[TOPIC COMMUN] - Match Serpentard vs Gryffondor

Serpentard vs Gryffondor

Topic commun !

Dimanche 4 Octobre 2015 - A partir de 15h

Résumé : Un petit groupe d'élèves a décidé d'égayer un peu ce dimanche après-midi en faisant une farce, farce qui porte des allures de rébellion. Plus de détails ici

Règles & indications:

• Pour plus de facilité, veuillez utiliser les codes suivants pour signaler aux autres que vous entrez ou sortez de l'intrigue.
  
  ENTRE

  Code:

  [center][font=Impact][size=18][color=#99cc33]ENTRE[/color][/size][/font][/center]

  SORT

  Code:

  [center][font=Impact][size=18][color=#cc0000]SORT[/color][/size][/font][/center]

  
  
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Rappel de l'organisation :

• Un lancé de dés par Capitaine (remplacé par le MJ si besoin) pour déterminer le nombre de but marqués par leur équipe réceptives. Le résultat est multiplié par 10 pour obtenir le nombre de points remporter par l'équipe.
  
• Un lancé dés par l'arbitre (MJ) pour déterminer quelle équipe attrape le Vif d'Or et gagne ainsi donc 150pts supplémentaires.
  

Conditions climatiques :

Ciel dégagé. Beau soleil. Température aux alentours de 13°. Pas de vent.

Le membre 'Imperium' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Quidditch (but)' : 13

Nombre de buts pour les Gryffondors !

Le membre 'Zachary Disemba' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Quidditch (but)' : 17

Équipe ayant attrapé le Vif d'Or lors de la rencontre :

► Serpentard : 1
► Gryffondor : 2

Le membre 'Imperium' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Quidditch (Vif d'or)' : 2

Un nœud dans l’estomac. Le besoin de bouger, de sautiller, impossible de rester en place. Zachary fait les cent pas dans le couloir qui va bientôt les mener sur le terrain de Quidditch. Il a son balai à la main, enfilé sa tenue de Quidditch et il se répète en boucle les derniers mots qu’il veut adresser à ses coéquipiers. Ils sont encore dans le vestiaire. Il n’aurait jamais imaginé se retrouver là de nouveau. À la fin de l’année dernière, Zach envisageait très sérieusement de laisser sa place dans l’équipe. Il aimait toujours ce sport mais il y avait déjà consacré plus de temps. Il pouvait laisser les plus jeunes s’imposer. Mais après tout ce qu’il s’était passé, il était revenu naturellement sur le terrain. L’équipe avait perdu certains de ses joueurs, la tension était palpable alors il était resté, prêt cependant à céder sa place à qui la voudrait. Se trouver ici avait cependant quelque chose de positif : cela lui rappelait de vieilles sensations. Le même stress, la même angoisse qu’avant… Preuve que malgré tout, certaines choses persistaient. Des bruits de pas, ses camarades arrivent. Zachary se place devant eux, un air assuré sur le visage.

Un discours simple. Sur ceux pour qui ils devaient gagner ce match. Loin des Supérieurs, loin de l’ambiance pesante, l’idée était de pouvoir oublier tout l’espace d’un match et se donner corps et âmes à ce sport. Et ils décolèrent tous vers le terrain. Zachary prit place devant ses buts. Il observa l’équipe adverse. Commencer la saison par un classique, c’était un bon moyen de chauffer le public… En parlant de ça… Zach afficha un mince sourire en regardant ceux qui se trouvaient dans les tribunes et en pensant à ce qui allait suivre.

Le match ne fut pas une partie de plaisir pour Zachary. 13 buts encaissés. Pour le perfectionniste qu’il était, c’était bien trop. Mais il pouvait au moins se rassurer en se disant que la partie était âpre et longue. 17 buts pour eux, comme quoi, il n’était pas le seul à laisser passer des balles. Malgré quelques erreurs, Zachary n’en restait pas moins concentré et complètement dévoué à son match. À plusieurs reprises il cria des instructions et des mots d’encouragement à son équipe. Il fit même des signes aux élèves de Gryffondor dans les tribunes venus les soutenir pour qu’ils fassent plus de bruit. Une fête, ce match devait être avant tout une fête.

Et puis ce fut la libération. Toujours cette même sensation, comme si un poids venait soudainement de lui tomber de ses épaules et qu’il ressentait enfin la crispation de ses muscles. Le vif d’or avait été attrapé par son équipe. Levant le poing en l’air, Zachary avait lâché un cri de victoire. Il s’était immédiatement dirigé vers son attrapeur pour le féliciter. La liesse s’emparait de son équipe. Et ce n’était que le début. Tout se passa en l’espace de quelques secondes. Il était à peine arrivé à niveau de son attrapeur que des paillettes jaillirent dans les airs, atterrissant notamment dans la tribune de la direction. Un sourire espiègle se dessina sur le visage de Zachary.

« Que la fête commence… »

Oui il était au courant. On l’avait tenu informé de l’événement bien qu’il n’en fût nullement à l’origine. Zach observa les couleurs prendre place dans le stade. D’un signe de tête, le rouge signifia à ses camarades de se décaler légèrement du centre du terrain. Et alors, un feu d’artifice éclata. Zachary leva les yeux vers le ciel pour regarder les lettres se former. Son cœur battait à toute allure et son sourire ne disparaissait pas. Une fête. De l’espoir.

J’avais attendu ce premier match avec grande impatience. Après avoir eu peur de devoir dire adieu à la saison de Quidditch en raison d’un trop grand nombre de joueurs qui avaient quitté l’école, j’étais désormais rempli d’espoir pour une première victoire pour les Serpentards. L’équipe en tant que telle avait énormément changé puisque nous avions non seulement perdu des coéquipiers, mais également notre capitaine qui avait fait un travail irréprochable durant la dernière année. Nous nous étions serré les coudes durant les entraînements, tâchant de faire de notre mieux afin de pouvoir remporter le triomphe final pour les Verts. Intérieurement, je priais pour que notre nouvel attrapeur soit de taille face à celui des Gryffondors. Pour le reste, j’étais confiant en ma position de poursuiveur et je faisais entièrement confiance à Yassen ainsi qu’à l’autre poursuiveur en ce qui avait trait à l’entraide.

Le match débuta sur une bonne note. Je marquai rapidement trois buts à moi seul, déjouant sans trop de problèmes le gardien et capitaine de l’équipe adverse. Je me sentais dans une nouvelle forme tandis qu’une énergie soudaine s’était emparée de mon être : je ressentais une adrénaline couler dans mes veines. Je ratai de recevoir un cognard en pleine tronche et je l’évitai de justesse avant de marquer un quatrième but plusieurs minutes plus tard. Les attrapeurs continuaient de se faire la guerre dans les hauteurs et mes yeux ne quittaient jamais le souafle qui se baladait de main en main. Les Gryffondors étaient de redoutables adversaires. Ils marquèrent plusieurs buts à leur tour, augmentant par le fait même mon désir de vouloir les écraser. Il y avait plusieurs détails que je n’aimais pas à propos de cette école, mais en ce qui avait trait au Quidditch, je n’avais rien à redire : les joueurs possédaient tous un certain talent, rendant chaque match toujours plus intéressant.

La partie se poursuivit dans toute l’action qu’il nous était possible de donner et au bout d’un certain moment, alors que les Gryffondors nous surpassaient déjà en termes de buts marqués, le vif d’or fut attrapé. En l’espace d’une seconde, les Rouges furent déclarés grands gagnants de ce match d’ouverture. Les joueurs vainqueurs levèrent, pour la majorité d’entre eux, un poing dans les airs et avant même qu’ils ne se rejoignent afin de célébrer, des centaines et des centaines de paillettes tombèrent de nulle part. Un puissant feu d’artifice explosa soudainement au milieu du terrain et je dus me reculer un peu. Je levai la tête pour y voir un mot suspendu dans les airs.

Liberté.

Un puissant brouhaha s’éleva des gradins et je piquai directement vers le sol avant d’atterrir et d’aller dans le vestiaire des Serpentards sans une once d’expression dans mon regard. Je n’avais aucune raison de célébrer, mais cet événement soudain apportait son lot de mystère avec lui. Il s’agissait clairement d’un geste d’espoir et de résistance de la part d’individus qui souhaitaient faire entendre leur voix. Mon devoir d’informateur allait encore une fois se mettre en marche tandis que j’imaginais déjà les nouveaux défis qui allaient se présenter à moi.

Plus j’en apprendrais sur cet incident, plus je pourrais mieux détruire les responsables.

La chasse aux sorcières était ouverte.

J’étais littéralement assise sur le bout de mon siège tellement que j’étais concentrée sur le souafle qui se faisait passer de main en main. J’avais abandonné le vif d’or des yeux depuis quelques minutes lorsque j’avais fini par le perdre dans sa folie virevoltante. Je jetai également de rapides coups d’œil en direction de Zachary afin de m’assurer qu’il était à l’affut de l’action qui se déroulait non loin de lui et qu’il restait devant ses cercles à défendre. Les joueurs étaient complètement en feu d’un côté comme de l’autre. Chacun semblait vouloir se battre pour la victoire et ce premier match était très satisfaisant dans ce sens, même si je ne pouvais m’empêcher de pousser un soupir de mécontentement à chaque fois que les Serpents marquaient un nouveau but. Au bout d’un certain moment, les Lions remontaient en force et je les acclamai en même temps que les autres camarades de la maison qui s’étaient déplacés pour visionner le match. Ils restèrent en tête de file et ce jusqu’a le vif d’or soit finalement attrapé, consacrant aussitôt la victoire aux Rouges et Ors.

J’étais en train de hurler aussi fort que je le pouvais lorsque soudain des paillettes nous tombèrent dessus. La seconde d’ensuite, il y eut un gros feu d’artifice qui illustra un mot bien précis dans le ciel. Un mot que je reconnaissais bien. Un énorme sourire se peignit sur mon visage tandis que je continuais d’acclamer nos vainqueurs, mais aussi le message que nous venions de recevoir. Une nouvelle résistance semblait prendre naissance et ça faisait vraiment chaud au cœur. Qui avait été l’initiateur de cette manifestation ? C’était quelque chose de si simple et de si significatif à la fois. Les visages semblaient encore plus heureux et avec raison : ce message était synonyme d’espoir.

Au bout de plusieurs minutes, les élèves commencèrent à de disperser et j’en profitai pour descendre près de l’entrée des vestiaires réservés aux Lions. Je souhaitais aller les féliciter pour leur belle victoire et je voulais également dire deux ou trois mots à Zachary. Je me doutais qu’une fête allait prendre place dans notre salle commune comme à chaque match gagné, mais je tenais quand même à lui parler un peu en privé avant qu’il ne devienne la vedette de la soirée.

J’acclamai chaleureusement les joueurs au fur et à mesure qu’ils quittaient le vestiaire et lorsque je vis Zachary sortir à son tour, mon visage s’illumina aussitôt.

- Félicitations capitaine !! Tu as été un véritable champion tout au long du match !


Je commençai à l’applaudir sans ménagement. J’étais réellement contente de cette victoire. Gryffondor était la meilleure équipe entre toutes !

- Et ce message wow ! Plutôt incroyable, vraiment surprenant !

Je jetai quelques coups d’œil aux alentours pour m’assurer que nous étions seuls. Si je ne m’étais pas trompé dans mes calculs, Zachary était le dernier à avoir quitté le vestiaire.

- Au fait… C’est toi qui as fait ça ? Si oui c’était vraiment trop bien ! Les gens sont devenus complètement fous !

@Zachary Disemba

Le sourire aux lèvres, Zachary avait pris le temps de s’arrêter, en vol stationnaire sur son balai il observait le feu d’artifice avec un grand sourire aux lèvres. Ceux qui avaient eu cette idée avait visé juste, ils ne se montraient pas agressifs et pourtant, ils donnaient de l’espoir aux autres élèves. Cela se voyait sur les visages. Certains n’osaient pas trop exprimer de joie et le Gryffondor les comprenait. D’autres, au contraire, portés par l’ambiance qui avait soudainement envahi le stade, agitaient les bras, criaient ou souriaient avec une rage nouvelle. C’était tout ce dont ils avaient besoin. Le capitaine des rouges resta quelques instants à regarder et même après, alors que tout le monde commençait à se disperser, il observait ses camarades. Est-ce qu’on risquait de venir l’interroger à propos de ce qui venait de se dérouler ? C’était probable, après tout, en tant que capitaine d’une des équipes sur le terrain, il pouvait sembler logique qu’on vienne le questionner. Mais qu’importe, il aviserait le moment venu. Pour le moment, il voulait profiter de cette douce euphorie.

Zachary se décida donc finalement à redescendre, pour rejoindre la terre ferme. Là, il prit la direction des vestiaires où il retrouva l’ensemble de son équipe. Une atmosphère joyeuse régnait. Les élèves, boostés par la victoire et par le feu d’artifice semblaient avoir envie de célébrer jusqu’au bout de la nuit. Ça criait, ça chantait, ça s’arrosait dans tous les sens. Le rouge se laissa porter par l’ambiance, alla prendre une douche et à sa sortie, leur demanda tout de même deux secondes d’attention. Ils feraient le debrief du match plus tard, personne n’en avait envie pour le moment. Il leur donna donc rendez-vous au prochain entraînement, les félicita et les encouragea à garder la flemme.

Puis, comme toujours, Zachary attendit que toute son équipe soit sortie pour vérifier que le vestiaire était en bon état, le matériel bien rangé. Il entreprit alors de sortir à son tour, peu de temps après les derniers. Il se retrouva alors face à Adrianna qui attendait visiblement les joueurs. Son enthousiasme le fit sourire.

« J’ai pris 13 buts quand même… Mais merci, ça fait toujours plaisir d’être soutenu ! »

Glissant ses mains dans ses poches, il souriait sincèrement à la jeune femme. Il allait d’ailleurs lui demander des nouvelles de sa cheville lorsque cette dernière enchaîna sur l’événement de fin de match. Il la vit regarder autour d’eux, vérifier qu’ils étaient seuls avant de s’appesantir sur le sujet. Si Adrianna pensait qu’il pouvait être mêlé à tout ça, qu’allaient penser les Supérieurs.

« Non j’ai rien à voir là-dedans, le mérite reviens à d’autres. »

Calme, posé. A priori il n’y avait personne pour les écouter et de toute façon, Zachary n’avait pas l’intention de cacher son soutien à ceux qui avaient mené cette action. Par contre, il se retiendrait bien de parler des noms qu’il avait pu entendre. Il avait confiance en Adrianna mais pas maintenant, pas comme ça, ça pouvait être dangereux.

« Mais je suis d’accord avec toi, c’était fantastique. Je crois qu’on avait tous besoin de ça… D’un message d’espoir. »

Zachary adressa alors un signe de tête à Adrianna, lui proposant de poursuivre leur discussion tout en marchant tranquillement. Ils se sentaient toujours plus en sécurité lorsqu’ils étaient en mouvement plutôt qu’immobile. Par réflexe, il tâtonna sa ceinture pour vérifier que sa baguette était bien là. Ils se méfiaient de l’apparent calme des Supérieurs.

« Pourquoi tu as cru que c’était moi qui avait fait ça ? »

Simple curiosité. Il se demandait quelle image Adrianna pouvait avoir de lui. Certes il n’avait jamais courbé l’échine face aux Supérieurs mais il n’était pas dans les grands noms de la Résistance. Mais plus le temps passait depuis leur retour et plus il sentait que cette année, il ne pourrait pas être que le protecteur.

@Adrianna Ribisi-Benigni

Aller voir le Quidditch avait semblé être une excellente idée à Ethan. Il fallait qu’il s’ouvre, qu’il arrête de rester dans son coin, qu’il se mêle aux autres. Suivant certains de ses camarades de dortoir, il avait donc pris le chemin du stade. Regarder le match c’était aussi l’occasion pour lui d’observer les joueurs sur un balai, de voir leur technique et de s’en inspirer. Depuis sa première leçon avec Cody, Ethan se rendait compte qu’il avait une véritable soif de progresser dans ce domaine et qu’au-delà de ça, chacun de ses progrès lui apportait quelque chose. Une satisfaction nouvelle, l’impression de pouvoir se réclamer de quelque chose, d’une réussite. Assister à un match comme tous ses autres camarades c’était continuer dans cette lancée. Le jeune homme cependant n’avait pas réussi à choisir de camp et avait donc décidé d’y aller en tant que supporter neutre, sans se revendiquer des couleurs de l’une ou l’autre maison. Il n’avait d’affinité particulière pour aucune des deux maisons. Cody jouant pour les Serpentards, il avait envisagé de soutenir cette équipe mais avait eu peur que cela soit ridicule, que cela fasse… Groupie. Il s’était donc retenu et avait pris place dans les tribunes en toute simplicité.

Le match fut long et âpre. Au fur et à mesure du temps qui s’écoulait, Ethan se rendait compte qu’il éprouvait une certaine fierté chaque fois que Cody mettait un but. Le fait qu’il soit son « élève » en quelque sorte lui faisant se sentir proche de ce garçon. L’idée que quelqu’un de son étoffe puisse faire partie de ses connaissances lui paraissait d’ailleurs assez dingue. Ethan se retint cependant de montrer ses réactions et comme toujours, il semblait assister au match de manière assez stoïque. Mais au moins, il n’avait pas pris la fuite face à la foule et aux hurlements intempestifs des supporters.

Puis, en un éclair, le match fut terminé. Gryffondor s’empara du vif d’or et l’arbitre siffla la fin de la partie. C’est alors que tout bascula. Comme celui des ordres, le regard d’Ethan fut capté par de la lumière. Des paillettes tombaient et le mot « Liberté » s’afficha dans le ciel. Ethan resta bouche bée, interdit. Un feu d’artifice et des cris de joie se firent entendre. Autour de lui, tout le monde murmurait, tout le monde s’agitait. Ethan se leva alors lentement, regarda autour de lui et, dans un geste qu’il n’avait ni calculé ni prémédité, se mit à applaudir.

L’euphorie retomba lentement même si les événements étaient sur les lèvres de tout le monde. Ethan eut l’impression de redescendre lentement sur terre. Il décida alors de suivre la foule qui quittait le stade pour retourner vers l’école. Il se promit de passer voir Cody pour le féliciter sur son match malgré la défaite. Mais pour le moment, il se perdait dans la foule, suivant le mouvement, se laissant emplir de cette énergie nouvelle qui émanait de ses camarades. L’espoir. L’envie de liberté. Il ressentait quelque chose s’agitait au fond de lui. Il voulait en profiter encore un peu avant d’aller dans un coin pour écrire à Charleen, pour lui raconter. Non pas forcément directement ce qui s’était produit mais ce qu’il ressentait. Il utiliserait sans doute un personnage fictif pour le décrire. Pour décrire cette impression de force qui l’avait traversé en lisant ces quelques mots. Ce sentiment que peut-être, il n’était plus qu’un enfant terrorisé.

Évoqué : @Cody Z. Stryker

J’étais très emballée par cette nouvelle victoire. Gryffondor avait gagné le premier match de la saison et ce n’était pas rien. Et que dire de cet étonnant spectacle de la fin ? Ça en avait surpris plus d’un, moi la première. Une nouvelle Résistance semblait vouloir prendre naissance et ce message était exactement ce qu’il nous fallait pour nous redonner un peu de courage. Ce premier mois en tant que prisonnière n’avait pas été des plus faciles et pour être honnête, les prochains qui allaient suivre me faisaient un peu peur. Les Supérieurs avaient un contrôle total sur nos allées et venues, sans parler du fait qu’il était devenu dangereux de se promener dans les corridors ou à l’extérieur sans être accompagnée. Cet enfermement me faisait souffrir un peu plus tous les jours, mais ce genre d’événement amenait un baume sur mon cœur. J’avais vraiment envie d’en apprendre davantage sur ceux et celles qui se trouvaient derrière cette petite mascarade. Poser la question à Zachary m’était venu tout naturellement.

« Non j’ai rien à voir là-dedans, le mérite reviens à d’autres. »

J’hochai tranquillement la tête. Peut-être avait-il d’autres informations sur le sujet, comme les noms des organisateurs ou bien les prochaines manifestations… J’étais un peu surprise de ne pas avoir vu le coup arrivé. Après tout j’étais l’unique membre de la première Résistance à être dans le château, même si j’avais toujours fait gaffe à protéger mon identité. J’avais été la seule à ne pas me délaisser mon masque, mais je n’étais pas dupe : mes baguettes de batterie ne mentaient pas sur mon identité.

« Mais je suis d’accord avec toi, c’était fantastique. Je crois qu’on avait tous besoin de ça… D’un message d’espoir. »
- Oui tout à fait.

Mon sourire s’était élargi. Les Supérieurs étaient peut-être déjà en train de faire des recherches de leur côté afin de trouver les responsables et cela pouvait sans doute jouer contre moi, mais qui ne risque rien n’a rien. Je suivis le mouvement de mon camarade lorsqu’il se mit en marche et tandis que nous quittions le stade, je ne pus m’empêcher de jeter des coups d’œil autour de nous afin de voir s’il n’y aurait pas des ombres autour de nous. Qu’elles soient du bon ou du mauvais côté.

« Pourquoi tu as cru que c’était moi qui avait fait ça ? »
- Je ne sais pas… Je te vois déjà un peu comme un leader, je pense, alors tu as été la première personne à laquelle j’ai pensé. Je ne sais pas si ça serait ton genre de faire ce genre d’action, mais je t’imagine bien derrière la scène observer le résultat de loin sans prendre les mérites.

Malgré les différents rôles qu’il jouait au sein de l’école, Zachary restait tout de même une âme discrète et charitable. Il aidait son prochain sans demander son reste comme la fois où il m’avait aidé à guérir ma cheville. Je le voyais bien penser l’idée avec les autres, mais les laisser faire le travail. Pas parce qu’il n’était pas solidaire ou parce qu’il était lâche, mais simplement pour le loisir de les laisser profiter pleinement du moment et de la célébrité éphémère. Ou alors peut-être que je me trompais royalement sur son compte.

- Et… En tant que capitaine de notre équipe et préfet en chef, je me suis dit que tu avais peut-être plus d’informations sur le sujet. Ce n’est bien sûr pas pour aller tout rapporter au grand méchant loup, c’est simplement pour avoir un coup de pouce afin d’entrer en communication avec eux.

Rien de bien méchant même si ça pouvait éventuellement se retourner contre moi.

- Résistante un jour, résistante pour toujours.

Un nouveau sourire étira mes lèvres.

Il ne pouvait le nier, une part de lui était flattée qu’Adrianna ait pensé à lui en voyant ce signe de rébellion. Peut-être était-ce de la fierté mal placée dans la mesure où il n’était pour rien dans cet éclat mais c’était là. Il s’était donc empressé de demander à sa camarade ce qui l’avait poussée à penser ainsi, partagé entre la fierté mais aussi, la crainte d’être une cible évidente pour les Supérieurs. Tout en marchant et en gardant un œil attentif à ce qu’il se passait autour d’eux, Zachary écouta la réponse formulée par sa camarade. Elle lui expliqua alors qu’elle le voyait aisément enfiler le rôle de leader, de celui qui regarde de loin ce qu’il se passe. Le jeune homme laissa échapper alors un léger rire.

« Merci, c’est flatteur. »

Il était certain que Zachary n’avait jamais cherché des lauriers pour sa révolte mais il n’avait jamais non plus hérité des terribles punitions. Il avait toujours été un agent de l’ombre non pas parce qu’il était leader mais parce qu’il cherchait à maintenir une apparence neutre pour avoir une plus grande liberté de mouvements. Sans s’écraser, il n’avait jamais hurlé sa rage comme l’avait fait le groupe espérant pouvoir ainsi mieux protéger les autres. Mais le fait qu’Adrianna exprime le voir comme un leader éveillait quelque chose en lui. Quelque chose qui le tiraillait depuis le retour des Supérieurs. Et s’il était tant pour lui d’enfiler ce costume ? De profiter de son expérience, de son savoir mais aussi de la confiance que différents élèves lui accordaient pour prendre place au sein de la résistance. Était-ce prétentieux de penser pouvoir soudainement prendre une telle place ? Ce qui était certain en tout cas c’était qu’Adrianna elle avait déjà une idée assez précise de ce qu’elle comptait faire et elle le lui fit comprendre assez directement. Zachary glissa alors un regard vers elle, la détaillant malgré lui. Au-delà de son côté jovial et presque innocent, ce petit bout de femme cachait une grande force et oui, ça touchait Zach d’une certaine manière.

« Ayant une petite sœur qui a à peu près ton âge, j’ai très envie de te dire de ne pas faire ça. »

Un sourire rêveur glissa alors sur les lèvres de Zachary. Layla lui manquait, terriblement. Ne plus l’avoir sous les yeux augmentait considérablement l’angoisse qu’il avait toujours ressenti pour elle. La peur qu’il lui arrive quelque chose. Mais sa sœur était comme Adrianna, elle refusait de rester sans rien faire et il savait très bien, sans qu’elle ait besoin de lui dire, que là, dehors, elle avait trouvé un moyen de se battre. Il échappa alors un mince soupir.

« Mais ce serait injuste et inutile. Je sais effectivement qui est à l’origine de tout ça et je peux te mettre en contact avec eux. »

Ne pas utiliser de mots trop clairs qui pourraient éveiller les soupçons. Après tout, quand bien même quelqu’un entendait des bribes de leur conversation, il était impossible de prouver qu’ils parlaient bien de la résistance et de l’événement du jour. Zachary était devenu assez habile en ce qui concernait le fait de jouer les imbéciles. Il usait toujours de son sourire mais plus dans la même optique… Ah si Ora voyait ça, elle en serait presque déçue ! Et Chiara… Elles lui manquaient chaque jour un peu plus. Mais elles lui donnaient envie de se battre aussi, de chercher un moyen de briser ces chaînes qui les maintenaient sans cesse dans la peur.

« Mais avant ça, je te propose qu’on aille profiter un peu de la fête dans notre salle commune. Promis, ce n’est pas un faux plan pour me défiler. »

Zachary adressa cette fois un grand sourire à Adrianna. Oui, il la mettrait en contact avec ceux qu’il connaissait. Et sans doute, en profiterait-il aussi pour affirmer sa volonté d’être plus présent dans leurs actions. Sans doute en profiterait-il pour enfin prendre ses responsabilités dans tout ça. Il ne pouvait plus se contenter de jouer le grand-frère dans des cas isolés. Il devait assumer de l’être en permanence, qu’importe ce que cela pouvait impliquer aux yeux des Supérieurs. Ce n’était pas comme s’il avait encore le choix.

Le temps des cachettes était révolu depuis bien longtemps. Ce début d’année avait forcé les gens à prendre des camps, qu’ils se rangent du côté des gentils ou des méchants. J’avais choisi le mien depuis longtemps et lorsque Caitlyn m’avait demandé si j’avais voulu faire partie de ce groupe de musique, j’avais ignoré dans quoi je m’étais embarqué. Et pourtant j’y avais pris goût. Non seulement je partageais ma passion de la musique avec d’autres individus, mais nos mélodies accrocheuses parlaient vraiment aux gens. Cette époque était désormais révolue, mais je gardais d’excellents souvenirs de nos pratiques, de nos réunions et surtout de nos concerts. Nous avions su apporter un peu d’espoir à notre manière en dépit de la force sombre qui avait plané sur l’école. Les choses étaient devenues beaucoup plus drastiques avec le Directeur qui était porté disparu et la position des Supérieurs était affirmée plus que jamais. Il y avait cependant moyen de remédier à la situation. Cela allait certainement demander des sacrifices, mais une partie de moi souhaitait tout de même y participer. En tant que née-moldue, je me sentais directement concerné par le conflit.

« Ayant une petite sœur qui a à peu près ton âge, j’ai très envie de te dire de ne pas faire ça. »

À cette remarque, j’avais légèrement penché la tête sur le côté. Les sourcils un peu froncés, j’observai Zachary d’un air surpris. Il tentait de me protéger à sa manière et je ne lui en voulais pas pour ça. Je me disais simplement qu’en tant que leader il devait comprendre mes motifs. C’était mon devoir de poursuivre le travail que nous avions déjà commencé. Les membres du groupe étaient tous parti, mais ça ne voulait pas dire que je devais prendre ma retraite. Ce n’était pas non plus parce que j’étais une femme que j’étais incapable d’en prendre. J’avais réussi à me défendre lorsqu’un de nos concerts secrets s’était mal terminé même si j’avais eu besoin d’aide. J’étais loin d’oublier le rôle important que Loar avait joué en cette terrible soirée où j’avais failli y laisser ma peau.

« Mais ce serait injuste et inutile. Je sais effectivement qui est à l’origine de tout ça et je peux te mettre en contact avec eux. »

À cette nouvelle, je redressai ma tête avant d’afficher un sourire à Zachary.

- Merci. Ils ne vont pas le regretter.

En réalité, j’étais très enthousiaste à l’idée de pouvoir rencontrer les créateurs de ce petit spectacle. Ils ne manquaient pas d’imagination pour faire passer leur message et ils semblaient avoir des ressources à leur disposition. Plus nous allions être nombreux, plus nous serions forts. Qui sait, ils étaient peut-être déjà plusieurs personnes à faire partie de ce nouveau mouvement.

« Mais avant ça, je te propose qu’on aille profiter un peu de la fête dans notre salle commune. Promis, ce n’est pas un faux plan pour me défiler. »

J’hochai la tête.

- Je suis d’accord. Il est temps pour toi de savourer pleinement cette première victoire ! On fait la course ?

J’avais à peine terminé ma question que je m’élançai sur le terrain à pleine vitesse en riant comme une petite folle. Je savais d’avance qu’il gagnerait cette petite course improvisée. Il était un grand athlète et moi je n’étais pas du tout en forme. Je m’arrêtai lorsque nous arrivâmes tout près du château, complètement hors d’haleine.

- C’est bon ! Tu as gagné !

J’avais ajouté un petit geste de la main à ma parole en rigolant. Nous nous approchâmes de l’entrée du château qui était gardé par deux Supérieurs. Je comptais passer entre eux comme je l’avais toujours fait, mais je me fis rapidement arrêter. Sans prévenir, l’un des deux hommes arracha mon sac dans lequel se trouvaient quelques effets personnels.

- Hey !

Je tendis le bras afin de rattraper mon bien, mais le Supérieur monta le sac vers le haut le rendant inaccessible.

- On fouille vos sacs.

La seconde d’ensuite, ses mains farfouillèrent sans ménagement ma bourse tandis que l’autre Supérieur arracha le sac de sport de Zachary. Je jetai un coup d’œil inquiet en direction de mon camarade de maison.

Non, la Résistance n’allait pas regretter d’avoir Adrianna dans leurs rangs, Zachary n’avait aucun doute là-dessus. Il appréciait l’éclair de détermination dans le regard de la jeune femme, son air décidé, son envie d’en découvre même s’il ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe d’inquiétude à son égard. Comment réagirait-il s’il apprenait qu’il lui était arrivé quelque chose ? Il savait bien que même s’il avait refusé de lui donner les contacts, elle aurait trouvé un moyen de se rapprocher des résistants elle-même. Alors autant être au courant et pouvoir garder un œil sur elle… Il allait devoir faire attention, à force de se sentir investi de la sécurité de tous ses camarades, il allait devenir dingue. Mais avec elle en tout cas, il sentait bien qu’il aurait du mal à faire autrement. Il l’appréciait, tout simplement.

Mais avant de se concentrer sur les terribles événements qui pourraient les attendre, autant profiter d’un peu de légèreté. Après tout, leur maison venait de remporter le premier match de Quidditch de la saison et une fête était en pleine préparation. Zach avait donc proposé à Adrianna d’aller faire un tour dans leur salle commune histoire de s’imprégner des festivités et de la bonne humeur qui devait y régner. Ce qu’il n’avait pas prévu c’était que la jeune femme décide d’y aller… En courant.

« Hé ! »

Une petite protestation pour la forme alors qu’Adrianna était déjà partie en courant en direction du Château. Compétiteur, le rouge n’avait cependant pas l’intention de se laisser faire et il s’était mis à courir à son tour. Son corps était certes fatigué après le match de Quidditch mais il était encore plein de bonne humeur et d’adrénaline. Suffisamment pour le faire courir comme un lapin. Il parvint donc à rattraper la jeune femme et arriva devant les portes du Château juste avant elle. Il s’arrêta, le souffle court, ce qui ne l’empêcha pas de rire à la remarque de la demoiselle.

« T’as voulu me prendre en traître vilaine ! »

Et comme on pouvait le voir, il lui en voulait beaucoup de cet affront. La preuve étant qu’il venait de se redresser et de lui adresser un grand sourire triomphant. Les deux jeunes gens avancèrent ensuite tout souriant vers l’entrée sans trop se poser de questions. Ils furent cependant arrêtés brutalement dans leur avancée par un Supérieur qui venait d’attraper le sac d’Adrianna. Elle voulut protester mais l’autre, comme un enfant, souleva son sac pour le mettre hors de sa portée. Zachary lui adressa un regard noir et vit son sac confisqué lui aussi. Fouiller ? Il savait qu’après la scène avec Connor, il n’avait pas trop intérêt à faire d’étincelles.

« Vous auriez pu nous prévenir plutôt que de nous les arracher comme ça. Je sais pas ce que vous cherchez mais y’a rien à trouver là-dedans.

-Ça on le jugera par nous-même, Disemba. »

Zachary serra les dents et tourna la tête vers Adrianna, lui adressant un regard aussi rassurant que possible. Il n’avait rien dans son sac et a priori, ne craignait rien mais le fait de les voir fouiller ainsi dans ses affaires le rendait nerveux. Perdre le contrôle maintenant ne leur rendrait pas service et ne leur permettrait en aucun cas de profiter de la fête des Gryffondors. Alors il attendit jusqu’à ce que son sac lui soit lancé sans ménagement.

« On te garde à l’œil. »

Cette phrase, ce n’était pas la première fois qu’il l’entendait et il savait très bien ce qu’elle signifiait. Zachary n’était pas le seul à être surveillé et ils avaient sans doute fouillé tous les sacs. Mais il avait bien compris ce qu’ils cherchaient à faire : lui faire peur. Le faire se sentir plus menacé qu’un autre pour l’isoler et l’empêcher d’agir. Mais il ne tomberait pas dans leur pièce. Même si, il fallait bien l’avouer, le fait qu’Adrianna se trouve à ses côtés le poussait aussi à être plus calme. Il attendit donc, sans répondre, de voir si tout était bon du côté de son amie. Et il l’espérait sincèrement.

C’était dans ces petits moments simples que j’oubliais dans quel monde ténébreux Poudlard était plongé. Le simple fait d’avoir une petite course improvisée avec un ami était assez pour me propulser dans un univers heureux ou les soucis n’existaient pas tandis que mon seul but était celui de la victoire même si c’était perdu d’avance. La journée avait été bonne. Le match m’avait donné la pêche sans parler de tout le reste. La présence de Zachary me faisait du bien. Si mon esprit et mes pensées n’avaient pas été autant obnubilées par Connor, peut-être qu’il aurait été celui qui aurait occupé mes rêves les plus intimes. Après Ricardo et Loar, il aurait été le parfait équilibre dans mon cœur. Celui qui aurait réellement mérité une place dans ma vie même si de son côté il devait me percevoir comme une gamine un peu trop têtue. Il m’apportait une dose de légèreté sans même qu’il ne s’aperçoive et pour une fois depuis quelques semaines, j’avais vraiment eu l’impression que tous mes problèmes s’étaient envolés d’un simple geste.

Ils avaient été là pour me ramener à la réalité. Dure. Noire. Brutale. Les Supérieurs avaient décidé de vérifier les sacs et c’était tout à fait logique lorsque l’on repensait à l’événement qui s’était produit plus tôt. Ils tentaient sans doute de pincer les coupables comme ils le pouvaient. Une partie de moi se sentait violée alors que l’autre plongeait ses mains sales dans mes affaires. Le dégoût montait en moi en même temps que l’inquiétude. Je n’avais rien à cacher pour l’instant, mais cette atteinte à la vie privée était un problème majeur.

« Vous auriez pu nous prévenir plutôt que de nous les arracher comme ça. Je sais pas ce que vous cherchez mais y’a rien à trouver là-dedans.

-Ça on le jugera par nous-même, Disemba. »

Zachary m’avait jeté un coup d’œil qui se voulait rassurant tandis que son sac se faisait passer au peigne fin par le second Supérieur. Mentalement, je me fis la liste de ce qui se trouvait à l’intérieur du mien : une plume, un parchemin vierge, une petite fiole d’encre noire, un petit sac rempli de gâteries pour chat, un bonnet aux couleurs de ma maison, un roman de fiction et quelques gallions qui traînaient toujours au fond. J’avais gardé mes baguettes de batterie sur moi et il en était de même pour ma baguette magique. Zachary retrouva son sac au bout de quelques secondes.

« On te garde à l’œil. »

Et le mien ne tarda pas à m’être renvoyé de la même manière. Je l’attrapai à bras ouverts en tâchant de ne pas jeter un regard noir à l’homme qui avait fouillé dans mes affaires.

- Vous pouvez rentrer.

Je n’attendis pas qu’il nous le dise deux fois avant de m’exécuter. J’entrai à l’intérieur du château d’un pas précipité, voulant à tout prix quitter au plus vite ces deux hommes qui se croyaient tout permis. Ce genre de situation ne faisait qu’enforcir mon envie de rejoindre cette nouvelle vague de Résistance. Il ne suffisait que d’être prudents et bien détruire les preuves histoire d’éviter les conséquences qui pouvaient s’en suivre.

Tandis que nous marchâmes en direction de notre salle commune, je me fis silencieuse. Serrant toujours mon sac contre moi comme si j’avais peur qu’il me soit de nouveau arraché, mes pensées filaient à vive allure. J’espérais simplement que Zachary allait tenir sa promesse et m’en dire un peu plus sur ce qu’il savait. Lorsque nous arrivâmes devant le tableau de la Grosse Dame, j’arrêtai mon ami d’un geste.

- Excuse-moi si je t’ai semblé fermée tout à coup, mais… Ils m’ont un peu pourri l’ambiance ces deux-là. À chaque fois que je me permets enfin d’oublier tout ça, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose pour me rappeler la situation dans laquelle on est et franchement ça me saoule.

Je poussai un petit soupir avant de fermer les yeux pour une seconde. Je n’avais pas envie que ce petit incident vienne gâcher le reste de la soirée. Nous avions une victoire à fêter et Zachary ne méritait nullement cette soudaine mauvaise humeur mal placée. Lorsque j’ouvris les yeux, un sourire éclaira mes traits.

- Qu’ils aillent se faire foutre. Ce soir c’est la fête !

Je balançai le mot de passe au tableau qui pivota et lorsque nous entrâmes dans la salle commune, la fête était déjà commencée. Les acclamations à l’intention de Zachary fusèrent de toute part tandis que les camarades étaient heureux de retrouver leur gardien et capitaine.

La tension était soudainement montée d’un cran. Alors que Zachary et Adrianna profitaient là d’un moment simple entre camarades et avaient réussi à oublier un peu le contexte de l’école, ils avaient été brutalement ramenés à la réalité. Sans ménagement, on avait violé leur intimité et on les avait placés dans la position des suspects potentiels. Autant dire que cela n’avait rien d’agréable. Serrant les dents, le capitaine des rouges avait attendu que ça passe. Cela ne servait à rien de faire un esclandre d’autant qu’il était déjà dans le viseur. Il attendit donc que la fouille du sac de son amie soit terminée et qu’on le lui rende. Le geste fut sec, très peu poli mais à quoi bon protester sur un détail pareil ? Les deux jeunes gens attendirent donc le feu vert et se faufilèrent à l’intérieur du Château.

« Ils ont pas pris les bonnes manières en option eux… »

Zachary avait poussé un soupir, tentant un peu d’humour mais l’attitude d’Adrianna le marqua rapidement. Elle semblait s’être renfermée, son visage était bien moins pétillant que quelques instants auparavant et elle tenait désormais son sac serré contre elle. Un geste qui laissait clairement entendre la position de défense dans laquelle elle se plaçait. Et le fait aussi que ce qui venait de se passer n’était pas complètement anodin pour elle. Le rouge la regarda quelques instants avant de reporter regard devant lui. Le silence se fit entre eux et Zachary n’avait pas le courage de le rompre. Ce silence n’était pas dérangeant ou pesant et quelque part, il sentait qu’ils avaient besoin de ça après cette fouille qui n’était qu’un signe de plus de ce qu’on cherchait à leur imposer jour après jour. Un système vicieux qui cachait sa violence derrière de petits actes à la portée psychologique bien plus importante que ce qu’ils laissaient voir.

Les deux jeunes gens arrivèrent bientôt au niveau du tableau qui leur permettait d’accéder à leur salle commune. Zachary sentit alors la main d’Adrianna sur son bras et il s’arrêta, se tournant vers elle. Elle sortit de son mutisme et le rouge afficha un mince sourire tout en l’écoutant.

« T’en fais pas, je comprends. »


Oui, parce que malgré tout, lui aussi avait été atteint par cette fouille. Peut-être n’avait-il pas ressenti avec autant de force le malaise d’Adrianna face à la fouille de son sac mais clairement, leur petite bulle avait été brisée sans ménagement par ces deux rustres. Heureusement cependant, ils n’avaient pas réussi à tout casser et Adrianna rouvrit des yeux pétillants. Sa prise de parole détonnait clairement avec la précédente et Zachary éclata de rire en l’entendant. Visiblement, la Grosse Dame du tableau partageait l’avis de la jeune femme.

« Oh oui mes petits agneaux, vous feriez mieux de vous dépêcher d’aller voir ! »

Zachary adressa alors un sourire à Adrianna et passa un bras autour de ses épaules. Il donna ensuite le mot de passe à la Grosse Dame qui pivota pour les laisser entrer. A l’intérieur, ils retrouvèrent l’ambiance insouciante qu’ils avaient quittée. Les Gryffondors chantaient, dansaient et sautaient dans toute la salle commune. Un joyeux bordel en somme.

« Je crois que les Gryffondors partagent ta philosophie ma chère Adri ! »

Zachary se mit alors à rire de nouveau de bon cœur. Un membre de l’équipe remarqua alors qu’il venait de faire son apparition dans la salle commune et lui attrapa le bras sans ménagement. Apparemment, le capitaine et préfet était attendu par ses camarades pour faire un petit discours. Il devait pour cela monter sur sa petite estrade à savoir, une des tables basses de la salle commune.
Alors qu’ils se faisait happer dans la foule, Zachary lança un regard à Adrianna. Il lui adressa un clin d’œil avant de se laisser entraîner. L’ambiance était euphorique et elle témoignait du besoin de tous ces élèves de relâcher la pression, d’oublier leur statut de prisonniers et de faire comme si le monde tournait encore à peu près donc. Une fois propulsé sur sa table basse, Zachary observa l’assemblée des Gryffondors, sourire aux lèvres.

« Je crois qu’aujourd’hui nous leur avons montré une chose très importante… Qu’importe leurs efforts, il y a des choses qui ne changeront jamais… Nous écraserons toujours les Serpentards au Quidditch ! »

Là-dessus, Zachary souleva bien haut le verre qu’on lui avait tendu, il n’avait aucune idée de ce qui se trouvait dedans, de l’eau, du jus de citrouille ou un reste d’alcool bien dissimulé. Qu’importe, il leva bien haut faire ses camarades qui levaient les bras, bu une gorgée et descendit de la table basse sous les cris de joie. Il se promis d’écrire à Riley pour lui faire part de cette victoire, depuis qu’elle n’était plus là, il n’avait plus aucun scrupule à écraser les Serpentards.

Je n’avais pas envie de me laisser emporter dans un tourbillon de colère ou de tristesse. Il était certain que l’événement aux feux d’artifice allait attirer ce genre de recherches de la part des Supérieurs, mais c’était un bien pour un mal. Désormais, ils savaient que certains d’entre nous avaient la force et le courage de vouloir se battre contre eux en dépit de la terreur qu’ils faisaient régner au château. La Résistance n’était pas tout à fait enterrée et savoir que des gens souhaitaient continuer ce mouvement me faisait vraiment chaud au cœur. Je savais que les autres membres du groupe auraient autant été touchés par ce geste simple, mais qui signifiait tant. Je devais poursuivre notre lancée. C’était mon devoir de membre et de née-moldue.

Ce soir c’était la fête. C’était la victoire des Gryffondors. L’équipe avait fait de petits miracles sur le terrain et ils méritaient d’être félicités comme il se doit. Bien entendu, ils n’avaient pas attendu le retour de leur capitaine pour commencer les réjouissances. L’ambiance était déjà au rendez-vous et les verres avaient commencé à affluer. Les danseurs s’exécutaient déjà sur les rythmes effrénés qui jouaient en stéréo partout dans la salle.

« Je crois que les Gryffondors partagent ta philosophie ma chère Adri ! »

Zachary éclata de rire et je l’imitai tandis que mes yeux regardaient à gauche et à droite comme si mon cerveau voulait capter absolument tout ce qu’il se passait. La grande majorité de mes amis avaient réussi à s’enfuir ou ils avaient décidé de ne plus revenir ici, mais ceux qui restaient étaient désormais comme une famille. Gryffondor allait à jamais rester ma maison et mon cœur appartenait aux rouges et ors.

Mon ami fut rapidement capté par ses joueurs qui vinrent le chercher afin qu’il fasse son discours. Zachary m’adressa un clin d’œil que je lui renvoyai, le sourire aux lèvres. Et tandis qu’il nageait à travers la foule, je me dirigeai vers le bar improvisé avant de prendre le premier verre que l’on me tendit. Je pris une gorgée avant d’avoir une pensée pour Lukas. Mes meilleures cuites avaient été avec lui et il avait toujours eu de la facilité à concocter d’excellentes recettes alcoolisées. Son sourire contagieux et sa bonne humeur me manquaient terriblement. J’espérais qu’il était heureux dans son pays natal et qu’il continuait d’égayer la vie des gens comme il savait si bien le faire. En attendant, je m’étais retournée vers Zachary qui se trouvait debout sur une table, prêt à prononcer son discours de victoire.

« Je crois qu’aujourd’hui nous leur avons montré une chose très importante… Qu’importe leurs efforts, il y a des choses qui ne changeront jamais… Nous écraserons toujours les Serpentards au Quidditch ! »

Il leva son verre dans les airs et nous suivîmes son geste à la seconde près. Nous l’imitâmes lorsqu’il prit une gorgée de son breuvage et des exclamations fusèrent dans les quatre coins de la salle commune lorsque le liquide fut ingurgité. J’imitai mes pairs en sifflant bruyamment en réponse à ce que Zachary venait de dire. La compétition entre les Rouges et les Verts avaient toujours été puissante et fascinante. Cette première victoire était donc encore plus élogieuse.

Prenant une décision, je retrouvai Zachary parmi la foule.

- Tu sais quoi ? Pas de discussion sérieuse ce soir. Ça pourra attendre à une prochaine fois. Je pense que nous méritons tous les deux une petite pause des sujets trop compliqués. Tu as une victoire à célébrer et moi j’ai plein de trucs à essayer alors.

En parlant de trucs, je faisais référence à l’alcool bien sûr.

- À la tienne !

Je levai de nouveau mon verre avant de le frapper doucement contre le sien, puis j’avalai une nouvelle gorgée.

- Amuse-toi bien !

Je lui fis une dernière salutation avant de m’engouffrer dans la foule dansante.

En cet instant, c’était comme si Poudlard était toujours la même, comme si rien n’avait changé. Ils étaient moins nombreux pourtant mais tous entassés là dans cette salle commune, ils arrivaient à donner l’illusion d’une maison complète brassant égalitairement toutes les générations. Zachary se laissa entraîner par ses camarades qui le tiraient dans tous les sens en riant. Il faisait partie des visages que tous identifiaient grâce à son rôle dans l’équipe mais aussi de Préfet et son âge aussi, ils étaient tous plus jeunes que lui ou de sa promo alors forcément… Ils le voyaient tous à l’école depuis leur arrivée. Et ce statut lui plaisait en un sens. Dans ses bons côtés mais aussi ses responsabilités. Il les assumait. Sauf peut-être ce jour-là où il avait juste envie de faire la fête et d’oublier. Oublier sa sœur et l’angoisse permanente qu’il ressentait pour elle. Oublier Ora et Riley qu’il avait terriblement envie de retrouver, avec qui il voulait papoter en toute simplicité. Oublier que le danger était au-dessus de leur tête, prêt à exploser à tout moment… Oui, il voulait oublier et il n’était clairement pas le seul.

Zachary se retrouva de nouveau mêlé à la foule et bientôt, une silhouette qu’il avait quitté peu de temps auparavant réapparu devant lui. Zach accueillit Adrianna avec un grand sourire. Elle lui expliqua alors qu’elle était pour retarder leur conversation sur la résistance. C’était une sage décision d’autant que là ce serait compliqué de discuter en secret ou même de s’éclipser sans que cela soit remarqué. Il leva donc son verre vers elle avec un sourire.


« Oui tu as raison. Mais viens me voir dès que tu as un moment et on discutera. »

Parce que Zachary avait bien compris que la détermination d’Adrianna était réel. Alors tant qu’à faire, il préférait lui donner les infos lui-même et pouvoir garder un œil sur elle. Il ne changerait pas, il avait ce besoin de protéger les autres autour de lui, souvent les filles il fallait bien l’admettre. Ora, Layla et Riley lui mettraient sans doute un taquet derrière la tête pour ça mais qu’importe… Mais au fait, il tilta alors soudainement sur ce que venait de dire sa cadette.

« Tu m’as bien dit que tu avais des choses à tester… ? Mademoiselle Adrianna vous filez un mauvais coton ! »

Zachary se mit alors à rire avec légèreté avant de trinquer de nouveau avec la jeune femme. Qu’elle s’amuse au contraire, qu’importe ce qui se cachait derrière ça tant qu’elle ne se mettait pas en danger. Il n’avait rien à dire de ce côté… Il lui sourit donc avec douceur et la laissa disparaître dans la foule. Il fut de nouveau happé par ses camarades et se perdit à son tour dans la fête. Cette journée avait été chargée et annonçait clairement ce qui les attendait. Mais il y avait de l’espoir et c’était sans doute tout ce qu’il avait envie de retenir. De l’espoir dans les yeux de ses camarades, l’espoir aussi, c’était important, de se tisser de nouvelles attaches pour avoir toujours cette envie de monter au front.