[Event 12.15] You draw me back in ▬ Groupe n°4

Décembre est arrivé. L’air est frais est le temps est gris, la même couleur que mon humeur. Je suis assez tendu ces derniers temps et sur mes gardes. J’ai un mauvais pressentiment. Ce genre de pressentiment qu’on a avant des évènements importants, comme si quelque chose allait mal tourner. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu’il va y avoir du mouvement. J’ai rendez-vous à la garde aujourd’hui pour une réunion importante. Ma dernière mission s’est passée mais même si j’ai eu mes informations, j’aurais préféré ne pas me retrouver seul pour la faire. Les missions ne sont jamais les mêmes. Je me rends directement au quartier général après la fermeture de ma boutique. J’ai prévu de rejoindre les enfants et Doryan pour le diner mais je ne sais pas si je serai à l’heure, la situation à l’air d’être compliqué. Il y a des bruits de couloir évidement. Je salue mes collègues et m’installe et je sens qu’on est tous en attente de confirmation et de réponses et d’autres nouvelles questions à soulever. J’écoute attentivement et je sans mon cœur faire un bon dans ma poitrine quand j’entends le nom de Kim Collins. Elle a disparue. J’ai du mal à croire ce que j’entends. Je regarde et écoute la suite, mais mon cerveau est attiré par mes derniers souvenirs avec Kim. La fête forraine. On ne peut pas dire que je l’ai revu depuis. On s’est seulement croisé. Je n’ai pas osé lui offrir des fleurs ou autre chose quand j’en avais parlé avec Dorofei … Dorofei … je m’arrête un instant sur l’un des Emrys je rambobine mentalement ce qu’il a dit « Kim Collins, Dorofeï Cooper, Tasei Nakamura, Kezabel Hasting et Nacima Bina. Tous les cinq ont subitement disparu le Jeudi 3 Décembre en fin de soirée. » Kim, Dorofei , Kezabel. Je les ai croisés tous les trois. Je connais un peu Kim et Dorofei tout comme Kezabel. Je ne connais que le nom des deux autres personnes citées et je ne masque pas mon inquiétude. Je me tourne vers la voix que j’entends et le regarde, un jeune homme surement pas plus de vingt ans. Je ne l’ai pas encore croisé ici, il y a trop de monde pour connaître tous les membres de la garde, mais quand il parle de Handicap évidemment je sais qu’il s’agit de Kim et je ne peux pas m’empêcher de répondre :

« Kim Collins. C’est Kim ... Elle a fait partie de l’escadron d’octobre et a aidé des élèves à s’échapper ce jour-là. Tout comme Dorofei et Kezabel il me semble. Je ne connais pas les deux autres personnes. Je sais juste que ça n’a pas plus du tout aux supérieurs. Ça devait être début Octobre elle devait filer une femme lors de la fête foraine. Une femme qui avait rendez-vous avec un homme. J’étais là aussi. Ça ne s’est pas passé exactement comme elle le souhaitait. Nous n’avons pas identifié clairement la femme ce jour-là, nous n’avons que des photos et des enregistrements,  mais elle a ramené un autre homme qui filait aussi cette femme. Je ne sais pas si ça peut avoir un rapport ou pas avec les enlèvements. J’ignore si elle continuait son enquête . »

Je n’ai jamais autant parlé devant une assemblée et je suis un peu nerveux, mais je ne le laisse pas paraître, j’ai parlé calmement en espérant que tous ces détails pourront aidés à comprendre ce qu’il se passe.

Je me tais et c’est Margot qui prend la parole. Je la regarde, c’est une belle femme, belle et intelligente. Elle a toujours eu un esprit de leader et heureusement qu’il y a des gens comme elle qui savent prendre des décisions. Ce n’est pas que je ne sais pas en prendre, loin de là, j’en prend quand il le faut, comme pour avoir décidé d’oublietter ce photographe la dernière fois. Il en avait trop vu. Je ne pouvais pas le laisser partir mais je préfère suivre des ordres plutôt que de décider, surtout quand il s’agit de quelque chose de grave, cela dit j’improvise la plupart du temps et heureusement ça me réussis. Je me sens un peu gêné d’avoir encore une photo de la fête foraine. Ce n’est pas moi qui l’aie prise c’est ma fille qui me l’a envoyée. Elle avait pris la photo pour m’immortaliser dans le manège et finalement c’est une aubaine qu’elle l’ait gardé. Sur le moment je lui en ai voulu de m’avoir pris parce que je n’aime pas tellement les photos mais en regardant le cliché de plus près, en zoomant je me suis rendu compte que la femme que Kim suivait était là. Je fini donc par répondre à Margot :

« On ne voit pas grand-chose c’est assez loin, mais peut-être que des experts pourront y voir quelque chose. »

Je sors mon téléphone et retrouve facilement la photo. C’est un peu flou et je ne sais pas s’ils pourront faire quelque chose de ça. Je tends le téléphone à Margot et ajoute :

« Il y a autre chose. Je connais Dorofei et Kezabel. Ils ne se seraient pas laissé avoir. Ils sont intelligents et prudent. S’ils ont disparu ça ne peut pas être une coïncidence. Ils étaient tous lié à Poudlard. Tous les trois. Ce n’est pas une coïncidence. C’est une vengeance. »

Une vengeance qui leur ressemble bien. Ils ont surement préparé ça depuis très longtemps. On n’en a pas fini avec eux. Il faudra les déloger définitivement et je me demande ce qu’ils préparent d’autres comme nous tous. C’est très frustrant de ne pas savoir ce qui se prépare et de devoir tout anticiper à chaque fois.
Tristan leur montre d’autres photos et je l’écoute parler. Il est jeune, presque l’âge d’aller encore à l’école j’imagine. Je me demande ce qu’il fiche ici. Il est jeune. Il devrait s’occuper d’autres chose, c’est dommage qu’il ne puisse pas profiter pleinement de sa jeunesse et de devoir affronter tout ça avec nous. Ça me peine de devoir en arriver là, mais j’aurais peut-être fait la même chose à son âge. J’aurais voulu aider aussi. Je repense à mes enfants. J’espère qu’ils n’auront pas cette idée, même si je serais fier, c’est bien trop dangereux. Je ne voudrais pas qu’il leur arrive quelque chose. C’est aussi pour ça que je suis ici aujourd’hui, dans la garde. C’est pour leur avenir, pas seulement le leur, l’avenir de tous les sorciers. Notre monde est en péril. Il faut bien faire quelque chose et on est les seuls à pouvoir s’en charger.

Interroger les voisins, la mission à l’air simple, mais ça reste complexe parce que le périmètre reste incertain. Les photos de Tristan nous ont pas mal aidé, mais j’aurais aimé qu’on ait encore plus d’indice, c’est comme chercher une aiguille dans une motte de foin, mais je ne laisserais pas tomber. J’y passerai la journée, la nuit s’il le faut. Je ne veux pas qu’ils s’en prennent à Kim. Elle ne mérite pas ça, non. Personne ne le mérite. Je fais équipe avec la sœur de Zach et je repense à lui qu’on a laissé à poudlard et j’ai toujours cette colère en moi de l’avoir laissé, de ne pas l’avoir emmené de force hors de cet enfer. Je ne pouvais pas. Il était assez grand pour s’occuper de lui-même et des autres, mais il aurait pu partir et il a choisi de rester. Je ne sais pas si sa sœur est au courant de ça, mais je trouve qu’il a fait preuve d’héroïsme. Je suis sûr qu’il s’en sortira. Je l’espère fortement.

On marche en silence pour le moment. Je reste concentré sur ce qu’on doit faire et j’ai pourtant des tas de questions qui se bousculent, comme à chaque fois, mais je sélectionne celles qui ont de l’intérêt pour ne pas perdre de temps. Il y a un petit commerce sur le coin de la rue. J’ai bien envie d’aller leur demander s’ils n’ont rien vu de particulier et c’est finalement ce que je décide de faire. J’incite Layla à me suivre. J’entre dans l’espèce de quincaillerie et me dirige vers le vendeur. C’est un vieil homme. Je lui montre la photo et lui demande s’il a déjà vu cette fille ici. Il ne me pose pas vraiment de questions, il fait non de la tête. Je lui demande s’il est sûr. Il me confirme que oui et je sors de la boutique. Je vois mal Kim venir ici, mais il faut bien commencer quelque part. Je regarde la photo et essaie de me repérer. Je ne connais pas les rues ici. Je ne suis pas du centre-ville, peut-être que Layla connaît mieux la ville, mais je ne sais rien d’elle. Je ne sais même pas si elle habite ici. Je ne demande jamais rien à personne, enfin si mais pas souvent quand il s’agit de la garde parce qu’on a tous une vie privée et qu’on n’aime pas forcément s’étaler.

« Est-ce que tu reconnais l’endroit ? »

Elle a déjà vu les photos, on est venu plutôt en repérage, mais je me sens quand même un peu perdu et c’est un gros désavantage. Il faut toujours connaître son terrain avant de s’aventurer dans l’inconnu, je viens souvent sur Londres, mais je ne m’y sens jamais à l’aise. C’est trop grand, trop peuplé, trop … Je n’ai jamais aimé la ville et je l’aime encore moins depuis que je suis retourné vivre à la campagne.

« J’ai l’impression que tout se ressemble. C’est pénible. »

Dommage qu’il n’y ait pas eu une enseigne particulière sur la photo. J’ai l’impression qu’on va tourner en rond pas mal de temps et ça ne m’enchante pas, loin de là.

Je regarde la jeune femme à côté de moi, ça me fait tout drôle d’avoir quelqu’un d’aussi jeune, elle pourrait être ma fille et je pense justement à la mienne. Je ne serais pas du tout d’accord pour qu’elle soit dans la garde aussi jeune, mais je n’ai évidement pas mon mot à dire pour Layla et puis au moins elle est majeure j’imagine. Quoi qu’il en soit ses conseils me seront précieux. Elle reconnaît vaguement l’endroit. Je fais non de la tête et lui répond :

« Non pas vraiment mais attend une seconde … »

Je regarde un peu mieux la photo. Il y a une enseigne qui ressemble à un café sur le coin de la rue. Il y a le début du nom inscrit dessus. Je lève la tête vers l’enseigne, on n’est pas très loin.

« C’est par là. »

Je m’engage dans la rue, mon cœur bas à la chamade à l’idée qu’on trouve des indices, à l’idée que quelqu’un puisse nous aider et nous dire ce qui est arrivé. On arrive tous les deux dans le café. L’homme derrière le comptoir nous regarde de haut. Je m’avance vers lui et lui montre la photo.

« Bonjour, vous n’auriez pas vu cette jeune femme par hasard ? Il semblerait qu’elle ait disparue, nous essayons de la retrouver. Je suis un ami à elle. S’il vous plaît … dites nous tout ce que vous savez. »

Je reste calme, mais j’ai tellement envie de lui poser des tas de questions et il semble savoir quelque chose. Il me confirme qu’il connaît Kim, qu’elle est qu’il l’a déjà vu, mais il n’a pas vu grand-chose de ce qu’il s’est passé. Cependant il connaît une adresse. Son adresse. Je retrouve un élan d’espoir. Je souris à Layla, mais je ne dois pas trop m’emballer, on ne sait pas encore ce qui est arrivé. On ne sait pas du tout ce qu’on va retrouver, ni si on n’aura pas un comité d’accueil à l’entrée mais j’en doute. Je remercie l’homme avant de quitter le café, excité à l’idée de trouver enfin quelques réponses. Je m’arrête un instant et discute avec Layla en lui disant :

« Je te propose qu’on aille voir à son appartement, elle aura peut-être laissé des indices, un papier, une photo, n’importe quoi, peut-être que ses voisins auront plus de choses à nous dire. C’est déjà mieux que rien, on avance un peu et je ne rentrerai pas tant que je ne serais pas ce qu’il s’est passé. »

Je suis déterminé à la retrouver, à savoir ce qui est arrivé, peut-être un peu trop déterminé d’ailleurs. Elle va peut-être se demander pourquoi ça me tient tant à cœur. Je crois que j’ai la réponse, mais je n’ai pas tellement envie d’y penser maintenant, ce n’est pas le moment et ça ne me mènera nulle part de toute manière. Je veux juste m’assurer qu’on la retrouvera, je veux comprendre, n’importe qui le voudrait, c’est frustrant de rester sans nouvelles surtout quand on tient à la personne.