Solitude - Flashback - One shot

Solitude. Ecrasante, froide et oppressante. Le manque de monde, de bruit, de présence. De rire, de chaleur humaine. Après avoir évolué dans Poudlard des années, parmi une promiscuité qu’il avait eu du mal à accepter, le jeune homme avait finit par en avoir besoin. Par aimer le fait de croiser n’importe qui, n’importe quand. A apprécier le fait de pouvoir lâcher ses émotions sur quelqu’un car, oui, il y avait toujours quelqu’un pour se les prendre en pleine gueule. Parce qu’il pouvait faire du mal, parce qu’il pouvait se retrouver avec des gens qui forcent ses barrières à chaque instant, qui pouvaient le forcer à parler, à vivre, à lâcher ses démons l’espace d’une soirée. Parce qu’ils étaient tous assez proches les uns des autres pour ça et que quand le hasard ne s’en chargeait pas, le château le faisait parfois pour eux. Et s’il détestait ça, il en avait finalement besoin. Après tout, c’était bien ce mécanisme qui l’avait forcé à révéler certaines choses et à évoluer.

Et là, il lui semblait ne plus avoir personne. Pire qu’un retour en arrière, puisqu’il n’y avait même pas Mack et qu’il ne savait pas où elle se trouvait ni comment faire pour s’assurer qu’elle allait bien. Pour ce qu’il en savait, elle pouvait être morte et enterrée qu’il ne serait pas au courant.

Le voilà donc, bouteille à la main, à passer la soirée à attendre que ça passe. Ivan avait même disparu à son tour. Pas un merci, pas un retour. Pas un merde. Alors c’était lui qui avait envie de dire merde, de tout lâcher, d’arrêter de chercher.

C’était ainsi qu’il avait passé la soirée dans les bars, auprès de femmes, à boire, à baiser, à sentir leurs peaux jusqu’à oublier la sienne, à boire jusqu’à ne plus sentir ses doigts, à s’oublier, à tout oublier à vrai dire. Jusqu’à s’en rendre malade et recommencer le soir suivant. Takuma lui était tombé dessus bien sûr, avant d’arrêter de se prendre pour son père… ce qui, très sincèrement, était très loin du compte.

Il avait cherché un temps. Mais personne ne s’était manifesté. Comme quoi, il se sentait perdu dans cette grande ville. Alors pourtant que ce type de lieux avait fait partie de ses habitudes pendant un moment. Mais l’aspect intimiste de Poudlard avait prit le dessus. Et il lui semblait à présent qu’il était un enfant qu’on avait habitué à tout avoir. Un enfant pour qui les autres avaient fait des efforts question relations humaines. Et il s’y était habitué. Et il avait aimé ça. Il avait aimé retrouver ses amies, ses proches, boire et déconner, voir les autres le rejoindre sans qu’il ne demande quoi que ce soit. Et là, quoi qu’il fasse, il n’y avait plus personne. Non, car il les avait tous abandonné, et il n’avait pas la moindre idée de comment retourner les chercher. Et personne ne ferait l’effort à sa place. Sauf qu’il n’avait pas le mode d’emplois pour retrouver qui que ce soit. Y compris lui-même.

Alors autant se perdre un peu plus.