Ella avait laissé traîner ses oreilles un peu partout. Et ça avait payé. Elle était tombée sur une information indiquant qu’une attaque allait bientôt avoir lieu au sein de leurs entrepôts. La sang pur n’avait pas attendu d’être en mesure de confirmer l’information et avait directement prévenu son Général. Après tout, si c’était vrai, il ne valait mieux pas traîner. Heureusement, d’autres informateurs avaient obtenu la même info, ce qui avait permis de faire avancer l’enquête.

D’ordinaire, la flic se contentait de prévenir puis de laisser les autres faire. Aller là où était l’action n’était pas une bonne idée car le rôle même d’un informateur était de rester dans l’ombre mais, pour une fois, elle avait eu envie d’aller voir par elle-même ce qu’il se passait. Elle était de toute façon entraînée grâce à son travail pour avoir les réflexes qu’il fallait en cas d’attaque.

C’est de cette manière qu’Ella s’est retrouvée au beau milieu de leur entrepôt londonien, le visage masqué par une cagoule noire, en attendant que quelqu’un arrive. Planquée derrière une étagère, la sorcière attend sagement, baguette en l’air, que quelque chose bouge.

L’ordre était tombé depuis peu. Les informateurs de la Cause avaient pour une fois fait preuve d’utilité et de discernement, lorsqu’ils avertirent les Généraux d’une attaque imminente de la Garde sur l’un de leurs précieux entrepôts. Les marchandises y étaient précieuses, bien entendu, pour Walls et les autres pontes, il n’était pas question de laisser ces rats opportunistes s’emparer du matériel que les Supérieurs dissimulaient aux yeux du monde, dans ces immenses entrepôts disséminés aux quatre coins de l’Angleterre. Ce serait dommage, en effet, que certaines réserves de polynectar ou autres substances illicites tombent dans les mains des Résistants, cela ferait une bien mauvaise presse pour le nouveau Chef illégitime de la Cause. Alors, Ana s’attendait à être envoyée sur le terrain sous les ordres de Blackthorn.

Un message secret, un regard échangé avec un autre Général devenu son précieux allié grâce à un serment mortel, suffirent à la sous-directrice du département de la justice pour comprendre que le plan était en marche. Il était question de faire tomber des têtes, ce soir. Mais lesquelles ? Celles des membres de la Garde, oui. Assurément…

Ce soir du 23 février, la brésilienne laissa de côté ses dossiers et sa paperasserie. Elle revêtit sa cape noire et son masque d’argent, dont les ornements cachaient les traits de son visage. Le capuchon rabattu sur ses cheveux, elle était méconnaissable. Seuls ceux qui allaient mourrir de sa baguette en bois d’aubépine et plume d’oiseau-tonnerre auront le privilège de voir le visage de celle qui leur a ôté la vie. Ana chérissait ses moments…Et elle avait hâte de faire un peu d’exercice, qui la sortait de son bureau de tous les jours.

Sur place, plusieurs de ses collaborateurs activistes étaient déjà là, disséminés un peu partout dans l’entrepôt. Parmi eux, des Rafleurs également, à l’intérieur comme à l’extérieur, attendant les ordres de Blackblood pour ramener des prisonniers au Ministère. Des informateurs également, plus rares, mais certains possédaient des compétences duellistes suffisantes pour être envoyés sur le terrain. Comme la jolie Ella Davis, par exemple.

Aux côtés de certains activistes et autres collaborateurs qu’Ana connaissait, ou non, chacun se préparait à l’attaque. Baguette en main, posture guerrière, tous attendaient la venue de la Garde. A ceux qui s’affairaient autour d’elle, la brunette siffla :

« On va voir ce que vous avez dans le ventre. Et ailleurs. » Pour les hommes présents.

Gare à ceux qui ne feraient pas l’affaire…

Jeudi 23 Février 2017
23h38
Un entrepôt dans le sud de la ville

Ces derniers temps les choses semblent s’accélérer, ne lui en déplaise. Alcyone observe ce manège avec les yeux perçants et les griffes acérées de son Patronus tout en sentant l’excitation envahir chaque molécule de son organisme. Tel un chien enragé elle a pris le goût du sang, le nettoyage des cachots attise cette soif, la renforce, éveille chaque fois plus en elle un désir de puissance et de désolation. Faire souffrir la remplie de vie, de plaisir, d’un truc qui la stimule bien plus encore que le grand jeu d’échec qui tient lieu et place dans les évènements mondains concentrant la communauté des Sang-Purs.
De plus en plus elle fait tomber le masque, affiche son port altier, prend du galon. Par Morgane qu’elle aimerait porter le nom de son géniteur, le clamer haut et fort, mais plus les jours passent plus la sorcière se forge sa propre réputation. Agir dans la discrétion et le secret la frustre parfois, souvent en réalité, mais elle se plie aux règles du jeu. Son heure de gloire viendra, elle le sait, elle le sent.

Ce soir la Rafleuse est au comble de son statut de prédateur. Les cheveux tressés mais maintenus proche du crane pour ne pas qu’on puisse les utiliser comme prise, des vêtements sombres et près du corps, elle sent l’orage d’impatience gronder en elle alors que ses yeux sont à l’affut du moindre mouvement. Entre ses doigts et sa paume sa baguette ne demande qu’à se libérer elle aussi, un léger courant électrique passe en discontinu entre l’héritière et son arme. Elles sont liées, ne font plus qu’un, avide de chaos et de résultats.
Comme tous elle attend les ordres, des ordres qui ne viennent pas et son arrogance la pousse au mépris. Ses collègues ? Elle n’a pas un regard vers eux, l’esprit d’équipe s’évanouissant de plus en plus. Pas même un regard vers Ana Oliveira dont le visage est masqué, pour ne pas attirer les soupçons, mais les deux femmes se savent de bien des manières. D’une certaine façon et même si elle ne lui fait pas confiance – réciproquement car seul les fous et les naïfs accordent leur confiance – elle se sent plus proche de cette femme que de celles qui peuplent les rangs de Blackblood.

Ce soir la mère de famille n’existe pas, pas plus que l’épouse ou la mondaine. Ses nerfs crissent d’impatiences, l’appel du combat lui brûle les chairs et fait vibrer son ventre d’une douce chaleur. Son visage à découvert laisse apparaitre un sourire que l’ennemi n’appréciera sans doute pas croiser de près.

ENTRE

Il n’avait pas envie d’être là, et comme à chaque fois qu’il savait qu’il allait il y avoir une confrontation avec la Garde il avait l’impression que les missions étaient encore pires. Il avait toujours peur de devoir combattre des connaissances, des gens qu’il appréciait, des amis. Par ce que s’il le savait, il y en avait là-bas de ses potes et vu le monde qu’il y avait chez les Supérieurs, il ne pourrait pas feinter. Il ne pourrait pas faire semblant. Il ne pourrait pas déroger, mentir, faillir. Il serait obligé d’attaquer. Il sentait son cœur battre la chamade, si bataille il y avait, qui sait comment ça se finirait. Quels corps retrouverait-on ? Combien de morts et de blessés ? Et si Nicholas se retrouvait sans père ce soir ?

Il avait choisi un masque qui s’imprimait parfaitement à son visage et qui ne risquait pas de le gêner, même si au final, cela devait se savoir l’appartenance à ce camps-là. Il chercha pendant quelques instants son Général du regard. Jessen survivrait sans conteste à cette mission, il avait la carrure pour faire tellement, alors il savait que Mily ne serait pas seule pour élever Nicholas et qu’il pouvait avoir confiance en lui sur ce point-là. Et quelque part cela le rassurait. Il préféra ensuite ne pas prêter attention à la remarque toujours aussi déplacée d’Ana, cela ne servait à rien à part à s’agacer encore et encore pour pas grand-chose.

Son regard se porta ensuite sur les différents membres des Supérieurs qu’il avait dans son champ de vision. Même s’il avait l’impression qu’il y avait une fracture moins importante que lorsque Walters était au pouvoir, il y avait toujours des dissonances, des petites guerres et ils devaient faire attention pour ne pas faire capoter la mission. En qui pouvaient-ils avoir faire confiance parmi leur propre armée, c’était quelque chose qui l’intéressait tout particulièrement et pour plusieurs raisons et entre autres, par exemple, faire ses preuves auprès de Jessen. Il tenait à ce qu’on lui fasse vraiment confiance, et s’il pouvait débusquer quelque chose d’intéressant pour son Général alors il le ferait probablement sans état d’âme.

Et maintenant, il y avait l’attente longue, angoissante. Les ordres arriveraient certainement au moment que la Garde pointerait vraiment le bout de son nez. En attendant il tâchait de garder de son froid, de penser au pire. A Kezabel, par exemple avec qui il ne voulait pas se retrouver en face à face. D’autres noms lui venaient à l’esprit, mais celui d’Hasting était certainement celui qui lui imprégnait le plus l’âme.

Spoiler:

@Warren Tveit-Odair pour info, mouvement pas très important
@Pholos Lockwood parce qu'elle t'a pris pour cible

Un craquement, une ondulation dans l’atmosphère, enfin le chaos se présente et fait résonner les battements de son cœur dans sa poitrine. Ces imbéciles tombent droit dans le piège et si l’appel du sang est fort Alcyone sait qu’elle a pour mission d’en ramener le plus possible vivants.
C’est le tir d’une flèche qui lance les hostilités et si la surprise marque ses traits elle ne s’y arrête pas plus d’une seconde ou deux. Des secondes qui peuvent être fatales tout autant que précieuses, elle en a conscience. Les sortilèges fusent de part et d’autres, atterrissent pour la plus part contre les murs ou le matériel, le piège se referme sur les Gardiens.

« Wingardium Leviosa ! »

Elle entend les mots avant d’en percevoir les effets. Quelque chose passe juste au-dessus d’elle alors qu’elle a le réflexe rapide et presque félin de se baisser, tous les sens aux aguets. Il ne manquerait plus que ces raclures abiment son beau visage …
La rage incendie ses veines, la folie fait flamber son regard alors qu’elle passe devant Warren et arme sa baguette « Confundo ! »  Sa cible ? Le Centaure. Son plan ? Le rendre confus afin qu’il décoche ses flèches sur sa propre équipe.
Est-il protégé par quelconque sortilège ? Alcyone ne voit que cette option pour justifier l’échec de son attaque, qu’importe s’il s’agit de la réalité ou non. C’est lui qu’elle a dans le collimateur, lui qu’elle veut voir enchainé comme un vulgaire canasson. Pas de haine particulière envers ceux de sa caste, ça n’est rien de plus qu’une lubie qu’elle vient de s’inventer.

Partout autour les cris de rage et de douleur résonnent, elle s’en nourrit et lance un nouveau sortilège « Confringo ! » Cette fois c’est le plafond juste au-dessus du Centaure qu’elle vise, rêveuse de le voir s’effondrer sur l’hybride.

L'adrénaline lui claquait déjà les nerfs tandis que le général se tenait immobile près d'une étagère, attendant enfin le moment où ils allaient frapper. Un sourire radieux illuminait le visage qu'il cachait sous son masque, avide de faire payer à cette fraction maudite le pris de leur audace. Une épine dans le pied de sa chère cause qu'il était plus que temps de retirer. Puis, à travers le silence de l'entrepôt, le sifflement d'une flèche bien trop rapide pour la suivre du regard. En une seconde, les tirs illuminent la pièce, les sorts fusent dans tous les sens, le forçant à battre en retraite derrière les caisses et les boites de l'entrepôt.

Heureusement pour Blackblood, de bons éléments l'entouraient dans le chaos de l'attaque, dès qu'il se pencha pour évaluer la menace, son regard trouva sa belle foncer, baguette en main comme si elle ne connaissait pas le danger. Une inspiration suffisante pour le pousser à sortir de sa cachette. Quelques pas et déjà, il le regrettait, lançant un contre-sort juste à temps pour éviter un jet luminescent projeté dans sa direction. Comme ça lui avait manqué, les voix qui s'élèvent pour hurler au massacre et les gémissements de ceux qui ont été toucher.

'' Endoloris '' Cria-t-il en pointant sa baguette vers l'ennemi qui essuya le sort de justesse, arrachant un grondement contrarié de la gorge du général

Bon, il était un peu rouiller, mais lui au moins était là, avec ses troupes à affronter le danger. On ne pouvait pas en dire autant de certains, ils le payeraient bien assez tôt. En attendant, il se contentait de serpenter à travers les recoins à la recherche d'un angle de frappe sécuritaire.

'' C'est quoi l'plan? '' le questionna un de ses hommes qu'il avait découvert planquer derrière une table
Auguste l'attrapa férocement par le collet, balançant le pauvre homme devant lui pour le forcer à avancer. '' Se battre '' Répondit-il sèchement juste avant que le corps de l'homme ne soit happé par une flèche qui lui transperça l'épaule. Il tomba au plancher, son général retournant se planquer à la vitesse de l'éclair.

'' Que quelqu'un me débarasse de cette foutue chèvre!! '' Hurla-t-il de colère, adosser à une armoire pour se protéger des attaques