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Together we are stronger - Jordane [RUSSIE]

 :: Autour du monde :: Europe
Sam 18 Sep 2021 - 17:56
Samedi 11 juin 2016, dans la soirée en Russie.


Pour changer un peu d'air, il avait décidé d'aller passer un week-end en Russie chez sa famille. Cette dernière avait pour le coup aussi invité tout le reste de la fratrie ainsi que ses parents histoire de faire un grand repas de famille. Il avait bien entendu embarqué Adam avec lui afin qu'il puisse profite de tout ce petit monde, de jouer avec d'autres enfants de la famille, même s'il se doutait que l'enfant serait la plupart du temps collé à lui comme il avait tendance à le faire quand il y avait trop de monde à son goût même s'il les connaissait tous. Mais surtout, il avait proposé à Jordane de venir avec eux, vu qu'elle faisait à présent, un peu parti de la famille. Clairement, même s'il n'allait pas lui dire elle était plus qu'une colocataire. Beaucoup plus. Pas besoin d'un seul mot à sa famille pour qu'ils le voient cet attachement sincèrement envers la jeune femme.
Ce n'était pas comme s'il avait beaucoup d'amis, comme s'il leur présentait souvent des personnes. Ce n'était pas comme s'il y avait souvent cette complicité entre lui et quelqu'un d'autres.
Mais il n'y avait aucune ambiguïté entre eux, il la voyait comme une amie proche, comme une petite sœur qu'il pouvait protéger et qui, elle aussi le protégeait comme un échange de bon procédés. Les mots pour décrire leur relation véritable n'existaient probablement pas dans son vocabulaire et même s'il savait qu'il devait encore regagner sa confiance, que les liens devaient être encore un peu reconstruits après ce qui s'était passé le mois dernier, certaines choses s'étaient un peu apaisées. Du moins, il en avait l'impression. Il n'en restait pas moins qu'ils étaient là, l'un pour l'autre et que ça lui suffisait.
L'inquiétude la concernant était toujours présente, mais il ne savait pas à quel point est-ce qu'il pouvait la croire lorsqu'elle disait que ça allait bien. Il aurait voulu pouvoir juste dire « ok, c'est vrai », mais il n'y croyait pas. Et, dans les traumatismes, les peurs que pouvaient avoir secrètement la jeune femme, dans ses souffrances, il savait qu'il était en partie coupable. Les coups qu'elle avait reçus de sa part n'étaient pas rien, ni la réaction qu'il avait eu après. Et il n'y avait pas que ça, tout ce qui s'était passé à Poudlard, avec la Garde. Tout. Rien n'aidait et ce qu'il pouvait parfois lire dans ses réactions ne l'aidait pas à se calmer. Elle avait toujours eu tendance à fuir, il l'avait vite compris, là encore sûrement un traumatisme ancien, ou une sorte de façon de se protéger, il n'était pas sûr, mais aujourd'hui il avait l'impression que c'était pire encore. Et il ne voulait pas qu'elle s'auto-détruise. Il voulait juste voir la délicieuse jeune femme qu'elle était, souriante et pleine de vie de nouveau totalement présente. Et comme aucune parole ne suffirait selon lui, il avait choisi la méthode du « tu fais parti de quelque chose », d'un groupe autre que la garde. Tu fais parti de ma famille, même si j'ai un caractère de chien et que j'aime avoir la paix. C'était le message sous-jacent à tout cela, il ne restait plus qu'à savoir si elle allait pouvoir le comprendre ou pas. Qu'il l'aimait à sa façon, pas d'un sentiment d'amour mais de quelque chose de tout aussi fort, sans aucune ambiguïté.


Ils étaient arrivés depuis plusieurs heures déjà, le repas était presque terminé. Sa petite sœur ne s'arrêtait pas de faire des blagues, de partager des anecdotes de famille, notamment pour ceux comme Jordane qui ne les connaissaient pas enfants. Ils étaient nombreux dans la grande maison dans laquelle ils étaient accueillis, les rires fusaient un peu partout, les blagues aussi. Et si généralement on pouvait le prendre pour quelqu'un de relativement coincé, vu qu'il se donnait cet air, étrangement ici, il était beaucoup plus détendu et il n'était pas le dernier à faire quelques vannes ci et là, Adam la plupart du temps sur ses genoux qui semblait ravi de voir autant de monde autour de lui.
Est-ce qu'il faisait des efforts pour faire comme si tout allait bien, pour oublier les soucis, les questionnements qui continuaient encore et toujours de le tirailler. Essayer de ne plus penser à ce qu'il avait bien pu se dire avec Margo. Ou même avec Niall, encore plus avant. Juste passer une bonne soirée, un bon week-end loin des ennuis avant de revenir aux tracas du quotidien. Aux réflexions sur ce qui serait le mieux pour tout le monde. Oui, il essayait de ne plus penser au dernier enlèvement et à ce que ça pouvait engendrer. Juste prendre l'instant présent.

Ils faisaient une petite pause avant que le dessert n'arrive si bien que Dorofei choisit ce moment-là pour sortir un peu prendre l'air. Il commençait à il y avoir trop de bruits pour un moment et il sentait que sa concentration vacillait beaucoup trop. L'air plus que frais de la Russie allait l'aider à se remettre les idées en place, et surtout, il allait il y avoir pendant quelques minutes ou quelques dizaines de minutes le silence absolu qui lui ferait un bien fou.
Il s'était installé sur une balançoire qu'il y avait dans le jardin et plus par réflexe que par réelle envie de « s'amuser », il avait commencé à se balancer légèrement... Combien de temps est-ce qu'il était resté là, seul ? Deux minutes ? Dix ? Un peu plus, il n'en savait rien, mais soudain un bruit de pas attira son attention. Il lutta pour ne pas saisir sa baguette directement et vérifier de qui il s'agissait. Il fronça un peu les sourcils en reconnaissant la silhouette.

 « Tout va bien Jo ?» En général mais aussi est-ce qu'elle se sentait pas trop mal entourée de toutes ces personnes, même si elle en connaissait d'ores et déjà quand même la plupart... Silence pendant quelques instants avant qu'il ne reprenne  « Le dessert est arrivé ou on a encore un peu de temps ?»
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Dorofei Cooper
Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 19 Sep 2021 - 21:11
La jeune femme s’était figée à peine eut-elle passé le pallier. Le bruit, le monde, la foule. Une réunion de famille. Des enfants jouaient pas loin et déjà, ce qui lui sembla être une véritable de meute vint les saluer. Esquissant un sourire figé, elle reconnaissait l’un après l’autre chaque silhouette qu’elle avait pensé étrangère de prime abord. Finalement, elle en connaissait plus qu’il n’y semblait, ayant déjà fait nombre d’allers retours en Russie avec Dorofei lors des entraînements puis lorsqu’elle s’occupait quasiment à plein temps d’Adam. Il y avait d’ailleurs ça d’amusant qu’il lui semblait mieux connaître la part russe de cette famille que la part britannique.

« T’avais pas dit que c’était ‘juste un repas avec la famille proche’ ?! » Avait-elle soufflé dès qu’elle le pu, totalement perturbée par la foule soudaine… mais surtout par sa présence au centre de tout ce bordel. Il n’y avait que ses frères et sœurs à la base, avait-il répondu… et manifestement un ou deux ajouts. Trop tard pour se défiler donc.

Mais t’as COMBIEN de frère et sœur toi ?! avait-elle pensé, interdite, plantée dans un couloir de la bâtisse russe vers laquelle elle avait tant fait d’allers retours avec le petit.

Et la voilà embarquée dans le tumulte familial sans rien n’y comprendre. Voilà qu’elle rencontrait les uns et les autres, répondait avec un sourire un peu crispé, totalement perturbée de sa présence ici, dans une famille qui n’était pas la sienne … quoi qu’elle était sans doute ici plus à l’aise qu’auprès des Brooks, ce qui n’était pas bon signe.  Plusieurs fois, Jordane avait failli s’esquiver, réussissant à trouver une faille, et plusieurs fois on l’avait rattrapée. La dernière, juste avant de se mettre à table, la jeune femme avait passé la porte d’entrée et une petite main avait tiré son t-shirt, la faisant sursauter.

« Tu vas où ? Tu reviens dis ?! »

Alors dans un soupir, elle était revenue, un petit garçon dans les bras. « J’en ai trouvé un qui cherchait à s’enfuir ! » avait-elle déclamé, captant le regard de Dorofei sans pouvoir en ignorer le petit sourire en coin. Bien sûr qu’il avait compris qu’elle cherchait à s’esquiver d’ici, mal à l’aise de sembler incluse dans une famille, un groupe, une communauté. Le terme famille était compliqué pour elle, ce n’était pas nouveau. L’affection aussi, et ce qu’il faisait, là, ce qui l’avait pris à la gorge, faisant battre son cœur à tout rompre jusqu’à ce qu’elle s’isole un peu plus tôt, au bord de la crise de panique… c’était lui porter un message d’affection, d’espoir, de confiance… mais aussi d’unité. Alors oui, elle avait passé vingt bonnes minutes dans les toilettes à tenter de calmer sa respiration anarchique et envisagé durant le reste du temps un moyen de s’enfuir en douce. Sauf qu’elle était revenue là, un petit garnement très fier de lui dans les bras, ne tardant pas à le lâcher pour le voir retrouver son père. Etaient-ils de mèche ? Dans tous les cas, Dorofei avait bien compris que son fils venait d’avoir sa sœur d’arme par les sentiments. Ainsi, elle était venue s’assoir, s’efforçant de se répéter qu’il n’y avait là rien d’étrange, aucun engagement, aucune révélation grandiloquente. Juste une famille à qui elle avait rendu service et qui l’accueillait à présent pour partager un repas. D’ailleurs en Russie, elle s’était retrouvée régulièrement à partager la table de bien des inconnus et leur famille sans raison spécifique quelques années plus tôt. En Thaïlande aussi. Donc pas besoin de paniquer. Traditions locales. Respire.

A sa gauche, un des frères de Dorofei qu’elle n’avait encore jamais vu – mais COMBIEN ils sont PUTAIN ?! – lui demanda de lui passer la cocote rouge, en russe avant de se reprendre, comprenant qu’il aurait sans doute dû s’exprimer en anglais, laissant ses réflexes prendre le dessus. Naturellement pourtant, la jeune femme attrapa le plat demandé, lui répondant dans un Russe qu’elle décrassait sacrément depuis qu’elle connaissait Dorofei. Lorsque les yeux de l’homme s’arrondirent, elle ne pu que rire joyeusement à cette grimace de surprise, détendant en grande partie sa tension actuelle.

« Il t’appelle ‘Jo’, c’est ton prénom ou un diminutif ? »
« Johanna. » Avait-elle répondu alors avec un naturel désarmant.

Johanna, la femme aux cheveux noirs et lisses, ses yeux surmontés d’une frange. Cette femme qui faisait des allers retours avec le petit. Il ne fallait pas s’étonner de voir qu’elle n’avait pas tardé à changer de nouveau de couleur après le kidnapping, consciente qu’elle avait essentiellement associé les cheveux noirs de jais à la Garde. A celle qu’elle n’était pas tous les jours.

Au fur et à mesure du repas, Jordane avait fini par se détendre, effaçant de son esprit les doutes malsains qui l’asseyaient pour se contraindre à s’apaiser. A simplement profiter de la présence d’inconnus, des rires et des conversations banales. De cet homme plus calme et social que Dorofei s’astreignait à être en cet instant. De ce temps que le petit passait avec son père, le collant comme une moule à son rocher.

Se levant pour aller aider à apporter certains plats, la jeune femme si naturelle avec Adam s’était pourtant crispée en esquivant un autre des marmots qui traînait là. Oui… bah un à la fois hein. N’en demandez pas trop !  

Lorsque Dorofei s’était esquivé, bien plus tard, c’était naturellement qu’elle avait d’ailleurs suivi Adam qui voulait lui montrer la collection d’elle ne savait quoi – ferme ta bouche avant de parler ! Déjà que tu t’exprimes comme un mec bourré la moitié du temps, si c’est pour mâchonner un bout de pain, on n’est pas rendus ! … Et d’où tu le sors ce bout de pain déjà ? Tu ne vas plus avoir faim pour le dessert là ! … Je me comporte comme ma mère c’est dramatique… - captant alors le regard mi attendri mi suspicieux de cette dernière.

« Ok, viens-là, grimpe et montre moi ! » Les mains du petit se joignaient aux siennes alors qu’il lui escaladait les genoux comme ils l’avaient déjà fait tant de fois jusqu’à ce qu’il soit dans ses bras, lui expliquant alors ce que telle et telle figurine signifiait. Et déjà, il en eut marre, partant rejoindre sa grand-mère pour lui expliquer elle ne savait quoi. S’isolant un peu, la jeune femme observait le petit en se faisant la réflexion qu’elle agissait avec cet enfant comme elle avait pu le faire avec Suzie. Et un instant, elle se sentit bien seule ici, pinçant des lèvres en observant les uns et les autres se bousculer, s’interpeler, se raconter leur semaine.

Tu penses que c’est comme ça chez les Hastings, avec la famille de Sanae ?
Putain nan mais t’es SERIEUSE là ?!


Ses yeux s’étaient agrandis soudainement, comme en miroir à la mimique que faisait le frère de Dorofei un peu plus tôt et elle se redressait soudainement, s’éloignant de l’encadrement de porte sur lequel elle était posée comme si celui-ci l’avait brûlée. Inspiration, respiration bloquée. Besoin d’air.

Elle n’avait pas rejoint immédiatement Dorofei à l’extérieur, commençant par y passer un temps seule. Un temps nécessaire puisqu’elle aussi, elle saturait un peu de cette foule. Adossée contre un arbre, elle eu une envie soudaine de sortir une clope qu’elle ne possédait pourtant pas, plantant ses mains dans ses poches en pensant un instant à leur excursion dans une des forêts du coin et à leurs royales et ridicules plantades. Une façon d’échapper à ses pensées et leur certaine tendance à retourner auprès d’une certaine personne ? Oui, totalement. Alors le flux mental glissait sans y sembler, se terminant dans une fête bien plus adolescente, quelques verres à la main, le rire aux lèvres et la musique sourde dans les os. Enzo lui manquait.

« T’as raison c’est mieux… »

A vrai dire, oui. Mais pour l’avouer il faudrait admettre qu’il y avait plus entre Kezabel et elle qu’entre elle et Enzo. Sauf que si elle n’était pas apte à intellectualiser ça, elle pouvait en revanche se rendre compte d’à quel point l’ancien Griffondor aussi pouvait manquer à l’appel.

Envoie-lui un message. Soufflaient ses pensées. Et fait de même avec Riley, tient, ça sera pas du luxe. Mais si elle palpait sa poche, c’était dans une autre optique que celle de sortir son téléphone.
Toujours pas de clope. Arrête de fuir.

Un claquement de langue et elle observait le monde à travers la fenêtre.

Et ta sœur alors ?
Bordel, arrête de penser à ce qui fait mal tu veux ?!
Jayden alors ?
Ouais.. on va dire ça ouais.


Elle dégainait son téléphone après un temps de latence, envoyait un message à sa meilleure amie d’enfance qui lui répondait par un selfie alcoolisé. Le rire qui passait dans sa gorge fut bien moins noué qu’elle ne l’imaginait et eut le bénéfice de détendre ce qui s’était tendu jusque là.

Beau Mai Tai ! Tu m’en laisses un peu ? Je passerais bien te voir un de ces quatre ! Et elle ajoutait une photo du même calibre, aux couleurs bien plus bleutées des steppes qui l’entouraient.

Et juste avant de ranger son téléphone, elle changea de conversation et tapa un nouveau texto.  ‘Hey, comment va par chez toi ? Laisse moi deviner, chaleur surf et bikini ? Avoue que t’es en bikini quand on ne te regarde pas !’

Plusieurs fois elle avait relu le message, fronçant un instant les sourcils en se demandant si ça n’était pas mal dosé au vue de leurs frasques, s’interrogeant si Will pouvait mal le prendre ou non… effaçant, tapant de nouveau, lâchant un râle agacé avant d’envoyer.

« Et puis merde. »

Dans un soupir, elle rangeait l’appareil et se mit à marcher sans trop savoir vers où elle allait, ses pas l’amenant sans qu’elle ne le cherche spécifiquement vers une silhouette isolée de l’autre côté de la maison, dans le jardin. Dorofei, assis sur une balançoire - sans doute poncée par les enfants de la famille depuis des générations – se retournait alors vers elle.

« Tout va bien Jo ? »
« Ouais ! Ça va ! » Répondu un peu trop vite pour être tout à fait honnête, c’était vrai.

Elle le rejoignait alors dans un silence qui l’allégeait soudainement, appréciant cet aspect rassurant qu’avait Dorofei à aimer se draper de calme. Ironique pour quelqu’un qui rêvait quelques instants plus tôt d’une soirée boudée aux basses poussées à fond… et encore plus tôt qui songeait à une voix féminine se cassant contre son épiderme. Je l’ai dit ? Oh pardon, tu voulais garder ça pour toi peut-être ? Mince alors !

« Le dessert est arrivé ou on a encore un peu de temps ?»
« Hein ? »

Dorofei, la balançoire, la Russie. T’étais en train de marcher.
Ah putain oui !
Sinon tu peux penser au fait que tu l’apprécie beaucoup trop également. Assez pour bouffer avec ses frangins et frangines quoi.
Bon ça va les réflexions là ; merde !


Rejoignant son ami, Jordane se glissa vers une balançoire à ses côtés. « On a encore un peu de temps je crois. » Se laissant tomber d’un bloc telle une adolescente qu’elle n’était plus, elle ajouta avec un petit sourire : « Ton frère pense définitivement qu’on est en couple, j’pense que c’est une info que tu dois avoir en tête quand tu me tend des guet-apens pour  me faire rencontrer toute la smala. » Un regard en biais, chargé d’humour. « J’avais pas prévu de passer l’aprem avec la moitié du Kremlin, t’abuse sérieux.. ! » Pourtant, elle souriait. Parce que ça n’avait pas d’importance, dans le fond. Parce qu’elle se demandait aussi s’il n’avait pas eu envie d’un soutien, d’une personne qui savait ce qu’il traversait et qui pouvait gérer la situation si besoin. Et parce que, dans le fond, là bien en dessous de la terreur de l’attachement, il y avait une jeune fille touchée par ce qu’il essayait de faire.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 20 Sep 2021 - 9:37
« T’avais pas dit que c’était ‘juste un repas avec la famille proche’ ?! » Il avait alors regardé, un instant sans trop comprendre avant de réaliser et de lui faire un petit sourire en coin. « Oui c'est bien ça. Je confirme, ça reste la famille proche. Ma grand-mère a invité quelqu'uns de ses enfants et leurs enfants, donc c'est juste la famille proche. Il aurait pu il y avoir les sœurs d'ma grand-mère, de mon grand-père, là déjà ça aurait fait beaucoup plus de monde.» avait-il répliqué le plus naturellement possible. Forcément, pour lui c'est quelque chose qui lui semblait des plus logiques vu qu'il avait toujours connu ça et qu'ils étaient une famille nombreuse. C'est vrai que comparé à quelqu'un qui n'avait jamais connu ça devait être assez impressionnant. Il en avait conscience avec quelques secondes de recul, mais vraiment, par rapport à ce que ça aurait pu donner, ça allait encore.

Il avait essayé de présenter tous ceux qu'elle ne connaissait pas, dont un de ses frères qui n'était pas souvent présent aux réunions de famille et avec qui, il avait eu plus l'habitude de voir seul à seul vu les horaires parfois décalés et le boulot prenant du garçon. Peut-être qu'il aurait dû la prévenir, lui dire qu'ils allaient être « nombreux » même s'il parlait de famille proche. Maintenant, il la sentait un peu stressée, et ça n'avait pas vraiment été le but, loin de là même, et il espérait qu'elle ne n'esquiverait pas comme une voleuse même si c'était une éventualité qu'il savait possible et qu'il acceptait sans souci. Il avait même déjà l'explication toute faite du « elle est désolée, elle avait une urgence ailleurs ». Son fils collé à lui pendant la plus grande partie de la soirée, il avait perdu à un moment de venu Jordane si bien qu'il avait demandé à Adam d'aller voir si elle allait bien, juste vérifier qu'elle ne stressait pas. Son but n'était pas de la retenir, même si l'enfant ne comprenait probablement pas ce genre de nuances. Il y serait bien allé lui-même, mais comme on lui parlait, il ne pouvait pas s'esquiver en pleine explications juste pour vérifier quelque chose qui paraîtrait sûrement stupide à tout non initié de leur relation, de Jordane, de ce qu'ils vivaient au quotidien avec la Garde entre autre. Alors oui, lorsque son fils était revenu avec une Jordane qui déclamait qu'elle ne avait trouvé un qui cherchait à s'enfuir, il n'avait pas pu s'empêcher de sourire en coin, de lui lancer un regard qui signifiait clairement « ouais, ouais je sais que le « un » c'est toi, tout va bien ne t'en fais pas, t'es encore libre de partir si tu le souhaites ». L'enfant était vite revenu sur ses genoux profitant largement de la situation et il écopa d'un tendre baiser dans les cheveux de la part de son père qui lui souffla doucement à l'oreille «Merci Adam. ».

Le brouhaha des diverses conversations était omniprésent, parfois plus uni qu'à d'autres et s'il semblait plus détendu qu'à d'autres repas de famille, c'est probablement par ce qu'ils étaient plus nombreux et que toute l'attention ne retombait pas sur lui, sur comment il allait. Ce qu'il détestait lorsqu'ils en faisaient en petit comité à Londres. Il trouvait cela stressant, et avait toujours détesté de toute façon d'avoir toute l'attention sur lui. Seulement, ils n'étaient pas dupe sa fratrie : forcément qu'ils connaissaient son caractère fonceur, forcément qu'ils s'inquiétaient après qu'il se soit fait agresser deux fois, forcément qu'ils devaient se douter de quelque chose, de ses autres activité vu qu'il n'était plus Auror. Même si lui, l'avait toujours infirmé expliquant plutôt que c'était sûrement d'anciens collègues avec qui il avait bossé, ou alors des gens qui avaient mal supporté qu'il soit Gardien à Poudlard. Il voyait bien qu'ils ne le croyaient pas, la Cause défendue par la Garde était trop proche de ses idées, de ses idéologies, elle le touchait trop pour qu'il n'y participe pas, surtout que c'était le futur d'Adam qui était en jeu.
Alors oui, il profitait de ce moment en famille, où tout semblait beaucoup plus simple avec un aussi grand nombre de personnes, même s'il sentait de temps en temps des regards de ses sœurs pour vérifier qu'il allait bien. Jordane devait d'ailleurs faire plus ou moins pareil. Jusqu'à quand, devaient-ils tous se demander, tiendrait-il cette façon de se comporter qu'il n'avait plus avec depuis un moment ? Ou bien quelle question trop mal placée allait ramener les démons en force et qu'il allait se refermer comme une huître ?

C'est avant le dessert qu'il avait fini par craquer, par ressentir beaucoup ce besoin de s'isoler, par ce qu'il y avait beaucoup trop de bruits, trop de conversations ci et là et que son cerveau essayait de tout capter et qu'il n'y arrivait clairement pas. Il avait besoin de repos, clairement, alors il avait choisi de partir en disant à Adam d'aller jouer avec les autres enfants, qu'il reviendrait pour le dessert qu'il allait juste faire un tour dans le jardin. Pas sûr que le gamin obéisse, mais il était quand même parti vers les autres enfants, Dorofei était plus ou moins sûr que d'ici 10 ou 15 minutes Adam serait capable de l'attendre derrière la porte pour retrouver ses bras, à part si les autres gosses arrivaient à attirer totalement son attention.


Alors, il en avait profité de ce calme ambiant. Du silence bienfaiteur, de l'air pur que l'on pouvait plus aisément respirer qu'en plein centre de Londres. La maison était reculée d'une grande ville, alors forcément ça allait beaucoup mieux. Lorsque Jordane-Johanna s'était avancée vers lui, il lui avait demandé si tout allait bien, il l'avait sentie un peu tendue toute la soirée et il se demandait si au final il avait fait le bon choix, si encore une fois en pensant bien faire, il n'avait pas fait une grosse connerie. Si en voulant lui montrer qu'elle comptait assez pour lui pour participer à ce genre de dîner, il n'avait pas fait trop fort. Est-ce qu'elle avait bien compris ce qu'il avait voulu faire ? Il n'en était plus sûr. Encore une fois bien trop maladroit dans ce qu'il veut montrer, dès qu'il s'agit de sentiments, de ressentis. Ce n'était vraiment pas fait pour lui ce genre de conneries.

« Ouais ! Ça va ! »

Elle avait répondu beaucoup trop vite pour que ce soit vrai, ou du moins totalement vrai. Il avait donc attendu quelques instants avant de répondre à son tour.

« Vraiment, Jo' ?»

Autrement dit, tu sais que tu peux tout me dire si tu le souhaites. Voilà pourquoi il ne lui demandait pas pourquoi elle n'allait pas bien ou quelque chose d'approximatif, par ce que sa question à lui était beaucoup plus libre, qu'elle pouvait s'y soustraire de manière beaucoup plus simple avec un mensonge possiblement moins gros.
Et il avait bientôt repris avec autre chose, lui demandant si en savait un peu plus pour le dessert... histoire qu'il ne rate pas ce moment-là. Il n'avait plus spécialement faim, mais il fallait quand même faire honneur aux cuisinières.

« Hein ? »

Quoi hein ? Qu'est-ce qui n'est pas clair dans sa question ? Il la trouvait pourtant limpide comme phrase, lui. Il fronça quelques instants les sourcils en essayant de comprendre ce qu'elle n'avait pas capté. Et ce n'était toujours pas quelque chose d'évident !
Et elle s'était placée à une balançoire à ses côtés.

« On a encore un peu de temps je crois. » Il acquiesça doucement. Parfait, par ce qu'il n'avait pas envie de rentrer. Pas encore du moins, le quasi silence juste entrecoupé par leurs réflexions lui faisait du bien. Il sentait qu'il arrivait à retrouver un semblant de calme intérieur si on pouvait appeler ça comme ça. « Ton frère pense définitivement qu’on est en couple, j’pense que c’est une info que tu dois avoir en tête quand tu me tend des guet-apens pour me faire rencontrer toute la smala. » Cette fois il eut un petit rire. « J’avais pas prévu de passer l’aprem avec la moitié du Kremlin, t’abuse sérieux.. ! »

Pour première réponse, il lui fit un simple clin d'oeil. Est-ce qu'il était amusé ? Oui, probablement surtout par ce qu'elle ne semblait pas trop contrariée, qu'elle souriait et que cela ne semblait pas forcé. Elle était toujours présente en plus, ce qui devait signifier qu'elle était plus ou moins OK avec la situation, alors il ne pouvait pas en demander beaucoup plus. Il voulait qu'elle aussi profite de ce qui était censé être un moment de détente, de partage, loin de toutes ces merdes quotidiennes, loin du stress de Londres et de toutes les questions qui leurs pendaient en permanence au nez. L'Epée de Damoclès au-dessus de la tête si les Supérieurs décidaient de mettre une grosse offensive.

« Je fais pas attention à ce qu'il peut dire, je lui ai déjà dis dix fois que ce n'était pas le cas, mais il ne me croit pas. Et vois-ça comme un compliment, il a l'air plutôt OK pour ça, ça veut dire qu'il t'aime bien, sinon, il ne serait pas sympa avec toi.»

Vous le voyez le gros lourd qui veut faire séparer un couple avec qu'il veut protéger son petit frère pas très doué là-dedans ? Voilà. On y est. Comme si Dorofei ne savait pas ce qu'il voulait et qu'il n'était pas assez grand pour se débrouiller seul.

« Je t'assure qu'on est pas si nombreux que ça. La prochaine grosse réunion familiale, tu viens, tu verras la différence, j'te le promets ! Et tu sauras que j'te disais la vérité, là c'est la famille la plu proche.» Il eut un petit sourire. « Ca va, tu n'as quand même pas l'air trop traumatisée par eux. Pendant un moment j'ai cru que tu allais te faire la malle, j'avais même préparé une excuse... des fois j'suis généreux comme ça.» tenta-t-il de plaisanter avant de retrouver le silence quelques instants. « Du coup, on est bien d'accord que tu parles Russe, un peu, plutôt pas mal d'ailleurs, lors de tes voyages d'il y a quelques années … où est-ce qu'il y a encore quelque chose que je ne sais pas de toi ?»

Oui, il la regardait quand même un peu intrigué et amusé. Il ne savait pas du tout vers quoi tout cela allait tourner... mais au final cela n'avait pas beaucoup d'importance. Il voulait profiter de l'instant présent tout simplement, et ce moment-là avec son amie c'était juste ce qu'il lui fallait, ou même ce qui LEUR fallait à tous les deux. Déconnectés en partie, mais avec la complicité toujours là, toujours bien ancrée malgré les épreuves.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 26 Sep 2021 - 22:03
« Vraiment, Jo' ?»

Non, pas vraiment. Evidemment que ça n’allait pas vraiment. L’intégralité du monde semblait prêt à s’écrouler en les emportant sur son passage. Ils faisaient tous plus ou moins semblant et encaissaient ce que la normalité ne pouvait tout à fait apaiser. Bien sûr qu’elle était aussi agressée par le bruit et la foule, que ses émotions claquaient par moment si fort à ses tympans qui l’assourdissaient aussi bien qu’un gang de chanteur tibétains torchés. Mais elle était là, et si tout semblait exploser dans sa poitrine, une part d’elle appréciait ce moment partagé. Lorsque le déni prenait de l’ampleur, elle pouvait faire ça, juste apprécier les rires et les conversations badines. Discuter avec des inconnus avait toujours été une façon pour elle de se réinventer, de sortir la tête de l’eau et d’oublier les emmerdes. Cela dit, on l’avait rarement invitée comme il l’avait fait.

Tu me présente à ta FAMILLE ? NON MAIS T ES SERIEUX OU T AS FUME UN PONEY ?!
Avait-elle envie de hurler dans une part de son fort intérieur.

Mais à coup de persuasion pourtant, cette part d’elle perdait la bataille, acceptait de se taire et de laisser aux autres une chance. Elle n’oserait sans doute pas aller jusqu’à s’avouer qu’elle aimait ça, découvrir jour après jour que, peut-être, quelqu’un quelque part avait une petite place à lui dédier. Alors si elle repoussait la question d’un hochement d’épaules enjoué d’un petit sourire entendu, elle savait que dans le fond, elle-même ne saurait pas réellement répondre à cette question-là.

Ça va ?
Y avait-elle seulement jamais répondu avec honnêteté ? Le réflexe était alors ancré, monstrueux, affirmé. Guerrier même. Idiot, dirait Margo. A raison.

« Je fais pas attention à ce qu'il peut dire, je lui ai déjà dis dix fois que ce n'était pas le cas, mais il ne me croit pas. Et vois-ça comme un compliment, il a l'air plutôt OK pour ça, ça veut dire qu'il t'aime bien, sinon, il ne serait pas sympa avec toi.»
« Oh ben je suis ravie d’apprendre que ton frère valide notre union écoute. On va dire que ça flatte mon égo. »

Ça va finir en running gag ce truc.
Ah, c’est déjà le cas ?

« Je t'assure qu'on est pas si nombreux que ça. La prochaine grosse réunion familiale, tu viens, tu verras la différence, j'te le promets ! Et tu sauras que j'te disais la vérité, là c'est la famille la plu proche.»
« Parce que tu comptes m’amener à beaucoup de réunions de famille comme ça ? » Il se voit ce petit air de panique dans le fond de ses prunelles et dans cette voix légèrement plus aigue ? Sans doute pas. Il est là pourtant et grince soudainement un peu trop fort.
« Ca va, tu n'as quand même pas l'air trop traumatisée par eux. Pendant un moment j'ai cru que tu allais te faire la malle, j'avais même préparé une excuse... des fois j'suis généreux comme ça.» C’était dit. Les pieds dans le plat avec une finesse qui lui était propre… et pourtant cette franchise amusée avait eu le don de désamorcer l’angoisse qui montait en elle. Cramée, évidemment. Elle l’avait vue, d’ailleurs, cette lueur de compréhension dans son regard alors qu’elle revenait de l’entrée avec son fils. Bien sûr que c’était elle la fuyarde… mais à quel moment au juste avait-il compris qu’elle avait cette tendance si profondément ancrée en elle ? Pas comme si elle lui avait expliqué grand-chose de ses expériences passées. Pourtant c’était là, la compréhension muette autant que l’acceptation. Peut-être parce qu’il possédait bien des mécaniques similaires, trop solitaire pour ne pas comprendre ce besoin de solitude.

T’es comme ça ? Dis moi que tu l’es pas Doro… sinon j’imagine pas à quel point la disparition de Prune a pu te détruire.

« C’est bien, t’apprends vite. Elle était bonne l’excuse au moins ? Parce que j’étais pas loin. Et si je pouvais éviter de me mettre une bande de russes à dos franchement ça m’arrangerait. »

Comment ça c’est raciste ? Arrête je te jure tu vas finir par te faire épingler – à raison, là aussi – avec tes conneries.

Mais oui, elle riait. Elle riait d’elle-même, de sa faiblesse sociale et du fait qu’un truc aussi bête qu’une réunion de famille puisse la faire fuir. S’il y avait quelque chose à entendre derrière le cliché éculé des Russes qu’il valait mieux ne pas chercher… c’était surtout qu’elle avait en effet la faiblesse de craindre l’amour.

« Du coup, on est bien d'accord que tu parles Russe, un peu, plutôt pas mal d'ailleurs, lors de tes voyages d'il y a quelques années … où est-ce qu'il y a encore quelque chose que je ne sais pas de toi ?»
« Oh, ya un tas de trucs que tu ne sais pas sur moi, n’en doute jamais. » Répondait-elle avec un petit sourire en coin, un air de défi dans le regard.
Jordane se revoyait lui faire face dans son salon sécurisé de quelques sorts, réagir sans qu’il ne s’y attende à certains sorts prononcés dans sa langue. A l’époque, Dorofei s’attendait à la surprendre avec une langue qu’elle ne pouvait maîtriser, le sort la prenant ainsi de court sans pouvoir être anticipé. Mais elle le connaissait, expliquant de quelques brefs mots qu’elle avait un peu vadrouillé à une époque.

Assez pour connaître quelques mots et quelques sorts.
… Et de pouvoir tenir une conversation simple avec son frère. Donc plus que quelques mots, oui.

Elle grimaça en levant les yeux au ciel. « Ok, je connais plus que quelques mots. J’y ai passé quelques mois. J’ai baroudé dans pas mal de pays pendant un temps. On apprend vite quand on est en vase clos. »

Elle n’était pas de ceux qui restaient dans les endroits familiers. En Russie, elle s’était enfoncée toujours plus loin dans les terres et si elle y avait fréquenté des têtes régulières, celles-ci étaient nombreuses à ne pas parler l’anglais – encore moins le français – alors oui, il avait fallu apprendre vite. Et elle avait agit ainsi à chaque fois.

Après tout, en poussant l’analyse, il n’était pas compliqué d’arriver à la conclusion qu’ainsi… elle avait aussi de belles excuses pour ne pas parler sans cesse d‘elle-même.  La barrière de la langue devenant alors une coque protectrice.

La balançoire sous l’arrière des cuisses, la jeune femme ne s’asseyait pas, tendant seulement le siège derrière elle pour s’y appuyé, observant les lieux un instant en silence jusqu’à capter le regard du frère de Dorofei qui passait à la fenêtre. Retrouvant le regard de son ami et colocataire, elle désignait la maison d’un coup de menton discret.

« Tu sais que ça me donne envie de t’embrasser juste pour te foutre dans la merde et te regarder galérer une plombe à te justifier ? »

Oui, elle en était capable. Et oui, l’idée la faisait beaucoup rire intérieurement. Voir le grand gaillard un peu replié sur lui-même et difficilement accessible se dépatouiller pour justifier l’injustifiable avait quelque chose de profondément drôle.  Non, toujours aucune ambigüité… seulement le retour de cette espièglerie piquante … qui faisait plutôt plaisir à voir.

Chiante, oui. C’est ça, c’est le mot.
Qui aime bien châtie bien non ?

Il y avait surtout dans cette petite pirouette balancée avec humour un semblant de normalité qui à lui seul, faisait simplement un bien fou.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 27 Sep 2021 - 19:41
Il se doutait qu'elle ne répondrait pas plus que ça au fait de savoir si elle allait vraiment bien ou pas.. mais ça ne coûtait rien d'essayer, ne serait-ce que pour qu'elle sache qu'il n'était pas dupe... et ils étaient finalement partis vers le sujet du frère qui pensait qu'ils étaient en couple... enfin du moins d'après les dires de Jordane. Il s'était contenté de répondre une banalité, plutôt vraie à son sens.

« Oh ben je suis ravie d’apprendre que ton frère valide notre union écoute. On va dire que ça flatte mon égo. »
 « Bah écoute. C'est toujours ça de pris.»

Est-ce qu'il se foutait de sa gueule ? Ouais, un peu. Si peu. Mais il fallait bien avouer que quelque part ça restait quand même drôle. D'ailleurs, il avait bientôt enchaîné que la prochaine fois, elle verrait ce que c'est une GROSSE réunion familiale. Bon il fallait bien avouer, qu'il n'avait pas été très malin à ce moment-là de dire quelque chose comme ça qui ne devait pas sembler très rassurant pour quelqu'un comme Jordane.

« Parce que tu comptes m’amener à beaucoup de réunions de famille comme ça ? »

Il lui fit un petit clin d'oeil comme première réponse et pour être certain qu'elle ne foute pas le camps sous le stress, par ce qu'il voyait bien qu'elle paniquait, il fit signe de la tête que non. Qu'elle ne s'inquiète pas ça serait juste une fois de temps en temps. Peut-être une ou deux fois l'an, et encore, c'était toujours compliqué d'arriver à avoir le maximum de monde ! Et il avait préféré tout simplement enchaîné qu'elle ne semblait pas traumatisée par eux, qu'elle aurait même pu partir si elle s'était vraiment sentie mal, qu'il avait préparé une excuse. Oui, il avait été prévoyant, qu'on ne croit pas qu'elle était mal élevée ou que quelqu'un puisse mal prendre ce genre de choses. Il ne la connaissait pas par cœur, mais assez pour savoir que certaines choses pouvaient la faire fuir, il commençait même à voir quelques signes précurseurs par moment.

« C’est bien, t’apprends vite. Elle était bonne l’excuse au moins ? Parce que j’étais pas loin. Et si je pouvais éviter de me mettre une bande de russes à dos franchement ça m’arrangerait. »
 « Sans dire qu'elle était bonne, elle aurai fait l'affaire. Pourquoi penses-tu que c'est le côté russe de la famille que tu dois craindre le plus ? Tu sais que le côté est peut-être pire ?» ricana-t-il, un peu. Il eut un sourire en coin.  « Si tu veux, je leur demande de te le prouver, comme ça tu pourras juger en connaissance de cause.»

Il haussa un peu les épaules, d'un air qui se voulait innocent, ce qui était difficile. Il ne faisait pas vraiment innocent dans la vie. Et il avait bientôt enchainé avec le fait qu'elle parlait russe....

« Oh, ya un tas de trucs que tu ne sais pas sur moi, n’en doute jamais. »
 « J'suis même certain que la plupart de ces trucs, je ne voudrais même pas les connaître, même si j'avais le choix... mais ça par contre ça m'intéresse quand même. Bon, alors ?»
C'est ça, c'est ça grimace.
« Ok, je connais plus que quelques mots. J’y ai passé quelques mois. J’ai baroudé dans pas mal de pays pendant un temps. On apprend vite quand on est en vase clos. »

Soudain, elle désigné la fenêtre d'un coup de menton, il fronça les sourcils et regarda vers la source, haussant un sourcil en se rendant compte sur son frère les observer ! Une chose était certaine, il n'était pas vraiment des plus discrets. Il recommença à se balancer un peu, jusqu'au moment où Jordane eut la merveilleuse idée de reprendre la parole

« Tu sais que ça me donne envie de t’embrasser juste pour te foutre dans la merde et te regarder galérer une plombe à te justifier ? »

Il avait bugué. Réellement. Il s'était stoppé et l'avait regardé bouche bée, avant de cligner un peu des yeux.

 « Tu n'oserais pas...» Silence.  « Si.. tu oserais bougresse, j'le vois à ton regard là. Fais gaffe, si tu fais ça, j'te promets pas que je te mordrais pas ; Sache que je ne suis pas d'accord DU TOUT, avec cette option. DU TOUT.» Silence, encore une fois avant de se rebalancer, doucement, la regardant quand même à présent du coin de l'oeil – valide, pas simple, le champs de vision était restreint-, comme s'il craignait qu'elle l'attaque par surprise.  « Mais ne t'inquiètes pas, j'ai la technique du « c'est juste pour te faire parler, tu vois tu la cherches, tu la trouves », ou alors je leur dirai qu'en fait c'est toi qui m'a niqué l’œil. Par ce que t'étais fâchée... donc qu'il faut pas te mettre en rogne.» Clin d'oeil. Oui on peut en plaisanter, du moins Jordane avait le droit. Elle en avait d'ailleurs probablement beaucoup plus que la plupart de ses autres amis.  « Quand on était gosse et qu'on venait ici pour les vacances, on faisait un concours de celui qui se balançait le plus haut avant d'essayer de sauter le plus loin possible... tu veux voir qui gagne ?» Petit défi pour continuer de tout détendre, très con, certes.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Ven 1 Oct 2021 - 16:21
Bien sûr qu’il n’était pas dupe, elle n’en doutait pas une seconde. Mais quel poids de ses propres sentiments au vu de ce que d’autres pouvaient vivre ? Une bonne excuse, bien sûr, pour pousser tout ça de son esprit, pour refuser de s’y plonger, d’y accorder du crédit. Une bonne excuse, dans le fond, pour se contenter d’un simple « ça va. ». Bien sûr les paroles de Margo tournaient dans son esprit. Bien sûr, elle y songeait. Mais quoi ? Il faudrait dire stop, je peux pas, mes limites sont là ? Je ne peux pas vous aimer ? Elle n’en savait rien elle-même, trop flippée de la situation pour y faire face. Trop consciente de craindre plus violemment ce qu’elle perdrait que ce qu’elle risquait de gagner. Comment peut-on seulement autant craindre d’être proche des autres ?

« Bah écoute. C'est toujours ça de pris.»
« C’est ça ouais… »

T’imagines pas, hein ?
T’imagines pas comme tout me semble aberrant. Comme la foule de tes proches pourrait me noyer à tout moment, comme elle appelle au vide de la mienne. Contraste fracassant d’un passé douloureux sur un présent interdit.
T’imagines pas comme l’idée conne d’être acceptée comme pièce rapportée active d’autres schémas intrusifs. Comme j’essaye de ne pas paniquer face à l’affection, que je la nie pour m’apaiser. Comme je sais comme je suis con à ne savoir comment respirer quand tes tourments te fracassent si abruptement.

Bien sûr qu’elle se serait esquivée si Adam ne l’avait pas rejointe. La question… c’était surtout pourquoi ne l’avait-elle pas fait ?

Déni.

« Sans dire qu'elle était bonne, elle aurai fait l'affaire. Pourquoi penses-tu que c'est le côté russe de la famille que tu dois craindre le plus ? Tu sais que le côté est peut-être pire ?»
Un souffle amusé fit vibrer ses narines un instant.
« J’en sais rien, pour souligner le cliché de merde. »
« Si tu veux, je leur demande de te le prouver, comme ça tu pourras juger en connaissance de cause.»
« Super ! » Ne dit pas ça. « Comme ça je verrais de quel coin de la famille tu tiens tes coups de poings ! » Elle l’a dit. Sans sourciller, sans agressivité non plus. Avec un humour certes acide mais bien moins chargé de rancœur qu’il était possible de l’imaginer.

L’humour oui, difficile, sans doute. Trop tôt, peut-être. Un instant, elle revoyait d’ailleurs Enzo le lui demander. « Trop tôt ? » avait-il dit, brisant cette glace qui s’insinuait à chaque instant si violemment en elle quand il s’agissait de penser à ce qu’ils avaient pu partager et qui constituait à présent un motif de faute, de douleur, de difficulté. Un truc pour lequel elle ressentait une culpabilité dont se défaire n’était pas si simple. Pas qu’elle les regrettait, loin de là, il y avait eu là un rapprochement qui lui avait permis de sortir la tête de l’eau quelques heures, quelques jours. Un lien fort et vrai qui lui manquait. Mais un lien qui n’était permis que… parce que les siens n’avaient pas réussi à le protéger lui et son mec de dizaine de dégénérés. Dont le sien faisait partie. Une information qu’elle avait eu avant lui. A peine, mais assez pour placer l’ensemble de ces conjonctures comme un amas gluant de choses ingérables dont elle se dégageait.

Trop tôt ? Non, il ne serait jamais trop tôt pour en rire pourtant, pour recoller les morceaux, pour montrer comme ça, ça comptait.
Alors de même, prenant exemple sur son ami, ça ne devait pas être trop tôt pour elle et Dorofei. Il semblait bien plus mature pour ce qui était des liens sociaux, de dépasser ce qui bourdonnait, de laisser sa chance au présent. Alors sans qu’elle ne l’évoque à aucun moment, Enzo était là, accompagnant cette légèreté complice.

L’humour, donc.

« Tu sais que ça me donne envie de t’embrasser juste pour te foutre dans la merde et te regarder galérer une plombe à te justifier ? »

Et la gueule de Dorofei à cet instant valait tous les cadeaux du monde. Il bloquait, la dévisageait, l’interrogation dans le fond des yeux. « Tu n'oserais pas...» Ce simple bug allumait une lueur brûlante dans son regard. Non pas d’envie ou de désir charnel comme ce qui pouvait l’inquiéter, mais bien de joie et de défi. Elle se fendait d’un petit sourire en coin, l’air de dire « t’es sûr de ça ? ». « Si.. tu oserais bougresse, j'le vois à ton regard là. Cette fois, Jordane explosait simplement de rire. Bien sûr qu’elle oserait enfin ! C’est quoi un baiser, sérieusement ?! Déjà que le sexe ne voulait pas dire grand-chose à ses yeux alors un baiser ?! Rien de plus pour elle que l’impact d’une simple poignée de main. Oh oui, elle oserait, bien évidemment qu’elle oserait ! Avec un grand plaisir et une jouissance très enfantine d’ailleurs ! C’est si beau de t’angoisser mon Dorofei ! Mais si le goût du défi et l’envie de le mettre ainsi mal à l’aise en jouant sur ses bonnes manières jouaient beaucoup…. Cette joie venait surtout de la complicité évidente qui reliait les deux membres de la Garde. Comme avant. Bêtement comme avant. Simplement comme avant. Fais gaffe, si tu fais ça, j'te promets pas que je te mordrais pas ; Sache que je ne suis pas d'accord DU TOUT, avec cette option. DU TOUT.» La bouille qu’elle tirait se changeait en moue boudeuse, l’air de lui répondre « oh mon pauvre chat … ».  « Et qui te dit que j’aimerai pas ça ? Fait gaffe avec tes propositions ! » A propos de se faire mordre, oui. Eh, on ne change pas une équipe qui gagne. On ne fait pas référence au fait qu’elle n’avait en revanche pas spécialement apprécié les coups. « Mais ne t'inquiètes pas, j'ai la technique du « c'est juste pour te faire parler, tu vois tu la cherches, tu la trouves », ou alors je leur dirai qu'en fait c'est toi qui m'a niqué l’œil. Par ce que t'étais fâchée... donc qu'il faut pas te mettre en rogne.» De nouveau, il la prenait de court et elle explosait de rire à cette réflexion d’un humour noir particulièrement glauque mais tellement hors propos qu’elle ne pouvait qu’en rire. « Putain, j’comprends pourquoi j’ai jamais été en couple, même en imagination j’suis vénère comme petite amie ! » Elle s’en étouffait de rire sans même se rendre compte des cordes sensibles qui étaient abordées sans pour autant vibrer. « ça déconne pas les engueulades conjugales avec moi bordel… » Un bras enroulé autour de la corde de la balançoire, le second sur sa cuisse, elle riait simplement. Joyeusement. Et bordel, ça faisait un bien fou de retrouver cette complicité avec lui. Et puis, il reprit.« Quand on était gosse et qu'on venait ici pour les vacances, on faisait un concours de celui qui se balançait le plus haut avant d'essayer de sauter le plus loin possible... tu veux voir qui gagne ?»
« C’est ça ouais ! Ça c’est parce que tu veux aller sur un terrain connu, t’es tellement mal de voir ma dextérité à grimper aux arbres qu’il te faut lancer des défis de gosses pour me vaincre ! » Dit celle qui s’est fait littéralement démonter la gueule le mois dernier.
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Jordane Suzie Brooks
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Sam 2 Oct 2021 - 20:13
Il ne put s'empêcher, malgré tout, d'avoir un petit sourire à son « c'est ça ouais ». Oh oui Jordane, pour qui te connaît un minimum et a pu te comprendre, la fuite fait parti de toi. Mais il l'acceptait. Il savait que ce n'était pas contre lui. Il savait qu'elle faisait ça avec beaucoup de monde, que c'était sa manière à elle de se protéger, de se préserver et il ne pouvait que la comprendre. Etre seul, avec juste soi-même, il aimait ça aussi, c'était rassurant pour lui. Il n'y avait personne à gérer, personne à craindre, ou à protéger. Lui Vs lui -ou elle vs elle-. Avec ses angoisses, ses peurs d'adultes, peut-être encore quelqu'unes d'enfants. Avec ses envies. Ses doutes. Ses réflexions. Avec tout ce qui faisait de lui la personne qu'il était. Lui, face à lui-même, c'était juste pouvoir se poser, regarder tous les aspects de cette vie, prendre du recul. C'était pour ça qu'il avait ce besoin presque irrationnel de ne pas avoir toujours Adam collé à lui, qu'il avait besoin de son calme, de sa solitude. Pour se recentrer, pour réfléchir. Pour essayer de voir les choses au mieux, sans bruits. Juste le silence qu'il pouvait presque toucher du doigt. Oh oui, il l'aimait cette solitude. Prune l'avait toujours compris, accepté tout comme elle savait que son travail était vital pour lui. Elle l'avait compris mieux que personne. Et aujourd'hui, qu'est-ce qui lui restait ?
Plus sa femme, qui souffrait certainement encore entre les mains des Supérieurs et qu'il n'était même pas capable de retrouver.
Plus son boulot qui le faisait tant vibrer.
Plus un de ses yeux, handicap que même s'il gérait et acceptait beaucoup mieux qu'avant, était toujours quelque chose difficile d'avaler. Le champs de vision, la précision n'étaient pas revenues à leur maximum... sans compter le traumatisme vécu.
Plus la Garde, réellement, pas tant qu'il ne serait pas rétabli.
Plus sa santé mentale, non plus.
Voilà le constat. Voilà la vérité. Triste. Dure. Réaliste. Et si les deux derniers points pourraient évoluer en positif, pour les autres il n'en était rien.
Alors que lui restait-il de ce qui faisait de lui, quelqu'un de complet ? D'entier ? De ce qui le faisait vibrer ?
Pas grand chose. Son fils. Sa famille. Mais là encore c'était compliqué.
Jordane, quelque part, qui avait été une lumière, une aide, une amie incomparable. Mais ils se comprenaient. Ils avaient un mode de fonctionnement parfois un peu similaires.

Et voilà où ils en étaient, après toutes ces épreuves, assis là, l'un à côté de l'autre à se balancer plus ou moins. Comme des enfants qu'ils n'étaient plus. Comme des enfants qu'ils voudraient peut-être encore être, loin de ce tous ces tracas d'adultes. Et ils plaisantaient. Oui, ça au moins, c'était toujours là, ce lien. Ces blagues, pas forcément drôles mais sur lesquelles ils s'entendaient.

« J’en sais rien, pour souligner le cliché de merde. » Ah oui, vu comme ça, effectivement... Silence, avant qu'il ne réplique une autre connerie, toujours aussi légère. « Super ! Comme ça je verrais de quel coin de la famille tu tiens tes coups de poings ! »
Et oui, cette fois, il était un peu éberlué. Il avait ouvert la bouche avant de la refermer. Il avait hésité sur le véritable sens qu'elle pouvait porter à ces quelques mots.
 « Oh, si tu savais...» se contenta-t-il de répliquer d'un air plus mystérieux qu'autre chose mais qui montrait aussi qu'il ne dirait peut-être pas grand chose de plus.

Oui, c'était son humour à elle. A eux. C'était acerbe, dur, noir. Mais c'était eux, au final. De la dérision à la vérité qu'il y avait sous ces mots, à ces souvenirs de ce regrettable jour.

Et soudain. Elle lui avait posé une autre question. Envie, qui n'était pas vraiment une question d'ailleurs. Le genre de chose qui mettait mal à l'aise. Elle avait touché dans le mile. Elle avait réussi à le bloquer. Il essaya d'abord de lui faire croire qu'il ne la croyait pas... mais vu le regard qu'elle lui lançait l'instant d'après les dutes étaient bien là. Et il ramait. Entre humour et perdition, ne sachant plus trop où se mettre. Oui, il ramait et il voyait bien qu'elle s'en amusait, en même temps, il était un peu ridicule là, et il en avait conscience. C'était même marrant un peu. Assez pour qu'il en abuse, assez pour qu'il essaye d'en faire plus dans sa connerie, de ramer encore plus. Volontairement pour certaines parties, beaucoup moins d'en d'autres qui étaient beaucoup plus naturelles. DU TOUT. T'as bien compris, hein, Jo.  Il est DU TOUT, d'accord avec tout ça !
Moue boudeuse de l'amie facétieuse, farceuse. C'est ça, continue de te foutre sa gueule :! Il ne dira rien – tu parles !.

« Et qui te dit que j’aimerai pas ça ? Fait gaffe avec tes propositions ! »
 « Tu veux tâter mes dents, maintenant ? Je commence par quoi ? L'épaule ou tu me files ta main ?»

Et il avait dit le tout d'un ton pince sans rire. Et puisqu'on est jamais assez ridicule et qu'au final il était quand même de bonne humeur et détendu et sincèrement heureux de voir qu'ils pouvaient parler normalement, rire d'un peu tout de n'importe quoi. Elle ne semblait pas forcément bien, mais il avait l'impression sur l'instant T de déceler un « mieux ». Et ça, ça lui faisait chaud au cœur. Alors oui, il avait dit autre chose, que beaucoup aurait trouvé abusé, pas drôle, mais elle explosait de rire. Oui, glauque. Oui, humour noir et auto-dérision. Mais il valait mieux en rire de la perte de cette œil... que de trop s'en morfondre.

« Putain, j’comprends pourquoi j’ai jamais été en couple, même en imagination j’suis vénère comme petite amie ! » Et elle continuait de rire. « ça déconne pas les engueulades conjugales avec moi bordel… »
 « ouais, enfin remets toi, par ce que si tu continues de rire comme ça... tu vas finir par t'etouffer. Et en revenant, s'ils te voient te marrer comme ça, j'suis certain qu'il y en a au moins qui fera « hey ppsssttt Doro, tu sais ce qu'on dit, femme qui rit à moitié dans ton lit » » Et là... on en revient au problème initial tu vois.»

Ce qui était possible. Il ne disait pas que cela pour rire, il y avait un fond de vérité.
Et, il eut une nouvelle idée. Celle d'un défi, tout con. Gentil. Sans trop de risques. Le truc qui pourrait titiller son côté un peu casse-cou.

« C’est ça ouais ! Ça c’est parce que tu veux aller sur un terrain connu, t’es tellement mal de voir ma dextérité à grimper aux arbres qu’il te faut lancer des défis de gosses pour me vaincre ! »
 « Est-ce que je dois prendre cette réponse comme celle de quelqu'un qui se défile par ce qu'elle a peur de perdre ? Ouhhh, j'te croyais pas comme ça, Jo.» ricana-t-il.  « Aurais-tu un petit côté mauvais joueur ? C'est très in-té-re-ssant. Et ne vas pas me dire que tu as le vertiges ou autres, l'arbre, c'était bien pire.»
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Dorofei Cooper
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Dim 10 Oct 2021 - 16:43
Elle faisait plaisir, cette complicité retrouvée, ces tons légers et ces échanges joyeux. Bien sûr, Dorofei n’était pas toujours à l’aise avec ce qu’il se disait mais rien là dedans n’amenait à autre chose que de la dérision pour l’un comme pour l’autre. Jordane n’était pas en reste, consciente de la réflexion qui lui était faite et qu’elle acceptait avec humour. Oui, elle fuyait, bien entendu. La majeure partie de sa vie, la jeune femme l’avait passée ainsi. Dans une fuite en avant, une chute constante qui ne cesserait jamais vraiment. Comme si elle avait seulement trébuché en haut d’une de ses grandes falaises de son enfance pour ensuite s’échapper dans une chute constante sans jamais réellement accepter de tomber. Elle courrait vers le sol, dans une fausse impression de contrôle, comme si elle pouvait trouver la force en elle de frapper un jour le sol si fort qu’elle décollerait et s’envolerait. Se servant de la chute comme d’un tremplin.
Ou peut-être finirait-elle seulement par s’aplatir à la fin du chemin.

Un mois plus tôt, elle s’étalait au sol, lui sur elle, ses poings s’écrasant sur son visage sans qu’elle arrive seulement à se dégager. Des impacts, elle en avait rendu, avait cru plusieurs fois réussir à s’en sortir en vie. Et puis il avait repris le dessus, lui éclatant le crâne, la privant de forces et la happant dans les ténèbres. Personne ici n’imaginait ça, ne pourrait le deviner à travers leurs sourires et leur complicité. Etait-ce un problème ? Etait-ce malsain que de s’en sentir soulagée ? De pouvoir penser que tout ça ne s’était pas réellement produit, que ça n’avait pas tant d’impact sur eux, sur leur lien, leur amitié ? Bien sûr que ça en avait, et bien sûr que ça n’était pas rien. Pour autant chacun essayait de dépasser ça. De laisser de côté culpabilité et ressentiments. D’oublier qu’un geste brusque tendait l’intégralité de son organisme comme un arc prêt à décocher le coup fatal. Enfin, ici, dans un cadre qui n’était rien d’autre que l’incarnation même de ce qu’elle avait perdu, ce qu’elle avait quitté ou refusé… Jordane retrouvait surtout quelque chose de plus apaisé avec celui dont elle partageait la vie autant que l’habitation. Peut-être n’était-ce donc pas parfaitement sain mais elle ne voulait pas voir les choses autrement. Et c’était bien là-dessus qu’ils plaisantaient, sur ces coups qui auraient pu la tuer. Sourire aux lèvres tous deux. Bordel, Enzo avait raison, c’était bien plus gérable ainsi ! C’était en effet bien sur le comportement de son ami que la jeune femme s’appuyait, le copiant allègrement pour tenter d’atteindre son détachement et sa maturité face aux évènements compliqué qu’il avait à vivre. Oui, il le vivait mal… mais il vivait avec. Et ça, pour une femme qui fuyait systématiquement au fin fond de la planète dès qu’elle ne gérait pas quelque chose… c’était déjà énorme.

Ainsi, Dorofei répondait avec un petit air mystérieux alors qu’elle évoquait le fait qu’il tienne ses coups de cette part de la famille : « Oh, si tu savais...»… et elle fronçait un sourcil, cherchant à interpréter cette réplique. Joyeuse, camouflant le passé de champion de Kick Boxing d’un des frangins ou plus glauque comme la tendance violente d’un parent ?

« Hmhm ! Je le prends comme l’idée que tu puisses avoir un cousin champion du monde de MMA ou je m’inquiète pour toi ? »

Une question comme ça. Parce qu’elle ne pouvait que s’inquiéter pour lui alors même qu’elle était celle qui mordait la poussière quelques semaines plus tôt.

Et puis la conversation s’allégeait déjà de nouveau, amenant la jeune femme à se moquer de lui, retrouvant ces petites piques sur le plan physique qu’elle ne lui avait pas fait depuis des mois. C’était amusant puisque lorsqu’il était entré dans ses conneries, Jordane s’était alors figée, clairement dans le rejet de l’idée même qu’il se passe quelque chose de réel entre eux. Pas l’idée, pas le lien, pas ce qui l’attirait, tout bêtement. D’où toute la bêtise de cette conversation de gosses qui faisait alors un bien fou de part sa légèreté.

Et son absurdité.

« Tu veux tâter mes dents, maintenant ? Je commence par quoi ? L'épaule ou tu me files ta main ?»

Sans vraiment y songer, elle lui tendait le bras. « Tient fais-toi plaiz’, le reste est trop musclé, tu vas t’y péter les chicots. »

Oui, alors non, mais entre le fait qu’elle se sous-entende plus musclée qu’elle l’était – malgré toutes les heures à soulever de la fonte, à donner des coups ou à gagner en explosivité… - et la pique sur son âge tout aussi déconnante vu le peu d’années qui les séparaient, tout était absurde et appelait à l’humour déconnecté. D’ailleurs la jeune femme ne tarda pas à simplement partir en fou rire sur ce qui était dit concernant leur hypothétique couple absurde. Tellement même qu’aucune part d’elle ne s’en angoissait tant rien de tout ça n’avait le moindre début de sens à ses yeux – les deux, nah !

« ouais, enfin remets toi, par ce que si tu continues de rire comme ça... tu vas finir par t'etouffer. Et en revenant, s'ils te voient te marrer comme ça, j'suis certain qu'il y en a au moins qui fera « hey ppsssttt Doro, tu sais ce qu'on dit, femme qui rit à moitié dans ton lit » » Et là... on en revient au problème initial tu vois.»

Alors là, il ne l’aidait absolument pas à se calmer sur ses rires qui s’envolaient d’autant plus dans l’air doux de Russie.

« Ah putain j’admets ! Tu te fous dans la merde tout seul au final, c’est sublime. Hey techniquement parlant, je suis dans ton lit en plus. »

C’est toi qui l’as acheté.

Ouh la sale gosse qui joue sur les mots !
D’autant qu’autant elle pouvait dormir dans le lit de pas mal de monde, autant dormir avec quelqu’un… là ça tenait du miracle. Ou de la méga cuite. Ou de l’effondrement émotionnel. Rarement du reste. Jamais. Elle n’était jamais restée à dormir avec quelqu’un qu’elle appréciait réellement par simple envie. Affect. Jamais. Ça semble idiot non ? Alors non, imaginer qu’il puisse se passer quelque chose de ce type entre eux et qu’elle habite chez lui depuis tout ce temps… c’était simplement inconcevable. L’apprécier comme elle le faisait et rester… ça tenait déjà du miracle. Alors le reste n’était simplement pas envisageable. D’ailleurs ça ne lui passait même pas par l’esprit.

« Est-ce que je dois prendre cette réponse comme celle de quelqu'un qui se défile par ce qu'elle a peur de perdre ? Ouhhh, j'te croyais pas comme ça, Jo.» ricanait-il.  « Aurais-tu un petit côté mauvais joueur ? C'est très in-té-re-ssant. Et ne vas pas me dire que tu as le vertiges ou autres, l'arbre, c'était bien pire.»
« Mais c’est qu’il insiste le bougre !! » Le vertige ? Entre l’arbre et les journées passées à faire de la varappe ou de l’escalade, comment dire que ça n’était pas tout à fait une raison à invoquer sérieusement. « GENRE je serais mauvaise joueuse quoi ! » Alors là pas du tout ! Je l’ai pas mauvaise que tu m’ais démonté la gueule d’abord par égo et ensuite seulement pour des raisons plus évidentes d’ailleurs. C’est faux. « Ok, ça va, tu veux jouer à ça, jouons. » Sale gosse va. Alors d’un coup de rein, elle propulsait la balançoire, repoussant les souvenirs d’enfance brisée autant que ceux d’une adolescente buvant ainsi dans un parc avec de parfaits inconnus. Juste atteindre le ciel et ne pas penser aux manques qui sifflent dans le vent.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 11 Oct 2021 - 19:00
Enfin quelque chose qui semblait un peu plus simple, une discussion qui repartait dans le bon sens. Les difficultés étaient encore nombreuses devant eux. Devant lui. Il y avait encore de nombreuses plaies à cicatriser, beaucoup de choses à réfléchir et à mettre en place... Il savait que ça prendrait du temps, énormément de temps et d'énergie qu'il n'avait peut-être plus. Il savait que rien n'était gagné et que pour l'instant il était plus dans le bas que dans le haut ; mais quand il voyait ce que lui apportait Jordane, le fait qu'elle avait toujours confiance en lui malgré tout ce qui avait pu se passer, ça lui donnait la foi de continuer, de se battre. Ca lui montrait surtout qu'il pourrait toujours compter sur elle – et inversement- et qu'ils restaient quand même assez sur la même longueur d'onde.

Bien qu'il ne lui dirait jamais vu qu'un merci ne suffirait jamais, il était qu'en ce moment elle était un de ses piliers. Un des personnes les plus importantes pour lui. Et si lui n'était pas très expansif sur ce genre de choses, elle, fuyait de toute manière si on lui montrait un peu trop d'attachement d'après ce qu'il avait pu observer. Alors oui, s'il avait bien envie de se battre pour quelqu'un – hormis son fils- c'était bien elle. En attendant... il voulait profiter de ce moment de calme, de répit. Par ce qu'en revenant à Londres, il était clair que les responsabilités allaient revenir à flots.
Et, donc, c'est tout naturellement qu'il essayait de prendre un air mystérieux avec sa nouvelle phrase qu'il laissait bien en suspens histoire de la faire mariner un peu.

« Hmhm ! Je le prends comme l’idée que tu puisses avoir un cousin champion du monde de MMA ou je m’inquiète pour toi ? »
Il resta quelques secondes assez perplexe avant d'exploser de rire.
 « Non, tu n'as pas à t’inquiéter pour moi, on se fight de temps en temps avec mes frères, mais... rien de plus que dans une autre famille... sauf que j'suis dans les derniers quoi... donc ils avaient un certain avantage mais ça ne m'a jamais empêché d'y retourner.»

Les voir, au combat, prend le comme tu veux. Et oui, il ne répondrait rien d'autre, juste pour qu'elle continue d'imaginer des choses qui l'amusaient beaucoup. Et ils avaient continué à plaisanter sur des sujets beaucoup plus durs, plus crus, et pourtant ça passait plutôt bien, sûrement la preuve qu'ils avaient passé le cap le plus difficile, que leur lien était de nouveau serré.

« Tient fais-toi plaiz’, le reste est trop musclé, tu vas t’y péter les chicots. »
 « Ouais, non s'te plait. Laisse mes dents tranquilles. Par ce que bon si en plus de l'oeil il me manque des dents après, ça va pas le faire.» il eut un sourire en coin et lui tâta le bras avant de soupirer.  « Ouais non, trop ferme. Vas-y remballe-le !»


Et bientôt les voilà en train de faire des blagues sur le fait que son frère les imaginait ensemble. Forcément, il avait continuer de blaguer là-dessus en abusant largement de la situation jusqu'à la faire rire. Rire sonore, sincère, qui lui faisait tellement plaisir à entendre ; Comme si cela sonnait un renouveau, un nouveau bonheur qui viendrait poindre le bout de bon nez. Oui, Jordane. Ils allaient s'en sortir, ensemble. Et, emballé par le rire de son amie, il avait continué en essayant d'imiter son frère avec un vieil adage tout pourri... ce qui la fit rire encore plus. Hey, comme quoi, il avait toujours un peu d'humour en lui même si ce n'était pas son fort !

« Ah putain j’admets ! Tu te fous dans la merde tout seul au final, c’est sublime. Hey techniquement parlant, je suis dans ton lit en plus. »
 « J'suis un challenger jusque-là ! Ouais techniquement parlant... mais c'est ta piaule. On s'en fout du technique. T'as mangé du clown toi aussi pendant la soirée dis donc pour jouer avec les mots comme ça.» plaisanta-t-il.

Et comme l'ambiance était bonne enfant, il avait voulu que ça le reste d'où le « pari » qu'il venait de lui faire, la charriant un peu vu qu'elle ne semblait pas emballer. Il allait jusqu'à essayer de titiller certaines parties joueuses de la jeune femme en lui demandant, par exemple, si elle avait peur de perdre ? Il savait que c'était probablement le genre de phrase qui la faisait réagir, du moins il l'espérait fortement.

« Mais c’est qu’il insiste le bougre !! »
 « Hey, pique pas mon expression, s'te plait ! J't'ai déjà traité de bougresse tout à l'heure... du moins au moins mentalement !»
« GENRE je serais mauvaise joueuse quoi ! »
 « Genre.» Oui, on est sur du high level de réplique, il en avait conscience, mais il voulait l'enquiquiner assez pour qu'elle dise finalement oui... ou alors qu'elle lui fasse un doigt d'honneur pour lui faire comprendre qu'il était hors de question qu'elle tombe là-dedans !
. « Ok, ça va, tu veux jouer à ça, jouons. »
 « Est-ce que tu sais à quel point cette phrase sonne comme une douce mélodie à mes oreilles. CHALLENGE ! Voilà ce que j'entends.» chantonna-t-il histoire de rendre le tout encore plus ridicule.

Il la regarda, alors, commencer à se propulser avec la balançoire avant de faire la même chose. Un léger sourire en coin. On va s'en construire de nouveaux souvenirs, des plus normaux, des plus basiques, ceux que l'on a normalement entre amis. Loin des combats, des pleurs, de la couleur, de la haine.

 « Ah, je n'ai pas précisé mais interdit d'utiliser les baguettes pour s'entraver... ou même pour aller plus haut.» 

Cheveux au cent avec une vague impression de vitesse. De ne plus toucher le sol jusqu'au moment où....

 «Papa ?!  »

Il n'avait pas vu la petite ombre se glisser vers eux, de peur de le percuter, il s'était basculé en arrière... et tomba comme une merde sur le sol, pas de très haut mais ça n'empêchait que que ce n'était pas très agréable.

 « Outch.» grogna-t-il, toujours allongé au sol.  « Je crois que j'ai manqué de précisions dans mes règles.» avait-il dit à l'intention de Jordane tandis que la petite tête inquiète d'Adam se penchait vers lui sans se rendre compte que le mouvement de la balançoire risquait de le frapper....
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Sam 16 Oct 2021 - 0:41
« Non, tu n'as pas à t’inquiéter pour moi, on se fight de temps en temps avec mes frères, mais... rien de plus que dans une autre famille... sauf que j'suis dans les derniers quoi... donc ils avaient un certain avantage mais ça ne m'a jamais empêché d'y retourner.»
« Ah oui ok ! » Normal. Tout va bien. RAS. Arrête de voir le mal partout. « Des frères quoi. » Disait-elle comme si elle avait trois frangins qui l’attendaient à la maison, à peine consciente de sa capacité à balancer par moment des indices sur son existence qui n’amenaient pourtant pas à la réalité. Est-ce qu’elle l’imaginait se fritter avec ses frangins ? Ado, oui, sans aucun problème. Adultes, beaucoup moins. Mais après tout, elle ne savait ni comment fonctionnait sa famille ni même… comment les familles dans leur ensemble se devaient de fonctionner. La sienne n’en était pas une, c’était seulement un patchwork de paumés rassemblés ensembles qui étaient censés faire avec alors que ça ne collait pas. Ainsi, elle n’insistait pas, simplement heureuse de voir cette ambiance s’alléger entre eux, retrouvant une sorte de naturel qui les avait quittés depuis un mois.

« Ouais, non s'te plait. Laisse mes dents tranquilles. Par ce que bon si en plus de l'oeil il me manque des dents après, ça va pas le faire.» De nouveau surprise, elle pouffait, lâchant bientôt un rire plus marqué avant de lui filer son bras pour qu’il la chique puisque… boarf. Eh ! Pourquoi pas après tout ? Bras tâté, prête à lui en décocher une si jamais il la mordait vraiment, tout à fait consciente de la dynamique glissante dans laquelle elle n’avait pas envie d’entrer, elle récupéra pourtant son bras intact quand il le repoussait après l’avoir palpé. « Ouais non, trop ferme. Vas-y remballe-le !» « Mes heures de muscu te remercient du compliment. » Trop musclée ? Juste assez, voyons ! Ça faisait trop longtemps maintenant qu’elle avait cessé de s’intéresser à ce que pensaient les autres d’elle.

Mais oui, qu’ils faisaient plaisir ces rires, fusant sans doute avec plus d’exaltation justement parce qu’ils en avaient besoin tous deux et réclamaient à corps et à cris cette complicité entachée de violence. Ensemble, voilà ce que chaque sourire murmurait, ce que chaque rire forgeait. Ils tombaient dans les rires faciles, dans les vannes simples et oui, notamment sur la possibilité totalement absurde qu’ils puissent être un couple parce que.. eh bien, tout simplement, ils en avaient besoin. Non pas d’être un couple, évidemment. Mais seulement de renforcer ce lien, de l’assurer comme ils s’assuraient quelques jours plus tôt à flanc de montagne. A vrai dire, tous deux étaient sans doute tellement soulagés de ces contacts faciles qu’ils s’y engageaient comme un torrent, enivrés par l’idée de retrouver cette complicité facile qui s’était construite entre eux sans vraiment y songer. Peut-être était-ce des blagues faciles, une moquerie évidente de sa pudeur, mais ils s’y retrouvaient l’un comme l’autre.  

« J'suis un challenger jusque-là ! Ouais techniquement parlant... Jordane ne pouvait que le regarder avec un sourire en coin, amusée par cette façon qu’il avait de se débattre de sa gêne. mais c'est ta piaule. On s'en fout du technique. Ouais oh ça va. Oui, Jordane voyait bien ce qu’il réaffirmait là, au détour d’une conversation banale : sa légitimité à être là. Et si physiquement, la jeune femme  rejetait l’idée d’un revers de main…. La vérité c’était qu’elle n’avait pas refusé cette liste de logements que Kezabel lui avait fournis pour rien. Non, elle ne partirait pas. Oui, elle y était chez elle. Le travail pour l’accepter n’était seulement pas entier… mais il était engagé. « T'as mangé du clown toi aussi pendant la soirée dis donc pour jouer avec les mots comme ça.» « Oh non, c’est juste tellement jouissif de te faire chier avec ça, ‘faut avouer que c’est tentant. » L’attaque facile pour elle, le moyen tout bête qu’elle avait de créer du lien. Le physique. Or si quelque chose de ce genre n’était absolument pas envisagée avec lui… En blaguer était banal, simple… c’était simplement sa zone de confort. Sa façon d’aller vers lui.

« Hey, pique pas mon expression, s'te plait ! J't'ai déjà traité de bougresse tout à l'heure... du moins au moins mentalement !»
« Woh, l’autre ! D’où tu m’traite de bougresse ?! » Wesh.
Et puis d’abord..
« GENRE je serais mauvaise joueuse quoi ! »
« Genre.»

L’échange la faisait rire, la poussant simplement à relever son défi à la con qu’elle aurait sans doute laissé de côté en temps normal. Mais là était sa façon de créer du lien et de se retrancher sur quelque chose de plus gérable. Alors elle suivait, parce que dans le fond voilà tout ce qu’ils cherchaient l’un l’autre : retrouver ce qui les liait et oublier ce qui s’était passé. Bien entendu ça ne disparaitrait pas, mais apprendre à faire avec et à vivre ensemble de nouveau sans s’éviter était simplement la première chose à faire. Petit à petit, pas à pas, ils revenaient l’un vers l’autre. Etrangement loin des combats, des pleurs et de la Garde. Sur un plan totalement nouveau. La famille.

Le paroxysme de ses angoisses… et pourtant elle n’y songeait pas, trop centrée sur le fait de retrouver ensemble un nouvel équilibre. De le sentir ouvrir de nouveau une porte qu’il lui avait claqué à la gueule un mois plus tôt.
La liste elle ne l’avait pas utilisée… et c’était très bien comme ça.

Alors elle faisait ce truc, de se propulser le plus loin possible sur cette balançoire, sans s’en faire du reste, cherchant juste à monter un peu plus haut dans ce truc si simple, si peu porté à conséquences. Il ressemblait à un gosse ainsi. Dorofei, le cliché du monde adulte qui lui avait montré bien des failles depuis qu’elle l’avait rencontré et qui, soudainement, ne semblait ne plus  être qu’un enfant qui voudrait s’envoler vers les cieux. Décoller et ne penser qu’à toucher les nuages du bout des orteils. Elle ne pu s’empêcher un petit sourire à voir ce grand gaillard si maussade par moment se comporter ainsi. C’est ça qu’il est censé se passer en famille, vous croyez ?

Ses réflexions furent interrompues en entendant Adam s’approcher bien trop près soudainement, débarquant de sa petite bouille toute contente pour parler à son père qui se tendait immédiatement, conscient du risque d’impact.

L’instant suivant et avant même que Jordane n’ai eu le temps de réellement penser à faire quoi que ce soit, Dorofei était au sol, la balançoire partant au dessus de lui…

« Je crois que j'ai manqué de précisions dans mes règles.» puis de retour et Adam passait, inquiet pour son père… et totalement inconscient que celle-ci n’allait pas tarder à lui revenir en plein sur l’arrière du crâne. Sans vraiment y réfléchir, intellectualiser la chose ou seulement avoir des gestes autres que totalement brusques et aléatoires, la jeune femme qui avait déjà ralenti se jetait sur le côté pour éviter l’impact à l’enfant… et manquait dans la précipitation de se rétamer, se rattrapant d’une main dans l’herbe, postée derrière le garçon.

Et donc se mangeait le coin de bois de la balançoire dans un grognement aigu.

L’instant suivant, la jeune femme se laissait tomber en avant, quelques cloches lui sonnant dans le cerveau, emportant Adam avec elle tandis qu’elle s’écroulait sur les tibias de Dorofei en grognant.

« Raaah, ce genre de trucs arrivent beaucoup trop souvent.. »

Et déjà le petit, inquiet, se redressait de nouveau. « Bah non ! » Et elle le tirait d’une main sur elle, accueillant le petit corps du garçon clairement inquiet d’avoir fait une bêtise. Une main dans ses cheveux, le coude abandonné quelque part dans les environs d’un genou de Dorofei, elle enterrait la sensation de tension qui la prenait immédiatement, se concentrant sur la situation bien plus bête. Quelques petits chocs. Un gamin. Une balançoire. Rien de bien grave. « Non mais alors toi.. ça fait des allers-retours une balançoire Adam ! » S’il s’excusait ? Oui. Si elle se redressait ? Aussi. En riant ? Bien sûr. En sécurisant le jeu, bien évidemment. « C’est ça ouais, excuses-toi. Ça va chercher dans les deux mille guilis ça, MINIMUM ! » Petit temps d’intégration du gamin et soudainement, il percutait, reculant. « C’est ça prend d’l’avance, tu vas voir si j’t’attrape ! »

Et l’instant suivant il décollait, suivi par la jeune femme qui lui courrait après, faisant exprès de ne pas le rattraper trop vite pour finalement le faucher d’un bras, le soulevant contre elle pour faire mine de lui mordre le ventre, déclenchant le fou rire joyeux du petit garçon.

Autant que le sien.

Une scène de famille, finalement. Mais ne le dites pas trop fort.
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Jordane Suzie Brooks
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Dim 17 Oct 2021 - 12:33
Est-ce qu'elle était vraiment en train de s'inquiéter pour lui avec ce qu'il avait dit et qui était tout simplement d'une banalité affligeante pour lui ? Visiblement la réponse était oui. Et la réponse le fit doucement sourire

« Ah oui ok ! Des frères quoi. »
 « On dirait, quand tu dis ça, que tu sais de quoi je parle...»

Pas de quelle question. Pas quelque chose de pur et dur, même si ça l'intéressait. Il laissait la phrase assez en suspens pour qu'elle lui parle plus de sa famille si elle le souhaitait et mais assez de liberté aussi pour qu'elle n'ait pas l'impression d'ignorer une question ou de se sentir obligée d'y répondre pour lui faire plaisir. C'était toujours le meilleur compromis qu'il arrivait à trouver. Elle n'était pas du genre expansive là-dessus et il la respectait bien trop pour insister, si elle n'avait pas envie d'en causer c'est qu'il y avait une bonne raison tout simplement. Il n'allait généralement pas chercher plus loin, il ne fallait pas croire que c'était par là un total désintérêt de sa personne par ce que ça serait faux, il avait juste bien compris que certaines personnes préféraient ne pas parler de ça. Que le silence était parfois quelque chose de beaucoup plus simple. Lui aussi n'était pas très expansif et il trouvait qu'il n'y avait rien de plus chiant que les gens qui insistaient lourdement avec leurs questions précises pour mieux te promettre dans qu'elles ne voient que toi, tu n'as pas envie d'en causer. Alors, il n'allait pas lui infliger ce genre de choses.... sauf bien sûr si un jour la situation l'y contraignait, mais là ça serait encore un autre cas de figure.

Et les deux amis, avaient donc continué de plaisanter sur un peu tout et rien. C'était débile cette histoire de mordre, mais ça leur faisait du bien de décompresser en racontant n'importe quoi, en se raccrochant à leur lien, leur amitié. C'était comme enfin tirer une croix sur le passé, ou du moins faire une croix sur le négatif pour continuer à évoluer ensemble.

« Mes heures de muscu te remercient du compliment. »

Il eut un sourire en coin. Voilà qui était, voilà qui était plus simple. Et ils avaient continué à plaisanter, même si parfois lui était plus gêné qu'autre chose et qu'il essayait de faire au mieux pour se tirer de ce mauvais pas, et s'il se moquait beaucoup de lui, il ne pouvait quand même pas s'empêcher de lancer quelques petites piques à sa camarade, de faire un peu dans la dérision pour les deux.

« Oh non, c’est juste tellement jouissif de te faire chier avec ça, ‘faut avouer que c’est tentant. »
 « Tu vois, ce terme-là, jouissif dans les circonstances de la discussion, je ne suis pas certaine qu'il soit le plus adapté si tu vois ce que je veux dire !»

Bien sûr qu'elle verrait ce que ça voulait dire, il n'était pas le gars le plus fun, il avait l'humour peut-être un peu rouillé mais quand même ! Il lui avait d'ailleurs fait un petit sourire innocent, avant de débiter une nouvelle connerie, répondue d'ailleurs au tac au tac par Jordane. Voilà, les deux bougres. Et genre, oui, peut-être était-elle mauvaise joueuse, qui sait, hein ? On ne pouvait pas dire qu'en réalité il puisse l'affirmer ou même l'infirmer c'était plus en points de suspensions, mais s'il devait choisir l'un ou l'autre elle semblait aimer gagner, viscéralement, sans pour autant être mauvaise joueuse !

Alors si pour quelques minutes, ou même quelques heures, ils pouvaient revenir en enfance, à l'époque où beaucoup de choses étaient plus simples. Où certaines problématiques n'étaient pas, où l'innocence régnait par-dessus tout. Il le souhaitait à cet instant précis. Faire juste primer l'innocence, laisser les ennuis les questions tout le reste derrière lui. Compliqué, pour quelqu'un comme lui... mais il en avait besoin. Jordane aussi probablement. Ils avaient tous trop mangé ces dernières semaines, ces derniers mois alors il fallait qu'il se rattachent à cette partie d'eux un peu trop enfouie, un peu trop cachée et gâchée par le monde adulte. De temps en temps il fallait bien savoir la laisser ressortir. Probablement un peu trop rarement dans son cas, d'ailleurs... mais malheureusement le coup de se balancer n'avait pu pu durer longtemps car Adam semblait trouver le temps trop long et était venu les rejoindre. De peur de percuter l'enfant de plein fouet et ne pouvant pas basculer vers l'avant, il était laissé tomber lourdement en arrière. Réflexe à la con, mais pas le temps de saisir la baguette. Il y avait eu juste l'instinct de protéger l'enfant, une demi-seconde de réflexion à peine et il avait fait ce qui le préservait probablement le plus... seulement ce qu'il n'avait pas prévu c'est que le petit gars viendrait jusqu'à lui inquiet... et bientôt ce fut au tour de Jordane de se jeter sur le côté pour sauver l'enfant de l'impact de la balançoire cette fois.
Probablement que de loin la situation devait être assez comique à voir mais pour l'instant c'était la peur pour le gamin qui résonnait en lui en premier.

« Raaah, ce genre de trucs arrivent beaucoup trop souvent.. » Jordane devait être aussi bien que lui à présent, bordel que cette chute piquait. Et de nouveau, ce fut Jo qui empêcha le troisième impact, plus de l'enfant que lui qui ne l'aurait jamais atteint vu la position qu'il avait. « Bah non ! » Totalement d'accord ! Bah non !!! Tout le monde allait bien, Adam ne pleurant pas, il devait n'avoir reçu aucun choc, quant à Jordane et lui, ils avaient déjà vu bien pire alors ils s'en remettraient sans aucun souci. « Non mais alors toi.. ça fait des allers-retours une balançoire Adam ! » et il les regarda, ne bougeant pas, observant la complictié de l'enfant avec son amie. « C’est ça ouais, excuses-toi. Ça va chercher dans les deux mille guilis ça, MINIMUM ! C’est ça prend d’l’avance, tu vas voir si j’t’attrape ! »


Et les voilà partis tous les deux, le gamin mort de rire qui essayait d'échapper à Jordane qui faisait tout pour ne pas le rattraper trop rapidement, doucement à son tour Dorofei s'était levé, restant toujours à distance du petit duo, des rires qui émanaient d'eux. Voilà, ce que c'est Jo, une famille, est-ce que tu sens que tu en fais parti ? Qu'est-ce que ça te fait ? Par ce que lui, le voit tout ça, mais il le passera sous silence pour ne pas qu'elle prenne peur, pour ne pas qu'elle risque de fuir. Finalement il avait trottiné jusqu'à eux.

 « Vas-y, laisse m'en un bout Jo !»

Et quelque part, il y avait une pointe dans son cœur, par ce qu'elle semblait beaucoup mieux s'en sortir que lui. Comme quelque chose qui était inné chez elle, comme si tout cela était si simple ; alors que lui il galérait toujours avec son fils. Et toujours la même question : qu'est-ce qui clochait chez lui ? Pourtant ce genre de moment il le savourait. Pourtant, probablement rien ne pouvait le rendre plus heureux que les éclats de rire de l'enfant.
Le gamin avait glissé jusque dans ses bras et il l'avait mis doucement sur son épaules tel un sac de papates.

 « A ton avis on en fait quoi. Je pense le jeter aux poissons... ils le pinceront comme ça ...» un très légère pression sur le mollet du gamin qui se débattit en continuant de rire et en gloussant un petit « naaaoonnn » pas très convainquant. Mais plutôt que de rentrer il posa l'enfant sur la balançoire avant d'enlever son propre manteau pour le faire enfiler à Adam. Tant pis s'il avait avait froid au moins Adam ne serait pas malade.  «Alors, voilà ce que je propose. Moi je pousse Adam, et Jordane se pousse toute seule et ça sera à celui qui ira le plus haut ...» il avait sorti sa baguette pour jeter un sort au sol, qu'il amortisse une possible chute du gamin – de Jordane aussi, mais elle telle un félin, elle savait généralement bien retomber sur ses pattes-.
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