Wouldn’t it be nice to take a walk without living in fear ? | Loan

Son frère l’avait regardé partir un sourire lourd de sous-entendu sur les lèvres, et pourtant Loan lui avait dit que c’était qu’une soirée entre amis, mais comme elle ne faisait pas partie de son groupe d’amis à la fac et qu’en plus c’était en tête à tête Marius semblait en douter un peu, et il aimait chambrer son cadet par rapport à ça. Quelque part, il pouvait comprendre, si son ainé faisait le même genre de chose, il était clair qu’il serait curieux et laisserait quelques sous-entendus ça et là en espérant en apprendre un peu plus.  Ce soir-là, c’était une soirée cinéma – avec le petit restaurant avant- qui était prévue. Ils n’avaient pas eu tant de mal que ça à choisir vu que Fast and Furious ne les tentait pas, quant à Baby boss, il se disait que c’était à tenter. Après tout, c’était un Disney, c’était toujours bien. Il n’avait regardé la bande annonce que vite fait si bien que ce n’est qu’une fois dans la salle de cinéma qu’il comprit sa méprise et que c’était plutôt un Dreamworks qu’un Disney. Oops. En soit, ça ne changeait pas grand-chose vu les films d’animations qu’avait sorti ce studio ! A la fin de la séance, ils attendirent que le plus gros de la foule soit partie avant de s’extraire à leur tour de la salle.

« C’était plutôt sympa. Pas un truc que je pendrais un DVD ou que je viendrai revoir au ciné mais si ça sort sur une plateforme de streaming, je pense que d’ici quelques années je le regarderai de nouveau !»

Ouais d’ici quelques années, surtout par ce qu’il avait tellement de choses à regarder qu’il préférait découvrir des choses nouvelles que de voir de nouveau un film qu’il avait déjà vu. Sauf bien entendu si coup de cœur – ou si c’était quelque chose qui emmenait à de nombreux délires-. Ce n’était aucun de ces deux cas-là .

« Et toi ?»

Tout comme elle, il vérifia son téléphone mais il ne se passait rien d’extraordinaire. Il y avait pas mal de message dans le groupe what’s app qu’il avait avec ses amis, mais ça c’était habituel, ils y racontaient à longueur de journées des bêtises. Le sourire qu’elle lui dédia lui fit chaud au cœur, il préférait la voir comme ça, souriante et semblant aller bien, plutôt que renfermée, sentant la peur comme lors de leurs premières rencontres. Plus le temps passait, plus elle semblait se détendre avec lui, en même temps ils ne parlaient pas de Poudlard, de magie ou autres. Sujets tabous, surtout pour elle, mais lui s’en passait aussi tout à fait. La magie, il l’utilisait vraiment peu – de temps en temps pour le ménage ; pour transplaner s’il avait de la route à faire-, et vivait surtout sa vie comme un parfait petit Moldu. Alors, cela devait bien l’aider.

« Ouais, ça marche, avec plaisir ! Si tu connais la route j’te suis, sinon je mettrais géolocalisation ! » c’était ça qui était bien avec la technologie, ils pouvaient se permettre de se perdre un peu plus facilement. Ils partirent du côté qui leur paraissait le plus judicieux mais bientôt, ils furent dans une petite ruelle avec une lumière qui ne semblait pas fiable. « Non, pas vraiment. On va vite voir ça.» Il était en train de pianoter sur son téléphone « Rah, je capte mal.» Il fit un tour sur lui-même en levant la main haut comme si ainsi son téléphone allait pouvoir mieux capter. « Hum.. on essaye de faire à l’instinct ?» Il n’était pas spécialement apeuré, mais il n’avait pas envie de rencontrer de possibles problèmes. « On va ptet retourner vers une route un peu plus peuplée déjà.» Comme ils avaient traversés plusieurs petites rues, il essaya de repérer une route plus grande « On rebrousse chemin ? » proposa-t-il. Ils avaient dû marcher 3 ou 4 minutes probablement et retrouveraient rapidement une rue plus éclairée, mais il se stoppa d’un coup. Et souffla à voix basse «Tu sens ça ? » Une odeur qui tranchait avec le reste de la rue. Il pouvait aisément repérer les odeurs de poubelles, d’urines, les odeurs de la ville, mais derrière il y avait autre chose ? Quelque chose qui lui rappelait  un peu le musc que pouvait porter Gaby. Enzo, ou encore lui-même. Il fronça les sourcils et se rapprocha instinctivement d’elle, il lui glissa un regard en mode « on va voir ? », alors que l’odeur provenait de la ruelle adjacente, ruelle qui les menait un peu plus loin des rues éclairées.

Ils semblaient plutôt d’accord sur le visionnage du dessin animé : c’était sympa une fois mais ils ne souhaitaient pas le revoir de sitôt. Il lui dédia un sourire chaleureux et acquiesça doucement, d’accord avec elle avec sa conclusion

« Ouais tu as raison, c’était vraiment chouette ! Faudra s’en refaire de temps en temps si tu es partante !»

Ils savaient qu’ils étaient tous les deux quand même assez occupés, entre leurs études et tout le reste, ce n’était pas toujours simple pour se caler quelque chose. Néanmoins, ils arriveraient certainement toujours à se trouver des petits moments communs… ceci dit, il allait aussi il y avoir les examens de fins d’années ce qui signifiait qu’ils allaient devoir cravacher un peu plus ! Rien qu’à cette pensée il eut envie de soupirer très fort, mais comme c’était pour la bonne cause, pour son futur, alors il n’y avait pas trop le choix. Et les voilà un peu perdus, sans réelle connexion 3G/4G et donc difficile de se repérer, le tout dans une ambiance qui pourrait s’apprêter à un thriller noir ou à un film d’horreur. Son imagination allait bon train, mais il préférait quand même essayer de retrouver une rue plus passante.
Gaby, elle, ne semblait pas super convaincue et, quelque part elle avait raison, ce n’était pas aussi simple que ça en avait l’air. Punaise, comment est-ce qu’ils avaient fait ? Dommage, leur côté lycan ne semblait pas bien imprégné d’un bon radar, ou alors ils ne savaient pas l’utiliser. Cette possibilité avait quelque chose d’un brin déprimant, vraiment, il avait besoin de quelqu’un pour le chaperonner au moins pour lui apprendre quelque base. Il se sentait nul, après tous ces mois, il n’avait pas l’impression d’évoluer. Peut-être par ce que tu ne veux pas y penser et que tu n’essayes pas vraiment non plus …

Et il y avait eu soudain cette odeur de loup-garou. Il avait hésité sur la marche à suivre… mais si la personne s’était fait mordre comme lui et ne savait pas ce qui lui arrivait, peut-être qu’elle avait besoin d’aide. Dans un coin de sa tête il n’oubliait pas que c’était peut-être aussi un piège ou quelque chose comme ça, mais s’approcher… n’engageait en soit pas à grand-chose. Il n’avait aucun réel plan, juste ce rappel de ce qui lui était arrivé en septembre. Et s’il n’avait pas été sorcier … il aurait pu tuer Marius sans le vouloir voire d’autres personnes. Il était focalisé sur ce point-là et avait du mal à voir autre chose. Gaby semblait à présent affolé si bien qu’il ne savait pas trop comment agir, malgré tout elle sembla d’accord pour qu’ils aillent voir.
L’odeur du sang ne tarda pas à remplir leur odorat, calmant directement l’excès de bravoure ( ou de connerie) de Loan. Faire marcher arrière pouvait aussi bien être une bonne solution, néanmoins cela l’interpellait aussi. Pas le temps de penser beaucoup plus qu’elle le poussa vers des bacs de poubelles pour se cacher, les deux réduits au silence. Et s’il entendait son cœur battre la chamade celui de son amie n’allait guère moins vite.
Bruits de course. Il fronça les sourcils, essayant de comprendre ce qui pouvait bien se passer : ce n’était pas la pleine lune, le loup ne pouvait pas être en chasse… alors quoi ? Il vit trois personnes – deux qui courraient après la première- sans arriver à identifier laquelle était le lycan. Même s’il n’était pas certain de lui, il se doutait que le premier était un des leurs. Bordel. Qu’est-ce qu’ils devaient faire ? Pour Gaby le choix était vite fait, d’ailleurs il la poussa doucement derrière lui, mû par un instinct protecteur. Il n’était même pas sûr d’avoir pris sa baguette et… même s’il l’avait, elle ne servirait pas à grand-chose. Il serait incapable de jeter des sorts sans se faire neutraliser, sans se mettre Gaby et lui en danger. Il regarda son amie, peut-être qu’il pouvait faire diversion d’une quelconque manière, mais là encore c’était trop dangereux, surtout que s’ils trouvaient la jeune femme, ils pourraient s’en prendre à elle. Il tenta de murmurer du bout des lèvres le mot « fuite ». Il mima avec des doigts des pas avant d’indiquer une direction contraire à celle où se trouvaient les autres. Saufs qu’ils étaient encore trop prêts, à quelques mètres, donc possiblement dangereux. Il inspira un coup, hésitant à jeter un coup d’œil à travers les poubelles. Il essayait de se concentrer sur les sons provenant de « là-bas » pour comprendre ce qui se passait… mais ce n’était pas vraiment probant, le silence semblait de mise, même si à un moment il fut certains d’entre des coups -ou le choc d’un sort contre un corps ?-. Le principal était de protéger Gaby dans un premier temps, il ne voulait pas la traumatiser un peu plus, surtout que ces derniers temps elle semblait quand même plus joyeuse. Il tenta de lui faire un doux sourire pour la rassurer, pour lui montrer qu’elle n’était plus seule, qu’il était-là et qu’il ne la laisserait pas tomber.

Est-ce qu’ils leur arriveraient de se dire devant une victime que leur silence a contribué à sa mort. Ton silence et pas uniquement le mien. Le leur.  Celui de l’inaction alors qu’il leur aurait peut-être suffit de faire du bruit pour changer la donne. Celui de la culpabilité, par ce que clairement sans Gaby peut-être qu’il aurait tenté quelque chose… ou pas. Il n’était pas courageux. Il n’était pas brave, même s’il avait parfois des moments où il agissait sur un coup de tête. C’était comme cela, contre des injustices qu’il s’était retrouvé plus d’une fois dans les cachots de Poudlard. Mais il y avait Gaby. Son silence à elle. Sa peur qui suintait et puait avec une telle force. Son silence qui était devenu presque automatiquement sien. Sans réfléchir, par pur réflexion protecteur. Par ce qu’elle était beaucoup plus importante qu’un inconnu ; et que lui-même n’avait pas envie de risquer sa vie pour une situation dont il ne savait rien. Alors oui, s’ils faisaient face à la victime, qu’est-ce qu’ils pourraient dire ou plaider pour leur défense, pour leur silence ? Même si le sort de l’homme n’était pas encore tout à fait certain, il ne fallait pas beaucoup de jugeotte pour avoir qu’elle serait fatale.
Et c’est de cette issue fatale qu’ils essayaient de s’extirper par le silence. Coupables aussi bien l’un que l’autre, même s’il se sentait davantage fautif par ce qu’il avait des atouts pour agir que son amie n’avait pas.


Les secondes qui passaient, s’égrenaient sans qu’ils ne sortent le moindre son, sans comprendre ce qui se passait réellement. Sans savoir le pourquoi du comment. Sans être certain qu’ils n’allaient pas revivre un nouveau calvaire. Oui, le silence ici était premier degré ; mais au final il pouvait aussi signifiait encore tous les non-dits, tous les sujets tabous qu’ils évitaient soigneusement – dont leur nature, ou encore Poudlard-. Leur silence si révélateur de certaines blessures ou du manque d’acceptation de la situation. Et là, face à cette violence dont ils essayaient d’échapper, dont ils se cachaient, ils devaient être comme deux gamins apeurés, même s’il ferait le nécessaire pour protéger Gaby.

Mais si leur silence semblait logique – pur instinct de survie-, celui que l’autre lycan inconnu était plus étrange : pourquoi ne signalait-il pas leur présence pour tenter de pouvoir s’échapper ? Est-ce que c’était volontaire, ou est-ce qu’il ne voulait pas qu’ils aient des ennuis ? Peut-être espérait-il qu’ils agissent ? Et il se sentait sale, mal. Il n’arrivait pas à réfléchir, ne savait pas comment agir.  Une grande part de lui avait juste envie de fuir avec Gaby ; de vivre, de ne pas risquer de se faire repérer… mais… cela signifiait laisser ce type crever. Mais la jeune femme accrochée à lui, toujours silencieuse, toujours apeuré. Il ne ferait rien contre elle. Rien qui passe la mettre en danger. Il s’était contenté de la serrer plus fort dans ce qu’il espérait une étreinte rassurante même si elle devait – elle aussi- puait la peur.

Il devait prendre une décision, il lui proposa de s’échapper, trouvant que c’était mieux de s’éloigner de tout ça tant qu’ils en avaient l’occasion… mais elle ne le voyait pas comme ça et semblait vouloir rester derrières ses poubelles très odorantes. Très bien ils resteraient et comme elle l’avait attrapé par le bras il tenta de lui faire un chaleureux sourire même si ledit sourire était super stressé. Il mima un « tout va bien se passer » du bout des lèvres, sans sortir un son, mais ne croyait qu’à moitié à ce qu’il disait d’autant plus qu’à côté la « bataille » devait plus violente, ou le règlement de compte où une seule personne en prenait plein la gueule. Il aurait voulu pouvoir se boucher les oreilles et celle de Gaby par la même occasion mais ils ne pourraient pas anticiper assez ce qui allait suivre.
Et il inspira, lèvres tremblantes de peur et d’angoisse, fouillant dans ce qu’il avait sur lui pour voir s’il avait ou non sa baguette. Il grimaça, semblant l’avoir oublié mais lors qu’il avait perdu espoir, il sentit le bout de bois sous ses doigts. Okay. Mieux que rien pour se protéger, ou transplaner. A utiliser en dernier recours, par ce qu’il savait que ça angoisserait encore plus Gaby. Lance un sort sur ces connards et transplane. sauf qu’il n’était certainement pas assez bon pour arriver à toucher les deux personnes, il serait certainement bien mort et Gaby en danger avant d’avoir réussi à prononcer le deuxième sort. Non. Il devait utiliser la baguette en dernier recours et juste pour se défendre et fuir. Ne pas se faire remarquer. Rester sur ses gardes. Ne pas jouer au héros alors qu’il n’était même pas sûr d’être capable de toucher un des agresseurs… d’autant plus que la peur le ferait certainement freezer avant même qu’il ait pu finir son sort.

Et derrière tout cela, la même question : pourquoi est-ce que cela se passait ? Et qu’est-ce qui se déroulait exactement devant leurs yeux ?

Il manqua de s’étouffer d’angoisse lorsqu’elle voulut jeter un œil. Il l’aurait bien tiré contre lui pour plus de sécurité mais il craignait faire trop de bruit, il se contentait donc de l’observer, une main proche de sa baguette même s’il n’avait toujours pas cette dernière en main et soudain elle se plaqua de nouveau contre le mur. Il fronça les sourcils, n’osant toujours pas prendre clairement la baguette en main et se retint presque de respirer. Il se concentra sur les bruits autour, mais aucun bruit de pas vers eux… Il entendit clairement un gémissement à déchirer le cœur provenant probablement du condamné et de la dérouillée qu’il venait de se prendre. Les deux autres sorciers grommelèrent quelque chose dont il ne comprit pas tous les mots, il avait juste la notion qu’ils le « ramenaient » au patron… ou quelque chose du genre. L’instant d’après le bruit typique du transplanage.

Il jeta un regard toujours paniqué sur Gaby comme s’il avait du mal à réaliser ce qui venait de se passer et finalement et la prit rapidement contre lui. « ca va aller, c’est bon. Ils sont partis.» souffla-t-il. Mais  quelque chose lui disait qu’au final c’était certainement peut-être plus un mensonge qu’autre chose… Aucun autre mot sur ce qui venait de se passer  préférant laisser son amie réagir en premier pour savoir comment se placer sans la stresser davantage.

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Qu’est-ce qu’ils devaient faire ?  Comment est-ce qu’ils étaient censés agir maintenant ? Appeler quelqu’un ? Mais qui ?  Il clignait des yeux, absolument pas certain de ce qu’ils avaient vus en réalité. Une arrestation comme une autre certainement… Est-ce que ça valait le coup d’alerter quelqu’un ? Il ne savait même pas à qui s’adresser. Jane. Enzo. Mais la première avait peut-être aussi chose à faire, et le deuxième était loin. Et puis, qu’est-ce qu’il pourrait dire ? Il ne pourrait reconnaître aucun de protagonistes, il ne saurait rien décrire. Et quelque part, il n’était pas prêt à comprendre le pourquoi du comment. Pas prêt à assumer qu’il n’avait rien fait, qu’il n’aurait rien pu faire à part risquer leurs vies. Pas prêt non plus à renouer avec le monde de la magie et la noirceur des Supérieurs, de son Ministère.  Il pouvait entendre son cœur et lui de Gaby qui battaient toujours la chamade. Il pouvait sentir leur peur. Et il se sentait perdu, abattu. Trop de questions dans sa tête. Il essayait de repasser tout cela dans son esprit pour voir s’il ne pourrait pas en tirer quelque chose, mais non. Il voyait-là un règlement de compte, une arrestation peut-être plus ou moins arbitraire. Il était loin d’imaginer cette histoire de rafle sinon sa réaction aurait peut-être été différente (vraiment ?)… mais, tout ce qu’il souhaitait pour l’instant c’était se mettre Gaby à lui à l’abris, pouvoir tirer un trait sur ce qui venait de se passer. Ils ne pourraient rien contre une arrestation (ou un règlement de compte), alors ils n’allaient pas embêter quelqu’un.

Il essayait de reprendre son calme un maximum, de garder le peu de sang froid qui lui restait et surtout de rassurer Gaby qui était encore plus effrayée que lui. Deux gamins face à un évènement qu’ils ne comprenaient pas, face à des souvenirs du passé qui ressurgissaient violemment alors qu’ils voulaient tous deux l’oublier. Alors oui, il tentait de dire des mots rassurants, de la prendre dans ses bras pour la calmer, pour qu’elle sache qu’il était-là, qu’il ne l’abandonnerait pas. Net soulagement aussi de ne pas avoir à utiliser sa baguette, à devoir transplaner avec elle autre part. Par ce qu’il n’était pas certain du résultat que cela aurait pu avoir.

Concentration. Ils devaient reprendre consistance avant de repartir parmi la foule, de se fondre là-dedans comme des inconnus. Mais Gaby était toujours blême on pouvait lire sur son visage l’horreur de la situation et il ne devait guère être mieux qu’elle. Encore quelques instants pour se reprendre, pour assembler leurs idées. Pour essayer d’oublier la nausée, ou la culpabilité.

— Allons-y. il acquiesça doucement avant de lui emboiter le pas, s’empêchant de se retourner tous les dix mètres pour vérifier qu’ils n’étaient pas suivis. Ca serait de la pure paranoïa, ils n’avaient pas été repérés, alors pourquoi est-ce qu’on les suivrait. Par ce qu’on ne sait jamais avec Eux. Les Supérieurs. Et soudain Gaby s’était arrêtée net, il manqua de lui rentrer dedans mais arriva à se stopper juste à temps. Il la regarda, dans toute son hésitation et lui prit doucement la main tandis que le couperet de la question tomba. Pourquoi ils l’ont agressé, à ton avis ? Détresse, aussi bien chez l’un que chez l’autre. A son tour, il ouvrit la bouche et la referma, presque comme elle l’avait fait quelques instants plus tôt. Il haussa un peu les épaules avant de finalement arriver à dire « Il était peut-être recherché et vu qu’il est arrivé en courant, il n’a pas voulu coopérer ? Avec… les nouvelles mesures, Ils ont peut-être découvert … tusaisquoi, et ils ont voulu lui poser des questions.» Il essayait d’être le plus vague, mais lorsqu’il disait « poser des questions », elle devait se doutait que ça pouvait être littéralement cela, comme quelque chose de plus vénère. « Je… C’est peut-être pour sa nature qu’ils ont fait ça, mais ça pouvait aussi être pour un appartenance à un groupe dissident ou par ce qu’il a trahi ou juste par ce que c’est un vrai criminel.» Il essayait de la rassurer un peu, c’était une manière de dire qu’ils ne couraient pas forcément de danger après ce qu’ils avaient vus. Qu’ils ne savaient même pas de quoi est-ce qu’il s’agissait. Tout ce qu’il avait dit était possible… mais, il se doutait que c’était plus l’hypothèse liée à leur nature, au fait que le type ne s’était pas recensé et s’était fait choper qui était valable. Il déglutit. « Tu veux venir passer la nuit chez moi ?» pour la sécurité bien sûr ! Il lui serra doucement la main qu’il tenait toujours avant de la lâcher et lui faire un nouveau sourire qu’il essayait être doux et calme, alors qu’il avait toujours l’impression d’avoir le cerveau en feu.

Allez. Ils pouvaient le faire, non ? Continuer leur route. Se convaincre que ce n’était pas grand-chose ce qui s’était passé… après tout, il y avait beaucoup de raisons qu’une telle chose se produise, non ? Alors ils ne devaient pas devenir parano. Ils ne devaient pas culpabiliser, par ce qu’ils n’auraient rien pu faire, il en était convaincu… quant à en parler avec quelqu’un : avec qui ? pour qui quoi alors qu’ils n’avaient rien vu réellement, qu’ils n’avaient pas de contexte, pas de descriptions de personnes à donner ? Loan ne voyait pas ce qu’ils pouvaient faire, surtout qu’il ne savait même pas si la personne était moldue ou sorcière. Ce qui comptait pour l’instant aux yeux du garçon c’était qu’ils soient en sécurité, ne pas fouiller la merde. Lâcheté ? Très certainement, mais il savait qu’ils ne pourraient rien contre le Ministère de la Magie ou des forces brutes comme ils avaient vu là. Il n’était pas fier de lui mais il ne savait pas comment agir autrement, quelle était la meilleure solution. Ne plus y penser, mettre tout ça derrière lui comme il l’avait fait pour Poudlard ne lui semblait pas trop mal, et il espérait ne pas trop se tromper.

Il continuait d’inspirer et d’expirer pour essayer de faire retomber son rythme cardiaque qu’il entendait toujours manière effrénée, tout comme l’air était encore saturé l’odeur de leur peur. Il voulait prendre les choses en main, plaisanter, la rassurer. Lui montrer qu’elle n’était plus seule dans cette galère, alors, il essayait. Il proposait. Tout faire pour changer de sujet. Gaby sembla bien vite accepter sa proposition qu’il reste avec elle ce soir, il opina doucement et lui servit un nouveau sourire chaleureux.

« ca marche ! Mais tu sais la prochaine fois tu peux venir chez moi, Marius ne te mangera pas !» proposa-t-il. Plutôt que de payer un airbnb… La dépendance comportait que deux chambres, mais il pouvait très bien pour une nuit aller dormir sur le canapé. Ou emmerder son frère, ce dernier n’était même pas là chaque nuit alors bon ! « Bien sûr que j’ai Netflix ! Tu croix que j’suis un homme de Cro-Magnon ? On parle beaucoup séries avec les copains !» Il se tut quelques instants avant de reprendre « Quelle série ? Ptet que je connais déjà ! »

Et il ne s’était pas du tout attendu à ce qu’elle s’arrête, qu’elle ne le suive pas. Il n’avait même pas eu le temps de froncer les sourcils et de poser la moindre question que déjà il récoltait un doux baiser contre sa joue ; Gaby lui faisant en même temps un léger sourire. Il ouvrit la bouche avant de la refermer avant d’avoir un très léger rire et de lui dédier son plus beau sourire.

« C’normal, les amis sont faits pour ça non ?»

Aucun autre commentaire, par ce qu’il le pensait vraiment ; c’était aussi simple que cela pour lui. Aucun commentaire non plus sur le baiser de la joue, qui allait de paire avec ce qu’ils avaient dit l’un et l’autre. Il n’attendait pas grand-chose d’elle, même pas un remerciement. Il l’avait fait, par ce qu’il considérait que c’était normal. Ils allaient tenter de passer une bonne fin de soirée et c’est tout ce dont ils avaient besoin.