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Is this the battle I must fight ? - Jordane

 :: Londres :: Ouest de Londres :: ─ Mayfair.
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Ven 5 Mar 2021 - 19:22
Dimanche 8 Mai 2016

Elle est là et elle cogne, toujours fort, toujours vite. A ce rythme effréné à vous en faire tourner la table. Cette colère. Et il voulait l'apprivoiser de nouveau, il voulait la dompter, la rendre sienne pour tout mieux gérer. Mais la douleur était bien-là et qu'on le veuille ou non le traumatisme. Il avait beau être Auror, il avait beau eu être confronté à des situations difficiles, il y a toujours quelque chose qui peut traumatiser. Même les plus forts. Même les moins sensibles.
La première fois, il avait réussi à prendre sur lui un maximum pour le bien de tous, surtout qu'il avait disparu plusieurs jours. Alors ici, en quoi était-ce différent ? Pourquoi cette fois, alors qu'il avait visiblement disparu juste une poignée d'heures, il avait l'impression d'être affecté ?
Il devait se prendre en main. Il voulait se reprendre. Par ce qu'Adam avait besoin de lui et qu'il ne pouvait pas le laisser qu'à sa famille ou à Jordane, c'était lui le Père, c'était lui qui devait s'occuper de son bambin.

Le temps semblait être devenu une vague notion qu'il ne gérait plus. Errance de l'esprit qui essayait de reprendre pied. Depuis combien de jours est-ce qu'il était « revenu », il n'en savait trop rien exactement. Assez pour arriver à gérer la nouvelle, assez pour encaisser la douleur... assez pour sentir chaque fibre de son corps réclamer vengeance, pour avoir envie de tout casser autour de lui.
Adieu l’œil de verre pour l'instant.
Bonjour la nouvelle cicatrice, la nouvelle plaie. Plus épaisse. Plus vive. Plus visible.
Bonjour de nouveau le bandeau façon pirate pour cacher se massacre.
Mais devant le miroir qu'est-ce que l'on voyait ? Les affres de ses enlèvements. Les séquelles de son métier, de son appartenance à un groupe contre le Gouvernement.

Les risques, il les avait toujours connu. Il les assumait toujours autant. Chacun qui avait signé pour entrer là-dedans savait que ça pouvait arriver. C'était un fait. Il ne pouvait pas en vouloir à la Garde. Ce n'était pas contre eux qu'il était en Colère d'ailleurs. Plus contre les malfaiteurs, contre lui-même, de ne pas avoir sû gérer plus aisément la situation, d'être laissé attraper aussi facilement.
Et il avait l'impression qu'il allait finir par imploser à force de tout ressasser... même si au final, il n'y avait pas grand chose à se souvenir.
Et il avait envie d'hurler contre le monde entier, pour sortir sa frustration. Mais il se taisait. Par ce qui sait ce qui pourrait sortir s'il commençait à se laisser aller ? Qui sait de quoi il était capable ? La violence, l'adrénaline étaient en lui, c'était certain. Il fallait une certaine de tout cela pour faire ce métier tant convoité... Le souci c'est lorsque le point de non retour est franchi, lorsque la dernière barrière se brise, celle qui fait d'un homme un homme et pas juste une Bête qui n'agit que par instinct et non par réflexion ?
Son instinct, lui dictait des choses peu glorieuses. Il pouvait presque entendre cette petite voix dans sa tête qui lui disait de tout casser, elle importance ça avait de toute façon, la magie pouvait réparer beaucoup de choses. Mais pour l'âme, elle ne pouvait pas faire grand chose, seul le temps était un vrai remède, et encore. Alors, Prune, qu'est-ce que tu penserais de moi si tu me voyais ainsi ?

 « Adam, t'es là ?» dit-il en entrant doucement dans la chambre de l'enfant, mais il ne semblai pas être là.
Bien.
Non pas bien.
Comment être certain qu'il était en sécurité ? Qu'il allait bien s'il ne le voyait pas ?
Est-ce qu'il n'avait pas été enlevé, lui aussi ?
Où il était ? Où est-ce que, par Merlin, il était ? OU ?
L'angoisse était là, surprenante, surplombant tout le reste. Il dû s'accrocher à un à mur pour ne pas chanceler pitoyablement.
La médicamentation qu'il prenait ne l'aidait pas bien à avoir l'esprit totalement clair.
Inspiration. Expiration. Il essaya de mobiliser sa mémoire, Jordane lui en avait peut-être toucher un mot. Oui, voilà, ça devait être ça, il n'était pas là.
C'était normal. Tout à fait normal.

Il se détendit alors légèrement, et finit par descendre pour aller se faire à manger. La faim le tiraillait, il ne savait plus depuis quand est-ce qu'il n'avait pas mangé. La veille ? Le jour-même ? Tout lui semblait si flou.
Il fallait qu'il arrête ses foutus potions. Elles ne devaient pas servir à grand chose, si ce n'est à atténuer la douleur d'une plaie à vif, où les nerfs avaient possiblement morfler, où les récepteurs sensibles lui rappelaient à son bon souvenir. Il préférait avoir mal et être certain de pouvoir réagir comme il faut, avoir l'esprit un peu plus clair.
Et si ce n'était pas la potion Coop, si, c'est toi qui déraillait totalement ? Pour si peu, perdre la boule, pour un ex-Auror c'est vraiment pathétique.
Il fallait qu'elle se taise la conscience, sa petite voix intérieure si railleuse. Silence le plus total, voilà ce qu'il voulait ; mais on ne peut pas faire taire ce que l'on est. Son propre jugement de soi-même. Alors elle continuait à faire ses petits commentaires, sur comment il se voyait actuellement.
SILENCE . SILENCE. SILENCE !!!!!

De rage, il balança une assiette qui était sur la table par terre, s’abîmant un peu la main par la même occasion. Le bruit de vaisselle cassé, avait quelque chose de rassurant, de déstressant. A moins que ce soit le geste brusque qui l'avait soulagé. Pas le temps de réfléchir, Instinct avait pris le dessus sur Réflexion, et il balança un peu tout ce qu'il avait sous la main à Terre, donnant bientôt à la cuisine une allure de passage d'un ouragan. Il avait même retourné la table et il n'était arrivé à se calmer sur sommairement en voyant l'état de la cuisine lorsqu'il n'eut plus rien à se mettre sous la main. Il ferma son seul œil valide quelques instants, inspirant un bon coup.  « Quel con, putain.» Prenant sa baguette, il jeta quelques sors pour lui donner un air un peu plus viable au cas où Jordane et/ou Adam rentreraient. S'il n'avait pas envie que Brooks le voit comme ça – elle avait déjà assez à gérer-, c'était surtout pour son fils au final qu'il s'inquiétait. Il ne voulait pas lui faire peur.

Il était en train de manger un paquet de cookies que lui avait envoyé Neolina, lorsqu'il entendit un léger bruit derrière lui. Il se retourna brusquement baguette à la main prêt à lui lancer un sort avant de se rendre compte que ce n'était « que » Jordane, pas de quoi l'attaquer, l'agresser, la tuer ou autres. On éteint la parano. Il était chez lui, avec de multiples sorts de protection.
Tout allait bien se passer. Inspiration, expiration discrète avant qu'il lui tende les cookies.  « Si t'en veux c'est maintenant avant que j'ai tout mangé.» plus simple que de se faire un vrai repas, et puis le sucre lui faisait du bien, surtout avec la tonne de chocolat qu'il y avait là-dedans. Dans le faire genre ouais je gère, t'inquiètes pas ; l'étape 1 été enclenchée.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Jeu 11 Mar 2021 - 17:16
Oui, ça cogne. Ça vous délave l’âme, ça vous pourrie les veines, ça vous enflamme les trippes. La colère, la frustration, la peur et la peine lui tordait l’esprit autant que le corps, griffait ses sens, coupait son souffle. Elle tournait et retournait chaque instant, chaque regard vide de Kezabel, chaque silence lourd de Dorofei, chaque sensation d’absence. Elle retournait, oui, le visage baigné de soleil, les prunelles noyées dans l’ombre, perdues sur l’étendue verte où éclataient des rires d’enfants.

« Il va pas bien papa ? »

La voix du petit garçon fendait l’espace, tranchait les ombres jusqu’à atteindre sa conscience. L’innocence pour combattre le mal-être. L’innocence qui s’interrogeait pourtant, sur celle de son père.

« Pourquoi on vient ici et pas au parc normal ? »

Pinçant les lèvres, elle accrochait le regard du petit, victime collatérale de tout ce bordel. Dorofei essayait, il s’emmurait dans cette volonté qu’il avait eu la première fois d’être doué, de gérer, de contrer le chaos par l’organisation. Mais il n’y arrivait pas. Il décrochait, ramait, se perdait. Comment aurait-il pu faire autrement ? Et si elle refusait de lâcher prise face à lui hier, il en faisait de même aujourd’hui. Alors Jordane n’insistait pas, ne cherchait pas, elle laissait faire, faisait tampon. Sans trop savoir comment c’était arrivé, elle était de nouveau là, parfaite petite ménagère qui gérait l’enfant, l’ami, l’amie sans réellement savoir en quoi sa position était légitime. C’était par instinct qu’elle agissait, mettant sous cape ce qui tonnait pourtant sous la surface.

« Viens-là.. »

La jambe posée sur la seconde, elle faisait un siège à l’enfant qu’elle prenait contre elle, ne pouvant que sentir toute l’inquiétude qui cramait ses cellules. Il n’était pas dupe. Aucun enfant ne l’est. Ils voient, observent, comprennent sans vraiment comprendre.

« Non, papa ne va pas bien. » Les doigts glissant dans les bouclettes de ses cheveux, elle l’attirait contre elle. « Il a mal à son œil, il est fatigué et les médicaments le rendent un peu bizarre. Tu sais, parfois c’est dur pour toi, et parfois ça l’est aussi pour les grands. C’est pas grave, on a tous le droit d’avoir mal par moment, ça fait partie de la vie. Mais ça va aller, ça va passer. Il lui faut un peu de temps, comme pour toi parfois. »

Et pourquoi on vient là ? Parce qu’officiellement, je ne le connais pas spécialement, qu’officiellement je ne vis pas chez lui et que j’ai peur pour toi. Alors on va ailleurs, on change de pays, on change de parc, on déconnecte du quotidien là où il n’y a pas de risques.

L’enfant se pressait contre elle, cherchait la douceur qui était bien raide chez son père. Il prenait sur lui, ce petit. Il ne crisait pas, ne pleurait pas, ne s’énervait pas. Oui, les enfants savent. Ils sentent la tension, la peine ou la peur. Et ils agissent en conséquence.

« Et pour le parc, ça change non ? Hey j’te signale que j’te fais un super voyage là ! » Il lui souriait, elle le lui rendait. « Ma mère m’amenait là petite fille. J’aime bien ce coin. »

C’est faux. Ils n’étaient même pas en France.

« Bon allez ! Gaetan t’attends, on va être en retard. T’as tout ? Valise ? Cadeau ? Peluche ? C’est bon ? Ok, alors on embarque ! En route mauvaise troupe ! »

Elle déployait ses grands sourires, son énergie à toute épreuve, toute la joie dont elle était capable, calquant Sovahnn, riant aux petites mimiques de l’enfant qui sautait déjà hors de ses jambes, trépignant. Effacée la morosité. Effacée l’angoisse. Mais elles restaient là, elle le savait. Les petits sont comme ça. Sa sœur était comme ça.

Alors elle lui attrapait la main, l’emportait jusqu’à chez son copain où elle discutait quelques instants avec la maman. La famille éloignée, voilà comment elle se présentait, ayant déjà capté les regards interrogatifs de certaines personnes. Est-ce qu’elle remplaçait sa femme ? Avait-on des nouvelles ? Etait-elle morte ? Etait-elle la nouvelle ?

La nouvelle… j’t’en foutrais des nouvelles moi tient. La réalité était tellement violente, à des kilomètres de ces obsessions futiles.

Alors elle rentrait, loin des ballons de la fête d’enfant, des commérages des mamans ou de l’innocence malmenée d’un petit garçon. Elle rentrait dans la souffrance d’un père à la dérive, d’un soldat blessé, d’un homme traqué. Et c’était en homme traqué qu’il agissait, sa baguette pointant sur elle alors qu’elle transplanait dans la pièce, jetant un sort de protection par reflexe pour parer ce qui n’était pourtant pas parti. Mais ce qu’elle voyait, c’était surtout sa tension, légitime. Chaque bruit était-il une agression ? La crainte d’une attaque issue de sa simple apparition dans ces lieux, intrusion de son espace personnel.

Les démons qui hantaient chacune de ses réactions étaient les mêmes que ceux de Kezabel. La même souffrance, la même peur. Un passif similaire.

Il demeurait pourtant, dans la cuisine, comme si de rien n’était, à s’enfiler un paquet de cookies, à balancer des banalités. A inspirer, expirer, comme s’il bloquait toute la tempête qui rugissait et qui ne pouvait que sortir par les interstices, cinglante mais maîtrisée.

Oh, comme elle ne te croit pas Dorofei, quand tu lui tends ces cookies avec une nonchalance feinte.

« Si t'en veux c'est maintenant avant que j'ai tout mangé.»

Haussant des épaules, répondant avec la même fausse légèreté, Jordane attrapait un cookie, le croquait tout en atteignant le frigo d’où elle sortait un Tupperware.

« J’en déduis que mes bolos ne sont pas assez bonnes pour ton palais de fin gourmet habitué aux cookies ? Je note je note ! »

Un clin d’œil, un sourire. Est-ce qu’ils allaient nier l’évidence, comme ça, longtemps ?

« Adam est à la fête de son copain. Rien de suspect, tout va bien. »

Non, tout ne va pas bien.

« ça va comment ? »
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 14 Mar 2021 - 14:26
Il devait se calmer ; essayer de ne plus réfléchir à ce qui s'était passé vu qu'on ne pouvait pas dire que ses souvenirs soient vraiment clairs pour ne pas dire quasi absents. Et pourtant, elles tournaient, elles tournaient les questions ? Qui ? Pourquoi ? Et si c'était lui qui avait blessé Kezabel ? Et si c'était elle qui lui avait fait ça ? Certes, ça aurait sous un sort. Certes, ils ne se rappelaient plus de rien. Certes, cela ne changerait plus rien. Mais il avait ce besoin maladif de reconstituer les morceaux. Est-ce qu'ils n'avaient pas parlé de la garde ? Est-ce qu'ils n'avaient pas mis d'autres personnes en danger ? Ca le tuait d'avoir l'impression d'avoir trahi les Siens alors qu'il n'en était peut-être rien. De toute manière, même sans ce sort, leur mémoire aurait pu être modifiée.
Un instant, il pensa aller faire un tour chez Logan pour voir s'il ne pouvait pas apprendre deux ou trois choses intéressantes sur cette captivité, peut-être que son ami saurait y déceler quelque chose, raviver certaines partie de la mémoire bien qu'il en doute clairement.

L'échéance était terminée, il se sentait comme périmé. Oui, bien sûr qu'il avait toujours envie de combattre, de se battre pour lui, pour les autres. Bien sûr que cette volonté ne s'était pas évaporée, ni même forcément morcelée, elle était même présente. Beaucoup trop. Et il le sentait ce pouvoir destructeur prêt à envoyer tout balader ; même les choses positives. Même son fils. Même Jordane. Même sa famille. Et il ne voulait pas leur faire du mal. Et il ne voulait les détruire, les entraîner dans sa propre spirale infernale qu'il essayait tant bien que mal de contenir du mieux possible.
Et la déchéance continuait sans qu'il n'arrive à se reprendre en mains. Peut-être que tout laissait tomber quelques jours serait la solution à ses problèmes. Mais il y voyait toujours  surtout un risque indéniable. S'il laissait tout laisser tomber, s'il relâchait, sa vigilance, s'il se laissait aller qui sait où est-ce qu'il irait, ce qu'il ferait ? S'il n'avait pas fait parti de la Garde, il aurait pu avoir cette possibilité  beaucoup plus facilement... mais là le risque était trop grand.
Alors il se taisait, il encaissait. Il serrait les dents. Il n'était plus lui-même et les cachets fournis par Sanae avaient des effets qu'il n'appréciait guère.
Et il n'avait même plus de quoi s'occuper, il n'était plus rien. Plus personne. Plus Auror. Plus ce travail pour lequel il s'était tant battu à obtenir pendant ses amis à Poudlard. Les quelques mois sans travail réel se faisaient ressentir aujourd'hui plus qu'hier. Par ce que ça lui manquait, qu'il avait ça dans les veines, mais il fallait être réaliste. Quel Auror digne de ce nom serait dans cet état pour si peu ? Ce n'était qu'un nouveau petit coup, en théorie. Ce n'était pas comme si on l'avait de nouveau amputé de quelque chose.
Alors pourquoi son mental lâchait ? Pourquoi est-ce qu'il était si faible cette fois-là ? Ce n'était qu'un imprévu qui n'allait pas changer grand chose à sa vie.
Alors pourquoi la petite voix de sa conscience hurlait à la vengeance,  la violence ? Pourquoi est-ce qu'elle lui disait de se méfier de tout, de tout le monde, par ce que la prochaine fois ils s'en prendraient peut-être à Adam ?
Les questions étaient sans réponse, même si au final elle aurait été assez simple. Sans connaître l'ennemi, ce qui s'était passé, sans avoir ses souvenirs pour faire un travail sur lui-même il ne pouvait pas vraiment avancer. Pas tant que la plaie était aussi fraîche. Pas de réelle réminiscence.

Et il avait manqué d'agresser Jordane juste par ce qu'elle transplanait. Il l'avait menacé quelques courts instants de sa baguette mais c'était quelques secondes de trop, qui n'auraient jamais dû se produire. Par ce qu'elle n'y était pour rien. Par ce qu'il pouvait se fier à elle. Par ce qu'elle était une victime collatérale.
Une fois calmé sur ce point-là, il avait réussi à reprendre une attitude plus « normale », préférant boulotter tout le paquet de cookie, plutôt que de trop parler. A se concentrer sur sa respiration. A essayer de se vider la tête. Par ce qu'il ne devait pas craquer devant elle, par ce qu'elle ne méritait pas ça. Il avait même réussi à lui tendre quelques cookies, lui proposant comme un signe de paix, de reddition, d'excuses pour son attitude. Elle avait pris le gâteau en question avant d'aller chercher quelque chose dans le frigo.

« J’en déduis que mes bolos ne sont pas assez bonnes pour ton palais de fin gourmet habitué aux cookies ? Je note je note ! »
 « Je ne suis pas allé jusque-là et j'avais envie de sucré.»

Oui, il n'avait pas fait les quelques mètres qui le séparaient de son frigo, préférant un truc bien gras. Il lui fit même un sourire, plus ou moins forcé.

« Adam est à la fête de son copain. Rien de suspect, tout va bien. »

C'était donc ça qu'il avait complètement oublié. Et voilà qu'il se sentait un Père indigne, probablement que le gamin en plus lui en avait parlé la veille, mais là encore le cerveau embrumé par les cachets ne l'aidait à bien faire fonctionner sa mémoire.
Il n'empêchait pas, qu'il se sentait coupable d'une fois encore ne pas être un vrai papa, pour l'enfant.
Il avait été l'Eternel absent et aujourd'hui qu'ils avaient des liens plus forts, il n'était même pas foutu de s'en occuper. Il ne méritait pas un gosse chouette comme ça. Il ne méritait pas de gosse tout court, par ce qu'il lui manquait visiblement cette fibre paternelle.

 « Merci, je suis désolé, j'avais complètement oublié.» Il fallait quand même être franc à un moment donné sinon le reste ferait trop gros, n'est-ce pas ?  « Je peux le faire garder pendant quelques jours chez une de mes sœurs s'il le faut. Tu n'as pas à subir ça.»

Ca, désignait son incompétence. Il préférait avoir l'enfant à ses côtés mais il fallait qu'il se rende à l'évidence qu'il n'arriverait pas à s'en occuper comme il le faudrait. Bien sûr qu'il serait là, présent dans la maison, qu'il pourrait vaguement jouer avec lui... mais il risquait d'oublier des choses importants, il avait toujours peur de s'emporter sur l'enfant, et il n'était pas certain de pouvoir l'écouter comme il le faudrait.

« ça va comment ? »
A ton avis ? Est-ce que tu crois vraiment que je vais répondre à cette question?
 « Comme un père qui se rend compte qu'il a oublié qu'il devait emmener son gamin quelque part et qui ne se rappelait même plus qu'il n'était pas là aujourd'hui.» répliqua-t-il plein d'amertume, avant d'ajouter en levant le cookie.  « Mais je mange de bons cookies. C'est une bonne consolation. » Temps de silence. Il devait détendre l'atmosphère, il fallait qu'elle ne s'inquiète pas plus que nécessaire pour lui. Il irait bien, pas aujourd'hui c'était certain, mais dans le futur, ça irait.  « Tu penses que Neolina aurait pu me faire l'affront de me faire des space-cookie ?» demanda-t-il l'air de rien avant d'ajouter.  « Et toi, comment ça va ? Tu n'aurais pas envie d'aller t'amuser plutôt que de rester avec tonton-ronchon ?»

Autrement dit, ne t'inquiètes pas, je ne vais pas faire de conneries, je sais que je suis pas drôle en ce moment, alors va vivre ta vie de jeune femme et en profiter un maximum. Par ce que tu le mérites ; par ce que tu ne me dois rien et surtout pas à t'occuper de moi
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Dorofei Cooper
Mer 17 Mar 2021 - 19:53
« Je ne suis pas allé jusque-là et j'avais envie de sucré.»

Un petit rire sur ses lèvres et elle rangeait le tupperware dans le frigo, sans sembler le moins du monde affectée qu’il ait remarqué que, si, elle avait fait le repas. Pour lui autant que pour Adam, prévu par avance, tout comme l’avait été la valise pour le petit, la peluche de secours callée derrière les petits vêtements, le gouter mis dans son sac. Elle voyait, notait, pensait, anticipait. Quelques années auparavant, la grande sœur était devenue maman. Là, l’inconnue devenait grande sœur. Et si à l’époque, elle ne savait pas ce qu’elle faisait, à présent, les gestes intégrés il y avait des années revenaient. Les interrogations, elles, étaient nouvelles. Lui dire où était son fils, consciente qu’il débranchait parfois, lui semblait essentiel. Pour autant, ce qu’elle voyait passer, fugace, violent, à travers l’œil clair mais voilé ne lui plaisait pas. L’azurite était rayée, le saphir, engloutis. Et dans sa poitrine pesait le poids de l’éclat terni.

Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?
Qu’est-ce qu’ils vous ont fait ?

Comment vous pourriez gérer ça ? Comment raviver l’étincelle de l’azur dans ces prunelles qu’elle croisait depuis quelques jours, éteintes. Où sont les chatoiements du soleil couchant berçant de feu les flots engloutis des iris de Kezabel ? Où est l’acier moqueur de celles de Dorofei ?

Qui a fait ça ?
Qui dois-je tuer pour ça ? Qui le sens, l’entends, le ressent ? La promesse est muette, sourde, éteinte en apparence quand la ménagère se fait calme, fiable, prévenante. La promesse est étranglée, enfouie, apaisée à chaque doudou retrouvé, chaque enfant apaisé, chaque repas préparé. Et pourtant la promesse est emportée dans les vagues de la fureur, là, sous la surface.

Je vous tuerais pour les avoir touchés. Je vous tuerais pour me faire les aimer. Je vous tuerais pour m’obliger à me nier. Je vous tuerais pour les avoir blessé, râpé, terni. Je vous tuerais pour avoir pris leur éclat.  

La porte du frigidaire refermée, elle lui souriait pourtant, calme.

« Merci, je suis désolé, j'avais complètement oublié.»

Je vous briserai pour ça. Je savourerai chaque craquement d’un corps qui se disloque, chaque gémissement d’un organisme à l’agoni. Vous n’êtes pas à la hauteur de l’affrontement que vous avez initié.

« T’en fais pas. »
« Je peux le faire garder pendant quelques jours chez une de mes sœurs s'il le faut. Tu n'as pas à subir ça.»
« Hey, t’en fais pas j’te dis. Ça me fait plaisir de passer du temps avec lui. Et j’ai besoin de m’occuper de toute façon. »

Vrai. Pas seulement, mais si la réponse était incomplète, elle n’en était pas moins véridique. Et puis, surtout, il lui semblait que la présence du petit, son innocence, sa facilité à s’adapter aidait son père. Peut-être n’était-ce pas la bonne décision, peut être aurait-elle dû l’éloigner, penser à lui avant tout. Peut être était-ce ce qui faisait qu’elle ne se voyait pas mère et ne le serait sans doute jamais mais en cet instant, oui, elle pensait aux deux et il lui semblait qu’à l’heure actuelle, il n’y avait pas de danger. S’il manifestait le moindre signe de violence envers le petit, elle réagirait immédiatement, bien sûr. Car la brutalité, elle la sentait couver sous la surface, elle la sentait dans chaque tension, dans chaque absence, dans chaque vibration de sa voix. Elle la voyait, car elle grignotait sa propre surface.

« Comme un père qui se rend compte qu'il a oublié qu'il devait emmener son gamin quelque part et qui ne se rappelait même plus qu'il n'était pas là aujourd'hui.»
Elle pinçait les lèvres, serrait les mâchories en silence en le laissant continuer.
« Mais je mange de bons cookies. C'est une bonne consolation. »
« Ouais.. »
Super..
« Tu penses que Neolina aurait pu me faire l'affront de me faire des space-cookie ?»

Pour que tu déboites le plan de travail en te pensant attaquer ? Bien sûr, super idée.

« Franchement, si elle fait ça, je la bute de pas m’avoir prévenue. Que je puisse au moins te filmer et me foutre de toi, ça serait la moindre des choses. »

Retranchés derrière l’humour et la banalité, l’un comme l’autre.

« J’avais promis à Adam de l’amener. Son pote craque sur moi, il lui avait promis une histoire d’échange de cartes ou je sais pas quoi s’il pouvait me parler. Donc t’as rien loupé. »

Vrai. Plus ou moins.

Toujours était-il qu’elle prenait les devants, anticipait le fait qu’il puisse ne pas se souvenir, ne pas être conscient de tout ce qu’il faisait, disait, devait penser. Peut-être était-ce parce qu’elle avait l’habitude des pères absents, ou parce qu’elle voyait l’état de Kezabel en parallèle du sien. Peut-être était-ce parce qu’elle avait vu l’absence dans les prunelles de Sovahnn, sa violence, son besoin d’être épaulée quand elle refusait pourtant sa présence. Peut-être qu’elle se rattrapait pour tous ses manquements, auprès de sa sœur, de son père, d’amis en pagaille. D’Enzo qu’elle avait trahis d’une certaine manière en ouvrant les cuisses quand son mec était en fait enfermé et qu’eux, la Garde, auraient dû être là. Peut-être y avait-il de ça. Elle aurait dû être là. Pour Dorofei, pour Kezabel, pour Lex. Elle aurait dû voir, capter, intervenir. Elle aurait dû.

« Et toi, comment ça va ? Tu n'aurais pas envie d'aller t'amuser plutôt que de rester avec tonton-ronchon ?»

C’est ça. Genre c’est moi qui importe là tout de suite. T’as raison.

Un verre d’eau à la main, elle le fixait un instant sans rien dire.

On va continuer comme ça longtemps, tu crois ? A feindre que tout va bien ? Tu crois que je ne vois pas les fissures, que je ne devine pas les hurlements, que je n’entends pas la fracture ?
Tu crois que je ne les vois pas dans ton œil comme ils me sautent à la gorge à travers les prunelles de Kezabel ? Tu crois que vos démons ne sont pas devenus tellement solides, tellement matériels qu’ils ne traversent pas vos épidermes pour venir écorcher le mien ?

« Non, ça va pas, et si, j’ai envie de m’amuser. »

Boire et baiser Enzo ? Oui, aussi. Ta gueule.
Tout larguer et oublier, posées sur une plage à Barcelone en laissant le soleil faire fondre la paraffine de nos peaux trop pâles pour en couvrir les blessures.

Le verre était posé, calme, sur le plan de travail qu’elle contournait, attrapant le sweat de Dorofei sur le dossier d’une chaise. Et déjà, il se le prenait en plein torse.

« Bah alors tu t’amènes ? Toi aussi t’as besoin de t’amuser. »

T’as besoin de larguer toute cette merde. Et je suis en mesure d’encaisser. Voilà ce qu’elle disait, l’opale de ses prunelles. Celles qui luisaient pour trois, celles qui brûlaient pour mille, qui raclaient le terne, accrochaient la lumière pâle et l’amplifiait, s’y répercutant pour se briser en milliers d’éclats.

« J’te fais cadeau du climat russe. J’ai moins froid en réserve. »

Une main tendue vers lui, baguette sortie, prête à transplaner.

Laisse moi faire ça pour toi.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Jeu 18 Mar 2021 - 13:11
Tu peux au moins faire l'effort de faire des phrases ; c'est la moindre des choses quand les gens te parlent. Alors il se forçait à lui répondre par autre chose que des « hum », il disait certes des banalités mais c'était probablement mieux qu'un silence de mort.Cela rendait les choses plus normales comme s'il ne s'était pas passé grand chose, comme si c'était juste une petite contrariété. Rien de grave. De toute manière, ce n'était pas comme s'il pouvait parler de ce qui s'était passé, s'il s'en rappelait. Flou artistique qui laissait tout imaginer ; mais où il y avait aucun espoir. Il se sentait las, fatigué. Il voulait que tout s'arrête, il voulait savoir. Comprendre. Pouvoir passer à autre chose. Que l'esprit arrête de se questionner sur quelle trahison est-ce qu'il avait pu faire, s'il y en avait une. Quelle était la prochaine étape ? Qui est-ce qui viendrait les chercher la prochaine fois ? A qui s'en prendraient-ils ? Et il la sentait la rage, tandis, qu'il se disait que Jordane, Adam, sa famille pourraient être touchés. C'était le Jeu, il le savait bien lorsqu'on faisait parti d'un tel groupe. C'était le Jeu, ce n'était pas pour autant que cela ne le révolterait pas. Mais c'était pour la bonne Cause, il le savait. Sa vie, celle de sa famille n'était pas si importante que ça comparé à la liberté qu'ils essayaient de promettre.

« Hey, t’en fais pas j’te dis. Ça me fait plaisir de passer du temps avec lui. Et j’ai besoin de m’occuper de toute façon. »

Les mots rentraient lentement dans son crâne, étaient analysés. Il se passa une main dans les cheveux réfléchissant sur le poids de ces mots, comme s'il n'était pas certain de bien tout comprendre. Vraiment, il détestait se sentir comme ça, aussi démuni.
Inspiration. Expiration.
hum. ah non une phrase complète qui n'ait pas l'air complètement dubitative.

 « Comme tu veux.» On a dit pas trop dubitatif !  « Mais si tu changes d'avis, tu me dis, ma famille ou celle de Prune sera ravie de le garder, tu n'as vraiment aucune obligation, Jordane. Ce n'est pas le but de cette colocation.»

Oui colocation ; bon ce n'était peut-être pas le mot le plus approprié mais soit ! Tout ce qu'il voulait dire c'est qu'elle ne devait pas se sentir obligée. Elle n'avait pas à faire la nounou. Elle le savait, mais il préférait lui répéter histoire qu'elle s'en rappelle. Elle n'était pas sa bonniche. Et puis, il fallait bien avouer que sans le gamin tout serait plus simple. Il pourrait se lâcher avec moins de peur, de crainte de blesser quelqu'un. Jordane savait se défendre et surtout elle pourrait partir en urgences si c'était nécessaire. Adam n'aurait pas ce réflexe, Adam était plus petit, plus fragile. Alors il devait se contenir.
Il regarda sa camarade quelques instants. Au final, devant elle non plus, il ne voulait pas se laisser aller. Il ne voulait pas la décevoir, la faire souffrir. Il ne voulait qu'elle soit le défouloir trop facile qu'il pourrait avoir sous la main. Elle était comme une petite sœur et on prend soin de sa famille, surtout lorsqu'on est plus âgé. On laisse les tracas d'un côté. On aide son prochain.
De toute manière, dans son cas, ce n'était pas comme s'il y avait quelque chose à faire. Le temps serait le maitre d'oeuvre, le maestro qui finirait par apaiser ses souffrances. Alors, en attendant, il devait se contenter de serrer les dents, d'essayer de rentrer dans la banalité du quotidien d'avant. Et tant pis pour son esprit en feu. Tant pis pour la violence qui coulait dans ses veines en même temps que la rage ; il pourrait voir si Margo pouvait faire quelque chose pour lui. Tant pis pour tout le reste, du moment qu'ils pouvaient rester ensemble, qu'ils pouvaient vivre un semblant de vie. Un segment de chemin de nouveau arraché.
Et il comptait se battre de toutes ses forces, pour qu'Adam ne soit pas trop perturbée, pour que Jordane n'ait pas trop à jouer la mère, la sœur, celle qui prenait tout en main. Il se battrait autant qu'il le pourrait pour revenir le plus rapidement possible à la Garde une fois qu'il était certain de pouvoir gérer un maximum de situation.
Il se battrait ; mais est-ce que son énergie le permettrait ?

Le père de l'année, qu'il n'était pas, avait encore oublié que son fils devait aller quelque part, et ça, ça le bouffait. Le rognait. Par ce qu'il se sentait impuissant face aux besoins de l'enfant. Tu te bats, mais pour quelle chimère ? Pour quelle finalité, tu n'es même pas capable de pouvoir l'emmener à une fête d'anniversaire. Prune, qu'est-ce que je dois faire ? Appel à l'aide, silencieux, au fantôme de celle qu'il avait aimé. Et il n'y aurait pas de réponse, il n'y en aurait plus jamais. Pas celle qu'il attendait du moins. Pourtant, ça aurai été la seule à pouvoir vraiment tout panser. Même elle, il n'avait pas été capable de la protéger. Piètre Auror.

« Ouais.. »
Tiens donc, c'était à elle maintenant de faire des réponses monosyllabiques. Il avait néanmoins continué avec une question plus « joyeuse ».
« Franchement, si elle fait ça, je la bute de pas m’avoir prévenue. Que je puisse au moins te filmer et me foutre de toi, ça serait la moindre des choses. »
 « Elle serait capable de te répondre qu'elle ne t'a rien dit pour faire tes réflexes et tes capacités d'adaptation face à une telle situation.» répliqua-t-il d'un ton pince sans rire... mais est-ce qu'il était si loin de la réalité ? Non Neolina lui aurait dit...
« J’avais promis à Adam de l’amener. Son pote craque sur moi, il lui avait promis une histoire d’échange de cartes ou je sais pas quoi s’il pouvait me parler. Donc t’as rien loupé. »
 « Ramène toi avec un parapluie et chante du Mary Poppins, tu auras sûrement tous les autres gamins à tes pieds.»

Et il jugeait que l'on avait assez parlé de lui. Il préférait s'enquérir des nouvelles de la jeune femme, qui, malgré tout était répercutée par tout cela. Et elle l'avait fixé un instant avant de reprendre la parole.

« Non, ça va pas, et si, j’ai envie de m’amuser. » Fime, cours, vole. Casse-toi de cette baraque maudite et va t'éclater. Il cherchait une manière d'essayer de savoir pourquoi ça n'allait pas. Est-ce que c'était pour ce qu'il pensait, à cause de lui, à cause de tout ça, ajouté à Zack, ou est-ce que c'était autre chose.
 « Tu ne voudrais pas te prendre quelques vacances Jo', tu en aurais peut-être besoin... pour te changer les idées ?»

Et bientôt, elle avait contourné le plan de travail, avait attrapé un de ses sweat qui était sur une chaise avant qu'il ne se le prenne en plein torse ; malgré ses réflexes plus ou moins en veille, il arriva à saisir l'habit avant qu'il ne retombe à terre. Il haussa un sourcil perplexe.

« Bah alors tu t’amènes ? Toi aussi t’as besoin de t’amuser. »
 « Tu comptes me divertir comment ? En essayant de remonter à l'arbre comme la dernière fois ?»
Si promis, c'était de l'humour. Pourtant, il avait juste envie de lui dire de lui foutre la paix, que ce n'était pas le moment. Qu'il avait besoin d'être seul ; Qu'il ne voulait pas risquer de lui faire du mal.
« J’te fais cadeau du climat russe. J’ai moins froid en réserve. »
Il la regarda sans vraiment comprendre ce qu'elle attendait de lui, ce qu'elle essayait de lui faire comprendre. Mais est-ce que cela avait une réelle importance ? Il n'en était pas certain. Il verrait bien au final. Il avait confiance elle lui lui tendre la main, la laisser gérer cette « surprise ».
Alors il l'avait saisi, non sans avoir mis le pull avant, la regardant de son œil valide d'une manière plus interrogative qu'autre chose.
 « Je ne sais pas ce que tu as en tête, mais on y va. Surprend-moi Brooks. »
Il avait tenté, pour donner le change, d'avoir un ton qui la défiait.
Il jouait, elle jouait. Alors jouons ensemble, voyons jusqu'où cela peut nous mener.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Sam 20 Mar 2021 - 8:04
Qu’est-ce qui pouvait se passer derrière ce masque ? Quels remous, quelles ténèbres quand il n’avait même pas de quoi se raccrocher aux branches. Sans savoir, comment se reconstruire, comment accepter, comment avancer ?

« Comme tu veux… Mais si tu changes d'avis, tu me dis, ma famille ou celle de Prune sera ravie de le garder, tu n'as vraiment aucune obligation, Jordane. Ce n'est pas le but de cette colocation.»
« J’ai entendu la première fois t’en fais pas. Si tu préfères qu’il soit loin, pas de soucis. Sinon ça me va. »

De la vérité et du mensonge mêlé, parce qu’elle-même ne savait pas où étaient ses limites ni ce qu’elle préférait dans cette situation affreuse, intenable. La réalité, c’était qu’en temps normal, elle aurait déjà fuit tout le monde, mais qu’elle n’était pas apte à s’y résoudre. Pour eux, essentiellement. Pas parce qu’elle était indispensable, elle ne l’avait jamais été pour qui que ce soit et sans doute s’en sortiraient-ils très bien si elle n’était pas là. Peut-être mieux même. Mais parce qu’elle avait trop d’affection pour eux, pour lui, parce qu’elle était trop engagée dans cette guerre, parce que si elle partait, c’était une partie de sa personnalité qu’elle reniait, elle resterait.

Le concept était simple : Ils ne gagneraient pas.  Elle ne s’effondrerait pas, ne leur donnerait pas sa reddition.

Alors cette position, ça n’était sans doute pas la sienne, Jordane le savait. Illégitime dans ses décisions, dans sa posture, dans ses choix, elle savait qu’elle n’était pas la bonne, qu’elle devrait s’effacer, qu’elle devrait lâcher ce qui lui tenait pourtant à cœur quand ils iraient mieux. Peut-être forçait-elle la place qu’elle prenait ici. Peut-être forçait-elle la place qu’elle cherchait auprès de Kezabel. Peut-être faisait-elle ça pour eux, pour elle. Peut-être ces questions faisaient-elles trop mal pour être énoncées, pour accepter le rejet qu’elles amèneraient.

Laisse-moi faire ça pour toi. Laisse-moi être là pour toi. Mais si tu ne veux pas de moi ici, dis-le.

« Elle serait capable de te répondre qu'elle ne t'a rien dit pour faire tes réflexes et tes capacités d'adaptation face à une telle situation.»

Un sourire, sans trop de réactions.

Si tu savais ce que je me fous de Néolina là tout de suite.

Elle justifiait, apaisait les douleurs sourdes qui vibraient pourtant si fort hors de lui qu’elle pouvait presque les sentir lui brûler les rétines. Bien sûr qu’il doutait d’être capable, bien sûr que chaque fois qu’elle était là pour Adam, elle rappelait sans le vouloir que lui ne l’était pas.
Comme un certain père bien des années auparavant, qui arrivait dans une famille brisée en partie par sa faute et qui hésitait sur chaque décision, crachant parfois sa peine de ne pas être à la hauteur sur une adolescente qui, elle, refusait de lui laisser la place qu’il avait refusé de prendre autrefois. Pourtant, elle avait vu la peine. Elle avait vu les doutes. Elle avait vu ce qu’il cherchait à faire pour reprendre sa place de père, celle qu’elle lui refusait systématiquement. Faisait-elle les mêmes erreurs qu’alors ? Elle était  là, partout, se battant peut être contre lui alors. Jusqu’à ce qu’elle voit que sa sœur n’avait pas besoin d’elle : elle avait besoin de son père. Alors Jordane était partie.

Repousse les ombres, érafle mon âme.

« Ramène toi avec un parapluie et chante du Mary Poppins, tu auras sûrement tous les autres gamins à tes pieds.»
« Hey, me tente pas ! J’pourrais l’envisager ! »

C’est mal ?
De vouloir importer ? De vouloir bien faire les choses ? De chercher à être là ?


« Tu ne voudrais pas te prendre quelques vacances Jo', tu en aurais peut-être besoin... pour te changer les idées ?»

Me tente pas. Celle avec qui je voudrais partir en vacances a rendez-vous avec le diable.

Il était amusant de voir comme Dorofei n’entendait pas le sous-entendu derrière l’affirmation. Surpris lorsqu’elle lui envoyait son sweat, c’était l’œil interrogatif qu’il posait sur elle. Et elle ? L’aigue-marine de son regard franc venait trancher la surface ternie du sien. L’éclat de la lame que l’on sort du fourreau, le refus d’abdiquer teintant jusque dans ses veines.

« Tu comptes me divertir comment ? En essayant de remonter à l'arbre comme la dernière fois ?»
« Bah écoute, si ça peut te faire plaisir hein. »

Parfois, le combat d’une vie est simplement de demeurer.

« Je ne sais pas ce que tu as en tête, mais on y va. Surprend-moi Brooks. »

Un sourire illuminait ses traits quand ses doigts se refermaient doucement sur les siens, le regard perçant le sien, l’accrochant  si fort qu’elle aurait presque cru pouvoir l’empêcher de basculer.

Un moulinet de poignet et elle vérifiait l’état des sortlèges de la maison, comme à chaque fois qu’elle entrait ou sortait des lieux, un rituel qu’elle avait intégré sans même y penser en voyant Alec faire.

Et dans un craquement sonore, ils disparaissaient de la cuisine trop froide.
Trop calme.

Une seule étape et elle l’emportait de nouveau.

Ils apparaissaient là dans un craquement étouffé et autour d’eux, le monde se reformait, battu par la force du vent sur les falaises abruptes. Seuls en haut du massif, l’eau rageuse en contrebas s’écrasait sur le tranchant des rochers. L’air claquait ici, sauvage, dur, hurlant à la liberté, à la violence, encourageant la brutalité de l’existence. La force des éléments ruait ici, vous rentrait dans les poumons sans vous en laisser le choix, elle remuait la vase, permettait d’en cracher l’acide.

« Si tu crois que je vais te laisser seul avec tes démons, tu te fourres le doigt dans le seul œil qu’il te reste. Alors arrête tes conneries et arrête de vouloir m’éloigner parce que j’irais nulle part. »

Sa voix claire résonnait, sourde et puissante dans le tumulte de l’air qui soulevait les mèches brunes de ses cheveux claquant au vent.

« La zone est sécurisée. Ya rien ni personne ici.  Bienvenu au bout du monde. »

Pas d’ennemis. Pas de gosses que tu peux inquiéter. Juste toi, moi, et le truc qui te ronge.

« T’aimes pas l’immobilité et moi non plus. Alors mets-toi en garde. »

Elle rangeait sa baguette sans le quitter du regard, l’acier de ses iris prenant contre les siens les reflets d’une mer sous l’orage qui se reflétait dans son œil valide.

Tout dans ton corps appelle l’impact, la vengeance, la sensation brute, égoïste, dominante d’être en vie.

« J’t’ai étalé une fois. J’recommence ou pas ? »

Tu l’entends là ? Le tintement du fer.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Sam 20 Mar 2021 - 18:41
« J’ai entendu la première fois t’en fais pas. Si tu préfères qu’il soit loin, pas de soucis. Sinon ça me va. »
 « Je précisais, c'est tout.»

Mais au fond il avait envie de lui demander ce qu'elle en pensait. Qu'est-ce qui serait le mieux pour l'enfant ? Est-ce qu'être éloigné de lui ne serait pas trop perturbant ou alors est-ce que c'était pire de le voir dans cet état ? Comment le savoir ? Il n'était pas certain d'avoir envie d'entendre la réponse que pourrait lui faire Jordane, car au fond, malgré toutes ses peurs, il aimait voir son petit bouchon s'épanouir entre les murs de la maison. Il fallait peut-être qu'il cesse d'être égoïste. Il fallait peut-être qu'il songe simplement à son fils, pas à des suppositions. Hésitation.

 « Qu'est-ce que tu en penses, toi ? Où est-ce qu'il serait le mieux ? On ne parle pas d'envie, juste de pragmatisme pour son bien-être.»

Par ce qu'elle avait l'esprit plus clair que lui, elle avait un regard plus extérieur mais pas trop non plus vu qu'elle vivait avec eux. Elle était franche, beaucoup trop parfois mais  c'est aussi ça qui était bon. Elle prendrait moins de pincettes que sa famille. Il avait conscience en son jugement, même s'il continuait malgré tout de prier pour qu'elle aille dans son sens. Pitié, pas encore une déconvenue. Mais pourtant, il ferait le nécessaire pour l'enfant, quoi qu'elle puisse dire, même si cela ne lui plaisait pas à lui, même s'il devait s'éloigner de lui pour quelque temps.
Il lui restait quand même cette détermination. Peut-être un peu émincée, moins vive qu'une semaine ou deux auparavant, mais toujours présente. Il était toujours débout, après tout. Une fois qu'il aurait moins de cachets à becter, il espérait que les choses iraient déjà un peu mieux. Alors, où es-tu perdu ? Dans quel interstice, dans quelle galaxie ? Est-ce que tu ne fais pas juste fausse route ? Où est ta voie, ton chemin ? Tu te disais soit fort, tu te disais soit fier. Regarde le résultat. L'espoir était plus ou moins vain. N'espérait-il plus ? Ou est-ce que c'était juste une illusion par ce qu'il broyait trop de noir, qu'il ressassait trop ? Pouvait-on coupler le fait de ne plus avoir d'espérance mais avoir toujours l'envie furieuse de se battre, que ses certitudes restent bien ancrées ? Est-ce ce que n'était juste pas que sa vision des choses avait partiellement changé ? Tout cela  était si proche, si confus qu'il n'en était pas certain. Importance ? Aucune. Il n'y avait que sa bataille intérieure qui comptait pour l'instant. Celle qu'il devait gagner à tout prix. Par ce qu'il refusait de perdre face à Eux. Il refusait de se mettre un genou à terre, de courber l'échine. Il en était hors de question.

« Hey, me tente pas ! J’pourrais l’envisager ! »
baguette de nouveau sortie, cette fois pour faire arriver jusqu'à elle un parapluie. Vague sourire tandis qu'il s'entendait prononcer doucement
 «Voilà, je suis un vil tentateur, ravi de voir cette démo'. »

Par ce que pendant qu'elle ferait la conne avec Mary Poppins, il n'aurait pas à parler. Il n'aurait pas à trouver de mots pour se justifier, ou même un sujet pour papoter avec elle.
Et lui avait finalement proposé de prendre quelques vacances loin de tout ça, par ce qu'elle aussi en avait probablement besoin.
Elle lui avait ensuite envoyé son sweat dessus, ce qu'il ne comprenait pas vraiment... et visiblement, elle comptait le divertir.

« Bah écoute, si ça peut te faire plaisir hein. »
 « Humhum.»

Ah pardon, erreur de parcours. C'était censé être une phrase, mais il fallait bien avouer qu'ici le hum voulait tout dire et s'adaptait parfaitement. En attendant, il voulait bien se prendre à son petit jeu. Il voulait bien la laisser faire. Lui faire confiance sans savoir ce qu'elle lui réservait. Est-ce qu'elle avait conscience que son état de nerf, ce n'était pas forcément la meilleure des choses à faire ? Est-ce qu'elle était aussi sûre de son coup que ça ? Il lui sembla qu'au moins, elle avait souri un peu avant que leurs regards s'accrochent. Craquement avant qu'ils n'arrivèrent au milieu de nulle part ; avec pour seul paysage du vide, des falaises et personne. L'air pur. Le silence des hommes contre le bruit de la nature. Il se passa une main dans les cheveux même s'il savait qu'avec ce vent c'était peine perdue qu'ils continueraient à lui tomber dans les yeux.

« Si tu crois que je vais te laisser seul avec tes démons, tu te fourres le doigt dans le seul œil qu’il te reste. Alors arrête tes conneries et arrête de vouloir m’éloigner parce que j’irais nulle part. »
 « Je suppose que j'ai de la chance à ce que tu ne me suggères par ce que j'me le fourre dans le cul ?»

Oui, c'était sa seule réponse, par ce qu'il ne savait pas quoi dire. Comment réagir face à un tel... aveu ; à une telle amitié ou peu importante ce que c'était. De la loyauté ? Possible. Probable. Il était touché et ne savait plus sur quel pied danser ; déjà qu'en temps normal il n'était pas habitué à ça, alors aujourd'hui c'était encore plus compliqué. Il avait donc répondu une pure connerie, par ce que c'était plus simple, mais surtout par ce qu'il avait trop peur d'entendre la suite, qu'il pensait à présent connaître. Et deux forces en lui avaient recommençaient à se battre. La raisonnable, celle qui lui disait qu'il ne fallait pas, que ça pourrait mal finir. Et l'autre qui réclamait son quotat de sang, de violence, d'entrainement pour éliminer le plus de choses en lui, pour qu'il oublie pendant ce labs de temps en peu ses Démons.
Il devait se concentrer sur la première voie. Il ne devait pas lui faire du mal. Et pourtant, l'autre chemin était si tentant, si à portée de main. Jordane était lucide, elle savait ce qu'elle faisait, alors pourquoi est-ce qu'il refusait.

Qu'elle se taise.
Il fallait qu'elle se taise, qu'elle ne dise pas la suite.
Faite qu'il se trompe, qu'elle ne rentre pas dans ce chemin.
Qu'elle se la ferme, avant qu'il ne soit trop tard.

« La zone est sécurisée. Ya rien ni personne ici.  Bienvenu au bout du monde. T’aimes pas l’immobilité et moi non plus. Alors mets-toi en garde.»

Ta gueule.
Sois fort. C'est simple, c'est juste non à dire. C'est juste partir.
Mais il était là. Toujours présent, n'ayant aucune envie de bouger.
L'esprit pragmatique, conscient s'égarant, s'étouffant dans l'autre.
Elle était si lucide.
Elle lui avait lancé un ordre.

« J’t’ai étalé une fois. J’recommence ou pas ? »

Non, un défi.
Comment est-ce qu'il pouvait refuser ça. Cétait dit d'une telle façon que tout appelait en lui à ce combat.
Résiste – la première qui me sort, prouve que tu existes peut direct sortir-.
Un simple mot. Trois lettres. Un refus. Pur. Brut. Pour elle. Pour qu'elle ne soit pas une victime collatérale. Mais elle sait ce qu'elle fait, elle sait ce que tu vaux et elle a été entraînée par Logan en grande partie. Tu sais ce qu'elle a dans le ventre... alors pourquoi refuser ?
Il n'était pas un monstre. Il ne voulait pas que la Garde ait encore un membre abîmée.  C'est surtout toi qui a la gueule dans le cul, elle te battra Cooper. N'ait pas de craintes.
Oui mais si le monstre qui sommeillait en lui s'éveillait ? Tu es plus fort que ça, Coop, non ? Tu sais te contrôler, malgré tout... Oui mais si... Avec les si  on pourrait refaire un monde.
Qu'est-ce qu'il avait à perdre ? Il n'avait qu'à mettre les points sur i, qu'ils soient clairs.

 « Ce n'est pas raisonnable Jordane. Je ne veux pas risquer de te blesser.... gravement. Surtout ici ou personne ne pourra intervenir en urgences si les choses dégénéraient.» Accepte. Accepte. Accepte. Tout son corps lui réclamait à corps et à cris. Au moins s'il se défoulait maintenant, ça serait certain que ça ne serait pas sur Adam.  « Si tu vois que les choses vont mal, transplane, pou débrouille-toi pour me mettre KO. N'importe quel sort pourvu que tu t'en sortes bien.N'importe lequel. Tu n'auras qu'à m'emmener en urgences où tu sais. Promets-le moi. Ne joues pas l'héroïne qui peut encaisser plus qu'il n'en faut.»

Bien sûr qu'il ne lui demandait pas de le tuer. Mais même un Doloris pour le calmer était acceptable à ses yeux ou un sectum sempra si elle allait chercher de l'aide dare-dare.
Et qu'elle se dépêche de dire ces quelques mots, par ce qu'en lui bouillait la fureur, l'envie du combat. Il ferma les yeux -enfin l'oeil- quelques instant pour essayer de se canaliser
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Dorofei Cooper
Dim 21 Mar 2021 - 20:17
« Je précisais, c'est tout.»
« Eh bah j’te précise que c’est ok de mon côté. »

Une phrase qui, dite sur un ton sec pouvait salement mal passer. Et pourtant la jeune femme la prononçait avec toute la douceur, l’humour et le détachement du monde. Légère, comme si rien ici ou à l’extérieur ne l’impactait. Légère, oui, comme celle qui avait déjà bien assez encaissé ce genre de situations et avait fini par développer des techniques pour les vivre au mieux. Son agressivité latente, si Jordane la notait, elle ne la prenait pas pour elle, largement consciente qu’elle visait bien d’autres personnes, lui y compris. D’ailleurs, la réflexion qui avait suivie était bien plus douloureuse et emplie d’une angoisse qu’elle avait presque pu trancher au couteau tant elle se faisait tangible.

« Qu'est-ce que tu en penses, toi ? Où est-ce qu'il serait le mieux ? On ne parle pas d'envie, juste de pragmatisme pour son bien-être.»

Elle suspendait un instant son mouvement, le regard plongé dans le sien, y délimitant tant d’ombres qu’elle n’aurait su les compter.

« Un enfant a besoin de son père. » Tu T’entends ? Oh ta gueule. « ça lui fait du bien d’être avec toi. » Elle le pensait. L’éloigner à présent, alors qu’il sentait que quelque chose n’allait pas, ce serait sans doute pire pour lui. Il se sentirait rejeté, coupable même peut-être. Mais qu’en savait-elle ? Elle n’était personne pour cet enfant. Personne pour Dorofei non plus du reste. « Et si tu te mettais à merder, tu peux être sûr que j’le dégagerai d’ici. »

Des paroles qu’on pouvait juger dures ou violentes, sans doute. Mais elle connaissait Dorofei et il la connaissait elle et son franc parler. Plus encore, il n’y avait là rien d’insultant, ce n’était qu’une réalité possible, car elle ne pouvait qu’imaginer les tourments qui le blessaient jours après jours. Et le regard planté dans le sien sans s’en détourner, assumant parfaitement ses paroles, c’était surtout une promesse bienveillante qu’elle faisait-là. Une sécurité. Voilà ce qu’elle était aujourd’hui. Une sécurité.

Si tu dérailles, je serais là.

Car croire qu’elle n’entendait pas la peur et la douleur sous les questionnements bien légitimes, ce serait bien mal la connaître. Il voulait de la franchise, il l’obtenait.

Elle ne cillait pas, Jordane, ni sous ses promesses, ni sous ses défis, l’emportant loin d’ici, loin de tout à vrai dire. Dans la fureur des éléments. Tu ne veux pas parler ? On ne parlera pas. Jordane connaissait ces besoins qui hurlaient dans chaque muscle, vous prenait par les trippes, secouaient chacun de vos nerfs, trop avides de l’impact comme seule échappatoire à la rage enfouie. Elle connaissait l’ombrage de ces prunelles, l’observait déjà trop souvent dans le miroir.

« Je suppose que j'ai de la chance à ce que tu ne me suggères par ce que j'me le fourre dans le cul ?»

Il n’y avait même pas eu d’amusement dans son sourire, rien qu’un trait de tendresse s’appliquant avec douceur sur ses traits.

T’es pas meilleur que moi à ce jeu-là, hein ?

Un plaid déposé, une porte ouverte, des conseils offerts.
L’échappatoire à travers le combat.
Il en faut peu parfois pour déceler l’attachement et l’affection.

Et Jordane, elle l’observait, l’entendait malgré les claquements sourds du vent à ses oreilles, rugissant avec force jusque dans ses poumons. Elle entendait ses renâclements, comme un cheval sauvage tirant sur la corde pour s’éloigner du danger.

Mais le danger, Coop’, il hurle dans chaque cellule de ton putain d’organisme mis à la torture. Tu te bouffes chaque jour un peu plus et tu peux pas continuer sans relâcher la pression.

Son regard vibrait presque, effectuant de légers mouvements de gauche à droite, analysant la situation, écartelé entre ses besoins, ses envies, ses angoisses. Comme s’il niait la proposition jusqu’à ses mouvements réflexes. Et pourtant, elle y voyait, si profonde, l’envie qui hurlait  avec autant de violence que les vagues déchaînées.

Tu crois que je ne connais pas ? L’avide qui n’attend que le goût du fer sur ses lèvres ? Que je ne sais pas la jouissance de l’impact ?

« Ce n'est pas raisonnable Jordane. Je ne veux pas risquer de te blesser.... gravement. Surtout ici ou personne ne pourra intervenir en urgences si les choses dégénéraient.»

Elle haussait des épaules dans une moue dubitative.
Je ne suis plus raisonnable depuis mes quatorze ans. Ni raisonnable, ni raisonnée. Nouveau slogan après ni pute ni soumise.

« D’un autre côté, la seule autre manière que je connaisse pour re-larguer la pression c’est la baise. Donc à moins que tu veux qu’on réitère ce qu’on nommera ‘le malaise de la serviette’, j’te propose d’accepter. »

L’affrontement, hein, pas la baise. T’as envie de frapper, je le vois, ça ondule jusque sur la surface de ta peau.

Et ce serait d’une hypocrisie sans nom de dire que c’était à sens unique.

« Si tu vois que les choses vont mal, transplane, pou débrouille-toi pour me mettre KO. N'importe quel sort pourvu que tu t'en sortes bien. N'importe lequel. Tu n'auras qu'à m'emmener en urgences où tu sais. Promets-le-moi. Ne joues pas l'héroïne qui peut encaisser plus qu'il n'en faut.»

Un sourire au tranchant d’une lame sur ses lèvres et elle relevait les mèches brunes qui claquaient alentour pour les ramener sur son crâne, y entourant un élastique pour les faire tenir.

Ah pardon ! Tu attends véritablement une réponse.

A quinze ans j’étais dans la rue. Si tu crois être le dernier type qui me foutras à terre, tu te plantes. C’est pas si simple de se débarrasser de moi.

L’œil fermé, Dorofei était observé par la jeune femme aux membres allongés, fuselés, le sweat au sol, le vent claquant sur son épiderme brûlant, ses muscles tendus, en attente. Il ne réagissait pas. Pourtant, elle sentait sa poitrine cherchant à contenir le brasier qui s’y enflammait, brusquement. Et la sienne y répondait en échos, toute la frustration et la peine accumulée durant les derniers jours percutaient ses côtes, plus fort encore à chaque secondes. Et brutalement, elle n’était plus là, passant contre lui, un coup dans les côtes et, avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, elle était déjà derrière lui, le plat de son pied percutant ses reins brutalement, l’envoyant valser en avant.

« Promis. »

Un grondement. Un appel.

Arrête de réfléchir et frappe.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 22 Mar 2021 - 15:44
« Eh bah j’te précise que c’est ok de mon côté. »

Il avait compris qu'il ne devait pas plus insister, à quoi bon de toute manière ? Il insisterait, elle resterait sur  sa position alors autant passer à autre chose à quelque chose qui lui tenait tout autant à cœur. Une autre question qui le taraudait beaucoup plus, et qui l'inquiétait tout autant.

« Un enfant a besoin de son père. » Bien sûr, il ne pouvait pas nier ça, mais ce n'était pas ça qui l'inquiétait. « ça lui fait du bien d’être avec toi. » Avec un déchet, est-ce que tu es bien certaine de toi ? Lui, non, il avait un gros doute d'inquiéter encore plus le gamin.  « Et si tu te mettais à merder, tu peux être sûr que j’le dégagerai d’ici. »

Sauf qu'elle n'était pas là  chaque moment de la journée, sauf qu'un accident pouvait arriver en quelques secondes. Sauf qu'il avait toujours peur de commettre l'irréparable. Et si tu n'arrivais pas à temps, à ton avis qu'est-ce qui pourra arriver ? Est-ce qu'il pouvait dire ça ? Est-ce qu'il pouvait suggérer le pire et lui faire comprendre qu'elle serait peut-être impuissante ?
Regard dans le vide pendant quelques instants avant qu'il ne se décide enfin à reprendre la parole

 « Si tu arrivais à temps, si ça devait se passer.»

Il devait envisager cette possibilité par ce qu'on ne sait pas de quoi demain serait fait, par ce que se surestimer n'était pas bon. Bien sûr qu'il ne lui voulait pas de mal à son fils, bien sûr qu'il ferait tout pour qu'il soit en sécurité dans ses bras. Mais une perte de contrôle pouvait arriver dans son état, il en était conscient et c'est bien pour cela qu'il essayait de rester cloitré un maximum à la maison, pour éviter de faire des dégâts collatéraux.

 « Je ne remets pas en doute tes compétences, mais on sait tous les deux qu'une poignée de secondes pourraient suffire.

Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il la mésestimait par ce que c'était faux, il voulait juste lui faire comprendre qu'elle ne serait pas derrière leur cul H24 ce qui était des plus normal... alors qu'en restant ici, c'était un risque à courir, à prendre. Bien sûr que si c'était quelque chose qui n'était pas fatal, elle pourrait l'éloigner le bambin... mais il ne fallait pas voir que ce cas-là.
Et ils avaient continué à essayer d'avoir un semblant de conversation. Il essayait se plaisanter, de dédramatiser.
Et d'arriver dans un lieu vide, juste dans la nature. Juste eux deux. Le calme apaisant mais effrayant. Par ce qu'il n'y aurait pas d'aide. Par ce qu'un certain palier franchi il n'y aurait peut-être pas de retour en arrière possible.
Se canaliser. Il devait y arriver.  Il pouvait se contrôler. Ou pas. Prendre le risque ? Il n'en était pas vraiment question. Alors il fit ce qu'il pouvait faire de mieux : essayer de la convaincre que ce n'était pas raisonnable, qu'il ne voulait pas lui faire du mal... et pourtant, cette violence il en avait envie. Cet appel au sang, à se dégourdir à frapper. Cela coulait dans ses veines ;.. et combien de temps est-ce qu'il pourrait vraiment se retenir ?

« D’un autre côté, la seule autre manière que je connaisse pour re-larguer la pression c’est la baise. Donc à moins que tu veux qu’on réitère ce qu’on nommera ‘le malaise de la serviette’, j’te propose d’accepter. »
 « Ca c'est de l'argumentation.»

Oui, non on évitera de penser à ce qui s'était passé là... voire même à ce qui s'était passé avec Sanae -ou plutôt ce qui ne s'était pas passé, au final-. Non. Plus ce genre de malaise, c'était vraiment trop gênant pour lui.
Allez dis oui, qu'on en finisse. Fonce. Frappe. Défoule-toi. Elle est d'accord, qu'est-ce que tu peux demander de plus ? Ce n'était pas comme si tu étais un monstre, tu sauras gérer... en grande partie.

Bien sûr que si, il y avait une part de Monstre en lui. Bien sûr qu'il ne pourrait pas forcément se contrôler. Il n'en savait rien. Parfois, il y a des mécanismes du cerveau que l'on ne contrôlait plus et il se sentait proche de cette limite. Beaucoup trop proche.
Inspiration. Reflexion. Derniers moments de lucidité peut-être. Dernière mise en garde. Il ne voulait rien commencer avant qu'elle lui promette deux ou trois petits choses. Qu'elle s'épargne.
Regarde-là avec son petit sourire, est-ce que tu n'as pas envie de lui enlever de lui faire comprendre que c'est qui domine.
C'était Jordane, alors bien sûr qu'il n'en avait pas envie. Ou plutôt si, une partie grandissante en avait envie, comme si ce sourire était synonyme qu'elle le cherchait et que son sang froid s'évaporait !
Un peu de tenu ! Tu fais la morale à Sanae, il faut que tu puisses te gérer toi-même avant de parler pour les autres. Oui... mais la situation était loin d'être la même.

Allez parle. Parle et par pitié rend-toi compte de ta folie. Refuse. Par ce que lui ne s'en sentait plus la force. Fais le pour toi. Fais le pour nous.
En attendant, il essayait de se calmer, de se raisonner, de ne pas se laisser trop vibrer par tout ce qu'il y avait autour. Surtout par ce foutu sourire qui le faisait vriller, alors que d'habitude il l'adorait.

Là. Plus là.
Douleur percutante dans les cotes et avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, nouveau coup dans le dos, au niveau des reins qui le projeta en avant et manqua de le faire tomber.
Mais elle n'avait pas parlé.
Mais elle n'avait pas promis.
Alors il ne voulait rien faire. Il essaya d'oublier l'envie de répliquer. Cette envie percutante qui hurlait de son cerveau jusque dans ses muscles. Emplissant totalement son crâne, son être !
Parle, par Merlin. Est-ce que tu ne comprends que sinon il ne réagira pas ? Que ta promesse serait le déclencheur de sa folie ?

« Promis. »

Avalanche de sensation.
Il fallait qu'il se contienne un minimum. Qu'il frappe, attaque, se défoule mais ne perde pas le contrôle.
Il fit volte face rapidement, un peu trop probablement vu son état car il manqua de perdre l'équilibre, les cachets faisant peut-être un peu trop effet.
Ce qui eut le don de l'énerver, de faire la petite barrière qui était encore présente.

Frappe.
Frappe.
Frappe.

Nouveau coup, cette fois son poing avait réussi à atteindre son épaule.
Douleur dans la main qui réveilla quelque chose en lui.
Contiens-toi, il ne s'agit que de Jordane.
Nouveau coup, cette fois dans la mâchoire. Nouvelle douleur. Bruit sourd du contact qui fit ronronner un peu trop quelque chose.
Il recula de quelques pas, essayant de retrouver un équilibre qu'il trouvait quand même précaire et s'était mis en garde, attendant qu'elle revienne vers lui.
Et au fur et à mesure que l'adrénaline augmentait il sentait que son contrôle aussi.
Fuis, tant que tu le peux encore, ça ne fera pas de toi quelqu'un de lâche, mais juste une personne pleine de raison.
Elle a promis, alors ne t'en fais pas trop.
Logan l'a bien entraînée. Tout irait bien.
Tout irait parfaitement bien.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 23 Mar 2021 - 15:46
« Si tu arrivais à temps, si ça devait se passer.»

Elle entendait la menace sourde qui grondait entre ces mots. Elle la captait avec la violence vive de celle qui avait déjà observé son père, sa sœur dans les bras, posée dans le canapé, l’enfant endormie contre son corps crispé. Et elle observait. Elle voyait la tension de chacun de ses gestes, de chaque grondement, de chaque pensée violente qui percutait le silence de ses lèvres. Dans le vide du salon où la présence de sa mère manquait si brutalement, Jordane avait attendu. Attendu de savoir qui était son père, provoqué, surveillé. Dans les ombres, elle avait scruté un homme qui, autrefois était un allier et qu’elle ne pouvait que voir comme un ennemi. Pourquoi était-il parti ? Toutes les possibilités fusaient alors dans son cerveau, toutes les formes de violence, de danger s’y agrippaient comme une substance gluante, putride. Elle avait tant provoqué, à l’époque, passant aux poings, à la rage sourde. Elle avait cherché à voir ce qu’il avait dans les trippes, s’il pouvait craquer. Elle n’avait pas dormi pendant des mois, épiant ses faits et gestes, disséquant son comportement. Il était l’inconnu, l’ennemi.

L’était-il encore ?
Et toi, l’es-tu ?

« Je ne remets pas en doute tes compétences, mais on sait tous les deux qu'une poignée de secondes pourraient suffire. »
« Tu te sens à ce point sur la brèche ? »

La question était brute, elle ne s’attardait pas sur ce qu’il pouvait sous entendre, s’en emparait sans se faire d’illusions, sans s’arrêter sur ses défauts à elle, sans les développer. Elle entendait l’appel sous-jacent, si violent qu’il vibrait à sa conscience. Alors elle demandait, plutôt que de tourner autour du pot. Eloigner le petit ou non ? S’il fallait faire tampon, elle le ferait. Mais s’il était trop instable, alors en effet, il faudrait éloigner Adam. Jordane en avait eu le réflexe immédiat en apprenant la disparition de Dorofei, prenant toutes les précautions possibles pour ne pas être repérée par qui que ce soit. L’enfant, elle l’avait récupéré chez un copain d’Adam, s’organisant avec une maman d’élève qu’elle savait sorcière et avec qui elle avait déjà discuté. Elle n’était pas Jordane pour elle. Et elle n’était jamais entrée ni sortie de la maison. L’enfant, du point de vue extérieur, avait simplement disparu. Elle savait que là, en ce moment, chaque geste, chaque acte pouvait être d’un danger fulgurant. Mais comment faire autrement ? Alors oui, s’il fallait l’éloigner d’un père qui pouvait basculer à tout instant, elle le ferait. Et si le père devait basculer, alors il fallait le faire extérioriser.

Voilà ce qu’elle faisait, perchée sur les falaises de roches coupantes aux pans abrupts, tranchants, sifflant dans le vent. Son regard braqué dans celui de Dorofei, elle y voyait défier la flamme, l’observait vaciller, basculer autant qu’il risquait de le faire. Avait-elle envie de provoquer ça ? Ou d’appeler Sanae ? Mais dans son regard d’ombres, elle pouvait voir le même effet de balancier. Dans ses coups, la même recherche d’oubli. La seule qu’elle voyait, plus stable, apte à gérer, c’était Margo. Mais plantée là-haut, sur les falaises, c’était entre lui et elle, tout simplement. Sans impliquer la Garde, sans penser à autre chose non plus que ce truc qui crachait dans ses veines avec la même force que des enceintes hurlant dans un concert. L’air vibrait, bien autant que son sang dans ses artères alors qu’elle observait la soif se faire palpable sur les bordures de son épiderme.

Peut-être que moi aussi j’ai besoin de ça.
Incapable, inutile, oubliée, meurtrie.

Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack.

Si tu veux comprendre la référence, tu devrais aller voir fight club, déso pas déso.

C’était elle, oui, parce qu’elle avait besoin de pouvoir faire quelque chose pour lui. Quelque chose de vrai. Besoin de compter, de servir, d’être utile. Parce qu’elle ne le dénoncerait pas, qu’il y avait entre eux une loyauté qu’elle ne décryptait pas. Besoin de larguer les chiens, elle aussi, de balancer la troupe au galop, de sentir le feu dans ses muscles, l’acide dans ses veines, la tempête dans les poumons.

Il est un tintement qui faisait taire le tumulte du champ de bataille. Le fer qui se chante hante les landes, s’engouffre dans les failles, prends possession des âmes.

Elle l’avait vu à son changement de posture, à sa façon d’agir, d’être, de la regarder. Elle avait vu le monstre rugir en lui, activer chaque fibre guerrière de son âme.

Frappe, Dorofei. Celui qui se débarrassera de moi n’est pas né.

Quand le besoin de rédemption se met à danser avec les ombres de la destruction, que chaque démon fait grincer la corde sensible du mal-être et de l’amour dans ton âme, alors il n’y a plus que ça qui compte. Plus que ça dans lequel elle se reconnaisse. Plus que ça pour exister. La violence comme preuve d’amour. L’oubli comme main tendue.

Chaque jour, Jordane faisait des efforts. Chaque jour, elle faisait de son mieux pour aider les autres, les maintenir à flot, refuser la fuite qui débordait pourtant à chaque instant un peu plus dans ses synapses. Être là pour les autres. Avouer son affection. Avouer ses faiblesses.

Alors quoi d’autre qu’une démonstration de force pour contrer le vide ?

Oui, s’insinue dans les fissures matraquées de mon âme le chant lointain d’une fureur martiale.

Il se retournait, moins stable que par le passé. Un avantage.

Déjà, le monde entier disparaissait, seul restait l’adversaire et ami. Disparue l’angoisse. Disparue Kezabel. Disparue la culpabilité. Disparus les souvenirs. Seuls restaient les pans escarpés et meurtriers de la falaise loin derrière. Connaître l’environnement, connaître l’homme. Se connaître. Elle esquivait, vive, fluide dans l’air froid. Entraînée par Logan, oui. Par Dorofei. Par Sanae. Par Margo. Par bien des noms de passage qui avaient gravé dans ses gestes la force de l’habitude. Bien des inconnus avaient vus leurs poings voler vers elle. Entraînée, oui, par la rage et la violence d’une existence malmenée, elle se mouvait dans l’espace, entrait dans la délimitation que son bras faisait avec son corps, elle passait d’un côté, de l’autre, cognait l’intérieur de son coude, lui faisait perdre de la force, suscitait l’action sourde et froide. Elle le fatiguait, vive, comme Sanae l’avait fait avec elle un jour. Et chaque geste empruntait à un autre maître. Sa posture, inculquée depuis l’enfance, avait évolué en même temps que son anatomie. Ce coup, là, du poignet, brisant la violence d’un coup droit, venant le cueillir de côté pour le faire voler de biais, lui faire perdre de son intensité, cette passe était issue de Margo. Le pied qui se décalait d’un quart de cercle, changeant le poids sur sa jambe dominante pour facilité la vitesse d’esquive, c’était Sanae qui lui avait enseigné. Et ce truc là ? Le coup qui partait verticalement, touchait Dorofei sous le bras, à la base de l’épaule. Elle l’avait appris en Pologne, auprès d’un type dont elle se souvenait à peine le nom mais notait encore le timbre chantant de la façon dont il prononçait son prénom.

Aristote a dit : Le tout est plus grand que la somme des parties.
Alors la façon dont elle encaissait le coup dans l’épaule, puis en pleine gueule, dont elle reculait, agile, se mettant à distance, c’était avec le regard inculqué par Logan qu’elle le prenait. Il avait appuyé là où il ne fallait qu’un souffle pour attiser les braises, bien des années auparavant. Elle avait déjà trop pris pour ne pas admettre la douleur. Mais chaque année passée à Poudlard lui avait appris à prendre, plus fort encore. A refuser la défaite. A refuser l’immobiliste.

Frappe. Je ne me figerai pas.

Il se remettait en garde, elle en miroir. Pourtant, c’était de l’autre côté qu’elle frappait, contre-intuitive dans ses gestes, mêlant les techniques, éclectique. Certains refusent de souffrir, se retirent du jeu. Elle, les coups, elle les prenait, les cherchait, les chérissait même, depuis l’aube de son adolescence. Besoin de se sentir en vie, d’agir, d’entendre le grondement de son organisme en vie qui se mouvait, encaissait les tourments, se relevait.

Esquive, frappe, esquive. Les chocs s’enchaînaient, majoritairement issus de parades. Ici, sa jambe était parée par son avant bras. Là, elle terminait dans le vide.

Un nouveau coup et Jordane esquivait, suivi d’un second, droit vers son visage. Voilà qu’elle pivotait sur l’extérieur du bras, la fureur de vivre perfusant chaque muscle, chaque neurone à vif. Main gauche pour stabiliser le poing de Dorofei sans s’y accrocher, paume droite percutant son coude tendu, sans chercher à le briser. Et si sa jambe était partie pour cueillir son foi, elle ne l’avait pas atteint, se contenant de frapper les cotes d’un corps qui s’esquivait tout seul, trop habitué aux affres de la bataille. Naturellement, s’était derrière lui qu’elle passait, le cœur claquant contre ses côtes, une force vive, brûlante, inondant chaque veine gonflée de son organisme.

Comme s’il n’y avait que lui qui appréciait le goût du sang.

Que son devenus les enfants d’autrefois ? Qui a injecté la fureur de la haine dans leurs prunelles ? Qui leur a appris à aimer la douleur des chocs ?

Car les hématomes qui pulsaient dans sa chair, elle les chérissait, ils éveillaient son organisme trop apathique, trop inutile. Ils forgeaient l’avidité dans ses prunelles comme on forge une lame dans l’enfer des flammes.

Quelques pas en arrière, le plat de ses orteils crissant sur l’herbe qu’ils écrasaient, déracinaient, imprimant des tracés longilignes des graviers qu’ils emportaient avec eux quant la jeune femme ne quittait à aucun instant le regard de Dorofei, notait chaque inflexion de son corps, chaque contraction de ses muscles.

Le champ de vision réduit, les médicaments, les blessures, la fatigue. Elle avait l’avantage, et c’était bien ce qui lui permettait de durer ainsi car si entraînement il y avait, ce qu’il y avait de militaire en elle ne datait que de quelques semaines quand lui s’était construit sur cette base durant des années.

Jambe en arrière, regard vif, franc, droit et tranchant dans le sien, elle ne cillait même pas sous les pulsassions de douleur dans son épaule, ses bras, sa mâchoire.

Fureur de vaincre crache l’acide dans tes poumons.

Et les corps se remettaient en mouvement, se percutant l’un l’autre sans ménagement ni mesure.
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Jordane Suzie Brooks
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Mar 23 Mar 2021 - 21:11
Facile à dire qu'elle serait-là, mais elle avait une vie. Elle n'était pas présente. Alors, sans vouloir se montrer désagréable, il voulait lui montrer qu'il ne fallait pas être « trop positif », qu'il valait mieux être au contraire dans le négatif pour éviter un quelconque drame. Est-ce qu'il en faisait trop ? Est-ce qu'il voyait trop dans le noir ? Possible, et alors ? On parlait d'une vie humaine, de la vie de son fils. Il voulait ne prendre aucun risque. Est-ce qu'il pouvait craquer à ce point ? Possible, même s'il en doutait. Mais un possible, n'était pas un non ; et lui, il voulait une assurance. Qui dans son état pouvait promettre que tout se passerait bien, qu'il n'y aurait aucun dommage collatéral ? Quelqu'un qui ne se connaissait pas, probablement.

« Tu te sens à ce point sur la brèche ? »

Temps de silence. De latence. Comme s'il cherchait ses mots, alors qu'il savait d'ores et déjà quoi répondre... mais il y avait différentes manières d'affirmer un fait, et il n'avait pas envie d'être abrupt même si elle l'avait été. Enfin, après quelques instants de silence, Cooper avait enfin repris la parole

 « Je n'ai pas envie de tenter le Diable non plus, Jordane. Tout de suite je te répondrai non ; mais les choses peuvent varier. De suite, je te dirai qu'il ne risquerait pas, par ce que je ne pourrai pas lui faire du mal. Mais soyons lucide.... je ne suis sûr de rien. Personne n'est à l'abri d'un craquage, quoique l'on puisse dire ou croire.»

Et il se connaissait assez bien, il était assez réaliste pour savoir ça. Alors qu'est-ce que tu vas faire de ces informations, maintenant ? Qu'est-ce que tu vas choisir ? Le garder avec eux par ce qu'il y avait peu de risques, mais il y en avait ; ou l'éloigner avec tout ce que cela impliquait également.
Lui ne savait pas. Vraiment pas. A ce qui pourrait être le mieux pour l'enfant, par ce qu'il y avait trop de points positif, trop de négatifs mais surtout il n'était pas impartial et il était au centre du problème. Alors comment prendre une vraie décision, la moins impactant, la moins risquée ? Cela faisait assez de temps à présent que Jordane vivait avec eux, et elle commençait à bien les cerner, l'enfant avait même pu se confier à elle... Alors, c'était à elle qu'il devait se fier. Même s'il avait à présent l'impression de devoir fermer les yeux, et de se jeter dans le vide, de lui faire assez confiance pour qu'elle le rattrape.


Et ils avaient été prendre l'air. Ou plutôt, elle l'avait emmené dans un lieu inconnu, vide de monde. Comme si elle cherchait la merde, comme si elle voulait l'inciter à se lâcher sans comprendre les répercussions que cela pouvait avoir. Faux. Par ce qu'elle le savait, il pouvait le lire dans les yeux. Il y avait cette flamme d'espoir, de détermination. Il pouvait y lire beaucoup trop de choses dont peut-être cette envie de violence, comme lui. Comme la sienne. Celle qui coulait dans ses veines, le long de son corps, celle qu'il essayait de reteindre. Comment est-ce que cela allait se passer entre eux si une « bataille » commençait ? Un entraînement ? Comment appeler exactement ce qui restait de suivre ? Il n'en savait trop rien. Défouloir, serait probablement un mot approprié, mais funeste aurait-il pu convenir ? Il avait comme un doute malgré. Il craignait qu'elle croit qu'il était capable de se contenir. Il craignait qu'elle avait tellement envie de l'aider qu'elle risque gros. Et ce n'était pas possible. Têtue comme elle était, elle serait de toute manière maître de sa décision.
Alors, il avait parlé. Alors il avait essayé de la convaincre. En vain, il en était conscient.... alors il n'y a qu'une chose qu'il pouvait faire. Salvatrice, peut-être. Qui sait ? Une promesse. Juste une promesse, quelques mots qui ne voulait pas dire grand chose. Pas un pacte de sang, pas un serment inviolable. Juste des mots qui signifiaient la confiance pure. Mots qui pourraient s'envoler aussitôt prononcés. Mais qu'est-ce que c'était, ce 'je te promets' dans cette vaste étendue, alors qu'il serait le seul témoin. Elle pouvait mentir. Elle pouvait trahir.
Alors, il priait, il espérait qu'elle ne les dirait pas. Que ça serait quand même une trop grosse contrainte pour elle, qu'elle y verrait quelque chose qu'elle ne pourrait pas assumer et donc qu'elle prononcerait pas. Une forme de sagesse. Un salut. Par ce que sans ces mots, il s'empêchait de l'attaquer.

Mais ils avaient bien été là. Distincts. Percutants.
Mais ils avaient été là, sonnant un glas nouveau. Une nouvelle épée qui s’abattait, Damoclès qui arrivait droit sur eux. Barrière s'effritant, s'amincissant.
La permission était cependant-là. Le début de la fin prononcé.
Qu'il en soit ainsi – Advienne que pourra.

Contrôle-toi.
Ordre qu'il continuait de se donner.
Tu n'es pas une bête tu as encore le contrôle sur toi.
Si peu... si peu... il le sentait.

Chaque coup porté était comme une nouvelle porte qui s'ouvrait pour qu'il s'immisce dans cette faille.  Chaque nouveau coup il arrivait à la refermer. Pour un temps.
Combien de fois est-ce qu'il résisterait ?
Combien de temps est-ce qu'il garderait le contrôle ?
Par ce qu'il le sentait, chaque seconde qui passait, les coups étaient plus durs, d'un côté comme de l'autre. Chaque impact, chaque douleur, chaque hématome faisait ronronner une part sombre en lui.
Résiste. Tu peux le faire, juste te défouler.

Peut-être que s'il avait senti qu'elle avait peur, qu'elle regrettait, il aurait pu mieux se contenir. Mais elle semblait si concentrée, et tant prendre de plaisir, qu'il perdait pied. Qu'il perdait la réalité de vue.
On réclamait du sang.

Analyse de ses gestes, autant qu'il pouvait le faire dans son état.
Mécontentement sourd, rugissant et grandissant lorsqu'il se rendait compte qu'il était plus mou que d’habitude.
En même temps avec tous tes cachetons, tu t'attendais à quoi ?
Mais il ne voulait pas la laisse gagner.
Il voulait l'exterminer. La faire taire.
Elle ne parle pas. C'est une amie. Garde ton calme.
La faire arrêter ce petit jeu. Qu'elle ne puisse plus bouger. Qu'il puisse contrôler la situation. La dominer. L'arrêter, comme il avait arrêté des criminels par le passé.
Dorofei !!
Sentir son sang couler sur ses mains.
Entendre le craquement de ses os contre le sol, contre ses coups.
Dorofei!!!
…...
STOP.

Inspiration. Tandis qu'il continuait sa petite danse avec Jordane.
Esquiver, frapper, se prendre un coup. Et ils étaient presque synchronisés. La douleur commençait à se faire sentir dans son corps déjà trop meurtri, mais il était là. Toujours debout. Il est pas né ou mal barré. Le crétin qui voudra m'enterrer Interlude Renaud terminée.

Il s'était mangé probablement plus de coup malgré tout, dont la plupart qu'en temps normal il aurait pu esquiver un minimum. Mais malgré tout, il lui semblait qu'il était moins fatigué qu'elle. Il avait l'habitude des longs entraînements, des longs combats. Les vrais, pas les entraînements. Celui où sa propre vie est en jeu. Elle aussi, probablement ceci dit, avec tout ce qui s'était passé à Poudlard... mais est-ce que c'était comparable ?
Quoiqu'il en soit, c'était la faille. Elle donnait beaucoup trop. Tout ce qu'elle avait, se relevait à chaque fois, mais s'épuisait, comme si son énergie s'évaporait par un petit trou.
A travailler. Endurante dans pas mal de choses, mais en combat de cette manière, il fallait le revoir un petit peu. A réfléchir comment, ce n'est pas comme si elle allait tomber sur un auror à tous les coins de rues en même temps.

Nouveau coup qu'il se reçut dans la mâchoire.
Volonté qui fléchissait.
Non, il ne se laisserait pas avoir.
Il gagnerait. Serait vainqueur. L'anéantirait.
Et il se sentait basculer.
Et il avait envie de lui donner une leçon.

Il se baissa alors qu'elle allait lui donnait un autre coup, avant de se jeter sur elle sans qu'elle ne puisse réagir. La faisant tomber sur le dos.
Contrôle-toi par Merlin.
Mais cette petite voix il ne voulait plus l'écouter. Le goût de son propre sang dans sa bouche avait tendance à l'exalter, avait détruit la dernière mince barrière qu'il restait.
Et la Noirceur sortait. L'envie de violence hurlait victoire.
Vas-y. Cogne. Cogne. Défoule-toi.
Premiers coups dans le visage. Et il n'y avait plus que la Rage, la violence, la force.
Plus rien ne comptait et il se rendait à peine compte de ce qu'il faisait.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mer 24 Mar 2021 - 12:12
Un homme qui frappe de toutes ses forces, c’est un putain de coup de tonnerre, un truc qui vous coupe le souffle, qui vous fout à terre, vrille vos nerfs et soudainement, plus rien n’existe que la douleur sourde qui s’abat. La peur viscérale qui vous percute avec toute la brutalité du monde. Elle savait. Elle n’avait aucun doute sur le grincement des os qui se tordent et cèdent. Jordane l’avait vécu, bien après avoir nourri cette angoisse à la mort de sa mère. Peut-on réellement être une femme, jeune, belle, seule, à parcourir le monde sans attaches et sans subir les violences d’un homme ? Est-ce profondément sexiste ou terriblement réaliste ? Ou est-ce simplement issu d’une angoisse sourde, instinctive bien autant que construite au fil des années. Accepte-t-on mieux la violence des femmes, tout aussi réelle, parce qu’elle est moins physique, touche moins à la peur de mourir, de perdre le contrôle, d’être supplantée physiquement ?

Cette peur, viscérale, développée à l’adolescence, elle l’avait déjà prise à la gorge tellement souvent. Elle l’avait déjà dépassée tellement souvent, bouffée quand, oui, certains s’étaient retournés contre elle. Quand elle avait perdu le contrôle, qu’elle avait frôlé le drame. Jordane n’en parlait pas, ni de ça, ni de son enfance. Pourtant c’était là. Ça aurait dû engendrer une angoisse, un rejet de l’autre, une peur de l’affrontement physique.

Et pourtant chaque coup donné comme rendu percutait son organisme avide de ces sensations, de la rage de la violence pure, de la sensation de domination aussi, sans doute. Le cœur qui claque, le gout du sang dans la gorge, l’acide perfusant les veines, tout la transcendait. Nocif, oui. Si nocive, cette envie, si nocif, ce plaisir. Besoin de se sentir en vie, d’éprouver la puissance dans ses muscles, dans ses gestes vifs, précis. Grande, elle avait de la portée, forte, c’était ses jambes qui réservaient les impacts les plus incisifs. Brute de femme, les gestes s’enchaînaient, les coups étaient portés avec plus de violence à chaque instant, répondant à ceux de son adversaire. Muscles percutés, os qui tremblent, grincent, crissent. Et l’esprit qui fuse, trop fort, trop loin. Trop accro à cette sensation aigue, mordant ses nerfs, perçant son épiderme à chaque fois qu’un choc retentissait, cuisant, perfusant plus encore ses veines d’adrénaline. Elle aurait dû avoir peur, chaque douleur traçant un trait sur les termes du contrat tacite entre eux. Elle aurait dû arrêter, à chaque fois qu’un coup vrillait ses nerfs, fatiguait ses muscles. Elle aurait dû savoir. Mais elle aussi encaissait trop, accumulait trop, et la frustration autant que les blessures passées pesaient trop lourd, hurlaient trop fort, en attente de sortir, de s’extirper de cette horreur. Le besoin de vivre, avec violence, crachait dans ses poumons en manque d’oxygène. Elle ne pouvait rester inapte, inactive. Ne pouvait seulement faire face en silence aux ombres qui bouffaient ses proches les uns après les autres. Qui la bouffaient, elle. Qui la poussait à fuir, loin. Pourtant c’était proche qu’elle était. Perçant les défenses de son ami, Jordane cherchait, encore, toute la fureur des corps. Elle montait en pression, en précision, en force, à mesure qu’il y répondait, chacun s’entraînant dans un cercle vicieux jusqu’à ce que l’un cède, épuisé.

Sauf que dans ce combat, elle n’avait pas l’avantage. Plus vive que lui dans l’état où il était, elle couvait moins de rage pure, possédait moins de technique, moins de pratique aussi, malgré toutes ses années d’apprentissage. Si elle avait déjà frappé sur le terrain, si ses muscles connaissaient les postures, les gestes, les points à atteindre, elle n’en était pas moins inapte à affronter quelqu’un possédant de telles capacités. D’ordinaire, elle n’aurait pas attaqué, laissant sans cesse l’autre venir à elle, d’autant plus si celui-ci possédait des avantages qu’elle n’avait pas. Et toute musculeuse qu’elle soit, Jordane laissait venir, se servait du poids de l’autre, usait de sa taille, de son allonge, de la force de ses muscles, savait qu’un coup de pied, de toute sa puissance, en pleine tête pouvait suffire à assommer s’il n’était pas parfaitement contré. Elle le savait, avait trop de pratique derrière elle pour douter de ses capacités, surtout depuis son arrivée à la Garde. Trop de pratique, aussi, pour ne pas savoir quand un adversaire était supérieur à elle. Oui, elle se faisait latter par Sanae et par Margo tout comme par d’autres des maîtres qui lui avaient enseigné. Evidemment. A vrai dire, Jordane avait des avantages sur Dorofei. Elle pratiquait sans doute depuis plus longtemps que lui, avait plus d’influences, une meilleure vitesse, moins de blessures, peut être moins de fatigue et elle n’était sous influence d’aucune substance. Mais Dorofei possédait plus de force d’impact malgré tout, un entraînement éminemment supérieur au sien, très probablement, et surtout beaucoup plus d’expérience de terrain. Oui, Jordane s’était déjà battue en conditions réelles. Bien moins. Face à des adversaires bien différents. Et, surtout, elle n’agissait pas comme elle aurait agit si ça avait été le cas. Face à n’importe qui, la jeune femme aurait attendu de voir venir, n’aurait pas abattu ses cartes, montré ses capacités. Elle aurait gardé son calme, n’aurait pas tout donné, ne se serait pas épuisée. Si elle allait au corps à corps et surprenait en prenant des risques, en passant dans le champ de frappe de l’autre, c’était par risques mesurés, profitant de l’avantage de la surprise. Avec lui, elle donnait. Elle attaquait, consciente des erreurs qu’elle faisait en agissant ainsi. Une évidence qui n’était pas un problème en entraînement.

Mais qui le devenait lorsque l’entraînement devenait combat réel.

Pourtant, elle esquivait la majorité du temps, consciente que la vivacité de ses gestes baissait avec la fatigue, la douleur, la tétanie de ses muscles qui, contusionnés, commençaient à manquer de tonus.

Son pied vola jusque dans sa mâchoire, le cueillant avec moins de force qu’il aurait dû, moins direct, moins à plat, atteignant sa cible malgré l’esquive de Dorofei. Et déjà, elle pivotait, sentait le souffle mordant d’un impact qui l’aurait mise à terre si elle l’avait pris de plein fouet. Ne pas laisser l’autre faire, frapper.

Pas assez juste. Pas assez rapide. Il esquivait, glissait sous la frappe… et fondait sur elle.

Ses bras l’avait ceinturée, écrasant ses cotes, pinçant sa poitrine, son front percutant sa gorge quand elle perdait l’équilibre, basculait. L’impact au sol lui avait coupé le souffle déjà erratique, le poids de Dorofei faisant crisser ses bronches en demande. Instinctivement, elle se cabrait, trop conscience qu’un homme pesant de tout son poids la bloquerait totalement. Une jambe qui remontait dans un coup qui loupait sa cible – intime - mais parvenait à se dégager, sa cuisse cherchant à faire contre poids. Mais elle n’en avait pas eu le temps ou la force que déjà, le premier coup la cueillait en pleine gueule, n’imprimant qu’une chose dans ses rétines avant que la lumière n’illumine ses paupières closes : le regard qu’il avait. Le signal de danger se répandait en elle avant même que la douleur n’explose. Et déjà, le second coup venait.

Fini de jouer, l’ami est devenu ennemi.
Le contrôle était parti, les digues, envolées. Il ne restait là plus que de la violence pure.
Et la peur.

Injectée droit dans ses veines.

Son poing s’abattait avant même qu’elle n’intègre ce qu’elle pouvait faire, le corps agissant en réflexe quand la douleur vrillait dans sa mâchoire, jusque dans ses dents, prenait tout son crâne.
L’impact atteignait les côtes, visait le foie, lui laissait quelques instants de répits.

Le problème d’être au sol, les deux jambes sous un adversaire, c’est qu’on n’a plus d’appuis, plus aucun moyen de faire contre poids. Ayant réussi à passer une jambe, elle le repoussait, son bassin percutant le sien brusquement, ses épaules seules restant en contact avec le sol, chaque muscle de son organisme se contractant dans un but : le repousser, passer une jambe quelque part sur son torse, pousser, se dégager. Une seule volonté, celle de survivre. Car le freezing n’arrivait pas, malgré le sang entre ses lèvres, la peur chevillée au corps, les prunelles de l’ennemi, comme deux grands orbes noirs venues la hanter. Son visage restait imprimé dans les siennes, déclenchant la violence de l’action réflexe, électrique, dans chaque fibre de son être. Mais pas moyen de le repousser, de se mettre hors d’atteinte. Alors son coude partait, droit dans le plexus. Lui couper l’air, provoquer le choc, le temps de latence, la faille.

Sur la brèche. Il n’était plus sur la brèche, il l’avait franchi, s’y était engouffré comme la tempête à travers la fêlure d’une montagne, hurlant, ravageant tout sur son passage. Et c’était elle qui avait ouvert la voie. Elle qui était restée dans le passage.

Frappe. Atteint ton but. Dégages-toi. Mais il réagissait, trop entraîné pour se faire avoir, s’écrasant de nouveau, tordant sa cuisse au passage, violentant les os de ses hanches, empêchant son geste de receler la moindre force réelle.

Dégager son bras, ne pas rester inerte, ne pas bloquer, ne pas rester sans défenses. Se rétracter autour de lui était inutile, elle n’en avait pas la force et ce, malgré tout ses entraînements, malgré les poids levés. Comme si la sienne était décuplée par la rage.

Et la force du désespoir ?
Elle claquait dans ses tempes en entendant un bourdonnement. Le sien ? A elle, à lui ?

Ses bras se refermaient brusquement sur lui, profitant de la posture qu’il avait été forcé de prendre pour limiter l’impact au plexus, sa tête à proximité. Et la base entre sa paume et ses poignets lui percutaient les oreilles, avec toute la violence dont elle était capable, elle dont l’esprit flanchait sous la douleur. Une prise russe, notons l’ironie. Qui vous vrille le crâne.

Elle aurait pu. Le visage une fraction de seconde entre ses mains… elle aurait pu atteindre les yeux. Une part d’elle l’en avait empêchée.

Et déjà, le tranchant de sa main volait sur sa gorge, droit dans la trachée, le forçant au recul. Pourtant le monde entier autour d’elle n’était plus si net, entouré d’ombres, il semblait instable.

Recule. Lâche-moi !

Elle n’avait même pas noté les gouttes de sang qu’elle lui crachait à la gueule, reprenant son souffle comme elle le pouvait.

Et la peur, elle, percutait sa poitrine comme un cheval lancé au galop, les hurlements du vent dans ses tympans.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 28 Mar 2021 - 9:24
TW violence.

Calme-toi. Un conseil.
Mais il ne pouvait pas, chaque coup réveillait quelque chose en lui qui avait envie de s'extirper. Alors oui, il aurait probablement pu être raisonnable et lui comprendre qu'il était temps d'arrêter. Mais il n'en avait pas envie. Dans l'état actuel des choses, il avait même l'impression que c'était presque impossible. Cette envie de frapper était devenue presque viscérale.

Calme-toi. Un ordre maintenant.
Qu'il n'écouta pas vraiment plus que le premier. C'est à peine s'il entendait sa conscience causer. Non, lui tout ce qu'il sentait c'était l'adrénaline dans ses veines. C'était le sang qui tapait contre ses tempes, hurlant vengeance. C'était son cœur, ses tripes prêts à dégueuler tout sa haine. C'était aussi ses poumons en feu comme s'ils n'aimaient pas ça.

Calme-toi. Desuite. Impératif. Plus que l'ordre.
Comme s'il croyait que cela allait marcher, comme si un « ton » plus sec pouvait l'aider à reprendre conscience de ses faits et gestes. La bonne blague.
Il n'y avait plus que l'Ombre humaine. Plus que les Instincts primaires de survie. Comme si c'était elle qui l'avait agressée, qui lui avait fait du mal, qui pouvait en faire à Adam. Et il devait protéger son gamin. Et il était hors de questions qu'il retombe dans les pattes de ces connards.

Ce n'est que Jordane, tu sais, ton amie. Ta colloc.
Elle ne lui ferait pas de mal, quelque part il en était conscient, mais la nouvelle douleur des coups en attestait le contraire. Et s'ils l'avaient capturés ? S'ils lui avaient fait du mal ? Il fallait qu'il la retrouve, elle aussi. Il ne voulait pas la perdre. Elle ne devait pas faire partie des victimes de son incompétence chronique de ces derniers mois. Si Johann faisait comme avec Prune, qu'ils gardaient à présents Brooks quelque part. Oui. Ca ne pouvait être probablement que ça. Et s'il s'était mal débrouillé avec l'autre abruti, il ne laisserait pas cette nouvelle chance passer.
Il la retrouverait, et en prime, il saurait peut-être où se trouvait Prune.

Il n'y avait plus l'homme, il n'y avait que sa déchéance. Que ses envies de vengeance, de protéger les Siens, et Jordane en faisait partie même si la situation actuelle ne le laissait pas entrevoir. Il n'arrivait plus à déceler l'illusion de la réalité. Il n'arrivait plus à discerner, le bien et le mal en cet instant. La douleur primait et il y répondait comme on l'avait l'enseigné. La réflexion, pour une fois, ne semblait plus être là. Il n'y avait plus que le viscéral ; lui qui d'habitude savait bien se contrôler et garder son sang froid, ce qui s'était passé à Poudlard avec Johann l'avait bien démontré.
Mais il ne restait plus, qu'aujourd'hui, le résidu de cet homme.
L'esprit s'était brisé ; et il faudrait encore un moment pour qu'il retrouve ces marques.

Alors, oui, cela faisait déjà quelques instants qu'il avait perdu le contrôle, qu'il l'avait fait tomber au sol la Brooks, qu'il prenait au fil des coups pour quelqu'un d'autres, pour un agresseur réel. Chaque calme-toi de sa conscience était écho à un coup décroché. Avec toute la rage dont il était capable, il devait l'abîmer cet Ennemi, mais pas le tuer pour l'instant non plus à part s'il ne répondait pas correctement à sa question...
Question qu'il n'eut pas le temps de poser tant l'autre se débattait et à force de gesticulations maîtrisée l'ennemi était quand même arrivé à lui donner un coup dans le plexus, qu'il esquiva de justesse en s'aplatissant sur elle, mais elle avait enchainé avec un coup bien senti sur les oreilles. Le faisant arrêter quelques secondes, sous la douleur du choc, même l'air avait du mal à parvenir. Mais ce à quoi il n'avait visiblement pas pensé, c'était que cela allait aussi décupler sa rage. Il lui prit la tête, avant de la cogner au sol, assez fort pour la sonner un peu, pour enclencher la douleur mais pas assez pour la tuer.

 «Où elle est ? » avait-il sorti dans un grognement plus que guttural.


Suite un peu plus flou, il y avait eu aussi la douleur à sa gorge, le faisant tousser, lui couper de nouveau le souffle.
Patience déjà envolée en quelques secondes.
Il ne répondait pas le bougre. Il était donc inutile. Il pourrait se débrouiller pour la retrouver seule, Jordane.

Ils ont juste pu lui voler une mèche de cheveux, elle va peut-être bien. Et si tu as fais choux blanc pour ta femme, qu'est-ce que tu crois que ça fera, ici ? Tu penses vraiment avoir plus de chance avec Brooks. Tu es irréaliste ou complètement stupide.
Alors, qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Qu'est-ce qu'il devait croire ?
Peut-être une vague partie de son esprit qui essayait de nouveau de tirer la sonnette d'alarme de lui rappeler que ce combat était à l'initiative de Jordane que c'était bien la vraie.
Mais il ne l'entendit pas.
Douleur. Ennemi. Sauver les siens. Survie.
Ses nouveaux lei-motives.  

Nouveaux coups, au visage sur son torse.
Parle. Parle. Accouche, sinon tu cas crever, et sans aucun remords, peut-être même qu'il pourrait envoyer son corps directement en colis au Ministère.
Ah ! Vous vouliez le détruire, vous avez raté (vous avez réussi ?), vous avez juste fait s'accumuler le mauvais de chaque être humain. La noirceur.  Voilà ce que vous avez réussi à crée. Et la Bête se retourne toujours contre ses Créateurs, un petit rappel semblait donc de mise.

 « Où est Jordane ?»

Nouvelles paroles, presque en cri.
Il ne se rendait même plus compte si son adversaire était conscient ou pas.
Illusion qui continuait de semer le doute dans son esprit, qui continuait de l'extraire de la réalité de la situation. Esprit, toujours dans la brume à cause des médicaments et qui se contentait d'analyser la situation de façon primaire.

Et quelque part en lui, il y avait toujours cette voix affolée qui lui sommait d'arrêter, avant qu'il ne commette l'irréparable.  Cette voix qui priait pour que quelqu'un de fasse arrêter vu qu'il en était lui-même incapable. Le désespoir de cette voix de la Sagesse qu'il ne percevait à peine.
Des réponses. Il lui fallait absolument des réponses ! Alors pourquoi est-ce son nouveau jouet sur lequel sa vengeance était placée ne répondait pas, ne semblait plus trop réagir ? Il n'était pas satisfait, il restait une part de frustration, un peu comme lorsqu'un chaton jouait avec une souris qu'il avait attrapé et qu'il ne comprenait pas pourquoi soudain elle sentait si molle, sans envie, qu'elle n'était plus combative ! Il voulait jouer lui, et frapper quelqu'un qui ne répondait plus n'était pas si drôle que ça.  
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Sam 10 Avr 2021 - 18:38
Survivre. Seul mot d’ordre, seule obligation. Le reste, ça ne comptait pas. Pas même la peur qui giclait dans ses veines à chaque seconde un peu plus fort. Ça tonnait, plus fort que tout, plus fort que la compréhension même de la situation, des regards captés, des mots prononcés. Et pourtant ces iris, ils s’inscrivaient dans sa mémoire, glacials, impénétrables, vibrant presque d’une noirceur qu’elle ne lui connaissait pas. L’azur devenait lame, l’engloutissait, la percutait, perçant sa peau de chaque coup, vrillant ses os, ses nerfs, écrasant ses muscles. Pourtant elle répondait, réagissait par réflexe, par instinct de survie, une jambe dégagée, passée par-dessus sa cuisse, son bassin pour faire contrepoids, le rejeter, l’éloigner d’elle, son dos comme support. Puis un coup dans le plexus, avorté, un coup droit dans le crâne, cherchant à assourdir, à assommer, à se donner une chance, une seule. Mais rien n’y faisait. Le poids de son corps sur le sien l’empêchait de retrouver l’air nécessaire, les chocs dans ses muscles venaient les affaiblir, et ceux dans la gueule, ils résonnaient, brouillaient tout. Tonnerre dans son crâne, les os crissaient, le corps mollissait. Elle frémissait parfois, la montagne, pourtant. Elle lui offrait le temps nécessaire pour réagir. Mais Jordane n’en avait déjà plus la force, ses gestes devenant désordonnés, erratiques, le souffle se perdant dans le tambourin de sa poitrine, noyé d’angoisse, dévasté de douleur. L’esprit ne suit plus quand le corps s’accroche, essaye encore, par gestes imprécis, mous, inutiles.

Les mots prononcés, elle les entendait, n’en distinguait le sens que par miracle, comprenait qu’il était perdu, ailleurs, délesté dans un univers d’illusion. Avait-elle brisé le réel à chaque coup, fissuré la surface comme on brise la glace d’un lac ? C’était comme ça ? Comme ça qu’elle partirait ?
Brisée sous les coups d’un ami. Perdue par une erreur de jugement ?

T’aurais dû en parler à Sanae. A Néolina. A Margo. Pourquoi t’en as pas parlé ? Pourquoi tu n’as pas assuré tes arrières ? Pourquoi tu ne les as pas laissé faire ? Pourquoi tu fais toujours ça, estimer que tu es seule, marcher à coup d’instinct, penser que tu peux t’en sortir, quelle que soit la situation.

Nouveau coup dans la gueule, dans les côtes, dans le ventre. Elle se repliait, ses bras cessaient de chercher à se défendre, entouraient juste son visage. Repliée, oui, jusqu’à son genou, tordue pour échapper aux coups, limiter la casse. Au début, les muscles tendus étaient encore là pour encaisser, à présent elle devenait chiffon, lâchait prise, emportée par les ombres, noyée de douleur. Assommée.

Personne ne viendrait.

Et pourtant, le poids sur elle s’était brusquement échappé, les coups avaient cessé de pleuvoir, son corps était parti en arrière, raclant la terre sous elle pour atterrir au pieds d’un homme qu’elle ne distinguait qu’à peine avant de sombrer totalement.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Sam 10 Avr 2021 - 21:49
Tu te souviens ? T’étais pas vraiment mieux que moi. Par moment, tu l’étais, mais dans le fond, il y avait quelque chose de similaire, d’inadapté. Quelque chose qui passait avec simplicité et qui échappait aux autres. T’as toujours été à part, toujours réfléchis et agit avec trop de rugosité et ça leur faisait bizarre, à tous les autres. T’aurais dû me fuir, t’aurais dû me haïr comme ils le faisaient tous. Tes actes n’avaient pas de sens. Et pourtant, ça passait. T’imagines ce qui se disait derrière toi ; derrière moi surtout ? Le bâtard qui confirme son engeance avec un sang de bourbe. T’as une idée de ce que ça pouvait provoquer ?

T’as une idée d’à quel point j’aimais ça ?


A l’époque, la pression familiale s’était intensifiée jusqu’à devenir invivable. Et pourtant il brûlait de plaisir à les voir réagir si brusquement. Bien sûr, les informations circulaient, bien sûr ses frères rapportaient cette amitié improbable. Bien sûr, ils se montraient sans doute agressifs envers Dorofei. Pour autant, il s’était accroché, malgré même le rejet immédiat de Logan. On pouvait le dire, c’était à l’usure qu’il l’avait eu, à l’usure que c’était construite cette amitié improbable qui était pourtant passée avec un naturel que l’adolescent de l’époque avait eu du mal à expliquer. Une connivence certaine. Puis Logan avait lâché la demeure familiale et, enfin, Poudlard. Et Dorofei avec. S’ils avaient retrouvé contact, c’était parce qu’il était venu le dénicher. Logan le directeur, comme un fantôme du passé, sorti de nulle part, venu lui proposer un poste. L’amitié passée était toujours là, quelque part, plus difficile à se remettre en place quand l’un était le supérieur de l’autre. Plus difficile à retrouver, surtout, parce qu’aucun des deux n’était particulièrement doué pour ça. Doué pour être là, pour communiquer.

Et Logan ne l’était toujours pas. Doué pour être là.

Il était clair que les différentes épreuves qui étaient passées avaient lié entre eux quelque chose d’autre. Un statut de sang qui s’ajoutait au reste, approfondissait la relation sans qu’ils n’en parlent ou ne développent les choses. Sans qu’il ne cherche jamais à le voir, d’ailleurs. Et pourtant, c’était là. Ce monde, il l’aurait cramé dans son intégralité s’il s’était écouté. Mais il n’en avait rien fait.

D’ailleurs il n’était même pas allé voir son ami, trop mal à l’aise avec ça quand Cooper, lui, était pourtant venu. S’il était le seul à qui il avait parlé à l’époque, ça n’était pas pour rien. Mais lui n’était pas là. Au lieu de ça, il avait … quoi ? Appris à vivre avec Sanae ? Débarqué chez les Inquisiteurs. Cherché la douleur. Cherché Maeve. Et le sens de tout ça, Logan ne le posait pas. Peut-être perdait-il tout simplement pied. Peut être était-il toujours sur le fil lui aussi, capable de basculer à tout moment.
Non, il n’avait pas été là pour son ami quand lui aussi devait gérer un nouveau traumatisme. Est-ce que le fait de chercher à se faire choper par d’autres ennemis était une façon de participer à ça ? De se punir ? L’état de son corps malmené, de ses doigts ensanglantés avait de quoi y faire penser. Sans compter son esprit bien perturbé en cet instant. Mais il enfouissait Maeve et tout ce qui s’y rattachait, reléguée dans un coin de ses pensées, engloutie dans les abysses. Et le monde, plutôt que de le cramer, il le parcourait.

Car il ne s’était pas complètement désintéressé du sujet Dorofei. Il avait juste pris les informations sans les demander, sans apparaitre, sans qu’on se souvienne seulement de lui. Une ombre, oui. Juste une ombre qui passe et dont on oubliait l’inflexion. Alors il savait ce qu’elle avait en tête, il devinait où elle irait.
Ainsi, s’il sortait à peine d’une situation qui… ne semblait sans doute normale qu’à lui, bientôt, Logan apparaissait sur les bordures des roches coupantes. Là où le vent sifflait à ses oreilles, giflait sa peau, griffait ses plaies. Là. Comme un gout de bout du monde sur cette cote sauvage. Mais la nature n’était pas seule à laisser place à sa sauvagerie.

La situation, il l’avait compris à la seconde où il était arrivé. Il l’avait vue tenir, au loin, tomber, combattre encore. Il avait vu les tentatives avortées, brisées par les coups trop forts, trop justes, trop précis d’un Dorofei qui perdait totalement pied. Il avait vu le corps devenir mou un peu plus à chaque coup, balloté par les impacts, se recroqueviller contre son genou. S’il était resté immobile, peut être l’aurait-il vu la tuer.

Mais déjà, il apparaissait près d’eux et à peine avait-il pris forme auprès d’eux que Dorofei était soulevé dans les airs et le corps inanimé de Jordane, tiré jusqu’à ses pieds. Cooper, il avait volé sans violence plus loin, posé plus que plaqué contre un arbre, maintenu quelques instants, le temps que Logan ne s’enquiert de la santé de la jeune femme. Maintenu, oui, le temps qu’il stabilise son état, ne ressoude ses os, ne dépose du dictame sur les plaies.

Anticipation ? Oui.
Ça vous étonne véritablement ?

Elle ne réagissait pas, sans doute trop sonnée pour ça, quand ses os grinçaient, rugueux, dans les crissements violents du vent. S’il avait attendu, sans doute son rétablissement eut été plus compliqué. Mais le corps venait à peine d’être soumis aux impacts, la magie continuerait à se répandre en elle. Non seulement, Logan avait trop pris durant l’enfance pour rester inculte en matière de soins, mais il avait ensuite eu tout le loisir d’observer Maxence ou Ismaelle faire. Et il les tenait en trop grande estime pour ne pas tenir compte de leur savoir.

Dorofei n’était resté maintenu qu’une minute ou deux avant qu’il ne le relâche, terminant sa tâche, absorbé par ses gestes sans pour autant le quitter du regard.

« T’as besoin d’un autre adversaire ou simplement de te faire remettre les idées en place Coop’ ? »

L’air calme, il enjambait la jeune femme inconsciente, faisait quelques pas vers son ami, le regard braqué vers celui qui lui semblait n’être en cet instant qu’un reflet de son instabilité des mois passés.

« J’ai une mauvaise nouvelle pour toi, j’ai merdé …. : j’ai pas apporté de bouteille. »

Déso.

Hier, Dorofei venait avec sa bonne humeur, prêt à faire face au marbre qu’était devenu son ami. Aujourd’hui c’était lui qui venait affronter l’ouragan de lave qui flambait dans son crâne. Et ses pensées, elles bourdonnaient autour de lui, à disposition de l’occlumen qui restait pourtant sagement à distance de son esprit.

Et sans bouger, il faisait voler sa baguette jusqu’à lui, une façon de lui redonner une sensation de contrôle dont il avait peut-être besoin. Il lui redonnait une arme, littéralement.

Et même s’il ne semblait pas véritablement intéressé par l’état de Jordane, naturellement, Logan se postait entre elle et Dorofei, bien plus inquiet de l’état de ce dernier. Mais il y avait là, quelque part, l’attitude de celui qui avait été autrefois son enseignant. Donc il ne la laisserait pas tomber. Pas plus que Dorofei.
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M. Logan Rivers
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M. Logan Rivers
Dim 11 Avr 2021 - 8:41
Il devait le faire parler, cet individu ; cet usurpateur d'identité. Mais il ne répondait pas. Il n'y avait que le silence, comme s'il se comprenait pas sa question, pourtant simple. Où était Jordane ? Qu'est-ce qui lui avaient fait ? Il fallait qu'il cause, qu'il avoue mais dans son accès de rage, de parte de contrôle il n'arrivait plus à faire la part des choses. Il avait besoin de cette violence, de cet exutoire. Et s'il ne parlait pas, ce déchet, il pouvait l'achever. Ce n'était plus l'heure de la pitié, juste de la vengeance, juste de la sentence. Pour tous ces gamins. Pour Prune. Pour Jordane. Pour toutes les victimes collatérales. Pour toutes les victimes potentielles.
D'habitude c'était loin d'être son mode de pensée, mais celui-ci semblait s'être fracturé à force des coups, il n'y avait plus que la violence qui avait pris le dessus, ce qu'il retenait depuis décembre. La première fois, il avait réussi à vaincre ce « mal », mais cette fois-ci, il semblait cela avait pris le dessus.  Il ne maîtrisait plus rien. Son corps entier réclamait tout ce qui se passait, il se sentait sur la brèche depuis quelques jours et cette proposition avait été une piètre idée et pourtant l'individu avait accepté.

Et soudain il se sentit soulevé, éloigné de ce corps.  « Non !» s'étouffa-t-il presque de rage, essayant de donner un dernier coup, au cas où.  « Avoue ! AVOUE ! Où elle est ?» Folie, douce amie des traumatismes. Illusions. Il essaya ensuite de se débattre, toujours fou de rage, mais il était plaqué contre cet arbre, il avait beau utiliser toutes ses forces pour s'en sortir, rien ni faisait. Ruades et tout autre gestes étaient vains. Il essaya de se concentrer sur ce qui se passait, du coup, autour de lui, même s'il avait du mal comme s'il était trop aveuglé par cet rage et cette violence qui l'animait. Silhouette connue de son ami Logan... qui semblait la soigner, cette personne ! Non ! Non ! Non ! Il ne devait pas faire ça... ou peut-être que si.  « Ce n'est pas Jordane ! Il faut la retrouver ! Il... faut.. la retrouver.» Par ce qu'il ne voulait pas la perdre. Pas elle aussi. Par ec que cela signifiait forcément que c'était de sa faute, par ce qu'elle vivait chez lui et que d'une manière ou d'une autre les Supérieurs avaient fini par le découvrir. Et donc ce qu'elle était. Et il se sentait impuissant face à cela. Qu'est-ce qu'ils allaient lui faire ? Est-ce qu'elle finirait dans cet état ? Sachant qu'il s'était passé quelque chose, voyant les sévices corporels mais avec l'impossibilité de savoir avec exactitude -ou même de loin- ce qui s'était passé, qui était coupable, ce qui avait été dit. Le vide intersidéral ne laissant place qu'aux doutes et à la douleur. A la culpabilité, à la crainte d'avoir donné des informations primordiales.

Et soudain, il fut libéré par son ami. Muscles tendus, il luttait pour ne pas sauter de nouveau sur le corps qui était en train de guérir. Il essayait de reprendre le contrôle, même s'il n'avait qu'une envie, cracher sur ce genre de personnes. Mais si Logan était là, ils avaient une solution toute trouvée grâce au « Don » de son camarade.

« T’as besoin d’un autre adversaire ou simplement de te faire remettre les idées en place Coop’ ? »

Il faut retrouver Jordane avant, qu'il avait de lui dire, mais Rivers ne laissait jamais rien au hasard, s'il semblait aussi détendu c'est qu'il y avait forcément une bonne raison, n'est-ce pas ? Il le savait, il l'avait déjà vu de nombreuses fois  Poudlard. Il lui faisait assez confiance pour ça. Il avait assez galéré à capter son attention, à se lier avec lui pour pouvoir douter l'ombre d'un instant de cet homme. Oh, il savait parfaitement à l'époque ce qui avait été dit, que peu de monde même son ami le plus proche – le frère de Prune-, ne comprenaient pas bien ce qui pouvait trouver à ce Rivers. A cet étrange, revêche. Et il leur avait tous plus ou moins répondu la même chose : d'arrêter, que lui l'apprécier, alors qu'il continuerait de le côtoyer quoi qu'en pensent les autres. Le pourquoi du comment, il n'avait jamais sû l'expliquer. C'était juste comme ça. Un contact qui passait bien. Point. Pas besoin d'épiloguer pendant des heures sur cela.

« J’ai une mauvaise nouvelle pour toi, j’ai merdé …. : j’ai pas apporté de bouteille. »

Il lui sembla  qu'il arriva à se détendre un peu.  « T'es pas venu chez moi, donc t'as le droit d'arriver les mains vides. Mais dis-toi que si tu te pointes la prochaine fois que te pointes dans ma maison sans rien, j'le prendrai comme une offense personnelle.» plaisanta-t-il, la voix plus rauque que d'habitude.

Le sang battait toujours à fond dans ses tempes. Son cœur continuait de battre la chamade. Il avait toujours l'impression de naviguer entre les deux mondes, entre l'illusion – Jordane- et la réalité qui s'ancrait de plus en plus avec la présence de Logan.  Et il se sentait perdu. Et il savait qu'il n'avait toujours pas répondu à sa question. Sur l'adversaire. Il avait que dans son état actuel, il ne valait pas grand chose contre Logan, et du coup qu'il ne risquait pas de le blesser. Ni Adam. Ni Jordane – peu importe où elle soi-. Ni ses amis. Ni la garde. Perdre pied. Retrouver sa constance après un vrai combat. Il n'y aurait probablement que ça pour le calmer, tandis que ses muscles, les douleurs des coups infligés par la « fausse »-Jordane étaient toujours présentes, le faisant sentir comme vivant.
Après un court temps d'hésitation, il avait donc ressaisi sa baguette.

 « Vas-y remets-moi les idées en place, avec une bonne branlée, Rivers.»

Il n'avait pas cité de nouveau le nom de Jordane. Il ne lui avait pas demandé où elle était.
Il le savait forcément et s'il n'avait pas agi c'est qu'elle ne risquait probablement rien.
Alors, ce petit amusement, ce petit combat ils pouvaient se le permettre.
Tandis que tout au fond de lui son envie de sang et de violence se frottait les mains joyeusement à cette idée.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 11 Avr 2021 - 18:28
 « Avoue ! AVOUE ! Où elle est ?»

Le cri, il provient des trippes bien plus que de la gorge. Il assène et tonne dans l’air. Cogne la rage et le désespoir. Est-ce ainsi qu’il était, quelques semaines plus tôt encore ? Quand le réel se mélangeait à l’illusoire ? Quand il tombait sur Maeve pour la première fois, qu’ils échangeaient quelques mots, accrochaient les regards pour la première fois, sans équivoque, sans que rien ne se déroule pourtant. Et pourtant, c’était vers elle qu’il était bientôt revenu sans véritablement savoir pourquoi. Peut-être lui avait-elle permis de s’accrocher au réel. Peut-être que ces échanges simples et sans impact lui avaient plu. Peut être était-ce juste ce qu’il avait vu dans ces prunelles qui lui parlait sans même qu’il ne s’en rende réellement compte à ce moment-là.

« Ce n'est pas Jordane ! Il faut la retrouver ! Il... faut.. la retrouver.»

Jordane, Logan s’en occupait, notait les hématomes, les ecchymoses, agissait rapidement, avec efficacité et détachement. Bien sûr, il notait qu’elle avait eu de la chance et que face à Dorofei, le résultat aurait pu être bien pire. Il ne l’imaginait pas tenir ainsi le choc au corps à corps. Fallait-il croire qu’elle en avait gardé sous le coude pendant toutes ces années ?

« Jordane va bien. »

Arrête de paniquer tu me fatigues.

Et son regard se posait sur son ami, assailli de tant d’images, de tranches de vie qui les liaient. Aurait-il imaginé ça ? Le gamin d’hier, un sweat sur le dos quand son image de sang pur aurait réclamé des robes de sorciers de haute couture - le genre qu’il n’avait jamais vraiment porté qu’en des occasions spécifiques, toujours un détail pour rappeler qu’il n’était qu’un bâtard – aurait-il jamais imaginé avoir un ami de Poudlard qu’il côtoierait toujours ? Il se revoyait ce jour-là, l’agacement face à ce type et pourtant ce truc qui se liait doucement, la connivence qui se faisait jour après jour. Et puis les rires. Et finalement, il l’avait entendu, envoyant chier les remarques qui le concernaient. Logan n’avait jamais eu d’amis, ni qui que ce soit qui lui soit foncièrement proche. Enfant, il n’avait que la violence de ses frères, le mépris des sangs purs. Adolescent, une fois à Poudlard, on ne lui adressait la parole qu’à travers de la violence, du rejet, ou bien de l’utilitaire. En sortant à peine de l’enfance, il avait été le premier à graviter autour de sa petite bulle de solitude. L’amitié s’était dessinée lentement, d’années en années, comme quelque chose de timide, d’inhabituel. Dorofei, lui, n’était pas seul, souvent fourré avec un autre type qui ne le supportait pas. Mais même lui avait vu se dresser un mur quand il avait s’agit de l’éloigner de Logan. Il revoyait le petit sourire qui se dessinait, arraché en plein cœur, improbable sensation. Tout l’anormalité d’être défendu auprès de quelqu’un. D’exister. Dorofei avait refusé de le remettre en question, simplement. Et quand il n’était approché que pour être utilisé par les uns ou les autres, les unes ou leurs amies… eh bien ça venait simplement chercher un monceau de failles à l’intérieur de l’âme.

« T'es pas venu chez moi, donc t'as le droit d'arriver les mains vides. Mais dis-toi que si tu te pointes la prochaine fois que te pointes dans ma maison sans rien, j'le prendrai comme une offense personnelle.»

L’humour comme réflexe, comme façon de communiquer pour masquer les ombres, pour répondre sans chercher, perçant les affres de la folie pour marquer un quotidien plus simple. Il le sentait bouillonner pourtant, loin d’être calmé, ses failles tremblaient comme sous le coup du séisme du traumatisme si brutalement ancré dans sa chair. S’étaient-ils reconnus pour ça ? Pour le fond de noirceur qui n’avait jamais cessé de se répandre ?

Et pourtant, Logan lui rendait son arme, agissant de sorte à lui rendre le contrôle de la situation. Et pourtant, quoi qu’il fasse, il ne pourrait toucher Jordane, il s’en était assuré.

Comment le ramener ? Il voyait toute la souffrance dans son regard, sentait son esprit pulser sans chercher à s’y glisser. Un jour, il avait fait ça pour Aileen, stabilisant ses pensées en interne, trouvant l’absurde pour y glisser la réalité. Lui rappeler sa présence, la ramener à la vérité.

Lourdeur à l’âme, une enclume sur la poitrine.
Trop de pertes, le rejet dans sa gueule. Alors quoi de plus normal après tout, d’être là pour lui ?

« Vas-y remets-moi les idées en place, avec une bonne branlée, Rivers.»

Un sourire, bien moins brusque qu’il l’aurait été s’il ne voyait pas à quel point son ami se trouvait happé dans la brèche de sa folie.
Le combat commençait, les sorts s’enchaînant brusquement, parfaitement encaissés, Logan laissait des failles volontairement, le bloquant, le contrant, lui permettant, surtout, de re-larguer tout ce qui couvait sous la surface.

Et puis, avec désinvolture.

« Tu crois qu’il se serait passé quoi si je t’avais suivi chez les aurors ? »

C’était ce qu’avait fait Logan, plus par dépit et par bravade que par réel intérêt. Mais voilà, on ne fait pas ce métier par égo. Il n’était pas fait pour ça. Non, il ne l’était pas. Et pourtant, en défense comme en attaque, le jeune homme avait alors brillé, bien meilleur que l’ensemble de la promotion… et que celle du dessus, il semblait trop avancé sur trop de points. Un vrai sang pur qui avait potassé depuis son plus jeune âge les techniques de combat des tous temps. Un vrai sang pur oui. Un vrai bâtard, surtout, qui anticipait au mieux les possibilités d’agressions qu’il pourrait vivre au présent ou à l’avenir. Alors oui, il était bon, excellent même. Sans doute plus abouti même que certains enseignants des premières années. Mais il faisait un élève exécrable. D’une précipitation, d’un égo et d’une brusquerie absolument ingérable, il ne supportait pas d’être relégué à ce statut, d’avoir à apprendre de qui que ce soit. Dès qu’il tombait sur un os, il se mettait à bosser dans son coin pour supplanter l’enseignant dès la fois suivante. Ce qui, vous vous en doutez, ne marchait pas toujours. Pire, il n’était pas bon partout et sa perfection imposée depuis le plus jeune âge, ce besoin d’être toujours bien meilleur que tout le monde devenaient vite dangereux s’il était placé face à ses propres échecs. Bref, il n’avait pas le profil, pas l’envie, pas l’ambition. A vrai dire, l’année, il ne l’avait même pas terminée, partant au fin fond du monde pour améliorer sa technique. Comme une quête vaine et sans véritable intérêt que celui d’être plus solide, de combler les brèches de cette année perdue. Dorofei, il n’avait pas été à ses côtés si longtemps, étant rapidement envoyé dans des classes supérieures puis s’opposant de trop aux enseignants qui le rejetaient les uns après les autres. Alors s’il avait suivi, s’il avait appris à écouter les autres, à leur accorder la possibilité de s’exprimer, de lui apprendre ce qu’ils savaient… s’il avait simplement réagit différemment, qui serait-il à présent aux côtés de son ami ?
Les brûlures, les blessures irradiant de ses plaies ouvertes existeraient-elles seulement ?

Les flammes, le tumulte flambait entre eux, sévices de la bataille, et pourtant Logan faisait la conversation, calme, à priori peu affecté par le danger de telles attaques.

« Tu te souviens Dentch ? J’crois qu’il a réellement envisagé de me tuer quand je me suis opposé à lui. »

Un instructeur, auror. Bien meilleur que Logan, ce qu’il n’aurait jamais avoué à l’époque, remettant en cause ses connaissances pour prouver qu’il pouvait faire mieux, encore mieux que ce qui était proposé et demandé. Comme un besoin d’assoir son autorité alors qu’il n’était rien d’autre qu’un subordonné, un apprenant.

Une main invisible frappait le bras de Dorofei, détournant l’un de ses sorts brusquement sans qu’il ne l’ait vu venir. Ce sort ? Il aurait pu être mortel, oui, Logan en avait parfaitement conscience.

« D’ailleurs j’ai eu Brannan en entretien avant de t’engager, je te l’avais dit ? »

Un prof de Poudlard. Celui qui précédait celui qu’il avait remplacé au poste de défense contre les forces du mal. Mais c’était bien Dorofei qu’il avait engagé pour son poste de Gardien. Plus compétent, peut-être, plus réactif et efficace, c’était certain. Mais surtout, il avait confiance en lui.
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M. Logan Rivers
Lun 12 Avr 2021 - 18:17
Il voulait le savoir. Il devait le savoir. Il devait avoir le dernier mot. Il devait lui révéler où était Jordane, mais il se taisait et cela avait tendance à le rendre fou. Mais Logan l'avait éloigné. Logan l'empêchait de sauver Jordane – dans sa nouvelle réalité du moins-, et cela avait tendance à le rendre furieux de se sentir si impuissant, d'être comme enchaîné tandis que son ami soignait le Traitre., et il avait beau hurler, grogner, ruer, expliquer rien se semblait y faire. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que Rivers agissait ainsi ? Il était à peu près certain que cela ne lui était pas égal. Vu que l'autre était toujours au sol, il ne pouvait attendre qu'une réponse de son camarade.

« Jordane va bien. »

Quelqu'un lui aurait dit ça, il n'était pas certain qu'il l'aurait cru, mais là, ça avait eu le don de le calmer, du moins un minimum. Logan pouvait avoir des sources beaucoup plus sûres que la plupart des gens, tout comme il n'était pas du genre à se montrer gentil et diplomate, mentir pour faire plaisir. S'il le disait, ce n'était pas pour le préserver, c'était vrai. Il soupira de soulagement, et eut presque envie d'en pleurer de gratitude. Que Merlin soit loué, elle allait bien.
Respiration toujours chaotique, il se calmait petit à petit. Vaguement. Mais n'était toujours pas assez lié à la réalité. Il n'arrivait pas à retrouver son calme olympien habituel. Cervelle en surchauffe qui continuait de vouloir se battre, frapper, se venger. Qui clamait encore haut et fort son envie de sang et qui ne comptait pas se laisser dompter par son caractère plus tempéré ! Non, il fallait qu'il s'exprime, il fallait qu'il vire toutes ces ondes négatives qui l'étreignaient depuis tant de temps.
Tandis qu'une partie de lui-même, lui hurlait de revenir « sur terre ». De se concentrer. De ne pas le laisser emporter par cette vague trop violence. Trop facile, trop destructeur. Est-ce qu'il y aurait un chemin de retour ? A partir de quel point serait-il sur le point de non retour ?

Et pour une fois c'était Logan qui parlait, lui qui répondait simplement. Essayant quand même de retrouver un pseudo-contrôle de lui-même. Allant même jusqu'à plaisanter un peu. Une miette, mais c'était déjà mieux que rien, n'est-ce pas ? Un pas en avant aussi petit soit-elle était une avancée. Mais pour lui répondre de la sorte cela lui demandait beaucoup d'énergie, de se concentrer seulement sur l'homme. D'écouter, arriver à comprendre ses paroles et répliquer...
Alors que tout son corps continuait à vouloir frapper. Cogner. Que pulsait tout ça au creux de ses tempes, rendant toute réflexion presque impossible.  Calme-toi. Respire. Tout va bien. Mais non il avait bien trop besoin de se défouler et avait totalement conscience que Logan était l'adversaire parfait, par ce qu'il ne risquait pas de le tuer, ou de le blesser gravement.

Le combat avait commencé, les sorts s’enchaînaient, violemment. Cette fois, il ne faisait pas attention à la violence de la chose. Il ne faisait pas attention à combien il pouvait le blesser ou le tuer. Par ce qu'il avait confiance. Par ce qu'il savait que Rivers était un meilleur combattant que lui, surtout dans les circonstances actuelles : blessé, fatigué, sous cachets. Alors, il pouvait tout donner, s'épuiser une bonne fois pour toute comme si cela allait arranger les choses, exorciser un démon.

« Tu crois qu’il se serait passé quoi si je t’avais suivi chez les aurors ? »
Temps d'arrêt assez court, avant qu'il ne lui jette un nouveau sort mais la question le laissait quand même un peu perplexe.
 « Ca aurait une vraie catastrophe, probablement. Je te vois pas obéir aux règles imposées... ni aux ordres de mission.» souffla-t-il. Est-ce qu'il était en train de se lier à la réalité ?
« Tu te souviens Dentch ? J’crois qu’il a réellement envisagé de me tuer quand je me suis opposé à lui. »
 « C'était pas très malin de ta part en même temps... même s'il n'était pas … disons un très bien enseignant diplomate. » Pour rester poli.

Est-ce qu'il se souvenait ? Oui. Et cela lui rappelait qu'il avait perdu son boulot, celui pour lequel il avait travaillé si dur, par ce qu'il n'y avait qu'une bande de connards au pouvoir. L'envie de tous leur foutre sur leur gueule était bien là, toujours présente, ravivée par ces propos mais aussi par ces dernières semaines.
Et la fatigue, le contre-coup commençait aussi à se faire ressentir, mais il ne voulait pas abandonner, même pas lorsqu'une main invisible frappait son bras. Combattre, parler réfléchir était de plus en plus difficile et il gérait de moins en moins de tout faire en même temps.

« D’ailleurs j’ai eu Brannan en entretien avant de t’engager, je te l’avais dit ? »
 « J'étais meilleur, ou tu m'as pistonné ?» dit-il sur un ton qui pouvait se rapprocher de la blague, mais après tout, tout était possible. L'autre était un bon prof qui savait y faire ; lui avait l'expérience du terrain mais était plus jeune.

Dorofei avait enfin baissé sa baguette veillant quand même à ce que Logan ne lui lance pas un dernier sort pour l'emmerder, il était donc prêt à se protéger. Il essayait de reprendre son souffle, de continuer à se concentrer sur ce qui se passait là, sur le terrain. L'envie de sang était toujours là, mais elle semblait se replier un peu pour le moment. Mais pour combien de temps ? Les démons intérieurs pouvaient se tapir un temps certain dans l'ombre pour revenir au mauvais moment. La fente, faille, la folie étaient toujours-là, en sous-jacent et il allait devoir apprendre à les réaprivoiser pour ne plus perdre le contrôle.

 « Comment tu m'as trouvé ?» demanda-t-il finalement. Et son regard glissa enfin sur Jordane (le traître ?) Et le doute recommença à l'assaillir, mais cette fois dans le sens inverse. Est-ce qu'il avait vraiment fait ça à Brooks ? Nouveau regard sur Logan. Question muette. Répond.


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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Ven 16 Avr 2021 - 14:33
Les sorts filaient, tonnaient tout autour d’eux. Le feu, le souffle, les étincelles, tout grésillait. Tout prenait une ampleur d’apocalypse. N’importe qui y aurait vu un combat à mort et la violence des sortilèges s’enchainant, filés, maîtrisés, précis, brutaux, elle en était parfaitement caractéristique. Et pourtant, l’un des deux se mouvait calmement, habile, brutal, chirurgical et concentré, mais si étrangement détaché qu’il ne semblait pas appartenir à la même réalité que celui qui se démenait, lâchait tout, y mettait ses trippes dans cet affrontement. Comme si sa vie en dépendait. Comme si l’autre pouvait le briser d’un geste. Ô comme il le pourrait, d’un regard, Logan pouvait le mettre au sol, briser sa volonté, plier chacun de ses os. Mais autour d’eux s’était tissé un sortilège de protection bien plus puissant que celui que Jordane avait pu réaliser à leur arrivée quelques temps plus tôt. Bien des failles dans celui-là, elle devrait s’améliorer si elle ne voulait se faire prendre au piège sans même le voir venir. Un autre l’enveloppait, d’ailleurs. Et un dernier s’étendait, déjà prêt à contenir la magie de Dorofei si celle-ci s’échappait. Celui-ci… il ne l’avait même pas fait consciemment, comme si sa présence aux côtés de Sanae laissait des traces. S’il survolait le combat ? Bien sûr. Blessé, il connaissait pourtant trop bien son ami, savait ses failles, les anticipait bien trop pour s’inquiéter réellement de ses coups. D’ailleurs, là où Dorofei était malin, précis, manipulateur, en cet instant, il s’avérait bien plus bourrin, lâchant les vannes, frappant le plus fort possible, juste pour se sentir puissant un instant, juste pour cracher toute la violence dont il était capable, pour larguer toute la puissance et les envies meurtrières. Oui, ces sorts auraient pu tuer, bien entendu, surtout utilisés ainsi. C’était bien là leur fonction. Mais la conversation, destinée à le raccrocher, le ramener à lui, était bien plus importante à  ses yeux.

Alors ? J’aurais donné quoi en tant qu’auror ?

« Ca aurait une vraie catastrophe, probablement. Je te vois pas obéir aux règles imposées... ni aux ordres de mission.»

Un sourire amusé, un souffle qui devenait bientôt rire léger déjà perdu dans le chaos du brouhaha qui les enveloppait tout entiers. Un chantier qui, pourtant, restait endigué autour d’eux, ne filtrant pas plus loin.

« T’as raison, ça aurait été un carnage. »

L’honnêteté, toujours sans fars, résonnait entre eux sans chercher à la dissimuler. Sans faux semblants. Dorofei l’avait toujours surpris à agir ainsi, et cette droiture lui avait plu, même très jeune.

« C'était pas très malin de ta part en même temps... même s'il n'était pas … disons un très bien enseignant diplomate. »

Franchise et exactitude, sans s’inquiéter d’une quelconque colère qu’aurait pu avoir l’ancien directeur de Poudlard. D’ailleurs, celui-ci accueillait ces réflexions avec le même amusement que précédemment. « Non en effet. » ça n’était pas bien malin de sa part. « Ce qu’il y a d’amusant, c’est sans doute que je m’imprègne finalement plus de ses méthodes que de n’importe qui d’autre à présent. » Logan n’avait jamais été diplomate, ça n’était pas nouveau. Alors qu’aurait donné un élève comme lui s’il l’avait eu dans sa classe ? Comment vivaient ceux qui lui ressemblaient un tant soit peu ses enseignements ?
Dire de poser cette question à Sanae serait-ce beaucoup trop emplis d’ironie ?

Bien sûr, il aurait pu penser qu’évoquer leur passé et notamment l’ancien métier de Dorofei était une mauvaise idée, risquant de développer d’autant plus la violence de ses réactions et de sa colère. Mais la colère n’est pas le problème. La colère, c’est ce qui lui permet de tenir debout.

« J'étais meilleur, ou tu m'as pistonné ?»

Un sourire, étrangement doux quand il modifiait sa façon de faire, l’adaptait pour garder son répondant face à son ami, le poussant toujours à lâcher, sans être finalement réellement véhément ou menaçant. Il se contentait de donner le change, d’offrir ce dont il avait besoin sans chercher à le pousser dans ses retranchements ou lui donner l’impression de perdre le contrôle et d’être en danger. Il dosait, précis. A vrai dire, ce que Logan faisait, derrière ce sourire amical et ces gestes pourtant si violents, c’était le protéger.

« J’avais besoin d’un soldat, pas d’un prof. D’un frère d’arme, pas d’un type en qui je n’aurais jamais pu avoir totalement confiance. »

Aurais-tu été sur cette estrade si j’avais fait un choix différent ?

Doucement, les déflagrations se calmaient, s’apaisaient et Dorofei baissait finalement les armes, son ami agissant en miroir. Là, sur sa baguette, celle qu’il ne brandissait plus depuis des mois, celle qui n’était même pas la sienne, répondant, docile malgré tout, sans vraiment faire partie de lui, elle voyait ses sillons s’emplir du sang qui coulait doucement de ses doigts. Les blessures de la journée, de la nuit, elles flambaient ses nerfs, percutaient ses os de vibrations immondes. Mais il n’y prêtait pas attention. Ça passerait. Tout passerait. Tout passait toujours.

« Comment tu m'as trouvé ?»
« Elle me l’a dit. Elle n’est juste pas au courant. »

Il savait qu’elle habitait chez lui, connaissait certaines de ses habitudes de vie de part Sanae et Alec, le reste n’était pas compliqué à faire. Pas plus que de passer près d’elle, de se défoncer chaque barrière qui le séparait d’elle, d’extraire les informations qu’il souhaitait puis d’effacer ses traces. Une ombre qui n’existait pas, voilà tout ce qu’il était.

Personne.

Et le regard de Dorofei venait sur elle, le doute zébrant l’iris clair, perçant l’éclat terni d’y avoir vu la foudre tonner trop fort.

« Elle ira bien. Je l’ai prise en charge rapidement. »

Pourtant, oui, il était toujours entre eux, muraille fantôme, protection silencieuse.  

« Comment tu te sens ? »

Lui avait-il seulement jamais posé cette question ?
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M. Logan Rivers
Sam 17 Avr 2021 - 14:10
Se défouler, parler. Donner tout ce qu'il avait pour que son état s'améliore. Pour se fatiguer. Se crever. S'éreinter... puis se calmer, reprendre le contrôle de lui-même. Questions intéressantes de la part de son ami d'ailleurs... Il ne voyait pas bien Logan Auror, même s'il avait beaucoup de qualités pour ça, certains de ses défauts semblaient assez incompatibles avec tout cela. Ceci dit, il aurait quand même été un excellent éléments, en choisissant les missions pour l'homme ça aurait pu fonctionner... Peut-être, mais ça ne se faisait pas, alors.... ouais, il n'aurait pas convenu et n'avait pas envie d'arrondir les angles.

« T’as raison, ça aurait été un carnage. »
 « Carnage est, effectivement, le mot le plus approprié !» ricana-t-il doucement.

Il imaginait bien les scènes de combats, comment ses binômes auraient pu se tirer les cheveux, le craindre. Oh oui, ça aurait pu être quelque chose d'assez drôle, mais ce n'était pas vraiment le mot d'ordre. Coop' avait donc continué à parler, en y mettant aucune diplomatie, ce qui ne changeait de toute manière pas franchement d'habitude. Sauf dans certaines situations, il évitait de se montrer trop... disons trop faux, à tourner autour du pot. Il disait les choses le plus simplement, comme il le voyait en y mettant plus ou moins de vagues formes suivant l'interlocuteur. Souvent moins que plus d'ailleurs. Pourtant, il aurait dû savoir qu'avec Logan il fallait parfois faire attention à ne pas susciter sa colère, à le vexer, mais là encore il n'en avait rien à faire. Il l'avait toujours traité comme les autres et s'il devait attaquer (enfin encore plus ; réellement), il le ferait. Point.


« Non en effet. Ce qu’il y a d’amusant, c’est sans doute que je m’imprègne finalement plus de ses méthodes que de n’importe qui d’autre à présent. »
 « Et ben on est pas sortis de l'auberge, ses méthodes, plus ton caractère, c'est un peu comme deux produits chimiques qu'on ne devrait pas mélanger...» Un fin sourire, venu d'on ne sait où s'était imprégné sur son visage l'espace de quelques instants, avant que le visage fermé, concentré – en colère- ne reprenne le dessus. « … par ce que c'est explosif.»

Un peu comme toi en ce moment mon biquet. Mais à soulever le passé, une autre question était à présent dans son esprit. Est-ce que Logan l'avait pistonné pour être Gardien, ou est-ce qu'il avait mérité ce poste ? Cela ne remettrait en rien ses capacités, il était Auror, cela voulait déjà en dire assez. Il n'avait pas à douter de ce dont il était capable... seulement cette idée d'avoir une faveur l'ennuyait quand même pas mal.

« J’avais besoin d’un soldat, pas d’un prof. D’un frère d’arme, pas d’un type en qui je n’aurais jamais pu avoir totalement confiance. »

Cool. Parfait. Probablement un des plus beaux compliments que l'on puisse le faire. En même temps, il ne l'avait jamais trahi, il n'avait jamais été gentil pour ensuite se moquer de lui, ou pour avoir une faveur. Il l'avait toujours accepté tel qu'il était comme s'il avait percé, tout gosse, ce qui pouvait se cacher derrière le caractère du petit Rivers. Comme s'il avait vu la belle âme que peu semblaient apercevoir. Il avait galéré à ce que l'autre lui fasse confiance, lui parler vraiment, mais ça valait le coup. Ca valait les mots qu'on pouvait dire sur lui à ce sujet-là. Par ce qu'il n'en avait rien à faire de ces mots-là, de comment est-ce qu'il pouvait être perçu. Et puis son meilleur ami de Poudlard, n'approuvait pas trop, avait été parfois un peu désobligeant et désagréable... mais il l'avait quand même laissé faire, il n'avait jamais abusé. Ils avaient juste parlé, échangé des points de vues ; avant de trouver un équilibre dans tout cela. Le frère était plutôt aujourd'hui le frère de la déchéance ; de ceux qui étaient enfermés. Torturés. De ceux qui étaient en danger. De ceux dont la vie dépendait au final du bon vouloir des Supérieurs ; lui était trouvable mais moins recherché que Logan, Rivers était insaisissable et probablement une des têtes d'affiche dans les avis de recherche. Et si au final c'était lui qu'il avait trahi ? S'il avait laissé quelque chose s'échapper ? Vague d'inquiétude. Mais aurait pu savoir ce qui les liait réellement ? Par ce que qui les connaissait au final avaient du voir une vague amitié, puis des gens qui s'étaient perdus de vus, avant de voir un directeur et son employé. Par ce qu'ils n'étaient pas de ceux chez qui cette amitié, cette complicité transparaissait. Doute quand même.
Bordel, qu'est-ce qui avait pu se passer ? A qui est-ce qu'il avait pu faire du mal ?
A Keza ? Et elle, à lui ? Ou est-ce que c'était bien pire que ça ?

Doute. Doute. Et encore des doutes.
C'était peut-être ça, le plus cruel, de ne pas se souvenir.
Et puis le combat s'était fait moins intense, il commençait à reprendre le contrôle tant la fatigue semblait l'assaillir.
Et il réalisait peu à peu tout ce qui s'était passé, brume furieuse s'étant en partie évaporée, s'étant réduite à une infime partie de son cerveau.

« Elle me l’a dit. Elle n’est juste pas au courant. »

D'accord. Merci Jordane. Tu t'es visiblement sauvée la vie sans le savoir grâce à tout ça. Du coup la question était « pourquoi est-ce que tu nous as suivi ? » Mais la réponse semblait évidente. Par ce que c'était sa manière de faire, un peu sauvage, un peu invisible, imprévisible. Arriver pile au bon moment, repartir après.
Qu'est-ce qu'il avait fait ? Par Merlin, par tous les saints. Qu'est-ce qui venait de se passer dans son esprit pour qu'il en arrive-là. Il y avait un petit côté terrifié d'avoir pu toucher à quelqu'un qu'il appréciait, certes il l'avait prévenu. Certes, il savait qu'il était sur la brèche et Brooks aussi en avait conscience.

« Elle ira bien. Je l’ai prise en charge rapidement. »
Mais si tu n'avais pas été là, Rivers ? Si tu n'avais pas été là, on sait tous comment est-ce que ça se serait fini.
« Comment tu te sens ? »
 « Si tu n'avais pas été là, elle serait morte.» Qu'est-ce qu'on se fout, bordel, de comment est-ce qu'il allait à cet instant précis ? Ah oui, une précision quand même.  « Assez bien pour avoir retrouvé mes esprits.» Assez choqué pour que cette envie de violence disparaisse. Le froid entrait à présent dans son être sous le vent gelé qu'il ne sentait plus jusque-là léger frisson.  « Il faut que je fasse quoi, à présent, pour elle ?» Temps de silence, hésitation.  « Toi, tu saurais retrouver des souvenirs oubliés ?»

Il devait en être certain de ce qui s'était dit ; Juste les paroles. Au moins juste ça. De ce que Hasting ou lui avait pu dire. Des noms ? Des lieux ? Des informations sur des missions ? Tout autre chose, sans rapport réel avec la garde ? Rien d'autres ne semblait vraiment les lier, alors bon... Si ce n'est leur Maison.
Au fond, la réponse était non. Il le savait d'ores et déjà, sinon d'autres personnes auraient essayé ; mais il voulait son avis à lui, par ce qu'il avait plus confiance en lui qu'en les autres. En son jugement d'expert. Par ce qu'il savait mieux que n'importe qui d'autres, ce qu'ils avaient traversé ensemble à Poudlard, enfant et adulte.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 20 Avr 2021 - 10:24
« Carnage est, effectivement, le mot le plus approprié !»

Carnage était le mot approprié dans bien trop de situations. Et bien souvent il était parfaitement pertinent quand il lui était attribué. La réalité, c’était qu’il aurait probablement été particulièrement mauvais dans cette posture. Ses qualités étaient trop violemment contrebalancées par ses défauts et si Dorofei en avait le profil, il semblait clair que, lui, n’avait rien à faire là-bas. Bien sûr, la discussion était franche, tranchante, remettant peut être en question sa façon d’être mais il y avait là entre eux la possibilité de s’exprimer de la sorte là où tout autre que Dorofei s’y serait sans doute cassé les dents. Mais son ami avait toujours été direct et si sa franchise faisait grincer bien des dents, elle avait toujours amusé Logan qui l’acceptait sans y songer. Certains ne comprendraient pas pourquoi ce qui passait pour des insultes passaient sans aucun problème de la part de Dorofei, de Sanae ou d’Ismaelle.  Pourtant Logan était parfaitement apte à entendre ses torts ou ses défauts, les exprimer de façon si directe était d’ailleurs bien plus acceptable qu’une personne qui détournerait ses propos et les engloberait de coton.

« Et ben on est pas sortis de l'auberge, ses méthodes, plus ton caractère, c'est un peu comme deux produits chimiques qu'on ne devrait pas mélanger...» Il esquivait un sourire, quand tout autour d’eux, la poussière s’envolait, la terre menaçait de brûler, l’atmosphère se chargeait d’électricité. Concentré, Dorofei lâchait pourtant bien rapidement cette esquisse. Mais Logan l’avait parfaitement vue, observant sans un mot son ami renouer avec la réalité. Il enchaînait, ne lui faisant pas de cadeau d’un point de vue technique mais anticipant, sécurisant à la fois la zone et son ami, déjà prêt à contrer ses propres actions si besoin. Oui, Dorofei était en sécurité malgré la violence du combat échangé. Tout autant que l’était Jordane à présent. Parce qu’il était là pour ça non ? Le sauvage qui observe, arrive au moment critique pour agir lorsqu’il sent la situation basculer. « … par ce que c'est explosif.»
« Boh, personne ne s’est jamais plaint de mes méthodes… »

Sérieux ? Non, ouvertement cynique.

Là où il était franc, en revanche, c’était envers Dorofei et ses questionnements. L’avait-il choisi par dépit, par copinage ou par piston ? Non, seulement parce qu’il avait besoin, à l’instant précis des épreuves qu’ils vivaient, de personnes envers qui il pourrait avoir confiance. C’était pour cela qu’il avait été entouré de personnes comme Sloane, ou Grasham. Ismaelle et lui ne pouvaient avoir des yeux partout, alors ces gens-là étaient leurs garde-fous. Leur filet de sécurité. Alors oui, s’il l’avait engagé, c’était à la fois pour ses compétences et pour le respect et la confiance qu’il avait en cet homme. Et Logan n’en faisait pas de secret même si, il fallait le dire, ils n’avaient jamais abordé la chose.

Doucement, l’ambiance s’était apaisée entre eux et, bientôt, chacun baissait son arme sans que le regard vif de Logan ne cesse d’accrocher celui de son ami. Le doute, il pouvait le voir l’assaillir avec violence, le dévaster complètement. Et pourtant, Cooper, comme à son habitude, ne travaillait pas tant que ça sous l’acharnement de ses sentiments. Mais son âme, Logan pouvait la voir se fracturer, trembler. Il retrouvait son calme, sa conscience, mais celle-ci se trouvait si violemment malmenée par la dureté de la réalité…

« Si tu n'avais pas été là, elle serait morte.»
« J’étais là. »

Factuellement, tout allait bien. Factuellement : il avait été là.

Un magicien n'est jamais en retard, Frodon Sacquet, ni en avance d'ailleurs. Il arrive précisément à l'heure prévue. …. C’est ça non ?
Bah voilà. Il était arrivé à l’heure.

« Assez bien pour avoir retrouvé mes esprits.»
« Bien. »

Un mot, sans le couper pour la suite, juste une validation pragmatique ce que par quoi il passait. Pour signifier qu’il notait.
Imaginait-il à quel point lui-même avait pu partir loin par moment ? A quel point il sentait sa conscience mordre, risquant par instant de basculer. Imaginait-il que, quelque part dans les abysses de son esprit labyrinthique, il avait enfermé celui qui ne cessait de vriller ?

« Il faut que je fasse quoi, à présent, pour elle ?»

Rangeant sa baguette, Logan haussait les épaules, s’assurant d’un regard que ses soins suivaient leur chemin. La réalité, c’était que s’il ne répondait pas, l’ancien directeur savait surtout que l’autre ne tarderait pas à poser la question fatidique.

« Toi, tu saurais retrouver des souvenirs oubliés ?»

Posément, il le rejoignait, son regard plongeant dans l’œil unique, observant d’un œil critique ses blessures sans y faire la moindre remarque.
D’ordinaire, sans doute y aurait-il eu une réflexion grinçante, amusée, remettant en exergue le fait qu’il était déjà entré sans son autorisation, le blessant récemment quand, pourtant, Logan avait réussi à tenir toutes ces années sans l’abîmer réellement. Mais cette fois, il n’y eu pas de tentatives de détourner les faits.

« J’ai déjà pu accéder à des souvenirs falsifiés et bloqués, oui. Mais des souvenirs effacés… j’en sais rien. »

Julian le lui avait demandé par l’intermédiaire d’Alec il y avait de ça des années. Et il avait su extirper de ses pensées la vérité. Mais pour lui, rien n’était moins sûr.

« Mais oui, je peux essayer. »

Un sourire se dessinait, encourageant, compréhensif même.

« Et pour Jordane… elle a fait ses choix, elle les assumera. » Les mains dans les poches, masquant l’état de ses doigts, Logan ajoutait. « On peut envisager de mettre quelque chose en place pour m’appeler si tu dérailles. »

Aurait-il voulu qu’on fasse de même pour lui ? Non. Mais ils n’étaient pas les mêmes. Et Dorofei n’était pas entouré des mêmes personnes.
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M. Logan Rivers
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M. Logan Rivers
Mar 20 Avr 2021 - 21:43
« Boh, personne ne s’est jamais plaint de mes méthodes… »
 « Instinct de survie stupide, peut-être ?» demanda-t-il doucement.

Quand on connaissait le caractère du Monsieur, tout le monde n'avait pas envie de le contredire ou de pointer du doigt certaines choses. Il pouvait faire, par son allure, par sa façon de parler. Il y avait certainement aussi un petit côté intimidant... alors, oui pour certaines ce n'était au final qu'une question d'instinct de survie.
Et il avait finit par reprendre plus ou moins pied, ne pouvant que voir, à présent que le désastre qu'il avait provoqué. Ne pouvant que constater qu'il avait fait du mal à quelqu'un qui lui était cher. Et il s'en voulait, et se sentait encore plus perdu. Comment est-ce que l'on pouvait en arriver là ? Il n'oubliait pas qu'à la fin de l'année dernière Logan aurait pu le briser dans une crise de folie en voulant entrer dans sa tête, mais est-ce que ce n'était pas différent ?
Il avait repris la parole, sur ce sujet-là. Précis. Le remerciant à demi-mot pour l'avoir sauvé, la gamine. Sa coloc. Son amie.

« J’étais là. »
 « Une chance, pour nous deux. Mais cela n'empêche pas que, factuellement, si tu avais été absent elle serait morte. Simple constat.» dit-il les dents plus serrées qu'il ne l'aurait voulu.

Comment avait-il pu arriver à une telle déchéance ? Pas le temps de trop se poser de questions, car déjà Rivers avait reposé une question à laquelle, il avait encore une fois répondu le plus sincèrement possible mais sans trop entrer dans les détails. Oui, il avait retrouvé ses esprits, mais comment est-ce qu'il allait ? Ca, c'était autre chose qui n'était pas réellement important, seul ce point-là comptait.

« Bien. »

ca devait bien se voir, non ? Il se contrôlait, il n'éructait plus, il parlait sagement, ne frappait plus. Il se sentait plus groggy et affaibli, fatigue qu'autre chose d'ailleurs et avait du mal à comprendre ce qui avait pu se passer. Comment est-ce qu'il avait pu franchir cette barrière ?
Silence pesant pendant quelques instants, avant qu'il ne reprenne, qu'il repose deux questions très différentes mais qui avait toute leur importance, l'une pour son amie, l'autre pour son propre mental.

« J’ai déjà pu accéder à des souvenirs falsifiés et bloqués, oui. Mais des souvenirs effacés… j’en sais rien. »

S'il n'en savait rien, c'était probablement que c'était plutôt un non. Est-ce qu'il voulait réellement savoir ? Est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Est-ce que l'on pourrait se fier à cela ? Il n'en savait rien et vu comment en parler Logan, il n'était pas certain que son ami soit beaucoup plus au point que lui. Il se mordilla la lèvre, mais n'osa pas rajouter quelque chose d'autre pour l'instant. Il devait y réfléchir. Peser le pour et le contre.

« Mais oui, je peux essayer. »
 « D'accord.»

Doute. Il avait peur de réveiller des choses encore plus horribles, mais est-ce que ça serait pas aussi en soi une fin de son calvaire ? Est-ce qu'il ne devait pas tout tenter pour savoir ? Mordillage de lèvre.

« Et pour Jordane… elle a fait ses choix, elle les assumera. On peut envisager de mettre quelque chose en place pour m’appeler si tu dérailles. »

Il acquiesça. Mais il n'était pas d'accord. Pas entièrement ; oui elle assumerait, oui il l'avait prévenu, mais il aurait dû se contenir. Il aurait dû comprendre qu'elle était la Vraie et pas une illusion, pas une imposteur. Comment est-ce qu'il avait pu se tromper à ce point?

 « Si tu veux, mais là c'est monté surtout d'un coup... Tu … Tu proposerais quoi ?» Il se tut quelques instants.  « C'est un choix qu'elle n'aurait jamais dû à assumer. Je n'aurais jamais dû perdre le contrôle.» Il se passa une main dans les cheveux sans trop savoir quoi ajouter  «  Comment est-ce que je vais pouvoir regagner sa confiance après ça ?»

Par ce que oui, c'était quelque chose d'important pour lui. Comment est-ce qu'elle pourrait lui faire confiance ? Cela pouvait paraître dérisoire... Il n'était pas habitué à ressentir ce genre d'attachement mais là, c'était plus fort que lui. Il soupira avant de reprendre

 « Et pour la mémoire, j'vais y réfléchir. Je sais que ça pourrait causer plus de mal que de bien, je ne veux le pas faire sous le coup d'une émotion. »

Qu'est-ce qui pourrait être pire  que ça ? Te souvenir, c'est ce que tu attends pourtant. Etre certain qu'il n'y a plus aucun espoir pour tes souvenirs ? Autre chose ? A quoi est-ce que tu joues ? C'est quoi le problème ?
Silence. Il fallait qu'il dise autre chose, mais quoi ?

 « Je ne devrais pas la ramener, se reposer.»

Il avait envie d'aller la poser, la border. La soigner. S'excuser.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 25 Avr 2021 - 10:58
« Instinct de survie stupide, peut-être ?»
« Sans doute. »

Ne rien lui dire pour éviter d’encourir les risques associés ? Oui, ça pouvait passer pour de l’instinct de survie oui. Dorofei n’en avait jamais fait preuve à son encontre et malgré tout ils en étaient là. Et Logan s’en faisait véritablement, profondément pour son ami sans véritablement savoir comment l’aider, sans doute incapable de véritablement trouver de solutions. Lui était plus stable à présent. Mais comment avait-il fait exactement ? S’il ne basculait pas comme Dorofei l’avait fait, c’était simplement car en majorité des cas, Logan enfouissait ses dérives loin dans un cran abîmé de son esprit. Cela le rendait apte à prendre ses bascules avec un certain recul, comme il l’avait fait avec Maeve. Mais Dorofei n’était pas lui. Et pour ce qui était de Maeve… eh bien, ça n’était pas le sujet, tout simplement. Alors elle aussi, il l’enfouissait, comme pour échapper à l’intensité de ces dernières heures. Ce qu’il pouvait vivre ou ressentir n’avait pas sa place à l’heure actuelle, voilà tout.

« Une chance, pour nous deux. Mais cela n'empêche pas que, factuellement, si tu avais été absent elle serait morte. Simple constat.»

Une moue dubitative, comme pour avoir le dernier mot, et il ajoutait. « Mais parfaitement factuellement, j’étais là. » T’en doutais ? Moi, oui.

Combien de fois encore serait-il là ? A tenir le choc, à faire face à la tempête quand, pourtant, quelques semaines plus tôt encore, il était muré dans le silence. Quel rôle voulait-il jouer dans tout ça, lui qui voyait les autres s’éloigner les uns après les autres, donnant le coup de grâce lui-même sans cesse. Combien de fois ? A prendre toute la fureur que personne d’autre n’aurait pu encaisser ? Après tout, il y avait là comme un aveu d’affection, une façon fort nocive d’aimer, probablement. Car ce que Dorofei lui disait, il ne savait pas véritablement y répondre. Peut être avait-il épuisé l’éloquence de ses paroles, comme l’aurait dit Sanae.

« Si tu veux, mais là c'est monté surtout d'un coup... Tu … Tu proposerais quoi ?»
« Que tu évites ce genre de jeux en mon absence ? » Un souffle amusé passait ses narines. Si l’une était un no men’s land, l’autre s’estimait apparemment être une digue. « J’en sais rien, très honnêtement. J’ai pas poussé l’anticipation jusque là. »

Fatigué de répondre aux questions, d’apporter les solutions, Logan se contentait d’être là. Et de bouffer la tempête.

« C'est un choix qu'elle n'aurait jamais dû à assumer. Je n'aurais jamais dû perdre le contrôle.» « C’est vrai. » Pas de fausse complaisance, en effet, il n’aurait pas dû perdre le contrôle, pas plus que lui lorsque, plusieurs fois durant sa vie, il avait lâché les digues de sa conscience. Des deux, il était celui qui avait grandit avec cette culpabilité. Sur cette culpabilité peut-être. «  Comment est-ce que je vais pouvoir regagner sa confiance après ça ?» Encore des demandes, toujours des questions pour lesquelles il ne possédait pas de réponses. Alors avec un sourire, il lâchait un petit rire ironique, presque dédaigneux envers lui-même. « C’est vraiment à moi que tu demandes comment reg agner la confiance de quelqu’un ? » Comment dire qu’il y a erreur sur l’interlocuteur. « J’ai pas les réponses Dorofei. » Désolé. Vraiment. « Peut-être que c’est à elle qu’il faudrait poser cette question ? Tu sais, peut-être que c’est à elle que tu devrais faire un peu confiance. »

Il y avait en elle quelque chose d’une détermination froide et d’un amour juste, bien noyés sous des monceaux d’émotions incontrôlées.
Pas vraiment un modèle de stabilité non plus, elle avait tout de même le mérite d’être plus solide qu’elle le pensait ou n’y semblait. Alors sans doute ce type de problématique leur appartenait à tous les deux sans qu’il n’y ai sa place.

« Et pour la mémoire, j'vais y réfléchir. Je sais que ça pourrait causer plus de mal que de bien, je ne veux le pas faire sous le coup d'une émotion. »
Il acquiesçait calmement. « Tu me diras. » La réalité, c’était qu’il avait déjà apaisé un monstre mental … mais ce qui était évident avec Sanae n’avait pas d’équivalent entre eux, donc il ne s’y serait pas aventuré.

« Je ne devrais pas la ramener, se reposer.»
« Tu dois surtout être stable avant d’envisager quoi que ce soit. Assis-toi, on a un peu de temps devant nous. Je vais t’examiner. »

Prononcé avec calme et une certaine… douceur sèche, Logan n’attendait pas de refus.

« Elle fera le chemin du retour sur ses deux pieds, imagine pas la porter jusque là, tu te ferais arrêter. Et ne compte pas sur moi pour jouer au taxi. »

S’il pouvait l’emmener directement chez lui, Logan ne le ferait pas. Parce qu’il n’était pas un magicobus ambulant, déjà. Parce qu’il y avait quelque chose d’intime, surtout, dans lequel il ne s’immiscerait pas. Encore une fois, c’était entre eux que ça devait se régler. Mais il ne quitterait pas les lieux sans s’assurer que la jeune femme ET son ami étaient stables.
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M. Logan Rivers
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M. Logan Rivers
Dim 25 Avr 2021 - 17:29
Le calme semblait quand même bien revenu dans son être. Il arrivait à réfléchir un peu plus posément. Il arrivait de nouveau à réfléchir mais surtout à regretter. Regretter de voir Jordane dans cet état de se demander si elle pourrait lui pardonner, comment est-ce qu'elle réagirait lorsqu'elle ouvrirait les yeux.

« Mais parfaitement factuellement, j’étais là. »

Argh. Ils pouvaient continuer comme ça longtemps. Par ce qu'il n'avait qu'une envie : renchérir sur le fait que lui disait ce qui aurait pu se passer s'il n'a vait pas été là, il le voyait bien qu'il était là « factuellement », mais ça ne servirait à rien. Il le savait, Logan continuerait avec le fait qu'il était cependant bel et bien présent. Il avait donc préféré ne rien répliquer pour qu'ils puissent passer à autre chose.

« Que tu évites ce genre de jeux en mon absence ?  J’en sais rien, très honnêtement. J’ai pas poussé l’anticipation jusque là. »
 « Ouais, promis, plus de petits jeux non surveillés pour moi pour l'instant.»

De toute manière ce n'est pas comme si ça lui avait coupé toute envie de faire n'importe quoi... enfin n'importe quoi, de se laisser emporté par une jeune femme impétueuse. Non, il avait bien compris la leçon et ne risquerait plus de mettre ses proches en danger.  Il aurait probablement plus être plus loquace mais lui non plus n'avait plus trop envie de parler, de s'épancher là-dessus, pourtant, il y a quelques points qu'ils devaient encore voir. Est-ce qu'il s'était surestimé ? Peut-être un poil, à moins qu'il ait surestimé la jeune femme... ou alors qu'il aurait dû travailler sur son « non ». être plus ferme. Ne pas céder à cette envie de baston. Appeler Margo. Les solutions étaient multiples, mais il était trop tard pour y penser, le mal était fait.
Il ne pouvait pas s'empêcher de jeter des regards inquiets sur le corps toujours inerte de la jeune femme tandis qu'il demandait à présent comment est-ce qu'il pourrait faire pour se faire pardonner – si jamais elle lui en voulait-. Le rire de Logan le fit soupirer mais aussi comprendre l'incongruité de ce qu'il venait de demander à son ami. Il est vrai qu'il n'était pas forcément la meilleure personne pour répondre à cela ...

« C’est vraiment à moi que tu demandes comment reg agner la confiance de quelqu’un ? J’ai pas les réponses Dorofei. Peut-être que c’est à elle qu’il faudrait poser cette question ? Tu sais, peut-être que c’est à elle que tu devrais faire un peu confiance. »

Il déglutit, difficilement, les yeux perdus dans le vague. Prune, elle aurait sûrement eu une idée.

 « Et je lui dis quoi, Logan ? Que je suis désolé, que je suis qu'un sombre abruti ? C'est bien beau les excuses, mais ça n'enlèvera pas le traumatisme, ni la douleur. Aucun mot, aucune question ne le feront. Et je lui fais confiance, sinon je ne lui laisserais jamais Adam.» temps de silence, avant qu'il ne comprenne que son ami ne parlait pas de cette confiance là.  « Tu as raison, je le devrais, mais je m'en veux peut-être un peu trop pour ça, pour me dire  que cette confiance ira jusque-là.»

Pour la mémoire, il préférait encore y réfléchir... par ce qu'il n'était pas certain de ce que cela pouvait provoquer. Il n'avait probablement plus assez confiance en son jugement à cet instant-là et préférait se poser, être moins fatigué.

« Tu dois surtout être stable avant d’envisager quoi que ce soit. Assis-toi, on a un peu de temps devant nous. Je vais t’examiner. »

Il eut l'air de ne pas bien comprendre pourquoi est-ce qu'il lui disait ça. Il n'était toujours pas bien, mais plutôt stable quant à se faire examiner ? Il fronça les sourcils, se forçant à se concentrer un peu sur lui, quittant la jeune femme -ou le vide- du regard. Il n'était pas dans son meilleur état mais jugeait qu'il ne nécessitait pas forcément de soins. Néanmoins, il savait que dire non à Logan ne servait à rien. Il se fixa un peu sur lui tandis que son camarade reprenait la parole

« Elle fera le chemin du retour sur ses deux pieds, imagine pas la porter jusque là, tu te ferais arrêter. Et ne compte pas sur moi pour jouer au taxi. »

Il eut un petit rire. Logan en taxi, il ne s'imaginait pas du tout son ami s'adonner à ce genre de choses, sauf peut-être dans des cas exceptionnels d'urgences ce qui n'était pas le cas ici. Il eut un faible sourire avant de lui souffler.

 « Ca tombe bien, par ce que je n'avais pas de monnaie.»

Il fallait que Jordane se repose, pas qu'elle s'use à rentrer sur ses jambes. Oui, il avait confiance en Logan, il savait que ce qu'il disait était vrai, qu'elle irait assez bien pour se lever bientôt... mais par contre, il savait aussi qu'il poussait parfois les limites des autres un peu trop à combles, et que la jeune femme n'était guère mieux. Il fallait qu'elle se repose... mais elle ne le laisserait probablement pas le toucher. Alors comment faire ? Est-ce qu'il ne devait pas la déposer autre part ?
Temps de silence avant qu'il ne demande.

 « Et toi, tu t'es retrouvé dans cet état comment ? »

Lui ou pas ? Par ce que certaines parties restaient assez floues dans son esprit. Vu son allure, ses blessures, il y avait peu de chance qu'il soit coupable pour 90% d'elles. D'ailleurs comment est-ce qu'il n'avait pas pu remarquer ça, avant ? L'inquiétude était là, mais il tâcha de ne pas le montrer par ce que c'était inutile.
Il n'avait pas eu envie de poser plus de questions, laissant faire Rivers ce qu'il avait à faire, et répondre ou non à la question. Il l'écouterait attentivement, mais son regard s'était de nouveau porté vers la jeune femme, vérifiant qu'elle semblait toujours respirer, qu'elle ne se réveillait pas. Retrouvant autant que son état actuel lui permettait de trouver le rôle du protecteur.
Mais le doute était là, bien immiscé à présent. Comment est-ce que la suite allait se passer ? Avec Jordane ? Avec la Garde ? Avec son fils, même.

 « Ton machin pour soigner, tu m'le fileras après que je vérifie que tu puisses bien repartir. Chacun son tour.» Sourire un peu mesquin, amusé sur le visage.  « Et je sais que tu aimes autant que moi, ce genre d'initiatives.»

Plaisanterie.
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Dorofei Cooper
Sam 1 Mai 2021 - 11:16
Lui fallait-il être le gardien des autres ? Être là, empêcher les débâcles ? Comment se situer quand on observait en silence les uns et les autres se détruire, s’effondrer ou faire face. Aller à l’avant de leurs propres destins sans chercher à s’en détourner. Logan regardait, se mêlant parfois, conscient de toutes ces existences menacées, sur la brèche. Conscient de ce qui se préparait, des débris d’existence risquant de finir en cendres. Il voyait. Alec, Aileen, Maeve, Dorofei ou Sanae. Tous en passe d’imploser. Il voyait tout aussi bien que la liste constituait l’intégralité de ceux auxquels il était attaché si ceux qu’il refusait de contacter de nouveau en étaient exclus. Ou bien était-ce peut-être parce qu’il préférait les causes perdues ? Maxence et Ismaelle trouvant un équilibre, il en restait loin, trop conscient que l’équilibre l’ennuyait. Que le bonheur le fatiguait.

« Ouais, promis, plus de petits jeux non surveillés pour moi pour l'instant.»
« Demande à Margo ou Sanae, ça sera moins risqué que la jeunette. »

Etait-il censé ne rien connaître d’elles ? Sans doute. Mais son ami savait déjà si bien comme Logan pouvait avoir la sale tendance de tout savoir sur tout le monde. Il s’y était fait, tout comme il avait accepté qu’il puisse perdre le contrôle et ce depuis bien des années. Quand ses enseignants avaient fini par comprendre, l’isoler, l’accuser de tricherie systématique, s’incluant dans un rejet généralisé, Dorofei n’avait fait qu’hausser des épaules. Logan avait grandit dans une réalité autre que celle des autres, sans cesse assailli d’informations, omniscient parfois, dangereux souvent. Personne n’acceptait. Lui, si.

Mais il tombait aussi bien souvent dans un travers que beaucoup possédaient : étrangement, ils estimaient que le Rivers possédait aussi toutes les réponses. Force était pourtant de constater qu’il n’en avait pas plus pour lui que pour Sanae.

« Et je lui dis quoi, Logan ? Que je suis désolé, que je suis qu'un sombre abruti ? C'est bien beau les excuses, mais ça n'enlèvera pas le traumatisme, ni la douleur. Aucun mot, aucune question ne le feront. Et je lui fais confiance, sinon je ne lui laisserais jamais Adam.»

L’ancien directeur ne répondit pas, le regard posé dans le sien en silence. Non, ça n’était pas ce qu’il sous entendait, et Dorofei finirait par le comprendre.

« Tu as raison, je le devrais, mais je m'en veux peut-être un peu trop pour ça, pour me dire que cette confiance ira jusque-là.»
« ça c’est ton problème, pas le sien. »

Ne fait pas peser sur elle ce qui ne la concerne pas, tu en as assez fait.
Jordane était assez solide pour encaisser ses propres erreurs, pour faire la part des choses. Plus consciente sans doute, de ce dont elle avait besoin pour avancer et pour faire face à ce qui s’était passé. Ça lui appartenait, il ne pouvait le lui retirer.

Logan ne tardait pas à le forcer à s’assoir, s’occupant de ses plaies en lui rappelant qu’il ne jouerait pas le taxi, Jordane ferait le chemin sur ses jambes. D’ailleurs, elle en avait besoin et après quelques temps à la côtoyer, il le savait. Ou alors il le sur interprétait.

« Ca tombe bien, par ce que je n'avais pas de monnaie.»

Haha.
Un mince sourire, rien de plus.

« Et toi, tu t'es retrouvé dans cet état comment ? »

Cette fois, le sourire s’agrandissait doucement, comme avec un fond de tendresse, une émotion qui n’avait sans doute rien à faire dans le contexte, encore moins au vu des plaies qui le couvraient. Pourtant Logan continuait d’agir, assez peu intéressé par les éclats de douleur dans ses mains, la sensation confuse d’un truc plus fort pouvant lacérer sa poitrine. Le dictame, il le faisait couler, l’observait se teinter du rouge vermeil de son propre sang, cicatrisant ça et là quelques plaies là où ses propres doigts touchaient l’épiderme de Dorofei.

« Je me suis coupé avec un éclat de miroir brisé. »

Pas littéralement, mais il s’agissait bien de ça. Une âme qui en touche une autre, s’y blesse, y découvre un reflet similaire, identique. Combien de temps ce miroir mettrait-il encore avant de se briser tout à fait ? Il y avait dans cette question quelque chose qui l’écorchait profondément.

Alors non, Dorofei n’aurait rien de plus que ça, signe, sans doute, que ça importait.

Comment ça se passerait pour la suite ? Là où Dorofei s’interrogeait, Logan savait, et la suite ne lui plaisait pas mais il ne s’y opposerait pas.
Et pour Dorofei ? Eh bien peut-être devrait-il avoir un gardien. Les rôles s’inversaient, les titres aussi.

« Ton machin pour soigner, tu m'le fileras après que je vérifie que tu puisses bien repartir. Chacun son tour.» Fourbe petite chose. « Et je sais que tu aimes autant que moi, ce genre d'initiatives.»

Une grimace sur le visage validait ses propos.

« C’est vrai que quelques égratignures vont m’empêcher de me déplacer. »

La moquerie était évidente. Pourtant il était clair qu’il ne s’agissait pas d’égratignures mais qu’il avait été torturé. Une journée normale dans le monde de Logan Rivers. La preuve qu’il cherchait à retrouver quelque chose qu’il avait subit pendant des mois et pour lequel il était loin d’être guéri contrairement aux apparences ? Peut être.

Terminant son travail, Logan en profitait surtout pour effleurer la surface, dessiner les contours de son esprit sans chercher à y entrer, captant les bouillonnements qui s’apaisaient, la maîtrise qui revenait. Peut-être avait-il réellement changé durant ces mois d’enfermement, sa façon d’être et de capter l’extérieur devenant plus instinctive, plus brute. Alors ce qu’il ne faisait pas enfant devenait plus naturel, son don prenant ses aises plus régulièrement, comme un nouveau sens qu’il apprenait à accepter en poussant Sanae à le faire. Comme le reste de sa magie, finalement, qu’il utilisait différemment, se passant de baguette la majorité du temps. D’ailleurs celle, d’emprunt, qu’il avait récupéré après sa libération de Poudlard était restée chez les Inquisiteurs. Celle qu’il avait à présent ? Vous ne voulez pas savoir.

Logan percevait le monde différemment et sa magie avec lui, voilà tout. Des mois enfermé à modeler ça, à puiser dans ce qu’il savait posséder pour réussir à l’utiliser avait payé, c’était certain. Pas assez pour lui rendre sa liberté cependant. Un regret qui sonnait parfois comme un affront.

« Tient, si ça t’éclate. Mais si je veux retrouver mes ongles, il vaut mieux qu’un vrai médicomage s’en occupe, sans vouloir douter de tes aptitudes. » Avec un sourire, il lui rendait donc la fourberie. « C’était un élan de solidarité. » Est-ce qu’il avait cherché à se faire abîmer les doigts de nouveau parce que son ami avait de nouveau perdu son œil ? Non. Mais la coïncidence était amusante.

« Tu sembles plus stable. »

Logan ne se cachait même pas de capter son esprit. Il pouvait même effleurer le bourdonnement de pensées, les entendre en échos sans jamais vraiment s’en emparer, les laissant comme des pensées confuses raclant dans sa propre conscience. Il y avait quelque chose d’amusant : ces actes devenaient plus naturels depuis qu’il visitait régulièrement l’esprit de Sanae. Effleurer sans être repéré, quelque chose qu’il savait faire sans en être véritablement coutumier, ni bon. Loin d’être bon, même, à ce petit jeu. Mais étrangement, ça venait. Comme s’il lâchait certaines barrières les unes après les autres, se mettant à donner à son don l’autorisation d’être.

Est-ce la légimencie qui lui avait fait le don de cette relation ? Ou cette relation qui lui faisait le don de la légimencie ?

« Je vais vous laisser. La suite vous appartient, ça ne me regarde pas. »

Peut-être avait-il fini par arriver à un stade où contrôler les autres le fatiguait. L’homme épuisé qui refusait de se battre encore était sans doute toujours là, effleurant parfois la surface. L’ensemble, lui, composait difficilement avec la mosaïque de celui qu’il était.

« Il te faut du temps Dorofei, c’est normal. Et de la présence. La lui refuse pas. » Ta confiance, ton affection, son acharnement. Ne rejette pas tes proches, c’est tout. « La solution vient souvent des autres. » En tout cas, certainement pas de moi.

Calmement, Logan se redressait, ne rejoignait pas Jordane comme prévu car ce qu’il captait sans que Dorofei ne le puisse, c’était que la jeune femme revenait à elle. Ainsi, à peine debout, Logan disparaissait.

Et Jordane sursautait.

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