Récap de votre histoire (inscrire les évènements les plus importants de votre vie) : Elle est née dans une famille galloise méprisant tout ce qui a attrait aux moldus, ayant un grand frère, ses deux parents et sa grand-mère — Elle est entrée à Poudlard dans la maison Poufsouffle — Il s’agissait d’une bonne élève plutôt discrète — Au contact des autres, elle s’est défait des principes intolérants transmis par ses parents — À 19 ans elle rencontre Gary et Esteban, avec qui elle s’entend très bien — Ils finissent par former un ménage à trois — Lorsqu’ils emménagent tous les trois ensembles, Saïd, son frère ainé, perce le secret et Klara se fait rejeter par sa famille — Alors qu’il voulait se défendre contre Saïd qui l’attaquait, Gary a décroché un morceau de plafond tuant l’ainé de Klara par accident. Il est emprisonné à Azkaban — Esteban disparait de la vie de Klara sans laisser de traces et esquivant tout contact avec elle — Klara est récupérée par sa famille qui abuse de sa faiblesse psychologique et la pousse à accepter un mariage avec le fils d’une grande famille de sang-pur américaine, Aloysius Anderson — Elle déménage aux USA avec son nouveau mari, qui abuse également de sa faiblesse psychologique en la manipulant pour lui faire détester tout ce qui a attrait aux Moldus — Après la prise de pouvoir des supérieurs, ils déménagent au Royaume-Uni où ils entrent tous les deux dans le groupe — Klara est très fan de chats et en possède deux — Elle aime également chanter en amateur
Votre histoire complète : Chère Grand-Mère,
J’étais très contente de venir te voir dans ta maison. J’aime beaucoup tes gâteaux et ramasser des coquillages sur la plage avec Saïd. Il va aller bientôt à Poudlard ! Il est tout nerveux depuis que le hibou lui a ramené sa lettre de l’école. Je suis triste, je verrais Saïd que quand il sera en vacances. Moi j’irais dans quatre ans. C’est trop long.
J’espère que Sugar ne mettra pas trop de temps à t’apporter la lettre, c’est une vieille chouette toute gâteuse ! Je voudrais qu’on ai un chat, comme toi. C’est trop mignon les chatons. Mais Maman est allergique. Tu connais un sort contre les allergies ?
Des bisous,
Klara
Sa grand-mère habitait dans le Pembrokeshire, dans une grande maison perchée sur une falaise. Elle n’y avait pas toujours été, c’est juste que l’air marin faisait soit-disant du bien à ses bronches. C’était une vieille sorcière au fort accent gallois qui soulageait sa toux chronique à grand renforts de potions, et pestait contre le moindre Moldu qui osait passer vers ses fenêtres. Elle ne les aimait pas, ne les avait jamais aimé, et expliquait que c’était des rustres doublés de béotiens. Enfant, Klara trouvait effectivement étrange que des gens puissent vivre sans magie. Mais c’était pas leur faute, la magie ne les avait pas «élu», lui expliquait son père. En contrepartie, naître sorcier, c’était être spécial, unique. Elle était héritière d’une longue lignée de sorciers dont le sang n’avait été que rarement entaché par un sang-de-bourbe, rajoutait sa grand-mère. À ce moment-là, sa mère riait nerveusement en disant qu’il ne fallait pas apprendre ce mot-là aux enfants, on allait les regarder de travers. «Sang-de-Bourbe» est un mot qui se pense, mais qui ne se dit pas face aux concernés, lui précisait finalement son grand-frère. Dans tous les cas, les nés-moldus ne seraient jamais aussi puissants qu’un sorcier. Quelque chose leur ferait toujours défaut. Les Moldus étaient un peu limités d’esprit, ils avaient un instinct destructeur. Ils avaient causés des immenses guerres et ne respectaient pas la nature qui les entouraient. Des barbares, des incultes, des gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Là où ils habitaient, dans la grande Cardiff, ils étaient obligés de les côtoyer. On restait courtois, toujours, mais on entretenait jamais de rapports serrés avec eux. De même avec les nés-moldus. Il ne fallait pas leur dire qu’ils n’étaient pas des vrais sorciers, mais c’était la seule attention qu’ils méritaient : un minimum de politesse.
Elle était qu’une enfant, et elle les croyait. Elle répétait sans réfléchir au véritable sens de ce qu’elle disait.
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COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Chère Miss Kendrick,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard. Veuillez croire, chère Miss Kendrick, en l'expression de nos sentiments distingués.
Le Directeur-adjoint***
Cher grand frère,
Tu es en vacances chez tes copains, mais j’ai reçu ma lettre pour Poudlard ! J’espère être à Serdaigle comme toi ! On fêtera ça tous ensembles chez grand-mère. On pourra prendre le Poudlard Express ensembles cette fois !
Bisous,
KlaraElle n’avait pas été acceptée à Serdaigle, mais à Poufsouffle. Ça lui convenait quand même. Déjà, tout le monde était très gentil. Elle se sentit rapidement acceptée par ses pairs. Au début, elle avait du mal avec les nés-moldus. Mais en étudiant avec eux, en vivant à leur côtés, elle finit par trouver qu’ils n’avaient rien de différent. Il y en avait qui étaient même meilleurs qu’elle en sortilèges. Au début de ses études, elle ne faisait que faire ce qu’on lui avait dit : rester poli, puis médire dans leurs dos. Mais elle se fatigua de ce petit jeu en grandissant, et sa curiosité naturelle prit le dessus. Elle voulait connaître leur monde, en savoir plus sur eux. Cette drôle de passion n’était évidemment pas au goût de sa famille, et surtout de son frère, qui s’était mis en tête de la protéger de ces «mauvaises fréquentations». Elle adorait Saïd, malgré leurs disputes à ce sujet. Il avait été toujours là pour elle, il s’était toujours montré bienveillant, présent. Il l’avait toujours aidée, réconfortée. Pourtant quelque chose semblait s’effriter entre eux depuis que Klara s’affirmait progressivement en tant que jeune femme. Elle supportait de moins en moins les commentaires mauvais de sa famille au sujet des moldus ou des sorciers qui n’était pas «purs». C’était débile cette histoire de «pureté», on était tous pareils au final, non ? Alors elle fréquentait des nés-moldus si ça lui chantait. Ils n’avaient pas à râler, elle était une élève excellente, elle adorait étudier, et un jour elle aimerait travailler au Ministère. Elle se donnait à fond pour être une sorcière de haut vol !
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Salut Gary,
Tu sais quoi ? J’ai une grande nouvelle de la plus haute importance !
J’ai enfin trouvé un objet magique et qui coûte même pas une Mornille qui viendrait à bout de ta face de moche : un sac en papier avec des trous pour les yeux ! Par contre je peux rien pour ton haleine de vieux cheval.
Bises sur ta fesse gauche (la fesse droite c’est pour Este)
Ta Klara d’amour
PS: En vrai tu es très beau. Même si Este l’est plus (mais t’as un plus beau cul, il est parfaitement à la taille de ma main).Comment s’était-elle retrouvée avec deux grands débiles dans les pattes ? Longue histoire. Ou pas tellement. Mais il se trouvait que contrairement à tous ce qu’on vous racontait, il était possible de trouver l’amour en plusieurs personnes. Elle-même ne le savait pas. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Gary.
Il fallait dire qu’il avait réussi à trainer l’élève modèle qu’elle était dans les soirées étudiantes, et c’était un exploit en soi. Bon, l’argument final était que le buffet était de qualité, et c’était toujours un bon moyen pour faire venir un Poufsouffle là où vous le vouliez. Il l’avait invité à plusieurs reprise, et elle revenait à chaque fois. Gary était drôle, sympa, mignon, et puis il lui montrait des choses sur les Moldus, ce qui avait le don d’attiser sa curiosité. Le problème c’est qu’il était en couple avec un homme. Esteban était drôle, sympa, mignon, et il lui racontait des choses sur les Moldus. Ce qui avait également le don d’attiser sa curiosité. Elle ne savait pas vraiment décrire ce qu’elle ressentait. Elle aimait leurs bras à tous les deux, leurs présences respectives lui manquaient rapidement. Ne devrait-elle pas ressentir cela que pour Gary ? Ou alors c’était juste une forte amitié ? Ces questions n’eurent pas de réponses pendant très longtemps.
Leurs farces la faisait autant rire que désespérer. Elle ne manquait pas de jouer le rôle de la «conscience» quand ils voulaient aller trop loin. Avec plus ou moins de succès. On les voyait un peu comme une curiosité, car elle n’était pas du genre à se faire remarquer, alors qu’eux, complètement. On ne comprenait pas vraiment ce qu’elle foutait avec eux. Mais ils étaient bien ensembles. Une sorte de trio de choc, aux liens de plus en plus ambigus. Jusqu’à devenir un couple. Ou plutôt un trouple. Parfois, les gens qui étaient au parfum trouvaient le concept fort étrange. Mais elle avait appris à ne pas écouter les mauvaises paroles. Ils s’aimaient tous les trois tendrement, et c’est ce qui comptait. L’amour ne se divisait pas, il se multipliait. C’était bête comme chou, pourquoi était-ce si bizarre ? Elle trouvait dans l’un des choses que l’autre ne pouvait lui apporter, et inversement. Il n’y avait aucun intérêt à «choisir». Elle n’avait pas de préférence, ils étaient tout les deux aussi importants pour elle.
Elle s’était un peu plus éloignée de son frère depuis quelques années,encore plus à force de côtoyer Gary et Esteban. Elle avait pris un autre chemin que le reste de sa famille, un où elle acceptait tout le monde, où elle prenait la personne entière avec ses qualités et ses défauts. Un monde où on ne passait pas sa vie à cracher sur tout le monde avec un service à thé ancien entre les doigts. Un monde où on ne courrait pas les soirées mondaines enfin d’entretenir des relations surfaites en espérant obtenir quelques miettes de réputation. Elle en avait eu marre de ce toute cette comédie et elle l’avait fait savoir : sauf s’il arrêtait de critiquer tout et tout le monde, en particulier les «Sangs-de-Bourbe», elle ferait l’effort de venir aux dîners familiaux autres que pour Noël. Elle cachait sa relation à sa famille. Leurs moeurs très traditionalistes et imperméables à l’ouverture d’esprit l’enverraient droit dans un dialogue de sourds. Elle aimait deux hommes. Deux nés-moldus de surcroît. Ils ne l’accepteraient jamais. Mais tout finissait par se savoir. Elle avait décidé de prendre un appartement à Londres avec ses deux petits-amis. Evidemment, elle ne pouvait pas tout cacher au sujet de ses «colocataires». Elle avait assuré à sa famille qu’ils étaient parfaitement homosexuels et très en couple afin qu’ils ne s’inquiètent pas. Que ça lui permettrait de payer un loyer moins cher et de mettre de côté. Ils grinçaient des dents quand même car ils n’étaient pas des sang-purs, lâchant des commentaires désobligeants ça et là. Heureusement, parents et grand-mère n’y virent que du feu pour le principal. Surtout, ils n’eurent pas la force de lutter contre l’entêtement acharné de Klara. Mais Saïd était plus intuitif, et surtout, il la connaissait mieux.
Les années avaient créé une relation fluctuante entre le frère et la soeur. Ils s’entendaient bien, ils s’aimaient, mais il y avait un monde entre eux. Saïd avait eu un poste à Gringotts depuis déjà quatre années. Il s’était marié très récemment avec son amour de lycée, une jeune femme de bonne famille qui avait tout de suite plu aux Kendrick. Jolie, intelligente, un bon travail et surtout de sang-pur avec beaucoup de Gallions en héritage. Saïd incarnait la fierté familiale, l’enfant modèle. Elle était la dissidente, la cadette rebelle qu’ils désespéraient à remettre dans «le droit chemin». Celle qui s’était perdue à cause de ses «mauvaises fréquentations». Le mariage de Saïd avait inévitablement mis sur les rails une discussion autour de ses relations amoureuses. C’était sûrement là où Saïd avait capté les premiers signaux quant à sa véritable situation.
Il s’était toujours montré protecteur avec elle, mais peut-être pas de la bonne façon. Il s’était mis en tête qu’elle devait couper les ponts avec certaines personnes, que fréquenter trop de nés-moldus lui avait mis des bêtises dans le crâne, et ces deux imbéciles de sang-de-bourbes homos jusqu’à la moelle encore plus. Il lui avait dit, il avait l’impression de la voir s’éloigner chaque jour, le sentiment de la perdre. Leurs conversations étaient parfois délicates. Il n’arrivait pas à s’y faire, à cette Klara amie des Moldus. Alors il avait commencé à détester ces deux hommes, les fautifs qui l’entrainaient dans leurs conneries, qui devaient plus la manipuler qu’autre chose, elle, faible femme à leur merci. Mais à force de rumeurs et d’intuitions, il perça le secret. Qu’il rapporta à sa famille.
Sale p*te.Le ton glacial que lui avait adressé son père avait anéanti son coeur.
Tu n’es que la p*te de ces deux Sangs-de-Bourbe. Pars de là, tu ne partages pas mon sang.Sa mère n’avait rien dit alors qu’on lui claquait la porte au nez, se contentant de grimacer d’horreur et de déception. Ce fut la première d’une longue série de disputes. Chacune lui brisait un peu plus le coeur et la coulait vers le fond. Son frère, se sentant un peu coupable de la situation, essayait toujours de tempérer les choses en espérant qu’elle change. Il lui expliquait qu’elle était en train de briser sa famille, qu’elle devait au moins faire l’effort de paraître plus sage et mature, même si c’était du chiqué.
Mais elle ne changeait pas. Elle n’avait pas envie de changer. Elle n’avait pas envie de mentir et de plier à leurs règles.
Elle aimait Gary et Esteban, et personne n’avait le droit de lui arracher les deux hommes de sa vie. Et Saïd, ne comprenant pas cela, perdit patience et eut un jour mot de trop. Klara lui répondit avec la même violence. Le coup de son aîné parti seul, la laissant avec un oeil au beurre noir. Se rendant compte de son erreur, Saïd paniqua et quitta l’appartement de sa soeur en claquant la porte. Klara était effondrée, elle ne savait plus quoi faire. Elle ne pouvait pas choisir entre son trouple et sa famille, car il s’agissait justement de sa famille. Gary rentra peu après et essaya de la consoler. Mais Saïd, voulant se faire pardonner pour son emportement, était revenu aussitôt. Elle savait que c’était pour s’excuser. Mais face à Gary, sa colère pris le dessus sur la culpabilité et remonta. Le Sang-de-Bourbe. Celui qui avait détruit sa chère petite soeur. Son petit ami essaya de faire en sorte de le calmer, puis Klara ne compris pas vraiment la suite. Elle poussa un cri quand elle vit Gary traverser la pièce. Elle suppliait qu’ils arrêtent, leur hurlaient de ne pas se battre.
Puis elle vit un morceau de plafond s’écrouler droit sur son frère.
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C’est l’âme endeuillée et le coeur lourd que nous vous annonçons le décès de Saïd Kendrick.
Si vous souhaitez vous recueillir, nous organisons une cérémonie ce dimanche au cottage familial Merlod Pesychu, Pembrokeshire.
Nous procéderons à son inhumation conformément à ses voeux : sur la falaise où il passa ses étés d’enfant. Nous éparpillerons ensuite ses cendres dans l’océan.
Nous espérons que vous pourrez venir afin de pouvoir lui adresser un dernier adieu ensembles.
La famille Kendrick : parents, grand-mère, soeur et épouse.Comment cela avait pu arriver ?
La question tournait en boucle dans sa tête alors qu’elle devait choisir une robe de sorcière noire pour l’enterrement.
Elle renvoyait cent fois le plafond s’effondrer sur son frère.
Esteban... Où était-il ? Elle avait besoin de lui, de ses bras. Elle avait perdu Gary, elle avait perdu Saïd. Pourquoi n’était-il pas là à la cérémonie ? Pourquoi ne lui avait-il même pas envoyé un hibou ? Il devait souffrir lui aussi. Gary allait finir à Azkaban. S’il en sortait, il ne serait sûrement plus jamais lui-même. Ils devaient rester ensembles pour se soutenir.
Où était-il ?
Dans la foule d’hypocrites, de relations cordiales tissés avec ses parents, de sa famille qui instrumentalisait la mort de l’un des leurs, de gens qui étaient là juste pour bien se faire voir, de curieux qui avaient juste lu le. faits divers et qui voulaient du spectacle, elle le cherchait. Lui avec ses beaux cheveux bouclés et ses beaux yeux bleus. Mais il était absent.
Il avait ensuite disparu mystérieusement de leur appartement, l’obligeant à retourner à Cardiff chez ses parents. Il ne répondait pas à ses hiboux. Il faisait en sorte de l’éviter. Elle coulait dans les abysses et il n’y avait personne pour la sauver de son affliction. Personne pour l’empêcher de continuer à plonger. Il l’avait abandonnée du jour au lendemain.
Ses parents avaient repérés la faille. Il y avait un coupable qu’elle pouvait blâmer. Si jamais c’était des sang-purs, jamais Gary aurait été maladroit. Jamais Esteban l’aurait fuit. Elle n’aurait pas été seule. Doux mots vipérins qui s’infiltraient dans son esprit faible. Elle luttait, mais c’était agréable de croire ces mensonges. Il y avait quelque chose qu’elle pouvait blâmer, et cela lui donnait la rage de vivre.
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Klara,
Nous avons convié la famille Anderson à diner avec nous mercredi prochain puisqu’ils sont de passage au Royaume-Uni. Leur fils Aloysius viendra également. Ce sont des gens respectables, une bonne famille, et il nous sera profitable d’entretenir des bons liens avec eux.
Nous comptons sur ta présence. Confirme-nous par hibou.
Papa et Maman Aloysius Anderson Jr. était né d’une famille qui se croyait assez importante pour qu’il hérite du même prénom que son paternel, lui-même l’ayant hérité de son paternel. Ce qui en faisait le troisième du nom. Ils campaient la MACUSA depuis plus d’un siècle, et c’est comme ça qu’elle l’avait rencontré la première fois. Il était venu pour un dossier qui concernait leurs deux pays. En vérité, elle ne l’avait pas calculé, ni demandé son nom, ni pris le temps de discuter avec lui. Il aimait le sport, c’était un fan de Quidditch, et faute d’une famille partante pour en faire une carrière professionnelle malgré des hauts faits à Ilvermorrny, il avait échoué au Congrès poussé par Papa. L’intérêt superficiel de Klara pour les vifs d’or, les souaffles et autres cognards l’avait conduite à ne jamais lui adresser plus d’un «Bonjour» poli au cours de la semaine où il avait été à Londres. C’était sûrement là que ses propres parents avait fait connaissance avec Alyosius père et fils.
Lorsqu’elle avait reçu cette invitation, elle avait juste soupiré. Puis elle céda à la furieuse envie de la déchirer en miette et d’en brûler les mots avec un Incendio bouillant de rage. Elle voyait venir sa famille plus rapidement qu’un troupeau de trolls. Un fils célibataire, riche, de bonne famille, baignés dans de longues traditions sorcières. Comprendre : aussi ouvert d’esprit qu’eux. Le candidat idéal pour un gendre. Elle ne voulait personne ! Plus jamais personne n’entrera dans sa vie si c’était pour la trahir ensuite !
Comme elle le pressentait, on lui parla d’un possible mariage. On ne lui força pas tout à fait la main, on lui laissa le temps de découvrir Aloysius lors de quelques rendez-vos. Elle aurait voulu le détester pour avoir la force de protester, mais ce n’était pas le cas. C’était un gentleman ; drôle, protecteur, à l’écoute, charismatique. Elle se sentait bien enveloppée dans ses grands bras forts. Ils étaient rassurant, protecteurs. Comme ceux de Saïd. Saïd... Il lui manquait. C’était de sa faute. À cause de son égoïsme, elle avait perdu la seule personne qui lui voulait vraiment du bien, qui avait toujours été là pour elle quelle que soit la situation. Sa famille avait raison, elle n’avait pensé qu’a elle et ça avait eu des conséquences désastreuses. Elle ne devait plus fauter. Bien qu’elle devinait que ses parents et sa grand-mère avait déjà tout arrangé avec les Anderson bien avant leur passage, elle accepta sans sourciller. Elle devait réparer ses conneries. Au moins Aloysius était une bonne personne. Il ne lui ferait pas de mal. Tant qu’elle lui serait fidèle, il lui resterait fidèle. Il sera là pour la protéger et la rendre heureuse.
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Nous avons décidé de prendre un nouveau tournant dans notre vie.
Nous sommes heureux de vous annoncer nos noces où nous consacrerons notre amour.
La cérémonie aura lieu le 18 juin à 14h à l’hôtel de l’Hippogriffe Fringuant au 14 rue du Fléreur Chatouilleux à Londres. Elle sera suivie d’un cocktail dinatoire, puis d’un repas.
Nous comptons sur votre présence pour célébrer avec nous cette journée très spéciale !
Veuillez nous répondre par hibou avant le 10 février prochain afin de confirmer votre présence.
Aloysius et Klara Tout ce dont elle se souvenait, c’était qu’Esteban ne lui avait jamais répondu.
Qu’il n’était encore pas là.
Qu’il l’avait laissée encore une fois seule.
Qu’elle y avait cru jusqu’au bout, qu’il viendrait la voir.
Qu’elle avait pleuré, tâché de mascara sa belle robe.
Qu’il l’avait définitivement abandonnée.
C’était sa dernière chance. Maintenant, elle le haïrait.
Elle détruirait sa vie.
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Joyeux anniversaire ma chérie !
Déjà la trentaine, le temps passe si vite ! On fêtera ça ce soir au restaurant avec nos amis, mais je ne te dis pas où, c’est une surprise ! Mais j’ai trouvé un endroit où il y a un piano et où tu pourras peut-être nous chanter quelque chose...
Tu me disais que Cinna s’ennuyait seul et j’ai trouvé cette adorable bouille dans un foyer qui avait besoin d’une nouvelle maman. Je sais qu’avec toi elle vivra une belle vie.
Je t’embrasse,
Aly
La carte représentait un petit chaton qui jouait avec des bulles arc-en-ciel. Quand ses adorables patounes touchaient celles-ci, elles éclataient. C’était vraiment trop adorable, et elle ne put s’empêcher de laisser s’échapper un petit couinement attendri. L’attention était aussi mignonne que la carte. Aly était comme ça, il savait toujours comment lui faire plaisir. Il était gentil et prévenant envers elle : il avait accepté qu’ils prennent un deuxième chat et lui avait même apporté l’adorable petite boule de poils pleine de méfiance qui se cachait dans leur carton. Elle était crème avec de grands yeux jaune, angora, et apporterait encore son lots de poils à nettoyer en plus de ceux de Cinnamon le birman. Elle se souvint de la chouette de son enfance et baptisa le chaton Sugar.
Aly était un homme très bien et elle était heureuse de l’avoir épousé. Il lui avait ouvert les yeux à l’aide de sa famille. Il était trop dangereux pour les sorciers de fréquenter tout ce qui avait attrait aux Moldus. Elle les aimait avant juste à cause d’une curiosité malsaine, celle de savoir comment font les gens inférieurs à eux. C’était vraiment étrange de vivre sans magie, et c’était juste cela qu’elle avait essayé de comprendre. En vain, la magie était bien mieux. Ce qui la rendait bien mieux. Et elle devait tomber entre de bonnes mains, pas celles qui étaient trop maladroites pour la maitriser n’importe comment... Si seulement on pouvait faire en sorte que seuls les vrais sorciers soient en mesure de l’apprendre...
Quelques jours après, elle reçu un hibou de chez ses parents. Ils se félicitaient de voir l’Angleterre muter profondément grâce aux Supérieurs, un groupe qui prônait enfin la supériorité des Sangs-Purs sur le reste. Ils changeaient enfin le monde et le Ministère. Ils lui signifièrent qu’à cause de la fuite de beaucoup d’employé, il y avait de la place pour des postes au Ministère de la Magie.
Cela faisait déjà un certain temps qu’Aly et elle discutaient de déménager à Londres. Et c’est par cette lettre qu’ils commencèrent leurs cartons pour traverser à nouveau l’Atlantique.
Grâce aux relations de leurs deux familles, ils purent entrer au contact chez les Supérieurs. Elle et Aly allaient enfin remettre de l’ordre dans ce pays.
Mais surtout, l’étincelle de la vengeance s’alluma dans son âme.