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Daddy dearest. feat Thomas Harding (close)

 :: Londres :: Centre de Londres :: ─ Soho. :: • Logements :: Logement de Hailey Moira Harding
Lun 22 Aoû 2022 - 17:40


  18 ANS PLUS TÔT - MANOIR DES HARDINGS

« Tu es saoule » Piffa Thomas à sa femme d'une voix morne en se servant un verre de ce qui restait du vin. Déjà à cette époque, il avait trois décennies de plus que son épouse, ses cheveux blancs et dégarnis jurant violemment avec la jeunesse de sa vingtaine. Elle était assise dans un grand fauteuil de cuir brun à l'opposer de la pièce, le visage bouffit par l'alcool et les reliques de ses larmes. Sa main plaquée sur son front, elle semblait tanguer légèrement à chaque inspiration qu'elle prenait.

« Et toi un vilain petit bonhomme » Répondit-elle simplement sans bouger sur un ton sciant. Il eut un rictus sec, lui envoyant un regard en biai avant de vider les dernières gouttes dans sa coupe de cristal. Depuis le temps, Thomas avait oublié comment il en était venu à tomber amoureux de cette femme. Comme toutes les autres avant lui, il s'était justifié par sa beauté et son héritage. Il avait même un jour cru qu'elle lui produirait un héritier vigoureux et trouverait sa place parmi les siens, un rêve qu'il avait entretenu jusqu'à la naissance de leur fille Hailey. Il prit sa coupe, traversant le bureau d'un pas las et fatigué avant de se planter devant elle. Son œil vitreux se glissait sur ce petit corps qui l'avait tant attiré dans le passé, ne voyant maintenant plus que les épaves d'une vie gaspillée.

« Je te pardonne. » Des mots difficiles à offrir qui lui éraflait le bout de la langue de leur mensonge. « Me pardonner? » La jeune femme sauta sur ses pieds, son cœur rempli d'une flamme colérique provoquer par son sale époux. « Ne comprends-tu donc rien? Je te déteste! Je te haie! Garde ton pardon, je n'en veux pas! » Sa voix criante n'avait aucun effet sur son interlocuteur qui baissa simplement les yeux vers le liquide qu'il faisait tourner dans son verre. D'un coup de main, elle le fit voler dans les airs, le verre éclatant contre la moulure du plancher, le liquide s'imbibant rapidement sur le coin du tapis. Il releva les yeux, son immobilisme l'écœurait, tout comme ses yeux vident et son odeur de cigare. Lui avait l'habitude, ce n'était pas la première petite crise qu'il devait endurer, c'était quelque chose de récurrent depuis qu'elle avait mis au monde l'enfant. « Je n'en peux plus Thomas, tu dois me laisser aller. Laisse-moi partir, je t'en prie. » Elle passait de la colère aux larmes en quelques secondes, le manège ne fonctionnait plus contre son cœur. Elle n'avait qu'à prendre sa médication.

« Tu veux partir? Alors va-t'en. Je ne te retiens pas. Court rejoindre ton pauvre moldu. Je vous souhaite beaucoup de bonheur à tous les deux. » Ses mots étaient froids et son esprit convaincu qu'elle ne pourrait pas renoncer à la vie qu'il lui avait offerte. Celle-là même qui l'avait rempli de joie le jour où elle était devenue maitresse de la maison au bord du lac, celle qui avait dîné avec le ministre et sa femme, la même sotte qui lui avait encore coûté des milliers de livres pour s'habiller comme une simplette. « Tu le penses vraiment? » Sa voix tremblait légèrement malgré le maigre espoir qui se dessinait sur son visage. Thomas sourie à l'idée de la voir revenir en se trainant sur les genoux, sa petite robe souillé et ses mains s'agrippant à lui pour qu'il la reprenne. Il se pencha vers son misérable visage miroitant de larmes. « Fait moi le plaisir de disparaitre, toi et ta médiocrité lamentable. Tu souilles cet endroit par ta seule présence. » Les lèvres de Caroline se pincèrent, retenant une réponse qui pourrait révoquer son billet pour la liberté. Elle lui offrit un sourire tremblant, posant une main délicate contre son bras en le remerciant. « Je suis désolé, Thomas. Tu as été si bon pour moi. Je te promets de ramener Hailey au manoir aussi souvent que possible. »

C'était comme un ouragan qui l'emportait. La main de Mr Harding se saisit brusquement de la gorge de sa femme, celle-ci joignant les mains pour essayer de se défaire de son emprise. Une main agrippée contre son bras, l'autre qui le frappait contre l'épaule, la jeune femme n'avait aucune chance contre la colère qu'elle venait d'éveiller en lui. « Répète un peu ce que tu viens de dire » Ses yeux qui étaient vide la plupart du temps brillait maintenant d'un éclat qu'elle n'avait jamais vu auparavant, la pression contre sa nuque se faisant toujours plus imposante. « Papa? »

C'était le craquement des éclairs et le bourdonnement du tonnerre qui avait réveillé la petite Hailey bien endormi sous les ouvertures. Quand elle avait ouvert ses grands yeux verts, la septième symphonie jouait toujours à travers l'aile de sa famille. La bambin s'était échappée de sa chambre sans même éveiller la nourrice qui somnolait dans sa chaise berçante, parcourant le couloir pour descendre le grand escalier qui menait au bureau de son père. Bien que la Hailey du futur eût oublier ce détail, elle ne connaissait pas vraiment sa mère. Elle savait qu'elle était magnifique, que ses cheveux avaient une odeur de miel et de camomille et qu'elle était souvent occupée ailleurs. La petite avait l'habitude de naviguer entre les bras de sa nounou et les genoux de son père, ce n'était donc pas inhabituelle que ce fût l'endroit qu'elle choisie pour se réfugier de la tempête.

Son petit visage à demi camoufler par la grande porte de chêne était river sur son père qui se tenait debout devant sa mère, celui-ci relâcha aussitôt la femme pour pivoter vers l'enfant. Caroline tomba sur les genoux, ses mains frémissantes contre le tapis décorer à ses pieds. « Princesse! Tu devrais être au lit à cette heure. » La petite détaillait son père qui lui souriait, détournant les yeux un instant sur sa mère qui sanglotait comme elle le faisait si souvent. « Tout va bien, Hailey. Ne t'en fais pas, poussin. Maman est encore malade… » La berceuse arrivait enfin, le regard encore perdu dans les vapes du sommeil sous son bonnet mal arrangé. Elle avait le souffle court d'avoir dévaler l'escalier en trombe, offrant un signe de tête révérencieux avant d'ouvrir la bouche. « Pardonnez-moi, Mr Harding. La petite m'a glissé des mains… » La dame remarqua alors sa maitresse au sol, se saisissant de la vue en attrapant la petite par les épaules pour la rapprocher contre elle. Thomas Harding avait beaucoup de défauts, mais c'était la première fois qu'il posait une main violente sur sa femme. Il en avait conscience. Pourtant, la menace qui s'était échappée de sa bouche l'empêchait d'éprouver le moindre remords.

« Veillez simplement à la remettre au lit. Je viendrai te border dès que j'aurais terminé de discuter avec maman. » Avant que la petite eut le temps de procéder, elle était emporté dans les bras dodue de sa gouvernante, abandonnant l'image de sa mère au profit du réconfort de son père. Thomas détourna son attention sur la vue que donnait la fenêtre sur une fontaine. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi sa femme n'était pas aussi nourricière et attentionnée envers sa fille que les autres mères l'étaient. Pourquoi semblait-elle si triste, si détacher depuis qu'elle avait mis au monde l'enfant?

« Demain, tu seras transporté au centre pour commencer ton nouveau traitement » Souffla-t-il sans quitter le mouvement de l'eau des yeux, saisissant toutefois l'effroi qui venait de traverser le corps de sa femme du coin de l'oeil. Les souffles saccadées de madame Harding se changeai en silence, son cœur se mit à débattre et la panique s'infiltra dans ses veines. « Je… Je suis désolé. Je… Je ne le pensais pas vraiment. » Elle s'était difficilement remise sur ses jambes, étirant les froissements de sa robe en reniflant grossièrement. « J'irais mieux, c'est promis. »

« Harrison te conduira avant l'aube, ça évitera toute scène inutile. » Elle s'élança d'un pas, comblant la distance entre eux pour s'accrocher à son bras qui la repoussa d'un geste brusque. « Tout ce que tu veux, mais pas ça! Je m'occuperais bien d'elle! Je l'amènerais au zoo demain! Tu verras, tout ira bien. » Des promesses vides qu'il avait déjà entendues mille fois. Trop souvent il avait ouvert son cœur à cette femme qui en avait profité pour aller vivre sa vie pendant que sa fille l'attendait. Elle avait peut-être fait une excellente épouse durant la lune de miel, mais elle n'avait rien d'une mère pour sa fille. La dépression et l'addiction étaient maintenant ancrés beaucoup trop profondément en elle. Un postpartum ignoré qui avait empoisonné son cœur et l'avait brisé en pièce. « Je t'ai donné trois ans, Caroline, et regarde ce que tu en as fait. Hailey connait à peine ton visage et tu hantes cette maison chaque nuit à coup de pleurs et de cris. » Une distorsion dans son esprit, une entité maladive que la magie et les herbes n'arrivaient pas à soigner. Une personnalité qui n'avait plus rien de limite et qui pourrissait la vie de ceux qui ne comprenaient rien. « Nous irons te rendre visite très souvent » Mentait-il sans jamais poser les yeux sur elle
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 15 ANS PLUS TÔT - ST LUKE'S HOSPITAL


« Soyez ce qui vous voudriez avoir l'art d'être » Les petits souliers noirs de la gamine se balançait énergiquement dans le vide, son petit corps assis sur une grande chaise en plastique posé près du lit. Ses mots étaient douteux, mais elle démontrait une certaine passion pour une enfant d'à peine six ans. Coincé entre ses doigts, une première édition d'Alice au pays des merveilles qui devait valoir son pesant d'or. Elle avait trouvé le livre dans la chambre de sa mère après son départ et avait demandé à son père si elle pouvait lui lire lorsqu'ils la visiteraient à l'hôpital. Il avait accepté.

Sa mère était étendue dans les draps blancs, incapable de tenir ses paupières ouvertes plus que quelque seconde tandis que son esprit médicamenté dérivait dans la stratosphère. Hailey en avait pris l'habitude de cette mère catatonique, appréciant malgré tout cette demi-heure par mois qu'elles partageaient ensemble. Son père l'accompagnait chaque fois, se tenant près de la fenêtre, ses yeux rivés sur la forêt qui entourait l'hôpital. Il ne posait jamais un regard sur son épouse, ne lui adressait jamais le moindre mot. Sa nourrice lui avait dit que c'était parfois comme ça que les gens réagissaient lorsqu'il avait de la peine, Hailey y croyait.

La blondinette se laissa glisser de son siège, allant rejoindre son père pour enlacer sa jambe dans un câlin réconfortant. « Quand maman ira mieux, elle pourra venir au zoo avec nous, hein papa? » Il posa sa grande main sur le sommet de son crâne, lui rendant son câlin en abaissant la tête d'un sourire mince. « Ta mère est très malade, Hailey. C'est possible qu'elle ne puisse jamais partir d'ici. Tu le sais ça? » « Michelle dit qu'elle n'est pas vraiment malade. Que c'est dans sa tête. » Répondu la gamine sur un ton qui trahissait une conversation qu'elle avait dérobée. « Tu penses beaucoup à elle quand tu es à la maison, n'est-ce pas? »

Une remarque qui le troublait depuis un certain temps. Quand elle était plus jeune, c'était facile de l'amener visiter sa génitrice. Hailey s'excitait à l'idée qu'on lui offre une friandise à l'accueil, qu'ils empruntent un porto-loin pour se déplacer et qu'elle pouvait mettre ses plus belles robes pour l'occasion. Avec le temps était venu les questions, les souvenirs et les ragots alors qu'elle avait à peine six ans. Même étendu dans ce lit d'hôpital, Caroline continuait de l'emprisonner dans son univers pitoyable et faiblard. Son mariage avait été un vrai fiasco, les rumeurs allaient déjà bon train sur l'infidélité de sa femme et la stabilité mentale de sa fille. Il n'avait pas envie de répondre à toutes ces questions, à écouter l'enfant se souvenir d'elle à chaque tournant du manoir. Il en avait marre de tout ça, marre de devoir poursuivre la quête qui l'avait épuisé tous au long de sa vie. Il était maintenant un homme d'une cinquantaine d'année qui n'avait jamais réussi à être plus que son père avant lui.

Lorsqu'il posa les yeux dans les émeraudes de sa fille, il se saisit de la ressemblance déjà flagrante qui unissait mère et fille. Dans chaque trait de ce doux visage qu'il aimait tant se cachait le reflet de cette femme qu'il avait appris à détester. Une peur naquit en lui ce jour-là, l'idée qu'elle ressemblerait un jour à sa mère. Qu'elle aussi l'abandonnerait pour le premier type qui effleurerait son âme, qu'un jour elle n'aurait plus besoin de lui pour essuyer ses larmes ou pansés ses blessures. Il devait quitter ce monde, laisser derrière lui toute trace de Caroline ou de leur vie ici. Utilisé la magie aurait été plus facile, plus logique. Thomas n'arrivait pourtant pas à envisager l'idée contre sa fille, redoutant la longévité et l'efficacité de ce genre de sort. L'esprit humain est quelque chose d'extrêmement puissant, mais également malléable. Peut-être arriverait-il à effacer le passé naturellement, échappé à son histoire pour en réécrire la fin.

Il écarta la petite pour se pencher vers elle, repoussant un de ses boudins blonds qui lui tombaient sur l'œil. « Que dirais-tu si nous partions en voyage? Juste toi et moi. » Son sourire était radieux, sa main chaude tandis qu'il caressait la joue de sa fille, elle lui rendit en hochant la tête, ses mains se resserrant contre la couverture de son livre. « À Paris? » Demanda la jeune fille, évoquant le souvenir de ses dernières vacances avec sa mère. « Non, plus loin encore. Que dirais-tu de… L'Amérique? » « L'Amérique? » Coassa la petite comme si c'était la pire idée sur terre. On cogna à la porte, elle s'ouvrit sur un Harrison camoufler derrière des lunettes fumées. Il les retira devant son patron, faisant un faible signe de la tête pour annoncer la fin des trente minutes.

« Il est temps de partir, Hailey. Dit aurevoir à ta mère. » La petite tendue son livre à son paternel qui le pris dans ses mains avant de se redresser. Foutu bouquin. Il lui rappellerait toujours que sa femme avait voulu l'abandonner pour un moldus vendeur d'antiquité, il n'arrivait pourtant pas à s'en défaire. Sa fille l'avait trouvé dans une boite, caché sous le lit des appartements de sa mère l'année plus tôt. Elle avait pris l'habitude de tenter la lecture lorsqu'ils venaient la visiter. Malgré ses tentatives, il n'avait jamais compris pourquoi Alice avait suivi le lapin, pourquoi elle était tombée dans le trou ou qu'elle avait mangé une part de gâteau. Il n'arrivait pas à entendre les cris de la gamine perdue à travers cet univers étrange qu'on appelait le monde des adultes. Il n'avait jamais compris celui de sa femme qui avait donné vie à son enfant au précieux âge de dix-sept ans. Si certain sang-pures choisissaient leurs camps, Thomas Harding le respirait, le dévorait et le régurgitait.

Hailey avait gambadé jusqu'à ce lit pour aller rejoindre le corps amaigrit de sa mère, inconsciente que c'était la dernière fois qu'elle poserait ses petites lèvres sur le dos de sa main, qu'elle glisserait ses doigts contre ses boucles identiques aux siennes. Peut-être que si elle avait su, elle aurait pris une seconde de plus pour détailler son visage, ses traits qui s'effaceraient dans la confusion de leurs similarités au fils des ans. Thomas frémit de penser qu'un jour elle serait la copie exacte de cette femme allongée sur le lit où elle allait mourir. « Repose toi bien maman! Papa et moi, on viendra te voir après les vacances. Je t'aime. » L'innocence de son bonheur la propulsa vers la porte, Harrison lui pris sa main dans la sienne pour l'amener dans le couloir qui menait au parking. Thomas détailla un instant la couverture du livre, incapable de se résoudre à l'abandonner et briser le cœur de sa princesse. Il se déplaça ensuite lentement vers elle, relevant enfin les yeux sur son maigre visage embrumé par la drogue.

« Il est temps pour Hailey et moi de passer à autre chose. Je suis désolé, mon amour. Je ne peux pas te laisser empoisonner nos vies plus longtemps. » Il se pencha sur elle, déposant un long baiser contre son front fatigué avant de se glisser contre son oreille. « Tu étais une mère et une femme exécrable » Il se releva, glissant le bouquin sous son aisselle avant de rejoindre la porte de la chambre.

Il enfila son chapeau à rebord droit contre son crâne, glissant sa cane noire à l'argente poignée fourchue contre son avant-bras avant de jeter un dernier regard à son épouse. « Adieu, Caroline. » Il reviendrait une seule fois, huit ans plus tard, pour signer des documents à la mort de sa femme. Il ne broncha même pas, prenant soin de brûler l'acte de décès à son retour au pays.
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Hailey Moira Harding
Living Dead Girl
Hailey Moira Harding
Hailey Moira Harding
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Date d'inscription : 31/03/2022
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Hailey Moira Harding
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