[EVENT LABYRINTHE] - Dis, elle est où notre boussole ? - Enzo

Fin mai 2017 ? je ne sais plus #out

Il vérifia pour la énième fois son sac prêt pour le week-end qu’il allait passer chez son cousin. Ses affaires de rechange & co étaient bien présentes, le plus compliqué maintenant était d’attendre la fin des cours. Le fait de savoir qu’il allait passer un aussi chouette week-end, le rendait particulièrement joyeux et ce fut presque compliqué de ne pas trop sautiller de joie. Il avait fait attention à ne pas croiser Lewis qui lui tirait plutôt la tronche de savoir ce qu’il allait faire – et surtout avec qui-… pour éviter une énième dispute sur le sujet, vu qu’ils ne seraient jamais d’accord sur le sujet « sorcier », Tim avait préféré prendre un peu ses distances depuis quelques jours.  Il répondait toujours aux messages, mais évitait soigneusement ce sujet épineux, ce qui le rongeait un peu, il aurait voulu pouvoir partager sa joie avec celui qui était censé être son meilleur ami… Un détail. Un détail. qu’il essayait de se convaincre sans vraiment y arriver.

Changer d’air ne pourrait en plus que lui faire du bien ! La fin des cours avait bientôt sonné et, pour une fois, il avait presque été le premier à sortir de la salle de cours. Portable à la main, il vérifia qu’Enzo n’avait pas eu d’imprévu pour venir le chercher et lui envoya rapidement un message Je sors. Je suis bientôt là. Il se rendit au point de rendez-vous convenu et il n’eut aucun mal à repérer Ryans, sa grande carrure aidait fortement. Il se dirigea vers lui, sourire aux lèvres. « Hey, comment est-ce que tu vas ?» Il alla même jusqu’à le serrer quelques instants dans ses bras. Depuis l’année dernière, il y avait quand même une évolution monstre, et Enzo avait su l’apprivoiser – ou du moins avait eu le courage et la patience que Turner calme un minimum ses angoisses-.  Il n’était pas toujours serein face à la magie, mais face à quelques personnes de confiance, il avait moins (plus/pas) tendance à faire des crises d’angoisse. En somme, il se sentait en totale sécurité avec Ryans. « Quoi de neuf ? » Et une fois qu’ils s’étaient éloignés de la  « foule » d’étudiants, qu’ils furent seuls, il lui glissa plus doucement « Il fait quel temps chez toi ? J’ai regardé la météo, mais j’étais pas sûr sûr.» Alors disons que ça faisait une semaine qu’il regardait le changement de temps, de température, s’il ferait soleil ou non pour juger à quel point il allait avoir chaud -oupas-.

Ils avaient encore un peu marché, dans un dédalle compliqué de ruelles, jusqu’à arriver à ce que Tim jugea le lieu où se situait le porteloin. Il inspira un coup compta mentalement jusqu’à trois pour se préparer à ce voyage qui lui remuait les tripes à chaque fois. Mais le voyage valait bien quelques minutes de malaise, cela lui permettait d’aller à l’autre bout du monde presque en un claquement de doigts au lieu de passer des heures et des heures en avion – sans compter le prix de billet de celui-ci-. Seulement, lorsqu’il rouvrit les yeux en pensant être arrivé, il déchanta très vite. En une seconde la panique le gagna, et, instinctivement, il se rapprocha d’Enzo. Il cligna des yeux, essayant de comprendre ce qui s’était passé.   « Enzo, on est où ?» murmura—il d’une voix blanche, totalement apeurée. Il fit néanmoins un pas en avant, dans ce lieu qui ressemblait à … rien. Il avait l’impression d’être dans un endroit vide de tout. Puis un autre pas, tout petit ne voulant pas s’éloigner d’Enzo et c’est probablement cela qui déclencha la suite ….

Vendredi 26 mai 2017
Vers 18h à Londres – 10h à Los Angeles

Quand ta routine a cette gueule-là, certes ça pique un peu de se lever à 4h du mat’ mais tu le fais avec le sourire et l’impatience dans le fond des tripes. Pas un bruit dans la maison quand j’en suis parti, cette fois je n’ai même pas réveillé les chiens. A 5h30 le bateau quittait la marina, y a rien de comparable à regarder le soleil se lever en étant en mer.
Ce matin on a pu récupérer une des caméras posées la veille sur une femelle adulte, dans la foulée c’est sur trois mâle juvénile qu’on est tombé. J’parle de Grand Blanc, ceux qui foutent la trouille a plusieurs générations à cause d’un film sorti bien avant que je sois à l’état de projet pour mes parents. D’ailleurs ils étaient à peine nés eux même, à la réflexion.

Peu importe, moi je suis comme un gosse dès que je vois l’une de ses silhouettes argentées sous la surface. On ne soupçonne pas la tranquillité de ces créatures qui la plupart du temps sont invisibles à n’importe quel œil. Ils font leur vie, se rapproche parfois des baigneurs ou des surfers par curiosité puis s’éloigne quand ils ont compris que les bipèdes ça n’a rien d’intéressant.
Ici la population augmente tous les ans, aussi parce que les études sont de plus en plus poussées et me dire que je participe à tout ça depuis bientôt un an … J’en suis autant heureux que fier.

Est-ce que j’ai l’impression de mener une double vie ?
Oui. Et non, j’trompe pas mon mec.

Le soleil est à mi-chemin entre l’horizon et son zénith quand on rentre au port, tout le monde s’affaire à bord pour ranger le matos, gérer les amarres, des gestes et des réflexes devenus automatiques tout comme certaines habitudes qui se sont instaurées ou auxquelles je me suis greffé en étant le p’tit nouveau dans l’équipe « P’tit dej chez Dorys, c’est moi qui régale. » La voix puissantes d’Ivan s’entend dans tout le labo. Quand on voit sa carrure et la façon dont il bichonne l’Ocean Wave, son bateau, y a de quoi sourire « Ça m’emmerde de rater ses œufs brouillés mais j’dois aller récupérer quelqu’un. » Un aller-retour en Angleterre, le temps de récupérer Tim et le ramener à la maison. Will est en cours jusqu’à midi, comme j’suis un mec en or j’ai proposé d’aller chercher son cousin – mes chevilles se portent toujours à merveille « Tu sais pas c’que tu rates ! » A vrai dire j’en ai le ventre qui grogne de frustration « Si, justement. Apprécie mon sacrifice s’il te plait et pense à moi quand tu t’en mettras plein l’bide. » J’abandonne le colosse avec un sourire, passe dire au revoir à Laurie et Arun qui commencent déjà à trier les images puis à Alan dans son bureau en lui disant que j’embarque les datas à la maison pour les bosser cet après-midi.

Et c’est parti pour … Ouais, non, il fait pas si moche que ça à Londres quand je transplane dans une ruelle près de l’université après avoir pris trois Portoloins différents. Quand je vois Tim débarquer j’peux m’empêcher de lui trouver un air d’enfant et ça me fait sourire. Ça n’est pas moi qui le rend comme ça – j’suis à deux doigts de me vexer – mais plutôt le fait de passer le weekend avec son cousin aka Mister Camping. Aka William. Aka mon keum.
Leur histoire a pris des coups l’année dernière alors les moments comme ça sont important et si je sers de taxi je compte bien les laisser tous les deux au maximum une fois sur place « Hey, comment est-ce que tu vas ? » Aucun mouvement de recul quand il se rapproche et m’offre une accolade, je sais le temps et les efforts que ça lui a pris pour en arriver là. J’ai été le monstre sous son lit, celui de ses cauchemars ou en tout cas l’un d’eux, pendant un paquet de temps « Ça va et toi ?
- Quoi de neuf ?
- J’ai faim. » Comment ça, ça n’a rien de neuf ? « Il fait quel temps chez toi ? J’ai regardé la météo, mais j’étais pas sûr sûr.
- Ils annoncent un ouragan pour ce weekend, j’espère que t’as pris ton ciré. » C’est faux mais ça me fait toujours autant marrer de le voir plonger tête baissée dans le 1er degré. Je sais, c’est mal.

Le truc c’est que l’humeur change relativement drastiquement quand au lieu d’atterrir au premier spot de transit c’est dans un endroit clos, vide et aseptisé qu’on se retrouve. Comme un cube sans délimitation évidente, un truc qui fait grimper immédiatement les émotions chez Tim comme chez moi. Sa peur vient éclater contre mes propres angoisses, si aucun barreau ne sont visibles je ne me sens pas moins pris au piège « Enzo, on est où ? » J’en sais rien. Pas de bruit, pas d’odeur, mes sens ne me servent pas à grand-chose ici. Aucune trace de passage, juste la Magie qui irradie un peu partout jusqu’à m’en caresser l’échine. J’ai même pas fait attention au moment où j’ai sorti ma baguette, prêt à réagir s’il le faut « J’en ai pas la moindre foutu idée. » Ma voix est rauque, à peine audible, bloquée dans les basses. Mon corps se courbe comme le ferait celui du prédateur et je peux sentir un grondement sourd naitre dans les tréfonds de ma gorge. Dans ma cage thoracique c’est l’embardée même si je me concentre suffisamment pour garder mon sang froid, y compris quand une porte apparait dans l’un des murs. Ça sonne comme un putain de piège « Reste derrière moi. » L’instinct à vif, les sens à l’affut du moindre son, du moindre mouvement, je me rapproche de la porte et essaie d’écouter ce qui se passe derrière. Rien. Pas un son. Elle finit par s’ouvrir toute seule.

Il avait répondu que ça allait, et qu’il lui tardait de passer le week-end avec eux. Vrai sur tous les points, il s’en faisait la plus e=grande joie. L’instant d’après, il fouillait rapidement dans son sac pour voir s’il n’avait rien à donner à manger à Enzo – puisqu’il avait faim- et lui tendit bientôt des biscuits au chocolat. - Ils annoncent un ouragan pour ce weekend, j’espère que t’as pris ton ciré. » En un instant sa bouille se décomposa, il grogna un « J’avais pas du tout vu ça… mais ouais, j’ai un ciré.» Il s’inquiétait quand même de comment est-ce que ça se passait lorsqu’il y avait un ouragan mais entre Will et Enzo – et la magie-, il n’y avait sûrement rien à craindre. Il allait poser une nouvelle question sur ledit ouragan, lorsqu’il tilta quelque chose « T’es en train de me faire marcher ?» Peut-être le ton beaucoup trop décontracté ou la façon de lui annoncer, de ne pas repousser le week-end, étaient au final des indices qu’il avait juste mis du temps à analyser. Malgré tout, il demandait quand même confirmation à Ryans, pas vraiment sûr d’avoir su décoder comme il fallait ce trait d’humour. Et s’il avait un peu honte d’avoir encore une fois couru dans la blague, il était content d’avoir réussi à comprendre sans qu’on ne lui dise rien que c’était une blague. Encore un grand axe d’amélioration à avoir, mais disons qu’il y avait un vague progrès.

Et si la bonne humeur était de mise, elle s’évapora instantanément, presque en un claquement de doigts, lorsque le porteloin ne les emmena pas du tout où il aurait fallu. Il ne devait pas paniquer, il savait que ce n’était pas agréable pour Enzo mais c’était plus fort que lui. Il inspira pour tenter de se calmer, ce n’était pas franchement le moment de finir en crise de panique complète. Pour l’instant, c’était juste un lieu étrange et la tronche que tirait son comparse cette fois c’était sûr et certain il ne s’agissait pas d’une blague, malgré lui, il avait continué de regarder le lycan quelques instants avec le bref espoir qu’il soit assez bon comédien. Résilience. Ils étaient bels et bien dans un endroit qui lui étaient inconnus. Enzo avait sorti sa baguette « J’en ai pas la moindre foutu idée. » et la voix utilisée n’était pas franchement de bonne augure. Il pouvait presque le lire dans les mouvements de l’autre garçon que lui aussi était inquiet, aux aguets. Soudain une porte apparue dans un mur. Par miracle, il ne couina pas de peur, mais il ne le sentait pas du tout. « Reste derrière moi. » Il ne se le fit pas répéter deux fois et se mit derrière Enzo, essaya de se fondre derrière lui telle une ombre. La porte s’était ouverte et ils avaient avancé, doucement. Rien ne se passe. Rien ne se passe. Vous allez bientôt sortir. Nouvelle inspiration. « Du coup , quand on sera sorti de là, vous aviez prévu quoi pour le week-end ?» souffla-t-il doucement d’une voix blanche. Pour une fois, il essayait d’être positif, de se dire qu’ils allaient s’en sortir que ce n’était qu’une question de minutes. Il n’était pas certain que parler était une bonne chose, mais vu le système de la magie « on » savait exactement où ils étaient. Cela lui donnait l’impression qu’ils n’allaient pas pouvoir se cacher, alors… autant essayer de parler, non ? Peut-être qu’il angoisserait moins, saturerait moins l’odorat d’Enzo avec sa peur de cette manière. Nouveau pas des garçons, lorsque des escaliers apparurent. Dans tous les sens. Il leva la tête un peu ébahi et tenta d’apercevoir si un des escaliers semblait menait quelque part. « Whow. C’est la version maléfique des escaliers de Poudlard. » il tentait de plaisanter, et si le ton n’avait pas été si apeuré, on aurait pu croire qu’il avait écopé d’une carte ‘sens de l’humour’. « Bon voyons le bon côté des choses, on est sportifs tous les deux.» Fatalisme plus que pour détendre l’atmosphère. Il se voyait factuellement monter des marches. En redescendre. Beaucoup. « T’as pas un sort qui pourrait nous aiguiller ?» Revelio ? Mais il n’était pas certain de lui. Ce n’était pas lui le sorcier mais dans ceux qu’il connaissait, c’était le premier qui lui venait en tête. Il déglutit, continua d’observer ces escaliers. Ce labyrinthe de marches qui donnait presque le tournis. Et bien sûr qu’il ne posa pas la question de s’ils pouvaient transplaner. Enzo avait dû y penser et balayer cette hypothèse pour une raison ou une autre et il lui faisait confiance.

« Du coup, quand on sera sorti de là, vous aviez prévu quoi pour le week-end ? » Ça me semble tellement incongrue comme question étant donné les circonstances que j’ai un moment d’arrêt, sourcils froncés.
Puis je comprends, ne serait-ce que par l’odeur de sa peur qui vient chatouiller mes sens et nourrir la bestialité du prédateur dans mes veines. Je ferme les compartiments un par un et m’accroche-moi aussi à la présence de Tim même si je ne dis rien, la vérité c’est que si je me laisse aller je pourrais finir au sol. Peu de choses me terrorise au point de me sidérer, l’enfermement en fait partie. Ici pas de barreau, donc à première vu aucune présence d’Epouventard, malgré tout la sensation d’étouffer est bien présente.

Mon rythme cardiaque s’est emballé et a du mal à se calmer, sous ma baguette je peux sentir la moiteur rendre mes paumes collantes et les sueurs froides courir le long de ma colonne vertébrale. Est-ce qu’ils n’ont pas parlé d’un truc comme ça dans la presse ? J’arrive pas à faire le tri pour l’instant.

En une sorte de sursaut je recule et manque de percuter Tim qui n’a pas l’air de s’en rendre compte, derrière la porte des escaliers. Partout. Dans tous les sens. Et aussi nerveux que le Saule Cogneur « Whow. C’est la version maléfique des escaliers de Poudlard. » C’est quoi cette putain de blague ? Un escape game organisé par les potes pour nous faire une blague ? Si c’est le cas attendez que je redescende avant de vous manifester, ça m’embêterait de blesser quelqu’un sous le coup des émotions. Quand je dis blesser, je ne parle pas physiquement, mais faudrait avouer qu’enfermer deux claustrophobes serait une idée un peu moisie « Bon voyons le bon côté des choses, on est sportifs tous les deux. » Parce que tu te vois te lancer à l’assaut de ces trucs ? Ma nostalgie de Poudlard ne va pas jusque-là mais d’un autre côté est ce qu’on a une autre option ? A première vue, non « T’as pas un sort qui pourrait nous aiguiller ? » Et là ça fait tilt, je cligne des paupières et secoue la tête pour me sortir de ma torpeur. Une seconde plus tard je braque ma baguette sur Tim puis sur moi « Protego. » De brèves étincelles de Magie nous enveloppent, je sais qu’il a probablement frôlé l’arrêt cardiaque en me voyant diriger ma baguette vers lui mais mieux vaut ça que risquer d’autres sortilèges qui ne viendraient pas de moi « Déjà, au cas où. » Voilà.

Et comment on immobilise ces merdes au juste ? La réponse est dans la question, putain « Immobulus. » Et le suspense est à son comble … Pour un peu on pourrait croire que je suis détendu, la vérité c’est que j’ai toujours les sens à l’affut de tout et n’importe quoi et que mon sortilège n’a d’impact que sur un seul des escaliers – logique mais pas pratique. Il met du temps à réellement s’arrêter, grinçant comme une vielle porte tout le long du processus de ralentissement. Un truc qui agresserait l’ouïe de n’importe qui, lycan ou pas.
Combien de temps avant que les autres l’explosent dans leur mouvement ? Surtout, si on grimpe, c’est pour atterrir où ? Derrière nous aucune possibilité de repli ni de recul alors ne reste plus qu’à aller de l’avant « Sportif hein ? » Cool « Si tu veux me prouver que tu cours vite c’est maintenant. » Et j’avoue j’suis pas très tendre quand je le chope et le pousse dans les escaliers immobilisés pendant qu’un autre nous rase le scalpe et qu’on se baisse juste à temps pour éviter le drame.

Cinglé d’adrénaline comme je suis parfois je pourrais presque kiffer les sensations si on n’était pas enfermés. Ces foutus escaliers me paraissent interminables, et au fur et à mesure de l’ascension la même question tourne en boucle dans ma tête pendant que mes poumons et mes muscles chauffent : Sur quoi on va tomber là-haut ?

Oui, il savait que c’était une question totalement stupide vu tout ce qui était en train de se passer mais c’était un moyen de se calmer, de se dire que tout allait bien finir et qu’ils allaient pouvoir faire leur week-end comme il était prévu au départ ; Pourtant quelque chose lui disait qu’il se mettait vraiment le doigt dans l’œil. Il était loin d’être fier, mais il essayait de ne pas trop flancher pour ne pas être un fardeau et un boulet pour son ami. Il faut bien avouer que ce n’était pas simple. Pas simple du tout même, mais il tenait le bon bout. Il gérait l’angoisse plus ou moins, tant qu’il n’y avait que des portes, puis à présent, des escaliers, il se disait que ça devrait pouvoir le faire. Mais pour combien de temps ? Les escaliers étaient déjà beaucoup plus flippants, mais il ça allait encore : pas de bêbête, pas de sorts, de plantes ou autres. Ce n’était pas le noir total. Ils pouvaient avancer. Ils ne se noyaient pas, ou toute autre mort atroce ! de nouveau il essaya de faire une petite blague alors qu’il n’était pas fier du tout. Il préférait largement les portes. On ne pouvait pas revenir en arrière, non ? Ok, il connaissait déjà la réponse. Enzo, lui aussi ne semblait pas bien dans son état normal, ce qui n’était pas bon signe. Très mauvais. Tout comme lui, il essayait visiblement de se reprendre et de garder le cap. « Protego. » Inspiration, il avait même fermé les yeux, plus dans un réflexe stupide qu’autre chose. Il flippait oui, mais il avait assez confiance en l’autre pour savoir qu’il ne lui arriverait rien. Cette peur restait quand même quelque chose de viscéral et qu’il avait du mal à gérer. Son cœur battait la chamade dans la poitrine  « Déjà, au cas où. » Grande inspiration. « Merci» souffla-t-il. C’était certainement un bon point, même s’il ne se rendait pas  bien compte à quel point ce sort protéger réellement. « Immobulus. »Ah oui. Pas con. Il observa l’effet que cela avait sur ces foutus escaliers et… outch le bruit de grincement. Il grimaça mais au moins ça semblait marcher… à peu près. «  Sportif hein ? Si tu veux me prouver que tu cours vite c’est maintenant. » Sans trop avoir le temps de comprendre ou de répondre Enzo le choppa fortement et le suivit le plus rapidement possible, essayant de suivre ses mouvements au maximum… manquant de se faire décapiter par un des escaliers.

Des marches ; des marches, encore des marches. Sans fin. Il avait l’impression qu’il n’allait pas tarder à finir au sol tellement il avait mal partout, que sa respiration était haletante et cette fois ce n’était pas l’angoisse mais surtout l’effort. « Oh, bordel on l’a fait.» dit-une fois que le sommet fut atteint. Mot à par mot, pour tenter de reprendre son souffle entre chaque syllabe. Il s’était assis sur le sol  après avoir vérifié son environnement; tentant avec mal de reprendre sa respiration d’autant plus que l’angoisse remontait en flèche maintenant qu’ils étaient un peu plus posés. Au bout de trois-quatre minutes, il avait fini par se relever. Ils avaient alors continué à avancer jusqu’à ce qu’il remarque des plantes qui semblaient s’agripper à un mur, comme des lierres. Il fronça les sourcils. « Tu sais ce que c’est ?» inspiration «J’ai l’impression d’être dans le jumanji. Erk.» Il faisait tout pour s’en éloigner un peu, par méfiance et clairement par peur… et soudain les plantes expulsèrent juste sur eux de fines particules. Il poussa un petit cri surpris – en ingurgita-, voulu retenir sa respiration mais dans la peur ne put s’empêcher d’inspirer de nouveau.
Il compta alors jusqu’à 10. Rien ne semblait se passer ; pas de douleur. Il observa ses mains : qui semblaient toujours normales. Okay, c’était peut-être une fausse alerte. Il fit un pas et eut soudain que le sol, le plafond, les murs. Tout semblait se mouvoir. Ne plus être solide. Tout avait le même mouvement de vague. « Qué, qu’est-ce qui se passé ? » Il s’était stoppé net, avant de tenté d’avancer doucement. Comme s’il était pris de vertiges avec tous ces mouvements, ce sol qui n’était plus stable. Et devant eux (lui)… une créature qui ne devait rien avoir à faire là. « Enzo, pourquoi y’a le chat du Cheschire ? » Ce foutu chat et son sourire flippant. Inspiration difficile. C’était vraiment trop bizarre tout ça, il ne comprenait plus rien. Pourquoi un personnage de dessin animé arrivait ici ? Illogique. Ce qui l’inquiétait encore plus. Il ne s’était pas demandé l’ombre d’une seconde si son camarade voyait la même chose que lui, ou même s’il avait cette référence. Il croyait ce qu’il voyait, même si cela le laissait perplexe. « Elle va ptet vouloir nous couper l’tête.» La reine de cœur. Ouais. Pas de commentaire….

« Oh, bordel on l’a fait. » Et putain, j’y croyais plus. Plus de souffle, les muscles qui brûlent et le rythme cardiaque qui se tape un sprint, je suis à deux doigts de m’étaler par terre pour récupérer un minimum de capacité de respiration.
Le véritable miracle c’est surtout d’avoir réussi à atteindre le sommet avant que notre escalier se remette à bouger, et plus encore, sans se faire scalper ou carrément éclater par tous les autres. Et putain, c’est quoi cet endroit ?!
Rien que des murs blancs, aucune odeur, un truc totalement aseptisé qui fout autant la trouille que les nerfs. Quelques minutes passent et j’emboîte le pas à Tim sans jamais relâcher ni ma vigilance ni la tension dans mon bras au bout duquel ma baguette est prête à faire parler la Magie pour nous défendre. Ou attaquer. Difficile d’avoir la moindre notion des distances dans un tel environnement qui ne change que lorsque des plantes grimpantes viennent apporter quelques teintes de vert sur l’absence totale de nuance des parois. Je les regarde sans les reconnaître, hochant la tête par la négative après la question de mon comparse « Tu sais ce que c’est ? » D’abord seulement d’un côté, puis des deux, jusqu’au plafond finalement « J’ai l’impression d’être dans le jumanji. Erk.
- Tu devrais pas ... » Le geste est laissé en suspens, la phrase pas terminé, un jet de particules sort des plantes pour nous enrouler complètement.

Le réflexe est le même chez lui et moi, yeux fermés, respiration retenue quelques secondes, rien d’autre ne se passe « T’approcher. » Je ne sens pas tout de suite les effets sur ce qui m’entoure, j’ai surtout l’impression que tout se passe au ralentis y compris les ondulations de chaque surface. Ma première pensée : J’aurai du emmener mon skate. Tout ça n’a aucun sens « Qué, qu’est-ce qui se passé ? » Haussement d’épaules, je me vois tendre le bras devant moi et écarter mes doigts en les faisant bouger. Ils se déforment, s’allongent, ça me fait sourire « Enzo, pourquoi y’a le chat du Cheschire ?
- Hein ? » Je me retourne toujours avec cette lenteur étrange, le sourire béat toujours accroché aux lèvres, pour voir ce que me désigne Tim. Un chat ? Cheschire … C’est pas une sauce, ça ? Ah non, le lapin blanc, ça a un lien je crois « Mais c’est pas … C’est une licorne, Tim. Pas un chat. Qu’est c’que tu racontes. » Elle est belle, elle brille comme une boule à facette qui contraste avec le vert sombre des murs « Elle va ptet vouloir nous couper l’tête.
- La licorne ? » Pourquoi elle ferait ça ? C’est pur une licorne, ça ne fait pas de mal.

Je voudrais m’approcher plus près d’elle mais quelque chose sonne dans mon crane, comme une petite alarme. Pourtant c’est tellement tentant … Si j’y vais en douceur, peut être que je pourrais lui faire sentir ma main mais le temps d’un clignement de paupière elle a disparu et à sa place s’étire un nouveau couloir sans nuance. Je vacille, écarquille les yeux comme pour les forcer à ne voir que ce qu’il y a de réel. Parce que c’est ça le problème, non ? On hallucine, tous les deux. Probablement à cause de ces foutues plantes.

« Viens. » Foutu pour foutu. Je me prends le mur de droite en essayant de mettre un pied devant l’autre, puis celui de gauche, comme une putain de boule de flipper qui avance tant bien que mal.

- Tu devrais pas ... » il avait suspendu son geste mais trop tard. Un truc infâme de particules leur été arrivé dessus, mais visiblement ils n’étaient pas morts, ils n’étaient pas non plus en train de se rouler de douleur. Plutôt bon signe non ? Enzo termina sa phrase – qu’il avait déjà déviné- et ils se remirent en route sans demander leur reste. Enfin, c’était un bien grand mot vu qu’il lui semblait que ce foutu sol n’était plus du tout plat, que tout tournait. Que…. En fait c’était difficilement explicable, peut-être que ça lui faisait penser à des attractions de fête foraine où tout était fait pour déséquilibrer mais qu’il fallait quand même avancer… Et soudain Tim avait vu cette espèce de chat emblématique d’Alice aux pays des Merveilles… et là il se sentit encore plus paumé, il posa la question à Ryans en oubliant plus ou moins qu’il n’avait pas forcément cette connaissance « Hein ? » Quoi hein ? il fronça un peu les sourcils tandis qu’Enzo regardait dans la direction qu’il indiquait. Il sentait son battement cardiaque angoissé dans sa poitrine  « Mais c’est pas … C’est une licorne, Tim. Pas un chat. Qu’est c’que tu racontes. » Hein ? Il cligna des yeux « Mais non ça a pas de corne, ni de crin. Regarde sa queue, c’est celle d’un chat et son sourire là ! C’c’lui du Cheschire !!!!» Il était sûr de ce qu’il voyait et n’envisageait pas qu’Enzo puisse soit blaguer, soit ne pas voir la même chose que lui. Comment est-ce que ça serait possible d’ailleurs ? Ils n’étaient effrayés ni l’un ni l’autre – pas au sens propre du terme- donc épouvantard et autres n’était pas une option. Non, là il ne comprenait juste pas comment son camarade pouvait confondre les deux. Il essaya de se rappeler certaines choses du roman, et pensa soudain à la reine de cœur. Au fait qu’elle aimait couper la tête. « La licorne ? » Il pencha la tête sur le côté « Non la reine de cœur, s’il y a le chat, la reine est peut-être pas loin.» Un jour, ils en rigoleraient peut-être de cette conversation qui n’avait vraiment aucun sens, mais pour l’instant il ne comprenait juste pas pourquoi leur discours était si différent. Ils devaient se tenir loin de tout ça… tout ça qui sembla se dissiper comme c’était venu. Il cligna des yeux, ouvrit la bouche comme s’il voulait gober un œuf mais n’eut pas le temps de dire que quoi que ce soit.

« Viens. » Lui ne comprenait toujours pas vraiment ce qui venait de se passer mais il choisit de suivre sagement son ami ; après tout des deux c’était celui qui savait le mieux ce qu’il faisait, le plus débrouillard, celui en lequel on pouvait avoir confiance. Ils passèrent la porte…. Avancèrent encore un peu et eu une impression étrange. Il se retourna, avant de secouer un peu la tête ! Non, il avait dû rêver ! Enzo avait les sens bien plus affutés que lui et pour l’instant, il ne semblait pas avoir réagi. « Je suppose que t’as rien à boire ou à manger sur toi ? » demanda-il juste au cas où. Il fallait être réaliste, ils semblaient bel et bien coincés dans cet endroit de malheur et il préférait commencer à réfléchir à ce genre de choses. Être défaitiste en quelque sorte mais prévoyant. Il se rongea nerveusement un ongle, puis un bruit attira son attention sur sa gauche. Il tourna la tête et s’arrêta net. « Enzo ?» Un gémissement plus qu’autre chose. Son cœur s’était emballé en une seule seconde et il avait déjà l’impression de suffoquer.  La silhouette de Poudlard s’était dessinée non loin de là. Et des voix commencèrent à se faire attendre « Ils sont par là » ou encore « Il ne faut pas les laisser s’échapper». Il inspira un bon coup. Et ferma les yeux « Qu’est-ce que tu vois et entends ?» Tout cela n’était pas réel, il en avait conscience et c’est ce qui lui permettait de tenir un minimum même si son cœur continuait à battre beaucoup trop vite, que sa respiration était sifflante, angoissante. Au fond de lui, à cet instant du moins, il savait avec tout ce qui s’était passé avant que les apparences étaient trompeuses. Un épouvantard ne pouvait pas faire quelque chose comme ça, mais peut-être était-ce un sortilège similaire. Se faire enfermer de nouveau à Poudlard, comme la dernière fois, était une de ses plus grandes peurs. La question pour Enzo était histoire de savoir ce qui lui percevait. Si ce n’était pas la même chose …. Il serait plus tranquille et si c’était la même… et bien, il ne savait pas du tout ce qui serait à penser. Il essayait de continuer à inspirer, expirer, essayait de se calmer mais il savait qu’il ne tiendrait peut-être pas bien longtemps. Nerfs à fleur de peau, ses mains tremblaient déjà d’une façon incontrôlable. Ses jambes ne le tiendraient peut-être pas longtemps.