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Dans la tempête, tu es mon point de repère, celui qui m'empêche de couler | One Shot | Dublin-Limerick

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Irlande
Mar 9 Avr 2024 - 4:22

Dans la tempête, tu es mon point de repère, celui qui m'empêche de couler
Mercredi 7 décembre 2016, 9h
Aéroport de Dublin, Ireland

Le roulement régulier des roues de ma valise sur le sol accompagnait mes pas à travers l’aéroport. Il n’était pas encore tout à fait neuf heures et mon avion avait atterri, il y a à peine quelques minutes. Mes pieds semblaient se diriger seuls vers la sortie, ce qui n’était pas une mauvaise chose lorsqu’on savait dans quelle brume était mon cerveau. Entre les événements de la veille au soir, l’accumulation de la fatigue, il était, même, surprenant que mon corps arrivé encore à se déplacer aussi facilement, car je n'avais pas réussi à dormir de toute la nuit. Et cela, malgré le fait d’avoir eu l’impression de mettre vidée de mon énergie avec toutes les émotions ressentie dans la rame de métro.

Aussitôt cette pensée manifestée dans mon esprit, je me concentrais à la chasser, je ne pouvais pas y penser maintenant. Pour m’aider, je changeais la musique qui passait dans mes oreilles jusqu’à en tomber sur une que je pouvais chantonner. Voilà, ainsi, je m’occupais l’esprit sur un élément fixe et je ne pensais pas au reste. Je jouais à ce jeu avec mon esprit depuis que j’avais quitté la station de métro. Une fois la fameuse Jane laissée derrière moi, je m’étais tenu à faire l’objectif que je m’étais fixé face à elle. J’avais rejoint mon appartement en douceur, tournant en boucle des définitions que j’avais apprises pour mes cours dans la tête. Arrivé là-bas, j’avais été soulagé de ne croiser aucun de mes colocataires et sans attendre plus longtemps, je m’étais précipité sur le premier vol que je pouvais prendre pour Dublin. Je m’étais résolu à y aller en avion, c’était le moyen le plus sûr et surtout, le plus cours. Pas forcément le moins cher par contre, j’allais le sortir sur la fin du mois. Oui, cette pensée m’avait traversé l’esprit, mais je m’étais rapidement souvenu qu’il valait mieux pas que je reste trop longtemps avec d’autres personnes. Pensée assez contradictoire avec le fait d’être coincé avec une centaine d’autres personnes dans une boite dans les airs a des kilomètres du sol. Oui, ça aussi, je le savais, mais si je contrôlais mes émotions, ça irait. Rien ne s'était reproduit depuis que j’avais quitté cette rame et le temps que je ne pensais pas trop à la raison de ce déplacement, je serais gardé mon calme. Il le fallait.

J’avais tenté de dormir un peu, peine perdue. Mes pensées se dirigeaient droit vers le problème, vers ce que ma mère avait pu me cacher. Vers ce qui c’était passé dans la soirée. Du coup, j’avais commencé la musique à cet instant et elle ne m’avait plus vraiment quitté depuis. On dit que la musique adoucit les mœurs. Il n'était certes pas question de mœurs aujourd'hui, mais plu d'émotion, mais ça fonctionnait de la même manière. Me concentrer sur elle m’avait permis de ne pas penser au reste et aussi d’y trouver un certain réconfort, mais elle n’avait pas réussi à m’apaiser au point de m’endormir.

Arrivé devant un comptoir d’accueil, je retirais mes écouteurs et tâchais de sourire à la femme qui était de l’autre côté. « Bonjour, un aller pour Limerick s'il vous plaît. » « Un horaire de préférence ? » « Le prochain qui part et qui a une place. » « 9h15 vous convient ? » Je hochais de la tête, payer le prix du billet de train et me dirigeait vers son point de départ. Une fois installé à l’intérieur, je sortais mon téléphone, j’avais un coup de fils à passer. Je n’avais encore prévenu personne de mon arrivée, juste laissé un mot à mes colocataires pour qu'ils ne s'inquiètent pas de mon absence et n’alertent pas les autorités. Si j’avais fait ce choix, c’était parce que je savais comment réagirais mon frère, il aurait été capable de traverser l’Irlande pour m’accueillir à l’aéroport alors que c’était totalement inutile. Un sourire traversait tout de même mes lèvres à cette pensée, puis j’appuyais sur l’écran pour enclencher la tonalité. Il n’y en pas plus de deux avant que j’entende la voix de Cillian résonner à l’autre bout de la ligne. « Reen ? » L’étonnement s’entendait nettement à sa voix, en même temps, je devrais normalement être en cours et donc pas en capacité de l’appeler. « Tout va bien ? » Pendant un instant, je pensais à lui répondre qu’il n’y avait rien de grave, mais je savais que s’il y avait une personne à qui je ne pouvais pas mentir, c’était lui. Il n’avait pas besoin de me voir pour savoir, il me connaissait aussi bien que je le connaissais. « Je ne suis pas blessé. » Une vérité pour le rassurer un peu. « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as des problèmes ? Je viens au plus vite… » « Cil’, non, pas besoin. J’arrive. » « Comment ça, tu arrives ? » « Je suis à Dublin, dans un car qui va partir d’ici quelques minutes. J’arrive à la maison d’ici quelques heures. » Le silence qui accueillit cette phrase était des plus éloquents. Mon frère mesurait l’ampleur de la situation. Des deux, j’avais toujours été la tête brûlée qui marchait droit devant. J’avais toujours été celle qui voyait le verre à moitié plein. Alors, j'imaginais à peine les pensées qui pulsaient dans son imagination. « Reen, qu’est-ce qu’il se passe. » « Je ne suis pas blessé, je suis crevé, j’ai le cerveau en vrac et… » Je sentais les larmes montées dans mes yeux. Respirer, se calmer, je n’étais pas encore arrivé, il y avait du monde autour de moi. « J’arrive, je t’expliquerai, c’est promit, mais pas maintenant. J’arrive. » Mes mots sonnaient comme une supplication, je voulais qu’il attende, je savais que ce serait dur pour lui, mais j’avais besoin qu’il attende, je ne pouvais pas en parler maintenant. « D’accord. Ton bus arrive où ? » « Arthur Quay, pour midi. » « J’y serai » « Merci. » Je ne le remerciais pas de venir me chercher, non, mais de m’avoir entendu, d’accepter d’attendre un peu, de prendre sur lui-même pour ne pas avoir toutes les réponses maintenant alors que ça le rongerait lui-même. Merci d’être un si bon frère à cet instant. Merci d’être un point de repère fixe dans ce bordel. Merci d’être mon refuge dans cette tempête. Je raccrochais, puis je passais la main sur mes joues pour essuyer les larmes tout en remettant de la musique dans mes oreilles. Encore un peu moins de trois heures à tenir seule.

One Shot

(c) LADY BANANAS
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Mer 10 Avr 2024 - 1:21

Dans la tempête, tu es mon point de repère, celui qui m'empêche de couler
Mercredi 7 décembre 2016, 12h
Arthur Quay, Limerick

Le défilement des paysages familiers qui étincelait de multiples ton de vert ainsi que le ronronnement du bus avaient réussi à me conduire jusqu’au sommeil. Malheureusement pas suffisamment pour être revitalisé à l’arrivée, je ne m’étais pas endormi dans la première heure de trajet. J’avais ouvert les yeux alors que l’autobus rentrait dans la ville qui m’avait vue grandir, c’était comme si mon corps avait su que nous arrivions à destination. Ou alors, dans l’inconscience du sommeil, j’avais détecté la variation des sons autour de moi. En effet, les personnes qui partageaient ce voyage avec moi commençaient à ranger leur affaire, tiraient leur sac de sous le siège ou en encore remontaient leurs sièges. Bref, en cette fin de voyage, l’agitation -tout aussi légère qu’elle était- se ressentait dans le car. De mon côté, je m’éveillais doucement en regardant les rues défiler. Nous n’étions plus très loin, plus que quatre rues, puis trois, deux, une et enfin la dernière. Je repérais la chevelure de mon frère sans aucun problème, même si celle-ci était à moitié masquée par un bonnet. Il était là, comme convenu. Le véhicule était en train de se garer lorsque Cillian me repérait à son tour. Nos regards se croisaient, il était inquiet, je le voyais, mais malgré ceci, rien que le fait de croiser ses yeux m’apportait déjà une chaleur à laquelle me raccrocher. Le bus s’arrêtait. Les portes s’ouvraient, les gens sortaient de leur place pour gagner la sortie. Je décrochais mon regard de celui de mon jumeau et commençais à m'extirper de ma place. Une femme me laissa passer. Je récupérais rapidement mon bagage en hauteur et m’engageais en la remerciant.

À la sortie de l’autocar, le vent irlandais me frappait au visage. J’enfonçais un peu plus le bonnet sur ma tête et prenais la direction de l’endroit où j’avais aperçu Cillian. Je n’eus pas à faire autant de pas que j’avais estimé, mon double s'était approché de moi. Sans un mot, je me glissais dans ses bras, sans un mot, il me serrait d’une force qui frôlait le désespoir. À croire que j’étais au bord de la mort, il avait dû s’imaginer le pire pendant ses trois heures de trajet. Je n’étais décidément pas la sœur de l’année. Nous restâmes ainsi quelques secondes, quelques minutes même. Je me nourrissais de sa chaleur, de son réconfort. Dans des dernières heures qui avait été pleine de trouble, il était mon repère, il était mon rocher. Lui n’avait pas changé, il réagissait comme je le prévoyais, comme je le connaissais. Les larmes me montèrent une fois de plus aux yeux, mais cette fois, ce n’était pas juste du désespoir, c’était aussi du soulagement de l’avoir retrouvé. Venait alors le moment où Cillian desserrait son étreinte pour prendre quelques centimètres de recul et m’observer. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » « J’en sais trop rien. Tu vas me prendre pour une folle. En fait, j’ai moi-même l’impression d’être dingue. » Je voyais le front lisse de mon frère former des plus alors qu’il fronçait des yeux. Oui, je n’étais pas clair, mais ça aller venir. « On se met au chaud et je te raconte. » Car oui, le froid de décembre commençait à me mordre sérieusement et j’étais dehors depuis moins longtemps que lui. « Rentrons à la maison. » « Non ! » Par réflexe, j'attrapais sa main tout en m’exprimant. « Pas tout de suite. » L’étonnement marquait à présent le visage de Cillian. « Je vais tout te raconter, mais pas à la maison. » Je voulais lui parler avant de voir nos parents, surtout notre mère. « D’accord. Allons ailleurs. »

One Shot

(c) LADY BANANAS
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