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Together, we're stronger - Doro

 :: Autour du monde :: Europe
Sam 13 Nov 2021 - 15:22
Suite directe de ce rp que je ne savais pas comment enchaîner : https://impero.superforum.fr/t6100-together-we-are-stronger-jordane-russie#top


Elle s’écrasait au sol, l’enfant dans les bras, les éclats de rire emplissant le grand jardin.

« Et… attention ça switche, c’est ton père qu’il faut fuir !! » Le temps peut parfois s’étirer ou s’écraser à mesure que le présent se pare de mille couleurs. Elle, c’était son passé qui perdait pied, l’emportant au vent auprès de ces rires d’enfant.
Ils détalaient, évitaient Dorofei, jouant comme des gosses. Ou plus exactement, c’était le cas d’Adam, Jordane s’éloignant pour les regarder s’amuser entre père et fils, de toute manière pas particulièrement fan de l’idée que Dorofei lui coure après, très honnêtement.
A sa gauche, quelques coups donnés sur la fenêtre attiraient son attention, la mère de Dorofei lui signalant qu’ils passeraient au dessert d’ici peur. D’un signe de main, elle lui répondait qu’elle avait compris, reportant son attention sur les deux grands bêtas qui s’approchaient en courant.
Alors voilà qu’elle interceptait Adam en vol, l’embarquant jusque sur ses épaules dans un éclat suraigüe du gamin déchainé.

Rare qu’il soit ainsi. Jordane se demandait si le petit ne prenait pas souvent sur lui dans le quotidien pour coller au comportement très posé de son père.

L’air plus frais, la présence de la famille, des autres gamins. Tout ça l’amenait à être plus expressif et expansif que d’ordinaire. Elle rentrait alors avec le petit sur les épaules, les jambes pliées pour entrer dans la petite pièce - qui attenait à la salle à manger - sans lui cogner le crâne sur le haut de l’encadrement de bois.

« ça y est les amoureux sont rentrés ?! »

Blocage d’une seconde, jambes pliées en squats, regard planté sur le frère de Dorofei… et elle mettait un temps à réaliser l’information. Attendue, pourtant, oui… mais ça sonnait toujours tellement faux qu’il lui fallait un temps d’intégration. D’autant qu’il s’était adressé à eux en russe et que non contente d’être rouillée, elle avait besoin de s’assurer de bien comprendre ce qu’il venait de leur sortir. Leur, oui, parce que Dorofei était apparu derrière elle. « Alors ça ça risque pas, je vous promets. »
Chopant le gamin sous les épaules, elle le faisait passer au dessus de sa tête pour le déposer au sol. Déjà, il filait retrouver les cousins cousines tandis qu’elle désignait son colocataire d’un pouce moqueur. « Sérieusement, je l’embrasse et il fait une crise cardiaque, c’est certain. Faudra chercher ailleurs. »

Un regard en coin accrochait celui de Dorofei. Moqueuse, certes. Complice, surtout. Un détail qui leur manquait tant depuis bien des semaines et dans lequel ils se vautraient comme des assoiffés dans le désert.

A l’expression qu’il tirait, Jordane lâchait un rire sonore, lui décochant un petit coup sur le plat des abdos avant de se voir offrir un verre de kompot – qu’elle avalait d’un trait – par le frangin en question… qui ne tardait pas à lui servir un nouveau verre de vodka. Alors en s’asseyant de nouveau à sa place, la jeune femme se penchait légèrement vers Dorofei, parlant pourtant largement assez fort pour que son frère l’entende.

« Ne fais pas de gestes brusques…. Sa vision est basée sur le mouvement…. Mais je crois – je dis bien JE CROIS – que ton frère envisage de me saouler pour me tirer les vers du nez. »

Et d’un geste souple, elle levait son verre en direction du frère de Dorofei, ne tardant pas à le vider de son contenu transparent.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 14 Nov 2021 - 9:43
Est-ce que la soirée aurait pu se passer d'une meilleure façon ? Peut-être pas. C'était juste agréable de passer du temps comme ça avec sa famille à trois d'eux, avec Jordane et entendre Adam rire par moments aux éclats. Bien sûr que c'était loin de tout résoudre, très loin même, mais c'était toujours ça de pris, c'était certain ! Alors il laissait l'enfant courir, le dépasser sans forcément pour l'attraper au premier coup jusqu'au moment où ce fut l'heure de revenir, de rentrer pour continuer le repas. Le gamin avait couru jusqu'à Jordane qui l'embarquait que ses épaules, lui la rejoignit à présent un pas beaucoup plus calme. Il avait signe à son amie qu'il arrivait dans quelques instants et la laissa passer devant pour retourner en deux-trois foulées jusqu'à la balançoire vérifier qu'ils n'avaient rien fait tomber pendant leur petit jeu avant de revenir juste à temps pour entendre le

« ça y est les amoureux sont rentrés ?! »

Devant lui, il avait bien vu Jordane bloquer et il n'était guère mieux. Heureusement qu'il était encore un peu caché par le battant de la porte, et par sa camarade pour ne pas que tous assistent à la tronche qu'il faisait. Son frangin, pour sûr, aurait continué à bien se foutre de la gueule jusqu'à ce qu'ils aient une petite nouveauté sur tout ça, jusqu'à ce qu'il crache le morceau -ou bien que Jo le fasse- .

« Alors ça ça risque pas, je vous promets. » Voilà, elle avait tout dit-là, on peut passer à autre chose, non ? Non, visiblement car cette fois c'est Brooks elle-même qui en avait rajouté une couche. « Sérieusement, je l’embrasse et il fait une crise cardiaque, c’est certain. Faudra chercher ailleurs. »
 « Ne pas chercher du tout, même, c'est encore mieux.» il haussa les épaules faisant un petit sourire à Jordane. Par ce qu'elle n'avait quand même pas tort dans ce qu'elle avait dit juste avant...  « Et interdiction de corrompre mon fils. »

Autrement dit, ne le cuisine pas en lui offrant un cadeau ou un bonbon pour savoir ce qui se passe à la maison. Vu le ricanement d'un autre de ses frères, il avait sûrement visé juste, ça avait été leur plan B. il secoua la tête à peine agacé pour l'instant, par ce qu'ils savaient que la situation pouvait porter à confusion, par ce qu'il n'était pas du tout bavard ou expansif et qu'effectivement il restait proche de Jordane... et que tous ici, ne voulaient que son bonheur, qu'il n'ait pas besoin de se cacher ou autres. Tout comme il n'avait pas envie d'expliquer qu'il n'était pas passé à autre chose, qu'il n'y arrivait qu'il n'y avait toujours que Prune, et que même lorsque l'occasion s'était présentée, on ne pouvait pas dire qu'il l'avait bien saisie...

Heureusement, ils se firent vite resservir un verre tandis que les deux amis, toujours complices, étaient toujours proches l'un de l'autre assez pour que Jo lui glisse de façon tout sauf discrètement un petit

« Ne fais pas de gestes brusques…. Sa vision est basée sur le mouvement…. Mais je crois – je dis bien JE CROIS – que ton frère envisage de me saouler pour me tirer les vers du nez. »
 « Ouais, comme les T-rex.» Silence, sourire en coin vers son frère.  « Et comme lui, ils emboutissent un peu tout...»
Petit haussement d'épaules tandis que son frère, en faisant attention à ce que leur mère de les voit pas lui envoyait un discret doigt d'honneur.... mais cette fois ce fut leur sœur qui réagi et lui donna au plus âgé un énorme coup de cuillère bois sur la tête
 « Fouts leur la paix, un peu.»
L'homme se frottait la tête d'un air mécontent en ronchonnant, mais acquiesça, néanmoins il se reprit un deuxième coup sur la tête cette fois une pichnette
 « Et tu dis pardon de les importuner et de les gêner.» Elle vérifia que leur mère n'était pas là avant de glisser  « Sinon je dis à maman que t'es vilain avec ses deux bébés... et tu sais à quel point elle déteste ça, tête de pioche !» Et voilà comment elle lu avait rabattu un peu le caquet sous le regard amusé de ses autres frères et sœurs, tandis qu'elle sautilla jusqu'à Dorofei pour le prendre dans ses bras et lui coller un baiser presque baveux sur la joue.  « Yeurk». grogna-t-il, mais il ne chercha même pas à se débattre, et enfin, Stace se tourna vers Jordane pour lui dire. [color=green] « L'avantage d'être la petite dernière, vois-tu... Mais faut pas trop en profiter non plus... par contre ça j'peux le faire sans souci.»[/green] Et d'une main tout sauf leste elle l'avait totalement décoiffé, il étouffa un grognement sonore, allez sortir un sarcasme mais se retint instantanément en voyant que leur mère avait passé la tête à travers la porte pour vérifier que tout se passait comme s'ils avaient tous besoin d'être surveillé comme du lait sur le feu. « Bon, j'vais aider maman à tout porter.» Et elle disparu presque comme elle était intervenue au départ et personne dans la pièce ne semblait choqué de ce qui venait de se passer les conversations entre les uns et les autres continuaient tranquillement, comme si c'était juste une habitude qu'ils se chamaillent toujours tous comme ça... mais malgré tout, le ton avait toujours été plus que léger sur l'humour plus qu'autre chose.
 « Ca va Jo ? Pourquoi tu fais cette tronche ? Ils t'ont effrayé ?» ajouta-t-il d'un ton étrangement posé tout en essayant de rédompter sa tignasse.  « Je t'aurais bien dit que c'est l'alcool... mais pas du tout. Etat 100% naturel chez nous.» Silence, avant de lui rajouter à l'oreille  « Toi n'essaye même pas de faire ce qu'elle a fait à mes cheveux.»

Bien sûr que ce n'était pas une menace, loin de là même. C'était peut-être plus un défi sans lui dire ce qu'elle risquait exactement si elle le faisait. Il planta quelques instants son regard dans celui de la jeune femme mais ne rajouta pas grand chose. Bienvenue dans la famille.

 « Ah si, si t'es vilaine, elle pourra aussi te frapper avec sa cuillère ne crois pas qu'elle réserve ça seulement à mes frangins... mais ça veut dire qu'elle t'aime bien. Faut pas mal le prendre.»

Réellement bienvenue dans la famille, tu es intégrée ma petite dame, adoptée, tu fais à présent parti du paysage du à droit au même sort des relous qui composaient ce beau petit monde.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Ven 19 Nov 2021 - 17:44
Elle bloquait, bien entendu. Pas véritablement surprise puisqu’ils l’avaient évoqué mais simplement prise de court par une démarche aussi frontale…. Et parce que, soyons honnêtes, l’idée lui semblait si violemment déconnectée de la réalité qu’elle n’arrivait pas à l’imaginer. Ok, elle se moquait de lui aisément à ce sujet et se souvenait parfaitement de l’épisode de la serviette, particulièrement troublée par l’idée qu’il puisse finalement être attiré par elle. Non, l’idée n’avait rien de logique ou de plausible à ses yeux. Il y a des gens qu’on n’envisage pas, c’est comme ça. De mentor, il était devenu ami puis frère et à aucun moment dans l’équation Dorofei n’aurait pu occuper une place plus physique. Enfin, si, physique oui, d’autant qu’elle détachait beaucoup de choses d’un tel acte, mais disons plus… plus.
En revanche, elle trouvait ça véritablement très amusant de le voir bloquer là-dessus et chercher à détourner l’attention avec son petit sourire et son haussement d’épaules léger.

« Ne pas chercher du tout, même, c'est encore mieux.» Parce qu’ils pourraient trouver quelqu’un ? Oh non, à habiter avec lui, mis à part les quelques semaines passées à dormir majoritairement … ailleurs, Jordane savait qu’il n’y avait personne. Non seulement il n’y avait personne mais en réalité, elle se doutait que cette possibilité même lui déracinait le cœur. Pas parce qu’elle n’était pas douée sur le sujet qu’elle en devenait stupide. Alors oui, il avait mal et c’était bien pour ça qu’elle ne poussait pas spécialement la blague. Sinon, elle aurait été capable d’en faire des caisses, justement rassurée par le fait que rien ne pourrait jamais se faire, il semblait trop obtus sur la question pour se laisser tenter ou se faire des films. « Et interdiction de corrompre mon fils. »
« T’es conscient que ça, ça donne non seulement envie de le cuisiner, mais en plus, ça sous-entends qu’il y a bien quelque chose à trouver. » Ce dont elle doutait fort.

Non, pas alors que dans le fond, il n’avait rien de concret. Cette fidélité maladive lui échappait, il fallait bien l’avouer, ayant déjà du mal avec le concept basique de couple. Mais elle n’avait pas besoin de comprendre pour voir que le sujet restait fort douloureux pour lui.

Sauf que l’autre sujet… était fort douloureux pour elle.
Quel pétrin.

Alors si elle aurait aimé simplement se murger la gueule avec les russes en testant son foi, Dorofei soulignait l’explication de sa blague – comme quoi, il avait une culture cinématographique – en faisant un doigt d’honneur à son frère qui l’accueillait avec un petit rire. Mais voilà que sa sœur entrait dans la danse, décochant un coup sur le crâne du plus âgé avec une cuillère en bois. Propre ou sale ? Avant ou après d’être mise dans un plat ? Ouais, question con. Les rires, la complicité surtout.

« Et tu dis pardon de les importuner et de les gêner.»

Oh non, elle n’était pas gênée. A vrai dire, cette idée la mettait bien plus à l’aise que ces rires, cette complicité facile qui glissait entre frère et sœur et claquait dans l’air en joyeux amusements. « Sinon je dis à maman que t'es vilain avec ses deux bébés... et tu sais à quel point elle déteste ça, tête de pioche !»

Qui dont sont les deux bébés ? Jordane ne voulait pas savoir et ne tardait pas à détourner le regard alors que la frangine sautillait jusqu’aux bras de son frère pour l’enlacer et lui claquer un baiser sur la joue. Sans doute baveux.

C’est drôle Jordane. Sourit Jordane.

La plus jeune, en tout cas, s’éclatait et la rousse relevait le regard, forçant un sourire sur ses lèvres alors que leurs regards se mêlaient. « L'avantage d'être la petite dernière, vois-tu... Mais faut pas trop en profiter non plus... par contre ça j'peux le faire sans souci.»
« Sans doute ouais.. »

Ça peut tout faire, les petites dernières. Ça mène les plus âgés à la baguette et les parents tout autant. Et elle, elle essayait de ne pas projeter, de ne pas faire de liens, de ne pas capter qu’elle était dans une putain de famille où elle n’avait pas sa place et que cet étalage d’amour et de complicité lui donnait envie de gerber ce qui lui manquait.

« Bon, j'vais aider maman à tout porter.»

‘Suzie merde, viens m’aider au lieu de glander ! ‘ Une voix dans le lointain, une vie écrasée, un passé terminé.

Et elle repartait comme elle était venue, tous se chamaillant joyeusement dans cette famille trop grande, cette foule à laquelle elle avait du mal à se faire.

« Ca va Jo ? Pourquoi tu fais cette tronche ? Ils t'ont effrayé ?» « Sincèrement il en faut plus pour m’effrayer ! » Tes poings sur ma gueule n’arrivent même pas à faire tout à fait le taff.
Pourtant, si. Ça arrivait à l’effrayer. Les rires, la complicité, l’ensemble d’une famille où tout semble facile, où chacun réclame l’autre, où tous ont appris à grandir et vivre ensemble.

Qu’est-ce que j’fous là ?

« Je t'aurais bien dit que c'est l'alcool... mais pas du tout. Etat 100% naturel chez nous.»
« Pourquoi, l’alcool c’est pas 100% naturel chez vous ? J’suis déçue là. » Les réponses réflexes, la facilité pour masquer ce qui, en dessous, noie les échanges joyeux.

Arrête. Arrête tout de suite. Tu ne vas pas jour l’adolescente torturée, la pauvre gamine pas foutue de développer le positif le temps d’une soirée. Stop. T’es ridicule là.

Ça aurait pu être la voix de sa mère. Mais de mère, elle n’en avait plus. Pas plus que le reste d’ailleurs.

Pourtant j’ai rien à foutre ici. Je sais même pas comment faire.

Et Dorofei, il se penchait à son oreille en souriant. « Toi n'essaye même pas de faire ce qu'elle a fait à mes cheveux.» Ouais. Je savais pas qu’on avait l’intimité de s’ébouriffer les cheveux, j’avoue.
« Je l’envisageais pas mais maintenant beaucoup plus. » Le sociable est réflexe, sans véritablement de sens il ne fait que s’adapter à la situation, répondre en mimétisme, trop vif, entre chaque silence, comme pour combler le vide.

Et lui, il plantait son regard dans le sien, sans doute très content de l’image qu’il voulait insuffler en elle. Sauf que toute sa bienveillance lui pétait à la gueule et écrasait ses poumons avec violence.
Entre ses cuisses, Jordane serrait un poing, plantant ses ongles dans sa chair sans perdre ce visage clair, ses traits détendus, ce sourire artificiel.

Bienvenue dans la famille… c’est ça que tu sembles me dire. Pourquoi ? En quoi ça ferait sens ? J’ai pas envie de ça. J’ai peur de ça. Je peux pas en bousiller une de plus.
J’ai déjà le cœur qui en crève.


« Ah si, si t'es vilaine, elle pourra aussi te frapper avec sa cuillère ne crois pas qu'elle réserve ça seulement à mes frangins... mais ça veut dire qu'elle t'aime bien. Faut pas mal le prendre.»
« C’est bien parce qu’être vilaine et me faire frapper, j’ai plutôt tendance à bien le prendre. »

Qu’est-ce que tu racontes Jordane ?
Aucune idée.
Je sais pas.
Je sais plus.
Qu’est-ce que j’fous là ?


Un tremblement dans sa main, le poignet coincé entre les cuisses, les poumons qui s’emplisse d’air trop fort, l’autre main qui vole vers la bouteille de vodka qu’elle vide dans un verre plus grand puis dans son gosier, comme si l’ensemble de cette brûlure pourrait tout faire passer.

Il a le droit à un peu de joie. T’as pas le droit de lui détruire ça. Fais pas ça. Si tu l’aimes fait pas ça.
Un sifflement dans sa poitrine à cette idée et elle versait un autre verre. Pourtant le sourire était là, les yeux clairs ne se chargeaient pas d’ombres, le calme ne semblait pas tant en passe d’imploser.

Fuir. Vite. Maintenant. Pitié.

Lui fait pas ça. Le blesse pas. je t’en supplie le blesse pas.

Pitié.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Sam 20 Nov 2021 - 19:29
Est-ce que ça faisait du bien d'assister à ces petites scènes de la vie quotidienne, loin de bien d'autres problématiques ? La réponse était certainement oui. Loin de Londres, avec autant de monde, ça lui permettait de se fondre dans la masse, d'oublier pendant quelques heures certaines choses, même si ce n'était quand même pas simple pour lui de faire comme si tout allait bien, comme s'il gérait parfaitement la situation. En attendant, il jetait de temps en temps des coups d'oeil à Jordane pour vérifier que tout allait bien pour elle... que tout cela ne faisait pas trop peur, ou ne craignait pas trop. Il avait l'habitude de cette ambiance mais il n'était pas certain de comment son amie pouvait la vivre, surtout la connaissant. Il avait donc tout naturellement essayé assez rapidement de voir si tout était ok pour elle.

« Sincèrement il en faut plus pour m’effrayer ! »
Il eut un bref sourire, et se contenta de lui répondre  « Tant mieux, par ce qu'ils ont l'air en forme...» Autrement dit, ce genre de choses pouvait quand même continuer de se produire. Il lui souffla beaucoup plus discrètement  « T'me dis, hein, s'ils abusent ?» Et bientôt, il avait enchaîné avec autre chose, comme quoi c'était 'malheureusement' leur état naturel et que l'alcool n'y était pour rien là-dedans.
« Pourquoi, l’alcool c’est pas 100% naturel chez vous ? J’suis déçue là. »

Il fronça un peu les sourcils, amusé, avant d'hausser les épaules.

 « Désolé, si tu bois notre sang, tu finiras pas bourrée.»

Oui c'est une vanne bien pourrie et malheureusement c'est la seule chose qui lui soit venu à l'idée spontanément. Pas de jugement s'il vous plait. Il essayait vraiment de détendre le truc... sauf qu'il ne voyait pas pour l'instant le mal-être qu'elle cachait. Après tout, elle blaguait, elle souriait un peu... alors c'est que tout devait être Ok, même si elle semblait un peu moins « présente » et joyeuse que d'habitude. Les hauts, les bas et compagnie ou même la fatigue, on ne contrôle pas... il pensait même que c'était la conversation de ses frangins qui l'avait perturbée.
Il avait sorti une nouvelle connerie

« Je l’envisageais pas mais maintenant beaucoup plus. »

C'est tout ? Il n'y avait rien d'autres ? Pas d'autre attaque quelconque. Ca par contre quelque part ça lui semblait étrange. On arrête de s'inquiéter. On s’apaise. Tout va bien.

« C’est bien parce qu’être vilaine et me faire frapper, j’ai plutôt tendance à bien le prendre. »

Cette fois, il ne répondait pas. Elle se resservait, elle avait toujours un sourire aux lèvres, les yeux qui ne semblaient pas montrer une quelconque ombre. Tout va bien, ne va pas la faire chier avec de nouvelles questions, tu vas juste la faire fuir. Mais peut-être que c'était ce qu'elle voulait, se casser au final ? Peut-être qu'elle en avait besoin. Peut-être pas... après tout elle avait déjà essayé de fuir un peu plus tôt dans la soirée très vite rattrapée par Adam. Il n'y avait qu'une manière de le savoir, de lui laisser une échappatoire... mais pas dans l'instant. Il fallait d'ores et déjà répondre quelque chose pour que ça ne fasse pas trop.

 « Humhum.» Juste humhum ? Tu ne veux pas ajouter un petit truc supplémentaire là ?  « C'est vraiment la seule réplique que tu as en réserve ? Tu m'avais habitué à tellement mieux.» ajouta-t-il d'un ton qui se voulait joyeux avant de faire un geste de la main contrôlé qui atterri dans un verre... verre qui tomba sur Jordane. BINGO ! Un coup de chance qu'il se soit pas chié.  « Oh, merde, j'suis désolé, Jo !» Il eut une légère grimace.  « Tu te rappelles où est la salle de bain pour te nettoyer un peu ?»

S'il se trompait, elle reviendrait rapidement, voire ne partirait pas. Et si ses pressentiments étaient bons, soit elle s'isolerait un moment, ou partirait carrément. Il n'était sûr de rien là-dessus... à vrai dire elle avait l'air d'aller bien, alors il se faisait sûrement des idées, des montagnes pour une pique ou deux qui n'était pas dite... mais maintenant c'était de toute façon un peu trop tard pour faire marche arrière !
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 21 Nov 2021 - 14:26
J’te dirais pas s’ils abusent car j’suis larguée, je suis paumée, pas vraiment douée pour les caresses. Alors j’en fais quoi, de vos rires, des mains tendues, des liens tissés ? T’as des frères et des sœurs en pagayes, des rires, des voix. Ça pète de partout, ça m’écrase, ça m’éclate la gueule. Je sais pas comment ça fait, moi, d’exister quand on est plusieurs. Moi je connais le drame d’un cœur fracassé, je connais le silence des absents, les regards des voisins, les pleurs d’une gamine abandonnée. Mais tu sais quoi ? Je l’ai lâchée aussi moi. Parce que c’est ça que je suis. Je m’éclate à aider et après je perds pied.

Voilà. On y est. Je perds pied. Je me noie.


Elle ne les voyait plus vraiment, le sourire vissé affirmé par des années à se fondre dans le décor, elle perdait pourtant les couleurs vives et brusques de ses prunelles azur. Rayée, ternie, noyée d’angoisse Jordane faisait face, sans vraiment savoir comment s’arracher à tout ça. Et pourtant il n’y avait qu’à ça qu’elle aspirait. Fuir. Disparaitre. Ne pas exister.

« Désolé, si tu bois notre sang, tu finiras pas bourrée.»
« C’est d’une déception t’as pas idée. »

Pour ça que tu te ressers, Jo ? Pour ça que tu te perds la gueule dans un verre, le cœur en verre, t’es pourtant pas transparente mais ça tremble là –dedans, ça vibre et lutte.

J’fais comment ? Pourquoi j’suis là ? C’est quoi le but ? Ils sont là, t’as besoin de personne et certainement pas moi, vous êtes tous putain d’entourés et moi j’suis incapable d’aimer. Je sais pas, je sais plus, j’suis perdue. J’ai pas ma place ici. T’attend quoi toi ? Pourquoi tu m’amènes là ? T’es né dans le bruit, la vie, les cris et les rires, t’es fermé, obtus, glacé mais derrière tes vides, il y a une famille, une foule, des mains pour te rattraper dans tes ravines. Mais moi j’ai le bruit pour masquer le vide, le silence pour taire mes absences. J’ai rien moi. T’as une meute, pléiade de proches pour te montrer la voie. J’ai rien à foutre là.

Elle n’entendait pas même son absence de réponse alors même qu’à travers ce qu’elle pensait être une réponse réflexe à portée clairement sexuelle il y avait pourtant une allusion violente aux coups vécus. Elle ne voyait pas son regard, pas son corps tourné vers elle, pas les yeux portés sur les siens. Le corps fixe, le sourire aux lèvres, la bouteille vidée dans son verre une nouvelle fois pour se terminer dans sa gorge.

Dénoue mes nœuds, crame mes adieux.
C’est à ça que ça sert l’alcool non ? Noyer ses défaillances, nier ses incohérences. Noyer ses absences.

« Humhum.» ça n’arrivait pas tout à fait à elle quand elle lâchait un rire… sans vraiment savoir pourquoi. Et elle, elle n’avait même pas le réflexe de se tourner vers le seul ici qui la connaissait, qui aurait pu déjouer les pièges qu’elle engrenait dans son propre esprit troublé. Non, elle, elle faisait cavalier seul, n’envisageait personne pour la libérer du cercueil. « C'est vraiment la seule réplique que tu as en réserve ? Tu m'avais habitué à tellement mieux.» Pas de réaction, pas vraiment le temps de réaliser d’ailleurs qu’il passait une main vive devant elle, son regard s’y attardant un moment, objet en mouvement, cible à fixer sans but. La main, le verre, le choc. Et il vole, termine sur elle, l’éclabousse. La sauve.

Jordane avait sursauté, reculé par réflexe, fixant une seconde l’eau sur les tissus de ses vêtements quand Dorofei s’exclamait à ses côtés.

« Oh, merde, j'suis désolé, Jo !»
Un regard vers lui, presque ahuri.

Il la sauve.

« Tu te rappelles où est la salle de bain pour te nettoyer un peu ?»

Les lagons dans l’azur. L’eau et le ciel se mêlent.

Tu sais ? Tu les vois mes ratures ? Tu sais c’qui m’a niquée à l’usure ?

« Ouais. Ouais, j’vais trouver t’en fais pas. » Porte de sortie. Une accalmie dans le métronome de mes cacophonies. « Merci. » un mot amère mais sincère. Plus profond dans ses abymes quand elle captait l’azur cristallin. La légèreté avait beau ne pas quitter son visage, dans l’iris elle captait d’autres ondes mouvantes d’un partage muet. Rien de plus qu’une seconde dans les prunelles de saphir, pas de sourire mais une main tremblante se posant sur son avant bras.

C’est vrai qu’t’es beau comme mec,
Quand tu m’montre l’issue, l’esquive.
Quand t’entends là où je n’dis rien.
Depuis quand on est si proches ?


Le mois précédent, ces yeux bleus l’écrasaient, la bloquaient sous sa force, sous son poids et l’enchaînaient à la mort. Aujourd’hui ils lui offraient l’exode.

L’épiderme quittait le sien, traçant un sillon sur sa peau quand elle se levait, quittait ses yeux, servait un sourire aux autres sans vraiment y croire et filait dans les couloirs de la maison russe. Désorientée le sang cognait dans ses tempes, frappait son cœur et tremblait dans ses muscles. Mâchoires serrées, le regard devenait d’orage, les tempêtes internes prêtes à y faire naufrage.
Une porte, deux, trois d’ouvertes, des putains de chambre, pas d’issue, avant qu’enfin, les carreaux blancs de la salle de bain s’ouvrent devant elle.

Cette foutue porte claquait derrière elle, mal maîtrisée.

« Merde.. » Un souffle quand elle mordait sa lèvre à l’en percer, verrouillant la porte d’un mouvement brusque. « Arrête ça, t’as juste l’air con… » personne fait ça. Personne ne panique comme ça parce qu’on lui propose de passer du temps en famille, que les gens sont sympas. Et qu’ils t’incluent. C’est bien ça le problème hein ? Appartenir à quelque chose, entrer dans un groupe, savoir qu’il y a une attente et qu’on bousillera tout. T’es pas à l’aise, tu sais pas faire, tu ne fais que reproduire ce que t’as appris pendant des années. Sauf qu’hier tu savais que tu partirais et que là t’es écartelée entre l’affection et tes propres démons. Et tu sais pas faire. Mais tu sais, Jo, c’est normal. T’as attendu un père absent, t’as pleuré une mère disparue, t’as rattrapé une sœur perdue. Puis t’as bouffé l’abandon des présents, leur incompréhension, leur amour à sens unique.

Je sais pas faire parce que j’ai déjà tout bousillé.

 Les mains tremblantes, elle agrippait le lavabo, fixait son reflet dans le miroir. La pâleur de sa peau, les fantômes de son regard. Qu’elle est belle la poupée de cire tant qu’on ne la fait pas fondre. Qu’elle sait rendre les coups plutôt que d’accepter de se craqueler. Mais un peu de chaleur et la voilà qui perd de sa superbe. Ses traits fins se tendent, sa peau diaphane devient blafarde. Ses lèvres charnues deviennent ternes, se pincent, se plient. Et ces yeux. Qu’ils sont beaux ces yeux, qu’ils en font basculer des cœurs, en attirent des douleurs.

Mais tes couleurs à toi, elles sont ternes quand t’es comme ça. T’es mesurée, distante et froide. T’es sauvage, petite gamine trop souvent malmenée. Tu sais pas faire, t’as jamais appris. Toi t’as vu que quand t’es là, les gens s’accrochent un instant puis ils passent à autre chose. Que quand tu aimes, c’est comme un immense brasier mais que la vie y balance toujours des vagues de dépit. T’as appris que les gens sont là un instant mais que le second il n’y a plus que le vide. Que quand tu parles, ça pourrait être la dernière chose que l’autre pourra entendre. Que quand tu montres un peu de vulnérabilité, c’est pour te prendre les chocs puisque les autres s’en foutent bien, eux, de te latter la gueule.
T’avais un verrou, derrière lui il y a aussi une famille. Ya des regards qui n’osent pas se croiser, des langues qui ne savent se délier qu’autour de l’amertume des ressentiments. Ya une petite main dans la tienne, un petit corps recroquevillé entre tes bras. Puis un vide dévastateur. Pourquoi t’aimer, toi, quand il y a le paternel ? Qu’est-ce qu’on s’en fout qu’il n’était pas là ? T’en a rien à battre toi, de toutes les soirées gérées par l’adolescente fracturée. T’as pas remarqué les efforts qu’elle faisait quand elle te parlait tout bas, qu’elle te rassurait, qu’elle affirmait qu’elle était là.
Non, toi tu vois qu’elle t’a menti.
Mais tu sais, elle l’aurait pas fait si t’avais pas trahi, toi, tes engagements d’enfants.

Pourquoi t’es plus là ? Pourquoi tu te détournes de moi ?

Un souffle rauque passait entre ses lèvres fermées, s’entrouvrant sous le poids de la tempête, un sanglot dans la poitrine qu’elle refusait avec tant de force qu’elle en tremblait toute entière.

Les rires, les joies, le poids d’une famille.

Pourquoi t’es pas là ? Pourquoi t’es pas derrière moi ?

Les paupières closes, le tremblement se changeait en gémissement retenu, le râle de violence, la bourrasque de la perte dans ses muscles écrasés sur ses côtes.

Tu crois que tu pourrais le retenir, ce sanglot, cette marrée humaine de peines que tu gardes enfouies si profondément ? Lâche, laisse sortir, empêche pas ce pétrole de s’écouler, t’en as déjà trop bouffé.

Pourquoi t’es pas là ? Pourquoi moi j’ai pas ça ? T’aurais fait quoi toi à ma place ? Tu m’aurais dit quoi, si t’étais là ? Tu ferais quoi, toi, si t’étais pas partie ?

C’est un truc de famille ça hein. T’être là un instant pour disparaitre au suivant. De jurer, de sourire, de rire et de rassembler. Mais de s’esquiver, de disparaitre, de laisser les manteaux froids, les vestes muettes.

Larmes aux yeux, Jordane pliait sous le poids de l’absence des siens, les jambes  lâchant doucement.

Elle n’était plus fière, plus droite, plus forte la gamine d’hier, la guerrière d’aujourd’hui. Elle était juste fracturée la poupée de cire, brisée dans les décombres de ses anciennes fondations.

A mesure, son front se posait sur le lavabo, son ventre trouvait ses genoux, ses mains toujours sur l’émail, les doigts tremblant autant que les lèvres. Ternes, affaiblies.

J’t’en prie. Appelle moi, enlace moi, reviens moi. J’t’en prie, montre-moi la voie. Moi je sais pas. Moi je suis vide sans toi.
Moi j’aime mal, depuis qu’t’es plus là.


Le vertige s’emballe, le monde bascule, la colère gronde, le deuil se déverse de nouveau. Dis moi, chacun de leurs rires me noie, c’est normal ça ? T’as des fracas dans le cœur que le temps n’abime pas.

T’es pas à la hauteur. Tu sauras pas. Il le voient pas mais toi tu sais. Tu sais comme t’es terne avec tes défaillances, comme t’es moche dans le fond, la pauvre conne et ses démons perchés sur l’épaule. Ils imaginent pas, eux, les lames que t’es prête à leur balancer. Toi tu sais. Elles lacèrent déjà tes pleurs.

« J’suis désolée, jsuis désolée… »

Et dans un craquement sonore elle disparaissait de la pièce fermée, un sanglot dans la gorge qui n’éclaterait que dans la solitude d’une forêt froide.

Les larmes à couler ne cesserait qu’après plusieurs heures à marcher, à s’éloigner, à s’épancher dans le calme des sous-bois. La solitude pour seule compagne, comme un besoin primaire, la seule façon de s’apaiser loin des drames. Les mains tremblantes, elle écraserait le parterre végétal, effacerait ses larmes, lâcherait ces hurlements rauques qui feraient s’enfuir les oiseaux là, tout là-haut. Oh non, elle n’appellerait personne, ne détournerait pas ses pensées. D’ailleurs celles-ci n’iraient pas vraiment vers eux, vers tous ceux dont l’affection lui démontait la gueule ce soir-là. Elle n’avait qu’un besoin : respirer dans le froid. Disparaitre dans la nuit, voilà là ce qu’elle savait faire.

Alors la nuit passait, le chemin avalé. Vers où ? Pas la moindre idée, la lumière devenait floue, les pensées embrouillées finissaient par se calmer.

Et elle, elle grimpait. Elle s’approchait des cieux, s’entaillait les mains, dérapait parfois. Elle s’élevait au dessus de ses démons, s’écorchait, s’épuisait. Voilà bien la seule parade à sa folie anxieuse.

Les à-pic rocheux tout autour d’elle, la roche qui crisse sous les semelles, l’épiderme qui en accueille la poussière et la froideur avec soulagement. Et doucement, ça se calmait en elle. Doucement l’impossible devenait de nouveau envisageable et la lumière du soleil venait de nouveau cueillir sa peau pour y délaisser sa caresse.

Egratignée, le regard porté sur la cime des pins, les jambes pliées en tailleur, Jordane respirait seulement à la face du monde, les sillons de larmes arides séchés depuis longtemps sur ses joues.

Tu me manques.
Vous me manquez.


Les doigts crispés sur ses cuisses et elle inspirait profondément. Les couleurs moins ternes là, au cœur de l’univers, emprunte de sa solitude comme la gosse sauvage qu’elle ne cessait jamais d’être, elle détournait les yeux du soleil, regrettait la lune.

Tu crois que c’est pour ça qu’on s’est entendus ?
Moi aussi, j’ai un loup dans le cœur.


Une pensée pour un ami, la première porte d’entrée vers un univers qu’elle ne voulait pas quitter malgré cette fuite en avant. En arrière peut-être.

D’un mouvement lent, emprunt de fatigue mais plus de tremblements, elle sortait son téléphone, aspirait l’air de la montagne, tapait quelques mots, honnêtes, chancelants… les effaçait, en tapait d’autres, sincères, douloureux, impossibles. Les effaçait.
Les lettres envoyées, elles, n’avaient aucun sens.  Mais c’était là tout ce qu’elle avait en stock.

-  Désolée. Les deux ans de mon cactus à fêter. Pas pu faire autrement -

Et elle restait là, au sommet du monde, à écouter le calme des cieux.

Le jour même, elle irait à la Garde, cramerait ses angoisses, éliminerait ses terreurs dans les missions. Le devoir comme seul rempart. L’affection, elle, lui cassait la gueule.
Pourtant, dans l’épuisement, la complicité de ses frères et sœurs d’arme, elle enfouissait de nouveau, se calmait, s’apaisait.

Partie pour un nouveau tour de manège.

Tu m'en voudras tu crois ?

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Jordane Suzie Brooks
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