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Like some child possessed, the beast howls in my veins ▬ Warren

 :: Londres :: Nord de Londres :: ─ Camden Town. :: • Camden Market.
Mar 19 Juin 2018 - 23:38
Like some child possessed, the beast howls in my veins
Warren & Enzo


■ Lundi 28 Septembre 2015 – Dans l'après-midi ■

J'ai l'impression que si je m'arrête de courir je vais crever. Et je lute, de toutes mes forces, de toute la persuasion qu'il me reste et me fait rester debout. Chaque muscle de mon corps me brûle, plus habitué à cet effort que je lui demande et qui me semblait encore si simple il y a quelques semaines de ça seulement. Quelques semaines, seulement quelques semaines, et j'ai l'impression que tout a changé, que tout se casse la gueule. Dans ma tête les pensées se bousculent, ma fuite me sert autant à m'éloigner de ceux dont j'ai croisé le regard que de ces vérités auxquelles je ne veux pas faire face et qui m'éclatent en plein thorax les unes après les autres. Brutalement. Je ne sais pas où je vais, tout ce que je fais c'est courir droit devant moi comme si ma vie en dépendait et quelque part j'ai le sentiment que c'est réellement le cas.
C'est impossible. Tout ça ne peut pas être vrai, je suis simplement bloqué dans un cauchemar qui me semble interminable mais dont je vais finir par me réveiller. Tôt ou tard. Et quand j'ouvrirais les yeux il sera là. Ils seront là. C'est comme si les mots de Lukas avaient déverrouillés un tas de portes derrières lesquels j'avais planqué des choses que je ne voulais pas regarder en face. Elles m'explosent désormais au cœur alors que le rythme que je m'inflige me fait mal. Parfois j'ai l'impression de rechercher cette douleur physique, comme si elle pouvait me soulager de quelque chose, me ramener à des sensations simples que je comprends même si je ne les contrôle pas. La pluie s'en mêle, je dérape et manque de m'étaler sur le sol, me rattrapant in extremis au mur sans pour autant m'arrêter. Et je transplane. Je ne sais pas pourquoi, je ne suis même pas certain d'y parvenir, tout ce que je sais c'est que j'en ressens le besoin et agis totalement à l'instinct. J'ai été coincé pendant des jours dans la peau d'un prédateur devenu proie, aujourd'hui alors que je retrouve mes deux jambes et ma liberté, que je me l'octroie en faisant une terrible erreur, je ne parviens toujours pas à me réajuster.

Trop tôt.
Et pas de la bonne manière.

Cette fois je tombe, roule sur le pavé alors que je me rematérialise dans un endroit que je ne reconnais pas tout de suite. La foule est compacte, par chance et même si en toute honnêteté je m'en moque totalement, c'est dans la partie Sorcière que j'ai atterri. Ça n'a donc choqué personne. Ce lieu je le reconnais et lentement mais sûrement me fait une idée de la raison de ma présence ici : C'est un des derniers endroits où je me suis promené à Londres avant de disparaître, et je n'étais pas tout seul. J'aurais tout aussi bien pu trouver le premier Portoloin dans le coin pour m'échapper droit vers l'Australie mais ça n'est pas ce que j'ai fait. Acte manqué ? J'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que je commence à ressentir des choses que j'avais laissé de côté, barricadé, jusqu'ici. Le manque, l'incompréhension et la colère en font partie. Je me relève, ignore les regards, reprend ma route jusqu'à passer la barrière magique et me retrouver côté Moldu sans vraiment m'en rendre compte là encore.

Cette fois ce sont les larmes qui s'invitent à la fête de mon bordel émotionnel, et la trouille qui me retourne l'estomac. Comment est ce qu'ils ont pu me regarder droit dans les yeux pendant une semaine sans rien me dire ? Et pourquoi toi t'étais pas là ? Pourquoi tu l'es toujours pas ? Je sens mon pas ralentir, la pluie se renforce et noie les sillons sur mes joues. Devant mes yeux grand ouverts se balade le visage de mon frère et mon imagination s'emballe. J'aurais jamais du le laisser repartir. J'aurais jamais du le laisser se jeter dans l'antre du diable. Et si t'es mort putain ! Je fais quoi moi si t'es mort ? Je sais que c'était pas toi là bas … C'était ta voix oui mais c'était pas toi. Je sais pas qui a fait des nœuds avec mon cerveau mais c'était pas toi.
A déambuler comme une âme en peine je ne me suis pas rendu compte que j'avais arrêté de courir, que je me contentais juste de marcher comme un mort vivant, pas vraiment conscient de lui-même, des émotions pleins les veines et la tête en chantier. Y a une part de moi qui se raisonne, je crois, qui comprend les motivations des uns et des autres, mais l'autre se sent trahis.
Les couloirs de ce dédale se vident, la lumière du jour disparaît, je me retrouve dans une petite artère où il n'y a plus personne, où les odeurs me filent des crampes à l'estomac mais je continue d'avancer, de marcher, de ressentir tous mes nerfs et mes muscles me faire mal, me rattachant à ce truc qui me maintient sur terre d'une manière sûrement pas très saine. Je me sens paumé, le cœur en vrac et le bide à l'envers, la tête complètement défoncée, comme si j'étais plus capable d'avoir une pensée cohérente. Comme si j'étais plus capable d'exister. La contradiction me brûle les synapses, j'ai beau avoir retrouvé la vue et l'odorat je fais abstraction, ne vois pas que je fous les pieds là où un gentil garçon comme je suis sensé l'être de devrait pas s'aventurer.

Là où on ne t'entendra pas crier ...

« Hey bah alors mon mignon, tu t'es perdu ? »

Retour sur terre, c'est comme si je me réveillais après avoir marché pendant des heures comme un somnambule. J'ai devant moi deux types à l'allure un peu fracassée, pas le genre de gars qui se feraient inviter au repas de famille du dimanche chez moi. Je ne juge pas, je constate. Je réalise aussi que je suis dans une ruelle qui laisse à peine la place pour en loger deux comme moi en largeur et que sans m'en rendre compte je me retrouve coincé entre le chanteur des Wizard Sisters et leur batteur - j'ai encore la force de faire de l'humour, teinté de cynisme certes mais faut croire que tout n'est pas perdu ...
Je devrais flipper, c'est pas du tout le cas. Je me sens seulement complètement vide, trempé par la pluie et absent, sans pouvoir nier une flammèche d'adrénaline, un truc un peu sournois, qui s'éveille gentiment à l'intérieur de moi. Mes sens sont encore en bordel après ces dernières semaines, quand je me réveille le matin j'ai encore parfois un temps de panique où j'ai le sentiment qu'on m'a à nouveau privé de ma vue ou de mon odorat, mais le temps de faire le point et ils s'ajustent. L'instinct reprend le dessus, ça n'est pas l'animal qui est présent mais bien l'homme. Avec toutes ses blessures et les travers qu'elles peuvent développer, alimenter.

« Tu crois que tu vas où comme ça ? »

Je ne réponds pas, me contente de le regarder sans rien dire pendant que son comparse me tourne autour en s'approchant trop près.

« Mais tu pleures ! Merde, il pleure. Regarde moi ça c'est vraiment trop chou. Alors quoi, t'as perdu ta maman ? »

Juste un mot et je peux entendre un truc qui pète là haut dans ma tête, comme un cadenas qui saute ou un rouage qui se débloque. Maman. T'as pas idée de ce que tu viens de faire. Je suis passé d'un bordel émotionnel sans nom au vide, puis à un truc froid, canalisé. Je ne desserre pas les mâchoires et dans ma tête résonne la voix de ma mère. Devenue source de cauchemars.

« Tu devrais penser à dormir un peu, sincèrement t'as un teint de cadavre on dirait que tu vas claquer. T'es en manque ? Tu veux un fixe ? »

Comme t'as pas idée.

« On t'a coupé la langue ou quoi ? »

Il s'impatiente, je peux le sentir, et la flammèche devient brasier. Quelque chose se déplace en sourdine dans mes veines, comme un serpent qui ondule dans un silence le plus total, prêt à frapper sans que personne ne l'ai vu venir.

« Aller fini les conneries, t'as pas vraiment une gueule qui matche avec le coin donc tu vas être gentil, me filer ton téléphone et ton portefeuille et retourner gentiment chez papa, maman. Hum ? »

Je joue avec ses nerfs et y prend bien plus de plaisir que je ne le devrais. Derrière moi je peux sentir l'haleine de son pote et son souffle quasiment sur ma nuque. Dans mes temps ce sont les battements de mon propre cœur que je perçois, comme un tambour lointain, étrangement régulier.

« Là ça te motive un peu plus ? »

Mauvais endroit, mauvais moment. C'est comme ça qu'on qualifie ce genre de situation ? Je ne bouge pas, ne parle toujours pas, ne cille pas, mon regard toujours planté dans celui de mon vis à vis. Il y a un truc qui s'est déconnecté chez moi et la lame qui se trouve devant mes yeux, sans doute trop proche de ma gorge, ne me provoque aucune émotion. Je suis épuisé, j'ai le corps en travaux et la gueule en vrac, je viens de courir un marathon et j'en peux plus mais l'adrénaline qui cavale dans mes veines au plein galop me fait tenir debout. Et je sais qu'elle ne fera pas que ça. Vous savez ce qu'on dit d'un chien qui a goûté au sang et y a pris goût ? Qu'il faut l'abattre, parce qu'il devient dangereux. Tout ça ce sont des conneries, faut voir au cas par cas, mais en l'occurrence et en ce qui me concerne … allez savoir. Je ressens des choses que je n'ai pas ressenti depuis une éternité, presque un besoin de laisser éclater toute la rage contenue tant bien que mal depuis des jours.

Et ces deux abrutis n'ont pas idée de ce qu'ils m'offrent comme opportunité en cette seconde,

Il fait le malin, laisse glisser sa lame sur ma joue, l'autre me pousse par derrière et ça les fait rire tous les deux. Le sourire s'estompe quand ma motricité se débloque, trop rapidement pour qu'ils aient le temps de voir venir. Une seconde il tient la lame dans sa main, la suivante elle est planté dans le milieu de sa paume et le cri de douleur et de rage qu'il pousse ne fait que nourrir ce truc malsain qui prend possession de mon être petit à petit. J'en veux encore, plus. Je sens que l'autre hésite, recule d'un pas, peut-être qu'il commence à se dire qu'ils sont tombés sur un cinglé et ils n'ont foncièrement sans doute pas tout à fait tort. Je reste d'un calme olympien, sans un mot, ne bronche qu'à peine quand celui que j'ai blessé m'erafle le bras avec sa lame et déchire mon sweat avant d'entamer la peau. Je ne dis pas que je ne ressens rien, que ça ne fait pas mal, simplement que mon corps et ma tête sont en accord pour ne pas me faire avoir la moindre réaction.

Jusqu'à ce que tout explose.

Now there's no holding back, I'm making to attack
My blood is singing with your voice, I want to pour it out
The saints can't help me now, the ropes have been unbound
I hunt for you with bloodied feet across the hallow'ed ground

Howl - Florence And The Machine

Je me retourne pour attraper celui qui était derrière moi, le chope par son haut et l'envoie violemment contre le mur. Sa tête cogne contre la brique, il s'écroule sur le sol. Mort ou assommé ? En l'état ça n'a aucune importance pour moi mais je peux entendre son cœur qui bat. Il se relèvera avec une belle bosse dans quelques minutes, probablement. Quant à l'autre j'ai juste le temps de le voir ou plutôt l'entendre se ruer sur moi à son tour, lame en avant, près à me la planter en plein dans le ventre. Mes réflexes ne se laissent pas avoir, je me vois tendre la main et attraper son poignet, forcer dessus jusqu'à ce qu'il craque et que sa lame tombe sur le sol dans un tintement de métal. Et si c'était de l'argent ? Je crois que la blessure que j'ai sur le bras me ferait déjà souffrir le martyr si c'était le cas, jusqu'à me foutre par terre dans les minutes à venir, avec la sensation d'être en train de crever à petit feu tellement ça brûle. Il m'en colle une avec son autre poing, puis une autre, et me fait éclater l'arcade, je recule d'un pas et l'instant d'après la frénésie m'emporte complètement. Avec une certaine impression d'être simple spectateur, presque absent de mon propre corps, je me vois lui mettre mon poing en plein visage à mon tour, puis recommencer, l'attraper par le col d'une main et ne plus le lâcher. Continuer à le frapper alors qu'il s'écroule, reste à terre, l'odeur du sang plein les narines, toute la haine accumulée dernièrement qui se décharge sur ce pauvre type … J'ai plus conscience de rien, je ne suis plus vraiment là et sous mes poings et ma violence ses réactions se font de plus en plus faibles, de plus en plus rares. Je crois que je suis en train de hurler, j'en suis même pas certain.

Effectivement.
Mauvais endroit, mauvais moment.


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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 23 Juin 2018 - 20:49
Lundi 28 Septembre 2015 – Dans l'après-midi


Il avait passé sa matinée à visiter des pseudos appartements/maisons avec Mily afin de trouver leur nouveau chez-eux, Warren n’était franchement pas enthousiaste, même si vivre chez ses parents était quelque chose d’assez horrible c’était toujours mieux que de rester seul avec Mily dans un logement qui leur appartiendrait, il n’était pas certain de tenir psychologiquement… alors il avait réussi à trouver des défauts à chaque logement en affirmant qu’il voulait le meilleur pour leur future famille. Bizarrement, elle semblait le croire ou alors elle n’avait pas envie de conflit et se disait qu’elle l’aurait à la longue, qu’au bout d’un moment il en aurait tellement marre qu’il en choisirait un. Elle n’avait pas tort. Il restait à savoir lequel des deux battrait l’autre à ce petit jeu un brin malsain ! Il n’était pas certain du résultat malgré sa bonne volonté à … à quoi d’ailleurs ? A pourrir leur couple ? Est-ce que l’on pouvait « bonne volonté » avec ce terme ? Il avait un doute ! Enfin l’heure du déjeuner sonnait l’heure de la délivrance, après le repas, elle avait prévu un après-shopping entre filles. Le mot fille était le mot magique pour lui, cela signifiait qu’il n’était pas obligé de venir avec elle, ou pas obligé de trouver une excuse bidon pour se défiler ! C’était le mot miraculeux et il se réjouit qu’elle ait des amies, ainsi, pendant ce temps-là il avait ; le champ libre et il savait d’ores et déjà ce qu’il allait essayer de faire : trouver Cassie et passer un petit moment avec elle. Elle avait pris un petit appartement avec son jumeau à Londres il ne resterait plus qu’à retrouver son adresse et à se pointer en espérant qu’elle soit présente ! Il aurait pu la prévenir, mais il savait qu’elle préférait largement les surprises ! Et aujourd’hui il serait sa surprise, et une bonne… en toute logique. Tant qu’elle ne l’envoyait pas balader c’est qu’elle le supportait, c’est donc qu’elle l’appréciait et si elle l’appréciait il ne pourrait être qu’une bonne surprise, il en était certain ! Haut les cœurs, bourreau des cœurs ! Pardon l’égo du perso a parlé.

Une fois Mily partie avec ses amis, il partit à Londres en se disant qu’il allait tenter e comprendre encore une fois ce foutu mode de transports des moldus, cela pourrait toujours servir. Après avoir galéré –comme un galérien- pendant un bon moment, il arriva enfin chez Lorence, il frappa plusieurs petits coups à la porte. Cass’, c’est Warren ! T’es là ? Il avait préféré se présenter au cas où elle soit devenue parano, ou alors au cas où Matthew soit seul et ait peur d’ouvrir la porte à n’importe qui… ceci dit les Supérieurs ne s’embarrasseraient pas d’une simple porte ! Au bout de quelques minutes à poireauter devant la porte, elle finit par s’ouvrir avec une Cassie, cheveux mouillés, en peignoir de bain Tu viens vraiment d’attendre tout ce temps que je vienne t’ouvrir et si je n’avais pas été là ? demanda-t-elle mi amusée mi septique. J’aurais attendu comme un abruti devant la porte en espérant que tu reviennes avant que Mily ait fini son shopping entre « fifilles ». Lui moqueur, juste un peu… si peu. Un peu de tenu Monsieur Odair ! Ceci j’adore ta tenue. Elle le faisait exprès de titiller ses hormones ? Elle était capable d’aller se tremper la tronche juste pour l’emmerder, ou l’émoustiller, au choix selon ses humeurs. Il avait l’impression de divaguer un peu trop, il était vraiment en train d‘imaginer qu’elle serait ça juste pour lui ? Il était vraiment malade, il devait se soigner ! Inspirer, expirer, se calmer.

Un bon moment plus tard, il sortit de chez la jeune femme et vérifia qu’il avait bien remis tous ses vêtements, qu’il n’était pas trop décoiffé histoire que Mily ne remarque rien. Il devrait se sentir coupable d’une telle tromperie, mais à vrai il n’avait aucun remord ! Il regarda l’heure avant de faire un dernier clin d’oeil à Cassie, un petit signe de main à Matthew qui les regardait amusé tout en jouant un petit air de guitare. Il faudra que tu m’apprennes à jouer, avec un peu de chance au lieu d’attirer les filles ça en fera fuir une en particulier. Sorry Mily ! Il se baladait finalement dans les petites ruelles qui n’étaient pas très peuplées, il recherchait un endroit où il pourrait transplaner quand il en aurait marre de marcher il avait envie de profiter de ces derniers moments de tranquillité. Tranquillité qui ne dura pas vu le boucan qu’il se déroulait à quelques dizaines e mètres de lui, il tourna la tête et fut surpris de reconnaitre la grande silhouette d’Enzo qui….. qui pétait un câble. Il l’avait laissé faire, hésitant à intervenir jusqu’à ce qu’il se mettait à le frapper, beaucoup trop. Il ne fallait pas qu’il se fasse remarquer… qu’il se fasse embarquer. Le tout était d‘arriver à le calme sans trop se faire frapper, un coup de poing de Ryans et il risquait de se faire péter le nez… Il s’approcha de lui doucement tout en lui parlant histoire qu’il ait le temps de reconnaitre sa voix, et espérer qu’il l’identifie en ami.

- Enzo, lâche-le s’il te plait, recule-toi… On devrait partir avant que les flics n’arrive.

Il ne lui restait plus qu’un mètre à franchir, il fit encore un pas ou deux et posa doucement sa main sur l’épaule du grand dadet.

- Cette position est très inconfortable pour ma petite personne ! tenta-t-il de plaisanter en espérant que cette phrase absurde le ferait réagir. Je ne sais pas ce qu’il a fait pour mériter ça, c’est probablement une pourriture, mais le tuer ou lui briser la colonne vertébrale ne servirait à rien. Laisse-le, viens avec moi. On va boire un coup, ou j’te ramène chez toi si tu préfères… Ou sinon on… on peut trouver un parc et faire de la balançoire. Le premier qui fera le tour du machin en haut aura gagné. Tu as un net avantage sur moi, j’suis certain que ça te ferait plaisir de botter le cul d‘un Tveit et le voir se fracasser la tronche par terre comme une grosse, merde ?

Il venait de se traiter de Tveit, ce n’était pas un compliment à ses yeux, mais comme il ne savait comment le calmer, il essayait diverses choses et l’absurde marchait bien d’om l’idée de la balançoire. Dire Tveit c’était appeler un nom qu’il n’aimait, c’était, il l’espérait avoir son attention…

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Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Mar 26 Juin 2018 - 23:10
Je le sais, je me suis déjà retrouvé dans une spirale comme celle-ci, sans doute à plusieurs reprises mais peut-être pas à la même échelle chaque fois. Pourtant, aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est différent. Je ne ressens aucun soulagement, plus je frappe plus la rage que je ressens s'évapore et plus je me sens fébrile, seul, livré à moi-même. Mais je ne le suis pas. Je ne suis pas livré à moi-même. J'ai juste sciemment pris une décision complètement stupide en m'échappant du seul endroit où j'étais réellement en sécurité, où on m'a accueilli à bras ouvert, soigné, protégé, pour plonger tête la première dans le grand bain avant même d'avoir pris le temps de réapprendre à nager.
Et plus mes poings s'abattent sur cet inconnu, plus l'odeur de son sang envahis mes sens, plus mes émotions remontent à la surface. D'habitude c'était l'effet inverse, je me laissais entrainer par la violence, me détachait de plus en plus de tout, des autres, de moi-même pour ne plus rien ressentir, pour me libérer de quelque chose qui, je le pensais, m'oppressait. J'avais tort, il m'a parfois fallu un peu de temps pour le réaliser mais à mesure que mes forces s'amenuisent et que mes coups se font moins fort, j'ai l'impression de m'écrouler complètement sous le poids de la réalité.
Je sais pas si ces conneries d'ange gardien, de bonne étoile, sont vrais. C'est vraiment pas ce qui me préoccupe en cet instant et pourtant, devant mes yeux grand ouverts défilent des visages qui me font défaut. La pyramide de mon existence est en train de se casser la gueule en commençant par la base, ils y passent tous un par un. Ma mère, mon père, mon frère … William, aussi. J'ai dans le fond du cœur le sentiment que je devrais être dans ses bras et pourtant il n'est pas là. Je me souviens juste avoir croisé son regard, il y a quelques jours je crois, puis plus rien. Son absence me revient en pleine poitrine comme un boomerang lancé trop fort, poussé par le vent et imaginer mon frère en train de pourrir dans le fond d'un cachot de Poudlard me fait rater plusieurs battements de cœur.

C'est peut-être pour ça que je ne l'ai ni senti ni entendu arriver. Peut-être aussi pour ça que je n'ai pas vraiment de réaction si ce n'est, le souffle court, le goût de mon propre sang dans la bouche, plus vraiment la force de continuer à cogner. L'air me manque, j'ai l'impression d'étouffer.

« Enzo, lâche-le s’il te plait, recule-toi… On devrait partir avant que les flics n’arrive. »

Je l'entends, je perçois sa présence, reconnais sa voix, mais ne suis pas certain de réellement comprendre ce qu'il dit. Tout ce que je sais c'est que j'ai devant les yeux un type en sang qui a perdu connaissance, dont le rythme cardiaque n'arrête pas de faiblir.
Sa main se pose sur mon épaule et je ne bouge pas, ne vis pas ce contact comme une intrusion je crois. Peut-être même comme un soulagement, au fond.

« Cette position est très inconfortable pour ma petite personne ! »

En d'autres temps j'aurais ri, je crois, là tout ce que je peux faire c'est réaliser petit à petit l'ampleur de ce qu'il vient de se passer alors que j'ai complètement déconnecté. Je suis un danger mortelle, peu importe la forme sous laquelle j'évolue, et me laisser sortir de ma cage qu'elle soit dorée ou non était une erreur. Ma propre erreur. Je ne leur ai pas laissé le choix. Voilà le résultat. J'ai les mains qui tremblent, les jointures explosées, du sang sur mes vêtements et mon visage, l'arcade défoncée … Triste désastre. Je ne me souviens pas de tout ce qui s'est passé pendant ces dernières semaines, je ne sais pas si j'ai tué quelqu'un et je ne veux pas savoir, pas me souvenir si c'est arrivé, mais la vie de ce type ne tient qu'à un fil et c'est de ma faute. Et l'autre ? Aucune idée.

« Je ne sais pas ce qu’il a fait pour mériter ça, c’est probablement une pourriture, mais le tuer ou lui briser la colonne vertébrale ne servirait à rien. Laisse-le, viens avec moi. On va boire un coup, ou j’te ramène chez toi si tu préfères… Ou sinon on… on peut trouver un parc et faire de la balançoire. Le premier qui fera le tour du machin en haut aura gagné. Tu as un net avantage sur moi, j’suis certain que ça te ferait plaisir de botter le cul d‘un Tveit et le voir se fracasser la tronche par terre comme une grosse, merde ? »

Je sais ce qu'il essaie de faire mais ça ne fonctionne pas. Encore une fois j'entends mais ça ne fonctionne pas. Tout ça, ce qu'il évoque, ça me semble tellement loin, tellement abstrait, comme si j'avais oublié des choses aussi simples, banales. Comment je pourrais avoir envie d'aller faire de la balançoire alors que je viens de fracasser deux êtres humains sans ciller, l'esprit complètement déconnecté de la réalité à cause du choc. Je pourrais presque déjà les entendre parler de stress post-traumatic et dans le fonds je m'en fous, qu'ils mettent des mots sur ce ravage s'ils le veulent ça ne change rien à ce que je viens de faire.

« T'approche pas de moi. »

Je m'écarte brusquement, trébuche sur l'homme à terre en voulant m'éloigner et me rattrape au mur de justesse. Je ne veux qu'il s'approche de moi, je ne veux pas prendre le moindre risque de lui faire du mal à lui aussi. D'abord Lukas, maintenant ces deux inconnus, qui sera le prochain ? J'y arrive plus. J'arrive plus à tenir debout, toutes les pensées qui envahissent ma tête me rendent dingue et comme si je pouvais faire taire tout ça je me plaque brutalement les mains sur les oreilles en fermant les yeux, lâchant un cri étouffé entre mes mâchoires serrés.

« Ils peuvent pas mourir. Les laisse pas mourir s'il te plait. »

Si j'essaie de retenir mes larmes c'est pas par fierté, juste parce que tout est complètement bloqué à l'intérieur. Mais tout menace d'exploser, poussant sur les parois de mon être à m'en faire mal. Dans ma tête tout se mélange, ça tourne trop vite et si le mur n'était pas là pour amortir ma chute je serais déjà sur le sol. Cette fois mes mains agrippent mes cheveux et je me laisse glisser jusqu'au sol, soulevé par la nausée. Pourtant là encore rien de sort, avec le ventre vide ça n'a sans doute pas grand chose d'étonnant.

« Il peut pas mourir. »

La gorge étranglée par les sanglots je m'effondre totalement, l'humidité sous les paupières, prête à éclater elle aussi. Parce que ça n'est plus de cet homme là par terre dont je parle mais bel et bien de mon frère. J'encaisserais pas ça, je pourrais pas … Il peut pas … Il peut pas les rejoindre et me laisser là.

« Il peut pas m'abandonner. Il a pas le droit. »

Assis, dos au mur, les genoux remontés vers le haut du coeur, une main accrochée à mon sweat avec le peu de force qu'il me reste, l'autre toujours dans mes cheveux, je garde les yeux fermés comme si j'avais peur de regarder le monde en face.
Et le manque s'installe encore plus sournoisement, passe entre mes côtes, me comprime la cage thoracique. Je voudrais qu'il soit là, qu'il me prenne dans ses bras et me dise que ça va aller, que tout ça c'est juste un mauvais un moment à passer et que bientôt j'aurais tout oublié.

« Ils ont pas le droit de m'laisser. »

Chacun à leur manière.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 1 Juil 2018 - 21:32
Enzo était quelqu’un qu’il appréciait tout particulièrement, le souci c’est qu’il ne le connaissait pas trop, ou du moins pas assez pour arriver à le raisonner avec des arguments de poids, alors il fit une des choses qu’il maitrisait parfaitement, parler beaucoup pour ne pas dire grand-chose, essayer d’attirer son attention d’une manière ou d’une autre. Il essaya de le raisonner, de plaisanter –certes avec un humour douteux, mais il n’avait que ça en stock-… et comme cela ne semblait pas marcher bien qu’il ait bien senti/vu qu’il avait son attention, il lui proposa toutes les activités qui lui venaient en tête histoire de le calmer. Bon d’accord, la balançoire ce n’était franchement pas malin pour dire stupide, mais… mais dans son esprit cela aurait dû mieux sonner ! Silence, avant que brusquement Ryans se poussa, trébuche et manque de tomber tout en baragouinant comme quoi il ne devait pas s’approcher. Warren leva un sourcil un peu étonné, suspicieux, mais leva doucement les mains pour lui montrer qu’il n’était pas armé d’une quelconque arme, ou de sa baguette et se recula d’un léger pas en espérant que cela le calmerait, mais il demeurait assez prêt pour agir rapidement si le besoin s’en faisait ressentir !

- D’accord, d’accord, mais tu vois je n’approche plus. Calme-toi s’il te plait Enzo, je ne te ferai pas de mal et tu ne m’en feras pas non plus, j’suis un grand garçon qui sait se défendre. Quelques secondes de silence avant de reprendre Bon, je sais, tu peux me foutre KO rapidement, mais on va oublier cette option OK, garde juste à l’esprit l’histoire du grand garçon.

Un jour il arriverait à faire des phrases plus courtes, un jour, mais là le stress et l’incompréhension de la situation ne l’aidaient pas franchement. Et Enzo se plaqua les mains sur les oreilles, Warren hésita à faire un pas vers lui, mais il n’osa pas de peur de… disons de l’inquiéter davantage.

- Ils peuvent pas mourir. Les laisse pas mourir s'il te plait.
- D’accord, je vais faire mon possible Enzo, mais… mais je vais devoir approcher pour voir leur état.

Il avait parlé doucement et s’était avancé vers la victime la plus proche, il vérifia doucement son pouls. Il respirait. Parfait. Il jeta un coup d’œil autour d’eux, il n’y avait personne d’autres et hésita à sortir sa baguette. Il pourrait les soigner un minimum, leur jeter un sort de faux souvenir pour qu’ils ne se souviennent pas d’Enzo…. Mais est-ce que ce n’était pas risqué ? En même temps attendre les secours, et risqué qu’ils se rappellent de Ryans n’était pas la meilleure des solutions. Laisser le choix au grand Loup ? Mauvaise idée vu son état. Il sortit discrètement sa baguette et prononça une première formule histoire que le maximum de blessures se résorbent, et il enchaina avec le sortilège de faux souvenir, en changeant simplement la tête d’Enzo par un type au visage flou, aux cheveux blonds. Il enchaina de même avec le deuxième, mais n’était franchement pas certain que les deux sorts aient marché comme il l’aurait souhaité. Il s’était tellement concentré qu’il n’avait remarqué que l’état d’Enzo s’était détériorer du moins psychologiquement parlant. Il semblait effondré

- Il peut pas m'abandonner. Il a pas le droit

Il s’approcha de nouveau de son camarade doucement, ne sachant pas trop comment agir tandis qu’Enzo disait qu’ils n’avaient pas le droit de le laisser. Il avait du mal à savoir de qui il parlait exactement. Il reposa doucement sa main sur le bras d’Enzo, il aurait bien fait comme avec Caitlyn et lui prendre doucement le menton pour le forcer à le regarder, mais vu la position du garçon cela s’avérait trop compliqué.

- Enzo, il va falloir qu’on y aille, j’ai jeté un sort basique pour les soigner, mais il faudrait qu’ils soient pris en charge par des ambulanciers, et j’ai modifié légèrement leur mémoire…  en théorie du moins. Tu peux te lever et qu’on transplane quelque part ou même y aller à pied, et j’appelle les secours dès qu’on s’est un peu éloignés. Ils s’en sortiront et ne se rappelleront pas de toi Il hésita quelques instants, ne sachant pas franchement quoi rajouter Je ne sais pas de qui tu parles, mais moi, j’te laisserai pas tomber d’accord ? Si tu veux en parler, et si tu veux… disons de l’aide si je peux t’en fournir, je ferai mon possible.

Il se passa une main dans les cheveux en ne sachant pas trop quoi rajouter. Il n’était pas psy, il n’était pas au courant de grand-chose de la vie de son camarade : est-ce qu’il parlait de son frère ? d’un ami ? De quelqu’un d’autres ? Les possibilités étaient trop vastes et pour l’instant, Enzo avait surtout besoin de quelqu’un sur qui compter le temps qu’il se calme. Probablement que le grand Rouge ne lui parlerait pas, ils n’étaient pas assez intimes…

Spoiler:
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Warren Tveit-Odair
Mar 3 Juil 2018 - 13:39
Non, ils n’ont pas le droit de me laisser … Mais dans le fond, est ce que je ne les ai pas abandonné en premier ? Il n’y a plus rien de cohérent dans mes pensées, juste une explosion massive, comme une super nova, et tout me revient en pleine poitrine avec trop de violence pour réussir à le gérer. J’ai déconnecté pendant un temps qui me semble complètement abstrait, aujourd’hui, avec un petit coup de pouce du destin, les choses se remettent en place et les cases laissées vides se remplissent. Le problème, c’est qu’une personne comme moi, dans cet état, lâché dans la nature, c’est dangereux. Je suis un danger. Pour les autres, pour moi-même.

En attendant, tout ça, c’est comme se réveiller en sursaut d’un mauvais rêve …

Le plus dur c’est pas le cauchemar, c’est l’instant d’après.
C’est l’instant de clarté.

Orelsan

… et j’y suis, en plein dedans, dans cet instant de clarté. Cet instant qui me fait réaliser que tout ça, je ne l'ai malheureusement pas rêvé.

De vagues souvenirs de ce qui s’est passé ces dernières semaines, le déni qui explose, la réalité qui vient me rattraper et un sentiment de trahison planqué dans le fond, juste derrière l’angoisse et l’impression d’être complètement en chute libre. C’est sans compter sur cette main qui se pose sur mon bras, une présence qui pourrait me faire sursauter, me pousser  à me dégager, et pourtant je n’en fais rien. Alors que devant mes yeux fermés défilent plusieurs visages, qu’un tas de pensées et de souvenirs se mélangent dans ma tête à ne plus savoir démêler le vrai du faux, je réalise que je m’accroche à cette présence comme à un parachute ou une bouée de sauvetage. J’avais peur qu’on me touche, je ne supportais plus ça, pourtant j’ai l’impression que c’est la seule réelle chose dont j’ai finalement besoin.
Combien de temps est ce qu’il vient de s’écouler ? Depuis combien de temps je suis là, recroquevillé sur moi-même et en proie à tout ce merdier ? J’en ai pas la moindre idée. Je sais juste que même si je ne suis pas capable de rouvrir les yeux et relever la tête vers celui qui se tient près de moi, tous mes sens sont désormais focalisés sur lui. Uniquement sur lui.

« Enzo, il va falloir qu’on y aille, j’ai jeté un sort basique pour les soigner, mais il faudrait qu’ils soient pris en charge par des ambulanciers, et j’ai modifié légèrement leur mémoire…  en théorie du moins. Tu peux te lever et qu’on transplane quelque part ou même y aller à pied, et j’appelle les secours dès qu’on s’est un peu éloignés. Ils s’en sortiront et ne se rappelleront pas de toi. »

Pas trop certain de comprendre réellement ce qu’il me dit, c’est pas vraiment ce à quoi je fais attention. Je me concentre sur sa voix, sur le ton qu’il emploie, en ayant la vague impression qu’il arrive à me calmer et à recentrer mon attention. Il y a des faits et je les imprime, mais la situation est critique et mon instinct m’envoie des signaux lui aussi. Ne pas rester ici. Mais s’assurer qu’ils sont en vie, et que ça ira. Il le faut.

Lentement, mais sûrement, les battements de mon cœur ralentissent.

Alors je relève doucement la tête mais ne croise pas son regard, laisse le mien observer ce qui se passe autour et surtout ces deux corps inanimés sur le sol. Il y a une part de moi qui refuse de fuir, de ne pas assumer les conséquences de mes actes, mais qu’est-ce que ça changera de toute façon ? J’ai déconné, à plein régime, mais le mal est fait et Warren l’a réparé. On verra plus tard pour la rédemption, d’autant que repense à ses mots, à leur attitude, je ne dis pas que je vaux mieux qu’eux mais c’est pas comme si j’avais massacré la veuve et l’orphelin non plus alors pour la pénitence on verra plus tard aussi.

« Je ne sais pas de qui tu parles, mais moi, j’te laisserai pas tomber d’accord ? Si tu veux en parler, et si tu veux… disons de l’aide si je peux t’en fournir, je ferai mon possible. »

Et seulement, mon regard se pose dans le sien. Je ne cherche pas à me cacher, à contenir les tremblements qui me secouent toujours ou les larmes que j’ai au bord des yeux. Je constate juste que je commence à avoir mal partout, aussi bien au corps qu’à la tête – dans tous les sens du terme – parce que l'adrénaline est en train de me quitter. Et passer la fureur, c'est le froid qui revient. Cette sensation qui me colle à la peau depuis que j'ai ouvert les yeux dans cette chambre qui n'était pas la mienne et qui ne semble pas vouloir s'estomper malgré les jours qui passent.
Warren. Quelles étaient les probabilités pour qu’il passe par là, juste à ce moment-là ? Elles n’étaient franchement pas élevées, tout comme celles de croiser Lukas un peu plus tôt. Est-ce que je dois voir ça comme un signe du destin ? L’un a été là pour m’apprendre une vérité que j’aurais su tôt ou tard et que mes proches n’étaient visiblement pas décidé à m’offrir, l’autre pour amortir la chute et réparer les dégâts, une par des dégâts en tout cas.
Dans un geste lent je lâche mon sweat, non sans grimacer quand mes poings s’ouvrent, pour venir essuyer le sang sur mon arcade qui a déjà cessée de couler, puis sur mon visage d’un révère de manche. A vrai dire, j’ai du mal à réellement me souvenir de ce qu’il vient de se passer. J’enregistre simplement qu’il faut foutre le camp alors tant bien que mal je puise dans les forces qu’il me reste pour me relever, gardant appuie sur le mur derrière moi et observant la scène de haut désormais. Ils sont là, étalés par terre, l’un juste assommé je crois et l’autre le visage salement amoché mais réparé, au moins en partie. La partie la plus sournoise de mon être espère furtivement qu’ils n’oublieront pas mon visage, la plus rationnelle souhaite le contraire et tirer un trait sur ce foutoir.
Oui, mais pour faire quoi ? Pour aller où ? Rentrer à la « maison » ? Affronter la déception de ceux qui m’accueille chez eux et gère un problème qui aurait dû être celui de ma famille j’imagine. J’en suis pas capable, pas maintenant, parce que c’est bien de la colère que je ressens même si je comprends pourquoi, je crois, ils ne m’ont rien dit. Alors quoi ? Traverser l’océan et rejoindre mon petit ami pour retrouver le réconfort de ses bras ? Est-ce qu’il l’est encore, finalement, mon petit ami ? En l’état la seule certitude que j’ai c’est que le manque de lui se manifeste durement maintenant que les murs de ma conscience ont cédé mais qu’il n’est pas là, qu’il ne l’était pas non plus hier ni les jours précédents.
Et Derek dans tout ça, bien sûr que je pense à Derek. Qu’est-ce que j’ai comme option ? Débarquer comme un fou furieux aux grilles de Poudlard et exiger qu’on me le rende ? Sans même savoir s’il est toujours en vie. Je ne me sens pas la force d’affronter une possible vérité, pas tout de suite. Reste les amis, sans doute, mais j’ai pas non plus le courage d’affronter le regard de mes proches pour le moment je crois alors c’est celui de Warren que j’accroche, fatigué, fébrile, mais calme. Une seconde je ressens l’envie de simplement rentrer chez moi en Australie, retrouver ma maison, mon océan, mes repères, mais je le sens bien : J’ai pas envie d’être seul.

« Je sais pas où aller. »

La tête basse je dois avoir l’air d’un gosse et dans le fond c’est ce que je suis. J’ai beau avoir encaissé un paquet de trucs dans ma vie et abriter un prédateur imposant et létale, je reste un gamin de 18 ans qui voit son monde se casser la gueule encore une fois sans savoir à quelle branche se rattraper pour éviter de disparaitre dans le néant ou s’écraser brutalement par terre. Et quelque part j’ai un peu honte de me trouver si vulnérable face à qui que ce soit mais je n’ai plus la force de camoufler mes fêlures. Je ne peux pas dire qu’on se connaisse énormément lui et moi mais les faits parlent d’eux-mêmes : Je me sens en confiance avec lui. Il est la présence rassurante dont j’avais besoin, quelqu’un sur qui m’appuyer, quelqu’un prendra la situation en main alors que tout m’échappe moi y compris.

« J’peux pas rentrer pour le moment. »

Même si tôt ou tard il le faudra. Mieux vaudrait tôt que tard, d’ailleurs, puisque les heures passent et l’arrivée de la lune se rapproche. Tic tac, l’horloge tourne contre moi j’en ai conscience mais pour l’instant j’ai besoin de retomber, de prendre le temps d’encaisser, juste de souffler un peu pour éviter une autre catastrophe.

« Un endroit calme, sans trop de bruit ou de monde, si t’as ça en stock … J’veux bien que tu m’y emmènes. »

A nouveau je m’essuie les yeux et le visage du bout de la manche, hésitant, la gorge nouée mais les émotions plus ou moins figées j’ai l’impression. Elles sont là, je les ressens toutes, mais avec moins de virulence, comme si elles avaient juste cessé de bouger.

« Merci. »

Pour … tout ça.

HRP:
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Enzo S. Ryans
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Jeu 5 Juil 2018 - 9:43
Il essayait, il essayait réellement de trouver la meilleure solution pour Enzo, mais il n’était pas certain qu’une de ses méthodes serait réellement utile, marcherait sur son camarade, et vu comme la situation dégénérait, il ne pouvait qu’essayer d’être sérieux, de l’aider. Il utilisa de la magie en priant que personne ne verrait rien, qu’il n’y avait pas, par exemple de caméras, même s’il avait tenté de ne pas trop montrer le bout de bois on était jamais assez prudent. C’était comme les sorts, il ne pouvait pas affirmer à quel point ils marcheraient –ou pas-. Il était plutôt doué, avec sa famille de relous, qui aimaient l’excellence, qui prônait la pureté du sang c’était difficile que ce soit autrement quand on avait un minimum de cerveau. Malgré tout, cela restait des sorts qu’il ne maitrisait pas forcément totalement, la mémoire et les soins, sans savoir ce qu’ils avaient exactement étaient des choses compliquées à gérer selon lui, mais il restait globalement satisfait : il avait déjà évité le pire, ils ne mourraient pas. Pour Enzo, à part dire qu’il voulait l’aider, qu’il ne le laisserait pas, il ne pouvait pas faire grand-chose d‘autres. Il ne comprenait pas tout son histoire d’être laissé et compagnie, alors il essayait de faire avec les moyens du bord… Enfin au bout d’un presque trop long moment Enzo sembla enfin réagir.

- Je sais pas où aller !

Il avait failli commettre l’erreur de lui demander pourquoi est-ce qu’il ne retournait pas chez lui, mais il se ravisa. S’il lui disait cela, l’autre pourrait se renfrogner, revenir muet et ce n’était pas le moment, surtout vu l’attitude Ryans il chercha dans ses souvenirs mais ne se rappelait pas de l’avoir vu comme ça. Il avait déjà une idée d’où il pourrait l’emmener, mais il n’était pas certain que ce soit une excellente idée.

- J’peux pas rentrer pour le moment.

Au moins il le confirmait, il avait bien de ne rien dire sur le sujet. Warren se contenta d‘acquiescer pour l’instant, avant de reprendre la parole, il préférait être certain qu’Enzo avait terminé pour ne pas le couper.

Un endroit calme, sans trop de bruit ou de monde, si t’as ça en stock … J’veux bien que tu m’y emmènes.

Ryans s’essuya yeux et visage avec sa manche, tandis que Warren essayait de réfléchir au lieu le plus adapté pour l’emmener, il n’y avait pas de toute manière 36000 possibilités : un parc lambda il y aurait trop de monde, ou trop de bruits, idem pour la plupart des lieux publics… et aller dans une bibliothèque n’était pas forcément l’endroit rêvé pour Enzo. Il verrait peut-être ça comme un foutu cauchemar, ou quelque chose d’angoissant. Et tandis que le grand dadet le remerciait, Tveit eut un léger sourire :

- T’inquiètes, c’est normal, je n’allais quand même pas continuer ma route sans rien faire ! Il se tut quelques instants avant de continuer Pour le lieu, je n’ai malheureusement pas 36000 choses à te proposer, on peut aller chez moi, ou plutôt chez mes parents… Mais ne t’inquiètes pas, ils ne vont pas souvent dans ma chambre, on pourra être tranquille. Il se tut quelques instants avant d’hausser un peu les épaules Puis ils t’aimeraient peut-être bien dans le pire des cas.

Enzo était un sang-pur, on ne pourrait donc rien lui reprocher. Il fallait néanmoins, selon lui qu’il trouve une autre proposition d’endroit, il essaya de se concentrer, mais rien ne lui venait réellement.

- Après peut-être que tu préfères un endroit un peu plus public, mais là sans qu’il y ait trop de monde et de bruit, sincèrement, je ne vois que la bibliothèque ou alors un truc genre vieux musée… Je ne connais pas assez bien la ville malheureusement, pour trouver un truc genre squat ou usine désaffectée. Après, si tu préfères ça, enfin une de ces solutions, je peux appeler Cassie, elle pourra peut-être m’indiquer quelque chose qui te conviendrait…

Et il ne pourrait pas faire mieux. Peut-être qu’il devrait lui dire autre chose ? Il n’en savait rien, il n’avait plus d’idée, alors il préférait juste suivre le flux de parole du plus jeune, essayer d’en tirer le maximum d’informations pour après mieux l’aider. Il ne comprenait pas bien pourquoi il ne voulait pas rentrer chez lui : un conflit ? Ou la honte de ce qu’il avait fait, qu’on le retrouve dans cet état ? Il n’en savait rien. Il le regarda sans savoir quoi dire d’autre, maintenant c’était à Ryans d‘exprimer ce qu’il voulait réellement.
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Warren Tveit-Odair
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Sam 7 Juil 2018 - 12:33
« T’inquiètes, c’est normal, je n’allais quand même pas continuer ma route sans rien faire ! »

Il aurait pu. Je n'aurais sans doute jamais réalisé sa présence et ne lui en aurais donc jamais tenu rigueur. Pour autant et même si mes perceptions sont complètement détraquées certaines choses sont immuables : Warren n'est pas comme ça. Il vient de sauver une vie, peut-être deux, sans doute trois en réalité mais plus les secondes passent, plus je me sens comme anesthésié.

« Pour le lieu, je n’ai malheureusement pas 36000 choses à te proposer, on peut aller chez moi, ou plutôt chez mes parents… Mais ne t’inquiètes pas, ils ne vont pas souvent dans ma chambre, on pourra être tranquille. Puis ils t’aimeraient peut-être bien dans le pire des cas. »

Inspiration. Chaque geste, chaque pensée, tout ça me semble tourner au ralenti et il me faut un temps monstre pour réellement imprimer ses mots. C'est comme s'ils me parvenaient de loin, de très loin, et que leur chemin jusqu'à mon cerveau était d'une lenteur hypnotique.

« Après peut-être que tu préfères un endroit un peu plus public, mais là sans qu’il y ait trop de monde et de bruit, sincèrement, je ne vois que la bibliothèque ou alors un truc genre vieux musée… Je ne connais pas assez bien la ville malheureusement, pour trouver un truc genre squat ou usine désaffectée. Après, si tu préfères ça, enfin une de ces solutions, je peux appeler Cassie, elle pourra peut-être m’indiquer quelque chose qui te conviendrait… »

Cassie ? Là encore je mets du temps, le début de son monologue trouve écho en moi seulement quand lui en arrive à la fin et si je ne montre que très peu de réaction face à ses propositions je ne peux malheureusement pas faire autrement. Sous le choc, peut-être. Épuisé, sûrement. Complètement largué, assurément.
Puis lentement le visage de Cassie Lawrence, puisque je devine que c'est d'elle qu'il parle, se dessine dans mon esprit. Ses grands yeux bleus, ses longs cheveux noir, son caractère bien trempé. Un musée, une bibliothèque, la normalité, ce monde que je n'ai pas côtoyé depuis finalement assez peu de temps et pourtant, c'est comme si on m'en avait coupé pendant des années. Les yeux perdus dans le vague j'ai du mal à revenir dans l'instant présent, l'envie de pleurer qui me fait mal aux yeux mais aucune larme qui s'échappe. Je me sens vide, rien qu'une coquille vide en train de flotter sur l'eau, comme un naufragé perdu en pleine mer étendu sur son radeau de fortune qui regarde le ciel sans savoir ce qu'il attend réellement. La délivrance, probablement, peu importe la forme qu'elle prendra. Jusqu'à ce qu'un oiseau passe au dessus de lui et éclipse le soleil l'espace d'une seconde, comme un présage, un signe que la terre n'est pas très loin. Il faut qu'il s'accroche, peut-être que bientôt il arrêtera de dériver et même si ça lui fait peur, il ressent l'appel de la terre ferme.

Il suffit d'un clignement de paupière et je secoue la tête, retrouve mes esprits, un peu, et surtout la concentration nécessaire pour remettre les cases en place et répondre à Warren qui démontre une patience silencieuse face à moi. Alors je me racle la gorge, tente de dégager mes voies respiratoires et retrouver l'usage de la parole.

« Pour être tout à fait honnête je ne sais plus vraiment à qui je peux faire confiance. »

Parce qu'au fond, comment avoir la certitude que c'est bien lui là devant moi ? Comment avoir la certitude que je ne suis plus enfermé dans cette cage et qu'on n'est pas simplement en train de jouer avec ma tête ? Comment être certain que tout ce qui s'est passé depuis une semaine n'est pas juste un rêve, une manipulation mentale ? Je n'ai aucun moyen de le savoir mais plus la force de luter. Et puis en cet instant, il est l'oiseau qui éclipse le soleil et me sort de ma torpeur, de ma dérive. Alors je m'accroche à lui parce que je ne veux pas disparaître, et tant pis si tout ça c'est dans ma tête.

« Chez toi ça aurait sans doute été bien mais, sans vouloir offenser qui que ce soit, j’ai peur de me sentir pris au piège. »

Et puis les Sang-Purs … Qui me dit que ça n'est pas l'un d'entre eux qui s'est amusé avec moi ? Parce que tout à démarré de là, de cette soirée au manoir qui a précédé la Pleine Lune le mois dernier. Je crois. Les humains pour l'instant je ne peux pas, alors c'est sans doute pour ça que cette idée me traverse l'esprit et que je cherche son regard à nouveau.

« Peut-être qu'on peut juste aller s'assoir quelque part au bord de la Tamise, dans un endroit pas trop fréquenté. C'est sans doute mieux. »

Je ne me sentirais pas pris au piège en restant à l'air libre, noyé dans la masse, loin de ceux à qui je pourrais faire peur avec ma gueule et mon corps fracassé. Parce que quand je baisse les yeux pour regarder mes mains, mes vêtements, ça n'est pas très joli à voir. Ecchymoses, coupure, déchirure ... Je m'en fous de la douleur, d'ailleurs je crois qu'une partie de moi estime la mériter et au delà de ça, elle me fait ressentir quelque chose. Un peu.

La gorge sèche, nouée elle aussi, j'ai juste envie de m'allonger et m'endormir, oublier, mais derrière tout ça se planque autre chose. Pour le moment j'ai juste besoin d'une pause. Je crois.

« Et peut-être qu'un café ou n'importe quel autre truc chaud ça me ferait du bien. »

Un peu de sucre, aussi, sans doute. On se raccroche à des trucs rationnels et je ne vois même plus les deux corps allongés à nos pieds. J'entends leur cœur qui bat, leur respiration, c'est que ça va aller non ? J'ai juste envie de foutre le camp d'ici. S'il te plait.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mar 10 Juil 2018 - 21:30
Il parlait, il parlait, peut-être beaucoup trop surtout vu l’état d’Enzo mais il n’arrivait pas à faire autrement malheureusement. Il en avait besoin, c’était le seul moyen qu’il avait alors de décompresser et d’essayer à faire « revenir » Enzo à lui, enfin disons à arriver à lui faire aligner quelques mots. Il ne savait pas trop où l’emmener à part chez lui, ou alors dans un lieu un peu plus public mais qui ne plairait probablement pas à Enzo, c’était plus le genre de chose qu’il aurait proposé à Cait, Cassie, voire même à son mouton de cousin : les bibliothèques, ils les aimaient… avec Enzo, il doutait réellement que ce soit un vrai et grand amour, mais il pouvait également se tromper, qui sait ? Il essayait de lui proposer plusieurs choses pour qu’il lui dise ce qu’il préférait, sinon le grand Rouge pourrait toujours lui proposer.  Des secondes de silence, très longues, trop longues se passèrent, Warren se demanda même si son camarade avait compris tout ce qu’il avait dit ou s’il était trop dans un autre monde à cause du choc. Il fallait bien avouer qu’il n’était pas très à l’aise avec ce « temps mort » mais il ne se voyait pas non plus continuer à parler seul, cela ne servirait à rien, au contraire, cela serait probablement contre-productif.

Et soudain, Ryans secoua la tête et ses yeux émirent un léger éclat qui lui sembla être plutôt un bon signe, avec un peu de chance, il allait enfin avoir une réponse… Non pas qu’il était pressé, mais il préférait que les secours arrivent vite et surtout qu’on ne les trouve pas aussi près des corps inanimés.

- Pour être tout à fait honnête je ne sais plus vraiment à qui je peux faire confiance

Tveit fronça les sourcils, n’étant pas certain de bien comprendre pourquoi il disait cela, mais il devait avoir ses raisons, et puis au final ils ne se connaissaient pas tant que cela, il pourrait effectivement regretter de lui faire confiance, il pouvait comprendre ses doutes alors ce n’était pas la peine  d’être vexé, ulcéré ou choqué par de tels propos. Il se contenta d’hocher un peu la tête, tandis que rapidement l’autre garçon avait repris la parole

- Chez toi ça aurait sans doute été bien mais, sans vouloir offenser qui que ce soit, j’ai peur de me sentir pris au piège.
- Tu ne m’offenses aucunement, je sais bien que ce n’est pas la folie d’être invité chez moi vu les… disons, les opinions de ma famille.

Là encore il pouvait comprendre, encore s’il avait eu un chez soi  rien qu’à lui les choses auraient pu être différentes, un refus aurait été peut-être plus mal pris mais dans ce cas-là absolument pas. A sa place, il n’aurait pas accepté la proposition, alors bon !

- Peut-être qu'on peut juste aller s'assoir quelque part au bord de la Tamise, dans un endroit pas trop fréquenté. C'est sans doute mieux. Warren n’eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit que déjà Enzo avait embrayé sur quelque chose d’autre Et peut-être qu'un café ou n'importe quel autre truc chaud ça me ferait du bien.
- D’accord, on va se trouver déjà, je crois que la Tamise c’est par-là… On va se lever y aller, dès que l’on trouve une cabine téléphonique, j’appelle les secours… et voilà, comme ça s’il y a un souci on ne pourra pas tracer mon téléphone ou je ne sais quel truc moldu. Il se tut quelques instants Et une fois que tu seras installé, j’irai te chercher un truc chaud histoire que tu n’ais pas trop à côtoyer la foule.

Un truc genre Starbucks, Cassie lui en avait fait gouter, ce n’était pas trop mal et ça suffirait pour l boisson chaude ! Tveit-Odair se releva et tendit la main au grand brun, il avait l’impression de ne pas faire trop avancer les choses mais en  même temps il devait surtout se fier aux réactions imprévisibles du grand brun. S’il disait quelque chose qu’il ne fallait pas, il avait peur de le faire fuir et qu’il pique une autre « crise de violence » ou peu importe comment on pouvait appeler ce qui venait de se passer.

- Et une fois installés, tu me parleras de ce que tu veux,  et si tu en as envie. Et, si tu ne veux pas retourner chez toi pour la nuit, il faudra que l’on trouve un endroit où tu peux crécher, je peux te passer de l’argent pour une chambre d’hôtel pour une nuit ou deux si tu veux…

Mais il n’était pas  certain que ce soit réellement une bonne idée, seulement il n’avait pas réellement d’autres solutions…
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Jeu 19 Juil 2018 - 23:18
J’ai peut-être pas l’esprit bien en place mais je sais visiblement encore reconnaitre l’amertume quand je l’entends et la perçois. Warren me donne l’impression d’être plus ou moins blasé sur la question, concernant sa famille, leurs opinions, et je peux comprendre puisqu’on évolue finalement plus ou moins dans le même monde, mais ça n’enlève rien au fait qu’on se sent parfois comme si on était tombé dans le mauvais berceau. Contrairement à lui j’ai au moins eu la chance d’avoir des parents ouverts d’esprit, et finalement des grands-parents qui me surprennent au fil des mois. Idem pour mon frère, ma tante … En réalité, ça n’a rien à voir et je peux m’estimer vraiment chanceux par rapport à lui. La bague qu’il s’est fait passer au doigt de force est un exemple parmi d’autres et quand on a Connor et Melvin comme cousins … Y a de quoi avoir envie de fuir.

Tout ça pour dire qu’aller chez lui, non, j’y tiens pas spécialement.

« D’accord, on va se trouver déjà, je crois que la Tamise c’est par-là… On va se lever y aller, dès que l’on trouve une cabine téléphonique, j’appelle les secours… et voilà, comme ça s’il y a un souci on ne pourra pas tracer mon téléphone ou je ne sais quel truc moldu. Et une fois que tu seras installé, j’irai te chercher un truc chaud histoire que tu n’ais pas trop à côtoyer la foule. »

J’acquiesce, obtempère, me laisser porter par le mouvement qu’il initie, plus vraiment capable d’agir et réagir par moi-même je dois bien l’admettre. En plus de ça, je trouve sa présence réellement rassurante. Tout comme le fait qu’il prenne les choses en main et moi avec. Je vois bien qu’il marche sur des œufs, qu’il se demande sans doute si je ne vais pas recommencer à péter un plomb et en soi, il a raison. Ça n’est pas impossible que je vrille à nouveau, je n’ai absolument aucune certitude sur mon état actuel. Tout ce que je sais, c’est que je me sens anesthésié et que toute la tension, l’adrénaline, sont en train de me quitter pour ne laisser qu’une coquille vide complètement exténuée après le passage d’un véritable ouragan émotionnel.

« Et une fois installés, tu me parleras de ce que tu veux,  et si tu en as envie. Et, si tu ne veux pas retourner chez toi pour la nuit, il faudra que l’on trouve un endroit où tu peux crécher, je peux te passer de l’argent pour une chambre d’hôtel pour une nuit ou deux si tu veux… »
« C’est gentil. Merci pour ton aide Warren. »

En toute sincérité, et avec la lucidité qui semble revenir petit à petit. Avec elle, certaines évidences que je laisse pour le moment sous silence alors qu’on s’éloigne des lieux du crime – bonjour ironie – et que je laisse mon ancien camarade d’école prendre le lead. Je me rends compte aussi que je suis sorti les mains dans les poches, sans téléphone, sans argent, sans papiers … Le seul truc que j'ai pris avec moi c'est ma baguette, pour le transport, mais en l'état tout ça c'est clairement le cadet de mes soucis.
Une vingtaine de minutes plus tard je suis assis seul sur un banc face à la Tamise, les yeux rivés sur l’eau qui s’écoule sans réellement la voir. Warren a tout géré, je l’ai laissé faire, à présent il revient et me tend un gobelet en carton rempli d’un café fumant et brulant. Un contact qui fait du bien. Vague esquisse de sourire pour le remercier, le cœur y est pourtant sincèrement. Les deux mains autour du grand gobelet je me laisse aller encore quelques instants dans le silence, puis fini par le rompre après avoir bu une première gorgée qui, effectivement, me fait du bien.

« Je pourrais pas rester dans le coin ce soir, il va falloir que je rentre tôt ou tard parce que c’est la Pleine Lune. »

Je ne cherche pas à camoufler la réalité, de toute façon il sait parfaitement ce que je suis. Tout Poudlard le savait. Les infos ont d’ailleurs pu circuler facilement à l’extérieur et si dans la famille ça reste un secret (probablement de polichinelle), étant donné que le réseau Sang Pur est relativement restreint, j’imagine que certaines personnes pas forcément bien intentionnées ont pu être au courant par le bouche à oreille. Est ce qu'il y a un lien entre ce qui m'est arrivé et la reprise de l'école par ces pourris ? C'est peut-être l'un d'eux qui m'a pris au piège, ça ne serait pas vraiment étonnant mais j'ai pas tellement la force ni l'envie de creuser ça maintenant.

« J’ai eu des problèmes le mois dernier, avec la transformation. Je me suis retrouvé coincé sous ma forme animale, quelqu’un a du … M’empoisonner ou me lancer un sort, j’en sais trop rien. »

Jusqu’ici je ne me suis pas vraiment exprimé sur le sujet, voir pas du tout en réalité, mais c’est comme si à présent j’avais besoin d’évacuer un peu certaines choses. Pourtant, je sens bien que ça bloque et que certains évènements ne sont pas prêt à être verbalisés. Ce que j’ai vécu enfermé dans cette cage, entre torture et humiliation, le formuler c’est comme le revivre. Je ne peux pas. Sans parler d'une certaine forme de honte que je peux pas nier non plus.

« Le reste c’est un peu flou, j’suis pas vraiment certain de ce qui a pu se passer pendant ces quelques semaines. Tout ce que je sais c’est que j’ai fini par retrouver forme humaine, qu’on m’a retrouvé parce que je m’étais enfui. C’était la semaine dernière. »

Alors voilà, une version un peu concise des faits et pas trop loin de la vérité, c'est pas mal.

« J’étais pas au courant pour Poudlard. Personne ne m’a rien dit, ils ont dû avoir peur que j’encaisse pas ou que je parte en vrille. A raison. »

Un rire sec m'échappe, ironique au possible, plein de dérision pour le moins et amer ça c'est certain. Je ne sais pas encore ce que je ressens vis à vis de ça, du fait qu'ils m'ont tous caché un truc aussi important. Oui une part de moi le comprend mais l'autre est en colère.

« Mon frère est coincé là-bas. Il est coincé avec ces fous furieux depuis des semaines et j’étais pas au courant. Je sais même pas s’il est encore en vie. Si ça se trouve il est mort, ils le savent et personne ne me dit rien par peur que je pète les plombs. »

Regard rivé sur la Tamise, je serre les mâchoires et m'efforce de ne pas broyer le gobelet entre mes mains. Pour les occuper autrement je me frotte le visage d'un geste nerveux et n'essaie pas de luter contre le mouvement répétitif de ma jambe droite qui s'agite elle aussi nerveusement.

« Je sais pas non plus si mes amis ont pu s’échapper. »

Caem, Kezabel, Sovahnn … J’ai bien vu que certains ont pu foutre le camp mais est-ce qu’ils font partie du lot ? Et à quel prix ? Est-ce qu’on va bientôt m’annoncer que j’ai perdu mon frère, mon meilleur ami, des amies plus que très proches ? En l’état la vérité me fait peur, je sais pas si je suis prêt à l’affronter.

« T’y étais toi ? »

Je tente de me calmer un peu, je me dis que dans cette histoire je ne suis sûrement pas le seul affecté et que Warren porte peut-être lui-même le poids de certaines choses.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 28 Juil 2018 - 14:35
Il devait se calmer absolument, Enzo n’y était pour rien pour sa famille mais il ne pouvait s’empêcher d’être un peu trop amer, et il comprenait tout à fait Enzo qui n’avait pas envie de s’incruster chez lui… mais du coup il allait falloir trouver un plan B. Allez un peu d’entrain, ça ne serait probablement pas si compliqué que ça ! Pour l’instant c’était se poser près du fleuve, aller se chercher un truc à boire et après et bien il verrait bien ce que disait Ryans, comment est-ce qu’il se sentait ! Le tout était de faire attention à ne pas l’énerver à nouveau, à ce qu’il n’y ait aucun facteur de stress par ce qu’il ne savait pas comment il se débrouillerait pour l’arrêter cette fois. Il avait eu de la chance un peu plus tôt et il n’avait pas envie de retenter le coup. Il essaya donc, histoire qu’Enzo se fasse à l’idée de ce qu’ils allaient faire, de débiter leurs activités des prochaines minutes/heures.

- C’est gentil. Merci pour ton aide Warren.
- C’est bien normal ! Et je ne fais pas grand-chose pour le moment. Te bile pas et pense à toi en premier !

Après s’être éloigné du lieu de la bagarre, il s’occupa d’appeler les secours avant de trouver – avec une certaine difficulté- un lieu où s’installer près de la Tamise. Voilà, il faisait bon, ou du moins pas trop frais et ils seraient probablement tranquilles. Du moins il fallait l’espérer. Warren savait qu’il allait devoir aller chercher un lieu où aller prendre un café et qu’il allait devoir laisser le plus jeune à ce moment-là. Il craignait qu’un petit malin vienne l’emmerder, mais il n’avait malheureusement aucune solution miracle, alors il allait juste falloir qu’il se dépêche pour éviter tout scenario catastrophe. Il souffla au grand dadet qu’il revenait et s’en était allé chercher les boissons. Absence estimée, une bonne grosse dizaine de minutes et l’avait bien vérifié avant de quitter son camarade des yeux qu’il ne voyait aucun facteur de stress dans son champs de vision…
Lorsqu’il était revenu Enzo, à son plus grand soulagement n’avait pas bougé.

- Je pourrais pas rester dans le coin ce soir, il va falloir que je rentre tôt ou tard parce que c’est la Pleine Lune

Ah oui, c’est le genre de détail auquel il ne pensait pas du tout. Il fronça un peu les sourcils en cherchant quelque chose à dire, mais il se sentait surtout con d’avoir oublié la Nature de son camarade, heureusement qu’il avait retrouvé ses esprits, sinon en voulant bien faire, Warren aurait fait une énorme connerie… Il l’aurait laissé à l’hôtel et…. Il inspira puis expira doucement rien qu’en pensant au désastre que cela aurait pu être.

-  J’ai eu des problèmes le mois dernier, avec la transformation. Je me suis retrouvé coincé sous ma forme animale, quelqu’un a du … M’empoisonner ou me lancer un sort, j’en sais trop rien.

Il le regarda un peu plus attentivement ayant du mal à enregistrer l’information qu’il venait d’entendre, sérieusement ? Qui était assez con pour jouer à ce genre de petit jeu ? Il avait bien du mal à en croire ses oreilles. Pour l’instant il n’osait pas franchement prendre la parole, il était bien trop stupéfait par les dires d’Enzo et pourtant des horreurs il en voyait tous les jours – Mily, par exemple-.

- Le reste c’est un peu flou, j’suis pas vraiment certain de ce qui a pu se passer pendant ces quelques semaines. Tout ce que je sais c’est que j’ai fini par retrouver forme humaine, qu’on m’a retrouvé parce que je m’étais enfui. C’était la semaine dernière.

Okay, il comprenait un peu mieux pourquoi il était autant sur les nerfs, c’était totalement compréhensible. Allez Warren dit quelque chose n’importe quoi…. Enfin non, surtout pas n’importe quoi, dit juste quelque chose d’intelligent, ou au moins de pas trop stupide.

- Je… je suis désolé.

Oh malheur, on avait dit rien de stupide. Quel abruti. Il fallait vite qu’il reprenne la parole…

- Je n’en ai pas entendu parler en tout cas, enfin je pense que c’est normal, tu as une idée de qui a pu te faire ça ? Ce sont les supérieurs, ou tu n’es pas sûr ?

Mieux, ce n’était pas encore top, mais au moins ça ressemblait à quelque chose, n’est-ce pas ? Et vraiment, là il n’avait pas d’autres idées de phrases…

J’étais pas au courant pour Poudlard. Personne ne m’a rien dit, ils ont dû avoir peur que j’encaisse pas ou que je parte en vrille. A raison. Dur, même si ça restait compréhensible. Mon frère est coincé là-bas. Il est coincé avec ces fous furieux depuis des semaines et j’étais pas au courant. Je sais même pas s’il est encore en vie. Si ça se trouve il est mort, ils le savent et personne ne me dit rien par peur que je pète les plombs.

Warren en profita pour boire un peu de son café et regretta de ne pas avoir pris d’alcool, ça lui aurait fait du bien ! Mais là, il pouvait être peut-être l’aider un peu plus déjà ? Il ne rouvrit pas la bouche sentant que son compagnon n’avait pas tout à fait fini.

Je sais pas non plus si mes amis ont pu s’échapper. T’y étais toi ?

Oulà, pourquoi est-ce qu’il ne sentait pas du tout la suite de la conversation ? Pourtant, il ne cacherait pas la vérité à Enzo, cela ne servirait à rien… il espérait juste qu’il était un peu plus maitre de lui-même, au cas, il vérifia que sa baguette était proche de lui, qu’il ne lui faudrait que quelques secondes pour agir s’il pétait de nouveau un cable.

- Je peux me renseigner pour ton frère, je pense que mes lettres passeront et que Connor pourra me répondre sans trop de souci si cela peut te rassurer… après.. c’est une théorie que les lettres passeront je n’en suis pas totalement certain non plus… En tout cas, je n’ai rien entendu sur la mort de ton frère. Il laissa passer quelques instants avant de continuer Je sais que Caitlyn, Cassie, Matthew, Kezabel sont sains et saufs. Est-ce que tu aurais d’autres noms ? il eut un vague sourire avant de soupirer Oui, j’y étais, qu’est-ce que tu veux savoir exactement Enzo, en sachant que je ne sais pas si je pourrais réellement répondre comme tu le souhaites…

Il se tut regardant le grand dadet,  il aurait probablement pu rajouter des détails mais il jugeait que pour l’instant il valait mieux faire simple.[/color]
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Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Sam 28 Juil 2018 - 22:39
« Je peux me renseigner pour ton frère, je pense que mes lettres passeront et que Connor pourra me répondre sans trop de souci si cela peut te rassurer… après.. c’est une théorie que les lettres passeront je n’en suis pas totalement certain non plus… En tout cas, je n’ai rien entendu sur la mort de ton frère. »

Elle est là, au fond de moi malgré la situation, la petite étincelle d'espoir. Ils n'auraient pas pu me cacher une chose pareille, c'est … Non. Et pourtant, à quel moment est-ce qu'ils auraient pu placer ça dans la conversation, puisque conversation il n'y a pas eu. Je crois que j'ai réellement commencé à parler hier, avant-hier peut-être, mais pas plus d'une vingtaine de phrases à tout casser en deux jours. Et quand je vois la façon dont j'ai réagit aujourd'hui, oui effectivement je comprends que personne n'ai abordé le sujet. J'étais pas prêt à l'attendre, tout comme je ne suis pas prêt à entendre que mon frère est peut-être mort. Mais ça me semble tellement … impossible, avec la cible qu'il a sur le milieu du front.
Quant à savoir si les lettres passent ou pas ça  n'ajoute que de la frustration aux faits. Même si j'envoie un hibou dès la première heure demain matin, ou même tout de suite, je vais devoir attendre avant d'avoir une réponse. Une attente qui sera interminable. Je me sens dépassé, épuisé, en moi le loup se roule en boule dans un coin en couinant, étouffé par les ressentis de l'humain.

Et je crois que j'aimerais en faire autant, fermer les yeux sur tout ça.

« Je sais que Caitlyn, Cassie, Matthew, Kezabel sont sains et saufs. Est-ce que tu aurais d’autres noms ? »

Je me sentirais presque coupable de ne pas ressentir autant de soulagement que je le devrais, de ne pas être en mesure de me montrer plus altruiste envers Warren, mais plus les secondes passent et plus je m'éloigne de tout ça. Dans la tête, un seul et unique nom, un seul et unique visage, et certaines évidences qui remontent. Je suis presque certain d'avoir entendu Ismaelle parler à Caem au téléphone ces derniers jours, presque certain d'avoir senti son odeur dans la maison … Kezabel n'est pas à Poudlard non plus et là encore je suis quasiment sûr de moi, elle est passé chez mes anges gardiens. Je ne suis pas proche de Cassie, pas plus de Matthew, Caitlyn c'est différent mais néanmoins je ne suis pas totalement indifférent au fait qu'ils aient pu s'enfuir. Des noms je pourrais en trouver d'autres, j'ai juste plus la force pour tout ça alors que je me noie dans mon café brûlant et mes questions sans réponse.

T'as pas intérêt à me lâcher frangin, toi et moi c'est tout ce qui nous reste d'eux. Tu peux pas me faire ça, me laisser tout seul avec cet héritage. Je ne veux pas le porter sans toi. Je peux pas.

« Oui, j’y étais, qu’est-ce que tu veux savoir exactement Enzo, en sachant que je ne sais pas si je pourrais réellement répondre comme tu le souhaites… »
« Non c'est pas … c'est pas ça, j'ai pas besoin de détails. »

A vrai dire j'en veux pas, mon imagination fait déjà très bien le boulot toute seule.

« C'était juste … pour savoir si toi ça allait, parce que j'imagine que ça n'a pas été une partie de plaisir et que t'as peut-être toi aussi des proches restés là-bas. »

On pensera ce qu'on veut de Connor, je ne le porte pas dans mon cœur c'est une certitude et je sais qu'entre Warren et le reste de sa famille c'est compliqué mais … ça reste sa famille. Alors soit il est probablement resté là-bas de son plein gré, tout comme Melvin j'imagine, mais ça ne veut pas dire que mon ange gardien du jour ne s'inquiète pas pour lui. Ou pour d'autres. Je ne le connais pas assez pour savoir de qui il est proche et à vrai dire, j'ai plus tellement le courage de parler de tout ça, de ceux enfermés là-bas, même si c'est sans doute égoïste. Faut pas m'en vouloir, c'est juste difficile de respirer avec autant de poids sur les épaules.

« Je sais juste qu'il a aidé Lukas à sortir. »

Et même si je m'en veux pour ça, je ressens une rancœur stupide envers mon ancien camarade de classe. Peut-être que sans lui Derek aurait pu sortir. Et il est malheureusement celui qui a du m'annoncer la mauvaise nouvelle puisque aucun de mes proches n'a pris la décision de le faire jusqu'ici. Pourquoi il a fallu que tu te rachètes une conscience précisément ce jour là, hein ? Pourquoi t'as pas juste sauvé ta peau et laissé tout le monde derrière toi sans la moindre trace de considération et une totale indifférence ?

« Tu crois qu'il y a une chance que Connor plaide en sa faveur si jamais il … ? »

Si jamais quoi ?

« Si jamais il est toujours en vie. »

C'est sûrement une réflexion idiote, je ne vois pas vraiment en quoi Connor aurait quelconque impact sur tout ça puisque Sang-Pur ou non, des leurs ou non, il n'est qu'un gosse et n'a aucune influence mais je prends tout ce à quoi je peux me raccrocher.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 2 Aoû 2018 - 21:47
Il essayait d’y mettre u sien, de trouver des « solutions » pour aider Enzo, même si au final il n’était franchement pas  sûr de ce qu’il avançait, il trouverait juste ça logique, mais entre sa logique et la vérité il y a parfois tout un pont … Ses lettres passeraient probablement plus facilement que celles d’Enzo, il pourrait toujours essayer d‘utiliser Mily qui était pro-sup… elle devait avoir plus de contacts que lui…  Et puis il avait demandé ce qu’il voulait savoir exactement sur le jour de leur retour par ce qu’il n’était franchement pas certain qu’Enzo apprécierait son histoire où il ne parlerait pas des gens auxquels il tenait.

 Non c'est pas … c'est pas ça, j'ai pas besoin de détails.

Du coup, il n’était pas certain de tout bien comprendre, il n’ajouta rien pour l’instant, attendant qu’Enzo ait fini, probablement que l’ex grand rouge lui dirait avec un peu plus de détails ce qu’il voulait entendre…

C'était juste … pour savoir si toi ça allait, parce que j'imagine que ça n'a pas été une partie de plaisir et que t'as peut-être toi aussi des proches restés là-bas.

Ah. Bah, il n’avait pas du coup compris ça comme cela au départ il fronça un peu les sourcils, avant de soupirer doucement et de finalement hausser les épaules, comme tout le monde certains de ses amis étaient restés là-bas, sans compter ses cousins mais eux c’était volontaire et donc cela ne comptait pas, ses amis les plus proches étaient quasi tous sortis : la belle Keza, Cassie & Matthew, Cait….

- Connor et Melvin sont toujours là-bas, mais c’est leur choix, alors je pense que tout ira bien pour eux, après la plupart de mes amis sont sains et saufs, alors je crois que je peux dire que je suis quand même assez chanceux dans le fond.

Pas forcément dans tous les domaines, mais pour cette partie-là, il avait eu de la chance, il ne  pouvait pas non plus le nier. Rapidement, alors que Warren buvait une gorgée de sa boisson Ryans avait repris la parole en disant que son frère avait aidé Lukas, à sortir.

- Il va bien, je l’ai vu, il n’y a pas longtemps… Lukas. Je parle de Lukas vu que son « cas » a l’air de t’intéresser.

Ou pas,  il s’intéressait probablement plus à son frère qu’à Lukas, mais à vrai dire c’était la seule réponse qui lui était venue à l’esprit. Il ne connaissait pas Derek tant que ça et du coup, il sentait que la discussion pourrait un peu trop partir en couilles si jamais il abordait un peu trop le sujet, à tort, peut-être qu’Enzo était à présent tout à fait paisible.

- Tu crois qu'il y a une chance que Connor plaide en sa faveur si jamais il … ?  Si jamais il est toujours en vie.

Bonne question, mais il n’était pas certain de la réponse, cela… cela dépendait de pas mal de choses ; Il savait que Connor appréciait Derek… mais de là à le protéger c’était compliqué à dire. Il hésita quelques instants avant

- Je ne sais pas, Connor est loyal envers ses amis, ça ne fait aucun doute, mais il sera également loyal envers les supérieurs, surtout que cela fait plaisir et honneur à la famille. Il se tut quelques instants avant de continuer Derek… je suis désolé de te le demander mais je pense que ça sera important pour une réponse un peu plus précise, mais qu’est-ce qu’il pense des supérieurs, de ce qu’ils représentent, est-ce qu’il est pour la violence, est-ce qu’il les apprécie, les hais…  Est-ce qu’il partage leurs idées ? Il se tut quelques instants avant de reprendre Je pense, qu’il essayera de montrer dans tous les cas, qu’il a été, à une époque, un bon allié et que ce n’est pas négligeable.. Histoire de l’aider ; probablement qu’il essayera de parler en sa faveur, mais quel impact cela aurait-il, je n’en ai aucune idée, probablement aucun. Ce n’est qu’un pion, et le pire c’est qu’il le sait totalement. Il eut un sourire las C’est gâcher son potentiel, mais je n’ai jamais réussi à lui faire entendre raison… il est top bûter, il croit trop ce que notre famille nous a enseigné, mais il n’a pas mauvais fond, du moins, j’aime le croire…. Alors oui, je pense que comme il apprécie ton frère, il fera son possible pour le préserver, mais Connor est un peu comme une bête sauvage, il est parfois totalement imprévisible, et il peut se montrer calculateur et … manipulateur. Je ne peux rien te promettre Enzo, et j’en suis sincèrement navré.

Mais au moins, il avait dit quelque chose qui était quand même un temps soit peu positif, n’est-ce pas ? Il espérait que cela suffirait à rassurer Enzo, enfin autant que l’on peut l’être dans ce genre de situation.
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Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Lun 6 Aoû 2018 - 18:19
« Connor et Melvin sont toujours là-bas, mais c’est leur choix, alors je pense que tout ira bien pour eux, après la plupart de mes amis sont sains et saufs, alors je crois que je peux dire que je suis quand même assez chanceux dans le fond. »

On ne va pas se mentir, le sort de Connor et Melvin m’indiffère totalement mais même si je suis au-delà de toute forme de considération, coincé dans une bulle égocentrée, ça ne m’empêche pas de ressentir une certaine forme de soulagement pour lui. Chanceux ou pas, c’est une bonne chose que ses proches aient tous pu mettre les voiles et soient en sécurité.

« Il va bien, je l’ai vu, il n’y a pas longtemps… Lukas. Je parle de Lukas vu que son « cas » a l’air de t’intéresser. »

Je ne trouve pas la force de lui répondre, lui dire que je viens de le croiser et que c’est lui qui m’a appris la nouvelle, qu’il en a subit les conséquences et pas seulement celles-là. Je l’ai agressé, à plusieurs reprises, peut-être même blessé j’en sais trop rien, et je me suis barré comme un voleur. Désolé Lukas mais pour le moment, je vais faire l’impasse sur toi et me concentrer sur Warren, sur mon frère surtout.

« Je ne sais pas, Connor est loyal envers ses amis, ça ne fait aucun doute, mais il sera également loyal envers les supérieurs, surtout que cela fait plaisir et honneur à la famille. »

Je le connais ce refrain, il est assez commun dans le milieu des Sang-Purs.

« Derek… je suis désolé de te le demander mais je pense que ça sera important pour une réponse un peu plus précise, mais qu’est-ce qu’il pense des supérieurs, de ce qu’ils représentent, est-ce qu’il est pour la violence, est-ce qu’il les apprécie, les hais…  Est-ce qu’il partage leurs idées ? »

Je suis un peu étonné, je pense que ça se voit même si je n’exprime pas grand-chose. C’est relativement de notoriété publique que Derek s’est rapidement affilié à ces tarés quand ils ont débarqué, ça l’est tout autant qu’il est partisan de la violence et si certains ne lui ont jamais pardonné – ils ont leur raison – il a tout de même changé de camp au fil du temps. Je crois qu’il a surtout créé son propre camp, en réalité.

« Je pense, qu’il essayera de montrer dans tous les cas, qu’il a été, à une époque, un bon allié et que ce n’est pas négligeable.. Histoire de l’aider ; probablement qu’il essayera de parler en sa faveur, mais quel impact cela aurait-il, je n’en ai aucune idée, probablement aucun. Ce n’est qu’un pion, et le pire c’est qu’il le sait totalement. »

Est-ce que ça me rassure, au moins un peu ? J’en sais foutrement rien.

« C’est gâcher son potentiel, mais je n’ai jamais réussi à lui faire entendre raison… il est top bûter, il croit trop ce que notre famille nous a enseigné, mais il n’a pas mauvais fond, du moins, j’aime le croire…. Alors oui, je pense que comme il apprécie ton frère, il fera son possible pour le préserver, mais Connor est un peu comme une bête sauvage, il est parfois totalement imprévisible, et il peut se montrer calculateur et … manipulateur. Je ne peux rien te promettre Enzo, et j’en suis sincèrement navré. »
« Il n’a rien d’une bête sauvage. »

Je l’admets, c’est presque agressif comme réaction alors que les yeux braqués vers la Tamise je bois une nouvelle gorgée de café fumant. Non, à mes yeux Connor n’a rien d’une bête sauvage. Je suis une bête sauvage, lui n’est qu’un politicien en devenir qui calcule chaque geste qu’il fait, chaque mot qu’il emploie. Et j’ai foutrement pas envie de parler de lui.

« Au départ il était avec eux, il a toujours partagé ce genre d’idées et dans le fond je crois que c’est toujours le cas. Y a pratiquement qu’avec moi qu’il a fini par faire des exceptions. »

Le ton n’est pas beaucoup plus avenant, épuisé et las, certes, mais tendu et nerveux. Et c’est de Derek que je parle à présent. A me demander si je dois l’évoquer au passé.

« Il a commencé à virer de bord au fil du temps parce que contrairement à Connor il a fini par comprendre qu’il n’était qu’un pion. Et puis ils ont tué Megan. »

J’aurais une liste longue comme le bras d’histoires à raconter, de faits qui pourraient me faire haïr mon frère du plus profond de mon âme à cause de ce qu’il m’a fait subir, à cause de ce qu’il a laissé d’autres me faire, mais je suis passé au-dessus de tout ça, pardonné mais pas oublié.
Mais je sais que Megan est le véritable déclencheur. Sa mort a affecté Derek comme aucune autre n’aurait pu le faire. Probablement pas même celle de notre Grand-Père ni même des parents.

« Il s’est juré de la venger et contrairement à Connor encore une fois, il ne compte pas faire ça de manière pacifique. Oui, il est pour la violence. »

Mon frère est un type violent, c’est un fait. Il a déjà tué, torturé, et n’hésitera pas à recommencer je ne me fais aucune illusion là-dessus. Je ne le jugerais pas sur ça, pas en sachant le passif que j’ai moi-même et ce dont je suis capable, mais tant mieux s’il déverse ça sur eux plutôt que sur des innocents. C’est tout ce que je dirais.

« S’il n’est pas déjà mort ils vont lui en faire baver rien que parce qu’il a retourné sa veste ou alors c’est lui qui foncera dans le tas. »

J’arrive pas à voir d’issue positive à tout ça et l’angoisse, la peine, recommencent à m’écraser la gorge, à m’humidifier les yeux.
Et puis c’est là, entre mes cotes comme une dizaine d’anguilles électriques qui s’y faufileraient, un besoin, un manque … T’es où putain ? Pourquoi t’es pas là ? Et ma jambe qui recommence à s’agiter nerveusement.

« J’suis désolé, faut qu’je … »

Dans un geste paradoxalement lent que je m’essuie les yeux d’un revers de manche, terminant mon café d’une traite, maladroitement. C’est quelque chose d’autre qui s’éveille en moi, je le sens bien. Une autre absence qui me pèse et soulève tout un tas de questions.

« Merci pour le café, pour … tout le reste. Je … Faut que j’y aille … »

Où ? Moi-même je crois bien que j’en sais trop rien même si la petite voix dans ma tête semble assez précise sur le sujet. Je peux pas dire que j’ai besoin de personne ni envie d’être seul parce que c’est faux, le problème c’est que la personne dont j’ai besoin a disparu de mon décor sans dire un mot et que son absence me pèse de plus en plus lourdement sur le cœur à mesure que les minutes, peut-être les heures, défilent.

HRP:
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 8 Aoû 2018 - 20:20
Connor face à Derek, comment est-ce qu’il se comporterait ? Cela dépendait de tant de choses que c’était difficile à dire. Il essaya donc d’expliquer son point de vue à Enzo mais ce n’était pas simple, et puis, il n’était pas son cousin non plus. Même s’il le connaissait bien, il avait parfois des réactions un peu curieuses et imprévisibles.

- Il n’a rien d’une bête sauvage.

OK… ok. Pardon. Il avait peut-être commis un impair, et il en était désolé. Il savait pourtant qu’il devait faire attention à ce qu’il disait par ce que son ami était un peu sous tension. Il préféra ne rien rajouter histoire de ne pas envenimer la situation, le mieux était de laisser Enzo continuer sur sa lancée. Il répliquerait à la fin, en essayant d’être peut-être plus diplomate mais il n’aimait pas avoir cette impression d’être toujours sur la brèche.

Au départ il était avec eux, il a toujours partagé ce genre d’idées et dans le fond je crois que c’est toujours le cas. Y a pratiquement qu’avec moi qu’il a fini par faire des exceptions.

D’accord, donc ça c’était un bon point pour lui vis-à-vis de Connor, il ne se sentirait pas trahi et probablement à l’aise avec Derek. Si Warren savait que l’autre Ryans avait été de leur côté, il savait également que certains changeaient d’avis, de point de vue et c’était surtout ce qu’il ressentait aujourd’hui qui importait.

Il a commencé à virer de bord au fil du temps parce que contrairement à Connor il a fini par comprendre qu’il n’était qu’un pion. Et puis ils ont tué Megan. Il s’est juré de la venger et contrairement à Connor encore une fois, il ne compte pas faire ça de manière pacifique. Oui, il est pour la violence.

Ca par contre, ce n’était pas spécialement bon pour lui… mais est-ce que Connor savait ça ? Est-ce que les Supérieurs le savaient ? Il n’en savait rien et se voyait mal poser la question, il acquiesça donc simplement doucement. Derek était violent et ferait tôt ou tard des vagues c’était certain… Son cousin ne voudrait probablement pas être lié à cela alors …. Que c’était une putain de situation compliquée. Il ne savait toujours pas quoi dire ou même quoi penser.

S’il n’est pas déjà mort ils vont lui en faire baver rien que parce qu’il a retourné sa veste ou alors c’est lui qui foncera dans le tas.

Trouver une phrase positive, ça devait être possible, non ? Mais il fallait bien avouer que de la façon dont Enzo lui avait vendu la chose, ce n’était pas simple de trouver une phrase positive, il séchait même totalement. Allez un peu d’imagination, un peu de répartie, il savait pourtant le faire !

- Tu t’inquiètes peut-être pour rien, il y peut-être des personnes qui l’empêcheront de faire n’importe quoi … et puis c’est un sang-pur, tu sais que ça ne court plus les rues. Ils ne le tueront probablement pas. Il est trop précieux, surtout qu’il pensait… ou pense comme eux dans le fond. Peut-être qu’ils ne verront pas en lui une cause perdue !

Il aurait pu faire mieux, il le savait mais il n’avait rien de mieux en stock et il trouvait qu’il ne s’était pas si mal débrouillé que cela vu que ses arguments étaient des choses tout à fait plausibles ! Il se passa une main dans les cheveux… quand soudain alors qu’il n’avait rien remarqué auparavant Ryans s’agita de nouveau et il sembla vouloir partir. Tveit-Odair haussa un sourcil perplexe et hésita à le retenir… mais après quelques instants il lui prit doucement le bras.

- Attends, Enzo, tu es certain que ça va aller et que tu vas avoir un endroit sûr où te poser, tu es sûr que tu ne veux pas que je te ramène… là où tu vis ? Et est-ce que tu as besoin d’un peu d’argent ?

Après cela, il comptait bien le laisser partir, mais cette question n’était pas franchement entièrement réglée dans la tête de Warren et il ne voulait pas laisser Enzo seul alors qu’il avait probablement plus besoin d’aide qu’autre chose. Après, il était assez grand pour prendre ses décisions, il les respecterait sans aucun souci, il préférait seulement encore une fois lui tendre la main, juste au cas où, juste au cas où cela pourrait changer sensiblement quelque chose.
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Warren Tveit-Odair
Ven 10 Aoû 2018 - 19:00
M’inquiéter pour rien … Dingue comme cette phrase me donne envie de lâcher un rire plein d’ironie, presque mauvais, mais Warren ne mérite pas ça, pas quand il fait tout ce qu’il peut pour m’aider, pas après ce qu’il a déjà fait. Je crois que j’ai simplement plus la force de poser mes pensées et réflexions, beaucoup de mal à voir le côté plein du verre aussi même si certaines de ses affirmations sont pleines de sens.
Je crois que je n’entends plus tout ça, mon esprit complètement focalisé ailleurs à présent, ou presque, et je suis déjà debout.

Prêt à partir mais arrêté par sa main posée en douceur sur mon bras et dont je n’essaie pas de me dégager.

« Attends, Enzo, tu es certain que ça va aller et que tu vas avoir un endroit sûr où te poser, tu es sûr que tu ne veux pas que je te ramène… là où tu vis ? Et est-ce que tu as besoin d’un peu d’argent ? »

Dos tourné, je ne lui fais pas face tout de suite pour la simple et bonne raison que la pudeur m’en empêche. J’ai expérimenté tout un tas d’émotions depuis le début de cette journée, je suis une montagne russe à moi tout seul, mais pour l’heure ce sont les larmes qui menacent de rouler sur mes joues – encore – que je ne veux pas montrer.
Alors j’essaie de me calmer, de leur laisser le temps de disparaitre, pas par fierté mais réellement par pudeur, avant de me retourner non sans regarder le ciel avant de poser mes yeux sur Warren. Je comprends qu’il n’ait pas tellement envie de me laisser partir, si les rôles étaient inversés j’en ferais autant à sa place et quelque part ça me touche réellement mais j’ai besoin de m’en aller.

Peut-être à tort concernant la destination que j’envisage, mais ça j’imagine que je serais rapidement fixé. Soupir. Je baisse la tête, me frotte le visage et coince l’arrête de mon nez entre deux doigts quelques secondes comme si ça pouvait faire passer la migraine avant de laisser retomber mon bras le long de mon corps de manière lâche.

« Je crois que ça va aller oui, j’ai plus tellement la force ni le courage de m’énerver ou de penser à quoi que ce soit pour le moment. »

Vrai.

Je me sens las, fatigué, j’aimerai juste presser sur pause un moment avant d’affronter à nouveau certaines réalités.
Mais je sais que pour ça je dois faire face à d’autres. A une autre. Je ne veux pas rentrer, ni chez moi, ni là où on m’a ramené il y a une semaine et où je végète depuis lors. Pas maintenant. Pas tout de suite.

« J’aimerai aller voir William. »

Plus les secondes, les minutes, les heures passent, plus chaque cellule de mon être le réclame et son silence, son absence, se font de plus en plus étouffants. C’est peut-être masochiste de ma part, peut-être que je vais me prendre une nouvelle claque dans la gueule en débarquant là-bas, mais je sais que rien ni personne ne me fera changer d’avis ni ne m’empêchera de prendre le Portoloin jusqu’à Los Angeles.

« Je l’ai pas vu depuis des semaines, j’ai aucune nouvelle, je sais pas s’il va bien ni même s’il a envie de me voir mais j’ai besoin de lui et il me manque. »

Cruellement.

Et je dis ça en laissant échapper une sorte de rire bref, sans doute un peu triste. Je dois avoir l’air pitoyable mais j’en ai pas grand-chose à faire à vrai dire.

« Peu importe si je le trouve ou pas, peu importe ce qui se passe, je te promets qu’après ça je rentre. Je peux t’envoyer un message une fois que c’est fait si tu veux. »

Je suis sincère, réellement, même si je sais que je peux changer d’état d’esprit et perdre le contrôle sans doute à tout moment. Mais ce qui s’est passé tout à l’heure, le danger que je peux représenter pour les autres, pour moi, je ne veux pas que ça se reproduise. J’aimerai juste … fermer les yeux, tout oublier dans une étreinte rassurante, jusqu’à perdre conscience de soi avant d’affronter une chose qui me terrifie sans doute bien plus encore que tout le reste : la Pleine Lune et une nouvelle transformation.

« En plus t’as sûrement autre chose à faire que de t’occuper d’un gamin paumé. »

Vague esquisse de sourire … S’il te plait, laisse-moi partir.
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Enzo S. Ryans
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Lun 13 Aoû 2018 - 18:11
Oui, vérifier une dernière fois que tout irait bien pour Enzo – dans une certaine mesure-, être certain qu’il n’avait besoin de rien était la dernière chose qu’il ferait probablement pour lui aujourd’hui. Il se doutait déjà de la réponse du garçon, mais, surtout par acquis de conscience et par ce qu’il n’avait pas l’air bien, il préférait « insister » une miette, quitte à paraitre lourd. A vrai dire un simple « oui » lui suffirait. Enzo avait le dos tourné, et bien qu’il ait envie, de le contourner pour le voir de face il s’abstint préférant simplement attendre sa réponse, même si cela pourrait peut-être mettre plusieurs minutes.

- Je crois que ça va aller oui, j’ai plus tellement la force ni le courage de m’énerver ou de penser à quoi que ce soit pour le moment.
C’était déjà un bon point, il pourrait au moins le laisser partir le cœur un peu plus léger, à peu près certain qu’il ne se réénerverait pas comme tout à l’heure. Enzo se connaissait, Tveit était certain qu’en disant cela, il était franc !

- J’aimerai aller voir William. Je l’ai pas vu depuis des semaines, j’ai aucune nouvelle, je sais pas s’il va bien ni même s’il a envie de me voir mais j’ai besoin de lui et il me manque Alors qu’il fonce, il ne pourrait être fixé qu’à ce moment-là. Peu importe si je le trouve ou pas, peu importe ce qui se passe, je te promets qu’après ça je rentre. Je peux t’envoyer un message une fois que c’est fait si tu veux.

Qu’est-ce qu’il pouvait bien répondre à cela ? Oui, cela le rassurerait d’avoir des nouvelles, mais en tête temps est-ce que ça ne serait pas trop empiéter sur sa vie privée ? Si Enzo le proposait probablement que non, probablement que c’était sincère. Warren hésita quelques instants, juste assez pour qu’Enzo reprenne la parole :

- En plus t’as sûrement autre chose à faire que de t’occuper d’un gamin paumé.
- T’inquiètes pas, j’ai toujours du temps pour les gens que j’apprécie ! Et, effectivement, je veux bien un SMS quand tu rentres chez toi, je serai plus serein, disons. Mais après si tu n’en as pas envie, il ne faut pas non plus te sentir obligé ! Il haussa un peu les épaules avant de reprendre Enfn, je vais te laisser partir… Tu as visiblement fort à faire, alors… écoute j’espère que tu le trouveras ton William, et que tout se passera bien avec lui, mais je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas !

Il lui fit un petit clin d’œil, puis un signe de la main. Il était plutôt rassuré de voir qu’Enzo avait réussi à se reprendre un minimum et qu’il avait un objectif pour la soirée, c’était plutôt bon signe. Il attendit encore quelques minutes, et se dirigea finalement vers son quartier histoire de pouvoir rentrer chez lui assez rapidement. Qu’est-ce qu’il allait faire avant de rencontrer Enzo ? Il ne s’en rappelait plus, et, lui aussi se sentait partiellement vidé de son énergie ! Ils avaient frôlé le drame, mais pur une fois cela finissait relativement bien !


RP Terminé pour moi
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