AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

La force de l'indiscipline - Ju & Reen quand tu veux !

 :: Londres :: Nord de Londres :: ─ Camden Town. :: • Logements :: Logement de Eireen C. Gallagher & Julian A. Neil
Ven 29 Sep 2023 - 14:29
2 Fevrier 2017


Les doigts joints au dessus de sa tête, reliés autour de son téléphone, Alec demeure muet le visage enfouis dans ses bras, les coudes sur les cuisses. Posé sur son canapé, il cesse de respirer pour forcer les larmes à refluer.

Arrête putain, t’as pas quatre ans. Solide ! C’est bon, stop…

Pourtant ça lui serre la gorge, ça écrase sa trachée, ça broie ses côtes. Le prépayé ne vibre plus mais l’information est passée : Aldric est en vie. Pas qu’il ait jamais véritablement pensé que ce connard soit vraiment mort dans l’incendie de son club de sport… malgré tout la simple présence de cette tempête intérieure qui lui fracasse les pensées en est témoin : il a douté. Il a douté si fort qu’il n’a pas envoyé de message durant deux mois consécutifs.
Aldric, c’est une chimère. Cet homme qui sort de nulle part et vous tend la main quand vous n’imaginez personne pour vous sortir de là. Aucun adulte
C’est là un rapport conflictuel qu’Alec a toujours eu. Les adultes. Ces gens semblant sûrs d’eux, solides dans leurs bottes, affranchis de certains codes… et qui n’ont jamais été pour lui autre chose que source de violence ou de déception. Qui que soient les personnes plus âgées, tous ont détourné le regard de ce qu’il pouvait vivre. Tous s’en sont désintéressés. Quel intérêt aurait un môme au juste ? Quelle voix pourrait-il porter ?
Si de soutien Alec a reçu, il n’est jamais venu d’autre part que de ceux qu’on n’attend pas. Des mômes d’abord. Puis les fameux proscrits. Les traîtres à leur sang, les bâtards, les sangs de bourbes et autres sous-races. Depuis l’enfance, ceux dont on lui a dressé un beau portrait l’ont trahit. Et ceux qu’on a dépeint comme étant de véritables déchets ont été sa planche de salut.
C’est ceux qu’il crève de ne pouvoir souvent retrouver. Ses amis, ses proches, ceux à qui il songe pour se rattraper lorsque le moral flanche et que la résistance faiblit. Ceux dont il sent la présence quelque part non loin, jusqu’à deviner la sensation d’une main dans la sienne alors-même qu’ils sont nombreux, ceux qu’il ne devrait plus jamais voir afin de les préserver.
Renoncer à ça. À eux. À lui-même… est pourtant impossible.

Renoncer, ce serait accepter de faire le jeu des salopards. D’écouter leur voix. De les laisser l’atteindre.
Alors ce prépayé, donné par Aldric de très longues semaines plus tôt, est resté stocké dans son tiroir durant tout ce temps. Difficile pour lui de passer le cap de faire confiance en quelqu’un qui lui a sciemment menti. Difficile de demander à l’aide, aussi. Difficile de laisser à ce fameux profil de personnes la possibilité de le trahir encore.
“T’étais qu’un gamin Alec. Tu as été agressé et abandonné par ceux qui auraient dû te protéger…” La voix de Kezabel résonne encore. Elle bourdonne à ses oreilles.

Pas simple, non, de tenter le coup.

D’autant moins que depuis plusieurs semaines, Alec a appris qu’Aldric, l’homme qui a été son boss durant un an au club de sport, celui qui lui a donné la possibilité de respirer, de se lever le matin, de trouver une forme de stabilité dans le bordel mutique qu’était devenue sa vie… était mort.
Se dire chaque jour un demi-sourire aux lèvres que “c’est certain, il est en vie, on ‘me la fait pas” est une chose. Appeler et risquer de découvrir la funeste vérité en est une autre.

Ce ne sont rien d’autres que quelques pixels. Des mots numériques sur un écran. C’est surtout la preuve qu’Aldric s’est bien fait passer pour mort. Se faisant, il a brûler le club, le seul lieu qu’Alec considérait encore comme un refuge sûr. Mais il est en vie.

La cage thoracique s’ouvre. L’air entre. Le plexus se bloque. Puis en douceur, le Rivers laisse relâcher la pression et expulse ce trop plein qui lui écrase les côtes.

RDV le 10.

Rendez-vous le dix, donc.

“J’ai b’soin d’un verre.” La voix étouffée s’écrase sur sa chair et peine à faire sens. Pourtant s’il redresse le regard, c’est pour laisser tomber le prépayé sur son canapé et dégainer l’autre téléphone. L’usuel. Aucun contact enregistré ni sur l’un ni sur l’autre, mais qu’importe.
“Nan, j’ai b’soin d’une pizza et d’ma pote.” De bien faibles mots pour l’affection dont ils sont chargés. “Pote”. C’est justement parce que c’est un euphémisme flagrant que ces quatre mots sonnent justes. Et c’est parce qu’elle est mille fois plus qu’une pote qu’il a besoin d’elle, là tout de suite. Les derniers mois ont été compliqués d’autant qu’à l’approche de Noël, Azalea l’a d’autant plus fait morfler. Puis elle comme Kenner ont été sans cesse sur son dos, anticipant son besoin de retrouver des visages amis en cette période qui devrait être les vacances des fêtes Saturnales. La fin d’année, ainsi, a été marquée par cette absence totale de possibilité d’évasion. Sans compter que s’il a pointé son nez régulièrement chez Warren, ce dernier vivait son premier Noël avec son fils. En famille. Une idée particulièrement rebutante.
Une idée qu’il balaye du revers de la main depuis bien des semaines, se plongeant dans d’autres choses pour ne pas penser. Le boulot, bien sûr, en premier lieu. Relégué aux tâches de secondes zones, coincé à éplucher paperasse sur paperasse, Alec n’en a pas moins shunté l’autorité en retrouvant l’amant d’une sang pure pour lui permettre de s’enfuir et ce, avec la complicité de Warren et d’Enzo. Hailey ensuite, avec ses histoires de famille et sa recherche du certificat de décès de sa mère.
On dit qu’il faut des projets pour ne pas sombrer. C’est donc exactement ça : des projets. Des choses qu’on met les unes après les autres pour donner un sens à chacun de ses matins.

D’autant plus quand ces matinées là se font poisseuse du sang de la veille et qu’il faut ensuite continuer à vivre, conscient de ses propres actions.
Mais ça fait maintenant plus de deux semaines qu’Azalea ne s’est pas pointée. Chaque nuit, Alec les passe éveillé sans réussir à se détendre parce que “c’est celle-là, c’est maintenant qu’elle va débarquer. C’est forcé.” Mais elle ne vient pas. Partie, qu’ils disent.
Partie, semble-t-il.
Mais impossible d’y croire.
Elle est là, quelque part. Elle épie. Elle surveille… et finira par le trouver s’il sort de cette bulle de diamants qu’on lui a forgé.

***

9 Février 2017


Une semaine à prévoir, organiser, anticiper, shunter l’autorité. Une semaine pour se trouver des alibis, être identifié comme “ailleurs”, tromper son père pour lui faire croire à sa présence au bon endroit, surveillé par ceux qui ne lui permettront pas de dévier. Le boulot, pour ça, lui donne bien des portes de sorties imprévues. Personne à la Brigade ne semble branché Sangs Purs et aucun ne fait des pieds et des mains pour le garder à vue, bien au contraire, ils se débarrassent de lui quand ils le peuvent.
Ainsi, officiellement, Alec est pour la journée envoyé auprès d’un notaire pour faire des recherches. Censé être avec Sun, elle le croit avec Sherrod et Sherrod le croit avec le chef. Gabriel - le boss, donc - lui, lui a donné sa journée pour ne pas l’avoir près de lui.
Qui se méfie le plus ici ? Lui des autres ou les autres de lui ? Une enquête au point mort.

Qu’importe : il est libre.

Comme pour rejoindre Enzo quelques jours plus tôt, Alec joue du transplannage. Une bande de tissu sur la main masque les marques de ses abus : à force de trop transplaner pour s’assurer de ne pas être suivi, il a failli se désartibulé. De nouveau pourtant, le Rivers joue ce jeu. Ici, là, ailleurs, il est et disparaît jusqu’à ce que son toc en devenir ne soit apaisé et qu’il finisse par se glisser jusqu’à la porte d’entrée de chez Julian.
Première fois.
Capuche enfoncée sur le crâne - il pleut, la bonne excuse ! - Alec sonne sans véritablement relever le regard.

Sous ses cotes, son myocarde s’agite avec le même tempo que le déluge extérieur. Ça frappe, ça s’agite, ça fracasse ses os.
La peur de la mettre en danger.
La peur aussi, de se plier à l’angoisse jusqu’à en devenir parfaitement docile.
Alors qu’importe la peur, il faut forcer les choses. Refuser d’entrer dans les rangs. Refuser d’être ce que fait Warren.

Et pourtant quand le temps passe, Alec frappe une nouvelle fois à la porte et y pose le front en inspirant profondément.

“Magnes-toi d’ouvrir putain…” Les sons passent à peine entre ses lèvres serrées.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Lun 9 Oct 2023 - 7:59
~Jeudi 9 février 2017 – Dans la matinée ~

Le temps ne cessait de se distordre autour de Julian. Les journées pouvaient parfois lui paraître extrêmement longues, remplies d’un vide qu’elle ne savait comment combler. Et puis, parfois, sans crier gare, tout s’accélérait et elle n’avait pas le temps de souffler que les heures avaient filé. Ce décalage permanent dans sa perception du temps commençait à la fatiguer. Elle avait du mal à jongler avec d’autant qu’elle savait très bien d’où il provenait. Tant qu’elle n’aurait pas apaisé les multiples tensions qui tambourinaient son crâne, le plus souvent en arrière-plan, elle ne retrouverait jamais un rapport simple aux jours qui défilaient. Pourtant, tout avait semblé différent lors de son arrivée à Londres. Prise dans un tourbillon de retrouvailles et de nouveautés, Julian n’avait pas eu le temps de voir les jours s’enchaîner ce qui au final avait quelque chose d’assez agréable. Alors qu’une sorte de routine s’installait sans pour autant que toutes ses vieilles habitudes soient revenues, elle nageait entre deux eaux. Une forme d’incertitude lui collait au corps. Désagréable. Gluante. Alors quand Alec et elle avaient prévu de se retrouver plus d’une semaine en avance, elle s’était dit que son impatience allait la consumer de l’intérieur. Ce n’était pas simple de voir son meilleur ami et si parfois elle avait envie d’agir sur un coup de tête et de trouver u moyen de le voir sans rien prévoir, au pied levé, sa raison finissait toujours par l’emporter. Elle rongeait son frein. Une semaine ça pouvait être long ou court. Interminable ou infime. Cela dépendrait aussi bien sûr du nombre de jours où elle travaillerait, au moins, quand elle était occupée, le temps semblait s’en tenir à une dynamique régulière.

Julian avait donc espéré avoir pas mal de boulot sur cette semaine qui la séparait du rendez-vous avec Alec. Mais pas forcément de recevoir un appel la veille pour lui demander de remplacer au pied levé un désistement de dernière minute dans une boîte qui accueillait un événement privé. Grosse soirée, pas de fin de service à envisager avant 5h du matin. Ju’ avait grimacé mais avait accepté, consciente qu’elle ne pouvait pas se griller auprès d’un potentiel employeur et que, de toute façon, Alec ne débarquerait pas à 5h du matin chez elle. Il restait le problème de la fatigue et surtout le risque qu’elle s’endorme en rentrant chez elle mais ça, elle le traiterait le moment venu. La jeune femme avait donc enfilé des couches de vêtements pour affronter coup sur coup le froid de l’extérieur et la chaleur du bar et avait quitté son appartement. Son colocataire y était pour la nuit mais ne serait plus là le lendemain matin. Quant à Eireen, Julian avait plus de mal à la saisir ces derniers temps, elle aurait aimé d’ailleurs pouvoir prendre quelques instants juste pour lui demander si tout allait bien mais leurs emplois du temps étaient bien souvent incompatibles.

Encore une fois au cours de la soirée, le temps se joua de Julian. Elle bossait alors ça avançait mais les cadres supérieurs éméchés qui pensaient soudainement pouvoir sortir du carcan dans lequel ils s’étaient fourré avaient tendance à lui taper sur le système. A plusieurs reprises elle dû faire un signalement aux gars de la sécurité puisque certains semblaient croire que la serveuse avait un rôle d’hôtesse. Des remarques, des regards appuyés. Elle avait la répartie pour les envoyer bouler certes mais il était hors de question qu’ils rabattent leur frustration sur une autre nana. Alors un petit coup de pression de la part du videur ne leur faisait jamais de mal, événement privé ou non. Mais globalement la soirée se passa sans gros accroc et Julian put rentrer chez elle sur les coups de 5h30. Elle décida alors de se jeter directement dans son lit non sans avoir programmé un réveil au préalable.

La sonnerie du téléphone se fit entendre. Julian poussa une plainte et roula sur elle-même pour éteindre l’alarme. Elle savait qu’elle ne se rendormirait pas mais trouver la force pour s’extraire des couvertures c’était une autre paire de manches. La jeune femme était en plein débat intérieur lorsque la sonnette se fit entendre. Ouhou quel sens du timing. Ju’ cligna trois fois des yeux puis d’un coup sec alluma la lumière dans sa chambre. Il lui fallut quelques secondes pour se remettre de l’aveuglement vif que cela avait provoqué. Mais au moins cela eu le mérite de la pousser à sortir de son lit, enfiler des vêtements, s’attacher rapidement les cheveux et, par ce qui était devenu un réflexe, glisser ses fausses lunettes sur son nez. C’est alors que des coups se firent de nouveau entendre contre la porte. Julian grogna mais se dépêcha d’aller vers la porte d’entrée. Dans la partie salon-cuisine, contrairement à sa chambre, les rideaux étaient ouverts et la lumière du soleil éclairait la pièce. Julian jeta un œil dans le judas, vérifiant tout de même qui sonnait mais n’eut aucun doute en voyant la masse appuyée sur sa porte. Elle l’ouvrit d’un geste sec.

« T’appuies pas comme ça un jour tu vas finir par te vautrer. »

Julian attrapa alors la main d’Alec et, sans plus de formalités, l’attira à l’intérieur de l’appartement qu’elle partageait avec des colocataires absents pour plusieurs heures. Elle l’entraîna sur le canapé du salon et se dirigeait déjà vers le comptoir pour préparer un peu de café. Son visage encore endormi trahissait son besoin de caféine. Mais alors qu’elle lançait la cafetière, elle porta un regard sur sa main. En prenant celle d’Alec elle avait senti quelque chose d’étrange. Ramenant deux tasses sur la table basse pendant que le café coulait, elle s’assit à côté de lui et attrapa de nouveau sa main, bandée.

« C’est quoi ça ? »

Elle avait une envie folle de défaire le bandage afin de regarder par elle-même et s’assurer qu’Alec ne puisse pas lui dire n’importe quoi mais médicalement parlant ce pouvait être une terrible idée aussi se força-t-elle à la retenue.

« Et salut sinon. »

Oui il fallait bien avouer que Julian avait légèrement oublié de mettre les choses dans l’ordre et si elle n’oubliait nullement la question qu’elle venait de poser à Alec, elle prit quand même le temps de venir déposer un baiser sur sa joue en guise de bonjour.
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Sam 14 Oct 2023 - 3:24
Le montant bascule. Les yeux s’arrondissent et les muscles rattrapent de justesse la chute probable. Ainsi sur ses traits passent la marque de la surprise puis une grimace ; l’air de dire que la bascule n’était pas loin. De quoi confirmer les premiers mots prononcés par une Julian aux cheveux en vrac et à l’air mal réveillé.
« T’appuies pas comme ça un jour tu vas finir par te vautrer. »
“Moi qui me pensait plus fort que la gravité, tu pètes un rê-êve..” Emporté par sa meilleure amie avant d’avoir eu le temps de terminer sa phrase, Alec embraye le pas avec tout autant d’énergie, soulagé de voir la porte se refermer derrière lui. Pas un regard en arrière, toujours planqué dans sa capuche. Qu’importe l’ironie réflexe, ses poumons s’affaissent de soulagement à peine se trouve-t-il simplement dans l’appartement d’une amie, sans plus rien d’autre pour venir empoisonner son sillage. En lâchant un soupir, il se laisse étalé sur le canapé dans un petit rire sec. Pas que l’aspect péremptoire de la jeune femme ne l’étonne, elle a toujours été ainsi. Surtout au réveil. Ne pas emmerder une Julian au saut du lit, leçon apprise depuis longtemps. Qu’on soit dans le dit-lit ou pas, d’ailleurs.
“J’ai comme l’impression de te prendre au saut du lit ?” En prononçant ces mots, il s’arrête et fronce les sourcils, lâchant un petit rire tout en se redressant sur le canapé pour s’y installer tandis qu’elle revient avec deux tasses vides. Le café qui coule déjà dans la cafetière dans la cuisine.

Retour de la jeune femme à ses côtés, qui lui attrape la main sans préambule, lui rappelant l’existence de la plaie. Magique ; pas si simple à soigner tout à fait.

« C’est quoi ça ? »
“Une main.” Regard en coin et éclats d’amusement au coin des yeux. Julian trop habituée à ses conneries l’embrasse enfin « Et salut sinon. » l’air de remettre dans l’ordre les politesses habituelles, ce qui ne peut qu’enclencher un rire franc chez le Rivers qui la voit dans son tunnel de choses à pensées. Pas encore bien alignée avec la réalité, tout comme lui-même ne l’est pas encore véritablement, trop angoissé qu’il est par son quotidien. “Salut sinon...” L’air moqueur.
Un coup d’œil général lui apprend qu’ils sont sans doute seuls. Ou du moins l’appartement est-il assez plongé dans le calme pour qu’il en ait l’impression. “J’ai merdoyé en transplanant.” Pas trop fort. Une réponse qui sonne profondément mensongère quand on connaît certaines de ses aptitudes en magie - imposées par un niveau familial plus qu’exigent - et qui pourrait donc être une fausse excuse. Pour autant, le passé pesant sur eux, Alec a pris l’habitude d’être honnête. Ou du moins majoritairement honnête, préférant éviter d’entrer dans les détails des horreurs quotidiennes. Ainsi parfois lui remontent les paroles d’Azalea. ‘Comment réagiront-ils ? Quand ils sauront que tu es comme nous ?’ Mais la confiance en eux est tout ce qu’il lui reste et le jeune homme affirme que Julian comme Mack ou Kezabel le connaissent bien plus que ce que quelques tarés peuvent imaginer.

“C’est pas mal ton nouveau chez toi.” Très différent de ce qu’on pourrait imaginer de la part d’une héritière sang pure pas tout à fait héritière sang pur mais en sont-ils véritablement là ? Certainement pas. Pourtant l’idée de l’intégrer visuellement dans cet univers profondément moldu a quelque chose de perturbant. Pas qu’il n’ait pas entendu ses paroles lorsqu’elle lui disait avoir coupé court à tout univers magique, simplement entre savoir et voir les choses, le ressenti est différent. “Ils sont là les collocs ?” Qu’il sache quels sujets sont à aborder et quelles notions à balayer. Ainsi se lève-t-il pour jeter quelques regards ici et là. “Tu m’fais visiter ? Le temps que ton café coule… et que la marque de ton oreiller disparaisse de ta joue…”
Là aussi, l’air de se moquer. Pourtant il y a derrière son sourire une inquiétude sincère pour sa meilleure amie. Impossible d’être tant là l’un pour l’autre. Pas tant qu’ils le souhaiteraient du moins. Chaque rendez-vous est un casse-tête alors même qu’ils s’acharnent à essayer de repousser la sensation d’être emprisonnés par ce que ce monde fait d’eux. Ces cages existent malgré tout. Jusque dans la liberté d’une jeune femme qui a déjà trop traversé. Il la devine dans le manque de sommeil, dans les décors et les regards.

Peu à peu, sa propre peur va se dissiper. Peu à peu, il retrouvera ses appuis, et sourira dans le vide à se dire que mine de rien ; ils sont là tous les deux. A Londres. Comme deux salopards qu'on a mis au banc des accusés avant même d'avoir merdé et qui ont renversé la vapeur. Ils l'ont tellement fait qu'ils se sont tous deux planqués là. Pile sous leurs fenêtres.

Et pourtant elle a peur. Putain ce qu'elle a peur. Et putain ce qu'il le voit. ça crève les yeux à en faire mal. Mais elle est là, à s'inquiéter pour une égratignure à la con sans jamais lâcher rien de lourd sur elle. Comment lui dire ? A quel point elle est forte, à quel point elle a su se réinventer, à quel point il l'admire à pas lâcher alors qu'elle-même se juge si durement lâche. Comment ? Peut être que les mots n'existent pas, simplement, face à leurs trop pleins. Peut être qu'il ne faut que deux amis qui se retrouvent pour faire un truc aussi banal que de visiter l'appartement de l'autre et même rencontrer les collocs. Qu'importe, ça va se faire. Peu à peu tout finira par se diluer. Peut être pourra-t-il à ce moment-là envelopper ce truc si rêche qu'il perçoit en elle et y passer la main.

Être là. Chacun à leur manière. De proche en proche, à coup de quelques minutes volées.
Juste sous leurs nez.  
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Lun 16 Oct 2023 - 16:09
« C’est devenu comme une passion chez moi. Briser tes rêves. »

Une ton cinglant et un sourire en coin venaient rappeler que, même à peine réveillée, Julian restait Julian et d’autant plus quand elle était aux côtés d’Alec. C’est fou comme il avait le don de réveiller en elle ce goût pour le bon moment, le petit tacle glissé par derrière. Même alors que cette part d’elle-même lui semblait parfois avoir été engloutie par trop de peur, par trop de peine, il parvenait à faire ressortir son envie irrésistible de le chatouiller avec des mots. Comme quoi, ce jeune homme pouvait bel et bien avoir une influence positive sur les gens. Toujours était-il que malgré le tacle, elle n’en oubliait pas pour autant les, priorités et elle avait donc rapidement entraîné son meilleur ami dans le salon pour lancer un café. Elle s’était contenté d’un regard en biais lorsqu’Alec avait souligné qu’il avait l’impression de la prendre au réveil. Un regard qui voulait simplement dire « et tu te crois perspicace en plus ? ». La jeune femme utilisa plutôt ses quelques neurones déjà actif pour ne pas faire n’importe quoi avec le dosage du café tandis qu’elle se dirigeait vers le canapé où elle avait abandonné Alec. Bien évidemment, son bandage ne lui échappa pas et si elle parvint à faire un détour par la case politesse avant de lui passer un savon, elle n’en attendait pas moins de pied ferme une réponse de sa part. Après un rapide trait d’humour, Alec lâcha quelques mots en guise d’explication et Julian laissa filer un long soupir entre ses lèvres. Elle ne doutait pas de sa parole, il fallait bien lui faire confiance pour construire une amitié et si parfois elle avait appris à se méfier, elle voulait aussi accepter les petites choses comme ça sans se poser de questions. Son regard se perdit quelques instants sur le bandage avant qu’elle ne relève les yeux vers lui.

« Faut vraiment que tu apprennes à prendre soin de toi et à faire gaffe. D’autant que c’est pas parce que tu te pointes ici avec des bobos que tu auras droit à des bisous magiques. »

Une pointe de taquinerie, parce qu’il fallait bien, mais le cœur des paroles de Julian était on ne peut plus sincère. Elle avait tant de fois envie de lui hurler d’arrêter de faire le mariole et d’agir comme si sa vie, sa santé n’avaient aucune importance. Comme s’il n’y avait pas des gens pour s’inquiéter pour lui et surtout, pour se dire qu’ils ne pourraient plus tenir debout s’il venait à lui arriver quelque chose. Les sombres pensées de Julian furent balayer par Alec dont le regard se promenait sur l’appartement. Oui, il était pas mal cet appart et elle avait fini par y prendre ses marques, trouvant le bon équilibre dans la relation avec ses colocs. Pas trop présents et en même temps pas cette sensation de rentrer encore et toujours dans un lieu vide. Elle s’était même attachée d’une certaine manière à Eireen bien que cette dernière se fasse plus distante ces derniers temps. Mais bon, Julian n’avait pas non plus l’esprit trop disponible alors… En parlant des colocataires, Alec était visiblement soucieux de leur présence et Ju’ se contenta d’un petit signe de tête pour lui faire comprendre qu’ils étaient seuls. L’avantage des horaires décalés. En parlant de ça… Alec n’en loupait pas une et, sans même s’en rendre compte, Julian porta une main à son visage quand il évoqua la marque d’oreiller avant de se lever d’un bond du canapé.

« Et oui monsieur, quand on est désargenté on doit bosser et souvent à des horaires passablement pourris. »

Julian afficha un sourire en coin, mi cynique mi amusé. D’autant qu’en réalité, de l’argent elle en avait, du magique du moins si elle voulait mais ça, c’était une autre histoire. Bref, la jeune femme était déjà debout et fit un tour sur elle-même une fois au niveau du comptoir où elle avait entrepris la préparation du café quelques minutes plus tôt.

« Tu peux voir ici notre magnifique coin cuisine, ouvert sur le salon pour plus de convivialité. »

D’un geste de la main elle lui désigna ensuite deux portes closes, les chambres respectives de ses colocataires qui donnaient sur le salon. Elle l’emmena ensuite sur le palier de la salle de bain.

« Salle d’eau avec sa baignoire pour se prélasser. Pas très grande mais de taille parfaitement raisonnable. Les toilettes sont séparées, indispensables pour une colocation de qualité. »

Bonne imitation de l’agent immobilier, non ? Toujours amusée par le rôle qu’elle avait décidé d’endosser, Julian attira ensuite Alec dans sa chambre. Il pouvait y voir son lit encore défait, quelques fringues qui avaient oublié d’être rangés, une commode pour ceux qu’elle avait pris le temps de plier, qui n’étaient pas si nombreux. A la tête de son lit, un sac à dos dans lequel se trouvait tout ce qu’elle possédait vraiment dont sa baguette magique. Sous le lit, on pouvait deviner quelques boîtes en carton contenant ses journaux. Et au mur, rien. Julian aurait aimé y mettre les photos de ceux qu’elle aimait mais c’était trop dur. Trop dangereux aussi. Alors les murs restaient vides.

« Ma chambre. Aussi bien rangée que mon esprit. Dans laquelle tu as le droit de venir te vautrer en cas de besoin. »

Julian passa alors devant Alec et vint déposer une petite pichenette sur son nez avant de se diriger vers la cafetière. L’odeur du café avait commencé à envahir la pièce et elle devenait impatiente à l’idée d’une bonne tasse bien chaude. Ce fichu truc pouvait vous rendre accro en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Julian attrapa donc la cafetière et alla remplir généreusement les tasses dans le salon avant de s’asseoir à même le sol devant la table basse.

« Comme tu vois, je suis la parfaite moldue lambda qui vit en coloc’. »
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Mar 17 Oct 2023 - 1:17
« C’est devenu comme une passion chez moi. Briser tes rêves. »
“Ah mais c’est pour ça que t’es si bonne à ça !”

Le sourire passe et les deux amis se déplacent jusqu’au canapé. Les piques sont chargées d’affection. Bien loin de toucher, elles glissent et rassure de se retrouver ainsi. De trouver dans cette forme d’habitudes une Julian peut être plus solide, davantage elle-même du moins. Un peu plus présente. Cela n’éloigne pas ce qu’il devine en sous-texte et marque les cernes de la sorcière. Mais malgré tout, lui trouver du répondant a quelque chose de réconfortant. Comme de rentrer chez soi en hiver. C’est rassurant, ce truc qu’on connaît bien. Ça permet de mieux gérer les chaos de la route.

Ça l’est tout autant quand il ricane bêtement et qu’elle lui jette un regard en arrière, autant qu’un baiser en guise de bonjour ; claqué sur la joue avec la douceur d’une truelle. Ce sont les petits riens qui font qu’il y a du mieux, tout bêtement.

Quant au reste… il faut assumer les plaies, ne pas détourner le regard quand celui d’une amie s’attarde sur le bandage, dire la vérité et encaisser ce truc qui merde mais contre lequel vous ne pouvez rien.
« Faut vraiment que tu apprennes à prendre soin de toi et à faire gaffe. Et comment ? La question fuse dans son crâne, plus acide qu’il le souhaiterait. Mais inutile de le formuler. Elle ne peut rien y faire. C’est l’inquiétude qui parle, une inquiétude dont il a besoin tandis que les accusations lui mordent l’échine. D’autant que c’est pas parce que tu te pointes ici avec des bobos que tu auras droit à des bisous magiques. »
“La briseuse de rêve a encore frappé. Je suis touché plein coeur…” Un poing serré sur la poitrine et Alec grossit le trait l’air de s’être pris un carreau d’arbalète en plein buffet. “J’fais au mieux.” Un petit sourire pour se donner un air rassurant et Alec se décide à enchaîner. Quel intérêt de rabâcher ce que l’un n’a pas envie de dire et l’autre aucun désir de l’entendre ? Il passe ses journées entouré de tarés, d’ordinaire ses nuits à être traîné dans les maisons de pauvres gens qu’il voit mourir sans rien y pouvoir faire - au mieux - et planche toute la journée sur des cas de pourris que le système protège dès lors qu’ils sont bien nés et assassine s’ils ne le sont pas. Et de ça, il n’a aucun contrôle. La seule chose qui lui est encore faisable, c’est de ne pas prendre de risque en venant voir une amie, idée particulièrement stupide qui le ronge d’une anxiété caustique. Mais ne pas le faire revient à se laisser lentement couler dans un abandon crasse, un épuisement nocif qui l’amène à souhaiter la fin. Et ça non plus, Alec ne le dira pas. Il ne dira pas comme s’il n’y avait pas quelques personnes à qui se raccrocher, quelques moments extraits de la boue, il serait dans le même état qui l’a amené à espérer y passer, lorsqu’il a rencontré Hailey la première fois. Peu à peu, il remonte la pente. Si pour ça, l’anxiété et les égratignures le gagnent mais qu’il ressent de nouveau un rien de solidité et d’intérêt pour les lendemains… pourquoi pas. Mais exprimer un truc pareil ? Définitivement, non. Alec a beau être très honnête avec elle, ces sentiments-là, il en a à peine conscience par à-coups. Jamais véritablement. Les exprimer reviendrait à les accepter. Les exprimer serait forcer Julian à faire face à une réalité qui n’a rien de rassurante, elle. Or comme lui, la jeune femme a besoin d’une forme de stabilité. Alors non, ces choses-là, Alec ne les dira pas.
Il se contentera de faire le con et de parler collocation et immobilier. Parce qu’on n’a pas forcément besoin d’étaler la merde pour se sentir plus léger.

Un bond hors du canapé, la main portée à sa joue et Julian est déjà prête à lui faire faire le tour du propriétaire.

« Et oui monsieur, quand on est désargenté on doit bosser et souvent à des horaires passablement pourris. »
“Nan ?! Et ils te payent au miles de plis sur la joue ?! C’est sympa comme job ça…”

Un sourire en coin, chez l’un comme chez l’autre - de quoi se faire un sourire complet si on les met bout à bout - et Alec se lève histoire de cesser de jouer au petit con contemplatif pour … s’arrêter immédiatement et contempler le magnifique plan de travail de la cuisine. Et ce, tout en faisant mine de ne pas s’inquiéter pour les dits horaires pourris et le manque de revenus - moldus, il a suivi - qui pèsent sans doute sur sa meilleure amie. Le tout sans se rappeler une seule seconde qu’il enchaîne lui-même les insomnies et qu’un petit roupillon ne ferait pas de mal. Quitte à avoir quelques marques d’oreiller pour déformer sa belle gueule.

« Tu peux voir ici notre magnifique coin cuisine, ouvert sur le salon pour plus de convivialité. »
“De sorte à pouvoir te parler quand tu t’affaires en cuisine quand je me touche la nouille devant le foot comme tout mec qui se respecte. Bieeen…” Et un coup d’œil brillant, quitte à se prendre un rouleau de sopalin en travers de la gueule, parce qu’il aime faire chier le monde sans raison spécifique. “T’as raison de le dire, je vais venir ici plus souvent…” Toujours ce même coup d’œil mordant.

De quoi s’envoyer des fions en toute amitié le temps de passer devant les chambres des colocataires et d’atteindre une troisième porte.

« Salle d’eau avec sa baignoire pour se prélasser. Pas très grande mais de taille parfaitement raisonnable. Les toilettes sont séparées, indispensables pour une colocation de qualité. » Donc salle de bain, quel agent immobilier à la manque ! M’enfin !
“Hm hm…” Non, aucune connerie à dire, lui même ne se souvient pas de ces histoires de salle d’eau et salle de bain et franchement tout le monde s’en cogne. A part les agents immobiliers, sans doute. Espèce sous-représentée parmi les anciens de Poudlard en cavale.

Et, enfin ; « Ma chambre. Aussi bien rangée que mon esprit. Dans laquelle tu as le droit de venir te vautrer en cas de besoin. »
“Manquerait que quelques lits en plus et on se croirait au château.” L’idée est bête mais lui fait un pincement au cœur.
Un sac, des boites en carton, quelques journaux, des bouquins, des fringues et les draps défaits. Effectivement la même gueule que son esprit. Ou du moins c’est ainsi qu’il le projette, éclairé par cette information. Pas que ce soit une surprise, mais ça aussi écrase ses côtes. C’est pourtant avec un sourire qu’il répond alors qu’elle lui décoche une pichenette sur le nez qui enclenche une grimace masquant un sourire. “Invitation intégrée ..!” Et l’instant suivant l’ancien Serpentard se laisse tomber gueule la première, à plat dans le lit. Le matelas est encore tiède et s’il y retrouve des parfums connus, seule la connerie  l’empêche de ne pas fermer véritablement les yeux pour se laisser rattraper par la fatigue. Ainsi il se laisse couler hors du lit dans un geignement de salarié venant d’entendre son réveil sonner à cinq heures du mat et se traîne hors de la chambre à la suite de sa meilleure amie qui se retourne, deux tasses en mains, pour aller s’asseoir avec l’une d’elles à même le sol devant la table basse.

« Comme tu vois, je suis la parfaite moldue lambda qui vit en coloc’. »
Lui étouffe un bâillement en passant derrière elle. “Deux minutes dans ce lit et j’ai l’impression de me prendre un scout sur la tronche.” A pétard, le scout, précise la joueuse. Et tu n’as qu’à essayer d’y dormir, dans les lits que tu fréquentes, pour voir, rajoute-t-elle en manque de scuds balancés à son personnage. Ceci étant dit, laissons le quatrième mur en retrouvant Alec qui, en dépassant la fausse moldue, attrape la tasse et en défaisant ses chaussures, retrouve le chemin du canapé. Non sans lâcher un nouveau bâillement. “C’est la faute de José ça.” Un sourire en coin et un coup de menton vers le visage de Julian lorsqu’elle l’interroge du regard. “Ta marque d’oreiller.” Prénom officiel, sponsorisé par la ligue A des prénoms débiles donnés à des trucs débiles.

Et après quelques gorgées. “T’en fais une belle moldue lambda en coloc ! Ça fait l’taff’ je trouve.” Et d’autres gorgées, sans manquer de grimacer à chaque fois que le liquide lui crame l’œsophage. “Ils sont comment d’ailleurs ?” De sa main bandée il passe une paume sur sa propre joue et gratte la barbe mal taillée. “J’ai presqu’envie de te demander ce qu’ils font mais ça fait un peu daron qui pose mille questions pour s’assurer que tout va bien.”
Malgré tout, la question en sous-texte est bien là. Comment va ?
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mer 25 Oct 2023 - 19:09
Briseuse de rêves ? Voilà un surnom que Julian n’avait aucun mal à accepter. Pire, elle avait envie de le porter fièrement et de se vanter. Oui entendre Alec le répéter avait quelque chose de jouissif et elle lui répondait chaque fois avec ce même sourire insolent. Celui des ados qui viennent de faire une très grosse connerie et qui, en plus, en sont très fiers. En vérité, elle n’était pas certaine d’être en capacité de briser les rêves de qui que ce soit, incapable qu’elle était d’en avoir elle-même. Mais ça faisait un bon nom de méchante pour un film de série B alors elle prenait. Et se concentrer là-dessus c’était aussi un moyen d’éviter tout ce qui était passé sous silence entre eux. Toutes ces remarques qu’elle pouvait sentir retenues dans la gorge de son meilleur ami. Tout ce qu’il cachait derrière un simple bandage et des conneries débitées à un rythme impressionnant. Julian savait au fond d’elle que la situation était complexe, encore plus que ce qu’il lui avait laissé entendre et qu’il y avait sans doute des choses qui le rongeaient à chaque seconde. Elle aurait due être cette amie qu’elle avait toujours été pour lui, capable de poser n’importe quelle question, même la plus terrible, intrépide et solide. Elle ne l’était plus et alors une part de son inconscient la poussait à ne pas tout analyser, à ne pas se rendre compte de tout. A passer au-dessus de certains détails et se dire que tout ça n’était peut-être pas si grave… Ca ne pourrait pas durer éternellement, ça viendrait la frapper en plein visage un jour ou l’autre, lui rappelant que ce monde n’était pas devenu plus simple juste parce qu’elle avait décidé de revenir. Il était fou pourtant de constater tout ce qu’on pouvait cacher derrière une visite d’appartement, tout ce qu’on pouvait balayer avec quelques conneries dites à voix haute…

Une remarque sexiste d’un homme face à une cuisine ? Voilà un repère presque aussi rassurant que désobligeant. Julian avait lancé un regard en biais à Alec, hésitant entre lui jeter le premier objet qu’elle avait sous la main ou lui mettre un gros coup derrière la tête… Elle s’était contenté du regard. Oui, simplement d’un regard.

« Si c’est pour te toucher la nouille comme tu dis, fais ça en solitaire dans ton lit et pas dans mon salon. Merci. »

Et bah oui, fallait pas utiliser une expression aussi connotée. Bref. Comme si de rien, Julian avait déjà embrayé sur la suite de la visite. L’appartement n’était pas gigantesque mais suffisamment bien agencé pour qu’elle n’ait pas l’impression d’être empilée sur ses colocataires. Alec lui osait carrément la comparaison avec le Château. Il fallut du temps avant que cette remarque ne résonne réellement dans l’esprit de Julian. Comme si elle était incapable d’intégrer cette comparaison et pas seulement parce qu’elle était improbable. Non, pour autre chose, pour tous ces souvenirs. Elle aurait aimé pouvoir lui répondre quelque chose mais cette fois elle séchait. Heureusement, Alec eut la bonne idée de se jeter sur son lit et cela eu le mérite de déplacer le curseur. Julian leva exagérément les yeux au ciel avant de se diriger vers le salon.

« Allez viens boire le café avant que j’ai envie de retourner me coucher avec toi. »

Et pour une fois, y’avait rien de salace là-dedans. Non, Julian s’imaginait simplement s’allonger sur son lit, dans les bras d’Alec et s’endormir comme une enfant. Se sentant en sécurité, entourée. Ca aurait pu être le programme de leur entrevue mais ils avaient si peu l’occasion de se voir que Julian se refusait à l’idée de perdre le temps qu’il pouvait lui consacrer. Même si au fond, c’était peut-être ce dont ils avaient le plus besoin tous les deux. Dormir, s’échapper quelques instants, laisser leurs corps perdre le contrôle et redevenir des enfants. Quoi que même sans dormir Alec n’était pas en reste quand il s’agissait de se replonger dans le rôle du sale gosse. José ? Pourquoi pas après tout.

« Je te prierai d’avoir un peu de respect pour José. Il mérite vraiment à être connu. »

Julian afficha un sourire amusé rapidement dissimulé derrière sa tasse de café. Quelques gorgées salvatrices et un long soupir d’aise. Dieu qu’elle en avait eu besoin ! Fou comme on pouvait devenir aussi vite accro à une telle boisson. En attendant, ça l’aidait à remettre un peu ses idées au clair à défaut d’effacer encore complètement la trace d’oreiller sur sa joue.

« Clairement, ça fait déjà daron qui pose trop de questions. »

Petit regard par-dessus sa tasse de café. Elle avait faillit rajouter que c’était charmant mais bon il ne fallait pas trop en dire sinon l’égo d’Alec allait encore prendre beaucoup trop de place dans cette pièce… Blague mise à part, ça provoquait toujours cette même sensation en elle. Comme un feu de cheminée. Doux, réconfortant. Rassurant. Il y avait bien encore des gens pour qui elle existait, pour qui elle avait de l’importance.

« Lui je le vois presque jamais, je sais pas grand-chose de lui si ce n’est que c’était le premier à habiter ici. Il est poli et calme ça me va. Et elle, c’est une petite jeune, une étudiante. Elle est très sympa, plutôt sociable même si ces derniers temps elle se fait plutôt discrète je sais pas pourquoi. »

Une moldue. Julian se réconfortait en se disant qu’elle devait avoir des problèmes de moldus, alors certes des choses terribles lui arrivaient peut-être mais tant qu’elle n’était pas coincée au milieu d’une guerre qui se rapprochait plus du génocide qu’autre chose… On relativise comme on peut.

« Aucun d’eux n’a l’air d’être un psychopathe en puissance… En même temps tu me diras le propre du psychopathe serait sans doute de pas en avoir l’air… Boh je vais peut-être me faire étrangler dans mon sommeil mais au moins je l’aurais pas vu venir. »

Julian glissa alors une gorgée de café. Trop tôt pour ce genre de blagues hyper glauques ? Peut-être un peu. Elle déposa sa tasse sur la table basse et leva le regard vers Alec.

« Je suis bien ici, promis.

Un mince sourire, un instant suspendu, vite balayé.

« Et toi alors ? A part ton envie furieuse de squatter mon lit et même pas pour mes charmes, quoi de neuf ? »
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Jeu 26 Oct 2023 - 13:09
« Si c’est pour te toucher la nouille comme tu dis, fais ça en solitaire dans ton lit et pas dans mon salon. Merci. »
“Mais ça serait beaucoup moins marrant…”

Il fait le con. Bien sûr qu’il fait le con. Tous deux en ont besoin, c’est presque instinctif. Ça s’aligne sans y penser, compense ce qui merde en sous texte et évite de ramener sur le sujet des choses dont ni l’un ni l’autre n’ont envie de penser. Une manière de faciliter les choses. Ça, sauter dans le lit de la jeune femme, tout est bon pour dénouer les pensées douloureuses avant qu’elles ne prennent véritablement toute la place. Les siennes. Les leurs. Tout est toujours trop frais. Trop à vif. Qu’il s’agisse du passé pour elle, du présent pour lui. Ils courent à contre-courant mais réussissent à se retrouver à l’embranchement.

« Allez viens boire le café avant que j’ai envie de retourner me coucher avec toi. »
Gueule dans l’oreiller, Alec râle et grogne. “’Suis pas contre dormir avec toi, moi…” Pas sûr que quoi que ce soit de la démarche soit très intelligible depuis le moelleux du coussin mais l’idée générale passe sans doute. Rien de bien graveleux là-dedans, les limites de Julian ont été posées, Alec les a entendues et ne tentera rien sans demande. Il joue, fait le con, mais ça s’arrête là. Ce qui s’est dit sur lui à Poudlard et avant ça est toujours là, et le sorcier ne pourra jamais s’en défaire tout à fait. Le vrai, le faux. Tout ça a participé à le construire autant qu’il a pu faire du mal autour de lui. Nombreuses ont été les accusations d’abus. Certaines véritables, il en a pris conscience au fil des ans. Mais à Poudlard… les choses étaient plus compliquées que ça. Jamais il n’a vraiment expliqué ce qui s’était réellement passé avec Elwynn. Pas que quoi que ce soit ne lui passe cependant par le crâne. Il râle, peine, se redresse en se laissant tomber hors du lit.
Bordel, ce manque de sommeil commence à peser salement dans la balance.
Mais chacun fait mine de n’y voir que du feu. De ne pas fantasmer sur l’idée pourtant bien chaste d’un sommeil dans les bras non de Morphée mais de l’autre. Il faut dire qu’ils sont là, les airs de gosses ou d’adolescents. On les retrouve lorsqu’ils se rejoignent dans le salon …

« Je te prierai d’avoir un peu de respect pour José. Il mérite vraiment à être connu. »
“Il sait se rapprocher des meilleures… Il ira loin c’garçon…”

… et s’affirment une fois calés sur le canapé pour l’un, au sol pour l’autre.

« Clairement, ça fait déjà daron qui pose trop de questions. »

Pourtant derrière tout ça, il y a les regards. Légers, fluides, mais légèrement trop appuyés pour ne pas les ignorer. Emplis de tendresse, ils s’échangent en silence et remettent les choses à leur place. Pas si simple, de ne pouvoir être là au quotidien quand leur naturel y tendrait sans mal. Difficile, même, d’évoluer dans des mondes différents censés ne jamais se croiser. Forcer le destin, remodeler les choses à sa façon. Ça prend de l’énergie. Des risques.
Pourtant tout est contenu dans ce simple et bref regard. Pas un mot, pas un sourire. Rien de plus que ça. Sauf que ça, ça vaut tous les maux.
Si elle reste cachée derrière sa tasse, Alec lui, tisse la douceur d’un sourire sur ses lèvres et sans commenter, attend la réponse en remplissant son mug.

« Lui je le vois presque jamais, je sais pas grand-chose de lui si ce n’est que c’était le premier à habiter ici. Il est poli et calme ça me va. Et elle, c’est une petite jeune, une étudiante. Elle est très sympa, plutôt sociable même si ces derniers temps elle se fait plutôt discrète je sais pas pourquoi. »

S’il réagit par onomatopées, Alec est attentif à ses dires. Julian a tout repris de zéro, coupée de tout ce qui faisait d’elle… elle. Alors bien sûr, il ne peut qu’imaginer la difficulté que cela peut représenter. Ainsi oui, les gens se greffant petit à petit dans sa vie l’intéressent, évidemment. Une part de lui, tout à la fois défaitiste, parano et protectionniste, craint pour elle, jusqu’à des choses idiotes. Il faut dire qu’ils traversent trop, tous. Et que la fourberie des familles de sang pur lui est bien trop commune pour ne pas s’en faire.
« Aucun d’eux n’a l’air d’être un psychopathe en puissance… En même temps tu me diras le propre du psychopathe serait sans doute de pas en avoir l’air… Boh je vais peut-être me faire étrangler dans mon sommeil mais au moins je l’aurais pas vu venir. »
“Chouette perspective…” Un sourire en coin et aucun sérieux dans le regard malgré ses propres terreurs nocturnes induites par les apparitions surprises d’Azalea, Alec note seulement les informations sur les colocataires. Ce besoin de joindre un monde qui n’est pas le leur, le sorcier le comprend. C’est bien là ce qu’il recherche chaque fois qu’il le peut. La nécessité cherchée lors des soirées étudiantes qu’il fréquente, cet intérêt pour ces gens qui lui racontent des vies si profondément éloignées de la sienne. La plongée dans un quotidien qui n’est pas le sien. L’impression de pouvoir s’y réfugier ou du moins qu’il existe autre chose. Un aspect de la vie moins complexe. Plus simple. Plus léger.
Qu’est-ce que cette “petite jeune” - … oops ? - vit-elle pour se refermer ainsi ? Quel est son référentiel ? Sans doute bien loin du leur et une nouvelle fois, l’espace d’un regard, il lui semble qu’ils se comprennent sans le dire. Alors il suit la trajectoire de la tasse que pose Julian en enroulant ses doigts autour de la sienne.

« Je suis bien ici, promis.

Un sourire passe et s’accroche à ses lèvres. Cette réassurance qu’il ne sait si elle s’adresse à lui ou à elle-même, Alec la prend volontiers sans y croire tout à fait. A se connaître, on apprend à s’entendre au delà de s’écouter. Ou peut être est-il seulement toujours sur le qui-vive, profondément angoissé de tout, à tel point qu’il en arrive à ne pas croire au positif.
Mais l’ancien Serpentard acquiesce dans un air tranquille et avant de pouvoir remettre quoi que ce soit en doute, Julian enchaîne.

« Et toi alors ? A part ton envie furieuse de squatter mon lit et même pas pour mes charmes, quoi de neuf ? »
“Tes charmes me donneront toujours des envies furieuses voyons… mais ta couette a quelques arguments..” Son air de petit con sur la gueule, un sourire trop franc pour être sérieux et le rire qui secoue sa poitrine un instant avant qu’il ne prenne une gorgée de café, pose la tasse sur la table et rejoigne l’entrée en continuant ses conneries. “Hm, tu sais pour le coup de l’étranglement, après tout faut y réfléchir, ya peut être un truc intéressant hein…” Erotiquement parlant. Non, Alec n’a jamais étranglé personne, calmez-vous. Trente-huitième degré. Et manière de gagner du temps également. Ainsi le garçon se défait de ses pompes et revient se poser sur le canapé.
“Ma femme est partie se taper mon autre femme - dixit Riley - aux caraïbes. Chose un poil frustrante…”, fait-il en passant une cheville sous sa cuisse avant de récupérer sa tasse pour en boire quelques gorgées. “Et j’suis parait-il dev’nu flic. Puisque karma dans ma gueule : j’ai bien assez pourri mon père pour suivre ses traces..” Une ironie parfaite puisque jamais Leeroy n’aurait permis que son fils rejoigne la flicaille, lui réservant sans doute des places bien mieux loties. “Pour ça je suis passé par sa subordonnée plutôt que par lui.. Qui ne veut pas plus voir ma gueule dans son taff que moi la sienne… conclusion j’ai l’impression qu’il s’dit partout que je suis passé sous le bureau. Là encore : karma dans ma gueule. ‘Faut dire que celle-là j’l’ai un peu cherchée.” Un peu ?
“Bizarrement bosser au palais des salopards me permet de moins les voir au quotidien. C’qui est pas plus mal.” Comme c’est dit avec pudeur et minimaliste pour lisser la vérité. Pourtant il n’y a rien de faux là-dedans. Avoir rejoint la brigade force lui offre davantage de liberté. Pour les Rivers et les sangs purs, il est sous contrôle puisqu’entouré par les employés du Ministère et sans doute sous surveillance. Pour Azalea… le Ministère, ce n’est pas sa came. Les traques dans la boue et le sang lui ressemblent davantage. Ainsi, petit à petit, jamais tout à fait certain de ses prises de décision, il lui semble malgré tout gratter du terrain vers la liberté. Ou du moins des marges plus souples.
Quant à dire qu’à priori, sa psychopathe attitrée a pris le large ? Non. Dans ce refus ne s’inscrit pas la volonté de protéger l’autre mais quelque chose qui se rapproche de la superstition. Une simple et bête peur que formuler cet espoir étranglé ne vienne à le briser.

Quelques semaines plus tôt, Warren s’est étonné d’entendre formuler de la peur dans la bouche du Rivers. Quel idiot. Alec a peur. Sans cesse. Ce serait presque indécent de l’ignorer.
Il a peur qu’elle revienne, qu’elle soit partie, de l’avenir et du passé. Mais ici, entre ces murs et restreint à cette conversation, la peur reflue un peu pour laisser place à la légèreté d’un quotidien qui lui manque bien trop.
Elle, lui manque bien trop.

“Et sinon.. Tu sais, la routine. Je m’attire des merdes, les merdes arrivent à moi, on danse le fox-trot en karaoké. Mais ce poste me fait du bien, il me permet de souffler un peu. Et puis j’suis pas… Enfin j’ai pas demandé un poste classique donc je fais pas parti des connards. Ou plus exactement, je crois que j’fais pas parti des connards. J’essaye de faire mieux.” Avec leurs armes.
En vidant sa tasse, Alec écarquille les yeux et se relève… “Et c’est devenu foutrement sérieux soudainement”… avant d’aller remplir de nouveau le mug et de tendre la main vers celui de Julian pour en faire de même.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Lun 13 Nov 2023 - 15:31
Pauvre petit coussin de canapé qui n’avait rien demandé et avait fini par atterrir dans l’entrée n’ayant manqué la tête d’Alec que de quelques centimètres… Julian ne voulait pas saccager le mobiliser si gentiment partagé avec ses colocataires mais bon hein, si elle ne pouvait plus rien lancer à la tronche de son meilleur ami, où allait le monde ? Surtout qu’il l’avait cherché. Déjà en sous entendant que sa couette avait des arguments plus séduisants que les siens, non ça vraiment elle ne pouvait pas laisser passer aussi abstinente qu’elle était ces derniers temps, elle gardait des principes. Mais voilà que monsieur faisait en plus des allusions sado masochistes. Alors bon chacun son délire, Julian n’avait en rien en soi contre le fait que chacun trouve son épanouissement dans un pieu. Non non, mais il n’en demeurait pas moins important de rappeler à ce monsieur qu’il était fort grivois et que ça ne pouvait être impuni. La bienséance voilà tout… A moins que ce ne soit vraiment la comparaison à la couette qu’elle avait mal prise ? Enfin, passons. Julian reprit sa tasse de café en moins, ça elle y tenait trop pour la lancer à la figure d’Alec à la prochaine connerie et elle l’écouta parler.

« Elle me manque ta femme je devrais peut-être la rejoindre au Caraïbes »

Petit sourire mais au-delà de la blague, il y avait une vérité. Mack était son amie et c’était bien chez elle que Julian avait trouvé refuge après la chute de Poudlard alors qu’elle était en état de choc. Elle était là pour leur mariage, elle avait toujours cru en cette union même si elle devait se faire à leur manière, même si elle était partie sur des bases bancales. Mack et Alec ça existerait toujours, quelle que soit la forme. Et Mack lui manquait mais Julian était partie, sans donner de nouvelles, sans prendre soin de son amie quand elle en aurait eu besoin et ça elle ne savait pas si c’était pardonnable. Elle ne savait pas si elle avait la force même de demander un pardon pour ça. Mais bref, c’était pas elle le sujet, c’était Alec. Alec, flic. Ok. Encaissons. Julian l’écouta attentivement débriefer de la situation à sa manière c’est-à-dire : en donnant des infos derrière un tas de connerie. Il fallait de l’habitude pour déceler le sérieux et ce qui le touchait vraiment dans tout ce que le jeune homme pouvait raconter mais elle avait un peu d’expérience en la matière. Elle n’avait cependant pu s’empêcher d’arquer un sourcil à l’évocation du père de son ami.

« Se planquer au cœur de la base ennemie, c’est pas toujours le plan le plus con qui soit. Méfie toi quand même des vipères qui traînent là-bas. »

Et pas celles qui commèrent sur la façon dont tu as obtenu le poste. Ca, Julian s’en foutait et elle espérait bien qu’Alec aussi. Mais le savoir si près de ces gens, de son père, mettait l’ancienne rousse mal à l’aise. Elle savait pourtant que la situation était complexe et qu’Alec faisait comme il pouvait pour survivre dans ce merdier. Elle aurait aimé que ce soit différent, tout simplement. Alec lui enchaîne, essayant de la rassurer sans doute, ou de se rassurer lui un peu. Elle ne sait pas trop. Elle sait qu’il fait de son mieux pour ne pas être de ces connards-là et de toute façon, qui serait-elle pour juger ? Julian ne pouvait être certaine que d’une seule chose : qu’elle ne savait même pas qui elle était vraiment. Elle avait été l’une d’entre eux, fière et convaincue. Puis elle avait vacillé, parce qu’elle avait appris sa vraie identité, parce que l’homme qu’elle aimait n’était pas vraiment du même camp. Mais au-delà de tout ça, au fond d’elle, en quoi croyait-elle ? Qui aurait-elle pu briser sur son chemin pour un idéal qu’elle avait bêtement intégré ?

« Y’a que moi qui est le droit de dire si t’es un connard ou pas de toute façon et pour l’instant je juge que tu évites les écueils donc tout va bien. »

Julian lui tendit sa tasse, pas opposée à un nouveau shoot de café, un mince sourire aux lèvres. Elle savait que tout ça c’était du vent parce qu’au fond, elle ne savait pas le quart de ce qu’Alec faisait au quotidien. Mais elle se raccrochait comme elle pouvait.

« C’est devenu sérieux parce que maintenant tu t’inquiètes de mes colocataires et de mon confort alors qu’avant tu cherchais surtout le meilleur endroit pour me désaper. T’avais qu’à pas devenir un daron. »

Un nouveau sourire se mit à flotter sur le visage de Julian. Elle n’était pas vraiment nostalgique de l’avant parce qu’au fond, elle se sentait incapable de redevenir celle qu’elle avait été. Mais oui, tout était plus simple avant. Quand ils jouaient avec leurs corps sans se poser de question, quand ils étaient amis et amants et que leurs vies semblaient plus solides. Semblaient puisqu’au final, Alec avait déjà un lourd passif et elle, elle dansait sur un vulgaire château de cartes. Cette insouciance, elle ne pourrait jamais la retrouver, elle était en train d’en faire le deuil.

« Attention je reprends le masque de sérieux quelques instants : tu sais Alec que tu peux tout me raconter. Je sais que j’ai pas l’air vaillante mais si t’as besoin de vider ton sac sur n’importe quoi, je te jugerai jamais. Je sais que tu fais comme tu peux dans ce monde de merde alors si tu veux parfois parler de ce que tu fais au quotidien ou de trucs qui t’arrivent : je suis là, ça sortira jamais d’ici et ça changea pas ce que je pense de toi. »

Julian avait planté son regard dans celui d’Alec. Il n’y avait rien d’espiègle dans ses pupilles, pas cette fois. Elle le força, quelques instants, à la regarder vraiment, à ne pas faire semblant, à ne pas se cacher. Il voulait qu’il sache, encore une fois, qu’il comprenne bien. Julian avait vacillé, elle avait faillit s’écrouler mais elle pouvait être là pour lui, qu’importe ce que le destin avait encore pu lui réserver.

« Sauf si c’est pour me dire que t’as trouvé un meilleur coup que moi, ça mon égo n’est pas prêt à l’entendre. Voilà ma seule limite. »

Et cette fois elle afficha un sourire non sans effacer toute la sincérité de ce qu’elle avait pu dire juste avant.
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Jeu 16 Nov 2023 - 0:35
Toute l’affection du monde peut bien se trouver dans un geste aussi banal que celui de balancer un coussin à la gueule d’un ami. On la trouve dans les rires, les regards piquants, la malice d’une mimique et l’odeur d’un café.
A bien écouter, on l’entend tout autant derrière l’ironie légère d’une boutade. Une mélodie franche mais dissonante, comme un écart mal ajusté. Le sentiment diffus que quelque chose manque. Soi-même, peut être. L’amitié est là, mais sa continuité a été rompue par les épreuves de la vie.
« Elle me manque ta femme je devrais peut-être la rejoindre au Caraïbes »
“Tu devrais. Outre ma frustration latente à évoquer l’idée… ça te ferait peut être du bien. A vous toutes, d’une manière plus générale.”

Le sous-entendu lascif pour faire passer la pilule, comme toujours. Mais derrière lui se trouve une proposition véritable. Faire rentrer Julian dans la boucle. Rapprocher les amies et faciliter le dialogue.
Mack ayant pris la décision de l’accompagner droit en enfer, elle a ces derniers mois tenté de garder la tête hors de l’eau. Faisant bonne figure au début quoi qu’esquivant les soirées sangs pures, elle a su tenir tête aux Rivers, habiter chez eux et jouer leur jeu… tout en encaissant les réveils incessants par Azalea en pleine nuit.
Ses cauchemars.
Ses retours maculé de boue et de sang.
Les mâchoires serrées, le regard fixe.

Il inspire. Sourit. Repousse le réel.

Et pourtant la réalité lui reste collée à l’épiderme comme s’y accroche le sel en bord de mer. Poisseuse.
Mack s’alimente peu. De moins en moins même. Et cette seule pensée le tétanise davantage que chaque horreur dont il se rend coupable chaque semaine avec Azalea.

Se rendait.
Reviendra-t-elle ?

« Se planquer au cœur de la base ennemie, c’est pas toujours le plan le plus con qui soit. Méfie toi quand même des vipères qui traînent là-bas. »

Le ton sérieux de Julian le ramène sur Terre et il n’a un instant qu’un sourire pincé pour lui répondre.
“Ouais. C’est l’idée initiale même si je suis pas certain de l’avoir vraiment choisi. Mais pour le coup j’y étais avant de passer flic. Ce job… ça donne un sens à tout ça.” Y est-il entouré de salopards ? La question reste en suspens depuis qu’il a évoqué la chose à Enzo quelques jours plus tôt. Difficile de dire ce que pensent les membres de la Brigade. Qu’ils fassent leur boulot au mieux, Alec n’en a aucun doute mais le “mieux” des uns n’est pas toujours celui des autres. Et lorsqu’il s’agit de favoriser les sangs purs et les pots de vin, là c’est lui qui coince et eux qui se couchent. Quant à savoir leur véritable position politique… le premier coup d’œil ne décèle pas toujours le salopard.
Le temps le lui dirait.

« Y’a que moi qui est le droit de dire si t’es un connard ou pas de toute façon et pour l’instant je juge que tu évites les écueils donc tout va bien. »
“Hmm, grande Dame. Je note : adjugé non salopard par Dame Julian du Lit Défait. Ça sonne pas si mal..”

Mais quelles que soient les conneries dont il est capable, le sérieux transparaît toujours quelque part. Il fuite, comme une bicoque trouée. Comme la carlingue d’un vieil avion qui a trop baroudé ou la coque d’un bateau échoué sur les rochers.

« C’est devenu sérieux parce que maintenant tu t’inquiètes de mes colocataires et de mon confort alors qu’avant tu cherchais surtout le meilleur endroit pour me désaper. T’avais qu’à pas devenir un daron. »
En lui servant son café, il lâche un rire et observe ce sourire mine qu’elle lui offre. Bien pâle, il intime les élans du passé. De deux amants devenus amis sans y penser. Avant même de se connaître. Ni l’un l’autre, ni soi-mêmes.
Et si son sourire lui répond, emprunt d’une complicité évidente, c’est que cette inquiétude est réelle. Pour rien au monde il ne voudrait la perdre de nouveau, mais plus que tout, c’est de la savoir apaisée qui lui importe. Que le chemin soit long, et le processus compliqué, Alec n’en a aucun doute. Il sait pourtant… qu’il n’a aucune idée de ce qu’est cette voie. Trop englouti par l’enfer dans lequel il avance, est-il seulement capable de lui apporter quoi que ce soit ?
Une question profondément angoissante. D’autant plus quand il la voit perdre cet air de malice qu’elle lui adresse si souvent. Adossé au bar, la cafetière posée à côté de lui, sa tasse dans la main, Alec la voit se parer de couleurs plus sérieuses. Sans le quitter des yeux, elle l’oblige à sa manière à faire face, avant même que le timbre posé de sa voix n’emplisse la petite pièce de l’appartement moldu.

« Attention je reprends le masque de sérieux quelques instants : tu sais Alec que tu peux tout me raconter. Je sais que j’ai pas l’air vaillante mais si t’as besoin de vider ton sac sur n’importe quoi, je te jugerai jamais. Je sais que tu fais comme tu peux dans ce monde de merde alors si tu veux parfois parler de ce que tu fais au quotidien ou de trucs qui t’arrivent : je suis là, ça sortira jamais d’ici et ça changera pas ce que je pense de toi. »
Les mots l’écorchent. Non pour leur sens, si pleins d’une présence à laquelle il a désespérément besoin de se raccrocher. Pas plus par leur tendresse ou leur solidité, celles dont il voudrait s’emplir et se nourrir pour retrouver le souffle et l’énergie.
Un sourire passe sur le coin de ses lèvres et pourtant Alec baisse le menton et pose le regard sur sa tasse. Il s’échappe, ne maintient pas cette connexion qu’elle force pourtant avec une volonté assumée.
ça ne changera pas ce que je pense de toi..
La surface du café se brise en ridules qui, chacune, accrochent la lumière artificielle des ampoules moldues.

« Sauf si c’est pour me dire que t’as trouvé un meilleur coup que moi, ça mon égo n’est pas prêt à l’entendre. Voilà ma seule limite. »

Un sursaut de rire, échoué sur la surface ridée du café dans un souffle amusé. “J’te dirais bien que je ne trouverai jamais… mais on peut le dire, ça, quand on est marié ?” En douceur, Alec redresse le regard, conscient de sa propre lâcheté.
L’équilibre, hein ? On cache les difficultés sous quelques rires. On permet à l’autre de reprendre son souffle, à la tension de retomber un peu. Une véritable balance dont ils se servent tous, tour à tour, sans jamais se concerter.
“Le dis pas à Mack, j’aurais des problèmes..” L’éclat dans le regard, l’amusement de celui qui ne met pas une once de sérieux dans aucune de ses déclarations.

Un éclat fêlé. Tordu.

“Tu le crois ça ?… Que tu changerais pas de regard ?” La tasse glisse d’un rien entre ses doigts et en prenant conscience, Alec la repose sur la surface du bar, à côté de la cafetière. “Il est moche mon quotidien. Ça va mieux, mais il craint.”
Et j’préfère pas le regarder en face.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mer 22 Nov 2023 - 18:07
C’est con mais il y arrive encore et toujours. A lui arracher un rire franc, sincère, pur et dénué d’appréhension. Et pourtant, il n’a pas besoin de réinventer l’humour pour ça, de faire de grands gestes ou de révolutionner les jeux de mots. Mais il sait comment la fait rire, c’est dans sa voix, ses mimiques, ses intonations. « Dame Julian du Lit Défait », c’est tout con comme vanne mais ça la fait sincèrement rire. Et elle ne peut nier que ça fait du bien, de sentir ses côtes vibrer, d’entendre le son de sa voix plus clair, plus aigu que lorsqu’elle se contente de parler. Et ça lui rappelle tous ces moments qu’ils passaient ensemble au Château, ça lui rappelle aussi Mack et ça lui donne encore plus envie d’aller la voir aux Caraïbes. Derrière la plaisanterie, elle sait qu’au fond Alec n’a sans doute pas tort. Son amie a aussi ses blessures et même si retourner la voir après sa disparition lâche serait difficile pour son égo, très difficile, ça leur ferait sans doute du bien. Il faudrait qu’elle y pense sérieusement un jour même si pour l’instant le principal obstacle demeurait son problème avec la magie et sa difficulté à se déplacer autrement que par des moyens moldus. Mais qu’importe, ce n’était qu’un faux problème ça. Au moins l’idée s’était glissée dans un petit coin de sa tête, peut-être qu’elle finirait par grandir.

Et puis, la conversation glisse mais Julian la fait volontairement glisser. Elle a besoin de se dire qu’Alec entend ce qu’elle a à lui dire, elle a besoin de se dire qu’il sait qu’il n’est pas seul. Et ça lui paraît d’autant plus important quand elle le voit fuir son regard. Rien que ça, rien que ce petit détournement vaut beaucoup de discours. Alec est un type fier, son éducation, son caractère font de sa fierté sa marque de fabrique. Il a toujours la tête bien haute, le menton bien relevé. Et même si face à elle il a depuis longtemps appris à se montrer sous des jours plus complexes, il est rare de le voir détourner le regard ainsi. Alors Julian glisse une petite plaisanterie, pour l’aider à respirer, à reprendre son souffle mais sans oublier pour autant le fond du sujet. Alec laisse échapper un rire, saisit la perche qui lui est tendu, la possibilité de reprendre un peu d’air au détour de petites plaisanteries. Julian ne peut lui refuser ce droit et elle sourit à son tour d’un air malicieux avant de faire glisser ses doigts sur ses lèvres.

« Motus et bouche cousue. »

Julian laisse ses mots et son espièglerie s’envoler doucement alors que quelque chose change dans l’attitude d’Alec. Il a entendu ce qu’elle a dit avant, c’est certain. Elle ne décolle pas son regard de lui, observe cette main qui préfère poser la tasse sur le comptoir plutôt que de risquer de l’échapper, elle observe cette tension étrange sur son visage. Et puis les mots tombent. La crainte derrière tout ça. Julian sent sa gorge se serrer mais elle ne montre rien parce que cet instant, il est pour Alec, pour ses émotions à lui et elle sait que ce n’est pas tous les quatre matins qu’il les laisse filtrer. Elle le regarde avec toute la douceur dont elle est capable. Elle la connait, cette crainte qui le ronge, de finir par devenir un des monstres qu’il a si souvent fuit.

« Si la vie a bien fini par me faire entrer un truc dans le crâne c’est que le monde n’est pas aussi manichéen qu’on aimerait le croire. Le bien, le mal, tout ça, c’est des conneries. Et je serai franchement mal placée pour te juger, on peut pas dire que j’ai toujours choisi l’altruisme et le bien d’autrui dans ma vie. »

Certes Julian n’avait jamais torturé quelqu’un physiquement à Poudlard mais elle ne pouvait se cacher derrière ça. Elle avait fait des choix dans sa vie, des choix qui avaient causé du tord à beaucoup de monde. Et au-delà de ça, elle avait surtout qu’appris qu’on était parfois amené à prendre des directions bien malgré nous.

« Et puis t’es mon putain de meilleur ami et j’ai trop besoin de toi, je t’aime trop pour te rejeter. »

Un sourire se dessina sur le visage de Julian alors qu’elle passait un doigt sur son œil gauche pour effacer la larme qui aurait eu envie de s’y dessiner. Elle se leva ensuite pour se rapprocher d’Alec, posa sa main sur la sienne.

« Je te forcerai pas à parler mais je sens bien qu’il y a des trucs qui te rongent. Et que ça aille mieux ou pas, ça n’empêche que t’as aussi le droit de te décharger. Je suis désolée de te le dire, t’as beau être un preux chevalier, tu seras jamais un super héros. »

On sauve jamais le monde tout seul. On peut jamais tout porter seul et le pire à faire est sans doute de croire qu’on ne peut plus se reposer sur ses amis, même si c’est pour les protéger. Julian sait que le sérieux c’est pas le truc d’Alec, elle le laissera fuir si c’est ce dont il a besoin mais cette porte, il devait la voir bien ouverte pour que maintenant ou plus tard, quand il se sentirait prêt, il puisse entrer. Et elle ? Elle, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle était prête à entendre mais elle savait que pour lui elle encaisserait. Parce que Julian restait Julian et que dans ces moments-là, elle renouait avec cette férocité qui l’avait toujours animée, cette sensation qu’elle pouvait se battre contre des montagnes bien plus hautes qu’elle.
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Sam 25 Nov 2023 - 15:34
L’humour est une bouée qu’il n’a jamais réussi à lâcher plus de quelques minutes. Un besoin essentiel de mettre à distance certaines choses et ce, depuis très jeune. Ou de se mettre à distance lui-même, selon les cas. Lisser les plaies, relever le menton, s’affirmer plus fort qu’on ne l’est. Une bêtise, sans doute, mais une bêtise nécessaire. Tous deux ont appris à s’ouvrir à l’autre et tous deux ont grandit avec des règles qui s’y prêtent mal. Dans le monde sang pur, on se doit d’une certaine prestance. On se doit surtout de garder des cartes dans sa manche. Une forme d’avance politique autant qu’une certaine image pour se masquer aux yeux des autres. Être transparent, montrer ses faiblesses, c’est prendre des risques considérables et tous deux en ont conscience. Tout comme ils en ont eu conscience lorsqu’il a fallu, des années plus tôt, apprendre à baisser les armes et à se faire confiance.

Certes, on dit que rien n’est acquis dans une relation, quelle qu’elle soit. Et pourtant une chose est certaine : c’est un acquis.

Pourtant tout sincère qu’ils puissent être, reste bien des raisons au silence. La peur de décevoir, d’être perçus différemment, d’amener sur la table des sujets qu’on cherche davantage à oublier.
La peur de l’abandon.

Alec blague. Alec se la ramène. Alec drague. Mais Ju’ sait parfaitement qu’il existe chez lui bien des départs non digérés. Des trucs dont il ne se remettra jamais tout à fait, même s’il affirme n’avoir aucun problème avec ça, avoir pardonné, avoir tourné la page. Il n’empêche que la porte refermée sur l’ombre de Janie, sa sœur, à l’orée de son adolescence, le hante encore.
Il n’empêche que ce baiser, échangé entre eux avant qu’elle ne disparaisse à son tour un an durant, sans donner la moindre nouvelle, est toujours bien frais, quelque part.
Et il s’en veut pour ça.
Comme il s’en veut pour cette peur profondément ancrée sur laquelle Azalea joue sans cesse. Pour le manque de confiance qui en ressort ; en les autres, en soi-même. Et pourtant ils sont son phare dans la nuit, sa seule corde de survie. Malgré tout, il y a la peur. Car s’il a refusé à Kezabel la possibilité de lui effacer la mémoire pour se protéger l’un l’autre, c’est aussi que l’homme que chacune de leurs amitiés a construit… il ne peut y renoncer. Autant le tuer, a-t-il dit.
Et s’il reculait ? Et s’ils savaient ?
Partirait-elle de nouveau ? Par peur de la suite ? Par rejet ? Par craintes légitimes ?
Et s’il enfonçait le clou de ses traumas ?

Alors détourner le regard apparaît comme la seule réponse. Après tout, s’il ne lui a pas caché les grandes lignes la première fois qu’ils se sont revus, Alec a conscience de ne lui servir que des semi-vérités. Des choses qu’on ne dit qu’à mi-mots, sans tout à fait les nommer, espérant qu’ainsi, elles feront moins de bruits. Par instinct de protection, oui, pour la version la moins malsaine. Mais par lâcheté aussi, s’il fallait être honnête. Pour détourner le regard de ce qu’il vit, et parce qu’il craint de la voir disparaître une nouvelle fois, si jamais elle savait.

« Si la vie a bien fini par me faire entrer un truc dans le crâne c’est que le monde n’est pas aussi manichéen qu’on aimerait le croire. Le bien, le mal, tout ça, c’est des conneries. Et je serai franchement mal placée pour te juger, on peut pas dire que j’ai toujours choisi l’altruisme et le bien d’autrui dans ma vie. »
Le coin d’un sourire se forme et tord sa joue. Bien sûr, il sait qui elle est, sait ce qu’elle considère comme ses erreurs, ce qu’elle est capable d’accepter et de comprendre. D’elle-même ou des autres. Avant son départ, Alec considérait Jeroen comme son meilleur ami, le pendant masculin à cette dénomination. Ainsi il sait ce que chacun a fait, ce que chacun a accepté. Mais s’il y a dans son silence les échos du passé, il s’y trouve aussi les supplications d’une certaine Youlia. Les glapissements et les râles d’une Alice, d’un héritier sang pur qui pâlit chaque fois qu’il le croise à présent, endeuillé de sa femme et de sa vie, à présent marié à sa cousine. D’eux, et des autres.
Alors si le bien et le mal n’existent pas, Alec se senti pourtant pâlir lorsqu’il dégluti et détourne une nouvelle fois le regard. Le bout de ses doigts frôle la tasse et réalise quelques allers retours dans les sillons du bois du bar. De tout ça, il lui faut se distancier. Le laisser de côté, ne jamais y penser.
C’est là pourtant. La forme indistincte d’Emily lui passe derrière les rétines. A côté, c’était rien.. Est-ce que ça vaut le coup d’avouer de telles choses ?

« Et puis t’es mon putain de meilleur ami et j’ai trop besoin de toi, je t’aime trop pour te rejeter. » Dit Julian.
‘Tu crois qu’elle va s’en rendre compte ?  … Que t’es comme nous ?’ Répond Azalea, dans un coin de ses souvenirs.

A peine remarque-t-il le geste qu’elle esquisse vers sa paupière avant de se relever pour le rejoindre. Une main posée sur la sienne.
C’est fou, hein, ce besoin ? On cherche à tenir l’autre, à retrouver sa chaleur, à s’assurer de sa présence. Sans cesse.

« Je te forcerai pas à parler mais je sens bien qu’il y a des trucs qui te rongent. Et que ça aille mieux ou pas, ça n’empêche que t’as aussi le droit de te décharger. Je suis désolée de te le dire, t’as beau être un preux chevalier, tu seras jamais un super héros. »
Cette fois, le sourire est cynique.
“Nan, tu sais bien : j’suis le salopard dangereux qui viole les nanas, on a dit… ‘pas vraiment la gueule de l’emploi pour prendre le poste de preux chevalier..” Il y a des rumeurs qui ne sont jamais passées. Issue de Poudlard ou du milieu sang pur. Pas tout à fait fausse, pas réellement justes non plus. Comme la notion de bien et de mal, les choses sont nuancées. Elles sont teintées de cendre et d’erreurs. Alors Alec inspire profondément, conscient que si c’est ça qui remonte, là tout de suite, c’est pour cacher la partie immergée de l’iceberg. “J’ai b’soin de ce job pour pas perdre pied. Pour tenter de faire un truc bien dans toute cette merde. Compenser un peu… ce que cette pute me fait faire à côté.” Cette pute, deux mots prononcés d’une voix craquelée, comme un grondement dans le lointain. Pourtant il poursuit. “ça fait trois semaines qu’elle s’est pas pointée, celle qui me tient en laisse comme un putain de clébard un chien de guerre.. Sous la chaleur de la paume de Julian, la sienne tremblotte. .. Et je crois que ça me fait encore plus peur que quand elle est là.”
Parce qu’elle peut surgir à chaque coin de porte. Qu’elle va surgit.
C’est obligé.
Et chaque jour qui passe ne fait que rapprocher l’échéance.

Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Dim 3 Déc 2023 - 16:34
Peut-être que c’était terrible à dire, à penser, même à envisager pourtant, Julian sentait que c’était bien présent, là, au creux de son estomac. Une sensation qu’elle aurait sans doute eu bien du mal à identifier si elle n’avait pas eu tant de temps à passer seule en tête à tête avec sa conscience. Si elle n’était pas encore certaine d’avoir toutes les réponses à ses questions, de savoir vraiment qui elle était dans ce monde de plus en plus sombre, de plus en plus effrayant, elle avait au moins appris à écouter ses émotions. Aussi foutraques qu’elles puissent être, aussi violentes et mal définies, elle était désormais capable de les comprendre. De les décrypter. Et alors qu’elle se trouvait face à Alec, face à des questions qui risquaient d’en soulever bien d’autres, à l’orée de révélations qui pourraient lui faire terriblement mal, elle était sûre d’une chose : elle se sentait forte. Ce sentiment qui grandissait en elle à cet instant c’était ce besoin irrépressible de prendre soin de lui. Leur histoire n’aurait pu être que celle de parties de jambes en l’air. Rien de mal là-dedans, ils l’avaient tous les deux voulus, ils avaient beaucoup ri et là Julian d’alors savait jouir de son corps avec une totale liberté. Mais la vie en avait décidé autrement et alors-même qu’il avait été en conflit avec ses amis de toujours, avec Ricardo, ils avaient trouvé un nouveau lien. Une amitié solide. Putain Jeroen si tu étais encore là bordel… Une amitié construite pierre après pierre. Aujourd’hui, il était son phare dans la nuit et même si elle lui en avait voulu, si elle s’était accroché à la colère qu’elle nourrissait contre lui pour ne pas sombrer, aujourd’hui elle tirait sa force de tout autre chose. De son envie d’être là pour lui. De faire ça au moins, au milieu de toutes ces fuites, de toutes ces lâchetés, de tous ceux qu’elle n’avait pas pu sauver… Elle ne pourrait pas changer la vie d’Alec, elle non plus n’allait pas devenir un preuse chevalière. Mais à défaut de couper la tête du monstre elle pouvait être là pour lui. Pour qu’il se décharge, pour qu’il lâche suffisamment de lest pour remonter à la surface et prendre une grande inspiration. Déjà ça.


« Nan, tu sais bien : j’suis le salopard dangereux qui viole les nanas, on a dit… ‘pas vraiment la gueule de l’emploi pour prendre le poste de preux chevalier.. »


Les mots d’Alec sont violents, remplis de rancœur pourtant Julian ne dit rien, elle les accepte, elle les laisse courir. Ils en font résonner des choses en elle pourtant, ces quelques mots, ces quelques débris de rage. Mais ils ne sont pas importants pour le moment. Elle le connait par cœur, c’est une brèche qu’il laisse apercevoir. Malgré la dérision, malgré le cynisme, cette colère qui pointe entre les lignes, elle, elle est réelle. Et si elle se laisse entrevoir ce n’est pas pour rien. Alec a laissé la place à quelques émotions. Cela ne voulait pas forcément dire que d’autres allaient suivre bien sagement alignées, cela ne voulait pas dire qu’il allait nécessairement s’ouvrir et tout lui raconter. Mais au moins il avait laissé une émotion s’exprimer et c’était un premier pas.

« J’ai b’soin de ce job pour pas perdre pied. Pour tenter de faire un truc bien dans toute cette merde. Compenser un peu… ce que cette pute me fait faire à côté. »

La violence des mots une fois encore heurte Julian mais différemment cette fois. Cette pute, elle ne sait pas qui elle est mais elle sent qu’autour d’elle se cache quelque chose d’une violence inouïe. Elle sent la main d’Alec trembler sous la sienne. Dans un premier instinct elle aurait envie de la serrer pour calmer le mouvement. Mais ce n’est pas le message qu’elle veut lui faire passer. Elle ne veut certainement pas qu’il musèle ses émotions et leurs expressions. Non, elle veut l’aider à les apaiser. Alors, c’est avec toute la tendresse dont elle était capable que Julian fit passer doucement son pouce sur sa paume. Son regard ne quitte pas celui d’Alec alors que les idées se bousculent dans sa tête. Elle fait de son mieux pourtant pour les calmer. Pour remettre de l’ordre et ne se concentrer sur l’essentiel. Surtout, ne pas se laisser déborder.

« L’attente, le silence, ce sont d’excellents moyens de rendre les gens fous. Nourrir leur angoisse, nourrir leur peur puis laisser poindre en eux l’espoir que tout est peut-être fini… Leur laisser baisser la garde… Ils savent très bien faire ça. Tous, tous ces monstres quelles que soient leurs fidélités. Et aussi prévenus qu’on soit, c’est impossible de reste froid face à ça. »

Les paroles de Julian n’étaient pas rassurantes et elle en avait conscience. Mais être présente pour Alec ne voulait pas dire lui faire croire que tout irait bien dans le meilleur des mondes. Elle ne se débarrasserait pas de ses angoisses en les minimisant, en affirmant sans vraiment y croire qu’elles étaient infondées ou qu’on pouvait les balayer d’un revers de la main. Alec avait peur et elle savait très précisément ce que cela pouvait provoquer en vous. Il avait peur et ils étaient en présence d’ennemi qu’elles ne pouvait pas chasser juste en allumant la lumière.


« Mais… De quoi as-tu le plus peur au fond ? De ce qu’elle pourrait te faire ou de ce qu’elle pourrait te forcer à faire ? »

Ne jamais quitter son regard, ne jamais quitter ses yeux. Lui montrer que les siens étaient désormais secs et assurés. Qu’ils n’étaient plus là que pour le regarder lui et recueillir la moindre émotion qui se glisserait sur son visage. Sans la juger, sans la minimiser, sans tâcher de la faire disparaître. Pour l’accueillir, pour partager un peu du poids qu’elle pouvait faire peser sur ses épaules.

« Ou de ce que tu crois qu’elle pourrait faire de toi ? »
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Sam 16 Déc 2023 - 23:07
La violence des mots n’a aucune mesure avec ce qui racle sous la surface. Derrière les sourires et les regards qui partent en biais. Alec a bien conscience de n’avoir fait que survoler la situation en faisant le point avec Julian lors de leurs retrouvailles. N’avoir fait que citer “la tarée avec qui il a signé un pacte”, le retour chez lui, le refus de Mack de le laisser rejoindre seul la fosse au lion, le départ de Jayden. Une manière finalement, de parler davantage des autres que de lui-même. D’esquiver la situation dans laquelle il se trouve, de la minimiser au possible. Tout à la fois pour éviter d’y faire face, de la faire vivre en dehors de son quotidien, mais aussi de risquer de faire fuir sa meilleure amie. Une angoisse profonde, grandissante, jamais à même de s’éteindre tout à fait.

Une peur dévorante qui se confronte aux autres, à celle de voir Azalea et les autres détruire ses proches, à celle de se voir redevenir celui qu’il était ou pire, ce qu’elle veut voir d’atroce en lui, à celle de provoquer le pire pour ses proches. Celui d’être seul.

Trop intime.
L’absence d’Azalea, son ombre qui s’insinue dans chaque interstice, l’impression de sentir son souffle sur sa nuque à tout instant, la sensation grandissante de la savoir à quelques instants de faire son grand retour. Et cette frustration mêlée de tension de ne faire face qu’au silence.

« L’attente, le silence, ce sont d’excellents moyens de rendre les gens fous. Nourrir leur angoisse, nourrir leur peur puis laisser poindre en eux l’espoir que tout est peut-être fini… Leur laisser baisser la garde… Ils savent très bien faire ça. Tous, tous ces monstres quelles que soient leurs fidélités. Et aussi prévenus qu’on soit, c’est impossible de reste froid face à ça. »
“Ouais, je sais… elle s’amuse avec mes nerfs.”

Les réveils en pleine nuit, les heures passées à lui faire battre la campagne ou la forêt, trempé jusqu’aux os et plongé dans la boue. Les chasses de pauvres innocents, les meurtres à la chaîne, l’obligation de nettoyer les scènes de crime ou de participer aux atrocités… ça devait facile à anticiper, sans doute. Alors elle a changé de stratégie.
Alec s’en doute. Il sait. Mais savoir n’apaise pas son angoisse, ça ne fait qu’empirer son appréhension. Pourtant entendre Julian énoncer les choses permet de les faire siennes de nouveau. De s’y aligner.
Un instant, il ne prête plus attention qu’à la chaleur de son pouce qui passe sur sa peau quand sa propre paume ne cesse de trembloter, victime de son agitation interne. Il pourrait s’en extirper, sourire, balancer des banalités. La vérité, c’est qu’Alec a cessé depuis un moment de se protéger ainsi. Que “se protéger”, c’est aussi devenu “s’ouvrir”. Mais que par moments, il ne sait s’il a le courage, ni ce qui serait le mieux pour chacun.
Alors il tremble. Du plus profond de ses entrailles.
Celui qu’Hailey qualifie naïvement de solide n’en a que l’allure.
Même Warren a la bêtise de s’étonner d’entendre le Rivers évoquer sa peur, comme si une telle chose n’était pas si courante de sa part. Pourtant Alec a peur. Depuis ses cinq ans, il n’a jamais cessé d’avoir peur. Et Julian, elle, n’en accuse aucune surprise. Bien au contraire, elle l’accroche de son regard et creuse le sujet.

« Mais… De quoi as-tu le plus peur au fond ? De ce qu’elle pourrait te faire ou de ce qu’elle pourrait te forcer à faire ? »

Il y a quelque chose qui lui plaît dans cette expression qu’elle porte sans trembler. De la légère tension entre ses sourcils, ce visage faussement détendu, cette manière dont ses lèvres laissent entrevoir ses dents non dans un sourire mais dans une expression infime mais intensément plus rude. C’est imperceptible sans doute, mais il y a dans cette solidité une solidité qu’il ne lui avait pas vue depuis longtemps. Pas cette assurance vive dont elle sait se draper même lorsqu’en dessous, le doute la ronge. Autre chose. Un truc plus vrai, peut être. Ou cherche-t-elle simplement à s’en convaincre ? … Ou cherche-t-il simplement à s’en convaincre ? Les deux questions sont justes et légitimes, tout autant que celles de Julian le touchent sans retenue.

« Ou de ce que tu crois qu’elle pourrait faire de toi ? » Et la dernière l’achève et détourne son regard un instant.

‘ T’as mieux tenu le coup que les autres Rivers. Tu vas en avoir des trucs à raconter à ta jolie petite femme. …. Tu crois qu’elle va s’en rendre compte ? que t’es comme nous ?’ La voix d’Azalea résonne un instant dans son silence. Et avec elle le frisson glacial qui lui foudroie la peau l’espace d’une seconde. Il part de son estomac et irradie en étoile en toute direction. Jusqu’à sa nuque, le fourmillement au bout de ses doigts, ou la chute de sa plante de pied.

“Le programme, c’était pas pizza / télé ? ‘Fallait me prévenir que ça avait changé pour ‘séance psy’…”

La voix blanche, le sourire qui se tord, un souffle cynique et un spasme léger dans sa main. Le kit des aveux pour débutants.
Car Alec sait garder les choses pour lui. Il sait fixer son interlocuteur en face, déballer son mensonge, refuser de s’en écarter, qu’importe ce qui lui est opposé pour le faire craquer. Mais ce n’est pas ce qu’il fait. Il ne fuit pas plus qu’il n’y semble, d’ailleurs, puisqu’il serre un instant la main de la jeune femme plutôt que de s’en extraire.

Alors la voix qui reprend est dure. Pas froide pourtant. Elle vibre sans se briser. Un son grave mais faible. Ni solide ni puissant, pas plus rocailleux et fébrile. Juste l’état de tension sordide qu’on invoque quand “tenir” est un mot trop lourd pour pouvoir le décrire.

“J’aurais toujours peur qu’y’ait pire. Parce qu’il y aura. T’imagines pas comment elle est…” En inspirant, Alec secoue la tête d'un geste sec et reprend. “ Elle s’éclate. J’voudrais te dire que j’ai dépassé le stade d’avoir peur de ce qu’elle peut me faire, qu’entre ma famille, Logan, les autres peignes-culs ou juste les trois heures d’interrogatoire, j’ai passé l’cap… mais c’pas vrai.” Peur d’avoir mal, peur de ce qu’on peut lui faire subir, peur d’être de nouveau face à Blackblood, peur de ce qui se passerait s’il n’y avait pas le nom de Rivers pour le protéger. “J’voudrais me la ramener en disant que j’ai surtout peur de ce qu’ils peuvent vous faire à vous, mais ya pas que ça.” Et pourtant ça hante ses nuits et ses jours. Mack, sans cesse à leur portée, qui peine à s’alimenter tant la situation lui pèse. Kezabel, disparue pour se protéger, loin de lui et d’une amitié qui les aura menés aux portes de l’enfer. Jayden, à l’autre bout du monde pour ne pas être attrapée. Janie, sans cesse cachée à porter le poids de deuils que les sangs purs lui imposent. Et Ju’ ; véritable cible ambulante s’ils se mettaient à lui tomber dessus. Au croisement des accusations. Quand aux autres… Cait, Jo, Sova, même Enzo et Will. Aldric. L’idée le glace mais y songer ne fait en rien avancer les choses. “Quant à ce qu’ils me forcent à faire… ‘pareil, il y aura toujours pire.” ça s’assèche dans sa gorge. “ Elle joue avec mes limites.” ça s’emballe sous sa cage thoracique. “Et j’veux pas savoir c’que c’est, mes limites.” Le regard fixe, figé au loin.
Les hurlements de Youlia lui reviennent en tête, son regard mort, le bruit à la fois mou de son corps retombant sur le tapis épais mais humide du sang déjà accumulé dans la fibre. Et le craquement de ses os.
En agitant le menton pour s’ébrouer, le jeune homme rejette ces images qui pourrissent à l’intérieur. “Tu parles de ce qu’elle pourrait faire de moi… mais j’sais déjà pas ce que ça fait de moi… de pas avoir déjà craqué.”

Pas quelqu’un de bien, c’est certain.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Sam 30 Déc 2023 - 14:19
Cette tension, ils avaient malheureusement appris à la connaître. Cette force qui appuyait sur chacun de leur geste, sur leurs respirations. Cet air qui devenait soudainement plus dense, compliquait les inspirations et les poussait à respirer plus vite. Tout ça faisait désormais partie d’eux, qu’ils le veuillent ou non. Julian se rendait compte que cela faisait si longtemps qu’elle avait un poids sur la poitrine qu’elle en arrivait parfois à l’oublier. Pourtant, malgré cette habitude, malgré cette confrontation permanente, cela ne voulait pas dire que le poids ne pouvait pas se faire plus lourd par moment. Et là, sans aucun doute possible, le poids d’Alec devenait insupportable. Julian aurait aimé avoir la force de lui retirer d’un simple regard, d’une simple phrase elle savait pourtant maintenant que c’était impossible. Son meilleur ami vivait des choses qu’on ne pouvait pas balayer d’un simple revers de la main. Des choses qui ne disparaîtraient pas juste parce qu’ils le désiraient ardemment. Ce monde avait refusé de leur faire des cadeaux, mais ils étaient plus forts que ça. Julian le sentait au fond d’elle en plongeant son regard dans celui d’Alec. Ils avaient une force en eux qu’ils avaient peut-être oubliée mais qui était bien là.

La voix d’Alec se fit entendre, une plaisanterie pour se laisser le temps de respirer. Julian afficha un sourire amusé et mima avec ses lèvres un petit désolé mais sans en dire plus. Parce qu’elle ne voulait surtout pas l’empêcher de parler. Elle savait qu’il ne se contenterait pas de cette vanne, qu’il ne fallait surtout pas s’y engouffrer. Alors elle attendit, parce qu’elle savait qu’elle avait vu juste, parce qu’elle avait vu l’éclat dans ses yeux. Et les mots commencèrent à tomber. Julian les accueillit sans ciller, sans bouger, enregistrant les informations. Une part d’elle avait envie de souligner comme elle était fière d’Alec, des progrès qu’il avait fait sur le fait d’exprimer ses émotions, ses peurs mais elle se retint. Elle écoutait, parce que c’était ce qu’elle devait faire.

« J’voudrais me la ramener en disant que j’ai surtout peur de ce qu’ils peuvent vous faire à vous, mais ya pas que ça. »


Un frisson lui parcourut tout le corps. Ces mots. Il fallait un courage fou pour les dire à voix haute et pourtant Julian s’y reconnaissait avec une facilité déconcertante. Bien sûr qu’elle avait peur pour ses parents, peur pour Jeroen aussi loin qu’il puisse être, peur pour Mack, Alec et tous ceux qu’elle avait appris à aimer. A sincèrement aimer. Mais au fond, elle était terrifiée de ce qu’ils pourraient faire d’elle. C’était pour ça qu’elle avait fuit et qu’elle n’avait pas pu tenir la main de Zachary une dernière fois. C’était pour ça qu’elle avait disparu jusqu’à se perdre elle-même. Parce que c’est terrifiant d’être une cible.

« Et j’veux pas savoir c’que c’est, mes limites. »

Julian se retient. Elle retient cette pulsion qui lui intime de prendre Alec dans ses bras, de le serrer de toutes ses forces et de lui dire qu’elle sera toujours là, qu’elle fera tout pour qu’il ne connaisse jamais ça. Parce que cette histoire est trop complexe, parce qu’elle ne peut pas lui faire de promesse aussi vaine. Mais pourtant, elle sent comme ça palpite dans sa poitrine. Elle sent comme la peur laisse place à la colère. La compassion oui, la tristesse mais aussi la colère. Parce qu’elle en a assez de voir Alec et les autres comme ça, parce cette souffrance la scandalise. Pour autant, Julian n’était pas en train de prendre parti, de se mettre à haïr les Supérieurs du plus profond de son âme. Non, ça, en réalité, elle n’en était pas encore réellement capable. Le seul camp qu’elle désirait ardemment prendre désormais c’était le sien et celui de ses proches. Brandir leur bannière à eux, simplement, s’enfermer loin de tout ça. La voix d’Alec se fit une fois de plus entendre, par pour apaiser la colère de Julian. Parce que ça aussi, ça la mettait hors d’elle, la façon dont tout ça s’insinuait en eux jusqu’à les faire doute de leur propre essence. Jusqu’à leur faire remettre en cause leur propre humanité alors que les événements n’avaient fait que se foutre de leur gueule depuis le début.

« Un survivant. Cette façon de garder le cap, de résister malgré l’horreur, ça fait de toi un survivant. »

Le regard de Julian s’était planté dans celui d’Alec et toute sa détermination pouvait s’y lire. Sa détermination à lui inscrire ces mots dans la tête. A ce qu’il les garde bien au fond de son crâne. Il avait le droit d’avoir peur, d’avoir mal, d’être épuisé mais il n’y avait qu’une chose qu’elle lui refusait : celui de perdre foi en lui-même. Elle le savait au fond, c’était de tomber dans cette brèche qui pourrait causer le plus de dégâts.

« C’est beau d’être un saint quand on ne vit pas au milieu d’une guerre permanente. Alec, tu as survécu jusque-là et tu vas continuer à le faire parce que tu es suffisamment fort pour ça même si tu souffres, même si tu as peur, même si t’as besoin de craquer. T’es un survivant, t’es fort même si cela veut dire que tu as aussi tes faiblesses. »

La main de Julian quitta celle d’Alec pour venir se poser sur sa joue. Son visage, sa peau elle les connaissait par cœur pourtant elle réprima un frisson. Elle s’était tenue si éloignée du contact humain pendant si longtemps, elle qui avait vécu avec le plaisir de la chair si longtemps, c’était étrange de toucher sa peau ainsi de nouveau.

« Mais si t’es aussi fort c’est parce que t’es pas tout seul Alec. C’est parce qu’il y a un paquet de personnes qui tiennent à toi. Alors il faut aussi que tu les laisses t’aider. Il faut aussi que tu nous laisses remplir notre part et te porter quand t’as besoin de relâcher la pression. »

Les doigts de Julian glissèrent lentement sur sa joue, redessinant une pommette qu’il avait certainement fracturée un bon nombre de fois. Passant sur une mâchoire qui avait du recevoir bien trop de coups.

« Et promis, je te laisserai toujours une place sous ma couette quand les nuits deviendront trop effrayantes. »

Un mince sourire au bord des lèvres, une pointe d’insolence. Un doigt d’honneur à toute cette noirceur.
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Sam 6 Jan 2024 - 18:51
Elle dégueule, cette habitude. Elle suinte, pue, macère. D’ordinaire, il y a une forme de confort dans cette notion. De l’accoutumance. De l’acclimatation au pire. Elle vous ronge. Non pas seulement lui, mais ceux qui se retrouvent emportés par le mouvement, comme un trou noir formé bien au centre qui aspirerait les uns et les autres par effet de gravité. Les plus proches d’abord, puis les suivant. Et ainsi de suite, de proche en proche.
Un simple mot mimé dans un sourire pour exposer la complicité avant que les mots ne tombent les uns après les autres, alourdissant - il le sait - les épaules de sa meilleure amie. Sera-t-elle davantage attirée ainsi lestée de ses emmerdes ? Ou risque-t-elle au contraire de prendre le large, sortir de l’orbite et dériver loin d’eux ? L’équilibre est instable, facile à briser. Et pourtant Julian est ancrée au sol. Solide tandis que lui, laisse la friture érailler sa voix. C’est vrai, il apprend. Depuis des années, depuis leur rencontre, depuis celles qui l’unissent à Kezabel, Jordane et les autres. Jusqu’à même des réunions plus improbables comme le lien devenu de plus en plus solide avec Enzo. Il grandit, à sa manière. A ne plus fuir tant ses sentiments, ses fêlures et son passé. A faire face à ses erreurs aussi, en supporter le poids sans se chercher d’excuses. Ce genre de choses prend du temps et restent invisibles aux yeux du principal concerné. Lui se voit trembler. Il sent les crispations de son organisme entier qui rejette chacun de ses mots, chacun des souvenirs qui tâchent ses mains de sang et expliquent le brun incrusté sous ses ongles. Il voit ses silences face à Mack à qui il a pourtant juré de tout raconter. Ses éveils la respiration en vrac et la bile dans la gorge. Son immobilisme face à l’horreur. Son aptitude à couper l’intégralité de ses pensées, dériver au loin, peiner à revenir. Alice n’existe pas, pas plus que Youlia ou qui que ce soit d’autre. Les victimes appartiennent à son autre lui. Celui qui suit, râle, insulte, sourit et cherche ses bourreaux avec la gueule du sale gosse qu’il était autre fois. Petit à petit, il morcelle, divise ; fracture sa vie. Les pulsations dans ses veines accélèrent lorsque les deux faces du miroir se rapprochent et se frôlent.
On pourrait l’imaginer avoir séparer l’intégralité de ce qu’il est. Éloigné les parts de bienveillance, les bons souvenirs, les rires avec les proches. C’est pas le cas.
La sensation de cette main sur la sienne, c’est elle qu’il emporte en enfer chaque fois. Ainsi par moment, son regard quitte le mur derrière Julian ou se déloge de ses prunelles claires pour se figer sur la paume qui recouvre sa peau. Physique, tangible. L’expression “se raccrocher aux autres” n’a jamais été si palpable.

Et pourtant s’il a bien des raisons de tenir, la fatigue, les espoirs, la peur, la culpabilité et les faux semblants le rattrapent jour après jour. Jamais il n’exprimera la vérité. Jamais il ne portera à ses lèvres l’abandon qui lui a lié les côtes à sa rencontre avec Hailey, plusieurs semaines plus tôt. La porte de sortie, si tentante, d’être emporté non plus par un ennemi mais par une parfaite inconnue sans aucun rapport avec les Supérieurs. Une vampire qui passait par là et planterait ses crocs dans sa carotide pour achever toute nécessité de se battre. Il n’aurait été qu’un fait divers. L’herbe coupée sous le pied à ses ennemis. Rien qu’une triste histoire pour les proches qui ne le verraient plus. Une pensée qu’il n’accepte pas à la lumière du jour mais qui luit si fort lorsque la nuit tombe.
Ça restera sous silence. Mais ce qu’il évoque n’est pas moins douloureux. L’amusement de ses bourreaux lui est tatoué dans la chair. Ils le savent plus proche d’eux qu’il ne l’admet. Pourtant Alec sait ce qu’il était avant Poudlard. Il sait ses envies de blesser, de faire mal, véritablement mal, d’écraser les autres. Il sait sa propre violence, ses injustices, ses ruptures. Et cette résilience qu’il a vendu à Kezabel avant de se rendre. Une assurance qu’il n’en avait véritablement.
“Il m’auront pas.” A-t-il dit. “Fais-moi confiance.” S’est-il entendu renchérir. “Ils n’auront pas ce que je sais.” Ni par la parole, ni par son esprit, qu’importe la torture, il protégerait les siens.
Ça sonne bien. Très chevaleresque.
Ça cache surtout la peur panique de voir Kezabel lui arracher ce qui compte encore davantage pour lui que toutes ces personnes qu’il aime et à qui il doit tant : lui. Non pas ni sa vie ni sa liberté, mais ce type qui a grandit, évolué, appris. Chaque pas en avant arraché au goudron pour se rapprocher de celui qu’il est à présent et qui mourrait si on lui enlevait les souvenirs de ce qu’il a construit à Poudlard et ailleurs auprès de ceux qui comptent aujourd’hui.
Elle, songe-t-il en serrant sous sa paume le pouce de Julian.

Purement égoïste, bien moins chevaleresque, mais même à présent, éreinté par l’horreur, il n’y renoncerait pas.
Et ça non plus je sais pas ce que ça fait de moi.

« Un survivant. » Pulsations à dix mille, gorge nouée, regard crispé. « Cette façon de garder le cap, de résister malgré l’horreur, ça fait de toi un survivant. » Sans répondre, il serre un peu plus fort puis se reprend de peur de la blesser avec une poigne mal maîtrisée. « C’est beau d’être un saint quand on ne vit pas au milieu d’une guerre permanente. Alec, tu as survécu jusque-là et tu vas continuer à le faire parce que tu es suffisamment fort pour ça même si tu souffres, même si tu as peur, même si t’as besoin de craquer. T’es un survivant, t’es fort même si cela veut dire que tu as aussi tes faiblesses. » Et chacun de ces mots lui serrent plus encore la gorge. Si fort qu’il fini par inspirer profondément. Tous sont vrais. Il a peur. Il a besoin de craquer. Alors l’inspiration vibre un peu et ça le ferait presque flipper tant tout est si contenu qu’il ne lâche rien de plus que ça. Des tremblements, la rocaille d’une voix, ses remous, ses vibrations. Des séismes, mais rien de l’épicentre.

Là aussi, il s’éloigne. Ses pensées dérivent et s’écartent de ce qu’elle dit. Comme lorsqu’on sait que notre voix risque de dérailler et que ce simple soubresaut libérera les larmes. Mais elle ne le laisse pas faire et quitte sa main pour poser la sienne sur sa joue. Lui intime de rester avec elle. D’intégrer chacun de ces mots. Ceux qu’il sait, mais qu’il a besoin d’entendre. D’autant plus de sa bouche à elle. « Mais si t’es aussi fort c’est parce que t’es pas tout seul Alec. C’est parce qu’il y a un paquet de personnes qui tiennent à toi. Alors il faut aussi que tu les laisses t’aider. Il faut aussi que tu nous laisses remplir notre part et te porter quand t’as besoin de relâcher la pression. » Contre sa main, les muscles de sa mâchoire roulent et Alec dégluti en silence.
Elle glisse, offre une caresse qui lui fait fermer les paupières et accompagner le mouvement. Naturellement sa respiration s’est coupée une seconde, tous les sens éveillé à ce contact. Le type d’hier est toujours là, quelque part. Celui qui n’avait que ça pour se lier à l’humain. Qui en est toujours avide. Qui se nourri de chaque toucher quel qu’il soit pour tenter de refaire surface. Affamé de l’autre, affamé d’exister ne serait-ce que quelques secondes. Le sexe d’abord, les amitiés ensuite, des petits riens pour d’autres qui, mit bout à bout, ont pourtant changé sa vie.
« Et promis, je te laisserai toujours une place sous ma couette quand les nuits deviendront trop effrayantes. » Un rire secoue sa cage thoracique et ses paupières se relèvent sur des prunelles humides qui la dévisagent un instant.
“Fait gaffe avec tes propositions, ça risque de te surprendre si je débarque en plein milieu d’la nuit..”
Ça rappellera des trucs, cela dit.

De nouveau, il inspire et fini par abandonner sa position - derrière le bar - pour le contourner et défaire cette barrière physique entre eux. L’instant suivant, il la prend dans ses bras. “’Faut que j’arrête de faire ça.” C’est marmonné contre ses cheveux blonds, comme un foutu gosse qui a conscience d’abuser des câlins. Il ne s’en détache pas pourtant, et si leur relation n’avait pas évolué comme elle a évolué, Alec l’aurait probablement déjà soulevée pour l’emporter dans la chambre, bouffé par le besoin de s’emplir d’autre chose que de drame, de renouer avec la chaleur humaine et délaisser les contrées glacées de la chasse (bien trop présentes dans son esprit). Mais si ses mains glissent une seconde dans son dos, il s’arrête là et cherche juste présence et soutien. “Si tu savais à quel point c’est l’truc qui me sauve au quotidien…” Jamais plus qu’un murmure. Pas le fait de se glisser sous sa couette bien sûr, mais la présence des autres, quelque part. A défaut d’être auprès de lui, ils sont dans ses pensées, forts d’une confiance presque brutale tant elle prend de place. Une force évidente. Une faiblesse aussi. Suffirait-il d’être trahi par l’un d’eux pour qu’il retourne sa veste ? Un instant, ses pensées partent vers Warren, vers l’angoisse qu’une telle réflexion engendre chez lui. Puis il se redresse et dégage chacune de ces pensées avec une violence qui lui est propre. Là seulement il laisse ses bras défaire leur étreinte.

“Avec le temps ça finira par se calmer. Mes parents finiront par craquer et nous laisser emménager ailleurs, on pourra revoir du monde plus facilement sans vous foutre une cible sur la gueule. Et avec un peu de chance, l’autre tarée se sera fait buter dans un coin, ça allégera un peu la charge de psychopathes au mètre carré.” Car ouais, j’te dis pas tout. “A ce moment là ça sera plus simple… de relâcher la pression.” Une bouée au loin pour un naufragé. Une oasis dans le désert. La lueur qui filtre au travers des parois d’une grotte trop profonde. “J’ai déjà gagné la disparition de Walters. J’ai l’impression qu’ils se plombent entre eux ces cons-là..” Tout est très factuel et porteur d’espoir. “ça va aller…” Tu recommences Alec ; et tu le sais…
Pourtant, il pose un baiser sur la joue de sa meilleure amie et inspire de nouveau pour ravaler les tremblements que cette conversation a révélé jusqu’au bout de ses ongles.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Sam 13 Jan 2024 - 19:31
Toujours devoir deviner. Julian le savait bien et c’était sans doute pour cela que son regard se faisait plus scrutateur, sur un qui-vive permanent. Parce qu’Alec ne lâcherait jamais toutes les informations complètement, parce que ce qu’il avait laissé entrevoir jusque-là c’était déjà énorme et qu’elle ne pouvait pas réellement espérer un étalage plus intense. Bien sûr qu’elle aurait aimé, qu’il soit capable de continuer à parler, qu’il soit capable de fondre en larmes, de crier, de hurler, de sangloter. Bien sûr que ça aurait été difficile à voir mais oui, il aurait sincèrement aimé qu’il puisse exploser de la sorte et qu’elle puisse alors le réconforter, être pendant quelques instants au moins le réceptacle de ses émotions. Mais il était fort peu probable que ça se déroule ainsi. Alors elle observait, elle ressentait, elle s’accrochait à sa vue mais aussi à ses autres sens. A son toucher. Oui elle avait senti comme Alec avait soudainement serré sa main avec force. Avant de se reprendre certes mais ces quelques secondes, cette pression si forte qu’elle aurait pu lui faire mal, elle avait bien existé. Elle disait déjà tant de choses. Et puis, il y avait les crispations de son visage, ses paupières fermées et puis sa poitrine qui avait oublié de se soulever pendant quelques secondes. Tout cela elle le voyait, elle le sentait, elle l’enregistrait. Alec laissait quelques émotions filtrer, à sa manière. C’était toujours ça de sorti, toujours ça qui sortait un peu de sa carapace. Ca ne suffirait pas, ça ne pourrait jamais suffire mais Julian avait aussi besoin de se dire que c’était un pas en avant, que c’était mieux que rien. Car au fond, elle le savait, au-delà de son amour sincère pour Alec, de cette amitié si forte qui ne lui faisait aspirer qu’à son bonheur il y avait son combat à elle. Sa culpabilité. De ne pas avoir été là, d’avoir laissé Zachary mourir sans être présente. Alors oui, elle avait besoin de se dire que ces quelques sursauts soulageraient au moins un peu Alec.

« Fait gaffe avec tes propositions, ça risque de te surprendre si je débarque en plein milieu d’la nuit.. »

C’est un sourire qui se dessine sur le visage de Julian. Un sourire amusé, plein de défi aussi. Pourtant, il était loin d’avoir tort. Elle serait sans doute d’abord effrayée, puis surprise mais ensuite…. Ensuite elle était incapable de le dire, cela faisait bien longtemps qu’elle dormait seule.
Alec se défait alors d’elle, elle le regarde faire, en silence et c’est à son tour de fermer les yeux quand il la prend dans ses bras. Elle passe ses mains dans son dos et oublie quelques secondes qui réconforte qui. Elle se rappelle comme ce contact lui fait du bien, comme se perdre dans une étreinte peut être doux. Qu’il arrête ? Non, Julian n’a pas envie qu’il arrête. Il est le seul qui a encore ces gestes envers elle, le seul être humain qu’elle touche encore. Zachary aurait pu oser faire une chose pareille aussi, la prendre dans ses bras. Mais plus maintenant. Alors qu’il continue. Julian sent sa poitrine se soulever contre elle. Elle entend aussi les quelques mots qu’il glisse.

« Je veux bien me sacrifier alors si ça peut te sauver… »

Un chuchotement en guise de réponse, un peu d’humour oui mais pas moins de sincérité. C’est ce message qu’elle lui martèle depuis le début, qu’elle veut qu’il imprime dans sa petite tête. Qu’elle est là, qu’elle peut être un de ses piliers, qu’elle veut l’être. Qu’elle ne va pas partir de nouveau, qu’elle ne va pas l’abandonner.
L’étreinte d’Alec se desserre. Julian se laisse faire, se recule d’un pas, le regarde. Quelque chose à changer dans son visage et les mots qu’il lance lui confirment son impression. Il a refermé la brèche. Il lui parle d’avenir, il lui parle d’espoir, d’un calme hypothétique. Elle ne le croit pas. Elle aimerait pourtant se dire qu’il a raison, que la situation va s’améliorer en un claquement de doigt. Mais elle n’y croit pas une seule seconde et elle sait bien que lui non plus. Mais il a besoin de refermer la brèche. Elle aurait envie d’insister mais ce serait contre-productif. Alec a laissé l’armure s’ouvrir quelques instants, c’est déjà un grand progrès elle ne peut pas le forcer à plus. Elle ne veut pas lui faire croire que s’il laisse filtrer la moindre émotion il se retrouverait ensuite dans l’obligation de tout dire sur le champ. Elle doit accepter de lui laisser un peu d’espace. Alors elle affiche un mince sourire et accepte avec douceur le baiser qu’il vient déposer sur sa joue.

« Je l’espère. On l’espère tous. »

Il ne sera pas dupe de sa réponse, il comprendra bien qu’elle a saisi sa manœuvre. Tout le monde sait mais ce n’est pas grave. Julian veut se dire qu’ils ont avancé alors on respire un grand coup et elle reviendra à la charge plus tard. Elle saura lui rappeler sa présence le moment voulu.

« Et puis si ça va pas… »

Julian s’approche alors d’Alec, sourire aux lèvres. Elle s’approche. Encore. Et d’un geste furtif vient l’embrasser. Poser ses lèvres sur les siennes avant de reculer et de rire doucement.

« Si jamais tout est vraiment foutu on saura au moins trouver du réconfort. »

Elle rit de nouveau. De ce qu’elle vient de faire, de la tête d’Alec, de son fatalisme légèrement désespérant. Elle rit parce qu’au fond, elle ne sait pas comment elle réagira à la prochaine épreuve, elle ne sait pas à quel point ça fera mal. Elle sait juste qu’elle ne pourra pas tourner les talons cette fois. Parce qu’elle ne pourra pas abandonner Alec ni les autres, parce que la culpabilité est beaucoup trop dévorante.

« D’ailleurs, faut que tu me dises si t’as des nouvelles conquêtes que je connais pas. »

Allez, cette fois, je te laisse vraiment respirer.
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Dim 21 Jan 2024 - 3:24
Se laisser aller, dériver dans les bras de l’autre, laisser les craquelures envahir tout ce qu’il reste de barrières et les sentir s’écrouler. Quelques années plus tôt, lorsqu’il rencontrait Julian dans le bureau d’un prof dont l’identité lui échappe parfaitement aujourd’hui… ça aurait été inconcevable. A présent il aurait pu. Un an plus tôt, il en aurait sans doute été capable. Quelques fois, les fêlures l’ont emporté ; souvent face à Kezabel, quand Julian ne donnait plus signe de vie, qu’il sentait le piège se refermer sur lui et le poids de la vie de ses proches peser sur ses épaules. Et la peur… cette peur atroce de l’horreur à venir. La peur, surtout, du combat de tous les jours et celle de ne pas être à la hauteur. Des conséquences à sa propre lâcheté d’aujourd’hui et le face à face avec celle d’hier. Les cours d’occlumencie, l’infâme plan d’utiliser les abus de son oncle dans son enfance pour protéger les secrets de ses proches et les siens.
Là, il a craqué. Profondément, violemment, à ne plus réussir à respirer. Tout comme il a craqué quelques semaines plus tôt, quand il a découvert qu’un type d’une dizaine d’année de plus que lui, auprès de qui il était venu s’excuser pour son comportement homophobe déplorable du passé… s’était demandé à l’époque s’il n’y avait pas quelque chose de louche. Et ce, sans jamais rien en faire. Alec avait alors quatorze ans, mais le type avait préféré le tabasser. Et quand, dix ans plus tard, la vérité est sortie, le constat et l’issue ont été la même. Quelques os fracturés, des larmes, des mouches devant les yeux, l’impossibilité de respirer.
Ouais. C’est arrivé qu’il craque. Mais plus le temps passe auprès des sangs purs, moins il s’en sent la capacité. Il effleure les choses, se réfugie dans une tendresse qu’il ne peut avoir qu’avec elles, ces femmes qui comptent trop pour qu’il sache l’expliquer. Mais véritablement lâcher la bride ? Ça serait laisser la vérité rentrer, tâcher son quotidien, infecter un cercle qu’il garde protégé de tout ça. Ça serait accepter que tout ça est réel, qu’il est le même ici et là-bas… et ça, c’est impossible. S’il le faisait, il lui semble qu’il ne pourrait plus s’en relever, plus se dégager des chiens de l’enfer lâchés dans son esprit.
Un jour il faudra admettre qu’il ne peut faire autrement. Ce jour, Julian sera là, ça ne fait aucun doute. Mais pour l’heure, c’est lui qui ne peut pas.
Alors il dit des conneries entrecoupées de vérités.
Et elle en fait de même.
Car c’est plus simple ainsi.

« Je veux bien me sacrifier alors si ça peut te sauver… »

Et peut être qu’un jour, c’est elle qui osera se confier. Sur toutes ces choses qu’elle ne dit pas, sur ces demi-vérités qu’elle n’affronte pas, sur ces manques qui ne portent aucun nom. Pour l’heure elle l’observe esquisser un souffle amusé et Alec ne peut empêcher l’élan d’affection presque brutal qui lui étreint les côtes un instant. L’espace d’une seconde, il pourrait se serrer là, le nez dans son cou, à s’emplir de sa chaleur jusqu’à ce que l’éternité fasse sens. Juste une seconde à contrer l’élan d’un baiser, cette manifestation de tendresse qu’il enterre parce qu’elle le lui a demandé et qu’il ne s’en détournera pas. Elle, Jero, deux promesses mutique ou orales qu’il n’enfreint pas par loyauté pour l’un, par respect pour l’autre. Pour ces failles qu’elle ne dit pas mais qu’il voit, pour ces vides qu’elle affronte tous les jours. Sans doute pourrait-il avoir le même discours envers elle. Mais il n’ose pas.

Alors il conclue seulement par quelques affirmations un peu tremblantes, faites pour le rassurer bien autant qu’il cherche à la rassurer, elle. Ça, et cet éloignement pourtant minime qui fait entrer l’air trop froid entre leurs deux corps. Pas tant affirmé, cet espace qu’il brise déjà pour déposer un baiser sur sa joue. La chaleur humaine a toujours été son seul rempart contre le monde, sa manière d’exprimer ce dont il ne connaît les mots, un mode de partage quand le reste ne filtre pas. Apaisé au fil des années, normalisé, dans un cercle restreint. Toujours sincère, quoi que parfois maladroit.

Et dans ces paroles rassurantes, il passe sous silence bien des choses. Dans cet espace qu’ils créent, à ses côtés, dans ce petit appartement moldu, il fait bon de croire que tout ça n’existe pas. Peut-être les chiens de l’enfer pourraient-ils reculer, trop effrayés par l’odeur du café, la chaleur d’une étreinte ou le son des rires entre amis.

« Je l’espère. On l’espère tous. »

Elle sait, et lui aussi, qu’il n’y a là qu’un espoir malhabile. Mais après tout, est-ce si grave de se bercer d’illusions ? N’est-ce pas simplement une manière un peu fébrile de se protéger l’un l’autre ?

« Et puis si ça va pas… »

Et elle s’approche. Encore. Et un peu plus. De quoi déconnecter ses neurones un instant et accélérer son palpitant lorsque son regard s’échoue hors du sien, droit sur ses lèvres, avant de les perdre de vue pour les sentir sur les siennes. Ça ne dure qu’un instant. Un geste furtif déjà remplacé par le rire ; un ensemble bien naturel qui mis bout à bout allège déjà sa poitrine et creuse ses joues d’un rire amusé.

« Si jamais tout est vraiment foutu on saura au moins trouver du réconfort. » Ce que c’est bon, de la voir ainsi. Se foutre de lui, se foutre d’eux, se foutre du fanatisme. Et puis, aussi quelque part, reprendre un peu de contrôle sur ces gestes qu’elle n’a plus envers qui que ce soit. Reprendre possession du corps, avancer sur le deuil, retrouver sa liberté. Non vis à vis de Jero ou de quelque possibilité de quoi que ce soit avec Alec. L’histoire est entre elle et elle-même. Ces petits riens qu’elle grignote mine de rien vers le mieux-être. Alors ouais. Putain ce que ça fait du bien de la voir comme ça.
“ça se voit tant que ça que ça m’a traversé ?” L’esprit essentiellement ; le corps, un peu.
Là, c’est lui qui se moque ; de lui-même avant toute chose. De cette pensée qu’il n’aurait pas dû avoir un instant plus tôt, lorsqu’il l’a prise dans ses bras, mais qui était bien là pourtant. Trouver du réconfort… Cet élan d’hier, pas tout à fait mature, plaisamment adolescent et complètement assumé d’envoyer chier la merde pour se retrouver.
Parce que mine de rien, avec ces quelques allusions, ce temps enlacé, un baiser pour clore le chapitre et quelques vannes pour le parapher, il respire mieux, c’est indéniable. La gorge dénouée, les tremblements endigués. C’est de la fuite, bien sûr. Mais la fuite est douce quand elle trouve le chemin d’une amie.

« D’ailleurs, faut que tu me dises si t’as des nouvelles conquêtes que je connais pas. »
Nouveau rire. “Belle transition !” Et il inspire à s’en décoller les poumons pour dégager cette cendre qui lui colle aux bronches. Celle de la réalité, pas tant la weed fumée ici et là. Puisque la normalité revient, il se surprend à se rappeler de l’existence de leurs tasses. D’un geste, Alec va pour les servir avant de s’arrêter pour froncer les sourcils. Tasses pleines. Pas tout à fait la tête à ce qu’il fait, donc. “Et je perds la boule, niquel.” Rien de lourd, si ce n’est la cafetière qu’il repose sur le comptoir. “Du coup … euh… ” Plus discret sur ces choses-là. Ca reste entre elles et lui, l'immense majorité du temps. Mais avec Julian, c'est différent. Un reliquat du passé, l'écho des rois des couloirs.. “Tu connais sûrement Elin. Grande, brune, yeux verts, sang pure, sacrée connasse à ses heures, arriviste au possible ; le tout souligné par une capacité assez dingue à tenir tête à chacun des crétins encore assez stupides pour envisager de lui dire quoi faire de sa vie, de son entreprise et de son cul. Ou de son annulaire. Un p’tit quelque chose qui te ressemble, par moment…On se fréquentait un peu avant.. Tout ça. Enfin il y a dix ans quoi.” Rien d’étonnant à ce qu’ils se soient retrouvés assez rapidement. “S’apprécier” serait un bien grand terme, mais quelque chose s’est noué malgré tout. De la même manière, "connasse" n'a entre ses lèvres aucun accent dévalorisant, bien au contraire. C'est qu'il la respecte, cette femme, véritablement. Il l'admire même, comme pour beaucoup de ces femmes qui tiennent là où chacun s'effondrerait. “Tu ne connais en revanche pas une vampire, dont le père m’a pris en grippe à cause d’un regard parfaitement chaste - non - et qui m’écorcherait sans doute couche après couche jusqu’aux os s’il savait ce qu’on a fait sur son bureau chéri. Sacrée raclure ce type.” Dealer d’horreur auprès des grands de ce monde, dont Alec ne sait encore trop comment interpréter le comportement de sa fille ou les atrocités qu’il a pu voir dans ses souvenirs. Pas le sujet. “Eeet… oui non .. Ouais.. Enfin si, quelques autres, mais.. Voilà.” Il songe à Eireen bien sûr, croisée plusieurs fois avant de finir enlacés dans un château interdit au public sans n’avoir rien prévu d’un tel dérapage. Sanae, aussi, sa prof d’occlumencie ; top podium du dérapage et du besoin de retrouver contrôle et réconfort dans un moment impossible à gérer autrement. Et puis les anonymes, celles qu’il n’oublie pas vraiment mais qui ne comptent pas un instant.
“Et deux trois … “conquêtes” sous le signe de l’envie de faire chier le monde. Parce que le concept d’être le symbole de ce qu’elles détestent ET me foutre dans leur lit en douce quand les regards sont tournés, ça m’éclate assez.” Amelia, donc. Et l’ambiance étrange avec Ella, sur laquelle Warren craque.
“Tout est parfaitement sain, donc ! Comme toujours !” Auto-critique, bien sûr, conscient de sa propre connerie mais amusé par elle malgré tout. Tout le monde est consentant dans l’histoire et étalé sur un an et quelque, ce n’est pas tant ; si ?
Et puis Caitlyn, qu’il n’évoque pas. Pas tout à fait persuadé que ça ait vraiment eu lieu. Pas tout à fait fier de lui non plus, ni certain qu’elle était au clair avec son mec quand elle a fait ça. Il ne voulait pas, a tenté d’éviter ; puis a craqué et suivi la vibe. Pas fier, donc. Mais il le referait sans doute malgré tout.

“Et de ton côté, j’ose demander ou je ferme ma gueule ?” Un petit sourire, plus doux que ses paroles prononcées avec un quarante-septième degré. “…Ya un peu de mieux ?” Le terrain est glissant, il le sait. “Sinon tu le dis hein, je m’enfonce dans mes anecdotes.. j'ai une histoire d'asile abandonné et d'inferis ..” La porte de sortie, toujours, comme un rituel officialisé.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mer 7 Fév 2024 - 14:47
Est-ce qu’elle pourrait recommencer ? Est-ce qu’elle serait capable de coucher avec lui comme avant, comme si entre eux ne s’étaient jamais glissée sa relation avec Jeroen, son désespoir, sa colère et sa fuite en avant ? Pourrait-elle replonger avec cette habitude si réconfortante de s’abandonner dans les bras d’un homme et pas n’importe lequel, son meilleur ami, celui avec qui elle se sentait en sécurité, apaisée, pleine de vie. Cela pouvait paraître étrange, Alec n’était pas toujours associé à ces mots pourtant, pour Julian, c’était bel et bien le cas. Alec était un homme réconfortant, un refuge et glisser avec lui dans un lit n’avait plus rien à voir avec leurs premiers ébats. Ce ne serait plus une aventure volée aux yeux des adultes mais un acte bien plus tendre. Non sans folie, on s’entend. Alors oui, au fond, Julian sentait bien qu’elle serait théoriquement capable d’y revenir. Mais il y avait tellement d’embûches sur ce chemin. Jeroen. Mack quand bien même Julian savait que leur relation était très claire et définie. Son ancienne colère. Mais surtout, surtout, cette impression que depuis quelques temps déjà son corps lui était un peu étranger. Cette fonction de son corps tout du moins. Mais pouvoir en jouer, pouvoir en rire c’était déjà un sacré pas en avant et Julian savourerait sans doute cette petite victoire plus tard dans la journée. Pour le moment il s’agissait d’avancer pas à pas, de gagner quelques minutes de sourire à cette morosité, à ce nuage sombre qui prenait de plus en plus de place dans leurs vies.
Alors oui, parler des conquêtes d’Alec lui semblait être idéal. Son ami salua sa transition ce à quoi elle lui répondit par un clin d’œil complice. Ils avaient tous les deux besoin de souffler un bon coup après ce qu’ils venaient de se dire et surtout de garder pour eux. Souffler un grand coup et renouer au moins quelques instants avec l’innocence même si en l’occurrence Alec n’avait visiblement pas complètement repris ses esprits. Elle le regarda se perdre tout seul avec les tasses de café, en toute honnêteté elle avait elle-même un peu oublié la sienne. Disons qu’ils avaient eu d’autres choses à penser. Julian s’empara alors de sa tasse de café dans un geste volontairement ostentatoire pour rajouter une petite couche sur la mémoire en flan d’Alec, juste pour le plaisir avant de se concentrer pleinement sur ce qu’il avait à lui raconter. Le café était tiède, pas encore froid donc ça allait.

« Seulement un petit quelque chose de moi alors hein. Je te rappelle que même en mille morceaux j’ai encore quelques petits problèmes d’égo et Elin ne m’arrive pas à la cheville. »

Julian afficha un large sourire. Comme c’était agréable, comme c’était grisant de replonger dans cette attitude pleine d’assurance, de redevenir la connasse hautaine qu’elle aimait tant être pour emmerder le monde. Julian n’avait jamais été un ange et si aujourd’hui elle ne savait plus bien se positionner elle était certaine en tout cas que jouer les personnes imbues, ça restait particulièrement amusant. Mais bref, elle n’était pas le sujet de la conversation. Alec. Ses conquêtes. Et son incapacité à rester sur des zones sécurités. Julian arqua un sourcil alors qu’il évoqua une vampire et surtout le père de cette dernière. Légèrement grimace.

« Je vais t’offrir une coque enchantée pour ton anniversaire parce que t’as l’air encore assez doué pour donner à tout le monde l’envie de t’arracher les parties. »

Tout en subtilité, merci Julian. En même temps, on ne pouvait pas dire qu’elle avait tord sur ce coup. Alec avait un don inné pour ce foutre dans des histoires pas possible et si on ajoutait à ça en plus le fait que le karma n’avait jamais vraiment été sa meilleure amie… Non une coque magique pour protéger cette partie de son corps dont il était si fier ce n’était très certainement pas une mauvaise idée. Surtout faire en sorte qu’il ouvre le cadeau en public, pour plus de fun.
Alec n’était pas bien partie en tout cas pour la détourner de son idée puisque son silence en disait autant que ses paroles. Et d’autres, juste comme ça, juste histoire de foutre le bordel. Elle n’avait aucun mal à imaginer les situations et les nanas avec qui il pouvait fricoter. Alec était intenable et le serait sans doute éternellement. Quant au fait que ce soit parfaitement sain… Julian poussa un long soupir non sans avoir déguster au préalable une bonne gorgée de café.

« Franchement, le jour où ton rapport à la sexualité sera parfaitement sain, on fait une maxi teuf… Enfin on va pas attendre que ça arrive non plus pour faire la fête parce que sinon… »

Oh le petit sourire en coin de Julian ! Il fallait bien avouer que sur ce coup elle venait encore de tirer à balles réelles sur Alec mais avec tout son amour bien sûr. Alors que lui… Lui il prenait encore des pincettes pour essayer de ne pas la blesser, par trop la chahuter. En même temps vu qu’elle revenait tout juste d’un silence radio d’un an, le pauvre, ça restait compréhensible. L’espace de quelques secondes Julian quitta le masque de provoc’ qu’elle avait revêtu quelques minutes auparavant pour le regarder avec bien plus de tendresse. Raconter des conneries avec des gens, au final, ce n’est pas si compliqué que ça. Trouver quelqu’un avec qui on peut aussi se sentir comprise d’un simple regard, c’est différent. Une gorgée de café pour reprendre ses esprits.

« J’ai très envie d’entendre cette histoire ça y’a pas à dire… »

Sourire amusé. Elle se voyait bien s’asseoir avec un grand sceau de pop-corns et juste écouter les anecdotes de Père Alec toute une soirée.

« Rien de neuf de ce côté pour moi. D’une part parce que j’aurais l’impression de tromper Jeroen de l’autre parce que je ne sais même pas si j’ai retrouvé l’envie. Mon corps et moi on s’est un peu perdus de vue. »

Jamais Julian n’aurait pensé dire un truc pareil. Sans doute qu’avec l’âge elle aurait questionner son rapport à la sexualité et revu certaines choses pour les rendre plus saines mais de là à ne plus du tout savoir comment apprivoiser son corps, à ne plus ressentir l’envie d’aller vers celui d’un autre. Non vraiment, elle en était la première surprise. Son apathie l’avait cependant empêché de ressentir une vraie tristesse sur cette question.

« Bon et ça serait pas cool pour la personne parce que je penserais à Jeroen. J’avais moins de scrupules avant… »

Mince sourire, entre le mea culpa et l’amusement.
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Sam 17 Fév 2024 - 11:25
Cette proposition - qui n’en est pas une, un aveu, tout au plus - est-elle sérieuse ? Et pourquoi pas ? Pas dans le sens où il puisse y avoir quoi que ce soit de véritablement sérieux là-dedans mais davantage dans l’ordre du retour à la normale. Profondément ancré en lui, le refus de faire du sexe un tabou s’oppose bien souvent aux silences qu’il garde sur les atrocités de l’enfance. C’est une reprise de pouvoir, un chant de guerre qu’on brasse dans les habitudes et le quotidien. C’est une manière d’être proche des autres dès l’instant où il s’imposait une distance constante. Une manière d’être là, aussi. Le désir et la tendresse ne s’opposent pas toujours, contrairement à ce qu’on pourrait attendre de lui. Cette dernière est même très souvent le moteur de ces moments volés. Est-ce qu’il le ferait de lui-même s’il ne sentait pas certaines fébrilités chez Julian ? Oui, probablement. Pourquoi l’admettre n’équivaudrait pas à vouloir passer du temps avec une amie au bar du coin ? Juste une manière de normaliser les choses. De se rassurer aussi. De remettre à zéro les quelques distances qu’ils gardent mine de rien, derrière le naturel de leurs interactions. Usés, blessés, fatigués par la vie. Ils font ce qu’ils peuvent, aussi bêtement que ça. Et rire de ça, de lui, d’eux, des anciennes habitudes et des possibilités, ça revient aussi à aplanir tout ça.
Quand à se moquer de lui-même, de sa sexualité chabraque, c’est une façon de retrouver un sujet plus léger… mais aussi une manière d’avoir accès à ce qu’il vit au quotidien, Alec s’en doute. Il y a beaucoup de choses à déduire de celles qu’on peut trouver dans son lit. Plus elles ressemblent à des amies, mieux il va. Plus elles sont semblables à ses ennemies, plus il cherche à se détruire. Alors malgré son évident état perturbé, il n’évoque qu’un portrait plutôt rassurant de la situation. Un prétexte, aussi, à s’approcher petit à petit de Julian. Ses propres limites, ses traumas, son incapacité à passer à autre chose, à se retrouver, aussi. Ces points sur lesquels elle ne s’ouvre pas mais qu’il décèle un peu mieux à chaque fois. Une autre forme de baromètre.
« Seulement un petit quelque chose de moi alors hein. Je te rappelle que même en mille morceaux j’ai encore quelques petits problèmes d’égo et Elin ne m’arrive pas à la cheville. »
- Même pas à l’orteil.. D’un petit sourire en coin, il répond sans insister sur le sujet. Bien sûr qu’elle ne lui arrive pas à la cheville. Il est profondément ami avec l’une et l’autre ne fait qu’effleurer sa vie par passades. Quand l’un et l’autre se trouvent pris d’une envie soudaine de se crasher dans des draps. Rien n’est comparable. Pourtant oui, dans le comportement, la gestuelle, la syntaxe, il y a quelque chose, c’est indéniable. Ou bien y a-t-il juste la projection du manque de sa meilleure amie au quotidien dans un monde ou dans une autre réalité, elle aurait pu circuler librement ?

« Je vais t’offrir une coque enchantée pour ton anniversaire parce que t’as l’air encore assez doué pour donner à tout le monde l’envie de t’arracher les parties. »
- Tant que ça peut pas se changer en ceinture de chasteté, je valide. Et t’es mauvaise langue, pas tout le monde ! Seulement les pères, les mecs et les frères… la population masculine est un poil possessive. Juste un poil. Balle perdue pour une société qui le rebute jusqu’à la nausée. Pensée, surtout, à cette sensation poisseuse qui l’a marqué en entendant le père d’Hailey parler d’elle comme d’un trophée qu’il ne partagerait avec personne mais qu’il serait pourtant apte à vendre au plus offrant, comme un joyau témoignant de ses propres réussites très personnelles.
Le tout en passant sous silence le fait qu’il y ait sans aucun doute un certain nombre “d’anciennes conquêtes” tout à fait apte à nourrir de funestes projets concernant ses bijoux de famille. Une affaire entendue. Dont il n’est pas spécialement fier d’ailleurs. Le seul fait de s’être fait - d’avoir manqué de se faire ? Pas souvenir - la cousine de la dite Hailey … en dit probablement long sur la situation, et mérite deux trois tacles bien sentis made in Julian.
Sain, le rapport, nous disions.

« Franchement, le jour où ton rapport à la sexualité sera parfaitement sain, on fait une maxi teuf… Enfin on va pas attendre que ça arrive non plus pour faire la fête parce que sinon… »
- Alors… OUAIS, on va pas attendre parce qu’on n’est pas rendus dans ce cas là. Et que ça fait beaucoup trop à supporter sur … ma bite. ... mes épaules..
Le sourire en coin, l’auto-dérision en sous-pape de décompression, il se marre de sa propre connerie en fantasmant davantage sur l’idée d’une véritable “maxi teuf” que sur quoi que ce soit d’autre. Aucun contact ou si peu avec qui que ce soit depuis un an, c’est une possibilité dont il rêve depuis longtemps. Mais y adjoindre la présence de sa meilleure amie ? Le pied. Encore faudrait-il qu’il arrive à se dégager un temps sécurisé pour faire une telle folie et qu’elle arrive à dépasser certaines craintes pour elle-même se fondre de nouveau dans une soirée où seraient présents les anciens de Poudlard. Mais oui, l’idée est plus que plaisante. Et puis, en vérité… une fête, n’importe laquelle, avec elle, et il signe avec son sang sans y prêter gare. Direction les soirées étudiantes, les bars bondés ou les moldus inconnus, qu’importe. Qui prend les paris sur la possibilité d’y croiser Eireen ?

Mais justement, tout cela amène à son état moral. Les mois passent, l’horreur ne s’abat pas. Elle croise des anciens, se retrouve confrontée à ses traumas du passé qu’il lui faut dépasser. Où en est-elle ? Vis à vis d’elle-même, vis à vis des autres ? La jeune femme blessée et laissée de côté panse-t-elle ses plaies ? Il en a ouvert certaines, mais bien d’autres sont liées aux Suppôts - terme utilisé par Jordane pour désigner les Sups et repris par son pote - à Jeroen et à Poudlard en général. Sans compter ses histoires de famille.
Un instant, son regard change et se charge de tendresse. Le sérieux re-paraît derrière la provoc et Alec se rend compte que ces quelques instants d’échanges joyeux lui ont permis de se calmer. La tasse a cessé de trembler dans ses mains lorsqu’il la porte à ses lèvres pour en boire quelques gorgées, en miroir avec Julian.

« J’ai très envie d’entendre cette histoire ça y’a pas à dire… »
- Qui ne voudrait pas ? Juste glissé comme ça, dans un cynisme léger, tout en l’écoutant poursuivre.
« Rien de neuf de ce côté pour moi. D’une part parce que j’aurais l’impression de tromper Jeroen de l’autre parce que je ne sais même pas si j’ai retrouvé l’envie. Mon corps et moi on s’est un peu perdus de vue. »
Chose qui l’inquiète passablement concernant son état de santé mentale. Julian en déconnexion totale avec son corps, sans plus aucune envie, depuis plus d’un an. Ce qui, en revanche, lui fait esquisser une mimique tendre, c’est le fait qu’elle se confie à lui sans fards sur ces sujets qui pourtant, sont souvent exclus des discussions avec le genre opposé. Quant à l’impression de tromper Jero… ouais, il comprend. Lui-même aurait sans doute ce truc-là en tête si d’aventure tous deux se retrouvaient charnellement. Le manque de son meilleur pote de l’époque pèse. Il n’en parle pas, pas plus qu’il n’évoque la mort de Yassen ou la disparition de Lex. Les gens vont et viennent et il ne semble pas être de bonne augure d’être un mec ami avec lui. Encore moins proches. Mais comment réagirait-il s’il s’était agit de Mack ? Pour Julian, il a sa petite idée. Mais Mack ? Les choses seraient encore différentes et il sait parfaitement que son abandon serait un point de bascule d’une violence rare.

« Bon et ça serait pas cool pour la personne parce que je penserais à Jeroen. J’avais moins de scrupules avant… »
Un petit rire secoue la cage thoracique du garçon. Genre t’as jamais pensé à lui quand on couchait ensembles et que vous vous tourniez autour.. Pas l’air de le prendre mal pour un sou. Juste une manière de rester sur une ambiance plus légère tout en abordant des sujets qui sont complexes pour elle, Alec le sait. C’est peut être le moment de te retrouver un peu, toi avec toi-même ?
En a—t-elle eu, des nouvelles ? La question frôle ses lèvres mais ne les passe pas. Par peur de lui faire du mal, mais aussi par égoïsme. Lui n’en a jamais eu, comme il n’en a pas eu d’elle quand Julian était au Canada. Le constat est douloureux même s’il suppose sans mal la peur de chacun, pour l’avoir lui-même expérimentée. Il n’empêche. Jero est parti sans un au-revoir depuis tant de temps qu’il lui semble appartenir à une autre époque. Et là n’est pas l’important. L’important est d’avancer, de faire sa vie. D’en retrouver le contrôle. Ainsi lui-même taira la colère qu’il éprouve à son sujet, non pas de l’avoir laissé lui, mais Julian. Elle méritait davantage qu’un silence assourdissant et une rupture de lâche. Mais peut être est-il en danger… ou mort. Dans tous les cas, elle, à présent, doit avancer. Admettre qu’il ne reviendra sans doute pas. Se faire passer, elle, en priorité.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 27 Fév 2024 - 16:46
Rire de tout. Parler de tout. Passer d’une conversation des plus sérieuses à une vaste blague en quelques secondes, en quelques syllabes seulement. Voilà ce qu’il y avait de précieux dans sa relation avec Alec, voilà ce qu’il y avait sans doute de plus précieux au monde dans l’amitié. Savoir que chaque sujet pouvait s’ouvrir et se refermer avec une facilité déconcertante. Encore une fois, elle savait bien qu’il ne lui disait pas vraiment tout, que derrière ses vannes à tour de bras et ses sourires enjôleurs il y avait aussi de vrais drames, de vraies souffrances. Mais le retrouver ainsi avait aussi quelque chose de particulièrement doux et réconfortant. Alors que tout avait changé, alors que tout s’était effondré et que le monde auquel ils étaient promis dans leur jeunesse n’était plus, il y avait ça qui survivait. Cette petite étincelle Julian se rendait compte en cet instant à quel point elle la chérissait. A quel point il lui avait manqué même s’il était fort probable que dans quelques jours il fasse de nouveau une connerie qui lui donne envie de l’étriper sur place. Elle avait toujours eu des amitiés fortes avec les hommes, Sean, Ricardo, Zachary… Ils avaient tous disparu du paysage pour différentes raison. Alec lui était toujours là, d’autres réapparaîtrait sans doute. Une chose était sûre, elle comprenait enfin que elle, la Julian indépendante et fière avait aussi besoin de ça. D’amis. Et que partir loin d’eux pour guérir n’avait finalement pas été la bonne solution. Certes cela lui avait laissé le temps de reprendre son souffle, de recoller quelques morceaux mais si elle voulait vraiment avancer, si elle voulait recommencer à grandir elle allait devoir se rouvrir à eux, les retrouver pleinement peut-être aussi en accepter de nouveaux.

Et peut-être que pour ça il fallait qu’elle refasse une grosse teuf. Même si bien évidemment il ne fallait pas attendre la mise au rang d’Alec pour ça. Aimerait-elle toujours autant ça ? Au fond, elle n’en était pas certaine, elle avait encore du mal à savoir ce qui avait profondément changé en elle et ce qui n’était au final qu’une passade. Mais il allait falloir qu’elle essaye pour savoir. Qu’au moins une fois elle retourne dans une fête, qu’elle se remette à danser, qu’elle reconnecte avec tout ce qu’elle avait tant aimé faire. Il allait falloir qu’elle passe au-delà des premières appréhensions, de ce regard extérieur qu’elle portait désormais sur sa propre personne et qui avait quelque chose de très désagréable. Mais ça faisait partie des étapes et puis si Alec était là pour qu’elle lui glisse quelques vannes au passage pour se détendre, ça serait plus simple, non ?

En tout cas, faire ça voudrait dire, d’une façon ou d’une autre, affronter tout ce qu’elle glissait sous le tapis depuis un moment. Comme son rapport à son propre corps qui avait si brutalement changé lors de l’année écoulée. Sourire en coin à la remarque d’Alec. Oui sans doute que Jeroen avait pu être présent dans son esprit avant que leur relation ne soit officielle. Mais c’était différent et au-delà de la plaisanterie, Alec le savait aussi bien que Julian.

« Le truc c’est que j’ai un peu de mal à me trouver. »

Julian afficha alors un petit sourire amusé. Elle aussi était assez forte pour cacher des choses sérieuses derrière l’humour. Pourtant, sur le fond, elle était tout à fait d’accord avec Alec, tout ce qui était en train de se passer c’était l’occasion pour elle de faire le point. Ne plus être seule avec ses pensées parce qu’elle était terrorisée par le monde mais apprendre à être seule avec elle-même pour mieux se comprendre et savoir ce qu’elle désirait vraiment. Sauf que ça avait quelque chose d’assez flippant de se plonger dans une telle introspection et forcément, elle avait tendance à reculer l’échéance.

« Et je sais aussi que si je fais ce travail, je finirais par dire réellement au revoir à Jeroen et j’en ai pas très envie. »

Elle n’en aurait jamais envie. Mais il allait falloir le faire. Pour eux deux. Peut-être qu’un jour la vie leur réserverait une belle surprise, peut-être étaient-ils destinés à se retrouver dans plusieurs années quand enfin tout se serait calmé. Mais pour elle comme pour lui il fallait qu’elle lui dise au revoir. Elle ne l’oublierait jamais mais elle allait devoir accepter de le laisser sur le bord de son chemin. Et ça, c’était le plus dur.

« Devenir une adulte épanouie et responsable… On y croit ! »

Julian laissa échapper un léger rire. Il y avait encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre ce niveau même si la force des choses l’avait poussée à être plus mature sur bien des sujets. Julian avait toujours été une sale gosse mais devoir subvenir à ses besoins, devoir gérer sa vie de A à Z seule l’avait fait grandir sur bien des sujets. Ne plus avoir ses parents auprès d’elle… Un autre sujet qu’elle n’avait clairement pas envie de soulever maintenant !

« Fais gaffe par contre parce que souvent dans ce genre de travail on se sépare des gens qui ont une mauvaise influence sur notre vie…. T’es peut-être pas à l’abri. »

Le sourire était clairement moqueur. Julian piquait, parce qu’elle aimait ça mais il n’y avait pas un soupçon de vérité dans ce qu’elle venait de dire. Parce qu’Alec avait beau avoir ses problèmes, la relation qu’ils avaient était au final plus pure que bien d’autres. Il était positif pour elle et c’était tout ce qui comptait. Elle n’oubliait pas que lorsqu’il l’avait reprise dans ses bras, elle s’était de nouveau sentie respirer.
Revenir en haut Aller en bas
Julian A. Neil
Julian A. Neil
Julian A. Neil
https://impero.superforum.fr/t6591-julian-a-neil-on-se-connait#2
Âge personnage : 22 ans
Hiboux postés. : 396
Date d'inscription : 01/09/2022
Crédits : Elise
Julian A. Neil
Ven 1 Mar 2024 - 22:06
Passer d’un sujet à l’autre, admettre la possibilité d’évoquer le pire, le plus intime, ce qui ébranle le plus fort, puis se moquer sans vergogne de l’un ou de soi-même… avant d’en revenir à des sujets plus sensibles. C’est avec un regard gonflé de tendresse qu’Alec perçoit cette aise installée entre eux. Ils pourraient subir le poids de chacune des crises traversées. Manquer d’air. Faiblir à force de coups. S’en vouloir même. Se craindre. Soupeser le risque d’encore s’ouvrir. L’un comme l’autre ont toutes les raisons du monde d’apprendre plus encore qu’hier à brandir des murailles entre eux. Mais c’est bien pour ces raisons, si immenses soient-elles, que les murailles tombent et l’honnêteté la remplace. Teintée d’humour, bien sûr. Mais véritable. Il n’aurait jamais imaginé trouver cet équilibre à son arrivée à Poudlard, alors qu’elle était la première personne qu’il croisait véritablement. Non pas une inconnue, mais pas si lointain au vu du peu d’interactions les reliant précédemment. Ou peut être est-ce là la perspective du chemin parcouru. Jamais elle n’aurait accepté alors d’avouer ses faiblesses, pas plus qu’il n’aurait baissé les armes. Ou peut être était-ce ses armes à elle, et ses faiblesses à lui. Sûrement d’ailleurs.
Lâcher quelques larmes, avouer l’affection, les peurs, parler ouvert et évoquer de son intimité autre chose que de l’attirance aurait alors semblé impensable. Se souvient-il seulement de la crispation ressentie sous ses côtes lorsque Jero était venu lui parler de sa relation avec Julian… et par extension, de la leur ? Ce manque d’air, à l’idée de la perdre, alors même qu’il n’en avait jamais été question ? L’apaisement, à présent, tandis que baisers, étreintes ou désirs, ne constituent plus son seul lien avec l’être humain. Que celui-là lui suffit amplement, permettant à cette conversation d’être dénuée de toute forme de pression qu’il aurait pu exercer même sans s’en apercevoir, quelques années plus tôt.
Et ainsi, se tourner véritablement vers elle et ses besoins. Non les siens, cachés quelque part derrière l’intérêt véritable pour elle et son bien être.

« Le truc c’est que j’ai un peu de mal à me trouver. »

Il est là, le petit sourire né du sien, un instant plus tôt, quand il évoquait les pensées échappées de sa meilleure amie lors de leurs ébats lointains. Il ne s’agrandit pas mais appuis un souffle amusé qu’une mimique marque à ses paroles. L’humour pour évoquer ce qui ne va pas. L’humour, toujours l’humour. La difficulté, surtout, tracée en filigrane juste derrière.

« Et je sais aussi que si je fais ce travail, je finirais par dire réellement au revoir à Jeroen et j’en ai pas très envie. »

Ce serait dire au revoir à une relation, à des perspectives d’avenir aussi ; au passé. Accepter la rupture c’est rompre, aussi peut être, avec tout ce que leur relation entourait. Mais Alec voit bien qu’elle avance, malgré tout. Lorsqu’ils se sont retrouvés, Julian refusait presque de prononcer son prénom ou d’en faire mention. Tout était trop à vif, ramené à la surface par son retour à Londres et la présence des figures du passé. A présent, ils évoquent, posent le doigt sur ce qui fait mal. Sans éclat ni fêlure. Juste avec la douleur du réel.
Elle fait face. Petit à petit.
Elle accepte.
Vit pas après pas les émotions qu’elle fuyait.

- Je comprends. Est-ce vrai ? Son ton est léger. Sérieux mais dénué d’affect mélodramatiques. Mais est-ce vrai ? Dire au revoir, à qui que ce soit, n’a jamais été aisé. Il s’enferme dans la colère ou le déni. Ou les femmes. Une manière comme une autre de fuir, parfaitement à l’opposé de celle de Julian. Mais le sentiment initial, oui, Alec le comprend. Et sait qu’il ne peut pour elle qu’être à l’écoute.
Un jour, elle passera ce pas. Un jour Julian fera la paix avec le fantôme dont l’absence tonne encore trop fort. Un jour.

- « Devenir une adulte épanouie et responsable… On y croit ! »

Retour de l’humour, bien sûr. Et du rire pour l’y accompagner.

- Oulah c’est bien large comme projet ! Commence par l’épanouissement, la suite on verra..

Le sourire claque pour laisser de côté d’autres points qu’il sent amenés à attendre un autre jour.

- « Fais gaffe par contre parce que souvent dans ce genre de travail on se sépare des gens qui ont une mauvaise influence sur notre vie…. T’es peut-être pas à l’abri. »

Et cette fois, le rire éclate, porté par le manque de sérieux d’une telle déclaration. S’en est à se rassurer, de savoir encore rire de ses propres angoisses, d’aborder les choses au millième degré sans s’y attarder.
La tasse dans les mains, Alec se redresse dans le canapé jusqu’à poser ses avants bras sur ses genoux.

- Et toi pas à l’abri de quelques rechutes. Te connaissant, je prendrais ça pour un défi !

Ce simple mot évoque quelque chose chez lui ; Défi. Cette dernière réplique en a d’ailleurs quelque chose, de cette Julian d’hier au ton cinglant et aux défis faciles. Devenir une adulte responsable et épanouie, donc… certes. Mais ça passe parfois par retrouver un peu de l’ancien soi. Celui qui n’était ni adulte, ni responsable.

Sus à l’épanouissement. Donc.

- Topic fini -
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Sauter vers: