa vie privée ? Même s’il ne lui dirait pas, il ferait attention à elle, à si elle semblait plus dans ses pensées, dans son monde que d’habitude et il agirait en conséquence, même s’il ne savait pas ce que ça serait.

Pour l’instant, l’un et l’autre devaient vivre avec cette culpabilité, mais au moins ils étaient en vie et ce n’était même pas leur décision, alors cela passerait, d’une manière ou d’une autre… Mais par contre, est-ce que la colère que cela engendrait contre la Garde, ce sentiment d’injustice, risquait de rester beaucoup plus longtemps. Il continuerait d’obéir, de faire ce qu’on lui demandait, mais lorsqu’un Soldat commence à se poser trop de questions, ce n’est pas forcément bon signe. Lorsqu’il ne fait plus confiance à sa hiérarchie comment est-ce que les choses peuvent évoluer dans e bon sens ?
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