Le flic infiltré - Warren

Fin Octobre

“C’était donc ça l’intérêt d’avoir un pote flic ? Si j’avais su…”

Alec tissait un petit sourire en coin sur ses lèvres, accoudé à la table du séjour de Warren, il penchait le buste vers les différents documents que celui-ci avait ramené concernant les Harding. Avants-bras sur le bois, sourcils froncés face aux liasses de papier, Alec étudiait ce que Warren avait pu trouver.
Sans doute agissait-il en type immensément flippant. En la rencontrant, Alec avait contacté un ami pour l’aider puis n’en parlait plus, craignant profondément de tracer des liens entre lui et Enzo qui pourraient leur desservir à tous les deux. Qu’importe qu’elle sache que le contact venait de lui après tout. Puis en la croisant de nouveau, une tension brutale s’était installée entre lui et son père, l’amenant à débaucher un autre ami sur le coup. Comportement de stalkeur, creepy au possible ; Alec en avait conscience. Tout comme il avait conscience que ce n’était ni ses combats, ni son trôle d’agir ainsi. Pire, il agissait en parfait connard de mec qui se pense essentiel dans la vie d’une parfaite inconnue et investi de la mission divine de l’aider alors même qu’elle ne le lui avait pas demandé. Ce, alors même qu’à l’origine, elle était celle qui avait manqué de le tuer. Rien de tout ça n’avait le moindre sens si ce n’était une évidence acide : ses proches lui manquaient.

A trop avoir de temps pour penser, Alec creusait ce vide. Il ne cessait de se demander s’il avait encore une place quelque part en amont de ces murs, si d’autres pensaient à lui, s’il pourrait envisager ne serait-ce qu’un jour de sortir de là pour retrouver ce qui, fut un temps, avait été sa normalité. Qu’aurait-il donné pour simplement se retrouvé entouré d’une bande d’amis, de prendre une bière et d’évoquer des temps moins oppressants.

L’image d’un toit, d’une gargouille et d’un con en train de pisser par dessus les murs lui revint à l’esprit. Puis d’une plage et de deux amis enlacés dans le sable, à laisser le sel lécher leurs plaies et les pousser vers un avenir incertain. Il songea aux échanges à Poudlard, à Sovahnn et sa colère, à Jordane et son regard acéré, à Jayden, surtout, dont l’absence de son rire lui broyait les côtes. Un instant, il n’y eut dans son regard qu’un brouillard mat. Un manque de tout et des autres. Et puis Alec se redressa, les mains à plat, le regard se posant sur Warren qui lui apportait un verre de bourbon.

“Sérieux, t’avais pas mieux en stock ? Allez fait péter le pur feu, j’te fais enquêter sur des types craignos, ça se fête !” En vérité ça n’était pas la première fois mais ça, Warren n’en avait plus aucun souvenir. Jamais celui-ci ne se souviendrait de ce qu’il avait fait pour Emma et par effet rebond, Caitlyn.

“Tu sais que t’es plutôt pas mal en flic ripoux infiltré ? … Et lui il est pas si bon en baron du crime…” Ce n’était pas vrai mais l’image l’amusait.

Portant le verre à ses lèvres, Alec fit teinter le sien contre celui d’Enzo, lui adressant un petit sourire. S’il ne l’avait pas, il n’aurait pu dire où il en serait. “Merci…” Un mot, pas plus. L’inquiétude, surtout, de découvrir dans ces feuillets bien des horreurs qu’il savait facilement imputables aux familles de sang purs. Thomas était dangereux, il n’avait pas besoin de plus d’indices pour le savoir. Quant à agir pour le mieux en enquêtant sur lui alors même qu’il n’avait pas relancé sa fille… pas certain d’être sur le meilleur des chemins. Pourtant dans sa poche, les quelques mots froissés de la jeune femme traînaient depuis deux jours. Elle, en tout cas, avait envie de le revoir.

“T’es sûr que Mily ne va pas rentrer hein ? Déso mais t’as beau lui faire les yeux doux et m’affirmer qu’elle ne craint pas autant que je le pense, j’ai toujours des doutes..” Le rejet qu’il ressentait pour sa femme ne disparaîtrait pas comme ça, c’était certain. Là aussi, il aurait aimé avoir un autre ami pour appuyer ses propos d’un petit sourire en coin. Mais personne n’était là bien sûr. Il n’y avait qu’eux.  

Bien sûr, il s’était promis d’être prudent… mais lorsqu’un ami demandait de l’aide et qu’il pouvait trouver les informations il le faisait. C’était vraiment les moments les plus jouissifs du boulot ; faire un petit pied de nez aux Supérieurs. Il mesurait néanmoins à chaque fois les risques, par ce que s’il se faisait prendre ce n’était pas que sa vie qui était en jeu, mais aussi le futur de son fils et il n’avait pas envie de compromettre les choses. Alors plutôt que de répondre stupidement « oui » à chaque fois et de foncer tête baissée, il voyait ce qui était possible ou pas. Et puis… en réalité, ce n’était pas comme si ça arrivait souvent ce genre de choses, c’était même plutôt exceptionnel. Ouais une fois ou deux en un an… On ne pouvait pas dire qu’il se sentait très utile à ce niveau-là.  Sauf qu’il ne pouvait plus se rappeler des risques qu’il avait pris pour Emma, chose totalement effacée de sa mémoire. Alors oui, trouver un dossier sur un pépin sang-pur - ou peu importe ce qu’il était-, cela ne lui semblait pas trop risqué, il trouverait toujours une excuse pour l’expliquer s’il y avait besoin.

« Visiblement ouais, ça sert à ça… J’sais pas pour toi, mais moi j’ai adoré cette expérience. Il me tarde de recommencer !» C’est bon, on ne parlait pas de trahir qui que ce soit, de donner des informations à la Garde ou quoi… Juste de vérifier visiblement la dangerosité d’un type vu ce qu’il y avait dans le dossier. Il ne voyait pas d’autres raisons qu’Alec lui ait demandé cela… à Moins qu’il y ait une information qui ne soit pas mentionnée. Il se gratta un peu derrière le crane tout en observant son camarade, avant de boire une nouvelle gorgée de son bourbon. Il hésitait à lui poser une nouvelle question, mais se dit qu’il fallait certainement mieux attendre encore un peu, que l’ami soit moins concentré. “Sérieux, t’avais pas mieux en stock ? Allez fait péter le pur feu, j’te fais enquêter sur des types craignos, ça se fête !” Ah bah, le voilà le fameux moment, néanmoins il eut un petit rire amusé avant de secouer la tête « La bouteille est neuve, Mily le verrait tout de suite… elle trouve déjà que je bois assez, j’vais pas lui faire gober en plus que je m’enquille ça, tout seul.» Haussement d’épaules avant de continuer « En soit, elle n’a peut-être pas tort. Et si elle n’a pas tort pour moi, ça veut dire que, mon couillon, toi aussi tu picoles trop. Mack ne te le dit pas ? » En même temps, il espérait avoir des nouvelles de la jolie blonde sans vraiment le dire. Comment allait le couple ? Il s’inquiétait toujours pour Alec, certainement beaucoup trop… mais il n’oubliait qu’il y avait aussi forcément Mackensie qui était impactée.

“Tu sais que t’es plutôt pas mal en flic ripoux infiltré ? … Et lui il est pas si bon en baron du crime…” Petit clin d’œil. « Ouais bien sûr, j’ai la classe. Et puis je suis au-dessus de tout soupçon, on m’adore tellement là-bas et on me donne pas du tout toutes les petites merdes.» Ne put-il s’empêcher de plaisanter, même s’il y avait un peu d’amertume là-bas. « Merci d’avoir pensé à moi en tout cas ça m’a sorti un bref instant de mon quotidien… D’un côté je t’aurais bien dit la prochaine fois trouve moi un défi un peu plus compliqué, mais je crois que pour l’instant j’vais ranger ma témérité dans un carton si j’veux voir mon gamin grandir et surtout qu’il ne soit pas déjà désavoué par les autres.» Silence de quelques instants. « Bon, alors, la fille pour qui tu fais ça, elle est canon à quel point ?» Non, il ne savait pas pour qui il faisait ça, mais avec Alec c’était souvent un bon leitmotiv, il faut bien l’avouer ; et puis au final c’était plus une boutade qu’autre chose.

Tintement des verres entre les deux garçons avant qu’ils ne puissent boire une nouvelle gorgée. Il lui fit un vague sourire lorsque son meilleur ami le remercia. Sourire qui voulait dire que c’était normal, pas besoin de le remercier pour ça. Il réfléchissait maintenant à lui demander ce qu’il comptait faire - et pourquoi- “T’es sûr que Mily ne va pas rentrer hein ? Déso mais t’as beau lui faire les yeux doux et m’affirmer qu’elle ne craint pas autant que je le pense, j’ai toujours des doutes..” Sourire en coin. « Elle craint moins qu’avant, ouais… mais oui j’suis sûr qu’elle ne rentrera pas de suite, elle est partie avec  Nicky voir des amies très bavardes. Alors le temps qu’elles bouffent, racontent les ragots et s’extasient sur le petit on a plusieurs heures tranquilles !» Silence de quelques instants, Warren fit tourner un peu son verre dans ses mains avant de finalement lui souffler « Et toi, tu vas faire quoi avec ces informations ?» il planta un regard dans celui de son ami, lui demandant juste de faire attention… et peut-être quelque part s’il avait besoin d’aide. Il n’était pas fait pour une vie rangée d’être un garçon bien sage qui obéit juste aux ordres.

« Visiblement ouais, ça sert à ça… J’sais pas pour toi, mais moi j’ai adoré cette expérience. Il me tarde de recommencer !»  

Alec soupçonnait que derrière le ton ironique de Warren se cache une véritable excitation. Bravant les règles au nom d’une cause qui pourrait passer pour plus acceptable que celle qui le tentait en vérité, Warren devait trouver là un sens à son existence qui ne passe pas par sa famille.

« La bouteille est neuve, Mily le verrait tout de suite… elle trouve déjà que je bois assez, j’vais pas lui faire gober en plus que je m’enquille ça, tout seul… En soit, elle n’a peut-être pas tort. Et si elle n’a pas tort pour moi, ça veut dire que, mon couillon, toi aussi tu picoles trop. Mack ne te le dit pas ? »

A son tour c’est Alec qui hausse des épaules. Sans répondre, sans éloigner non plus le verre de bourbon que son ami lui a filé, il reste penché sur les dossiers qu’il étudie. Pas vraiment le profil du parfait petit sang pur, plutôt celui de l’homme d’affaire. Ici et là, des choses ne collaient pas. Quelques trafics et affaires obscures ? Oui comme l’immense majorité des aristocrates, pas de quoi en faire une histoire. Pourtant plus Alec fouillait, plus la sale gueule de ce type lui revenait en tête. Flippant. Simplement flippant. Quant à son couple, non Alec  ne semblait pas disposé à répondre à la question sous-jacente de son ami.

« Ouais bien sûr, j’ai la classe. Et puis je suis au-dessus de tout soupçon, on m’adore tellement là-bas et on me donne pas du tout toutes les petites merdes.»  
“C’est évident ! Tout à fait ton profil !” Bien connu comme concept. « Merci d’avoir pensé à moi en tout cas ça m’a sorti un bref instant de mon quotidien… D’un côté je t’aurais bien dit la prochaine fois trouve moi un défi un peu plus compliqué, mais je crois que pour l’instant j’vais ranger ma témérité dans un carton si j’veux voir mon gamin grandir et surtout qu’il ne soit pas déjà désavoué par les autres.» Un souffle sortit, plus pincé que véritablement amusé. Alec se doutait déjà que la recherche avait pu faire du bien. Ce qu’il ne disait pas, c’était qu’elle lui faisait du bien à lui aussi. Pour une fois, il avait l’impression de faire partie de quelque chose, de participer à quelque chose de plus grand, de s’unir à d’autres pour aboutir à… à quoi d’ailleurs ? Qu’est-ce qu’il cherchait au juste ? A remonter la généalogie, Alec ne savait pas vraiment ce qu’il s’attendait à trouver ni la forme des dangers qu’il voulait absolument déterrer. Pourtant c’était avec attention qu’il épluchait les dossiers, photos, papelards que Warren lui avait déniché. « Bon, alors, la fille pour qui tu fais ça, elle est canon à quel point ?» Cette fois, un petit rire le prit, levant enfin les yeux des lignes sur lesquelles il s’abîmait pour les poser sur Warren. “J’suis démasqué à c’que j’vois..”

Pas l’air de se braquer, au contraire. Alec et Warren se connaissaient bien assez pour savoir de quoi il retournait quand les attitudes de chacun les trahissaient. Assez donc pour lever leur verre tout en abordant des sujets qui auraient pu provoquer des réactions épidermiques. Entre eux, ces réactions avaient déjà eu lieu pour des choses bien plus lourdes et dures avec lesquels ils dealaient sans cesse. Chacun d’eux, bourreau ou victime, avait appris à faire avec ce qu’ils avaient traversé. Plus le temps passait, plus Alec apprenait à se mettre à la place de Warren et plus, en silence et sans commenter, il comprenait son ami.
« Elle craint moins qu’avant, ouais… mais oui j’suis sûr qu’elle ne rentrera pas de suite, elle est partie avec  Nicky voir des amies très bavardes. Alors le temps qu’elles bouffent, racontent les ragots et s’extasient sur le petit on a plusieurs heures tranquilles !» La description lui fit lever les yeux au ciel et lâcher un petit sourire en coin. Pas de commentaire, il ne l’aimait pas, elle ne l’aimait pas, et chacune de ses attitudes, ses amis ou sa manière d’avoir un certain contrôle sur Warren l’agaçait au plus haut point. Mais pour la paix des ménages, Alec se taisait. « Et toi, tu vas faire quoi avec ces informations ?»  
“J’te dirais bien “me faire la fille” mais sans grande surprise.. C’est d’ja fait.” Un petit sourire se glissa sur ses lèvres car en vérité, la relation qui le liait à Hailey avait déjà de très largement dépassé le stade d’une possible manipulation. D’autant qu’il n’agissait plus ainsi depuis longtemps. La seule chose qui le poussait à agir était … sa connerie, en facteur numéro un. Et le fait qu’il l’aimait bien et s’inquiétait sincèrement pour elle.

“J’le sens pas le paternel. Tu vois ma mère ? Bah la même fourberie mais puissance 10 et sans l’égo qui va avec. Il lui a fait le coup du pauvre petit vieux un peu sénile qui flippe de se prendre une mandale. Et il m’a clairement avoué qu’il l’avait vendue - littéralement - pour sa dot. Bref j’ai envie de lui claquer la gueule dans le mur et j’suis pas zen pour elle.” Puis après un moment. “ Et oui, elle est canon.” Cette fois, un léger rire lui secouait le torse, conscient de ses propres faiblesses.

Il devait vraiment ne pas trop penser à recommencer, il en avait conscience c’était un jeu dangereux qui se retournerait forcément un jour ou l’autre contre lui, mais c’était vraiment plus fort que lui. Ca, c’était vraiment quelque chose qui lui plaisait, qui l’animait. Aider ses amis. Essayer de faire qu’il y ait un peu moins de pourris sur cette Terre… Malheureusement vu la situation au Ministères et les activités des Sangs-Purs, il avait rarement cette impression d’être utile à cela, mais il n’oubliait pas son objectif. Du moins, il essayait de ne pas l’oublier, de rester lui-même, de ne pas se laisser trop embrigader par les Autres, mais des fois c’était beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraissait. Et lorsque Rivers ne répondit pas à sa question sur Mack, il préféra ne pas trop insister. Ce n’était visiblement pas le moment d’aborder le sujet « couple ». Est-ce que ça l’était vraiment à un moment d’ailleurs, telle était la question… qu’il ne poserait pas. Il irait voir Mack un de ces jours et papoterait tout simplement avec elle pour savoir comment est-ce qu’elle allait, ça serait certainement aussi bien, et puis, il pourrait lui emmener Nicholas, ça lui ferait certainement plaisir de voir son filleul.

Bientôt, il s’était remis à plaisanter sur le fait son statut au Ministère, même s’il l’avait quand même en travers… valait mieux en rire qu’en pleurer. Et puis, qu’il se disait, un jour, il aurait peut-être l’occasion de se venger et ça sera si bon à ce moment-là… Ce jour était loin d’être là, mais après la vengeance est un plat qui se mange froid, n’est-ce pas ? “C’est évident ! Tout à fait ton profil !” Il eut un petit ricanement avant d’hausser un peu les épaules et de reprendre la parole pour remercier son amie de le sortir de son quotidien ennuyant. Ce qui le questionnait réellement c’était pourquoi son meilleur ami semblait tant tenir à ces informations : assez en tout cas pour lui demander de sortir des dossiers avec les risques que ça comprenait pour l’un et pour l’autre. Bien qu’il plaisantait sur le fait qu’il fasse ça simplement pour une nana, il se disait qu’il devait il y avoir quelque chose d’autres d’ailleurs. Alec n’avait pas besoin de ça pour se taper une belle fille. Un pari ou une réelle inquiétude ? Une envie de détruire quelqu’un qui l’avait emmerdé ? Les deux derniers points semblaient les plus judicieux vu comme Rivers prenait ça au sérieux. Rester néanmoins léger semblait pour l’instant une ligne de conduite à tenir. “J’suis démasqué à c’que j’vois’’ Et il ne tarda pas à rire un peu avec son ami, même s’il restait un peu inquiet pour lui. Il avait appris à ne pas insister, du moins pas maintenant. La conversation allait peut-être porter tout naturellement sur le sujet un peu plus tard.

Et ils avaient évoqué Mily, et oui… sur ce point-là Tveit avait bien changé. Il en avait conscience et cela lui faisait même un peu peur mais il n’y pouvait rien. Il avait découvert à sa femme bien des qualités insoupçonnées, et, les deux sûrement fatigués de se mettre sur la tronche à longueur de journée avaient fini par abdiquer, à faire une sorte de trêve et s’en était découlé une forme de fort attachement. De sentiments ? Possible, même si ça ne valait pas ce qu’il pouvait bien ressentir encore et toujours pour Kezabel. Silence de la part de son ami, alors, il avait repris avec une autre question sur les informations. “J’te dirais bien “me faire la fille” mais sans grande surprise.. C’est d’ja fait.” Tout comme Alec, il eut un sourire amusé mais certainement pas pour les mêmes raisons. « ça je m’en doutais bien.» glissait-il doucement tandis qu’Alec parlait cette fois plus sincèrement et lui donnait une meilleure idée sur ce qui pouvait bien se passer. “J’le sens pas le paternel. Tu vois ma mère ? Bah la même fourberie mais puissance 10 et sans l’égo qui va avec. Il lui a fait le coup du pauvre petit vieux un peu sénile qui flippe de se prendre une mandale. Et il m’a clairement avoué qu’il l’avait vendue - littéralement - pour sa dot. Bref j’ai envie de lui claquer la gueule dans le mur et j’suis pas zen pour elle. Et oui, elle est canon ”  il avait froncé un peu les sourcils mais opina doucement. Il essayait de se faire une idée du type plus claire, mais au final il n’en avait pas besoin la description suffisait à elle-même. « Tu as d’une aide quelconque ? Il ne connait pas ma tronche…» Il lui fit un clin d’œil avant de rajouter « Promis, j’essayerai pas de me la faire !» Avant de reprendre plus sérieusement « Le souci, c’est que ce que tu me dis-là, il n’y a pas grand-chose d’illégal… combien de « nos » familles laissent leur fille pour leur dot, pour être associé à une autre famille puissante, pour l’argent et le pouvoir ?» Il se gratta un peu le menton, cela le rendait un peu malade quand même et il espérait que les prochaines générations pourraient se marier par amour et non par obligation. « A qui, il l’a vendu ?» il n’était pas certain qu’Alec voulait le mettre dans sa vendetta, mais il se proposait quand même. Il pouvait même agir en retrait. Il voulait juste bien agir, continuer à se sentir utile.

« ça je m’en doutais bien.»   Un rire le prit, léger et bref, à l’entendre avoir cette réflexion. Bien sûr sa réputation le précédait-elle. Alec n’avait jamais véritablement changé sur ce point et nombreuses étaient ses conquêtes depuis bien des années. Rien de bien étonnant à ce qu’un rapprochement physique ait donc pu avoir lieu entre deux personnes se plaisant. Ce qui était véridique aussi, c’est qu’il ne cherchait pas un moyen pour l’amener à se rapprocher de lui, pas plus qu’il n’y avait dans son comportement de forme de manipulation. Si ce genre de recherches venaient après, c’était bien qu’elles découlaient d’autre chose que ce qu’on lui attribuait si souvent. Pas de coup fourrés ni d’entourloupes avec les femmes. Plus maintenant.
Ainsi lorsque s’exprimaient les véritables raisons de cette demande. Alec ne jeta qu’un regard en coin à Warren. Lui lui semblait deviner aisément ce qu’il pensait et ne commenterait pas davantage le besoin de son ami à se sentir utile. Lui-même comprenait aisément. Preuve en était, son attention à éplucher ce que Tveit avait déniché sur Thomas Harding.

« Tu as d’une aide quelconque ? Il ne connait pas ma tronche…» Un coup d’oeil en coin et Alec eut un petit sourire qui se changea vite en rire franc lorsque, sans véritable raison, Warren ajouta « Promis, j’essayerai pas de me la faire !» Absurde réflexion, mais elle avait le mérite de l’amuser. C’était d’ailleurs d’autant plus vrai qu’il n’y voyait absolument aucune logique. Ni vis à vis de lui, ni vis à vis de Warren lui-même, et encore moins vis à vis d’Hailey. S’il voulait déterrer la merde, Alec aurait sans doute fait la réflexion qu’il y avait derrière ces mots une frustration à laquelle Warren n’avait aucune réponse. Mais il n’en dit rien. Quel intérêt ? « Le souci, c’est que ce que tu me dis-là, il n’y a pas grand-chose d’illégal… combien de « nos » familles laissent leur fille pour leur dot, pour être associé à une autre famille puissante, pour l’argent et le pouvoir ?»   “Ouais, je sais…” ça l’emmerdait de l’admettre mais effectivement, il n’y avait rien contre lequel on puisse lutter. Mais d’aucune manière Alec ne cherchait de voies légales. Avec un père à la tête de la Justice Magique et un oncle à celle des finances du pays, il était bien placé pour savoir qu’il ne s’agissait que d’une possibilité parmi d’autres. « A qui, il l’a vendu ?» “Aucune idée. C’est toi l’flic…”

En tournant une page, Alec fronça des sourcils tout en détaillant les différents rapports. “Et puis à vrai dire, je l’ai concrètement croisée que deux fois…” Ici une photo, là une autre, un rapport de finances, des liasses médicales, des avis de naissance. “.. Ce qui dit sans doute pas mal de trucs craignos sur moi. Comme une tendance familiale au stalkage assez creepy..” Il fallait dire que c’était plutôt quelque chose d’attribuable à Logan… ou à leurs pères respectifs. Mais lui ? “Je répète mais t’es pas dégueu comme flic…” Nouvelles gorgées, sans jamais vraiment relever le regard des liasses de papier. “Et, effectivement, ça peut servir. Mais j’ai eu l’impression qu’il en savait vachement sur moi donc je serais pas si certain qu’il ne te connaît pas. J’te dis, ce mec me fait flipper.” La paume au bas du verre, l’index cliquetant sur le bureau, Alec fit passer sa main gauche dans ses cheveux. Le coude sur le bureau, les jambes tendues en arrière, les sourcils froncés. “Donc si je résume, il a pas mal de transactions et j’suis pas prêt de savoir si tout est réglo. Il bosse et vit aux US donc t’as pas les dossiers. Ya un type qui le suit comme son ombre et il a l’air de gérer mille trucs. Côté finance et situation en Angleterre c’est pas dingue…” Concentré, il eut envie de se rouler l’un des joints que Janie lui avait laissé mais l’idée de faire baisser sa réserve l’emmerdait, donc Alec laissa filer l’envie pour une prochaine fois. De toute manière, son regard jusqu’ici mobile s’arrêta brusquement. “Et il a fait interné sa femme. La mère d’Hailey.” L’idée le rendait mal à l’aise tandis que soudainement mutique, Alec retraçait les dires du vieux.

Vraiment, ce type lui foutait les jetons.
Toute proportions gardées bien sûr.

Est-ce qu’il y voyait là un nouveau jeu ? Pas du tout. Juste le besoin d’aider, de faire quelque chose de bien dans la vie de temps en temps, d’utile. De vraiment utile. Pas ces simagrées avec les Supérieurs ou encore la Police Magique. C’était bien trop souvent pour les sang-purs et pas assez équitable à ses yeux. Il en avait vraiment besoin, une raison de se rappeler qu’il n’était pas seulement de mauvais. Il soupira doucement, espérant sincèrement qu’Alec serait d’accord pour qu’il lui donne un petit coup de main… et si ce n’était pas le cas et bien, tant pis. Il devrait faire avec. Pas le choix de toute façon et il n’allait pas le supplier pour faire partie de cette vendetta. Histoire d’alléger un peu la conversation mais aussi que l’autre ne comprenne pas à quel point ça serait essentiel pour lui. Quelque part c’était un peu gênant, il avait l’impression d’y voir une faiblesse épinglée sur son front, bien qu’en réalité vouloir aider ses amis, faire le bien n’en était pas une. Peut-être qu’il n’avait simplement pas envie que son meilleur ami le raille à ce sujet-là. En attendant il essayait de comprendre un peu dans quel bourbier est-ce qu’il s’était mis le Rivers histoire de pouvoir assurer ses arrières s’il y en avait besoin. “Ouais, je sais…” Il grimaça un peu, il savait que ce n’était pas une réponse convenable et pourtant dans leur « monde », dans cette sphère puante de sang-pur c’était chose courante de « vendre » ses enfants… pour un mariage, une dot, une bonne lignée. Ils ne pouvaient donc pas jouer là-dessus pour lui tendre un piège ou essayer de résoudre le souci, lui mettre des bâtons dans les roues par une voie légale…. Et la question suivante ne l’aida pas beaucoup. “Aucune idée. C’est toi l’flic…” Il haussa un peu les épaules. Il était flic, pas devin, tout n’était pas forcément notifié dans son service. « J’essayerai de voir si je ne trouve pas d’autres informations ailleurs, s’il n’y a rien là-dedans, mais tu vas devoir être un peu plus précis pour que je sache où chercher exactement.» Est-ce que le nom l’intéressait ou est-ce qu’il voulait autre chose ?

Il le regarda un peu tourner les pages avant d’hausser un sourcil perplexe lorsqu’il lui dit qu’il ne l’avait rencontré que deux fois. Il ne la connaissait donc pas vraiment, ce qui signifiait qu’elle devait vraiment être splendide cette fille pour qu’il réagisse et elle avait dû le toucher aussi d’une autre manière mais tout cela, il préféra le garder pour lui. Ce n’était pas vraiment le moment d’en rajouter. “Ce qui dit sans doute pas mal de trucs craignos sur moi. Comme une tendance familiale au stalkage assez creepy..” Non sans blague, il eut un vague petit rire mais préféra ne pas prendre la parole pour l’instant, Alec semblait parti pour dire autre chose et il n’avait pas vraiment envie de le couper dans sa lancée. “Je répète mais t’es pas dégueu comme flic…” Ouais, il paraissait que pour un Bleu, il faisait quand même pas trop mal son travail. “Et, effectivement, ça peut servir. Mais j’ai eu l’impression qu’il en savait vachement sur moi donc je serais pas si certain qu’il ne te connaît pas. J’te dis, ce mec me fait flipper.’’ Et pour qu’Alec dise « flipper », c’est que vraiment le mec devait envoyer du bois. Il se mordilla un peu la lèvre, sans vraiment savoir quoi dire de plus. “Donc si je résume, il a pas mal de transactions et j’suis pas prêt de savoir si tout est réglo. Il bosse et vit aux US donc t’as pas les dossiers. Ya un type qui le suit comme son ombre et il a l’air de gérer mille trucs. Côté finance et situation en Angleterre c’est pas dingue…” ca c’est sûr que vu l’état de ce qui était marqué, ils ne pourraient pas savoir si c’était réglo ou pas. Et effectivement niveau US il ne pouvait rien faire, il n’avait pas de réel contact là-bas. Pendant un instant il pensa à Rain, mais ce n’était pas forcément la meilleure des choses. L’ambassadrice était beaucoup trop …. Trop … il n’avait même pas de mots. Anderson ? peut-être, mais cela risquait de faire poser trop de questions. “Et il a fait interné sa femme. La mère d’Hailey.” Il fronça de nouveau les sourcils. « Ils mettent pour quelle raison exactement ? C’est étrange, ça ne doit pas donner bonne presse ce genre de chose… si ça se sait bien entendu.» Il se mordilla ensuite un peu la lèvre avant de poser la question suivante. « Qu’est-ce qui te fait flipper chez lui exactement, Alec ? Je ne t’entends presque jamais dire ce mot-là sérieusement à part dans quelques cas très exceptionnels.» Silence avant qu’il ne demande « Qu’est-ce que tu attends de tout ça exactement ? Tu auras quelques informations, mais je doute qu’il y ait quelque chose d’assez gros pour le faire tomber ou chanter… Est-ce que ton but est qu’il laisse sa fille tranquille, ou autre chose ? Elle t’a demandé quelque chose de précis ? » de nouveau en cours temps de silence avant qu’il n’hausse les épaules et rajoute un petit «  Ouais, c’est vrai tu as toujours eu une tendance creepy au stalkage.» Il soupira doucement, avant d’avoir une « idée » tout dépendrait ce que Alec voulait au final. « Sinon, il y a peut-être une autre solution… mais ça peut-être un peu dangereux pour elle. Si elle était suspectée d’un truc mineur, je devrais pouvoir me renseigner aux bureaux US… ou au moins demander à des collègues ayant travaillé là-bas de m’aider… seulement je crains que ce soit des grosses merdes en perspective pour elle. C’est pour ça, j’ai besoin de ton plan. De tes envies les plus précises, et je ferai mon possible, mon frère, pour t’aider.» Par ce qu’il le considérait comme ça, Alec, son meilleur ami, certes, mais aussi comme un frère avec qui il pouvait tout partager. Il soupira et le regarda dans les yeux avant de lâcher le morceau... puisque le sujet restait du coup dans le même registre « Mon frère, le 'vrai' est là-bas probablement en ce moment…» Le sous-entendu lui foutait déjà assez la nausée, mais s’il devait le contacter pour lui demander de l’aide, pour Alec, il était prêt à le faire si la raison était vraiment primordiale, et encore pas certain sûr son frère veuille bien coopérer… c’était aussi mettre, rajouter dans cette histoire quelqu’un qui n’était pas de confiance. Mais Rivers savait comme ils se détestaient, que si Douglas le pouvait il le tuerait bien lentement. Il savait la Haine qu’ils avaient l’un envers l’autre.

Qu’est-ce qu’il cherchait véritablement ? La question se posait. Sans doute était-ce pour ça que Warren bloquait sur ce point, y revenant sans cesse pour projeter la suite. Mais de la suite, Alec n’avait aucune notion. Ni le nom du prétendant, ni les affaires professionnelles et sans doute peu morales du paternel, ni la volonté de faire imploser toutes leurs petites vies probablement bien établies. Il aurait pu chercher à se protéger, à faire payer au type sa volonté de lui tomber sur le coin de la gueule ou simplement de l’écraser. En vérité Alec n’avait sous le pied aucun plan plus précis que celui qu’il avait déjà énoncé à Warren en lui demandant de lui ramener des informations sur Thomas Harding. Ainsi ne réagissait-il qu’à peine, acquiesçant en silence tandis que son ami insistait, s’interrogeant en silence sur les pas qu’il était apte à décider de faire dans cette histoire.
Alors il lui fallu reprendre, lister, comparer les données que Warren avait déniché. Le comportement de Thomas l’inquiétait non pour lui-même - avec les cas qu’il se coltinait au quotidien, le père d’Hailey bien que flippant, était loin de hanter ses nuits - mais vis à vis de sa fille. Si cette dernière semblait prompte à affirmer savoir dans quel merdier elle était - et il ne demandait qu’à la croire - il lui semblait par moment qu’elle sous-estimait la dangerosité de certains comportements. Pas tant physiques. Mais moraux.

« Ils mettent pour quelle raison exactement ? C’est étrange, ça ne doit pas donner bonne presse ce genre de chose… si ça se sait bien entendu.»
“Je cherche… Mais ouais je suis d’accord, c’est pas trop le genre de pub que nos potes de la haute aiment se faire…” Pourquoi ne pas cacher l’information ? L’idée le perturbait. Admettre une telle faiblesse dans la famille, voir dans le sang des siens, n’était pas naturel chez eux. A lire les rapports, Alec ne se serait pas étonné de découvrir que la demoiselle était en vérité crackmol et qu’ils avaient tout fait pour cacher le pot-aux-roses au mieux possible. La pensée avait été immédiate, sans doute conditionnée par les années passées dans une société n’admettant ni faiblesse ni erreur. Ainsi Alec restait-il dubitatif concernant cet internement. D’ailleurs qui internait véritablement ? Ils cachaient, dissimulaient, gardaient hors des murs et parlaient de retraite au soleil, de moment pour soi, d’expériences personnelles. Bref, les gens disparaissaient et cessaient d’importuner leurs contemporains. « Qu’est-ce qui te fait flipper chez lui exactement, Alec ? Je ne t’entends presque jamais dire ce mot-là sérieusement à part dans quelques cas très exceptionnels.»
“Des tas de gens me font flipper pourtant. Il en est presque fade dans son genre..” Une manière, surtout, de dédramatiser les choses. Que Warren le considère comme incapable de prononcer ce genre de choses l’amusait, ainsi, un petit sourire avait fait son apparition sur ses lèvres. Sans doute était-ce vrai. Sans doute taisait-il les craintes réelles, viscérales, dévorantes qui le bouffaient chaque jour. Il taisait, balayait et passait simplement à autre chose. Exprimer les véritables peurs qui crispaient ses nuits et hantaient ses jours reviendraient à leur donner une existence propre en dehors de ses pensées. Alors, elles n’en auraient que d’autant plus de pouvoir. Impossible, donc. Qu’il exprime ça vis à vis de Thomas aurait dû être pris dans l’autre sens. Bien sûr, Alec le craignait, ce fait restait véridique. Il le craignait car le type était dérangé et lui avait laissé un goût âcre dans les veines. Mais d’aucune manière Alec le craignait comme il craignait Azalea ou Blackblood. Ou Walters. Chacun à leur manière. Chacun sur un plan qui leur était propre. Non, s’il craignait Harding, c’était pour la folie sous-jacente dont il avait semblé faire preuve.
Sérieux il l’était. Mais pas au sens dont Warren l’entendait.
Ainsi refusant d’entrer dans ce sujet, inquiet surtout de ce qui pourrait en découler, Alec haussa simplement des épaules en laissant son ami reprendre. « Qu’est-ce que tu attends de tout ça exactement ? Tu auras quelques informations, mais je doute qu’il y ait quelque chose d’assez gros pour le faire tomber ou chanter… Est-ce que ton but est qu’il laisse sa fille tranquille, ou autre chose ? Elle t’a demandé quelque chose de précis ? » Etait-ce ce qu’il cherchait ? Warren avait tendance à faire émerger des questions qu’Alec ne se posait même pas. Incapable de véritablement lui donner la réplique tant la réponse lui échappait, il n’en eut de toute manière pas l’occasion puisque son ami haussa des épaules avant de reprendre. «  Ouais, c’est vrai tu as toujours eu une tendance creepy au stalkage.»   Toujours penché sur la table, quelques papiers en main qu’il lisait, retournait, reposait, Alec eut un rire cette fois large et franc. En posant la question à son ami, il n’avait pas eu l’impression de dépasser les limites. Ce n’était qu’à présent, une fois les preuves sous les yeux du travail de Warren, qu’il se rendait compte de s’être infiltré dans une vie qui ne lui appartenait pas. « Sinon, il y a peut-être une autre solution… mais ça peut-être un peu dangereux pour elle.” En silence, Alec laissa de côté la paperasse pour poser les yeux sur son ami, les sourcils légèrement froncés et la main se fermant sur son whisky. “ Si elle était suspectée d’un truc mineur, je devrais pouvoir me renseigner aux bureaux US… ou au moins demander à des collègues ayant travaillé là-bas de m’aider… seulement je crains que ce soit des grosses merdes en perspective pour elle. C’est pour ça, j’ai besoin de ton plan. De tes envies les plus précises, et je ferai mon possible, mon frère, pour t’aider.»  Ses phalanges blanchirent sur le verre quand, imperceptiblement, il se sentait se tendre. Étonnamment, la dénomination de Warren envers lui ne le fit pas réagir. Ce sentiment était partagé depuis un moment, seulement Alec ne le verbalisait pas. Non, ce qui le crispait se cristallisait en un seul mot : danger. Cette idée, si logique soit-elle, ne lui plaisait pas. « Mon frère, le 'vrai' est là-bas probablement en ce moment…»   Et brusquement, il faisait le lien, comprenait l’idée de Warren et le sous-texte qu’il y dissimulait. L’ancien Serpentard n’ignorait pas les rapports entre les deux Tveit et n’avait pas imaginé une telle proposition. D’autant qu’il ne doutait pas des intentions d’un frangin sur l’autre. Ce genre de dérives appartenait à sa normalité tout autant qu’à celle de son ami. Ainsi, Alec savait surtout ce qu’il lui en coûtait de proposer une telle chose.

Comme ça. Pour une nana qu’il n’avait jamais vue, dont il ne savait rien d’autre que quelques données sur papiers.
Non ; pour lui bien sûr.

Une frappe vint choper Warren à l’arrière du crâne. “Arrête tes conneries.. !” Sans préavis et avec un sourire tordu, le regard droit et moqueur, quelque chose de piquant dans le fond de la voix. “Et laisse mes envies là où elles sont l’ami.” Nouveau grain d’humour pour évacuer tant la situation que les mots sous-tendus.

Dans un léger soupir qui tenait davantage du rire, Alec se laissa retomber les cuisses contre le plan de travail. Dos à celui-ci, une gorgée brune dans la gorge avant d’en poser le contenant et de ramener le regard sur la liasse de document avec laquelle il avait cogné amicalement le flic, Alec ne se départi pas de son demi-sourire. “Mon plan c’était littéralement de te dire de me sortir tout ce que tu pourrais trouver. C’est fait.. Et globalement ça s’arrête là. De toute manière je vois pas en quoi ouvrir un dossier sur la fille permettrait de remonter la trace de la mère.” La réflexion venait à haute voix à mesure qu’elle se formulait dans son esprit. “Je l’impliquerai pas elle… ni toi. Ni le moindre pégu qui te sers de collègue ou de frangin et qui finirait forcément par nous retomber dessus.” Toi en premier. “J’te demanderai pas ça.” Ajouta-t-il sur un ton plus sérieux après avoir déposé son verre et posé une main sur l’épaule de Warren.

“Quant à Hailey..” Reprit-il en se laissant retomber face au plan de travail, larguant les papiers sur la surface. “Je suis inquiet pour elle mais elle a le cuir solide. Simplement c’est davantage l’emprise morale qu’il peut avoir qui me… enfin j’en sais rien : il est pas net.” D’un doigt posé à plat sur le papier, Alec désigna quelques lignes. “Aliénation, hystérie, troubles et affections mentales…. bref, ça veut tout et rien dire.” Les lèvres pincées, Alec se rendait compte qu’il n’avait pas véritablement d’idées de ce que pouvait diagnostiquer la psychomagie, pas plus qu’il n’en avait concernant la psychiatrie moldue. L’ensemble lui semblait floue, absurde, dotée d’un vocabulaire qui n’était pas le sien.

“Quant à mon plan…” J’en ai pas. “…Je vais juste lui parler de tout ça. Je veux pas faire tomber le type ou quoi que ce soit : rien de tout ça me concerne… enfin mis à part la partie où il m’a menacé dans son bureau histoire de faire le coq deux minutes et de sentir le poids de ses burnes pour une fois dans sa vie. Mais..” Mais quoi ? Savait-il seulement où il partait avec ses histoires ? “Ouais nan en fait “mais”, rien, ça me regarde pas tout ça. J’ai simplement une sale impression. Il joue les vieux séniles innocents avec elle alors qu’avec moi il larguait des réflexions à la con à base de “transactions”, “d’innocence”, de “perle” et.. De “cage”… Tu sais, le genre de violences à moitié avouée quoi. Je cherche juste à savoir ce qu’il en est. Qu’elle finisse pas au sous-sol pour s’être envoyée en l’air sur le bureau du paternel.”

Il y a quelque chose qu’il ne comprenait pas vraiment dans la logique d’Alec ici. Si d’habitude, sa volonté était généralement limpides et que son meilleur ami avait une ébauche de plan A ou de plan B, ici ce n’était pas du tout le cas… Pourtant, il ne semblait pas très étonné de ce qu’il découvrait au fur et à mesure de ses lectures… Ce n’était pas bien grave en soit, mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour Alec, l’autre pouvait tellement foncer tête baissée par moments qu’il craignait pour sa santé si ce type était aussi dangereux qu’il semblait le prétendre. Il essayait de ne pas trop insister sur le même instant et posait de nouvelles questions pour essayer de voir pour clair. Par exemple, à présent,  pour quelles raisons est-ce qu’il avait interné sa femme ? Pour Warren cela semblait étrange, si une Dame disparaissait, ça faisait forcément jaser et pouvait faire mauvaise presser. C’était un point qui était pour lui, intéressant à étudier un peu plus en profondeur si le dossier ne donnait pas beaucoup plus détails. “Je cherche… Mais ouais je suis d’accord, c’est pas trop le genre de pub que nos potes de la haute aiment se faire…” il acquiesça doucement. Pourquoi est-ce que c’était marqué noir sur blanc ? Est-ce qu’il avait réussi à manipuler assez les choses pour les faire retomber en sa faveur, ou est-ce que la mère de la fille avait fait quelque chose - avait été poussée- à commettre une erreur qui l’avait envoyé là-bas pour que le mari puisse faire la pauvre victime/ou le brave mari qui avait essayé de la soutenir ? Il se gratta un peu la joue, mais visiblement… la vraie raison semblait restée quand même assez secrète et malheureusement, vu qu’elle n’était pas internée dans leur Etat, il ne pourrait pas enquêter comme il se doit -enfin dans ce cas-là, fouiner serait certainement un meilleur mot-. « On dirait qu’il y a un fil invisible qui aurait comme autorisé le Père à le faire… mais lequel ? Est-ce que l’on a une date assez précise ? On pourrait essayer de retrouver avec des anciens journaux ? petit être qu’il y aurait un fait divers qui en parlerait ? Ou sinon au moins des bruits qui courent  dans les familles de sang-purs ?» mais tout cela ce n’étaient pas de vrais indices, ce n’était pas le moindre début de piste.

Il avait néanmoins bientôt changé de sujets, cette fois pour essayer de comprendre pourquoi ce type semblait lui faire si « flipper », alors que sur papier il ne semblait pas plus terrible que beaucoup de personnes qu’ils pouvaient connaître. Forcément, il lui manquait des informations - les plus importantes- contrairement à ce que pouvait savoir Alec qui avait une source beaucoup plus fiable que quelques vulgaires documents papiers. “Des tas de gens me font flipper pourtant. Il en est presque fade dans son genre..” Nouveau haussement de sourcil un peu perplexe à ces nouvelles paroles et cette fois, il ne savait pas bien quoi répliquer, bien qu’au final c’était certainement juste par ce qu’il le faisait flipper d’une façon différente des autres, comme son ami n’avait pas développé cela, Tveit avait simplement préféré se taire… pour poser de nouvelles questions… pour savoir quelle était la suite, essayant d’en savoir un peu plus, d’être plus précis dans ses questions, il se disait peut-être qu’ainsi Rivers pourrait lui répondre à tout cela, peut-être qu’il trouverait ainsi un angle, un axe qu’il n’avait pas auparavant. Il avait fini, par faire une petite « blague » déjà approuvée par son meilleur ami vu que c’était ce dernier qui avait soulevé un premier la question du stalkage. Il avait au moins eu le mérite de le faire rire un petit peu. C’était toujours mieux que rien. Tveit avait bientôt continué avec d’autres idées qui lui traversaient l’esprit, un pseudo-plan qu’il faudrait bien entendu affiner sur plein de points vu qu’il ne connaissait pas vraiment certains protagonistes, mais pour l’instant, il ne pouvait pas vraiment faire mieux. Il ne lui cachait que ça pouvait être dangereux, mais avec la différence d’Etat, si Rivers voulait plus de réponses, il n’avait guère le choix. Ou plutôt si, il y avait une dernière solution qui lui donnait la gerbe… mais qu’il appliquerait si Alec trouvait que c’était la seule solution viable. Par Merlin, faite que non. L’idée de se retrouver face à Douglas et à lui demander un service était presque inconcevable pour lui… mais parfois, il y avait quelques sacrifices à faire pour arriver à ses fins et il était bien placé pour le savoir, pour l’avoir déjà pratiqué cette méthode - à tort ou à raison-. Cette fois, par contre Alec réagit en lui collant une frappe derrière le crâne. “Arrête tes conneries. ! Et laisse mes envies là où elles sont l’ami.” Tant mieux, il avait presque envie de soupirer de soulagement mais s’abstint et se contenta d’hausser un peu les épaules. Nouvelle gorgée de la boisson alcoolisée pour Alec tandis que Warren se contentait de le regarder, attendant qu’il reprenne la parole. “Mon plan c’était littéralement de te dire de me sortir tout ce que tu pourrais trouver. C’est fait.. Et globalement ça s’arrête là. De toute manière je vois pas en quoi ouvrir un dossier sur la fille permettrait de remonter la trace de la mère.” effectivement. Donc c’était actuellement la trace de la mère qui l’intéressait plus. Il n’en restait pas moins étonné que le plan d’Alec se soit arrêté à cela, mais certainement que c’était par ce qu’il y avait beaucoup trop d’inconnu.  “Je l’impliquerai pas elle… ni toi. Ni le moindre pégu qui te sers de collègue ou de frangin et qui finirait forcément par nous retomber dessus.” Il soupira fort. Il savait se défendre et il devait bien il y avoir des voies avec son métier qui permettait de faire ça « correctement » sans le mettre en danger - à Alec-. “J’te demanderai pas ça.” avait-il en posant une main sur son épaule soutirant un léger sourire à Tveit. « Par ce que tu crois que j’ai envie que tu risques ta vie tout seul ? Je ferai un bien piètre ami si j’te laissais galérer tout seul.» La fille, lui, il s’en fichait, il ne la connaissait pas pour l’instant, il ne voulait pas juste pas qu’Alec fasse quelque chose qui soit dangereux pour lui. « Je ne la connais pas, je doute qu’elle ait également envie que tu risques quelque chose pour elle.»

“Quant à Hailey. Je suis inquiet pour elle mais elle a le cuir solide. Simplement c’est davantage l’emprise morale qu’il peut avoir qui me… enfin j’en sais rien : il est pas net aliénation, hystérie, troubles et affections mentales…. bref, ça veut tout et rien dire.” Comment est-ce qu’ils pourraient faire ? ils avaient peut-être des camarades qui se trouvaient dans le coin ? Non,  Alec  leur aurait déjà certainement parler. Lui, ne connaissait pas grand monde de l’autre côté de l’Océan. “Quant à mon plan… Je vais juste lui parler de tout ça. Je veux pas faire tomber le type ou quoi que ce soit : rien de tout ça me concerne… enfin mis à part la partie où il m’a menacé dans son bureau histoire de faire le coq deux minutes et de sentir le poids de ses burnes pour une fois dans sa vie. Mais..” Mais quoi Alec ? Quelque part, il était rassuré de savoir qu’Alec ne voulait pas forcément aller plus loin et qu’il se contenterait de raconter ses découvertes. “Ouais nan en fait “mais”, rien, ça me regarde pas tout ça. J’ai simplement une sale impression. Il joue les vieux séniles innocents avec elle alors qu’avec moi il larguait des réflexions à la con à base de “transactions”, “d’innocence”, de “perle” et.. De “cage”… Tu sais, le genre de violences à moitié avouée quoi. Je cherche juste à savoir ce qu’il en est. Qu’elle finisse pas au sous-sol pour s’être envoyée en l’air sur le bureau du paternel.” Il acquiesça doucement avant de fermer les yeux quelques instants, comme si cela allait l’aider à visualiser la moindre chose, un détail, une idée. « J’ai peut-être une idée. Tordue, mais une idée. Tu peux faire l’amant transi d’amour qui veut la main de sa fille, ça peut te permettre d’entrer dans son cercle, mais il te faut une autre apparence. Je peux également m’en charger pour toi… Mais c’est également risqué vu que je suis marié.» Silence. « Elle n’a aucun courtisan ta belle demoiselle ? Quelqu’un aux bonnes intentions qu’il suffirait de « manipuler » un peu, pour qu’il aille au charbon et nous rapporte les informations ? Comme ça, même sous potion/sort visant à le faire parler si Papa est parano, on ne pourrait voir que ses bonnes intentions ? On est peut-être un peu trop des branleurs pour que ça marche et les potions de polynectar sont assez limitées… L’autre type, ne sera peut-être pas assez fin.» Il soupira. « Je côtoie des gens qui viennent des USA. Les Anderson. J’ai plusieurs fois été en mission avec Aloysius, et il est plutôt connu là-bas.» et après ? après il n’en savait rien. Idée morte dans l’œuf, qui n’était pas du tout aboutie.   « Sinon on l’enlève, on le fait parler, on lui fait oublier notre visite et voilà.» Bah quoi ?

C’était ça son plan, ni plus ni moins. Essayer de trouver quelque chose, de cadrer le personnage, de comprendre d’où lui venait exactement cette impression sale et poisseuse qu’il avait gardé du type lorsqu’enfin, il avait pu s’en extraire. Comment exprimer ce frisson glacial qui lui avait coulé le long de l’échine, l’impression d’un malaise visqueux liant père et fille dans le silence des non-dits ? Alec projetait, c’était certain et lui-même en avait conscience. Un fait qu’il ne pouvait évoquer auprès de Warren par crainte de… de quoi d’ailleurs ? D’être perçu non plus comme lui-même mais comme une victime ? De ramener sur le devant de la scène des choses qui s’étaient tues d’elles-mêmes entre eux ? Raviver ses démons n’était pas une habitude chez lui. Mais il fallait bien avouer qu’il y avait dans le comportement de Thomas quelque chose qui l’y lui faisait penser.

« Par ce que tu crois que j’ai envie que tu risques ta vie tout seul ? Je ferai un bien piètre ami si j’te laissais galérer tout seul.» Warren s’agaçait, sans qu’Alec n’en comprenne véritablement la raison. « Je ne la connais pas, je doute qu’elle ait également envie que tu risques quelque chose pour elle.» Sans doute. Aux yeux d’Alec, la question ne se posait pas.

Un haussement d’épaules. “C’est son père qui m’agro, moi j’ai rien demandé.” Rien de plus et un vocabulaire qu’il empruntait à Jordane sans même plus se souvenir du moment où elle avait prononcé cette expression la première fois. Une histoire de jeux vidéos sans doute, chez lui, lorsqu’il avait encore la liberté de se mouvoir comme il l’entendait.
Finalement Alec se décida à lui expliquer davantage la situation, clarifiant qu’en soit, il n’avait aucune véritable raison qu’il monte quelconque plan machiavélique, cherchant seulement à mieux comprendre le type et ce qu’il cachait. Sans doute sur le sujet s’éloignaient-ils en terme de perception. Alec probablement plus sensible à cette manipulation et plus obtus que Warren au concept si familier pour eux de mise sur le marché des héritiers de grandes familles.

« J’ai peut-être une idée. Tordue, mais une idée. Tu peux faire l’amant transi d’amour qui veut la main de sa fille, ça peut te permettre d’entrer dans son cercle, mais il te faut une autre apparence. Je peux également m’en charger pour toi… Mais c’est également risqué vu que je suis marié.» Dans une grimace, Alec écoutait sans pour autant adhérer à son idée. Ni au reste des plans qu’il lui avait déjà intimé d’arrêter de fomenter. « Elle n’a aucun courtisan ta belle demoiselle ?” Un haussement d’épaules de la part du Rivers. Comme s’il avait cherché à connaître les prétendants d’Hailey tient… ! “Quelqu’un aux bonnes intentions qu’il suffirait de « manipuler » un peu, pour qu’il aille au charbon et nous rapporte les informations ? Comme ça, même sous potion/sort visant à le faire parler si Papa est parano, on ne pourrait voir que ses bonnes intentions ? On est peut-être un peu trop des branleurs pour que ça marche et les potions de polynectar sont assez limitées… L’autre type, ne sera peut-être pas assez fin.» T’en as des bonnes idées toi dis-moi… « Je côtoie des gens qui viennent des USA. Les Anderson. J’ai plusieurs fois été en mission avec Aloysius, et il est plutôt connu là-bas.» De nouveau, un frisson de refus à l’idée de mêler qui que ce soit dans cette histoire. Il l’avait déjà dit, le répéterait. D’autant qu’Alec ne se faisait aucune illusion, cet Anderson appartenait aux Supérieurs. Pourquoi ainsi voudrait-il mêler ces gens à ses histoires ? En silence, l’ancien Serpentard se demandait dans quelles proportions Warren se mettait à admettre certains de ces gens comme faisant partie de son environnement proche; banal. Ça, c’était flippant. « Sinon on l’enlève, on le fait parler, on lui fait oublier notre visite et voilà.»
“Mais bien sûr, tout est normal dans la sphère sang pure…” dit-il en levant les yeux au ciel, balayant d’un petit rire cynique l’idée de séquestrer le père de la fille qu’il s’est envoyé dans l’idée hasardeuse d’en apprendre plus sur lui. “Laisse ces gens loin de moi et de ceux que je fréquente, tu seras sympa.” Les avants bras sur le plan de travail, un doigt tapotant le verre sans véritablement y prêter attention, Alec se redressa doucement sans quitter les papiers des yeux. “Son problème c’est justement qu’il y a un type pour salir son diamant d’innocence et lui faire perdre en cotte, je suis pas certain qu’en rajouter ça soit un super plan.” Quelques traces d’agacement dans ces mots. Non pas envers Warren mais à l’encontre de Thomas et du concept même de la chose. Ramenant le regard vers son ami, Alec reprit. “Comment tu vois les choses toi ? La situation, le reste. Clairement on n’est pas sur la même longueur d’onde, donc vas-y, explique-moi pourquoi cet acharnement à monter mille plan de bataille. Pour quelle bataille, déjà ? On va commencer par là.”

Visiblement, ils avaient bien du mal à se mettre sur la même longueur d’onde sur le coup, mais surtout Tveit craignait que son meilleur ami se mette encore dans ses emmerdes incommensurables, et il avait donc juste envie de l’aider. Ca s’arrêtait en principe là, mais il faut bien avouer que comme Alec n’avait pas de vrais plans des tas d’idées germaient dans son esprit à lui.  “C’est son père qui m’agro, moi j’ai rien demandé.” Agro ? Warren cligna des yeux pas bien sûr d’avoir tout compris dans ce mot, mais comme il ressemblait à agresser et c’était ce qui avait dû ce passer, il jugea que approximativement ça devait avoir cette définition en espérant que ce ne soit pas un faux ami. Pas bien grave en soin.

Warren avait bientôt continué sur sa lancée en essayant de lui proposer moults plans, pour voir si quelque chose l’interpellait ou lui donnait d’autres idées. “Mais bien sûr, tout est normal dans la sphère sang pure…” la base, quoi. Bien sûr que c’était moche comme façon de penser, mais autant enlever des pauvres innocents pour leur faire cracher il ne savait pas quoi le rendait malade, autant le faire avec un salaud lui posait déjà beaucoup bien de souci… mais Alec avait raison. “Laisse ces gens loin de moi et de ceux que je fréquente, tu seras sympa.” Tveit haussa les épaules, c’était une proposition comme une autre. Il n’y avait de toute manière pas 36000 solutions pour essayer d’en apprendre plus sur quelqu’un qui ne vivait pas sur le territoire. Alec ne voulait pas en entendre parler soit, il pouvait totalement le comprendre et personnellement, cela l’arrangeait aussi fortement. “Son problème c’est justement qu’il y a un type pour salir son diamant d’innocence et lui faire perdre en cotte, je suis pas certain qu’en rajouter ça soit un super plan.” Il fronça les sourcils. Effectivement, vu comme ça… mais c’était peut-être une piste à approfondir, ou pas. A vrai dire il n’en savait trop rien. Il soupira doucement et se passa une main dans sa tignasse “Comment tu vois les choses toi ? La situation, le reste. Clairement on n’est pas sur la même longueur d’onde, donc vas-y, explique-moi pourquoi cet acharnement à monter mille plan de bataille. Pour quelle bataille, déjà ? On va commencer par là.” De nouveau Warren fronça un peu les sourcils, celle-là, il ne s’y était pas attendu et pourtant ça lui semblait assez logique. « Je ne vois pas grand-chose, sauf que cette histoire te travaille, que tu veux en savoir plus. Et que tu n'as aucun plan. J’essaye de te proposer plein de possibilité pour voir si quelque chose te parle, te donnerais une idée tout simplement.» Il haussa un peu les épaules avant de soupirer doucement. « Et, vu que ce n’est pas « ici » que tout ça s’est vraiment passé et bien, je ne peux pas avoir accès à tout le dossier, enfin à plus que ce que je t’ai déjà donné là. Je veux juste t’aider, par ce que tu es mon ami…»Mon meilleur ami. « … alors, désolé si c’est un peu maladroit. Tu sembles vouloir obtenir des informations qu’il n’y a pas ici et il n’y a pas non plus 36000 solutions de les avoir.» Il poussa ensuite un petit soupir et décida de revenir sur quelque chose qu’avait dit son interlocuteur quelques instants auparavant. « Par contre, qu’est-ce que tu entends par « un type pour salir son diamant d’innocence ? » … non vu que clairement t’as déjà couché avec elle, je veux être certain de bien tout saisir. » Silence de quelques instants avant qu’il ne reprenne une dernière fois « J’me suis visiblement trompé sur toute la ligne. Qu’est-ce que tu attends de plus de moi ? » Alec allait peut-être dire qu’il se la ferme, ce qui serait en grande partie mérité, même s’il avait voulu bien faire… Warren avait peut-être donné un peu trop du sien sur ce coup-là… mais pour une fois qu’il pouvait faire quelque chose de vraiment bien, de positif et bien c’était compliqué pour lui de vraiment se restreindre.

Puisqu’il fallait s’expliquer yeux dans les yeux, Warren s’était plié à ce petit exercice sans grand souci. Après tout, il n’avait rien à cacher sur ce point-là à son meilleur ami, il voulait juste son bien. Juste l’aider le plus sincèrement possible. Encore une fois, il avait dû être maladroit dans sa façon d’exposer les choses, peut-être s’était-il montré un peu trop enthousiaste à l’idée de faire quelque chose de bien moralement, d’aider des gens qui le méritaient sincèrement et pas ces connards de sang-purs extrémistes ou tout ce qui pouvait s’en approcher. Il avait donc tenté les explications qui lui semblaient les plus justes, les plus explicatives… jusqu’à aller par s’excuser si son attitude avait été déplacée, tout en lui « rappelant » que pour obtenir ce que son meilleur ami voulait, il n’y avait pas non plus énormément de solutions. Pour Warren c’était juste des propositions, pas forcément des plus judicieuses, du pragmatismes pour certaines, un peu de folie ou d’idiotie pour d’autres… mais au point,  Rivers aurait eu plusieurs propositions, plusieurs choix. Peut-être qu’il y aurait pu il y avoir des méthodes moins violentes, mais… est-ce qu’ils ne  baignaient pas dans cette ambiance dure depuis toujours ? Et face à un homme qui devait être aussi dans cette trempe-là, la non violence, la gentillesse ne suffiraient pas.

«  Justement, autant ne pas rajouter quelqu’un d’autre dans l’équation. Enfin.., que nous, on n’en rajoute pas. Elle fait ce qu’elle veut. Et j’en sais rien, je cite ses mots, ou du moins l’idée globale. J’arrive à salir les gens en les faisant jouir, c’est tout un concept… un peu trop pris au pied de la lettre d’ailleurs. » Humhum. Il n’était pas certain de bien tout comprendre mais ce n’était pas bien grave puisqu’il avait capté l’idée globale de la chose. C’était certainement le principal, pas besoin de beaucoup d’autres choses vu qu’il n’y avait rien à répliquer là-dedans. Impliquer personne d’autres, c’était noté ! Tveit avait bientôt néanmoins repris la parole pour poser une nouvelle question, espérant que cette fois ils pourraient être sur la même longueur d’onde.   « Rien. J’te l’ai dit, j’ai des infos. Maintenant je vais lui en parler et voir ce qu’elle en dit. Après j’avise. Et si vraiment j’ai besoin de monter des plans machiavéliques, j’ai compris que t’étais là t’en fais pas. » Il ne savait pas trop comment interpréter la dernière phrase. Si c’était une bonne chose ou plus une petite pique pour lui faire comprendre qu’il était allé trop loin. Ne sachant pas bien, il préféra se contenter d’hausser un peu les épaules, après tout, Alec avait quand même foutrement raison. « Sincèrement, j’vais déjà trop loin dans la démarche, ça m’appartient pas tout ça. » Et pourtant il l’avait quand même fait, il continuait d’étudier le dossier et s’il y avait eu des informations plus exploitables est-ce qu’ils ne serait pas allé plus loin plutôt que d’être raisonnable de la sorte ? « Je sais que c’est plaisant de chercher à faire un truc bien pour une fois. » Quoi ? Pardon ? De quoi parle-t-on ? il aurait pu feindre l’innocence et l’incompréhension de cette phrase mais à quoi bon ? Alec comprenait certainement mieux que personne cette sensation, alors il se contenta de faire une petite moue d’approbation pour ne pas trop en rajouter. Tveit n’avait pas du tout envie d’en parler alors il resterait coi sur ces paroles, de toute manière ce n’était pas comme s’il y avait de vraies solutions à cette problématique.

Heureusement Alec avait bientôt repris la parole avec un sujet beaucoup plus fun : une petite sortie avant que Mily ne revienne   « Même si elle revient et que je ne suis pas là ce n’est pas dramatique non plus.» Il avait juste envie de passer un peu de temps avec son fils, mais cette information là aussi, il préférait la passer sous silence. « Tu connais les règles du bowling ?» demanda-t-il finalement un peu dubitatif sur cette question. Lui pas vraiment, il avait bien une vague idée de ce que c’était… mais il confondait aussi peut-être après avec autre chose. « Allez vas-y, j’te suis.»