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Is this the battle I must fight ? - Jordane

 :: Londres :: Ouest de Londres :: ─ Mayfair.
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Sam 1 Mai 2021 - 13:28
C’était revenu brusquement, la conscience s’éveillait comme un nouveau choc en pleine gueule, le cerveau saturé d’angoisse, de douleur, d’appréhension. Elle n’avait pas eu le temps d’avoir mal que seule la Peur vrillait ses nerfs, déjà prête à frapper, à courir.
Il y avait ça d’amusant quand quelques mois plus tôt elle admettait devant Dorofei s’être déjà figée en pleine bataille. Là, pourtant, elle n’avait pas freeze, à aucun moment, même lorsqu’elle avait compris perdre totalement le contrôle. Le basculement, elle ne l’avait pas vu et pourtant c’était exactement la sensation qui s’était répandue dans chaque muscle. Basculer. Comme lorsqu’on part en arrière sur une chaise ou une balançoire. Juste avant l’impact, cette latence vertigineuse, elle se l’était prise en pleine gueule, saturant ses nerfs bien avant que les coups ne pleuvent, qu’elle ne perde du terrain, qu’elle se fasse totalement bouffer, grignoter. Jordane avait perdu, oui, autant la bataille qu’elle perdait pied à chaque coup un peu plus, noyée dans un océan de douleurs et d’angoisse, percluse de cette sensation immonde qui l’étouffait totalement : t’es en train de crever.

Alors le réveil avait été comme un choc de plus en pleine poitrine. Le corps agissant avant même que le cerveau n’intègre quoi que ce soit, ses talons percutant le sol, ripant dans la terre, quand ses ongles s’y enfonçaient avec autant de violence, projetant son corps en arrière, se dégageant d’une emprise qui n’existait pas. Un instant, son poing se refermait dans le vide, le cœur en vrac, les poumons appelant l’oxygène dont il lui semblait avoir été privée, et l’esprit, lui, dérivait encore une seconde avant de se comprendre libre.

Le cœur en tambourin contre ses côtes, il semblait à la jeune femme qu’elle avait un troupeau dans la poitrine à la frapper de ses sabots. A l’intérieur tant qu’à l’extérieur, son corps devenant brusquement un méandre de douleurs sourdes, comme s’il avait fallu un temps pour intégrer à quel point chaque nerf lui semblait saturé de peine. Par reflexe, elle faisait mine de se lever, portant une main à son visage martelé, une autre à sa gorge, puis ses côtes. Et chaque main tremblait, comme le cri dans sa poitrine qui ne sortait pourtant pas. Tout comme son souffle vibrant d’angoisse lorsqu’elle posait son regard partout autour d’elle, deux doigts tremblants tâtant la droite de son visage, beaucoup moins tuméfié que ce qu’elle aurait imaginé.

Le sang était là, tâchait ses doigts, la lèvre était fendue, et pourtant si la douleur restait sourde, elle commençait à intégrer doucement qu’elle aurait dû être bien plus forte. Car oui, Jordane savait depuis très longtemps ce que cela faisait de se faire démolir. On dit qu’on oublie les douleurs. Mais quand elles reviennent, le corps se rappelle. Le corps sait. Et il sait quand quelque chose sort de l’ « ordinaire ».

C’était un genou à terre, redressée sans pour autant vraiment se mettre debout qu’elle posait les yeux sur Dorofei. Non loin, adossé à un arbre, il ne tardait pas à baisser le regard. Alors Jordane se remettait sur ses pieds, difficilement, intégrant doucement qu’il n’y avait plus de danger immédiat. La pulpe de ses doigts palpait, elle, les os de son visage. Malgré la douleur, ça semblait intact, une chaleur étrange y semblait glisser comme de l’eau.

Des soins ? Probable. Etonnant mais probable.

Jusque là, la jeune femme n’avait rien dit, ne dégageant à aucun moment son regard de lui, perçant autant qu’inquiet, alerte aussi sans doute. Un moment, ils étaient restés là, à se faire face, comme si elle pouvait juger de son état de stabilité juste à le détailler, finissant par essuyer du plat de la main les bordures de sa bouche. Puis, serrant les dents, elle l’avait rejoint, s’asseyant face à lui, passant une jambe par-dessus celle que Dorofei laissait allongée sur le sol.
Deux choses : elle incluait volontairement et physiquement une certaine sphère intime, refusant ainsi le rejet et la peur qui devraient être souverains en cet instant.
…Et ainsi, elle savait aussi pouvoir pivoter brusquement et lui balancer un coup de latte en pleine tempe qui le mettrait forcément ko un moment.

La seconde jambe pliée contre elle, Jordane retenait les grimaces témoignant de la douleur qui lui coupait le souffle, se contentant un moment de planter son regard dans le sien, cherchant à le jauger, à savoir où il en était.

« Comment tu te sens ? »

La voix était rauque, douloureuse, mais elle ne tremblait pas.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 2 Mai 2021 - 10:43
« Demande à Margo ou Sanae, ça sera moins risqué que la jeunette. »
 « Ne la sous-estime pas trop la jeunette, comme tu dis. De l'eau a peut-être coulé un peu sous les ponts depuis la dernière fois que … tu l'as vu s’entraîner.» Par ce qu'ils s’entraînent de temps en temps chez lui, certes, c'était un fait, mais il y avait aussi toutes ces fois où ils étaient au QG. Ce n'était pas une agression, mais une probable constatation.  « Mais j'irai plus voir, Margo.»

Sanae était bonne combattante, mais elle avait parfois trop de tempérament, un peu comme Jordane même s'il trouvait que c'était plus voyant chez la première que la deuxième... De toute manière, il n'y aurait probablement que Margo – à part Rivers- qui pourrait vraiment le contenir de nouveau. Margo avait reçu l’entraînement pour, elle avait eu le métier pour ça également.

 « Et la jeunette a trois ans de moins que moi, c'est pas énorme non plus.»

Est-ce qu'il était en train de défendre becs et ongles Jordane ? Tout à fait et même s'en rendre compte. Par ce que quelque part il trouvait cette remarque un peu injuste. Autant pour Margo, il était totalement d'accord, autant pour Sanae... il avait l'impression que quelque chose lui échappait. A moins qu'il considère que c'était grâce à son don, qu'elle serait « meilleure » que Brooks pour le canaliser. Qui sait ?

 « Qu'est-ce que tu trafiques avec Sanae, pour la porter autant aux nues ? Ce n'est pas vraiment ton genre.»

Pour qu'il semble la connaître si bien ? Encore une fois leur don ? Il ne savait pas ce que ça faisait d'avoir ça en soi, alors c'était difficile de juger, même si ça lui semblait logique. Ils avaient avancé un peu dans la conversation avant de tomber sur celui qui terrifiait un peu Cooper. Il passait souvent pour quelqu'un qui n'avait pas une grosse palette d'émotions, ce qui n'était pas tout à fait faux. C'est ce qu'il laissait paraître, mais là, il était trop fatigué, trop las et surtout, il appréciait beaucoup trop Jordane pour ne pas laisser voir cette faille à quelqu'un en qui il avait totalement confiance. Par ce que ce genre de phrase, il ne l'aurait pas dit à n'importe qui. Il n'était même pas sûr qu'il aurait pu la souffler à Margo ou à Neolina – et il allait devoir leur dire, ce qui s'était passé, en tout logique -. Non ? Oui ? Il n'en savait trop rien. C'était quelque chose entre amis, sans rapport avec la Garde... mais en même temps, la Garde était censée savoir ce genre de pétement de cable pour pouvoir agir en conséquences ; et il ne pouvait pas se permettre de perdre la seule chose qui lui tenait encore à cœur. La seule chose qui ne ferait pas de lui qu'un adulte ayant juste son gamin à gamin, qui n'avait plus rien à faire dans cette bataille. Pour l'instant, il le savait, il était hors de questions qu'il fasse la moindre mission, il n'était pas en état, mais plus tard ? Est-ce que ça, ça ne pourrait pas jouer en sa défaveur ? Cet acharnement sordide qu'il avait eu sur ce qu'il avait pensé être un ennemi ?
Et Jordane, comment est-ce que ce ça allait se passait ? Qu'est-ce qu'il devait faire ou pas ? Il avait déjà du mal à savoir quoi faire avec son gamin, ou même avec ses petites sœurs ; alors avec quelqu'un qu'il considérait comme tel et qu'il avait autant blessé ? Il avait posé des questions, à son camarade tout en sachant qu'il n'aurait aucune réelle personne.

« ça c’est ton problème, pas le sien. »

C'est vrai, c'était son problème. Il n'y avait aucun résolution possible de toute manière, pas avant qu'il ait pu voir comment elle réagissait face à lui. Logan l'avait bientôt forcé à s'asseoir pour le soigner, même s'il s'en fichait un peu des ses propres blessures, ce n'était pas vraiment ce qui l'intéressait pour l'instant. Celles de Jordane primaient, mais vu qu'il ne pouvait plus rien y faire, il s'attarda sur celles de son camarade.

« Je me suis coupé avec un éclat de miroir brisé. »
 « Humhum.»[/color]

Oui, oui bien sûr à d'autres, pas à moi. Tu vois qu'il ne te croit pas du tout, là ?

[b] « Il devait être vraiment très vivant ce miroir. Étonnant, pour un objet.»
ne put-il s'empêcher de ricaner doucement, même si ricaner n'était pas forcément le terme le plus approprié. Et il avait vite enchaîné avec le fait qu'après il le soignerait, lui aussi. Chacun son tour. Surtout qu'ils détestaient l'un comme l'autre de genre d'attention. Et une jolie grimace de Rivers, une.

« C’est vrai que quelques égratignures vont m’empêcher de me déplacer. »
 « ca serait vraiment con qu'en te soignant mal, ça s'infecte, se gangrène et qu'on doive encore en couper un peu plus.» dit-il de sa voix la plus innocente, avec presque un sourire taquin sur le visage.  « Enfin c'est vrai que sans doigt, on peut toujours se déplacer.»

Chacun à son tour de se moquer gentiment. Ils pouvaient se le permettre l'un et l'autre ce genre de chose, d'insinuation qui seraient peut-être un peu plus mal passées avec quelqu'un d'autre. Alors il n'avait pas cherché à le repousser, il l'avait laissé faire, essayant de lutter contre son envie de dormir maintenant. Ce n'était pas le moment. Et, étrangement, l'homme lui avait ensuite donné son pot contenant l'onguent.

« Tient, si ça t’éclate. Mais si je veux retrouver mes ongles, il vaut mieux qu’un vrai médicomage s’en occupe, sans vouloir douter de tes aptitudes. C’était un élan de solidarité. »
 « Sans doigt, pas besoin d'ongle. Je commence, tu trouveras bien quelqu'un pour finir correctement le job, mais au moins ça contrera une possible infection. Ouais, ben, sache que perso, pas sûr d'être solidaire la prochaine fois.»

Par ce qu'il y aurait probablement une autre fois.
Par ce que Logan était activement recherché ; par ce que lui on connaissait également son nom.

« Tu sembles plus stable. »
 «Toi aussi, j'ai pas eu l'impression qu'une meute de rhinocéros chargeaient un proie dans mon crâne.» essayai de dédramatiser tout ça ? Peut-être bien.
« Je vais vous laisser. La suite vous appartient, ça ne me regarde pas. Il te faut du temps Dorofei, c’est normal. Et de la présence. La lui refuse pas. La solution vient souvent des autres.»

Il n'était pas certain de bien comprendre ce qu'il voulait par sa dernière phrase, pour le début non plus, il n'était pas sûr de vouloir ce que ça voulait dire. Jusqu'ici, il ne lui avait jamais refusé... mais à présent qu'il se sentait dangereux, est-ce que c'était vraiment une bonne idée.

 « Merci ;» avait-il soufflé sans réellement se rendre compte si Logan était déjà parti ou pas.

Concentration, à présent porté sur Jordane, même si au final il regardait tout aussi bien le vide. Esprit fatigué qui essayait de rester aux aguets, de vérifier si elle n'aurait pas besoin de quelque chose. Elle posa les yeux sur lui, et il ne s'empêcher de baisser le regard un peu honteux. Elle se leva, l'air de rien, il suivait sa progression, prêt à se lever d'un bond pour la rattraper si elle tombait, prêt à saisir sa baguette pour amortir sa chute.
Some people fight
Some people fall
Others pretend
They don't care at all
If you wanna fight
I'll stand right beside you
The day that you fall
I'll be right behind you

(mcfly – the heart never lies)

Elle arrivait à marcher, à tenir debout, probablement difficilement, mais elle y arrivait.
Grande gagnante. Victorieuse combattante. Elle faisait parti de celles qui se relevait toujours, peu importe les coups.
Mais à quel sa confiance s'était rognée, désagrégeait ? Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire ?
Face à face, gênant. Déroutant. Sans un mot.

 « Tu devrais t'asseoir.» avait-il soufflé, finalement, mais pas vraiment certain que ce bout de phrase soit arrivé jusqu'aux oreilles de la jeune femme tant il avait dit doucement.

Elle l'avait finalement rejoint, s'asseyant face à lui, une jambe par dessus une des siennes. Il ne moufta pas. Ce n'était pas le moment de faire le moindre geste brusque. Il avait retrouvé un contrôle de lui-même, assez fort, pour enfermer le « monstre ayant soif de vengeance et de violence » dans un coin de sa tête. Pour ne laisser que l'adulte fatigué, désabusé, perdu mais se rapprochant plus de l'ancien Dorofei.
Silence, par ce qu'il ne savait pas quoi dire alors que ses pensées continuaient de s'entrechoquer, sur savoir quoi dire en premier ? Quels étaient les mots les plus justes. Cette fois, il n'essayant pas de se soustraire à son regard. Elle méritait au moins ça, qu'il ne baisse pas piteusement le regarrd. Qu'elle sache à quoi s'en tenir.

« Comment tu te sens ? »
Et il pouvait sentir dans son timbre de voix la souffrance, ce qui remua l'instinct du frère protecteur. Et il lutta pour ne pas faire le moindre geste vers elle, même si ce n'était que pour la prendre contre lui. Bonne question : réponse la plus juste : comme une grosse merde. Réponse qu'il lui fournit
 « C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question, Jordane.» dit-il d'une voix plus rauque qu'à l'ordinaire, gonflée par toutes ces émotions. Conscient, qu'il lui devait cependant une vraie réponse il rajouta  « Je me sens moi-même.»

Ca ne répondait pas réellement, mais ce qu'il voulait dire c'est qu'il ne risquait pas de déraper à présent. Par pour l'instant. Il hésita quelques instants avant de lui tendre doucement la main, geste qu'il essaya de faire le plus lent possible pour ne pas qu'elle puisse prendre ça pour une agression.

 « On devrait rentrer, à moins que tu préfères aller en lieu sûr. Tu as besoin de repos ».

Au QG, faire un rapport... ou chez quelqu'un qui serait plus safe que lui. Ne pas la rejeter, lui avait dit Logan, c'est bien ça. Ce n'était pas ce qu'il faisait donc alors qu'il n'avait qu'une envie, lui proposer d'aller dormir ailleurs un jour ou deux pour qu'elle se reposer chez elle/eux tranquillement, sans avoir peur. Il avait essayé de formuler cette phrase pour qu'elle se sente le plus libre possible, la plus en sécurité. Est-ce ce que c'était ce qu'elle attendait ?

 « Je suis désolé, Jo, même si aucune excuse ne suffira ou n'effacera ce qui s'est passé.»

Qu'est-ce qu'il pouvait dire de plus ? De quoi est-ce qu'elle se souvenait exactement ? Est-ce qu'elle avait conscience, qu'en réalité il l'avait pris pour une autre et que cette folie destruction avait été pour la protéger ? Raté, mon grand, tu as fais tout le contraire.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mer 5 Mai 2021 - 15:27
Elle n’entendait que son souffle saturé, coupé d’angoisse, crisser à ses oreilles. Le monde qui tourne, bascule, vibre. Et ses pensées brouillées venaient lui chuchoter quelques mots. Tu vas crever, petite fille. Tu t’écroules, poupée de chiffon. Tu t’effrites, statuette faite de glaise. Elles griffaient sa colonne vertébrale, agrippaient ses nerfs et mordaient sa peau. Milliers de petites aiguilles venues se planter profondément dans son être alors que, debout, elle lui faisait face. Il y avait dans ce corps amassé tous les coups pris au cours de sa vie. Tous ceux qui avaient ‘perdu le contrôle’, tous ceux qui s’étaient excusé, parfois, ensuite. Ça cramait dans ses cellules, autant la rage que la peur. Le refus d’abdiquer, le besoin de répondre, encore, malgré les échecs, alors même qu’elle aurait pu être morte à l’instant même.

Tu devrais hurler, pleurer, crever de trouille et lui en vouloir. Tu devrais fuir.

Pourtant elle agissait à l’exact inverse de ce que ses sens lui hurlaient de faire. Pas parce qu’elle avait compris, surtout parce qu’elle assumait ses choix, encaissait ses échecs. Parce qu’elle refuserait à jamais de laisser la peur la guider et qu’elle n’avait cessé d’avancer jusqu’à faire face, pile dans la gueule du loup.

Hier elle sentait les larmes couler sur ses joues quand Arranz se jouait d’elle. Aujourd’hui, elle s’asseyait contre celui qu’elle refusait de considérer autrement que comme un ami. La gueule démontée, elle le fixait droit dans les yeux, l’observait en silence faire l’effort de soutenir son regard.  Un jour, elle avait figé en pleine bataille, s’était réfugiée dans un bosquet, espérant que la bataille se termine. Aujourd’hui, elle refusait de le considérer comme un ennemi. Il y avait de la loyauté dans ces gestes, dans ce corps proche du sien, posant là une symbolique évidente. Dans ce regard qui ne se baissait pas, cette voix qui ne tremblait pas.

Oui, elle avait tremblé, la première fois que les coups d’un homme s’étaient abattus sur elle de façon incontrôlée. Elle avait fermé les yeux, avait fuit le regard, espéré que ça se calme. Dix-sept ans et elle avait eu le courage de fuir. Là, elle avait simplement le courage de rester.

« C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question, Jordane.»
« Oui. Mais c’est pas ce que je demande. »
« Je me sens moi-même.»
Bien.

Elle ne dit rien, se contenta d’acquiescer en silence. Tout faisait mal, hurlait dans son organisme. Tout crissait, des os de son visage à ses dents, sa langue qui pulsait, ses côtes qui palpitaient. La position n’était pas des plus agréables, et d’ailleurs, doucement, sa jambe s’allongeait plus sur celle de Dorofei, son bassin basculant légèrement pour limiter la sensation d’oppression en elle. Jamais son regard ne lâchait le sien, le transperçant, cherchant ce truc qui avait déraillé là dedans.

« On devrait rentrer, à moins que tu préfères aller en lieu sûr. Tu as besoin de repos. »

En lieu sûr ? Le seul lieu qui lui était arrivé en tête, à l’instant, c’était auprès de Kezabel et de Riley. Et elle n’y irait pas. Enzo ? Non plus. Zach…
La ferme.

Cette main tendue vers elle, elle l’avait prise au poignet, la posant sur sa cuisse. Ses gestes étaient doubles, toujours, comme un besoin de le tenir, de le maîtriser, mais sans le lâcher, en cherchant le contact.

« Je suis désolé, Jo, même si aucune excuse ne suffira ou n'effacera ce qui s'est passé.»
« Désolé de frapper comme une fille ? Tu peux. »

Sachant que les dernières « filles » avec qui elle s’entraînait à l’heure actuelle… portaient les prénoms de Sanae, Margo ou même Kezabel avant l’enlèvement… disons que le terme était volontairement à double tranchant. Un vieux relan de féminisme, sans doute, teinté d’une sacrée dose d’humour noir.

D’un coup de bassin, elle se rapprochait encore, chopant son visage entre deux doigts, le faisant basculer sur le côté.

« Sérieusement, j’suis si mauvaise que ça ? T’as quasi aucune marque, c’est vexant ! »

Un coup de baguette et son petit sac arrivait jusqu’à elle, y plongeant déjà une main pour en ressortir un petit flacon dont elle prenait une gorgée avant de la recracher plus loin, observant sans vraiment le voir l’éclat rouge qui atterrissait sur la terre sèche. Du bout de la langue, elle testait ses dents, à la fois inquiète et surprise de n’en sentir aucune se déchausser. La seconde gorgée, elle l’avait avalée, sentant la douce chaleur se répandre dans son organisme, y faire crépiter la magie. Cette potion, elle n’était ni d’ici, ni de Russie. Gardant la troisième gorgée dans sa bouche un instant, Jordane déglutissait de nouveau difficilement, la douleur éraillant sa voix, difficilement apaisée par le breuvage.

« J’ai merdé. T’es pas le seul en tort. »

L’échec. L’accepter n’avait jamais été son fort, surtout lorsque celui-ci la mettait dans le danger exact qu’elle redoutait depuis l’enfance.

« J’ai pris trop de coups dans ma vie pour savoir que je devrais pas encaisser aussi bien. Tu m’as soignée ? »

Trop de coups pour savoir que les os qui avaient été brisés sous les impacts n’étaient plus que fissurés.
Sa gueule ? Sincèrement, elle avait peur de regarder. Peur de savoir.

Peur de lui ? Une partie de son cerveau refusait abruptement cette information.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Jeu 6 Mai 2021 - 18:53
Oh oui, bien sûr, il savait que c'était à lui qu'elle demandait, mais il avait plutôt envie de s'intéresser à elle que l'inverse, néanmoins, elle méritait une réponse franche et il lui fournit immédiatement. Il ne pouvait pas répondre exactement comment il se sentait, il avait fait au plus simple, il était lui-même, le reste importait donc peu.Et il cherchait, encore et toujours ce qu'il pouvait bien lui dire. Les banalités n'étaient peut-être pas faites pour lui si bien qu'il avait préféré rester, en quelque sortes, dans le vif du sujet. Il avait essayé de rester le plus neutre possible, il voulait être certain qu'elle voulait bien rentrer avec lui et sinon lui laisser clairement aller dans un endroit qu'elle jugerait safe, il voulait, maladroitement, lui montrait qu'il comprendrait si elle ne se sentait plus en sécurité chez lui, ou plutôt avec lui. Mais ça ne suffisait, ça ne suffirait jamais, même les quelques excuses piteuses n'étaient rien. Juste des mots sans réelle signification. Juste pour dire quelque chose, qu'elle comprenne qu'il était désolé, mais elle devait d'ores et déjà le savoir. Il aurait voulu pouvoir être plus éloquent, il aurait voulu tant de choses mais rien ne semblait plus possible.

« Désolé de frapper comme une fille ? Tu peux. »

Il haussa un sourcil un peu perplexe. Il ne savait pas trop comment prendre ça. Est-ce que c'était une forme de compliments cachés, une remarque cinglante juste pour rire, ou autre chose ? Néanmoins intérieurement, ça grognait. Il n'aimait pas trop ce genre de comparaison, déjà par ce que ce n'était pas très sympa pour les nanas, mais en plus ce n'était pas des plus agréables à entendre.

« Sérieusement, j’suis si mauvaise que ça ? T’as quasi aucune marque, c’est vexant ! »
 « Je marque juste peut-être moins que toi et tu n'as pas voulu frapper trop fort.»

Contrairement à lui qui s'en était à cœur joie vu qu'il ne se contrôlait plus. Il voulait lui faire remarquer que elle, elle avait probablement conscience qu'elle ne pouvait pas tout se permettre.

 « Tu te serais retrouvée face à quelqu'un que tu n'appréciais pas, voire que tu n'aimais pas... Tu l'aurais probablement latté. Et n'oublie pas que je suis aussi formé pour ça.» Encaisser les coups, même si sa formation d'auror n'était pas très porté sur les méthodes moldues.
« J’ai merdé. T’es pas le seul en tort. »

Mui, il le savait au fond de lui, mais ce n'était pas si simple que ça à accepter. C'était même beaucoup plus compliqué, par ce que ce n'était pas elle qui avait perdu le contrôle et qu'à tout moment, se sentant basculer, il aurait dû l'arrêter. Alors, oui, elle était en tort d'avoir cru que c'était une bonne idée, de croire qu'elle pourrait supporter ses coups malgré ses avertissements. Mais qu'est-ce que c'était tout ça, par rapport à ce que lui avait fait ? Rien.

 « Peut-être. Mais tu as juste voulu y mettre du tien et m'aider... et en récompense je t'ai juste latté la gueule. Voilà, la vérité, j'ai perdu le contrôle, totalement, et je suis le seul coupable pour ça. J'aurai pu te dire non, ou stop. Je ne l'ai pas fait. Tu as juste eu une idée que j'ai acceptée.»

Ces paroles étaient probablement vaines, elles n'allaient pas arriver à changer quoi que ce soit, ça n'allait rien faire avancer non plus. Il espérait néanmoins qu'elle ne trouve pas que ce soit trop de sa faute à elle, par ce que ce n'était pas vrai. Oui, elle connaissait les risques, mais quand même. Elle confiance en lui, et lui l'avait juste piétinée et ça le rendait malade.

«  J’ai pris trop de coups dans ma vie pour savoir que je devrais pas encaisser aussi bien. Tu m’as soignée ? »
 « Quelqu'un d'autre l'a fait.» Temps de silence gêné avant de rajouter, même si c'était compliqué à avouer vu les conséquences que cela pouvait avoir.  « Et, cette personne a évité que je continue à te cogner.» Clairement. Voilà, si Logan n'avait pas été là tu serais probablement morte à l'heure actuelle, par ce qu'il n'avait plus conscience de la réalité.  « Mais ça ne répond pas à la question de base, est-ce que tu veux rentrer te reposer ; j'ai de quoi te soigner là-bas également.»

Il avait l'impression que son discours était décousu, qu'il avait du mal à faire des phrases vraiment cohérentes. Il soupira et se passa une main dans les cheveux. Allez Doro, on dit autre chose, n'importe quoi, mais un truc un peu sympa, avec le fond de ton cœur. Tu vois, des choses que l'on dit aux gens à qui l'on tient. Promettre que ça ne se passerait plus comme ça ? Impossible, par ce qu'il n'était pas certain que ce soit le cas.

 « Et j'essayerai de prendre un moment pour parler avec Niall de tout ça. Qu'ils sachent à quoi s'en tenir pour le moment.»

Qu'il était un danger ambulant, pour l'instant du moins. Et qu'il n'était pas possible qu'il revienne pour l'instant, et qu'il en était vraiment navré par ce que d'un autre côté... il avait vraiment envie de les aider de nouveau
.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 9 Mai 2021 - 21:06
Je tiendrais. Qu’importe les coups. Qu’importe la peur, reculer c’est crever.

Tu dois avancer vers le choc pour mieux l’esquiver et le bloquer. Ce n’est qu’en te mettant en danger que tu auras la possibilité de frapper réellement. On ne remporte pas une bataille sans pénétrer les lignes ennemies Jordane.


Ses mains tremblaient, ses mâchoires évitaient de se serrer l’une contre l’autre pour limiter la douleur sourde qui pulsait dans ses os. Mais fidèle à ses entraînements, elle perçait les lignes qui étaient devenues celles de l’ennemi un temps. Mais là, elle s’accrochait. Elle forçait son esprit à y voir l’ami et non celui qui, quelques instants plus tôt faisait fondre les coups sur elle. Celui qui aurait pu la tuer. Celui qui l’aurait dû même, elle ne se faisait aucune illusion. Ce visage, Jordane cherchait à le sonder, le comprendre, refusait de le rejeter car agir ainsi, s’éloigner, c’était accepter son statut de victime. L’échec, elle pouvait le gérer. Devenir martyr, en revanche beaucoup moins. Alors elle s’accrochait, un phare dans la nuit, une bouée sous la glace, elle forçait les ombres pour refaire surface.

« Je marque juste peut-être moins que toi et tu n'as pas voulu frapper trop fort.»

Un rire nerveux crissait entre ses lèvres. Est-ce qu’il marquait moins ? Non, il frappait clairement plus fort et ce malgré l’entraînement incessant.

« Tu te serais retrouvée face à quelqu'un que tu n'appréciais pas, voire que tu n'aimais pas... Tu l'aurais probablement latté. Et n'oublie pas que je suis aussi formé pour ça.»
« C’était de l’humour, Dorofei. J’ai pas besoin d’être rassurée ou maternée. J’ai merdé. T’es pas le seul en tort. »

Peut-être aurait-elle dû chercher à faire mal. Peut-être l’avait-elle protégé à sa façon, consciente qu’elle ne s’était pas engouffrée dans certaines failles, son hésitation poussée par un battement de cœur trop tendre. Voilà ce qui avait failli la tuer, bien avant lui, c’était l’attachement qui l’avait mise en danger.

« Peut-être. Mais tu as juste voulu y mettre du tien et m'aider... et en récompense je t'ai juste latté la gueule. Voilà, la vérité, j'ai perdu le contrôle, totalement, et je suis le seul coupable pour ça. J'aurai pu te dire non, ou stop. Je ne l'ai pas fait. Tu as juste eu une idée que j'ai acceptée.»
« Oui. »

Pas d’autre réflexion, juste un oui. Oui, il avait perdu le contrôle. Oui, il aurait pu dire stop. Oui, elle avait essayé de l’aider et s’était fait piétiner. Oui. Et oui, elle repoussait avec une insistance butée la peur qui dévalait pourtant dans sa poitrine à chaque instant. Sa jambe sur lui, son poignet dans sa main, les corps proches l’un de l’autre à défier l’immobilité de trouver une fin. L’instant précédent, il était plus proche encore, s’abattant totalement sur elle, l’écrasant d’une force qu’elle n’arrivait pas à terrasser. Avait-il raison de dire que s’il ne s’était pas s’agit de lui, l’issue du combat aurait été différente ? Elle n’en était pas certaine et ce doute avait tendance à la broyer bien plus efficacement que les coups abattus. Et ces coups, ils n’étaient pas en adéquation avec la douleur pourtant sourde qui irradiait ses nerfs. Mais s’il n’y avait pas eu de soins… elle n’aurait pas dû être éveillée à l’heure actuelle. Encore moins capable de se mouvoir. Elle aurait dû… être un tas de chiffon, là-bas, au sol. Au mieux.

« Quelqu'un d'autre l'a fait.» Qu… ? Qui ça ? Qui avait pu débarquer ici, au beau milieu de nulle part et repartir comme si rien de tout ça ne comptait ? « Et, cette personne a évité que je continue à te cogner.»  Ces mots, ils crissaient sourdement en elle, vrombissait à ses oreilles. S’il n’était pas intervenu, il l’aurait lapidée, c’était bien là ce qu’il expliquait. Elle ne serait qu’une bouillie de chairs sanguinolentes inerte. La nausée, elle l’avait happée d’un coup, tordant ses viscères quand la jeune femme pâlissait légèrement. Immobile, toujours, pourtant. « Mais ça ne répond pas à la question de base, est-ce que tu veux rentrer te reposer ; j'ai de quoi te soigner là-bas également.»

Et elle ne répondait toujours pas, se battant contre l’envie furieuse de le fuir, de s’écarter, de le rejeter. Pour lui, peut-être. Pour elle, surtout. Le refus de se conforter à l’image de la victime lui taillait les veines, impulsant en elle un comportement froid, droit, brut.

« qui… » Et la solution se traçait dans sa tête. Quelqu’un d’assez doué pour les suivre jusqu’ici, dont il ne pouvait parler, et qui aurait deviné ses plans sans qu’elle en parle à qui que ce soit car elle ne l’aurait pas fait, même si la Garde le lui avait demandé. Et  personne n’aurait eu l’idée de venir user de magie pour extraire cette information come ça, sans signes précurseurs… oh si. Si, il y en avait un. Et elle le revoyait sur l’estrade dans la Grande Salle, face à Dorofei. Les deux martyrs côtes à côtes dans la douleur. Celui-là, c’était son genre. Agir dans l’ombre, sans l’accord de personne, à toujours savoir sans demander. C’est lui n’est-ce pas ? Elle se revoyait face à Connor, à écumer de rage qu’il la mette en lien avec l’ennemi public numéro un, la mettant en danger elle et Aileen. « Tu sais quoi ? En fait je veux pas savoir. »

Cette phrase constituait-elle à elle seule un aveu de compréhension ? Bon ou pas, elle n’était pas certaine de vouloir poser la question, d’être détentrice d’informations compromettantes. Garde donc ce qui peut te mettre sur la sellette et moi avec.

Inspirant profondément, elle fermait une seconde les paupières, ne tardant pas à les rouvrir, comme pour s’assurer de toujours l’avoir en vue, imaginant par flash le coup venu la cueillir par surprise. Et tout vrillait de douleur, ses cotes, ses muscles, ses os, jusqu’à sa peau qui frissonnait au contact des bourrasques de vent.

« Et j'essayerai de prendre un moment pour parler avec Niall de tout ça. Qu'ils sachent à quoi s'en tenir pour le moment.»

Du poignet, elle prenait à présent sa main, la glissant entre ses doigts sans le lâcher, acquiesçant doucement, consciente que ses yeux gonflés posaient sur lui un regard dur.

« Trois choses : Tu vas voir Niall, oui. Tu acceptes un suivi auprès des psychomages de la Garde. Et tu n’es jamais seul avec Adam tant qu’ils n’en ont pas donné le feu vert.  Non négociable. »

Et ses doigts se refermaient plus fort sur les siens. Ça n’était pas une punition, c’était au contraire une marque de loyauté, d’inquiétude, de soutien. C’était sa présence formant un cadre, refusant de le larguer avec son mal-être. Elle serait là, pour lui comme pour son fils. Et oui, elle ferait de nouveau tampon s’il le fallait.

« T’as besoin de ta normalité pour te reconstruire. Et lui de son père, mais aussi de sécurité. »

Et pas toi ?
Ma sécurité est morte il y a dix ans.

« Je sais à quoi m’en tenir. Et si ça se reproduit, je ne laisserai passer aucune ouverture. »

Et si tu n’es pas assez forte ?
Le doute, plus que légitime. L’angoisse qui ne peut être contrée que par l’assurance, le besoin sourd et aveugle de savoir riposter.

« Et pas de baguettes à la maison. »

Parce qu’elle savait qu’elle n’aurait pas l’avantage dans ce cas.

A la maison. Comme si tu appartenais à cette famille.

« C’est moi qui l’aurait, ou la personne qui sera sur place, pour pouvoir la rendre en cas de besoin, mais anticiper les dérives. Seulement tant que tu n’es pas stable. »

Ce qui était vrai pour la Garde l’était tout autant pour le quotidien. Et l’important était de pouvoir avancer en minimisant les risques. Retrouver une stabilité, tous.

« T’es ok avec ça ? »
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 10 Mai 2021 - 22:21
Il avait toujours du mal à se concentrer, à trouver des propos censés. A trouver ne serait-ce que du positif... alors, la seule chose qu'il pouvait faire c'était la faire déculpabiliser, et lui faire comprendre qu'il était normal qu'elle soit plus marquée/abimée que lui. Enfin « normal », c'était pas forcément le mot le plus adéquat.

« C’était de l’humour, Dorofei. J’ai pas besoin d’être rassurée ou maternée. J’ai merdé. T’es pas le seul en tort. »

Genre d'où tu pensais qu'il pouvait comprendre ce genre d'humour en ce moment ? Non, c'était pas possible, pas lorsque la culpabilité était là. Pas lorsqu'il voyait les traits tirés, la souffrance sur le visage de sa camarade. Oui, il n'était pas le seul en tort, mais il n'en restait pas moins coupable à plus de 95% au moins. Alors c'était comme s'il était le seul fautif... mais ça, il savait qu'elle ne voudrait pas l'entendre, pas le comprendre, et il n'avait pas envie qu'elle se rabâche encore et encore et cette fois, qu'elle se pose de mauvaises questions. Il voulait trouver les mots les plus justes, alors il tenta quelque chose sans savoir s'il arriverait vraiment à se faire comprendre, si elle l’écouterait, ce mini-discours, si elle le croirait. Comme d'habitude, elle n'en ferait probablement qu'à sa tête.

« Oui. »

Ah ! Ce n'était pas avec ça qu'il allait pouvoir répliquer quelque chose, d'ailleurs, il n'était même pas certain de savoir comment bien interpréter ce mot. Il pouvait tout aussi bien dire « oui tu as raison », « oui, cause toujours tu m'intéresses »... Est-ce que c'était important ? Pas vraiment, le principal c'était qu'elle entende les mots prononcés probablement. Ne pas trop réfléchir sur le sujet, du moins pas maintenant... répondre à ce qui suivait lui semblait un peu mieux et c'est ainsi qu'il lui que ce n'était pas lui qui l'avait soigné, qu'il aurait été incapable de se contrôler. Il voyait bien qu'elle semblait batailler avec elle-même contre quelque chose, mais il jugea préférable de ne pas lui poser la question, pas certain d'aimer la réponse mais surtout pas cetrain de comment est-ce qu'il pourrait réagir.

« qui… » Il hésitait à lui répondre. Est-ce qu'elle avait besoin de savoir que Logan était dans le coin ? Il n'en était pas certain. Moins de personne connaîtraient leur amitié -véritable-, moins Logan serait probablement mis en danger. Heureusement, elle sembla le devancer, change d'avis sur cela car elle avait assez vite rajouté « Tu sais quoi ? En fait je veux pas savoir. »

Parfait, ça l'arrangeait franchement et pas qu'un peu ! Silence, donc. Long, compliqué, par ce qu'il cherchait quoi dire. Par ce qu'il ne savait plus comment agir... alors il avait fini en lui expliquant qu'il allait parler avec Niall. Pourquoi lui ? Tout simplement par ce qu'il était le général recruteur et qu'il était normal de lui rendre des comptes à lui. Peut-être aussi, parce qu'il confiance en lui. Ils ne se connaissaient pas tant que ça, il serait plus impartial que d'autres pouvaient l'être.
Elle lui avait alors pris la main, le regardant durement – comme si cela allait pouvoir le faire flancher d'une quelconque manière?-.

« Trois choses : Tu vas voir Niall, oui. Tu acceptes un suivi auprès des psychomages de la Garde. Et tu n’es jamais seul avec Adam tant qu’ils n’en ont pas donné le feu vert.  Non négociable. » Il allait ouvrir la bouche pour le dernier point ! C'était son gamin, il avait besoin de temps seul avec lui... mais en même temps il savait qu'elle avait raison, que c'était peut-être plus raisonnable. « T’as besoin de ta normalité pour te reconstruire. Et lui de son père, mais aussi de sécurité. »

Par ce qu'il ne serait pas en sécurité avec lui ? Hey mec, t'as vu ce que tu as fais à Brooks ? Déconne pas si tu perds encore ton sang froid. Il déglutit avec difficulté par ce que la pilule avait du mal à passer, mais tout ça, il le savait déjà, c'est bien pour qu'il lui avait demandé son avis, c'est également pour ça qu'il laissait le petit à la famille pour qu'il soit aussi en sécurité.

« Je sais à quoi m’en tenir. Et si ça se reproduit, je ne laisserai passer aucune ouverture. » Et s'il piquait une crise sans attendre, sans que tu la voix venir, assommer quelqu'un c'était rapide. fais lui confiance. Fais lui juste confiance et détends toi. « Et pas de baguettes à la maison. C’est moi qui l’aurait, ou la personne qui sera sur place, pour pouvoir la rendre en cas de besoin, mais anticiper les dérives. Seulement tant que tu n’es pas stable. »

Sa langue tapa contre son palais de mécontentement. Ca non. Ce n'était pas possible ! Sait-on jamais ce qui pouvait arriver, il devait pouvoir défendre si jamais Jordane n'était pas là... Par ce que même s'il devait toujours rester avec quelqu'un, si c'était sa famille ou celle de Prune, ils n'auraient pas forcément les bons réflexes, la bonne rapidité. Il fallait donc trouver quelque chose qui fasse compromis.

« T’es ok avec ça ? »
 « Tu sais bien que je ne ferai rien qui pourrait être contraire au bien être d'Adam.» En temps, normal, mec. En temps normal. Mais après tout, il avait pété un plomb une fois qu'elle l'avait cherché, pas avec le gamin même s'il se montrait casse pied par moment.  « J'irai voir Niall dans quelques jours, le temps de faire le point sur moi-même. Pour les psychomages, ça marche. Pour ne plus voir Adam tout seul...» c'est mort, tu peux toujours rêver, qu'il avait envie de lui répondre. Par ce qu'il avait besoin du gamin, du temps juste avec lui, comme avant. Il ne pouvait pas accepter ça. Il ne pouvait plus le faire.  « … on va essayer.» Il ne pouvait pas dire mieux, par ce que ça lui coûtait trop.  « Pour la baguette, par contre, tant que tu es là, je veux bien te la confier, par contre dès que tu pars je la récupère, on ne sait pas sur qui on peut tomber. Je peux pouvoir préserver et protéger mon fils.»

Il n'était pas censé pouvoir négocier ce genre de choses, mais en même temps, on était chez et c'était son fils. Il savait qu'elle faisait ça pour son bien... mais ça lui donnait l'impression de gérer encore moins les choses, de ne pas pouvoir agir en cas de soucis. Et sans sa baguette, il lui manquerait quelque chose. Il inspira un bon coup.

 « Je ne suis pas certain de pouvoir te promettre mieux, Jordane. Je ferai de mon mieux pour respecter ce que tu souhaites... Mais j'ai aussi besoin de pouvoir me sentir en sécurité chez moi, et d'avoir des moments avec mon fils. Tu n'as pas à prendre ce rôle, Jo'. Toi tu continues comme avant et moi je vais gérer les choses au fur et à mesure... mais t'es vraiment pas drôle en rôle de maîtresse de maison.»

Un peu d'humour... peut-être.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Sam 15 Mai 2021 - 16:16
Elle savait que les conditions feraient mal. Elle savait que certains mots ne passeraient pas si facilement et ce malgré la discussion qu’ils avaient eu un peu plus tôt. Elle savait, oui, bien sûr. Ça n’était pas pour autant qu’elle l’esquivait. Elle savait, comme elle savait qu’elle avait eu tort de penser qu’il était plus stable qu’il ne l’était réellement. Pour autant, ça n’était pas du rejet, pas de la peur, pas de la haine, c’était bien au contraire de la loyauté, une preuve d’amour qu’elle n’assumerait sans doute pas en temps normal mais qui cognait actuellement comme la chose à faire. Elle faisait, voilà tout, parce que c’était ce à quoi elle pouvait le mieux se raccrocher à l’instant. Parce qu’il était plus simple de réfléchir à ça qu’à la douleur sourde qui vrillait dans son corps, écrasait ses poumons, enserrait sa gorge. Mieux ça que les ondes qui pulsaient dans sa mâchoire, sur ses tempes, dans son œil droit.
Elle savait comme ses mots griffaient ses nerfs, comme il devait lire dans chacun d’eux le risque d’être identifié comme un mauvais père. Pire : comme un danger. Et elle en était profondément désolée. Pour autant, elle ne laisserait pas les coups reçus devenir un coup d’épée dans l’eau. Il lui fallait leur donner un sens, une utilité. C’était la moindre des choses, le minimum syndical. C’était simplement obligatoire. Car elle, elle pouvait encaisser, l’avait déjà fait, avait choisi sa croix. Adam, lui, n’avait rien demandé, était faible et sans défense. Et elle ne laisserait pas les Supérieurs briser une famille de plus. Certainement pas celle qui l’hébergeait. Certainement pas la… sienne. Plus ou moins.

Jordane voyait son regard se durcir au cours du temps, au fil des mots, jusqu’à ce que sa langue claque durement sur son palais. Pour autant, il ne lâchait pas sa main, pas plus qu’elle, malgré le roulement de tambour qui cavalait dans sa cage thoracique.

« Tu sais bien que je ne ferai rien qui pourrait être contraire au bien être d'Adam.»
« Je sais. » Mais tu m’aurais pas non plus lattée la gueule en temps normal.
« J'irai voir Niall dans quelques jours, le temps de faire le point sur moi-même. Pour les psychomages, ça marche. Pour ne plus voir Adam tout seul...» Elle savait comme ça faisait mal, comme elle le dépossédait de son rôle de père… exactement comme elle l’avait fait avec son propre père bien des années auparavant. Y avait-il un parallèle évident à faire ? Sans doute. Peut-être s’enterrait-elle sans ses réflexes, mais ceux-là étaient ceux d’une sœur protectrice. Ceux-là étaient nécessaires aujourd’hui. « … on va essayer.» Ah mais il n’y a pas d’essais à avoir, je ne te laisserai pas le mettre en danger.
« Pour la baguette, par contre, tant que tu es là, je veux bien te la confier, par contre dès que tu pars je la récupère, on ne sait pas sur qui on peut tomber. Je peux pouvoir préserver et protéger mon fils.»
« C’est ce que je sous-entendais oui. »

Ses lèvres se pinçaient, quelques décharges balancées dans son visage. Le risque nul n’existait pas, la jeune femme le savait parfaitement et si la situation était merdique, elle ne la laisserait pas dégénérer davantage.

« Je ne suis pas certain de pouvoir te promettre mieux, Jordane. Je ferai de mon mieux pour respecter ce que tu souhaites... Mais j'ai aussi besoin de pouvoir me sentir en sécurité chez moi, et d'avoir des moments avec mon fils. Tu n'as pas à prendre ce rôle, Jo'. Toi tu continues comme avant et moi je vais gérer les choses au fur et à mesure... mais t'es vraiment pas drôle en rôle de maîtresse de maison.»

Rien qu’une esquisse de sourire et pourtant elle serrait les dents. Ou plutôt, elle l’aurait fait si l’idée même ne résonnait pas comme un séisme dans ses mâchoires. Non, elle ne pouvait pas continuer comme avant. Puisque l’avant n’avait plus réellement de logique à l’heure actuelle. Elle ne pourrait continuer comme avant puisque si elle le faisait, elle disparaitrait purement et simplement de leurs vies à tous et qu’en cet instant, cette possibilité n’avait simplement pas de sens. Parce qu’elle ne l’abandonnerait pas lui, qu’elle n’abandonnerait pas Kezabel. Qu’elle serait là. Qu’importe le coût.

« Je ne te demande pas d’être démuni, bien sûr. Si je ne suis pas là, c’est que quelqu’un d’autre l’est. T’as évidemment ta baguette si je ne suis pas là. Je ne veux pas te désarmer Dorofei. Seulement vous protéger. Je sais que j’ai pas à jouer ce rôle. J’le prends quand même. »

Elle déglutissait difficilement, serrait légèrement les doigts de Dorofei sous les siens, son pouce finissant par glisser doucement sur sa peau alors qu’elle reprenait la parole.

« Et je pense profondément que tu as besoin d’être avec lui. Que vous aillez ces temps-là à vous. Je ne dis pas que je dois être derrière comme un chien de garde… » Ce qui résonnait étrangement étant donné la faction à laquelle ils appartenaient. « … seulement tu n’es pas seul avec lui pendant des heures ou à la maison sans personne, c’est tout. Je veux ne pas être loin pour intervenir si besoin. » Pour revivre ça ? Vraiment, Jordane ? Oui. « Ecoute tu m’as demandé mon avis tout à l’heure. T’as demandé un cadre. Le voilà ton cadre. »


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Jordane Suzie Brooks
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Dim 16 Mai 2021 - 11:20
Il aurait probablement dû dire « oui » à tout sans faire aucune histoire. Ça aurait été le plus logique,e le mieux pour eux deux, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était plus fort que lui ; pour de multiples raisons. Déjà par ce qu'il avait toujours été très indépendant, et donc de devoir dépendre clairement de la présence des autres pour pouvoir rester avec son fils était quelque chose qui ne lui plaisait pas spécialement. Malgré tout, il savait quand il était sur le point d'être à bout et lorsqu'il ne l'était pas. Il lui avait bien dit que ce n'était pas une bonne idée et s'il avait su dire non, il n'en aurait pas été là. C'était aussi simple que ça et il se sentait fatigué. L'instinct paternel n'était pas déjà ce qu'il aurait dû être, beaucoup trop faible, même s'il aimait son gamin, alors qu'est-ce que ça allait donner ? C'était quelque chose qui au final lui semblait assez contre-productif avec lui, mais il se trompait peut-être, c'est tout cela qu'il voulait bien essayer. Par ce que plus il se sentirait frustré, moins les choses iraient probablement. Il fonctionnait comme ça. Toutes les méthodes n'étaient pas bonne à tout le monde ; et il doutait plus il y pensait de ça. Il était grand il allait déjà s'enfermer un maximum le temps de se calmer pour ne pas péter un cable, alors en rajouter est-ce que c'était vraiment nécessaire ? Oui, il était grand, mais il avait besoin d'aide, c'était indéniable et il ne se voyait pas refuser celle de Jordane, par ce qu'au final c'était peut-être elle qui avait raison, peut-être qu'il n'y avait que comme ça que tout irait mieux, qui serait le plus safe pour tout le monde. Il lui devait au moins, essayer, puis lui expliquer, si ça ne fonctionnait pas, s'il trouvait que ça empirait les choses pourquoi. Avec de vrais arguments, de vrais ressentis. Et, même s'il n'était pas d'accord avec tout, même s'il doutait que cela puisse marcher, il s'y donnerait quand même à fond. Il n'avait pas envie d'être mauvaise foi, de faire semblant d'essayer cette méthode avant de dire « ouais non stop ». Non. Pour le bien de tous, il voulait bien écouter le plus de conseils, d'avis possibles. Et d'ailleurs les points qu'il ne sentait pas, histoire d'être certain de pouvoir gérer, il avait repris Jordane. Il avait essayé donc de revoir un petit peu un ou deux points afin qu'ils soient en accords tous les deux pour certaines situations particulières. Afin, qu'en cas de drame, il puisse défendre sa famille. Et c'était-là aussi, une preuve qu'il considérait beaucoup Jordane : en sa présence, il jugeait que sa baguette n'était pas forcément nécessaire, qu'elle pourrait gérer le temps de lui rendre alors qu'il n'avait pas cette confiance avec sa famille.

« C’est ce que je sous-entendais oui. »
 « Parfait.»

Rien de plus à ajouter, c'était loin d'être parfait, mais ça avait quand même le don de le détendre un peu. Il avait continué sur la même voie, toujours en argumentant du mieux qu'il pouvait histoire d'être certain d'être bien compréhensible dans ce qu'il voulait dire, qu'il y ait le moins de qui propos possible.

« Je ne te demande pas d’être démuni, bien sûr. Si je ne suis pas là, c’est que quelqu’un d’autre l’est. T’as évidemment ta baguette si je ne suis pas là. Je ne veux pas te désarmer Dorofei. Seulement vous protéger. Je sais que j’ai pas à jouer ce rôle. J’le prends quand même. » Et la voilà qui serrait doucement ses doigts avant que son pouce glisse sur sa peau. Attentif. Il n'était pas certain que quelqu'un prenne ce rôle à sa place. Il n'aimait même pas ça du tout, question d'habitude probablement. « Et je pense profondément que tu as besoin d’être avec lui. Que vous aillez ces temps-là à vous. Je ne dis pas que je dois être derrière comme un chien de garde… seulement tu n’es pas seul avec lui pendant des heures ou à la maison sans personne, c’est tout. Je veux ne pas être loin pour intervenir si besoin.» Sauf qu'ici, il avait perdu le contrôle par ce qu'ils se battaient « violemment », ce qui n'arriverait pas avec son fils. La question était de savoir est-ce qu'un déclic aurait pu lui faire péter un cable ? Et il n'avait pas la réponse, même s'il pensait que non, il ne pouvait pas s'amuser à parier sur ça. « Ecoute tu m’as demandé mon avis tout à l’heure. T’as demandé un cadre. Le voilà ton cadre. »
 « Sauf qu'il y a une différence, Jordane, entre ce qui s'est passé ici, un combat et ce qui se passe à la maison. Si je t'avais dis non, si j'étais allé avec Margo dans quelques jours... par exemple, tu ne me dirais pas ça. Ton cadre, avant, n'était pas ça. Ca ne se serait pas passé comme ça.»
Je ne suis pas un danger pour mon fils, tu m'entends, je ne le suis pas. Mais fallait-il vraiment parier sur ça ?
Je ne suis pas un danger pour lui, je n'ai pas besoin d'être puni, juste par ce que j'aurai dû refuser ta proposition. Un non est tout serait dans la normalité et de cette normalité, c'est de ça dont j'ai besoin. Ta gueule. Écoute-là. Juste ta gueule.
 « On va voir si ça fonctionne comme tu le penses ; mais par contre si ça empire les choses, on retourne à la normale. Je sais que tu fais ça, par ce que tu penses bien faire, Jordane. C'est pour ça que je veux essayer, par ce que tu as peut-être raison et ça amoindrirait les risques. Moi, par contre, ce que je ressens, c'est que j'ai juste besoin de temps et de normalité et on sera loin d'être dans ce schéma là ; je pense que je mets déjà assez de barrières contraignantes seul.»
S'il avait été un plomb chez lui, sans raison, il aurait été plus facilement convaincu par ce que oui la situation aurait été encore plus préoccupante que là.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 16 Mai 2021 - 17:04
Dès ses premiers mots, sa poitrine se serrait, ruait, frappait sur ses cotes malmenées, déferlant la douleur qu’elle gérait moins, consciente que la situation lui échappait, qu’il s’opposait. Et avec le refus, venait le danger. Le grondement muet d’une violence en sourdine qui risquait à tout moment de péter. Avait-elle grandit avec cette image, ce constat, cette absurdité dans les veines pour qu’elle lui saute à la gueule sans cesse, qu’elle soit elle-même prête à recevoir les coups dès qu’elle sentait l’autre en opposition ? Ou bien était-ce l’évidence, dans ses cellules, qu’elle ne survivrait pas à une nouvelle attaque.

« Sauf qu'il y a une différence, Jordane, entre ce qui s'est passé ici, un combat et ce qui se passe à la maison. Si je t'avais dis non, si j'étais allé avec Margo dans quelques jours... par exemple, tu ne me dirais pas ça. Ton cadre, avant, n'était pas ça. Ca ne se serait pas passé comme ça.»

Si tu avais fait ça, peut être que le dérapage aurait eu lieu dans un autre cadre. Peut-être aurait-tu vrillé avec Margo, ou sans raison, ailleurs. Tu disais te sentir sur la brèche, tu l’as prouvé, et soudainement tu nies ça ? Sérieusement ? J’ai la gueule en sang, des cotes probablement fêlées et tu sais que dans d’autres circonstances, peut-être serais-je morte. Tu penses vraiment être en position de tenir ce discours ? Mon cadre change car les conditions changent.

L’impression de bascule, elle la voyait, elle lui griffait les sens. Quand il était tourné vers elle et vers son fils, brusquement, il effectuait un relis sur soi. Brusquement, il était dans l’opposition, le conflit quand l’instant d’avant, il cherchait des solutions et se mettait en retrait.

Instable. Un mot dangereux.

« On va voir si ça fonctionne comme tu le penses ; mais par contre si ça empire les choses, on retourne à la normale. Je sais que tu fais ça, par ce que tu penses bien faire, Jordane. C'est pour ça que je veux essayer, par ce que tu as peut-être raison et ça amoindrirait les risques. Moi, par contre, ce que je ressens, c'est que j'ai juste besoin de temps et de normalité et on sera loin d'être dans ce schéma là ; je pense que je mets déjà assez de barrières contraignantes seul.»

Si ça empire les choses ? T’es sérieux ? La seule personne que ça risque d’impacter, c’est moi. Moi qui ferais en sorte de m’organiser différemment pour rester. Moi qui me plierais à ta présence, moi qui serais là. Je te demande seulement d’accepter d’être un père avant d’être un soldat, de poser les armes et de te reconstruire.

« Il n’y a pas deux heures, tu voulais mettre Adam chez ses grands parents car tu avais peur de ne pas être assez stable pour qu’il se trouve dans ton environnement proche. Tu me parlais de pragmatisme, de sa sécurité et son bien être sans te mettre en avant. Tu changes de discours en fonction de tes émotions comme un adolescent se braquerait à être frustré par un cadre imposé. Sauf que t’es pas un gamin et que je ne te laisserai pas faire ça : te placer en victime d’un système injuste. Reprends-toi Dorofei, tu sais que j’ai raison. » La voix claquait dans l’air, rude. « Et tu sais que ce que tu voulais mettre en place était bien plus contraignant pour toi que ce que je propose. Tu t’opposes seulement parce que c’est moi qui le fais. »

Brusquement, elle le lâchait, se levait, luttait contre la nausée et le vertige soudain, consciente que ses traits froids devenaient pâles sous le sang. Lutte.

« Sois pragmatique, arrêtes-toi aux faits. Je te demande d’accepter une présence, un soutien et un suivi. T’es pas captif d’un cadre oppressif. T’es juste soutenu par une amie qui applique très exactement ce que tu lui as demandé. J’te demande rien de plus que ces ‘barrières contraignantes’ que tu mettrais déjà en place tout seul. Agis pas en gosse, les règles sont là pour te protéger autant qu’Adam. Te permettre d’être avec ton fils, en sécurité et libre, c’est rien d’autre que de la normalité. »

D’un geste vif, elle essuyait le sang qui séchait sur ses lèvres, sa joue, sans le quitter du regard.

« Tu peux pas me demander si Adam est en sécurité avec toi un instant en cherchant à me convaincre qu’il vaut mieux l’éloigner car tu te sens sur la brèche…. Pour ensuite prouver que tu l’es, perdre le lien avec la réalité, m‘exploser la gueule en perdant même de vue qui je suis, puis m’accuser de te mettre dans une position inconfortable qui pourrait nuire à ton rétablissement. La situation est pas confortable, Doro. Pour personne. On essaye tous de faire au mieux et de traverser ça avec le minimum de dégâts. Et je suis vraiment désolée que ce soit si dur à accepter et si douloureux à vivre. Mais t’as pas l’choix et si t’étais dans ton état normal, tu le saurais. Tu m’aurais pas tenu le discours inverse tout à l’heure si c’était pas le cas. »

Tu peux ruer, je ne cèderais pas. Pas pour des exigences si minimes qu’accepter une présence à tes côtés.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 16 Mai 2021 - 20:39
Il voulait qu'elle comprenne à quel point il trouvait ça injuste. Si elle n'était pas venue le chercher, il aurait envisagé les choses différemment, et il avait du mal à comprendre certaines choses venant d'elle. Pourquoi elle semblait avoir oublié comment tout avait commencé. Putain, pourquoi est-ce qu'il avait dit oui ? Ce simple mot changeait tant de choses. Alors il essayait de trouver un maximum de compromis histoire qu'ils puissent y trouver leur compte tous les deux.

« Il n’y a pas deux heures, tu voulais mettre Adam chez ses grands parents car tu avais peur de ne pas être assez stable pour qu’il se trouve dans ton environnement proche. Tu me parlais de pragmatisme, de sa sécurité et son bien être sans te mettre en avant. Tu changes de discours en fonction de tes émotions comme un adolescent se braquerait à être frustré par un cadre imposé. Sauf que t’es pas un gamin et que je ne te laisserai pas faire ça : te placer en victime d’un système injuste. Reprends-toi Dorofei, tu sais que j’ai raison. Et tu sais que ce que tu voulais mettre en place était bien plus contraignant pour toi que ce que je propose. Tu t’opposes seulement parce que c’est moi qui le fais. »
 « Douc--»

Il se coupa avant d'avoir terminé sa phrase, pas besoin de lui dire d'aller doucement, ce n'était pas vraiment le moment. Il ferma les yeux quelques instants, essayant de se remettre en mémoire toutes les paroles prononcées, mais quelque chose grognait en lui. Du mécontentement, fort, d'être traité de la sorte, alors qu'il savait quand même mieux qu'elle, de base, de quoi est-ce qu'il avait besoin. Et ça l'agaçait, sans qu'il ne puisse réellement mettre le doigt dessus.

« Sois pragmatique, arrêtes-toi aux faits. Je te demande d’accepter une présence, un soutien et un suivi. T’es pas captif d’un cadre oppressif. T’es juste soutenu par une amie qui applique très exactement ce que tu lui as demandé. J’te demande rien de plus que ces ‘barrières contraignantes’ que tu mettrais déjà en place tout seul. Agis pas en gosse, les règles sont là pour te protéger autant qu’Adam. Te permettre d’être avec ton fils, en sécurité et libre, c’est rien d’autre que de la normalité. »

Sauf que si tu continues sur ce chemin-là, c'est que tu n'as pas forcément compris le problème. Est-ce qu'il avait dit qu'il avait besoin de quelqu'un ? Non. Et ça semblait tellement logique pour qu'elle qu'il n'osait pas lui dire le contraire. Pour lui dire quoi ? Je préfère être seul et qu'elle se sente obligée de partir ? Non. Il ne pouvait pas lui faire ça, c'était même impensable, surtout pas sans essayer ce qu'elle lui propose.

« Tu peux pas me demander si Adam est en sécurité avec toi un instant en cherchant à me convaincre qu’il vaut mieux l’éloigner car tu te sens sur la brèche…. Pour ensuite prouver que tu l’es, perdre le lien avec la réalité, m‘exploser la gueule en perdant même de vue qui je suis, puis m’accuser de te mettre dans une position inconfortable qui pourrait nuire à ton rétablissement. La situation est pas confortable, Doro. Pour personne. On essaye tous de faire au mieux et de traverser ça avec le minimum de dégâts. Et je suis vraiment désolée que ce soit si dur à accepter et si douloureux à vivre. Mais t’as pas l’choix et si t’étais dans ton état normal, tu le saurais. Tu m’aurais pas tenu le discours inverse tout à l’heure si c’était pas le cas. »
 « Et tu ne t'es pas dis à un moment, que c'était peut-être pas toi qui comprenait pas quelque chose ? Au lieu d'insister à vouloir m'imposer des choses qui ne me conviendront pas qui n'arrangeront pas la situation, tu continues sur ta lancée. Jordane.» réussit-il à dire calmement tandis qu'à l'intérieur il bouillonnait. Mais après tout, il pouvait aussi s'en blâmer, il ne devait pas être bien clair, mais il ne pouvait pas l'être... alors.... il devait essayer de dire les choses, sans les dires. Pour ne pas qu'elle sente obligée de fuir.  « C'est juste que jusqu'ici, je bossais, puis j'étais pas mal là-bas. Beaucoup trop, probablement, par ce que je ne sais pas m'arrêter.» avec la Garde, ou à bosser co et là sur des missions.  « Pas enfermé chez moi toute la journée avec d'autres personnes. Oui, tu ne m'as dis que je devais rester enfermer, mais on ne sait pas ce qui peut se passer, c'est plus sage pour l'instant que ce soit un maximum le cas.» Il soupira.  «Pour toi, c'est quelque chose qui semble anodin, pas pour moi. Adam serait bien mieux ailleurs, déjà par ce qu'il serait plus en sécurité, mais par ce que je ne suis probablement pas capable de m'en occuper bien tout la journée. Que ce soit maintenant, ou même avant. On ne va pas se leurrer Jordane, je suis loin d'être le père du siècle, pour ne pas dire que je suis même assez mauvais. Je l'aime, mon gamin, mais la paternité ce n'est pas quelque chose fait pour moi. Alors oui, j'ai besoin de lui, il a besoin de moi. Mais c'est aussi beaucoup plus compliqué que ça. Quoiqu'il en soit, je te répète, on va essayer ta manière de faire, qui peut bien fonctionner, mais si ça ne marche pas. Je veux pouvoir l'éloigner un maximum. Et une dernière chose, toi, tu continues de mener ta vie comme tu l'as fais jusqu'à maintenant ; par ce que tu n'as pas à jouer au garde-malade. Tu n'as aucune obligation envers moi. Ça ira,  peut-être pas de suite, certes mais je ne compte pas les laisser gagner. » Il n'en savait rien au final, mais une illusion était mieux que rien et il voulait surtout qu'elle ne s'énerve pas de peur qu'elle aggrave son état.
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Mer 2 Juin 2021 - 0:27
Ses propos étaient durs, péremptoires, droits et secs. Trop. D’une manière confuse, quelque part, Jordane en avait conscience. Mais il y avait là un besoin évident de se protéger, de mettre une barrière entre lui et elle dès lors qu’il refusait en bloc ce qu’elle pouvait dire. Car c’était bien là ce qu’elle voyait. Un refus. Et au refus signifiait le danger. Au changement d’avis, l’instabilité. A la contradiction, le risque. Réaction de protection, pure. La solidité était feinte, ridicule, même, soutenue par le besoin de le faire plier, d’une certaine manière, de s’assurer d’être en sécurité, certes, que l’enfant le soit aussi. Mais un besoin de lui faire mal ? De lui faire payer ? Peut-être, peut-être pas. Elle n’avait pas interprété sa propre réaction ainsi, mais il y avait pourtant quelque chose de viscéral là dedans, quelque chose de profondément ancré, d’insoutenable même. Jordane avait toujours eu le dessus sur ceux qui l’avaient foutue au sol et bardée de coups. Toujours. Et elle avait fuit, loin, sur un autre continent. A chaque fois. Et pourtant, là, elle lui faisait face. Depuis des jours son comportement allait à l’encontre de ses inclinations profondes, de son instinct. Elle n’aurait pas dû être là, n’aurait pas dû accepter, n’aurait pas dû marchander. Et cette forme de refus, ça venait percer ses défenses, c’était la repousser elle, autant que sa vérité, autant que ses souffrances, autant que la situation. C’était nier tout ça, voilà quelle corde vibrait si violemment qu’elle risquait de péter. La peur. La peur de la violence, la peur de la mort, la peur de la défaite ; oui. Et derrière tout ça, la peur du rejet, de la solitude, de l’abandon. Derrière tout ça, des angoisses profondes qu’elle ne savait pas gérer, qu’elle n’avait jamais fondamentalement appris à affronter. Après tout, tout le monde l’avait lâchée. Et lorsque ça n’était pas le cas, c’était elle qui avait fuit, incapable de comprendre la situation, incapable de l’accepter, incapable de laisser à celui qui a trahis un certain espace dans sa vie.
Ainsi, elle avait fait porté toutes les plaies du monde à son père. Elle s’en était méfiée comme de la peste. Et lorsqu’il avait fini par acquérir sa confiance, elle avait disparu avec la sensation brûlante de ne pas être à la hauteur, d’avoir perdu l’amour si difficilement acquis de sa sœur. De ne pas avoir sa place dans cette famille rafistolée qu’elle comprenait mieux quand elle était brisée.

Et lui ? Tu en as peur, de ses fêlures ? De ne pas y parvenir ? De ne pas comprendre, de ne pas savoir, d’être à côté, encore ?

Non. Pas peur. La peur ne prend pas cette forme. Elle est si fade, la peur, si fluide, si frêle face à ce sentiment qui gronde et dévaste tout derrière ces balafres, ce regard dur, ces lèvres pincées.

« Et tu ne t'es pas dis à un moment, que c'était peut-être pas toi qui comprenait pas quelque chose ? Au lieu d'insister à vouloir m'imposer des choses qui ne me conviendront pas qui n'arrangeront pas la situation, tu continues sur ta lancée. Jordane.»

Oui. C’est vrai. Tu n’écoutes pas, tu te braques, tout comme il se braque. D’autres auraient pu entendre, sans doute, quand tu frappes tout de suite. Si tu n’avais pas été là, la douleur irradiant de partout, la sensation diffuse dans son visage, tes cotes, qu’une magie est toujours à l’heure, soudant des os brisés, réparant les chairs impactées, s’il n’y avait pas un sentiment sourd de danger à contracter ton corps entier, peut-être aurais-tu réagi différemment. S’il n’y avait pas eu ce contexte, si elle n’était pas dans une recherche quasi désespéré de protection sans même s’en rendre compte, morte de trouille à l’idée qu’ils soient de nouveau opposés, de quelque façon que ce soit. Qu’il y ait un refus, un rejet.

Tu n’as pas ta place ici murmurait sa conscience.

Et, de fait, c’était son avis aussi.

« C'est juste que jusqu'ici, je bossais, puis j'étais pas mal là-bas. Beaucoup trop, probablement, par ce que je ne sais pas m'arrêter.»

Jusqu’ici ? Pas depuis l’agression, il était resté isolé. Alors avant ? Mais quel rapport ?

« Pas enfermé chez moi toute la journée avec d'autres personnes. Oui, tu ne m'as dis que je devais rester enfermer, mais on ne sait pas ce qui peut se passer, c'est plus sage pour l'instant que ce soit un maximum le cas.»

Donc tu estimes devoir rester enfermé chez toi. Est-ce ma faute ?

«Pour toi, c'est quelque chose qui semble anodin, pas pour moi. Adam serait bien mieux ailleurs, déjà par ce qu'il serait plus en sécurité, mais par ce que je ne suis probablement pas capable de m'en occuper bien tout la journée. Que ce soit maintenant, ou même avant. On ne va pas se leurrer Jordane, je suis loin d'être le père du siècle, pour ne pas dire que je suis même assez mauvais. Je l'aime, mon gamin, mais la paternité ce n'est pas quelque chose fait pour moi. Alors oui, j'ai besoin de lui, il a besoin de moi. Mais c'est aussi beaucoup plus compliqué que ça. Quoiqu'il en soit, je te répète, on va essayer ta manière de faire, qui peut bien fonctionner, mais si ça ne marche pas. Je veux pouvoir l'éloigner un maximum. Et une dernière chose, toi, tu continues de mener ta vie comme tu l'as fais jusqu'à maintenant ; par ce que tu n'as pas à jouer au garde-malade. Tu n'as aucune obligation envers moi. Ça ira,  peut-être pas de suite, certes mais je ne compte pas les laisser gagner. »

Tu penses qu’il vaut mieux éloigner ton fils. Pour te punir d’être dangereux pour lui ? Pour te faire du mal ? Pour te punir de ne pas être à la hauteur en tant que père ? Pour le rejeter, lui ? Pour briser ce qui reste de ta vie ? Pour être seul ? Pour abandonner ? Te laisser dériver, seul, à toutes les dérives de l’autodestruction ? Abandonner ta vie ? Ou te reconstruire ? Pourquoi dire ça ? Concernant ton enfant ? Tu en fais bien ce que tu veux. J’ai jamais… si. J’ai. J’ai dit que tu avais besoin de lui, et lui de toi. Qu’il devait être là. Après que tu m’ais demandé s’il fallait l’éloigner. C’est ça qui bloque ? Après m’avoir accusé de chercher à t’éloigner de ton fils, tu me reproches de proposer de lui donner la possibilité d’être là ?

Non, elle ne comprenait pas. Sans doute parce qu’elle n’était pas dans sa situation, parce qu’elle n’était pas dans sa tête, qu’elle ne captait pas ce qu’il essayait de dire à mi-mots sans grande convictions.

Parce que j’ai jamais vraiment compris les pères, également, et leurs discours contradictoires, leurs actes éphémères, leurs caprices et leurs humeurs changeantes.

Parce que tout le monde vit avec ses propres bagages et que les siens étaient sacrément lourds, tant concernant les coups, les abandons que de l’absence ou la présence d’un père, de la violence des coups, la peur de l’oubli, du rejet. Trop de choses dans un corps qui menaçait trop fort de s’écrouler face aux chocs. Alors elle se raccrochait à ce qu’elle comprenait dans ce discours, ce qui ne faisait pas vibrer les cordes sensibles si violemment que ça déclenchait une cacophonie absurde en elle : il ne les laisserait pas gagner. Ok. Le reste, ça le regardait.

Et ses choix à elle… eh bien, ils ne le regardaient pas.

Car dans ses fébriles volontés de la protéger, elle n’entendait que l’éloignement putride de quelqu’un pour qui sa présence risquait de devenir une gêne. Le rejet, toujours. Cette peur ancrée, enfantine, destructrice.

« Tu t’organises comme tu veux envers ton fils Dorofei. Je dis juste que quand il est là, je le suis aussi. Le reste ça te regarde. »

Lâches prise. Cette vie n’est pas la tienne. Etrangère. Le mot résonnait, faisait mal, écorchait son âme aussi violemment que les coups plus tôt. Tu t’imposes, tu prends le contrôle parce que tu en as besoin. C’est sans doute trop. Tu es sans doute de trop.

Son esprit, il basculait, refusait d’entendre, refusait de voir, cherchait la fuite, s’accrocher à ce qu’elle connaissait, ce qu’elle contrôlait, ses habitudes. Cette zone de confort qui n’avait pourtant rien de confortable. S’accrocher, oui, car si elle entendait le rejet, elle ne saurait pas le gérer et elle s’écroulerait complètement. Et là, tout de suite, c’était la dernière chose à faire.

D’un soupir, elle se détournait de lui, livide, les mains tremblantes, tachées de son sang, le liquide vermeil contrastant si violemment avec sa peau blafarde, coulant le long de sa lèvre, croutant à ses commissures.

« Allez vient, on rentre. Faut te reposer. »

Trouver un axe, une voie, un plan de bataille. Car ça je sais faire, bien plus que d’aimer, bien mieux que pardonner.

Les pas se voulaient assurés, percutant la terre aride brusquement, un peu trop nerveusement pourtant, moins francs qu’hésitants, fatigués, blessés. Blessée, elle, surtout. Epuisée, physiquement, nerveusement, psychologiquement.
Baguette à la main, d’un geste, elle faisait voler sa petite sacoche en toile jusqu’à elle, plantait un bras vif mais tremblant dedans, attrapait une fiole bleue dont elle vidait le contenu avant de la balancer de nouveau dans les méandres du sac ensorcelé.

« Tu t’amènes ? »

Elle ne polémiquerait pas, entendait ses propos – du moins une partie – assez bien tournés pour qu’elle ne le sente pas dans le rejet global de ses demandes. Elle n’en avait sans doute pas la force, se repliait sur elle-même, mentalement, instinctivement. Rejetait, peut-être, d’un certain sens, elle aussi, comme une réponse miroir, un trop plein, une impossibilité de faire face.
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Jordane Suzie Brooks
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Jeu 3 Juin 2021 - 21:50
« Tu t’organises comme tu veux envers ton fils Dorofei. Je dis juste que quand il est là, je le suis aussi. Le reste ça te regarde. »

Où est-ce qu'il s'était mal exprimé ? Elle était en train de faire pile ce qu'il ne fallait pas. Il avait l'impression qu'elle demandait des explications, mais comme ces dernières n'allaient pas elle ne les prenait pas en compte. Est-ce qu'elle se rendait compte que la seule chose qu'il avait envie de lui dire, à présent c'était de le laisser tranquille. Seul. A gérer tout ça comme il en avait envie, avant qu'il ne risque d'exploser. Pourtant, au fond, il voulait qu'elle reste par ce qu'il l'appréciait sincèrement... mais c'était bien plus compliqué que ça. Et c'est aussi pour sa franchise qu'il aimait en temps normal passer du temps avec elle. Mais là, il avait du mal avec ses propos ; il comprenait qu'elle ne veuille pas laisser Adam seul avec lui. Elle avait probablement un peu raison. Un peu beaucoup même. Il ne devait pas réagir à vif juste par ce qu'ils étaient mal tous les deux et qu'ils ne prenaient pas tout forcément comme d'habitude. Alors, on calme son envie d'hurler d'être seul. Et pourtant c'est ce qu'il souhaitait à cet instant précis. Etre seul, avec personne à gérer. Personne qui ne compte sur lui. Exempt de toute forme de dépendance.
Mais il s'était tut, préférant simplement écouter ses propos. Acquiescer. C'était la meilleure des choses à faire. Par ce que s'il avait été calme à cet instant, et l'esprit un peu moins tourmenter c'est probablement ce qu'il aurait fait derechef ! Écoutons, le Dorofei habituel, et pas l'espèce d'être amoindri qui s'était réveillé depuis quelques temps, surtout depuis les coups. L'être agité, qui se posait beaucoup trop de questions.
Alors, comme il lui avait déjà dit, il ferait selon des conditions et il verrait comment il gérait et après... et bien après il aviserait. Il ne voulait pas se projeter dans cette idée-là, de ne pas réussir.

« Allez vient, on rentre. Faut te reposer. »

Hein quoi ? Elle plaisantait là avec sa tête de zombie tout fraîchement tué et déterré ? Il n'était pas certain de bien comprendre ce qu'elle voulait dire par là. Certes, il avait besoin de repos, mais jusqu'ici, elle n'avait pas voulu rentrer avec lui, elle n'avait pas vraiment répondu à tout ce qu'il avait dit dans ce sens-là, n'est-ce pas ? Il cligna des yeux. Il lui semblait en avoir parlé, lui avait dit des choses sur le fait d'entrer, mais est-ce qu'il ne l'avait pas rêvé ? Hésitation, avant de se dire que ce n'était pas bien grave. Il essayait de ne pas trop réfléchir à tout cela... elle semblait aller mal, alors oui, rentrer lui semblait une bonne solution.

 « Oui, on rentre, mais c'est surtout toi qui a besoin de repos.» dit-il en oubliant le tact, avant de rajouter assez rapidement  « Mais promis, je me reposerai aussi !»

Vu que cela semblait important pour elle, peut-être qu'elle avait besoin de juste entendre qu'il allait aussi dormir pour se sentir bien, il ne le savait pas trop à vrai dire. Il s'était levé doucement tandis qu'elle était en train de boire une fiole qui contenait il ne savait quoi, et il préféra ne pas demander.

« Tu t’amènes ? »
 « Je te suis.» dit-il en lui tendant doucement la main, décomposant un maximum le geste histoire qu'elle voit qu'il ne comptait pas l'agresser de nouveau. Il la laisser les transplaner, qu'elle puisse décider quand (ou), elle le ferait. Il préférait lui laisser le total, être celle qui décidait.

Et bientôt ils étaient revenus chez elle, dans la petite maison totalement silencieuse. Il se contenta de la regarder pendant quelques instants ne sachant pas bien quoi dire. Probablement qu'elle voudrait aller se coucher à moins qu'elle préfère qu'il se dirige en premier dans sa chambre pour se sentir plus en sécurité. Est-ce qu'il ne valait mieux pas qu'il découche histoire de lui laisser un peu plus de temps pour se faire à tout cela.

 « Si tu préfères que j'aille dormir chez la famille, n'hésite pas à me le dire.» tenta-t-il doucement ne sachant pas comment le dire d'une autre façon... et bientôt, d'ailleurs il repris.  « Tu devrais vraiment t'asseoir avant de t'écrouler Jordane. Je vais aller chercher de quoi te soigner un peu plus.»

Il ne lui laissa pas vraiment le temps de répliquer quoi que ce soit qu'il était déjà dans la salle de bain à prendre certaines potions et onguents histoire d'atténuer la douleur. Il savait qu'ils étaient assez puissants vu qu'il utilisait ça du temps où il était Auror et qu'il ne revenait pas toujours en bon état. Au lieu de la forcer à ce qu'il mette le tout sur elle, pour être certain qu'elle se soigne, il lui mit les différents flacons devant elle.

 « Je peux t'aider à les pommader pour les endroits que tu auras du mal à atteindre.»

Rien de plus, rien de moins. Histoire, qu'elle soit satisfaite, il s'était ensuite ensuite installé dans le canapé lui montrant qu'il voulait bien se reposer.
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Ven 11 Juin 2021 - 13:52
Du mal à se comprendre, du mal à s’entendre, du mal à communiquer, tous les deux noyés par l’impact du présent. Il entendait l’inverse de ce qu’elle pouvait dire. N’entendait pas les mots prononcés, comme s’ils restaient tous deux engoncés dans leur discours et les retours qu’ils pouvaient entendre de l’autre. Elle lui disait qu’il gérait sa solitude comme il le souhaitait, la présence d’Adam – et donc la sienne – aussi souvent ou peu souvent qu’il le voulait…. Et il entendait encore qu’elle cherchait à investir les lieux et l’étouffer. Mais elle ? Pourquoi ne pas simplement dire ça ? Car accepter que l’autre voulait la voir disparaitre de son champ de vision, en cet instant, signifierait accepter l’échec, se noyer dans le rejet, valider la solitude et disparaitre à son tour comme elle savait si bien le faire. Finalement, elle avait toujours tort. Tort si elle lui disait que tout irait bien et qu’il n’avait pas à s’inquiéter pour son fils et le danger qu’il pourrait représenter. Tort si elle disait le contraire. Tort si elle voulait lui permettre d’être là. Tort si elle lui disait qu’il valait mieux l’éloigner. Tort d’être là. Tort d’aimer aussi, peut-être. Tort. Comme lorsqu’à l’adolescence, elle avait pris le rôle de sa mère pour protéger sa sœur, comme lorsque son père avait repris sa place, l’extrayant de cette seule stature qui lui donnait encore l’intérêt d’exister. Tort, quand sa seule présence devenait de trop. Alors non, elle ne pouvait pas s’enfoncer là dedans et accepter de se prendre les coups avant de simplement lâcher prise et de laisser faire, car ça n’était pas dans sa nature, et que l’abandon avait déjà laissé dans sa chair des marques indélébiles qui rougeoyaient en cet instant.

Et parce qu’on ne peut pas décemment prendre de décisions importantes ou s’engouffrer dans une discussion essentielle lorsque l’un venait de risquer de tuer l’autre et que chacun cessait d’écouter les dires de son comparse, tous deux s’étaient tus. Il fallait soigner les plaies, accepter la douleur, cesser de parler avec l’agitation des blessures. Il fallait encaisse, suspendre les réactions à vif. Laisser aux mots la possibilité de faire leur chemin et prendre du recul. Or là, son seul recul venait de ses expériences passées et de la pulsation sourde de la douleur dans la chair.  Et si elle entendait réellement ce besoin de solitude, là, en cet instant. Si elle comprenait à quel point il voulait qu’elle parte… alors elle partirait. Alors elle serait partie, réellement, et sans doute de la vie de tous, brusquement, sans possible retour en arrière, trop ébranlée pour accepter ce rejet violent. Donc non, elle n’entendait pas. Pas tout du moins. Car ce déni-là, il servait à la protéger également. Car elle ne concevait pas qu’un ami puisse ne pas avoir besoin ou envie de la présence de son fils comme son père les avait lâchées elle, sa sœur et sa mère. Car elle ne pouvait qu’être sourde à ses propres insécurités. Trop violentes, trop perfides, trop ancrées. Trop douloureuse, la sensation d’être inutile, incapable. Trop acharnée, l’impression d’être de trop, illégitime, anormale. Trop étouffante, l’erreur, l’impossibilité d’y faire face, de n’être simplement jamais assez.

Alors elle fermait une part de son âme, se protégeait, avalait quelques gorgées d’une potion, consciente de la faiblesse de ses muscles, du vertige dans ses neurones. Lourde, la déficience de l’âme comme du corps.

« Oui, on rentre, mais c'est surtout toi qui a besoin de repos.» Sans blagues, Sherlock.  « Mais promis, je me reposerai aussi !» C’est ça, rattrapes-toi aux branches.

Elle l’appelait. Il se levait, la rejoignait doucement, lui tendant la main en décomposant le geste pour qu’elle la prenne sans faire de commentaire, se sentant idiote de cette tension sourde qui vibrait dans ses muscles à chaque mouvement. Et pourtant, ce qui pulsait dans son visage, ses cotes, les muscles, le sang qui maculait ses traits… rien de tout ça n’était idiot. Cette réaction, elle était parfaitement légitime. Mais quelque chose lui donnait l’impression qu’elle hallucinait tout ça. Qu’elle déconnait à plein régime.

« Je te suis.»

Et cette main, elle la prenait brusquement, la serrait violemment, transplanant dans un craquement sec. Une seule étape silencieuse et voilà qu’ils arrivaient chez lui avec une question qui lui tordait les entrailles : Et maintenant ?

Sa main, elle la lâchait après un temps d’hésitation, comme mue par un besoin de le garder contre son épiderme, l’homme comme l’agresseur. Le premier qu’elle cherchait à protéger, le second dont elle avait besoin de prévoir les mouvements. Un instant, il la fixait, voyant surtout bien plus violemment ses plaies que la femme qu’il y avait derrière. Ou bien l’inverse, après tout. Ou simplement, peut être n’y voyait-il rien, ce qui expliquerait cette conversation qu’ils venaient d’avoir.

Ce sont tes insécurités qui parlent. Ta peur. Tu vois ce que tu crains de voir. Et tu crains le rejet et l’abandon plus que tout.

« Si tu préfères que j'aille dormir chez la famille, n'hésite pas à me le dire.»
« Non. » Sorti trop vite, précipitamment expulsé hors de ses lèvres, sans même véritablement y réfléchir. En réalité, elle n’arriverait pas à se détendre ou à dormir en sa présence cette nuit là, évidemment. Et pourtant, ce besoin-là, il avait sorti bien avant qu’elle n’arrive à en formuler la moindre pensée : non. Ne fuit pas. Ne te barre pas. Ne me rejette pas. Pitié. Et à peine le mot était-il sorti, sans filtre, la jeune femme tournait la tête, passant une main sur sa nuque douloureuse, se rendant alors compte que ses doigts eux-mêmes lui faisaient mal comme si des ondes crissaient dans ses os. « Tu devrais vraiment t'asseoir avant de t'écrouler Jordane. Je vais aller chercher de quoi te soigner un peu plus.»

Sa pâleur, contrastant avec la douleur du sang séché, Jordane ne pouvait que la deviner. Il y avait ça d’amusant au fait que, quelques heures plus tard, ce serait très exactement cette couleur qu’elle apposerait sur ses cheveux.

Déjà, sous son regard un peu absent, Dorofei s’esquivait pour débarquer dans la salle de bain, en ramenant un ensemble de flacons, d’onguents et autres fioles qu’elle avait déjà vu lorsqu’elle était revenue après l’agression de Lilian. Sauf qu’alors, si elle avait pris des coups et en avait gardé de sales marques, elle n’avait finalement rien de grave. Là, sans intervention extérieure, il aurait pu en être très différent. Cette fois, elle ne s’en était pas sortie seule, et ça faisait une différence énorme.

« Je peux t'aider à les pommader pour les endroits que tu auras du mal à atteindre.»

Elle déglutissait difficilement, pâlotte, se rendait compte en posant son regard sur les différents produits magiques qu’elle en connaissait par cœur la majorité, pourtant utilisés pour certains dans de rares occasions pour le commun des mortels. Ceux qui évitaient de se castagner tous les quatre matins. Et si ses doigts avaient saisi une fiole, elle en observait surtout le liquide brun craquelé qui les maculait, devinait à cette sensation de tiraillement caractéristique ce qui avait caillé sur sa  peau. Un instant, la jeune femme envisagea d’aller prendre sa douche, de s’occuper du reste ensuite. Mais pour être très honnête, elle sentait que l’eau chaude et la station debout risquaient de lui faire atteindre le malaise orthostatique. Est-ce qu’elle avait vraiment envie de se faire ramasser à la petite cuillère par Dorofei, dans la douche, après tout ça ? Clairement pas.

« Ouais… Je vais me laver la gueule, je reviens. »

La lèvre salement fendue expliquait la douleur à chaque parole, le gonflement de certains tissus malgré les sorts jetés en amont, la couleur rougeâtre devenant déjà pourpre par endroit avait attiré son regard, la percutant en plein plexus alors qu’elle observait son visage dans le miroir. Les deux mains à plat sur le lavabo, les traits tirés observaient les marques de sang autant que les traces de coups. Un instant, elle était restée là, le regard noir, braqué sur le reflet de celle qui avait déjà trop mangé. Porte ouverte, Jordane avait senti le besoin urgent de frapper la vitre, de hurler sur l’image de celle qui avait échoué. Pourtant elle n’en avait rien fait, se contentant de se rincer la bouche, crachant un amas rougeâtre malgré la potion prise un peu plus tôt. Les restes. Les plaies étaient déjà cicatrisées. Bientôt, elle se servait d’un gant pour effacer le sang, le laissant tâcher l’émail, glissant sur la faïence en quelques traînées délavées. Alors seulement, elle était revenue, sans se départir de ce visage neutre, étrangement calme, acceptant en silence la situation. Dorofei s’était assis dans le canapé quand, elle, se laissait tomber dans un fauteuil. Ou plus exactement, telle en avait été sa volonté avant que l’intégralité de son corps ne se contracte en vu du choc et qu’elle ne se rattrape aux accoudoirs, s’asseyant finalement plus doucement sur les coussins fermes.

D’un geste de baguette, elle attirait les différents produits à elle, prenait quelques gouttes d’une potion, comme indiqué sur l’étiquette qu’elle connaissait déjà par cœur, croquait difficilement une capsule végétale et débouchait un onguent qu’elle s’appliquait sur le visage. Et puis elle terminait par le dictame qu’elle appliquait en essence sur sa lèvre et son nez déjà redressé et soigné. Les feuilles, elle se décidait à les mâcher en silence, attrapant de nouveau sa baguette pour faire venir à elle  la télécommande et allumer un truc, n’importe quoi, qui lui fasse oublier la douleur sourde qui pulsait encore sous la peau tandis que les soins s’éternisaient.

Elle était restée comme ça, se sentant régulièrement prise de vertiges, manquant par moments de partir, pendant un moment. Avant que la magie ne termine facilement de la stabiliser, contrant ce qui relevait sans doute à présent plus de l’impact psychologique que des chocs physiques. Qu’importe celui qui l’avait soigné, le travail avait été fait rapidement et la douleur qui vibrait en elle était résiduelle, Jordane le savait. Pourtant, Dorofei avait raison, elle devait se reposer. Alors elle était restée là un bon moment, attirant un verre d’eau, continuant de mâcher et d’avaler les feuilles à son rythme.
Il avait fallu un moment, donc, pour qu’elle se décide à se relever, un pot à la main, élever son haut, et tendre l’onguent à Dorofe.

« Moi je propose un truc : on va éviter de faire ça tous les mois, parce que franchement côté traditions, je pense qu’il y a mieux à exploiter. J’sais pas, la pizza du dimanche, le mojito du jeudi soir. A creuser hein, mais je pense que je tiens un truc. »

D’autant qu’après Lili, si les coups s’empiraient à chaque fois, elle serait crevée le mois prochain. Alors évitons.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 13 Juin 2021 - 20:26
Et maintenant ? Voilà ce qu'il se demandait presque en écho avec celle de la jeune femme. Et maintenant qu'ils étaient revenus chez lui qu'est-ce qui allait se passer ? Comment est-ce qu'il devait se comporter ? Est-ce qu'il en devait pas prendre le large au moins pour une nuit qu'elle puisse bien se reposer, qu'elle n'ait pas trop peur qu'il recommence ? Est-ce qu'il devait juste montrer au contraire qu'il était-là ? Il ne le savait pas. Jordane avait fini après un temps certain à lui lâcher la main. Et lui devait à présent prendre une décision, pas forcément quelque chose qui allait lui plaire, mais c'était probablement assez nécessaire quand même, alors il avait repris la parole lui montrant qu'il était prêt à partir pour la nuit si ça lui allait mieux. Ce n'était pas grand chose, mais c'était probablement mieux que rien, de toute manière ce n'était pas comme s'il avait une autre solution à lui proposer. Ce qui s'était passé, aussi bien pour l'un que l'autre, allait rester très longtemps gravés dans leurs mémoires et peut-être même dans leurs épidermes – surtout pour elle-. Et la réponse de la dame ne c'était pas fait attendre  «Non. » rapidement placé comme si elle l'avait lâché sans le vouloir. Est-ce qu'elle était sincère, est-ce qu'elle avait préféré répondre aussi vite par ce qu'elle était sûre d'elle ou au contraire pour ne pas avoir à trop réfléchir à tout cela ? La vraie réponse, il ne la connaissait pas. Il ne pouvait donc que la croire, lui faire confiance sur son jugement. Il avait laissé quelques instants de silence avant de reprendre la parole,  cette lui « ordonnant » (non conseiller), d'aller s’asseoir, se reposer et qu'il allait chercher de quoi panser un peu plus ses plaies ; du moins du quoi faire diminuer un peu la douleur. Aider encore un peu plus à la cicatrisation. Sans attendre une réponse, il était allé chercher ce qu'il fallait tout en espérant qu'elle n'en profiterait pas pour fuir et qu'elle ne serait toujours pas plantée debout. Il fallait vraiment qu'elle se pose et il ne pouvait pas l'y contraindre sans risquer d'éveiller un traumatise, de mauvaises choses.

Lorsqu'il était revenu avec tous les produits dont il disposait il lui proposa de l'aider vu que certains endroits notamment pour le dos, elle ne pourrait pas forcément bien les appliquer. Là encore, il essayait de ne rien imposer, de dire les choses d'une façon un peu plus doucement que d'habitude. Il voyait bien qu'elle ne semblait pas à l'aise avec cette proposition et pourtant elle avait saisi une fiole et la regardait. Silence, il ne devait rien dire de plus. Attendre qu'elle fasse le premier pas, qu'elle lui donne la sentence.

« Ouais… Je vais me laver la gueule, je reviens. »

Il acquiesça doucement, là encore faire un commentaire ou une blague n'était certainement pas le bienvenue. Il en aurait été bien incapable de toute manière. Il la respectait beaucoup trop pour ça. Alors, il était certain là, l'attendre bien sagement, tendant l'oreille pour vérifier qu'elle n'était pas en train de faire un malaise, prêt à intervenir au moindre bruit suspect. Mais surtout pas trop vite par ce que ledit bruit, ne serait pas forcément signe de malaise, peut-être qu'elle voudrait juste s'isoler et donc tu devras faire attention à cette notion-là. Les secondes passaient et il se sentait de plus en plus fatigué, déjà que plus tôt ce n'était pas brillant à présent c'était encore pire. Un vertige le prit et il préféra aller s'installer sur le canapé, ça serait quand même un comble que ce soit elle qui le récupère en train de faire un malaise alors qu'aujourd'hui c'était elle qui avait morflé. Ca montrera peut-être juste à quel point tu étais à bout. Ta gueule conscience. Il allait gérer. Il allait y arriver. Il ne savait pas encore comment, mais il allait tout faire comme elle lui avait suggéré. Lorsqu'elle était revenue, elle s'était ensuite installée sur le canapé de manière un peu trop violente vu le geste qu'elle avait eu ensuite et il lutta pour ne pas vérifier que tout allait bien. Le geste aurait été trop intrusif, trop rapide aussi et perçu comme une menace potentielle de l'ennemi qui fondait sur elle. C'est ce qu'il était probablement actuellement, une nouvelle espèce d'ennemi difficile à définir.

Combien de temps est-ce qu'ils étaient restés en face à face en silence ? Il n'aurait pas su le dire, et il n'avait pas envie de le briser. Alors il attendait, la regardait faire patiemment alors qu'il aurait été peut-être un peu plus malin qu'il aille se coucher. Soudain, elle lui tendit un pot d'onguent qu'il saisit sans trop comprendre pourquoi elle lui refilait. Il la regarda mi-dubitatif mi-interrogateur tandis qu'elle reprenait enfin la parole

«  Moi je propose un truc : on va éviter de faire ça tous les mois, parce que franchement côté traditions, je pense qu’il y a mieux à exploiter. J’sais pas, la pizza du dimanche, le mojito du jeudi soir. A creuser hein, mais je pense que je tiens un truc. »

Il eut un vague sourire. Effectivement, il ne comptait pas faire ça tout les mois non plus. Il fallait qu'il se détente un peu pour répondre quelque chose qui  lui semblait plus cohérent

 « L'escalade du vendredi ? Ou même l'accrobranche... on doit revoir notre face de monter aux arbres me semble-t-il.» réussit-il à dire sur un ton proche de la plaisanterie  « Pourquoi est-ce que tu m'as redonné le pot ?»

A ton avis grand bêta ? Tu n'es pas un poil blessé toi aussi ? Si, alors voilà. Mais il semblait avoir totalement oublié ce détail. La douleur, il le sentait bien mais au final entre les différentes médicamentions qu'il prenait le souvenir encore vif du couteau dans l’œil, les autres informations ne semblaient que peu monter jusqu'à son cerveau déjà trop criblé d'informations.

 « Il faut aller chercher Adam à quelle heure ? Je vais dire à ma sœur d'aller le récupérer.»

Message bien reçu, il ne le ferait pas lui-même. Mais il était hors de question qu'elle sorte dans son état. Il voulait qu'elle se repose et c'était vraiment la priorité à ses yeux. Il devait seulement y aller moins abruptement qu'il le voudrait pour qu'elle entende raison... si c'était possible de lui faire entendre raison.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mer 30 Juin 2021 - 21:36
La tension s’apaisait difficilement dans son esprit, toujours en attente du moindre de ses mouvements. Elle l’observait du coin de l’œil, consciente qu’elle plaquait dans l’instant des angoisses d’enfant et d’adulte qui n’étaient pas toujours légitimes. Et pourtant, ça lui sciait les os. Alors elle comblait le vide, forçait ses neurones à ne pas imaginer le basculement monter dans l’esprit de Dorofei jusqu’à ce que la tension explose comme une bombe. Instinctivement, elle l’entendait grandir comme un grondement sourd et violent qui se déploie jusqu’à ce qu’il prenne son envol comme d’immenses ailes qui se referment brusquement. Vous saviez qu’un cygne peut briser une jambe avec la puissance des muscles de son bréchet ? C’était ce qu’elle craignait. Le coup violent, sourd et soudain qui claque dans l’air comme un éclair. On le sentait, on savait qu’il était là, et pourtant on reste surpris lorsqu’il pète. Un peu comme tout à l’heure. Il l’avait prévenue, pourtant. La jeune femme ne cessait de se répéter ces mots, consciente de ses propres choix et de leur implication. Consciente de ce qu’elle pouvait lui reprocher et ce qu’elle devait assumer. Consciente, aussi, que ce silence témoignait de la gêne plus que la tension. Et pourtant son cœur ne cessait de cogner contre ses cotes douloureuses, lui rappelant à chaque instant les coups abattus sur son organisme pourtant rôdé à l’exercice. Il attendait, s’enfonçant sans doute dans ses propres pensées jusqu’à ce que la jeune femme se décide de bouger. Une fois raisonnée, plus calme, moins épuisée aussi.

Une fois que le monde avait cessé de tanguer autour d’elle et que les sorts et potions avalés firent effets.
L’humour, donc, et la neutralité comme armes sociales, elle avait fini par se glisser avec une fluidité proche du néant jusqu’auprès de Dorofei.
Dubitatif, interrogateur… Elle fait des efforts, là, t’en as conscience ?
Naturellement, elle aurait fuit. Naturellement, même, elle ne serait plus jamais revenue. Canada ? Tibet ? Norvège ? Il n’en sait rien, toi non plus d’ailleurs, mais elles sont là, les pensées emmurées, les réflexions niées et tues. Le besoin de disparaitre, de tout lâcher, de tout recommencer, comme lorsqu’on arrive au bout du bout et qu’il n’y a pas d’autres échappatoires. Pourtant elle est là, face à lui, un sourire aux lèvres, la rugosité de son âme pour seul barrage à la violence de la situation. Encaisser, accepter, passer à autre chose, comme un mantra répété depuis toujours.

Oui. Mais d’habitude tu finis par te barrer.
Quelle est l’échéance à ta loyauté ?

Not today, comme dirait l’autre. Ni pour la mort, ni pour la fuite. Elle reste. Elle fait face. Elle refuse l’échec.

« L'escalade du vendredi ? Ou même l'accrobranche... on doit revoir notre façon de monter aux arbres me semble-t-il.»
« Ah c’est une idée ça ! Ça m’inspire même assez à vrai dire ! »

Le sourire se fait plus naturel, l’esprit se tend plus facilement vers lui plutôt que de se braquer derrière ses barricades. Ça demandera du temps, bien sûr. Mais c’est là, deux heures après les faits, derrière une conversation simple, la complicité et l’affection évidente. L’acceptation en sous-texte, qui demandera des efforts de la part de chacun, mais qui est bien là, prête à exister s’ils le lui en donnent l’occasion.

« Pourquoi est-ce que tu m'as redonné le pot ?»
« Pour te branler avec. » Quoi ? ‘Pour le manger’ aurait été une réponse ironique plus appropriée ? « Pour m’en mettre, couillon ! »

Etrange comme ces quelques mots sonnaient affectueux et non pas agressifs, comme le sont les piques entre un frère et une sœur, finalement.

« Et accessoirement pour toi, très éventuellement. »

Elle se tournait, se défaisait de son haut, consciente que la douleur s’apaisant sur chaque zone qu’elle avait déjà couvert mais qu’à l’arrière, la magie de l’onguent n’avait pas encore fait son effet.

« Maxence avait un truc comme ça à Poudlard, mais il n’était pas aussi efficace que le tien. C’est vraiment pas mal ton machin. » Mieux que sa potion, nous l’admettrons.

Doucement, le dialogue se reconstruisait donc, plus normal dans une situation qui n’avait pourtant rien de banale.

« Il faut aller chercher Adam à quelle heure ? Je vais dire à ma sœur d'aller le récupérer.»
« Mardi soir chez son copain, il y reste aujourd’hui et demain, comme le reste des invités. C’est la maman qui le gère. » Oui, Dorofei avait donné son autorisation, non, il ne s’en souvenait manifestement pas, et non, ça n’était pas bien grave, du moins pas à son esprit. Ce qui concernait l’éducation de son fils ne la regardait pas et si elle agissait pour le petit et s’en occupait comme elle s’était occupée de sa sœur, la jeune femme ne prenait pas une place qui n’était pas la sienne. Du moins elle s’y acharnait. Si vis-à-vis de Dorofei, la limite était claire dans son esprit, elle savait pourtant que pour le petit, la distinction ne serait sans doute pas si évidente. Mais pour l‘heure, ils avaient tous besoin d’un peu de calme et de légèreté. Alors elle ne partirait pas dans des conceptions métaphysiques de la place d’une inconnue dans une famille. Certainement pas là, maintenant. La jeune femme se faisait seulement la réflexion que ce hasard tombait bien, laissant à chacun le temps de se remettre de ses émotions.
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Jordane Suzie Brooks
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Lun 5 Juil 2021 - 19:22
Parfait ! On valide donc le programme de l'escalade du vendredi ! C'est dit, c'est acté – ou presque-. Bien sûr, ça ne serait pas forcément dans les semaines immédiates, mais dans un avenir proche il l'espérait fortement. Elle avait raison, Jordane, ça leur ferait probablement du bien ce genre d'activité. Changement de sujet

« Pour te branler avec. Pour m’en mettre, couillon ! »
 «Tu m'as séché là. Je sais même pas quoi répondre. »

Si, contrairement à la croyance actuelle, il pouvait aussi apprécier les blagues de cul et y répondre... mais pas là, celle-là, il ne s'y était pas attendu et son cerveau restait en mode 'je réponds quoi à part ça, moi ?'. Alors, on ne répondrait rien de plus. C'était probablement mieux comme ça.

« Et accessoirement pour toi, très éventuellement. »
 «Pour moi ? » se questionna-t-il quelques instants avant de se rappeler que oui, s'il s'écoutait un peu là et qu'il arrêtait de focaliser sur Jordane, sur son envie de contrôle de son propre état, sur sa culpabilité et qu'il oubliait l'adrénaline qui quelque part devait toujours être bien active.... il fallait bien avouer qu'il avait aussi douiller. Silence, donc avant qu'il ne reprenne  « On va commencer par toi, on verra mon cas après.» pendant qu'il causait, elle avait défait son haut et il avait passé l'onguent sur les endroits qu'elle ne pouvait pas atteindre.
« Maxence avait un truc comme ça à Poudlard, mais il n’était pas aussi efficace que le tien. C’est vraiment pas mal ton machin. »
 « Ca a des avantages d'être Auror.» plaisanta-t-il, avant de reprendre pour mieux s'expliquer.  « Ce n'est pas ce qu'on trouve le plus sur le marché, tu peux voir ça comme tu sais dans le monde Moldu des crèmes spéciales grand sportif qui sont délivrées qu'aux professionnels. J'en ai jamais vu en vente.»

Pas besoin de faire un dessin sur le pourquoi les Auror avaient ce genre de petits remèdes, par ce qu'on se faisait plus latter la gueule avec ce métier qu'en restant assis derrière son bureau, alors il fallait bien des choses assez efficaces pour les plus « petites » blessures .
L'angoisse était toujours là, enfouie sous le dialogue. Et il ne comprenait pas bien comment est-ce qu'elle pouvait lui parler si normalement ; mais il n'allait pas non plus lui poser la question. Il avait préféré opter sur un autre sujet tout aussi important ; son fils. Il avait encore oublié quand il devait aller le chercher comme si sa mémoire ne voulait pas retenir cette foutue information pourtant simple et basique.

« Mardi soir chez son copain, il y reste aujourd’hui et demain, comme le reste des invités. C’est la maman qui le gère. »
 « Ah oui, maintenant que tu le dis je m'en souviens... visiblement si tu as des secrets inavouables que tu as besoin de confier... c'est le moment demain je m'en rappellerai pas.» tenta-t-il de plaisanter, même si en réalité ça avait plus tendance à le perturber qu'autre chose. Mais c'était normal. Il fallait qu'il soit patient, paraissait-il.  « Bon allez je crois que je vais aller me coucher, tu devrais aussi aller te reposer, t'en as besoin. Je pose la crème sur la vasque de la salle de bain au cas où t'en es besoin de nouveau, que tu puisses la trouver facilement.» Silence.  « Bonne nuit Jo.» Merci et désolé.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 6 Juil 2021 - 0:50
L’épuisement menaçait, tonnant dans ses os comme des coups de fouets. Et pourtant, ce qui claquait dans ses neurones était bien plus brusque, l’empêchant de se détendre, l’amenant à un état d’éveil total, lui susurrant sans cesse que le danger était loin d’être passé. Pourtant il aurait dû. Assise dans un fauteuil, le regard braqué sur la télévision, un ami près d’elle, Jordane n’aurait pas dû garder de telles tensions dans ses muscles. Mais c’était là, et ça ne voulait pas partir. Alors elle luttait, s’acharnait à se rassurer, à se convaincre qu’elle serait à la hauteur, qu’importe la situation, que l’homme assit à ses côtés ne lui ferait pas de mal. Qu’elle saurait gérer. Qu’il n’était rien d’autre que celui en qui elle avait toute confiance. Et pourtant la douleur suintait dans tout son organisme, cognait, pulsait. Pourtant sa tête tournait parfois, son souffle s’avérait difficile, la peau de sa lèvre à peine soignée tirait, ses chairs semblaient gonflées malgré la magie. Alors elle laissait le temps passer, attendait que son corps entier cesse de le hurler qu’elle n’avait d’autre statut que celui de victime. Elle forçait ses neurones à accepter l’idée même qu’elle se lèverait pour s’approcher de lui, pour enlever son haut et faire face.  Pour rejeter à sensation de victime et s’acharner à rester celle qu’elle se forçait à être. Celle qui ne tombait pas sous les coups, qui restait debout, qui restait souriante, insolente, brusque et détachée. Car on n’est une victime que lorsqu’on estime en être une, et cette simple possibilité… elle la vomissait. Alors oui, Jordane tremblait mais plantait ses talons dans le sol quand elle le rejoignait. Son regard se plantait droit dans le sien. Le geste lui-même était évocateur : s’approcher. Comme un refus d’abdiquer. De laisser la peur dévorer ce qu’ils avaient construit jusque là. L’acharnement de l’affection. Le refus de l’échec.

«Tu m'as séché là. Je sais même pas quoi répondre. »

En temps normal, elle aurait rit de bon cœur. Aujourd’hui, si rire il y avait eu, celui-ci s’était teinté d’affection, quelque chose de plus humide passant dans ses prunelles.
L’affect en cœur de ligne.
La complicité un peu tremblante.

Le lien a tremblé mais ne cède pas.

« On va commencer par toi, on verra mon cas après.»

Ce haut, elle l’enlevait, l’enroulait autour d’un de ses poignés, s’en défaisait de l’autre, restant en brassière, détaillant chaque sillon tracé par la paume de l’homme qui courait sur ses blessures. Aujourd’hui comme hier. Seul l’agresseur avait changé.

Non. Ça n’est pas le cas. L’agresseur est le même, il se cache seulement sous un masque trompeur.

Le geste n’était pas neutre, tant celui de choisir de se dévoiler que celui de la soigner. Dans l’un, la jeune femme franchissait des lignes de front que toute femme connait et craint. Ainsi, elle reprenait contrôle. Le corps comme une arme, comme un bouclier. Le corps comme une preuve.

Preuve de violence et d’acceptation. D’acharnement et d’affect.

Et l’autre… le signe que rien ne changerait vraiment. Que ça, ça ne la pousserait pas à reconsidérer leur amitié.

Et pourtant, par Morgane ce qu’il cognait, ce myocarde, contre les failles de ses os.

« Ca a des avantages d'être Auror. Ce n'est pas ce qu'on trouve le plus sur le marché, tu peux voir ça comme tu sais dans le monde Moldu des crèmes spéciales grand sportif qui sont délivrées qu'aux professionnels. J'en ai jamais vu en vente.»
Un sourire en coin comme un rictus tranché d’un rire bref passait ses lèvres. « C’est con, ça aurait fait fureur à Poudlard. » Et sans doute sur le front. La rumeur disant que Wargrave était soldat avant d’arriver  à Poudlard en tant qu’infirmier s’était vite répandue à l’époque. Ils avaient d’ailleurs pour beaucoup entendu là le son lourd d’une menace : un soldat de plus à la botte de ceux qui les persécutaient. Pourtant l’homme s’était révélé être un soutien sans faille. Lui et Cooper n’avaient rien en commun. Et pourtant elle retrouvait quelque chose de ce toubib bienveillant dans ces gestes coupables.

« Ah oui, maintenant que tu le dis je m'en souviens... visiblement si tu as des secrets inavouables que tu as besoin de confier... c'est le moment demain je m'en rappellerai pas.»

De même, elle traçait un sourire sur ses lèvres pincées tout en se retournant, appréciant le picotement caractéristique du baume. Elle entendait ce qui grinçait brutalement sous le sarcasme, bien sûr, mais ne rentrerait pas dans le propos. Trop tard ou trop tôt. Trop, tout simplement. Un jour, peut-être. Mais ils en avaient fait assez pour aujourd’hui.

« Un secret inavouable, voyons voir… j’étais une élève sérieuse et studieuse fut une époque. »

Vrai et inavouable. Mais du genre de détail insignifiant qu’elle était apte à larguer malgré tout.
Ou simplement la promesse qu’elle refusait de céder sa présence au rejet ?

« Bon allez je crois que je vais aller me coucher, tu devrais aussi aller te reposer, t'en as besoin. Je pose la crème sur la vasque de la salle de bain au cas où t'en es besoin de nouveau, que tu puisses la trouver facilement.»

Elle était restée là, le t-shirt enroulé autour de sa main, comme un gant de boxe près à s’abattre. Mais elle ne bougeait pas alors qu’il se levait, son visage grimpant jusqu’à sa hauteur. Légèrement plus petit pourtant, elle lui aurait prêté une taille gigantesque, consciente que sa vision se trouvait troublée par une angoisse sourde qui ne cessait réellement de cogner. Mais dans le silence qui suivait, emplissant l’échange muet de regards fatigués, c’était autre chose qu’elle entendait. Autre chose auquel elle s’accrochait aussi fort qu’elle le craignait.

Tu restes, pour les raisons exactes qui devraient te faire partir.

« Bonne nuit Jo.»

Il y a sans doute bien des mots à entendre là derrière. Des émotions troublées qui ondulaient vers elle mais qu’elle ne saisissait pas réellement. Ça léchait son esprit pourtant, mais elle n’aurait su les nommer, les comprendre.

« Bonne nuit Doro. »

Alors elle s’était contentée d’un ‘bonne nuit’. Et lorsqu’il s’éloignait, la jeune femme le suivait du regard jusqu’à sa disparition. En silence, elle restait là, plantée au centre du salon, le ventre nu allant et venant sous le rythme d’une respiration qui se voulait calme mais qui accélérait à mesure que le temps passait. Jordane serrait le tissu, serrait les poings, serrait les dents… jusqu’à ce que son haut ne  touche le sol et qu’un souffle ne s’échappe enfin de ses mâchoires serrées. Un souffle rauque autant qu’il sifflait dans la pièce, claquant, presque mutique pourtant, contre les murs unis. Ses traits fins et blessés se déformaient alors un instant dans une grimace endolorie et angoissée, passant ses doigts dans ses cheveux, se penchant en avant pour fixer un temps le sol avant de retourner le regard sur le plafond. Elle était restée là un moment, les doigts serrant ses cheveux bruns avant de les poser sur ses hanches, comme un défit ou une façon de s’ancrer dans un corps amoindrit. Le temps que sa poitrine cesse de se soulever brusquement, comme si elle encaissait les sanglots qui ne couleraient pas. Se détournant pour esquisser quelques pas inutiles dans la pièce, Jordane entendait Margo parler dans un coin de son oreille. Margo, elle ne tarderait pas à aller la voir pour lui parler de tout ça. Margo, elle lui répétait surtout que n’importe qui a le droit de craquer, et que c’est sain pour avancer, pour ne pas mariner sa merde quitte à la faire péter sur le champ de bataille. Alors elle essayait…. Parfaitement incapable de lâcher un cri ou une larme. D’ailleurs, plus elle essayait, plus elle se calmait, comme prise dans un rétrocontrôle de merde, une impossibilité totale de l’organisme de lâcher prise sous la violence.

C’était là qu’elle aurait dû craquer. Là qu’il fallait décompresser, décompenser.
Et pourtant, rien ne venait.

Fauchée sous les coups mais incapable de sombrer.

Le ventre strié marqué de coups tremblait, aspiré, repoussé… mais se calmait. Alors Jordane était restée là, comme une statue, observant d’un œil morne le chat de la famille reprendre place dans le salon, grimpant sur le plan de travail, parfaitement conscient qu’il n’en avait pas le droit.

Alors elle avait remis son haut, zappé de chaine, et elle avait fait ce que n’importe qui aurait fait. Elle s’était allongée sur le canapé, ramenant un plaid sur elle, un thé fumant posé au sol, le chat calé contre elle… et elle avait regardé la télévision. Sans l’entendre. Sans la voir. Sans même y croire, à tout ce bordel.

Une heure plus tard, c’était sur le fauteuil qu’elle avait de nouveau élit domicile, engoncée dans son plaid, le chat roulé en boule entre le creux de son corps et l’accoudoir.

Dans le fond de la porcelaine, les grains de sucre cristallisaient. Elle qui n’en mettait jamais l’avait, cette fois, blindé. Comme un besoin de douceur, un besoin de candeur. Et d’énergie.

Et quelques heures après, elle posait la tasse vide au sol et l’oubliait, rejoignait la salle de bain et se teignait les cheveux, elle vérifiait l’état de Dorofei.

Et enfin, elle quittait les lieux.
Car il n’y avait que ça de sensé à faire.

- Topic Fini -
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Jordane Suzie Brooks
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