La forêt de l'oubli - Nounours

Dimanche 23 avril 2017

Il avait besoin d’air, non pas qu’il se sente étouffé par quoi que ce soit, mais il en avait marre de la ville et s’était décidé d’aller passer la journée au grand air. Souci principal : choisir la destination, il avait passé une partie de la journée du samedi à regarder où est-ce qu’il pourrait aller, à changer d’avis une bonne trentaine de fois. S’il n’y avait pas eu la magie, le transplanage, ou encore les porteloins pour quelques heures le choix aurait été plus vite fait, mais du coup son esprit semblait aller vouloir aller partout : à la mer, à la montagne, pays chaud, pays froid, pas loin de Londres, de l’autre côté du monde. Monsieur Indécis en personne si bien qu’il avait fini par choisir un faisant un lamentable plouf plouf sous l’œil perplexe de Neolina qui ne fit aucun commentaire, sans doute son amie et coloc avait-elle l’habitude de ce genre de comportements un peu étrange. La vérité, il le savait c’est qu’elle attendait surtout une précision,  il voyait bien qu’elle avait envie de poser une question, un sujet qu’elle ne savait pas comment aborder.

« J’y vais seul.»

Ce qui signifiait : « non ne t’inquiètes pas, j’vais pas me faire encore trouer le cœur par Esteban ». Ceci dit d’ici le lendemain, il pouvait toujours craquer et changer d’avis sur cette question. Tout comme il pouvait demander à Janie de l’accompagner mais au final c’était certainement d’un peu de solitude dont il avait besoin. De pouvoir se poser … et c’était tout. Pas de conversation. Ne réfléchir à rien. Juste profiter du moment, de l’endroit où il était… Peut-être faire de nouvelles connaissances. y’a deux secondes tu voulais de la solitude, mec. Oui bon, c’ était du Gary tout craché dans l’incertitude et la contradiction, mais surtout au final, faire de nouvelles connaissances ce n’était pas le même genre de conversation qu’avec un de ses amis…


Et le voilà, maintenant dans une forêt magique en Ecosse. Le genre de lieu où il pouvait croiser des créatures magiques histoire de changer un peu des forets et des soirées Moldus. Un peu de temps en tant que « sorcier », même s’il est vrai qu’il évitait un maximum les lieux Sorciers à Londres. Trop dangereux. Trop de Supérieurs, de sang-pur, de risques. Ici, il se disait qu’il faudrait qu’il soit sacrément malchanceux pour que quelque chose ne tourne mal.  Instinctivement il se passa une main sur la large cicatrice qui lui barrait toujours le torse, triste souvenir de sa « confrontation » avec Carraway… Même genre de lieu. Il est vrai que le karma et lui n’étaient pas franchement les plus grands potes, alors oui, c’était toujours possible de croiser quelqu’un qui lui ferait du tort…

Quelqu’un dont il percevait d’ailleurs la silhouette et qui semblait arriver droit vers lui – bon en réalité certainement que la personne suivait juste le chemin tracé dans le sol de la foret-. Instant de panique, mais bientôt il inspira et souffla comme si de rien n’était, sans trop regarder face à qui il était.

« B’jour, belle journée, n’est-ce pas ?»

Des politesses de base, et avec un peu de chance la personne continuerait vite sa route.

Déjà il avait réussi à ne pas fuir, ne pas se cacher comme un gamin et avait réussi à rester la route et même à adresser la parole à l’homme qui venait face à lui en lui sortant une phrase d’une banalité époustouflante mais il espérait qu’ainsi ils allaient pouvoir se croiser et que chacun continuerait sa route comme si de rien n’était. Seulement tout ne se déroula pas franchement comme il le pensait au départ : déjà l’homme lui avait dit de faire attention à ce qu’il avait plus haut en disant le mot « sombre ». Forcément, il y voyait lui là une potentielle vraie menace, il se disait qu’il ne pouvait pas parler que de l’obscurité… il trouvait ça étrange, il l’aurait bien vu qu’il faisait plus sombre. Alors le voilà qui imaginait déjà trouze milles guet-apens et ennuis à venir en seulement quelques secondes.

La voix de l’homme le tira un peu de ses pensées “Gary ? je…j’y crois pas c’est…tu te souviens de moi ? Nour ?” Hein ? A son prénom sa paranoïa grandit encore d’un cran avant de se rendre compte qu’ils se connaissaient. Il l’observa quelques instants alors qu’il l’avait très bien reconnu. Le type qui cherchait Esteban. Il fronça un peu les sourcils en se posant encore plus de questions. Est-ce que c’était vraiment une coïncidence si ce Nour était-là ? Ou est-ce qu’il allait chercher de nouveau le persuader de parler à son ex ? On se calme mon grand. Il essaye peut-être juste d’être sympa. D’autant plus que la dernière fois,  ça ne s’était pas si mal passé que ça… Certes, ils n’étaient pas des amis, à peine des connaissances et le feeling avait été … normal ? Disons que Gary se rappelait surtout de sa peur pour Esteban et que ça avait dû bouffer tout le reste. C’était peut-être le moment
d’essayer de faire un peu plus amplement sa connaissance et se faire une vraie idée, sans blocage à cause de son ex petit ami. Maintenant, il ne restait plus qu’à savoir ce qu’il allait bien pouvoir dire. Lui d’habitude si bavard voulait faire attention aujourd’hui – pour le moment du moins – aux termes et aux choses qu’il allait pouvoir. Ton amie la parano ne part pas, n’est-ce pas ? Il réussit à lui faire quand même un sourire, comme s’il lui avait fallu une petite poignée de secondes pour le remettre, pour se rappeler qui il était. « Oui bien sûr que je vois, comment est-ce que j’aurais pu oublier ?» Oui, bon… cela pouvait être pris de plusieurs façons et c’était sorti tout seul, heureusement que le ton employé  était quelque chose plus dans le joyeux que dans le sarcastique. « Tu vas bien ?» Et histoire de …. De se renseigner – pour être franc-, il ajouta un petit « Pourquoi est-ce que tu as parlé d’un machin sombre plus haut ?» Et en plus ça faisait la conversation en mode « normal », comme si leur dernière et première rencontre n’avait pas été quand même étrange et inhabituelle. « T’as quelques minutes ou pas ?» Par ce que peut-être qu’il bossait ou qu’il avait autre chose à foutre qu’à lui taper la conversation. Gros malin, s’il était si pressé que ça, est-ce que tu penses qu’il aurait pris le temps de montrer qu’il t’avait reconnu et si tu te souvenais de lui ? C’est qu’il a envie de taper la discut’ non ? Oui ! Non… Dans sa tête, c’était logique que la réponse soit oui, mais au final, sa logique n’était pas celle de tout le monde ! Trop tard pour revenir en arrière dans tous les cas, il était un boulet et cela ne changerait certainement jamais.

Oui improbable. Voilà, c’était un bon mot qui avait tendance à le rendre un poil suspicieux – enfin, encore plus- et pourtant, il continuait d’essayer de se raisonner. Oui les coïncidences, ça pouvait arriver, il le savait pertinemment. Cet homme ne lui avait jamais fait de mal, au contraire, il semblait suivre une cause qui œuvrait plutôt dans le sens du bien. Mais quelque part il connaissait Esteban, il avait voulu le rencontrer et Gary voulait juste protéger son ex. Il espérait donc que ce qu’ils allaient dire à présent ne serait pas orienté vers leur dernière et seule conversation. Il essayait de se calmer, de lui faire un sourire plutôt doux, agréable pour ne pas montrer à quel point il y avait de la panique au fond de lui. Par ce que c’était irrationnel.  Des peurs infondées, des choses qui n’arriveraient certains jamais. Il avait même osé poser la question sur cette question de nuit/d’obscurité ou peu importe le mot utilisé. Il fronça légèrement les sourcils lorsque Newrose lui expliqua avant d’opiner doucement pour montrer qu’il avait bien compris et quelque part cette réponse l’avait un peu rassuré. Ce n’était donc rien d’inquiétant, ou de bizarre qui se passait là-bas, juste une question de sécurité… ni plus ni moins. Gary eut alors un léger rire « Ouais, je vois, tu fais bien de me le dire, j’suis pas toujours adroit alors je risque d’me casser la gueule. T’sais pas c’pas évident d’être si grand ? » Bon surtout par ce qu’il avait parfois des tendances maladroites, mais il est vrai, qu’il avait un physique de grand bonhomme, très allongé et fin.

« Ow !» qu’il avait sorti lorsque Newrose avait parlé de capture des Pitiponks ; Il semblait baisser un peu sa garde, par ce que… cette « activité » avait quelque chose de mignon et de doux. Il ne semblait pas leur vouloir du mal, il était certain que c’était même tout le contraire. Il était plus e profil à protéger les animaux qu’autre chose. Alors oui, Gary avait regardé la petite créature que l’homme lui montrait. «Ils vont te servir à quoi ? » demanda l’ex sepentard. Pourquoi en avoir dans son sac, en somme. Est-ce qu’il se serait trompé sur ses intentions ? Ou alors peut-être qu’il le remettait simplement en liberté ou dans un endroit plus sûr, plus adapté à ces créatures ? Le dernier point lui semblait quand même un peu stupide :  les animaux sauvages savaient où aller généralement et ici, la flore ne semblait pas trop chamboulée par l’activité humaine.

Nouvelle question de l’autre homme. Gary haussa un peu les épaules et ne tarda pas à déclarer « je ne faisais que me balader, j’avais envie d’un peu de verdure mais surtout du calme et quelque part un peu de solitude ce qui n’est pas toujours simple à Londres.» Surtout lorsqu’on ne vit pas seul, qu’on a un travail ou on brasse beaucoup de monde. Et cela lui allait parfaitement mais de temps en temps il avait quand même besoin de recharger ses batteries, surtout lorsqu’il n’était pas forcément dans le meilleur des moods. « Et du coup, tu viens souvent dans ce bois ? Tu connais tous les recoins, genre les trucs un peu plus jolis qui sortent un peu des sentiers ? »

Il eut un vague sourire lorsque Newrose lui affirma qu’il était d’accord avec lui, mais il n’ajouta pas grand-chose d’autre. Il n’y avait du coup pas de débats à avoir, le sujet semblait clos ! D’autant plus, que l’histoire des petites créatures étaient quand même un peu plus intéressantes que celle de sa taille. Gary se demandait bien ce que l’homme allait faire avec ces bestioles. Il leva en premier lieu un sourcil perplexe lorsqu’il parla de les échanger comme si c’était une carte pokémon. Oui, échanger des créatures, il avait pensé directement à cette franchise, mais ne fit aucun commentaire, déjà par ce qu’il n’était pas certain que l’autre sorcier aurait la référence et s’il l’avait, il craignait qu’il le prenne mal. Heureusement son interlocuteur avait continué son explication et c’était déjà beaucoup plus compréhensible et surtout moins glauque. Bien qu’il ait des questions sur ledit sanctuaire, il préféra se taire, des fois il valait mieux ignorer certains détails.

« C’est un échange équitable ?» demanda-t-il un peu perplexe tout en s’imaginant échanger quelques petits Ptitard contre un Dracaufeu. Ouais non.  Ce n’était pas équitable vu comme ça. Cale-toi Gatiss, t’es pas non plus Sasha du Bourg Palette. Alors il avait contenté d’opiner un peu plus avant de souffler un léger « Ouais, je vois, c’est cool de… réinsérer les créatures dans leur milieu naturel.» Au final, il n’était pas tout à fait certain que c’était exactement ça, mais au pire Newrose lui ferait une rectification. De toute manière, cela ne le regardait pas vraiment.

Newrose avait bientôt repris la parole, lui expliquant qu’il connaissait bien le coin et qu’il pouvait lui montrer des endroits qui valaient le détour.  Gary hésita quelques instants, la curiosité était bien là, mais en même temps à la base, il avait voulu être seul… et surtout, il n’était toujours pas certain de pouvoir faire confiance à son interlocuteur même si ce dernier lui semblait tout à fait safe. Après tout, il se dit que s’il en avait marre, il pourrait tout simplement partir, autant profiter d’une petite visite « guidée ».

«Okay, on peut aller faire un tour rapide là-bas, je devrais pouvoir m’en sortir même si c’est escarpé… enfin je crois. » Normalement, il ne se débrouillait pas trop mal en randonné, mais il n’avait pas forcément les meilleures chaussures et habits pour… Il zieuta rapidement sa tenue, ses chaussures restaient quand même confortables et lui serraient bien le pied ! En théorie, il ne devrait pas trop se faire mal. « Mais effectivement, j’suis pas bien sûr de rester très longtemps, j’vais avoir besoin de calme aussi, mais tu as bien su me vendre l’endroit.» En quelque sorte c’était comme un compromis. « Allez j’te suis ! » rajouta-t-il presque joyeusement.

Des questions, il y en avait certainement un peu trop qui arrivaient dans son esprit. Cet « échange » lui semblait quand même assez bizarre et disproportionné mais il n’était pas habitué à ce qui pouvait se faire non plus. Alors oui, quelque part, il était un peu perturbé d’autant plus lorsqu’on camarade lui affirma, limite sourire aux lèvres, que l’autre l’arnaquait ; Gary arqua un sourcil et essaya de comprendre la logique de ce qu’il lui expliquait. Effectivement, cela faisait sens quelque part si c’était pour les préserver.

« Je crois que je comprends, mais tu ne peux rien faire pour… pour que ce soit un peu plus équitable disons.» Même si en réalité, il ne savait pas trop ce qu’il fallait faire pour que ce soit équitable.   « J’aime bien l’idée d’aider des espèces à survivre, tu … fais ça souvent, hormis les dragons. Par ce que ça c’est fucking cool, même si ça doit être assez effrayant. J’en ai jamais vraiment vu.»

Mais aider les animaux magiques – ou non- était quand même quelque chose qui lui plaisait. Bon, il n’avait pas tous les tenants et aboutissants de ce qu’il faisait réellement, par ce que là ce qu’il avait raconté était vague mais cela l’avait rendu quand même un peu curieux. Il n’allait pas changer de boulot, surtout pas pour retourner dans le monde sorcier mais c’était quelque chose qui aurait pu lui plaire. Sauf que toi, tu étais pré-destiné à être médicomage. Mais au final cela était n’était plus qu’un petit menu détail, quelque chose auquel il essayait de ne pas trop penser. Pas de regrets. Ne pas s’apitoyer sur son passé.

Il suivit tranquillement Newrose, essayant de ne pas trop glisser sur cette sorte de boue. Il avait déjà un équilibre qui n’était pas toujours des meilleurs, mais ici, il avait l’impression qu’à chaque pas son pied ne faisait pas du tout le geste habituel comme s’il avançait à chaque fois de quelques centimètres de trop. Gatiss l’avait prévenu qu’il ne resterait pas forcément longtemps et la nouvelle question de l’autre homme lui fit froncer les sourcils. Il cligna des yeux un peu étonnés avant de faire un petit non de la tête.

« Pas du tout… J’ai toujours été… on va dire dans un pensionnat à Londres. Les seuls moments où j’ai connu la verdure vraiment c’était à Poudlard, c’est pour dire !» tenta-t-il de plaisanter, sauf que le pensionnat était un orphelinat. Beaucoup moins glamour, beaucoup plus compliqué, mais ça, ça n’avait pas encore à venir dans la conversation. Il haussa les épaules « Je crois que j’aime le calme et l’air non pollué. C’est mieux que le tumulte de Londres, même si j’aime bien cette ambiance, de temps en temps ça fait du bien d’être loin du peuple.» Il lui fit un sourire avant d’ajouter « Et toi alors, tu es de la campagne ? » Vu la réflexion, il se disait que oui. « J’suis pas sûre que j’arriverai à vivre loin de la ville.»

Il est vrai que ça aurait été quelque chose qui aurait pu lui plaire, d’aider des espèces à survivre. Continuer à se sentir utile d’une manière totalement différente de son métier actuel. Alors c’est tout naturellement qu’il s’intéressait à ce que faisait Nours. Est-ce que c’était quelque chose qu’il faisait régulièrement ou pas ? et puis les dragons, ça c’était vraiment cool. Ca donnait une dimension presque surréaliste à la conversation, par ce qu’on en croisait pas tous les jours et qu’il avait souvent l’impression de n’être qu’un petit moldu qui croyait aux choses fantastiques comme celle-là. Mais non ça existait. Vraiment. Il fut donc attentif à la réponse de son interlocuteur. Il opina doucement, à sa réponse comme s’il comprenait parfaitement tout ce qu’il disait-là. Effectivement, ce n’était pas à Londres qu’il allait pouvoir trouver beaucoup de créatures comparé aux  grandes forêts…

« Je comprends, après avec le temps tu dois aussi avoir l’habitude pour bien t’organiser je suppose ? Les bases doivent plus ou moins rester les mêmes, même si les missions sont différentes non … et qu’il y a des dangers plus ou moins importants…» Il ne se leurrait pas, il se doutait que ce n’était pas toujours de tous repos, et il y avait bon nombre de créatures qui pouvaient se montrer… pas facile, agressives… « Tu travailles toujours seul ?»

Non pas qu’il soit intéressé mais il se demandait juste si c’était plus un boulot en solo ou en équipe. L’impression que lui donnait Newrose c’était plutôt la solitude, mais cela devait peut-être varier suivant certains paramètres. Ils avançaient et continuaient de parler. Il acquiesça. Oui, il était bel et  bien un citadin, il aimait la campagne aussi, certainement, mais on ne pouvait pas dire que c’est ce qu’il connaissait le mieux. Il y avait certes un silence bienfaiteur et de la verdure, mais Gary se disait qu’il aimait surtout le tumulte de la ville, de tout avoir à portée de main et facilement. Des choix de vie en somme.

« Je comprends, dans mon cas je me dis que la ville me manquerait certainement rapidement. Aller en forêt de temps en temps ou régulièrement pour la journée est donc un juste milieu qui me convient tout à fait.» Mais bien sûr pour certains c’était tout l’inverse, et visiblement c’était le cas de son interlocuteur. Il avait tourné sa tête vers l’endroit qu’indiquait Nour et sa source. Magnifique vision. « Tu as raison, c’est superbe.» murmura-t-il par peur de faire fuir certaines créatures s’il causait trop fort. Il se détourna de nouveau vers l’homme. « On peut faire le tour pour avoir un meilleur aperçu global ?»

Il écoutait attentivement ce que disait Newrose, c’était intéressant de connaître ce genre de détails pour savoir comment est-ce que l’on pouvait « dresser » un dragon, ou au moins le soigner. Un travail collectif ? Il ne savait pas trop pourquoi il aurait plus vu ça comme une tâche solitaire ou alors avec une seule autre personne – genre pour se relayer-. Il aurait vu ça comme …. Une confiance envers un seul – ou deux- humains mais visiblement ce n’était pas du tout cela.

« Ça a l’air super cool quand même ! »

Par ce qu’il était un peu comme un gamin ; les dragons c’était quand même des créatures qui restaient un peu mystérieuses, mystiques et ce genre de choses. C’était une créature un peu royale qui pouvait donner facilement des étoiles dans les yeux quand on en voyait un de loin et qui devait beaucoup plus flipper lorsqu’on était à portée de ses dents.

Ils avaient continué d’avancer pour observer de nouveaux paysages – si on peut dire ça comme ça- et continuer à parler jusqu’à une nouvelle question qui l’arrêta net. « quoi de neuf ? ». Comme s’ils se connaissaient, comme s’ils savaient de quoi leur vie était faite. C’était étrange comme formulation même si quelque part il pouvait la comprendre. Néanmoins, il n’oubliait pas leur première rencontre et à son idée Esteban pouvait toujours être potentiellement en danger. C’était donc le genre de questions qui le faisait tiquer. Peut-être que ce type le suivait au final et qu’il attendait quelque chose de lui. Il ne savait pas trop quoi en penser… alors il répondit la première chose qui lui vint à l’esprit.

« Ben trop rien …. La routine quoi, et c’est vraiment très bien comme ça. »

Ce n’était même pas un mensonge, il était dans une routine bienfaitrice à son goût. Les soucis semblaient se tenir un minimum loin de lui -pour combien de temps vu son karma ?-. Gary avait laissé passer quelques instants de silence avant de reprendre.

« Je t’aurais bien dit ‘’et toi ?’’, mais comme je ne te connais pas vraiment, ni ta vie, j’saurai pas ce qui est neuf ou pas… alors je crois que je vais plus dire. Comment se passe ta vie en général, si t’as envie d’en parler ? »

Il essayait de ne pas être trop suspicieux non plus. Ce type avait l’air plutôt sympa alors il essayait de ranger sa paranoïa au maximum. Tout en parlant, il avait suivi sans trop de souci Newrose, même si, avec sa grande taille il était parfois obligé de se plier presque en deux pour pouvoir éviter certaines grosses branches/arbustes. Il espérait que l’autre homme ne prendrait pas mal ce qu’il venait de dire, par ce qu’au final, il n’y avait rien de bien méchant et qu’il essayait de réorienter un peu la conversation sur son interlocuteur. Ca serait mieux ainsi, certainement plus intéressant aussi !