Le chant de la sirène [Dorofei]

En manque d’adversaires.
Peu importait le nombre d’entraînements, Sanae en voulait toujours plus. Et cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion de se confronter à Cooper. D’autant qu’il était un adversaire de taille : ex auror, il avait tout pour lui offrir un affrontement digne de ce nom. C’était donc tout naturellement que Sanae rentrait dans son immeuble par une belle après-midi ensoleillée (une fois n’est pas coutume), lunettes de soleil sur le nez, pantalon noir moulant et chemisier noir transparent, une veste en cuir et bottines. Ses longs cheveux noirs encadrant son joli visage plein de cet amusement mutin à l’idée d’aller convaincre son camarade de la Garde. Elle revenait d’une virée en moto. Aujourd’hui, elle avait pris sa journée après avoir dormi toute la matinée. L’hypothermie de la veille après le défi qu’elle s’était fixée avec Jordane, grandement inspirée des idées de Dorofei, l’avait épuisée. Ce n’était que justice que l’ex-auror la reçoive comme il se devait. Elle regagna son appartement et déposant ses clés sur le meuble de l’entrée, jeta un regard à son apparence. Elle enleva ses lunettes de soleil et pinça les lèvres, passant une main dans ses cheveux. Son débardeur en dentelle dépassait du décolleté du chemisier fluide et elle défit un bouton de plus. Un regard satisfait et un sourire de petit diablotin, et déjà, Sanae mettait une bouteille de whisky dans son sac avant de le balancer sur son épaule. Les gestes allaient souvent plus vite que les pensées ces derniers temps, comme si son instinct seulement dictait ses actes, et que sa raison demeurait en retrait, là, se faisant entendre par moments, se taisant à d’autres. Sans doute était-ce dans ces moments où ses gestes étaient fluides, non entravés par la pensée, par les questions, par les doutes, que Sanae se sentait la plus libre. Pas envie de réfléchir. Pas envie d’analyser. Pas envie de se taire, de se priver. Elle voulait simplement vivre, attraper au vol ces instants bien plus précieux qu’une quiétude ennuyeuse. La quiétude, pour elle, c’était le bruit de la vie.

Elle transplana directement chez Dorofei.

Le salon se matérialisa autour d’elle et ses prunelles comme deux perles noires parcoururent la pièce. Vide. Pas de mioche non plus à l’horizon. Parfait. Mais pas de Dorofei non plus, le silence seul régnait. Pas pour longtemps...

« COOOOPEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER »

Vous connaissez le chant de la sirène ? On le croit doux, mélodieux, chantant...Sanae avait adopté une toute autre stratégie. Elle jeta un œil à la cuisine, fit quelques pas vers l’escalier, tendant l’oreille.

« Cooper ! J’ai une bouteille de whisky qui ne demande qu’à être ouverte ! BOUGE TON JOLI CUL »

Allait-il être dérouté ? Lui qui ne l’avait connu que sage, que poli, bien élevée, réservée même, répondant à demi à ses sarcasmes, elle s’attendait à le voir déstabilisé, surpris. Mais plus elle avançait, plus la crainte de déclencher des réactions violentes s’effaçait. Peut-être s’habituait-elle à ce nouveau regard qu’on posait sur elle. Peut-être aussi commençait-elle à s’en foutre. Sans véritablement s’en rendre compte, la sorcière brandissait son nouveau visage comme une revendication, le résultat instable d’une révolution interne et pourtant, si visible de l’extérieur. Combien de mots employait-elle aujourd’hui alors qu’elle se les était refusés avant ? Combien de vêtements, de situations, de gestes découvrait-elle depuis sa libération ? Tant...tant qu’il était impossible de tous les compter. Elle les engloutissait comme une affamée, rattrapant le retard de son existence, prenant sa revanche sur le vide, le remplissant de tout, même des choses dont elle aurait sûrement du se garder… Oui, ces choses qui martelaient son crâne comme des envies soudaines, des pulsions qui se faisaient plus exigeantes. Alors, telle une manière de les satisfaire à demi, les faisant taire temporairement, Sanae leur donnait un bout par ci par là d’affrontements, tantôt indécents, tantôt violents – parfois les deux…

La vérité, c’était qu’elle dépendait entièrement des autres, mais d’une toute autre façon. Parce que sans les autres, il n’y avait pas de combat, sans les autres il n’y avait pas cette proximité, cette chaleur intense que son corps quémandait, sans les autres, il n’y avait rien d’autre que le silence plein du fracas de son être en perdition. Elle les voulait ces présences auxquelles se rattacher pour exister comme elle l’entendait...et pourtant, elles étaient autant un danger qu’un salut...parce que sa crainte, au fond, c’était d’à nouveau s’engluer dans ce qu’elles projetteraient sur elle, dans ce qu’elles attendraient, feraient naître en elle qui pourrait réussir à tout faire basculer. Et ça, elle s’y refusait. Catégoriquement. Elle ne s’effacerait plus. Plus jamais. Mais pour ça, il fallait entretenir le feu qui brûlait ses os, celui qui réclamait de la fureur, de l’envie, des rires, des larmes, des éclats de toutes les couleurs. Peu importait, elle voulait juste se sentir connectée à la réalité, s’y inscrire telle qu’elle voulait être à présent, ralentir aussi sans doute...ralentir sa course insensée jusqu’à la chute, attraper les corps au passage pour s’y accrocher, ne pas se laisser dériver.

Un soupir. Une main sur une hanche, attendant que l’hôte s’amène.

« Fais pas ta diva ! Amène-toi ! »

Voilà enfin une après-midi qui promettait d'être tranquille. Pour l'instant Jordane n'était pas là, et surtout Adam n'était également pas à la maison. Ca faisait un petit moment qu'il n'avait pas pu se poser quelques heures tranquillement alors il comptait bien en profiter ! Le ménage était fait, la bouffe était prête pour le soir il n'y aurait qu'à faire réchauffer ; toutes ces petites tâches plus ou moins longues et ennuyeuses étaient donc effectuées. Il était loin d'être un parfait maître de maison, et il faisait son possible pour qu'elle reste un minimum entretenu !

Il venait à peine de se coller dans la douche, bien chaude histoire d'essayer de se détendre un peu lorsque soudain un bruit attira son attention plus vas, il dit qu'il avait rêvé mais resta au aguets et quelques instants plus tard, voilà qu'une braillarde avait gueulé son nom comme un putois à un tel point qu'il avait sursauté, manquant en même temps de se casser la gueule dans la douche. C'était quoi ce bordel ? Qui avait une voix si nasillarde ! Pour sûr ce n'était pas une de ses sœur, ni Jordane.... et si quelqu'un était entré c'est qu'il lui avait donné le droit. Malgré tout cela restait étrange comme façon de procéder, il y avait peut-être un souci, un danger, quelqu'un qui avait pris possession d'elle. Sans faire de bruit, il avait refermé la douche, enfilé quelques habits histoire d'avoir un truc sur lui, mais il n'avait pris qu'un instant pour s'essuyer, les cheveux gouttaient par terre, la chemise et pantalons -entre autres- enfilés restaient assez moite. Et la vois se fit de nouveau entendre

« Cooper ! J’ai une bouteille de whisky qui ne demande qu’à être ouverte ! BOUGE TON JOLI CUL »

Mais, c'était quoi ce bazar ? Qui pouvait bien dire ça ? Et il fallait avouer que « ton joli cul », avait tendance à le mettre spécialement mal à l'aise. Il en était un peu perturbé... et agacé qu'on s'introduise chez lui sans prendre la peine de s'annoncer : sa famille, Jordane pouvaient c'était différent mais là …. Non, ça ne ressemblait pas non plus à Neo ou Margo -qui elles aussi avaient un vague laissé passer, mais il leur aurait étiré l'oreille si elles avaient osé dire quelque chose comme ça-. Bougon le Coopy, comme aimait tant l'appeler Hampton.
Inspiration. Expiration. On se calme, on agit et voit qui c'est après. Intrus. Danger. Et même si c'était une « amie », il fallait quand même lui apprendre les règles de bienséances par ce que là ce n'était pas possible ! Ouais voilà, une petite leçon s'imposait.

« Fais pas ta diva ! Amène-toi ! »

Non, on ne fera pas de commentaires sur cette phrase-là.
Il transplana, se fiant un peu à la voix atterrissant à quelques mètres d'elles, il se jeta directement sur la silhouette, de toutes ses forces sans prendre garde à qui s'était. Ce n'était pas bien important pour l'instant. Il la bloqua de façon à ce qu'elle ne puisse pas utiliser sa baguette et qu'elle ait du mal à le virer de là, de toute façon si elle bougeait trop, elle risquait de s'étouffer.

 « Tiens Sanae. Je n'avais pas reconnu ta mélodieuse voix de cocher. » railla-t-il. Il faut être poli avec les dames ? Ah bon. Non pas si on ne le respectait pas.  «Qu'est-ce que tu fouts ici ? » dit-il en la lâchant tout en continuant de l'inspecter, au moindre geste douteux il l'attaquerait. Neo lui avait dit qu'elle avait été particulière avec Gary …. si bien qu'il n'était au final plus très inquiet mais plus intrigué... voire même amusé. Un peu. Juste un peu.

 Avait-elle la bougeote ? Oui. Sans aucun doute. Alors les visages défilaient, les expériences aussi. Peu importait de quoi il s’agissait. Elle s’en nourrissait comme une affamée, repoussait les conséquences, la plupart du temps. Et pourtant, surgissaient toujours avec force ses propres chaînes,  dès lors qu’elle sentait que celui ou celle qui lui faisait face n’avait pas les épaules pour résister. Le monstre ne semblait véritablement sortir que face à un semblable. Le reste du temps, il demeurait là, figure parlante, mais retenue dans ses gestes, un peu, du moins. Elle essayait de s’adapter, tentait de prendre au passage toute la liberté qu’elle pouvait, se confrontant au simple fait que parfois, en réalité, ce n’était pas possible. Alors elle continuait à avancer, apprenant chaque jour un peu plus sur cette cohabitation douloureuse, vertigineuse. Il lui semblait parfois qu’elle tombait, qu’elle valsait, qu’elle s’époumonait dans l’effort de sa course et le seul moyen de ralentir était de se fustiger, de se barder de griffures, celles sur son âme, celles sur ses désirs incandescents. Au fond, elle recherchait autant le chaos que le calme, l’apaisement. On ne pouvait pas avoir les deux, n’est-ce pas ? Alors c’était presque nécessaire de se tourner vers n’importe qui qui pouvait lui faire face : tous ces visages qu’elle voyait, tous ces noms dans une vie qu’elle ne reconnaissait plus, ils avaient tous leur importance, tous leur rôle à jouer. Et il y en avait quelques uns qui étaient davantage ancrés dans sa peau.

Elle ne savait pas ce que Dorofei pouvait lui apporter, mais ne serait-ce qu’un partenaire d’entraînement serait bénéfique. Il fallait qu’elle s’entraîne, il fallait qu’elle bouge, qu’elle agisse à l’instar de son esprit vif, impulsif, emmêlé, chaotique. Il n’y avait pas à réfléchir finalement : elle tentait, et elle verrait bien les résultats.


Mais s’était-elle attendue à cette réaction ? Hm. Elle savait que c’était une possibilité étant donné l’énergumène que Cooper était. Après tout, elle connaissait un peu son caractère et ses méthodes. Du reste, le sorcier n’était pas quelqu’un avec qui il était facile de communiquer lorsqu’on ne le connaissait pas. Au début, lorsqu’elle avait rejoint la Garde, Sanae s’était vite heurtée à ses sarcasmes : pas de quoi la vexer, elle s’en amusait assez pour sourire discrètement, sans entrer dans la confrontation, mais il avait fallu s’y habituer. Aujourd’hui, les choses étaient différentes. Elle l’appréciait bien sûr, mais elle voulait voir si elle pouvait le titiller assez pour voir ce qu’il y avait sous cette carapace. C’était donc dans un but tout à fait innocent et sans arrières pensées que Sanae avait débarqué chez lui avec une politesse et une discrétion innommables.

Beuglant dans toute la maison, la sorcière attendait d’entendre une réponse ou de voir arriver la silhouette énervée de Dorofei. Il n’allait pas aimer, elle le savait pertinemment. S’en fichait-elle ? Un peu. L’amusement était déjà là. Soupirant, elle demeurait debout, seule, dans la pièce quand soudainement elle entendit un craquement et déjà, des bras l’enserraient par derrière. Elle ne se débattit pas, joueuse, souriant sans qu’il puisse la voir. Un bras passé autour de sa tête, sous son menton, tandis que l’autre immobilisait un de ces bras. Prise ferme, étudiée. Oui, un ex-auror et un soldat avait ces qualités pour contrôler un ennemi. Un ennemi ? L’était-elle en cet instant ?

 « Tiens Sanae. Je n'avais pas reconnu ta mélodieuse voix de cocher. » railla-t-il.  «Qu'est-ce que tu fouts ici ? »

Sa main libre se referma sur le bras du sorcier, davantage par réflexe que par une quelconque volonté de se libérer de sa prise. Large sourire aux lèvres, son regard se faisait aussi moqueur que mutin.

« Cooper...ai-je besoin d’une excuse pour venir te perturber ?»

Le perturber...étrange choix de mots, n’est-ce pas ?
Dites-moi, qu’est-ce qui pourrait perturber Dorofei Cooper, au juste ?

Ah. Oui. Elle savait.
Ses prunelles sombres brûlèrent instantanément d’un nouvel éclat.
Au lieu de planter ses ongles dans sa chair, Sanae enroulait ses doigts sur la peau de son bras, presque avec tendresse, douce prise, établissant un contact étrange entre eux. Et au lieu de se dégager de lui, elle reculait, plaquant son dos contre son torse, collant ses fesses contre son bassin. Elle ne le percutait pas, elle se glissait. Une ondulation, comme une provocation, plus qu’une collision de leurs corps et elle souriait davantage, sûre, déjà, d’avoir trouvé la meilleure manière de le mettre mal à l’aise. La déstabilisation pouvait être une arme très efficace. Tournant légèrement sa tête dans cette prise ferme, Sanae venait souffler près de son visage « C’est comme ça que tu me dis bonjour ? Ou est-ce une proposition ? Parce que je n’oserai refuser cela au Maître de maison. » Mutine, elle soufflait ces mots avec provocation, presque lascive.

Il est vrai qu'on ne pouvait pas dire qu'il comprenait grand chose à ce qui était en train de se passer. C'était étrange, ça, ce genre de réaction, qu'elle réagisse comme ça Sanae, il n'avait toujours vu comme quelqu'un de calme et de timide et là... et bien c'était tout le contraire. Méfiance, méfiance. On ne savait ce qui avait pu se passer, il valait mieux faire attention. Ceci dit, si c'était les autres ahuris, ils auraient probablement trouvé quelque chose d'un peu moins subtil que  ce genre de mascarade ; la question qui revenait donc prioritairement c'était donc plutôt : qu'est-ce qui avait pu arriver à la jeune femme pour qu'elle finisse dans cet étrange état. Elle n'était ni Margo, ni Neolina qui elles pouvaient se permettre ce genre de choses un peu étranges... mais qu'il acceptait avec plus de facilités que là. Est-ce qu'il était agacé ? Oui, c'était un fait. On ne pouvait même plus se doucher avec tranquilité, avoir un seul moment sans un foutu bruit et on ne pouvait pas dire que sa voix était douce quand elle beuglait comme un bœuf qu'on emmenait à l'abattoir. C'était même quelque chose de franchement désagréable, qui ne lui plaisait pas du tout.

Il avait pris quelques habits, enfilés à la va-vite, avant de transplaner et de sauter sur la jeune femme pour la coller au sol. Lui faire comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue ici, du moins pas comme ça, pas dans ces conditions où elle le cherchait visiblement plus qu'autre chose. Si elle avait eu un souci, qu'elle avait semblé affolé ou autre, bien sûr qu'il n'aurait pas réagi ainsi.  Quand on le cherche on le trouve, et il n'allait pas faire plus attention par ce que c'était une fille, Sanae savait pertinemment comment est-ce qu'il était et qu'il n'était pas franchement du genre à faire ce genre de distinction.

Ce qu'il n'avait pas prévu c'est que de sa seule main de libre, elle avait agrippé son bras. Ce geste lui fit raffermir sa prise, il allait vraiment comment à appuyer un peu trop autour de son cou. Il ne voyait pas son sourire, mais par contre dans le ton de sa voix, cela s'entendait quand même un peu, qu'elle se foutait 'un peu' de sa tronche.

« Cooper...ai-je besoin d’une excuse pour venir te perturber ?»
 « Quand on est poli et que l'on est pas invité à entrer ; on frappe avant d'entrer. Ou l'on prévient de son arrivée, sauf en cas d'urgences ; et tu ne sembles pas avoir besoin d'une quelconque aide.» répliqua-t-il froidement, n'appréciant absolument pas qu'elle se moque comme ça de quelques considérations.

Il n'attendait pas forcément d’excuse, mais plus quelque chose comme un « ok j'le ferai plus » ou quelque chose de semblable qui ferait comprendre qu'elle avait compris la leçon. Lorsqu'elle enroula ses doigts autour de sa peau, doucement, avec un semblant de tendresse, il tressaillit, perturbé ; comprenant également que pour les excuses et compagnie il pouvait se le mettre dans le fion ! Que c'était mal barré. Et il fallait bien avouer qu'il ne s'était pas du tout préparé à ce qu'elle soit si … entreprenante sans raison, serait probablement le terme approprié. D'autant plus que sa prise se raffermissait et que son corps se rapprochait du sien.

Whow, whow, whow !!!!!!
Qu'est-ce qu'elle était en train de faire là ? Qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Bon en vrai, il voyait très bien ce qu'elle était en train de faire, mais c'était d'un gênant sans borne ! Il ne pouvait pas vraiment s'éloigner, ça reviendrait à la lâcher et il n'était pas certain que ce soit la bonne solution. Pas dans cet état... en même temps, elle n'était pas non plus un ennemi.

« C’est comme ça que tu me dis bonjour ? Ou est-ce une proposition ? Parce que je n’oserai refuser cela au Maître de maison. »
 « Ce n'est rien du tout. Tu es juste ridicule et tu fais plus nympho qu'autre chose. Je te pensais quand même plus civilisée et subtile.» lui souffla-t-il, doucement à l'oreille sans cacher tout le... non... mépris et dégoût n'étaient pas les mots appropriés, mais ça ne devait pas trop s'en éloigner quand même.

Chacun faisait ce qu'il voulait, si ça plaisait à certains mecs, grand bien leur fasse que des gens arrivent comme ça. Il finit par la lâcher pour s'éloigner d'elle.

 « Et je te rappelle que je suis marié.»

Bon, d'accord, il savait que là c'était vraiment un argument de merde. Un vrai argument, mais qui était au final plus une excuse qu'autre chose. Prune, s'il arrivait à la dépêtrer des mains des Supérieurs, ne serait plus la même et il comptait toujours abréger ses souffrances. Donc, techniquement, c'était comme s'il n'avait plus de femme ; mais ça, elle n'était pas vraiment censée le savoir non plus.

 « Je répète donc ma question : qu'est-ce que tu me veux, Sanae ? Pourquoi est-ce que tu es venue ?»

Si elle s'attendait à ce qu'il lui propose à boire et à manger, elle pouvait toujours courir pour l'instant !

 Elle voulait bien l’admettre : elle n’avait pas l’art et la manière de s’annoncer. Ou plutôt, elle ne l’avait plus depuis quelques temps. Un changement que Cooper n’avait pas suivi et qui le surprenait avec d’autant plus de force que c’était chez lui qu’elle débarquait sans y avoir été invitée, aussi brusque et déstabilisante qu’une tornade s’octroyant le droit de s’établir dans son salon. Une tornade sous couvercle, qui beuglait néanmoins. Elle aurait pu être plus discrète, attendre dans son salon, l’appeler avant de venir subitement sur le coup d’une envie. Mais voilà : l’envie la prenait et elle ne pouvait y résister. Avait-elle bien choisi son moment ? Sans doute. Avait-elle bien choisi la personne à déranger ? Evidemment ! Meilleure idée du monde, on en conviendra volontiers, n’est-ce pas ? Alors bien sûr, elle s’était attendue à de la résistance de sa part, connaissant un peu son caractère. Le truc, c’est qu’elle se connaissait, elle-même, peu ces derniers temps : alors tentez donc de prévoir les réactions des autres quand les vôtres vous échappent le plus souvent.

Ce fut alors seulement une semi-surprise lorsqu’apparaissant soudainement, le sorcier c’était jeté sur elle pour entraver tout mouvement. Son bras l’encerclait et elle demeurait sage, ne s’engageant pas dans un affrontement regrettable pour les deux partis … ce n’était pas le but, si ? Ou alors...Non, Sanae, pas le but. Un entraînement, oui. Un combat juste pour se foutre sur la gueule, non.

On a dit non.
Oui, mais…
Non !

Mais à se fier au ton de Cooper, ce n’était pas l’envie qui le démangeait de l’étaler d’un coup de poing bien senti. Et cela la faisait largement sourire.

« Quand on est poli et que l'on est pas invité à entrer ; on frappe avant d'entrer. Ou l'on prévient de son arrivée, sauf en cas d'urgences ; et tu ne sembles pas avoir besoin d'une quelconque aide.»Elle leva les yeux au ciel bien qu’il ne puisse pas la voir. « Oh, Cooper, ça va ! Je mets du piment dans ta journée, j’avais peur que tu t’ennuies. Et puis, je n’allais pas toquer à ta porte en prenant le risque que nos chers grands amis nous relient. Paraît que ça fait mauvais genre de traîner avec toi...» Un sourire en coin, et c’était une autre idée qui lui venait en tête.
Pas tant d’amusement dans son sourire, mais surtout, un petit air de démon. Elle enroulait ses doigts doucement sur son bras qui la retenait et elle le sentit tressaillir. Et alors, on tremble un peu Cooper ? Ca fait longtemps que tu n’as pas eu de contact ?  Il ne resserra pas sa prise mais il ne la lâcha pas non plus. Allez, faut arrêter de mordre l’os au bout d’un moment !

« Ce n'est rien du tout. Tu es juste ridicule et tu fais plus nympho qu'autre chose. Je te pensais quand même plus civilisée et subtile.»lui souffla-t-il à l’oreille et elle put sentir cette pointe de mépris, de dégoût, de rejet qui suintait de ses paroles. Elle, néanmoins, ne se départait pas de sa moquerie évidente, le visage tout peint d’insolence. Faisait-elle nympho ? Qui s’en souciait ? Elle avait passé trop de temps à s’enquérir des autres, trop de temps à convenir à leurs standards, à se calquer sur leurs modèles qui ne lui convenaient pas. Plus.

« Et je te rappelle que je suis marié.»

Et ? Sa femme n’était pas là, non ?
« Civilisée et subtile ? » répéta-t-elle, reprenant ses mots avec un amusement joueur. « J’crois que t’es pas arrivé au dernier chapitre toi. Y a eu des changements… Et ta femme...elle n’est pas là non ? Je viens te distraire. »

Te distraire de ta solitude pour combler la mienne. Un bon deal non ?

« Je répète donc ma question : qu'est-ce que tu me veux, Sanae ? Pourquoi est-ce que tu es venue ?» Il ne perdait pas le nord, hein ? Malheureusement, ils n’avaient pas la même boussole et le nord de la sorcière indiquait tout autre chose. Hmpf. On ferait avec hein. Elle leva les mains en l’air, signe d’innocence. « Je suis venue en paix ! Promis. J’avais envie de m’entraîner avec un gars solide, j’ai tout de suite pensé à toi. Tu vois, c’pas si terrible comme raison. »

Une main s’abaissa vers son sac pour le tapoter.

« J’ai même ramené une offrande. Je sais que t’aimes bien le whisky. Un 50 ans d’âge, ça te va pour me faire pardonner de la surprise ? »

Spécialement retiré de la cave remplie de feu son père. Comment un homme pouvait avoir une telle collection d’alcool alors qu’il ne buvait jamais ? L’idée la dépassait d’autant plus aujourd’hui. Allez, Cooper. C’est une bonne raison non pour venir te déranger ? Te proposer un petit entraînement pour te défouler, ce n’est pas si mal. Ça te fera du bien.

Heureusement qu'il s'était retenu de grogner son mécontentement, cela l'aurait probablement beaucoup trop amusée à la dame ! Il avait beaucoup de mal à la reconnaître et il ne savait plus trop sur quel pied danser ou comment se comporter. Il n'avait pas envie de se laisser marcher sur les pieds, mais avec les personnes de la Garde, il fallait quand même éviter de trop se brouiller... l'esprit d'équipe pourrait s'en faire ressentir. On se retient, mais on reste quand même un peu tranchant et incisif, il ne fallait pas qu'elle prenne ses aises. Le souci c'est qu'il ne savait pas bien quelles étaient ses limites. Tant pis, il allait le faire comme le sentait et il verrait bien ce que ça pouvait donner. Il lui avait donc rappelé qu'elle n'était pas invitée ; réponse un : levé des yeux au ciel. C'est bien ma cocotte, continue comme ça t'es sur la bonne voie.

« Oh, Cooper, ça va ! Je mets du piment dans ta journée, j’avais peur que tu t’ennuies. Et puis, je n’allais pas toquer à ta porte en prenant le risque que nos chers grands amis nous relient. Paraît que ça fait mauvais genre de traîner avec toi...»
 «Ce qui aurait fait mauvais genre, c'est que j'te tue comme ça, par ce que je pensais que tu étais un de nos grands Amis. » Bref sourire carnassier sur le visage.  « Généralement, les amis, me disent qu'ils passent... ou alors ils font une entrée un peu plus... disons soft. Et je ne m'ennuyais pas, je voulais juste prendre une douche et profiter du temps libre. Seul. Sans mon fils. Tu vois, silence, sans cri, sans qu'une personne vienne brailler et beugler dans mes oreilles.»

Doro ? On se calme là. Elle avait juste voulu faire une blague à la base. Ouais, enfin là ce n'était vraiment pas drôle vu qu'ils ne se connaissaient pas très bien.  Il soupira doucement, et bientôt elle avait enlacé ses doigts autour de ses bras, contact qui lui donna l'impression désagréable d'être comme brûlé. Ouais, c'est pas kiffant... quoique. Peut-être que c'était juste la façon dont tout se déroulait qui le perturbait un peu trop.
Agacé par son petit jeu, il avait fini par lui rappeler qu'il était marié !


« Civilisée et subtile ? J’crois que t’es pas arrivé au dernier chapitre toi. Y a eu des changements… Et ta femme...elle n’est pas là non ? Je viens te distraire. »

Des changements ? Non sans blague. Comme s'il ne l'avait pas remarqué ! Mais effectivement, il avait raté un ou deux wagons, et il était plutôt intrigué par cela... Ceci dit les phrases qui avaient suivi l'avaient un poil refroidi : oui sa femme n'était pas là, et elle ne le serait jamais plus. Il le savait que c'était un argument de merde de sa part, mais, elle, avec cette réplique c'était pire. Ce qu'elle pouvait insinuer n'était pas quelque chose qui faisait parti de sa vision des choses : t'es marié, t'es fidèle, femme présente ou pas, relation à distance ou pas. Dans son cas particulier qui se rapprochait plus de veuvage qu'autre chose, c'était encore autre chose. Il n'avait donc pas répondu à cela dans un premier temps préférant répéter sa question sur ce qu'elle lui voulait. Distraire, c'était vague.

 Je suis venue en paix ! Promis. J’avais envie de m’entraîner avec un gars solide, j’ai tout de suite pensé à toi. Tu vois, c’pas si terrible comme raison. »

En paix. En paix. Il lui en foutrait de la paix... Néanmoins la phrase d'après l'intéressa beaucoup plus ; Cette fois, elle devait pouvoir lire qu'elle avait allumé une petite flamme dans son regard.

 « Humhum. Un gars solide ? C'est censé être un compliment, non par ce qu'outre le fait que je sente que c'est un argument foireux, n'y a t-il pas une pointe de dérision dans ces termes ? Quoiqu'il en soit, si tu veux t’entraîner, soit, avec plaisir.»

Tandis qu'il causait, elle avait tapoté son sac et bientôt avait rajouté

« J’ai même ramené une offrande. Je sais que t’aimes bien le whisky. Un 50 ans d’âge, ça te va pour me faire pardonner de la surprise ? »
 « Une offrande ? Donc après le mec costaud tu utilises un vocabulaire proche des Dieux. Intéressant.» Sourire sarcastique.  « Seulement, je ne suis pas à acheter. Et ce n'est pas ça qui va que je te pardonne.» Temps de silence, avant qu'il rajoute  « Par contre si tu me dis que la prochaine fois, sauf urgence vitale bien entendu, tu me préviens et tu fais une entrée plus … normale, je pourrai songer à te pardonner.» Cette fois, il eut un sourire amusé.  « Par ce qu'entre nous, la prochaine fois tu pourrais tomber sur mon fils. Si tu oses l'effrayer, je ne donne pas cher de ta peau. Si tu l'amuses, il va te coller et je crois que cela m'amuserait énormément de te voir te dépatouiller avec un môme qui te colle aux basques.» Silence. Coup de baguette, cette fois pour relâcher la pression et faire venir deux verres à eux.  « Mais ton attention est gentille. J'espère que tu tiens bien l'alcool, si tu veux t’entraîner juste après. Ca serait dommage que tu ais un accident malencontreux»Est-ce qu'il y avait un air de défi là-dedans ? Tout à fait.

  «Ce qui aurait fait mauvais genre, c'est que j'te tue comme ça, par ce que je pensais que tu étais un de nos grands Amis. »« Ça aurait été la boulette. » fit-elle en grimaçant théâtralement, amusée. « Généralement, les amis, me disent qu'ils passent... ou alors ils font une entrée un peu plus... disons soft. Et je ne m'ennuyais pas, je voulais juste prendre une douche et profiter du temps libre. Seul. Sans mon fils. Tu vois, silence, sans cri, sans qu'une personne vienne brailler et beugler dans mes oreilles.» 

Le sous-entendu avait bien été entendu, et cela ne faisait qu’élargir son sourire, toujours coincée dans sa prise ferme. « Il faut embrasser l’aspect surprenant de la vie. » souffla-t-elle. Elle lui accordait pourtant volontiers qu’ils n’étaient pas amis et que débarquer dans son intimité ainsi sans prévenir pouvait être dérangeant. S’en souciait-elle pour autant ? Non. Il y avat bien longtemps qu’en tant que légimen, Sanae n’avait plus vraiment le sens du mot « intimité ». Elle s’était longtemps refusée de rentrer dans l’esprit des autres, et dès lors que ses limites avaient fondu, elle n’avait plus été enracinée dans la honte de son don, mais dans sa célébration – même partielle. Au fond, tout ce qu’elle voulait, c’était un contact : affrontement, entraînement, ou autre… Peu importait la nature de la chose, tant qu’elle y trouvait son compte. Mais il y avait un effet pervers à cette revendication de soi : elle surprenait les autres, les écrasait parfois, et dans le pire des cas, les étouffaient. Comment être soi sans heurter les autres ? C’était toute la difficulté de l’exercice.

Pas sûr que Cooper lui donne une bonne note sur ce devoir...

« Humhum. Un gars solide ? C'est censé être un compliment, non par ce qu'outre le fait que je sente que c'est un argument foireux, n'y a t-il pas une pointe de dérision dans ces termes ? Quoiqu'il en soit, si tu veux t’entraîner, soit, avec plaisir.»

Elle poussa un soupir, mi-agacée, mi-amusée. « Arrête de tout analyser Cooper, ça te fatigue plus qu’autre chose. Faut que tu sois en forme pour l’entraînement ! » Au moins, il avait accepté : elle considérait ça comme une victoire. Son ton n’avait pas été agressif, du reste. On sentait tout l’enthousiasme enfantin de trouver un nouveau terrain de jeu, ou tout simplement, un nouveau partenaire de combat. Lorsque la bonne humeur se présentait, il fallait sauter dessus avant qu’elle ne se transforme en rage monstrueuse. Alors il n’y avait rien qui puisse entacher cette joie malicieuse, espiègle, qui la saisissait tout à fait. Pas même un Cooper grognon d’être ainsi dérangé.
Fort heureusement, le whisky était la clé de tous les maux.

« Une offrande ? Donc après le mec costaud tu utilises un vocabulaire proche des Dieux. Intéressant.»Un large sourire étirait son visage. Elle sentait l’humeur changer lentement, l’intérêt se creuser. « Seulement, je ne suis pas à acheter. Et ce n'est pas ça qui va faire que je te pardonne.»Faudrait-il vraiment se faire pardonner ? Etait-ce un outrage si grand à ses yeux ? Elle leva les siens au ciel à nouveau. Elle n’avait pas voulu l’acheter à vrai dire, seulement l’amadouer pour obtenir ce qu’elle désirait. Mais le sorcier était suspicieux...pouvait-elle réellement lui en vouloir ? Ils ne se connaissaient peu, et la connaissance de Cooper à son sujet se limitait à son ancienne elle, celle-là même qui n’aurait jamais osé débarquer avec ses grands sabots pour le déranger. « Par contre si tu me dis que la prochaine fois, sauf urgence vitale bien entendu, tu me préviens et tu fais une entrée plus … normale, je pourrai songer à te pardonner.»Un léger rire s’échappa de sa gorge. « Urgence vitale ? Pour moi, s’en était une. J’ai envie de m’entraîner : c’est urgent. » Sourire éclatant. « Par ce qu'entre nous, la prochaine fois tu pourrais tomber sur mon fils. Si tu oses l'effrayer, je ne donne pas cher de ta peau. Si tu l'amuses, il va te coller et je crois que cela m'amuserait énormément de te voir te dépatouiller avec un môme qui te colle aux basques.»Une grimace la prit à cette pensée. Mais déjà le sorcier desserrait sa prise, la libérant. Elle se retourna, une main sur son sac et l’autre sur sa hanche tandis qu’il agitait sa baguette pour faire s’envoler deux verres jusqu’à eux. « J’ai comme l’impression que ça te ferait plaisir de me voir me démerder avec un gosse... J’ai compris que tu voulais m’punir. » Pourtant, elle avait été habituée aux mômes...de l’orphelinat jusqu’à sa rencontre avec Kezabel alors qu’elle n’avait que deux ans, Sanae s’était déjà occupée de ces petits êtres qui braillaient souvent et demandaient beaucoup d’attention. Si elle avait eu la patience de s’y confronter auparavant, elle n’était plus sûre d’y parvenir aujourd’hui. Un coup de chance pour le coup que le fils de Cooper ne soit pas là.

« Mais ton attention est gentille. J'espère que tu tiens bien l'alcool, si tu veux t’entraîner juste après. Ca serait dommage que tu ais un accident malencontreux»

On revenait donc sur la punition…
Elle voyait clair dans son jeu, c’était assez évident dans les mots et d’autant plus clair lorsqu’elle voyait ce petit air de défi placardé sur son visage. Ça t’amuse Cooper ? Bien. Nous sommes deux.

Elle sortit la bouteille de whisky de son sac et la déposa sur la table basse, prenant place sur un coin du canapé, coudes sur les genoux, dos voûté, ses longs cheveux noirs encadrant son visage. « J’pensais plus à boire après l’entraînement mais j’sais bien que t’attends qu’une chose : m’affaiblir pour me battre. Faudrait au moins ça pour que tu réussisses. »

L’arrogance se peignait sur ses traits alors qu’elle souriait plus encore. Il voulait du défi ? Parfait. Elle savait pourtant qu’il avait diablement bien choisi son angle d’attaque : elle ne tenait pas si bien m’alcool, s’étant empêchée pendant longtemps d’y toucher plus que de raison. Un verre de vin par-ci, par-là pour les grandes occasions ou lors des rares sorties qu’elle pouvait faire. « Tu sais qu’avec tes grandes idées d’entraînement en Norvège, j’me suis noyée dans un lac gelé ? C’était sympa. »

Avait-elle honte ? Pas vraiment. Elle reconnaissait volontiers l’aspect comique de la chose. Après un instant de silence, se mordant légèrement les lèvres, elle eut un sourire malicieux, son dos allant rejoindre sans aucune grâce le dossier du canapé. « Dis-moi Cooper...tu ne t’es jamais demandé qui était notre Grand Chef de meute ? »

Arthur. C’était une question qui commençait à la tarauder de l’intérieur, se demandant quelle était l’identité du chef de la Garde. Déformation de son don… Il y avait quelque chose d’addictif à avoir accès à de nombreuses informations, et dès lors qu’une seule était hors de portée, la frustration venait mordiller son esprit.

Pourquoi est-ce qu'elle parlait d'un gars solide maintenant ? Il n'était pas certain de comprendre là où elle voulait en venir encore. Est-ce qu'il n'y avait pas de la dérision dans ses propos ? Ou est-ce qu'elle était juste sincère ?

« Arrête de tout analyser Cooper, ça te fatigue plus qu’autre chose. Faut que tu sois en forme pour l’entraînement ! »
 « Ne t'inquiètes pas pour moi. Tu ferais mieux de te faire du souci pour toi, par ce que je ne compte pas te faire de cadeau, surtout vu cette arrivée impromptue»

Ouais ; et qu'il était quand même toujours un peu agacé, seulement il ne pouvait pas non plus lui mettre trop la misère. Il risquait de se faire engueuler par Margo et Neolina, et il n'en avait pas envie. On va éviter de mettre les deux femmes caractérielles contre lui, alors qu'il voulait juste donner une leçon. Il allait devoir faire attention, retenir un peu ses coups, juste un peu. Elle avait ensuite parlé d'offrande, et voilà, elle s'emballait, elle racontait n'importe quoi et il essayait de tourner ça en dérision. De toute manière, elle ne partirait pas, alors autant faire avec et même essayer de composer avec. Faire la tronche ne la gênait pas, alors il essayait de se montrer vaguement plus agréable. Il la « menaça » quand même qu'elle ne revienne pas chez lui comme ça, sans prévenir sauf s'il y avait une urgence vitale.

« Urgence vitale ? Pour moi, s’en était une. J’ai envie de m’entraîner : c’est urgent. »
 « Très drôle. Ne recommence donc jamais ça.»

Il lui lança un nouveau regard peu aimable histoire qu'elle comprenne bien qu'il ne plaisantait pas. Et d'ailleurs, il argumenta en lui disant ce qu'il ferait. Oui voilà, c'est ça grimace, peut-être que la prochaine fois tu seras un peu plus respectueuse.

« J’ai comme l’impression que ça te ferait plaisir de me voir me démerder avec un gosse... J’ai compris que tu voulais m’punir. »
 « J'aurais pas forcément confiance en toi ; mais ça m'amuserait beaucoup de te voir galérer tout ç fait. Ca serait savoureux comme vengeance.»

Il avait beau dire des choses comme ça, il avait quand fait venir quelques instants auparavant des verres pour qu'ils puissent boire. Est-ce qu'il avait une idée derrière la tête ? Peut-être un peu effectivement... vaguement. Continuer à la chercher vu qu'elle avait commencé dans ce domaine-là, et il se doutait qu'elle ne tenait pas très bien l'alcool... On verra bien qui sera le dindon de la farce en dernier ! Il savait que ce petit jeu pouvait très bien se retourner contre lui mais il était prêt à courir le risque. Elle sortit la bouteille et la déposa sur la table tandis qu'il commençait à servir les verres.

« J’pensais plus à boire après l’entraînement mais j’sais bien que t’attends qu’une chose : m’affaiblir pour me battre. Faudrait au moins ça pour que tu réussisses. »
 « Ma maison, mes règles. On peut bien s'accorder un premier verre maintenant et d'autres plus tard, n'est-ce pas ? Puisque tu sembles avoir le temps ça ne devrait pas te poser souci ?» Sourire en coin, il cherchait clairement à lui lancer un genre de défi, ou du moins à ce qu'elle le prenne comme tel.  « Je te rappelle que j'étais Auror.... et que je n'ai pas spécialement envie de te rétamer comme je pourrais le faire en combat réel.»
« Tu sais qu’avec tes grandes idées d’entraînement en Norvège, j’me suis noyée dans un lac gelé ? C’était sympa. »
 «Pour une noyée, tu parles encore beaucoup et tu m'as l'air bien en vie.» répliqua-t-il d''un ton pince sans rire, un peu sarcastique.  « Et en même temps quelle idée de marcher sur un lac gelé.... Tu l'as un peu cherché.»

Complaisance : 0. Au contraire, il était franchement plus amusé qu'inquiet de ça. Tout comme il se fichait bien de savoir comment est-ce qu'elle en était arrivée là et qu'elle lui remettait la faute dessus. Il ne savait pas à quoi elle jouait mais ça ne marcherait pas. Il allait ouvrir la bouche pour lui signifier, qu'elle pouvait quand même boire, que ça lui ferait du bien pour surmonter cette ho-ri-ble épreuve, mais elle avait repris la parole.

« Dis-moi Cooper...tu ne t’es jamais demandé qui était notre Grand Chef de meute ? »
 « J'en ai rien à foutre. Cette personne gère bien la chose c'est tout ce qui m'intéresse, les Généraux savent ce qu'ils font.» Il haussa les épaules.  « N'essaye pas de détourner le sujet, tu sais … Et bois ton verre, tu veux que l'on trinque ? A moins que tu ais peur de quelque chose.»

Alors Sanae ? Qu'est-ce que tu vas choisir ? Lueur amusée et malicieuse dans le regard, il lui tardait de voir la suite des événements.

  « Ne t'inquiètes pas pour moi. Tu ferais mieux de te faire du souci pour toi, par ce que je ne compte pas te faire de cadeau, surtout vu cette arrivée impromptue»

Combien de fois pouvait-on lever les yeux au ciel sans rester bloqué ? La question méritait d’être posée. Le sorcier ne semblait ni d’humeur joueuse, ni d’humeur blagueuse. Son répondant avait au moins le mérite de poser les bases saines d’une conversation sans heurts. Vous sentez le sarcasme ? Tant mieux. Après tout, Cooper en raffolait non ? Autant s’accorder.

« Oh oui, j’adore qu’on me fasse des cadeaux. C’est bien me connaître ça. »

Un léger sourire en coin. Bientôt, il défit la prise ferme qu’il avait sur elle et toute libérée qu’elle puisse être de cette accolade ô combien chaleureuse, Sanae tapota son sac avant d’en sortir la bouteille de whisky qu’elle avait promise. Est-ce que l’entraînement, accompagné d’un verre, était une urgence ? Evidemment. Ce n’était même pas discutable, et pourtant...

« Très drôle. Ne recommence donc jamais ça.»
Un large sourire éclatant, plein d’une malice démoniaque, lui répondit. Et le message était clair : il était probable qu’elle recommence un jour. Qui sait quand l’envie se déclencherait à nouveau ? Et puis, quel mal y avait-il à venir déranger ses petits camarades de la Garde, malgré toutes les protestations que cela puisse engendrer ? Le mal, il semblait qu’il n’y avait que Cooper pour le voir et l’énoncer. Il avait cependant un argument de choix : elle risquait fort de tomber un jour sur le fils du sorcier. Et là, personne n’était à l’aise avec l’idée. Sauf Cooper, peut-être, pour le simple fait de la voir se dépatouiller avec un môme. Sauf qu’une môme, elle avait déjà du en gérer une pendant très longtemps.

« J'aurais pas forcément confiance en toi ; mais ça m'amuserait beaucoup de te voir galérer tout à fait. Ça serait savoureux comme vengeance.»
« Pas confiance en moi ? » s’exclama-t-elle, une fausse mine outrée sur le visage alors qu’elle déposait la bouteille sur la table basse. « J’en suis sur le cul. Vraiment, je pensais qu’on avait tissé une relation profonde et intime basée sur une confiance totale et sans limites...Quelle affreuse déception ! »

Nouveau sarcasme. Parce qu’évidemment, non, ils n’étaient pas proches, pas amis. Ils se connaissaient peu, et c’était bien la raison qui poussait le sorcier à réagir de la sorte, probablement. Elle prit place sur le canapé, s’asseyant avec toute la grâce dont elle pouvait faire preuve. Vous sentez donc que l’humour est le maître mot de cette réponses, hein ? Et bientôt, des verres s’envolèrent jusqu’à eux alors qu’elle faisait valoir que peut-être, sans doute, hypothétiquement, il vaudrait mieux valu boire un verre après l’entraînement et non avant.

« Ma maison, mes règles. On peut bien s'accorder un premier verre maintenant et d'autres plus tard, n'est-ce pas ? Puisque tu sembles avoir le temps ça ne devrait pas te poser souci ?»Son regard suivit les gestes alors qu’il leur servait un verre de whisky, et un sourire amusé étira ses lèvres. « J’ai tout le temps du monde aujourd’hui. Et dans ma grande générosité, je t’en fais profiter, n’est-ce pas merveilleux ? »
Et il y avait autant du défi dans son ton à lui que dans le ton qu’elle employa à le défier de la battre.

« Je te rappelle que j'étais Auror.... et que je n'ai pas spécialement envie de te rétamer comme je pourrais le faire en combat réel.»Une moue un peu triste. « Vraiment ? Ça veut dire que tu vas retenir tes coups ? … Là, je suis vraiment déçue. »

Elle lui rappela néanmoins que c’était en partie à cause de lui si elle s’était retrouvée au fond d’un lac gelé la veille.

«Pour une noyée, tu parles encore beaucoup et tu m'as l'air bien en vie.»
Son sourire s’adoucit bien que l’amusement soit toujours là. « Je suis plus en vie que jamais, c’est bien vrai. »

Oh, si tu savais, Dorofei, comme c’est une vérité folle et bien désastreuse...

« Et en même temps quelle idée de marcher sur un lac gelé.... Tu l'as un peu cherché.»Elle prit le verre entre ses mains. « Je t’accorde que c’était pas la plus grandiose de mes idées. »

Un point pour toi Cooper.
Mais elle, ce fut bientôt autre chose qui occupa ses pensées et sortit, tel un éclair fusant de sa bouche, dans un naturel troublant, comme s’il s’agissait de parler de météo.

Arthur, qui es-tu ?

« J'en ai rien à foutre. Cette personne gère bien la chose c'est tout ce qui m'intéresse, les Généraux savent ce qu'ils font.»Il avait haussé les épaules et elle leva les yeux au ciel à nouveau. Vraiment, est-ce qu’on pouvait rester bloqué à force ? C’était une vrai question. Son dos renoua avec le dossier du canapé, ses jambes se croisant. « Tiens, ça m’étonne pas que tu dises ça. » grommela-t-elle. « N'essaye pas de détourner le sujet, tu sais …  Et bois ton verre, tu veux que l'on trinque ? A moins que tu ais peur de quelque chose.»Un léger rire de gorge. Reprenant un sérieux bien fabriqué, Sanae leva son verre dans sa direction. « Et à quoi pouvons-nous trinquer ? A tes bouclettes mouillées ? A Arthur et la table ronde? »

Est-ce qu’elle se foutait de sa gueule ? Oui.

Vas-y, continue de lever les yeux au ciel, c'est presque savoureux à observer. Est-ce qu'elle savait à quel point est-ce qu'elle était comique lorsqu'elle agissait de la sorte ? Non, par ce qu'il savait bien qu'il était chiant, c'était totalement le but de toute d'ailleurs, l'emmerder le plus possible, et visiblement il y arrivait quand même pas trop mal.

« Oh oui, j’adore qu’on me fasse des cadeaux. C’est bien me connaître ça. »
 « Humhum, tu sais qu'il y en a des empoisonnés aussi ?» demanda-t-il de sa voix la plus doucereuse.

Non, il fallait mieux éviter d'entrer dans ce genre de choses, il n'avait pas le temps pour ces conneries. Pourquoi est-ce qu'il continuait de la chercher comme ça alors que c'était visiblement tout ce qu'elle attendait ? Il allait bien falloir à un moment qu'il y remédie. Il avait donc continué en lui expliquant qu'elle ne devait plus recommencer sinon qu'il sévirait et notamment en lui envoyant par exemple son gosse. Généralement ça calmait... même si certains adoraient les enfants, quelque chose lui disait que pour Sanae ça ne serait pas le cas.

« Pas confiance en moi ? J’en suis sur le cul. Vraiment, je pensais qu’on avait tissé une relation profonde et intime basée sur une confiance totale et sans limites...Quelle affreuse déception ! »
 « Tu ferais mieux de garder ta salive pour des choses un peu plus importantes ...»

Et pour débiter un peu moins de conneries à la minute, mais non vu ce qu'il disait parfois, il valait mieux taire ce point-là pour l'instant. Voilà on reste sur des bases pas trop mauvaises.

« J’ai tout le temps du monde aujourd’hui. Et dans ma grande générosité, je t’en fais profiter, n’est-ce pas merveilleux ? »
 « Tu peux être moins généreuse... ça ne me gênera pas du tout, bien  au contraire ! Je suis ra-vi.»

Tu la sens bien l'ironie là ? Sérieusement  comment on pouvait dire autant de conneries, est-ce qu'elle n'était pas fatiguée de le gêner comme ça ? Tout comme il lui rappela qu'il était ex-auror et donc qu'il allait devoir se retenir un peu... histoire qu'elle ne finisse pas trop amochée.

« Vraiment ? Ça veut dire que tu vas retenir tes coups ? … Là, je suis vraiment déçue. »
 « Je tiens pas à entendre Neolina et Margo râler après moi par ce que j'aurais abîmé ton petit minois.»

Voilà. Et si on arrêtait de jacasser pour passer à quelque chose d'un petit peu plus sérieux ? Il soupira, lorsqu'elle lui avait raconté son anecdote -dont il se foutait totalement- même si ça l'amusait un peu.

« Je suis plus en vie que jamais, c’est bien vrai. »
 « Voilà, pourquoi en faire un fromage alors ? C'est vraiment bien parler pour ne rien dire d'intéressant... Neo serait un excellent public pour ça.» Et il avait continué avec le fait que marcher sur un lac gelé c'était con.
« Je t’accorde que c’était pas la plus grandiose de mes idées. »
 « J'espère que je ne connaîtrais jamais les pires, par ce que ça doit être super flippant. »

Et c'était quoi maintenant cette nouvelle question sur Arthur ? Il aimait encore moins ce sujet que celui d'avant par ce qu'il y avait potentiellement quelque chose de dangereux. Il essaya de détourner un peu le sujet pour revenir à quelque chose qui ne mettrait pas « Arthur » en danger.

« Et à quoi pouvons-nous trinquer ? A tes bouclettes mouillées ? A Arthur et la table ronde? »
On laisses ses bouclettes tranquilles. Tu le vois le regard peu aimable, là ?
 « A ton silence me paraît bien dans un premier temps.» Temps de silence.  « Et sache que si tu continues ton petit jeu stupide, ça se saura que tu veux jouer à Sherlock Holmes.»

Avec un peu de chance, elle se la fermerait sur le sujet. Mai,tenant, il allait attendre qu'elle boive au moins deux verres avant qu'ils puissent continuer à s’entraîner et son regard en disait long sur le sujet, derrière, lui avait bu rapidement le breuvage pour lui montrer qu'il ne la laisserait pas s'alcooliser toute seule.

 « Il est encore temps de faire marche arrière, si tu le souhaites»

  « Humhum, tu sais qu'il y en a des empoisonnés aussi ?»

Elle ne répondit que par un sourire en coin, un léger rire de gorge en prime.
Oui, il y avait des cadeaux empoisonnés parfois : elle en était un parfait exemple, non ? Du style à avoir l’air tout joli de l’extérieur et à vous sauter à la gorge en ouvrant la boîte. Elle était un de ces cadeaux-là. Encore que, l’emballage ne faisait rien du côté de Cooper. Il n’y avait, semblait-il, rien à espérer sur ce plan. La déception était vite rattrapée par la perspective d’un entraînement à venir, et le simple plaisir de le faire chier. Il n’y avait pas d’autre termes à employer.
Sanae répondait alors à ces ronchonnements par du sarcasme mais ça non plus, ce n’était pas du goût du sorcier. Pourtant, il n’y était pas étranger. Y avait-il un moyen de contenter cet homme ? Pas sûr. Ah, si ! Ne pas venir l’importuner. Mince...raté !

« Tu ferais mieux de garder ta salive pour des choses un peu plus importantes ...»Un sourire éclatant pour toute réponse, la pique ne venant aucunement la blesser comme elle entendait bien sillonner le parcours de remarques acerbes sans en éprouver la morsure vexatrice. Peu importait de bien s’entendre : elle voulait simplement se distraire. Tout était bon à prendre. Et puis...si le sourire en disait long, c’était surtout que le sorcier ne se rendait apparemment pas compte de l’énormité de ce qu’il disait. Garder sa salive pour...quoi ? Ah, oui des choses plus importantes !

« Garder sa salive pour des choses plus importantes….je...note. » s’amusa-t-elle, l’oeil pétillant.

Elle en avait quelques unes en tête.
Mais comme elle était là, face à lui, prête à lui consacrer son temps avec une générosité infaillible, Sanae laissait ces idées-là de côté. Il valait mieux apparemment. Dommage, elle aurait aimé voir ce qu’il avait sous le capot ce Cooper.

« Tu peux être moins généreuse... ça ne me gênera pas du tout, bien  au contraire ! Je suis ra-vi.»Oh, l’ironie, le retour ! « Ouais, j’sens que tu es ravi là. Ça se voit. Tu rayonnes...presque tôt en fait...c’est...aveuglant. »

Aveuglant...
Non ? Oh, allez...trop tôt pour en plaisanter ?

Bientôt, il fut question de l’entraînement et Cooper semblait craindre les conséquences pour sa pauvre et frêle personne. Il plaisantait là hein ?

« Je tiens pas à entendre Neolina et Margo râler après moi par ce que j'aurais abîmé ton petit minois.»Elle se mordit la joue intérieure, lèvres pincées, amusée. Ou peut-être était-elle piquée au fond du fait qu’il semblait croire qu’elle n’était pas à la hauteur. Ce n’était sûrement que justice, elle l’asticotait depuis plusieurs longues minutes déjà et il répliquait, mais la pique eut le mérite de faire gronder quelque chose en elle. Quelque chose qui gronda davantage encore à l’énonciation d’une certaine blonde...Pas plus tard qu’hier, les échanges de sms avaient mis le feu aux poudres et les deux sorcières s’en tenaient à un silence radio. La rage froide et la lave se mêlaient dès qu’elle entendait parler d’elle. Alors non, Margo n’allait sûrement pas se plaindre que Cooper lui refasse le portrait.

« Ne te fies pas à mon joli minois Cooper. » Le ton avait sans doute changé, un peu plus ferme, un peu plus lourd, mais elle arborait toujours un fin sourire plein de malice.

Elle était bien plus solide qu’il ne le croyait. Du reste, des années d’entraînements avaient fait disparaître la peur de se prendre des coups. Être abîmé...bon sang ce que Sanae s’en fichait éperdument ! Qu’il frappe, c’était bien tout ce qu’elle demandait.

La sorcière embraya sur son petit périple en Norvège et le sorcier était déjà bien assez agacé pour entendre cette histoire, semblait-il. Quoi ? Ça te fait pas plaisir Cooper de savoir que t’aurais pu être tranquille aujourd’hui ?

« Voilà, pourquoi en faire un fromage alors ? C'est vraiment bien parler pour ne rien dire d'intéressant... Neo serait un excellent public pour ça.»Elle leva les yeux au ciel, véritablement agacée cette fois-ci. Elle fit remarquer que ce n’était pas sa pire idée. « J'espère que je ne connaîtrais jamais les pires, par ce que ça doit être super flippant. »Un soupir. « Très flippant. Mais passons. » Une courte pause alors qu’elle le regardait, plissant un peu les yeux en l’étudiant. « Tu sais Cooper...j’crois qu’au fond de toi, y a un ptit vieux tout grognon. »

Elle avait dit ça comme si elle avait annoncé qu’il allait pleuvoir demain. Et bientôt, il fut temps de boire, et de trinquer ! Un verre chacun. Sanae proposa de trinquer à ses bouclettes mouillées.

« A ton silence me paraît bien dans un premier temps.»
Un nouveau sourire en coin. « Je parlerai moins quand j’pourrai te cogner. »

Et apparemment, lui aussi en avait envie car son regard, à la mention des dites bouclettes, ne lui avait pas échappé. Bon, et bien parfait, il était en condition ! Un dernier mot sur Arthur ?

« Et sache que si tu continues ton petit jeu stupide, ça se saura que tu veux jouer à Sherlock Holmes.» Elle haussa les épaules, peu soucieuse des conséquences. « Tant mieux, j’attends que ça de pouvoir être convoquée dans le bureau d’Arthur en personne. »

Elle leva son verre, bien décidée à boire.

« Il est encore temps de faire marche arrière, si tu le souhaites»

Un large sourire plein de défi.

« Même pas en rêve Cooper ! »

Elle but, le sorcier faisant de même pour l’accompagner. Le liquide ambré vint réchauffer sa gorge.

« Tu veux t’entraîner où ? Ici ? »

Cette baraque avait un jardin ou il comptait bouger les meubles ?  

Oh oui, vas-y souris tant que tu peux encore, il est possible que bientôt tu déchantes un peu, ou pas. Il ne devait quand même pas trop abuser même si elle avait réveillé en lui quelques envies de bastons. Pourraient-ils d'une quelconque manière être élus roi & reine du sarcasme à leur façon possible. Têtes couronnées. Et il fallait bien avouer qu'il n'y mettait pas beaucoup du sien, pour ne pas dire qu'il faisait tout pour être désagréable et c'était un spectacle si agréable de la voir répondre comme ça. Il appréciait sincèrement ça, même s'il continuait tout de même à être ronchon ! Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il puisse quand même un peu s'amuser et apprécier sa compagnie. Non, après elle allait se croire en terrain conquis et ça deviendrait de pire en pire, elle n'avait plus l'air d'avoir de grosses limites. Et il n'avait pas tardé à lui dire qu'elle ferait mieux de garder sa salive pour les choses plus importantes. Oui, c'était tendancieux … et pourtant dans ce qu'il voulait lui signifier il n'y avait aucun sous-entendu. Nouveau sourire de sa part. Et voilà, les idées bien tordues et perverses, elle les comprenait bien contrairement aux phrases comme « fouts moi la paix ». Il hésita quelques instants quand même à continuer à aller dans ce sens, mais il serait beaucoup plus vite gêné qu'elle... ; et pourtant.

« Garder sa salive pour des choses plus importantes….je...note. »
 « Noter c'est bien, s’exécuter c'est encore mieux.»

Voilà ; non là encore il n'y avait aucun sous-entendu et il n'avait pas pu s'en empêcher pour voir comment est-ce qu'elle allait réagir. Il voulait comprendre ce qu'elle avait derrière la tête, par ce qu'il n'y croyait que moyennement à son histoire d’entraînement. Bien sûr, il y avait du vrai là-dedans... mais encore ? Est-ce qu'il n'y avait vraiment que ça ?
E t il avait même continué avec l'ironie qu'il maîtrisait parfois si bien.

« Ouais, j’sens que tu es ravi là. Ça se voit. Tu rayonnes...presque tôt en fait...c’est...aveuglant. »

Petit soupir. Il secoua la tête, il lui aurait bien mis des lunettes de soleil sur la tronche mais ça c'était finalement pas assez marrant.

 « Evite de trop me regarder tu risquerais de perdes quelques dizièmes, ça serait con que tu deviennes aveugle.»

Oui, c'était pourri et alors ? On ne peut pas être tranchant à chaque fois !
Et si on repartait sur l’entraînement, c'était bien ça, n'est-ce pas ? Il voulait quand même mettre un peu les points sur les i. Etrangement, elle était devenu plus froide, il ne comprenait pas bien pourquoi, mais ça lui allait parfaitement, elle était moins chiante, plus attrayante comme ça. Il ne se fiait pas seulement à son joli minois, comme elle le disait si bien. Ils avaient continué de causer un peu....

« Tu sais Cooper...j’crois qu’au fond de toi, y a un ptit vieux tout grognon. »
 «Non, c'est juste toi qui me met grognon à vrai dire. » dit-il avec quand même un sourire un brin amusé sur la tronche.
Et, elle en était rapidement venue à dire.
« Je parlerai moins quand j’pourrai te cogner. »
 « Tu peux savoir combien j'aime cette sonorité de ces quelques mots dans ta bouche.» ca avait quelque chose de vraiment sympathique ou ne pas dire excitant... mais ça retomba assez vite vu qu'elle s'était mis en tête de savoir qui était Arthur, mauvaise idée. Il essaya de la convaincre d'abandonner ce genre de choses stupides, mais elle ne semblait pas l'entendre de cette oreille, pas du tout même.

« Tant mieux, j’attends que ça de pouvoir être convoquée dans le bureau d’Arthur en personne. »
 « Ca serait dommage que tu passes autant de temps que ça, pour te faire oublieter au final.»

Enfin, il disait ça, il disait rien. Elle était grande, elle avait après tout ce qu'elle voulait et les risques qu'elle prenait. Qui plus est, maintenant qu'il l'avait mis en garde ! Elle leva son verre comme pour boire, il lui laissa une dernière chance d'abandonner...

« Même pas en rêve Cooper !  Tu veux t’entraîner où ? Ici ? »
Non au QG. On sera beaucoup mieux installés, j'ai pas mon fils, on peut donc en profiter largement....Enfin si t'as encore la force de transplaner. la taquina-t-il tandis qu'il se reprenait un autre petit verre.  « Un autre, Sanae ? Quoiqu'il en soit, tu pars en premier et tu m'attends là-bas.» Il braqua, plongea son regard bleu dans celui de la jeune femme.  «Et effectivement, tu n'auras aucune assurance que je me pointe. Mais si je le fais... et bien, tu seras probablement comblée. »

Oui, il jouait un peu avec les mots, et alors ? Elle l'avait cherché, elle allait le trouver, tout simplement ! Petit signe de la main pour l'inviter à dégager de chez lui, mais le ferait-elle ?

 « Noter c'est bien, s’exécuter c'est encore mieux.»

S’exécuter pour mieux utiliser sa salive ?
Oh, Cooper...que dis-tu là ? Avait-il seulement conscience de l’étendue du sous-entendu qui perdurait dans leurs paroles ? Elle craignait que cela n’amuse qu’elle, et pourtant, il n’était pas de ceux qui ne comprenaient pas ce qui se trouvait entre les lignes. Sûrement le faisait-il exprès, simplement pour la pousser à faire des remarques qu’il se ferait un plaisir de rembarrer directement sans prendre de gants, comme il savait si bien le faire. Elle se contenta néanmoins de pincer les lèvres en acquiesçant, se retenant de rire ou de rajouter quoi que ce soit, la malice et l’insolence au fond des yeux. Fort heureusement, ce n’était pas la seule provocation ou taquinerie qui passait et elle n’avait pas résisté longtemps à en remettre une couche. Le sorcier, lui, y réagissait à sa manière : pince-sans-rire, sarcastique et grognon. Un sacré mélange !

 « Evite de trop me regarder tu risquerais de perdes quelques dizièmes, ça serait con que tu deviennes aveugle.»Elle fit une moue amusée. « Ce serait plus con que de te faire énucléer, c’est sûr. »

Elle avait répondu du tac au tac, sans hésiter une seconde avant de piquer. Pourtant, il n’y avait pas d’agressivité dans son ton. La sorcière ne faisait que répondre aux piques lancées avec mauvaise grâce. Et le moins que l’on puisse dire, c’était que cela l’amusait grandement.

 «Non, c'est juste toi qui me met grognon à vrai dire. »
Une main sur le coeur, elle fit comme si elle était touchée. « Merci. C’est un don incroyable que je tente de développer. » Tu devrais te sentir flatté Cooper, c’est avec toi qu’elle vient le faire ! On me dit dans l’oreillette qu’il n’est pas flatté...ah, bon...L’incompréhension est totale.

Bien sûr, si les raisons qui l’avaient menée jusqu’ici étaient multiples, la sorcière ne les avait pas toutes énoncées à voix haute. Il devait s’en douter, le sentir venir, mais si elle gardait en ligne de mire son ambition secrète, Sanae se focalisait sur l’entraînement à venir et il promettait d’être chaotique. Les deux semblaient déjà prêts à se battre et c’était dans des mots un peu plus crus qu’ils s’affrontaient déjà. Elle voyait bien néanmoins l’amusement dans son sourire. S’il avait vraiment été énervé, il n’aurait sans doute pas hésité une seconde pour la virer brutalement de chez lui.

 « Tu peux pas savoir combien j'aime cette sonorité de ces quelques mots dans ta bouche.»
Elle haussa les sourcils en signe de défi, appréciatrice. Amusée, elle avait un sourire qui trônait sur ses lèvres féroces « T’aimeras moins ça avec la gueule de travers, mais si c’est c’que t’aimes, j’peux tout à fait te satisfaire. »

C’est donc ça Cooper qui te plait ?
Ah, finalement, peut-être que le sorcier était bien plus en mesure de l’occuper qu’elle ne l’aurait imaginé….peut-être même qu’elle pouvait lâcher du lest en sa présence. Et d’un seul coup, elle se rappela que Cooper était un vieil ami de Logan. Un ami de Margo, aussi. Cohérent.
La conversation dériva bien vite et c’était finalement sa curiosité envers le fameux Arthur qui l’emporta, déclenchant l’agacement du sorcier qui ne partageait pas son envie d’en apprendre plus. L’ignorance, c’était sûrement mieux. Mais elle empruntait rarement la voie du « mieux ».

 « Ca serait dommage que tu passes autant de temps que ça, pour te faire oublieter au final.»Elle haussa les épaules. « J’prends le risque. ». Oh ça le risque, elle le prenait oui. Elle ne rougissait même pas de le faire, ou de le dire d’ailleurs. C’était une nouvelle pensée obsédante depuis quelques temps : l’identité d’Arthur. Un défi qui se présentait à elle, qui la propulsait vers une pente glissante dont elle appréciait les rugosités. Tout comme elle appréciait la brûlure du whisky dans sa gorge, finissant son premier verre, au même titre que son hôte qui s’amusait grandement de la faire boire. S’inquiétait-elle ? Non. L’inquiétude avait disparu depuis longtemps la concernant. Si elle devait être trop ivre pour se battre, alors elle se prendrait une raclée. Un autre défi. Peut-être que c’était ce qu’elle cherchait au fond...être mise à terre.

D’ailleurs, n’était-ce pas l’heure de combattre ? Et où ?

Non au QG. On sera beaucoup mieux installés, j'ai pas mon fils, on peut donc en profiter largement....Enfin si t'as encore la force de transplaner. Elle leva les yeux au ciel alors qu’il la taquinait, se resservant un dernier verre, sans trop le remplir. Juste deux doigts….Ahem.  « Un autre, Sanae ? Quoiqu'il en soit, tu pars en premier et tu m'attends là-bas.» Elle pencha la tête sur le côté. « Ressers-moi Cooper. J’t’ai dit, j’prends le risque. » Son ton était amusé mais terriblement sérieux. Et le sorcier planta son regard clair dans le sien. Elle ne cilla pas, attrapant ses prunelles dans les siennes.  «Et effectivement, tu n'auras aucune assurance que je me pointe. Mais si je le fais... et bien, tu seras probablement comblée. »Un souffle amusé alors qu’elle prenait le verre en se levant, l’observant avec le même amusement malicieux. Elle but le fond de son verre qu’il venait de lui remplir et le posa ensuite sur la table dans un bruit sec. Elle fit un pas vers lui, le regardant de sa hauteur, un sourire en coin. « Si tu te pointes pas, je considèrerai que tu es un lâche qui a trop peur de se battre. »

Puis, elle fit un pas de côté, prit son sac et après un dernier regard, lança un « A tout de suite l’aveugle ! » avant de transplaner.

Elle apparut à quelques rues du QG et marcha le long des quais jusqu’à pénétrer discrètement dans les quartiers secrets de la Garde. Est-ce qu’elle pensait qu’il ne viendrait pas ? A vrai dire, elle s’en savait rien. Elle établissait des paris intérieurs, tentant de savoir ce que le sorcier ferait. Les deux options l’amusaient grandement. S’il ne venait pas, elle continuerait à le harceler jusqu’à avoir un combat à proprement dit. Il devait certainement le savoir.

La sorcière jeta son sac sur une chaise et attendit.
Il avait intérêt à se décider vite par contre, elle n’était pas très patiente.

Oui c'est ça pince les lèvres. Tu n'es pas la seule à savoir jouer à ce petit jeu, et, parait-il, qu'en plus il est plutôt bon pour ça Dorofei. Il ne put s'empêcher d'être amusé en lisant sa malice et compagnie dans le regard de la demoiselle. Et il avait continué, encore et toujours, sur le même ton avec des blagues qui ne faisaient pas rire grand monde tant c'était de l'humour noir, mais elle ne semblait pas choquée, bien au contraire. Il espérait qu'elle y prenait quand même un peu de plaisir à tout cela.

« Ce serait plus con que de te faire énucléer, c’est sûr. »
 « Vilaine, fille. C'est très bas d'utiliser ce mot avec moi.» avait-il répliqué d'un ton qui se voulait blessé, alors qu'il n'en était rien.

C'était la vérité. C'est ce qui s'était passé et même s'il avait encore du mal à s'y faire, il n'allait pas passer des mois à chouiner sur son sort, sur son œil, sur ce qu'il ne pourrait plus faire. Il faut aller de l'avant. Le trauma, le montrer, c'est pour les autres. Lui, tout ce qu'il voulait c'est que rien ne change dans ses relations avec les autres. Il l'avait dit, montré. Il s'était entraîné pour récupérer son adresse passée. Ce n'était peut-être pas encore tout à fait ça, mais il avait retrouvé de bons reflexes et surtout il avait appris à faire avec cet handicap, il avait appris à utiliser encore plus ses autres sens et notamment l'ouïe, vu qu'il y avait tout un pan de vision dont il ne disposait plus.

« Merci. C’est un don incroyable que je tente de développer. »
 « C'est bon, là, c'est bien développé, plus ça risquerait de virer en crime contre l'humanité. Ou en crime tout cours... à ton encontre.»

Etre poli, doux diplomate avec les femmes ? Pourquoi faire ? Ca ne servait à rien, surtout avec ce genre de phénomènes.
Ils étaient enfin passés sur un sujet un peu plus intéressant à savoir : l’entraînement. Et oui, ça le réjouissait ces pseudos-menaces qu'il voyait plus comme un défi qu'autre chose. Et un vrai bon entraînement, on souffrait, on avait mal, on se blessait. Avec Beaumont, par exemple, il pouvait y aller à fond et elle lui avait déjà mis déjà mis la pâté. Voilà ce qu'il aimait. Et là, elle semblait encore plus intéressée la Sanae.

« T’aimeras moins ça avec la gueule de travers, mais si c’est c’que t’aimes, j’peux tout à fait te satisfaire. »
 « Je dis que ça donne un aspect intéressant au combat. Ce n'est pas comme si la formation pour devenir Auror était une sinécure en même temps.»

Ou se faire torturer par les Supérieurs. Ouais, non on ne dirait pas ça à voix haute. Ce qu'il aimait c'était l'adrénaline, pas la souffrance en elle-même.
Et bientôt la jeune femme disait qu'elle était prête à prendre le risque, en enquêtant sur Arthur, de se faire oublietter. Il leva les yeux au ciel, ne comprenant pas bien pourquoi est-ce qu'elle voulait faire quelque chose comme ça, à quoi ça servait, pourquoi ne pas faire simplement confiance à ce nouveau Chef. Mais Dorofei avait bien compris que quoiqu'il dise cela ne la ferait pas changer d'avis, alors il préférait passer à autre chose, pour ne pas dire au sujet qui allait les intéresser à présent : l’entraînement. Et le fait qu'il comptait la faire boire un peu avant... si elle le souhaitait. Non bien sûr que non, on ne forçait pas quelqu'un à se saouler, mais le mettre sous forme de défi était un bon choix pour qu'elle s'exécute.

« Ressers-moi Cooper. J’t’ai dit, j’prends le risque. »

Il le fit et s'en servit un autre qu'il but rapidement tout en l'observant toujours en coin, avant de rajouter que si elle partait elle n'était pas sûr qu'il vienne ; mais que s'il venait et bien, il y aurait de quoi être ravie. Le tout dit avec des mots spécialement choisis pour qu'ils puissent sous-entendre des choses aux oreilles de la jeune femme.
Elle n'avait pas tardé à poser le verre sur la table d'un bruit sec avant d'aller vers lui, sourire en coin.

« Si tu te pointes pas, je considèrerai que tu es un lâche qui a trop peur de se battre. »
 « Ou que j'ai juste réussi à mon coup pour avoir la paix. Tout est une question de point de vue.» expliqua-t-il.

Elle était partie, non sans encore une dernière « boutade ». Il soupira longuement avant de se diriger vers la salle de bain pour aller se sécher les cheveux, puis se préparer. Mettre une tenue qui allait bien pour le combat. Il avait pris soin de prendre son temps histoire de la faire poireauter un peu. C'était plus drôle comme ça.
Enfin, il s'était décidé à aller au QG et il la trouva planté sur une chaise. Rictus en coin, il se fit craquer lentement les doigts avant de lui souffler.

 « J'espère que tu as profité de ce temps précieux pour t'échauffer un minimum... à moins que tu es préférée comater par ce que tu avais un petit coup dans le nez.» la railla-t-il gentiment.  « Allez terreur, suis moi à la salle d’entraînement pour me montrer de quoi du es capable.»

Et il savait qu'il ne fallait pas sous-estimer ses ennemis, donc même s'il faisait le mec détendu qui la chambrait, il restait très attentif au moindre de ses faits et gestes prêt à riposter s'il le fallait... si elle y allait vraiment fort. Il adapterait chacune de ses attaques.

« Vilaine, fille. C'est très bas d'utiliser ce mot avec moi.»

Y avait-il des limites à l’humour ? Sans doute. Probablement. Les connaissait-elle ? Pas sûr. Pas sûr non plus que si c’était le cas, elle s’arrêterait à temps avant d’être désobligeante, vexante. Mais il y avait quelque chose chez le sorcier qui faisait en sorte qu’elle pouvait se le permettre car assurément, il aimait lui aussi l’humour noir, le sarcasme et les piques salées lancées sans méchanceté. A ses mots, la sorcière leva un sourcil amusé, sourire au coin des lèvres, l’air de dire Oui, très vilaine. Elle aurait pu divaguer sur ce simple mot, mais elle ne voulait pas pousser le bouchon jusqu’à ne plus pouvoir le retrouver. Le sorcier était déjà assez agacé ainsi, et il fallait avancer prudemment...n’est-ce pas ?

Alors ils continuaient les piques, les demi-insultes, les faux compliments. Oui, elle avait un don certain pour le mettre en rogne apparemment, ou à simplement révéler le vieux grognon qui vivait à l’intérieur de lui comme une entité pas si secrète, bien présente, les pieds dans des mocassins, lunettes sur le bout du nez, cheveux grisonnants, et un rictus insatisfait sur les lèvres, toujours prêt à dégainer un recadrement direct plongé dans l’humour. Ce vieux grognon, elle se plaisait à l’imaginer dans le crâne de Cooper, à vivre sa meilleure vie. Loin des autres.
Peut-être qu’elle ne l’avait pas choisi par hasard, non ?

« C'est bon, là, c'est bien développé, plus ça risquerait de virer en crime contre l'humanité. Ou en crime tout cours... à ton encontre.»Un sourire presque bestial, son verre entre ses mains, alors qu’elle dardait ses prunelles sur lui. Elle ne dit mot mais elle appréciait la répartie du sorcier, toujours prêt à piquer. Et il devait avoir compris qu’avec elle, il pouvait se le permettre : elle était d’assez bonne humeur pour ne pas partir au quart de tour. Une bonne journée donc.
Et puis, il fallait garder sa force de frappe pour des choses plus concrètes.

« Je dis que ça donne un aspect intéressant au combat. Ce n'est pas comme si la formation pour devenir Auror était une sinécure en même temps.»Un souffle amusé. « C’pas pour rien que je viens te voir toi Cooper. » Un ex-auror était automatiquement un partenaire de combat de choix.

Bientôt, il la resservit avant d’annoncer qu’il faudrait faire le pari de rejoindre le QG avant lui, en attendant qu’il daigne venir à son tour. Allait-il la surprendre en lui posant un lapin ? Elle en doutait, mais cela restait une possibilité, alors elle ne put s’empêcher une dernière provocation avant de partir.

« Ou que j'ai juste réussi à mon coup pour avoir la paix. Tout est une question de point de vue.»Un léger rire franchit sa gorge alors qu’elle attrapait son sac et prenait congé. Avoir la paix. En voilà une conception dont elle ignorait le sens. Comme une idée qu’on peine à toucher du doigt, à imaginer.

Avoir la paix.
Peut-être que cette paix, pour elle, était dans le combat, l’affrontement. Et c’était bien ce qu’il l’intéressait en cet instant ; ressentir encore une fois la fièvre de la violence.

Elle transplana et marcha jusqu’aux quais pour se glisser discrètement dans le QG. Jetant son sac non loin, elle attendit sagement de voir si le sorcier allait la laisser à son ennui. En attendant, elle avait sorti de son sac une brassière, un débardeur et un pantalon plus confortable. Elle se changea rapidement et se rassit lourdement sur une chaise en soupirant. Il lui fallait combien de temps pour arriver à celui-là ? Fort heureusement, il ne la déçut pas et dès lors que sa silhouette apparut, la sorcière eut un large sourire triomphal. Cooper fit craquer ses doigts. Bon signe.  

« J'espère que tu as profité de ce temps précieux pour t'échauffer un minimum... à moins que tu es préférée comater par ce que tu avais un petit coup dans le nez.» Les effets n’étaient pas à leur comble encore, mais elle savait qu’elle allait devoir redoubler de concentration et d’efforts pour garder la tête froide. Elle se leva aussitôt et sautilla sur place.

« Nope. J’suis prête m’sieur ! Allons nous tarter la gueule. »

Avec gentillesse.
Et beaucoup d’affection.
Sans oublier la tendresse.

Ah ? Non ? C’était pas ça ?
Bon, bah violence, provocation et rage.

« Allez terreur, suis moi à la salle d’entraînement pour me montrer de quoi tu es capable.»
« Terreur... » répéta-t-elle en le suivant. « Ça m’plait. »

Ils allèrent jusqu’à la salle d’entraînement et en franchissant la porte, Sanae s’attache les cheveux en une queue de cheval haute avant de se placer au milieu de la salle. Son regard se fixa sur le sorcier, sur sa façon de se positionner, sur les traits de son visage. Le silence se faisait. Il n’était pas pesant, simplement rempli de l’anticipation excitante du combat. Sa respiration se faisait plus lente. Elle réunissait sa concentration, malgré la dilatation légère de ses pupilles. Avait-elle peur de subir les effets de l’alcool, même à petite dose ? Elle aurait pu, si elle craignait les coups, si elle craignait la douleur. Mais sans doute les recherchait-elle bien plus qu’autre chose. Autant envie de cogner que de se faire cogner, dans un tourbillon de fébrilité presque suave qui la prenait. Lèvres légèrement entrouvertes, un fin souffle lent s’en échappait. Elle positionna ses pieds, pas trop éloignés, et ses bras, prête à donner le premier coup ou à recevoir la première attaque.

Ce qu’elle aimait ce petit instant suspendu d’avant combat...c’était presque apaisant, plein d’une quiétude où elle laissait ses pensées de côté. Il n’y avait plus que lui, là, devant elle, ses mouvements, sa respiration, et le plaisir des attaques non retenues. Elle ne le salua pas, ne lui demanda pas s’il était prêt. Une fois en place, elle attendit quelques secondes et quand le calme fut réuni, elle esquissa une ombre de sourire au coin de ses lèvres, plantant son regard dans le sien, et le premier fut amorcé. Son bras gauche partit direction sa gorge, le geste rapide et souple ; sa main partit et repartit aussitôt, et c’était son pied qui venait prendre le relai, venant frapper le genou du sorcier, avant de reculer, ses jambe en mouvement, circulant, prête à frapper à nouveau.

« C’pas pour rien que je viens te voir toi Cooper. »
 « Quel beau compliment, tu me fais là. Mais tu en as d'autres des pointures là-vas. Genre Margo.» Temps de silence, sourire pseudo-innocent, avant de reprendre  « Alors, qu'ai-je de plus qu'eux ?»

Oui, il se répétait et oui, il le savait. C'était même fait un peu exprès pour l'emmerder. Il y a bien un moment où il arriverait à obtenir une vraie réponse de la part de la jeune femme. Mais trêve de bavardage à ce sujet-là. Ils étaient bien parties sur le fait de ce rejoindre au QG, Sanae partirait un premier et il lui faisait bien comprendre qu'il la rejoindrait peut-être, selon sa bonne volonté. Il avait même réussi à la faire légèrement rire avec ce non-tact, mais elle avait quand même prit son sac et avait transplané sans faire d'histoire. Parfait.
Il avait pris son temps pour finir de se préparer avant d'aller la rejoindre. Oui, il tenait parole, il n'allait quand même pas la laisser en plan rien que pour se venger. Il aurait pu, mais elle avait semblé si motivée pour un entraînement qu'il aurait été dommage de passer à côté. Chacun de ceux-ci pouvaient être importants. L'apprentissage de la moindre des choses – aussi bien pour l'un que pour l'autre, ce n'était pas par ce qu'il était Auror qu'il avait moins à apprendre-,  pouvait changer le cours des choses, sauver une vie.
Encore une fois, cependant il l'avait cherché, à la demoiselle. Par ce qu'il trouvait ça un peu marrant, mais surtout, par ce qu'il voulait voir à quel point elle était motivée et si elle avait essayé de bien faire les choses. Certes, en combat réel, il n'y a pas d'échauffements, mais ce n'était pas le cas ici.... le tout en se moquant quand même un peu du fait qu'elle était possiblement un peu bourrée -ou joyeuse comme vous voulez-.
Sanae, se leva sautillant presque sur place.

« Nope. J’suis prête m’sieur ! Allons nous tarter la gueule. »
 « Pas bien. Mais ouais, c'est ça on va se maraver la gueule, c'est comme ça qu'on dit non ?»

Ouais, ce genre d'expression ce n'était pas franchement son vocabulaire habituel... mais c'était de circonstances vu ce qu'elle avait dit avant. Est-ce que cette histoire de baston le réjouissait ? Oui. Certes, il allait faire attention à ne pas la casser, mais une femme n'était pas forcément plus fragile qu'un homme. Il fallait aussi se méfier des apparences. Margo en était la preuve vivante. Neolina ou même Rain étaient un genre de contre-exemple même si l'une et l'autre étaient loin de la poupée fragile incapable de se défendre.

« Terreur...  Ça m’plait. »
 « Pardon. Je reprends. Terreur des bacs à sable. Si tu veux upgrader, va falloir faire tes preuves.» la défia-t-il.

Par ce qu'elle était le genre de femme qui semblait apprécier les défis et les prendre très à cœur. Alors, pour qu'elle se donne à fond, il fallait lui donner un objectif, même s'il pouvait paraître risible. Et dans le fond, il lui tardait de savoir ce qu'elle avait dans le bide, ce qu'elle pouvait donner lorsqu'elle se donnait à fond, quel genre de combattante est-ce qu'elle était.
Oh oui, il lui tardait tandis que l'adrénaline coulait lentement dans ses veines. Observer. Comprendre. Agir. Anticiper aussi si possible, mais il ne la connaissait probablement pas assez pour avoir un résultat probant dès le départ. Certaines positions, début de gestes pouvaient néanmoins en dire long.
Il la regarda se positionner, mais ils s'étaient visiblement mal compris sur un point ou deux, lui avait d'abord songé au combat avec baguette mais pour la jeune femme ce n'était pas le cas... si bien qu'il fut assez surpris à ses premiers coups. Il la laissa néanmoins faire pour voir ce qu'elle avait dans le ventre. Il allait  néanmoins contrer le premier coup histoire de pas finir trop amocher avant qu'ils aient réellement commencé.
Coup dans le genou qui le déstabilisa, il se laissa volontairement tomber au sol, tandis qu'elle reculait, avait toujours les jambes en mouvement. Analyse rapide  de comment elle se mouvait pour arriver à savoir l'attaque qui serait la plus adaptée.
Il fit semblant de se relever, mais au lieu de se remettre sur ses jambes il lança ses dernières sur celles de la jeune femme la faisant déséquilibrée de cette manière. Étape suivante ça serait de l'immobiliser avec une clef de jambe ou de cheville.

 « Je pensais qu'on allait plus utiliser la baguette.» dit-il d'un coup comme ça. Comme si c'était important alors que ça ne l'était pas du tout.

 « Quel beau compliment, tu me fais là. Mais tu en as d'autres des pointures là-bas. Genre Margo.» Elle faillit tiquer sur ce nom, mais elle demeura presque impassible, un léger sourire en coin. Pas la moindre envie de sourire pourtant. La rage des messages échangés était toujours présente et la simple évocation de la blonde déclenchait un brasier où la rancoeur et le désir se mêlaient bien trop pour exister distinctement.  « Alors, qu'ai-je de plus qu'eux ?» Il avait raison : il y avait d’autres possibilités pour un entraînement, d’autres noms sur la liste. Alors pourquoi lui ? Pourquoi lui ? Sans doute parce qu’ils n’étaient pas proches, que les choses étaient plus faciles ainsi, qu’ils ne se connaissaient pas bien et qu’il y avait toujours une part de curiosité à satisfaire. Sans doute aussi parce qu’elle aimait les défis : elle le savait redoutable au combat, peut-être davantage en magie que dans un combat physique, mais il demeurait un adversaire de taille. Peut-être aussi qu’elle aimait l’idée de trouver comment le dérider, lui parler, ou plus. « Tu m’intrigues j’imagine. » avoua-t-elle.

Ils passèrent enfin aux choses sérieuses et c’était dans les quartiers de la Garde qu’ils avaient décidé de se rejoindre. Enfin, décidé...c’était Cooper qui lui avait dit de l’attendre là-bas, ce qu’elle fit bien sagement, trop heureuse de pouvoir s’entraîner. Il s’était amené avec la détermination de celui qui s’était sans doute résigné à passer une après-midi tranquille seul chez lui, et qui comptait bien faire payer l’affront de bien des manières différentes. L’affaire était déjà commencée d’ailleurs : deux verres de whisky dans les pattes, voilà ce que ça lui avait valu.

Déjà, les provocations étaient de rigueur. Provocations gentillettes.

 « Pas bien. Mais ouais, c'est ça on va se maraver la gueule, c'est comme ça qu'on dit non ?» Elle rit légèrement en acquiesçant. « Ouais, c’est bon papy on dit comme ça ! »

En se dirigeant vers la salle d’entraînement, il avait fallu évidemment qu’il l’appelle Terreur. Elle ne put faire autrement que sauter sur l’occasion.

 « Pardon. Je reprends. Terreur des bacs à sable. Si tu veux upgrader, va falloir faire tes preuves.» Souffle amusé. « Hm. Hm. On va voir ça. »
Oui, ils allaient bien voir si la Terreur était au rendez-vous. Aucun d’eux ne craignait les coups cependant, et c’était avec confiance qu’ils s’engageaient dans le combat. Elle n’avait pas tout de suite perçu la surprise sur son regard, trop concentrée pour y faire attention. Ne s’attendait-il pas à une attaque frontale et directe ? Quoi, il voulait un thé et des biscuits avant ?

Elle avait néanmoins attaqué la première, chose qu’elle ne faisait que rarement, préférant d’abord observer son adversaire faire le premier geste. Mais il y avait dans ses veines quelque chose de bien trop impatient pour attendre une seconde de plus ; les gestes s’enchaînèrent rapidement et adroitement, frappant des points précis. Le coup dans le genou valut à Cooper d’être déstabilisé et de tomber à terre, mais elle restait attentive à ses déplacements, attendant la remontée. Malin le Cooper. Il prétendit vouloir se relever pour finalement donner un coup dans la partie basse de ses jambes, la déstabilisant. Réflexe, elle donna un coup de poing dans le côté droit du tibia avant de s’éloigner pour l’empêcher de l’attaquer au sol. Ses phalanges crissaient de douleur. Sensations balayées alors qu’elle reculait de plusieurs pas, retrouvant son équilibre, amortissant le coup en positionnant son autre jambe en arrière pour ne pas tomber, coudes protégeant ses côtes, muscles bandés. Un léger sourire au visage, elle ne revint pas tout de suite à l’attaque.

 « Je pensais qu'on allait plus utiliser la baguette.» 
Elle haussa les épaules, gardant néanmoins sa position. « Rien n’empêche de mêler le tout Cooper. Relève toi va, tu m’fais d’la peine sur le sol.»

C’était donc la raison de sa surprise...Elle ne venait de comprendre que lorsqu’il avait parlé : le malentendu était amusant, à vrai dire. Pas vraiment gênant en fait. Rien n’empêchait de sortir leurs baguettes à un moment donné pour pimenter le tout.
Elle attendit qu’il se relève. Pas question de l’attaquer ainsi au sol : pour la simple et bonne raison qu’elle se méfiait de lui et que si elle avait été à sa place, elle aurait tenté la clé de cheville ou de talon aussitôt qu’il se serait rapproché. Elle garda une certaine distance avec lui, attendant de le voir se remettre sur ses jambes. Sa vision, un instant, se troubla légèrement et elle cligna des paupières en fronçant les sourcils. Les effets de l’alcool. C’était ce qu’il espérait non ? La voir perdre, après deux verres de whisky qui n’auraient pas du intervenir avant un combat. Elle le savait pertinemment.

« Tu m’intrigues j’imagine. »

Il haussa un sourcil un peu surpris mais amusé. Ainsi donc, il l'intriguait, c'était quelque chose d'intéressant à entendre. Il ne préférait pas savoir si c'était de façon positive ou négative. Il avait décidé que c'était plutôt un compliment qu'autre chose...

 « Intéressant. Et en quoi, je te prie ? Par ce que je n'ai pas l'air sensible à ton charme et à ton humour ?» Il eut un petit sourire en coin.  « Ou par ce que je ne passe pas mon temps à faire la commère ? Hummm....  »

Oui, il la cherchait un peu, mais au final peut-être que la réponse l'intéressait un peu. Après tout, c'était quelque chose qui pouvait être utilisé contre lui d'une manière ou d'une autre par la suite, alors autant savoir ce qu'elle voulait vraiment dire dès le départ. Comme ça, il n'aurait pas de surprise, même s'il ne s'agissait là que d'un avis d'une seule et unique peronne.

« Ouais, c’est bon papy on dit comme ça ! »
 «Je crois que tu es plus âgée que moi.. enfin j'dis ça, j'dis rien. Si j'suis un papy t'es quoi ; toi ?  Une croulante ?»

Et puis il avait continué à la chercher, toujours assez gentiment mais sans prendre de pincettes, notamment avec son appellation de Terreur à laquelle il avait rapidement ajouté une ou deux informations supplémentaires... Et oui, ils allaient vite voir ça, de si elle était une terreur du bac à sable ou une vraie terreur. Il se doutait que c'était plus la deuxième solution, mais tacler un peu les gens quand ils avaient le caractère de Sanae ça avait tendance à les motiver encore plus.
Et puis la jeune femme n'avait pas tardé à commencer le combat... d'une manière qu'il n'aurait pas imaginé : lui s'était attendu à ce qu'elle utilise sa baguette et elle avait plutôt utilisé ses bras et jambes. En quelques instants il s'était retrouvé au sol, en s'y laissant plus ou moins laissé tomber histoire de pouvoir la contrer plus facilement avec une petite « ruse », pour ne pas dire entourloupe. En effet, en faisant semblant de se relever il lui donna un coup dans la partie basse des jambes pour la déstabiliser un peu.
Nouveaux coups échangés qui lui donnaient plus l'envie de se battre, de se donner à fond qu'autre chose, par ce qu'il fallait l'avouer elle se débrouillait quand même plutôt bien.
Jusqu'à ce qu'il reprenne la parole pour lui expliquer qu'il avait pensé qu'elle l'attaquerait avec un autre mode. Ceci dit, c'était de sa faute, non seulement il ne l'avait pas précisé mais en plus il aurait dû se parer à tout éventualité. Et elle se contenta d'hausser les épaules ; ouais c'est ça fait ton innocente...

« Rien n’empêche de mêler le tout Cooper. Relève toi va, tu m’fais d’la peine sur le sol.»
 « Pourtant je croyais que c'était la position dans laquelle tu voulais me mettre au départ.» répliqua-t-il avec un petit sourire narquois.

Visiblement aujourd'hui il était assez... disons dans le mood -ou agacé- pour ne pas être trop gêné pour répliquer ce genre de chose, surtout que c'était au final plus du sarcasme qu'autre chose. Non, il ne la draguait pas. D'ailleurs, rapidement il s'était relevé, il avait remarqué le trouble dans ses yeux comme si elle ne se sentait pas très bien, comme si elle avait du mal à tenir bien debout. Tiens donc, l'alcool faisait -enfin- effet. Nouveau sourire amusé, tandis qu'il avait tiré rapidement sa baguette, il lui jeta un sort informulé de façon à ce que les pieds de son adversaire s'engluent sur le sol avant d'aller lui décocher un nouveau coup dans le creux du genou.
Et s'il réussissait, il n'y aurait plus qu'à lui faire une clef de bras ainsi qu'un léger étranglement, de façon à ce qu'elle ne puisse pas bouger, se défendre sans avoir l'impression d’étouffer.

Ne jamais dire à un homme qu’il était intriguant.
C’était une histoire où l’on se retrouvait instantanément à devoir répondre à des questions, et ça n’avait pas loupé. Il fallait se fustiger soi-même lorsque cela arrivait : c’était forcément le genre de réflexion qui demandait justification. Sanae s’en mordait déjà les doigts, et pourtant, elle s’amusait de la réaction du sorcier. Il voulait savoir, elle voyait bien sa curiosité.

 « Intéressant. Et en quoi, je te prie ? Par ce que je n'ai pas l'air sensible à ton charme et à ton humour ?» Un souffle amusé. Quoi ? Pour l’instant Cooper, pour l’instant tu n’y es pas sensible...et encore...elle l’avait bien vu cette petite étincelle au moment où elle s’était faite plus brutale.  « Ou par ce que je ne passe pas mon temps à faire la commère ? Hummm....  » Elle leva les yeux au ciel. Et voilà une question sur Arthur et monsieur se faisait un plaisir de se moquer. Un sourire en coin et elle ouvrait la bouche, amusée. Elle le regarda de haut en bas, sans mépris, au contraire. « J’crois simplement que t’en as bien plus sous le pied que tu ne le laisses penser. Ça me rend curieuse de jusqu’où tu pourrais aller. Ça te va comme réponse ? ».

Demi-vérité. Elle était surtout curieuse de voir comment il pouvait réagir, ce qui pouvait le faire vibrer, déclencher sa colère comme son désir. Juste pour voir...juste pour s’amuser. Curiosité malsaine de savoir ce qui se trouvait dans ce crâne, sous les bouclettes. Et les provocations étaient une bonne chose pour commencer, n’est-ce pas ? Alors autant piquer, gentiment d’abord, avant de vraiment attaquer si besoin. Juste pour voir, hein ?

 «Je crois que tu es plus âgée que moi.. enfin j'dis ça, j'dis rien. Si j'suis un papy t'es quoi ; toi ?  Une croulante ?»Elle rit plus franchement, en lui faisant un clin d’oeil. « Je suis comme un whisky : plus je vieillie, plus on a envie de me boire. » Il avait beau être un peu plus jeune, Cooper était quand même une vieille âme.

Une vieille âme face à une de celles qui s’offrait une nouvelle jeunesse. Quasi neuve, en plein expérimentation. Et tout était une occasion pour de nouvelles sensations avec de nouvelles personnes : l’entraînement n’était pas seulement une façon d’entretenir des compétences, c’était aussi une façon de mieux se connaître, de mieux s’étudier, de mieux se faire mal ou faire mal. Ils avaient commencé l’entraînement sans réaliser au départ qu’ils ne parlaient pas du même type de combat : mais la baguette ou le combat physique n’étaient pas incompatibles.

Son regard s’était porté sur lui, au sol, alors qu’elle s’était déjà éloignée pour ne pas subir une attaque ; et elle lui intima – avec délicatesse – de se relever.

 « Pourtant je croyais que c'était la position dans laquelle tu voulais me mettre au départ.»
Un large sourire accueillit cette réflexion.
« On peut toujours garder ça pour plus tard. Si t’es toujours en état...»
Provocation, quand tu nous tiens...

Parce que tout de suite, il n’était pas question d’interrompre ce combat qui ne faisait que commencer. Pas question de louper l’occasion de s’affronter, même entre deux piques bien senties, et pourtant sans animosité. Et si elle avait la verve et la volonté de le combattre, les effets de l’alcool, eux, commençaient à se rappeler à elle. C’était comme ça quand on ne tenait pas l’alcool… Il fallait vraiment qu’elle s’entraîne à ce niveau-là.

Alors, au moment où sa vision se troublait, Cooper se relevait adroitement avant de sortir sa baguette et de lui lancer un sortilège qui fit s’engluer ses pieds dans le sol. Elle eut l’impression de s’enfoncer dans les tatamis de la salle d’entraînement alors que son adversaire venait frapper la pliure de son genou. Elle grogna et sortit rapidement sa baguette pour propulser le tatami qui les séparait sur Cooper : c’était ce qui s’appelait se prendre un mur. En mousse. Y avait pire. Elle jeta un sortilège à ses propres pieds pour déchirer le tatami et annuler les effets du sort précédent, se libérant dans un grognement avant que le tatami jeté sur le sorcier ne finisse par rejoindre le sol. Ni une, ni deux, elle fondit sur lui pour propulser son pied contre son thorax, se mettant légèrement de côté en tournant, donnant plus de force au coup avant de s’éloigner, levant sa baguette en même temps pour jeter un sortilège qui vint dessiner une entaille dans le bras de Cooper, déchirant le tissu du t-shirt.

Quoi ? Il était temps de passer à quelque chose de plus musclé, non ?

«  J’crois simplement que t’en as bien plus sous le pied que tu ne le laisses penser. Ça me rend curieuse de jusqu’où tu pourrais aller. Ça te va comme réponse ? »
 «Ai-je vraiment le choix de toute manière ? » dit-il un vague sourire aux lèvres  «Et puis, comment est-ce que tu pourras être sûr que je donnerai mon maximum ? Au combat... comme dans d'autres sujets ? Telle est la question, je crois, n'est-ce pas ?»

Oui, ça ne voulait pas dire grand chose avec le reste, il en avait totalement conscience, mais c'était aussi un peu le but. Qu'elle doute un peu, maintenant, plus tard, qu'elle ne soit jamais sûre de rien venant de lui... à part qu'elle pouvait lui faire confiance si c'était nécessaire, mais ça, elle devait déjà le savoir. Là  il s'agissait plus d'un jeu qu'autre chose entre les deux si bien qu'il avait l'impression d'avoir une assez grosse marge de manœuvre pour s'amuser, pour profiter un peu de la situation.
Alors ils se provoquaient chacun leur tour ; et c'est ça qui était bon au final, de pouvoir se divertir. Il vanna un peu sur son âge – enfin du fait qu'elle était plus âgée que lui- vu qu'elle l'avait appelé papy il y a quelques instants.

« Je suis comme un whisky : plus je vieillie, plus on a envie de me boire. »
 «Humhum. J'espère que boire n'a pas le sous-entendu auquel je pense juste maintenant. »

On peut le laisser faire son coincé en paix non ? Merci bien. Et puis, la frustrer et/ou la faire rire, la rendre perplexe au choix selon l'humeur et la dose d'humour de la jeune femme était une bonne chose, cela montrait aussi sa concentration. Et vu qu'il n'avait pas forcément envie de se donner à fond là-dedans, plus par ce qu'il avait peur de lui faire mal qu'autre chose. Avec Jordane, il avait appris qu'il pouvait y aller brusquement sans forcément y aller à fond ; avec Margo, il pouvait totalement se lâcher et pour l'instant, il ne savait pas trop sur quel pied danser avec elle. Ils n'étaient déjà pas très nombreux, alors il ne fallait pas qu'il abîme un membre par imprudence.
Cette fois, il laissa un nouveau sous-entendu laisser planer sur le fait d'être allongé.

« On peut toujours garder ça pour plus tard. Si t’es toujours en état...»
 « Pour moi, c'est une promenade de santé pour l'instant.»

Certes,  il se prenait des coups pas vraiment agréables, mais ce n'était pas grand chose pour lui. Il aurait juste quelques bleus dans le pire des cas, voire quelque chose d'un peu fêlé/cassé, si vraiment elle y allait fort, et la magie l'aiderait à se soigner rapidement, c'était minime par rapport à ce qu'il avait déjà vécu... et puis, il fallait bien avouer que l'alcool commençait à se faire sentir chez elle ; lui se sentait encore terre à terre mais il était probablement beaucoup moins attentif que sobre.
Bientôt, il avait choisi l'attaque en l'engluant dans le sol histoire de pouvoir l'attaquer avec plus de facilité. Elle sortit enfin sa baguette pour lui jeter un tatami à la tronche, d'un nouveau coup de baguette il avait envoyé valser ce dernier plus loin tandis qu'elle avait annulé les effets du sort qu'il lui avait lancé.
Et soudain, elle lui avait sauté dessus, ou plutôt son pied avait atterri en plein dans son thorax, lui coupant le souffle quelques instants, assez de temps pour qu'elle  lui fasse une petite entaille dans le bras.
Voilà qu'elle semblait maintenant bien dans le bain, bien échauffée et avec cette envie d'en découdre. C'était peut-être le moment de bien la faire chier à son tour, non ? C'est ainsi qu'il soupira avant de prendre la porte sans même prendre le temps de la refermer.
Adieu le combat... mais qu'est-ce qu'elle allait faire à présent ? Venir le chercher, partir, l'attendre ?

Non, la vérité c'est qu'il n'était pas vraiment parti ; il l'attendait bien gentiment à quelques pas de là-bas. Bien planqué de façon à ce qu'elle ne le voit pas. D'ailleurs, d'un coup de baguette, il avait ouvert une autre porte -sans la refermer non plus- de façon à faire croire qu'il était parti par là.
Plus les secondes passaient, plus l'alcool aurait agi sur elle et plus ses réflexes seraient mauvais, d'autant plus si elle était agacée, ou interloquée, ou même si elle avait envie de jouer à l'emmerdeuse. Alors, il l'attendait pour la cueillir. Lui sauter dessus et la mettre à mettre une bonne fois pour toute, tout en faisant toujours attention à ne pas trop lui faire mal.

 «Ai-je vraiment le choix de toute manière ? » Un souffle amusé et elle haussa les épaules. Non, il n’avait pas vraiment le choix.  «Et puis, comment est-ce que tu pourras être sûr que je donnerai mon maximum ? Au combat... comme dans d'autres sujets ? Telle est la question, je crois, n'est-ce pas ?»Elle sourit et tapota le bout de son nez, d’un air amusé. « L’instinct, Cooper, l’instinct. »

Oui, elle avait comme l’intuition tout à fait censée que Cooper n’était pas de ceux qui se retenaient beaucoup dès lors qu’ils sentaient qu’ils pouvaient y aller plus fort, plus loin. Ils se connaissaient peu, et il y avait beaucoup de choses à apprendre l’un sur l’autre, mais il ne tarderait pas à comprendre qu’il pourrait donner tous les coups qu’il voulait avec elle. Pas le style à reculer devant la douleur, pas le style à avoir peur des coups : ça, ça n’avait pas changé, même depuis le grand bouleversement. Ce qui était différent, néanmoins, était sa volonté à ne plus restreindre sa force ; et elle avait assez confiance en la capacité de l’ex-auror pour encaisser sans problèmes. Autant les coups que les provocations. D’ailleurs, aucun d’eux ne se retenaient pour piquer l’autre, en l’occurrence sur leurs âges, ou ce que leur attitude indiquait de ces derniers. Elle ne put s’empêcher de lancer une dernière provocation.

 «Humhum. J'espère que boire n'a pas le sous-entendu auquel je pense juste maintenant. »
Un large sourire accueillit cette réflexion. « Oh, quelle idée ! » siffla-t-elle, sarcastique.

Le combat s’engagea, et ils étaient toujours dans cette phase d’estimation ; ils tentaient de voir comment l’autre réagissait, comment il se mouvait, répondait, encaissait, et pour le moment, il n’y avait pas de réelle violence. Comme une sorte d’échauffement dans un combat opposant deux adversaires qui ne se connaissaient pas sous cet angle. Et comme pour garder cette ambiance de plaisanteries fines et raffinées, aucun d’eux ne sut résister à l’amusement engendré par la position du sorcier au sol. Allongé. Il était bien là non ? Et si ce n’était pas elle qui avait fait le sous-entendu, elle y répondit néanmoins avec plaisir.

 « Pour moi, c'est une promenade de santé pour l'instant.»
Un léger sourire en coin. « Pour l’instant. » souligna-t-elle.

Les mouvements s’étaient enchaînés rapidement après ça ; le sorcier lui avait jeté un sortilège qui avait entravé ses pieds dans le sol, et alors qu’il se relevait pour lui faire face à nouveau, Sanae avait propulsé le tatami sur lui avant de se libérer et de lancer le talon de son pied contre son thorax, enchaînant avec un sortilège qui vint lui entailler le bras. Là, ça commençait à prendre forme. Ils se détendaient. Du moins, c’était ce qu’elle pensa sur l’instant avec satisfaction….jusqu’à ce que Cooper ne s’immobilise, avant de soupirer et de s’éloigner pour sortir.

La sorcière le suivit des yeux, sourcils froncés, restant attentive et méfiante, jusqu’au moment où il disparut par la porte, la laissant seule dans la salle d’entraînement. Quoi ?! Etait-ce une façon de la déstabiliser pour mieux la prendre à revers ? Ce fut sa première pensée. Mais le bruit d’une autre porte s’ouvrant plus loin fit naître le doute. Ses muscles se relaxèrent légèrement, bien que son visage exprimait toute la surprise et la déception qu’elle ressentait. Il se passa quelques secondes où elle réfléchit intensément, cherchant à comprendre, les mains sur les hanches. Sa langue claque contre son palais alors que son regard ne quittait pas la porte entrouverte de la salle, par laquelle Cooper était parti.

Etait-il vraiment parti ? Pourquoi venir s’entraîner avec elle s’il partait à la première entaille ? C’était idiot. Aucune logique. Oui, aucune. Son intuition l’avait-elle trompée ? Elle s’essuya le front en soupirant. Les effets de l’alcool lui picotaient les yeux, l’embrumaient légèrement.

Non, c’était stupide. Cooper était un soldat, un très bon soldat, et il n’y avait aucune raison de tourner le dos à ce combat qui était plutôt doux jusque-là. Il l’avait dit lui-même. Et puis, la sorcière se souvint des mots de Jordane à propos de Cooper : le sorcier n’était pas du style à faire des cadeaux, à reculer. Il surprenait, bien souvent, ses adversaires. Sans doute cela l’amusait-il…
Sanae pinça les lèvres et un léger sourire en coin apparut. Elle leva sa baguette, et prononça un Evanesco ! qui fit disparaître la porte : meilleure visibilité pour elle, mais danger évident s’il était directement derrière. Alors elle se mit aussitôt en position de défense, parée à cette éventualité, se décalant sur le côté, dans un bon angle. Mais rien. Il n’était pas derrière. La sorcière plissa les yeux, essayant d’apercevoir quelque chose au loin. Rien. Sa baguette fendit l’air à nouveau et elle jeta un nouveau sortilège qui se répercuta contre les murs du couloir sans atteindre de cible, seulement pour faire réagir.

« Cooper ! Sois pas un lâche, j’sais qu’t’es là ! Allez, sors, viens jouer ! »

Elle vint se placer contre le mur, près de la porte qui avait disparu pour ne laisser qu’un encadrement vide, baguette en main, prête à réagir s’il revenait sur ses pas. Ou alors, elle s’était trompée et il était définitivement parti.

Mais ce serait très étonnant de sa part...

« L’instinct, Cooper, l’instinct. »
 « Tu as peut-être un instinct bien merdique.» il haussa un peu les épaules, un sourire narquois sur ses lèvres, juste pour l'agacer un petit peu.

Ou peut-être pas, mais comment le savoir exactement ? Cela, ils ne pourraient le voir qu'avec le temps qui passerait, avec les entraînements savoir ce qu'elle pouvait donner exactement. Un jour aussi ; où il aurait décidé de lui-même qu'il voulait bien s’entraîner avec elle, sans intrusion douteuse de son chez-lui. Malgré tout, il s'en souvenait et ça lui laissait un goût amer.... et d'un autre côté, il y avait quand même quelque chose d’intrigant chez cette femme. Il ne pouvait que le reconnaître, qu'il y avait de la force en elle tout comme il y avait cette insolence presque insondable... mais cela ne suffisait pas toujours à encaisser les coups, les vrais, ceux donnés à pleine puissance. Le combat avait néanmoins été commencé, il y allait quand même doucement, voir ses idées, ce qu'elle avait dans le ventre, voir comment est-ce qu'elle se débrouillait, se mouvait, voir s'il pouvait avoir un schéma en tête de sa façon de se battre. Il avait d'abord été étonné qu'elle utilise les poings plutôt que la baguette, vu qu'il ne s'y était pas attendu, mais après tout pourquoi pas ? Les deux étaient nécessaires selon lui. On ne sait jamais ce qui pouvait arriver à sa baguette ; alors mieux valait avoir d'autres alternatives car elles pouvaient bien servir, face à des ennemis qui ne savaient peut-être pas -ou moins- se battre au corps à corps. Pas tous, c'était certain, mais pour beaucoup de Supérieur, c'était avant tout la magie, les méthodes plus Moldues étaient déjà plus proscrites.
Ils s'étaient encore cherchés, il essayait de la piquer un peu sur divers sujets mais elle répliquait généralement pour avoir le dernier mot et avec le sourire en plus. Bien. Cela montrait qu'elle ne se déconcentrait pas pour un rien, qu'elle n'aurait pas un accès de rage ou de violence à la moindre occasion.
Alors ils avaient continué de se battre jusqu'au moment où elle lui entailla le bras. Il s'était arrêté net et avait décidé comme ça, de passer à une autre phase : l'élément de surprise, l'inattendu. Savoir comment elle réagissait. Il était donc parti rapidement de la salle d’entraînement pour se planquer dans un coin, d'où elle ne pourrait pas le voir. Couloir vide pour la une, enfin pour la demoiselle, avec une autre porte plus loin qui s'ouvre comme par magie. Il avait bien vu l'incompréhension dans les yeux de la jeune femme qui était toujours sur ses gardes. Bon point pour elle, elle n'avait pas fondu sur lui. Les secondes passaient et il attendait bien sagement sa réaction. Les yeux fermés attentif au bruit qu'elle pourrait faire, pour agir pile au moment où il le faudrait. Tout était une question de timing, et il misait également beaucoup sur les effets de l'alcool. Il gagnait du temps, est-ce qu'elle en avait conscience ? Comment est-ce qu'elle allait répliquer ? Est-ce que c'est la rage, la déception l'impatience qui parlerait, ou sa tête malgré tout ?

Premier sort, pour faire disparaître la porte. Un bon pour elle... mais à double tranchant car s'il avait été planqué là, il aurait eu le temps de l'attaquer en premier vu qu'il savait où elle se trouvait contrairement à elle. Mais l'intention et l'intelligence de l'attaque étaient là, il n'avait pas bien pu voir à quel point est-ce qu'elle s'était décalée pour justement « éviter cette faute ».
Nouveau sort qui fusait, percutant les murs. Et voilà qu'elle semblait perdre son sang froid. Boucan résonnant à ses oreilles, faisant d'elle une cible parfaire surtout lorsqu'elle se mit à parler fort. Il pouvait la localiser facilement... mais ce n'était pas non plus le moment de l'attaquer. Pas encore. Il voulait qu'elle apprenne la patience, cette chose dont elle semblait manquer.
Alors au lieu de lui répondre, il avait attendu, sans un bruit planqué là où il était. Il avait laissé passer encore une ou deux minutes, avant de lancer un sortilège informulé, prenant bien soin d'en choisir un qui n'illuminerait pas trop le couloir pour éviter qu'elle le localiser. Le sort était simple faire grincer très légèrement une porte un peu plus loin, celle qui était vers le vestiaire, quelque chose qui pourrait être très bien une porte de vestiaire. Quelqu'un qui pourrait très bien être lui, ou quelqu'un d'autre ; après tout ils n'étaient peut-être pas seuls.

 « Tu as peut-être un instinct bien merdique.»

Peut-être bien...Peut-être que son instinct jouait contre elle sur bien des aspects de sa vie. Ou peut-être qu’elle ne l’écoutait pas, qu’elle l’ignorait plus de fois qu’elle ne le pensait, préférant écarter les messages qu’il lui envoyait pour privilégier l’assouvissement des désirs, des pulsions qu’elle se découvrait. Pourtant, ce n’était pas seulement l’instinct qui clamait haut et fort que le sorcier pouvait être redoutable ; elle savait, de manière raisonnée, qu’un ex-auror avait de quoi surprendre au fond du ventre. Il avait combattu, s’était fait torturer, menacé, pourchassé sûrement aussi, et pourtant il était toujours là. Si elle voulait le combattre, c’était aussi par ce respect pudique, invisible dans sa manière de faire, qu’elle éprouvait à l’égard de tous les soldats, de tous les combattants. Non, il n’y avait pas que la volonté de se distraire, pas que l’envie de se mesurer à l’autre pour prouver quelque chose à soi-même et au reste du monde. L’envie, l’envie de s’améliorer, de se confronter pour avancer, pour se défouler, pour se connaître, ou même véritablement se rencontrer. Il l’intriguait, oui. Parce qu’elle sentait qu’il n’était pas comme tout le monde, et que c’était dans la différence des autres que la sorcière se retrouvait le plus souvent ; alors, pourquoi pas, pourquoi ne pas apprendre à le connaître autre part que dans les anecdotes des autres, dans les conversations de groupe, ou dans des circonstances trop pesantes.
Ce n’était pas non plus la légèreté qu’elle recherchait. L’affrontement, le combat, était le terreau parfait pour sentir du bout des doigts la rage de vaincre de l’autre, la saluer avant de jouer avec, de s’y confronter. Ce n’était pas non plus pour rien qu’elle était aussi prudente depuis le début de cet entraînement : elle analysait toujours les gestes du sorcier, ses réactions, ses idées, ses capacités. Elle ne voulait pas se jeter corps et âme sans savoir qui se trouvait réellement en face d’elle ; et pourtant...l’impatience martelait.

La frustration, aussi, d’avoir été coupée en plein élan alors que le combat s’engageait un peu plus férocement. Il était parti sans rien dire, la prenant de court, voulant la prendre de court. Et elle avait hésité quelques secondes avant de faire le choix de penser qu’il était toujours dans les parages. Abandonner un entraînement ainsi ne lui ressemblait pas, d’aussi peu qu’elle pouvait le connaître. Il n’était pas homme à tourner les talons à la première entaille. Alors la sorcière se décalait, levait sa baguette et faisait disparaître la porte, pour laisser le champ libre : autant à elle de voir et d’attaquer plus facilement, qu’à lui de le faire dans le sens inverse. Risqué, mais elle aimait les risques. Elle se fichait bien de prendre des coups, et il n’était pas même question finalement de gagner ou de perdre : c’était un test, une façon de se mesurer sans attentes. Et si elle gagnait, si elle se défendait bien, elle n’en serait pas malheureuse, c’était certain.

A trop attendre, elle perdait de plus en plus patience. Elle voulait que ça bouge, qu’il sorte de sa cachette ; quand bien même c’était pour l’attaquer, et à plus forte raison. Alors, elle lançait un appel, haut et fort, consciente que cela l’aiderait à la repérer. Peu importait. Sors de là Cooper !
Aucune réponse, rien, pas un seul mouvement. Et puis, un bruit de porte, celle du vestiaire il lui semblait, résonna dans le couloir. Elle se tendit immédiatement. Quitte ou double. Soit c’était un plan pour la diriger vers cet endroit et la surprendre, soit c’était effectivement le sorcier qui s’était déplacé jusque là-bas. Et comme elle n’était pas femme à tergiverser trop longtemps dans de telles circonstances, la sorcière opta pour une option bien plus directe. Levant sa baguette, elle jeta un Humanum Revelio, lui permettant de révéler la présence de Dorofei. Elle était restée assez de temps au quartier général pour savoir que personne d’autre ne s’y trouvait, du moins, pas au départ. Si Dorofei était bien là, dans ce couloir, caché dans un angle, le sortilège le lui révélerait.

Et bientôt un halo lumineux éclaira l’endroit où se trouvait Cooper ; ni une, ni deux, Sanae se décalait pour jeter un deuxième sortilège, sachant à présent où viser, prononçant un « Mutismus » qui immobiliserait le sorcier pendant cinq secondes. Elle aurait pu le pétrifier, mais ce n’était pas drôle. Alors, dès l’instant où elle jeta le sortilège, elle compta dans sa tête les cinq secondes nécessaires à la prochaine attaque : elle se jeta dans le couloir, se jeta sur lui, en vérité, avec une férocité qui sortait enfin de ses tripes. Son pied vint frapper le genou, son poing rencontra les côtes, et elle empoigna le poignet pour le vriller légèrement, desserrant la prise sur la baguette qui tomba plus loin. Le sortilège ne fut plus effet et elle projeta le sorcier contre le mur voisin. Son regard sombre flamboyait, la rage de se battre brûlait ses veines, faisait courir l’adrénaline dans son organisme qui aimait chaque seconde. Et un sourire rageur, appréciateur, étirait ses lèvres.

Les combats en bonne et dues formes étaient une chose, mais tout le monde ne réagissait pas forcément comme on le voulait, c'était net et précis. Parfois, l'ennemi, l'adversaire peu importe le nom qu'on lui donne avait une idée précise en tête, agissait de manière plus qu'imprévisible. ; et il fallait qu'elle puisse aussi réagir dans ces occasions, et il avait clairement envie de l'emmerder un peu, de la faire galérer, de comprendre l'indécision, de voir de quel bois est-ce qu'elle était constituée. Avec Jordane, Margo ou même Neolina il avait une idée claire de quoi elles étaient capables, des niveaux totalement différents, des façons d'agir parfois complémentaires ; mais pour Sanae il n'en savait trop rien.

Alors, il l'attendait, à présent. Il écoutait ses pas, ses brailleries, ses sorts. Il en jouait clairement, s'en amusant. Combien de temps est-ce qu'elle allait mettre pour savoir COMMENT agir. Dans le QG les planques étaient limitées sur un terrain de combat, ça ne serait pas forcément le cas. Il aurait pu avoir un meilleur angle d'attaque et pouvoir la toucher sans qu'elle ne puisse le voir. Elle avait, malgré un certain avantage de terrain... mais elle avait été longue à la détente, elle avait tout fait pour se faire repérer ce qui n'était pas forcément un bon point. Cela aurait pu lui porter préjudice dans d'autres circonstances. Il allait falloir qu'elle calme un peu ses pulsions, ses énervements, qu'elle arrive à trouver un juste équilibre entre la rage qui bouillonnait en elle et qui faisait qu'elle agit parfois trop façon trop spontanée ; et cette envie de se marquer/démarquer de jouer.. Elle allait devoir apprivoiser la deuxième en priorité par ce que c'est ce qui serait le plus simple, par ce que pour la première c'était beaucoup de travail sur soi-même, il le savait. Il en avait conscience. Il y avait quand même quelque part quelques points communs entre eux, il y avait cette impétuosité, cette façon de ne pas arriver à vraiment se canaliser, cette envie d'adrénaline trop perceptible. Au commencement, à ses Débuts d'Auror il était comme ça bien que peut-être plus réfléchi et il avait vite appris à dompter certaines choses, les laissant simplement le traverser, l'aider. Les contrôler, les apprivoiser pour être plus fort. Utiliser cette propre faiblesse pour en faire une force pour anéantir l'ennemi. Beaucoup de personnes étaient faites du même bois, il suffisait juste d'appuyer sur certaines parties pour arriver là où en voulait... du moins il y a quelques temps. Aujourd'hui avec les entraînements des Supérieurs, les gamins formés comme des soldats c'était peut-être un peu moins vrai.

Il pouvait presque la sentir cette patience qui s'effritait. Voilà sur quoi est-ce qu'ils allaient bien devoir travailler. Plein de petits points qui mis bout au bout pouvait changer l'issue du combat. Pourtant au final, elle était plus âgée que lui mais il restait cette fougue de jeunesse incontrôlable qu'il n'avait plus. Innocence perdue ou ravalée, au choix.
Et enfin, elle avait jeté le sort révélant sa présence, il avait attendu sagement la suite alors qu'il aurait pu simplement transplaner plusieurs fois pour « tromper » le sort, pour le confuser et l'attaquer. Mais ce n'était pas le but. Il voulait voir comment elle agissait à présent qu'il était repéré, quelle stratégie, quelle force, quel agacement est-ce qu'elle allait utiliser.
Mais au final, il y avait peut-être quelque chose d'excitant là-dedans. Son cerveau semblait rester bloqué un peu sur ce qui s'était passé chez lui.
Deuxième sort l'immobiliser quelques instants et elle s'était finalement jetée sur lui sans qu'il ne puisse rien faire. Douleur dans les genou, les côtes, avant qu'elle ne lui prenne le poignet pour lui faire lâcher la baguette. En temps normal il aurait peut-être résisté un peu plus ; mais une autre idée avait germé dans son esprit ; alors il avait fait ce qu'elle attendait de lui. Baguette à terre, un peu plus loin. Il savait d'ores et déjà comment la récupérer, quel geste faire, quel risque est-ce que cela provoquait... et elle projeta contre un mur voisin, cette fois par contre, il ne comptait pas se faire à moitié assommé. Il s'était donc réceptionné pour qu'il y ait un moindre mal.

Elle s'était emportée, il pouvait lire la rage dans ses yeux, celle de se battre. Celle qui pouvait faire d'elle quelqu'un d'incontrôlable. Est-ce qu'elle avait conscience de ça ? Que cette rage, elle ne l'utilisait à bon escient, probablement que non. Il bougea un peu son poignet comme s'il voulait le dégourdir ; avant de le regarder de cette manière indéfinissable. Avant de faire les quelques pas qui les séparaient pour plaquer ses lèvres contre celles de la jeune femme. C'est ce qu'elle attendait, ou qu'elle n'attendait plus il n'en savait trop rien, au final. Elle était si changeante.
Dangereux phénomènes, qui n'était pas pour lui déplaire ; mais il allait néanmoins soulever peut-être quelques points à un des Généraux...
Mais pour l'instant ce n'était pas vraiment la question.

L’acharnement du combat commençait à écraser la retenue, à faire s’envoler la patience, et un nouveau flux coursait dans ses veines à une vitesse enivrante. Ce n’était plus seulement pour s’occuper, pour le connaître, c’était pour sentir cette vibration à nouveau. Celle qui picotait le bout des doigts, qui soulevait le coeur comme un sursaut dément. Pas de peur, non, mais une vitalité délicieuse qu’elle laissait parcourir son être. Elle l’accueillait avec un plaisir presque soulagé. Soulagé de ressentir si intensément à nouveau, dans un espace et avec quelqu’un qui donnait de la marge à son débordement. Du moins, elle l’espérait. Quand à son autre espérance… elle n’y avait plus vraiment pensé depuis son arrivée au QG, comme une idée mise de côté ; et pourtant, elle avait gardé en mémoire la petite étincelle frappant le regard du sorcier alors qu’ils échangeaient des provocations de plus en plus sèches, brutales peut-être pour ceux qui n’étaient pas habitués à cet humour-là. Mais pour eux, c’était une manière de communiquer comme une autre.

Les gestes, alors, remplaçaient les taquineries, le défi, et l’enchaînement se fut rapidement ; elle ne voulait plus attendre, plus patienter pour paraître plus sage qu’elle n’était. Elle l’avait été sage, à une époque, et bien plus docile. Les entraînements presque quotidiens s’étaient toujours fait dans les règles et elle avait toujours fait preuve de précaution. Aujourd’hui, les choses étaient différentes et elle fonçait sur la cible révélée par le sortilège, l’immobilisant quelques secondes le temps d’attaquer proprement, de jeter sa baguette plus loin alors que le poignet était légèrement vrillé. Rien de cassé, de foulé. Elle connaissait les gestes, demeurait précise dans leur exécution. La suite...la suite lui passa devant les yeux sans qu’elle ne comprenne tout de suite le changement. Le regard du sorcier était tombé sur son propre poignet, une seconde, un battement de cils et voilà que tout ce qu’elle voyait était les deux prunelles bleutées qui se rapprochaient d’elle. Leurs lèvres se percutèrent et la sorcière sentit son corps reculer, par réflexe quand le sorcier s’était avancé vers elle. Elle s’était attendue à une attaque, et elle recevait sa bouche contre la sienne. Etait-ce une manœuvre pour la déstabiliser ? Une stratégie ? Ou alors...Dorofei avait-il soudainement retrouvé cette étincelle qu’elle avait vue auparavant ? S’était-il enivré à l’instant où elle frappait ? Peu importait. Oh oui, peu importait.

Tout ce qui passait dans son esprit en cet instant était la fièvre qui venait la percuter d’un seul coup, la capturant comme il avait capturé ses lèvres. Elle accrocha son épaule d’une main, la baguette toujours entre ses doigts, alors que l’autre attrapait sa taille, rapprochait son corps du sien pour s’y coller, dévorant sa bouche, le coeur battant. Sa baguette tomba de sa main, rejoignant le sol, et ses doigts s’ancrèrent davantage dans le dos du sorcier. Ils froissaient le tissu, le tiraient, s’y accrochaient. Son bassin venait se coller au sien, le chercher, l’appeler, et déjà la main sur sa taille se glissait sous le haut, se glissant sur la peau chaude. Elle sentait sa barbe contre la peau de son visage et la douceur de ses lèvres sous les siennes, et elle gémit au fil des sensations qui l’emportaient. Elle voulait être emportée, prise et prendre tout à la fois. C’était tout ce à quoi elle aspirait en ces secondes délicieuses.

La sorcière le poussa contre le mur jusqu’à ce que son dos vienne percuter le mur du couloir. Si quelqu’un arrivait, ils étaient cuits. Mais ce genre de considérations lui passaient au-dessus. Cette pensée lui traversa l’esprit si rapidement qu’elle ne s’y arrêta pas, ou simplement le temps de se rappeler que la dernière fois...dans la salle de réunion...il y avait eu cette femme époustouflante. Pensée balayée en même temps que la rage. Et elle se plongea tout entière dans cet homme aux mains fermes, au souffle qu’elle sentait sur sa peau, à la chaleur de ce corps contre le sien. Elle l’enserrait, le bloquait, une main contre le mur, au-dessus de son épaule et l’autre sous son haut, griffant légèrement la peau, l’agrippant plus fort pour qu’il n’y ait plus de détestables centimètres entre eux. Le vrai corps à corps, c’était celui-ci.