[Mission] Point Break ▬ Jordane

Mar 31 Mar 2020 - 19:25

Mission

5 mars

C'est assez, dit la baleine. Vous l'avez ? Jour 14 du confinement, don't blame me. Mise à l'épreuve pour Jordane, elle attend ce jour avec un mélange d'appréhension et d'impatience. Elle ne sera pas toute seule, ils ne sont pas du genre à lâcher des jeunes gens dans la nature contrairement à ce que certains ont l'air de penser.
Sa mission ? Intercepter le dernier numéro de la Gazette du sorcier qui doit partir aux alentours de 4h du matin ce jour. L'intercepter, oui, puis l'inter-changer avec une tout autre version écrite cette fois par des membres de la Garde. La version officielle dénigre le clan de Myrddin depuis de trop nombreuses semaines, cela doit s'arrêter, les choses doivent s'inverser. Cette fois les vérités exposées à l'encre magique sur le parchemin viseront les Supérieurs et leurs exactions.

La jeune femme a été prévenu la veille dans l'après-midi, le temps de passer au QG pour régler les derniers détails avec le reste de l'équipe. En tout ils sont une dizaine a avoir travaillé sur le sujet. Les infiltrés au sein de la Gazette, ceux en charge de réécrire certains articles, d'autres pour la mise sous presse et sous pli … Et puis ceux qui interviendront sur place. Jordane fait partie de ceux-là, ses aptitudes au combat n'étant pas passées à côté des leaders. Elle devra faire preuve de finesse, d'assurance et surtout bien écouter les ordres donnés par ceux qui l'accompagneront. Observée, analysée, elle a été jugée prête : A elle de faire ses preuves désormais.

A savoir :

Rendez vous au QG à 3h30
Mise en place devant l'imprimerie Magique de la Gazette à 3h45
Une équipe de 4 personnes pour l'intervention
Plusieurs gardiens et employés à neutraliser sur place – si possible ne pas faire de mort, le sortilège de l'Oubliette est privilégié
Ne pas laisser la moindre trace

Ven 3 Avr 2020 - 15:47

5 Mars - QG - 3h30

C’était le cœur tambourinant que la jeune femme s’était rendue sur place. Elle n’avait pas dormi de la nuit, bien entendu, pourtant persuadée qu’elle avait besoin de sommeil et de repos pour avoir l’esprit clair pour ce qui l’attendait dans la journée. Mais pas moyen de fermer l’œil. Oui, par moments, elle se demandait dans quoi elle s’engageait. Pour autant, à Poudlard, elle avait sciemment refusé de quitter les lieux, prenant sur elle pour enfouir la peur de mourir qui lui sciait les jambes par moments et pour être active, utile pour les jeunes qu’il y avait là bas. Elle ne s’était jamais dressée frontalement face aux Supérieurs mais elle s’était défendue, avait protégé les autres et, surtout, elle avait agit depuis le toit, cachée des regards pour faire un maximum de dégâts. Loin. Pas forcément le plus courageux, elle en convenait, mais après sa déroute avec Arranz, c’était sans doute préférable à ce moment-là. Mais elle refusait de se laisser bouffer par la peur encore et encore. Si elle était là, c’était pour agir, sinon autant se laisser détruire.

Lorsque Jordane était arrivée au QG, c’était avec autant de rage que de peur au ventre. Prête à en découdre, mais surtout prête à écouter les ordres. Elle était du type tête brûlée et le savait. Mais ceux qui l’entouraient savaient mieux qu’elle ce qu’ils faisaient. Alors elle les avait salué, prête à entendre les ordres.
Oui, elle prenait sur elle, et oui, elle était intimidée par tout ce bordel. Il y avait beaucoup en jeu en s’engageant dans cette voie. On comptait sur elle, même si à l’heure actuelle, tous ses gestes seraient analysés, elle le savait. Mais si elle foirait, elle risquait surtout de mettre en danger l’équipe qui serait sur place et, bien sûr, tous les autres du même coup. Or de question donc de se comporter en idiote écervelée. Elle était attentive, concentrée et faisait partie d’un groupe. Un tout qui avance de concert.

Mer 29 Avr 2020 - 21:27

Parfaitement réveillée, impossible de fermer l’œil, même pour quelques heures. L’adrénaline et la peur s’entremêlent pour un cocktail capable de me tenir éveiller pour 24 heures de plus s’il le faut. J’ai les paumes moites, les jambes cotonneuses et c’est avec toutes les peines du monde que je grignote quelques biscuits sur le chemin, histoire de pas avoir le ventre vide. Trop de chose se mélange depuis quelques semaines. La mort de Tara, Emily, Warren … Comme si ça n’en finissait jamais.
Cette nuit, c’est quitte ou double. L’occasion de prouver que je ne suis pas complètement incompétente, que je suis encore capable de me maintenir debout, droite, et que je n’fais pas tout foiré. Même si j’ai visiblement prouvé le contraire ces dernières semaines. Une occasion de remettre un pied à l’étrier, de refaire mes preuves et reprendre ma place. Mon gilet de kevlar sur le dos, quelques potions dans les poches et ma baguette soigneusement ranger dans la poche intérieure de ma veste, je pénètre dans le QG après avoir passé toutes les vérifications nécessaires.
Si la peur stagne, la détermination prend bientôt place dès lors que je retrouve l’odeur si particulière de notre QG, que je vois tous nos membres en mouvement, prêts à en découdre. Prêts à donner de leur vie et de leur personne pour notre liberté bafouée.

Les informations sont claires, répétées en boucle depuis la veille. Je ne serais pas seule à faire mes preuves et la personne que je rejoins avec 15 minutes d’avance ne m’est pas inconnue. La surprise me frappe et je mets bien dix bonnes secondes avant de la reconnaitre sous ses cheveux noirs corbeaux, sous ses traits plus durs et fatigués.

« Jordane ? Le coup au cœur est réel, mitigé entre la joie de la voir ici et l’idée que j’aurai préféré à ce que ça ne soit pas le cas. Riley est décidément maudite. Je m’approche, sourire aux lèvres puisque malgré tout, voir un visage connu est réconfortant. Aussi horrible soit la situation. J’aurai préféré ne pas avoir à dire ça mais j’suis contente de te voir ici. Tu te sens comment ? »

Jeu 30 Avr 2020 - 21:25

L’esprit bouillonne. Impossible de détacher ses pensées de la mission à venir. Ça y est, la pré-ado débile de ces derniers jours est morte, l’adulte qui se jette dans la gueule du loup, elle, avance. Plus de questions à se poser sur ces derniers jours, elle efface tout, les mains tremblantes, se répète sans cesse les ordres, se refait le plan en boucle pour s’assurer de ne rien oublier en cours de route. Echauffée pour s’assurer de ne pas se blesser dans un geste idiot, elle attend, attentive à tout ce qui peut se dire. Est-ce qu’elle intègre réellement ce qui se dit ? Telle était la question qui l’angoissait tant. Oublier quelque chose, un détail, alors que son esprit semblait tout à la fois parfaitement clair et totalement embrouillé.

Deux fois. Deux fois elle avait quitté une guerre pour faire demi-tour et s’y plonger de nouveau à cœur perdu. Deux fois elle avait choisi l’horreur plutôt que la facilité. Se mettre en danger, se battre pour ses convictions, pour sa liberté. C’était son combat, quoi qu’on en dise. C’était pour elle qu’ils se battaient. Une née moldue l’archétype parfait de la cible à éliminer pour les Supérieurs. Alors le bien fondé de ses actes ne faisait aucun doute à son esprit. Simplement, la question méritait de se poser : Putain, qu’est-ce que je suis en train de foutre ?!
Les paroles de Riley résonnaient en elle. Les actes commis, la mise en danger, l’exposition dont ils feraient preuve étaient réels, Kezabel en était l’exemple le plus parlant. Les deux jeunes femmes n’étaient pas proches. D’ailleurs Jordane proche que d’un nombre limité de personnes. Mais Poudlard avait doucement changé les choses, d’où sa volonté de se rapprocher de Riley ces dernières semaines. Mais en voyant Kezabel la rejoindre, un sale doute de merde l’avait emplie. Elle aussi était sur le projet ? Elle remettait le pied à l’étrier ?
Si ça tournait mal aujourd’hui, elles pourraient y passer toutes les deux. Sacré coup dur. Merde.

« Jordane ?

Un petit sourire alors qu’elle approchait. « Hey. » Etait-ce vraiment le moment de se poser de telles questions ? Elles ne feraient pas marche arrière. Plus maintenant. Pas alors qu’ils seraient sur place d’ici quelques minutes. Affreusement longues et terriblement courtes à la fois.
Elle en avait presque oublié sa couleur de cheveux perturbante. Jordane le savait ; elle ne se ressemblait pas. Elle était douée à ce petit jeu. Espérons que ça aiderait dans les semaines et mois à venir.

J’aurai préféré ne pas avoir à dire ça mais j’suis contente de te voir ici. Tu te sens comment ? »

Cette fois elle lui offrait un sourire franc.

« Ouais, moi aussi. »

Elle l’avait enlacée une seconde. Un geste qu’elle… eh bien… n’avait sans doute jamais fait dans sa vie. Peut être à Sovahnn, et encore. En tout cas, pas spontanément comme ça. Et certainement pas à quelqu’un qu’elle connaissait finalement si peu. Mais la situation était particulière et la présence de Kezabel était à la fois un soulagement et un crève cœur. Elles ne se connaissaient pas réellement. Mais à partir d’aujourd’hui, elles marcheraient arme à la main, l’une à côté de l’autre. Se protéger. Aller jusqu’au bout.

Ne pas tomber.

« Eh ben… la peur au ventre, la rage au corps. Quelque chose comme ça. »

J’ai envie de dégueuler, de trembler, de courir un marathon, de cogner tout ce qui passe, de me barrer en courant et d’aller sur place tout de suite pour en finir au plus vite. Cesser d’être dans cette attente immonde, insupportable, du moment où, finalement, elles mettraient le pied dans un nouveau champ de bataille.
Son bras la brûlait, elle ne l’avait même pas remarqué jusqu’ici, vestige des attaques de Poudlard.

« Et toi ? »

Sa présence ici, aujourd’hui, était remarquable. Assez pour un câlin furtif d’une nana peu expansive avec les femmes – encore moins dont elle n’était pas proche- manifestement. A circonstance exceptionnelle, mesures exceptionnelles hein. Ça se faisait naturellement. Je surveille tes arrières, fait de même avec moi.

Bientôt, les choses s’organisaient derrière elles et le chef d’escouade arrivait, vérifiant les dernières données. Il n’avait pas encore annoncé qu’ils étaient près que le silence s’était fait parmi eux. C’était le moment.

Lun 11 Mai 2020 - 20:30

« Ouais, moi aussi. » Je suppose qu’elle aurait préférée à ce que l’on se revoit dans d’autres circonstances, ailleurs, pour une autre occasion. Moi aussi. Mais les faits sont là, nous sommes visibles toutes deux collées à la même mission. Par cette simple idée, par ce simple état de fait, nous signons un contrat silencieux et évident : Sœurs d’armes, ni l’une ni l’autre devra s’abandonner au combat, laisser derrière soi un membre de la Garde. Je la connais vaguement, surtout par les histoires de Riley ou d’autres, très peu de la bouche de la concernée. Et malgré cela, le simple fait que nous soyons toutes les deux liées par ce tatouage, nous rapproche malgré nous, quoi que l’on dise.

« Eh ben… la peur au ventre, la rage au corps. Quelque chose comme ça. » J’acquiesce et n’ajoute rien. Elle a beau avoir cette assurance, le teint pâle de son visage la trahit autant que le mien. J’ai la gerbe depuis la veille, les mains et les genoux qui tremblent. Ce soir, c’est l’occasion de reprendre ma place, de prouver que je suis toujours apte à occuper les rangs.
Ce soir, c’est l’occasion pour moi de faire honneur à Tara et tout ce qu’elle m’a enseignée. De lui montrer, de là où elle est, que tout ça n’est pas vain. Il m’a fallu plusieurs semaines avant que l’image de la défunte ne devienne mon moteur. Je n’ai pas le droit de baisser les bras, pas le droit de m’apitoyer sur mon sort. Ca n’est pas ce qu’elle aurait voulu et ça n’est pas ce que je veux non plus.

« Et toi ? Pas le temps de répondre, l’étreinte me surprend, me coupe net dans l’élan. Mon cœur se serre, se crispe. C’est bref, ça ne dure qu’une seconde, à peine deux, mais c’est tout ce qu’il faut pour se gorger de courage. Je sens sa peur autant que la mienne qui bat furieusement dans mes côtes. Toutes deux avons connu l’horreur de Poudlard, avons lutter pour notre liberté et celle des nôtres. Ce soir est une bataille supplémentaire à livrer. Je ne sais pas si c’est le fait que ça soit sa première mission, qu’elle soit « nouvelle » dans les rangs, mais instinctivement, je ravale ma peur. Inutile à que l’on soit toutes les deux prêtes à tourner de l’œil tant on crève de trouille. J’ai l’expérience de la Garde et de ses multiples missions, mais avec la pause et les traumatismes, tout à changer. Moi y compris. Je me blinde, ravale. L’instinct parle le premier.
- Déterminée à ne pas vomir le peu de biscuits que j’ai avalée en cours de route. Je lâche un rire légèrement nerveux, avant de poser une main sur son avant-bras. Tu seras pas toute seule, je ne te lâcherais pas. Reste focus comme t’as toujours su le faire là-bas et tout se passera bien. » Parce qu’il le faut, qu’on n’a pas le choix puisque ni elle, ni moi n’avons décidée de mourir ce soir.

@Neolina Hampton à toi de venir jouer les baby-sitters :ga:

Mar 12 Mai 2020 - 9:56

Comment est-ce qu’elle se sentait ? Probablement stressée, comme pour sa dernière mission au Ministère sauf qu’aujourd’hui ce n’était pas avec Rain qu’elle faisait équipe mais avec deux jeunes femmes ; et en terrain probablement plus imprévisible avec ses qualités et ses défauts. Théoriquement les choses seraient probablement moins tendues qu’au Ministère, mais ce théoriquement ne lui plaisait pas vraiment, parce qu’ici il y avait beaucoup plus de choses qui pouvaient devenir ingérables. Elle en avait conscience, mais elle avait confiance en ses futures coéquipières ; pas cette confiance aveugle alors qu’elle ne les connaissait, pas la confiance qu’elle pouvait avoir en Margo, cette amie si précieuse ou en Coopie-coopie ( aka Dorofei), mais assez pour que la mission puisse bien se dérouler sans qu’elle soit en mode freak-contrôl. Les jeunes femmes devaient faire leurs preuves or Kezabel les avait déjà fait et concernant Jordane elle avait eu un retour plus que positif de Dorofei et avant que ce bougre fasse un compliment il fallait se lever tôt ! C’est parfait il était tôt justement. Blague nulle, on peut l’annuler ? Inspiration, expiration, elle finit de boire son café, juste assez pour ne pas avoir soif, être bien réveillée mais pas incommodée par une envie pressante en pleine mission. Ca avait l’air con, mais c’était le genre qui pouvait faire perdre l’attention quelques précieuses secondes ; et elle, elle n’était pas la meilleur combattante qui se fasse, elle était plus douée pour la diversion, les plans, fouiner et trouver les informations. Elle vérifia une dernière fois qu’elle avait bien tout ce qu’il fallait dans les poches de sa veste, ainsi que sa baguette à portée de main.

Elle s’avança ensuite vers les jeunes femmes, le sourire aux lèvres. Pas besoin de faire la gueule, ou de les stresser encore plus, elles devaient pertinemment savoir à quel point c’était important. Point besoin de les presser comme un citron, mais juste de leur montrer qu’elle leur faisait confiance ; surtout à Kezabel. C’était une méthode comme une autre et elle espérait ne pas se planter. Après tous elles étaient toutes deux plus jeunes qu’elles mais avaient vécu plus de choses, elles étaient assez adultes pour qu’on les traite comme tel. Et pour elle, la confiance était un meilleur point stratégique. « Bonjour Mesdemoiselles !» lança-t-elle le plus gaiement qu’elle avait en stock en essayant ne pas montrer le stress qu’elle pouvait ressentir. Pour une fois qu’elle avait quitté ses tenues colorées et talon pour revêtir une tenue plus adaptée, une tenue qui ressemblait plus à un jogging jean et à un pull sombre mais qui pouvait nettement suggérer ses formes et les mettre en valeur. Si diversion il y avait, peut-être qu’elle pourrait jouer dessus, quelques secondes parfois suffisaient pour obtenir ce que l’on voulait. « Comment allez-vous ? » Elle se tut quelques instants avant de reprendre « On va y aller dans quelques instants ; mais avant plusieurs points. Est-ce que l’un de vous peut me résumer comment est-ce que va intervenir ? Quelques mots, les plus simples possibles.» Bien sûr qu’elle avait été briefé ; mais des fois la communication n’était pas bonne, des mots pouvaient être interprétés de manière différente suivant les personnes et c’était la seule manière qu’elle avait d’être certaine qu’elles étaient toutes sur la même longueur d’onde, même si cela pouvait faire étrange. « Et après, je pense qu’on va faire une équipe du tonnerre !» Elle sourit aux jeunes femmes « Au fait, Jordane, je m’appelle Neolina et je sis métamorphomage que ça te surprenne pas trop si j’utilise mon don d’un coup. Du coup Kezabel c’est…» la Pouffy par excellence, sa maison d’amour, mais elle devait se contenir un peu de tenue, déjà qu’elle constratait avec pas mal de membres de la Garde, elle devait se canaliser ! … Kezabel, c’est probablement principalement la stratégie, la finesse du Poufsouffle. Ah oui pardon. C’était sorti tout seul ; ou pas le but était de les détendre. … Jordane ça sera plus la force du combat rapproché et à distance ; Coop…. m’a dit du grand bien de toi, et pour qu’il décroche un foutu compliment et bah… Et bref, je serai plus la distraction si nécessaire. Voilà, un dernier petit compliment qui était surtout destiné à l’égard de Kezabel après ce qu’elle avait vécu en décembre et surtout son incartade avec le petit Tveit. Il était normal que la Garde prenne des mesures ; mais c’était sa façon de lui montrer que pour elle à cet Instant T de mission, cela ne comptait pas ; comme si cela pourrait rassurer la jeune femme et la détendre juste ce qu’il fallait pour qu’elle soit à fond dans la mission avec juste la bonne adrénaline sans une autre pression supplémentaire. Dernier petit sourire. « Et vous savez ce qu’on dit, il ne faut pas se fier aux apparences.» Autrement dit, ce n’était pas qu’elle faisait toute mignonne, trop bavarde et choupie, voire étrange vu les circonstances que ce n’était pas voulu. Personne n'avait envie de la voir s'énerver ou en colère. « Après vous.»

Lun 18 Mai 2020 - 14:22

Sœurs d’arme. Les liens se nouent en silence, dans des regards simples. Personne n’aurait eu besoin de l’expliquer car elles s’étaient comprises. Une étreinte, courte, qui en disait pourtant long. Si Jordane pouvait se montrer tactile, ça n’était pas le cas avec n’importe qui et jusque là, il n’y avait rien qui reliait spécifiquement les deux jeunes femmes. Une origine commune d’un autre pays que celui-ci. Le lien ténu qui reliait tous les anciens de Poudlard. Rien de plus. Et pourtant en un regard, elle s’était retrouvée projetée dans son cercle de proches. Tout comme Zachary prenait aujourd’hui une place bien particulière pour elle.

- Déterminée à ne pas vomir le peu de biscuits que j’ai avalée en cours de route.

Un petit rire à la fois nerveux et amusé. Elles en étaient au même point.

Tu seras pas toute seule, je ne te lâcherais pas. Reste focus comme t’as toujours su le faire là-bas et tout se passera bien. »

Une main sur son bras, un sourire rassurant de son côté. Après ce qu’elle avait vécu, c’était elle qui la maternait alors qu’elle devait être dans un état de tension tout aussi palpable qu’elle. Admirable.

Là-bas… à Poudlard, si elle n’avait jamais hésité à se défendre, elle n’avait pas fait de vagues, s’était normalement débarrassée de tous ceux qui l’avait vue porter les armes contre les Supérieurs. Elle n’avait pas toujours gardé son calme face au danger et elle savait qu’elle avait plusieurs fois eu de la chance. Il faudrait que ça continue à présent. Il ne fallait surtout pas qu’elle fige, qu’elle laisse la peur la scier sur place. Ça ne pouvait plus arriver à présent.

Sans rien rajouté, elle avait hoché de la tête, prenant les conseils tandis que Néolina, celle qui les guiderait aujourd’hui arrivait.

« Bonjour Mesdemoiselles !»

Jordane s’était détournée de Kezabel pour faire face à leur nouvelle arrivante.

« Comment allez-vous ? »
« Ça va. »

Jordane dans toute sa splendeur. Magistrale dans sa non communication. Oui, ben voilà, elle était stressée, elle avait envie d’y aller, elle se battait entre peur et détermination. Rien de bien choquant pour la situation. Donc oui, ça pouvait se résumer ainsi. Ça va. Rien de particulier. Elle n’était pas sur le point de tourner de l’œil ou de tout lâcher, n’était pas à deux doigts de péter un plomb et d’agir seule. Ça allait. Elle était précisément dans le mood qu’on attendait d’elle. Déterminée, concentrée. Et affreusement stressée, ça n’avait rien d’un scoop. Ça va suffirait, donc.

« On va y aller dans quelques instants ; mais avant plusieurs points. Est-ce que l’un de vous peut me résumer comment est-ce que va intervenir ? Quelques mots, les plus simples possibles.»

Un regard vers Kezabel. Non ? J’y vais ? Bon ben j’y vais alors. Rassemble tes pensées, répète ce qui est sorti du dernier briefing.

« On arrive par la rue de gauche au moment de la relève de 3h50. On a donc cinq minutes entre notre arrivée et la relève. Une personne surveille ceux qui quittent leur poste, et nous devons rentrer par la porte de derrière, la moins surveillée. Ceux qui surveillent l’entrée principale ne font pas de ronde donc on n’a que l’équipe de la porte arrière à gérer. Entrer en finesse, ne pas laisser de trace, éviter les morts et privilégier l’oubliette. Et on remplace les journaux par ceux qu’on aura apporté dans ce sac. »

Un coup d’œil vers le sac ensorcelé qu’une d’entre elles porterait sur elle.
Privilégier l’oubli pour éviter de laisser la moindre trace de leur passage. Un sort pour lequel elle s’était entraînée depuis l’annonce de la mission. Pas qu’elle ne l’ait jamais appris, simplement s’il s’agissait d’un sort qui avait pu lui être utile dans le passé, elle préférait être parfaitement sûre d’elle sur ce coup-là.

« Et écouter tes ordres à la lettre. »

Ne pas oublier ce détail. Néolina décidait, elles exécutaient.

« Et après, je pense qu’on va faire une équipe du tonnerre !»

Un petit sourire auquel elle répondait en miroir en silence. Elle l’espérait oui.

« Au fait, Jordane, je m’appelle Neolina et je sis métamorphomage que ça te surprenne pas trop si j’utilise mon don d’un coup. Du coup Kezabel c’est…»

Un signe de tête. « Ok. » Elle avait l’habitude avec Aileen mais il était clair qu’il s’agissait d’une information à ne pas négliger.

Du coup Kezabel c'est… Kezabel, c’est probablement principalement la stratégie, la finesse du Poufsouffle.[/b

Jordane n’avait pu s’empêcher de penser à Sovahnn et n’était pas parfaitement persuadée qu’il s’agissait d’une réflexion sérieuse mais soit.

… Jordane ça sera plus la force du combat rapproché et à distance ; Coop…. m’a dit du grand bien de toi, et pour qu’il décroche un foutu compliment et bah… Et bref, je serai plus la distraction si nécessaire.

La surprise avait barré son visage un instant. Dorofei lui avait parlé d’elle ? En bien, d’autant plus ? Un petit sourire s’était frayé son chemin à travers son masque de concentration. Oui, ça lui faisait plaisir et la rendait fière, c’était certain. Elle respectait et considérait énormément Dorofei et qu’il puisse la valider auprès de ses confrères à la Garde était plus que valorisant. D’autant que comme elle le disait, il semblait plutôt avare de compliments habituellement. Donc oui, elle prenait cette réflexion pour ce qu’elle était : un compliment plus que gratifiant dont elle se gonflait à l’heure actuelle pour y faire honneur dans les minutes à venir. Jordane se contentait pourtant de la remercier d’un signe de tête, son petit sourire seul témoin du plaisir que cette petite remarque avait provoqué chez elle.

« Et vous savez ce qu’on dit, il ne faut pas se fier aux apparences.»

Elle ne pouvait que valider cette réflexion. Mis à part les muscles plus développés que ce qu’on aurait pu imaginer, qui saillaient sous ses vêtements, la jeune femme avait l’air d’une petite chose frêle. D’une poupée. Et si cette apparence la rendait chèvre plus jeune, elle commençait à se dire que ça pourrait finalement bien servir un jour.

« Après vous.»

C’était parti. Son cœur s’emballait, sa respiration se faisait plus pressante, anticipant les moments à venir. Les jeunes femmes – et le quatrième larron qui les avait rejoints – avaient transplané, apparaissant dans une rue un peu plus éloignée, isolée. Rapidement, elles avaient rejoint le lieu repéré quelques temps auparavant, leur permettant de garder une vue sur la porte arrière de l’imprimerie où deux hommes étaient en poste, parlant calmement. Suivant Néolina, elles s’étaient cachées à leur vue tout comme à celle d’un quelconque arrivant derrière elles, profitant des ombres de la nuit pour les engloutir.

Sam 23 Mai 2020 - 20:05

Terreur, angoisse, PTST. Un bagage peut-être trop lourd pour une reprise ?
Hier je m’en sentais capable. Ce soir, je ne sais plus vraiment et je n’en laisse rien paraitre. Ca n’est absolument pas le moment de me mettre à chialer de peur, ça n’est pas le moment de lâcher tout court. Je ravale le sanglot qui m’obstrue la gorge et qui redescend au fond de mon estomac à moitié vide. C’est la toute première mission de Jordan, alors ressaisis-toi. Merde. Je pense à Tara, son visage dur et sévère suffit à me foutre un coup de pieds au cul. J’ai pris le temps dont j’avais besoin, maintenant il est temps de remettre la machine en route.
Neolina débarque à ce moment-là, sourire radieux aux lèvres comme si nous allions faire une après-midi ciné ou shopping. Et comme pour contenir tout ce que je menace de gerber, je ne desserre pas la bouche, laissant tout le loisir à Jordan de montrer sa motivation et son esprit guerrier.
Je l’écoute attentivement, mon regard posé sur ce visage concentré alors qu’elle énumère notre action à venir, comme une leçon recité par cœur, distraitement… Sauf qu’ici nous saisissons toutes les deux l’envergure de la mission et son enjeu. L’évocation de l’oubliette me donnerait presque un fou rire nerveux… Entre Warren et tant d’autres, c’est à se demander si je ne suis pas devenue une experte pour ce genre de sortilège. Neo nous liste, présente nos aptitudes et je ne peux retenir un sourire lorsqu’elle me désigne comme étant la fine stratégie Poufsouffle. Mon cœur se serre face à ce passé qui me parait lointain.

Et a mesure que Neolina parle, je ralentis le battement fou de mon myocarde. Inspiration. Expiration. Le bout des doigts me picote, l’adrénaline pulse dans mes veines et j’ai l’impression de renouer avec d’anciennes sensations que je pensais avoir oublier. Je pourrais presque entendre les briques barricadant mon esprit une à une, à mesure que Neolina nous encourage, nous motive. Je sais qu’elle me chaperonne et qu’elle sera la décisionnaire de la suite de mon aventure ici et tout comme avec Tara ou Sana, je ne compte la décevoir. Mais pour ça, il va falloir que je me blinde plus que je ne le fais déjà.
Compartimenter ses émotions.
Avoir un parfait contrôle de soi.
Merci la méditation.

Avant de transplaner je vérifie une dernière fois mon gilet en kevlar que mes plus proches amis m’ont offerts pour mon anniversaire dernier, vérifie que ma baguette est bien en place pour la millième fois de la soirée mais aussi quelques petites bombes fumigènes sur lesquels j’ai travaillé. C’est fou tout le temps que l’on trouve à occuper lorsque vous êtes forcés de vous concentrer sur vous et sur rien d’autres.
Nous transplanons et à la seconde où mes pieds touchent le sol, je m’engouffre dans cette forteresse mentale.
C’est maintenant ou jamais.
Tapis dans l’ombre des ruelles bordant la manufacture de presse et d’un geste du poignet mes cheveux prennent une teinte aussi noire que ceux de Jordane après les avoir rassemblés en un chignon. Le but est également d’être le moins repérable possible mais surtout le moins reconnaissable en vue du passif.

Les deux hommes gardant la porte de derrière discutent calmement attendant la relève qui ne devrait pas tarder. Et c’est ici que tout va se jouer.

« Leurs collègues ne vont pas tarder. Un murmure audible uniquement pour mes deux comparses. Plutôt que faire diversion, Jordane et moi pouvons mettre dans les vapes la nouvelle relève, ce qui nous laissera une heure pour agir « tranquillement » avant qu’ils ne soient de nouveau relayer. Sans oublier de leur effacer la mémoire. Je déglutis en silence, le regard planté sur les deux gardes avant de capturer le regard clair de Jordane. Je propose un stupéfix pour qu’on ait d temps suivi d’un muffliato pour qu’on fasse le moins de bruit possible. Vous en pensez quoi ? » Une diversion les affolera, sonnerait l’alerte et tout ce que nous voulons éviter c’est justement attirer leur attention. J’attends l’accord de Jordane mais aussi de Neo, mon regard toujours braqués sur l’ennemi.

Dim 24 Mai 2020 - 18:43

« On arrive par la rue de gauche au moment de la relève de 3h50. On a donc cinq minutes entre notre arrivée et la relève. Une personne surveille ceux qui quittent leur poste, et nous devons rentrer par la porte de derrière, la moins surveillée. Ceux qui surveillent l’entrée principale ne font pas de ronde donc on n’a que l’équipe de la porte arrière à gérer. Entrer en finesse, ne pas laisser de trace, éviter les morts et privilégier l’oubliette. Et on remplace les journaux par ceux qu’on aura apporté dans ce sac. »

Elle acquiesça doucement par ce qu'elle n'avait pas grand chose à rajouter au final. Jordane avait bien tout résumé, il n'y avait pas grand chose à ajouter. Il n'y avait plus qu'à espérer que la pratique serait assez proche de la pratique.

« Et écouter tes ordres à la lettre. »
« Parfait.» fut la chose qu'elle trouva à dire.

Neolina avait ensuite enchaîné sur quelques disons plus compliments, présentations, motivations et compagnie. Tout ce qu'elle jugeait nécessaire pour que ça se passe bien, surtout pour Kezabel qui avait besoin probablement plus d'encouragements que de se faire engueuler et de se sentir trop mise à l’épreuve. Elles savaient toutes les deux que c'était le cas, mais le rappeler et lui faire sentir, à quoi ? Ce soir, c'était comme si c'était une mission des plus normales, comme si tout le monde faisait partie de la Garde et si elle ne jouait pas une montée en grade. Il ne fallait pas penser à ça, juste comme une équipe, juste comme une mission normale.

Et le petit groupe avait transplané, pour se diriger ensuite vers la porte arrière de l'imprimerie, les deux hommes étaient bel et bien présents, la relève n'allait pas tarder à arriver. C'était maintenant où jamais, mais Hasting reprit la parole

« Leurs collègues ne vont pas tarder. Plutôt que faire diversion, Jordane et moi pouvons mettre dans les vapes la nouvelle relève, ce qui nous laissera une heure pour agir « tranquillement » avant qu’ils ne soient de nouveau relayer. Sans oublier de leur effacer la mémoire. Je propose un stupéfix pour qu’on ait d temps suivi d’un muffliato pour qu’on fasse le moins de bruit possible. Vous en pensez quoi ? »

Très bonne réflexion, il fallait bien l'avouer. Mais maintenant elle était la seule à pouvoir décider ce qui serait le mieux... pour tout le déroulement du plan. Elle essaya de réfléchir en quelques instants avant de répliquer assez rapidement vu qu'ils n'avaient pas non plus trop de temps

« La diversion aurait permis d'éviter d'avoir à lancer des oubliettes suivant comment tout fonctionnait et donc, ils auraient tous pu se poser plus de questions, cela aurait pu paraître moins suspect. Le sortilège peut avoir quelques conséquences qui peuvent se voir ce qui signifie que même si on réussit la mission, suivant comment le reste se passe, ils peuvent suspecter plus facilement quelque chose qu'avec une bonne diversion. Ceci dit, tu as raison sur un point
Kezabel, cela permettrait d'avoir un temps plus grand; par ce qu'on ne sait jamais combien de temps une diversion peut marcher. » Et elle ne devait pas se tromper dans son raisonnement, et surtout évaluer en quelques instants quelle solution serait la meilleure pour réussir la mission mais aussi pour ne pas se faire chopper. « On va faire ce que tu as dis Kezabel, avec une petite modification. On vérifie que la relève actuelle part bien ; vous neutralisez la nouvelle. Les corps doivent être un minimum déplacés et cachés par exemple derrière cette poubelle. Pour que cela paraisse moins suspect. Je vous propose grâce à un petit sort de faire en sorte qu'ils se réveillent avec une gueule de bois, comme s'ils avaient abusé sur l'alcool. Comme ça leur « amnésie », ou si l'oubliette marche pas comme on l'aurait souhaité paraîtra moins suspecte sur le coup. Ça donne même l'haleine !» Elle leur tendit des masques «Ils s'adaptent à la peau ça ne fait pas « faux », il vaut mieux une autre sécurité, on peut nous apercevoir sans qu'on le voit. Une dernière chose avant de commencer, si ça vire au drame transplaner. Les journaux, la mission ne sont pas si graves. Nos vies, nos connaissances avant tout. Si une de vous deux est prise l'autre transplane et va chercher de l'aide le plus rapidement possible au QG et j'essayerai de faire en sorte de faire une bonne diversion. Si c'est moi qui suis prise, vous dégagez fissa toutes les deux, sans réfléchir... mais ça n'arrivera pas. C'est juste au cas où que les choses soient bien claires. Et ce n'est pas parce qu'on aura potentiellement du temps qu'il faut traîner. On se grouille, on fait tout vite mais bien. On se précipite pas ; mais on est pas lentes non plus ; moins de temps on sera sur place mieux ça sera.»

Déjà faire cette première étape pour les gardes et après elles verraient si la suite se passaient comme sur des roulettes ou si elles voulaient improviser. Et pour finir elle leur donna quelque chose qui ressemblait à une petite amulette.

[b] « J'ai fait relier les trois, si une de vous est en galère appuyez dessus. Ca nous préviendra la pierre deviendra plus chaude... mais on a le droit qu'à un seul coup. J'ai fait en sorte qu'elles redeviennes des amulettes normales après ce coup-là qu'on ne puisse pas nous relier. Amulette devient chaude est égal à, je le répète, vous dégagez prévenir les autres. Aucune prise de risque.»

Elle savait qu'elle insistait un peu trop lourdement là-dessus, mais elle craignait que dans le feu de l'action et pour se défendre ou réussir impérativement la mission, elles prennent un peu trop de lest que cela leur soit fatal.

Jeu 28 Mai 2020 - 16:24

Le moment était arrivé. Il fallait avancer, ne pas faire de faux pas. Chaque instant risquait d’être décisif et si la grande question « mais qu’est-ce que tu es en train de foutre bordel de merde ?! » risquait bien de lui effleurer l’esprit, à l’heure actuelle, Jordane savait qu’elle n’avait pas le choix. Il fallait avancer, rester concentrée, être efficace et ne surtout pas paniquer, quelles que soient les circonstances. Elle se glissait avec les deux autres femmes en dehors du champ de vision des nouveaux arrivants, attentive à bien observer la désertion de la seconde équipe.

« Leurs collègues ne vont pas tarder. Plutôt que faire diversion, Jordane et moi pouvons mettre dans les vapes la nouvelle relève, ce qui nous laissera une heure pour agir « tranquillement » avant qu’ils ne soient de nouveau relayer. Sans oublier de leur effacer la mémoire. Je propose un stupéfix pour qu’on ait d temps suivi d’un muffliato pour qu’on fasse le moins de bruit possible. Vous en pensez quoi ? »

J’en pense que moi j’écoute et je fais.
Et que ce genre de choses devrait être validé en avance et ne devrait être discuté qu’en cas d’imprévu.
La belle – brune actuellement – était déjà identifiée comme pouvant potentiellement être trop impulsive, elle savait déjà qu’il s’agissait d’un défaut qu’elle avait et qui pouvait poser problème ici. C’était le point sur lequel on avait insisté auprès d’elle lors de l’entretien. Alors elle savait qu’elle serait jugée là-dessus entre autre choses.
Dans un murmure, Jordane lançait un sort de silence, empêchant le son – déjà très bas – de Kezabel de s’éloigner d’elles plus loin que de quelques centimètres. Il n’y avait pas de raisons qu’ils puissent l’entendre, mais ils auraient tout aussi bien pu avoir utilisé un amplificator ou un gadget quelconque qu’elles pourraient ne pas voir. Autant ne pas prendre de risques.

« Que ce soit ça ou la diversion, les deux se tiennent. Mais faut avoir la validation de JP avant d’agir, surtout s’il y a des éclairs de lumière ou des sons. »

Le Muffliato couvrirait le bruit mais pas les éclats rouges des stupefix, il fallait donc s’assurer que la rue et les ruelles adjacentes étaient libres.
Et oui, le quatrième larron de cette fine équipe s’appelle Jean-Paul et est parti s’occuper de surveiller la seconde équipe. Jean-Paul est efficace. Jean-Paul ne fait pas chier. Faites comme Jean-Paul.
Je sors.

« La diversion aurait permis d'éviter d'avoir à lancer des oubliettes suivant comment tout fonctionnait et donc, ils auraient tous pu se poser plus de questions, cela aurait pu paraître moins suspect. Le sortilège peut avoir quelques conséquences qui peuvent se voir ce qui signifie que même si on réussit la mission, suivant comment le reste se passe, ils peuvent suspecter plus facilement quelque chose qu'avec une bonne diversion. Ceci dit, tu as raison sur un point Kezabel, cela permettrait d'avoir un temps plus grand; par ce qu'on ne sait jamais combien de temps une diversion peut marcher. »

Jordane hochait de la tête en silence.

« On va faire ce que tu as dis Kezabel, avec une petite modification. On vérifie que la relève actuelle part bien ; vous neutralisez la nouvelle. Les corps doivent être un minimum déplacés et cachés par exemple derrière cette poubelle. Pour que cela paraisse moins suspect. Je vous propose grâce à un petit sort de faire en sorte qu'ils se réveillent avec une gueule de bois, comme s'ils avaient abusé sur l'alcool. Comme ça leur « amnésie », ou si l'oubliette marche pas comme on l'aurait souhaité paraîtra moins suspecte sur le coup. Ça donne même l'haleine !»

Un petit sourire en coin adressé à leur cheffe du jour mais Jordane ne fit pas de commentaire, se demandant dans quelle situation Néolina l’avait utilisé à l’origine. Ce genre de sorts pouvait être bien utile. Mais elle n’irait vanner personne ni partir sur de grandes discussions débiles en ce moment, le petit sourire entendu suffirait.

«Ils s'adaptent à la peau ça ne fait pas « faux », il vaut mieux une autre sécurité, on peut nous apercevoir sans qu'on le voit. Une dernière chose avant de commencer, si ça vire au drame transplaner. Les journaux, la mission ne sont pas si graves. Nos vies, nos connaissances avant tout. Si une de vous deux est prise l'autre transplane et va chercher de l'aide le plus rapidement possible au QG et j'essayerai de faire en sorte de faire une bonne diversion. Si c'est moi qui suis prise, vous dégagez fissa toutes les deux, sans réfléchir... mais ça n'arrivera pas. C'est juste au cas où que les choses soient bien claires. Et ce n'est pas parce qu'on aura potentiellement du temps qu'il faut traîner. On se grouille, on fait tout vite mais bien. On se précipite pas ; mais on est pas lentes non plus ; moins de temps on sera sur place mieux ça sera.»

Elle hochait du chef, déglutissant en silence. Bien sûr, le risque était celui-là, personne ici n’en était naïf, et encore moins Kezabel. Pas de regard, pas de signe, pas de main posée. Tout mouvement de soutien peut provoquer l’effondrement, elle le savait parfaitement. Elles veillaient les unes sur les autres, c’était certain. Mais l’affection et le soutien étaient à leur place au QG, pas sur le terrain, pas alors qu’elles n’allaient pas tarder à décoller.

« J'ai fait relier les trois, si une de vous est en galère appuyez dessus. Ca nous préviendra la pierre deviendra plus chaude... mais on a le droit qu'à un seul coup. J'ai fait en sorte qu'elles redeviennes des amulettes normales après ce coup-là qu'on ne puisse pas nous relier. Amulette devient chaude est égal à, je le répète, vous dégagez prévenir les autres. Aucune prise de risque.»

Nouveau hochement de tête. C’est noté.

« Par contre en terme de diversion, ce qui peut être pas mal, c’est que tu débarques de l’autre côté Néolina, de sorte à attirer leur attention, comme ça on les rejoint en douce pour les stupefixier et éviter un maximum d’agitation. »

Histoire de ne pas avancer en frontal et de limiter les risques d’appels à l’aide dès l’instant où elles se verraient.

C’était bon. Elles y allaient, c’était maintenant. Attendant l’annonce de Néolina, motivée par la confirmation du fameux JP, leur validant qu’ils n’auraient plus aucun problème avec l’autre équipe qui venait de quitter les lieux. Jordane entendait cogner son cœur à ses oreilles, s’efforçant de respirer le plus calmement possible pour garder sa concentration et ne pas flancher.

Mer 17 Juin 2020 - 18:15

J’écoute, attentive, sans interrompre ni Néo, ni Jordane. Il va être temps de passer aux choses sérieuses, d’entamer l’action et déjà, je sens l’adrénaline fourmiller au creux du ventre jusqu’au bout de mes doigts. Mon estomac se crispe lorsque le sujet de capture et de fuite est évoqué. Pour la première fois, je prends pleinement conscience qu’il est tortures. L’idée même d’une captivité me donne la nausée.
Je préfère m’achever moi-même que de redevenir leur poupée désarticulée.
Durant tout le discours de Neolina, j’en profite pour inspirer profondément et silencieusement, régulant mon rythme cardiaque, rejetant mes angoisses. J’ouvre les portes au courage, me barricade derrière des murs en béton pour me focaliser sur notre unique objectif.
J’enfile le masque donné par Neo et mine de rien c’est une sécurité supplémentaire qui apaise, aiderait presque. On trouve du courage là où on peut. Je loge la pierre dans la poche de mon pantalon, tout près de ma cuisse pour être sûre d’y sentir sa chaleur au besoin et réajuste mon gilet de kevlar. Hors de question que je me laisse surprendre pour un détail stupide. Tous est là. Baguette, potion, petite bombe fumigène… Il ne manque plus que l’assurance. Un dernier regard à Jordane, un sourire. De quoi se donner l’impulsion nécessaire pour ne pas laisser les jambes flanchées, la peur prendre le dessus.

J.P donne le signal, celui que l’on attend toutes les trois alors que la nouvelle relève se pointe. Les deux hommes échangent quelques mots, mon oreille traine juste au cas où alors que Néo se charge de faire diversion. Baguette en main, je contourne le côté opposé aux côtés de Jordane et c’est d’un pas sûr et d’une main ferme que je brandis ma baguette devant moi pour murmurer le sortilège inaudible.

Réussite : Kezabel stupéfix « son » garde et amorti sa chute, évitant ainsi d’attirer l’attention. Elle peut pénétrer dans l’entrepôt sans se faire repérer.

Echec : Kezabel stupéfix « son » garde, mais dans sa chute trébuche et s’écrase bruyamment contre la porte de l’entrepôt, risquant d’attirer l’attention.

Mer 17 Juin 2020 - 18:15

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Sam 20 Juin 2020 - 8:22

Tout se mettait en place petit à petit. Neolina remettait un peu le blanc dans le contexte, écoutant par la même occasion la proposition que lui avait soumis Kezabel. Clairement, parfois de nouvelles visions de choses pouvaient être bonnes. Elle acquiesça également lorsque Jordane prit la parole pour dire qu’il fallait attendre l’approbation de JP. Elle avait ensuite continué de parler, changeant très légèrement le plan initial. Mais après un point de vue rapide, cela ne risquait pas de les mettre trop en danger, et les arguments de la jeune femme étaient en plus bons ! Et oui, la Pouffy avait également ajouté un petit détail ou deux pour leur faire gagner du temps comme faire croire qu’ils étaient pris une cuite si jamais le choses tournaient mal. Cela pourrait éviter une inspection directe et donc plus de chance au plan de réussir ; du moins dans la théorie, dans la pratique tout le monde savait qu’il y avait toujours beaucoup de choses qui ne se passaient pas comme prévu. Et peut-être qu’un jour, elle leur raconterait comment elle avait utilisé ce sort d’ivresse, mais pas aujourd’hui. Et pour finir elle leur avait refilé une dernière petite sécurité : les masques. Une dernière mise au point si jamais quelqu’un se faisait prendre ou si les choses tournaient mal et elle appuya bien sur cela. Hors de questions de se faire prendre pour cette mission ou qu’une des deux jouent aux héros.

« Par contre en terme de diversion, ce qui peut être pas mal, c’est que tu débarques de l’autre côté Néolina, de sorte à attirer leur attention, comme ça on les rejoint en douce pour les stupefixier et éviter un maximum d’agitation. »
« Ne t’inquiètes pas pour ça, ils vont regarder ailleurs.»

Tous étaient en place à présent il ne restait plus que la confirmation de JP.
JP donne le signal et ce fut à son tour de jouer. Pour éviter les cris et compagnie dans un premier temps elle ne devait pas se montrer, cela pourrait éviter quelques déconvenues, surtout avec ce masque. Elle avait donc choisi de partir totalement sur autre chose qui fasse beaucoup plus naturel, pas trop de bruit – un peu, quelque chose qui fasse naturel- mais qui fasse tourner la tête quand même aux deux hommes. Au début, elle avait pensé à un genre de feu d’artifice qui ne ferait pas de bruits, mais c’était trop risqué et il aurait fallu que quelqu’un le tire d’un autre lieu pour ne pas trop attirer l’attention sur eux, elle avait donc rapidement abandonné cette idée. Elle avait donc choisi un autre sort qui faisait penser à celui de pleurs d’enfants dans une ruelle adjacente, avec un petit « maman t’es ou ? » comme si le gamin s’était perdu. La voix était censée se diriger vers eux, et comme tout être humain, ils allaient être absorbés par leur devoir, mais aussi celui d’aider (ou de faire peur s’ils étaient des raclures ? ) à un gamin. Ils tourneraient la tête, le corps, l’esprit vers la voix, vers ce qu’ils devaient faire ce qui permettrait à ses collègues du jour de mission d’agir.
Kezabel avait d’ailleurs commencé et réussi.

Sam 20 Juin 2020 - 17:07

Les jeunes femmes s’étaient mises en mouvement dès que le signal fut donné. Disparaissant de l’autre côté de la ruelle pour attirer l’attention des gardes, Néolina avait fait vibré leur corde humaine, leur faisant penser à un enfant perdu dans le noir de la nuit. D’un même mouvement, les deux hommes s’étaient retournés, laissant aux deux jeunes femmes le loisir d’agir. Sur le pied de guerre, agissant d’un même mouvement, elles s’étaient sorties de leur cachette, les rejoignant en silence, contournant au maximum leur champ de vision pour les assommer tous deux à l’aide d’un stupefix. Sa baguette tremblait, son cœur tambourinait dans sa poitrine mais, alors qu’elle empêchait l’homme de s’écrouler au sol brutalement, l’accompagnant, Jordane ne pu s’empêcher une pensée fugace : jusque là, tout va bien. Elle se sentait parfaitement déconnectée d’elle-même, comme si elle n’était qu’une simple spectatrice de la situation, et pourtant elle agissait, concentrée par les taches qu’elle cochait les unes après les autres. Un jour, elle réaliserait. A un moment, son cerveau lèverait les barrières qu’il avait apposées pour lui permettre d’avancer, bloquant toute émotion, comme lors d’un choc.

Avec un soupir, la jeune femme se redressait, jetant un regard soulagé à Kezabel alors que Néolina les rejoignait. Les deux gardes étaient au sol, évanouis, personne ne semblait plus réagir que ça, les sons et éclats de lumière avaient été absorbés par un sort. Bref, RAS.
Pas le temps de se reposer, pourtant, que déjà Jordane soulevait le premier garde d’un coup de baguette, le faisant planer jusqu'au mur pour l’y disposer dans une position plausible d’ivrogne, suivant le plan donné par Néolina un peu plus tôt, s’exécutant avec rapidité pour rendre quelque chose de crédible sans y passer un temps inutile. Rester ici était risqué, il fallait agir avec autant d’efficacité que possible.

Ainsi, bientôt, les jeunes femmes jetaient un dernier regard critique sur leur œuvre avant de se décider à passer à la suite. La porte était bien déverrouillée et, bientôt, Jordane la faisait pivoter légèrement après un regard vers Néolina pour en attendre la validation. Baguette à la main, toutes se tenaient prêtes en se glissant prestement dans le hangar.

Echec : Elles se font repérer par une ou plusieurs personnes dès leur entrée qui, pas de bol, se trouvaient près de la porte à ce moment-là.
Réussite : Personne ne les voient se glisser dans la grande pièce et elles peuvent agir avec discrétion.

Sam 20 Juin 2020 - 17:07

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[Mission] Point Break ▬ Jordane 181012032518521318

Dim 21 Juin 2020 - 18:35

Souffle maitrisé, battement de cœur anarchique, Jordane et moi agissons en tandem, mettant les gardes dans des positions plus que suspect comme après une bonne grosse cuite, celle qui vous embarrasse un peu. Je laisse Jordane passer devant et ouvrir la porte, un regard vers Néolina mais aussi sur les alentours, attentive, prête à agir dans la seconde si quelque chose de suspect se déclare entre temps. Le silence règne, l’adrénaline continue sa course et stimule tous mes sens, les décuple. J’ai l’impression d’être portée par une main invisible et confiante à mesure que j’avance derrière ma binôme qui se charge de vérifier que personne ne se trouve dans le coin. Et c’est le vide, le silence, comme il était convenu. Un champ libre et une opportunité qu’il faut immédiatement saisir.

Baguette bien en main, je fais discrètement l’état des lieux et cherche le lot que nos confrères ont mit de côté, celui qui est censé partir d’ici quelques heures pour une distribution massive. D’énorme palettes magiques sont entassées, prêtes à l’emploi. Certaines dont défectueuses -même la magie peut merder-, d’autres sont des numéros spéciaux pour des abonnés spéciaux…

« Jordane. Un murmure, un chuchotement adresser à ma binôme alors que je lui désigne l’immense palette que je viens de vérifier. Je surveille l’heure de ma montre. Les premiers numéros ne vont pas tarder, on a tout intérêt à se presser et vite. Les journaux du jour sont là. Je vais surveiller l’autre entrée le temps que tu les interchange. » Un dernier regard pour être sûre que nous nous sommes comprises et je la laisse, trottine discrètement jusqu’à l’entrée principale où je trouve une petite fenêtre qui m’offre un champ sur l’extérieure bien qu’il ne soit pas complet, mais aussi la possibilité d’entendre le bruit aux alentours. Mon cœur cogne entre mes côtes et raisonne jusque dans mes tempes. Et plus les secondes défilent, plus l’empressement stimule et angoisse à la fois. Et pour être certaine de nous faire gagner du temps si jamais, je verrouiller les entrées.

Réussite : Personne ne vient les déranger pour le moment, tout se déroule tranquillement le temps que Jordane exécute ce qu’elle a à faire.
Echec : Des employés arrivent beaucoup plus tôt que prévu. Kezabel les voit venir au loin et donne discrètement l’alerte mais ils sont déjà entrain de tenter d’ouvrir les portes pour pouvoir pénétrer dans l’entrepôt, attirant les suspicions.

Dim 21 Juin 2020 - 18:35

Le membre 'Kezabel E. Hasting' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Maitre du jeu' :
[Mission] Point Break ▬ Jordane 181012032518468666

Lun 22 Juin 2020 - 21:02

Tout se passait bien jusqu’ici. Elle espérait que ça continuerait. Elle essayait d’être vigilante à tout, d’essayer de penser à toutes les solutions possibles au cas où il y ait un pépin. Pour les Gardes, tout s’était passé comme sur des roulettes, c’était probablement presque trop simple. Elles pouvaient à présent entrer dans la bâtisse pour passer à la phase deux. Il n’y avait pas de bruit suspect ou autre chose qui pourrait leur poser problème. Veillant à ce qui se passait aux alentours, elle regardait également d’un œil ses deux protégées du jour, mais il fallait bien l’avouer, elles se débrouillaient parfaitement, elles semblaient d’entendre et pouvoir travailler en binôme sans aucun souci.

Elle fronça un peu les sourcils lorsque Kezabel verrouilla la porte. Hésitant sur la marche à suivre : laisser la jeune femme faire, par ce que c’était une bonne idée ou contrer le sort ? Par ce que cette porte n’était pas censée être fermée, cela pourrait jouer en leur défaveur et paraitre étrange, d’un autre côté cela leur ferait aussi gagner des secondes précieuses si jamais quelqu’un arrivait un peu trop rapidement.. et si elles avaient le temps de finir et bien personne ne se rendrait compte de rien. Les points positifs étaient donc plus nombreux pour laisser ça comme ça, car si quelqu’un arrivait à l’improviste, elles se feraient quand même repérer.

Malheureusement tout allait vraiment trop bien cardes employés commençaient à arriver avec plusieurs minutes d’avance. Elle jeta un coup d’œil à Jordane qui n’avait pas fini. Il ne lui restait que deux ou trois secondes pour savoir quoi faire : faire diversion mais prendre de gros risques, certains vérifieraient probablement tous les lots au cas où… Renforcer la porte ? Mais ils finiraient bien par transplaner ici… Toutes les diversions paraitraient suspectes à ses yeux. Les employés seraient suspicieux et probablement de toute manière qu’ils comprendraient ce qui venait de se passer.
Par ailleurs, elles n’étaient pas certaine de combien est-ce qu’ils étaient exactement dehors, du niveau du combat, il avait peut-être quelqu’un de doué en combat.

Et elle ne devait pas prendre de risque. Elle ne pouvait pas se permettre de faire des probabilités sur le fait que personne ne transplanerait ou que la police magique n’avait pas déjà été convoquée. Elle n’en savait rien, Keza et Jordane non plus. Peut-être qu’elles auraient eu le temps de finir la mission, mais elle n’était pas prête à en payer le prix. Pas pour quelque chose d’aussi « petit ».
Il n’y avait pas d’otage, pas de question de vie ou de mort. Cela ne valait pas le risque de risquer des blessés, des captures.
Est-ce qu’elle était sûre d’elle ? Pas vraiment, elle craignait mal agir à cet instant même, mais il fallait faire un choix et elle l’avait fait. Afin de ne pas faire de bruit, elle appuya sur l’amulette pour ordonner le repli.
Au moins elles seraient toutes en vie, en bonne santé, et personne ne se serait fait repérer. Avec un peu de chance cela pourrait être mis sur le compte des deux « poivrots ». JP savait ce qu’il avait à faire, probablement qu’il les avait dé-stupéfié au moment même où le repli avait été ordonné afin qu’il ne reste aucune preuve, de toute façon vu leur grammage d’alcool dans le sang… ils n’étaient pas aptes à se battre. Et elle comptait bien attendre que les deux jeunes filles transplanent pour en faire de même.

Sam 11 Juil 2020 - 23:52

Le cœur qui bat aux tempes, l’acide dans les veines, le tambour dans la poitrine, Jordane avançait, comme si elle n’avait pas tout à fait le contrôle de ce qu’elle faisait. Retour sur le champ de bataille, hors de question de figer, cette fois. Hors de question de… comment Dorofei avait dit déjà ? De porter préjudice à l’organisation et à ses membres. Jordane s’était déjà trouvée incapable d’agir, les jambes coupées, perdue en plein milieu de la bataille, les mains en sang, les bras tremblants une première fois, puis une seconde, le souffle d’un prédateur dans son cou. Elle ne serait pas un lapin pris dans les phares d’une voiture aujourd’hui. Alors, si la peur était là, elle restait reléguée au second plan, mise de côté face à l’impériosité des actions à effectuer, les unes après les autres, sans perdre de vue ce qui avait été déterminé à l’avance.
Les corps des gardes mis de côté, placés comme s’ils avaient fini par tomber suite à une trop grosse consommation d’alcool, les jeunes femmes avaient vérifié la mise en scène tandis que Néolina se chargeait des derniers sorts les concernant, leur permettant donc de couvrir leurs traces.

Elles n’avaient pas tardé à s’introduire dans l’entrepôt, vide, emplis de silence autant que d’une obscurité douce. Pas de quoi leur poser problème dans leurs mouvements, mais de quoi les rassurer concernant l’absence de danger imminent. Un tour des lieux rapidement, et elles cherchaient à repérer à la fois d’éventuels dangers mais aussi l’objet de leur visite nocturne. Jordane portait le sac ensorcelé contenant l’objet de leur méfait alors qu’elle se déplaçait avec précaution, le plus rapidement possible, sans faire le moindre bruit, entre les différentes piles et palettes enchantées. Lorsque la voix de Kezabel s’était élevée, elle lui avait fait l’effet d’une véritable décharge, piquée par l’utilisation de son prénom. Ce grand moment où tu aurais préféré t’appeler par un pseudonyme passe partout. Elle l’avait prononcé à voix basse, assez pour qu’elle soit la seule à entendre si jamais elles n’étaient pas si seules que prévu, mais le regard que la Serdaigle avait posé sur elle en se retournant était sans équivoque : ne fait pas ça !

« Jordane…Les journaux du jour sont là. Je vais surveiller l’autre entrée le temps que tu les interchange. »

En silence, elle hochait la tête, montrant qu’elle avait compris. Kezabel s’éloignait déjà rapidement quand Jordane rejoignait la pile, sortant les nouveaux exemplaires à l’aide d’un sort, vérifiant de quelques sortilèges qu’il n’y avait pas de protection où que ce soit autour d’elle avant de permuter les premiers exemplaires. En attendant, son acolyte rejoignait une petite lucarne qui lui donnait vue sur l’extérieur, lui permettant… de les prévenir. Pas « si », non, car la jeune femme n’avait pas tardé à se retourner, et tout dans sa posture, son regard, ses gestes, reflétait l’évidence : danger. Ils arrivaient. Changement d’horaires, excès de zèle, oubli de la veille et détails à régler en urgence avant le top départ du matin ou envie soudaine de faire du skate sur leur lieu de travail, qu’importe la raison ; des sorciers arrivaient.

Si la peur n’avait cessé de battre en elle, elle se faisait à présent mordante, violente, pulsant d’un bloc dans chaque fibre de son être alors que sous le coup de l’adrénaline, ses mains se mettaient à trembler. Elle n’était pas restée bloquée sur Kezabel, contrairement à ce que ses neurones semblaient vouloir faire. Non, pas avec les journaux en lévitation devant elle, le sac ouvert, une pile en pleine translation. Finir l’échange en cours, il ne s’agissait pas de faire tomber la pile au sol, ce qui n’aurait fait qu’empirer les choses, laisser quelques journaux anciens sur le dessus afin de ne pas attirer l’attention et remballer le reste des journaux trafiqués et subtilisés afin de ne laisser aucune trace. Bien entendu, Jordane aurait pu insister, chercher à faire un autre échange rapidement afin d’en placer un maximum mais contre sa peau, l’amulette brûlait, lui indiquant parfaitement les ordres de Néolina : replis. La fuite et non la lutte. Ça n’en valait pas le coup et malgré toute la frustration de la situation, malgré l’envie puissante de réussir la mission, la jeune femme était d’accord avec ça, se faisant violence pour ne pas envisager de jouer à la tête brûlée.

Pas question pour autant de saloper le boulot en réagissant avec trop de précipitations, donc elle n’avait rien fait tombé, laissant une pile de journaux en partie trafiquée, les anciens journaux fourrés dans le sac avec les autres qui ne trouveraient pas le chemin de l’entrepôt, et, déjà, elle refermait d’un geste son bien, vérifiant d’un coup d’œil ne rien avoir oublié.

Un regard vers les filles, pas de risques de mauvaise interprétation : elles devaient bien disparaitre d’ici.
Alors, mâchoires serrées, elle transplanait.

Elle transplanait ?

Spoiler:

… Ou pas. Autour d’elle, Jordane avait senti l’air se solidifier, lâchant immédiatement sa tentative, consciente qu’elle était entravée par un sortilège empêchant tout transplanage. Ça n’était pas prévu. Lorsque la Garde avait vérifié, le transplanage était autorisé au sein de l’établissement. La règle avait dû changer entre temps. Un regard paniqué vers Kezabel puis Néolina et elle resserrait sa poigne autour de la lanière de son sac, indiquant la porte de derrière avec un regard interrogatif vers Néo. Rejoindre la porte, sortir, transplaner une fois dehors ?

Déjà, elle se faufilait pour rejoindre leur meneuse, la plus proche d’elle, le cœur tambourinant contre sa cage thoracique. Elle avait pu placer quelques journaux avant le signal, mais il fallait encore avoir le temps de se rejoindre et de sortir de là indemnes afin de passer la porte de derrière pour enfin disparaitre en sécurité, loin de là.

Kezabel aurait-elle le temps de les rejoindre ? C’était à elle de leur donner cette information, elle qui savait à quelle distance leurs ennemis se trouvaient, elle qui devrait filer le plus vite possible pour les rejoindre. Et partir.
Si on les trouvait ici, il était certain que les lieux seraient fouillés, la mission échouée… et si elles tombaient, alors elle ne donnait pas cher de leur peau.

Pupilles dilatées, Jordane voyait le temps s’étirer, incapable de déterminer ce que les prochaines secondes leur réservaient.

Sam 11 Juil 2020 - 23:52

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'Maitre du jeu' :
[Mission] Point Break ▬ Jordane 181012032518468666

Mar 14 Juil 2020 - 17:39

La situation s’accélère et dégénère. L’amulette commence à chauffer furieusement dans la poche de mon pantalon et je comprends le signal à la seconde même où l’aura de chaleur atteint ma peau.
A la seconde même où la poignée de l’entrepôt s’agite.
Tout comme Jordane, je tente le transplanage : Rien ne se produit. Alors, une seule pensée me traverse l’esprit. Nous sommes dans la merde jusqu’au cou. J’ai l’impression que le temps se suspend, que les secondes ralentissent ou s’arrêtent, juste le temps de prendre conscience à quel point mes chances de fuir d’ici sans me faire prendre ou remarquer sont terriblement proches de zéro. Néo est proche de la sortie, Jordane n’en est pas si loin si elle pique un bon sprint. Mais moi ? J’ai la gorge sèche, le cœur qui bat à tout rompre et les traumatismes qui affluent avec la peur de se faire prendre.
Je préfère mourir que de finir entre leurs mains et de ça, je n’en ai jamais été aussi sûre que jusqu’à maintenant. Néo nous l’a répété, cette mission ne vaut pas de se faire prendre, ni d’en perdre la vie et alors que je vois Jordane atteindre la sortie, l’idée furtive de faire diversion avec l’une de mes bombes fumigènes me traverse l’esprit. Mon taux de réussite n’est pas encore mort et je n’ai pas envie de provoquer sa chute, pas tout de suite, pas jusqu’à ce que je sois certaine que la dernière seconde ne pourra pas être celle de ma chance. Je visualise toutes mes options, mes yeux allant de la porte au meuble contre le mur, à proximité de moi.

« Bon Seamus, tu nous l’ouvre cette porte ? La voix raisonne sur un ton jovial, taquin. Mon cœur, lui, cogne jusque dans mes tempes.
- ça va, parle moins fort ! J’ai encore mal aux cheveux avec ma gueule de bois.
- Quarante piges et ça supporte plus quatre whisky pur feu d’affilés ? » Ils ricanent, ne suspecte rien pour l’instant mais alors que je détale en souplesse vers la sortie. Le myocarde au bord des lèvres, tapant comme un animal au creux des côtes, je serre les dents et me focus sur mes jambes que je pousse à leur maximum en slalomant entre les palettes de journaux…

Réussite : JB, sous l’apparence d’un clochard attire l’attention de ceux qui tentaient de rentrer dans l’entrepôt. Il braille, gueule une chanson paillarde du monde magique qui conte l'histoire d'un troll qui voulait voir la culotte en dentelle de sa voisine, la géante, faisant gagner de précieuse seconde à Kezabel qui réussit de justesse à rejoindre l’extérieur et à refermer la porte derrière elle.
Echec : JB, sous l’apparence d’un clochard, tente d’attirer l’attention mais sans succès. Kezabel n’a pas le temps d’atteindre la sortie et choisit d’optimiser ses chances en se glissant précipitamment sous un des meubles au fond de l’entrepôt, la rendant invisible pour les nouveaux entrants.

La fraicheur de la nuit me frappe et j’ai tout juste le temps de refermer la porte derrière moi à la seconde où j’entends les pas lourds des employés fouler le sol de l’entrepôt. Je ne m’attarde pas alors que mes comparses sont déjà entrain de transplaner un peu plus loin, rejoignant la part d’ombre avant d’en faire de même et c’est avec un haut le cœur que j’atterris sur les pavés, trébuchant et tombant à plat ventre sur le trottoir humide. Nous sommes loin du lieu de la mission, personne ne nous trouvera, personne ne saura quoi que ce soit. Pourtant, ce qui se peint sur mon visage n’a rien d’un sourire de victoire, rien d’un soulagement, mais une peur tenace et tétanisante que je n’exprime pas alors que je me redresse, tremblante sur les mains et sur les genoux. Visage fermé, dents serrés, je tente malgré moi de garder la face. Succès ou non, j’en sais foutrement rien.
J’inspire. J’expire. Retrouve mon air, tente de calmer les battements furieux de mon cœur qui est à deux doigts d’exploser dans ma poitrine. J’énumère tous les conseils de Sanae, cherche cette lumière apaisante, cette brise tranquille pour éloigner tous ces putains de démons qui cognent en cœur contre les portes de mon esprit malade. Repoussant furieusement l’idée angoissante d’avoir été à deux doigts de finir de nouveau entre leurs mains.

Mar 14 Juil 2020 - 17:39

Le membre 'Kezabel E. Hasting' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Maitre du jeu' :
[Mission] Point Break ▬ Jordane 181012032518521318

Jeu 16 Juil 2020 - 19:07

Et voilà que le pire semblait arriver, le reste avait probablement un peu trop bien marché : elles ne pouvaient pas transplaner… et il fallait donc trouver un plan B voir un plan C. le plan B était simple : utiliser la sortie qu’il y avait à côté delle, mais il était hors de question qu’elle se casse en les laissant dans la merde. Il fallait donc espérer que les filles aient le temps de partir, sinon elle allait devoir faire diversion, voire attaquer s’il n’y avait pas beaucoup d’assaillant, elle ne savait pas encore trop bien. Le plus important restait que les « gamines » puissent partir saines et sauves, elle, elle avait d’autres ressources qu’elle pourrait toujours utiliser.

La porte allait s’ouvrir. Allez coéquipier, fais quelque chose et vite ! Elle savait qu’il en était capable, le tout était de savoir s’il allait pouvoir faire quelque chose sans se mettre en danger lui aussi… tout dépendait donc probablement du nombre. La jeune femme sentait son cœur battre la chamade tandis que Kezabel arrivait vers elles en courant ! C’est ce moment là que JP choisit pour faire diversion en guelant comme un bœuf une espèce de chanson paillarde ! Bien pensé ! Elle aurait probablement fait quelque chose de similaire… en moins habillé histoire de distraire un peu plus. Focus sur elle les mecs, focus. Osef, de toute façon elle pouvait prendre l’apparence qu’elle souhaitait. Une fois la jeune femme à leurs côtés elles avaient donc pu atteindre sans trop de souci la sortie… juste à temps vu que les types avaient enfin réussi à ouvrir la porte ! Par Merlin, il n’allait pas pas falloir trainer par là. Elle leur fit un nouveau geste pour leur montrer qu’il était temps de transplaner et une fois ses deux comparses disparues dans le « plop », elle fit de même pour les rejoindre.

« Comment ça va ?» demanda-t-elle en premier lieu à Kezabel qui semblait à bout de nerf ; Jordane à première vue semblait tenir un peu plus le choc… ou du moins elle ne l’avait pas vu tomber, trembler.

Elle vérifia qu’il n’y avait personne autour avant d’enlever son masque histoire de pouvoir respirer un peu mieux, c’était stupide par ce qu’il était agréable à porter, mais elle préférait être sans.

« Venez, on rentre au QG, j’avais préparé un gâteau. J’aimerai qu’on reparle rapidement de tout ça, et après vous serez libre de vos mouvements ! Oui, un gâteau à cette heure-ci, c’est étrange je sais mais il n’y a pas d’heure pour manger, déjà j’ai pas prévu d’alcool…» tenta-t-elle de plaisanter tout en faisant un sourire aux deux jeunes femmes.

*

Elle les avaient fait installer dans une salle du QG et s’occupait à couper une grosse part de gateau au chocolat pour chacune d’entre elles – Jp étant parti elle ne savait où-. Une fois cela fait, elle s’assit et mordit dans le gateau, faisant exprès de laisser un peu de silence. Il aurait voulu trouver les bons mots, mais il n’y en avait probablement pas. Alors, finalement, une fois la bouche vide, elle se lança.

« La mission n’a pas réussi, mais ce n’est pas grave. On est tous en vie, sans aucun dommage. C’est le plus important. Si leur timing avait été l’habituel nous aurions pu réussir sans aucun souci ? Ce sont les aléas de la vie.» commença-t-elle pour tenter de faire comprendre que c’était embêtant mais pas non plus si dramatique que ça, et surtout que ce n’était pas de leur faute. Les faire culpabiliser alors qu’elles avaient bien agi, alors qu’elles avaient obéi ne servait à rien… « Maintenant, j’aimerai savoir que vous vous sentez actuellement et comment vous vous êtes senties pendant la mission ; et si vous avez d’autres commentaires à faire allez-y. Soyez franches.»

Histoire de voir si on pouvait en tirer quelque chose, des conclusions, des améliorations et compagnie.

Sam 18 Juil 2020 - 11:08

La lave de la peur battait à ses tempes, brûlant chaque veine à son passage alors que la jeune femme rejoignait Néolina après s’être assurée que tout était en ordre, les quelques journaux remplacés bien en place sans que rien ne semble anormal, les anciens rangés dans le sac qui contenait toujours tous ceux qu’elle n’avait pu déposer. Elles rejoignaient la porte, le cœur battant, le regard braqué sur Kezabel qui se mettait en mouvement, les traits tirés par l’effort et la terreur. Jordane aurait presque pu voir son cerveau reptilien en action, le corps secoué des étincelles que seule le besoin de survivre pouvait agiter en nous. Jamais sans doute elle n’avait couru plus vite. Et jamais le temps n’avait semblé se suspendre comme il le faisait aux yeux de l’ancienne Serdaigle, son cœur manquant quelques battements, son souffle noyé dans l’angoisse lui manqua un instant alors qu’elle observait sa sœur d’arme tracer, parcourant la pièce sans bruits, avec la vitesse du désespoir. Sans doute n’entendait-elle pas tout à fait ce qui se passait là dehors, Jordane non plus cela dit, percevant les sons comme étouffés. JP agissait. Bien, parfait. Néo entre-ouvrait la porte, s’assurant que la voie dehors était toujours dégagée, seulement encombrée de deux faux poivrots dont le cerveau devait sembler fondre par leurs oreilles. Kezabel était bientôt là, alors sous le regard de sa chef, Jordane s’arrachait à cette contemplation absurde qui l’avait englobée une fraction de seconde. Le genre de moments où le temps semble tout à la fois une éternité et un clignement de cils. Déjà donc, elle se glissait par la porte, baguette en avant, s’assurant que personne n’était là, effaçant d’un geste la mémoire des gardes qui posaient sur elle leur regard hagard à l’instant même où Néolina laissait passer Kezabel, refermant la porte derrière elles.

Le soulagement aurait dû l’emplir mais encore un instant, la jeune femme n’y croyait pas, encore persuadée qu’elles resteraient bloquées là. Elle avait été la première à disparaitre, s’effaçant des lieux en même temps que la mémoire des hommes encore absents. Illusion parfaite.

Première, donc, à atteindre le lieu de ralliement, bien plus loin. En sécurité. Et chaque craquement suivant semblait pulser en rythme avec les battements de son cœur affolé. Deux claquements et les voilà toutes les trois en sécurité, observant Kezabel tomber au sol, ne réalisant pas, l’espace d’un instant, qu’elles étaient bien toutes là. Elle l’avait rejoint de quelques pas, ses propres mains tremblantes, mais d’apparence presque calme tandis que devant elle, Kezabel se redressait, semblant osciller entre le point de rupture et la capacité impossible d’encaisser une telle épreuve.

« Comment ça va ?»

Elle ne répondait pas, cette question ne lui étant clairement pas adressée en premier lieu.
Une main frôlant son épaule « T’es dehors… » tant pour son amie que pour elle-même. On est dehors. Tout va bien.

« Venez, on rentre au QG, j’avais préparé un gâteau. J’aimerai qu’on reparle rapidement de tout ça, et après vous serez libre de vos mouvements ! Oui, un gâteau à cette heure-ci, c’est étrange je sais mais il n’y a pas d’heure pour manger, déjà j’ai pas prévu d’alcool…»

Jordane hochait la tête en silence, prenant sur elle pour ne pas exploser, ne pas frapper, courir ou hurler, juste pour re-larguer toute la tension qui crispait chacun de ses muscles, clairement peu réceptive à la tentative d’humour de leur commandante de mission. Déglutissant, elle tendait une main vers Kezabel, ne tardant pas à se mettre en route pour le QG, muette, se devant d’encaisser de son côté les derniers événements de la soirée.

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« La mission n’a pas réussi, mais ce n’est pas grave. On est tous en vie, sans aucun dommage. C’est le plus important. Si leur timing avait été l’habituel nous aurions pu réussir sans aucun souci ? Ce sont les aléas de la vie.»
Les jeunes femmes s’étaient assises à table depuis un moment, murées dans un silence salutaire. Il lui fallait ça pour redescendre, pour digérer, pour cesser de trembler, également, le corps toujours alerte, prêt à en découdre, l’esprit toujours tourné vers l’entrepôt, cherchant sans cesse à repérer les failles dans ses propres actions, cherchant une erreur, quelque chose qui aurait pu les trahir. Elle ne trouvait rien mais n’y trouvait pour l’instant aucune satisfaction, incapable d’affirmer se souvenir de tout. Pourtant la soirée lui semblait parfaitement claire. Etrange sensation.

« Maintenant, j’aimerai savoir que vous vous sentez actuellement et comment vous vous êtes senties pendant la mission ; et si vous avez d’autres commentaires à faire allez-y. Soyez franches.»

Détournant son regard de sa part de cake intacte, elle le posait de nouveau sur Néolina, inspirant à fond, se forçant à raccrocher à la réalité. Un coup d’œil vers Kezabel. Comment se sentait-elle, elle, après tout ça ? Alors même qu’elle était celle qui avait pris le plus de risques ?

Et que dire, surtout, après tout ça ? Là tout de suite, il était difficile pour Jordane de faire la part des choses, de débriefer et ce, même si son cœur avait fini par se calmer difficilement. Pas simple, non, de garder l’esprit clair pour cette première.

« Je… » voix rauque dont elle raclait la gorge, semblant s’ébrouer, prenant quelques gorgées d’eau. Pas qu’elle était réellement apathique, loin de là, simplement, oui, le besoin d’agir laissait place à un calme étrange d’après tempête.

On reprend.

« C’était en effet sans doute peu prévisible et on s’en est bien tirées. Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui ont bien marché et que malgré la situation on a … su réagir. Mais je pense aussi.. » Un regard vers Néo, consciente qu’il était compliqué dans sa position de poser du négatif. « .. Je comprends mal qu’on ait tant parlé une fois sur place. Les gardes étaient là où ils le devaient, le plan était en place. Si une adaptation en fonction de la situation concrète est toujours nécessaire, je trouve ça étonnant qu’on ait eu besoin de se demander qui faisait quoi. Je pense que ça aurait dû être posé en amont afin de ne pas perdre de temps. »

Le temps. Quelques secondes précieuses qui auraient pu leur faire affreusement défaut actuellement. Pourquoi si Néolina estimait qu’elles devaient faire une diversion ou non une fois sur place ce genre de choses n’avaient pas été débattues en amont afin de leur permettre de connaître leurs différentes options pour réagir au plus vite ? D’autant que le plan avait été travaillé depuis des jours.
Est-ce qu’elle ne venait pas, en interrogeant certaines pratiques, de tirer un trait sur son entrée à la Garde et ce, malgré le professionnalisme fébrile qu’elle tentait de mettre en avant ? Possible oui.

Ven 24 Juil 2020 - 17:47

Une main qui frôle mon épaule, des mots rassurants que je n’entends pas, dans ma tête c’est un véritable carnage, un tsunami d’émotions qui me dépassent. J’en tremble comme une feuille, à peine certaine de réussir à tenir debout si je me redresse, tout comme je n’ai pas une totale confiance en mon estomac de ne pas rendre le peu d’aliments ingurgités un peu plus tôt. Les démons sont là, sous-jacents, mettant mes nerfs à rude épreuve pour ne pas me mettre à pleurer et à fuir pour aller me terrer au fin fond de mon lit. Au fond de mes tripes raisonnent l’absence terrible de Tara qui se creuse un peu plus. Là, dans cette ruelle, je donnerais n’importe quoi pour qu’elle me revienne.
La conversation avec Niall me revient de plein fouet.

Tu apprendras.

Je ne sais pas quand, ni comment, mais pour l’instant je n’ai que ce vide qui m’aspire toute entière.
La voix de Neolina raisonne de nouveau et je suis debout, dents serrées, une façon comme une autre de garder la face sans que je ne trouve la force de rire ou même sourire à ce que notre mentor nous dit. Et c’est sans un regard ni pour Neo, ni pour Jordane que j’obéis aux ordres et transplane au QG.

±

Rien que la vue du gâteau me donne l’envie de vomir mais là encore, je garde la face du mieux que je peux. Les murs du QG m’enveloppe dans une bulle plus rassurante que la ruelle de tout à l’heure même si les émotions sont toujours là, sous mon épiderme. Assise autour de cette table sans décrocher un mot, mon regard a pourtant plus d’une fois trouver celui de Jordane. Pas besoin d’articuler quoi que ce soit pour le moment, peut-être plus tard.

« La mission n’a pas réussi, mais ce n’est pas grave. On est tous en vie, sans aucun dommage. C’est le plus important. Si leur timing avait été l’habituel nous aurions pu réussir sans aucun souci ? Ce sont les aléas de la vie. Maintenant, j’aimerai savoir que vous vous sentez actuellement et comment vous vous êtes senties pendant la mission ; et si vous avez d’autres commentaires à faire allez-y. Soyez franches. Je ne desserre pas les lèvres, concentrer sur mes phalanges encore salit par notre escapade nocturne. Je suis en test pour savoir si je suis apte à être de nouveau sur le terrain, mais surtout Jordane vit sa première mission et il me semble primordiale et important à ce que ça soit elle qui ait l’honneur d’ouvrir la discussion.
- Je … C’était en effet sans doute peu prévisible et on s’en est bien tirées. Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui ont bien marché et que malgré la situation on a … su réagir. Mais je pense aussi.. Je comprends mal qu’on ait tant parlé une fois sur place. Les gardes étaient là où ils le devaient, le plan était en place. Si une adaptation en fonction de la situation concrète est toujours nécessaire, je trouve ça étonnant qu’on ait eu besoin de se demander qui faisait quoi. Je pense que ça aurait dû être posé en amont afin de ne pas perdre de temps. » La brique tombe lourdement dans mon estomac, à moins que ça ne soit mon cœur qui n’ait définitivement lâché prise. A aucun moment je ne ressens quelconque amertume envers ma collègue mais mes doigts croisés sur la table se crispe légèrement, tandis que je déglutis difficilement la défaite et la prise de conscience que Jordane vient de me mettre sous le nez. Ses précieuses secondes qui nous ont manquées nous été imputées pour une seule raison.

« C’est ma faute. J’éclaircie ma voix rauque d’un léger raclement de gorge, détachant mon regard de la table pour le glisser furtivement sur Jordane puis Néolina. Je connaissais les consignes. J’aurai dû agir plutôt que récapituler l’action alors que tout avait été décidé à l’avance. Et pourquoi je ne l’ai pas fait ? La raison est aussi claire qu’évidente. Pourtant, je me tortille sur ma chaise tout en cherchant mes mots. Admettre ses erreurs n’est pas évident, pour personne, mais devoir en plus étaler ses petits problèmes personnels et traumatismes ? Ça me coûte. Je voulais être certaine que tout était rôdée avant que nous passions à l’acte pour ne pas que l’on se retrouve piégée. Je nous ai fait perdre de précieuses secondes et nous ai mise en danger par extension. Je suis désolée. Une putain d’erreur de débutant qui aurait pu nous coûter plus qu’un coup de stress et un sprint bien senti. Je me passe une main sur le visage pour me donner contenance, mais aussi pour ravaler les larmes qui pointent et qui ne tomberont pas, ne se montreront pas. Je le refuse. La seule chose dpnt j’ai envie là tout de suite est d’aller me réfugier dans la chambre de Riley ou dans les bras de Sanae. Je crois que je ne suis pas encore prête à retourner sur le terrain. Pas tout de suite. » Conclusion fatale, dernier coup de massue derrière le crâne et le poids d’un échec qui m’alourdit les épaules. La déception est amère et douloureuse, mais je ne peux pas agir par égo ou fierté, par lorsque la vie de miens est en jeu.[/i]