Déconnexion activée - Fenella

Jeudi 17 décembre 2015, fin de la journée

Bonne journée ? Mauvaise journée ? Pour l'instant, il avait pu se lever sans trop de souci, sans envie de se terrer encore et toujours sous sa couette sans avoir envie de rien d'autres. Pour l'instant, il se trouvait de bonne humeur et c'était tant mieux, il allait comme ça peut-être pouvoir faire quelques cadeaux de Noël, la fête approchait à grands pas et il n'avait rien pour personne. Ceci dit, il n'avait pas non plus grand monde dans son entourage : pas de famille de quelconque sorte. Il ne lui restait donc que ses amis et ses amis proches se comptaient probablement sur les doigts d'une seule main déjà il y aurait Esteban -même si cet abruti ne le méritait pas-, Olliver, Margo bien entendu, et les parents d'Este et au final, cela s'arrêterait probablement là ! C'était déjà pas mal pour quelqu'un qui ne bossait pas et qui n'avait donc pas une grosse bourse. Mais le mois prochain, s'il continuait à arriver à prendre sur lui comme ça, il pourrait peut-être recommencer à bosser. En tout cas il l'espérait fortement, cela lui ferait probablement du bien de pouvoir s'occuper l'esprit, plutôt que de rester là, à ne rien faire, à juste penser à Azkaban ; à cet enfer. Un peu plus d'un mois qu'il était sorti, et même s'il était loin d'aller bien vu qu'il avait encore des phases totalement descendantes d'apathie, ça allait quand même un peu mieux. Il néanmoins inquiet s'il trouvait un travail et qu'il n'arrivait à bouger de son lit, comment est-ce que cela se passerait ? Il avait la volonté, mais des fois son corps, son esprit, son cerveau ne semblaient pas vouloir lui obéir, semblaient oublier cette volonté. Situation difficile à expliquer avec des mots, ou mêmes aux autres qui ne semblaient pas comprendre comment cela pouvait être possible. Comment on ne pouvait pas arriver à se forcer à sortir du lit ; et il n'était pas bien placer pour l'expliquer, probablement trop dedans, probablement sans recul, probablement par ce qu'il ne comprenait pas lui-même et qu'il n'y avait pas de mots dans ces moments-là pour qualifier ce qui se passait -ou pas- dans sa tête, dans son corps. Les faits étaient juste-là, édifiants, d'une certaine façon terrifiants. Il voulait reprendre son chemin, sa vie, même s'il était conscient qu'il y aurait toujours des démons derrière lui, toujours de la peur, une certaine forme d'angoisse de tristesse et de ce que l'on veut ; mais il voulait quand même pouvoir mener une vie « normale ».

Gary s'était donc dirigé d'abord vers les magasins plus « moldus », histoire de pouvoir faire un cadeau sympa aux parents d'Esteban, mais il fallait bien avouer qu'il n'avait aucune idée, si bien, qu'il opta rapidement pour une box cadeau comme ça au moins il était certain de ne pas prendre n'importe quoi, un truc qui serait jeté, pas utilisé, qui les encombrerait. Pour Ollie, il avait opté pour des trucs à la « con », pour jeune papa. Il ne restait donc plut que théoriquement Esteban et Margo, et là, la tâche était quand même un peu plus ardue, il ne voulait pas se planter et lui prendre vraiment quelque chose qui lui ferait plaisir. Et là, il séchait totalement. Il lui aurait bien pris un Fléreur, ou un Boursouflet, mais un animal, ça ne se prend comme pas comme ça, comme cadeau, sur un coup de tête, sans voir avec la personne concernée. Peu-être plein de petits pots de bouffe ? C'était pas génial, mais la bouffe c'était la vie. Avec un peu d'alcools sympa, ça pourrait probablement le faire. Mouais, s'il ne trouvait rien d'autres, il pourrait toujours prendre ça ! Parfait. Pour Esteban il ferait à l'instinct, au pire il lui offrirait une chose avec un petit message « tu es un elfe libre maintenant » histoire de faire dans le mauvais goût !

Il avait tourné dans une petite ruelle du chemin de Traverse, pour aller à un petit magasin, lorsqu'une voix qu'il reconnaissait que trop bien l'arrêta net. Il saisit doucement sa baguette, pas franchement rassuré. Ils étaient trois sang-purs à présent face à lui, et ds gens qu'il n'appréciait pas forcément. Pour ne pas dire pas du tout. Et de Poudlard, il les connaissait plutôt bien ! Mais il continua de marcher et les trois lascars le laissèrent étrangement passer. Il continua donc pendant un petit moment ses emplettes -ne trouvant rien de plaisant pour Margo-, et avant de repartir, il décida de s'arrêter dans un bar. Histoire de boire un coup, la rencontre avec les trois autres l'avaient rendu sincèrement inquiet. Il n'était pas tranquille et se sentait suivi. Probablement à tort, mais quand même. Il commanda donc une bierreaubeurre qu'il commença à savourer lorsque ce fut le retour des trois abrutis et cette fois, pas moyen de continuer sa route vu qu'il était assis. Seul. Et qu'ils l'avaient repérés. De nouveau il avait sorti sa baguette, ne sachant pas franchement ce qu'il allait faire : il ne pouvait pas attaquer, il n'était pas en position de le faire. Il n'était pas assez entraîné non plus et il ne voulait pas que cela se retourne de toute manière contre lui.
Ils l'entouraient. Disaient probablement des choses pas forcément très sympathiques, sans être pour le moment réellement menaçant, mais il fallait bien avouer qu'il ne comprenait pas ce qu'ils lui racontaient comme si son cerveau c'était soudainement déconnecté, comme s'il était parti ailleurs, dans un autre monde. Il savait qu'on lui parlait. Il savait qu'il devait se défendre, répliquer quelque chose, mais  …. mais il n'y arrivait pas. Probablement une nouvelle chose que son corps faisait pour le protéger, pas un déni,  peut-être une conséquence d'un choc post-traumatique ? Il n'en savait rien. Et soudain, une nouvelle voix, cette fois féminine, se fit entendre. Là encore, la première fois, il ne comprit pas spécialement ce qu'il disait  n'arrivant toujours pas à sortir de sa torpeur, mais elle arriva néanmoins à tellement le surprendre qu'il revint rapidement sur « Terre ». Un peu ébahi, totalement perdu par ce qui venait de se passer. Il cligna des yeux plusieurs essayant de se reconnecter avec le monde réel. Il regarda la femme qui visiblement prenait sa défense pour l'instant, préférant ne pas intervenir, le temps de se remettre un peu !

Londres en décembre. La fin de l’année était dans moins de quinze jours, Noël dans huit et une certaine effervescence semblait habiter la ville. Des personnes qui se dépêchaient de faire leurs derniers achats pour leurs proches, qui commençaient déjà à faire des emplettes pour tester le repas des fêtes avant le jour J, des enfants qui courraient partout avec des yeux qui brillaient devant les vitrines toutes plus éclairées et attractives les unes que les autres.

Les fêtes de fin d’année n’avaient jamais été un grand moment de célébration pour Fenella. C’était plutôt quelque chose de semblable au mois de décembre, quelque chose de froid et de sombre. Noël la laissait complètement indifférente, d’autant plus depuis qu’elle ne voyait plus vraiment sa famille. Ses seuls contacts avec eux se limitant à un hibou de temps en temps avec ses frères et sœurs, on ne peut pas dire que les fêtes allaient être un moment de retrouvailles et de communion pour la demoiselle Monarvant.

Revenue depuis seulement quelques jours d’un de ses voyages pour le travail, elle était tranquillement installée dans sa chambre au Chaudron Baveur à rédiger ses dernières notes et ses dernières observations sur les Fangieux. Elle cherchait pour le moment à comprendre les différences entre les Fangieux américains et les européens.  Leur morsure pouvant être mortellement dangereuse, elle essayait pour le moment de voir laquelle de ces sous-espèces pouvait être la plus dangereuse et donc provoquer la mort le plus rapidement.

Ce n’est que plusieurs heures après, lorsque le soleil commença à disparaître qu’elle décida de s’accorder une pause. De toute façon, l’heure de son rendez-vous approchait à grands pas et il fallait qu’elle s’arrête. Laissant de côté sa plume, elle prit ses affaires et quitta sa chambre avant de retrouver le froid hivernal de la capitale britannique.
Fenella était habituée à ce temps, au froid de l’hiver mais ce n’était pas pour autant que cela lui plaisait. Le froid de l’Ecosse lui manquait parfois mais la situation était trop conflictuelle avec ses parents pour qu’elle y retourne. Depuis qu’ils avaient voulu la forcer à se marier et qu’elle avait préféré partir en Roumanie ils avaient décidé purement et simplement de couper les ponts avec elle. Cette décision n’avait pas surpris la sorcière qui n’en attendait pas moins de ses parents et qui savait pertinemment ce qu’elle allait récolter en s’opposant à eux. Cependant, elle avait choisi de vivre pour elle et non plus pour l’amour de ses parents qu’elle n’aurait jamais.

Elle arpenta tranquillement le Chemin de Traverse, cette allée de son monde qu’elle connaissait comme sa poche. Chaque boutique lui rappelait des souvenirs. Son premier hibou, ses achats pour Poudlard ou même son conseiller grincheux comme pas deux à Gringotts. Rien qu’en repensant à ce gobelin, un sourire se dessina sur ses lèvres « Magizoologiste ce n’est pas une profession stable ! Déjà que vos parents ne vous donnent plus un sou, vous courrez droit dans la rue ! ». Des paroles bien réconfortantes qu’elle avait entendues à peine sortie de l’école mais qui ne l’avait pas effrayée plus que ça puisqu’elle avait réussi à se débrouiller sans l’aide de ses parents.

Après sa balade, elle poussa la porte du bar où elle avait rendez-vous. Elle jeta un coup d’œil à la salle mais ne vit pas la personne qu’elle devait retrouver. Un couple était installé un peu à l’écart, et d’autres personnes parlaient autour d’une table ronde mais aucune trace de la personne recherchée. Elle salua le propriétaire avant de s’installer au bar et de lui commander une Bièraubeurre, rien de tel pour se réchauffer par ce temps-là. Elle échangea quelques mots avec lui à propos de banalités se tournant de temps en temps vers la porte à chaque fois qu’elle l’entendait s’ouvrir. Un jeune homme entra seul et s’installa à une table avec quelques achats de Noël très certainement. Son visage lui évoqua

Quelques instants à peine plus tard, trois hommes entrèrent à leur tour et après avoir balayé la salle du regard, se dirigèrent vers l’homme seul. Leur démarche dégageait quelque chose qui dérangea Fenella. L’un des membres du trio, un rouquin ne lui était pas inconnu et elle se souvint l’avoir déjà vu à Poudlard ainsi qu’à des réceptions avec ses parents.  Son nom cependant lui échappait ce qui signifiait que ce n’était clairement pas une personne intéressante, ni importante.

Elle allait se désintéresser de la situation au moment où les termes de « Tueur de Sang-Pur » sortir de la bouche d’un des deux autres.
La sorcière fronça légèrement un sourcil, perplexe d’entendre une telle insulte jaillir ainsi en public. Le jeune homme assis seul ne semblait pas réagir, il semblait même être perdu. Sa main semblait être posée sur sa baguette mais il ne bougeait pas pour autant tandis que les trois énergumènes commençaient à l’entourer, baguettes sorties.
« Vous laissez souvent vos clients se faire importuner de la sorte ? » Demanda Fenella en désignant les 4 hommes d’un signe de tête.
« Je ne veux pas de soucis ma P’tite Dame, ils sont tous adultes et je suis pas de la Justice Magique, donc chacun s’occupe de ses soucis et tout ira pour le mieux vous ne pensez pas ? lui répondit-il mais à peine avait-elle posé sa question que déjà son, esprit était ailleurs et pas un traître mot de la réponse du patron n’avait détourné son attention de la scène qui se déroulait devant ses yeux.
Trois sorciers contre un qui semblait terrifié, dans quel monde vivait-on ? Ne pouvant rester insensible face à cela, Fenella se leva, se saisissant délicatement de sa baguette en bois de cerisier et s’approcha des hommes.

«  Vous ne pensez pas que vous desservez la cause que vous voulez défendre en prônant que vous êtes des Sang-purs mais en vous comportant comme des moins que rien ? Comment voulez-vous défendre une quelconque idée de noblesse en attaquant ce sorcier comme une meute de chiens galeux ? »

Rien ne la dégoutait plus que ce genre de comportement. Des crétins finis à la pisse de Croups, voilà ce que lui évoquaient ces trois hommes. Certes elle ne connaissait pas l’homme qui était leur cible et peut-être commettait-elle une erreur en prenant son parti, mais rien n’autorisait ces individus à jouer des bras en toute impunité. Sans se laisser impressionner par leur nombre, elle les regarda tour à tour, cherchant à deviner le leader de leur groupe. C’était parfois affligeant de vois à quel point les Créatures Magiques et certains sorciers étaient similaires dans leur comportement et leur attitude. Des paroles sortirent de la bouche d’un des lourdauds mais elle n’écouta pas ce qu’il avait à dire, ses questions étant purement rhétoriques.

«  Les prétendus Sang-Purs comme vous n’êtes clairement rien de plus que le fond du panier. Qu’importe la soi-disant pureté de votre sang, si c’est pour chercher querelle au premier venu à trois contre un, c’est un bel exemple de votre connerie finie et de votre flagrant manque de courage, surtout pour s'en prendre à quelqu'un au beau milieu d'un bar » .

Du trois contre deux n’était clairement pas en leur avantage et vu l’état du sorcier qui semblait être complètement ailleurs, elle ne pourrait certainement pas compter sur lui. Fenella n’était pas énervée pour autant, ou du moins pas encore mais ce que ces individus ne savaient pas, c’est qu’une fois énervée et si elle rentrait dans une colère noire, elle verrait rouge et plus rien n’aurait d’importance à ses yeux.

Il était « bien » là dans sa bulle. Ou plutôt non, il n’était pas franchement bien, mais c’était moins pire que ce qui se passait réellement dans le monde « réel ». Il devait reprendre pied, absolument ! Il devait se concentrer pour au moins éviter coups et sors si jamais ils en arrivaient là. Il devait surtout ne pas répliquer par la force. Il devrait se contenir, ne pas exploser. Il pouvait le faire, probablement. Il devait le faire, il n’avait pas réellement le choix de toute manière, il était hors de question qu’il risque de commettre une nouvelle infraction, surtout que ça leur ferait trop plaisir à ces abruti d’inventer une infraction ou autre. Ils étaient plus puissants, maintenant que les Supérieurs dominaient tout, alors ils ne s’en priveraient pas, c’était certain !

Est-ce que l’intervention de la femme était une aubaine ? Il n’en était pas certain surtout qu’il avait du mal à sortir de sa torpeur. Non, ce n’était pas forcément une bonne chose, parce que sa prouvait en quelque sorte sa faiblesse, par ce qu’elle se mettait en danger pour lui, pour rien. Dans un autre sens, elle ne faisait, probablement, qu’aider quelqu’un en position de faiblesse ; si chez les sang-Purs et dans beaucoup d’autres mœurs la société était plus sur le modèle patriarcale, pour lui femmes et hommes étaient sur un pied d’égalité, même s’il avait toujours aimé toujours faire son Prince sur son destrier venant aider les demoiselles en galère ! Le contraire c’était faisable aussi ! Pas de souci ! Enfin jusqu’à un certain point ! Elle parlait, elle parlait, mais il ne comprenait pas trop ce qu’elle disait, à part que sa voix semblait plus chaleureuse, gentille que les autres masculine.

Il essaya de se concentrer. Il ne fallait pas que l’un d’eux s’en prenne à la jeune femme… et puis ….

« C’est un bel exemple de votre connerie finie et de votre flagrant manque de courage, surtout pour s'en prendre à quelqu'un au beau milieu d'un bar. »

Il cligna plusieurs fois des yeux, arrivant enfin à sortir de sa bulle. Il y avait toujours ce malaise profond qui le submergeait, mais au moins, à présent, il arriverait normalement à suivre à peu près convenablement ce qui se disait. Enfin quelqu’un qui semblait avoir du courage et deux neurones de connectés. Par ce que clairement, ce n’était pas franchement le courage qui les définissait ces types, mais ça il en avait l’habitude. Lui-même n’était probablement pas un exemple de courage ! Et puis, il valait mieux que ce soit dans un bar plutôt qu’en pleine nuit dans une petite ruelle où il n’y avait personne ! Il regarda les types qui ne semblaient quand même pas attaquer une femme, mais avec ces couards, il préférait se méfier. Il se leva faisant bien crisser sa chaise sur le sol, histoire de leur faire comprendre, à tous qu’il était bien de retour. Il planta son regard bleu, pendant quelques instants dans celui de la jeune femme qui l’avait aidé, et avec un sourire las, il lui dit simplement :

« Merci beaucoup, mais ne vous attirez pas d’ennuis pour moi, ça ne vaut pas le coup. »

Oui. Il ne devait pas penser qu’à lui, mais surtout à sa sauveuse. Il se passa une main dans les cheveux se demandant comment faire. Les ignorer ? Il aurait probablement pu le faire seul, sans sûr que ça marche. Mais là, ça serait à présent plus compliqué.

« Vous devriez laissez tomber Madame, ils ne savent pas ce que le courage et la loyauté veulent dire. Ils ne connaissent, depuis toujours que la lâcheté, ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. Je peux vous offrir un verre pour vous remercier ?»

Il n’en avait pas spécialement envie, mais finalement il avait opté pour la méthode, les ignorer, leur foutre des vents. Il se ferait probablement choper plus tard, ou un jour, mais pour l’instant il serait tranquille un court moment. Avec un peu de chance, après, ils auraient d’autres obligations, ou auraient trouvé une autre personne à emmerder. Un peu comme les chiens avec différents jouets.

Et forcément, les autres furent prirent de court, il reçut une ou deux menaces supplémentaires, avec un « on te retrouvera Gatiss ». Ils semblaient sur le point de partir, mais restaient quand même là pour l’instant comme s’ils attendaient le moindre faux pas de l’un ou de l’autre.

Il ne voulait pas que cette femme n'ait d'ennuis par la suite. Il avait donc tenté de la « convaincre » de laisser tomber que tout cela n'en valait pas la peine, avant de changer totalement de sujet, en lui proposant de lui payer une boisson. Avec un peu de chance, le fait d'être ignoré les calmeraient, ces foutus sorciers, pour l'instant du moins. Et puis, à deux contre trois, c'était aussi moins drôle, par ce qu'ils avaient probablement plus de chance de perdre, or, perdre contre une femme et un sang de bourbe comme lui, ça serait franchement la honte, n'est-ce pas ?

«  Vous semblez donc les connaître. Vous avez de bien étranges personnes dans votre entourage Monsieur. Mais j’espère que toutes ne sont pas aussi peu fréquentables. »

Il haussa simplement les épaules, ne sachant pas trop quoi répondre à cela. C'était simple de connaître plein de sorciers, plus ou moins recommandables, lorsqu'on allait à Poudlard, il y avait quand même pas mal de promotions ! Il essayait de trouver une façon de formuler cela d'une façon aimable, au cas où elle soit susceptible, qu'elle ne risque pas de le prendre mal ! Elle avait beau être gentille pour l'instant, il savait pertinemment que tout le monde n'avait pas le même humour, ou la même auto-dérision, et des fois il ne se rendait pas compte que ce qu'il disait était quand même un peu « spécial ». Il n'eut cependant pas le temps d'ouvrir de nouveau la bouche que déjà, la jeune femme avait repris la parole :

«  Monsieur Gatiss, je suis Fenella Monarvant et c’est avec plaisir que j’accepte votre offre. »

Un des types eut une tronche étrange à son nom, tandis que lui cela lui disait juste vaguement quelque chose mais il ne saurait pas dire quoi ou quand ou même comment. Fenella, donc, avait tiré une chaise et s'était installée à ses côtés.

«   Vous n’êtes pas en avance pour vos achats de Noël dites-moi, j’espère au moins que vous avez trouvé tout ce qu’il vous fallait ? »

Une nouvelle fois, avant de répondre, Gary avait regardé du côté des autres sorciers, mais ceux-ci semblaient plus calmes et ils commencèrent même à partir un peu plus loin lorsque le né-moldu pris la parole :

 « Oui, à peu près. Ce n'est jamais simple ce genre de choses je trouve. Enfin je veux dire, c'est simple d'acheter quelque chose, mais comment trouver LE truc parfait, qui fera réellement plaisir et qui servira. Enfin, on s'en fout .» Il eut un petit sourire amusé, avant de reprendre  « Qu'est-ce que je peux vous commander du coup ?»

Par ce que, qu'est ce qu'il pouvait dire à une femme qui était complètement une inconnue pour lui ? Il n'allait quand même pas draguer et faire son lourd, alors qu'elle lui avait rendu service. Où était la limite dans les questions qu'il pouvait poser pour ne pas trop l’importuner, pour ne pas être trop dans sa vie privée ? Il hésita quelques instants avant de finalement reprendre :

 « Au fait, vous pouvez aussi m'appeler Gary, c'est probablement un peu plus... disons « chouette », que le nom de famille.» Enfin, si elle le souhaitait, il n'allait l'obliger à rien !  «Est-ce que ça vous arrive souvent de venir aider les gens en... disons en détresse ou dans la merde ? »

Il avait demandé cela sur un ton un peu intrigué, mais aussi amusé. Généralement c'était plus les hommes qui faisaient ça avec les femmes, ou alors les femmes entre elles, esprit de solidarité féminine parait-il. Mais il est vrai, que dans son esprit, peut-être à tort -ou pas?- les femmes qui venaient au secours d'hommes, surtout contre trois grands gaillard, c'était quand même quelques chose de plutôt rare. Alors, il avait bien envie de savoir qu'elle serait sa réponse ! Peut-être qu'elle était un peu comme Margo, peut-être que c'était quelque chose de totalement différent...

Il haussa un sourcil un peu surpris lorsqu’elle affirma qu’elle n’avait rien fait de particulier. Il n’était pas spécialement là-dessus, mais il n’avait pas non plus envie d’insister sur le sujet alors il se contenta d’acquiescer doucement.

« Comme vous le souhaitez, mais je vous assure qu’un tel comportement reste rare.» Il se tut quelques instants et regarda la serveuse avant de souffler. « Une bierreaubeurre s’il vous plait.»

Maintenant que la commande était passée, il essaya de se concentrer sur la conversation, et notamment, il se présenta avec son prénom, c’était quand même mieux que juste être appelé par son nom de famille, il trouvait que parfois, ça avait quelque chose de stressant. Bien sûr, il n’allait pas l’obliger à l’appeler par son petit prénom, si elle trouvait ça trop intimiste. Il écouta attentivement sa réponse qui était, encore une fois, juste logique, bien pensée. Il n’y avait pas franchement grand-chose à répondre à cette réplique d’ailleurs, ceci dit, il avait quand même une petite question.

« Pourquoi est-ce que vous vous sentez « trop concernée » si ce n’est pas indiscret ?»

Il pouvait il y avait moult raisons à cela, et Gary restait quand même quelqu’un d’assez curieux ! Il avait envie de comprendre sa logique et pourquoi elle disait cela. Il pensait que cela l’aiderait peut-être à y voir un peu plus clair sur ce qu’elle faisait, les raisons de son intervention, car malgré son joli minois et ses phrases gentilles, il restait quand même un peu méfiant craignant probablement au fond de lui de se faire entuber, ou que ce soit juste un petit jeu pour elle. Probablement qu’elle était juste gentille, mais rester méfiant était quand même primordial dans son cas !

« On a dû probablement se croiser à Poudlard, il y a quelques années, j’étais parmi les Serpentards… et vous ?»

Il se tut quelques instants avant de continuer, cette fois probablement un peu plus gêné. Il allait encore passer pour un bon à rien en disant qu’il ne bossait pas, et en même temps c’était normal qu’il soit toujours sans rien, il fallait déjà qu’il arrive à bien se remettre de son séjour à Azkaban et après qu’il trouve quelque chose – dans le monde Moldu- et ce n’était pas chose aisée.

« Je ne travaille pas pour l’instant, du coup, je ne pense pas que ce soit à ce niveau-là. Ca ne peut qu’être qu’à Poudlard, mais avec les années et tout ce monde, c’est probablement normal que l’on ne se souvienne pas l’un de l’autre.»

Il se racla la gorge, il avait bien une autre idée, mais celle-là, il ne le dirait pas tout haut ! Hors de question, si elle n’était pas au courant ou ne s’en rappelait pas, de lui dire où il avait passé ses dernières années. Il fallait qu’il l’aiguille donc un peu plus sur leur école commune.

« Je sais que quand on est bien élevé, ce n’est pas le genre de chose que l’on demande aux dames, mais on va dire que je ne suis pas bien élevé … alors … quel âge est-ce que vous avez ?»

Cela pourrait aider un petit peu déjà en ayant ce genre d’information, mais elle ne devait pas avoir beaucoup moins que lui !

Tiens, enfin une sang-pur qui savait correctement réfléchir. Bon d’accord, il y en avait plein d’autres… mais il est vrai qu’il avait généralement plus tendance à croiser les « méchants » que les autres, probablement par ce qu’ils se faisaient plus remarquer également ! Il acquiesça doucement, elle avait totalement raison. Le tout maintenant était de trouver la façon de lui confirmer cela, peut-être, d’une certaine manière de la remercier. Il se passa une main dans les cheveux avant de répliquer

«Malheureusement certains ne pensent pas comme cela, ou ne sont pas éduqués pour penser la sorte. Mais enfin, c’est comme ça, on ne changera pas l’ordre des choses n’est-ce pas ? » Il haussa un peu les épaules avant de continuer «Et puis c’est comme partout, il y a des cons, sang-purs ou pas . Certains nés-moldus ne sont pas non plus disons très ouverts d’esprits. C’est probablement plus dû à ‘éducation qu’à autre chose, et comme, excusez-moi, la plupart des familles de sang-purs restent dans les coutumes anciennes, forcément génération après génération ça n’évolue pas trop. »

Il haussa un peu les épaules. Après tout, est-ce qu’il ne serait pas aussi con qu’eux à leur place ? Avec toutes les conneries de leurs parents ? C’était probablement ça la question, est-ce que, malgré l’endoctrinement, est-ce qu’il aurait pu voir plus loin que le bout de son nez ? Il ne tarda pas à essayer de théoriser comment est-ce qu’ils auraient pu se connaître. A Poudlard, probablement, c’est là que l’on connaissait tout le monde.

« C’est bien Serdaigle aussi non pour vos familles ? Enfin je veux dire, ça montre la curiosité, l’intelligence et l’érudition. Pour moi, c’était vraiment une maison tolérable, en tout cas beaucoup plus tolérable qu’à Poufsouffle… je n’ai rien contre eux. Absolument rien, bien au contraire ! C’était juste une réelle question ?!»

Bon, l’avait l’exemple de Klara, mais il n’était pas certain que ce soir le meilleur. Et il vit bien qu’elle avait tiqué lorsqu’il lui avait dit qu’il ne travaillait pas. Ouais bon, c’est bon, il se sentait déjà comme une sous-merde comme ça ! Ce n’était pas la peine d’en rajouter…. Même si elle ne dit rien. Il allait répondre à toutes les questions, plutôt personnelles, mais au final assez judicieuses, lorsqu’elle partir d’un coup pour revenir quelques instants plus tard. Il allait de nouveau prendre la parole, mais une nouvelle fois elle intervint avant qu’il ne puisse le faire, lui expliquant qu’elle avait perdu son Jobarbille… qui était sur le point de mourir.

« Quelqu’un n’aurait pas pu vous le voler ? Il me semble que les plumes que cet oiseau peuvent servir pour les potions de vérité ou de mémoire, c’est donc assez utile.»

Au cas où il essaya de scruter un peu la salle, mais l’animal avait pu se faufiler quelque part de toute manière.

«Ils n’ont pas une nourriture fétiche ? Quelque chose qui pourrait faire que vous pourriez l’attirer ? »

Il se tut quelques instants avant de reprendre

« Et pour vous répondre, la médicomagie, les soins moldus, ce genre choses m’intéressent grandement.» Et maintenant, il allait falloir trouver les termes les plus appropriés. « J’étais étudiant en médicomagie, il y a quelques années et j’ai dû arrêter suite à un accident. Enfin ce n’est pas très intéressant, et je ne tiens pas à m’épancher là-dessus.»

Accident pouvait signifier beaucoup de chose, à elle de le tourner comme elle le voudrait.

« Et j’ai 30 ans. Il n’y a pas un sort qui pourrait le faire revenir sans le blesser, un genre d revelio, ou un accio pour animal …»

Non, ce n’était pas stupide ; pas trop.

Il n’était probablement pas le plus doué avec les animaux magiques, ou plutôt il ne s’y connaissait pas trop, il avait les bases. Néanmoins, il aimait les animaux, même s’il était probablement plus chat, voire chien que oiseau… il essaya de trouver une solution logique mais ce n’était pas évident ! Il n’était pas expert en la matière et chaque animal avait ses habitudes, ses préférences alors bon, à part émettre des hypothèses, il ne pouvait pas faire grand-chose d’autres ! En premier lieu, il pensa au vol, mais elle lui expliqua rapidement que ce n’était pas possible ! Et encore une fois, elle avait plutôt raison, il acquiesça donc doucement.

« Si vous le dites, je ne peux que vous croire ! Je ne m’y connais pas franchement, pour moi, la plupart des oiseaux, s’ils s’envolaient, il y avait très peu de chance qu’ils reviennent… enfin du moins dans ce genre de lieu public. Si c’était chez vous, ça serait un autre paire de manches je pense. »

Il la regarda déposer quelques friandises sur la table mais cela ne semblait pas franchement marcher. Soit l’animal s’était vraiment barré, soit il n’était gourmand.

« C’est quoi exactement ?» demanda-t-il finalement assez curieux

Il avait néanmoins continué de parler, d’essayer de trouver des solutions. Il proposa donc une solution qui lui paraissait logique, mais il ne savait pas spécialement quel sort il était le plus recommandé de jeter face à une telle situation, à un tel animal. La femme, néanmoins, semblait savoir quoi faire et bientôt elle l’avait retrouvé et ramené à la table. Il observa la bestiole, plutôt joli, mais il n’était toujours pas spécialement fan  des oiseaux, sauf peut-être ce qui était style Phoenix. Il ne savait pas trop quoi répondre, du coup, aux dires de la jeune femme. Il ne voulait pas paraitre impoli en lui disant que non, et que cela ne l’intéressait qu’à moitié, d’autant plus qu’apprendre de nouvelles choses était toujours quelque chose d’intéressant et d’utile ! Il n’avait peut-être que des à priori sur ce genre de bête ;

« De rien, c’est bien normal ! Et non, je ne m’y connais pas vraiment, enfin à part ce que l’on apprend en cours et que les plumes de cet oiseau peuvent être utiles pour quelques potions. Ma connaissance s’arrête-là.»

Il se passa une main dans les cheveux en réfléchissant à ce qu’il pouvait bien rajouter pour disons dynamiser un peu la conversation ; Il n’était pas doué pour cela. Alors bon ! A tout hasard, il essaya :

«Est-ce vous avez des choses intéressantes à m’apprendre sur lui ? »

Ouais, il aurait probablement pu faire mieux, mais en même temps… elle semblait passionnée alors c’était probablement mieux que de changer de sujet, surtout qu’il ne savait pas trop quoi faire.

« Vous faites quoi dans la vie ? Vous l’avez peut-être dit, mais  j’oublie assez facilement les choses par moment. Enfin, vous n’êtes pas obligée de répondre, je dis ça juste… pour essayer de communiquer, mais ce n’est pas franchement mon fort, comme vous avez déjà dû le voir.»

Ou alors, elle n’en avait pas parlé, il n’en savait trop rien. Il continua de regarder l’animal en hésitant à essayer de le caresser. Finalement, il préféra s’abstenir d’une telle tentative n’étant pas certain que l’animal –et lui-même- appréciait ce genre de chose.

Oui, effectivement, c’est probablement pour cela que ça lui disait quelque chose si c’était des friandises pour les chiens. Il acquiesça donc doucement, un peu étonné, néanmoins qu’elles soient faites à base d’insecte. Il ne s’en serait pas douté et en plus cela, la base, ne l’intéressait pas franchement non plus ! Il faut bien dire les choses comme elles sont ! Pour les premières informations, il le savait, il s’en rappelait…. Pour le chant par contre, il haussa un sourcil un peu surpris e se disant que c’était une bête quand même un peu étrange et que cette information-là était probablement, d’une certaine façon plus glauque qu’autre chose ! C’est vrai quoi, chant = mort, c’était quand même spécial …. Quant au reste à ce qu’elle faisait avec, il restait quand même assez perplexe, sans pour autant savoir l’expliquer. Est-ce que simuler une mort ne serait pas une certaine forme de torture pour l’animal ? Est-ce que cela en valait réellement le coup ? Il n’en était pas certain et ce n’était pas non plus franchement le but de la conversation de débattre de ce genre de choses. Elle lui expliqua ensuite son métier ce qui le rendit encore plus perplexe.

« Est-ce que ces oiseaux sont dangereux d’une quelconque façon ? Enfin avec les informations données, j’ai un peu l’impression qu’elles sont inoffensives, si ce n’est qu’elles peuvent livrer des secrets. Alors, je ne suis pas certain de totalement bien comprendre. »

Ou alors c’était juste une « mission » comme ça, qui n’était pas forcément en rapport avec son métier. Il fronça les sourcils, lorsqu’elle lui dit qu’il se dénigrait, ce n’était pas vrai il disait juste la vérité. Il oubliait facilement, et faire la conversation n’était pas son fort lorsqu’il ne connaissait pas les gens ou qu’il était stressé, mal à l’aise, avec Sara par exemple, ç avait été quelque chose de beaucoup plus spontané qu’avec elle. Probablement, par ce qu’ici, ils étaient beaucoup plus sérieux. Peut-être que c’était pour autre chose, qui sait ? Il n’avait pas vraiment la réponse, alors probablement que la meilleure chose qu’il avait encore à faire c’était de juste répondre. Même avec Bethany c’était quelque chose de plus simple et pourtant, elle lui semblait moldue, mais il est vrai qu’avec elle, il avait vite compris qu’il pouvait se permettre une certain forme d’humour.

« Ce n’est pas se dénigrer, c’est juste…. Disons une certaine forme de vérité. Je ne dis pas que je suis un bon à rien qui ne sait rien faire, juste que la conversation n’est pas mon fort.» Il haussa les épaules. « Il me faut un certain temps d’adaptation aux personnes, en quelque sorte. Alors bien sûr que nous échangeons, mais, par rapport à quelqu’un de bavard, on ne peut pas dire qu’il … comment dire ça ? Disons qu’il y ait une fluidité dans tout cela. Tout simplement.»

Il espérait qu’elle ne le prenne pas mal, par ce que ce n’était pas du tout le but ! Il lui fit néanmoins un petit sourire.

« Et puis, il faut bien avouer que je ne m’y connais pas du tout en oiseaux, alors c’est plus difficile en plus pour moi d’en parler, mais c’est toujours intéressant d’apprendre certaines choses. Du coup, vous approchez aussi des animaux, style dragons et compagnie, ou ce n’est pas du tout de votre ressort.»

Ouais c’est majestueux, cool, dangereux. C’était quelque chose qui le passionnait probablement plus qu’un petit oiseau, tout mignon.

« Ce ne sont pas des créatures magiques qui dépendent de ma spécialisation. Ce sont des Catégories 2 donc qui ne demandent pas de compétences particulières pour s’en occuper. Comme les Fées, les Botrucs ou les Boursoufs par exemple. Rien de bien compliqué et relativement mignon en plus. »

Ouais, c’était confirmé, il n’était pas bon là-dedans. Avec tous ces classements et compagnie, quand elle lui expliquait cela lui paraissait quand même logique …. Mais…. Mais il y avait toujours mais au final. Par ce qu’au final, il y avait des tas de créatures qu’il n’aurait pas su classer En attendant, il avait essayé de dévier le sujet sur quelque chose qu’il trouvait bien plus passionnant à savoir : les Dragons..

« Les dragons appartiennent à la Catégorie 5. La plus dangereuse bien entendue avec notamment les chimères ou les Basilics ou les Acromentules. Les Loup-Garou en font également partie, même si je n’apprécie pas le fait de considérer un sorcier comme étant une créature magique. Pour moi ils restent des sorciers avant-tout. Maudits, certes, mais des sorciers tout de même. Enfin, je divague. Les dragons sont des catégories 5 donc en dehors de mon domaine de compétence mais après ma sortie de Poudlard j’ai eu l’occasion d’en observer quelques-uns en Roumanie dont un Vert Gallois et un Magyar à pointes. Ce sont des créatures magnifiques. Ou plutôt merveilleusement mortelles. »
« Et les Vampires, ont le même classement que les loup-garous, même si je suis d’accord avec vous, c’est étrange de les classifier comme des créatures alors qu’ils sont avant tout « humain ». Qui est-ce qui a pu avoir cette idée stu…. Disons plutôt saugrenue de les mettre dans une même catégorie que les animaux ?» Il se passa une main dans les cheveux « Ouais, mais les dragons ont l’air vraiment passionnant, probablement plus que beaucoup d’animaux. Les étudier et compagnie, ça doit vraiment être quelque chose d’extraordinaire… et ce n’est pas qu’une question de danger, je ne trouve pas les Basilics super…. Disons que je n’aimerai pas spécialement en côtoyer un.»

Bon probablement aussi que le fait qu’enfant c’était déjà des créatures magiques mais imaginaires, aidaient aussi, à cette …. Disons au fait qu’il mettait les dragons sur un piédestal

« Vous avez des anecdotes à partager sur vos cours de médicomagie ? Ce n’est pas une discipline que je connais énormément. Je suis plus calée sur les soins des créatures donc je pense qu’il y a des similitudes mais votre avis à ce sujet m’intéresse beaucoup ! »
« Probablement qu’il y a des similitudes, après tout, nous sommes une sorte d’espèce animale. Nous pouvons juste parler et donc mieux comprendre généralement les douleurs humaines, que celles de créatures. Après, je pense que tout ce qui est mammifère a généralement pas mal de correspondance avec nous, pour d’autres c’est probablement plus difficile à dire.» Il se racla un peu la gorge avant de continuer « Pour les anecdotes … tout dépend ce que vous voulez entendre ; certains se trompent d’ingrédients dans les potions et ça donne certaines choses assez drôles. Hum… dans les fratries certaines blagues plus ou moins drôles. Mais il y a aussi les anecdotes des sorciers qui essayaient des « choses/des objets moldus »…. Et qui ne sont pas très doués avec. Après forcément, il y a les choses moins drôles, les « vraies » maladies, les blessés graves. On a un peu de tout à vrai dire dans une journée ; sans compter les malades imaginaires, ou ceux qui croient qu’ils vont mourir alors qu’ils ont par exemple une simple gastro. »

C’était un choix intéressant de trouver une autre appellation de groupe pour eux… mais est-ce que c’était réellement judicieux ? Il n’en était pas sûr. Certes, ils étaient des sorciers avant tout : loup-garous ou vampires. Néanmoins avec leurs capacités et vu qu’ils étaient des prédateurs avant tout, un autre groupe était justifiable. Merde. Il commençait à s’embrouiller tout seul dans son raisonnement. Il était d’accord avec ce que disait la jeune femme, mais aussi avec le fait que rester à deux était aussi bien, pour ne pas faire trop de différence, pour ne pas qu’ils se sentent lésés, rejetés. Est-ce que mieux les inclure pouvait les rendre moins dangereux ? D’une certaine façon, probablement, même s’il resterait toujours en eux le côté prédateur, instinct primaire surdéveloppé. Il se rongea nerveusement un ongle avant de finalement répliquer :

« Certes, un troisième groupe semble tout à fait justifiable, et également la meilleure des solutions. D’un autre côté, est-ce que ne pas les inclure tout simplement comme Sorcier ne serait pas mieux ? oui, ils ont des capacités « spéciales », dévastatrices. Certes, ils ont un côté prédateur … mais est-ce que le fait d’avoir peur d’eux, de les rejeter n’aide pas à créer un fossé énorme ?Les rattacher à ceux qu’ils sont…. Seraient …. Sans cette malédiction n’est-il pas une meilleure chose ? Ne pas mettre d’étiquette est parfois mieux. » Il se tut quelques instants. « Un Occlumens, un animagus, ou un métamorphomage ont également des capacités magiques… qui peuvent s’avérer redoutables également.»

Il ne rajouta rien d’autres, laissant la jeune femme tirer elle-même des conclusions. Pour lui c’était simple, il y avait les magiciens, les no majs et point barre. Il se passa une main dans les cheveux. Il n’était pas certain que son raisonnement soit bien compris, ou même logique, mais après tout ce genre de choses n’étaient pas logiques, c’était suivant son vécu, son ressenti etc. Gary avait continué de parler de diverses choses, des créatures notamment avant d’embrayer sur la médicomagie. C’était, il le savait, retourner le couteau dans la plaie, par ce qu’il voulait toujours faire ce métier mais ce n’était actuellement plus possible. Il devait faire une croix sur cette passion. Malheureusement pour lui elle lui posa alors une question qu’il redoutait : lui donner plus d’explications par ce qu’elle ne comprenait pas pourquoi il avait arrêté cette branche. Il déglutit avec difficulté se demandant comment il pouvait s’en sortir.

L’anxiété le regagna en quelques instants. Azkaban. Détraqueur. Tristesse. Déprime.
Il avait tué pour se défendre. Meurtrier.
Et il avait tout perdu. Tout.
Il inspira difficilement, sentant difficilement l’air passé.

Et voilà, il avait l’air fin maintenant. Elle n’allait pas comprendre pourquoi est-ce qu’il agissait comme ça, pourquoi est-ce qu’il avait cette réaction. Et c’était normal, les gens « normaux » ne réagissaient pas de cette manière à une simple question basique.

« Vous ne pourrez rien pour moi, sans vouloir vous offenser.» dit-il doucement « Par ce que, disons pour faire simple que je ne peux plus réellement travailler dans le monde Sorcier, même si j’en avais envie.» il se mordilla la lèvre essayant de garder son calme, de ne pas débloquer, de ne pas virer hystéro ou que son stress le fasse comme de nouveau déconnecter. «Mais c’est vraiment une gentille proposition. Enfin voilà, quoi. »

Cette conversation était quand même plutôt intéressante, il faut bien l’avouer, même si c’était probablement également un sujet un peu tendu pour lui. Pourtant, il n’avait pas de proches qui était lycan ou vampire… c’était disons, juste affreux qu’on les considère plus comme des créatures que comme des sorciers. Des choses dangereuses, des Bêtes. Mais forcément, lui n’était pas politicien, c’était peut-être la meilleure approche pour protéger la population même s’il en doutait franchement. Il écouta donc le « contre-argumentaire » de la jeune femme qui avait bien entendu plutôt raison. Il y avait effectivement une énorme différence entre les deux groupes de Dons….

« Oui, oui, vous êtes tout à fait claire, mais, il y a quand même une différence entre les sorcier prenant une branchiflore, et les sorciers avec un don inné ou acquis. Pour la première catégorie, il faut absolument avoir la branchiflore, lorsqu’on est métamorphomage ou même animagus, on a besoin disons, de ce facteur « extérieur ». Même si être animagus c’est beaucoup de travail.» Il se tut quelques instants avant de reprendre « Je suis également d’accord, sur le fait que dans le cas des Vampires et des Loup-garous, il y a des changements en eux, notamment au niveau des insticts primaires, parfois caractère, besoin et compagnie…. Mais de là à les catégoriser TOUS comme ça, c’est un peu limite je trouve ; il y a des humains aussi bien sorciers que moldus qui sont des sociopathes, psychopathes, tueurs en masse ; Ils sont probablement plus dangereux que beaucoup de Vampire et de Loup-garous. Probablement surtout de loup-garous, il est vrai que les Vampires ayant besoin de se nourrir ça rend leur cas un peu plus compliqué à défendre, mais quand même, il doit il y avoir des gens bien parmi eux.»

A moins que les choses aient totalement changé ces dernières années, mais il en doutait sincèrement franchement. Au moins, cela lui changeait quand même un peu les idées, c’était toujours mieux que rien, il fallait bien l’avouer. Ils avaient finalement dérivé vers lui, et après qu’il eut parlé, il n’apprécia pas franchement la façon dont elle semblait le dévisager. Ou alors, c’était lui était encore et toujours plus parano et prenait chaque regard –trop appuyé ?- comme quelque chose de mauvais. Il devait e calmer, son interlocutrice ne semblait pas franchement lui vouloir du mal, alors il ne risquait probablement rien. Raclement de gorge tandis qu’elle remettait le piaf dans sa cage. Il fronça les sourcils lorsqu’elle reprit la parole, ces propos le laissant quand même un peu songeur.

« C’est peut-être dommage, mais dans le monde actuel …. C’est beaucoup trop compliqué pour quelqu’un comme moi de retrouver une vraie place.» Il parlait principalement à cause de sang, dans un monde régit par les Supérieurs, ce n’était pas évident, mais elle ne devait pas exactement savoir ce que c’était, elle ne pouvait pas réellement comprendre. Et puis forcément, il y avait la prison. «Alors, j’essaye de trouver le juste milieu, tout simplement. Sans vouloir vous offenser, être de sang-pur vous ouvre beaucoup plus de portes qu’à moi, qu’on le veuille ou non. Et par ailleurs, le bonheur je trouve ça un peu surfait comme mot et notion.»

En même temps, quand on a vécu 6 ans auprès de détraqueurs…. Hein, la joie de vivre et le bonheur, on ne peut pas dire que ce soit la chose la plus évidente à se souvenir et donc à comprendre. Il avait donc du mal avec cette notion. Vraiment beaucoup de mal, et puis, on pouvait trouver son « bonheur », ailleurs qu’au travail ! ce qu’il avait trouvé dans le monde Moldu devrait être adapté pour lui, et donc ne pas être une totale corvée, ça serait déjà ça, quand il se serait lancé.

« Et puis un travail reste un travail, la plupart des êtres humains sur Terre, n’aiment pas forcément ce qu’ils font, mais on a besoin de travailler pour pouvoir vivre. Tout le monde n’a pas la chance de travailler avec …. Disons avec sa passion. »

Probablement qu’elle avait raison sur pas mal de ces points. Probablement qu’il avait tort, qu’il était un peu trop généraliste. Il savait que certains étaient exclus de leur famille s’ils n’étaient pas dans les normes, néanmoins, généralement, si l’enfant ne foutait pas la merde, il avait quand même plus de porte ouverte ! Il soupira doucement, il comprenait bien que c’était un sujet sensible pour la jeune femme et il ne voulait pas la blesser, juste lui faire comprendre que …. Elle avait probablement en partie tort, ou du moins de ce son point de vue.

«Tout dépend de votre…. Disons, façon de voir les choses. Mais pour ceux qui sont en accord avec leur famille, qui ne se font pas virer de chez eux, oui, cela ouvre des portes. Après, je le conçois, j’ai probablement un peu trop généralisé, je m’en excuse. Oui, comme partout tous les privilèges s’envolent lorsqu’on … disons que certains bien-pensants trouvent que l’on est pas assez « normal » ou bien pour sa famille. » Il se tut quelques instants avant de continuer « Mais vous ne pouvez pas nier, qu’avec son statut de sang, certains métiers seront plus difficile à obtenir que vous. Ca reste des portes ouvertes, sans vouloir vous offenser.»

Klara lui avait dit qu’il ne pouvait pas comprendre certaines choses sur ces filiations. Forcément, lui n’avait jamais eu de famille, alors il ne faisait qu’avec sa logique ; peut-être qu’il avait faux, qu’il y avait des notions dont il était amputé. Et plus il parlait, plus il avait l’impression, encore une fois de ne pas vivre dans le même monde que la jeune femme, mais probablement qu’elle avait un peu plus les pieds sur Terre qu’elle. Il soupira, oui, dans SON cas, se donner les moyens pouvait suffire, oui parfois on pouvait y arriver, mais avec les Supérieurs au pouvoir et avec son casier judiciaire…. QUI, dans le monde Sorcier lui ferait intégrer une structure médiale pour être médicomage ? Personne, surtout qu’il n’était probablement pas toujours stable… sans compter tout le reste ; Se donner les moyens, c’était une vision qu’il avait probablement eu à l’époque mais ce n’était plus le cas maintenant, par ce qu’il avait envie compris que parfois, les portes restaient juste closes, quoi que l’on fasse. Son discours, avait quand même quelque chose d’un peu facile, avec trop de jugements à son goût même si elle restait agréable. Ceci dit, sa situation n’était pas forcément non plus facile à comprendre mais ce genre de dires avait tendance à plus le déprimer qu’autre chose. Il se donnait beaucoup de mal pour se redresser, pour essayer de retomber sur ses pattes et voilà qu’une inconnue lui disait qu’avec des sacrifices et de la volonté ça suffisait et qu’il se complaisait dans son malheur. Ca lui donnait envie d’hurler de frustration. Elle ne savait pas. Elle ne pouvait pas savoir, ce vide intérieur, cette sensation de ne rien avoir envie de faire, que rien que se lever était parfois une réelle épreuve pour lui.
Il faisait partie du problème, il en avait conscience, mais le reste du monde et les préjugés étaient quand même un plus gros souci à ses yeux. Il se mordilla la lèvre en cherchant comment répondre à cela. Il ne voulait pas être désobligeant, probablement qu’elle ne se rendait pas compte qu’elle était un peu suffisante de dire ça dans de cas de Gary.

« Des fois, même en s’en donnant les moyens, cela ne marche pas. La volonté seule ne suffit pas, lorsqu’on dépend de facteurs extérieurs. On peut contrôler certain de sa vie, on peut se donner à fond, si derrière, les autres disons, par exemple ne vous acceptent pas cela ne changera rien.» Il se tut quelques instants, avant d’hausser les épaules «Je ne suis pas seul maître de ma vie, pas au sens où vous l’entendez en tout cas. »

On ne se sort pas de la dépression comme ça. On n’enlève pas souvenirs, la souffrance comme ça. La solitude. Ni d’ailleurs le fait de faire de minorités, d’une « race » - il n’aimait pas ce mot- inférieure pour son statut de sang. Et si certains pouvaient se reposer sur sa famille, lui n’avait plus grand monde Margo était une très bonne amie, mais elle n’était ni Klara, ni Esteban, ni quelqu’un avec qui il avait partagé des choses essentielles comme un frère ou une sœur.

« Enfin, on ne vas pas épiloguer là-dessus pendant des heures, je ne veux pas vous ennuyer encore plus.»