This is call .... sabotage - Caitlyn

Lun 5 Oct 2020 - 18:54

Mardi 19 avril – en fin d'après-midi.

Comment est-ce qu'ils en étaient arrivés là ? Qu'est-ce qui s'était réellement passé ? A quoi rimait cette foutue révélation ? Il n'y croyait pas. Il ne voulait pas y croire. Il en avait des frissons, une envie de dégueuler perpétuelle. Il ne comprenait pas comment est-ce qu'ils avait pu avoir cette idée qui était tout sauf lumineuse ! Qu'ils étaient cons. Il n'y avait pas d'autres mots. Comment est-ce qu'ils avaient pu penser que ça résoudrait des soucis ? Est-ce qu'ils se rendaient compte que du côté moldu ça serait une chasse à la Sorcière ? Que du côté Sorcier, ça ne serait guère mieux et qu'ils pouvaient tous les réduire en esclave en deux claquements de doigts ? Qu'est-ce qui allait se passer à présent ? Dans quel monde est-ce qu'ils allaient évoluer ? Les images il les voyait pourtant pertinemment. La guerre. Le sang. L'apocalypse. Et scoop alert, ça ne serait probablement pas les Moldus qui seraient les vainqueurs. Bandes d'arrogants imbéciles ! Espèces de fou. Et lui dans tout ça ? Lui, qu'est-ce qu'il était ? Un pion. Mais un pion qui serait probablement bientôt recherché. Surveillé. Paranoïa toujours exacerbée. La logique des choses voudraient que les Sorciers, que ce soit les résistants que les Supéieurs voudraient savoir comment beaucoup de moldus avaient connaissance de la magie et la réponse se trouvait en quelques mots, quelques « groupes » de personnes : prisonniers de Poudlard et leurs familles, cracmols, sorcier -nés moldus- qui s'en étaient allés du monde de la Magie. La vengeance coulait dans chacune des parties. L'envie du sang, d'en découdre aussi probablement. C'était le propre de l'homme de toute manière. Il ne pouvait pas rester sans guerre, en harmonie. Ils ne pouvaient pas tous cohabiter, c'était impensable.

Et s'il était déjà perdu avant, aujourd'hui c'était probablement encore pire. Où aller ? Où se réfugier ? Où protéger le mieux sa mère, Lewis, Sovahnn ? Quoi dire à qui ? Chaque mot, chaque phrase serait d'un côté ou de l'autre analysé.
Traître d'un côté, coupable de l'autre.
La bonne blague.
Il ne faisait parti de rien.
Ces derniers mois avaient étaient qu'une simple vaste blague.
Vers qui se tourner ? Vers sa mère ? Non, il ne pouvait pas la décevoir ou la mettre en danger et il en était de même pour Sovahnn. Quant à Lewis, il ne voulait plus parler de la magie.
Alors qui ? Ruben ? Naveen ? Qui semblaient vaguement et par moment un peu plus censés que les autres ? Bethany, par ce qu'elle comprendrait peut-être mieux ? Duncan ? Enzo ? Qui ? Qui voudrait l'écouter, le croire ? Qui pourrait prendre en charge ses angoisses ? Qui pourrait faire en sorte que tout se passe bien, qu'il n'y ait pas plus de morts, pas de vengeance, pas de sentence ?
Personne.
Désespérément, personne.
Le vide absolu. Le Néant.

Et William, toujours aux abonnés absents

Il n'y avait plus qu'à attendre. Qu'ils le traquent. Qu'ils le trouvent. Plus qu'à prier pour que ce soit la garde qui mette la main sur lui avant les Supérieurs. Ca arriverait, il en était certain.
Combien de répit est-ce qu'il avait ? Des heures ? Des jours ? Des semaines ?
Et s'il était de nouveau enfermé ?

Il n'y avait plus que la peur, l'angoisse qui l'animaient.
Il n'était pas allé à l'Université, ne souhaitant pas croiser Ruben. Ne voulant pas entendre les rumeurs, les paroles, les chuchotements des élèves, des professeurs sur ce sujet-là, probablement en TT sur twitter.
Il ne voulait plus entendre ces mots. Sorciers. Magie. Il en avait soupé. Il avait trop conscience de ce qu'il pensait qui allait se passer.
L'agonie du monde tel qu'ils le connaissaient. Guerre ? Oubliettes de masse ? Esclavage ?
Et il était coupable. Oui, votre Honneur. Et il serait jugé.
Partout où il allairt, il avait l'impression qu'on chuchottait sur son passage. Qu'on parlait de lui. D'Eux. Tais-toi conscience ; ta gueule paranoïa.
Et il avançait à l'aveuglette, tenant debout il ne savait comment. Shooté aux cachets pour se calmer, pour ne pas faire une connerie.
Et il avançait. Il tanguait. Chaque pas était comme un défi. Chaque rue était synonyme que c'était peut-être la Fin. Qu'ils étaient peut-être-là.
Et il avait envie d'hurler. Mais il se taisait, encore et toujours. Lache. C'était sa sentence. Sa pénitence. Cri silencieux, qui ne cessait de résonner dans sa tête.
A en devenir fou. Mais probablement, qu'il l'était déjà avant ça, fou. Différent.

Poings serrés. Il voulait évacuer tout ça. Il prenait de la vitesse, à roller, sur une route goudronnées, peu passante dans un parc où les gens faisaient du vélo, du jogging.
On se calme. Il devait rentrer chez sa mère avec les sens moins en alerte.
Elle ne devait se rendre compte de rien. Il devait la protéger, quitte à se damner.

Et à un virage, probablement un peu trop dans ses pensées, alors qu'il freinait pour le prendre correctement, il percuta quelqu'un, heureusement pas de plein fouet, mais assez pour qu'elle tombe pour que lui s'écroule sur le goudron.
Merci les protections qui firent qu'il n'y avait pas vraiment de mal.
Coeur tambourinant dans sa poitrine sous le choc, l'adrénaline, la peur – encore et toujours- il s'était relevé assez rapidement, se massant quand même douloureusement un poignet. Il allait s'excuser lorsqu'il vit qui il avait « renversé ».

Caitlyn Twain.
Une des Leurs.
Une des Résistantes, du groupe de Musique au Chateau.
Il n'aurait pas dû avoir peur d'elle. Après tout elle était amie avec Emily et Matthew.
Théoriquement il ne risquait rien.
Mais sa raison ne voulait pas l'entendre.
Surtout pas aujourd'hui. Surtout pas maintenant.
Est-ce qu'elle était le messager ? Celle qui venait le chercher ?

Bloqué, tétanisé encore une fois, il fallait qu'il dise quelque chose.
Qu'il s'excuse de l'avoir fait tomber, d'être si maladroit.
Fuis, abruti. mais il avait visiblement pris racine.

Et finalement …. D'solé.
Nul. Piètre. Pathétique. Mais au moins il avait réussi à dire quelque chose ce qui dans son état de nervosité extrêmement au point où il devait plus ou moins trembler de la tête au pied, était déjà un énorme effort.

Sam 17 Oct 2020 - 21:06

Dimanche 17.04.2016
Dans l’après-midi

Londres, Royaume Uni

« Ça va aller pour rentrer ?
- Oui, je vais Transplaner. »

S’imaginait-elle vraiment pouvoir le rassurer, avec sa réponse automatique, lèvres pincées, son air absent, le regard vide ? Elle n’essayait même pas, en réalité. N’avait pas envie de donner le change, de faire comme si de rien n’était. C’était Jake, elle voyait bien qu’il hésitait, se faisait du souci pour elle, mais il n’allait pas l’étouffer. Elle n’avait pas besoin de se cacher.

« T’es sûre que tu veux pas rester encore cette nuit ?
- Hm ? Non, c’est bon. »

Elle était déjà loin, les pensées se bousculant dans sa tête, le mode survie enclenché. Elle le vit qui hochait la tête. Il n’était pas serein, ça le travaillait aussi. Elle se leva, alla chercher sa veste, remettre ses chaussures. Une partie d’elle aurait voulu rester, le laisser enrouler ses bras autour d’elle, la faire se sentir en sécurité. Mais ça ne serait que s’enfermer dans le déni. Il fallait qu’elle assimile ça. Qu’elle prenne du recul.

* * *

Lundi 18.04.2016
Dans la soirée

Soho, Londres, Royaume Uni

Ils savaient. Tout le monde savait. En un jour, la vidéo avait fait des millions de vues, se répandant à travers le globe comme une trainée de poudre. Ils les avaient dépeints comme des dangereux criminels, des monstres hors de contrôle, mais en attendant, c’était en cibles innocentes qu’ils les transformaient.

Caitlyn était restée sur ses gardes toute la journée, un état de stress latent, d’anxiété, d’hypervigilance, tous ses sens aux aguets. S’attendant à les voir débarquer dans la boutique, ou la suivre dans la rue, voire toquer à sa porte. Se préparant à devoir se défendre, fuir une fois de plus. Elle avait fait son sac, puis s’était endormie comme une masse, épuisée.

* * *

Mardi 19.04.2016
En fin d’après-midi

Regent’s Park, Londres, Royaume Uni

Reprendre le cours de sa vie. Retrouver une normalité, un équilibre. Sagesse ou inconscience ? Il n’y avait pas de bonne réponse, de réaction appropriée. Il n’y avait pas d’échappatoire. Ils savaient qui elle était, avaient déjà essayé de lui voler sa baguette une fois, ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne réessayent.

Fuir semblait être la seule option viable. Mais le souvenir de l’issue de sa dernière cavale était encore trop frais. Elle commençait tout juste à se relever, n’avait pas envie de chuter à nouveau.

Dire que l’idée de contacter Alec, ou juste de débarquer au club comme il l’y invitait, ne lui avait pas traversé l’esprit aurait été mentir. Se défouler, se décharger, évacuer. Rejeter ce sentiment de vulnérabilité qui lui collait à la peau. Mais c’était encore trop tôt, elle n’avait pas envie qu’il la voie dans cet état, pas cette fois.

Alors elle courait. Ses muscles ne tenant plus qu’à un fil, les poumons en feu, un point de côté au flanc. Oubliant la faim, le froid, la peur.

Le choc fut brutal, inattendu. Elle s’écrasa sur le côté droit, le souffle coupé, finit par lâcher un grognement de douleur, mâchoires serrées. L’instant d’après, elle était de nouveau en état d’alerte, et s’empressait de se relever sans décerner autre chose qu’une grimace à l’encontre sa hanche qui la lançait. Posait ses yeux sur celui qui l’avait percutée, comprenait qu’il l’avait reconnue tout comme elle le reconnaissait.

« Tim ? »

Il se tenait devant elle, semblait bloquer, comme pétrifié – et elle se prit sa terreur en pleine face. Ses pupilles dilatées, son cœur effréné, sa tension au plafond. Et son odeur, l’odeur de la peur à l’état pur. Elle retint son souffle, mais déjà, son propre pouls s’accélérait.

« D’solé. »

Sourcils froncés, elle essayait de comprendre ce qui se jouait, pas certaine de le vouloir vraiment. Son instinct lui hurlait de partir sans demander son reste. Pourtant, elle n’arrivait pas à décrocher son attention du jeune homme face à elle, qui tremblait de la tête aux pieds, cédait à la panique. Merde.

« Hey, c’est rien, promis. Tout va bien, ok ? Tu… qu’est-ce qui se passe, tu as besoin d’aide ? Je peux t’aider, mais j’te jure que si c’est un piège pour me voler ma baguette… »

Tu fais quoi quoi ? Tu la lui fous sur la carotide comme un flingue et menaces de le tuer si on ne te laisse pas tranquille ? Tu Transplanes avec lui, le mets hors d’état de nuire et le sèmes ?

Ne me donne pas de raison de te faire plus peur que ce n’est déjà le cas.

Dim 18 Oct 2020 - 17:38

Il fallait qu'il se calme. Absolument. Il n'allait rien se passer. Elle n'allait pas lui faire du mal. Elle n'était pas comme ça, n'est-ce pas ? Mais si elle savait qui il était, ou si Caleb -ou Lex- avaient parlé et que son nom était tombé, qu'est-ce qui se passerait ? Peur frénétique, incontrôlable. Beaucoup de « et si ». Déjà que d'ordinaire il n'était pas spécialement farouche face à un sorcier, aujourd'hui c'était probablement même encore pire. Mais il fallait qu'il se contienne, il fallait qu'il dise un mot, un simple mot, peut-être qu'elle partirait après. Peut-être qu'elle le laisserait tranquille.
Elle prononça son prénom – son diminutif plutôt, mais au final c'était la même chose, et il se voyait pas dire qu'il n'y avait que ses amis qui pouvaient l'appeler comme ça, étrangement, ça l'ennuyait beaucoup moins que quand c'était quelqu'un comme Caleb. Ici, il ne l'ouvrirait pas.
Et s'il fuyait ? Non, impossible, non corps ne semblait pas franchement vouloir bouger. Comme d'habitude. Inspiration. Expiration. Et il arriva enfin à dire un petit mot. Un simple désolé... pour l'avoir fait tomber. Ce n'était pas quelque chose de vraiment volontaire.
Allez Twain, tu vois tout va bien, personne n'a rien tu peux partir, ça aidera tout le monde. Ouais c'est ça, dégage loin de lui. Loin de cette peur pestilentielle. Allez, s'il te plait, pars, éloigne-toi.
Respiration sifflante tandis qu'elle reprenait la parole.

« Hey, c’est rien, promis. Tout va bien, ok ? Tu… qu’est-ce qui se passe, tu as besoin d’aide ? Je peux t’aider, mais j’te jure que si c’est un piège pour me voler ma baguette… »

Temps de silence. De perplexité totale. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait plus.
Pourquoi est-ce qu'elle disait ça ? Elle avait l'air au courant de quelque chose, ou alors c'était une feinte ? Qui sait ? Il avait bien entendu cette proposition d'aide, mais pourquoi est-ce qu'il lui ferait confiance alors qu'il ne la connaissait pas vraiment ? Il n'y avait qu'à voir ce que sa confiance en Ruben avait donné.
Nouveaux tremblements. Il ne savait pas quoi répondre. Quant à la fin...

« Comment est-ce que je ferai ça ? Il faudrait déjà que je sache où elle est cachée ...» Il doutait qu'avec son spray au poivre il puisse faire la même chose qu'avec Kim. Déjà qu'il regrettait amèrement cela, il n'allait pas faire une « deuxième » victime. Il se le refusait. « Et si c'est un piège... tu me ferais quoi ?»

Contrairement aux apparences, il ne disait pas ça pour le provoquer. D'ailleurs sa voix en attestait. C'était plus de simples questions. De réelles questions qui attendaient des réponses – même désagréables-. Il ne savait pas trop où il avait trouvé la force de répliqué, mais c'était mieux comme ça. Au moins... s'il lui disait rien et qu'il ne semblait pas vouloir l'attaquer avec un peu de chance elle partirait.
D'autres questions étaient là, pourquoi est-ce qu'elle lui proposait son aider ? Celle-là, il aurait bien voulu qu'elle y réponde, mais il ne savait pas comment le formuler. Est-ce que s'il n'y avait pas eu la révélation, elle aurait posé les mêmes questions ? Est-ce qu'elle ne pouvait pas comprendre qu'il avait juste peur d'elle par ce qu'elle était sorcière ou alors est-ce que c'était juste inconcevable pour elle ? Ils ne s'étaient pas croisés tant que cela à Poudlard au final, mais est-ce qu'elle n'avait jamais remarqué qu'il était tout autant pétrifié ? Ou alors à force de traîner avec des gens comme Mathew, Emily, Cameron, Kyle & co elle avait oublié les autres. Ceux qui n'avaient pas réussi à se remettre de ça, ceux qui vivaient comme lui, dans cette peur infâme et irraisonnée.

Il avait besoin d'aide, c'était peut-être la main tendue qu'il attendait.
Il avait besoin d'aide, mais il ne savait plus à qui se vouer ou pas. Personne lui semblait le mieux. Comme cela il ne mettait personne en danger.
Difficultés à respirer qui continuaient, lui donnant mal au crâne, l'impression qu'il avait de plus en plus de mal à réfléchir.

« J'veux juste que tu m'fasse pas d'mal.» finit-il par dire, clairement véridique, mais qui en plus pouvait répondre que ce qui se passait, sur ce s'il avait besoin d'aide : il avait juste peur pour sa vie face à elle, par le danger que ses pouvoirs représentaient.

Mar 20 Oct 2020 - 12:04

Se relever, vite. Ne pas baisser sa garde, ne pas laisser la surprise ou la douleur détourner son attention de la situation. Ce n’étaient que des égratignures. Sa peau avait râpé le goudron à plusieurs endroits, ça brûlait bien comme il fallait, mais ce n’était rien de grave en soi. Et elle tenait à ce que ça reste ainsi. Les poumons encore en feu d’avoir couru si longtemps sans s’arrêter, les jambes encore fébriles, elle s’efforçait de retrouver une respiration normale – principalement dans l’espoir de ralentir son myocarde qui battait la chamade. Mais si elle parvenait à peu près à garder la face et surtout la tête froide, elle n’en menait pas en réalité pas beaucoup plus large que celui qui pourtant était à l’origine de la panique qu’elle sentait monter en elle.

Elle le voyait qui bloquait, tremblait, pupilles dilatées, respiration sifflante, tétanisé. Pouvait lire la terreur dans son regard, la sentir émaner de lui. Impossible d’imiter de telles émotions avec autant de fidélité, elle l’aurait perçu. Pourtant, elle ne pouvait pas ne pas faire le parallèle avec la fois où, après avoir tenté de l’amadouer, usant de bienveillance, sans succès, on lui avait foutu une lame à la gorge pour lui voler sa baguette. Sans succès non plus. Après tout, ils n’allaient tout de même pas rester sur un échec.

« Comment est-ce que je ferais ça ? Il faudrait déjà que je sache où elle est cachée… »

Piège. Oui, c’était un piège, un piège si évident que c’en était presque impossible que ça en soit vraiment un, mais un piège quand même. C’était obligé.

« Et si c'est un piège… tu me ferais quoi ? »

Elle eut un sourire amer, soufflant du nez.

« Si c’est un piège, qu’est-ce que vous me ferez ? »

Elle avait envie de pleurer. De peur, de peine, de dépit… Et la morsure de l’oxygène sur sa hanche meurtrie, sur son épaule excoriée. Elle secoua la tête, enchaîna.

« Vous vous contenterez de me voler ma baguette, ou vous en profiterez pour me tuer ? Ou pire, vous m’enlèverez, m’enfermerez, m’étudierez ? »

Elle ne savait rien de l’enlèvement de William, ni de l’allégeance de Timothy. Mais tout comme il n’avait jamais surmonté sa peur de la Magie, jamais su faire la part des choses, voir que pas tous les Sorciers ne lui voulaient du mal, pas tous les Sorciers n’étaient des Supérieurs… c’était aujourd’hui à son tour de n’être plus capable de concevoir que pas tous les Moldus n’étaient des Inquisiteurs. Et elle ne pouvait que trop bien s’imaginer ce qu’ils feraient avec des gens comme elle. Sans parler du sort qu’ils lui réserveraient quand ils apprendraient pour sa nouvelle condition.

« J'veux juste que tu m'fasse pas d'mal. »

Elle hocha la tête avec empressement, presque comme une promesse silencieuse.

« Moi aussi. »

Le ventre noué, elle avait l’impression que leur destin à tous les deux se jouait en cet instant. Oui, elle aussi avait envie de ne pas lui faire de mal, de ne pas devoir le blesser ni même le menacer, le prendre en otage, pour sauver sa peau. Merde, pourquoi deux gamins tout juste adultes devaient se retrouver à envisager des mesures aussi drastiques pour sauver leur peau ?

« Je ne la sortirai pas, ok ? Je peux partir si tu veux, si c’est à cause de moi que t’es dans cet état-là. J’imagine que c’est ça… Je suis désolée. Mais je ne suis pas comme eux, ok ? Et j’veux juste qu’on me laisse vivre en paix. »

Mar 20 Oct 2020 - 19:07

On se concentre Timmy. On essaye de faire des phrases cohérentes. Le souci c'est que les paroles de la jeune femme le laissaient totalement perplexe. Il ne savait plus trop quoi dire, quoi croire. Est-ce qu'il y a avait une raison à ce qu'elle dise ça, ou est-ce que c'était une simple coïncidence. Il n'en savait rien et il n'en menait pas large. Plus les secondes passaient, plus l'angoisse montait. Menaçait. Malgré tout, il avait réussi à reprendre la parole, à dire quelques phrases qui restaient quand même assez cohérentes : pour voler une baguette, il fallait déjà savoir où elle était. Il ne le savait pas et ne comptait pas lui demander vu qu'il n'en avait strictement rien à foutre vu que plus cet engin de malheur se tenait loin de lui mieux il se portait.

« Si c’est un piège, qu’est-ce que vous me ferez ? [...] Vous vous contenterez de me voler ma baguette, ou vous en profiterez pour me tuer ? Ou pire, vous m’enlèverez, m’enfermerez, m’étudierez ?»

Incompréhension, en grande partie. Par ce que ce n'était pas un piège et qu'elle devait bien voir qu'il était plus proche de malaise que de monter un plan foireux. Ceci dit, le fond de la question il le comprenait tout à fait. Et il ne pouvait pas lui affirmer qu'il n'était pas un ennemi. En vérité, il n'en était probablement pas un, vu qu'il ne voulait pas lui faire du mal vu que son arrivée chez les Inquisiteurs était juste un erreur d'un gamin en perdition qui avait juste besoin que quelqu'un le comprenne. Partager. Foutaises. De putains de foutaises, douloureuses, tellement il s'était avoir, qu'il avait été con et naïf et qu'il s'en mordait aujourd'hui les doigts.

« Je ne suis pas eux. Qui que soient les « eux » que tu désignes. Je suis incapable de faire du mal à quelqu'un.»

Dit ça à la rouquine, elle te rira sûrement au nez. Et cette idée lui donnait la nausée tellement il s'en voulait. Sur le moment, il avait trouvé cette idée étrange, mais il avait tellement eu besoin d'acceptation de la part des Inquisiteurs qu'il ,n'avait pas réfléchi, et puis à cette époque il ne les pensait encore pas aussi violents pour ne pas dire non violents. Et c'était vrai ; il n'y avait qu'à voir avec ses sœurs, pour June qui était beaucoup plus petite que lui et très menue, un bon coup pour se venger aurait pu lui remettre les idées en place, mais il en était incapable.

« Il y a déjà trop de violence dans ce monde pour en rajouter.»

Partout. Pour tout, tout le temps. Et il avait fini par dire la seule qui lui important au final. Qu'elle ne lui fasse pas de mal, comme c'était si facilement possible avec une baguette. Et ils le savaient tous les deux, bien qu'elle en ait probablement moins conscience que lui. Elle devait voir tellement de côté positifs à la magie, tout ce que lui n'arrivait pas à faire.
Il n'y avait plus que la peur, la douleur, les humiliations. Encore et toujours, même aujourd'hui. Tout comme la parano était là. Les questions sur l'avenir pour les gens comme lui.
Caitlyn avait juste hoché un peu la tête.

« Moi aussi. »

Il fronça les sourcils, encre plus confus. Comment est-ce qu'il pourrait lui faire du mal ? Il ne comprenait pas bien. Alors oui, il était plus grand plus costaud qu'elle, mais elle avait une arme redoutable et puis il était toujours comme paralysé, sa respiration n'était pas merveilleuse, alors comment est-ce qu'elle pouvait craindre qu'il lui fasse quelque chose. A moins qu'elle soit toujours sur l'idée qu'il lui tendrait un piège.

« Je ne la sortirai pas, ok ? Je peux partir si tu veux, si c’est à cause de moi que t’es dans cet état-là. J’imagine que c’est ça… Je suis désolée. Mais je ne suis pas comme eux, ok ? Et j’veux juste qu’on me laisse vivre en paix. »

Est-ce qu'il le savait ? Oui, il l'avait probablement toujours su. Mais en même temps, ses sœurs, ses anciens camarades n'étaient pas comme Eux aussi, cela n'empêchait pas qu'ils lui avaient du mal. Beaucoup de mal. Les cicatrices étaient toujours là, surtout celles qui concernaient sa famille, vu que cela continuait. Parfois, c'était plus insidieux. Alors quel genre de personne est-ce qu'elle était réellement.
Il eut une pensée pour Emily. Pour Matthew. Pour le groupe.
Pour ce jour de juillet de 2014, où la révolution avait commencé. Où ils avaient pu finalement sortir.
Elle faisait parti des Bons. Si elle n'avait pas changé... mais cela ne suffisait pas à sa peur, son angoisse de s'atténuer.

« Je le sais.» avait-il fini par dire, doucement. « Mais... je n'le contrôle pas.» Par ce qu'il était bousillé à ce niveau-là. « J'te ferai rien non plus.» Il lui semblait qu'il l'avait déjà précisé, mais au cas où...

Qu'est-ce qu'il pouvait dire en plus ? Pas grand chose. Son palpitant était toujours au supplice, sa tension probablement au sommet, mais il essayait de se contrôler au mieux. Inspirer. Expirer. S'auto-rassurer. Rien de bien probant au final.

Temps de silence. Clignements des yeux.
Elle était quelqu'un de bien.

« Merci.» avait-il finalement soufflé.

Merci pour ce que tu as faits, il y a presque deux ans, même si souvent il se disait que faire partie de leurs victimes, être clamsé aurait beaucoup plus simple.
Pourtant il était toujours là, essayant vainement de se reconstruire un semblant de vie.

Elle était quelqu'un de bien.
Contrairement à lui.
Culpabilité croissante.

Sam 31 Oct 2020 - 15:13

Quelques jours plus tôt, ça n’aurait été qu’une simple collision. Un gars qui lui fonçait dedans à roller dans un virage, la renversait, rien de bien grave. Il l’aurait reconnu, se serait mis à paniquer, elle se serait souvenue de sa peur de tout ce qui touchait de près ou de loin à la Magie, aurait tenté de le rassurer ou pris le parti de s’éloigner, et ça aurait été tout. Un accident sans importance, qu’elle n’aurait pas tardé à oublier. C’était fou comment en un jour, la situation pouvait changer, le monde basculer. Une seule vidéo, et l’impression d’être sous le feu des projecteurs. Ils savaient. Tout le monde savait. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne la retrouvent. Et le voir qui se décomposait alors qu’elle-même était à deux doigts de craquer, non, elle n’était pas sûre d’être en état de le gérer.

« Je ne suis pas eux. Qui que soient les « eux » que tu désignes. Je suis incapable de faire du mal à quelqu'un. Il y a déjà trop de violence dans ce monde pour en rajouter. »

Il semblait sincère, mais elle ne baissa pas sa garde pour autant, les mâchoires serrées et les sens aux aguets. Attendait-il vraiment d’elle qu’elle le croie quand il disait qu’il n’était pas comme les Inquisiteurs, alors que lui-même était incapable de concevoir qu’elle n’était pas comme les Supérieurs ? La seule chose qu’elle voulait bien admettre était qu’il n’avait pas l’air de pouvoir lui faire du mal, ni même de vraiment le vouloir. Cela dit, quelque part, elle aurait préféré avoir face à elle quelqu’un de déterminé à en découdre avec elle, au moins elle aurait su à quoi s’en tenir, ça aurait été beaucoup plus simple… Tandis que là, elle oscillait entre la crainte et la compassion. Le sentiment d’insécurité et celui de culpabilité.

« Je le sais. Mais... je n'le contrôle pas. J'te ferai rien non plus... »

Elle hocha légèrement la tête, se détendit un peu. Était-ce vraiment ce qu’ils étaient ? Deux gamins tout aussi paumé et effrayé l’un que l’autre ? Tentant de se rassurer mutuellement, refusant d’être à l’origine de la peur qu’ils lisaient dans les yeux de l’autre quand eux-mêmes tremblaient ? Aucun d’eux n’avait rien demandé à personne, pourtant les voilà au milieu de l’arène, conscients que le contexte aurait voulu qu’ils sautent l’un à la gorge de l’autre, alors qu’eux-mêmes n’aspiraient à rien d’autre qu’à vivre en paix l’un avec l’autre.

« Merci. »

Elle lui fit un petit sourire, haussa les épaules. Il la remerciait de ne pas l’avoir attaqué ? Ou de s’être excusée, de lui avoir proposé de l’aider, voire de partir ? Il n’avait pas l’air d’aller tellement mieux pour autant. Toujours au bord de la crise d’angoisse, le souffle erratique, le cœur déchainé, la tension au plafond.

« C’est rien. »

Court instant de silence.

« J’imagine que t’as vu la vidéo… J’ai pas envie que tout le monde ait peur de nous. Ni qu’on nous prenne pour des bêtes de foire ou pire, pour des rats de laboratoire. »

Et elle savait que c’était ce qu’ils avaient fait avec eux, à Poudlard, les enlevant, les séquestrant, les torturant, projetant de les exterminer ou de les asservir. Mais de là à combattre le feu par le feu ?

« Tu sais, on a déjà essayé de me la voler, ma baguette. Deux gars, l’un en mode gentil, et l’autre qui me fout un couteau sur la gorge… »

Comment ne pas y repenser, quand elle avait recroisé Lex à peine deux semaines plus tôt ? Les pièces du puzzle s’assemblaient dans sa tête, et elle se rappelait des mises en garde du jeune homme. Une question de vie ou de mort.

« Je sais que tu n’as rien à voir avec ces gens, ces Inquisiteurs. Mais je pense que du coup, eux, c’en était. »

Mer 4 Nov 2020 - 18:26

Casse-toi, Tim. Dégage. Vous vous êtes déjà tout dit. Tu peux partir. Le principal est fait. Alors, petit corps, tu vas maintenant daigner bouger. Elle est stupide, cette pseudo-paralisie, cette tétanie. Non plutôt pathétique ! Comment est-ce que quelqu'un ne pouvait plus arriver à contrôler ses muscles, son corps juste par peur ? Autant courir à en perdre haleine lui semblait une réaction logique, autant la sienne – à chaque fois- lui paraissait totalement anomale. Comme si encore une fois, il était hors du lot. Mais il s'en relèverait d'une manière ou d'une autre, comme à chaque fois.
Alors on se calme. On essaye de se reprendre. On essaye d'arrêter de trembler et au moins d'arriver à respirer un peu plus normalement. De se concentrer sur la jeune femme, sur ses paroles. Hypervigileance, paranoïa qui augmentait.

« C’est rien. »

Tu vois, mec. Ce n'était rien, alors maintenant tu te calmes.
Merde, pourquoi est-ce qu'elle ouvrait de nouveau la bouche ?

« J’imagine que t’as vu la vidéo… J’ai pas envie que tout le monde ait peur de nous. Ni qu’on nous prenne pour des bêtes de foire ou pire, pour des rats de laboratoire. »

Non. Non. Non.
Il ne voulait pas parler de ça, surtout pas de ça !
Il y avait trop de tenant et d'aboutissant. Il y aurait trop de sang qui allait couler, encore et encore, par ce qu'une guerre se préparait forcément.
Est-ce qu'il pouvait comprendre cette sensation ? Oui. Par ce qu'en soit, lui aussi était concerné. Sa famille étaot sorcière, pas lui, il restait quand même un peu de magie en lui pour certaines vagues choses, comme pour tous les cracmols, mais pas assez pour les sorts. Alors, cela ferait comme avec les Inquisiteurs.
Elle est où ta place abruti ? Pas dans ce monde, il faut croire.

«Par ce que tu crois que ça sera différent, pour moi ? Je suis cracmol, je rentre même dans ce panier-là.» souffla-t-il avec lassitude.

Une fois. Pas deux, pas trois. Une fois était largement suffisante. Il n'en voulait plus de tout ça, il voulait juste une paix, un monde sans magie. Merde ; qu'est-ce qu'il y avait de mal là-dedans ? Juste que tout le monde soit un pied d'égalité, que tout le monde s'intègre et puisse vivre en harmonie sans foutue déclinaison de sang. Le racisme, les diverses oppressions envers les minorités étaient déjà assez nombreuses sans que l'on ajoute ça en plus.

« Tu sais, on a déjà essayé de me la voler, ma baguette. Deux gars, l’un en mode gentil, et l’autre qui me fout un couteau sur la gorge… » Il cligna un peu les yeux, essayant de visualiser la situation. Mais on ne pouvait pas dire qu'il avait fait mieux. Et il avait honte. Sérieusement. Mais au moins, on était pas censé savoir qu'il avait fait ça pour la baguette vu qu'il avait pris tout le sac avec. Cela devait être un simple délit, comme il y en avait des tas. Mais ça restait une putain d'agression et il en était toujours malade d'avoir fait ça, de ne pas avoir compris à ce moment-là ce qui se passait chez les Inquis. « Je sais que tu n’as rien à voir avec ces gens, ces Inquisiteurs. Mais je pense que du coup, eux, c’en était. »

Oh si, malheureusement, il avait à voir. Il n'y aurait qu'un mot à dire, un seul mot pour qu'elle l'aide peut-être. Elle comprendrait, probablement, non ? Il en faisait parti, de ce groupe sans en faire parti réellement, il était plus ma dernière roue du carrosse à qui on ne disait rien, à qui on ne faisait pas confiance, et qui avait plus envie de partir que de rester. De trahir que d'être fidèle. Mais la Trahison apporterait trop de sang qui coulerait à Londres en plus.
Et il devait dire quelque chose, mais quoi ? Qu'est-ce qu'il pouvait bien répliquer à tout ça ? Il n'en avait aucune idée, pas la moindre.
Pendant encore plus dizaines de secondes, il s'était donc contenté de la regarder sans savoir quoi ajouter. Clignements d'oeil un peu perplexe, de stress.
Il est où ton courage Turner ? Ah oui, c'est vrai que tu n'en as pas.

«Je... Je ne sais pas. » Il ne savait pas quoi ? S'il n'avait rien à voir avec eux ? Ce n'était à motié qu'une vérité (ou un mensonge), par ce que clairement, il ne leur ressemblait pas. « Qu'est-ce que ça peut faire, de toute façon ? Le mal est fait. Et la guerre est, de ce fait, encore plus en approche aujourd'hui que jamais.»

Et il avait juste envie d'hurler, de vomir cette vérité écrasante.
Tais-toi, tu ne sais ce qu'ils sont capables de faire, et ça sera peut-être pire qu'avec les pires.
Tais-toi. Tais-toi. Ta gueule.
Et la peur le régissait encore une fois totalement.
Pathétisme et lâcheté, comme toujours,

Dim 6 Déc 2020 - 23:38

Les pieds dans le plat. Il lui assurait qu’il ne lui ferait rien, n’était pas là pour lui faire du mal, et, dès sa méfiance estompée, elle le croyait au point de verbaliser le mensonge qu’il n’osait pas proférer. Se rendait-elle compte du malaise du jeune homme ? De sa honte, de son sentiment de culpabilité ? Elle les ressentait, aussi fort qu’elle entendait son cœur effréné, mais n’arrivait pas à les interpréter autrement qu’en les intégrant dans cet état de panique totale dans lequel elle le voyait. Ce n’était rien de plus que de la peur, n’est-ce pas ? Une peur qu’il ne contrôlait pas, qui le faisait plus souffrir qu’autre chose, alors comment lui en vouloir, comment le lui reprocher ? Il n’était qu’une victime parmi tant d’autres, n’est-ce pas ?

« Je... Je ne sais pas. »

Elle aurait pu sourire, mais se contenta de souffler du nez brièvement, haussant les épaules. Clairement, il ne pouvait pas savoir. Il était cracmol certes, avait un pied dans leur monde, une partie de sa famille, mais quoi de plus normal que de s’en éloigner quand le simple fait de parler avec elle, qui ne lui avait pourtant jamais causé de tort, le mettait dans un tel état de panique ? Clairement, à sa place, elle aurait depuis longtemps coupé les ponts. Quoique… à sa place, elle y était presque, quelque part, et pourtant, elle était toujours là, au centre du conflit, comme si elle espérait passer inaperçue en restant sous leurs yeux.

« Qu'est-ce que ça peut faire, de toute façon ? Le mal est fait. Et la guerre est, de ce fait, encore plus en approche aujourd'hui que jamais. »

Pas si peu au courant que ça, finalement… En même temps, ayant été séquestré à Poudlard pendant des mois, il ne pouvait pas ne pas être au courant. Et il fallait vraiment vivre dans la brousse pour passer à côté de cette vidéo qui avait fait le tour du monde en une journée. Donc oui, il savait que la guerre était en approche. Elle faisait rage depuis longtemps en réalité, invisible au commun des mortels, mais pouvait désormais éclater à la vue de tous d’un jour à l’autre.

« Ouais. Comme si on n’avait pas déjà assez morflé. »

Combien de batailles avaient-ils mené, à Poudlard ? Combien d’affronts avaient-ils survécu ? Combien de blessures avaient-ils soigné, combien de morts avaient-ils enterré ? La prise de Poudlard. La libération de Poudlard. La prise de Salem. L’attaque de Noel. L’attaque de Pâques. L’attaque des Détraqueurs. La reprise de Poudlard et la fuite, la planque, la Morsure. Son calvaire personnel. Mais lui non plus n’avait pas l’air d’avoir été épargné…

« À part ça, Tim… est-ce que ça va ? »

Non parce que si elle n’en menait pas forcément large, à côté de lui elle avait presque l’air de péter la forme.

« Je sais qu’on n’est pas franchement potes, ou du moins on l’a jamais vraiment été, mais si je peux faire quelque chose… »

Jeu 10 Déc 2020 - 17:20

Pourquoi est-ce qu'il avait fallu qu'elle parle des Inquisiteurs ? Il n'en savait rien mais cela ne l'arrangeait pas. Ceci dit, avec la révélation c'était quand même plus simple d'être au courant de pas mal de choses. La vidéo était …. assez vue et il faisait partie des jeunes à fond dans les réseaux sociaux... et qu'en plus à l'Université c'était le genre de chose qui tournait assez vite, forcément qu'il était au courant dans son semblant de vie normale. Comment est-ce qu'il pourrait en être autrement. Parfois il regrettait son choix d'être retourné à l'université, de ne pas être resté plus longtemps cloîtré chez lui, cela lui aurait permis de ne pas rencontrer les Inquisiteurs... et en soit pour ces derniers, ils en seraient quand même plus ou moins là aujourd'hui. Alors oui, il était fataliste, aujourd'hui la guerre était lancée, il fallait être stupide pour ne pas le comprendre. Ils ne pouvaient plus rien faire, surtout pas à leurs échelles.
Il était au courant, totalement. Plus même qu'elle ne pouvait le savoir, le penser. Entre le fait qu'il soit restré presque deux ans cloîtré sous e joug des Supérieurs à Poudlard ; le fait qu'il soit cracmol et qu'il ait donc toujours un pied dans le monde magique ; et le reste, c'était juste logique.

« Ouais. Comme si on n’avait pas déjà assez morflé. »

Il ne pouvait pas dire non ; ils avaient juste vécu des choses différentes. Il aurait été injuste de dire qu'elle n'avait pas souffert, il n'avait pas vécu les différentes prises de Poudlard contrairement à elle. Mais leurs conditions pendant le joug des Supérieurs -le premier- n'avait pas été le même non plus ; et d'un côté cela le mettait en colère. Elle avait pu étudier, vivre sa vie malgré tout – même si c'était dans de mauvaises conditions- ; lui et les autres étaient de simples prisonniers, des cobayes. Mais il ne pouvait pas dire ça, par ce que c'était injuste pour elle. Alors il avait tu, la colère qui bouillait dans ses veines ; par ce qu'elle n'était coupable de rien de tout cela et qu'il ne devait pas lui en vouloir pour une, ce n'était qu'une phrase vraie, réelle, peut-être sous certains aspects maladroits. Mais c'était tout.

« À part ça, Tim… est-ce que ça va ? » Joker? « Je sais qu’on n’est pas franchement potes, ou du moins on l’a jamais vraiment été, mais si je peux faire quelque chose… »

Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à ça ? Pas grand chose. Il ne savait pas ce qu'il pouvait rajouter. Il se sentait quand même un peu perdu, comme toujours, surtout avec ce genre de questions auxquelles il n'avait pas envie de répondre.

«Je crois que oui... ça va De toute manière ça n'a pas vraiment beaucoup d'importance, tu ne devrais pas t’inquiéter pour moi, Caitlyn.» Je ne le mérite, pas surtout. Coupable. « Il n'y a rien à faire, juste à attendre.»

Qu'ils arrivent, qu'ils viennent tous les questionner, les gens comme lui, comme Lewis, les anciens de Poudlard. C'était juste logique, il était certain que son meilleur ami le savait également même s'ils n'en avaient pas vraiment parler.

« Je ne crois pas que tu puisses y faire grand chose, c'est comme ça.» Il haussa un peu les épaules, parlant presque du ton de l'automatisme. « J'espère que, toi, tu pourras t'en sortir sans trop de dommages.»

Fataliste. Elle ne ferait pas partie des recherchés ce coup-ci, elle embrassait trop la justice, elle aimait trop la magie pour cela.

« Je ne vais pas te prendre plus de temps, tu as probablement mieux à faire.» dit-il en évitant de trop la regarder.

Ven 18 Déc 2020 - 11:03

Elle n’était pas en train de se comparer, de faire le concours de celui qui avait le plus souffert. Surtout, elle n’était pas du tout en train de minimiser ce qu’il avait vécu. Ce qu’elle voulait dire en disant qu’ils avaient déjà assez morflé, c’était justement qu’elle était consciente des atrocités dont il avait été victime à Poudlard, en ayant elle-même fait les frais bien qu’elle n’en ait pas été la cible principale. Elle n’avait pas été arrachée à son monde, pas physiquement en tout cas, ne s’était pas fait enlever, n’avait pas été l’objet d’études, d’expériences, de caprices. Même si elle avait vu son monde éclater, se briser, même si elle avait été enfermée, séquestrée, servi de défouloir, ce ne serait jamais la même chose que pour lui, et elle le savait bien. Mais c’était déjà assez pour vouloir dire stop.

Et pour s’inquiéter de comment il allait. L’ancienne Caitlyn refaisait de plus en plus surface, celle qui voyait la souffrance des autres plutôt que la sienne, celle qui n’arrivait pas à passer outre, à faire comme si de rien n’était, comme si elle n’avait rien vu. Ils n’étaient pas proches, à peine des connaissances avec quelques amis en commun en tout et pour tout, mais elle ne pouvait pas s’en aller sans lui avoir ne serait-ce que tendu une main.

« Je crois que oui... ça va. De toute manière ça n'a pas vraiment beaucoup d'importance, tu ne devrais pas t’inquiéter pour moi, Caitlyn. Il n'y a rien à faire, juste à attendre. »

Elle ne dit rien, resta silencieuse comme réfléchissant à ce qu’il venait de lui dire, espérant en réalité l’inciter, lui, à y réfléchir.

« Je ne crois pas que tu puisses y faire grand-chose, c'est comme ça. J'espère que, toi, tu pourras t'en sortir sans trop de dommages. »

Il ne semblait pas vouloir d’aide de sa part, pourtant tout en lui hurlait qu’il en avait besoin. Pas forcément de la sienne, loin d’elle la prétention de croire que c’était d’elle qu’il avait besoin, mais de quelqu’un oui, n’importe qui de bienveillant pour commencer. Au lieu de quoi il se résignait à accepter son sort, son destin, les retombées de ses actions et de celles des autres, sans plus aucune trace d’espoir. Elle fronça les sourcils.

« Je ne vais pas te prendre plus de temps, tu as probablement mieux à faire. »

Et elle n’oubliait pas sa phobie de tout ce qui touchait de près ou de loin à la Magie, mais en cet instant, c’était presque comme si elle était sous contrôle, qu’il arrivait à composer avec, du moins la crise ne semblait plus si menaçante. Alors pourquoi vouloir se débarrasser d’elle ? De quoi d’autre avait-il peur ?

« Si tu parles de la guerre qui menace d’éclater, t’as raison, je vais probablement pas pouvoir y faire grand-chose… ni pour t’en protéger... J’vais quand même pas te planquer dans un village paumé à l’autre bout du monde. Enfin sauf si c’est ce que tu veux. »

Et elle savait très bien qu’il ne lui demanderait jamais de le protéger ni de le planquer.

« Je sais pas pourquoi tu penses être à ce point visé mais je comprends si t’as pas envie de m’en parler. Mais prends au moins mon numéro, au cas où, si un jour tu penses que je pourrais t’aider… »

Que ce soit pour parler, ou pour agir, ou pour alerter quelqu’un... Qu’il ait au moins un plan B, une échappatoire, quelqu’un qui ne faisait pas partie de son cercle habituel, s'il ne voulait ou ne pouvait pas impliquer ses amis.

Mar 22 Déc 2020 - 17:12

Concentration. Ne pas craquer. Ne pas virer à l'hystérie, ou à l'angoisse plus totale. Il devait lutter contre lui-même, contre tout ce que cette fille lui inspirait. Pathétique. Il avait néanmoins réussi à tenir une conversation plus ou moins correcte avec elle, et au moins, il n'y avait pas de haine, juste de la peur. Pure et dure. Un peu de colère par moment, assez injustifiée mais pas totalement non plus. Il avait donc essayer de la rassurer avec les « moyens » du bord, avec ce qu'il avait en réserve c'est à dire peu de chances : pas vraiment beaucoup d'arguments, il fallait bien l'avouer et il en avait conscience, mais peut-être que le fait de l'entendre dire qu'il était « ok » ça lui suffirait. Chez certaines personnes ces quelques mots suffisaient, comme si c'était forcément la réalité, la vérité qui sortait de la bouche des autres, comme si cela les rendrait moins coupable s'il arrivait quelque chose à leur interlocuteur. Par ce qu'ils auraient demandé. Il était allé même jusqu'à lui dire, qu'il espérait qu'elle s'en tirerait sans trop de dommages, et ce n'était même pas un mensonge. Il ne lui voulait pas de mal à elle en tant que personnes, et vu comme ça se passait avec les Inquisiteurs, au final il n'était même pas certain qu'il en veuille toujours autant à a magie ; bien sûr que cela l'arrangerait s'il y en avait plus, par ce qu'il pourrait enfin être serein, par ce qu'il n'aurait plus peur de ce qui arriverait probablement bientôt. Se faire retrouver. Interroger. Peut-être séquestrer de nouveau quant à la suite... les possibilités étaient encore plus vastes. Cette multiplicité ajoutée avec son imagination fertile et sa paranoïa, lui donnait juste envie d'hurler, encore et toujours.

Résilience ? Abnégation ? Possible. La résignation était elle bien présente. Il devait simplement attendre, sans se cacher. Accepter de payer pour ce qu'il était, pour ce qu'il avait fait : être assez crétin pour croire un groupe de fou furieux, leur avoir trop parlé. Etre faible, trop lâche, trop peureux pour aujourd'hui aller voir une quelconque autorité chez les Sorciers qui pourrait résoudre le problème. Son souci, c'était au final comment serait résolue cette équation, surtout maintenant que la magie été révélée. Entre réels arguments, et excuses bidons. La peur, ses pensées, le déroulement de tout ce qu'il pourrait leur dire était vrai... mais cela n'excusait en rien son silence. Il en avait conscience. Énième victime d'endoctrinement, de stress post-traumatique entre autres … Et alors, qu'ils seraient tous les Sorciers. Et alors, est-ce que c'était pardonnable ? Est-ce que ça lui aurait rapporté une place parmi, eux, les Sorciers s'il avait parlé ? Non. Jamais. Il l'avait compris bien avant l'arrivée des Supérieurs qui n'avaient été que la goutte d'eau qui avait fait déborder le base. Tandis qu'avec les Inquisiteurs, les Moldus il y avait peut-être encore une chance de s'insérer quelque part, d'avoir enfin sa place quelque part.

« Si tu parles de la guerre qui menace d’éclater, t’as raison, je vais probablement pas pouvoir y faire grand-chose… ni pour t’en protéger... J’vais quand même pas te planquer dans un village paumé à l’autre bout du monde. Enfin sauf si c’est ce que tu veux. » Il fronça les sourcils perplexe de telles paroles. Il était lâche, mais fuir à l'autre bout du monde n'arrangeait pas grand chose, la culpabilité de laisser les autres dans la merde serait plus grande, même encore. Non, il devait juste attendre. « Je sais pas pourquoi tu penses être à ce point visé mais je comprends si t’as pas envie de m’en parler. Mais prends au moins mon numéro, au cas où, si un jour tu penses que je pourrais t’aider… »
« A ton avis, qui est-ce qu'ils vont suspecter en premier, qui est-ce qu'ils vont chercher ? Ceux qui étaient à Poudlard. Probablement, en particulier les Cracmols, comme Emily ou moi, ou ceux qui ont des proches parmi le monde de la magie... Comme Matthew avec sa sœur. C'est juste de la logique. Et après ça sera probablement entre les familles Moldues endeuillées, puis celles des Sorciers qui ont perdus des proches.»

Il ne comprenait pas bien comment est-ce qu'elle pouvait dire ce genre de choses. Comme si disparaître aller améliorer les choses, au contraire, il aurait encore l'air plus coupable. Comme s'il allait prendre le numéro de quelqu'un en qui il n'avait aucune confiance pour l'appeler en cas de souci. Est-ce qu'elle se rendait compte de ce qu'elle disait ? Et même s'il avait voulu dire oui, prendre son numéro dans son téléphone aurait été trop dangereux. Même s'il avait voulu dire oui, il ne l'aurait jamais appelée, histoire de ne pas mettre quelqu'un d'autres dans sa merde. Peut-être qu'au final sans tout cela, il aurait dit oui. Qui sait. Perplexe, dubitatif.

« C'est hors de questions que je prenne ton numéro, Caitlyn, surtout pour t'appeler en cas de problèmes ? Tu feras quoi, t'enfoncer possiblement avec moi ? C'est ridicule. Je ne suis pas comme ça, je ne vais pas appeler quelqu'un en sachant qu'il peut peut-être risquer gros. C'est impensable. Il adviendra, ce qu'il adviendra, point.»

Et surtout il ne devrait pas fléchir lorsque ça arriverait. Il ne devrait pas impliquer ses amis, ou ses connaissances.... mais en même temps. Peut-être qu'elle, s'il se décidait pourrait lui donner des noms de personnes de la Garde ? Peut-être qu'elle était là, la solution ?
Non ! On se concentre, on déconne pas. Si jamais ils t'observent, les Inquis, tu ne dois accepter d'elle pour son bien. Pour le tien, aussi. Rien accepter. Surtout pas la main tenue.

Sam 23 Jan 2021 - 20:14

Non, Caitlyn n’était pas de ces gens-là. Pouvait l’être, quand son propre état ne la laissait pas s’inquiéter pour celui des autres, quand elle-même allait tellement mal qu’elle était incapable de voir la souffrance d’autrui, mais bien souvent, entendre quelqu’un lui dire "oui, ça va" ne lui suffisait pas, ne la rassurait pas. Pas quand il y avait des raisons pour que ça n’aille pas, encore moins quand leur corps entier hurlait le contraire. Sauf que parfois, insister ne faisait qu’empirer la situation, elle ne le savait que trop bien.

« A ton avis, qui est-ce qu'ils vont suspecter en premier, qui est-ce qu'ils vont chercher ? Ceux qui étaient à Poudlard. Probablement, en particulier les Cracmols, comme Emily ou moi, ou ceux qui ont des proches parmi le monde de la magie... Comme Matthew avec sa sœur. C'est juste de la logique. Et après ça sera probablement entre les familles Moldues endeuillées, puis celles des Sorciers qui ont perdus des proches. »

Elle n’était pas non plus de ces gens fatalistes, résignés à accepter leur sort, à subir leur destin, comme s’ils ne se sentaient pas capables, ou pas légitimes, de changer le cours de leur vie. Fuir n’était pas la solution à tout, mais en l’occurrence, pourquoi rester quand la peur le bouffait de l’intérieur ? Mais pour ça non plus, elle n’allait pas insister. Elle n’avait pas toutes les cartes en main pour comprendre ce qui le retenait là, et quand bien même, elle n’était personne pour juger.

La seule chose qu’elle pouvait encore faire, était de lui proposer son aide au cas où. Samaritain un jour, Samaritain toujours, n’est-ce pas ? Elle ne le connaissait pas, n’avait aucune dette envers lui, quelques amis en commun tout au plus, mais elle n’en restait pas moins celle qu’elle était. Un numéro, une garantie, une porte de secours. Loin d’elle la prétention de se vouloir prendre pour sa sauveuse, ni celle de qui que ce soit d’autre, mais elle ne pouvait pas ne pas tendre la main en voyant quelqu’un tomber.

« C'est hors de questions que je prenne ton numéro, Caitlyn, surtout pour t'appeler en cas de problèmes ? Tu feras quoi, t'enfoncer possiblement avec moi ? C'est ridicule. Je ne suis pas comme ça, je ne vais pas appeler quelqu'un en sachant qu'il peut peut-être risquer gros. C'est impensable. Il adviendra, ce qu'il adviendra, point. »

Elle sentit ses épaules s’affaisser légèrement, qu’elle capitulait. N’avait plus rien à lui dire, plus rien à lui offrir. Frustrée ? Oui, peut-être un peu, finalement. Elle n’était personne pour juger, certes, mais le savoir dans cet état et le voir qui ne faisait rien pour s’en sortir, non, ça ne la laissait pas de marbre. Un pincement au cœur, elle hocha la tête.

« Bon. Ben du coup… »

Elle ne voulait pas avoir l’air de quelqu’un qui lui en voudrait et chercherait à se venger de son refus en arrêtant de lui parler, mais en l’occurrence, elle n’avait pas grand-chose de plus à dire. Elle reporta son attention sur sa peau à vif dont elle avait oublié les picotements, fit mine de chasser la poussière sur ses cuisses avant de relever les yeux vers lui.

« J’te dis bonne soirée ? Peut-être à un de ces quatre, j’espère que ça ira mieux d’ici là. »
- Attends Caitlyn. Ce n'est pas contre toi, c'est juste compliqué et je préfère … heu, disons essayer de m'en dépatouiller seul sans embarquer personne d'autres. »

Elle souffla du nez. Clairement, elle ne pouvait pas ne pas se reconnaitre dans ses paroles. À sa place, qu’aurait-elle fait ? Aurait-elle pris le numéro d’une quasi-inconnue, l’aurait-elle appelée en cas de problème ?

« T’inquiètes. »

Un sourire, petit mais sincère. Elle ne lui en voulait pas.

« Imagine qu'ils en ont après moi … si je t'appelle, il va se passer quoi. On sait tous les deux ce que tu as fait pour la Libération de Poudlard. Tu n'as pas à en faire plus.
- Ouais, je sais pas. Je disais juste que si je peux faire quelque chose, alors je le ferai. »

L’idée n’était pas de l’obliger à l’appeler en cas de soucis, non, l’idée était qu’il enregistre son numéro dans son répertoire, sous un surnom bateau, et qu’il puisse le composer s’il voyait qu’il avait besoin d’aide mais que la situation ne nécessitait pas de mettre les autorités ou autres sur le coup. Elle haussa les épaules à nouveau.

« Bonne fin de journée, Caitlyn. Tu devrais penser à prendre soin de toi avant le besoin des autres, ça finira par te porter préjudice.»

Un signe de main, et elle s’éloigna, ravivant la douleur sourde dans sa hanche meurtrie qui avait eu le temps de s’ankyloser pendant la conversation. Quelques pas pour prendre le pli, puis elle se remit à courir, ou plutôt à trottiner, plus pour la forme et pour se réchauffer un peu, constatant que le froid avait envahi ses os malgré sa nouvelle capacité à produire de la chaleur. La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu’elle rentra chez elle, se glissa sous la douche, puis se coucha aussitôt.

The End.

Dim 24 Jan 2021 - 21:53

Il avait parlé, peut-être un peu trop même, mais il espérait qu'elle comprendrait ce qu'il voulait dire par là. Un ancien de Poudlard, Cracmol qui plus est, serait toujours dans la ligne de mire, qu'on le veuille ou non dans ce genre de situations. Il avait toute sa vie ici et ne se voyait pas bouger, en soit, cela ne changerait pas grand chose à ses yeux qui plus est. Fataliste ? Probablement. Lâche ? Également. Mais fuir, pour quoi ? Les traumatismes, le mal-être seraient toujours présents de toute manière. Ici, malgré tout, il pouvait quand même s'épanouir. Il y avait sa mère, Lewis, les quelques mais qu'il s'était quand même fait à la l'Université. Est-ce que Ruben pouvait faire pencher la balancer ? Il n'en savait trop rien. Par contre, il y avait Sovahnn, et elle non plus il ne comptait pas l'abandonner, il avait merdé une fois avec elle, il ne voulait plus la lâcher même si ce n'était pas toujours simple.

Il vit bien que sa réponse pour l'aide ne lui plaisait, il grimaça légèrement, se sentant un peu fautif, un peu comme. Il ne voulait pas la blesser, mais pour de multiples raisons il ne pouvait pas accepter, et bien entendu tout ça il ne pouvait pas vraiment le dire. Il se mordilla doucement la lèvre essayant peut-être de trouver des paroles plus... non, disons moins blessantes pour elle. Le but n'était pas de lui faire du mal, de la rejeter ou autres. Il n'avait rien contre elle en particulier. Il avait juste peur, de ce qu'elle représentait mais aussi des conséquences que cela pourrait avoir s'il avait son numéro dans son téléphone.

«Attends Caitlyn. » mais qu'est-ce que diable est-ce qu'il était en train de faire ? Pitié qu'aucun Inqui ne passe dans les environs. « Ce n'est pas contre toi, c'est juste compliqué et je préfère … heu, disons essayer de m'en dépatouiller seul sans embarquer personne d'autres. Imagine qu'ils en ont après moi … si je t'appelle, il va se passer quoi. On sait tous les deux ce que tu as fais pour la Libération de Poudlard. Tu n'as pas à en faire plus.»

Es-ce que c'était mieux ? Il n'en savait rien, mais il le pensait sincèrement. Il avait merdé, il était hors de question qu'il mette quelqu'un d'autres en danger même s'il avait eu envie de l'appeler s'il était en danger.

« Bonne fin de journée, Caitlyn. Tu devrais penser à prendre soin de toi avant le besoin des autres, ça finira par te porter préjudice.»

Signe de la main, tandis qu'il s'éloignait dans le sens inverse de la jeune femme.
A trop vouloir aider, on finissait par se bruler les ailes.