Daddy's little prisoner - feat Theodore Blagden

Il était presque vingt et une heure, le soleil avait disparu depuis un moment sans même qu'Hailey le réalise, bien à l'abri derrière les rideaux tirer de son petit appartement de Soho. Étendu contre le canapé beige, un coussin supportant sa tête bouclée tandis que ses yeux parcouraient un vieux bouquin qu'elle avait acheté dans une librairie de King's Road quelques jours plus tôt. Elle ne comprenait pas encore tous les termes et les graphiques qui remplissaient les pages, mais son attention à demi présente ne l'aidait en rien. Elle avait toujours préférée l'oral et le manuel à l'écrit et la lecture, un cerveau droit qu'on lui avait dit à l'époque. Aucun problème, elle n'avait jamais souhaitée devenir mathématicienne. Malheureusement, le rêve qu'elle convoitait à présent comportait lui aussi beaucoup de calculs et de logistique, peut-être trop pour son petit cerveau qui y avait travailler toute la journée.

Elle abaissa le bouquin contre sa poitrine, laissant glisser son regard sur la table ou était posé deux tasses de thé et une boite en carton blanche qui contenait les restes d'un morceau de gâteau au chocolat provenant de la boulangerie du coin. Un sourire alors que ses yeux dérivaient autour de la pièce avant de s'attarder sur ses jambes allonger contre les cuisses du jeune sorcier. Sa main simplement posé contre son tibia était agréable, tout autant que la vue de profil qu'il lui offrait alors qu'il était également plongé dans un vieux livre magique. Elle n'avait jamais remarqué auparavant la parfaite droiture de son nez, ni la pesanteur de sa mâchoire bien découper. Il dû sentir le poids de son regard puisqu'il se détourna la tête vers elle, plongeant ses abysses foncés dans l'éclat de son vert. Un frisson, de réaliser combien les yeux clairs étaient parfois surévalués.

Elle lui sourit simplement, remontant son livre sous son nez pour tenter de poursuivre l'activité, sans succès. La nuit était tombée et son corps se mettait lentement à fourmiller, comme un chien qui appréhende l'heure exacte ou on le sortira dans la cour. Une horloge interne que les femmes utilisaient souvent pour savoir quand il était temps de procréer... Cet instinct était bien assouvit chez la jeune blonde, mais il avait été remplacé par des mœurs d'animal bestiale comme un loup réagissant sous la lune.

Elle avait vu venir le coup, sacrifiant deux précieuses poches de sang et ce qui lui restait d'herbe coupe-faim pour s'assurer une soirée tranquille en bonne compagnie. Le thé chaud qu'elle avait avalé à son arriver n'était qu'une assurance de plus pour donner à son estomac cette chaleur si particulière qu'il aimait tant. La musique qui se répandait de la petite radio de bureau aidait également, le rythme était lent, détendu. Elle ne savait pas ce qui jouait, c'était simplement apaisant et ça contre-carrait le poids du silence qui était parfois déchiré par le bruit d'une voiture qui dévalait la rue. Même la chaleur de l'appartement n'avait pas été laissée au hasard, d'abord parce que l'hiver arrivait à grand pas et qu'elle ne voulait pas que Theodore ait froid, mais également parce que ça semblait faire grimper d'un petit celsius la température de son propre corps.

Elle ne retrouverait bien sûr jamais une chaleur comme celle qui se répandait en elle lorsqu'il la tenait dans ses bras, c'était pourtant suffisant pour partager un canapé avec lui sans craindre sa proximité. Tant de choses dont elle aurait aimé lui parler, connaître son avis, mais elle se refrénait pourtant, voulant préserver la plénitude du moment.

Elle aurait voulu lui parler de son père, de sa mère et de sa grand-mère. De la situation précaire dans laquelle elle se trouvait, les vérités, mais aussi les mensonges dont on l'avait nourri toute sa vie. Pourquoi n'y arrivait-elle pas? Peut-être tentait-elle de préserver un monde de l'autre, ne voulant pas mêler son ami à tout ce qui attrait à son père.

Curieux puisqu'une part d'elle était convaincu que Thomas aurait bien aimé le jeune Bladgen. Contrairement à Samuel, son ex petit ami, Theodore était réellement gentil et soucieux. Ce n'était pas un rôle qu'il jouait devant les autres, ni une partition qu'il utilisait pour se rapprocher des autres. Son intérêt pour les autres était sincère et il n'était jamais condescendant avec elle. Oui, si son père avait apprécié Samuel, il adorerait Theo. Et pourtant, pourtant elle voulait garder ces deux sphères de sa vie bien séparée, distante même. Pouvait-elle compter sur son père pour être juste avec lui? Elle en doutait. Il avait toute les raisons du monde de détester Alec, mais elle s'en fichait. Il était beaucoup plus solide que le roc et le dédain de Thomas lui glissait sur le dos comme un canard, quelque chose qu'elle ne souhaitait pas pour Theodore.

Elle ne voulait pas des jeux Harding entre eux, du poids des attentes, sans parler de l'interrogatoire auquel il aurait droit si son père découvrait leur relation.

Qu'était-elle, cette fameuse relation? Toujours aussi ambiguë qu'avant, même après de long mois de retrouvailles. Ses sens s'engourdissait toujours lorsqu'il était tout près, mais le temps avait aussi apporté une certaine aisance, sans parler du souvenir de ses lèvres contre les siennes qui avaient adoucit son impatience face à lui. Peu importe ce qui arrivait ensuite, elle pourrait se consoler dans le souvenir de l'émotion qu'ils avaient partagés.

Était-elle jalouse? Parfois. Jalouse de ces femmes qui pouvaient l'admirer sous les rayons chauds du soleil, de celles qui partageaient sa vie humaine et toutes ces choses qu'elle ne pouvait plus faire. Possessive? Uniquement lorsqu'il était tout près d'elle et qu'elle avait envie que le monde entier disparaisse, qu'il ne reste plus que lui et elle à l'infini.

Et pourtant. Pourtant, elle l'adorait puisqu'il ne dépensait pas son regard si doux sur n'importe qui. Que son cœur était si pure qu'il souffrait toujours et qu'il y avait une chance pour que cette peine ne s'atténue jamais. Parce que les doutes qu'elle avaient à l'égard d'Alec était totalement absent lorsqu'elle était avec Theo, convaincu que le regard qu'il avait pour elle lui était unique. Que sur sa belle peau ne résistait pas l'odeur d'une autre femme. Qu'elle n'avait pas peur d'être tout à lui, même s'il n'était pas tout à elle. Protéger. En sécurité. Voilà ce qu'elle voyait chaque fois qu'elle déposait son coeur entre ses mains.

À nouveau, elle rabaissa le livre, incapable de se concentrer plus longtemps sur les mots de la page. À nouveau elle le détailla avec ses yeux de vampires, incrustant jusqu'au grain de beauté qu'elle découvrait contre son cou.

Et à nouveau, il se détourna vers elle, forçant ses lèvres à s'étirer dans un sourire satisfait. Elle replia son bras sous sa tête, lui donnant un angle plus à l'aise pour se plonger dans les noisettes de ses yeux.

‘' C'est plus ennuyeux que j'imaginais d'avoir sa propre entreprise. Je devrais peut-être me contenter d'une librairie roulante! ‘' Pensa-t-elle en laissant un rire trahir son humour. Il y avait beaucoup de food-truck aux États-Unis, ça semblait beaucoup moins compliquer que d'avoir un établissement ancré dans le sol. Peut-être qu'elle pourrait parcourir la ville et apporter la librairie à ceux qui ne prenait plus la peine d'y venir. Était-ce même légale? Elle n'en savait rien, c'était plutôt une manière de ce désister du vrai travail, ou simplement une manière de pouvoir tout gérer seule. Qui voudrait travailler pour un vampire?

Sam 29 Avr 2023 - 16:40

A chaque fois qu’il se retrouvait avec Hailey, il se disait que c’était une foutue mauvaise idée. Qu’un jour, il allait bien finir par payer les conséquences, qu’on finirait par découvrir qui il allait voir et surtout ce qu’elle était. Il n’était pas bien certain de la réaction que pourrait avoir sa famille, et il pouvait s’attendre à bien des choses. Heureusement, il n’était pas non plus surveillé comme le lait sur le feu, on lui faisait confiance – enfin un minimum du moins- en même temps pourquoi est-ce que cela serait le contraire ? Il était un sage petit garçon obéissant fidèle à sa famille, endoctriné qui craignait ses parents ou les plus âgés. Pourquoi aurait-il dérivé ? Il n’était pas de nature belliqueuse, à se rebeller bien au contraire, il était plus le docile petit mouton. Alors, il se sentait mal par ses non-dits mais pour l’instant c’était la meilleure des choses à faire. En soi, Hailey était sorcière, de sang-pur qui plus est, la seule chose qui pouvait « clocher » c’était le fait qu’elle soit un Vampire. Il avait beau tourner encore et encore les mêmes choses dans sa tête depuis des mois, le résultat était le même, il craignait la réaction de ses parents sans pour autant être certains qu’ils verraient ça d’un si mauvais œil. Peut-être était-il un peu trop parano, trop craintif des sanctions qui pourraient tomber si cela ne plaisait pas à sa famille. Alors, il se taisait. Il continuait de faire sa vie la journée comme si de rien n’était et le soir quand il le pouvait, il allait rejoindre la belle blonde et il n’avait d’yeux que pour elle. La mort de Mya datait maintenant de plus de 10 mois et pourtant la culpabilité qu’il ressentait toujours à son égard, comme s’il la trompait était toujours-là et il dealait comme il le pouvait avec. Il ne comptait pas s’arrêter de voir Hailey, il devait vivre avec ses remords, avec ce deuil tout simplement. Il devait juste essayer de passer à autre chose, de vivre sa vie, d’en profiter. Et, il essayait. Il essayait de tout son cœur lorsqu’il était avec sa petite amie. On peut dire ça comme ça, maintenant, non ? Même si au final le statut restait quand même un peu flou.

Une fois encore, il était venu la rejoindre chez elle et pour l’instant ils étaient sagement plongés chacun dans leur bouquin. Theodore jetait de temps en temps de petits coups d’œil à Hailey et sa lecture, il n’avait pas l’impression qu’elle avançait très vite et qu’il était probablement l’élément perturbateur. Histoire de ne pas la déranger encore plus, il essayait de rester les yeux un maximum rivé sur son bouquin, Wesley un de ses frère, lui avait demandé de le lire pour qu’ils puissent en parler après, pour un de ses articles, mais il voulait également un autre avis. Forcément que c’était tombé sur lui, même s’ils avaient des caractères très différents, ils n’en restaient pas moins les deux petits derniers, deux sang-mêlés élevés de la même façon. Malgré tout, ils restaient quand même assez proche. Theodore soupira doucement, ce livre lui semblait quand même un peu ennuyeux, il essayait de bien enregistrer le maximum d’informations ayant un peu la flemme de prendre quelques notes, il espérait que ça mémoire ne lui jouerait pas des tours.

Se sentant un peu trop observé, il avait levé la tête vers la jeune femme, et lui avait dédié son plus beau sourire, l’observant avec un peu plus d’intensité lorsqu’elle essaya de se plonger de nouveau dans son livre. « Tu t’en sors de toutes ces informations ?» Il retroussa un peu le nez avant de rajouter « Je t’aurais bien proposé mon aide….mais j’suis pas certain de tout comprendre non plus.» M’enfin, à deux des fois on peut mieux gérer aussi. Une conversation banale alors qu’elle pouvait venir le croquer d’un instant à l’autre, il en avait toujours conscience, il ne l’oubliait pas, mais elle semblait plutôt bien se contrôler et n’avait pas envie de gâcher leurs moments ensembles pour de la simple parano. Il voulait faire comme si tout était normal, même si quelque part c’était dangereux. Elle ne l’avait jamais vraiment blessé jusque-là, et il avait confiance en elle. En sa détermination et surtout dans le fait qu’elle saurait le prévenir si elle ne tenait plus. Oui, il fallait que tout paraisse le plus « normal » possible pour ne pas la blesser. Même si elle semblait dealer assez bien avec cette nouvelle nature. Il bougea un peu afin de prendre un peu de thé. « Tu en veux d’autres ?» il changea un peu de position afin de poser sa tête contre l’épaule de la jeune femme. Il lui dédia un nouveau sourire tout en réfléchissant à ce qu’elle venait de raconter « J’aime bien ce contexte de librairie roulante… mais faudrait que ce soit une nocturne, ça pourrait plaire aux gens qui bossent tard ceci dit !» Et bien sûr elle aurait certainement moins de choix que dans un vrai grand magasin/librairie. Mais après tout, ça serait déjà certainement mieux pour commencer non ? Moins de frais, du moins à première vue. Il ne s’y connaissait cependant franchement pas assez. « Tu l’envisages sérieusement ou c’était plus une vanne ?» préféra quand même-t-il demander histoire de s’assurer de ce qu’elle souhaitait vraiment.

« Tu t'en sors de toutes ces informations ?» ‘' Plus ou moins ‘' Répondu honnêtement le vampire en tournant son livre à la verticale comme si c'était la page centrale d'un magazine. « Je t'aurais bien proposé mon aide….mais j'suis pas certain de tout comprendre non plus.»‘' J'aurais dû prendre un lexique ‘' Nota-t-elle en abandonnant la bataille contre le bouquin qu'elle referma d'un claquement.

Elle aurait des jours infinis pour déchiffrer tout ça, préférant se concentrer sur son compagnon qu'elle ne voyait jamais assez souvent. Il était pourtant une partie intégrante de sa vie maintenant et les rencarts étaient devenus beaucoup plus détendus et naturels, il soufflait pourtant toujours une petite brise qui leurs rappelait ce qu'elle était. Un sentiment qui semblait contre nature, elle le ressentait dans chaque fibre de son être.

Et pourtant elle ne pouvait résister, il y avait quelque chose dans ses manières et sa façon d'être qu'elle enviait et qui l'embrasait tout à la fois. Il se mit à bouger, Hailey laissa ses pieds glisser jusqu'au sol avant de se redresser pour lui permettre de se servir.

« Tu en veux d'autres ?» ‘'Volontier ‘' Elle délaissa son livre contre le coin de la table. ‘' Merci ‘' Sans doute qu'un peu de thé tiède aurait pu l'apaiser, mais même du sang chaud n'aurait pas éteint ce qu'il provoquait dans son estomac lorsqu'il se posait contre son épaule. Elle se contenta d'inspirer profondément en fermant les yeux, profitant de ce que le trafic de sang humain lui permettait de partager.

Un humain et un vampire. Une bête et son casse-croûte. Pas étonnant qu'elle ne soufflait pas un mot de sa relation à quiconque,qu'elle le gardait précieusement enfoui comme un diamant sous terre. Qui pouvait comprendre qu'on pouvait aimer si fort qu'on pouvait craindre le contact.

« J'aime bien ce contexte de librairie roulante… mais faudrait que ce soit une nocturne, ça pourrait plaire aux gens qui bossent tard ceci dit !» Hailey afficha un large sourire à son tour, détournant la tête légèrement pour se blottir la joue, contre ses mèches brunes. « Tu l'envisages sérieusement ou c'était plus une vanne ?»

‘' Mmmm, cinquante-cinquante ‘' Répondit-elle en pausant, ne pouvant retenir son rire plus longtemps. ‘' Nah, j'ai plus envie de prendre des raccourcis... Je crois que j'ai juste besoin d'une pause. ‘'

Quoi de mieux qu'une soirée avec Theodore pour se détendre et penser à tous les soucis de sa vie. Elle attrapa une de ses mains à la volée, la posant contre ses genoux avant de se mettre distraitement à caresser sa paume délicatement.'' Assez parlé boulot pour aujourd'hui''

Ce qui lui restait de concentration lui servirait à détailler les lignes et jointures de sa main contre laquelle ses doigts se baladaient. Un contact léger et presque amicale s'il n'avait pas été aussi timide et retenu. La musique camouflait un peu le rythme de son cœur qu'elle fit accélérer d'une caresse qui s'étira jusqu'à son poignet avant de glisser légèrement sous sa manche. Aucun humain ne pouvait comprendre l'appel de ses sens, un désir bestial et irrésistible pour son sang, mais aussi son corps et sa chaleur.

La petite blonde détourna pourtant la tête, gêner de ses prunelles qui reflétait une envie difficile à contenir. Décidément, le jeune Bladgen provoquait quelque chose qu'elle ne pouvait toujours pas contenir. Tout comme son corps fébrile qu'elle sentait se tendre à la simple idée d'être blotti contre lui.

Heureusement, le rythme lent et suave du morceau qui passait à la radio fut remplacé par quelque chose de plus dégourdit, lui donnant l'excuse parfaite pour quitter le canapé et toutes ces choses qui lui traversaient l'esprit tandis qu'il y était assis. Elle blondit sur ses pieds nerveusement, ses yeux discrètement revenu à un vert typique.

‘' Et si on reprenait là où on en était ‘' Souffla-t-elle en souriant avant de lui tendre la main, le saisissant pour le relever sans effort comme si elle faisait trois fois son poids. En quelques pas elle l'entraînait vers l'espace vacant du salon, sécurisant une main contre sa taille en gardant une distance raisonnable. Sa retenue jurait parfaitement avec ses joues gonflées d'un sourire et ses yeux pétillants, elle se mit à tanguer de gauche à droite sans style particulier, insouciante du rythme beaucoup plus rapide que ses balancements. On aurait presque dit qu'elle cherchait à garder le contact en évitant de se donner trop d'opportunitées.

‘' Maintenant que nous avions établi qu'on avait confiance l'un en l'autre, raconte-moi. Comment est la vie depuis que tu es de retour chez toi? ‘' Même si la blonde enviait son compagnon et sa situation familiale, elle avait dû mal à imaginer retourner chez elle après quelques petits mois d'indépendance. Voilà ce que les tragédies provoquait, ils écrivaient un bout d'histoire qui déviait de sa course pour emprunter un chemin improbable.

Dim 14 Mai 2023 - 19:25

C’était une situation à laquelle, il ne s’était pas non plus vraiment attendue, d’être là à lire chacun son « livre », si on pouvait nommer livre l’ouvrage qu’Hailey tenait dans ses mains. Comme il lui expliquait, il l’aurait bien aidé, mais malheureusement il n’avait pas assez de connaissance dans le domaine pour vraiment l’éclairer. Il pencha un peu la tête sur le côté avant de lui faire quand même un léger sourire lorsqu’elle parla de lexique « Je ne suis pas certain que cela t’aiderait vraiment pour tout. Ptet que tu comprendrais mieux des termes, mais c’est tout.» En tout cas, une chose était certaine, elle en avait de la volonté pour continuer dans ce projet pour tout étudier comme elle le faisait et c’était franchement un bon point pour elle, et quelque part pour lui, au moins, elle avait écouté ses « suggestions », ce qu’il craignait. Il se demandait seulement ce qu’elle ferait une fois qu’elle aurait fini d’éplucher tout cela, est-ce qu’elle abandonnerait son projet, comprenant que c’était beaucoup trop compliqué et risqué ou au contraire voudrait-elle quand même tenter sa chance. Après tout, on a jamais rien sans rien. Pour l’instant, Theo n’osait pas poser plus de questions que cela, préférant largement qu’elle se fasse sa propre opinion d’elle-même sans qu’il ne puisse l’influencer que ce soit d’une manière ou d’un autre. Il avait préféré bouger un peu pour lui proposer de nouvelles « friandises »… enfin de nouvelles boissons vu que niveau nourriture, elle était quand même beaucoup plus limitée que lui.

‘'Volontier ‘', qu’elle avait dit avant de le remercier tandis qu’il la servait de nouveau. Comment est-ce qu’elle tenait face à lui ? Il avait sa petite idée mais préférait quand même ne pas trop y penser. A quoi bon ? Il ne pouvait pas changer le passé, et elle était à présent une vampire jusqu’à sa mort, il n’y avait pas de solution. Le destin l’avait injustement frappé, et il ne pouvait que l’épauler, faire en sorte que tout soit le plus normal pour elle, même s’il prenait des risques. Même si au final c’était aussi compliqué pour elle. Mais ils essayaient vaguement quelque chose, un quelque chose qui n’avait pas vraiment de nom tant c’était peu fréquent. Et si ce genre de relation est rare, surtout avec un jeune vampire, c’est forcément une bonne raison crétin. sa conscience, sa raison ou peu importe comment on pouvait l’appeler essayait de le faire revenir sur Terre, mais il tenait quand même à la traiter le plus normalement possible. Elle le méritait tellement de ne pas être vue seulement comme la Bête Sanguinaire. Et il avait bientôt continué de parler, essayant de voir dans ses paroles de librairie roulante quelle part de vrai, il pouvait il y avoir là-dedans ; et cette fois, pour l’instant, il n’avait pas de réel contre-argument – bien qu’il puisse arriver rapidement-. ' Mmmm, cinquante-cinquante. Nah, j'ai plus envie de prendre des raccourcis... Je crois que j'ai juste besoin d'une pause. ‘' il fronça un peu les sourcils, non pas concernant la pause, mais les raccourcis, au final, il trouvait qu’il n’était pas beaucoup plus avancé sur la réponse attendue. Elle ne semblait pas vouloir en dire plus si bien qu’il se tut sur ce point-là préférant la laisser un peu respirer. Si elle voulait une pause, il allait lui accorder sans aucun souci et ils allaient peut-être pouvoir passer à autre chose d’un peu plus sympathique, il se doutait que la jeune femme lui avait réservé quelque chose mais quoi ? Lui faire découvrir un peu plus la culture Moldus, totalement autre chose, il savait qu’il pouvait s’attendre à peu près tout avec elle.

Chacun des caresses faisait battre son cœur un peu plus ardemment, lorsqu’il sentit ses doigts sur son poignet, doux mouvement, il eut même un léger frisson et dédia à la jeune femme un fin et doux sourire, même s’il ne comprenait pas bien pourquoi est-ce qu’elle glissait ses doigts juste sous sa manche. Mystère. Et il n’osa pas poser la question pour ne pas risquer de briser ce moment. Elle avait même détourné la tête, son regard de lui. Et dès que la musique lente de la radio s’évanouit pour laisser place à quelque chose de plus brutal, elle se leva d’un bond faisant sursauter légèrement le jeune homme qui se demandait ce qui lui prenait. ‘' Et si on reprenait là où on en était ‘' Là où ils en étaient ? Pas sûr de comprendre, mais il lui prit la main et dansa doucement avec elle, l’observant à vrai plus qu’autre chose vu qu’elle n’était pas spécialement en rythme ce qui avait tendance à l’amuser plus qu’autre chose. ‘' Maintenant que nous avions établi qu'on avait confiance l'un en l'autre, raconte-moi. Comment est la vie depuis que tu es de retour chez toi? ‘' Il fit mine de réfléchir un instant avant d’hausser un peu les épaules « Je n’en suis jamais parti, à part quand j’avais cours à Poudlard… et… ça se passe bien, comme dans une grande famille, c’est assez animé, on va dire. Puis je bosse pas mal…. Et heu ? voilà ? Je crois ?» a vrai dire, il ne voyait pas quoi dire d’autres. Il y a beaucoup de choses qu’il devait garder sous silence, absolument. Les tabous familiaux… et puis de toute manière ce n’était pas comme s’il pouvait la présenter à sa famille. Pas pour l’instant du moins, peut-être qu’un jour, l’occasion se présenterait… « Et toi ? tes journées, du coup, elles doivent quand même un peu plus passionnantes que les miennes qui se ressemblent. Boulot, rentrer chez papa-maman et tout ça.» il haussa un peu les épaules, l’air pensif mais ne rajouta rien de plus.

« C'est vrai… pardon. Ce que je voulais dire, c'est surtout que tu es… peut-être plus… hum, libre de tes faits et gestes lorsque tu vis tout seul, ce genre de choses. C'est généralement plus trépident, tu vois, vampire ou pas.»

Libre. C'était une belle illusion qu'elle avait jusqu'ici réussi à conserver devant son beau Theodore. Une vie sans soucie qu'elle partageait avec lui à se balader dans les rues de Londres et passer des soirées en tête à tête. La voiture, l'appartement et l'argent. Les transactions qui avaient un prix bien caché, à l'abri de son inquiétude et de sa tranquillité. Avec certain elle était un vampire, d'autre une fille ou une héritière. Avec Alec elle était une rebelle, mais aussi une fugitive. Il n'y avait qu'ici oû elle était simplement elle, juste Hail. Aucun souci, pas même un nuage de soupçons ou de réserve envers lui, peut-être simplement un peu de timidité d'être aussi exposé.

‘' Trépident ‘' Se questionna-t-elle en fonçant les sourcils sous la réflexion. Étrange de le voir rêver d'une liberté aussi accessible alors qu'il semblait passer beaucoup plus de temps à travailler qu'à s'amuser, ou dans ce cas dépenser. À leur âge c'était également coutume de quitter le nid, particulièrement pour les plus vieux. Parfait jeune homme qui aidait ses parents et prenait soin des plus jeunes ou prisonnier tout comme elle l'était avant de grimper dans cet avion et refuser catégoriquement d'habiter à nouveau sous le même toit que son père? Non, il était le fils parfait. Le jeune homme idéal. Il était... Theodore. Elle aurait voulu l'inciter à envisager plus d'autonomie, s'imaginant déjà à quoi sa garçonnière pourrait ressembler, se désistant au dernier moment en considérant que ce n'était pas de ses affaires.

«Au zoo ? Pourquoi le zoo ?» La voix de son partenaire la ramena dans cette pièce, se balançant toujours légèrement sur ses pieds comme un serpent hypnotisé. Elle sourit ‘' J'en avais assez de toujours dessiner la même belette dans mon carnet ‘' La diversité du zoo était impressionnante, elle aimait y trouver des couleurs et des textures qu'elle n'avait jamais vu auparavant sur les créatures magiques et la tranquillité des lieux. ‘' Au départ j'y suis allée pour trouver mon patronus, je suis presque sûre que c'est une hyène... Sinon, ça sera le chien le plus laid qu'on aura jamais vue! ‘'Elle avait d'abord rebuter la bestiole au dos courber et à la grâce de Quasimodo, mais le temps avait fait son œuvre et maintenant la meute faisait partie intégrante de sa vie.

« Si certaines sont fermées la nuit, tu peux aussi me dire quels livres tu veux, je viendrai te les apporter.» Le visage d'Hailey s'illumina à l'idée de tout les livres qu'elle n'avait pu accéder face à une sécurité importante ou simplement par respect pour les monuments historiques qu'elle ne voulait pas vandaliser. Combien de vampire s'arrêtait dans leurs méfaits par peur d'endommager le bois d'une fenêtre pré-victorienne? Sûrement pas beaucoup. Ses mains se resserraient légèrement contre lui sous le coup de l'excitation, se redressant momentanément sur la pointe de ses pieds en n'arrêtant jamais de danser. ‘' Tu ferais vraiment ça pour moi? ‘' Gloussa-t-elle en redescendant sur ses talons, se mordillant la lèvre en glissant les yeux contre les siennes. Elle se refréna pourtant, détournant la tête pour résister à la tentation. ‘' Merci ‘'

Les secrets avaient toujours fait partie de sa vie, mensonges et non-dits dont elle n'avait pas le droit de parler. Des choses auxquelles elle n'avait pas le droit de penser, la pression était toujours là alors qu'elle se préparait à partager un nouveau caillou de sa vie. C'était pourtant si facile lorsqu'elle regardait dans son regard brillant et se laissait envelopper par son étreinte rassurante. Il y avait beaucoup de choses qu'elle aurait voulu lui dévoiler, trop de péchés à énumérer, il n'y avait qu'une idée, une vérité qui engourdissait son esprit et qui lui brûlait les lèvres.

Elle inspira discrètement, ouvrant la bouche pour se jeter à l'eau quand l'écho des coups cogner sur une porte l'interrompu dans son élan. Elle posa une seconde, convaincu que ça devait être son ouïe sensible qui captait un bruit à proximité, secouant la tête pour se défaire de l'idée avant d'ouvrir à nouveau la bouche. ‘' Je ‘' À nouveau des coups, plus fort cette fois contre la porte qui barrait le bas de l'escalier. Elle détourna cette fois la tête, dévisageant l'entrée qui disparaissait dans le colimaçon du bas. Aucun doute, quelqu'un frappait bien contre le bois de la porte. Elle fronça les sourcils, ses mains se resserrant légèrement contre son compagnon avant que la cloche aiguë de la sonnette raisonne à travers l'appartement. Hailey se ressaisit brusquement, se détachant timidement de Theodore en souriant.

Qui pouvait bien venir troubler la paix de sa maison à cette heure? Personne ne lui venait à l'esprit, peut-être quelqu'un qui avait confondu avec la porte du voisin ou bien une livraison tardive qui avait fait un malencontreux détour à travers toute l'Angleterre. ‘' Ne bouge pas, j'en ai pour une minute ‘' Souffla-t-elle, visiblement convaincu qu'il n'y avait pas de souci à se faire. Elle fit quelques pas vers l'escalier, le dévalant aussi silencieusement qu'une souris malgré sa vitesse phénoménale. Hailey s'arrêta pourtant brusquement avant d'atteindre la dernière marche, frapper par l'idée d'un grand brun aux allures chaotiques se tenant derrière la porte.

La culpabilité lui voûta soudainement les épaules et son cœur tomba dans ses talons. Elle aurait voulu plus de temps pour s'expliquer à Theodore, ce n'est pas ainsi qu'elle souhaitait avoir cette conversation, bien consciente qu'elle n'aurait pas la force de retourner son bel ange déchu. Fort prix à payer pour celle qui posait la main sur la poignée et la tournait en priant le ciel pour que ce soit un employé Fedex.

C'était pourtant bien pire qui l'attendait lorsqu'elle ouvrit et posa les yeux droits dans le regard glacé de son géniteur, la happant comme un souffle froid qui pinçait chaque parcelle de sa peau. L'homme qu'elle avait autrefois aimé jusqu'à la mort la dévisageait de son visage neutre, l'examinant de haut en bas comme il le faisait avec une statue de musée. ‘' Papa?! Qu'est-ce q... Qu'est-ce que tu fais ici? ‘' Balbutia-t-elle devant lui qui fronçait à présent les sourcils. ‘' Un père n'a plus le droit de rendre visite à sa fille? ‘' Protesta-t-il d'un ton sec et terne qui allait parfaitement avec le blanc de ses cheveux. ‘' Si, je voulais simplement dire... Il est assez tard, non? ‘' Il ne répondit pas, détournant son attention au bout de la rue avant de revenir à sa fille qui bloquait toujours l'entrée de son petit corps maintenant aussi raide que de la paille. ‘' Tu vas me laisser entrer oui ou non? ‘' Il s'impatientait, forçant la petite blonde à s'écarter en ouvrant davantage la porte. ‘' Oui, pardon ‘' Acquiesça-t-elle enfin en baissant les yeux, faisant sourire son paternel qui se glissa dans l'appartement comme un serpent huileux. Chaque claquement de canne contre les marches l'angoissait infiniment, contrainte de le suivre plutôt que mener, consciente qu'il y avait un pauvre Theodore dans son salon qui n'imaginait pas ce qui l'attendait.

Sans parler de ses souliers qu'elle avait perdu l'habitude de ranger, du reste de nourriture qui sommeillait contre la table du salon et toutes ces choses qu'il allait pouvoir lui reprocher avec sa visite surprise. Dès que le vieil homme entra dans la grande pièce son regard se fixa sur le jeunot planter dans l'appartement de sa fille, il fit volte-face vers une Hailey à l'air dangereusement pâle, elle se faufila pourtant entre les deux hommes. ‘' Papa, voici Theodore. Theo, voici mon père, Thomas Harding ‘' Le bleu cristallin de ses yeux alterna entre sa progéniture et le jeune étranger, offrant finalement sa cane à Hailey qui le débarrassa comme une bonne fille avant de lui tendre la main.

Lun 22 Mai 2023 - 9:53

Il faisait vraiment de son mieux pour que tout se passe bien entre eux, pour qu’elle n’ait pas l’impression qu’elle soit une créature. Une relation normale. Il se trompait peut-être ; une erreur qu’il paierait un jour de ne pas la traiter pour ce qu’elle était : un vampire. Oui, il en avait conscience, la situation pouvait se retourner contre lui, mais pour l’instant, il avait vraiment cette impression qu’elle avait plus besoin d’être traitée comme une « humaine » plus que comme un vampire. Elle lui avait bien entendu posé une des questions qu’il redoutait le plus même si elle était des plus normales : celle sur sa famille. Et pourtant, cela faisait pour lui parti des sujets les plus compliqués à aborder pour pas mal de choses, déjà par ce que dire la vérité de ce qui se passait dans les murs était impossible. Il ne pouvait que dire que l’amour qu’il avait pour eux, voire parler de quelques disputes, bref de ce qui se passait dans toutes les familles. Gamin si bien endoctriné, qu’il ne se rendait pas compte que non, ce n’était pas normal tout ce qu’il avait pu vivre, que ce n’était pas de sa faute et que ce n’était pas un comportement à avoir. A vrai dire, avoir toujours été proche des familles de sang-purs qui avaient souvent le même discours, la même dureté, n’aidait pas vraiment à y voir plus clair et les tabous étaient bien présents dans chaque famille. La façon ‘’d’éduquer’’ restait généralement privée, le principal était le résultat escompté. Il n’avait donc pas grand-chose à dire, il préférait pour l’instant rester sur quelque chose de basique pour ne pas avoir trop de questions posées, d’autant plus que ce n’était pas comme s’il pouvait la présenter à ses parents comme il l’avait fait avec Mia à l’époque. Le vampire qu’Hailey était ne plairait probablement pas à ses parents d’un premier abord alors.. il allait devoir aviser. Il ne savait pas encore trop comment sur le long terme.

Nouveau frisson, assez léger tandis qu’il lui dit un nouveau sourire lorsqu’elle déplaça sa main de sa taille à son épaule. « C’est vrai… pardon.» Légère grimace confuse, il avait même retroussé doucement son nez. « Ce que je voulais dire, c’est surtout que tu es… peut-être plus… hum, libre de tes faits et gestes lorsque tu vis tout seul, ce genre de choses. C’est généralement plus trépident, tu vois, vampire ou pas.»

Le mot tuer n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd et peut-être qu’elle le disait avec un peu de trop facilité à son goût mais… mais qu’est-ce qu’il y pouvait ? Pas grand-chose au final. Tout comme lui faire remarquer une telle chose était déplacé. Non, il essayerait de l’aider, il ne savait pas encore trop comment, mais il ferait son possible pour qu’elle puisse se nourrir décemment sans faire de victime. Après tout ça devait être possible, il suffisait qu’elle ait un bon professeur ou qu’ils trouvent les bons ouvrages, même s’il doutait en trouver un qui s’intitule « le guide d’usage du bon vampire ». heureusement qu’Hailey avait bientôt repris la parole pour le tirer de ses songes et il se concentra de nouveau sur les dires de son amie /petite amie ( ?). Toujours cette question.

«Au zoo ? » Il pencha la tête sur le côté « Pourquoi le zoo ?» Le théâtre lui paraissait plus logique, quelque part plus intéressant et plus instructif donc quelque part de plus logique. Et c’est bien pour cela qu’il s’était arrêté sur les animaux. Pour la bibliothèque ça semblait encore plus logique. « Si certaines sont fermées la nuit, tu peux aussi me dire quels livres tu veux, je viendrai te les apporter.» se proposa-t-il dans un léger sourire, surtout pour ne pas qu’elle se mette trop en danger si quelqu’un un jour l’apercevait. Il avait laissé quelques instants de silence avant de reprendre « C’est déjà pas mal comme activité, surtout si tu potasses et réfléchis à ton projet !» Même si on ne le dirait pas, il essayait-là de la rassurer.

Il lui aurait bien répondu sur la question de la retenue… ou plutôt sur cette affirmation, mais la nouvelle position qu’elle avait prise, très proche de son cou, beaucoup plus intime aussi, lui avait fait perdre d’un coup le fil. Et il pouvait sentir son cœur battre beaucoup plus facilement la chamade dans sa poitrine. Par peur ? Par désir ? Lui-même n’était pas bien certain de la savoir, et il avait entouré, bientôt la jeune femme de ses bras pour lui montrer que c’était OK pour lui. Risqué, il ne le savait que trop bien, et pourtant cela avait aussi quelque chose de réconfortant. Il se sentait bien, là, l’un contre l’autre tout simplement. « Oui, bien sûr. Qu’est-ce qu’il y a ?»[b] il aurait dû hésiter, quelque part, il le savait, surtout qu’elle allait peut-être lui révéler une bourde, quelque chose que laquelle Darshan enquêtait… par exemple. Quelque chose qui pouvait le mettre dans le mal. Oh oui, il n’aurait pas dû se sentir si sûr de lui et pourtant, il avait répondu au tac au tac, l’enserrant même légèrement plus, comme pour lui montrer qu’il était bel et là pour elle.

« C'est vrai… pardon. Ce que je voulais dire, c'est surtout que tu es… peut-être plus… hum, libre de tes faits et gestes lorsque tu vis tout seul, ce genre de choses. C'est généralement plus trépident, tu vois, vampire ou pas.»

Libre. C'était une belle illusion qu'elle avait jusqu'ici réussi à conserver devant son beau Theodore. Une vie sans soucie qu'elle partageait avec lui à se balader dans les rues de Londres et passer des soirées en tête à tête. La voiture, l'appartement et l'argent. Les transactions qui avaient un prix bien caché, à l'abri de son inquiétude et de sa tranquillité. Avec certain elle était un vampire, d'autre une fille ou une héritière. Avec Alec elle était une rebelle, mais aussi une fugitive. Il n'y avait qu'ici oû elle était simplement elle, juste Hail. Aucun souci, pas même un nuage de soupçons ou de réserve envers lui, peut-être simplement un peu de timidité d'être aussi exposé.

‘' Trépident ‘' Se questionna-t-elle en fonçant les sourcils sous la réflexion. Étrange de le voir rêver d'une liberté aussi accessible alors qu'il semblait passer beaucoup plus de temps à travailler qu'à s'amuser, ou dans ce cas dépenser. À leur âge c'était également coutume de quitter le nid, particulièrement pour les plus vieux. Parfait jeune homme qui aidait ses parents et prenait soin des plus jeunes ou prisonnier tout comme elle l'était avant de grimper dans cet avion et refuser catégoriquement d'habiter à nouveau sous le même toit que son père? Non, il était le fils parfait. Le jeune homme idéal. Il était... Theodore. Elle aurait voulu l'inciter à envisager plus d'autonomie, s'imaginant déjà à quoi sa garçonnière pourrait ressembler, se désistant au dernier moment en considérant que ce n'était pas de ses affaires.

«Au zoo ? Pourquoi le zoo ?» La voix de son partenaire la ramena dans cette pièce, se balançant toujours légèrement sur ses pieds comme un serpent hypnotisé. Elle sourit ‘' J'en avais assez de toujours dessiner la même belette dans mon carnet ‘' La diversité du zoo était impressionnante, elle aimait y trouver des couleurs et des textures qu'elle n'avait jamais vu auparavant sur les créatures magiques et la tranquillité des lieux. ‘' Au départ j'y suis allée pour trouver mon patronus, je suis presque sûre que c'est une hyène... Sinon, ça sera le chien le plus laid qu'on aura jamais vue! ‘'Elle avait d'abord rebuter la bestiole au dos courber et à la grâce de Quasimodo, mais le temps avait fait son œuvre et maintenant la meute faisait partie intégrante de sa vie.

« Si certaines sont fermées la nuit, tu peux aussi me dire quels livres tu veux, je viendrai te les apporter.» Le visage d'Hailey s'illumina à l'idée de tout les livres qu'elle n'avait pu accéder face à une sécurité importante ou simplement par respect pour les monuments historiques qu'elle ne voulait pas vandaliser. Combien de vampire s'arrêtait dans leurs méfaits par peur d'endommager le bois d'une fenêtre pré-victorienne? Sûrement pas beaucoup. Ses mains se resserraient légèrement contre lui sous le coup de l'excitation, se redressant momentanément sur la pointe de ses pieds en n'arrêtant jamais de danser. ‘' Tu ferais vraiment ça pour moi? ‘' Gloussa-t-elle en redescendant sur ses talons, se mordillant la lèvre en glissant les yeux contre les siennes. Elle se refréna pourtant, détournant la tête pour résister à la tentation. ‘' Merci ‘'

Les secrets avaient toujours fait partie de sa vie, mensonges et non-dits dont elle n'avait pas le droit de parler. Des choses auxquelles elle n'avait pas le droit de penser, la pression était toujours là alors qu'elle se préparait à partager un nouveau caillou de sa vie. C'était pourtant si facile lorsqu'elle regardait dans son regard brillant et se laissait envelopper par son étreinte rassurante. Il y avait beaucoup de choses qu'elle aurait voulu lui dévoiler, trop de péchés à énumérer, il n'y avait qu'une idée, une vérité qui engourdissait son esprit et qui lui brûlait les lèvres.

Elle inspira discrètement, ouvrant la bouche pour se jeter à l'eau quand l'écho des coups cogner sur une porte l'interrompu dans son élan. Elle posa une seconde, convaincu que ça devait être son ouïe sensible qui captait un bruit à proximité, secouant la tête pour se défaire de l'idée avant d'ouvrir à nouveau la bouche. ‘' Je ‘' À nouveau des coups, plus fort cette fois contre la porte qui barrait le bas de l'escalier. Elle détourna cette fois la tête, dévisageant l'entrée qui disparaissait dans le colimaçon du bas. Aucun doute, quelqu'un frappait bien contre le bois de la porte. Elle fronça les sourcils, ses mains se resserrant légèrement contre son compagnon avant que la cloche aiguë de la sonnette raisonne à travers l'appartement. Hailey se ressaisit brusquement, se détachant timidement de Theodore en souriant.

Qui pouvait bien venir troubler la paix de sa maison à cette heure? Personne ne lui venait à l'esprit, peut-être quelqu'un qui avait confondu avec la porte du voisin ou bien une livraison tardive qui avait fait un malencontreux détour à travers toute l'Angleterre. ‘' Ne bouge pas, j'en ai pour une minute ‘' Souffla-t-elle, visiblement convaincu qu'il n'y avait pas de souci à se faire. Elle fit quelques pas vers l'escalier, le dévalant aussi silencieusement qu'une souris malgré sa vitesse phénoménale. Hailey s'arrêta pourtant brusquement avant d'atteindre la dernière marche, frapper par l'idée d'un grand brun aux allures chaotiques se tenant derrière la porte.

La culpabilité lui voûta soudainement les épaules et son cœur tomba dans ses talons. Elle aurait voulu plus de temps pour s'expliquer à Theodore, ce n'est pas ainsi qu'elle souhaitait avoir cette conversation, bien consciente qu'elle n'aurait pas la force de retourner son bel ange déchu. Fort prix à payer pour celle qui posait la main sur la poignée et la tournait en priant le ciel pour que ce soit un employé Fedex.

C'était pourtant bien pire qui l'attendait lorsqu'elle ouvrit et posa les yeux droits dans le regard glacé de son géniteur, la happant comme un souffle froid qui pinçait chaque parcelle de sa peau. L'homme qu'elle avait autrefois aimé jusqu'à la mort la dévisageait de son visage neutre, l'examinant de haut en bas comme il le faisait avec une statue de musée. ‘' Papa?! Qu'est-ce q... Qu'est-ce que tu fais ici? ‘' Balbutia-t-elle devant lui qui fronçait à présent les sourcils. ‘' Un père n'a plus le droit de rendre visite à sa fille? ‘' Protesta-t-il d'un ton sec et terne qui allait parfaitement avec le blanc de ses cheveux. ‘' Si, je voulais simplement dire... Il est assez tard, non? ‘' Il ne répondit pas, détournant son attention au bout de la rue avant de revenir à sa fille qui bloquait toujours l'entrée de son petit corps maintenant aussi raide que de la paille. ‘' Tu vas me laisser entrer oui ou non? ‘' Il s'impatientait, forçant la petite blonde à s'écarter en ouvrant davantage la porte. ‘' Oui, pardon ‘' Acquiesça-t-elle enfin en baissant les yeux, faisant sourire son paternel qui se glissa dans l'appartement comme un serpent huileux. Chaque claquement de canne contre les marches l'angoissait infiniment, contrainte de le suivre plutôt que mener, consciente qu'il y avait un pauvre Theodore dans son salon qui n'imaginait pas ce qui l'attendait.

Sans parler de ses souliers qu'elle avait perdu l'habitude de ranger, du reste de nourriture qui sommeillait contre la table du salon et toutes ces choses qu'il allait pouvoir lui reprocher avec sa visite surprise. Dès que le vieil homme entra dans la grande pièce son regard se fixa sur le jeunot planter dans l'appartement de sa fille, il fit volte-face vers une Hailey à l'air dangereusement pâle, elle se faufila pourtant entre les deux hommes. ‘' Papa, voici Theodore. Theo, voici mon père, Thomas Harding ‘' Le bleu cristallin de ses yeux alterna entre sa progéniture et le jeune étranger, offrant finalement sa cane à Hailey qui le débarrassa comme une bonne fille avant de lui tendre la main.

Dim 4 Juin 2023 - 9:49

Il se sentait toujours d’une maladresse sans nom, il y a certaines choses qu’il ne savait pas bien comment formuler, mais oui, à ses yeux, elle avait quand même une liberté assez relative pour ne pas dire énorme par rapport à lui. Mais, il ne connaissait pas non plus, il le savait tous les détails, tout ce qu’il voyait c’est qu’elle avait son appartement seule, beaucoup moins de compte à rendre aux uns et aux autres, du moins de prime abord. ‘' Trépident ‘' Il retroussa un peu son nez avant d’hausser les épaules, OK, il voulait bien l’avouer ce mot était quand même un peu trop fort mais c’était certainement celui qui lui était venu le premier à l’esprit et qui correspondait en plus pas trop mal à Hailey. Mais en même temps, on ne pouvait pas dire que sa propre vie était trépidante, il devait toujours se contenir, bien se faire voir auprès de sa famille et c’était un boulot à plein temps de respecter toutes les règles, malgré tout, il les aimait tous, il ne voyait pas bien le problème de toutes ses règles. Il ne voyait pas l’endoctrinement subi… De toute manière, ici, ce n’était pas vraiment le moment de penser à ce genre de choses, sinon la culpabilité de leur cacher quelque chose risquait encore une fois de primer sur le reste. Il se racla alors la gorge « Ouais, enfin, j’y suis allé peut-être un peu fort, mais tu as quand même l’idée.» dit-il comme pour clore le sujet.

Heureusement, le sujet avait assez vite changé, et il essayait à présent de comprendre cette histoire de Zoo où il n’était pas certain de bien tout comprendre ‘' J'en avais assez de toujours dessiner la même belette dans mon carnet ‘' Effectivement, cela lui semblait une raison tout à fait valable et compréhensible, au moins au zoo, il y avait une grande quantité d’animaux… et c’est presque tout naturellement, qu’il avait vite ajouté « Pourquoi tu n’as pas essayé, les chats, les chiens, voire les pigeons ou autres oiseaux, on en voit beaucoup en ville ? Mais c’est vrai que c’est plus cool le zoo.» Enfin, il croyait du moins… Disons que ça changeait surtout. ‘’' Au départ j'y suis allée pour trouver mon patronus, je suis presque sûre que c'est une hyène... Sinon, ça sera le chien le plus laid qu'on aura jamais vue! ‘’ Il fronça un peu les sourcils et acquiesça doucement en sortant sa baguette. « Tu me le montres ?» dit-il en bougeant sa baguette et sortant le sien – de patronus, pour ne pas qu’il y ait de confusion possible dans l’esprit de certains-. Souvenir heureux et son quokka de patronus qui apparaissait avec sa bouille adorable. « Comme ça, j’te donnerai mon avis de non expert… qui ne servira à rien. Le mien c’est un quokka, j’ai mis du temps à trouver à quoi ça correspondait.» avait-il ajouté en examinant les reflets bleués du sort. Et son patronus, il l’adorait.

Ils avaient bientôt de nouveau changé de sujets pour parler livres et il lui proposa d’aller lui chercher en journée certains ouvrages si cela pouvait l’aider. Il ne s’était pas attendu à ce que cette simple proposition semble la rendre si heureuse, pourtant, il n’avait rien dit de si particulier à ses yeux. A son étreinte, il lui dédia un nouveau doux sourire tour en continuant de danser. ‘' Tu ferais vraiment ça pour moi? Merci ‘'. Il opina du chef « Bah ouais, pas dit que je pourrai le faire super régulièrement suivant les horaires des bibliothèques et les miens, mais ça doit pouvoir se faire sans trop de souci, non ? Ca ne me coute rien d’au moins essayer.» A vrai dire, dans le monde Moldu, il ne savait pas trop comment est-ce que cela fonctionnait alors effectivement, peut-être qu’il y avait quelque chose à quoi il n’avait pas pensé. Et alors qu’il était sur le point d’apprendre un secret, quelqu’un frappa à la porte. Il fronça les sourcils et se tourna vers la source du bruit avant d’observer un peu la jolie blonde.

« Pas de souci, je ne bouge pas de là.» dit-il à sa réplique, de toute manière ou est-ce qu’il aurait pu aller ? Pendant un instant, il craignit que ce soit quelqu’un de sa famille, voire Amelia, mais non, ils auraient certainement fait un autre genre d’irruption. .. ou pas. Pendant quelques instants son sang sa glaça et il se déplaça, par instinct vers la porte de quelques pas histoire voir s’il reconnaissait la voix ne serait-ce que pour intervenir si jamais c’était l’un des Siens. Il déglutit avec difficulté en comprenant qui était l’inconnu et se demanda s’il ne devait pas partir ou se cacher pour ne pas mettre Hailey dans l’embarras, fronçant un peu les sourcils en entendant l’échange – enfin quelques bribes de mots ci et là serait plus exact-, il se dit que ça allait…. Vraiment être la merde. Chaque claquement de canne contre les marches l’angoissait et sonnait comme un « tic-tac », comme une fin. Et puis ce claquement lui rappelait d’autres choses, des peurs beaucoup plus profondes qu’il essaya d’enfuir au fond de lui pour ne pas faire honte à son amie (petite amie ? – merde- comment est-ce qu’elle allait le présenter, avec quel statut ?-). Il s’était donc vite remis à l’endroit où était de façon à ce qu’on ne le soupçonne pas d’espionner quoi que ce soit. Et bientôt l’homme était arrivé dans la pièce, il tenta un léger sourire poli tandis qu’Hailey s’était faufilée entre eux, pour il ne savait qu’elle raison, comme si elle craignait quelque chose. ‘' Papa, voici Theodore. Theo, voici mon père, Thomas Harding ‘’ Il avait déjà rencontré pas mal de personnes impressionnantes dans les fêtes de sang-purs… alors, il se rassurait en se disant que c’était un peu pareil. Il avait l’habitude, non ? sauf qu’ici, il s’agissait d’Hailey. « Enchanté de vous rencontrer Monsieur.» dit-il de sa voix la plus claire en lui tendant à son tour la main pour la serrer. Il devait dire autre chose mais quoi ? Il jeta un coup d’œil à son amie, lui faisant un léger sourire en coin comme pour le rassurer alors qu’il n’en menait pas large. « Vous allez bien ?» Normalement c’est ce qu’on dit, non ? Il se tourna un peu vers son amie « Tu préfères que j’y aille ?» Histoire de savoir comment se placer, ils avaient peut-être des choses importantes à se dire le père et la fille. Il aurait voulu lui dire à l’homme à quel point est-ce qu’il avait une fille géniale, bien éduquée, adorable, ce genre de choses qui font généralement plaisir à entendre, mais quelque part, il trouvait aussi ça un peu limite.

« Ouais, enfin, j'y suis allé peut-être un peu fort, mais tu as quand même l'idée.»

Y était-il allé un peu fort? Pas vraiment, elle aussi aurait trouver l'idée de devenir vampire trépidante autrefois, lorsque les contes n'étaient que des histoires ou les vampires vivaient en harmonie avec leur bête et ne ressentait aucune émotion humaine. Était-elle brisée? Ou y avait-il deux sortent de vampires? Ceux qui se baigne dans le mal et ceux qui le combatte intérieurement? Elle espérait vraiment ne pas être la seule, qu'il existait d'autres comme elle, une nouvelle espèce. L'évolution. Ceux qui seraient moins bête et plus humaine. Ou alors tout ça n'était qu'un beau rêve.

‘' Pas du tout, tu as sans doute raison. Je crois que ma vie deviendra plus trépidante quand je pourrais profiter un peu plus de mes dons comme je l'entends‘' Ajouta-elle simplement comme pour le rassurer que sa vie n'était pas aussi difficile qu'elle le laissait paraître.

La conversation détourna ensuite vers le zoo et ces animaux, la rendant un peu plus à l'aise et qui éclairait son visage de rayon joyeux. C'est vrai, elle aurait pu se contenter des animaux de la ville, mais elle en avait assez de la vue de sa fenêtre. Elle avait passée la majorité de sa vie à dessiner des gratte-ciels et des pigeons du haut de sa tour, elle n'avait plus envie de peindre des plumes ou du béton. ‘' J'ai eu ma dose d'oiseaux durant l'adolescence, j'avais envie d'un peu de challenge! ‘' Coassa-t-elle en haussant les épaules, avouant ensuite ce qu'elle croyait avoir appris sur son patronus. Theodore sortit ensuite sa baguette et d'un geste parfait, il fit apparaître la plus mignonne des créatures au centre de la pièce, Hailey se détachant du sorcier sous l'excitation, détaillant les joues dodues et les grands yeux doux de la bestiole qu'elle ne reconnaissait pas du tout. Un quokka, elle le trouvait tout à fait parfait pour Theodore.

Hailey ne se souvenait pas de la première fois qu'elle avait émit la théorie qu'il y avait un rapport fort entre la personnalité d'un sorcier et son patronus. Que ce n'était pas pour rien que certain avait des carnivores et d'autres des herbivores. Comme une autre façon que la personnalité avait de se manifester, une idée qui la hantait depuis qu'elle travaillait à la matérialisation de son propre reflet. La blonde dû aller fouiller dans le tiroir du petit meuble d'entrée pour empoigner sa baguette, comme la mauvaise sorcière qu'elle était, elle ne la portait toujours pas sur elle en tout temps. Elle agita un coup sa baguette, essayant de s'accrocher à un souvenir joyeux pour l'aider à la matérialisation, mais la lueur afaiblit qui illuminait le bout de sa baguette s'éteignit aussi rapidement qu'il s'était éclairé, ne provoquant aucune magie visible au désespoir d'Hailey qui avait pourtant bien pratiqué.

Elle se vira vers Theodore, abaissant les yeux une seconde d'une moue timide avant que ses joues s'éclairent d'une idée qui la fit sourire. Elle retrouva la proximité de Theodore, glissant sa main dans la sienne avant de fermer les yeux. Elle pouvait presque sentir les lèvres de son compagnon se presser contre sa bouche refroidit par l'air du parc. Sans mal elle fit apparaitre une bête qui semblait plus grosse qu'un chien, son postérieur se traînant beaucoup plus bas que ses épaules arrondit. Sa queue était courte, pas aussi flexible qu'on attends d'un mammifère malgré son museau et ses oreilles triangulaires. Sa gueule avait une taille impressionnante pour la petite tête voutée qui la supportait. Elle était presque là, et pourtant si brouiller qu'on ne pouvait que spéculer sur sa forme exacte.

Elle était pourtant assez satisfaite d'elle-même, après tout elle ignorait encore comment le manifester quelques mois plus tôt. Ce n'était pas non plus ce qu'elle pratiquait le plus souvent, elle ne savait pas trop à quoi les patronus servaient, ayant beaucoup de mal à croire les histoires qu'elle avait lus dans les manuels sorciers. Parlant de manuels, les mots de son compagnon l'angoissèrent rapidement, à nouveau cette impression d'être lourde sur les épaules des autres, regrettant déjà d'avoir mis une nouvelle tâche à son plateau. Elle fronça légèrement le nez, lui souriant toujours largement. ‘' Ne t'en fais pas, il n'y a qu'un ou deux tome dont j'ai vraiment besoin. Sans parler que j'en ai une bonne dizaine à lire avant ça, je ne suis pas pressée ‘' Oui, elle voulait VRAIMENT mettre la main sur ces éditions, mais le confort et la liberté de Theodore prisait sur tout le reste. Sans compter qu'elle ne doutait pas qu'il ferait de son mieux dès qu'il aurait le temps de le faire.

C'est ainsi que la soirée déboula et qu'en un instant, elle était passé de magie et tension amoureuse à la froideur et l'angoisse paternel. Chaque marche avait semblé s'étirer sous ses pieds, elle suivait son père complètement perdue sur ce qu'elle lui dirait, comment elle expliquerait la présence d'un jeune homme chez elle à une heure aussi tardive. Elle aurait voulu prévenir Theodore, lui dire de ne pas s'en faire.... Prétendre être un copain du boulot pourquoi pas? Non, tu ne travailles pas grosse dinde. Enfin, pas fréquemment et ton père te tuerait s'il savait que tu fais des livraisons louches à travers Londres jusqu'aux petites heures du matin. Copain d'école? Non, l'université la sûrement prévenue que tu as désertée les derniers examens de tes cours à distance.

Elle les présenta simplement, regrettant de ne pas avoir eu le temps de prendre un peu de pavot avant l'arriver de son père. Qu'importe, elle devait maintenant faire face au tsunami qu'était son père, dévisageant son père d'un regard frigide qui n'avait rien d'affectueux entre eux.

‘' Theodore ‘' Répéta son père sur un ton morne, détaillant le jeune homme suspect qui lui lançait un monsieur à l'image d'un bon garçon bien élevé. C'était déjà beaucoup plus que ce petit con qui avait entré par effraction dans leur manoir. « Vous allez bien ?» L'homme ne répondait pas, donnant l'impression à Hailey qu'elle allait mourir de honte. Pourquoi son père ne pouvait-il jamais être agréable? Pourquoi était-il voué à agir comme un parfait népotiste qui se pensait mieux que tout le monde. La panique du vampire ne fit que s'amplifier, elle se vira brusquement la tête vers Theodore qui excusait sa présence, démontrant sur ses petits traits toute la trahison qu'il commettrait en l'abandonnant seule avec son père. Celui-ci avait heureusement ignoré la moue de sa fille, ses yeux de givre détaillant la table ou était posé leurs tasses de thé, entourer de vieux bouquins qui rassura le vieil homme.

‘' Ne soyez pas ridicule, mon garçon ‘' Son regard vide et fier se reposant sur le jeune homme qui lui rappelait vaguement quelque chose. ‘' Je ne compte pas m'éterniser, vous pourrez ensuite continuer à... ‘' Il chercha un mot approprié, se faisant couper par une Hailey qui transpirait l'angoisse. ‘' Étudier! Nous... Theodore est un ancien camarade de Poudlard. Il m'aidait un peu avec... ‘'

‘' La magie?! ‘' S'exclama sèchement son père, le vampire eut un léger tremblement en reculant d'un pas, se posant près de son copain avant de répondre ‘' Non! L... Les affaires. J'ai réalisée que j'avais perdu beaucoup trop de temps à étudier l'histoire et l'art... J'ai envie d'être plus... Proactive! J'avais envie d'ouvrir ma propre librairie... ‘' Elle baissa les yeux, détaillant les imperfections du plancher plutôt que le visage figé de son père. ‘' Une librairie? ‘' Souffla son paternel avec tout le doute de l'univers. ‘' C'est une idée stupide, je sais. ‘' Se déconfit-elle finalement en abaissant les épaules comme elle le faisait autrefois.

Thomas n'aimait pas l'idée qu'elle ‘'étudie'' avec un jeune sorcier qui avait des airs de Beatles. Il n'aimait pas que sa fille ait de grands rêves et encore moins qu'elle envisage quelque chose qui la rendrait indépendante du porte-feuille de papa. Il ne pouvait pourtant ignorer la mine grise de sa fille et la réaction pleine d'affection muette que le jeune homme offrit à son joyau. ‘' Pas du tout, ma chérie. Je suis content que tu ait des projets... Et quelqu'un pour t'aider à les réaliser ‘'

Son ton sonnait faux et son regard était traître, comme s'il pensait déjà à toutes les magouilles qu'il pourrait trafiquer derrière l'enseigne propre d'une librairie. Mais tout ça ne comptait pas, Hailey était si affamer par l'approbation de son père qu'elle goba le mensonge sans rechigner, relevant la tête avec un sourire presque forcé. Thomas fit alors vote-face, s'entrainant vers la cuisine comme s'il était inspecteur de bâtiment, il testa même interrupteur de la pièce alors que la petite blonde lançait un petit regard complice à Theodore.

‘' J'imagine que tu as besoin d'argent... ‘' Poursuivit-il soudainement, détournant l'attention du vampire vers celui qui se croyait plus grand qu'elle. Elle eut soudainement une incroyable envie de l'effrayer, d'exposer sa bête et de faire trembler cet homme qui tentait encore de la contrôler. Les sourcils légèrement foncés, elle darda Thomas qui semblait choquer devant son attitude, regrettant déjà de ne pas avoir été plus doux.

‘' Pour tout dire, j'avais envie de me débrouiller par moi-même pour une fois. Je crois aussi que je... ‘' L'hésitation la prenait à la gorge, elle savait pourquoi il était ici, pourquoi il se fichait de ses espoirs et de ses projets. Sans savoir pourquoi, Hailey glissa sa main contre celle du joli brun, entremêlant ses doigts aux siens pour lui donner la force de s'exprimer. ‘' Je n'rentrerais pas à la maison pour Noël cette année ‘'

Thomas comprenait, il savait qu'elle ne parlait pas que de Noël. Il avait tenté mainte fois déjà de la convaincre de rentrer aux États-Unis, sans succès. Elle dévoilait également sa position envers Theodore, quelque chose qu'elle n'avait jamais osé auparavant.

Sam 10 Juin 2023 - 14:59

On se calme Theo, on se calme. En tout cas, il devait arrêter de s’emballer pour tout et pour rien. Il essaya donc de lui faire comprendre, que c’était plus au final l’idée et que trépident n’était pas forcément le mot le plus approprié. Et la réponse fournie par son amie lui fit froncer un peu les sourcils, pas bien certain d’apprécier ou non ce qu’elle lui disait là, à vrai dire qu’il n’était pas certain de comprendre tout à fait de quoi est-ce qu’elle causait exactement vu que la vitesse, et l’ouïe, elle semblait déjà pas trop mal le maitriser. Silence, pendant quelques instants, il aurait voulu trouver une tournure de phrase pas trop con mais il préféra au final juste opiner un peu. Des fois il fallait juste mieux se taire et ici c’était totalement le cas.

Ils avaient donc pu passer sur un autre sujet un peu plus joyeux pour Hailey, le zoo et donc ce qu’elle pouvait dessiner là-bas. Il lui rappela néanmoins qu’il n’y avait pas besoin d’aller là-bas pour dessiner des animaux, qu’il y en avait quand même tout en tas en ville, de différentes espèces ou races – ne serait-ce qu’entre les chats/chiens/oiseaux-., même s’il faut bien l’avouer il comprenait bien l’attrait qu’elle avait pour ledit zoo, les bêtes étaient quand même plus variées et il y en avait de toutes sortes qui ne risquaient pas de s’échapper vu qu’elles étaient en cage. Sa réponse le fit sourire très légèrement « Ouais, je comprends, c’est toujours bien le challenge !» Bon ce n’était pas franchement quelque fait pour lui, il préférait rester dans sa petite normalité sans trop s’emmerder… mais il fallait de toute pour faire un monde. Bientôt il avait sorti sa baguette pour en sortir son patronus dont il était plutôt fier, il faut bien l’avouer. Il savait que l’animal – et donc le patronus- plaisait généralement beaucoup « trop meugnon ». Et il pouvait lire cela aussi dans les yeux de la belle blonde. Il observa celle-ci aller chercher sa baguette et jeter ensuite le même sortilège que lui, l’instant d’après le patronus apparut, il pencha la tête sur le côté, plus pour observer que pour juger. « Effectivement, ça ressemble pas mal à une hyène… mais je n’en suis pas à 100% certain, juste disons à 90%.» Ce qui était déjà pas mal. Blagden avait bientôt quitté le patronus du regard pour plonger son regard dans celui de sa camarade, se demandant comment est-ce qu’elle avait pu obtenir cette bestiole. Il fronça les sourcils avant de se lancer dans la question suivante « Tu as toujours eu le même ? J’veux dire il a déjà changé de forme, je sais que c’est rare mais… avec ta transformation du coup j’suis curieux.» il lui dédia un sourire en coin, un peu gêné quand même. Il trouvait que sa question n’était pas si mal que cela et faisait assez diplomate et poli, de toute manière le but n’était bien sûr pas de la vexer ! Ils avaient bientôt « rangé » leur patronus pour changer une nouvelle fois de sujet, cette fois plus dans la culture vu qu’ils parlaient de nouveaux de livres. Lui s’était proposé pour tenter d’aller lui emprunter des livres à sa place afin qu’elle ne prenne pas de risques inconsidérés. Elle n’aurait pas d’autres choix que de s’y introduire la nuit et cette idée ne lui plaisait pas vraiment. « D’accord, bah écoute, tu me tiendras au courant, on verra bien à ce moment-là.» S’il lui restait encore une dizaine de livres à lire… ce n’était pas quelque chose de vraiment urgent, si ? Tout dépendait de la vitesse de lecture mais rien n’était pressé du coup.

Et puis tout s’était enchainé, quelqu’un avait sonné et le père d’Hailey « comme par magie » était arrivé dans la pièce. L’ambiance avait changé du tout au tout et il ne savait pas bien comment se comporter face à cet homme imposant. Quelque part, ça ne changeait pas beaucoup de d’habitude, il avait l’habitude d’en côtoyer des gens comme lui, il devait se contenter d’être lui-même généralement ça ne marchait pas trop mal, après tout, il restait un jeune homme soi-disant poli, plutôt propre sur lui-même qui n’allait pas chercher des ennuis ou mal répondre. Au contraire, il était beaucoup trop poli. Il tenta de poser une question à laquelle le plus âgé ne répondit pas… bien, la conversation allait quand même être compliquée. Un gêné, il proposa quand même de partir pour les laisser seuls, de père à fille, Hailey, lorsqu’il avait prononcé ces mots ne sembla pas vraiment d’accord… mais c’était pour lui quand même la moindre des règles de politesse. Lorsqu’elle parla d’étudier, il opina sagement de la tête pour lui montrer qu’il était d’accord avec ce qu’elle disait. Il n’osait pas trop pour l’instant s’interposer face à l’homme… après tout, il savait que son père n’aurait apprécié qu’on le coupe dans une conversation « privée » ave un de ses enfants – si la personne était extérieure à la famille, déjà qu’interne à la famille ce n’était pas toujours bien pris-… Blagden avait néanmoins froncé un peu les sourcils lorsque l’homme avait prononcé le mot magie comme s’il semblait avoir un gros problème avec. Il avait l’impression d’être à un match de tennis dans lequel le père renvoyait fermement la balle à sa fille qui essayait de se démener pour lui répondre. Il y avait quelque chose d’étrange dans ces échanges et il ne pouvait s’empêcher de lui sourire un peu, comme pour l’encourager, par ce que pour l’instant, il n’avait pas son mot à dire. Savoir où était sa place. Il n’était pas du genre à se rebeller, à se rebiffer. Il était un sage petit garçon obéissant. Le ton de l’homme sonnait bien souvent faux.

Il cligna un peu des yeux, surpris d’entendre qu’elle ne rentrerait pas pour Noël. Il ne s’y était pas attendu à celle-là, surtout que pour lui la famille était une des choses les plus sacrées même si leurs relations n’étaient jamais simples – et c’est peu dire-. Et en plus, avec les porteloins, les allers-retours pouvaient être facilités, elle ne pouvait rester qu’un seul week-end là-bas par exemple, voire même qu’une seule journée. Elle semblait craindre quelque chose, ou est-ce que c’était lui ? Peut-être que l’homme risquait de l’enfermer… par ce qu’au final cette relation père/fille, lui faisait à certains moments échos. C’était peut-être le moment de prendre la parole, d’intervenir d’une manière ou d’une autre, mais pour Noël, il n’avait pas de réels arguments… au contraire s’il ouvrait la bouche, les arguments qui lui viendraient naturellement seraient en faveur du paternel. Il inspira un faible coup, et finalement se lança, espérant ne pas dépasser les bornes, ne pas mettre non plus Hailey dans l’embarras. Il avait l’impression que la barrière était mince dans tout cela…

« Ne vous inquiétez pas pour elle Monsieur, elle est solide et elle a la tête sur les épaules, je suis certain qu’elle saura faire les bons choix… et se débrouiller par elle-même…» silence, passer la pommade et brosser dans le sens du poil l’homme lui semblait une idée comme une autre «… vous avez fait d’elle la femme forte et intelligente qu’elle est aujourd’hui.» c’était surtout Hailey qui avait fait ça, mais faire mousser un peu les égos des pères… «Et puis… pour son idée de librairie c’est pour cela qu’elle étudie beaucoup, elle essaye d’apprendre les choses pour ne pas faire d’erreur et ne pas foncer la tête la première. On échange ensuite sur ce qui nous semble viable ou pas.» Bien sûr que non, il ne dirait pas qu’il avait essayé de la convaincre de ne pas faire son premier projet sur un coup de tête, qu’il avait réussi à la raisonner…

Hailey aurait choisi n'importe quel scénario autre que celui qui se jouait dans son salon. D'un côté Theodore, l'être le plus gentil qu'elle aie jamais rencontrer, celui qui provoquait des papillons dans son estomac et qui lui donnait envie de sourire au premier coup d'oeil. De l'autre, son père, celui qu'elle avait appris à aimer au cours de sa vie mais qui lui faisait aussi peur, celui pour qui elle compensait tous les maux à coup de bonté facturé. Pouvait-elle racheter suffisamment d'actes pour balancer le score dans l'univers? Une tâche énorme pour une simple gamine qui portait le poids d'un être sans âme. Aucune entité derrière ses yeux pour trouver la force ou l'envie d'aimer quoi que ce soit.

Elle le ressentait plus clairement maintenant, cette impression de se débattre comme un poisson hors de l'eau pour communiquer avec son père. Tout le malaise que sa présence lui apportait, comme une ombre sort de ses cauchemars pour s'emparer de sa vie. Elle l'aimait pourtant, ce petit homme à l'estomac disproportionner sur ses deux courtes jambes. Il était toujours beau dans son costume trois pièces de Manhattan Avenue malgré l'âge qui traçait son visage de rides. Il avait pris un coup de vieux depuis qu'elle était partie, vieilli de dix ans probablement à cause du stress et de l'angoisse qu'elle lui infligeait. L'anxiété avait toujours été quelque chose qu'ils partageaient, aujourd'hui elle tentait de le replier sur elle-même pour ne pas laisser ses prunelles trahir sa condition tenue secrète.

Thomas avait remarqué la blancheur de sa peau, mais sa fille avait appris à tromper l'oeil humain avec des cosmétiques qui rendaient l'évidence moins saillante. Évoquer qu'elle ne rentrerait pas cette année pour Noël n'avait rien de particulier en soit, dans le passé il n'avait pas toujours été présent pour les moments importants. De l'avis d'Hailey; i l ne l'avait jamais été du tout. Il n'était pas venu l'applaudir durant les récitals de piano auxquels il l'avait forcé à participer, ni lorsqu'elle avait eu son diplôme d'école après qu'il l'aie arracher sans raison à Poudlard. Il l'avait rarement vue souffler ses bougies ou déballer ses cadeaux de Noël. Chaque fois qu'il était là, c'était pour la montrer ou pour l'évaluer. Avait-elle fait ses tâches, avait-elle accomplit tout ce qu'il y avait sur son tableau cette semaine? Pas d'invité, aucune sortie sauf pour aller au musée ou à la bibliothèque.

Thomas avait pourtant spécifiquement demandé à Hailey de venir passer le réveillon à New-York, elle avait des gens à rencontrer et un avenir à préparer. Il ne savait pas trop ce qui avait provoqué cette réaction en chaîne, pourquoi elle qui était toujours aussi fiable n'avait pas été plus prudente sur la route le soir de son accident. Pourquoi elle avait quitté la maison sans rien dire avec un sac à dos et avait acheté un aller simple pour Londres. Il craignait qu'elle ne cherche sa mère, l'hôpital qui avait fait front pendant 3 ans dans sa vie comme une justification à sa perte. Elle ne pouvait tirer rien de bon du passé que des nouvelles douleurs qui ne voulaient pas lui infliger. Son regard se voulait tendre, presque triste devant la déclaration de sa fille, mais elle ne le regardait pas. Elle fixait le sol comme elle avait si bien appris à le faire, et avant qu'il ne resserre son piège autour d'elle, Theodore interrompu la conversation d'une manière plutôt inattendue.

« Ne vous inquiétez pas pour elle Monsieur, elle est solide et elle a la tête sur les épaules, je suis certain qu'elle saura faire les bons choix… et se débrouiller par elle-même…» Il regardait Hailey se détourner légèrement la tête vers Theodore et un sourire apparu sur les lèvres de Thomas. Solide, qui sait ce débrouiller et qui à la tête sur les épaules. Que de mensonges qu'il voyait dans celle que prétendait jouer sa chère fille. «… vous avez fait d'elle la femme forte et intelligente qu'elle est aujourd'hui.» Elle relevait enfin le menton, détaillant le visage du jeune homme qui lui faisait tant d'éloges, déterminer à être celle qu'elle était vraiment et non pas une manufacture de ce que son père souhaitait. Il n'y avait pourtant aucun bonheur sur le visage d'Hailey qui, malgré le plaisir du tableau qu'il peignait d'elle avec ses mots, craignait que ce genre de discours leur attire des ennuis. Si bien qu'elle resserra légèrement la main de Theodore, un signe qui aurait pu être mal compris devant sa détermination à rester à ses côtés. «Et puis… pour son idée de librairie c'est pour cela qu'elle étudie beaucoup, elle essaye d'apprendre les choses pour ne pas faire d'erreur et ne pas foncer la tête la première. On échange ensuite sur ce qui nous semble viable ou pas.»

Le petit faisait beaucoup de sens à sa manière, la raison pour laquelle sa fille s'entichait était bien évidente, il représentait tout ce qu'une ‘'femme moderne'' pouvait souhaiter d'un bon parti. Malheureusement pour la petite Harding et le beau Blagden, ce n'était pas ce que Thomas avait envisager pour sa jolie perle. Il serait damné s'il ne trouvait pas un moyen de sauvé un peu sa lignée et d'assurer un avenir riche à sa fille avant qu'il parte. Les sorciers pouvaient également tous aller se faire voir, il avait bien l'intention de trouver quelqu'un qui ne jouerait pas à ces jeux autour d'elle.

Hailey aurait voulu dire à Theodore de se taire, tout autant qu'elle aurait voulu qu'il continue à parler et qu'il lui rappelle magnifiquement qui elle était vraiment. Tout ce qu'elle s'efforcait de devenir parce qu'elle voulait rendre le monde un peu meilleur. Tant de choses que son père ne comprenait pas, elle le savait, tirant finalement la main de Theodore avec elle pour le faire reculer et ainsi, le faire taire. Elle hocha négativement la tête de manière discrète, mais rien n'échappait à son père qui les regardait comme un grand blanc devant un couple de manchots.

‘' C'est un très joli portrait de ma fille que vous me décrivez là, monsieur... ‘' ‘' Bladgen ‘' Souffla Hailey dont l'attention était maintenant portée sur le père. Il ne reconnaissait pas le nom, sûrement un de ses sangs mêlés qui ne comprenait rien à leur monde. ‘' Bladgen, ça fait plaisir à entendre! Je connais pourtant ma fille mieux que n'importe qui, et foncer tête baisser est très exactement ce qu'elle a toujours fait ‘'

Hailey relâcha un petit soupire presque coupable, son corps se rétractant, abandonnant la main de Theodore avant de pencher la tête sur le côté devant autant de critiques. ‘' Je suppose que ça peu semblez être une idée magnifique pour certain de vivre une vie aussi... ‘' Va-y, dit le papa. Dit ce que tu penses vraiment de moi et de mes petits rêves. De ma simplicité que tu détestes tant, de ma douceur et de mon espoir qui persévère malgré ton sang dans mes veines. Je suis le sang de mon père, et il est le mien ‘' Malheureusement, Hailey à des obligations envers sa famille et le nom qu'elle porte ‘' Je suis le nom de mon père, je suis le fils de ma mère. Je n'existe pas.

‘' Je peux très bien faire tout ça en restant ici, à Londres ‘' Grommela la blonde qui avait l'impression que cette conversation ne mènerait nulle part. Il ne la laisserait jamais partir et elle n'avait aucune intention de retourner aux États-Unis tant que son père serait en vie. Elle ne mettrait plus jamais les pieds dans cette foutu baraque au sommet de la ville, quitte à dormir dans une des écuries de la ferme de Pholos. N'importe quoi pour ne pas quitter Theodore, Alec, Enzo et tous les autres. La famille qu'elle dont elle avait tant rêvé, ou tout le monde était différent à sa manière et qui affrontait le chaos de la vie plutôt que de s'enfermer dans sa douleur.

‘' Et vous, Theodore... N'avez-vous pas quelconque responsabilités envers votre famille? Ou vous laisse-t-on faire ce qui vous enchante dans l'espoir que vous saurez vous débrouiller? ‘'
‘' Papa!!! ‘' S'exclama Hailey en fonçant les sourcils, ses poings se resserrant sous le coup de la colère. ‘' En tant que père, je crois avoir tout les droits de m'intéresser aux morales de l'homme qui démontre de l'intérêt pour ma fille ‘' Répondit-il sèchement avant de braquer son regard de givre contre le petit vanupied.

Ven 16 Juin 2023 - 21:31

Probablement qu’il aurait mieux fait de se taire, mais il voulait la défendre, montrer à quel point est-ce qu’elle pouvait être grande et réfléchie. Qu’elle savait se débrouiller par elle-même, il se disait que c’était peut-être ce que l’homme voulait entendre : que sa princesse était une belle femme, une femme forte qui saurait s’en sortir dans ce monde cruel. Bon, il éludait volontairement quelques points pour ne dire qu’il mentait un poil, c’est vrai, après tout, elle avait tendance à foncer tête baissée, il l’avait bien vue mais comme elle avait écouté ses conseils plus ou moins avisés et qu’elle n’était pas juste restée bloquée sur son idée comme beaucoup l’auraient fait, cela était un minimum qu’il pouvait faire pour elle. Est-ce qu’il était un peu con, un peu aveuglé par l’amour ? Possible, mais lui ne le voyait pas comme ça. Hailey était une fille délicieuse à ses yeux avec tant de qualités. Pendant tout ce temps, il avait essayé de se focaliser simplement sur l’homme et non sur sa fille, si bien qu’il fut assez surpris lorsqu’il aperçut le visage de la belle blonde qui ne semblait pas totalement ravie. Ah. Ca sentait la boulette quelque part. Pourtant, il n’en avait pas fait tant que cela si ? Il n’était pas emmouraché à ce point-là ? Au point d’être aveuglé sur ses propres dires. Dommage, il n’avait pas de retourneur de temps avec lui… il ne pouvait pas revenir en arrière pour simplement se taire. Pourtant, se la fermer, il le faisait correctement d’habitude qu’est-ce qui lui avait pris ? Oui, il avait compris qu’il fallait qu’il n’ouvre plus trop la bouche. voilà ce à quoi il pensait lorsqu’elle lui pressa un peu la main pour être certaine que le message soit passé.

‘' C'est un très joli portrait de ma fille que vous me décrivez là, monsieur... ‘' Hailey avait soufflé à l’homme son nom de famille ; Il ne bougea pas et pris la position de ne pas trop baisser la tête mais de ne pas non plus le provoquer en baissant les yeux. Soumis -respectueux- mais sans en faire trop non plus, ça ne serait ‘' Bladgen, ça fait plaisir à entendre! Je connais pourtant ma fille mieux que n'importe qui, et foncer tête baisser est très exactement ce qu'elle a toujours fait ‘' Oui, bon, c’est vrai qu’il la connaissait bien et il ne savait pas trop quoi répondre à cela, certainement même qu’il valait mieux qu’il ne dise rien. Ce n’était pas nécessaire qu’il fasse encore une connerie, d’autant plus qu’il n’avait aucun contre-argument à fournir. Pourtant, il avait envie de l’aider à Hailey, qu’elle ne se sente pas trop rabaissée. ‘' Je suppose que ça peu semblez être une idée magnifique pour certain de vivre une vie aussi... ‘’ Aussi quoi ? Bien sûr Blagden avait une idée mais il y avait quand même plusieurs mots pour définir cela, il aurait voulu savoir auquel l’homme pensait pour mieux pouvoir parer. Mieux comprendre à quoi il pensait. Mieux anticiper la suite. Il se mordilla discrètement la langue pour ne pas reprendre encore la parole. Il ne fallait pas qu’il lui coupe la parole, sous aucun prétexte… l’homme semblait être loin d’avoir fini…’' Malheureusement, Hailey à des obligations envers sa famille et le nom qu'elle porte ‘' Humhum… comme beaucoup de gens. Néanmoins Theo ne s’était pas attendu à de telles paroles, il haussa un sourcil surpris mais ne repris toujours pas la parole. Hailey, par contre elle n'avait pas hésité à faire de nouveau savoir son envie de rester sur Londres. Il aurait voulu de nouveau pouvoir lui serrer la main mais n’était pas certain que le patriarche apprécie vraiment le geste, alors il se contint, attendant cette fois d’être autorisé à l’ouvrir la bouche.

‘'Et vous, Theodore... N'avez-vous pas quelconque responsabilités envers votre famille? Ou vous laisse-t-on faire ce qui vous enchante dans l'espoir que vous saurez vous débrouiller? ‘' La voilà, quelque part l’occasion qu’il attendait ou plutôt cette ouverture qui lui permettait à présent de s’exprimer, malgré le « papa » excédé (ou inquiet ?) de la jolie blonde. ‘' En tant que père, je crois avoir tout les droits de m'intéresser aux morales de l'homme qui démontre de l'intérêt pour ma fille ‘' Avec un peu de chance, il allait peut-être pouvoir gagner quelques points. Un point négatif demeurait néanmoins, sa « liaison » avec Hailey et la nature de cette dernière n’était pas connue de sa famille, alors… il devait bien faire attention à chacune de ses paroles. Theodore laissa donc encore quelques instants passer, faisant un léger sourire à l’homme. Non, bien sûr que non, il ne prenait pas mal cette remarque, il ne pouvait que comprendre. « C’est tout à votre honneur de vous assurer de ce genre de chose, Monsieur.» commença-t-il. Maintenant il restait la partie la plus compliquée « Bien sûr que j’ai des responsabilités envers la famille, et je ne ferai rien qui pourrait les décevoir. Bien au contraire, j’essaye de leur rendre hommage, faire honneur à toutes les valeurs inculquées.» Il eut un vague sourire sur le visage, mais on pouvait certainement tout l’amour et le respect qu’il avait pour sa famille. On ne pouvait pas mentir sur ça. «Dés que j’ai quitté Poudlard, j’ai trouvé un travail afin de ne pas profiter de leur argent et de pouvoir me débrouiller seul… » il hésita quelques instants sur l’axe à prendre, c’était quitte ou double, mais il tenta. Il avait l’air assez porté sur la famille, sur l’influence des parents sur l’enfant… alors… pourquoi pas. « … je vis néanmoins encore chez eux, avec certains de mes frères et sœurs, par ce qu’ils le préfèrent ainsi.» Il se tut de nouveau quelques instants avant de reprendre « Je répondrai bien volontiers à certaines de vos questions sur ma morale si vous le souhaitez, comme ça, vous pourrez juger par vous-même ce qu’il en est, sur qui je suis.» il n’y avait aucune arrogance là-dedans, un ton neutre, peut-être penchant entre le chaleureux et le timide. C’était culotté quelque part, mais il préférait répondre à ses questions plutôt que l’homme cherche trop de choses par lui-même. « Peut-être les connaissez-vous, d’ailleurs, mes parents… la sphère sang-pure reste quand même assez restreinte : ce sont les Carter.» là encore, c’était à double tranchant. Dans le monde sang-pur londonien on savait que les parents carter avaient adoptés des sang-mêlés et des sang-purs, ce qui n’était pas toujours bien vu. Tout dépendait du point de vu. Il n’en restait pas moins un sang-mêlé… mais peut-être que le nom de ses parents, donc de sang-mêlés et d’une possible bonne éducation suffirait à calmer et apaiser un peu l’homme. Ou pas.

Hailey n'arrivait pas à faire disparaître cette boule dans son estomac qui menaçait à tout instant de dévoiler sa véritable nature. La dernière fois qu'elle avait rencontrée son père, elle s'était protégée en portant des verres de contact et son teint avait été parfaitement ajusté à coup de maquillage. Ce soir était bien différent, elle ne ressentait jamais le besoin de se couvrir d'artifice avec Theodore. Elle en était même venue à adorer la drastique différence entre leurs peaux lorsqu'elles s'enlaçaient. Heureusement, son compagnon était beaucoup plus solide que les gens l'imaginaient, il trouvait même le courage de sourire à cet homme qui le dévisageait d'un mauvais oeil.

Il trouvait même les mots parfaits, encore mieux; ce n'était pas que du baratin. Le discours qu'il récitait s'accordait parfaitement avec les valeurs de son père. Hommage, honneur et valeurs, elle le voyait bien que les yeux de son père s'illuminaient comme un sapin de Noel.

Un jeune homme travaillant qui ne suçait pas les fonds de ses parents, une idée horrible quand il pensait à sa fille, mais quelque chose de priser quand il s'agissait d'un futur gendre. Hailey se soulageait que de tous les garçons qu'il aurait pu trouver dans son appartement, c'était sur Theodore qu'il était tombé. Il était irréprochable en tout point, elle n'en doutait pas. D'enfant perdu à petit prince, il avait évolué pour devenir un jeune homme tout à fait respectable. Le genre d'homme avec qui elle avait si longtemps souhaité exister.

Oui il habitait toujours chez ses parents, mais ça ne dérangeait pas plus Hailey que Thomas, celui-ci envoya même un haussement de sourcils satisfait à sa fille. Elle détestait qu'inconsciemment Theodore lui donne raison sur ce point. Non, elle ne mourrait pas de continuer à vivre chez papa... Mais il existe des choses bien pire que la mort dans cette maison.

Il s'offrit comme un trophée de chasse, elle détestait vraiment tout le pouvoir qu'il offrait à son père. Il ne fallait pas l'écouter, tout ce qui sortirait de sa bouche il s'en servirait contre lui plus tard. S'imaginait-il déjà une belle dote bien grasse de son chevalier travaillant? Jamais, elle ne laisserait jamais leur relation s'abaisser à un simple mariage pour sauver le nom de sa famille. Ce qu'il y avait entre eux valait beaucoup plus qu'un titre ou une simple association. C'était doux, simple et surtout ce n'était qu'à eux. Autant que l'envie d'être exposé aux côtés de quelqu'un la démangeait parfois, elle adorait pouvoir garder Theodore jalousement près d'elle loin des regards et des opinions. Elle s'en fichait de ce qu'ils pouvaient tous penser. Tout ce qui comptait c'était lui et elle. Son père n'était toutefois pas de cet avis.

Il regarda sa fille faire un pas dans la direction du jeune homme, devenant beaucoup trop à l'aise dans la proximité de leurs corps. Il le lisait dans sa manière de bouger et de le regarder, elle ne pouvait pas tromper son père si près de son soleil magnétique.

‘' Tu n'es pas obliger de faire ça, tu sais ‘' Souffla-t-elle doucement en détaillant les traits aiguisés de son visage, rapidement reprise par la voix de son père qui grondait plus férocement. ‘' Pourquoi n'irait tu pas préparer du thé, Hailey ‘' Son ton était sec, aride contre les oreilles de la petite vampire qui ne réagit pas, s'accrochant à l'image de son compagnon pour ne pas vriller dans sa malédiction. Le vieux Harding ne perdit aucune seconde pour s'impatienter, répétant son nom une nouvelle fois entre ses dents, faisant remonter des frissons désagréables contre la colonne de la blonde. Elle baissa simplement les yeux, allant poser la canne de son père contre le mur de l'entrée avant de rejoindre son paternel. Elle se planta droit devant lui, prenant quelques secondes pour trouver le courage de lever un regard dur et plus que sérieux à l'homme bedonnant. Il n'y avait aucune émotion, aucun sentiment lisible chez le vieillard qui dévisageait sa fille malgré le sourire doux qu'il tentait d'afficher. Elle lui tourna finalement le dos, adressant un regard désolé à son ami avant de quitter vers la cuisine.

Thomas quant à lui était heureux de pouvoir mettre la main sur un des enfants Carter. Il n'était pas tout à fait à la page en frais de famille sang-purs, mais il avait entendu parler d'eux et de leurs manières pas vraiment traditionnelles. Il y voyait là sa dernière chance de pouvoir associer sa fille à une grande famille, espérant qu'on donnerait peut-être une chance à Hailey plutôt que la faire payer pour ses erreurs à lui. Quoi de mieux qu'un gamin dont personne ne voulait qui à eut la glorieuse chance d'être adopté par du sang-pur, avoir grandi aux États-Unis ne devait pas être trop choquant aux yeux d'un impur. Il savait également qu'ils étaient des gens qu'on devait respecter dans ce monde, d'où son calme devant un gamin qu'il avait choppé dans le salon de sa fille après l'heure d'un couvre-feu respectable.

‘' Les Carter ‘' Répéta-t-il avec un ton redevenu plus doux, souriant en s'écartant pour inviter le jeune homme à prendre place contre le canapé d'un geste de la main. Il aurait préféré une table, mais l'appartement hors de prix que sa fille avait trouvé dans le quartier des arts n'avait pas la taille d'en contenir une. Il se contenta donc d'une chaise en bois qu'Hailey avait décoré d'une jetée poilue dans un coin de la pièce. Rien ne valait un petit face à face, il prit place après avoir tirer le meuble jusqu'à la table de salon. Ça lui donnait également une hauteur non négligeable envers la jeunesse qui se trouvait devant lui. ‘' C'est une excellente famille que vous avez trouver là ‘' Ou sont tes parents, gamin? Pourquoi ne voulaient-ils pas de toi. Qu'est-ce qui déconne chez toi? Rien de physique apparemment, tu as une belle forme physique sous tes vêtements qui manquent de panache.

‘' Nous l'étions aussi... Autrefois... Une famille respectable. Bien sûr, c'était avant qu'on quitte pour les États-Unis ‘' As-tu entendu parler des ragots sur moi et ma folle de femme? Sais-tu qu'on dit de moi que je suis un trouillard, un déserteur qui n'a pas su protéger ses intérêts? Ou le monde nous a-t-il oublié? Sommes-nous des reliques dans ton petit monde princier? Pourquoi es-tu ici, à salir ton image pour partager du temps avec ma fille, beaucoup de temps à en juger par ses grands projets. ‘' Je souhaitais un environnement plus sécuritaire pour Hailey que celui qui m'a vu naitre. Parrait-il que ça fait de moi quelqu'un de lâche ‘'

‘' Papa!! ‘' L'interrompu Hailey planquée dans le cadre de la porte qui dévisageait affectueusement son pauvre Theodore qui devait endurer les jérémiades de son père. Il savait paraître vulnérable et ouvert quand ça l'arrangeait, la blonde ne tombait pourtant plus dans le panneau et se doutait que c'était une excuse bidon. Qu'il y avait plus que ce qu'il le faisait croire, mais elle n'avait pas encore de preuve. Personne ne voulait en parler, comme si mentionner son nom ou son histoire risquait de vous flanquer le choléra.

‘' Le thé, ma chérie. Plus vite tu auras fini, plus vite tu pourras nous rejoindre ‘' Elle se contenta de soupirer gaminement avant de disparaître à nouveau dans la cuisine, l'homme reprit donc en replaçant son col de veston. ‘' Tu comprends donc que je suis anxieux à l'idée qu'un jeune homme tel que toi porte de l'intérêt à ma fille dans un moment aussi... Favorable de sa vie ‘' As-tu poser tes sales mains de sorcier sur ma fille? Connais-tu le goût de ses belles lèvres? Est-ce que ce connard de sang-pur lui a appris beaucoup de choses? Connais-tu même son existence?

‘' J'entends tout vous savez?! ‘' S'exclama Hailey du fond de la cuisine sur un ton qui démontrait bien tout le dégoût qu'elle ressentait à la manière dont son père présentait les choses. Si ça continuait, elle avait peur que tous ça finisse d'une manière qui plairait à personne sauf Thomas. Elle devait peut-être se préparer à ne plus jamais sortir de cette pièce sous peine de mourir de honte face à un Theodore qui aurait inconsciemment monnayé sa vertu inexistante.

‘' Je suis curieux de connaître tes projets d'avenir. Comment tu comptes rendre honneur à ta famille, et un jour à ta femme et tes enfants? ‘' Ce n'est pas en travaillant dans une chocolaterie que tu arriveras à redorer la déception qu'il ressente sûrement déjà envers toi. Tu ne l'as pas vue à travers la vitrine, à te regarder comme si tu étais le joyau le plus brillant du monde. Nous, nous l'avons vus elle. Et nous t'avons vus toi.

La tasse de porcelaine glissa des doigts d’Hailey et se fracassa contre la tuile de la cuisine, un vertige électrique la traversant brutalement. ‘’ Tout va bien? ‘’ Demanda l’homme. ‘’ Euh... Oui, oui. Tout va... Tout va bien ‘’ Trébucha nerveusement Hailey

Jeu 22 Juin 2023 - 21:09

Les choses étaient vraiment très étranges, voilà ce qu’il se disait à mesure que les minutes en la présence du Père passaient. Il avait cette impression que quelque chose clochait sans qu’il ne puisse die exactement pourquoi, mais c’était peut-être simplement l’homme qui avait le don de le mettre mal à l’aise même s’il cherchait par tous les moyens de le masquer ! Pourquoi une si bonne soirée devait-elle être gâchée ? Ceci dit, quelque part, il préférait que ce soit le père d’Hailey qui soit présent plutôt que sa propre famille. Expliquer une relation avec une vampire vu sa position aurait certainement été beaucoup plus compliqué et même si ce type était quand même flippant, ce n’était pas la même chose que ses parents, ou certains de ses frères et sœurs. Eux, c’était pire, il ne voulait pas les décevoir. Pour l’instant, sa mission, était de tenter de satisfaire au mieux l’homme, ses questions, pour qu’Hailey n’ait aucun souci. Il comprenait bien que le patriarche voit tout cela d’un mauvais œil. Peut-être avait-il prévu un mariage arrangé comme cela se faisait tant ? Peut-être que de la voir amourachée de quelqu’un lui compliquait donc la tache ? D’autant si elle était attachée à Londres et qu’elle ne voulait plus repartir vers son pays natal. Alors oui, il ne comptait pas se montrer impertinent, et préférait faire bonne figure en lui répondant calmement, en essayant de trouver les meilleurs mots possibles tout en étant poli -mais pas trop non plus-. Trop, ça serait tout aussi contre-productif. Theodore essayait de trouver le juste milieu et il galérait quand même un peu, il ne le connaissait pas assez pour arriver à bien se fondre dans ce que voulait l’homme. Il n’était certainement le gendre idéal mais il avait quand même quelques atouts dans sa manche, du moins, il l’espérait et pour montrer sa bonne foi et qu’il ne craignait pas les questions de l’homme, qu’il n’avait rien à cacher il alla même jusqu’à lui proposer de continuer cet interrogatoire qu’il avait juste envie de clore dans la réalité. Mais ce qu’il voulait ne comptait pas. Pas quand sa relation avec Hailey était en jeu. Pas quand il pouvait perdre beaucoup. Pas si elle risquait de subir une quelconque répercussion. Il subirait, ça ne serait ni la première ni la dernière fois, et il était certain qu’il avait déjà vécu bien pire. Alors qu’il en soit ainsi, c’était certainement la meilleure façon d’agir et s’il ne répondait pas trop mal, peut-être auraient-ils au moins la paix. Doux espoir, un peu trop rêveur…

‘' Tu n'es pas obliger de faire ça, tu sais ‘' il lui sourit doucement ; oui bien sûr qu’il le savait mais avait-il le choix s’ils voulaient éviter les ennuis ? ‘' Pourquoi n'irait tu pas préparer du thé, Hailey ‘' La phrase de l’homme était sèche mais il ne moufta pas et n’essaya pas de le répondre. Contre-productif pour des types qui croyaient avoir la main sur leur progéniture et tous les droits sur elle. Non, il devait agir autrement. Réfléchir au mieux mais ce n’était pas simple. Le stress suintait dans ses veines, son cœur battait un peu trop rapidement même si ce n’était pas encore à un rythme effréné. Ils devaient juste agir comme deux bons gosses, des sages gamins bien obéissants. Et il fallait bien avouer qu’il était plutôt doué pour cela. On l’avait éduqué pour. Alors, il essayait de placer ses pions tout en sachant que certains pouvaient être dangereux. Un risque limité, certes, mais sa famille était loin de faire l’unanimité. ‘' Les Carter ‘' avait-il répété tandis que Theo acquiesçait doucement ‘' C'est une excellente famille que vous avez trouver là ‘' Quelques instants de silence, de flottement pour Blagden qui essaya de déterminer dans quel sens il devait interpréter ses propos et dans quelle direction est-ce qu’il devait aller. « Pour être exact, Monsieur, c’est eux qui m’ont trouvé à la mort de mes parents. Mais oui, j’ai été fort chanceux de tomber sur eux.» avait-il répliqué humblement. Il confirmait ainsi les dires de l’homme, tout en remettant les choses à leur place. Etre adopté étai vague dans beaucoup d’esprits, alors plutôt qu’il se pose des questions sur ses parents biologiques, le pourquoi, du comment, il avait préféré couper court, sans trémolo, sans tristesse, sans rien. Des faits, seulement.

‘' Nous l'étions aussi... Autrefois... Une famille respectable. Bien sûr, c'était avant qu'on quitte pour les États-Unis ‘ ‘ Là, il était clair qu’il ne devait pas l’ouvrir et l’écouter juste attentivement tout lui montrant qu’il était intéressé par ce que l’homme racontait. ‘' Je souhaitais un environnement plus sécuritaire pour Hailey que celui qui m'a vu naitre. Parrait-il que ça fait de moi quelqu'un de lâche ‘' Ah !!!! AAAHHH. Help ?! Par Merlin, qu’est-ce qu’on dit après ça ? Le rassurer ? Ajouter quelque chose ? Se la fermer ? Hailey tenta une interruption tandis qu’elle était toujours censée faire son thé – quelle connerie, ça aussi, comme si avec deux coups de baguettes, ça ne pouvait pas être fait-. Merci Hailey, mais cela n’aidait pas vraiment à savoir ce qu’il allait dire. Blagden eut encore quelques instants de répit tandis qu’ils échangeaient toujours autour de ce foutu thé avant d’être de nouveau – damn !- le centre de l’attention de l’homme. ‘' Tu comprends donc que je suis anxieux à l'idée qu'un jeune homme tel que toi porte de l'intérêt à ma fille dans un moment aussi... Favorable de sa vie ‘' Il acquiesça doucement, même si le « favorable de sa vie », il n’était pas certain de le comprendre. Un peu comique aussi, lorsqu’il était bien plus en danger qu’elle en sa présence vu sa nature. Etrange, d’ailleurs, qu’il ne le signale pas. Il avait aussi relevé le passage soudain au « tu » et n’était pas bien certain que ce soit de très bonne augure. Cette fois-ci, il allait répondre, mais il eu très vite de nouveau l’herbe coupé sous le pied. ‘' J'entends tout vous savez?! ‘' Il s’était donc tourné vers elle pour lui lancer un regard, lui montrer que tout allait bien de son côté. Il était jute un peu en panne d’inspiration sur ce qu’il allait bien pouvoir raconter. Il inspira un bon coup et commença. « Je peux comprendre et entendre, Monsieur, vos inquiétudes, et je suppose qu’importe ce que je dis, vous ne me croirez peut-être pas… par ce que je suis jeune et… sans grande expérience.» Hum , pas mal ? Il n’en était pas certain mais continua quand même «… mais je peux vous assurer que je n’ai nulle mauvaise intention envers votre fille.» Bon, peut-être qu’il ne ses intentions n’étaient pas totalement pures… « Loin de moi l’intention de lui faire du mal, ou de vous mettre dans une situation compromettante.. qui pourrait porter tort à votre nom.» En espérant que c’était ce qu’il voulait entendre. Là encore, comme il n’était pas certain de bien comprendre tous les termes employés par l’homme, il faisait avec les moyens du bord.

‘' Je suis curieux de connaître tes projets d'avenir. Comment tu comptes rendre honneur à ta famille, et un jour à ta femme et tes enfants? ‘’ Et là, oui, Theodore avait dû prendre un ton plus proche du rouge qu’autre chose. Un énorme fard. C’était quoi cette question ??? Et d’autant plus, pourquoi disait-il cela vu la nature d’Hailey, est-ce que c’était un piège ? Panique à bord et c’est peu dire. Il ne savait plus trop où se mettre, il ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche sans pourtant que le moindre son ne traverse sa bouche. Hailey, quant à elle venait de faire tomber une tasse, faisant sursauter légèrement Theo mais au moins cela le sortit un minimum de sa torpeur. Il regarda Hailey quelques instants lui réclamant une aide silencieuse mais finalement, en se tournant de nouveau vers le père, il tenta un petit. « Je… J’aime beaucoup ce que je fais, Monsieur, même si ce n’est pas un métier des plus… huppé… et puis, moi j’ne suis pas sang-pur, je ne peux pas prétendre aux même métiers que certains de ma fratrie.» il haussa un peu les épaules. « Il est vrai, que l’on peut trouver meilleur parti que moi mais…. J’ai une famille soudée. Très soudée. On est là les uns pour les autres. Chacun fait honneur à sa façon, et pour une potentielle femme et enfants, ils ne manqueront de rien et seront bien entourés, dans une famille avec une certaine renommée. Une famille respectable, pour reprendre vos termes, Monsieur.» il aurait pu mieux faire, mais… il était loin d’être le meilleur en magie, il ne pouvait pas prétendre à beaucoup de choses niveau métier. Autant être un maximum franc.

Une catastrophe. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire la situation qui se déroulait dans le salon de l'appartement d'Hailey. Si elle avait eut le choix elle aurait préférée un troll, un loup ou même un employer du ministère. Tout sauf Thomas et Theodore réunis tandis qu'on la tenait à l'écart. Son imagination se contentait en souhaitant qu'il le questionne sur ses boulots, son éducation ou même sur sa famille, tiens! Tout sauf la direction que son père avait prise. Ce n'était pas suffisant de lui faire honte en se plaignant du traitement que la société avait fait à leur famille, il s'engageait maintenant sur une route inattendu qu'ils n'avaient même pas encore envisager entre eux. Marriage et enfants, quoi de plus naturel pour deux jeunes gens de grandes familles sorcières. Il ne s'était pourtant pas empêcher de lui dédier un bal dans l'espoir de la vendre, aucun doute qu'il n'aurait aucun problème à recommencer avec le genre d'individus qu'était Theo.

S'il avait été un sang-pure des plus communs, il aurait valu sûrement beaucoup plus que la princesse Harding, il avait pourtant été juger insuffisant à la naissance, par son sang ainsi que sa famille. Tu aurais dû l'abandonner elle et sa fille au pied de l'église avait soufflé la matriarche à son fils un soir d'hiver, mais Thomas ne s'était jamais résolu.

Le coeur de la petite vampire se brisait pourtant sous de discours de Theodore à son père. Une femme et des enfants entourer d'une grande famille, elle pouvait déjà imaginer la petite maison de ville et du jaune de la petite chambre du haut. D'un Theodore vieillissant qui revenait du boulot les poches pleines d'une nouvelle saveur de friandise qu'il venait d'inventer. Il n'y avait aucun défaut dans cette image, mit à part le fait que ce n'était pas elle qui était femme ou mère, pas elle qui descendait la rue pour aller chercher son bambin à la crèche. Pas elle qui rencontrerait la famille de Theodore et serait acceptée ou entourée. Elle serait à jamais la gargouille à sa fenêtre, le corbeau qui le guette du haut des toits.

Thomas lui se ravissait de l'attitude engageante du jeune homme qui semblait vouloir plaider sa cause à un vieux père aigri. Certes il semblait un peu timide et pas très avare, mais Samuel l'était aussi à une époque. Dans le pire des cas il serait débarrassé du devoir de la situer, il était clair qu'elle serait plus que combative à l'idée de retourner ‘' à la maison ‘'.

‘' Tu fais preuve de beaucoup d'humilité pour quelqu'un de ton âge ‘' Hailey n'en pouvait plus de cette foutu carafe qui prenait un temps fou à réchauffer, consciente que son père n'offrait jamais de compliment gratuit et que l'humilité ou même la noblesse n'était pas quelque chose qu'il valorisait vraiment. ‘' Beaucoup de jeunes gens aux noms respectables n'ont pas cette vivacité d'esprit ‘'

Hailey n'en pouvait plus, elle regroupa rapidement le nécessaire sur un plateau qu'elle emporta dans le salon où était piégé Theodore. Elle n'eut aucun mal à ignorer le regard de son père, déposant le tout contre la table basse avant de prendre place aux côtés de son compagnon. Sûrement un peu trop père pour le goût de Thomas, mais elle s'en fichait visiblement. Tout comme elle se fichait que l'eau soit à peine plus chaude que tiède lorsqu'elle remplissait nerveusement les tasses.

‘' Arrête de t'en faire pour rien, papa. Theodore est un parfait gentleman, il ne... ‘' Elle posa la théière et croisa le regard criant de son père qui la dévisageait, ne lui rendant qu'un sourire sincère. ‘' Il ne me porterait jamais préjudice ‘' Curieux choix de mots mais le message semblait être passé, permettant aux épaules de Thomas de se détendre légèrement. Il n'était toujours pas tranquille devant ce petit gamin, mais le fait qu'il semble impotent était un léger baume sur la situation. Thomas n'était pas stupide, il se doutait qu'on ne restait pas vierge très longtemps avec une telle mâchoire, le méfait ne semblait pourtant pas accomplit avec sa perle. Il y avait aussi la possibilité que le jeune Bladgen n'était pas un souci du tout, qui sait avec de telles femmes.

‘' Ravis de l'entendre! Ce sera une idée rassurante quand je serais en Amérique ‘' Le dos d'Hailey se braqua instinctivement et un sourire qu'elle eut beaucoup de mal à retenir illumina son visage d'un trait, faisant briller les yeux de Thomas qui ne cessaient de la décevoir tout le temps. ‘' Tu retournes à New-York? ‘' Liberté! Enfin, ça ne ferait sûrement pas disparaître toutes les ombres qui la poursuivaient jusque dans ses rêves, mais l'idée que son père se trouve sur un autre continent était un bonheur en soi. ‘' Pour quelques semaines, j'ai du travail à terminer ‘' La liberté tourna rapidement en courte vacance et sans même un égard pour les sentiments de son père, elle se laissa choir dans le canapé comme une gamine irritée. Son père l'ignora totalement pour se virer vers Theodore pour continuer la conversation. Dans un ultime geste de défaillance elle se pencha sur le côté pour ne laisser que quelques centimètres de distance entre leurs épaules.

‘' Je suis présentement dans l'acquisition et la protection d'oeuvres d'art pour le Maryland Institute College ‘' Poursuivit fièrement le vieil homme en souriant, Hailey soupira froidement du nez avant d'ajouter. ‘' Il fait aussi de la fiscalité et du déclassement à ses temps perdues ‘' Thomas serra la mâchoire mais ne dit rien, permettant à Hailey de poursuivre. ‘' Tu n'arriveras pas à l'impressionner avec des choses qu'il ne connaît pas. Comme cet idiot champion de Virenvol avec lequel grand-mère m'a forcée à danser ‘'

Sam 8 Juil 2023 - 17:56

Il devait tenir la route un maximum mais ce n’était pas aussi simple que ça, il avait peur que le moindre mot de travers soit mal interprété. Néanmoins, sur certains sujets, il avait quand même un minimum d’entrainements. La seule question qui subsistait c’était de savoir si ce qu’il avait appris au cours de son existence auprès de ses parents et des autres familles qu’il fréquentait, suffirait à le convaincre à lui plaire. Tous les pères étaient différents, avaient des exigences différentes, alors Theo essayait de s’adapter au mieux. Ca n’avait pas l’air d’être une catastrophe inter-dimensionnelle, même s’il aurait certainement pu faire mieux. Il essayait d’être un maximum franc pour ne pas risquer de trop s’empêtrer dans des mensonges qui lui retomberaient dessus d’une façon ou d’une autre. Faire attention, trouver les limites tout en espérant que l’homme arrêterait bientôt de lui poser des questions, qu’il se lasserait et surtout qu’il leur foutrait la paix.

‘' Tu fais preuve de beaucoup d'humilité pour quelqu'un de ton âge ‘' Theodore lui fit un léger sourire pour le remercier de ce compliment… si ça en était un, des fois il n’était pas certain de bien comprendre ce genre de sous-entendu. ‘' Beaucoup de jeunes gens aux noms respectables n'ont pas cette vivacité d'esprit ‘' cette fois il fronça un peu les sourcils, surpris par ces nouveaux dires. Là, ça faisait quand même beaucoup, ça sentait quand même le foutage de gueule et le jeune homme ne savait donc pas trop comment répliquer à ces propos. Il se mordilla un instant ou deux la lèvre baragouinant un petit Merci Monsieur. Il aurait certainement rajouté quelque chose mais Hailey était intervenue en revenant vers eux, lui coupant totalement l’idée qui lui était passée un instant plus tôt par la tête. Il dédia à Hailey un doux sourire et la remercia tandis qu’elle s’installait à ses côtés. Lorsqu’elle leur servit le thé, il remarqua que l’eau était loin d’être fumante mais n’osa pas sortir sa baguette pour résoudre ce léger souci, visiblement ce n’était pas le genre d’attitude qui était apprécié chez l’homme et ce n’était pas le moment de faire un nouveau faux pas. ‘' Arrête de t'en faire pour rien, papa. Theodore est un parfait gentleman, il ne... Il ne me porterait jamais préjudice ‘' Ah ? Moh. Ok. Ok. Très bien. Qu’est-ce qu’il était censé répondre à cela du coup ? Il n’en savait trop rien et se contenta de regarder Hailey, sincèrement touché par ce qu’elle venait de lui dire. Elle n’avait pas tort, mais quand même, le savoir et le dire de cette manière c’était quand même deux choses différentes. Se taire lui semblait donc le mieux et il préféra tourner son visage de nouveau vers l’homme puis vers la boisson. Au moins, on aurait moins l’impression qu’il défiait ou observait trop quiconque. ‘' Ravis de l'entendre! Ce sera une idée rassurante quand je serais en Amérique ‘' Ah ! Voilà une nouvelle qui pouvait être bonne pour lui, et Hailey osa poser la question qui lui brûlait les lèvres. ‘' Pour quelques semaines, j'ai du travail à terminer ‘' Quelques semaines ça restait quand même quelque chose d’assez court, là encore, il préféra rester à sa place et juste se taire. Cela ne le regardait, c’était juste une conversation père/fille.

L’homme avait fini par se tourner de nouveau vers lui pour lui donner des informations supplémentaires ‘' Je suis présentement dans l'acquisition et la protection d'oeuvres d'art pour le Maryland Institute College ‘' il opina doucement ne sachant pas bien quoi faire de cette information, il ne s’y connaissait pas vraiment en art et du coup à part sortir des banalités, il n’était pas bien certain de pouvoir lui tenir une quelconque conversation. Hailey, par contre elle, n’avait pas hésité à reprendre la parole ‘’ Il fait aussi de la fiscalité et du déclassement à ses temps perdues ‘' hein ? Il jeta à Hailey un regard un peu perdu et vu la réaction de l’homme ce n’était pas forcément un commentaire très agréable ‘’Tu n'arriveras pas à l'impressionner avec des choses qu'il ne connaît pas. Comme cet idiot champion de Virenvol avec lequel grand-mère m'a forcée à danser ‘' Ah. Plutôt vrai, mais il sentait venir quelques balles perdues qui ne tarderaient pas à fuser entre les deux membres de la même famille si bien qu’il se racla un peu la gorge et tenta quelque chose – un peu au hasard-. « Effectivement, je ne m’y connais pas du tout… mais je suppose que c’est un métier passionnant qui requiert de bonnes capacités commerciales et l’amour de l’art.» A vrai dire le nom du poste restait quand même assez parlant, mais il ne voulait pas non plus le faire remarquer à Hailey « Tu veux bien me raconter cette anecdote avec ce champion ?» Histoire de changer totalement de sujet et d’ailleurs, il ne tarda pas à ajouter « On thé est très bon.» Beaucoup trop tiède mais bon. Voyons le positif !

« Effectivement, je ne m'y connais pas du tout… mais je suppose que c'est un métier passionnant qui requiert de bonnes capacités commerciales et l'amour de l'art.»

En effet, c'était un métier peu commun mais qui pouvait rapporter gros si on savait ou jouer nos cartes. La toile sociale était aussi un avantage, heureusement personne ici n'apprécierait sa fille comme les New-Yorkais avec lesquels il aimait passer ses vendredi soirs. Il ne restait plus qu'à souhaiter que le jeune homme possédait suffisamment d'amour et de passion dans ses friandises pour pouvoir accrocher un jour son nom à un établissement grandissant. Ce n'était pas du jamais vue, après tout il avait bien invité le rejeton boiteux d'une famille d'artisan sous prétexte qu'ils trouvaient la fortune dans la confection de balai rétro.

« Tu veux bien me raconter cette anecdote avec ce champion ? »

Et comme un aimant, Hailey n'avait eut aucun mal à piquer l'attention de son père pour la détourner comme une boussole sur son nombril. Ce n'était pas la première fois, c'était pourtant si facile avec Theodore, comme si son père était toujours simple figurant dans leur soirée de décembre. Son sourire s'étira largement et elle fronça légèrement le nez à son faux compliment, son père lui haussa joyeusement les épaules devant la fraude.

‘' Si tu envisages de manger la même cuisine toute ta vie tu devrais être honnête dès le départ ou tu finira par manger du ragoût de chaussettes ‘' Rétorqua Thomas ce qui injuria Hailey. Il y avait pourtant pire que la querelle dans cette famille et l'ignorance avait une portée bien plus grande. Pour se venger, elle se détourna simplement vers Theodore et pris doucement sa main pour la serrer dans la sienne. Même si le corps du sorcier se déposait uniquement sur son genou, Thomas y trouvait une ressemblance flagrante avec sa femme qui le força à prendre une gorgée de thé tiède en grimaçant.

‘' Moira a organisé un grand bal pour mon retour au pays!... Apparemment je suis en âge de me trouver un prétendant ‘' Le bonheur évident qu'elle avait eu face à la fête s'était amorti aussi violemment que son ton de voix en énonçant l'idée du mariage
‘' C'est une tradition! ‘' Répliqua le vieil homme d'une voix sèche et aride. ‘' Une tradition aussi vieille que l'ancêtre avec qui j'ai dansé! ‘'

Visiblement la querelle était quotidienne entre la jeune femme qui n'haussait jamais le ton malgré ses propos accusateurs et le patriarche qui semblait prône à argumenter avec exaspération. Il y avait toujours la constante optique qu'il avait toujours raison et qu'elle avait tort, ce qui n'affectait plus vraiment la vampire comme autrefois. Thomas de son côté était à fleur de peau sur le sujet qu'il avait évité depuis trop longtemps déjà. Il regrettait à présent de ne pas l'avoir marié le jour ou il l'avait retiré de Poudlard, la gamine de seize ans avait beaucoup moins de fougue et de retords.

‘' C'était un homme respectable à qui tu n'as même pas daigner accorder cinq minutes de ton attention. Tu as préférer v... ‘' ‘' Qu'est-ce que tu veux à la fin?!! ‘' S'exclama brusquement Hailey dans son élan qui la souleva du canapé pour la propulser sur ses pieds. Thomas eut un léger mouvement de recul, plus par surprise que par peur véritable. Hailey tenait peinement sur l'équilibre qui camouflait sa nature inhumaine, mais le père répondit mornement en attrapant sa tasse de thé.

‘' Que tu rentres à New-York avec moi pour honorer tes devoirs. Il n'y a rien de plus important en ce monde que la famille, n'es-tu pas d'accord, Théodore? ‘' Hailey ne pouvait pas croire que son père utilisait son ami contre elle, ou qu'il n'avait pas hésité à le jeter entre eux comme un bout de viande qu'on s'arrache.

Dim 9 Juil 2023 - 18:10

Oui, il avait un peu largement profité du fait que l’on parle de ce « champion » pour tenter de détourner un peu l’attention sur lui, pour faire retomber cette atmosphère pesante, il espérait qu’Hailey arriverait à raconter quelque chose avec cette façon qu’elle avait parfois de tourner les choses en peu en dérision. Oui, ça lui semblait pas mal, et il fallait bien qu’il comprenne de toute manière cette histoire afin de pouvoir répondre au mieux. Ce n’était pas toujours simple, et visiblement, le fait qu’il la fasse passer avant l’homme, qu’elle requiert son attention était quelque chose de plaisant

‘' Si tu envisages de manger la même cuisine toute ta vie tu devrais être honnête dès le départ ou tu finira par manger du ragoût de chaussettes ‘' Hein ? Il ne comprenait pas vraiment le rapport, mais une nouvelle fois, il préféra juste se taire. C’était largement mieux comme ça. La seule chose dont il était certain c’est que c’était loin de ressembler à des compliments... Et c'était certainement à cause de cette histoire de thé qu'il trouvait bon. Theo jeta un regard en coin à Hailey, espérant qu’elle lui donnerait par la suite des explications, et la jolie blonde ne tarda pas à prendre doucement sa main ce qui le fit sourire, un instant, il en oublia même la présence du père, il n’y avait plus qu’elle à ses yeux. ‘' Moira a organisé un grand bal pour mon retour au pays!... Apparemment je suis en âge de me trouver un prétendant ‘’ okay, bon jusque là, c’était des choses qui arrivaient fréquemment dans les familles de sang-pur, ce n’était donc pas vraiment une surprise même si ce genre de choses était toujours horrible pour ceux qui le vivaient. L’homme parla de tradition et Theo s’empêcha de lever les yeux au ciel. Ses parents, n’étaient pas encore arrivés à cela avec ses frères et sœurs qui étaient sang-purs. Ca fait trop famille traditionnelle pro-supérieur. Mais ils veillaient quand même aux relations de leurs « progénitures », surtout les sang-purs. Les plus importants. ‘' Une tradition aussi vieille que l'ancêtre avec qui j'ai dansé! ‘' Voilà, le plus gros des problèmes… si en plus il était vieux avec tout ce que ça impliquait effectivement c’était encore pire que certains mariages organisés entre personnes de même âge.

Theodore se mordilla la lèvre et finalement se tourna vers le père, en lui faisant un sourire, il devait aller dans son sens pour continuer à se faire apprécier mais sans dire qu’il n’était pas d’accord avec lui, il allait ouvrir la bouche, mais les deux autres continuèrent à se disputer, si bien qu’il s cela dans le canapé. Inconfortable au vu de la situation, il y a des choses qu’il ne pouvait pas se permettre… pourtant faire faire le caquet de l’homme serait une chose fortement enviable. Et soudain, elle s’énerva – un peu-, mais surpris il sursauta. Cligna des yeux, voulu lui prendre la main pour qu’elle se rassoit dans le fauteuil… mais une nouvelle fois, il n’en eut guère le temps. ‘' Que tu rentres à New-York avec moi pour honorer tes devoirs. Il n'y a rien de plus important en ce monde que la famille, n'es-tu pas d'accord, Théodore? ‘' Ah. Celle-là, il ne s’y était pas du tout attendu. Son regard se braqua sur l’un et l’autre des parties, une mine franchement gênée. Par ce qu’en réalité, il était du genre à bien obéir à ses parents et de faire ce qu’on lui disait, la réponse qui lui venait à l’esprit était donc plus un « oui monsieur ». Seulement, Hailey n’était pas lui… et avec sa nature, honorer ses devoirs serait quelque chose de compliqué. Theo fronça un peu les sourcils « Pour moi, effectivement, la famille est la chose la plus importante, mais Hailey n’est pas moi, Monsieur, sans vouloir vous offenser. Elle a des aspirations bien plus grandes que les miennes et pour son épanouissement, il faut au moins qu’elle essaye.» Il s’était tu à ce moment-là, laissant donc sous-entendre pour le père que si elle échouait, elle ne pourrait que s’en prendre à elle-même et qu’elle reviendrai peut-être plus vers lui à ce moment-là, qu’elle pourrait même le voir comme un héros, comme quelqu’un de bien, de confiance s’il la laissait faire. Oui, il espérait que le père comprendrait cela, mais, une chose était sûre, Theo ferait tout qu’elle essaye et réussisse ; et donc qu’elle n’ait pas besoin de rentrer à New-York – chose qui n’arriverait de toute manière jamais-.

Thomas pouvait déjà voir la victoire se dessiner sous ses yeux. Après un tel discours, impossible que le jeune Blagden ne soit pas de son côté. Famille, devoirs et valeurs traditionnelles, il comprenait visiblement mieux toutes ces choses que sa fille. C'était en partie sa faute, il lui avait appris beaucoup sans jamais évoquer la notion d'un mariage forcé. Ce n'était pas aussi bien vu qu'à Londres dans leurs pays, les gens semblaient également attendre la majorité avant de les lier. Elle avait pourtant vingt et un an et il était plus que temps d'assurer son futur avant le trépas. Contrairement à d'autre, Thomas avait mit plus de cinquante ans à procréer une seule progéniture, il avait souvent rêvé d'avoir eu des aînés à marchander pour lui permettre de garder sa princesse à jamais.

Les temps étaient dur, l'argent n'entrait plus aussi fluidement dans son coffre-fort et sa fille développait de vilains défauts qui allait la rendre plus difficile à vendre. Elle avait toujours eu du mordant, le manque de respect flagrant était nouveau lui. Avait-elle passer trop de temps avec son Casanova? Ou alors l'avait-elle abandonner pour un jeune homme à son image. Un reflet mignon qui cachait beaucoup plus qu'il n'y paraissait.

« Pour moi, effectivement, la famille est la chose la plus importante, mais Hailey n'est pas moi, Monsieur, sans vouloir vous offenser. Elle a des aspirations bien plus grandes que les miennes et pour son épanouissement, il faut au moins qu'elle essaye.»

La première réaction émit d'Hailey qui se détourna rapidement vers Theodore qui parlait aussi bien d'elle qu'il se rabaissait lui. Elle souriait de l'image qu'il dépeignait d'elle, s'accrochant à sa douceur qui tranchait violemment avec le nerf de son père. Elle se rassied finalement pour sourire à son compagnon, n'imaginant pas à quel point cette tirade avait dégoûter son père. Ce fut à son tour de se lever, imposant homme qu'il était malgré la voûte de ses épaules et le dégarni de son crâne. Son regard bleu était aussi clair que froid tandis qu'il détaillait le souiller.

‘' En effet, elle n'es pas toi. C'est une sang-pure! Une Harding! Quelque chose qui t'échappe, bien évidemment! ‘' S'exclama-t-il de sa voix forte et rauque
‘' Ne l'insulte pas! Il vaut beaucoup mieux que la grande majorité des sang-pures! ‘' Cracha Hailey qui avait braqué un regard noir sur Thomas
‘' Ne vois tu pas qu'il t'incendie à renier ta propre famille! Et quel genre d'homme respectable courtise une jeune femme à huis clos? ‘'
‘' Pardonne le de ne pas ressentir le besoin de me parader comme une jument à la foire! ‘' Répondit sarcastiquement Hailey qui glissait de plus en plus dans l'envie de lui arracher la langue

Thomas soupira, exaspérer par l'aveuglement de sa fille pour un jeune homme qui séparait clairement leurs futurs. Tout comme le cambrioleur, il allait se jouer d'elle, abuser sa confiance et sa dévotion avant de disparaître pour de nouvelles aventures. Il l'abandonnerait au milieu de ses aspirations brisées pour aller fonder sa propre famille. Les Harding serait à nouveau moqué et ridiculisé, le jeune homme nierait sûrement avoir même fréquenté l'américaine. C'était l'histoire qui se répétait, aucune chance qu'il laisse tout ça se reproduire.

‘' Ça ne sera jamais toi, Hailey. Combien d'opportunités perdras-tu encore à courir l'impossible?... Et toi, combien de temps jouera-tu la comédie avant de lui annoncer que tu dois aller remplir tes obligations envers ta propre famille? Que tu l'abandonne pour un futur que tu sembles si enclin à lui faire renier! ‘'

Mar 11 Juil 2023 - 21:09

Bordel, par Merlin ! C’était quoi cette question ? Il n’y avait pas de vraie réponse à fournir, quoiqu’il dise, il en avait conscience, ça déplairait à quelqu’un. Du moins c’est la première chose à laquelle il avait pensé avant de faire un court point mental sur la situation et de trouver un moyen peut-être un peu détourné pour arriver là où il le voulait ! C’était un peu un coup d poker mais l’homme était intelligent, il devrait comprendre le sous-texte non, du moins il fallait l’espérer. Il n’avait pas vraiment le choix et une mini-marge de manœuvre. Blagden s’était donc lancé, pour la mettre bien en valeur, pour montrer qu’ils étaient différents et que des fois laisser faire des propres erreurs pour mieux la récupérer ensuite était une bonne chose. Les choses ne se passeraient certainement pas comme cela, il ferait tout pour aider son amie mais un échec restait quand même possible. Après tout, elle n’avait pas de formation son projet était intéressant mais plairait-il ? Et c’était sans compter tous les problèmes qui étaient liés à son statut vampirique. Mais tout cela, il le laissait sous silence par ce que ça ferait trop plaisir à l’homme, ça descendrait trop la jolie blonde. Et s’il s’était attendu à une réaction, il fallait bien avouer que celle-là il ne l’avait pas du tout envisagé. Il grimaça légèrement, mais oui, il le savait bien qu’il n’était pas un sang-pur, on lui avait assez rappelé qu’il n’était moins important que certains des autres membres de sa fratrie. C’était un fait à ses yeux, pas forcément quelque chose de dégradant.

« Laisse Hailey, il a raison.» dit-il finalement de peur que la situation s’envenime un peu trop. «Je vaux moins, dans notre monde, que les sang-purs, c’est un fait, ce n’est pas grave. » avait-il ajouté d’un ton qui se voulait humble, surtout pour montrer au père qu’il savait que l’homme lui était supérieur. Il y avait autre chose qu’il devait répondre, certainement… concernant le fait qu’il la courtisait. « Je ne suis là, Monsieur, qu’en tant qu’ami qui vient l’aider et passer du temps avec elle.»

Ce n’était pas la vérité, mais dire qu’il la courtisait était un terme un peu fort aussi. Les choses se passaient tranquillement, naturellement. De manière assez compliquée d’ailleurs, mais il n’y avait pas de réelles cours, alors il pouvait jouer un peu avec les mots. Un tout petit peu, il ne fallait pas que le paternel prenne ça comme un affront, même si c’était déjà fait.

‘' Ça ne sera jamais toi, Hailey. Combien d'opportunités perdras-tu encore à courir l'impossible?... Et toi, combien de temps jouera-tu la comédie avant de lui annoncer que tu dois aller remplir tes obligations envers ta propre famille? Que tu l'abandonne pour un futur que tu sembles si enclin à lui faire renier! ‘'
«Pourquoi est-ce que je laisserai une amie, Monsieur ? Comme tout le monde j’ai des obligations envers ma famille, et je les remplis, mais comme vous l’avez fait remarqué, je ne suis pas de sang-pur, il y a certaines obligations auxquelles je ne suis donc pas soumis. » Il parlait poliment, du ton le plus neutre qu’il avait, il aurait pu lui dire que de tout manière le futur d’Hailey était tracé pour tout autre chose. Personne ne voudrait d’une vampire comme épouse pas les sang-purs en tout cas. «Je ne suis pas bien certain de comprendre, par conséquent, de voir de quoi vous parlez. On a toujours du temps pour ses amis ainsi que pour sa famille. Dans mon monde, en tout cas. » dans celui où il fallait s’intégrer, prendre des informations où l’on pouvait. Où les faux semblants étaient de mises.

Hailey détestait son père. Elle haïssait la facilité avec laquelle il ruinait toujours tout, à présent convaincu qu'il le faisait exprès. Il n'avait absolument aucune raison pour traiter son cher Theodore de la sorte, surtout après le fiasco qu'avait été le bal des Harding en son honneur. Même ceux qui n'avaient pas renifler son état vampirique avait été exécrable avec elle, l'avait regardé de haut et avait pouffer dans son dos. Le beau Bladgen n'avait rien en commun avec eux. Il était doux, sincère et bienveillant envers elle, il avait confiance en ses capacités, mais aussi en ses moeurs. Combien jouerait avec le feu, pleinement conscient qu'un vampire les désirent ardemment? Non, il ne méritait pas tout ce jugement et cette mauvaise fois. Même si lui pensait que Thomas avait raison, même si son sang était mêlé elle refusait de se plier à cette stupide idéologie.

Elle comprenait la tactique de son compagnon, il essayait visiblement de mettre un peu d'eau sur cet incendie que son père avait allumé. Néanmoins, la petite blonde était horrifié de voir le sourire satisfait de son père quand le brun prononça le mot ami. C'était bien là tout l'argument de son père; ils perdaient tous les deux leurs temps. Elle aurait voulu lui crier qu'il avait tort. Que dans tout le monde, personne ne la faisait sentir aussi bien et aussi entière que Theodore. Que l'amour qu'elle lui portait à l'époque dans son cahier de notes s'était décupler à l'infinie depuis les derniers mois. Qu'elle n'offrirait jamais son coeur à quelqu'un d'autre que celui qu'elle avait choisi, même si ça voulait dire qu'elle finirait vieille fille et poserait jamais un pied à l'autel.

Mais tout ça n'aurait qu'envenimer la situation, son père n'aurait que resserrer son étau encore plus contre sa gorge. Alors elle se tue, abaissant les yeux dans un signe de soumission, non seulement à ce que son père pensait mais aussi à ce que Theodore disait.

Oui, des amis. Voilà tout ce qu'ils étaient et tout ce qu'ils seraient jamais. Une optique que son père arriverait à digérer avec le temps, mais qui ne les libéraient pas de toute critique. Il était très tard, sûrement trop pour qu'un sang-pure y voit quelque chose de respectable.

Thomas ne saurait jamais la chance qu'il avait eu ce soir-là. Combien Theodore lui avait sauvé la vie par sa seule présence. Oui, Hailey se sentait bouillonner, ses veines semblaient s'enflammer et son estomac se gonfler. Elle aurait voulu lui faire mal, aussi mal qu'il lui en avait fait à elle. Le faire payé pour son attitude envers son ami, mais également pour toutes ces choses qu'elle avait enduré dans sa vie. Le jeune sorcier était pourtant comme un baume qui l'engourdissait, sa seule présence suffisait à apaiser le vampire qui lui aussi appréciait la compagnie du sang-mêlé.

‘' Ami? ‘' Pouffa Thomas, soulevant ensuite son torse d'une inspiration amusée. Il ne savait pas si c'était de la stupidité ou de la mauvaise volonté de sa part, mais il connaissait beaucoup trop sa fille pour pencher pour l'idiotie. ‘' Parfait! ‘' Hailey releva la tête, ne sachant à quoi s'attendre de la part de son père qui souriait toujours comme un imbécile. ‘' Il est tard, tu devrais sûrement rentrer chez toi! ‘' Souffla-t-il de sa langue de serpent, provoquant une nouvelle réaction brutale de la part de la blonde. Elle se leva à nouveau, poings serrer pour lui cracher ‘' Pas question! C'est à toi de partir! C'est chez moi ici! ‘'

‘' Chez toi? Je te ferais remarquer que c'est moi qui paye tout ça! ‘' Lui renota-t-il ce qui injuria encore plus la petite blonde. Décidément il aimait vraiment lui mettre la honte devant ses amis
‘' Très bien, alors! ‘' Rétorqua-t-elle ce qui surpris le vieillard. ‘' J'me casse d'ici!!! ‘'
Sans lui laisser le temps de répondre, Hailey contourna le canapé pour gagner la chambre qui se trouvait contre le mur du fond, Thomas la suivi du regard jusqu'à la pièce suivante où il la vit s'agenouiller devant son lit, extirpant une valise qui prenait la poussière sous le meuble. Un manège qui eu un effet brutale sur l'homme qui changea légèrement de couleur, partageant maintenant un teint fantomatique avec sa fille.

‘' Hailey!! ‘' Tenta-t-il d'une voix soudainement plus douce, mais ça n'adoucissait aucunement le vampire qui s'attaquait à son bureau pour en extirper ses vêtements. ‘' HAILEY!! ‘'

Rien à faire, la petite semblait bien déterminer, faisant réaliser à Thomas qu'il avait enfin trouvé une limite à la soumission de sa fille. Il jeta un regard noir à Theodore, faisant quelque pas vers la chambre ou sa fille préparait sa valise.

‘' Hailey.... Écoute, j... ‘'
‘' JAMAIS, t'a compris?! Plus jamais j'écouterais ce que tu as à dire! J'ai vingt et un ans! Je ne suis plus une enfant! J'ai une vie, papa! Et si tu ne peux pas l'accepter, peut-être que tu ne devrais tout simplement plus en faire partie! ‘'

Le corps de Thomas s'arrêta net. Quelque chose n'allait pas. C'était dans sa voix, dans son regard et dans chacun de ses gestes. Ça lui brisait le cœur, si bien qu'il dû poser une main contre sa poitrine pour s'assurer qu'il n'était pas en train de mourir. Non, la douleur était bien là, mais il devrait vivre avec. Il glissa ses doigts dans son complet tout en s'approchant de la porte d'entrée situer entre le salon et la chambre, extirpant une épaisse liasse de billet qu'il balança dans le vase du meuble ou Hailey balançait toujours ses clefs. Il pris ensuite sa canne poser contre le mur, lançant un dernier regard à sa fille qui poursuivait son vilain manège, convaincu que ce n'était qu'une petite crise et qu'elle n'aurait jamais l'envie ou la volonté de l'abandonner.

‘' D'accord, fait comme tu veux, mais ne viens pas pleurer quand tu auras ruiner toutes tes chances d'un avenir meilleur ‘'

Sans demander son reste, Thomas empoigna sa baguette et transplana, Hailey poursuivit quelques secondes, incapable de s'arrêter tant la colère était grande dans son corps beaucoup trop petit pour le contenir.

‘' J'le déteste!!! ‘' S'exclama-t-elle dans le vide, tentant de reprendre son souffle qui ne venait jamais. ‘' Il n'avait pas le droit!! Pas le droit de te traiter comme ça!!! ‘'

Ven 14 Juil 2023 - 21:20

Ce n’était jamais simple de trouver le juste milieu dans ce genre de situation, et pourtant Theo essayait de faire au mieux pour faire briller Hailey quitte à se rabaisser. De satisfaire un maximum les envies du père, ses attentes sans pour autant bafouer la belle blonde. Les mots affluaient dans sa bouche et il espérait qu’ils plaisent à ce grand homme et qu’il ne commette pas une nouvelle erreur. Il craignait que les répercussions soient fortes pour son « amie » après et se disait qu’il n’avait pas vraiment le droit à l’erreur. Il espérait ne pas être trop avec Hailey et qu’elle comprendrait qu’il disait certaines choses pour son bien… et puis d’un autre côté, est-ce qu’il mentait vraiment ? Ils étaient des amis et n'étaient pas vraiment passés au stade supérieur… même s’il y avait clairement plus. Seulement ce n’était pas simple… pas simple du tout même, s’il n’y avait pas eu son Don, probablement que les choses se seraient déroulées d’une autre chose, il aurait une chose en moins à lui cacher. La plus grosse. La Honte. La différence. Même si elle pouvait comprendre à présent, cette différence, il n’en restait pas moins qu’il avait trop longtemps vécu avec ce poids sur ces épaules, quasiment depuis toujours d’ailleurs il était un monstre. Et son Don devait rester secret… Il y avait bien entendu toujours son Deuil, toujours présent, même si avec les mois qui passaient, il se faisait de plus en plus à cette idée. Il arriverait peut-être bientôt à lui dire totalement au revoir, à laisser Mya au passé. La question serait « est-ce qu’ils pourraient un jour être plus que des amis, malgré leurs sentiments ? ». Il ne voulait pas défier ses parents, il ne voulait pas qu’elle risque sa vie si sa famille l’apprenait, tout comme il ne souhaitait pas être puni pour cette faute, ou encore qu’elle apprenne son petit secret – ou du moins un de siens-. Il y avait trop de choses qu’elle ignorait, trop de non dits… et il ne pouvait pas faire autrement. Alors quelle était la solution ?

La voix de Thomas l’avait fait sortir de ses pensées. ‘' Ami? Parfait! Il est tard, tu devrais sûrement rentrer chez toi! ‘' Theodore eut une hésitation, il regarda l’homme un instant sans rien dire avant que son regard se pose sur Hailey. Il pouvait comprendre le fait de devoir partir si jamais ils voulaient parler entre père et fille, peut-être que l’homme avait quelque chose d’important à lui dire. Néanmoins la réponse d’Hailey fut bien claire ‘' Pas question! C'est à toi de partir! C'est chez moi ici! ‘' Il eut presque envie de lever la main pour prendre la parole mais n’osa pas une nouvelle fois. Ce n’était pas son conflit, et le silence était de mise avec ce genre de type. D’ailleurs, ils avaient continué à s’engueuler jusqu’à qu’Hailey beugle qu’elle allait se casser d’ici. Il cligna des yeux et voulut aller la rejoindre pour la convaincre de ne pas partir, d’essayer d’arranger un peu les choses, mais l’homme avait pris les devants. N’interviens pas, ce n’est pas ton combat. lui glissait sa conscience mais surtout la façon dont il avait été élevé ! Il se prit d’ailleurs un regard noir un peu perdu alors qu’il n’avait rien fait, bien au contraire. Et la dispute continua, plus les secondes passaient, plus il hésitait à intervenir mais s’abstint, se tenant quand même prêt au cas où l’homme voudrait frapper la jolie blonde. Après tout, elle avait beaucoup plus de répondant que lui, elle semblait savoir mieux le gérer – encore heureux, c’était son père-.

Et après lui avoir donné une certaine d’homme l’autre transplana dans un adieu absolument pas déchirant. Ok… Blagden ne savait pas trop où se mettre ou même comment réagir. Qu’elles étaient les paroles les mieux dans une telle situation ? ‘' J'le déteste!!! Il n'avait pas le droit!! Pas le droit de te traiter comme ça!!! ‘' cette fois, il s’était rapproché d’elle, déposant doucement une main sur son épaule, puis sur sa joue, avant de lui faire un léger sourire. « Ce n’est pas grave Hailey… Toi, tu vas comment ?» Il laissa passer quelques instants de silence avant de finalement reprendre la parole « Ton père ne semblait pas savoir ta nouvelle nature…» Il se mordilla un peu la lèvre cherchant la meilleure manière de formuler les choses « Pourquoi est-ce que tu lui as caché, alors qu’il aurait pu te lâcher la bride… enfin je suppose.» Aucun jugement, il souhaitait juste comprendre le pourquoi du comment pour ne pas faire d’erreur s’il devait recroiser l’homme. Il tenta de lui faire un nouveau sourire, léger, sans savoir trop bien ce qu’il pourrait rajouter.

Honteuse, voilà comment elle se sentait après un tel étalage d'idiotie de la part de son père. Elle qui avait espéré que son père voit en Theodore ce qu'elle avait trouvé. Qu'il cesse ses stupidités et qu'ils comprennent enfin qu'elle n'épouserait jamais un sang-pure, ou même un autre sang-mêlé. Certes, le mariage n'était tout simplement pas dans ses projets d'avenir immédiat, mais quitte à être forcé de le faire elle aurait voulu que ce soit avec quelqu'un qu'elle appréciait. Quelqu'un qui connaissait le fond de son coeur et qui l'estimait.

La main contre son épaule était rassurante, sa paume contre sa joue encore plus. Elle couvrit la main de Theodore de la sienne, fermant les yeux pour inspirer son parfum qui adoucissait le feu qu'il y avait dans ses veines. ‘' Je vais... ‘' Bien? Non, ce serait un mensonge, et les faussetés qu'elle possédait ne serait jamais utilisé contre son ami. Elle haussa simplement les épaules en fonçant les sourcils, incapable d'expliquer ce qu'elle ressentait vraiment. De la colère, de la haine... Mais aussi de la peine et de la déception.

Theodore lui parla ensuite de sa nouvelle nature et Hailey se demandait pourquoi son compagnon habituellement si brillant avait un tel questionnement. Il y avait pourtant des sang-purs parmis ses frangins, est-ce que sa famille faisait différemment de la sienne? Est-ce qu'eux avaient la chance de faire ce qu'ils voulaient quand bon leurs semblaient? Oh combien elle les enviait. Elle déposa un baiser contre la paume de sa main avant de l'éloigner de son visage, hésitant à abandonner totalement sa main pendant quelques secondes avant de couper le contact. Elle se laissa choir sur le rebord du lit, se mettant à tortiller le débardeur qu'elle avait toujours en main et qui n'avait pas trouvé le chemin de la valise.

‘' J'aimerais que les choses soient aussi faciles, mais.... ‘' Elle hésita, incertaine d'avoir vraiment envie d'étaler ses problèmes devant un Theodore qui avait déjà assez subit ce soir. C'était cependant nécessaire à présent, surtout quand le beau brun semblait ignorer tout ce à quoi il venait d'assister.

‘' C'est tout ce qui compte pour lui... Depuis toujours. Il se fiche de savoir si je suis douée à quelque chose ou si j'ai des aspirations en dehors de la cuisine. ‘' Chaque classe, chaque activité avait été prédéterminée dans un but ultime; faire d'elle la plus enviable des damoiselles. Cours de piano, de chant et de poésie. Coudre, nettoyer et cuisiner. Les fondations d'une femme respectable avait toujours vanté Thomas.

‘' S'il savait que je suis... ‘' Morte? Un cadavre ambulant dont personne ne voudrait jamais? Une tâche pour toutes familles sang-purs qui se respectent. La fille d'une folle. ‘' Un vampire, il... ‘' Il quoi? Te renierait, t'abandonnerait comme il l'a fait avec elle? Il exposerait ton secret au grand jour pour te faire payer ton insolence? Hailey enroula ses bras autour de son propre corps, comme pour se réchauffer, ou peut-être se protéger de la réalité qu'elle devait maintenant partager avec son ami. Ses yeux de jade étaient remplis de tristesse, elle savait qu'il n'y avait pas d'échappatoire possible. C'était elle ou lui. Elle abaissa la tête, vaincue.

‘' S'il ne me tues pas lui-même il me vendra au plus offrant pour beaucoup moins qu'une optique de mariage ‘' Voilà, c'était dit. S'il savait, il la tuerait sans hésiter. Tout ce qui lui restait comme protection, c'était cette fausse comédie qu'elle était encore une promise envisageable. Elle savait pourtant que ses mots semblaient excessifs pour quelqu'un qui ne connaissait pas son père. Oui, il était effrayant. Oui, il savait se faire respecter... Mais c'était bien plus. Tellement plus. Puis, aussi difficilement qu'elle avait cru et fait confiance à Alec, c'était avec une aise presque effrayante qu'elle s'ouvrit à Theodore sans la moindre hésitation. Sa voix était bien tremblante, son corps nerveux. Oui, elle craignait l'avenir et le sort que son père lui réservait.

‘' Il a... Je crois que mon père a tué ma mère ‘' Voilà un chat qu'elle ne pouvait plus remettre dans le sac, c'était pourtant une telle libération qu'un sourire mince, terroriser qui s'afficha sur ses lèvres. Si son corps n'était pas de marbre, probable qu'elle aurait tremblé, mais le vampire lui restait dans une immobilité surnaturelle, incapable d'affronter le regard d'horreur que Theodore devait sûrement lui lancer en ce moment. Rien de plus normal, que ferait un homme qui à tué sa femme à un jeune homme qui fricotait avec sa fille? Hailey ne pouvait qu'espérer que sa démonstration de tout à l'heure avait convaincu son père de laisser Theodore en paix.

Jeu 20 Juil 2023 - 18:32

Il soupira doucement quelque part quand même rassuré de voir que le paternel était parti, même s’il aurait préféré une autre fin, quelque chose de plus calme. Il espérait que l’homme ne viendrait pas ennuyer sa propre famille par ce qu’il ne donnait pas cher de sa peau et il n’avait pas envie de finir puni. Est-ce que ça ne serait quand même pas un mérité, hein Theo ? lui glissa sa conscience, c’était quand même lui qui venait ici presque en catimini alors qu’il savait pertinemment que cela ne plairait pas à sa famille. Oui, ça serait « normal », ils ne faisaient que les choses pour son bien, ses parents – sa famille en général-. Mais, pour Hailey, il chassa ses doutes de son esprit et essaya de se concentrer seulement sur son cas. ‘' Je vais... ‘' Il pencha un peu la tête sur le côté tandis qu’elle semblait mettre un certain à finir sa phrase. Silence qui en disait long, ça répondait largement à sa question et il se mit à opiner doucement de la tête pour montrer qu’il avait bien compris. « Tu as le droit de dire que ça ne va pas bien, tu sais ? Je pourrais le comprendre.» C’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité, un peu comme lui, elle avait dû apprendre à ne pas parler de ses sentiments, de faire comme si tout allait bien. Lui aussi « mentait » allégrement à ce sujet comme on lui avait si gentiment appris. Mais ici, ils étaient entre eux, elle pouvait s lâcher un peu plus… Est-ce que toi tu y arriverais ? La réponse était certainement non. Ce n’était pas quelque chose qui était encré en lui… avec Amy c’était plus simple, certains secrets n’en étaient plus depuis longtemps… Quant à Ella, avec son aînée ça dépendait des sujets.

Alors il l’observa, ayant un léger frisson lorsqu’elle posa un baiser sur sa main avant de couper le contact qu’il avait instauré quelques instants auparavant. Il avait bien conscience que sa question pouvait paraitre naïve, mais ce qu’il se demandait surtout, c’est combien de temps cette mascarade allait continuer : son père le comprendrait bien tôt ou tard ce qui se tramait et la sentence ne pourrait être que pire, non ? Où alors, leur logique familiale ne marchait pas de la même façon que chez les Carter, ce qui était fort probable d’ailleurs. Dire la vérité était certes dangereux mais pourrait aussi peut-être dans un certain sens un poids sur les épaules de la jeune femme, il y avait une possibilité que le père se désintéresse d’elle – ou qu’il la fasse finir sur un bûcher-. Il avait besoin de comprendre et d’intégrer ces informations pour pouvoir l’aider au mieux.

‘' J'aimerais que les choses soient aussi faciles, mais.... ‘’Il fronça les sourcils non pas devant cet aveux mais plutôt dans la façon dont elle hésitait. D’un regard, il l’encouragea à continuer ‘' C'est tout ce qui compte pour lui... Depuis toujours. Il se fiche de savoir si je suis douée à quelque chose ou si j'ai des aspirations en dehors de la cuisine. ‘’ Comme pour beaucoup de femme sang-pur, dans sa famille, elles avaient cette chance de pouvoir travailler - même s’il fallait respecter une certaine « charte », tous les métiers n’étaient pas bons à prendre. ‘' S'il savait que je suis... Un vampire, il... ‘' Silence, tandis que la tristesse qui envahissait son être se cognait dans l’âme de Theo qui ne savait pas comment réagir ou même quoi dire. il préféra donc garder le silence ‘' S'il ne me tues pas lui-même il me vendra au plus offrant pour beaucoup moins qu'une optique de mariage ‘' effectivement, il ne s’était pas imaginé celui. Il se mordit un peu la lèvre, comme s’il pouvait il y avoir une autre solution. Un pacte de sang ? « Il n’y a aucune chance qu’il te fiche la paix ?» Silence « Tu peux pas trouver quelqu’un, un bon parti, et faire un genre de faux mariage. Genre, il a d’autres petites secrets à cacher, toi aussi, ça vous arrange tous les deux pour qu’on vous foute la paix ?» cela ne réglait pas la question des enfants mais bon… c’était certainement stupide ce qu’il avait dit là et pourtant des gens de leur âge qui devaient se trouver un bon parti alors qu’ils n’avaient pas envie de se marier il devait il y en avoir quelqu’uns. Pas une vraie solution, certes…

Et si pour l’instant, au final, il n’avait pas été vraiment choqué. Les mots qui ne tardèrent pas à arriver dans la bouche de la jeune femme changea un peu la donne ‘' Il a... Je crois que mon père a tué ma mère ‘' Il fronça dans un premier temps les sourcils, ne se sentant pas du tout en sécurité, mais il ne pouvait pas lui reprocher quoi que ce soit. Niveau secret, il ne faisait guère mieux. Et il ne se sentait pas forcément beaucoup plus en danger que cela, pas pour l’instant du moins. Blagden se passa rapidement la langue sur ses lèvres pour les humidifier, essayant de trouver un propos qui ne serait pas aberrant après cette révélation… mais rien ne lui venait. « Je suis désolé.» furent les premiers mots qui franchirent ses lèvres, la chose la plus sincère qu’il pouvait dire «Que.. qu’est-ce qui t’as mis sur la piste ? Est-ce que tu en es certaine ? » Il n’aurait pas dû rentrer là-dedans, il devait rester éloigné de ce genre de choses, mais il n’avait pas pu s’en empêcher… et après un autre instant d’hésitation, il lui avait pris la main doucement, tendrement comme pour la rassurer.

C'était sûrement une erreur de parler de tout ça avec Theodore, mais ça pesait lourd dans la tête d'Hailey depuis la nuit où elle avait dû confronter la réalité. Biensûr qu'elle ne dirait pas tout, elle voulait le protéger de ce qui arriverait si elle lui dévoilait ce qu'elle avait déversé dans la pensine d'Alec, des détails qui reliaient le sort de sa mère au sien, de toutes les raisons pourquoi elle avait si peur que l'histoire se répète et qu'elle subisse le même traitement que Caroline.

Elle devait déjà prétendre une vie qu'elle ne vivait pas pour le satisfaire, donner l'impression qu'elle était toujours cette docile et complaisante jeune fille à qui il avait loué cet appartement et offert une voiture. Au moindre pas de travers, à la moindre faute exposer elle risquait de perdre le titre qui la protégeait de tout danger. Ëtre un vampire serait un billet dorée pour une cage beaucoup moins attirante que la précédente. Son père n'était pas qu'un sang pur capricieux qui tentait de trouver sa place dans le monde, il partageait beaucoup de leurs pires idéaux, à commencer par la haine qu'il portait aux créatures magiques. Lycans, vampires, centaures ou même elfs, tous n'avait de place dans cette société excepter qu'esclave à son propriétaire.

Et sa propriété elle était, depuis la seconde ou elle avait vue le jour dans ce grand manoir en ruine, elle avait appartenu à son père. Il ne dictait pas que son futur et ses aspirations, mais aussi son caractère, ses pensées et son emploi du temps. La seule raison pour laquelle il lui fichait un peu la paix c'était qu'elle avait pris ses jambes à son cou, qu'elle avait traversé l'océan et s'était réfugié dans une petite chambre d'hôtel à rabais. Elle avait prouvé qu'elle avait une voix, tout comme ce soir lorsqu'elle avait pris la défense de Theodore. C'était pourtant loin d'être suffisant quand on considérait sa position, la nécessité de calmer sa faim et la liberté de se payer un refuge secret. Elle était prisonnière de tous ces besoins qu'elle avait et qui protégeait son identité, mais aussi le monde qui l'entourait.

«Que.. qu'est-ce qui t'as mis sur la piste ? Est-ce que tu en es certaine ? » Mis sur la piste? Impossible qu'elle lui dise. Elle avait bien un secret pour celui qu'elle disait aimer, une identité qu'elle ne pouvait révéler pas même à son meilleur ami. Theodore n'était pas vraiment un secret, plutôt une évidence inavoué que n'importe qui aurait pu lire sur le visage d'Hailey. Il en était bien différent pour celui qui l'avait entraîné dans cette quête de vérité, celui à qui elle avait confié le pire jour de sa vie, le remords qu'elle portait bien avant d'être devenu vampire.

‘' Certaine?... Est-ce que je peux le prouver tu veux dire, alors non. Je ne peux rien prouver de c'que j'avance. ‘' Le vampire se leva, contournant le jeune sorcier en tirant contre son pull pour l'inciter à la suivre jusqu'au salon. Elle attrapa un des coussins avant de prendre place sur le canapé, repliant ses genoux avant de prendre une gorgée de thé. Sa gorge était asséché par les émotions, son vampire avait une envie folle de cracher son venin. Il fut ravaler par l'eau chaude qui envahissait son corps.

‘' Je crois que le mieux serait de m'excuser et de trouver autant de prétexte que possible pour éviter le mariage. À quel âge devient-on vielle fille? ‘' Elle sourit à Theodore, tentant veinement de détendre l'atmosphère après une querelle honteuse et un aveu choquant. L'école avait prolongé sa liberté un certain temps, mais son père ne portait clairement pas à cœur ses projets d'avenir ou ses intérêts généraux. Sa grand-mère semblait du même avis, sans doute avait-elle également besoin d'argent si elle avait organisé un bal pour une petite fille qu'elle semblait détester.