Birthday Party - Sova, Taky, Will, Enzo & Tristan

Samedi 3 septembre 2016, dans l’après-midi.

@Enzo S. Ryans @William C. Jackson @Sovahnn Dawn Lockwood @Takuma Ishida Hayato @ @Tristan K. Bakken


Comment est-ce qu’il se sentait depuis le matin ? Peut-être un peu stressé, il faut bien l’avouer. Il voulait que tout se passe bien - et surtout en pas avoir une crise d’angoisse stupide et malvenue- et que tous ses invités s’amusent. Il se demandait s’il avait eu une bonne idée d’inviter « autant » de personnes en même temps mais en même temps, il se disait que ce n’était que des personnes qu’il appréciait sincèrement et avec qui ça se passait « bien » en temps habituel malgré le léger stress qui demeurait toujours présent. Pour la troisième fois depuis dix minutes, il recompta le nombre de couverts, s’il avait bien tout mis, s’il avait bien sorti toutes les boissons tout en se triturant nerveusement les mains sous l’œil de Lewis qui était un peu trop sérieux pour la situation. Finalement, le grand blond se leva pour lui prendre doucement les mains et l’éteindre contre lui avant de lui déposer un baiser sur le front.

« Ca va aller ne t’inquiètes mon Chat.»

Mais dans ces mots il sentait l’inquiétude, il pouvait faire sentir la tension dans les muscles de son meilleur ami. Il enfouit néanmoins quelques instants son visage dans le cou de ce dernier pour profiter de cette sensation de protection, celle du réconfort. Il n’y avait pas à dire, c’était bien là qu’il se sentait le mieux. Après voir fermé les yeux quelques instants, il lâcha l’étreinte pour regarder Lewis dans les yeux

« Tu es sûr que ça va aller, toi ? On en a déjà parlé, mais tu sais que tu n’es pas obligé de rester ; Je ne t’en voudrais pas et puis, on l’a déjà fêté et on pourra le refêter après aussi.»

Si lui évoluait doucement vers une paix vers les Sorciers, du moins certains, son meilleur ami continuait de les haïr ou plutôt était toujours en panique et semblait bien rester sur ce point-là, même s’il avait promis de faire un effort pour cette journée. Et il savait que l’autre ferait vraiment son possible pour que tout le monde passe un moment agréable ; et à vrai, il semblait accepter à peu près Sovahnn ainsi que William, liens de sang oblige. Pour Takuma, vu ce qui s’était passé avec Maxence, il ne se faisait que moyennement d’utilisation mais ce qu’il redoutait le plus c’était quand même pour Enzo. Il ne voulait pas Ryans soit blessé par le comportement de l’autre. Il essayait depuis le départ que Lewis ne soit pas de la partie de façon à alléger le moral et l’ambiance de tout le monde. Turner n’était pas fier de cela, il en avait même honte - surtout que ça ne marchait pas- et ne trouvait pas les mots adéquats. Visage un peu fermé, mâchoires serrées, Tim finit de se détacher de l’autre garçon.

« Je dois finir de tout préparer, tu m’aides ?»

Il tourna un peu le visage vers Lewis qui se rapprocha de lui pour lui poser sur ses joues, tendrement, avant de lui faire un doux sourire.

« Je vais juste rester jusqu’à ce qu’ils arrivent, pour dire bonjour et surtout être certain que tu iras bien.»
« Tout ira bien, j’te le promets, et en plus ma mère n’est pas loin, et elle a super bien protégé le lieu ! »

Etrangement, Lewis ne semblait pas avoir de mal avec la présence de sa mère alors qu’en soi elle était sorcière, même si elle n’utilisait presque plus la magie sauf pour des sorts de protection et compagnie.

* * *

Ils avaient continué encore un peu de finir de préparer ou plutôt Lewis continua d’affirmer à Tim qu’il avait tout vérifié dix fois. Il était allé ensuite se préparer tandis que son meilleur ami lui dit qu’il allait mettre la touche finale. Il aurait certainement dû sentir au ton que l’autre préparait quelque chose… mais non, trop naïf probablement, il se dit qu’il n’allait pas faire grand-chose… et pourtant, lorsqu’il redescendit, il y avait plein de ballons…. De toutes les couleurs qui étaient au plafonds et un Lewis pris sur le fait qui essayait de gonfler les ballons.

« La touche finale, hein ?»

L’autre garçon eut un ricanement amusé avant de lui tirer la langue et de lui faire un sourire angélique.

« Tu aussi te dessiner une auréole au-dessus de la tête, tu ne seras pas beaucoup plus crédible.»

Lewis allait certainement dire autre chose, mais les premiers invités arrivèrent et pas par la porte d’entrée… Maman avait fait en sorte que tout le monde puisse arriver par la voie magique, et pour Tristan qui n’était pas censé connaître la magie, il lui avait dit d’arriver un peu plus tard afin que tous les autres soient arrivés… mais au cas où il y ait un problème, la « porte » d’entrée du transplanage se situait seulement dans la chambre de Tim.

« On va être à la bourre hein ? »

La gueule dans l’oreiller, l’oreiller entouré de mes deux bras, j’ouvre même pas les yeux. 9h du mat et l’un des inconvénients de vivre à l’autre bout de la planète c’est qu’à l’heure du p’tit dej ici c’est déjà la fin d’après-midi là-bas à Londres. Depuis qu’on a emménagé je jongle beaucoup moins avec les fuseaux horaires et je crois que j’ai perdu l’habitude alors j’avoue ce matin j’ai la tête dans le cul et la motivation pas au maximum.

« Ouep. » Un chat sur le dos, un chien étalé en travers du lit et l’autre au taquet sur le balcon en train de surveiller son territoire – ça vire à l’obsession ton truc Wax, les goélands vont pas te piquer ta niche – je grogne contre le tissus plus pour la forme qu’autre chose. Un soupir, je roule des épaules avant de me retourner pour m’étendre sur le dos. Cette fois c’est Lune qui grogne, dégagée de son perchoir elle s’en va comme une princesse. Il fait bon, il fait beau, dans trois secondes et demi je me rendors. J’ai déjà fermé les yeux, en fait j’suis même pas certain que je l’ai avait ouverts.
L’excitation d’hier soir est passé mais j’ai toujours dans la tête l’impatience, l’envie d’être à lundi matin. Pas certain d’y croire encore je tente de maitriser un peu mes ressentis – inutile, on est d’accord – au cas où ça ne fonctionnerait pas pour une raison ou une autre mais il a suffi qu’il me dise Mako, échantillons ou prélèvements, pour que je devienne un gosse la veille de Noël.

Et le gosse il vient se coller contre son petit ami parce qu’il aime bien commencer sa journée par un câlin.

Je vous épargnerai le chapelet d’injures que j’ai lâché en me cognant le gros orteil dans la table basse une fois levé - de quoi vous donner envie de retourner vous planquer sous les draps. Le café que je renverse en butant dans une chaise, on en parle ? Pas la peine. Y a des matins comme ça tu sais pas pourquoi t’es bon à rien mais ça fini par me faire rire. J’suis pas réveillé, ça m’empêche pas de choper Liam pour l’entrainer sous la douche avec moi. Une fois sous l’eau c’est le sale gosse qui s’éveille et si on reste sages j’en profite juste pour le faire chier, lui pincer la taille ou les fesses, faire n’importe quoi avec ses cheveux en y foutant le plus de mousse possible. Résultat quand je fini de me saper il est 10h bien tassé donc plus de 18h là-bas « C’est bon j’suis prêt. » Un bermuda, une chemise à manches courtes et un sweat dans la main au cas où – hey, les nuits sont fraiches au pays des buveurs d’eau chaude – j’enfile mes skates et relève les yeux quand Will passe devant moi. Un sourire vient immédiatement étirer mes lèvres, amusé et satisfait.

« S’pèce de beau gosse. »

Le cadeau de Tim sous le bras, l’autre bras autour des épaules de mon petit ami juste le temps d’embrasser sa tempe parce que j’ai envie, je m’assure que les gamelles d’eau des chiens sont pleines et on se tire.

Dire que je suis serein de débarquer là-bas serait mentir, je sais que c’est un sentiment partagé par William pour des raisons évidentes. J’aurai préféré que Tim fête son anniversaire à la coloc mais décide de faire confiance aux protections placées par sa mère. Un Portoloin et deux Transplanages plus tard on atterri dans la piaule de Mister Turner et … « Tu crois qu’il les planque où ses magasines de cul ? » … j’peux pas m’en empêcher. C'est de la faute de Mateo, il déteint.

Sale môme qui perd rapidement son sourire quand ses yeux se posent sur l’un des invités « Yes. » Rien qu’un mot qui sonne bourré d’ironie ou de sarcasme et que seul Liam peut entendre. Ça dure une seconde à peine, je me reprends et tache de ne rien laisser transparaitre. Pour moi la page est tournée ou en tout cas elle l’est la plupart du temps mais je sais pertinemment que pour ce gars-là c’est pas le cas.

Mais on s’en fout, on n’est pas là pour ça. Pour lui.

« Salut ! »

Une moue joyeuse naquit sur le visage de Tim dès qu’il fit Sovahnn, comme si elle avait le don de l’apaiser, de le rendre plus heureux. Il se cala quelques instants dans ses bras, profitant largement et sans retenu de cette étreinte amicale, souriant même encore plus lorsqu’elle lui avait claqué un baiser sur la joue. « Heeey, l’anniverséré ! Ça y est, t’as arrêté de faire semblant d'être un grand maintenant. » Pour seul réponse, il eut un léger rire, encore plus amusé lorsqu’elle sembla faussement en colère et qu’elle reprit la parole « Par contre maintenant tu vas m'faire le plaisir d'arrêter tes conneries, parce qu'à chaque fois que tu prends un an, moi aussi, et j'vais finir avec la poussette, la gosse et les soirées verveines. » Il lui fit un grand sourire avant de lui souffler « T’inquiètes mamie, je viendrai quand même te voir à la maison de retraite et je t’aiderai à chercher ton dentier, promis !» Ce qui signifiait, outre la bêtise des propos qu’il comptait être toujours ami et proche d’elle-même dans soixante ans. Qu’il la voulait dans sa vie, dans son passé, son présent, son futur. « Merci d’être venue ma So’. Je pourrai te dire ça fait trop longtemps, tu racontes quoi de neuf… mais depuis quelques heures je doute que les nouvelles soient ouf.» Ouais, les joies de la colocation quoi !

Et si Tim s’était tendu presque imperceptiblement lorsqu’elle s’était tournée vers Lewis c’est plus par peur de réaction du garçon qu’autre chose, même si avec Sovahnn, étrangement ça ne se passait pas trop mal. Probablement le fait qu’elle ne maitrise pas la magie qui la rendait plus « humaine » aux yeux de son meilleur ami. L’autre garçon était un peu plus tendu depuis l’arrivée de la joli blonde, mais au moins il ne tirait pas trop la tronche et ne semblait pas fulminer de colère. Quelque part, il en était certain Lewis appréciait beaucoup Sovahnn, ne serait-ce que pour sa gentillesse et ce qu’elle avait apporté à son meilleur ami. Il laissa donc la jolie l’enlacer allant même jusqu’à tapoter doucement sur le dos de la jeune fille… Peut-être que le regard pénétrant que lui jetait Tim aidait aussi à ce qu’il ne se comporte pas trop mal. Le garçon ne comprenait pas pourquoi Lewis ne prenait pas la poudre d’escampette avant que les autres n’arrivent, même si ladite raison, il lui avait déjà expliqué. Mais il avait peur de quelque chose de mauvais se passe, et il ne le voulait pas. Absolument pas. Il espérait pouvoir compter sur Lewis pour ne pas jouer sa comédie habituelle.

Il fut tiré de ses pensées, de ses angoisses lorsqu’il reçut un paquet dans le torse. « Merci, So’, mais t’étais pas obligée, tu sais ?» ce qu’elle avait fait pour lui était le plus merveilleux et grand des cadeaux. Il déposa le paquet sur la table tandis que Lewis s’était rapproché de lui, pour lui claquer une baiser tendre sur la joue. « ça va vous deux ? » il acquiesça. « Ouais ! On a bien tout préparé, je crois qu’il ne manque rien.» Et Lewis de répliquer doucement qu’il ne manquerait rien vu qu’il avait déjà vérifié un bon nombre de fois, ce n’était pas une attaque, mais un simple fait.   « On était bien dans le timing ! Donc ça va ! Et toi … vous ?» dit-il en posant un tendra sur Liya qui agitait à présent ses bras vers un Lewis qui semblait paniquer, ne sachant pas quoi faire. « Ma petite beauté, comme t’es magnifique aujourd’hui !» dit-il au bébé,  avant de lui tendre la main pour qu’elle l’attrape, lui souriant avec une tendresse infinie. « Bon parlons de choses sérieuses, à ton avis Enzo va-t-il réussir l’exploit de faire arriver William à peu près à l’heure, ou Will va-t-il triompher ? » Il eut un petit sourire « Vous voulez boire quelque chose » demanda-t-il histoire de ne pas être un hôte trop pourri, mais aussi espérant que ça ferait décrocher que quelques mots à Lewis, le faire réagir ou autre …


Heureusement l’arrivée de nouveaux invités ne se fit pas attendre. Il dédia un grand sourire aux nouveaux arrivants tandis qu’Enzo le saluait. « Heyy vous, deux !! Justement je demandais à quel point tu savais gérer le retard de Will’. 10/10 Enzo, t’es un pro.» dit-il en allant vers eux pour prendre Enzo dans les bras comme il le pouvait puis vers son cousin à qui il déposa un énorme bisou mouillé comme un vilain garçon. C’est d’la famille, on peut faire ça, et puis enfant il l’avait tant fait, chouette madeleine de Proust, n’est-ce pas Jackson ? « Vous avez fait bon voyage ? J’suis trop content que vous ayez pu venir !!» Toujours à coté de Will et vu qu’Enzo était décidément trop grand il passa une main dans les cheveux du cousin pour le décoiffer, avant de jeter un coup d’œil à Lewis qui cette fois avait l’air de se sentir vraiment plus à son aise, mais il restait là sans trop savoir quoi faire, luttant sûrement entre son envie d’hurler sa haine et de s’enfuir sans un mot. Il aurait presque pu lire ça dans son regard ou dans sa posture tant il la connaissait, et finalement, l’autre glissa un petit « Salut, les Gars ! » Pas grand-chose, mais quand même un grand pas dans le mode « amical »… qui ne dura pas « Bon, par contre, maintenant que t’es en bonne compagnie, j’vais te laisser profiter vu qu’on l’a déjà fait ensemble ! Bonne soirée tout le monde ! » Tim retint tout juste un soupir de soulagement en le voyant prendre la poudre d’escampette en sachant que c’était mieux pour tout le monde, même si d’un côté il trouvait ça dommage que son meilleur ami ne reste pas. Il se passa une main dans les cheveux et ne reprit que la parole une fois la porte refermée sans qu’il n’ait réussi à répondre quoi que ce soit à Lewis. « Bon.. Heu, vous voulez un truc à boire ? Il ne manque plus grand monde ! Juste Takuma et un autre gars, un ami… que vous devez pas connaître.» Aka moldu - du moins c’est ce qu’il croyait le Timtim. Ca va pour une fois ses joues ne s’étaient pas mis à devenir rouge comme une tomate !

« Heyy vous, deux !! Justement je demandais à quel point tu savais gérer le retard de Will’. 10/10 Enzo, t’es un pro. » Je … hein ? « Ouais, alors pour le coup c’est lui qui a géré le mien là tu vois. » Parce que j’étais mou ce matin, quelqu’un a un problème avec ça ? Surtout, depuis quand mon mec a des soucis de ponctualité ? Putain, je vis avec un étranger. Et depuis quand je le gère en fait ? T’as cru que j’étais sa mère ?
Câlin ? Ok. Câlin. Au moins j’échappe au bisou baveux « Vous avez fait bon voyage ? J’suis trop content que vous ayez pu venir !! » Juste un sourire alors qu’il passe sa main dans les cheveux de son cousin et mon regard dérive jusqu’à Sovahnn – à qui je fais un clin d’œil. Puis Liya. J’me fais avoir à chaque fois, les battements de mon cœur accélèrent et une douce chaleur vient se balader dans mes veines. Putain mon pauvre, tu vas tellement te faire mener par le bout du nez quand elle sera suffisamment âgée pour te manipuler … Et va falloir se calmer sur les putains, au passage « Salut, les Gars ! » Putain.

« Bon, par contre, maintenant que t’es en bonne compagnie, j’vais te laisser profiter vu qu’on l’a déjà fait ensemble ! Bonne soirée tout le monde ! » Bye. Hasta luego. Au revoir. A plus dans le bus et tout le monde respire un peu mieux une fois que la porte se ferme derrière Lewis. Je trouve ça triste en réalité mais on n’est pas là pour se prendre la tête. Je viens de me lever, mon taux d’énergie est en train de monter dangereusement au fur et à mesure que je me réveille, ne me laissez pas manger trop de sucre.

« Bon.. Heu, vous voulez un truc à boire ? Il ne manque plus grand monde ! Juste Takuma et un autre gars, un ami… que vous devez pas connaître. » Un regard en coin vers Will, un autre vers Sova … Un ami ? J’aurai pu pousser plus loin si une odeur familière n’était pas venue chatouiller mon odorat. Quelques coups contre la porte, pas besoin qu’elle s’ouvre pour que je sache qui se trouve derrière et putain – vous les comptez ? – je ne m’y attendais pas à celle-là « Enzo ? » Lui non plus apparemment. Attends, c’est toi l’ami en question ? Vous voyez Flynn Rider ? Ma meilleure amie ressemble à Raiponce, évidemment que j’ai vu le dessin animé – elle m’a forcé. Bref, je suis à deux doigts de sortir le même genre de sourire en lui répondant que oui, c’est moi, le seul, l’unique, mais je suis surtout pris au dépourvu. Accélération du rythme cardiaque, déjà le cerveau s’active pour chercher une explication à donner aux autres concernant le fait qu’on se connait lui et moi « J’ignorais que vous vous connaissiez toi et Tim. Le monde est petit ! » No shit « Effectivement. » Me regarde pas comme ça bébé, promis c’est pas encore un de mes « ex » qui vient foutre la merde. Désolé Jo, simple fait. Et je sais que t’as fait une syncope rien qu’à l’évocation du mot ex – oui ce rp part en live, je vous emmerde j’ai de la fièvre. Lili, pas Enzo. Ou peut-être que lui aussi mais comme il est chaud H24 c’est dur à dire. Ça va Chaton ? T’as de la température ? Non ? Bon. TVB. Tout va bien, pour ceux qui suivent pas là dans le fond de la classe.

« Bon anniversaire Tim ! » Et encore des câlins. J’en aurai presque oublié qu’on n’est pas venu les mains vides « Yep, joyeux anniversaire Tim. » Une fois la place libérée je lui colle dans les bras le paquet que j’ai ramené. Ce qu’il y a dedans ? Un poney. Ou la voiture de Barbie. Peut-être les deux. Barbie sur un poney, en voiture. Un poney qui conduit la voiture de Barbie. Martine à la plage. Kamoulox. Juste un p’tit truc bricolé à la maison, un truc pour son chat en réalité. Mélange d’arbre à chat et de jeu, une idée qui m’est venu en construisant la cabane pour les chiens.

Et parce que je suis poli et bien éduqué je serre la main à mon comparse de Pleine Lune tout en lui présentant Liam « Tristan, William. Mon copain, qui se trouve être le cousin de Tim. » Que je n’ai pas du tout rencontré dans les cachots à Poudlard, nope. Ce moment où tu te retrouves avec le poids des secrets des uns et des autres parce que tu ne sais pas vraiment qui sait quoi. J’peux pas balancer que Tristan est un Lycan tout comme je ne peux pas parler du passé de Tim à Poudlard « Will, Tristan. Un ami de Kyle. » Ouais, y avait quand même une histoire d’ex là-dedans mais c’est tout ce que j’ai trouvé et surtout c’est pas faux « Et de Tim apparemment. » Why not. Je ... YOLO.
Et parce que je ne tiens plus c’est vers Sovahnn que je me dirige, déposant un bisou sur sa joue avant de tendre les bras pour prendre la petite dans les miens « Tu crois qu’il va y avoir un karaoké ? » Private joke, plus ou moins, et putain j’assume pas entièrement parce que merde on parle d’un mort là quand même mais .. Fuck. Tout ce que je vois c’est le rire qu’on retient tous les deux tant bien que mal et Liya qui attrape le tissus de ma chemise entre ses petits doigts.

Est-ce qu’il était content de voir la bouille de Sovahnn et Liya en premier ? Tout à fait. Il demanda à son amie d’enfance, d’ailleurs, comment est-ce qu’elle allait et si la réponse de son amie le fit rire à lui, c’était déjà beaucoup moins vrai que Lewis qui ne semblait pas du tout à l’aise avec la petite. Pourtant aujourd’hui elle semblait quand même beaucoup moins fragile qu’à sa naissance. Histoire d’éviter un quelconque problème entre ses deux camarades, il avait choisi l’option d’intervenir et de dire à quel point la petite était belle, ce qui était vrai. Il avait envie de lui faire plein de papouilles, d’entendre son petit rire et de voir ses grands sourires qui avaient tendance à lui réchauffer le cœur - comme ceux de Sova d’ailleurs, telle mère telle fille-. « Elle peut, j’lui ai changé trois fois d’body ! » Il eut un léger rire « Ah ouais ? Rien que ça ? Elle t’as fait des misères, ou c’est par ce que tu étais simplement des plus indécises ? »


Et, il n’avait pas eu le temps de chercher les boissons qu’il y avait eu deux nouveaux arrivants qui furent d’ailleurs de suite dans l’ambiance « Ouais, alors pour le coup c’est lui qui a géré le mien là tu vois. » Est-ce que Tim venait de froncer les sourcils, un peu étonné ? Tout à fait, mais, ne sachant pas bien quoi répondre, il avait préféré ne pas trop donner la réplique sur ce point précis. Au final, la seule chose importante c’est qu’ils étaient là et qu’ils semblaient d’aller bien. Et c’est ainsi qu’il s’était retrouvé à faire un câlin à Enzo avant d’embêter son cousin. C’est fait pour ça la famille et il fallait bien avouer que pour lui, il était plus qu’un simple cousin éloigné, il était plus comme un grand frère et vu ses relations avec ses sœurs de sang, ce n’était pas bien compliqué de comprendre pourquoi est-ce qu’il préférait le voir comme ça. Et la suite… la suite avait été des plus étranges avec Lewis, mais il ne pouvait nier qu’il était soulagé de le voir partir son meilleur ami avant d’un drame n’explose. Il n’allait quand même pas le remercier pour ça, par ce qu’il avait quand même fait baisser un peu l’ambiance et le plus jeune se sentait quand même à présent un peu embarrassé et ne savait pas trop comment reprendre les choses en mains. Turner avait donc opté pour le plus simple : demander ce qu’ils voulaient boire et changer totalement de sujet. Et là encore, il n’eut pas le temps de servir quoi que ce soit, car un autre arrivant était enfin là : et il fallait bien avouer que Timothy était franchement très content de voir qu’il avait pu venir. Il ne connaissait pas aussi bien Tristan qu’il pouvait connaître les autres, mais il appréciait sincèrement sa présence et c’est pour ça qu’il se retrouvait-là d’ailleurs, un cercle plus que restreint des gens que Turner appréciait. Il était allé ouvrir rapidement la porte en lui dédiant un grand et beau sourire, chaleureux même.

Par contre, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il s’était attendu à la suite. - Enzo ? J’ignorais que vous vous connaissiez toi et Tim. Le monde est petit ! Ah bah, lui aussi ignorait que les deux garçons se connaissaient, d’ailleurs, il fronça un peu les sourcils. « Effectivement. » Tout le monde était étonné, parfait… Enzo ne trainait pas non plus trop dans les rues de Londres et niveau ami purement Moldu, est-ce qu’il en avait beaucoup ? Et il était un peu perturbé de cela. Bon anniversaire Tim !
Il lui avait rendu son sourire, avant de refermer à son tour ses bras contre Tristan. « Merci ; Je suis content que tu ais pu venir ! » Ouais ! « Yep, joyeux anniversaire Tim. » « Merci…»et il s’était retrouvé avec un nouveau paquet dans les bras. Ouais le désavantage des anniversaires c’était qu’il recevait des cadeaux et qu’il ne savait jamais trop quoi dire, ou quoi faire. Quelles étaient vraiment les conventions, ouvrir maintenant ou pas ? Comme il ne savait pas trop, il avait posé le paquet à côté de l’autre pour l’ouvrir plus tard. Genre pendant qu’ils bouffaient c’était ce qu’il avait souvent faire avec sa mère -ou même avec Lewis-. « Tristan, William. Mon copain, qui se trouve être le cousin de Tim. » Ouais voilà, belle présentation ! « Will, Tristan. Un ami de Kyle. Et de Tim apparemment. » Il avait planté un instant au nom de Kyle, mais au moins… disons que ça pouvait clarifier certaines choses. Le doute, néanmoins s’était un peu insinué dans son esprit, mais il ne savait pas comment est-ce qu’il pouvait la question… mais il pourrait toujours se questionner plus tard. «Et c’est Sovahnn, ma coloc’, et sa fille. C’est heu… une amie d’enfance, on habitait quand même quartier ! » dit-il pour présenter la jeune femme avant de lui dédier un tendre sourire ; mais dans le regard du garçon elle devait percevoir que lui aussi était un peu perdu avec tout et qu’il ne s’était pas du tout attendu à ce genre de choses ? Bon… Il alla chercher des verres pendant que Sova et Enzo parlaient ensemble et ramena dans le même temps plusieurs types de boisson comme ça, il y en aurait pour tous les goûts. Il alla ensuite vers Tristan « Je ne pensais pas que tu connaitrais un de mes amis ! Du coup, comment est-ce que tu as connu Enzo, via Kyle lorsqu’ils étaient ensemble ou c’était encore un genre de situation ubuesque un peu comme aujourd’hui ? » lui dit-il avant un doux sourire. Il tentait, on ne pouvait pas dire qu’il avait été des plus fins, mais quand même, il trouvait qu’il ne s’était pas si mal débrouillé que cela…. Il jeta ensuite un coup d’œil à son cousin et se retint un peu de lui sauter sur le dos pour l’embêter… ils n’étaient plus des gosses et aujourd’hui leur différence d’âge n’était plus assez grande. Il risquait de lui faire plus mal qu’autre chose !

« Je vote pour oui, rien que pour te forcer à remonter sur scène avec moi. Cette fois j’veux t’imposer Cherry Bomb ! Cherche pas c’est validé ! » Ceux qui m’ont déjà entendu chanter savent que c’est une idée de merde « Même pas en rêve, et fais gaffe j’ai ta fille en otage alors fais pas trop la maligne. » Dit il en reculant d’un pas avec son sourire de branleur toujours aussi présent. J’ai l’impression d’avoir contre le torse une nuée de petits oiseaux quand les battements rapides du cœur de Liya résonnent contre les miens « Alors comme ça t’étais lent ce matin ? » A peine le temps de lui tirer la langue que ça enchaîne à côté « Et c’est Sovahnn, ma coloc’, et sa fille. C’est heu… une amie d’enfance, on habitait quand même quartier ! » Ouais, vrai que j’me suis contenté de présenter Will mais d’une c’est pas mon anniversaire donc pas à moi de présenter les gens les uns aux autres et de deux on est arrivés ensemble donc ça m’a semblé logique. Je dis pas que ça l’est « C’est à moi qu’il faut s’adresser pour l’afficher aujourd’hui. Il se la ramène comme ça en mode beau brun mais j’ai de quoi l’afficher ! » Ah ça « Du coup.. » Et merde « Sa vision est basée sur le mouvement, bouge pas. » C’est à Liya que je m’adresse en évitant soigneusement le regard de sa mère. Pour la forme, pour le jeu, parce que j’ai absolument rien à cacher dans le fait d’avoir effectivement été lent ce matin. Mais y a ce truc qui m’interpelle et ne me fout pas spécialement à l’aise, cette conversation entre Tim et Tristan « Je ne pensais pas que tu connaitrais un de mes amis ! Du coup, comment est-ce que tu as connu Enzo, via Kyle lorsqu’ils étaient ensemble ou c’était encore un genre de situation ubuesque un peu comme aujourd’hui ? » Qu’il parle de Kyle, de quand on était ensemble, je m’en fous. Je sais que Will s’en fous aussi, on a tous les deux un passé, d’autres histoires vécues. Ce qui m’inquiète le plus c’est de savoir quelles données vont filtrer mais je décide de laisser tomber, de me dire que ça ne me regarde pas, que dans cette pièce je n’ai en ce qui me concerne aucun secret à planquer et que c’est à Tristan de gérer. Pourtant je reste attentif, un peu, juste de quoi capter s’il a besoin d’aide pour s’en dépêtrer ou non.
La vérité c’est qu’on s’est rencontrés parce que j’ai capté son odeur de Lycan et qui plus est celle de Kyle sur lui, comment est-ce qu’il va retranscrire ça on verra. En attendant je retrouve le regard de ma meilleure amie et la petite main de sa fille accrochée à ma chemise, ses grands yeux ouverts sur le monde avec curiosité sans trop savoir ce qu’elle perçoit exactement « On me dit d’me poser, j’me pose. » Haussement d’épaules mais sourire en coin, il y a pourtant quasiment que du sérieux dans tout ça « J’ai chopé le rythme Californien faut croire. Regarde le lui là aussi, ChillMan. » D’un geste du menton je désigne William, les mains dans les poches et l’allure habituelle : Nonchalant. Pourtant je sais que lui comme moi on n’est pas entièrement serein d’être ici mais on donne le change, on s’adapte « Comment tu veux que j’fasse autre chose que d’être lent. » Et parce qu’il m’entend il lève les yeux au ciel, je lâche un rire et mime un baiser du bout des lèvres dans sa direction en recalant en douceur la position de Liya contre moi.

« En vrai ça me fait du bien. » Le regard est plus doux, presque timide, mais ce sont des faits. D’arrêter de cavaler à travers le globe en cramant mon capital sommeil repose autant mon corps que mon esprit. Me poser tant physiquement que mentalement, aussi. Alors oui, traînasser le matin j’aime ça et d’autant plus quand ces moments là je les passe en présence de celui avec qui je vis depuis un mois et demi.

« Pas comme cette situation gênante où j’suis même pas sûr que Tim sache que Tristan est un sorcier. » Et ça c’est dit à voix basse, parce qu’on est légèrement excentrés aussi, en balançant à Sovahnn une info qui ne m’appartient pas mais … Merde. Juste merde. Peut-être aussi parce que je pense à Tim et à ce qu’il pourrait ressentir s’il avait cette info-là s'il ne l'a pas déjà. Sans parler de celle encore plus « importante » parce qu’il se passera quoi s’il apprend un jour que son ami est lui aussi en partie un truc qui le terrorise ? Voilà pourquoi je l’aime autant ma vie en Californie : Parce qu’elle est simple.

Et parce que j’ai pas envie de plonger dans ce truc potentiellement dramatique « Tu crois qu’il a vu sa baguette magique ? » Je sors la carte du gros lourd.

Qu’elle les aimaient, ces conversations légères qui s’égrenaient avec facilité entre eux. Ponctuées de regards et de sourires. Des petits moments rien qu’à eux résumés en une simple et franche complicité. Qu’elle se penche sur sa fille pour lui glisser que son parrain a trop regardé Jurassic park à la dernière soirée ou qu’elle lui jette un coup d’oeil en coin pour sous entendre ses propres interrogations sur une situation qu’elle devinait ubuesque, Sovahnn gouttait chacun de ces petits instants avec le plaisir de la simplicité. Cela dit, que sa fille pense sa vision basée sur le mouvement tient ! Peut être cela l’empêcherait-elle de faire toutes les conneries possibles que le monde puisse fournir. Connaissant ses parents, toute technique était bonne à prendre. “L’écoute pas, je vois et je verrais toujours tout.” Tellement faux. Tellement foutrement faux, mais c’était bien là tout l’enjeu non ? Tu vas en faire des conneries, petite fille. Et ta mère n’y verra que du feu pour la moitié d’entre elles. Et l’autre moitié te sera dictée par ton parrain.
Sovahnn captait tout autant le regard d’Enzo vers la conversation entre Tim et Tristan que la petite main de sa fille à accrocher la chemise de son parrain. Repassage foutu, c’est un classique. Du moins si quelqu’un ici repasse ses chemises. Avec un petit sourire attendrit, elle l’observait s’appuyer du pieds contre le torse de l’ancien griffondor tout en dévisageant les uns et les autres et les mouvements de chacun avec ses grands yeux azur émerveillés. Petite fille en passe de devenir une brutasse avide de découvrir le monde.

« On me dit d’me poser, j’me pose. » Elle sourit, un petit rire au bord des lèvres. La réflexion était sérieuse, Sovahnn le savait et l’idée que son ami se pose et s’imprègne d’un quotidien qu’il avait bien mérité lui faisait chaud au cœur. « J’ai chopé le rythme Californien faut croire. Regarde le lui là aussi, ChillMan. »
“Faut avouer…” que ça peut jouer. « Comment tu veux que j’fasse autre chose que d’être lent. » Il n’en avait pas fallu beaucoup pour que Will ne lève les yeux au ciel et qu’Enzo ne fasse mine de lui envoyer un baiser du bout des lèvres. Le tout sous le rire joyeux de Sovahnn qui ne loupait aucun instant de l’échange muet mais devait-on le préciser : assez craquant. Ils faisaient plaisir à vois tous les deux, tout bêtement. Une seconde, c’est avec William qu’elle échangeait à son tour un regard et donc un rire.

« En vrai ça me fait du bien. » ça, elle n’en doutait pas. Sovahnn s’était toujours demandé comment il faisait pour tenir le coup avec le rythme qu’il s’imposait. Changer ainsi de continent toutes les deux minutes, parcourir les plaines, passer de portoloin en portoloin, transplanner pour arriver ici ou là. Enzo était tout autant chez lui en Australie qu’en Californie ou même, d’une autre manière, en Écosse. Et pourtant ce rythme avait de quoi vous péter à la gueule. Qu’il prenne un peu de repos pour une fois, ça ne lui ferait pas de mal. Le sourire était aussi tendre qu’un peu moqueur. Comme si elle était bien placée pour dire quoi que ce soit sur les rythmes du quotidien et la capacité à vivre à mille à l’heure sans jamais véritablement s’arrêter. Pour l’instant elle même était en décalage. Après un temps de vie plus chill, les trop-pleins de l’existence lui manquaient. Mais qu’Enzo puisse se ressourcer un peu, ça la rassurait assez. “C’est pas comme si t’en avais besoin après un rythme acharné quoi..”

De quelques degrés tourné vers elle, la voix soudainement basse et une légère grimace sur les traits, Enzo rajouta en aparté : « Pas comme cette situation gênante où j’suis même pas sûr que Tim sache que Tristan est un sorcier. » Pas de réaction marquée sur les traits de la jeune femme, seul un regard et les lèvres pincées. Tout autant d’amusement que de malaise dans son regard. A la fois parce que l’ensemble de la situation était drôle - si si, quand on ne prend pas trop les choses au sérieux, c’est drôle - mais aussi parce qu’effectivement, si Tim n’était pas au courant… eh bien ce serait un choc parmi tant d’autres. A croire qu’ils lui feraient tous le coup. Lewis était-il le seul à faire exception à la règle ? Entre elle, Will et maintenant Tristan, ils étaient bien tous, là.. ! Comme quoi, quand elle songeait au fait qu’il y ait des sous-textes qu’elle ne captait pas derrière l’arrivée de Tristan.. Hey, on y était !

Le simple fait que Tristan soit passé par la porte d’entrée avait tendance à lui faire penser que, non, il n’en était pas conscient. Sachant qu’ils attendaient encore Takuma et que celui-ci arriverait peut-être en transplanant devait déjà stresser Tim sur un problème qui, en réalité, n’existait pas.

Volontairement, elle ne jeta pas de regard immédiat à Tristan. Tim ouvrait non loin une bouteille d’elle ne savait quoi et elle en profitant pour glisser son attention jusqu’au nouvel arrivant. Peut être devrait-elle envoyer un texto à Takuma, au cas où ? Maybe.
Comme s’il lisait dans ses pensées, Enzo ajouta soudainement une réflexion qu’elle s’était fait en sous-marin depuis un moment.

« Tu crois qu’il a vu sa baguette magique ? »   Le rire la prit par surprise, la forçant à se détourner, déjà penchée contre le torse d’Enzo, l’air d’embrasser sa fille sur le front pour cacher le fou-rire brutal qui l’avait attrapée sans prévenir. A l’abri des regards, Sovahnn lui décocha un petit (petit hein, il a sa fille dans les bras !) coup dans le bras avant de se redresser, les yeux brillants d’amusement, un sourire tremblant comme rempart au rire vif qu’elle ne retenait qu’à peine. “J’te paris qu’il serait pas contre en tout cas…” Les sales mômes j’vous jure !
“ Le pire c’est que j’me pose la question depuis qu’il est arrivé, j’en avais jamais entendu parler.” D’OÙ elle n’en avait pas entendu parler ?! Cachottier !
Sans véritablement faire attention, la jeune femme lança un regard de biais, déjà remarqué par Will dont elle devinait à son petit sourire qu’il devinait certaines de leurs réflexions… mais surtout de Tim dont elle accrocha les yeux un instant. “ J’viens de nous cramer tu crois ?” Rien qu’un mot envers Enzo tandis qu’elle adressait un grand sourire à son colloc’, l’air de rien.

Il ne savait plus trop comment tourner la discussion, alors il essayait de faire au mieux… avec tout le monde, surtout de ne laisser personne seul, ou sans boisson. Néanmoins, cette fois, il faut bien avouer qu’il était surtout occupé par Tristan ou du moins son esprit. Il ne savait pas trop comment prendre toutes ces coïncidences…. Et il essayait de ne pas se poser trop de questions, de se convaincre que cela n’avait pas beaucoup d’importances de toute façon. Tout comme il avait essayé de ne pas trop rougir au sous-entendu Sovahnn « beau brun », de quoi l’afficher. Ouais non. On y pense pas. Pas du tout, par ce qu’il était franchement mal à l’aise là-dedans. Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. Personne n’allait le manger, au pire ses amis se moqueraient un peu de lui et d’un certain côté, ça serait peut-être un peu mérité.

Du coin de l’œil, il voyait bien Sovahnn et Enzo faire des messes basses, et visiblement bien se fendre la poire. Il fronça les sourcils un peu suspicieux, mais laissa faire pour l’instant. Après tout, il n’avait pas à être dans la confidence de tout, seulement après quelques instants il remarqua le regard de son amie sur lui. Il cligna des yeux, un instant, essayant de deviner ce qu’ils pouvaient bien se raconter les deux là, surtout pour que la blonde le regarde de la sorte. Parano ? Possible. Mais elle cachait quelque chose. Rien de dramatique, il en était sûr, vu son œil amusé et pétillant, elle était certainement en train de faire quelques plaisanteries. Il prit deux verres et les remplis pour aller les donner à Enzo et Sova. « Bon alors, les deux cachottiers, qu’est-ce que vous racontiez ?» demanda-t-il plus amusé qu’autre chose « Niveau discrétion, Sova, c’est pas encore ça. Faut bosser sur ça.» il lui fit même un petit clin d’œil. Il n’était pas encore comme un poisson dans l’eau, mais disons qu’il s’améliorait quand même pas mal, même si le stress était toujours là, même si les questions sur Tristan revenaient sans cesse dans sa tête. Mais c’était avec le principal intéressé qu’il allait devoir parler…. Ou pas d’ailleurs. Ils verraient bien.

Spoiler:

Être là, raconter de la merde avec ma meilleure amie, faire le con en ayant sa fille dans les bras. Will pas très loin, Takuma qui devrait débarquer, puis Tim que je considère comme un membre de ma famille pour des raisons évidentes. On n’est pas nombreux mais c’est représentatif et même si la présence de Tristan créé une sorte de bug dans ma matrice, que je n’aurai jamais pensé mêler deux de mes univers de cette façon, je décide de faire avec sans trop me poser de questions.

Le rire de Sovahnn résonne contre ma cage thoracique et je dois détourner le regard pour ne pas croiser celui Tim sous peine de perdre le peu de contrôle qu’il me reste. Liya contre moi j’essaie de focaliser toute mon attention sur elle pendant que sa mère craque à l’abri de nos deux silhouettes. Jusqu’à sentir un coup léger contre mon bras signant la fin de ce fou rire qui lui laisse les yeux brillants « J’te paris qu’il serait pas contre en tout cas… » Ah ça … Et il se passera quoi, tu crois, quand il se rendra compte que la température de sa peau est aussi chaude que la mienne ? Mais eh, on a dit quoi ? On ne se pose pas de question. Pas le lieu, pas le moment. Pas envie « Le pire c’est que j’me pose la question depuis qu’il est arrivé, j’en avais jamais entendu parler. » Sans m’en rendre compte je me balance de gauche à droite pour bercer Liya, mon regard passe de Tim à Tristan « Et ça c’est louche. » Est-ce qu’on se plante complètement ou est ce qu’il y a véritablement Hippogriffe sous gravier ? « J’viens de nous cramer tu crois ? » Absolument « Mais non. » Si.

Et déjà Tim s’avance vers nous, deux verres à la main. Je crois qu’au fond je crains un peu qu’il insiste sur la façon dont on se connait Tristan et moi mais pas la peine de crier avant d’avoir mal. Je continuerai sur ma lancée, ce qui n’est pas un mensonge mais une vérité déguisée.

« Bon alors, les deux cachottiers, qu’est-ce que vous racontiez ? » Si tu savais « Niveau discrétion, Sova, c’est pas encore ça. Faut bosser sur ça. » Pourquoi l’être ? Tout l’enjeu étant justement de se faire griller, non ? Bien sûr que si. Amorcer la discussion pour avoir le fin mot de l’histoire comme deux bonnes – et j’insiste sur le bonne, vous nous avez regardé – commères qu’on est.

« On se demandait pourquoi tu nous avais caché l’existence de ton nouveau mec. »

Pas de filtre j’y vais cash en ayant conscience que son rythme cardiaque va accélérer brutalement et qu’il va devenir écarlate. Dans tout ça j’oublie pas la conversation qu’on a eu il y a de ça quelques mois et qui m’a permis de comprendre un peu mieux comment il fonctionnait, comment c’était souvent compliqué pour lui d’intégrer les codes sociaux qui sont aussi simples pour nous que respirer ou mettre un pas devant l’autre. Mais ne plus être moi-même ? Ça n’a jamais été le deal. Et bien évidemment que je me suis assuré que Tristan ne laissait pas trainer son ouïe de loup jusqu’à nous.

Merci chéri d’occuper la pièce à conviction.

Il pouvait le faire n’est-ce pas ? Ca ne devait quand même pas être très compliqué de demander des comptes. Il était curieux, il avait peut-être quelque part même un peu peur de ce qu’Enzo ou Sovahnn allait bien pouvoir dire… il sentait que ça ne sentait pas forcément très bon pour lui mais dans le bon sens du terme, juste qu’il allait peut-être prendre cher dans les moqueries amicales. Quoique… ils parlaient peut-être de Tristan ? A cette pensée, son regard ne put s’empêcher de dévier quelques instants vers son autre camarade et ensuite, il avait pris son courage à deux mains ainsi que deux verres histoire d’avoir les mains pleines et il s’était dirigé vers les deux comparses… et essaya une entrée en matière bien à lui et absolument pas discrète. Allez crachez le morceau les amis, de quoi est-ce que vous parliez ?

« On se demandait pourquoi tu nous avais caché l’existence de ton nouveau mec. »

Il s’était attendu à beaucoup de choses, il faut bien l’avouer mais pas à celle-là. En quelques instants, il avait senti le rouge lui monter aux joues et il ne savait plus où se mettre. Rythme cardiaque accéléré bien entendu et il toussa même un peu de gêne, de surprise, de ce que l’on veut. Merde. Hey, pourquoi est-ce qu’il lui disait ça l’ami Enzo. Il ne savait plus où se mettre et avait probablement plus envie de fuir qu’autre chose ou éluder la question. Un petit regard à Sovahnn en coin et il comprit qu’elle n’en pensait pas moins. On sort les rames Tim. On s’explique, tout va bien, il n’y a rien de grave.
Tu l’entends, là le petit rire stupide qui sort de ta bouche tellement tu ne sais pas quoi dire et tu es gêné ? Pas très glorieux comme réaction. Raclement de gorge, on essaye de se reprendre ici, même s’il avait l’impression qu’il faisait soudainement très chaud. Beaucoup trop chaud. Comment se sortir de cette situation …. Alors qu’il pouvait presque sentir l’amusement de ses deux zigotos ?

« Je ne vois pas de quoi tu parles …. C’est.. C’est juste un ami. Hein. Il ne se passe absolument rien entre nous.» Bon, ok il lui plaisait mais…. Mais c’était tout au final, aucune allusion, rien d’autres. « Et je doute être son type de toute façon… j’savais même pas de quel bord il était…» Phrase en suspens. « T’es sûr de toi ?» Patine mon Tim, patine bien, et rame en plus, par ce que là tu ne vas pas te sortir de cette situation aussi facilement. Lewis ? Ouais, il y avait Lewis ici …. Mais ça, il ne se voyait pas le dire ici, comme ça… même si tout le monde devait d’ores et déjà le savoir. « Enfin quelle importance … de toute manière. Vous ne voulez pas boire un peu ? Hum, comme ça au moins vous aurez la bouche pleine au lieu de dire des conneries ?… Bien sûr qu’il plaisantait, d’ailleurs il leur tira un peu la langue essayant de retrouver une espèce d’aplomb qu’il n’avait pas du tout et n’ayant pas remarqué qu’il avait sorti quelque chose qui pouvait être pris comme un énorme sous-entendu. Rien de nouveau en somme …

Le fou-rire avait mis un moment à se calmer et ces petits échanges tout bêtes l’emplissaient d’une bulle bouillonnante de bonheur vif. Cacher son rire contre la montagne que constituait son ami, sentir les petits pieds de sa fille ou ses poings tapoter contre sa tête, se calmer, se retourner pour mimer un calme encore relatif. Voir les uns et les autres évoluer ici, apprendre à s’insérer dans la vie d’autrui, à admettre chacun dans son cercle était tout bêtement plaisant. Sovahnn se revoyait ici bien des années plus tôt, petite bouille blonde aux cheveux lisses que sa mère avait tenu à lui faire tenir en une natte serrée. Elle n’était ici plus qu’un brouillon blond dépassant tant de l’élastique que de son crâne. Ses rollers traînaient dans un coin tandis qu’elle se jetait sur le gâteau que la mère de Tim leur avait fait. Officiellement, elle le gardait. Officieusement, elle frôlait plus souvent la connerie que lui et le plus jeune la rappelait aisément à l’ordre. A l’époque, Sovahnn écoutait très largement, se pliant avec politesse à ce qu’on lui demandait.

Imaginer le chemin parcouru depuis, les épreuves traversées, les difficultés rencontrées et penser qu’ils pouvaient tous se retrouver tout bêtement autour de quelques verres, des petits fours ou un gâteau à partager, c’était simplement beau. Le banal, chez eux, devenait précieux et cette simple pensée suffisait à l’égailler.

« On se demandait pourquoi tu nous avais caché l’existence de ton nouveau mec. » Pas de filtre et un Tim qui tape un far. Sovahn, elle, eut toutes les peines du monde à ne pas rire de sa réaction immédiate. Qu’ils avaient grandit bordel. Aurait-elle jamais imaginé le charrier à présent sur les personnes qu’ils pouvaient ou non se faire ? A vrai dire, oui, car quand on est enfants, on imagine toujours que toutes les amitiés sont là pour la vie et que tout dure toujours. Elle était pourtant très bien placée pour savoir à quel point une telle naïveté était erronée. Bien pour ça que ce moment de partage, suspendu entre rire et curiosité, avait une profonde valeur. Simplement parce que Tim était entouré, qu’il avait évolué, traversé, grandit et que ce qu’il dissimulait intéressait véritablement malgré leurs grands airs de petits cons.

Un coup d’oeil vers Enzo, un sourire en coin, une connivence muette. Et Liya qui tirait comme la bourine qu’elle était déjà sur le t-shirt de son parrain la berçant dans un tendre réflexe.

« Je ne vois pas de quoi tu parles …. C’est.. C’est juste un ami. Hein. Il ne se passe absolument rien entre nous.» Le genre de “rien” qu’il se passait avec Lewis ? Ce genre-là ? Ou un autre genre de “rien” ? Et combien de “rien” existe-t-il dans cette pièce entre les différents protagonistes ? Grande question. « Et je doute être son type de toute façon… j’savais même pas de quel bord il était…» Mais ça t’intéresse. « T’es sûr de toi ?» Clairement ça t’intéresse. Il n'a rien dit de tel à aucun moment mais tu sautes fort vite sur l'occasion..

Un regard vers Enzo, alors Enzo, est-tu sûr du type d’assurance de celui qui te connais de je ne sais où ? Trop de commérages en trop peu de temps.

Une bulle d’amusement lui péta dans les rétines, un sourire tendre sur les lèvres. C’est qu’il pouvait être mignon à sortir les rames comme un adolescent bafouillant pour choper des infos en se croyant discret. Sauf qu’elle oubliait parfois que c’était très exactement ce qu’ils étaient : de grands ados. Parfois ça se ressentait plus que d’autre. « Enfin quelle importance … de toute manière. Vous ne voulez pas boire un peu ? Hum, comme ça au moins vous aurez la bouche pleine au lieu de dire des conneries ?…  
“T’as pas idée comme je lutte pour éviter de faire mille vannes sur notre bouche soi-disant pleine…” fit la jeune femme dans un sourire franc. “T’as raison, saoule-nous, on sera moins chiant comme ça. Je sens que c’est le meilleur plan de la soirée ! “ Bien connu, tous deux devenaient des anges une fois saouls. Et perdaient toute capacité de sociabilité. “Alors, as-tu l’info dont Tim semble TOTALEMENT se moquer dans ta besace ?” Pourquoi l’aurait-il, d’ailleurs ? Aucune idée, Sovahnn ne savait pas nécessairement tout ce qu’il faisait de sa vie, n’en déplaise à leurs aptitudes passagères à la fusion sociale.

Je devrais avoir honte – ou pas – mais c’est plus fort que moi. Quand j’ai la connerie dans les veines comme ça plus rien ne m’arrête et je crois que ça a commencé à se manifester dès le réveil. Pas si lointain d’ailleurs. Le rythme cardiaque de Tim s’emballe, ses joues se teintent de pourpre, son regard devient fuyant. Il tousse, lâcher un rire nerveux, je réajuste la position de Liya contre moi sans jamais lâcher l’arrière de son crane bien à l’abri contre ma paume. Est-ce qu’on s’étonne de la voir agripper mes fringues comme elle le fait ? Pas tellement « Je ne vois pas de quoi tu parles …. C’est.. C’est juste un ami. Hein. Il ne se passe absolument rien entre nous. » Le pire dans tout ça c’est que j’ai balancé ça sans vraiment analyser la situation, sans pousser plus loin, mais je commence à me dire que finalement c’est peut-être pas si anodin « Et je doute être son type de toute façon… j’savais même pas de quel bord il était… » C’est plus fort que moi je lève les yeux au ciel « T’es sûr de toi ? » Un regard vers Sovahnn « Enfin quelle importance … de toute manière. Vous ne voulez pas boire un peu ? Hum, comme ça au moins vous aurez la bouche pleine au lieu de dire des conneries ?… »
« T’as pas idée comme je lutte pour éviter de faire mille vannes sur notre bouche soi-disant pleine… »

Et c’est toujours cette connerie qui me pousse à poser ma main sur l’une des oreilles de la petite en plaquant l’autre en douceur contre mon torse « Hey y a un esprit pur ici, chut. » Je lui fais les gros yeux, elle me tire la langue, Tim redevient le centre de notre attention à tous les deux « T’as raison, saoule-nous, on sera moins chiant comme ça. Je sens que c’est le meilleur plan de la soirée ! » Meilleur moyen pour qu’on aille foutre les pieds directement dans le plat auprès de l’intéressé « Alors, as-tu l’info dont Tim semble TOTALEMENT se moquer dans ta besace ? » Une envie subite de balancer un truc plus gros que moi que je contiens par je ne sais quel miracle, un truc qui serait sorti sans filtre si l’alcool entrait en jeu « Clairement ça ne l’intéresse pas du tout. » Tu nous aimes, aussi insupportables qu’on soit.

Je ne sais pas trop pourquoi mais un semblant de sérieux revient, le cul posé contre le canapé je me bats avec Liya qui va finir par m’arracher ma chemise à ce rythme. Bien la fille de sa mère … Et je sais que ça, Sova le lit dans mes pensées. Surtout dans le regard de p’tit con que je lui lance avant de reposer mon attention sur Tim « Y a une seule chose dont j’suis sûr c’est que les bords, cases, étiquettes ou tout ce que tu voudras c’est un truc complètement abstrait pour moi et que le seul moyen de savoir si l’autre est ouvert à la question c’est de la poser. » Cash mais tranquille, rien que des faits. J’vais pas lui refaire l’historique de mon parcours, on s’en fout, mais pour moi c’est comme ça que les choses fonctionnent « Lui demande pas s’il aime les mecs, demande lui si toi tu lui plais. » Le sourire que je lui adresse ne cache pas l’affection que j’ai pour lui, ce qu’il planque c’est l’inquiétude d’imaginer ce que ça pourrait donner si un jour quelque chose se passe et qu’il apprend ce que qu’il, je pense, ignore sur Tristan.

Et William de revenir vers nous, secouant la tête avec sur le coin des lèvres un sourire que j’interprète bien avant qu’il l’agrémente de mots « Tu peux pas t’en empêcher hein ? » Innocence feinte, un coup d’œil vers Tristan occupé à faire je ne sais quoi « Quoi ? » Tu la vois pas mon auréole ? Là, juste au-dessus de ma déstructuration capillaire. Le pire dans tout ça c’est que j’fais pas exprès de me retrouver dans ce genre de configuration mais qu’importe, je me redresse et lui cale Liya dans les bras sans lui demander son avis « Laisse-moi disperser de l’amour aux quatre coins du monde. » Regard de branleur, baiser volé, je le contourne et rejoint mon comparse Lycan pour lui parler de tout, de rien, sûrement un peu de Kyle mais pas vraiment du reste. Pas l’endroit, pas le moment.

▬ FINI POUR MOI ▬

La réflexion sortait de nulle part, preuve qu’Enzo avait parfaitement bien ciblé sa réflexion. Connaissant ce qu’il se passait entre lui et Lewis, Sovahnn n’en était pas plus surprise que ça… et qu’importe de qui il puisse s’agir, si quelqu’un pouvait l’éloigner de son prof… elle validait. Elle validait mille fois, même, et insistait à son tour comme une lourdasse plutôt que de le laisser respirer. Parce qu’avant tout, il y avait un véritable intérêt pour son quotidien caché, pour ces liens qu’ils construisaient tous les trois et parce que voir Enzo cacher les oreilles de sa fille pour lui éviter les bêtises de sa mère, ça n’a pas de prix. Tout autant que de voir Tim rougit jusqu’aux oreilles. Quand au fait de savoir “de quel bord” était un parfait inconnu ? Pas le moindre intérêt. Pas même certaine de percevoir les choses ainsi. En revanche titiller son ami et voir ce qui passe dans ses yeux pendant qu’Enzo envisage de lui répondre - je le vois ton regard là, t’allais dire quoi ? - est bien plus intéressant. La grande question serait surtout de savoir pourquoi Enzo aurait cette info, mais après tout, les uns et autres ayant leur vie ; why not. Ce qu’elle sait, c’est que s’il le savait en couple, Enzo ne jouerait certainement pas ce jeu-là. En attendant, ce dernier avait de quoi faire avec sa filleul tirant sur le tissu de sa chemise car un bouton, c’est quand même sacrément chouette à attraper avant de tirer dessus comme une bourrine. Et ne me regarde pas comme ça toi, je sais à quoi tu penses.
Les rires en coin, les regards rieurs, l’affection qu’on ne louperait pas même à dix miles de distance.

« Y a une seule chose dont j’suis sûr c’est que les bords, cases, étiquettes ou tout ce que tu voudras c’est un truc complètement abstrait pour moi et que le seul moyen de savoir si l’autre est ouvert à la question c’est de la poser.  Lui demande pas s’il aime les mecs, demande lui si toi tu lui plais. »
“La sagesse a parlé. Amen.” Une moquerie ? Seulement sur le papier.

Un éclat doux se glissa dans son regard, posé entre les deux hommes. Certaines choses se passent, avancent, se défont et s’imbriquent pour rendre au naturel la légèreté qui lui est due. Il s’affirmait même lorsque William les rejoint, ne tardant pas à se retrouver avec Liya dans les bras, un baiser sur les lèvres et un homme parti rejoindre Tristan.

“Col malmené dans trois, deux, un…” Liya tirait déjà sur le haut de Will de toutes ses maigres forces. “C’est sa technique d’interrogatoire.” Tenter de dessaper tout le monde en public. Truc de famille. Ahem. “ ‘Prochaine étape c’est d’arriver à prononcer les questions. C'est pas encore abouti.. ” Dans quelques mois, surtout, elle serait assez grande pour tirer les boucles de Will et Tim et ces deux-là regretteraient leur tignasse, parole de cheveux longs !

Le temps d’un baiser sur le crâne de sa fille et Takuma était entré avoir toqué, attirant  l’attention de Tim. Une parfaite distraction soulignée par un "Tu ne t'en tireras pas comme ça !" largement assumée par Sovahnn. Un petit sourire répondit à l'ancien Serdaigle et, en entrant, jeta un regard interrogateur à Sovahnn et Will avant de le reporter sur Enzo. Un cadeau confié et il discuta un moment avec leur hôte avant de faire le tour de l'assistance pour saluer ses amis et se présenter à l'inconnu.

- Fini pour moi -

Pourquoi est-ce qu’il avait fait cela ? Sérieusement… Il y avait pourtant mille façons de dire les choses, ou justement de ne pas les dire… Il se sentait super mal à l’aise mais vu que ça restait bon enfant, disons que cela passait. Il n’était juste pas très à l’aise avec ce genre de choses, et surtout assez pudique pour ne pas dire quelque part un peu perdu. Et il avait fini par faire un gros sous-entendu sans même le vouloir. « T’as pas idée comme je lutte pour éviter de faire mille vannes sur notre bouche soi-disant pleine… » Non effectivement , il n’avait aucune idée de combien est-ce qu’elle devait luter. Il venait de comprendre sa bourde, un peu trop tard et ne pouvait bien sûr pas se rattraper, ne voulant pas totalement perdre la face même si ses joues étaient de nouveau bien rouge, il haussa juste un peu les épaules. Heureusement super Ryans était venu à sa rescousse pour… non. Si ? Est-ce que cette intervention était vraiment pour l’aider ou juste pour déconner un peu plus ? Du coup il n’en était pas certain. Pas bien grave, et dans tous les cas cela l’arrangeait bien ! Il n’en demandait pas plus !

« T’as raison, saoule-nous, on sera moins chiant comme ça. Je sens que c’est le meilleur plan de la soirée ! Alors, as-tu l’info dont Tim semble TOTALEMENT se moquer dans ta besace ? » Bon, c’est vrai que réflexion faite, la faire boire pour qu’elle plus « raisonnable » semblait en fait une bien mauvaise idée. Pour rigoler, il manqua de lui enlever le verre des mains… mais au final ce n’était certainement pas comique, juste ridicule, il préféra donc s’abstenir. Il tourna néanmoins la tête vers Enzo, intéressé par la réponse à cette question. « Clairement ça ne l’intéresse pas du tout. » Quoi ? « Maiis ?» Mais quoi ? Il n’en savait trop rien, juste un mais de … révolte ? frustration ? Possible… En tout cas c’était sorti du cœur. Il n’avait pas pu le contrôler… « Y a une seule chose dont j’suis sûr c’est que les bords, cases, étiquettes ou tout ce que tu voudras c’est un truc complètement abstrait pour moi et que le seul moyen de savoir si l’autre est ouvert à la question c’est de la poser. » Et il faisait ça comment ? Ca lui semblait un peu mission impossible. Il ne se voyait pas du tout demander ce genre de choses c’était… personnel ? Etrange ? Et il ne savait même pas avec quels mots est-ce qu’il pourrait formuler la question pour ne pas paraitre trop étrange, alors certes, il est vrai que Tristan pour l’instant cela n’avait pas semblé le déranger… mais quand même.  « Lui demande pas s’il aime les mecs, demande lui si toi tu lui plais. » Ah ? Ok. Enzo avait du voir son regard totalement perdu pour lui dire les choses plus clairement « Merci.» avait-il soufflé à mi-voix. Est-ce qu’il allait y songer ? Oui très certainement. Est-ce qu’il allait le faire ? Ca c’était une toute autre histoire et pour l’instant il partait franchement plus vers le non que sur le oui. Il appréciait vraiment Tristan et n’avait pas forcément envie de briser une possible amitié avec lui pour un « truc » qu’il ne saurait de toute manière pas gérer.  Sovahnn, d’ailleurs semblait assez d’accord avec son meilleur ami vu le amen qu’elle avait sorti. Bon bah c’est certainement comme ça qu’il fallait vraiment faire en théorie …. Il n’était clairement pas sorti de l’auberge.


William n’avait pas tardé à arriver, heureusement d’un côté comme ça la conversation avait pu tourner dans un total autre sens laissant ainsi le plus jeune respirer un peu. Il essaya de se focaliser sur ses invités, sur les conversations actuelles, qui se faisaient au mur et à mesure des minutes plutôt que sur le sujet  « Tristan ». Il aurait tout le temps d’y penser une fois seul, à l’instant présent les tergiversations n’étaient pas forcément les bienvenues dans son esprit…..