Déménagement - Tim

Ven 4 Juin - 20:26

18 mai dans la matinée

Allongé au sol, les jambes rassemblées par les chevilles, posées sur le canapé, la musique dans les tempes, faisant vibrer le plancher autour de lui, Takuma fixait le plafond en silence. Noyé dans les souvenirs, noyé dans les rêves d’avenir. Seulement noyé. Pas de façon toxique, nocive, il fermait seulement les yeux au présent, se plongeait dans le reste, sa mémoire l’amenant à certains tournants de sa vie, retraçant ce qui avait été, n’avait pas été et ce qui aurait pu être. Emporté par les flots de sa mémoire, il s’arrêtait sur une crique, la nuit, la lune brisée par les nuages qui se reflétait sur les flots. L’air frais qui saisissait les poumons. Les herbes glissant contre les tissus quand, empruntant l’escalier le long de la falaise, ils descendaient aux tréfonds des ombres calmes du bord de mer. Et les cailloux crissant sous la semelle, les échos lointains de l’hôtel qui se perd au loin. Civilisation si proche et pourtant perdu, ailleurs, comme dans un autre univers. Et elle. L’éclat de l’astre accrochant sa peau diaphane, se reflétant un instant dans l’azur de son regard. Cet univers-là, il n’appartenait à personne d’autre qu’à eux, s’affranchissait des règles des Hommes, existait, seulement, sans ombrages, hors du temps. Hors de tout.

Brusquement, le réveil sonnait, l’arrachant à ses rêveries, coupant la musique qu’il avait cessé d’écouter depuis un moment déjà.

« Ah putain ! »

Les jambes se repliaient brutalement, faisant basculer au passage le téléphone qui cognait le parquet dans un son sourd.

« Meeerdeuh. C’pas vrai. »

Les lieux étaient propres, cette fois, rangés depuis que Caitlyn était intervenue. Comme une volonté de mettre de l’ordre dans sa vie autant que dans l’environnement où il évoluait. L’air de rien, par touches, par coups de pouce, sans en avoir l’air.

« T’es grave, mec. »

Coupant sonnerie et musique, il se redressait, basculait ses jambes sous lui pour rester en tailleur tandis qu’il passait les doigts dans ses cheveux gris qu’il balançait en arrière.

Sors-toi ça d’la tête, j’te jure. D’une obsession à la seconde, il s’arrêtait toujours sur un sujet puis sur l’autre, rarement mesuré dans sa façon de rester centré sur quelque chose, Takuma avait conscience que cette façon d’être n’aidait en rien ses addictions. Les gens comme lui étaient-ils plus sujets à ces dérives-là, incapables de se détacher d’une idée lorsque celle-ci s’était frayée un chemin entre leurs synapses avides ? Potentiellement.

C’était en se redressant qu’il avait fini par repérer l’oiseau qui le fixait, s’approchant chaque jour un peu plus de lui, curieux.

« Salut toi ! »

Petit mouvement de recul, l’animal restait à distance mais, la tête tournée de 45°, il l’observait. Se rendant compte du petit sourire qui dessinait ses lèvres, le jeune homme lui en avait adressé un plus franc encore, quittant finalement la pièce en lui laissant une offrande sur le plan de travail avant de descendre dans la boutique par trois sauts qui l’amenaient dans l’arrière boutique qu’il quittait rapidement. Et voilà que, bientôt, le jeune homme disparaissait dans les rues bondées, délaissant le monde magique pour s’enfoncer dans les ruelles londoniennes. Et voilà que déjà, il toquait doucement à l’adresse que Sovahnn lui avait indiqué.

Ce qu’il savait de la situation ? Pas grand-chose. Timothy, l’un de ses amis d’enfance, allait déménager avec elle, côté Ecosse. Elle avait besoin de lui pour lui permettre d’y aller sans attirer l’attention. Pourquoi ? Sincèrement, il n’avait pas demandé. Pas par manque d’intérêt, seulement par respect. Par habitude aussi sans doute. Takuma avait arrêté de chercher. Entre Aileen, Enzo, Alec et la discrétion réflexe de Jordane, il ne creusait pas toujours, attendait que les autres viennent d’eux même. D’autant qu’il ne le connaissait pas, lui, le Timothy. Alors il faisait confiance à son amie, tout simplement, suivait ses indications et rendait service. Voilà tout.

Sam 5 Juin - 22:22

Il devait se calmer. Absolument. Les derniers avaient été compliqués, dire à sa mère qu'il partait pour aller vivre avec Sovahnn n'avait pas été chose facile. La femme semblait peu encline à laisser son bébé partir comme ça, sur ce qu'elle considérait un coup de tête. Il ne pouvait que la comprendre : on ne pouvait pas dire qu'il était stable émotionnellement parlant et c'était normal qu'elle s'inquiète. Néanmoins après une très longue discussion, plus pour vérifier qu'il était bien sûr de lui qu'autre chose, elle avait fini par l'aider à empaqueter quelques affaires tout en lui disant qu'il pourrait revenir quand il le voudrait. Est-ce qu'elle avait réussi à lui mettre le doute ? Tout à fait, par ce qu'elle soulevait quand même des problématiques auxquelles il avait déjà pensé, comme par exemple, Sovahnn avait besoin de se reposer avec le bébé. Qu'elle ne devait pas en plus à avoir à s'occuper de lui si jamais il n'allait pas bien, - ce qui arriverait probablement, ce qui était normal-. Pendant un instant, il s'était demandé pour qui elle s'inquiétait le plus au final : pour elle ou pour lui ? Elle avait toujours adoré Sovahnn, et ne voulait également que son bonheur et si elle semblait heureuse qu'ils aient renoué, il n'empêchait qu'il reste quand même quelques craintes. Mais c'était normal, paraissait-il, il partait loin d'elle. Normal qu'elle ait du mal à lâcher le cordon surtout après ces dernières années. Normal qu'elle ait peur qu'il lui arrive quelque chose avec ce qui se passait dans les deux mondes. Il le voyait, qu'elle n'était pas sereine surtout qu'il ne pouvait pas lui dire où est-ce qu'il était exactement. Aucun des mots qu'il avait pu dire ne l'avait rassuré, il l'avait bien vu à son regard. Il le savait. Il pouvait presque le sentir au fond de lui.

Pour lui, il y avait ce déchirement, cette inquiétude. Ici, il était chez lui... après c'était l'inconnu, et l'inconnu lui faisait peur. Mais il y aurait Sovahnn et il avait une confiance totale en elle. Il avait besoin de changer d'air, de se sentir en sécurité quelque part, loin de toute cette merde... en même temps, est-ce que ce n'était pas trop de changements d'un coup ? Est-ce qu'il tiendrait ? Est-ce qu'il ne serait pas plus un poids pour son amie qu'autre chose ? Est-ce qu'il pourrait vraiment l'aider avec sa fille ? Il y avait encore beaucoup de questions auxquelles il n'avait pas de réponse, alors il devait juste se calmer, juste se dire que.... et bien, il aviserait au fur et à mesure, son amie lui avait bien dit qu'il ferait ce qu'il voudrait ! Il devait prendre du temps pour lui, il en avait probablement besoin, comme d'un vrai calme. Mettre ces soucis d'un panier, le laisser à Londres, le reprendre à chaque fois qu'il mettrait un pas dans la ville mais c'était tout.

Alors, il regardait ses affaires au milieu de sa chambre, ou plutôt sa valise ou il avait mis ses fringues et une autres où il avait ajouté deux-trois utiles, des trucs du quotidien, des souvenirs et compagnie. Forcément un sac à dos où il y avait ses bouquins de cours & compagnie ; sa poche d'ordinateur, celle aussi avec la guitare. Et après la caisse du chat avec tout ce dont son animal avait besoin, et le pacha était pour l'instant en train de roupiller sur le lit. Tim n'avait pas voulu l'enfermer dans la caisse avant le dernier moment pour ne pas trop le traumatiser, déjà qu'il n'était pas certain qu'il apprécie le voyage ! Un petit transplanage n'était jamais très agréable. Il essayait de vérifier qu'il n'avait rien oublié, même s'il savait que certaines affaires, il pourrait les prendre dans un sac pour les trimballer plus tard... mais l'essentiel était bien là.

Plongé en pleine réflexion, il sursauta lorsqu'il entendit toquer à la porte. Allez, c'était le moment... un peu redouté quand même. Il savait qu'il ne devait pas craindre Takuma par ce qu'il avait conscience de ce qu'il avait fait pendant la prise de Poudlard mais il avait quand même toujours cette appréhension, la petite boule à l'estomac bien de nouveau présente comme à chaque fois qu'il se trouvait face à un sorcier. Il inspira, prit son courage à deux mains et alla ouvrir à son camarade... en prenant bien soin de fermer la porte de sa chambre derrière lui pour pas que Flocon aille se terrer quelque part et qu'il ait du mal à le récupérer.

« Bonjour Takuma.» dit-il d'une voix blanche en ouvrant la porte essayant de cacher le flot d'émotions qui étaient en train de le submerger. « Merci d'être venu... vas-y entre !»

Il s'était un peu poussé et se demanda s'il devait lui proposer quelque chose à manger ou à boire. Il se passa une main dans les cheveux nerveusement.

« J'espère que t'as pas trop changer tes plans pour moi et heu … tu veux... heu, manger ou boire quelque chose, ou on passe aux choses sérieuses ? D'ailleurs on doit procéder comment ?» Instant de silence... et soudain ! Lumière. « J'espère que tu vas bien.»

Oups. Oublier ça... c'était quand même con surtout quand on ne se connait pas et que c'est, parait-il une base de la politesse. Fallait espérer qu'il ne le prenne pas trop mal... et c'est quand, qu'on disait merci. Juste comme ça Merci, pas pour maintenant, mais pour avant ? A quel moment de la conversation était-ce judicieux, à moins qu'il faille le taire. On verra plus tard. Ce n'est pas la question pour le moment. En attendant, il ne pouvait s'empêcher de se tenir à une distance réglementaire de Takuma, observant ses gestes, craignant probablement le moment où il devrait prendre sa baguette à la main.

Sam 5 Juin - 23:42

S’extraire de ce qui le parasitait pour se pencher sur les problèmes des autres. Takuma ne savait pas véritablement pourquoi cette histoire de déménagement urgeait ainsi, ni pourquoi au juste. D’ailleurs, il se demandait également si la jeune femme avait vraiment besoin d’une collocation actuellement, comprenant pourtant à mi-mot qu’en réalité, la présence de quelqu’un au quotidien pouvait sans doute aider bien de ses peines. Naturellement, Sovahnn s’entourait, s’isolant quand ça n’allait pas…. Pour finalement mal le vivre. Il le voyait, le sentait, l’avait déjà vue faire trop souvent pour ne pas avoir compris comment elle marchait. Ainsi, il n’était finalement pas plus étonné que ça de ce choix. Là où il restait dubitatif, c’était concernant le choix du colloc’ et la soudaineté de cette décision. Il n’avait aucune idée de qui était ce ‘Tim’, n’avait pas souvenir de l’avoir entendu parler de ce garçon, alors oui, s’il suivait les ordres docilement, le jeune homme s’étonnait de la situation. Mais après tout, parlait-elle vraiment de l’enfance ? Oui, parfois, si on lui demandait, creusant les bons moments, décrivant des souvenirs sans s’en cacher.. et pourtant, elle n’allait pas souvent sur ce terrain-là. Au vu de l’accident et de tout ce qui s’y rattachait, le jeune homme comprenait sans peine ces décisions et les respectait. Mais en cet instant, il avait l’impression d’être l’intru, de marcher sur un terrain qui n’était pas le sien, de débarquer droit dans une part de sa vie qu’elle n’avait jamais décrit. Présent ou passé ? Il penchait pour la seconde option.

Mais lorsque la porte s’ouvrit, le visage du jeune homme le ramena immédiatement lui-même dans un passé pas si lointain.

« Bonjour Takuma.»
« Sa… lut Timothy. »

Le jeune homme s’adressait à lui d’une voix blanche qu’il lui connaissait. Et lui, il se figeait, le regard porté sur le visage un brin trop pâle de celui qui lui ouvrait. Plus petit que lui, il était pourtant plus épais, et pourtant, là où sa carrure aurait pu le rendre imposant s’il l’avait vraiment voulu, il lui semblait qu’il luttait pour ne pas se recroqueviller sous le regard du sorcier. Il luttait, oui, mais ses muscles n’obtempéraient pas tout à fait. A peine perceptible, il se tassait pourtant.

« Merci d'être venu... vas-y entre !»

Il le revoyait, ce gosse qui se planquait au plus possible derrière les autres quand il descendait. Il n’en avait jamais véritablement fait étalage, Sovahnn n’en savait donc probablement rien. Mais jamais il n’aurait songé à faire passer sa propre sécurité avant ce qu’il pensait être juste, important. Suivant l’exemple ô combien précieux d’un homme qui avait été un mentor autant qu’une figure, Takuma avait donc bien sûr apporté son aide à ceux d’en bas. Du mieux possible, au maximum. Il en avait souvent emporté jusque dans la salle protégée, avait apporté son aide autant que de la présence, de l’écoute, de la bonne humeur. Dakota aurait dû être en bas, elle ne l’avait pas été. Mais à priori, Alec ne pouvait leur sauver la mise en assassinant tous les pères maltraitants qui passent. Alors ces visages, il ne les avait pas oublié, avait seulement décidé de vivre avec ça, de passer outre. D’avancer. Logan leur avait offert la liberté de choisir lorsqu’il avait repris le contrôle de l’école. La liberté tout court. Certains étaient restés. La majorité avaient fuit.

Et alors ? L’après ; ça donne quoi ? Lui ne s’en sortait pas, et ce, depuis des mois. Alors qu’est-ce que cela pouvait être pour quelqu’un comme Timothy ? Ayant vécu les choses tellement différemment de lui ?

Réagit. Ne reste pas planté là.

« Pardon ! Merci ! » Il y avait même eu un début de légère inclinaison du buste avant de se reprendre. Les vieux réflexes revenaient à force d’évoluer entre les deux pays. Ce qui était assez ironique, considérant le fait qu’il s’était plutôt positionné comme un rebelle des traditions. Sans réellement savoir pourquoi d’ailleurs.

« J'espère que t'as pas trop changer tes plans pour moi et heu … tu veux... heu, manger ou boire quelque chose, ou on passe aux choses sérieuses ? D'ailleurs on doit procéder comment ?» Je la fais ou pas ? « J'espère que tu vas bien.»
« Alors habituellement avant de passer aux choses sérieuses, on apprend à se connaitre un minimum. Je sais pas, un verre, un resto, deux trois compliments… là c’est abrupt comme drague ! »

Un sourire franc, loin d’être moqueur, juste amusé de ce que le double sens pouvait clairement mettre en avant, Takuma brisait surtout sa propre gêne. Pourtant, elle était là, transparaissait quand il passait une main sur sa nuque, ripait sur les cheveux courts avant de se perdre dans les mèches, plus longues, qu’il rabattait en arrière avec un petit sourire.

« ça va, merci. J’m’attendais pas à connaître la personne chez qui Sova m’a envoyé, j’avoue. Comment tu vas ? »

La voix était douce, posée, apaisée même, comme s’il mimait par réflexe le timbre de Maxence, celui du médecin calme, sûr de lui. De l’homme de confiance qui se devait d’incarner la stabiliser, celui auquel on pouvait faire confiance. Sauf qu’il n’avait rien d’un mec réellement sûr de lui, et s’il était digne de confiance, il n’avait rien de celui qui lui avait permis de faire ses premières armes dans le monde médical. Il n’était qu’un gosse paumé parmi d’autres, sans doute pas moins que celui qui faisait face à lui et qui, pourtant, le craignait tant. Oui, car ça lui sautait à la gueule, bien sûr. Or il n’était pas le genre à être craint. Il était le genre à accepter de se faire démonter par des types pour ne pas envisager l’affrontement, préférait l’intelligence de l’absence de réponse aux affres du conflit.

Soudainement, derrière lui, apparaissait une femme qui devait être la mère du jeune homme, le prenant de cours alors qu’elle le saluait. « Oh ! Bonjour ! » Cette fois, il se penchait en avant, avant de se reprendre et de lui tendre la main. « Mince, pardon ! » Perturbé, le Takuma. Etonnamment. Assez pour finalement éclater d’un rire léger, se mordant la lèvre en serrant la main de celle qui avait sans doute failli perdre son fils un grand nombre de fois durant ces mois si compliqués. « Désolé. J’enchaîne les allers-retours au Japon ces derniers temps, je m’embrouille un peu dans les cultures je crois. » Ce qui n’avait pas vraiment de sens. Mais à vrai dire, le jeune homme ne cherchait même pas à en mettre, conscient qu’il réagissait juste avec la gaucherie de celui qui était pris au dépourvu. Humain. Confus. Ramené, lui aussi, en arrière.

Et puis, se retournant de nouveau vers Tim, il ajoutait :

« Tu sais quoi ? C’est comme tu veux, je suis pas pressé, donc on peut se débarrasser de ça rapidement si tu préfères, ou prendre notre temps, tout me va. »

T’as tout le temps qu’il te faut pour respirer, mec. Tant que t’arrêtes de me regarder comme si j’étais une menace.

Car s’il y avait bien quelque chose qui l’angoissait, à l’heure actuelle, c’était ça. Cette façon si putride dont Tim semblait le percevoir. Alors la douceur de ses traits se mêlait à celle de son regard, espérant le rassurer un tant soit peu. Car Takuma était et avait toujours été quelqu’un de vif, d’actif, pétillant ou frénétique, obsessionnel ou passionné, mais rarement calme. Alors il s’y forçait.

Dim 6 Juin - 16:47

« Sa… lut Timothy. »

Est-ce qu'il était vraiment surpris ? Qu'est-ce que lui avait dit Sovahnn exactement du coup ? Il se passa une main dans ses cheveux et tenta un vague petit sourire. Il devait faire face à tout cela. Il savait que Takuma était foncièrement gentil. Oui, il le savait, il l'avait même bien intégré et comme son amie lui avait dit, il n'avait rien à craindre de ses amis. Il en avait conscience, mais il ne maîtrisait pas cette angoisse qui le submergeait quand même et quelque part il en avait honte. Qu'il se méfie de quelqu'un qu'il ne connaissait ou qui avait été potentiellement dangereux pour lui, quelqu'un avec un fort caractère... cela pouvait être compréhension... Mais Takuma, il en gardait surtout un souvenir du gentil gars qui venait les aider, les soigner, comme Mr Wargrave.
Il devait se dérider un petit peu, tout allait bien se passer : qu'est-ce qui pourrait aller mal ? Sa mère n'était pas loin, le sorcier était quelqu'un de confiance. Détends-toi. Tu ne pouvais pas beaucoup mieux tomber. Oui, vu que les autres amis de Sovahnn étaient plus … effrayants. On va dire ça comme ça, vu qu'il avait ce ressenti là. Il avait plus de doutes, plus d'appréhension de se trouver avec eux pour beaucoup trop de raisons, beaucoup inexplicables ! Il essayait de faire des efforts pour bien se conduire.

« Pardon ! Merci ! »

Bon, les voilà rentrer et il pouvait -enfin- bien refermer la porte derrière lui... ne sachant pas trop comment continué la conversation, vers quoi aller, il avait essayé de faire simple et comme bien souvent, l'angoisse avait fait de nouveau surface en lui posant beaucoup trop de questions pour une seule phrase ! Et la réponse ne se fit pas attendre...

« Alors habituellement avant de passer aux choses sérieuses, on apprend à se connaitre un minimum. Je sais pas, un verre, un resto, deux trois compliments… là c’est abrupt comme drague ! »

Ah. Heu ?Les joues du garçons ne tardèrent pas à s'empourprer tandis qu'il fourrait ses mains dans les poches de son jean, non sans les avoir un peu essuyées avant au cas où il les ait trop moites. On pouvait dire qu'il avait quand même tendu une belle perche, et il ne s'en était même pas rendu compte ! Maintenant il ne savait plus trop où se mettre, il avait réussi à fermer la bouche histoire de ne pas avoir en plus un visage hébété et qui aurait pu gober des mouches !

« Heu... non. Je ?» Merde, comment on se sort de là, poliment ? Il plaisantait, il en était presque sûr … « Enfin ce n'était pas de ça dont je parlais.» Ouais vu ta couleur rouge que tu as maintenant il s'en doute ! « Mais si tu veux un verre j'peux t'en donner un...»

Ouais juste le verre, juste ici, il avait envie de le regarder dans les yeux et de lui dire « mais ça ne répond pas à ma question »... Pas judicieux ce genre de phrase, non c'était probablement mal venu. En attendant, Takuma continuait à parler.

« ça va, merci. J’m’attendais pas à connaître la personne chez qui Sova m’a envoyé, j’avoue. Comment tu vas ? »
« Oh. Je suis désolé ?» tu es désolé de quoi, troufion ? De quoi est-ce que tu t'excuses cette fois ? « J'espère que ça te gêne pas ..» Tu crois vraiment qu'il va te le dire ? Pitié Tim ! Un peu plus d'efforts. « ca va, ca va .. merci.»

Tu ne sais pas mentir en plus, pourquoi est-ce que tu fais ça alors que tu sais pertinemment que non seulement tu n'es pas crédible mais qu'en plus tu dois avoir l'air d'un lapin devant des phares de voiture. On se calme Timmy. Il ne va pas te bouffer c'est une personne tout à fait agréable, gentille et en plus... il se perdit un peu dans le fil de ses propres pensées pour essayer de se calmer, lorsqu'il entendit le garçon parler de nouveau... à sa mère.

« Désolé. J’enchaîne les allers-retours au Japon ces derniers temps, je m’embrouille un peu dans les cultures je crois. »
« Comment ça se fait ?»

Oui une question de pure curiosité ! Il l'avait fait ! Intrigué par ce que venait de dire le garçon. Il ne lui semblait pas qu'à Poudlard il avait eu de genre de « problème », même s'il trouvait la manière nippone de se saluer préférable. C'était le genre de commentaires qu'il préférait ne pas forcément faire plus haut... mais pourquoi est-ce qu'aujourd'hui Takuma semblait s’emmêler un peu les pinceaux … les nombreux voyages ? Il avait du mal à l'envisager vu qu'il n'avait jamais trop bouger de cette ville si ce n'est pour aller voir William aux USA par exemple... alors il avait du mal à se faire une idée de ce que ce melting-pot d'informations culturelles pouvait bien donner.

« Tu sais quoi ? C’est comme tu veux, je suis pas pressé, donc on peut se débarrasser de ça rapidement si tu préfères, ou prendre notre temps, tout me va. »
«Je vais vous laisser les garçons. Vous passerez le bonjour à Sovahnn de ma part ? Bonne journée les garçons. Tim n'oublie pas de me donner des nouvelles.»

Probablement que si Takuma n'avait pas été là, elle aurait dit mon « bébé » ou quelque chose dans le genre et il était lucide, si elle partait c'était pour ne pas assister à son départ, pour se rendre compte que de nouveau, elle allait être seule. Il hésita quelques instants ne sachant pas trop comment se comporter face à l'autre sorcier mais finalement il alla prendre la femme dans ses bras et lui déposa un baiser sur la joue.

« Ne t'inquiètes pas maman, ça va aller.»

Il n'en était pas sûr mais c'était quand même plus franc que le « ca va » qu'il avait sorti tout à l'heure à Takuma. Oui, tout irait bien par ce qu'elle était là : Sovahnn. Par ce qu'ils allaient probablement bien s'amuser, ils allaient prévoir plein de choses cools. En théorie, en pratique aussi. Mais il avait peur quand même de ne pas arriver à s'adapter, d'être une plaie pour elle sans vraiment s'en rendre compte. Il se tourna enfin vers Takuma une fois que sa mère fut partie de son champs de vision.

« Je... Je ne sais pas trop comment tu veux faire, si tu peux tout faire d'un coup ou pas heu, enfin ce genre de choses.» dit-il un peu gêné de ne pas savoir ce genre de choses. « Je... tu veux une bière ? Et si t'as besoin d'aller aux toilettes c'est la porte à ta gauche.» Hum ? C'était quoi cette précision de merde ! Bon, en attendant il était allé chercher de quoi boire pour son déménageur privé et lui tendit la bouteille avant de dire, doucement. Très doucement, plus proche du murmure et du souffle qu'autre chose. « Takuma ?... Merci … pour tout.»

Le meilleur enchaînement de l'année n'est-ce pas ? Des toilettes aux remerciements. Il alla ensuite ouvrir la porte de sa chambre pour que Takuma voit ce qu'il y avait à apporter chez Sovahnn. Il désigna aussi le chat silencieusement pour lui faire comprendre que la bestiole qui tenait la moitié du lit était aussi de la partie. L'animal dormait toujours... ou du moins faisait semblant.

Lun 7 Juin - 17:55

« Heu... non. Je ?... Enfin ce n'était pas de ça dont je parlais.» Ah, premier degré donc. « Mais si tu veux un verre j'peux t'en donner un...»
« Je déconnais, Timothy, je sais bien. Cela dit comme ça au moins on est fixés. » Oulah, calmes-toi mon gars… ! « Mais tu sais quoi, avec plaisir pour le verre. »

Il reprenait contenance, ou du moins oscillait entre deux états, toujours déstabilisé par la présence de l’ancien de Poudlard. Il y avait ça d’étrange qu’à se savoir privilégié par son statut de sorcier, le jeune homme restait mal à l’aise, comme s’il avait quelque chose à se reprocher, qu’il lui devait des excuses sans trop savoir pourquoi. Mais si lui ne rentrait pas dans la tentation de s’épancher en excuses ridicules, inutiles et stériles…. Timothy, lui, le faisait.

« Oh. Je suis désolé ?.... J'espère que ça te gêne pas ..» Si, à vrai dire, carrément. J’me sens con et mal, ce qui n’a pas de sens en soit, mais provient du mal-être qu’on a normalement à voir les autres souffrir. Il y avait autre chose, à avoir été là, à s’être positionné en soignant, Takuma avait aussi partagé quelque chose qui relevait de l’intimité, avec tous ces gens. Quelque chose d’un peu rugueux qui n’était pas si simple à décrire. Quelque chose qu’il ne devrait pas savoir, peut-être. Et là était également l’origine de cette gêne. Il savait. Il s’était introduit directement dans l’un de ses cauchemars, avait fait au mieux, et même si ça ne suffisait pas pour réellement alléger les choses, il restait… un ancrage vers ces moments difficiles. « ca va, ca va .. merci.» Cool. C’est faux. Mais cool. « Ah non, du tout ! T’en fais pas ! » Désolé de ? Super, maintenant, il était gêné de provoquer de la gêne.

Hey les gars, on n’est pas rendus là dans l’escalade de la gêne !

C’était le moment que sa mère avait choisi pour intervenir, brisant ce cercle vicieux et révélant son malaise bien involontairement. Alors oui, il agissait dans une certaine distance maladroite, bien moins stressé que pouvait l’être Timothy, mais sa gêne transparaissant dans ses actes un peu sots. Déjà, il se reprenait, serrait la main de la femme, lui adressant un grand sourire aimable, riant lui-même de ses impairs. Et ce rire, là, il faisait du bien pour désamorcer cette tension idiote qui l’avait envahie. Ainsi, il justifiait sans vraiment le faire, conscient que son attitude pouvait sembler étrange, surtout si l’on supposait qu’il était anglais, son accents n’était à présent qu’à peine perceptible.

« Comment ça se fait ?»

Timothy, qui se raccrochait aussi aux branches, semblait-il. Conversation banale, donc. D’autant que Takuma ne savait même pas ce qui était connu ou non de l’adulte accomplie, et qu’il n’avait aucune envie d’être celui qui mettrait les pieds dans le plat.

« Oh, j’suis japonais en fait. » Sans blague. Il ne devait pas s’en douter. « ça fait des années que j’habite ici.. » que je sui enfermé chez des tarés, chose dont tu as parfaitement conscience… « … et j’ai passé deux mois chez moi.. » Chez toi ? C’est où ça, chez toi ? Dans un merveilleux hotel luxueux où tu ne connais pas un pleupleu ? T’as une notion de l’appartenance qui débloque mais c’est pas le sujet. « … j’y étais encore il y a quelques jours, le switch de culture a du mal à se faire manifestement. » C’est ça. Et le fait d’être dans une situation un peu délicate ne joue pas du tout sur ce truc qui vient de sortir, alors que tu ne le fais même pas réellement chez toi ?

Bref. Excuse de merde. Rattrapes-toi à ce que tu peux.

Bientôt, le nippon s’écartait, s’effaçant pour laisser la mère et son fils s’embrasser, regardant ailleurs sans véritablement de gêne, cette fois, laissant seulement l’espace à cette famille d’échanger ce moment entre eux. Poli, il se faisait absent, saluant la femme lorsqu’elle quittait les lieux, accompagnant ses quelques mots d’un petit sourire rassurant. Car oui, les émotions masquées par les convenances, il les percevait bien évidemment, conscient qu’il lui manquait certaines clefs pour tout à fait comprendre les tenants et les aboutissants de l’instant, Takuma ne s’avançait pas en interprétation, ne prenait pas l’espace sur ce qui ne le concernait pas. Il était là, s’effaçait, attendait, sans jugement, tout simplement.
De nouveau seuls, Timothy se retournait de nouveau vers lui, sa gestuelle lui apprenant comme il pouvait être moins honnête et détendu avec lui qu’avec sa mère. Rien de plus normal en soi.

« Je... Je ne sais pas trop comment tu veux faire, si tu peux tout faire d'un coup ou pas heu, enfin ce genre de choses.» Pas le temps de répondre que déjà, Timothy enchaînait. « Je... tu veux une bière ? Et si t'as besoin d'aller aux toilettes c'est la porte à ta gauche.» Et ça…. c’est de l’enchainement. Le rapport ? Quel est le foutu rapport entre le début et la fin de cette intervention. Bon dieu que ce stress pouvait le perturber et devenir communicatif. Pas que le jeune homme aux cheveux bleuâtre soit angoissé, non, mais une certaine tension s’était insinué en lui depuis qu’il l’avait vu. Comme s’il était face à un animal sauvage prêt à déguerpir et qu’il s’évertuait sans cesse à paraitre calme et détendu pour l’apaiser mais qu’il avait conscience qu’un seul geste trop vif risquait de lui déclencher un infarctus. Et puis, brusquement, dans un souffle, autre chose était sorti. Un murmure bien plus réel que tout ce qui avait été balancé avec superficialité jusque là.

« Takuma ?... Merci … pour tout.»

Et il ouvrait la porte pour désigner ses affaires ainsi que le chat qui paressait là. Pourtant, Takuma n’y posait pas le regard, l’abandonnant seulement en douceur sur ces traits anxieux. Ces remerciements, il ne les attendait pas, comprenait qu’ils n’avaient pas grand-chose à voir avec le déménagement et le cueillaient par surprise.

« On se connait pas bien tous les deux, mais je comprends que je puisse t’angoisser. » La douceur dans ses mots, dans ses gestes, dans cette baguette qu’il ne sortait pas, dans le ton qu’il prenait pour s’adresser à lui. « Tu sais que tu n’as rien à craindre avec moi… mais c’est normal que ça te stresse quand même. » Un rappel autant qu’une affirmation. Non, il n’avait pas besoin de le dire car Timothy le savait, ce qu’il ne pouvait en revanche savoir, c’était que le garçon entendait, comprenait, ne jugeait pas. « Donc, vraiment, on fera comme tu préfères. » Il y avait dans ses mots, dans son attitude, quelque chose qu’il avait emprunté à celui qui l’avait formé. Celui qui prenait les décisions là-bas, qui s’imposait en douceur quand Takuma ne faisait que suivre, écouter, agir et prendre des initiatives, mais sans cesse en attente de validation de celui qui resterait un modèle pour lui. Alors ce modèle, il le copiait en cet instant car il l’avait trop vu faire pour ne pas avoir décrypté certains processus. Il redonnait du contrôle à ceux qui en manquaient. Il expliquait la situation, rassurait, donnait à l’autre les clefs dont il manquait. « J’aurais besoin de faire deux ou trois allers-retours je dirais. En cinq minutes à tout péter… allez, dix minutes max j’ai fini. J’peux aussi te déposer là-bas en premier si t’es plus à l’aise avec ça. Et je commencerai par le chat pour pas qu’il ai le temps de stresser par avance s’il a pas l’habitude d’être en contact avec de la magie. »

Un peu comme toi quoi. Car non, l’animal ne dormait pas, il épiait, sans doute conscient de la tension latente qui régnait chez son maître.

« J’ai rien fait d’exceptionnel, donc t’as pas à me remercier. Juste ce que je jugeais important. C’était pas assez, rien l’aurait été. Mais on a fait ce qu’on a pu, Maxence comme moi. Comme d’autres aussi. »

Car s’il avait été le premier, il n’avait pas été le seul à assister l’infirmier… qui lui-même n’était pas resté seul médicomage une fois l’école reprise par les alliés.

Les bras lâches, Takuma ne fourrait pas ses mains dans ses poches, conscient qu’il pourrait y voir là la possibilité qu’il en sorte ce qu’il voyait comme une arme.

« Je suis content que tu ailles bien. » Ce ‘bien’ sonnait étrangement entre ses lèvres, comme si sa signification était écaillée, partielle. Non, il n’allait pas bien, Takuma le voyait, ne disait pas le contraire. Mais dire ‘en vie’ aurait sonné trop funeste pour la situation.

« Tu veux qu’on boive un verre avant de s’y mettre ? »

Car si Tim le lui avait proposé deux fois déjà, c’était peut être car il y avait là-dedans un besoin et non pas une proposition.

Mar 8 Juin - 22:31

« Je déconnais, Timothy, je sais bien. Cela dit comme ça au moins on est fixés. Mais tu sais quoi, avec plaisir pour le verre. »

Ah. Merde. Merde, double merde, triple merde. Comment est-ce qu'il avait pu croire qu'il était sérieux ? Quel con ! Il avait le don pour vraiment tout faire rater ! Il se sentait tellement con et était fixé sur sa connerie qu'il avait d'ores et déjà oublié la phrase sur le verre. Alors, il essayait de reprendre un peu de contenance le Tim, un minimum pour continuer la conversation surtout que Takuma n'avait pas à subir sa panique stupide et il avait l'impression de s'embourber comme pas possible à chacune des phrases qu'il rajoutait, heureusement l'apparition de sa mère eut plus tendance à le détendre qu'autre chose. Il avait même enfin réussi à sortir une phrase, certes un peu stupide, mais la question était au moins dans le sujet et évitait aux deux garçons de s'enfoncer encore plus dans cette « gênance » qui n'avait fait que croître.

« Oh, j’suis japonais en fait. Ca fait des années que j’habite ici..… et j’ai passé deux mois chez moi.. j’y étais encore il y a quelques jours, le switch de culture a du mal à se faire manifestement.»
« Je pensais que tu avais toujours habité ici.»

Enfin dans le coin, a Londres ou dans une ville voisine. Pourquoi est-ce qu'il avait cru ça d'ailleurs ? Ce n'était pas comme s'ils avaient beaucoup causé ! Probablement vu qu'il était à Poudlard, il devait habiter dans le coin, il n'avait pas dû aller chercher plus loin que ça. Aussi simple qu'un 1+1 = 2. Il ne connaissait pas forcément tous les rouages de l'école d'ailleurs si bien qu'il se disait que certaines pratiques lui échappaient peut-être un peu. Comme le garçon n'avait rien à ajouter il avait préféré se focaliser sur sa mère pour lui au revoir. Il la reverrait rapidement, malgré tout, c'était comme s'ils habitaient la même ville et il ne manquerait pas de lui rendre souvent visite vu le contraire n'était pas possible. Mais si pour lui, c'était une vie nouvelle qui s'ouvrait avec probablement beaucoup de rire et de joies avec Sovahnn, pour sa mère c'était différent vu qu'elle allait se retrouver seule, et qu'elle ne pourrait s'empêcher de s'inquiéter pour lui, de son état. Une maison vide, voilà ce qui allait lui rester.

Courtes embrassades avant qu'il ne reporte son attention sur son camarade et reprit la parole pour faire une énième gaffe ou plutôt encore une fois une maladresse en changeant de sujet... plusieurs fois sans qu'il y ait ni queue ni tête pour finir en beauté en le remerciant. Voilà c'était fait, dit, sincère... et ils pouvaient revenir à cette histoire de déménagement.

« On se connait pas bien tous les deux, mais je comprends que je puisse t’angoisser. » Oui, mais ce n'était pas vraiment une excuse alors qu'il savait que Takuma ne lui ferait rien. Pourquoi est-ce que sa parano (son stress post-trauma ? Autre chose?) ne voulait pas le laisser en paix même dans ce genre de circonstance ? « Tu sais que tu n’as rien à craindre avec moi… mais c’est normal que ça te stresse quand même. » Parfait, il n'avait donc même pas besoin de lui dire ça, son interlocuteur le savait déjà. Un garçon intelligent et avec beaucoup de tact. « Donc, vraiment, on fera comme tu préfères. » mais que voulait-il réellement ? Même ça, il avait du mal à le définir ? Probablement en finir le plus rapidement, mais quelque part, ce n'était pas cool pour Takuma qui avait fait le déplacement, qui plus est, cela ferait probablement plaisir à Sovahnn de savoir qu'ils avaient un peu papoté et pris leur temps ? Il déglutit difficilement tout en essayant de peser le pour et le contre, malgré tout son stress, il pouvait quand même gérer la présence du sorcier sans que cela ait la moindre conséquence – ou du moins rien de pire dans l'absolu que ledit stress-. « J’aurais besoin de faire deux ou trois allers-retours je dirais. En cinq minutes à tout péter… allez, dix minutes max j’ai fini. J’peux aussi te déposer là-bas en premier si t’es plus à l’aise avec ça. Et je commencerai par le chat pour pas qu’il ai le temps de stresser par avance s’il a pas l’habitude d’être en contact avec de la magie. » Il acquiesça doucement et hésita à lui demander s'il pouvait accompagner l'animal pour ne pas qu'il ait trop peur qu'il ait une tête connue là-bas, même si ce n'était que pendant quelques instants. Mais probablement qu'il valait mieux le mettre en cage le faire trimballer et le laisser dans la caisse tant que le transfert ne serait pas totalement terminé ! Oui, voilà. C'était bien ça. « J’ai rien fait d’exceptionnel, donc t’as pas à me remercier. Juste ce que je jugeais important. C’était pas assez, rien l’aurait été. Mais on a fait ce qu’on a pu, Maxence comme moi. Comme d’autres aussi. » Si. Bien sûr que si ça avait été malgré tout quelque chose d'exceptionnel pour lui, par ce que c'était aussi infime soit-elle. C'était mieux que rien, c'est ce que qui faisait la différence. Tim concentre-toi, évite de trop regarder dans le vague. Il se rongea nerveusement un ongle en se demandant ce qu'il pouvait bien lui répondre.

«Tu te trompes. Ca l'était, exceptionnel.»

Non, il n'en dirait probablement pas plus, par ce qu'il n'aurait pas sû l'expliquer avec exactitude, c'était plus le genre de choses que l'on ressentait. Ca faisait aussi parti des raisons pour lesquelles il avait toujours dit aux Inquisiteurs qu'ils n'étaient pas tous méchants ces Sorciers, par ce que dans certains, il avait pu y voir une certaine lumière malgré tout.

« Je suis content que tu ailles bien. »

Ouais, ouais, parfait ! C'est bien qu'il n'insiste pas sur ça... On va faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Parfait. Pas dans le déni, juste dans le non-dit, juste dans le mensonge.

« Tu veux qu’on boive un verre avant de s’y mettre ? »

Ah oui, c'est probablement ce qu'il avait oublié tout à l'heure ! Désolé ! Il grimaça un peu en se rendant compte qu'il avait encore une fois un peu merdé, zappé cette information alors que c'est lui qu'il l'avait proposé à la base le verre ! Il se dirigea vers le frigo pour aller leur chercher deux bières, qu'il ouvrit.

« A la bouteille, ça te va, ou tu veux vraiment un verre ?» Oui vu qu'on disait prendre un verre... Bientôt il reprit « Pour mon chat, tu penses que le mettre en cage que tu le transportes et tout en le laissant enfermé dans sa cage c'est la meilleure des choses ? Je ne sais pas comment il va réagir, je ne voudrai pas qu'il ait trop peur et essaye de s'enfuir après...» dit-il nerveusement tout en se triturant à présent la croûte qui avait commencé à se former sur sa plaie à la main qu'il s'était fait avec une pierre chez Sovahnn. « Je ne voudrai pas qu'il lui arrive quelque chose.» Seconde de silence avant qu'il ne se reconcentre sur Takuma. « Faut trinquer ?» Oui, avec des bières. Et oui c'était vraiment une question qu'il se posait. On se détend, on peut bien essayer de parler d'instaurer une sorte de dialogue même si ce n'était pas bien probant au moins... ça serait mieux que le silence. Il fallait bien avouer qu'il était toujours franchement pas à l'aise, mais il avait fini par reprendre. « Du coup, tu fais quoi depuis que tu n'es plus à l'école ?»

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Jeu 10 Juin - 17:36

Le mal-être et la gêne de Timothy, Takuma ne pouvait que les voir, ne cherchant pas à les mettre en avant, les invisibilisant au maximum, il ne rebondissait qu’au minimum, sentant sa propre tension augmenter en réponse de celle du jeune homme. Être catégorisé comme celui qui provoque une certaine souffrance… ça n’était pas tout à fait la chose qu’il appréciait le plus au mode, pour être parfaitement cynique. Pourtant, bien sûr, Takuma savait comment il pouvait être perçu, mais après tout, de quoi se souvenait le jeune homme ? Il pouvait avoir des souvenirs tronqués, ou aucun souvenir du tout. Il pouvait n’être conscient que de son statut de sorcier, ou simplement lui en vouloir pour le ramener à cette période de sa vie particulièrement angoissante. Et c’était tout à fait acceptable. Alors ils se raccrochaient finalement tous deux aux branches. L’un à une inconnue. L’autre à une discussion badine.

« Je pensais que tu avais toujours habité ici.»
« Ma capacité d’adaptation, mon anglais et mon accents te remercient. »

Un petit sourire amusé teinté d’une part de fierté se dessinait sur ses lèvres. C’était étonnant, tout de même, cette façon qu’il avait de se réinventer, se perdant toujours un peu lui-même quand il se décidait à tout larguer, à apprendre à être quelqu’un d’autre. Avait-il réussi à ce point ? Devenu anglais au regard des inconnus. Un anglais un peu idiot, trop vif et joyeux pour le monde qui l’entourait. Un masque aberrant quand à présent, il n’arrivait pas réellement à décrocher l’orbe de brume qui ondulait dans sa poitrine et l’attirait vers le sol et les rues. Vers l’abandon et la souffrance, comme un contrecoup brutal de ce qu’il avait vécu, une décompensation brusque quand, pendant des années, il avait compensé l’horreur par l’innocence jusqu’à finir par se réinventer plus doucement… se construire, peut-être, réellement ? Qu’est-ce qui était réel, finalement, dans son comportement, dans la façon dont les autres le percevaient ? Ces remerciements touchaient-ils celui qu’il était réellement ou seulement une caricature de celui qu’il aurait aimé être à un moment t ?

«Tu te trompes. Ca l'était, exceptionnel.»

Dans quel monde vit-on pour que ce qu’il avait fait soit si important que ça quand il n’avait fait que … ce qui était juste. Ce qui se devait d’être fait, tout simplement. Il n’y avait là rien de brave ou d’impressionnant. Il avait pris des risques, certes, mais … ouais.
Et dans quel monde vit-on pour qu’il se pose tant de questions quant à qui il était et les motivations qui l’avaient amené à agir ? Takuma n’en avait strictement aucune idée, restait largué dans sa propre vie. Et ce qu’il y avait d’amusant… c’était qu’encore une fois, il n’était sans doute pas perçu ainsi. Alors ces hésitations, ces doutes, cette façon d’être un peu moins assurée qu’il avait pu l’être par moment, elle révélait sans doute simplement ces failles qui barraient son âme probablement aussi bariolée que celle de Timothy par les épreuves de cette vie qu’ils n’avaient pas choisi.

Conscient que le silence du jeune homme réclamait qu’il enclenche une prise de décision, Takuma proposait seulement un verre. Après tout, peut-être avait-il besoin de le connaître, lui, et non l’image qu’il se faisait de lui. Et avec ça, la crainte de l’inconnu. Acquiesçant, le jeune homme s’était donc dirigé vers la cuisine et le frigo d’où il sortait deux bières tandis que l’ancien Serdaigle le suivait tranquillement.

« A la bouteille, ça te va, ou tu veux vraiment un verre ?»
« A la bouteille c’est parfait. » Oui, enfin c’est une bière quoi.
« Pour mon chat, tu penses que le mettre en cage que tu le transportes et tout en le laissant enfermé dans sa cage c'est la meilleure des choses ? Je ne sais pas comment il va réagir, je ne voudrai pas qu'il ait trop peur et essaye de s'enfuir après...»
Euh…« Je ne voudrai pas qu'il lui arrive quelque chose.»

Ouverture de lèvres mais déjà, Timothy reprenait la parole.

« Faut trinquer ?»

Avec un petit sourire, il tapait doucement le cul de sa bouteille sur celle de Timothy.

« A ta nouvelle vie, vieux ! »

Buvant une gorgée, Takuma avait enchaîné.

« Je… j’en sais rien. J’avoue que j’étais parti du principe que j’allais le caresser et transplaner avant qu’il ait eu le temps de craindre quoi que ce soit, mais c’est vrai qu’une fois sur place il risque de se taper un sacré flippe à ne pas connaître les lieux. Le mieux ça serait de laisser ouverte la cage, qu’il rentre dedans sans qu’on l’y force et que je transplane direct pour ensuite le laisser tranquille là bas. Tu sais, de toute façon tout est fermé, donc il n’y a rien à craindre. Il s’apaisera avec du calme durant la journée ou la nuit. »

Nouvelles gorgées tandis que Timothy reprenait.

« Du coup, tu fais quoi depuis que tu n'es plus à l'école ?»

Comme quoi, sans doute avait-il en effet besoin de mieux le connaître. Ou seulement de faire la conversation et de réussir à lancer quelque chose de plus fluide entre eux. Mais que répondre à cette question ? Elle revenait, encore et toujours, appelait tant et tant de mensonges et de non dits qu’il ne savait qu’en faire. Alors Takuma, tu fais quoi depuis ?

« Euh… » Je me noie ? Je tente des trucs sans savoir où je vais ? Je me remets de ma rupture avec ma nana ? Je crush sur une autre ? Je tente de résister tous les jours à l’envie de me cramer les veines avec toutes les merdes qui passent pourvue que je ne pense plus à rien. « Je… tente des trucs sans savoir où je vais ni ce que je fais mais j’le fais. » Voilà, restons sur cette pente-là. « J’ai chopé des petits jobs par-ci par-là. » Dont des merdes dans l’allée des embrumes et au marché noir sous directives de Logan qui m’a envoyé tout droit dans le genre d’embrouilles qui déclenchent des merdes chez moi. Bien joué connard. « Et j’ai fini par hérité d’une boutique d’herboristerie sur le chemin de traverse. J’oublie manifestement l’idée d’être médicomage vu qu’il n’y a pas moyen de retourner à Poudlard et… ouais, je sais pas ce que je fous d’ma vie. Voilà. Donc pour résumer : je sais pas où j’vais mais j’y vais. » Voilà voilà. Pas forcément réjouissant ni foncièrement positif et pourtant, il restait factuel, cherchait à s’exprimer avec détachement et humour quand, dans le fond, quelque chose restait si sombrement craquelé en lui. Il y avait dans ces mots une dépression dont il ne sortait pas, si foncièrement éloignée de celui qu’ils avaient tous connu à Poudlard et qui encaissait tout avec le sourire. Ou du moins presque tout… après tout, au fil du temps, il était devenu plus sérieux, renouant avec une certaine maturité. Et avec elle, finalement, d’autres démons.

« J’me suis remis à la musique. »

Voilà, même technique qu’avec Ashlyn : la musique, c’était quelque chose de neutre, un sujet simple. Ce qu’il y avait d’amusant, c’était qu’il l’avait caché durant des années et qu’il s’accrochait à présent à ça comme au sujet lambda par excellence.

Et sinon, lui ? Naturellement, Takuma aurait renvoyé la balle, relancé la question dans le sens contraire… mais là, celle-ci lui paraissait particulièrement délicate et déplacée. Alors comment aborder les choses ? Vers où diriger la conversation pour ne pas tomber dans le glauque putride de leur passé commun et d’un présent qui n’était sans doute pas particulièrement glorieux.

Et toiii, comment ça va depuis que tu n’es plus séquestré dans une école qui servait de QG pour des mages radicaux ?«Sovahnn m’a dit que tu étais un ami d’enfance. Elle habitait dans le coin du coup ? »

Etrange de découvrir les pans de l’existence d’amis avec qui il avait vécu H24 pendant des années. Etrange également comme il savait qu’ils ne le connaissaient finalement pas tant que ça et qu’ils pouvaient découvrir chaque jour un pan assez bizarre de son passé.

« Vous alliez à l’école ensemble ? »

Direction le passé, et non le présent ou l’avenir, pour Tim, car il n’était pas certain de vouloir s’engager dans cette voie.

Dim 13 Juin - 11:03

Il fallait bien avouer que ce n'était pas plus simple pour lui d'essayer d'avoir une conversation « normale » avec Takuma, déjà par ce qu'il ne savait pas trop quoi lui dire, par ce qu'il en avait peur malgré tout et qu'il était stressé par tout ces changements dans sa vie. Certains auraient dit qu'il aurait juste dû laisser aller son flot de paroles comme il le sentait, mais Turner savait que ce n'était pas la meilleure idée qui soi, déjà que déjà avec le stress il passait sans arrêt du coq à l'âne alors bon ! Heureusement, ils étaient arrivés à un sujet qui avait un peu intrigué le plus jeune si bien que les questions qui pouvaient sortir de sa bouche étaient un peu plus logiques.

« Ma capacité d’adaptation, mon anglais et mon accents te remercient. »

Pour seule réponse, il préféra se contenter de lui faire quelque chose qui ressemblait à un sourire. Comme ça, il était certain de ne pas se tromper, de ne pas commettre un nouvel impair, une faute. Malheureusement le sujet était déjà tari... si bien qu'ils avaient dû enchaîner sur autre chose. Alors comment est-ce qu'il en était venu à le remercier, il n'en savait trop rien, c'était plus quelque chose sorti du cœur qu'une réelle logique de toute manière. Et il y tenait à lui faire comprendre que si, c'était important ce qu'il avait à Poudlard que ce n'était quelque d'anodin, ou même de normal. Par ce qu'il avait risqué sa voie – et bien plus-, par ce que rien ne l'y avait obligé. Par ce que c'est grâce à ce genre de chose que l'espoir était parfois insuffler parmi les rangs. Si certains des prisonniers s'étaient liés avec les sorciers, pour les autres, pour ceux qui étaient plus comme lui et qui en avaient juste peur, ça avait quand même marqué les esprits, ça avait bien démontré qu'ils n'étaient pas tous « démoniaques » ou tous avec de mauvaises intentions, qu'ils étaient juste comme eux, certains bons, d'autres mauvais. Ce genre d'action, purement gentille et pacifique, avait tendance à remettre un peu les pendules à l'heure.
Et puis l'espoir dans un Univers rempli d'ombres, de noirceur où il n'y a que la souffrance et la peur qui prédominent ce n'était pas rien. C'était l'occasion de rêver d'un jour nouveau, d'un revirement de situation ; c'était se dire qu'ils s'en sortiraient peut-être même si beaucoup de corps et d'esprits continuaient d'être brisés, envoyés à la morgue. Même si leurs rangs avaient drastiquement diminués. C'était juste une réalité, mais probablement qu'avoir été plus de l'autre côté de la barrière, il ne se rendait pas compte Takuma que ce genre de gestes étaient juste exceptionnels pour des gens comme lui.

Là encore, il n'y avait pas eu une nouvelle prise de paroles sur le sujet si bien qu'ils en étaient arrivés à la bière qu'il était allé chercher au frigo ; Tim voulait vérifier avant de la rapporter qu'il voulait bien la boire à la bouteille et non dans un verre. Si pour lui, c'était quelque chose de logique, il n'était pas certain que ce soit le cas pour tout le monde et au moins ça lui éviterait une quelconque gêne s'il se trompait. Parfois trop de questions valaient mieux que rien du tout. « A la bouteille c’est parfait. » Parfait, comme ça il avait pu lui apporter la boisson, avant de reprendre avec quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur, plus que le reste dans ce voyage : le bien-être de son chat, qu'il ne panique pas, qu'il ne s'enfuie pas, qu'il ne se fasse pas mal ou autres. Les possibilités étaient peut-être grandes, il n'en savait trop rien mais il préférait envisager le plus de choses possibles pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Ils avaient même fini par trinquer un petit coup.

« A ta nouvelle vie, vieux ! »
« Ouais, merci.» dit-il doucement, essayant de dessiner sur son visage un fin sourire.

Il n'était pas franchement sûr de ce qu'allait être sa « nouvelle » vie, mais bien sûr ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait formuler, par ce que s'il croyait ardemment en Sovahnn, il avait beaucoup moins confiance en sa propre personne. Il avait néanmoins prise deux ou trois gorgées de la boisson.

« Je… j’en sais rien. J’avoue que j’étais parti du principe que j’allais le caresser et transplaner avant qu’il ait eu le temps de craindre quoi que ce soit, mais c’est vrai qu’une fois sur place il risque de se taper un sacré flippe à ne pas connaître les lieux. Le mieux ça serait de laisser ouverte la cage, qu’il rentre dedans sans qu’on l’y force et que je transplane direct pour ensuite le laisser tranquille là bas. Tu sais, de toute façon tout est fermé, donc il n’y a rien à craindre. Il s’apaisera avec du calme durant la journée ou la nuit. »
« Je ne suis pas sûr qu'il y aille volontairement dans la cage, pas en voyant toutes mes affaires-là en tout cas.» Il grimaça un peu « Si je la laisse là, ouverte sans rien attendre de lui il le fera probablement, mais pour le véto c'est parfois plus compliqué, mais là c'est quelque chose de totalement inédit pour lui...» il alla grattouiller tendrement la tête de l'animal avant de reprendre. « Je peux essayer de l'y mettre doucement par contre et après tu transplanes ? Il vaut mieux que je vienne avec toi une fois là-bas qu'il ait une odeur connue ?»

Même s'il avait déjà mis un tee-shirt dans le cage ; il jugeait que ce n'était pas pareil et pour lui transplaner comme ça n'était pas chose aisée, ce n'était pas plaisant mais pour son chat, il était prêt à le faire ; surtout si Takuma jugeait que c'était une bonne idée. Ne sachant plus trop quoi dire, il avait fini par aborder un sujet peut-être un peu plus sensible, mais parait-il que prendre ce genre de nouvelles se faisait couramment, alors il lui avait demandé ce qu'il devenait depuis tout ce temps.
On ne pouvait pas dire qu'il pensait à mal au contraire, il y voyait là une réponse assez simple, mais il comprit assez vite qu'il s'était peut-être un peu trompé.

« Euh… Je… tente des trucs sans savoir où je vais ni ce que je fais mais j’le fais. J’ai chopé des petits jobs par-ci par-là. » c'était déjà mieux que rien les petits boulots.. et ça montrait qu'il devait se débrouiller dans pas mal de domaines. « Et j’ai fini par hérité d’une boutique d’herboristerie sur le chemin de traverse. J’oublie manifestement l’idée d’être médicomage vu qu’il n’y a pas moyen de retourner à Poudlard et… ouais, je sais pas ce que je fous d’ma vie. Voilà. Donc pour résumer : je sais pas où j’vais mais j’y vais. »
« Et des cours de médecine Moldue . Bon faudra que tu... disons que tu refasses plein d'études, mais tu as déjà pas mal de bases, non ? C'est.. heu, j'ai conscience que ce n'est pas tout à fait la même chose mais... heu ?! Hum.. tu ferais sûrement un bon médecin.» Mais peut-être qu'au final a différence entre les deux métiers étaient plus grandes qu'il ne le pensait, peut-être que c'était compliqué d'envisager des techniques moldues, alors qu'il y avait plus simples avec la magie ? « mais.. c'est bien l'herboristerie aussi.»

Ouais ; voilà on appelle ça la phrase qui montre qu'il ne savait pas du tout quoi dire d'autres et donc qu'il essayait de conclure pour montrer qu'il avait bien écouté, compris mais qu'il ne savait pas quoi rajouter. Il ne s'y connaissait pas du tout du coup ce n'était pas quelque chose de simple pour lui.

« J’me suis remis à la musique. »
« Et tu joues de quoi ?» avait-il répliqué presque du tac au tac

Ah bah voilà un sujet qu'il gérait déjà beaucoup mieux et qui était plus intéressant pour lui. Là au moins, il était à peu près certain de ne pas dire de grosse énormité – même s'il fallait quand même toujours se méfier... il était si maladroit-.

«Sovahnn m’a dit que tu étais un ami d’enfance. Elle habitait dans le coin du coup ?Vous alliez à l’école ensemble ? »
« On était voisins, ouais. Et non, pas vraiment. On a peut-être fait un an ou deux, peut-être même trois ; dans la même école, mais c'est tout, avec notre différence d'âge c'était un peu compliqué de vraiment se croiser à l'école !» Il se tut quelques instants avant de se rendre compte que c'était non seulement peut-être un sujet un peu nébuleux pour Takuma mais qu'en plus il ne devait pas connaître son âge. « On a à peu près 4 ans d'écart avec Sovahnn... » Il lui fit un petit sourire « Mais bon, en dehors des cours on était pas mal fourrés ensemble malgré tout.» Enfin malgré leurs écarts d'âge et à l'époque il la vénérait cette petite fille drôle, forte, enthousiaste, peut-être que le garçon pouvait lire cet attachement sincère qu'il avait dans ses yeux. « Et puis après, on ne s'est pas vu pendant... presque dix ans.» il haussa les épaules. « Enfin voilà.»

Ven 18 Juin - 17:33

« Je ne suis pas sûr qu'il y aille volontairement dans la cage, pas en voyant toutes mes affaires-là en tout cas. Si je la laisse là, ouverte sans rien attendre de lui il le fera probablement, mais pour le véto c'est parfois plus compliqué, mais là c'est quelque chose de totalement inédit pour lui... Je peux essayer de l'y mettre doucement par contre et après tu transplanes ? Il vaut mieux que je vienne avec toi une fois là-bas qu'il ait une odeur connue ?»
« Ah ouais ? » Pourquoi ne pas avoir laissé le chat entrer dans la cage avant de faire ses affaires alors ? « Comment tu veux. De toute façon c’est pas avec ta présence dans les premières minutes qu’il se calmera mais après être resté un moment au calme. Enfin c’était comme ça que ça marchait avec le chat de Dakota. » Il haussait des épaules sans trop savoir quoi dire de tout ça. C’était son chat, il le connaissait, c’était à lui de lui dire quoi faire et non l’inverse. Takuma n’était qu’un moyen de transport dans l’histoire, rien de plus. Est-ce qu’un chat en avait réellement quoi que ce soit à foutre de la présence de son humain autour de lui lorsqu’on le changeait d’environnement ? « Ecoute je sais pas, j’aurais seulement eu tendance à transplaner et à le lâcher dans l’appart sans chercher plus loin. Je m’y connais pas spécialement en chat. »

Il n’avait pas grandi avec un animal de compagnie, avait fini à traîner dans les rues, puis avait vécu en collocations deux fois avant d’atterrir à Poudlard. S’il avait adopté un animal, ce fut un chien…. et il s’était barré sans lui pendant deux mois pour découvrir que l’animal avait fini par se barrer avec un parfait inconnu. Merci Alec. Alors côté animaux, il n’était clairement pas une référence. D’ailleurs sans doute Dakota avait-elle été une meilleure maîtresse pour le chat qu’il lui avait offert qu’il aurait pu l’être lui-même. Enfin bref, son ex n’était pas le sujet mais voilà qu’elle venait pourtant s’insinuer dans ses pensées. La rupture pour forme d’abandon, ce poison dont il ne savait vraiment se défaire.
Alors il la mettait de côté, cette sensation râpeuse dans sa poitrine, pour se concentrer sur le jeune homme si violemment angoissé de qui il était et de ce qu’il pouvait lui faire. Takuma se montrait calme, patient, faillible. Honnête, il cherchait à rassurer le garçon pour montrer comme ils pouvaient ne pas être si différents.

« Et des cours de médecine Moldue . Bon faudra que tu... disons que tu refasses plein d'études, mais tu as déjà pas mal de bases, non ? C'est.. heu, j'ai conscience que ce n'est pas tout à fait la même chose mais... heu ?! Hum.. tu ferais sûrement un bon médecin.»

Il ne s’attendait pas à une telle réaction. Ce garçon paraissait à la fois totalement perdu et à la fois dans le contrôle, un contraste étonnant. Une envie d’aider, de proposer des choses, de retrouver une forme de normalité, de connivence peut-être. Une façon d’être autre chose que le gosse mis en danger à qui on tend la main.

Ok pour la forme. Mais le fond, tu en fais quoi ?

Pas le genre à craindre les études, Takuma n’avait pourtant jamais vraiment envisagé ça. Sans doute parce que l’attrait de la magie, ce monde qu’il avait mis de côté si longtemps, passait par-dessus le reste. Parce qu’il adorait étudier les runes de ses ancêtres autant que les sorts et les potions des européens. C’était idiot, mais il y avait dans la magie quelque chose qui lui semblait plus proches des éléments. Moins intellectuel, lui qui passait pourtant toujours par-là. Et puis, pour entrer dans la médecine, il faudrait justifier de diplômes qu’il n’avait pas. Le petit géni le moins diplômé de Grande-Bretagne…

« mais.. c'est bien l'herboristerie aussi.»
« Ouais, c’est bien l’herboristerie aussi… »

C’est le choix facile, surtout. Qui te tombe sur la gueule et que tu gobes tout cru parce que c’est simple. C’est ça aussi parfois la vie. Pourquoi faudrait-il toujours se battre quand on ne sait même plus trop pour quoi on le fait ?

« Merci. » Un petit sourire dessinait ses lèvres. Touché, oui, car il y avait une forme de validation dans ces dires. De l’admiration même, peut-être, le genre de choses dont il ne se jugeait absolument pas digne. Certes, Takuma avait pris des décisions l’amenant vers les autres, faisant sans doute ce qu’il fallait… mais il y avait eu là qu’une prise de risque minime, une bataille bien ridicule quant à tout ce qu’il aurait fallu faire. Ce qu’il fallait toujours faire, sans doute. Culpabilité, syndrome de l’imposteur, Takuma n’avait jamais cessé de courir après un objectif qu’il ne pouvait atteindre.

« Je sais pas trop. J’y penserai ouais. De toute façon j’ai le temps. Je suis pas trop dans l’optique de me trouver une voie là tout de suite. Le retour à l’extérieur pique un peu par moment, je remets les grands décisions pour plus tard. »

Le jeune homme avait longuement hésité à prononcer cette phrase, conscient qu’il pouvait passer pour une ordure qui s’attardait sur quelque chose qu’il aurait sans doute dû vivre de manière positive. Pourtant, ça n’était pas le cas et le retour à la liberté lui pesait finalement plus qu’autre chose. Pas qu’il aurait aimé être toujours entre les mains des radicaux. Seulement voilà, le contrecoup était là, plus violent qu’il l’aurait imaginé, engoncé dans une impression de déracinement, d’écart entre lui et la réalité sans réellement savoir comment la rejoindre.

Ambiance.
Bon… la MUSIQUE, donc. Langage universel. Là aussi, un choix facile.

« Et tu joues de quoi ?»

Cette fois, Timothy avait répondu de manière bien plus fluide, naturelle. De quoi rendre à Takuma un sourire plus léger lui aussi, amusé de ce tac-au-tac soudain.

« Entraîné au piano et au violon par le rigorisme traditionnel des parents… et puis j’ai bifurqué vers les clichés de l’ado en rébellion plate et stéréotypée. »

Très autocritique et moqueur envers ses propres réactions passées, le Takuma.

C’est banal, de finir à la rue, une seringue dans le bras pour attirer l’attention de papa maman ?
Oui.

« J’ai vu que t’avais une guitare là-bas, on pourra tenter une impro si ça te dit. »

C’est sans doute plus simple que de chercher à trouver les mots, ça. Car les mots, ils avaient ensuite de nouveau été posés. Les maux, même, ne tardant pas à transparaitre derrière eux.

« On était voisins, ouais. Et non, pas vraiment. On a peut-être fait un an ou deux, peut-être même trois ; dans la même école, mais c'est tout, avec notre différence d'âge c'était un peu compliqué de vraiment se croiser à l'école !» Une différence d’âge ? Non, il ne s’en rendait pas compte, absorbait surtout les informations relative à son amie tout en constatant comme tout ce qui avait à trait à l’avant Poudlard restait finalement bien obscure pour lui. Elle en avait parlé, un peu, avait posé les choses avec des mots crus, durs, profondément détachés des émotions qu’elle ressentait sans doute avec d’autant plus de virulence. Sa façon de faire. Si Jordane esquivait les questions et s’effaçait, lui mentait simplement. Et Sovahnn, elle, elle crachait le passé plus qu’elle ne l’abordait. Elle l’analysait plus qu’elle ne le racontait. Elle le contait comme on conterait l’histoire d’un autre, puis passait seulement à autre chose, comme si tout était digéré alors qu’il n’en était rien. Etrange comme on peut tous rester marqués par les blessées âgées quand finalement, elles ne devraient rien être d’autres que de simples souvenirs.

« On a à peu près 4 ans d'écart avec Sovahnn... »
« Ah ouais ?! J’aurais pas dit, tient. »
« Mais bon, en dehors des cours on était pas mal fourrés ensemble malgré tout.»

Amusant ce rapprochement entre les deux jeunes gens. Jetant un coup d’œil par la fenêtre, Takuma imaginait un passé qu’il ne connaissait pas, se figurant des enfants aux traits sans doute bien éloignés de ceux que portaient alors Sovahnn et Timothy. Laquelle de ces maisons, d’ailleurs, avait été celle de son amie ? Il y avait eu un déménagement, elle l’avait expliqué quand elle était rentrée de sa première visite depuis l’accident. Un échec cuisant, elle n’aurait pas eu besoin de le dire tant son visage était fermé en cet instant.

« Et puis après, on ne s'est pas vu pendant... presque dix ans.» il haussait des épaules. « Enfin voilà.»

L’accident, le coma, la séquestration des uns et des autres. Ouais. Voilà voilà. Est-on certains de la direction de cette conversation ? Pas du tout.

« …. » Un instant de silence s’étirait entre eux comme le temps qui soupire et retient sa respiration. Un instant d’hésitation quant à la possibilité de poser une question ou d’émettre une quelconque réaction en lien avec ce qui venait de se dire. Et puis, finalement :

« La guitare. Et la basse. Mes clichés d’ado rebelle. J’ai vu que tu en avais une là-bas, t’en as une autre ? »

Posant son téléphone sur la table, il faisait un geste pour induire un mouvement vers autre chose que cette conversation qui n’en terminait pas de se diriger vers la fange et les ombres.

Dim 20 Juin - 10:44

« Ah ouais ? [...] Comment tu veux. De toute façon c’est pas avec ta présence dans les premières minutes qu’il se calmera mais après être resté un moment au calme. Enfin c’était comme ça que ça marchait avec le chat de Dakota. » Dakota ? Il connaissait Dakota ? Et d'après ce qu'il semblait dire plutôt bien vu qu'il parlait de son chaud... et de transplaner. Or, dans Poudlard on ne pouvait pas faire ça. Il se gratta un peu la tête mais décida de ne pas trop penser à ça pour l'instant, il était plus focalisé sur sur son propre chat qu'autre chose. Il se mordilla un peu la lèvre, si ça marchait avec un autre chat, autant lui faire confiance, non ? Il avait l'air de plus savoir ce que ça pouvait leur faire que lui. « Ecoute je sais pas, j’aurais seulement eu tendance à transplaner et à le lâcher dans l’appart sans chercher plus loin. Je m’y connais pas spécialement en chat. » Nouveau doute qui s'immiscait dans sa tête. Qu'est-ce qu'il devait faire du coup ? Quelle était la meilleure solution non pas pour lui, pour être rassuré mais pour l'animal ? Est-ce qu'il pouvait faire confiance dans l'expérience de Takuma même s'il disait ne pas connaître les chats, ou laisser parler sa propre angoisse ? Par ce qu'il avait vraiment peur pour l'animal, c'était probablement stupide, ce n'était pas comme s'il pourrait s'enfuir quelque part, n'est-ce pas ? Il se tritura un peu les mains avant de se racler la gorge et de répliquer. « Il faut probablement mieux faire comme tu as déjà procédé... Je veux dire que tu as déjà appréhender cette situation, contrairement à moi.» Autrement, c'était dire à demi-mot qu'il voulait bien lui faire confiance ce qui était quand même un joli petit pas en avant.

Il avait rapidement enchainé avec le fait que Takuma puisqu'il semblait passionner par la médecine et que médicomage était à présents proscrit pour lui aurait pu essayer de reprendre des études dans le monde moldu dans cette branche-là. Il savait qu'il se mêlait probablement de quelque chose qui ne le regardait pas vraiment, mais quelque chose l'y poussait quand même fortement. Quoi ? Difficile à dire. C'était presque instinctif, par ce qu'il avait envie de l'aider... et qu'il était certain qu'il ferait vraiment un bon médecin. Il était sincère lorsqu'il disait cela. C'était sûrement une phrase un peu conne, il en avait conscience, le plus âgé avait déjà dû y penser, alors de quoi est-ce qu'il se mêlait exactement ? Pourquoi est-ce qu'il fallait qu'il essaye encore de se mêler se choses de ce genre-là, alors que lui-même ne savait pas vraiment ce qu'il allait foutre de sa vie à la rentrée. Journalisme ou pas ? Voilà qui aurait dû être plus intéressant, plus primordial et ses doutes lui donnaient probablement encore moins de légitimité de lui assener quelque chose comme ça. Bienveillant dans la volonté, mais est-ce qu'une fois les mots franchis de ses lèvres cela avait-il était pris de la sorte ? Pour revenir un peu plus dans les clous, il avait fini par dire que oui, l'herboristerie c'était bien aussi, une façon de faire comprendre à sa façon qu'il n'y avait pas de sous-métier du moment que lui ça lui allait. Médecine faisait plus rêver d'autant plus qu'il en aurait eu les capacités et qu'il avait cette douceur et cette sagesse nécessaire mais ne remuons pas plus le couteau dans la plaie. Ne pas insister. Surtout pas.

« Ouais, c’est bien l’herboristerie aussi… » Venait-il de répéter mot pour mot ce que Tim avait dit juste avant ? Possible. Est-ce qu'il y avait une signification à cela ? Aucune idée et il essaya de ne pas trop se poser plus de questions que ça, de ne pas s'inquiéter. « Merci. » Hein ? De quoi ? Tim cligna des yeux sans trop comprendre de quoi est-ce qu'il le remerciait exactement ? Il n'avait rien dit ou fait de spécial, alors cela avait tendance à le reprendre totalement perplexe. Mais là encore point de questions. Il n'avait pas envie de passer pour un abruti, déjà que son regard incrédule devait en dire long sur son état d'esprit. Ce n'était pas bien important si bien qu'il se contenta de lui faire un petit sourire. Vague et timide, mais quand même un peu présent, il n'y avait pas cette chaleur qu'il pouvait il y avoir dans ceux avec Sovahnn, mais il faut bien un début à tout.

« Je sais pas trop. J’y penserai ouais. De toute façon j’ai le temps. Je suis pas trop dans l’optique de me trouver une voie là tout de suite. Le retour à l’extérieur pique un peu par moment, je remets les grands décisions pour plus tard. »
«Le principal c'est que tu saches ce que tu veux, et là visiblement c'est de continuer à faire … heu, à continuer dans l'herboristerie ? »

Se taire aurait peut-être été assez judicieux à ce moment-là... Des fois, vraiment il n'en ratait pas une, pourtant, il y a un moment où le silence avait régné par ce qu'il avait réussi à ne pas dire de conneries dans une réponse qui ne nécessitait aucun dire.
Et de là, Takuma avait parlé de musique ! Doux sujet, et au moins Turner se sentait un peu plus à son aise là-dedans, c'était quelque chose qu'il maîtrisait quand même mieux. Il avait enfin réussi à poser une question naturellement, de façon même curieuse et intéressée.

« Entraîné au piano et au violon par le rigorisme traditionnel des parents… et puis j’ai bifurqué vers les clichés de l’ado en rébellion plate et stéréotypée. » Il pencha un peu la tête sur la côté. Qu'est-ce qu'il appelait les cliché de l'ado en rebellion et compagnie ? Il n'était pas certain de lui, mais la guitare lui semblait peut-être la meilleure réponse. « J’ai vu que t’avais une guitare là-bas, on pourra tenter une impro si ça te dit. »

Cella-là, il fallait bien avouer qu'il ne s'y était pas vraiment attendu. Est-ce que c'était simple de faire une impro avec un inconnu ? Aucune idée, il en avait déjà fait avec Lewis mais ils se connaissaient par cœur, alors c'était assez simple. Néanmoins.. on ne pouvait pas vraiment dire que même s'ils se plantaient et que c'était moche ce soit un fait dramatique. Il se passa une main dans les cheveux avant d'acquiescer doucement. De toute manière, même s'il avait eu envie de dire non, il n'aurait probablement pas osé pour ne pas vexer Takuma, pour faire plaisir à Sovahnn. Pour progresser aussi d'un côté au niveau sociabilité avec les sorciers amis de la belle blonde.

« Si tu veux, mais tu sais, je ne suis pas un pro ni rien. J'me débrouille je pense pas trop mal mais ça s'arrête là.»

Il préférait l'avertir que son niveau n'était pas non plus exceptionnel que l'autre sache dans quoi il s'embarquait et qu'il ne se fasse pas de fausses idées. Le cracmol avait bientôt répondu aux questions sur son enfance – leur enfance-, ce qui le liait avec la sorcière. Il essayait d'être le plus clair possible.

« Ah ouais ?! J’aurais pas dit, tient. »
« Tu pensais que j'avais quel âge ?» avait-il demandé, doucement, avant de continué sur sa lancée sur ce récit du passé. Clôturant le tout par le fait que ça faisait une dizaine d'années qu'ils ne s'étaient pas vu a- avant les retrouvailles au arc de l'hivers dernier... et lorsqu'ils s'étaient croisés à Poudlard, mais ça, ça ne comptait pas vraiment vu ce qu'ils avaient échangé. Et alors qu'il pensait que Takuma allait renchérir là-dessus, il avait opté pour quelque chose de totalement différent.
« La guitare. Et la basse. Mes clichés d’ado rebelle. J’ai vu que tu en avais une là-bas, t’en as une autre ? »
« Ouais, la première que j'ai eu qui est dans l'armoire... mais c'est du matos bas de gamme, enfin pas très bonne c'était surtout le temps de voir si ça me plaisait ou pas, avant d'investir un peu plus.» il s''était dirigé vers l'endroit où était ladite première guitare, même s'il considérait que son premier vrai instrument était celui qu'il avait actuellement, l'autre, il n'y tenait pas de la même façon. Il lui tendit avant de rajouter. « Je ne suis pas certain que tu puisses vraiment en tirer quelque chose par contre, mais on pourra toujours essayer.» il se passa la langue sur ses lèvres pour les humecter avant de rajouter. « Tu veux qu'on le fasse maintenant, ou une fois que le « travail » sera fini ?»

Oui, par ce qu'il avait du mal à oublier l'objectif et que quelque part il était stressé que tout se passe bien. Il savait qu'il ne pouvait pas vraiment arriver grand chose à ses affaires mais c'était quand même plus fort que lui.

Ven 2 Juil - 11:48

«Le principal c'est que tu saches ce que tu veux, et là visiblement c'est de continuer à faire … heu, à continuer dans l'herboristerie ? »

Clairement pas. Ou du moins, il n’en savait rien. Après tout, le milieu l’intéressait, c’était un fait. Mais tant qu’il n’y aurait pas plus d’activités à la boutique, il n’y aurait pas assez de mouvements dans sa vie pour y trouver le moindre intérêt réel. C’était toujours comme ça avec lui, un besoin d’action constant jusqu’à ce qu’il arrive à une saturation violente et qu’il ne se mure dans l’immobilisme un moment, comme un besoin de recharger les batteries. Ou de passer à autre chose. Habitué au zapping, Takuma avait toujours du mal à se poser sur quelque chose. Non, il ponçait le sujet jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à en tirer, puis il se centrait sur autre chose, encore et encore. Alors parfois, il y revenait, bien sûr, mais cette façon d’être restait très marquée chez lui. Qu’était l’herboristerie pour lui à l’heure actuelle ? Un projet parmi d’autre, une façon de reprendre son souffle avec quelque chose de nouveau qui le forçait par moment au calme. Mais dans le vide se trouvait bien des démons qu’il redoutait, c’était sans doute pour ça qu’il comblait. Avec des gens, avec du bruit, avec des voyages et des activités. Pour ça qu’il continuait les allers retours au Japon et qu’il s’intéressait aux entreprises familiales, avide d’apprentissage comme par réflexe. Mais de terrain, surtout. Sur place, il échangeait avec les employés, se formait sans même s’en rendre compte, intégrait les process, les postures, les échanges. Il faisait par le bas ce qu’il aurait sans doute dû faire par le haut s’il était resté auprès de sa famille. Pour attirer leur attention ? Prouver sa valeur ? Sans doute. De l’occupationnel tout autant. Une nécessité d’exister à travers le savoir et les capacités. Une nécessité de s’emplir, qu’importe de quoi.

« J’en sais foutrement rien, ce que je veux Timothy. Vivre, là tout de suite. Mes perspectives de carrière, ça viendra après. J’ai besoin de me retrouver avant toute chose. Ça te semble sans doute bizarre à entendre mais c’est ainsi, il y a des priorités, et je pense que le boulot, ç’en n’est clairement pas une pour moi là tout de suite. »

Peut-être pensait-il ainsi parce qu’il se savait bon pour intégrer un domaine et s’y plonger totalement. Parce qu’il savait comme il était apte à grimper les échelons rapidement, que son expérience de la musique le rendait prompt à penser que quoi qu’il fasse, sa carrière décollerait. Peut être n’était-ce que de la naïveté.
Ou de l’auto-sabotage et du déni. Surtout.
Toujours était-il que le sujet de l’avenir restait compliqué pour lui à l’instant. Non, ça ne faisait pas tout à fait partie de ses priorités. Pour l’heure, il essayait seulement de retrouver une constance, une sérénité face à ses démons histoire de ne pas terminer camé dans le caniveau. Mais ça, il ne risquait pas d’en faire part de but en blanc à Timothy. S’il était honnête, ça n’était pas non plus pour développer sur ses propres traumas, son interlocuteur en avait bien trop pour qu’il ne développe réellement le sujet. Ainsi, il passait à autre chose, se servant de la musique comme d’un sujet plus simple à aborder.

« Si tu veux, mais tu sais, je ne suis pas un pro ni rien. J'me débrouille je pense pas trop mal mais ça s'arrête là.»
« Ouais, non mais pas de souci. Le but c’est seulement de sortir un morceau ou deux. On verra bien ce qui sort. » Ecouter l’autre, s’accorder à lui, se laisser porter sans réfléchir par les sons, les émotions brutes, voilà comment il voyait la musique. Une démarche très TRES éloignée de celle de ses parents lorsqu’ils l’avaient forcé à apprendre quand il était enfant.

Puis finalement, la conversation se dirigeait sur l’enfance des deux amis dont le lien l’amenait ici aujourd’hui.

« Tu pensais que j'avais quel âge ?»
« Aucune idée ; la vingtaine ? Un peu plus. » Il avait parfois du mal à évaluer l’âge de ses contemporains ici et ce malgré une amélioration évidente à force de vivre dans ce pays. Timothy développait son propos, terminant d’un air gêné sur l’absence de contact durant une dizaine d’années, correspondant, Takuma le savait, à Poudlard et au coma de la jeune femme. Pourquoi ne s’étaient-ils pas vus à Pouldard, la question le taraudait. Car oui, il restait persuadé qu’elle en aurait parlé si ça avait été le cas, d’autant plus avec Dakota dans leur petit groupe. Alors oui, il esquivait la question, craignant de s’enfoncer dans des propos qui mettraient l’ancien prisonnier mal à l’aise. Il l’était déjà bien assez pour s’engoncer plus encore dans des sujets douloureux. La musique, donc. Reprenons la base, l’universel.

« Ouais, la première que j'ai eu qui est dans l'armoire... mais c'est du matos bas de gamme, enfin pas très bonne c'était surtout le temps de voir si ça me plaisait ou pas, avant d'investir un peu plus.»
« Ouais, c’est normal, j’avais fais la même ! Enfin c’est pas complètement vrai, c’est une amie qui m’avait passé son ancienne. Ok, plus qu’une amie. »
« Je ne suis pas certain que tu puisses vraiment en tirer quelque chose par contre, mais on pourra toujours essayer.»
« Mais ouais ! T’en fais pas, ya toujours des sonorités sympas à tirer de quoi que ce soit.. » Une poubelle, un verre, n’importe quoi. Ainsi, Takuma l’avait suivi du regard alors qu’il sortait l’instrument du placard où il dormait manifestement depuis un bon moment.
« Tu veux qu'on le fasse maintenant, ou une fois que le « travail » sera fini ?»
« Passe ! ça laissera le temps à ton chat de redescendre en pression et d’arrêter de nous épier en douce. » Si tu crois que je ne te vois pas, fourbasse de félin !

Saisissant l’instrument, Takuma changeait de position, passant une jambe sur la seconde, dégageant son téléphone un peu plus loin, près de Timothy avant de se tester l’instrument pour l’accorder. Resté de côté ainsi, il avait perdu de sa justesse, ce qui était parfaitement normal. Les sons s’échappaient dans l’air, doux puis pressant, retrouvant doucement une mélodie plus fluide à mesure qu’il ajustait les sonorités.

« Sincèrement, elle est chouette pour une guitare de départ ! » La sienne était un instrument âgé, passé de mains en mains pour aboutir dans la chambre d’Umiko qui n’en faisait aucun usage, l’ayant récupéré d’un frère trop centré sur des démons qu’ils partageaient, lui-même l’ayant récupéré d’un ami qui l’avait eu de son propre frère. Une véritable histoire de troc sur le long terme. Mais qu’il l’avait aimé, cet instrument tout cabossé aux sonorités parfois aléatoires ! Vieux et abîmé, il lui semblait pourtant plus précieux que n’importe quels beaux violons qu’on lui avait fournit durant l’enfance et qui lui semblaient alors sans âme. « Celle sur laquelle j’ai commencé était hyper vieille. Elle devait avoir eu quelque chose comme cinq propriétaires, la frette avait été pétée, le chevalet avait du jeu et une des clefs se dévissait tout le temps. Que j’aimais cette gratte ! » C’était un petit sourire tendre qui se dessinait sur ses lèvres tandis que ses doigts couraient comme par réflexe sur les cordes pour en vérifier le timbre. Etrange comme il ne s’était pas rendu compte que ces simples sons lui avaient manqués durant ces années. Comme l’impression de s’y plonger et d’y disparaitre revenait toujours comme un boomerang, un truc instinctif qu’il avait développé très jeune. Oui, Caitlyn avait raison, il faisait semblant d’être mauvais, à l’époque, rien que pour emmerder son monde. Pourtant la musique avait toujours été instinctive, l’amenant rapidement à sortir des codes pour inventer son propre univers. Apprendre était pour lui une question d’enchaînement de données qui s’empilaient dans son esprit, se fixaient par images, se retenaient par sonorités. Mais la musique… il y avait quelque chose de bien plus « vrai » là-dedans. Bien moins tronqué ou forcé.

Sans vraiment s’en rendre compte, il s’était perdu dans une mélodie dès lors que l’instrument fut accordé. Assez perdu pour ne pas remarquer son téléphone qui sonnait devant Timothy, puis s’éteignait sur un écran d’accueil qu’il n’avait jamais pensé à changer, affichant le visage souriant de Dakota l’embrassant.

Mar 6 Juil - 19:31

Pourquoi est-ce qu'il continuait de parler de ça, métiers & études ? Par ce qu'il ne voyait pas quoi raconter d'autres. Par ce qu'il ne savait pas trop ce qu'il pouvait raconter qui ne soit pas inintéressant et puis c'était une manière comme une autre de faire plus ample connaissance avec le plus âgé. C'était la « base » paraissait-il.

« J’en sais foutrement rien, ce que je veux Timothy. Vivre, là tout de suite. Mes perspectives de carrière, ça viendra après. J’ai besoin de me retrouver avant toute chose. Ça te semble sans doute bizarre à entendre mais c’est ainsi, il y a des priorités, et je pense que le boulot, ç’en n’est clairement pas une pour moi là tout de suite. »

Ah. Ben c'était encore différent et ça rendait le garçon perplexe. Ceci dit, lui non plus ne savait pas bien ce qu'il voulait exactement, alors il était probablement mal placé pour répondre quelque chose. Se retrouver, c'était une bonne idée ; par contre que le boulot ne soit pas une priorité était quelque chose un peu étrange ne serait-ce que par ce que pour se substanter, payer ses factures et compagnie ça restait quand même quelque chose de primordial. Chiant, si on n'aimait pas ce que l'on faisait … mais nécessaire. A moins que son cerveau soit déjà intoxiqué par tout ce qu'il entendait depuis tout petit « blablabla se faire une bonne situation » ; « blabla travailler rapidement, bien gagner » et compagnie. Est-ce qu'au final ce n'était pas lui qui se fourvoyait ?

Heureusement que la conversation avait continué, plus ou moins naturellement et qu'ils avaient réussi à passer à un sujet qu'ils semblaient tous deux mieux maîtriser et surtout apprécier : la musique. Il ne connaissait pas le niveau de l'autre garçon, mais il savait que le sien était juste bon et donc que la différence de niveaux pourrait être flagrante – ou pas-. Comme Takuma parlait de jouer un morceau, il avait préféré l'avertir afin qu'il ne se fasse pas de faux espoirs. Il avait globalement appris par lui-même, grâce à des tutos et compagnie ; il avait aussi travaillé un peu avec Lewis et il est vrai que jouer tous les deux était quelque chose d'assez motivant pour progresser.... mais il avait commencé avant de connaître son meilleur ami, il avait aussi pas mal perdu pendant la période de Poudlard, heureusement que ça revenait quand même un peu.

« Ouais, non mais pas de souci. Le but c’est seulement de sortir un morceau ou deux. On verra bien ce qui sort. »

Tim acquiesça. S'il le faisait avec Lewis, ça devrait marcher un peu avec Takuma, même si ça serait plus compliqué vu qu'il n'y avait pas cette complicité, vu qu'ils ne se comprenaient pas ou ne se complémentaient pas. Et là, ils en étaient arrivés à leur enfance ou plutôt celle du plus jeune, d'où habitait Sovahnn... depuis quand est-ce qu'ils se connaissaient... Turner tiqua un peu lorsqu'il se rendit compte que son interlocuteur ne savait pas quel âge il avait exactement.

« Aucune idée ; la vingtaine ? Un peu plus. »
« Bon ceci dit à deux-trois ans près... ça va vite.»

Par ce qu'au final 4 ans ce n'était pas grand chose la vingtaine passée, mais gamin ça faisait quand même une sacrée différence ! Petit intermède Sova terminé, on retourne tout naturellement sur la musique comme si c'était un sujet sur lequel ils pouvaient s'entendre sans problème. Et comme il avait une « vieille » guitare en rab, pour jouer à deux ça serait plus pratique.

« Mais ouais ! T’en fais pas, ya toujours des sonorités sympas à tirer de quoi que ce soit.. »
« Elle a plutôt un bon son pour une guitare débutant, mais on voit quand même que c'est une entrée de gamme si je peux dire ça comme ça»
De toute manière, il n'aurait pas su le formuler autrement, alors bon !
« Passe ! ça laissera le temps à ton chat de redescendre en pression et d’arrêter de nous épier en douce. »

Tim acquiesça ; pas certain que la boule de poil apprécie vraiment cette initiative mais il lui passa quand même la guitare – à taku, un chat ne fait pas de guitare- avant de s'avancer doucement vers l'animal pour le caresser tendrement avant d'aller prendre sa propre guitare. Il le regarda bouger et essayer de commencer à accorder l’instrument.

« Sincèrement, elle est chouette pour une guitare de départ ! » Il paraissait, ouais, c'était sa mère qui lui avait offert quand il était plus jeune, effectivement la connaissant elle avait du essayer de choisir au mieux pour allier son pas trop mauvais ; prix pas trop haut au cas où ça ne l'intéresse pas et compagnie. « Celle sur laquelle j’ai commencé était hyper vieille. Elle devait avoir eu quelque chose comme cinq propriétaires, la frette avait été pétée, le chevalet avait du jeu et une des clefs se dévissait tout le temps. Que j’aimais cette gratte ! »

Heu ? On répond quoi à ce genre de révélation ? Il n'en savait rien. Il aurait plus choisi le silence et juste opiner ce qu'il fit d'ailleurs dans un premier temps, mais il était clair que s'il voulait continuer à partager une discussion, il allait falloir qu'il y mette un peu plus du sien ! Le pauvre Takuma devait se sentir un peu seul dans ce presque monologue, même si sa langue se déliait quand même parfois, ce n'était pas encore quelque chose de très fluide pour lui, et il avait en plus peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas, d'avoir une réaction inappropriée à un moment.
Et tandis qu'il cherchait toujours quoi dire, son interlocuteur avait commencé à jouer de la guitare. Parfait, ça lui évitait de dire quelque chose ! Merci, mec ! Il essaya de capter un peu l'air pour pouvoir jouer avec lui mais il n'eut pas le temps, le portable de Takuma se mettant à sonner pour laisser apparaître une photo de lui avec.... Dakota ? Surtout qu'ils s'embrassaient.
Une sonnerie. Deux sonneries.... et l'autre qui ne semblait rien remarquer, alors Turner avait saisi l'appareil pour le tendre à son camarade... mais bon vu le temps de réaction, il allait probablement raté l'appel.

« Elle va bien ?» demanda-t-il, doucement. Pourquoi est-ce qu'il posait la question alors qu'il ne connaissait que peu Dakota ? Peut-être que, par ce que comme Emily, ils avaient tous les trois un point commun et pas des moindres « On ne se connaissait pas bien... du tout, mais d'une certaine manière elle est un peu comme moi. ce qu'il voulait dire par là, c'est qu'il avait envie d'avoir des nouvelles, juste pour être certain qu'elle allait bien, par ce que ça l'intéressait. Alors oui, il n'avait pas dit du tout ça...

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Jeu 8 Juil - 8:09

C’était sans doute idiot pour beaucoup mais les sons qui vibraient dans l’air et s’accordaient en douceur lui tiraient un sourire doux, une joie évidente. Il y avait là quelque chose de naturel qui lui avait finalement manqué depuis des années. Découvrir un instrument, l’apprivoiser, se faisait avec une fluidité qu’il ne pouvait que reconnaître.

T’es fait pour ça Takuma. Pas pour te foutre en l’air sur le bitume.

La voix d’une amie résonnait lointainement à son esprit alors qu’il extrayait les notes les unes après les autres, s’enchaînant sans vraiment y sembler dans une mélodie simple, douce. Rien de plus qu’une habitude pour tester l’instrument qu’il venait d’accorder. Parler de son ancienne vie était nouveau pour lui, ici, dans ce monde qui se mêlait doucement à l’ancien. Il lui semblait être dans une phase où il se rééquilibrait, cherchait à trouver un moyen de donner un sens à tout ce qu’il avait vécu jusque là. Caitlyn avait raison, il avait eu plusieurs vies, et celles-ci s’entrechoquaient par moment en lui. Là où il pensait avoir fait certains deuils, être passé à autre chose…. Eh bien il fallait croire que ça n’était pas toujours fondamentalement le cas. Le jeune homme était capable de partir loin par moment, tout comme il savait mettre sur pause son esprit quand ses doigts claquaient sur les cordes, accueilli dans un refuge nécessaire qu’il avait même oublié alors qu’il arpentait les couloirs de Poudlard. Or face à Tim, ce qui avait été pour lui un moyen bien amoral de sortir de ses addictions…. Semblait bien anormal.

Pourtant, le jeune homme n’avait pas eu le temps. Ni de partir, ni de débrancher que le geste de Timothy l’arrachait à sa bulle. Téléphone tendu vers lui, le futur colocataire de Sovahnn le fixait avec intensité. On aurait cru les gamins dans les animés, tient…
Intégrant enfin qu’il s’agissait d’un appel, le jeune homme calait la guitare et prenait l’appareil juste à temps pour voir le prénom de Dakota s’effacer de l’écran…. Et une photo apparaitre. Un coup droit au cœur.

« Elle va bien ?»

Posant en douceur son regard sur le jeune homme, Takuma déverrouillait l’appareil… Hésitant une seconde. D’ordinaire, il se serait jeté là-dessus, comme avide de tout, de nouvelles, de sa voix, d’une image ou d’une attention, même fugace. Pourtant, après un instant, il fini par se résoudre à ne faire qu’envoyer un message à son ex, s’assurant que tout allait et lui précisant qu’il la rappellerait dès qu’il serait libre.

Libre. Ouais. Un terme qui n’avait pas le moindre putain de sens dès qu’il s’agissait d’elle.
Un terme qui appelait pourtant un autre nom venu grésiller dans ses synapses.

« On ne se connaissait pas bien... du tout, mais d'une certaine manière elle est un peu comme moi. »

Avec un demi-sourire, le jeune homme inclinait le téléphone sans y penser tout en reposant le regard sur Timothy. « ça serait malvenu de dire que ça m’arrange assez que vous ne vous connaissiez pas bien ? » Car oui, c’était littéralement la première chose à laquelle il avait pensé… et il se foutait ouvertement de cette pensée parasite bien déplacée. « Elle va bien, t’en fais pas. C’est sympa de demander. » Tout en parlant, le nippon laissait son regard glisser jusqu’à l’écran qui affichait toujours cette satanée photo prise à leur sortie de Poudlard. Parés pour une nouvelle vie ! Tu parles… Se taisant un instant, il se décidait brusquement à faire ce qu’il ne s’était pas résolu à faire durant dix mois : désactiver cette photo. A la place, il y insérait une image lambda, d’un paysage qu’il ne connaissait pas et sur lequel il n’avait envie de placer aucune émotion. Pas envie d’épiloguer, c’était fait. C’était fini entre eux et il devait s’y faire. « Elle s’est cassée au Népal pour tout te dire. Donc à priori ça va bien. » Il l’entendait lui aussi, cette pointe d’amertume, cette acidité évidente dans des mots sifflés plus sèchement qu’ils ne l’auraient dû. Alors il soupirait doucement, ajoutant finalement : >« Elle a besoin de se reconstruire, et la distance est nécessaire pour ça. Tu sais… retrouver un sentiment de liberté, se retrouver, se découvrir aussi. Loin de tout danger. » Loin de moi. « On a été ensembles pendant plus de deux ans. » Quelle importance que de donner cette information au juste ? Aucune, mais elle sortait tout de même, comme pour justifier la photo. « On est sortis en Juin, en Aout elle me quittait pour reprendre le contrôle de sa vie. J’crois qu’on en est tous plus ou moins là en vrai. On essaye de donner un semblant de normalité à ce qui n’a aucun sens. »

Des mots qu’il n’aurait pas prononcés en temps normal mais qui sortaient de lèvres d’un jeune homme en souffrance. Car derrière ses gestes assurés et doux, la sympathie de son naturel, il y avait aussi quelqu’un qui ne savait plus vraiment où se placer dans la vie. Un de plus. Un de plus à apprendre à respirer de nouveau.

Et puis, après un moment :

« Tu connais un morceau ? Un truc avec lequel tu serais à l’aise ? Je me démerderais pour m’aligner. Ou plusieurs hein ! Commence, je te suis ! »

Comme pour l’inviter, il faisait jouer quelques notes vives de ses doigts fins, adressant un grand sourire de gamin impatient à son interlocuteur.

Mar 13 Juil - 19:54

Pourquoi est-ce qu'il était allé cherché gentiment le portable de Takuma pour lui tendre, tout en demandant des nouvelles de Dakota vu que c'était elle qui appelait ? Il savait que ça ne le regardait absolument pas. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Ca avait été plus fort que lui. Au moins de Dakota il n'en avait pas peur, elle était juste quelqu'un comme lui, les choses venaient donc probablement assez naturellement.

« ça serait malvenu de dire que ça m’arrange assez que vous ne vous connaissiez pas bien ? » Tim se contenta au début d'hausser simplement les épaules. Bien sûr qu'il aurait pu mal le prendre, mais il pouvait comprendre que s'il tenait à elle, qu'elle ait été mise à l'écart à l'époque était probablement (ou pas?) une bonne chose pour elle. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, et puis moins de personnes avaient souffert mieux c'était. Il n'était pas du genre – du moins il l'espérait- à vouloir le malheur des autres par ce que lui avait été (était) mal. Ca n'avait aucun sens. « Elle va bien, t’en fais pas. C’est sympa de demander. » Il lui fit quelque chose qui ressemblait probablement à un vague sourire, avant de se décider à dire simplement, avec un temps de retard. « T'inquiètes, je comprends … et c'est normal.» Je le comprends était plus pour la première phrase de Takuma et le reste pour la fin. Pour l'instant, il ne tenait pas forcément à épiloguer trop là-dessus et surtout il se demandait si l'autre garçon ne voulait pas rajouter quelque chose et il n'avait pas trop envie de le couper dans son élan ! Pour une fois, il avait probablement bien vu car, rapidement, le plus âgé avait rajouté « Elle s’est cassée au Népal pour tout te dire. Donc à priori ça va bien. » Est-ce que la fuite, si ça en était une, prouvait qu'elle allait bien ? Pas sûr, tout dépendait si elle avait trouvé un boulot là-bas ou autres. Le pourquoi est-ce qu'elle était partie plus loin. « Elle a besoin de se reconstruire, et la distance est nécessaire pour ça. Tu sais… retrouver un sentiment de liberté, se retrouver, se découvrir aussi. Loin de tout danger. On a été ensembles pendant plus de deux ans. » Ah. Voilà ce qu'il avait failli dire en entendant les derniers mots prononcés. Pour le reste, est-ce qu'il pouvait la comprendre ? Tout à fait ! Effectivement dans leurs cas, s'éloigner était une bonne chose, est-ce que ce n'est pas ce qu'il aurait fait s'il n'avait pas eu sa mère à Londres ? Possible. Il n'en savait trop rien. Il avait probablement pris trop de mauvais choix, celui-là en faisait peut-être parti. Il n'en savait trop rien... mais avec ses études, est-ce qu'il aurait réellement eu le choix ? Pas sûr. « On est sortis en Juin, en Aout elle me quittait pour reprendre le contrôle de sa vie. J’crois qu’on en est tous plus ou moins là en vrai. On essaye de donner un semblant de normalité à ce qui n’a aucun sens. »
« Tu sais que tu n'as pas à te justifier ? Vous faites ce que vous voulez ensemble... mais j'avoue que je ne comprends pas trop bien pourquoi vous vous êtes séparés, puisque qu'avec les porteloins et compagnie, une relation devait toujours être possible non ? » Il se gratta un peu la tête, essayant de comprendre le raisonnement de la situation, mais il lui échappait un peu. Il y avait forcément une logique, seulement ça ne devait pas être la sienne. « ca doit être sympa à visiter le Népal.» avait-il ajouter pour essayer de retourner lui aussi que quelque chose d'un peu plus normal. Il ne voulait pas mettre Takuma mal à l'aise, ou quelque chose comme ça. Se taire semblait donc la meilleure des choses pour le moment. Il n'arrivait pas à définir ce qu'avait voulu dire l'autre garçon exactement. Est-ce que c'était, finalement, vraiment pour se justifier ? Heu ? Tu veux en parler ? Au cas où. S'éloigner de Lewis, même si c'était différent ne lui serait jamais venu à l'esprit, et qu'est-ce qu'il avait fait avec Sovahnn... ils s'étaient rapprochés de nouveau. Deux cas différents de celui du garçon. « Je.. Je ne sais pas trop quoi te dire, je suis désolé, pour toi. Mais j'avoue que j'capte pas trop. Moi je vois toujours mon... on va dire ex. Certes, il est moldu et on s'est rencontrés là-bas... donc ça devrait fonctionner un peu pareil ? Je crois que je peux comprendre l'envie de s'éloigner, mais je ne comprends pas pourquoi elle t'a vraiment quitté ; la distance, avec la magie c'est tellement relatif que je n'image pas ça. Après, elle a peut-être, plus envie de tout reprendre à zéro. De refaire un point, et tu lui faisais penser à là-bas ?» Mais pourquoi est-ce qu'elle l'appelle dans ces cas-là, si elle voulait couper les ponts ? « Par ce que tu n'as pas l'air de quelqu'un qui contrôle les autres...» Donc pourquoi reprendre le contrôle de sa vie. « C'est un peu obscur pour moi. J'la connais pas assez pour ça, ni toi d'ailleurs.» Donc ta gueule, Tim. Merci.

Heureusement, ils avaient pu repasser à la conversation musique, ce qui était sûrement plus simple pour les deux. Par ce qu'il se sentait, juste avant encore plus pataud que d'habitude.

« Tu connais un morceau ? Un truc avec lequel tu serais à l’aise ? Je me démerderais pour m’aligner. Ou plusieurs hein ! Commence, je te suis ! »
« Ouais, ouais, j'en connais plusieurs... Laisse moi juste deux minutes pour réfléchir, à ce que je pourrai faire qui est assez connu pour que tu puisses quand même t'en sortir.»

Il avait pris sa guitare et grimaça un peu en essayant d'installer ses mains, la croûte le gênait et le brûlait encore un peu à certains moment. Il se concentra néanmoins, ce n'était pas le moment de la grattait pour risquer de rouvrir une plaie. C'était d'ailleurs probablement plus gênant que douloureux, même si, suivant les gestes, c'était plus ou moins fort. Il avait donc commencé par Hallejujia qui restait quand même un morceau assez icône et était tout à fait abordable pour eux. Et il fallait bien avouer, qu'ils avaient géré le morceau pour deux personnes qui n'avaient jamais joué ensemble. Le tout restait harmonieux, ils avaient le bon rythme... et le tout rendait bien à l'écoute ? Peut-être qu'ils manquaient de connivence, d'un certain degré de folie ou autres, mais c'était plutôt normal.

« Tu te débrouilles vachement bien, dis donc. Enfin.. je veux dire pour arriver à aussi bien t'aligner comme ça.» avait-il dit, avec un brin enthousiasme en plus que précédemment. Ceci dt, techniquement, lui aussi savait le faire. Il hésita quelques instants avant de reprendre. « Vas-y, on va essayer de faire le contraire, pas sûr que je puisse m'adapter aussi bien que toi ceci dit. »

Bon et après il faudrait peut-être qu'ils songent à passer aux choses importantes, comme le déménagement par exemple

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Jeu 29 Juil - 13:29

« Tu sais que tu n'as pas à te justifier ? Vous faites ce que vous voulez ensemble... mais j'avoue que je ne comprends pas trop bien pourquoi vous vous êtes séparés, puisque qu'avec les porteloins et compagnie, une relation devait toujours être possible non ? »

Un sourire doux s’était dessiné sur les lèvres du nippon. « Je ne me justifie pas, je discute. » ça se fait, je te jure. Pourtant que répondre à ça. Il ne comprenait pas pourquoi ils s’étaient séparés. Ouais. Moi non plus.

« ca doit être sympa à visiter le Népal.»

Un petit rire un peu jaune (le premier qui fait une blague sur sa couleur de peau, je le frappe) passait ses lèvres légèrement serrées.

« Sans doute ouais. »

Un beau pays, qu’il aurait aimé visiter, pour être honnête. Un pays qui prenait à présent symbole de liberté et d’une forme de privation sourde et fourbe. Pourtant il n’y avait pas à être en colère contre qui que ce soit. C’était comme ça, les histoires se terminaient, voilà tout. Il n’aurait sans doute pas dû en souffrir ainsi après tout ce temps, mais il fallait croire que s’il avançait, certaines plaies grinçaient toujours. Moins. Mais elles n’en avaient pas fini de suinter.

Heu ? Tu veux en parler ?

Redressant le regard de sa guitare, Takuma soutenait le sien un instant avant d’hausser des épaules en reportant son attention sur ses accords. Voulait-il en parler ? Oui, non, c’était en débat. Il faisait la conversation, c’était tout.

« Je.. Je ne sais pas trop quoi te dire, je suis désolé, pour toi. Mais j'avoue que j'capte pas trop. Moi je vois toujours mon... on va dire ex. Certes, il est moldu et on s'est rencontrés là-bas... donc ça devrait fonctionner un peu pareil ? Je crois que je peux comprendre l'envie de s'éloigner, mais je ne comprends pas pourquoi elle t'a vraiment quitté ; la distance, avec la magie c'est tellement relatif que je n'image pas ça. Après, elle a peut-être, plus envie de tout reprendre à zéro. De refaire un point, et tu lui faisais penser à là-bas ?»

Un pieu s’enfonçait avec une lenteur insupportable dans sa poitrine. De quoi broyer un cœur blessé.
Bien sûr il avait pensé à tout ça, évidemment. Oui, elle cherchait à retrouver de la stabilité, loin de tout ça, loin de lui, loin de leurs amis. Elle se cherchait, c’était son droit, c’était ce dont elle avait besoin et s’il n’y avait pas sa place, que pouvait-il y faire ?

« Par ce que tu n'as pas l'air de quelqu'un qui contrôle les autres...»

De nouveau ce rire grinçant, douloureux.

Ça fait huit mois Takuma. Et tu penses à une autre. Alors pourquoi ça vrille toujours comme ça dans ta poitrine ?

« C'est un peu obscur pour moi. J'la connais pas assez pour ça, ni toi d'ailleurs.»

En effet, tu ne sais pas. Tu ne sais pas qu’elle a perçu quelque chose chez moi de moins tendre et lisse que celui qui dévouait sa vie aux autres, qu’elle aurait voulu que je lâche tout pour partir. Chose que je n’ai pas fait.

« J’en sais rien.. Je pense qu’en effet je lui rappelle ce qu’elle a traversé, qu’elle a besoin de se construire loin de tout ce bordel et que ça m’inclut dans le pack. C’est comme ça écoute. » Certains se planquent dans la baraque de leur mère, d’autres se barrent au fin fond du Népal. Et d’autres crèvent d’envie de s’enfoncer du poison dans le bras. On gère comme on peut, avec nos bagages et nos limites et c’est ok, même si ça fait mal et que parfois, les seules options semblent bien égoïstes. « On dépasse ces merdes à notre façon, à tous. Certains plus impactés que d’autres, certains qui semblent s’en remettre, d’autres pas. Chacun son rythme et sa façon de faire. C’est son droit d’agir comme ça si elle en a besoin. Même si ça me déglingue un poil la gueule au passage. »

Pourquoi ces messages et ces appels à présent ? Peut être parce qu’il fallait huit mois. Peut-être parce qu’elle pouvait, à présent, l’inclure dans sa vie, d’une façon ou d’une autre. Mais le voulait-il ? Il semblait à peine sortir la tête de l’eau qu’elle réapparaissait. Alors pouvait-il encaisser un futur nouveau départ ? Avait-il la force de gérer ses incertitudes, ses changements d’avis, ses virages à angle droit s’ils venaient à l’éclabousser de nouveau ?

Dans ses veines avides, une réponse simple : non.
Et si cerveau et cœur partaient en croisade, l’addiction murmurait sans cesse le même mot. Peut-être le cœur était-il partagé, d’ailleurs. Positions incertaines.

Ses mots étaient doux, se voulaient détachés mais restaient emprunts d’une certaine douleur ont il n’arrivait pas à se défaire. Sans doute aurait-il pu épiloguer sur le sujet, mais comme s’il s’agissait d’une banalité, il passait à autre chose, revenait à la musique, trouvait dans ce langage universel une façon de communiquer plus aisément. De créer du lien, du rythme, des émotions neuves. De l’apaisement, aussi, de ce qui brûlait dans son être. Alors c’était là qu’il l’emmenait, vers les notes brutes, joyeuses ou tristes mais toujours gonflées de cette sorte d’honnêteté, de simplicité que pouvait porter la musique. Il s’y perdait, callait son rythme et ses notes sur celles de Tim, le laissait mener la danse, poser les limites qu’il captait sans les transgresser. Lorsque l’ancien Serdaigle ne connaissait pas le morceau, il improvisait simplement, intégrait le rythme, le timbre, les notes, se callait pour inventer autre chose et accompagner la mélodie. Il restait sobre, assez éloigné des sonorités vives qui claquaient habituellement lorsqu’il jouait, ne cherchant pas les questionnements, l’étonnement, les discussions sous-jacentes. Juste la simplicité des notes qui vibraient jusque dans ses veines, doucement, sobrement, puis plus intense, comme l’air qu’on inspirerait de plus en plus profondément à mesure qu’on retrouve son souffle après une course effrénée.

« Tu te débrouilles vachement bien, dis donc. Enfin.. je veux dire pour arriver à aussi bien t'aligner comme ça.»

Il retrouvait des couleurs, de l’aisance, un enthousiasme nouveau qui décrocha un grand sourire enjoué au nippon, tout à la fois heureux du compliment que de cet élan soudain. Avec un petit rire, il le remerciait sobrement tandis que l’autre enchaînait.

« Vas-y, on va essayer de faire le contraire, pas sûr que je puisse m'adapter aussi bien que toi ceci dit. »
« Haha si tu veux ! » Naturel, il s’amusait de ces sons simples et francs qu’ils arrivaient à accorder, comme une communion simple, naturelle, sans fioritures, sans que l’impact du monde ne vienne les sortir de cette petite bulle qui se dressait à l’encontre du passé. Les musiques s’enchaînaient. Des morceaux classiques, européens, de ceux que Tim pouvait connaître. Jamais il ne sortait des sentiers battus, ne cherchait à le mettre en difficulté, bien au contraire, souriant, tout bêtement heureux. Il l’accompagnait, le guidait parfois, se faisait à son style, à cette aisance qu’il trouvait doucement, comme un souffle qui trouve son rythme. Il percevait ça et là des inflexions sourdes d’émotions brusques, des parcelles de vie tranchées, des éclats d’émotions pas toujours assumées mais qui surgissaient par moment, puissantes et soudaines, trahissant l’existence troublée, les sentiments vifs, la vigueur d’un esprit en proie au doute. Et les notes sursautaient dans l’air, sautillaient contre les murs, tournoyaient à ses sens quand elles s’emballaient, emportées par un morceau que Tim débutait à son tour, plus vif, plus brusque. Le sourire du Serdaigne voletait alors jusque dans ses prunelles, tremblant, brûlant, brillant depuis quelques temps maintenant, sans qu’il ne sache quand, véritablement, ces notes rallumaient le feu sacré en lui. Mais c’était là, l’envie brusque de vivre, la légèreté retrouvée, les émotions plus pures, plus coriaces aussi, traçaient en silence des sillons dans l’encre de ses yeux. Précisera-t-on que ses souvenirs l’emmenaient par moment vers les jours précédents, la reprise de la musique, la personne avec qui il retrouvait ces sensations oubliées ?

S’ils avaient interprété quelques autres morceaux, ils terminaient sur une musique plus douce, calme, ronde même. Assez pour qu’à ses côtés, le chat finisse par se redresser, s’étirer et s’approcher, intrigué depuis un moment, alerte mais curieux. Naturellement, Takuma baissait d’un cran le rythme autant que le timbre, amenant la mélodie vers une berceuse calme, un petit sourire en coin amusé et tendre alors que l’animal posait une pate sur la caisse, renonçait, faisait le tour du nippon pour finalement s’allonger contre sa jambe, la tête posée à écouter les vibrations douces qui semblaient le bercer. Le partage de ces instants s’étendait aux autres espèces, fallait-il croire.

Faisant vibrer la note de fin, il relevait le regard vers Tim tout en caressant l’animal.

« Hey j’crois qu’il valide le duo hein… » Et puis, laissant l’instrument en équilibre pour ne pas inquiéter l’animal, il attrapait sa baguette dans son dos de l’autre main, posant sur Tim un petit regard malicieux. Ce dernier était à vrai dire autant là pour le prévenir lui que pour marquer de légèreté la disparition à venir.

Le craquement avait claqué dans l’air et déjà, il disparaissait avec l’animal et la guitare.

Et réapparaissait quelques instants plus tard, au même endroit.

« Il s’est réfugié dans la chambre de Sova. Il est perdu mais pas paniqué. Je t’emmène ? Je te dépose et je ramène tes affaires après. »

Lun 2 Aoû - 21:04

« Je ne me justifie pas, je discute. »

Ah ? Comment savoir, donc quand les gens se justifiaient ou quand est-ce qu'ils parlaient ? Tim le regarda un peu perplexe pendant quelques instants en se disant que parfois la « différence » entre les deux était bien mince. Il apprendrait probablement un jour, mais pour lui ce qu'il avait avec Lewis, ou même Sovahnn étaient des discussions, là il avait eu l'impression qu'il essayait de prouver quelque chose.. Tim avait ensuite essayé de... et bien de faire la conversation, on ne pouvait pas vraiment dire de l'aider, vu qu'il ne maîtrisait pas le sujet, mais il faisait de son mieux afin que l'autre garçon ait son « avis » sur la question, pour essayer de lui remonter un peu le moral. Après tout, il pouvait comprendre en partie Dakota, ils avaient quand même quelques petits points en commun qui aurait pu aider en théorie Takuma.

Il avait donc essayé de continuer à « discuter », donc, vu que c'est le terme employé. Il essayait, il essayait... très fort de paraître normal, de le faire sourire mais c'était franchement difficile vu qu'il s'y prenait comme un manche à balais. Il voulait comprendre tout ça, cette histoire, même si ça ne le regardait pas vraiment, par ce qu'en comprenant il pourrait peu-être mieux donner des « conseils »... seulement ses questions maladroites enfonçaient plus le couteau dans la plaie sans qu'il ne s'en rende réellement compte qu'il ne faisait du bien à Takuma. Même s'il fallait bien l'avouer un ou deux petits rires de son interlocuteur lui avaient quand même un peu mis la puce à l'oreille... juste un peu. Pas assez pour qu'il se taise vraiment.

« J’en sais rien.. Je pense qu’en effet je lui rappelle ce qu’elle a traversé, qu’elle a besoin de se construire loin de tout ce bordel et que ça m’inclut dans le pack. C’est comme ça écoute. » Il pencha un peu la tête sur le côté et acquiesça doucement. Abandonner ses amis, si proches, c'était un peu étrange ? Il avait par contre bien compris qu'il devait se taire, l'écouter. Retenir. « On dépasse ces merdes à notre façon, à tous. Certains plus impactés que d’autres, certains qui semblent s’en remettre, d’autres pas. Chacun son rythme et sa façon de faire. C’est son droit d’agir comme ça si elle en a besoin. Même si ça me déglingue un poil la gueule au passage. »

Et ça, il ne pouvait que comprendre que c'était son froid d'agir comme ça et que tout le monde avait des réactions différentes, il en était même la preuve vivante. Elle, la seule chose qu'elle avait fait c'était de le repousser. Elle, elle n'avait pas du sang sur les mains. Lui si. Alors, elle, malgré tout restait quand même totalement « pure », gentille. Elle n'avait pas grand chose à se reprocher. Tout ça, il ne pouvait pas vraiment le dire et il pensait comprendre les deux partis. Il était du genre de ceux que ça déglinguait quand on le rejetait alors comment est-ce qu'il n'aurait pas pu se sentir proche de Takuma ?
Silence, pendant encore quelques instants. Turner ferma même les yeux quelques instants comme s'il en avait besoin pour se concentrer.

«Tu as raison, et c'est vraiment bien de ta part de.... disons d'être si ouvert d'esprit, de comprendre qu'elle en a besoin et de l'accepter même si ça peut faire mal. »

Bien sûr qu'il défendrait plus facilement les besoins de Dakota que celui du Sorcier, comment est-ce qu'il pourrait en tête autrement ? Comment est-ce qu'il pourrait oublier qu'elle savait elle aussi ce que ça faisait d'être « un moins que rien », ces humiliations, cet enfermement et tout le reste ? Elle aurait pu faire comme de prisonniers – comme Cameron, ou Matthew ou même Emily-, réussir à s'en remettre, tourner facilement la page mais sur ce point-là elle semblait plus être comme lui. Ce n'était pas forcément un compliment, mais c'était compréhensible.

Ils avaient fini par jouer un petit morceau de guitare ou plutôt Tim avait commencé à jouer de Takuma n'avait pas tardé à le suivre, le tout était étrangement harmonieux. Il aurait pensé que pour une première fois, cela aurait été beaucoup plus chaotique. Il n'était pas certain qu'il aurait pu réussir un tel exploit. Takuma avait l'air de vraiment s'y connaître et de maîtriser l'instrument.. mais au moins ce petite moment avait détendu un peu le plus jeune comme si une barrière s'était écroulée comme par magie. Curieux, il avait voulu inverser les ordres, même si lui était probablement loin d'être aussi doué que son camarade... Et c'est ainsi qu'il avait essayé de s'apdater à Takuma avec beaucoup moins de grâce et de réussite que son comparse du jour ; heureusement que l'autre garçon s'était montré plutôt gentil et patient dans ses choix de mélodies et que ça restait toujours des choses qu'il pourrait gérer une fois qu'il avait bien capté l'essence. Voilà, le «souci » si on pouvait ça comme ça, il lui fallait toujours un court temps pour s'habituer, pour comprendre le tempo, la tonalité, le rythme et compagnie.
Et ils avaient fini par une musique si douce que le chat avait fini par bouger pour aller se frotter contre l'Inconnu qui devait l'intriguer, il le voyait bien dans cette façon de faire, de bouger.

« Hey j’crois qu’il valide le duo hein… » Regard malicieux de la part du plus âgé avant qu'il y ait le craquement sonore, emmenant l'animal vers le nouveau lieu de vie... pour réapparaître quelques instants plus tard. Cette fois, Turner avait retrouvé son attitude inquiète, est-ce que tout c'était bien passé ? Est-ce que son chat n'avait pas eu trop peur ? Il espérait que le transplanage ne l'aurait pas traumatisé. « Il s’est réfugié dans la chambre de Sova. Il est perdu mais pas paniqué. Je t’emmène ? Je te dépose et je ramène tes affaires après. »
Tim poussa un petit soupir de soulagement, rassuré quand même que l'animal n'ait pas fait une attaque de panique. Il lui tendit la main, il savait qu'il n'aimait pas spécialement ce mode de voyage mais s'il voulait rassuré l'animal rapidement il n'avait guère le choix. « Ouais, on va faire ça... et puis je ne voudrais pas te retarder plus longtemps... même si c'était super sympa cet … échange ?!» De musique. Il avait sincèrement apprécié le moment, mais voilà, il se doutait que le sorcier avait autre chose à faire qu'à l'aider à emménager et il avait dû largement abuser de ce temps. Quelques instants après, ils avaient transplané en arrivant à destination Tim eut un haut le cœur mais leva le pouce pour montrer à Takuma que ça irait ; il attendit quelques instants avant de se remettre à marcher, d'essayer de retrouver son chat. Il venait de mettre la main dessus, caché sous un lit et avait réussi à l'extirper en l'appelant un peu quand un nouveau craquement sonore se fit entendre avec un Taku qui continuait de ramener ses affaires. Grattouillant le chat il dit doucement à l'ex Serdaigle « Merci beaucoup... pour tout.» Et cette fois-ci, c'était surtout « tout » ce qui s'est passé dans la journée. Il hésita quelques instants avant de reprendre « Dis... tu penses que la prochaine fois que tu passes voir Sovahnn, on pourra refaire un peu de guitare ?» Oui, il avait dû prononcer ça comme un gamin, hésitant qui demandait quelque chose qui lui semblait énorme pour lui.

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Ven 6 Aoû - 15:38

«Tu as raison, et c'est vraiment bien de ta part de.... disons d'être si ouvert d'esprit, de comprendre qu'elle en a besoin et de l'accepter même si ça peut faire mal. »

Takuma avait sourit en douceur, sans doute un peu rassuré du compliment sous-jacent. Il n’y avait pourtant dans ce comportement qu’un profond respect de celle avec qui il avait été en couple ces dernières années. Elle savait ce dont elle avait besoin et ni lui ni personne d’autre n’étaient en mesure de remettre ça en cause. S’il sa présence n’était pas positive pour elle, alors il acceptait de s’évincer. Et oui, il y avait dans ce comportement une part d’amour évidente qui ne s’effacerait pas comme ça, encore moins après tout ce qu’ils avaient pu vivre ensemble à Poudlard. Peut-être Tim ne comprenait-il pas, peut-être que si, peut-être Takuma n’aurait jamais vraiment toutes les clefs pour comprendre le besoin de la jeune femme de s’éloigner et garderait-il une part de lui à espérer la retrouver… mais il ne pouvait qu’accepter sa décision, aussi douloureuse soit-elle. Oui, il lui fallait du temps pour faire le deuil d’une relation qui semblait jusque là facile, c’était certain. Oui, il faisait le lien avec le faux départ de Will et l’état d’Enzo, en comprenait les raisons, lui qu’elle avait abandonné de la même manière après plus de deux ans sans plus vraiment communiquer. Oui, il avait eu le cœur en miette et s’était sans doute écroulé avec un temps de latence, c’était certain. Mais malgré toute la douleur de ce geste, il comprenait et acceptait cette situation du mieux qu’il pouvait. C’était ainsi, voilà tout. Elle avait besoin d’espace, besoin de se reconstruire loin de tout et d’être un peu maîtresse de son existence et il n’avait pas sa place là dedans. Si les débris de son âme se rebellaient à cette idée, lui savait qu’il n’avait pas d’autre choix que de rester là. Et d’avancer.

Car il ne pouvait reculer, redevenir le type qui faisait face à toute l’horreur du monde sans savoir s’en dépêtrer autrement qu’à coup d’acide dans les veines. Il ne voulait pas être celui qui se laissait couler dans la dépression après ces années d’enfermement, le retour à la vie d’homme libre et le départ de celle qu’il avait profondément aimé. Il y avait d’autres options, il s’arrachait doucement à la morosité qui appelait ses veines et se penchait vers d’autres voies. Et oui, c’était lié à la présence de Caitlyn, une réalité qui n’avait rien de saine et dont il se détachait pour apprendre à avancer par lui-même. Car il n’y aurait rien de juste, de normal ou de sain à envisager de faire peser sur ses épaules le poids de sa guérison.

Alors ça passait par la musique, comme un chemin ancien qu’il retrouvait, tout couvert de ronces et d’épines, sale et emplis d’herbes folles. Un chemin vers l’ailleurs, vers cette extase que son corps cherchait sans que l’esprit le lui accorde. Alors il s’y engageait comme un boulet de canon, comme l’enfant qui trouve le chemin vers la plage, le chiot qui saute de la berge. Oui, il y avait une aisance évidente lorsqu’il touchait un instrument, quelque chose de pure, de naturel, qui se dégageait de ses doigts volant sur les cordes ou tapant sur le corps de l’instrument. En effet, il s’adaptait sans même sembler y penser. Pourtant, Takuma retenait son naturel, empêchait le rythme brusque qui brûlait de sortir pour claquer dans l’air comme un fouet. Il s’apaisait, restait dans la communication et le partage et non pas dans le besoin impétueux d’exprimer ce qui couvait sous la surface. Ce moment ne lui appartenait pas, il permettait le partage, voilà tout. Et ce que ça l’éclatait ! Doucement, il voyait Timothy se détendre, accepter sa présence, s’attacher à autre chose qu’à ses angoisses. Doucement, la musique créait des ponts que le passé et la magie avaient endigués. Ils s’accordaient, communiquaient en douceur et le nippon était fasciné par cette simplicité que la musique pouvait permettre. Même le chat avait fini par s’y faire, profitant du calme pour les rejoindre. C’était ainsi que l’ancien Serdaigle en avait profité pour transplaner, débarquant en écosse à une vitesse folle. Tant que l’animal n’eut pas réellement le temps de réaliser ce qui lui arrivait qu’il était déjà libre, au calme dans la grande maison.

Et que lui, revenait à Londres, chez un Timothy qui avait perdu sa sérénité. Alors Takuma restait à distance, calme et souriant, comme à son habitude. Loin de prendre pour lui l’attitude du jeune homme, il la laissait glisser sans sembler la remarquer, comme on force le trait de la normalité et du calme face à un animal craintif.

« Ouais, on va faire ça... et puis je ne voudrais pas te retarder plus longtemps... même si c'était super sympa cet … échange ?!»
« T’en fais pas, va. J’ai du temps devant moi. Et j’ai beaucoup aimé aussi. »

Un sourire rassurant, un clin d’œil, et déjà ils avaient disparus, apparaissant dans l’appartement de Londres. Takuma l’avait accompagné jusqu’à la maison d’Ecosse.D’un air désolé, le jeune homme l’avait observé se remettre des transferts qu’il lui avait imposé, manifestement le cœur au bord des lèvres. Le pouce levé l’avait fait rire, un air piteux sur les traits, avant de passer à autre chose, lui indiquant où se trouvait l’animal quand il l’avait laissé. Le laissant finalement, le jeune homme n’avait pas tardé à faire deux nouveaux allers retours pour déposer l’ensemble des affaires dans la maison écossaise, rejoignant le garçon pour voir si tout allait bien. L’animal était déjà sorti, acceptant les gratouilles de son maître… à priori, il n’était donc pas traumatisé, juste perturbé de ces nouveaux décors.

« Merci beaucoup... pour tout.»

S’arrêtant un instant, il lui offrait un sourire doux. Ce ‘tout’ faisait peut-être référence à leur passé commun, c’était vrai, mais il l’entendait aussi comme référence à la matinée passée ensemble. Un truc plus banal, plus simple. Takuma voyait bien comme Timothy pouvait angoisser de sa présence, surtout après ces manifestations de magie, et pourtant, il allait vers lui, à sa façon. Dans un sens, sans doute avait-il réussi ce qu’il cherchait à faire. L’apaiser.

« De rien. »

Vraiment. Rien de plus naturel que ça.

« Dis... tu penses que la prochaine fois que tu passes voir Sovahnn, on pourra refaire un peu de guitare ?»

Cette fois, un petit air agréablement surpris se dessinait sur ses traits avant de laisser place à un grand sourire joyeux. « Evidemment, oui ! Ça m’a fait plaisir, on se refait ça quand tu veux. »

Suivant le regard du jeune homme, Takuma s’était retourné, découvrant Sovahnn derrière lui. Sa fille dans les bras, la jeune femme les fixait avec un regard tendre, clairement heureuse de voir les pas que son ami d’enfance faisait vers les autres. Ça, Takuma ne l’avait pas saisi immédiatement, s’étonnant de la voir le rejoindre pour le serrer contre elle d’un bras avant de déposer un baiser sur sa joue. Rendant son étreinte un instant, il fronçait pourtant des sourcils avant de prendre la parole. « Salut… quelque chose de spécifique pour cet élan d’amour soudain ? Nan parce que c’est habituellement réservé à Enzo ça, ça me prend toute chose moi, là… »
« Raaah, tu m’emmerdes ! »

Et déjà il se prenait un coup du dos de la main, lâchant un grand rire sonore, tandis qu’elle le lâchait, s’éloignant en riant, lui jetant un petit regard faussement noir.

« Bon, j’embarque tout ça où, moi ? Timothy prend la chambre d’Enzo ? »
« Quelle idée cheloue ! » Oui, c’est vrai je suis con, il y a des intouchables dans la vie. « Il l’a pris le temps d’une sieste ou deux, mais on a acheté un lit là-haut ! J’ai refait la peinture, faudra juste envisager un jour lointain de remettre en état le parquet mais ça le fait. »
« Ah ! Pour ça je gère, j’ai pris un cours de ménage et de remise en état des vieux trucs avec Caitlyn récemment, je peux vous faire ça si vous voulez ! »

Plantée avec sa fille dans les bras, la jeune femme le fixait un instant les sourcils froncés.

« Avec Caitlyn ? Depuis quand vous vous fréquentez tous les deux ? »
« Hey, j’ai mon jardin secret je te signale. Je monte tout ça là-haut et je vois si je peux gérer le parquet ! »
« Tu… non non non, tu vas déjà me dire depuis quand tu vois Caitlyn, surtout ! Hey, reviens ! »

Déjà, il s’esquivait en transplanant, l’entendant gueuler d’en bas : « Alors ça c’est pas juste ! » et déjà, elle montait les marches alors qu’il posait son bazart sur le sol et lançait quelques sorts appris quelques jours plus tôt, riant face à cet acharnement soudain. Comme quoi, chez elle, pas de sens de loups, hein… mais assez d’intelligence émotionnelle pour sentir qu’il y avait anguille sous roche.

Assez, surtout, pour éviter de faire peser ces instants sur les épaules de Timothy, instaurant une légèreté évidente dans leurs rapports mutuels.

« Tim !! Il t’en a parlé ?! » Voilà qu’elle gueulait des escaliers tout en le rejoignant, déclenchant une vague de gémissements grognons de la part de Liya.

« Et donc toi, plutôt que de demander à des sorciers de faire le taff, tu retapes la peinture d’une pièce alors que t’as accouché ya trois jours et demi et que t’as un nouveau né à gérer ?! »
« Hey, tu fais pas ta Riley, déjà, hein, avant toute chose. Sinon elle n’aura plus matière à râler quand elle reviendra. Et, SURTOUT : tu ne changes pas de sujet ! »

Voilà. Elle était là, leur normalité.

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