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Vue d'ici, la Terre est mienne, mais je prends l'eau - Enzo

 :: Autour du monde :: Autres Continents :: — USA
Mer 15 Mai 2024 - 13:23
~ Samedi 8 avril – Début de matinée – Londres ~

Cela faisait déjà un mois. Un mois qu’elle avait vu Alcyone et qu’elle avait appris que ses parents n’avaient désormais plus aucun souvenir d’elle. Un mois qu’elle avait réalisé que des quatre parents qu’elle avait eu dans sa courte existence, plus aucun ne savait qui elle était. Mais où était passé ces trente putains de jours ? Julian avait rarement vu le temps filer aussi vite. Enfermé dans une forme de déni, déni de la réalité et de la souffrance qu’elle lui occasionnait, la jeune femme avait continué à avancer dans sa vie, tête baissée. Elle avait mis tous les sujets complexes de côté pour s’enfermer dans une routine réconfortante. Cela faisait un moment maintenant qu’elle était de retour dans la capitale anglaise et il lui était devenu facile de trouver du travail. Son planning était d’ailleurs bloqué des semaines à l’avance et en réalité elle tournait globalement toujours dans les mêmes bars et restaurants. Alors oui, c’était devenu une routine. Aller bosser, s’effondrer sur son lit, parfois boire un café avec les colocataires ou sortir pour boire un verre. Et recommencer. Le temps changeait à Londres, même si les températures restaient basses le printemps arrivait mais même ça, elle ne l’avait pas vu. Julian avait porté des œillères, se concentrant sur les choses les plus simples, les plus évidentes jusqu’à ce que ce ne soit plus possible. Jusqu’à ce que quelques jours plus tôt une question innocente la fasse replonger.

« On fait une soirée spéciale foot au bar le samedi 8, tu peux venir en renfort ?

- ….

- Julian t’es toujours avec moi ?

- Pardon… Le 8 non je viens de me rappeler, j’ai un truc familial. Je suis pas là du weekend. »


C’était en ouvrant son calendrier sur son téléphone que la date lui avait sauté aux yeux. Et avec elle toutes les émotions qu’elle avait refoulées depuis des semaines. Julian avait alors quitté le bar, où le patron ne semblait pas plus outré que cela, pour se rendre dans son appartement et s’enfermer sous la douche. Elle passa de longues minutes sous l’eau chaude, jusqu’à ce sa peau ne puisse plus le supporter, jusqu’à ce que des plaques rouges l’aient envahie. Elle s’était alors décidé à sortir pour s’enfermer dans sa chambre. Enroulée dans une serviette, encore mouillée, elle avait attrapé son téléphone et envoyé un texto.

~ Le weekend prochain tu m’emmènes découvrir un de tes spots ? Besoin de marcher. ~

Besoin d’oublier surtout que le weekend qui arrivait serait celui de l’anniversaire de la mort de Zachary.

Alors le samedi 8 avril au matin, alors que rendez-vous était pris avec Enzo, Julian s’était levée tôt. Dans la cuisine calme de sa colocation elle s’était fait couler un long café. Elle s’était servi une tasse avant de glisser le reste dans un thermos dans son sac. Elle avait ensuite avalé un petit dej’ composé de quelques gâteaux qui traînaient dans le placard puis était retourné dans sa chambre. Elle avait alors pris un soin fou à se préparer un sac de voyage avec juste l’essentiel, pas trop lourd pour pouvoir le porter longtemps. Elle s’était ensuite habillée puis s’était glissée en dehors de l’appartement alors que la matinée s’installait doucement dans les rues de Londres.
Après un passage par la gare et une bonne demie-heure de train, Julian s’était retrouvée dans la campagne anglaise. Elle avait ensuite marché un moment jusqu’à trouver un coin tranquille en forêt. Là, elle attrapa son téléphone et visionna une fois de plus la photographie qu’elle avait épié de longues heures durant les jours précédent.

« Tu peux le faire. »

Quelques mots soufflés à elle-même. Julian avait alors sorti de sa poche un objet qui lui paraissait complètement étranger, incongru. Sa baguette n’avait pas changé depuis tout ce temps. Pendant un moment la jeune femme s’était demandé si elle allait toujours lui obéir. Mais l’heure n’était plus aux tergiversations. Il fallait agir et ça, Julian avait toujours su le faire. Alors sans plus réfléchir, elle transplana.

L’atterrissage fut brutal mais la jeune femme avait tous ses membres. Un rapide coup d’œil au GPS de son téléphone lui permit de constater qu’elle était au bon endroit. Alors elle se laissa tomber par terre et éclata de rire. Au fil des minutes, son rire se transforma en larmes. Qu’importe, il n’y avait personne pour l’entendre. Il faisait encore nuit en Californie.
Julian resta un long moment seule, allongée à l’écart de la ville, coincée entre la conscience et le sommeil, les larmes, la colère et la lassitude. Jusqu’au lever du soleil. Alors elle se décida à se mettre en marche vers son lieu de rendez-vous.

Lorsqu’elle arriva sur le port de Ventura il était encore tôt. Julian décida alors de marcher vers la marina, observer les jolis bateaux soigneusement accostés. Son esprit s’était calmé. Elle décida finalement de s’asseoir sur un banc et de se servir une tasse du café qu’elle avait amené dans son thermos. Elle ne savait pas quand la fatigue allait la frapper mais elle aimait revivre ce début de journée, elle aimait cette effet de répétition, ce deuxième café qui sonnait comme un premier. La jeune femme sortit également de son sac une petite boîte dans laquelle se trouvait un assortiment de gâteaux qu’elle avait acheté dans un salon de thé londonien. Pour rappeler à Enzo les bons côtés de l’Angleterre. Elle s’astreignit à ne pas ouvrir la boîte et à se contenter de son café en attendant son arrivée.

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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Sam 25 Mai 2024 - 12:30

Samedi 8 Avril 2017, tôt le matin
Ventura, Californie

Quand les nouvelles du matin n’apportent que le chaos, c’que tu fais, c’est que t’arrête de les écouter ou de les lire. Tu te préserves, tu restes dans ta bulle, avec les tiens. C’est ce qu’on fait ici depuis la veille et parce que ça n’est pas la place qui manque pas besoin de pousser les murs.
La Garde est tombée, on a enchaîné les nuits blanches et encore une fois on a tremblé les uns pour les autres mais hier soir quand on s’est retrouvés autour du feu ça ne comptait plus. Y avait plus que nous et un peu Zach dans nos pensées. Surtout dans celles des filles, faut l’admettre, mais si j’irai pas jusqu’à dire qu’il me manque ça me pince le cœur qu’il ne soit plus là. Parce qu’au fond et malgré nos détours il faisait partie de la famille, en atteste les sons familiers que j’entends à l’autre bout du couloir alors que tout le monde dort encore. Le soleil se lève à peine et rien ne bouge à l’intérieur, premier levé je m’étire de tout mon long comme un chat prendrait le soleil. En bas ça s’agite un peu, d’un moulinet du poignet et ma baguette dans le prolongement j’ouvre la baie vitrée. Les chiens s’engouffrent à l’extérieur comme chaque matin. Short long passé à l’arrache, j’serai même pas étonné d’avoir mis mon T-shirt à l’envers. Enfilé dans le noir, ouais, y a des chances.
Pas de regard sur le téléphone éteint et posé sur un des meubles du salon. Pause syndicale là où personne ne peut aller à ma place, un matin comme un autre. Plus ou moins. Un an que ce grand con est parti, je le retrouve dans le regard Liya qui m’accueille en se tortillant dans sa gigoteuse comme une petite chenille. Dans le lit juste à côté Sovahnn à la respiration des endormis, ça me fait sourire de tendresse mais je ne m’approche pas. Mes pas sont ceux du Loup, pas un bruit de plus quand j’ai ouvert la porte de la chambre.

Une main sur le petit lit à barreau, le regard posé sur Liya qui plonge ces grandes billes claires dans l’ambre foncé des miennes, j’y vois un mélange de ma meilleure ami et de celui que je me plaisais à appeler Grand Sage. Un peu de Layla aussi, saine et sauve elle aussi heureusement. Jo, Keza, Ben et les autres … Tous ceux qui de prêt ou de loin avait un pied dans ce monde de résistance. Tout le monde est vivant et même si la communication a été coupée pendant un moment par mesure de sécurité on a au moins réussi à avoir cette certitude. Un pensée pour Jordane au passage d’ailleurs, une de plus à te pleurer Disemba et je sais, en tout cas je pense, qu’elle le fera dans l’intimité de son silence et de sa solitude.
Mais ce matin pas de place pour les pleurs « Maman fait encore dodo, tu viens avec moi ? » J’attrape Liya par dessous les épaules dès qu’elle tend les bras, dépose un bisous sur sa tempe et sors de la chambre en silence tout en la tenant contre moi, l’une de ses mains agrippée à mon T-shirt et l’autre collée à son visage – pouce dans la bouche. Et les bouclettes en vrac … Elle n’est pas la seule « Flagrant délit de kidnapping. » Pas de sursaut de surprise, juste un sourire amusé quand je croise son regard et sa dégaine de mec qui vient d’émerger et va sûrement retourner se coucher « T’es le seul témoin, j’vais devoir t’éliminer. » Rien que des murmures comme si le monde pouvait nous entendre, dehors les oiseaux chantent et le ressac reste fidèle au poste. Bientôt son corps vient se blottir contre le mien, sa peau est chaude, son cœur bat lentement. Ses bras m’entourent et son visage vient se noyer contre mon torse, ma main libre passe dans son dos puis remonte, caresse sa nuque en douceur « Tu peux pas vivre sans moi. » Encore un murmure, étouffé contre le tissus de mon T-shirt cette fois et si mon sourire s’élargit ça n’est pas uniquement en réaction à ses mots « Aïe. » Le haut de mon corps est secoué par un rire silencieux, Liya a lâché son pouce pour venir attraper les cheveux de William de ses petits doigts « Tu vois, elle aussi elle trouve que ça serait pas mal que tu passes chez le coiffeur. » Tout ce que je gagne c’est un grognement contre mon torse mais je sais qu’il y a un sourire sur son visage. Et puis il le sait, j’ai une passion pour ses cheveux en vrac …

Ω

Et la tendresse laisse place au rire, à la musique qui sort de l’enceinte connectée posée sur l’ilot de la cuisine pendant que je suis en train de faire le show pour Liya. J’ai l’air d’un con à me dandiner sur de l’Afro Beat avec mon absence totale ou presque de sens du rythme mais ça la fait rire alors je continue. Couche changée, biberon de lait terminé avec la descente de sa mère, elle gigote et rigole bien installée dans sa chaise haute face à moi – les chiens à ses pieds, dès fois qu’elle lâcherait un morceau de nourriture « T’aime bien ? » Est ce que je fonds quand elle répond oui ? 11 mois, c’est pas super franc mais on comprend. Et oui, je fonds, mais surtout j’ai l’impression que rien d’autre existe alors que je fais sauter les sacro-saints pancakes du samedi matin dans les airs quitte à m’en foutre un sur la tête pour la faire rire plus encore « Moi aussi, mais faut pas l’dire. » J’ai une réputation à tenir ! Tu parles.

Peut être que si j’avais été plus attentif au reste j’aurai capté l’odeur de Sova, j’aurai perçu sa présence dans le haut des escaliers, mais ça n’est que lorsque je croise son regard que je réalise sa présence. Probablement en train de profiter du spectacle depuis quelques minutes et parée à se foutre de ma gueule pendant 15 jours minimum.

Mais j'me laisse pas abattre, si je viens la récupérer au bas de l'escalier c'est pour l'entrainer à "danser" avec moi. Et croyez moi, les guillemets sont nécessaires me concernant.

Ω

Le sourire est large quand je quitte la maison quelques temps plus tard. Les épaules sont libres du moindre nœuds, le cœur léger.
Devant moi Wax trottine en maître des lieux, dans le port tout le monde le connaît maintenant. Comme à Lakes. Mains dans les poches de mon short, capuche du sweat sur la tête comme toujours ou presque j’ai le pas tranquille. Mes sens captent tout ce qu’ils peuvent, s’en nourrissent, de l’iode au tintement des mats les uns contre les autres. Ça en agace certains, pour moi c’est la meilleure des berceuse. Si au loin le vol des pélicans passe au travers de l’horizon ici ce sont les goélands et les mouettes qui règnent. Le fond de l’air est frais mais la caresse du soleil réchauffe déjà la peau, chaque jour je me sens privilégié d’avoir toujours vécu dans des endroits comme celui là.

Quand j’aperçois Julian assise sur un banc sur la jetée mon sourire prend encore plus d’ampleur. Ça remonte à quand ce hasard dans un bled Anglais dont j’ai oublié le nom ? Quelques mois. La brise marine m’apporte l’odeur du café avant même que je ne vois la tasse qu’elle tient dans les mains et sans m’annoncer je me laisse choir à côté d’elle « Tu veux voir le plus beau du port ? » Dit il en désignant les bateaux d’un geste du menton « A part moi j’veux dire. » Main sur le cœur et fausse modestie, tout y est. Juste avant l’éclat de rire et l’arrivée enjouée de Wax qui traînait derrière mois, trop occupé à sentir le moindre cordage qui traîne au sol « Et lui. » C’est vrai que c’est le plus beau, en toute objectivité – Non. Mais faut admettre que Fenrir et Maya n’ont pas fait le croisement le plus dégueu « J’te présente Wax, j’crois pas que tu l’aies déjà vu. » De mémoire il n’était pas avec moi la dernière fois et comme à chaque fois qu’il me sens détendu et qu’il perçoit les bonnes ondes des gens il fait la fête et cherche les caresses « Ça été le voyage ? » Une simple question un peu plus lourde de sens malgré tout, sans en faire trop.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 5 Juin 2024 - 13:24
L’attente n’en était pas vraiment une. Tranquillement assise sur le banc, Julian se prit à se perdre dans la contemplation de l’eau, des bateaux et du ciel. Une sorte de quiétude l’avait envahi et elle s’y accrochait autant que possible. Elle savait qu’elle ne pourrait pas rester trop longtemps, qu’à un moment, tout allait changer et les émotions allaient reprendre le dessus, pas forcément les plus douces. Mais pendant quelques instants, loin du monde, loin du temps et pourtant jamais autant connecté au présent, Julian se laissa bercer par la beauté du monde autour d’elle. Cette jolie harmonie entre la nature et l’activité humaine, comme pour lui rappeler que parfois, l’univers pouvait permettre de jolies choses. Tout faire pour inscrire cette idée dans sa mémoire, tout faire pour s’en souvenir et essayer de pouvoir mobiliser ces images le jour où elle en aurait besoin.

Et puis manquer la crise cardiaque.

« Oh putain ! J’ai pas l’ouïe super développée moi je te signale, je t’ai pas entendu arriver. »

Les mots avaient été prononcés avec légèreté et humour. Mais la peur avait été réelle et Julian devait désormais se concentrer pour calmer son rythme cardiaque qui avait décidé de clairement s’emballer. Elle prit également le temps de lécher puis d’essuyer ses doigts sur lesquels un peu de café avait décidé de se répandre. Son attention fut cependant vite captée par des choses plus réjouissantes et rejoignit Enzo dans son rire quand il parla du plus beau du port.

« J’ai toujours eu un faible pour les coques bien affûtées. »

Julian afficha alors un sourire amusé. Remarque cochonne ? Non voyons, pas du tout le genre de la maison ! La jeune femme posa alors son thermos à côté d’elle sur le banc pour tendre la main au chien qui était arrivé en même temps qu’Enzo. Elle laissa le temps à ce dernier de la sentir et de s’approcher avant d’oser une petite caresse sur la tête.

« Enchantée Wax ! »

Julian n’avait jamais été particulièrement proche des animaux mais tout finissait par changer et elle se prit à se dire que pouvoir se blottir contre le pelage d’un chien comme celui-ci devait avoir quelque chose de réconfortant. Pour ne jamais se sentir vraiment seule. La jeune femme attrapa alors sa boîte et l’ouvrit pour la tendre à Enzo et lui proposer alors un petit déjeuner sucré.

« Ecoute, je suis arrivée en un seul morceau ce qui est déjà pas mal. »

Julian afficha alors un sourire en coin. Pour un moldu, une phrase comme celle-ci ne sonnait que comme une boutade mais elle comme Enzo savaient très bien que cela révélait quelque chose de bien plus sérieux. Le transplanage, à son âge, elle était censée maîtriser sans souci pourtant, un manque de pratique, un état mental altéré, autant d’éléments qui auraient pu transformer ce voyage en petite catastrophe et la faire atterrir… Pas en entier. Un léger frisson l’envahit à l’idée de la désartibulation et Julian décida de s’accorder un petit muffin avec un généreux glaçage, autant pour se réconforter que pour satisfaire sa gourmandise et son estomac qui s’était manifesté.

« Et puis, mine de rien, faut avouer que c’est pratique quand même de pas passer par les aéroports. »

Cette phrase dans la bouche de Julian pouvait paraître incongrue pourtant, c’était bien dans un fichu avion qu’elle était revenue en Angleterre. Il y avait d’ailleurs quelque chose d’amusant à se rappeler comme elle avait dû redoubler d’efforts et de vigilance pour qu’on ne remarque pas tous les codes qu’elle n’avait pas concernant le transport aérien.

« Et toi alors, comment a commencé ta journée ? Rassure-moi tu viens pas aussi de débarquer de l’autre bout du monde ? »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Lun 24 Juin 2024 - 11:35
« Oh putain ! J’ai pas l’ouïe super développée moi je te signale, je t’ai pas entendu arriver. » Est ce que je devrais me marrer autant alors que j'entends son cœur battre si vite ? Je me pose sincèrement la question même si sur son visage se peint un sourire en écho au mien. Pas tout à fait le même mais la légèreté s'y exprime, c'est ce que je retiens malgré ce qui tambourine dans sa cage thoracique comme un animal paniqué se jetterait sur les parois du mur qui l'entrave.

Là bas j’ai réappris à respirer.

Je me souviens de ces mots là, ils sont du genre qui marque. C’est elle qui les a prononcé avec un sourire un peu triste sur les lèvres il y a de ça quelques mois dans un petit café pommé au milieu de l’Angleterre. Ces yeux ont parlé bien plus que le reste, j’ai deviné une souffrance sur laquelle elle n’a pas vraiment mis de phrases. Zach, oui, mais il n’y avait pas que ça. Un an passé loin de Londres, loin de tout, loin des autres … Est ce qu’elle se sent prête aujourd’hui à les poser ces questions ? Peu importe, au fond.  

Le café a débordé, elle aurait pu se brûler et la surprendre n'était sans doute pas l'idée du siècle étant donné l'existence qu'on mène. Aucune trace de douleur sur les traits de son visage et ici elle n'a rien à craindre alors il n'y a pas vraiment de culpabilité à naviguer dans mes veines quand j’enchaîne et continue de faire le con. La vérité c'est que ça me fait du bien à moi aussi cette légèreté « J’ai toujours eu un faible pour les coques bien affûtées. » Donc autant en remettre une couche, arquer un sourcil et faire le beau. Rien de sérieux dans tout ça, ni de son côté ni du mien, juste la sensation presque rassurante et surtout chaleureuse de retourner dans les couloirs de Poudlard. Ces jours où tout allait bien, où le danger ne rôdait pas, où les ombres ne planaient pas au dessus de nos têtes. Ces jours où on était simplement des sales gosses bien plus occupés à faire des conneries que de réviser … Pour ce que ça nous aurait servi au final, j'suis même pas certain qu'un seul d'entre nous soit diplômé.

« Enchantée Wax ! » Il y a comme toujours de la tendresse dans mon regard quand je le pose sur lui, cette boule de poils arrivé au bon moment dans ma vie. Exactement comme Lune. Julian le salue mais ne s’y attarde pas, je passe mes doigts dans son pelage avant de capter la boite qu’elle ouvre et tend vers moi « Merci. » J’attrape une des petites pâtisseries sans trop chercher à en choisir une en particulier « Écoute, je suis arrivée en un seul morceau ce qui est déjà pas mal. » Sourire en coin de son côté, rire bref du bien, le double sens n’est compréhensible que pour un sorcier. Je n’ai plus cette crainte je dois l’admettre, le transplanage est devenu pour moi un acte aussi basique que de prendre le bus pour un Non-Magicien. Si l’envie de lui demander comment elle a vécu la reprise du Portoloin vient m’effleurer je la garde pour moi, la bouche pleine de sucre « Et puis, mine de rien, faut avouer que c’est pratique quand même de pas passer par les aéroports.  
- J'imagine oui. »

Vague grimage et regard dans le vide.
Non merci, vraiment.

« Et toi alors, comment a commencé ta journée ? Rassure-moi tu viens pas aussi de débarquer de l’autre bout du monde ? » Le rire est plus franc cette fois, toujours aussi bref « Ça aurait pu, mais non. » Clairement, ça aurait pu être le cas. Si Sovahnn n’était pas venu je serai sûrement aller la voir, ne serait ce que ça.
Dans un glissement de bassin je réajuste ma position pour me tourner un peu plus vers elle, le coude gauche posé sur le dossier et une genou plié à moitié sur l’assise. Wax repart vadrouiller autour, j’ai confiance, je sais qu’il n’ira pas loin. Autour de nous le monde s’éveille tranquillement, certains passe la tête en dehors de la cabine de leur bateau, un peu plus loin d’autres arpentent les quais en direction du marché peut être « Ma journée a commencé par un kidnapping d'enfant et un superbe déhanché sur de l'Afrobeat dans ma cuisine. » La base. Pas du tout. Je crois qu’elle fait partie de ceux à connaître mon sens du rythme légendaire – oui, c’est ironique évidemment – alors elle comprendra bien rapidement que malgré le sérieux que j’affiche ce que je balance ne l’est pas entièrement « Sova est là avec Liya. » J’suis pas certain de ce que ça peut lui faire de savoir ça, les liens sont assez évidents à faire alors j’enchaîne sans trop laisser de place à la gravité pour s’installer « Pour le déhanché et l'Afrobeat j'ai pas d'excuses. » Il ne se passe pas une seconde avant que je secoue la tête de droite à gauche et de gauche à droite « Et non t'as pas envie de voir ça. » Personne n’a envie de voir ça, croyez moi.

« T’as envie de faire quoi ? »
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 30 Juin 2024 - 11:56
C’était peut-être ça au fond qui lui manquait le plus actuellement dans le monde des sorciers. L’idée que tout était possible. Alors certes, Julian avait plutôt tendance à s’enfermer dernièrement dans les choses qu’elle pouvait maitriser et dans un rapport assez viscéral et incongru à la routine mais tout de même. La magie donnait des pouvoirs et non il ne s’agit pas là d’une simple lapalissade. La magie donnait le pouvoir de la spontanéité, de l’échappée, de l’incongru. Elle se rendait compte qu’en vivant à la façon des moldus elle était bien plus soumise aux questions de planning et d’organisation. Elle devait prévoir un minimum sa vie si elle voulait se donner la chance de faire certaines choses. Avec la magie, elle pouvait rêver, changer d’avis sur un coup de tête, s’autoriser un voyage imprévu à l’autre bout du monde pour voir des potes… Oui il aurait été tout à fait possible qu’Enzo débarque lui aussi de l’autre bout de la planète sans que ça n’ait rien de vraiment étonnant et le fait qu’il l’affirme avec autant de naturel venait de frapper Julian. Cette partie de la magie comme cette partie d’elle-même commençaient à lui manquer. Ce n’était pas pour autant qu’elle était prête à sortir du petit cadre qu’elle avait commencé à se constituer à Londres mais clairement, elle ressentait de nouveau un certain appel. Celui de la spontanéité et le rire et le sourire d’Enzo l’encourageaient à ça.

« Pardon ??? »

Il avait fallu quelques secondes au cerveau de Julian pour connecter. Avant même qu’Enzo ne lui explique que Sovahnn était là avec sa fille, elle avait fini par émettre cette hypothèse connaissant les liens de la jeune maman avec l’australien. Mais avant ça, il y avait eu quelques instants de bug complet dans son cerveau qui avaient fini par se matérialiser vocalement. Non parce que le déhanché c’est une chose mais le kidnapping d’enfant pour le coup elle ne s’y était pas attendue. La confirmation d’Enzo lui apporta un mince sourire. Ils savaient tous les deux ce que l’évocation de cet enfant apportait, surtout aujourd’hui et ils laissèrent cette ombre flotter entre eux sans chercher à la saisir. Pas maintenant.
Se concentrer sur le déhanché d’Enzo voilà une pensée bien plus réconfortante et cette fois, Julian laissa échapper un rire sonore. Parce que oui, elle connaissait parfaitement ses aptitudes de danseur mais c’était mal la connaître que de croire qu’elle pouvait se contenter d’une simple évocation.

«  Crois-moi il n’existe aucun monde où tu pourras t’en sortir aussi facilement. Bien sûr que je veux voir ça, pire, j’ai même envie de te donner des petits cours particuliers pour améliorer tes pas de danse. Mais je te rassure, il est encore trop tôt pour ça, t’as le droit à quelques heures de répit. »

Julian adressa alors un grand sourire à Enzo et elle était tout à fait persuadée qu’il ne mettrait pas sa parole en doute. Il savait sans doute qu’elle n’oublierait pas même s’il avait très envie que ce soit le cas. La journée était encore longue, Julian n’avait pas décidé de son heure de retour et elle était persuadée qu’à un moment, le déhanché d’Enzo lui ferait un bien fou. Mais chaque chose en son temps petit loup, tu as le droit à un répit !
Julian avala une nouvelle gorgée de café tandis que son regard se perdait sur le port qui s’éveillait doucement. Elle qui avait été de toutes les virées nocturnes de Poudlard n’aurait jamais cru qu’être du petit matin pouvait être aussi doux et agréable. Voir le monde se réveiller, sentir qu’on en fait partie et en même temps qu’on est un peu sur le côté. Juste assez pour respirer en paix.

« J’ai bien envie de marcher un peu et de découvrir des jolis spots. »

Prise par sa nouvelle vie londonienne, Julian avait moins randonné ces derniers temps malgré la passion qu’elle s’était découverte au Canada. Remettre ses jambes en action autrement que pour zigzaguer entre les tables d’un bar ou d’un restaurant lui ferait le plus grand bien.

« Et me laisser guider un peu aussi. J’aime bien l’idée d’être ton invitée et de suivre tes propositions. »

Julian non pas la meneuse mais la suiveuse ? Etrange même pour elle pourtant, c’était clairement ce dont elle avait envie et besoin ce jour-là. Et c’était sans doute con mais elle le ressentait, être guidée par la haute silhouette d’Enzo avait quelque chose de rassurant.

« Peut-être que tu sauras réveiller l’intrépide qui dort quelque part en mois depuis un peu trop longtemps. »

Julian afficha un sourire franc mais légèrement mélancolique. Dans le même temps elle entreprit de ranger son thermos et le reste des gâteaux dans son sac non sans avoir proposé à Enzo de se resservir s’il en avait envie.

« Il faudra que je prenne le temps de dire bonjour à Sovahnn aussi. »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Mer 17 Juil 2024 - 11:51
« Crois-moi il n’existe aucun monde où tu pourras t’en sortir aussi facilement. Bien sûr que je veux voir ça, pire, j’ai même envie de te donner des petits cours particuliers pour améliorer tes pas de danse. Mais je te rassure, il est encore trop tôt pour ça, t’as le droit à quelques heures de répit.
- Madame est trop bonne. » A deux doigts de lui faire une courbette, j’abaisse quand même au moins le menton pour la forme. Encore une fois tout ça me rappelle Poudlard, à croire qu’avec le temps ne restent que les bons moments. Peut-être que si le monde extérieur ne nous faisait pas autant de crasses lui aussi on se serait arrêté encore un peu sur les horreurs qu’on a vécu là-bas mais à quoi bon ressasser le passé quand le présent s’amuse à te faire quasiment autant de blague. Résignés ? Sans doute un peu. Devenus des soldats sans vraiment le vouloir … mais faut bien admettre qu’ici, maintenant, je dois passer pour un type relativement dramatique alors qu’il vit dans un luxe presque indécent.
Pas que la maison soit immense mais à ce stade aucun de mes amis n’aurait été en mesure de se payer une telle baraque à un tel emplacement c’est un fait. Alors oui, j’ai une cuillère en argent dans la bouche, elle est peut-être même en or, le pire dans tout ça c’est que j’ai même pas craché sur les thunes que le Vieux a insisté pour me filer et me file encore plus ou moins en douce. Ce qu’il ne sait pas c’est que tout ce fric de cul serré intégriste part ou en tout cas partait dans les finances de la Garde. Ou tout ce qui peut contrecarrer les plans de ces enfoirés d’élitistes et nous sauver la peau au passage. La partie la plus vicieuse de mon être aimerait un jour balancer ces infos là à la gueule de mon cher oncle, tout en le regardant droit dans les yeux avec un large sourire sur les lèvres.

Mais on n’est pas là pour ça, pas vrai ? Non, on est là pour se foutre de mon déhancher et appuyer sur tous les boutons qui nous permettent de voir à quel point la vie est belle. Aujourd’hui on ne regarde pas dans les angles morts, on ne regarde pas dans l’ombre. Chance, c’est pas le soleil qui manque ici.
Là où les effluves de café côtoient le tintement régulier des mats alors que le monde s’éveille sans se douter de rien. Julian comme moi on n’est personne ici, juste deux branleurs assis sur un banc et qu’on pourrait croire en sortie de nuit de blanche plutôt qu’en réveil matinal … On n’a plus 20 ans … Justement si. Alors faudrait voir à pas trop être sérieux « J’ai bien envie de marcher un peu et de découvrir des jolis spots. » Déjà mon cerveau embraye, du paysage j’en ai vu ces derniers mois. Essentiellement en Amérique du Nord, un peu en Norvège, lors des pleines lunes ou parce que justement je partais à la recherche de spot où être tranquille ces nuits-là. Des endroits à partager, aussi, mais finalement assez peu.

Et puis parce que j’ai pris la tangente pendant un mois.

« Et me laisser guider un peu aussi. J’aime bien l’idée d’être ton invitée et de suivre tes propositions. » Je me rends compte que je prends les choses tellement au sérieux qu’aucune remarque lourde ne se pointe, complètement premier degré sur le sujet. Vrai que j’aime me promener seul mais ça n’est pas une condition sine qua none, l’idée de faire découvrir certains endroits à Julian me fait sincèrement plaisir « Peut-être que tu sauras réveiller l’intrépide qui dort quelque part en mois depuis un peu trop longtemps. » Je m’ancre un instant dans son regard où je trouve cet écho mélancolique à son sourire. Ça vibre dans la son de sa voix, dans le ton qu’elle emploi malgré la dérision. Aucune ambition ni aucune prétention de ma part, j’suis pas là en mission mais simplement pour passer du temps avec une personne que j’apprécie. Si au passage ça lui permet de retrouver des sensations qui lui manque alors cette journée aura été une réussite « Il faudra que je prenne le temps de dire bonjour à Sovahnn aussi.
- Elle doit bouger aujourd’hui mais elle sera là ce soir. » Rien de dramatique dans ma façon d’exprimer les choses, je sais que cette journée est spéciale pour l’une et l’autre. Elles se sont revues, Julian a rencontré Liya, ce qu’elles partagent ne me regarde pas alors je me contente d’ouvrir une porte simplement parce qu’il s’agit de chez moi. Ce qu’elles en feront ensuite ne m’appartient pas.

Le regard porté de nouveau devant moi je capte Wax du coin de l’œil mais mon esprit s’égare dans bien d’autres endroits. Je réfléchis, tourne les pages de mes souvenirs, cherche ce qui instinctivement m’appelle le plus en supposant des goûts de mon ancienne camarade d’école. De la nature, des reliefs, du silence et des paysages à perte de vue … Les collines qui prennent forme derrière nous sont assez jolies mais le paysage change peu. Quelques points d’eau, une végétation plutôt sèche, ça n’est clairement pas ce que la Californie à a offrir de plus beau et si l’appel de l’Océan se fait sentir sans trop de surprise ça n’est pas lui que j’écoute. Elle a envie de marcher, faire le tour d’Ohana est relativement limité … Mais ce soir, pourquoi pas ? Embarquer tout le monde pour regarder le soleil se coucher sur l’horizon en laissant bercer par les flots comme on le fait de temps en temps « Ok. J’ai une idée mais ça implique un saut de puce à la Houdini si t’as rien contre en faire un de plus. » Est ce qu’elle aura la ref ? J’suis à vrai dire relativement étonné de l’avoir moi-même, ce type là n’avait rien d’un sorcier malgré ses tours de Magie. Encore un truc entré dans mes mœurs et dans mon langage sans que je ne m’en rende réellement compte « J’te dis rien, mais si on y va normalement tes premiers mots ce sera un truc du genre « putain de merde » ou « Wow ». » Pause, le temps de vaguement retenir un sourire en coin « Un peu comme la première fois qu’tu m’as vu quoi. » La base. Surtout si c’était à mon arrivée à Poudlard, à 15 ans, épais comme un phasme et planqué dans des sapes bien trop larges de couleur noire pour faire écho à mon sourire inexistant.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 21 Juil 2024 - 10:49
« - Madame est trop bonne. »

Trop bonne, ça elle n’en était pas certaine, pas encore complètement en posession de ses capacités, ça c’était certain. Julian était complètement déphasée, incapable de savoir si son corps se croyait le soir ou le matin et à vrai dire, ça ne la dérangeait pas. Elle appréciait ce brouillard physique et mental encore un peu présent en elle. C’était con sans doute mais ça lui rappelait ses lendemains de soirées. Tous ces matins où elle n’avait pas dormi ou que trop peu, où son corps réclamait à manger et du repos et en même temps, l’envie folle de prolonger l’euphorie de la vieille. Si Julian se sentait bien plus en forme qu’après une bonne cuite, elle était encore un peu trop vaporeuse pour apprendre des pas de danse à Enzo. Et c’était pas plus mal non plus, cet entre deux évitait également les émotions trop intenses, les rappels trop vifs. Elle voulait juste caler sa respiration sur le rythme de l’eau.
Julian hocha simplement la tête quand Enzo lui confirma que Sovahnn serait encore chez lui le soir-même. Bien, elle pourrait donc la voir, c’était important, elle le sentait, mais avait le temps de vivre sa journée avant avec Enzo comme prévu. C’était une forme de soulagement. Elle n’était pas encore tout à fait prête. Le torrent qui risquait de l’envahir. Qu’elle se forcerait à contrôler car elle n’avait en aucun cas le droit d’exploser face à Sovahnn qui avait perdu le père de sa fille. Tout ça devait rester sur le port pour l’instant.

Julian préférait penser à son programme de la journée même si elle remettait les décisions entre les mains de son ancien camarade de classe. Ce dernier semblait prendre son assignation très au sérieux et lui avoua avoir trouvé une idée. Elle afficha un sourire franc. Il y avait quelque chose d’agréable à ce que quelqu’un prenne des décisions pour vous, non pas simplement à votre place mais en pensant également à ce qui pourrait vous faire plaisir.

« Je suis plus à ça près. Et si je perds un bras en route je t’accuserai de tous mes malheurs et puis c’est tout. »

Julian prit alors quelques secondes pour regarder Enzo droit dans les yeux, comme si ce qu’elle venait de dire était on ne peut plus sérieux avant finalement de sourire. Oui elle était prête, elle en avait trop besoin et elle avait réussi quelques heures auparavant alors bon. Le jeune home de son côté enchaîna, n’ayant visiblement pas perdu son humour.

« Tu veux dire quand tu m’as vue pour la première fois ? Tout le monde sait que les escaliers eux-mêmes perdaient la tête en me voyant. »

Comme si les escaliers de Poudlard avaient eu besoin d’une raison quelconque pour partir dans tous les sens. Ahem. Mais l’ego de Julian, même si ce n’était désormais plus qu’en apparence, ne râtait jamais une occasion de se regonfler un peu. Et puis, mine de rien, elle avait été jolie. Plus le temps passait et plus elle se rendait compte comme elle n’était qu’une enfant à cette époque là, qu’elle l’était sans doute encore un peu. Ses traits avaient déjà commencé à changer, à s’affirmer et quand elle voyait désormais des gamins de 16 ans au travail, elle réalisait comme ils étaient minots.

« Ou alors on peut dire comme la réaction que les gens ont quand ils nous voient tous les deux ensemble. On les éblouit tellement qu’ils sont obligé de détourner le regard. La beauté incarnée. »

Nouveau sourire insolent du côté de Julian. En même temps, c’était pas tout à fait faux, non ? La jeune femme entreprit alors de ranger son thermos de café et son tuperware de gâteaux, ils auraient de quoi faire une petite pause quand ils le souhaiteraient. Elle boucla le tout dans son sac et se leva, le glissant sur ses épaules.

« Je suis prête ! »

Entre la fatigue et les émotions, Julian le sentait, elle avait besoin de mouvement, de mettre son corps en action pour continuer à se laisser porter par l’ambiance qu’Enzo était en train d’installer. Un truc léger, un truc simple. Une rencontre amicale qui aurait pu se tenir entre deux personnes tout à fait normales, avec un historique bien différent du leur. Et c’était très bien ainsi.

« C’est rassurant je me dis que si un moment je suis trop fatiguée, j’aurais qu’à grimper sur ton dos. Pratique d’avoir un copain costaud. »

Comme pour appuyer ses propos, Julian attrapa le bras d’Enzo et le plia pour en faire ressortir ses muscles avant de laisser échapper un rire franc et étonnament clair. Oublier. Apparemment c’était le mot d’ordre de sa vie alors autant en faire quelque chose de chouette.
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Sam 27 Juil 2024 - 12:42
« Tu veux dire quand tu m’as vue pour la première fois ? Tout le monde sait que les escaliers eux-mêmes perdaient la tête en me voyant.
- J’te rappelle que c’est toi qui m’a roulé une pelle. » Pour un pari perdue, avec Chiara. Une raison de plus pour faire râler Will qui faisait déjà « la gueule » à cause de Caem. Le rire que je lâche est franc, aucune trace de mélancolie mais plutôt une sorte de gratitude pour tous ces moments qui aujourd’hui font de l’expérience Poudlard un truc positif. Ça nous a laissé des marques à tous, ça nous a façonné, mais ils n’ont pas réussi à nous enlever ça.
Même si l’étincelle dans le regard de Julian s’est éteinte au fil du temps ce qu’elle fait aujourd’hui est une tentative pour la faire flamber à nouveau, c’est en tout cas comme ça que je vois les choses sans pour autant les sur-analyser. Pas besoin. On est juste deux potes qui se retrouvent comme s’ils s’étaient vu la veille, qu’importe ce que peuvent bien raconter les traits de nos visages sans doute un peu différents de cette époque là « Ou alors on peut dire comme la réaction que les gens ont quand ils nous voient tous les deux ensemble. On les éblouit tellement qu’ils sont obligé de détourner le regard. La beauté incarnée. » Le regard rivé droit devant moi je claque des doigts pour approuver dans un geste exagéré, laissant mon index en l’air quelques secondes tout en hochant la tête pour valider son idée alors que son sourire affiche une insolence que je lui retrouve « Deal. » Terrain d’entente, t’as raison on n’a pas besoin de se battre pour savoir lequel à le plus de sex-appeal.

Et rien de tout ça n’a de profondeur, je mentirai si je disais que même à moi ça fait du bien.

Tout ça s’estompe un peu pendant qu’elle range ses affaires et que j’observe ses gestes sans vraiment les voir, l’esprit simplement tranquille. Aucun parasite sur la ligne, juste les odeurs et les sons créés par l’océan directement ou non. Est ce qu’un jour je serai amené à devoir vivre à nouveau loin des côtes ? De 2012 à 2014 c’était déjà trop « Je suis prête ! » Je constate que mes yeux sont restés dans le vide alors qu’elle est déjà debout, le sac sur les épaules et prête à bouffer le monde. Ça réveille un truc en moi, une envie de la mettre au défi. Pas un truc malsain, juste de trouver l’endroit le plus escarpé possible pour bousculer ses muscles. Je crois que c’est de ça qu’elle a envie elle aussi, à vrai dire « C’est rassurant je me dis que si un moment je suis trop fatiguée, j’aurais qu’à grimper sur ton dos. Pratique d’avoir un copain costaud. » Aucun mouvement de recul quand elle m’attrape le bras et le plie, son rire éclatant dans la marina de manière communicative. Et l’Australien que je suis lève les yeux au ciel, un sourire amusé sur le coin des lèvres « J’ai toujours dit que j’étais un objet. » Radiateur, déménageur, porteur … multitâche. Je devrais peut être penser à me faire une carte de visite « J’te laisserai faire le koala qu’à une seule condition : t’oublie l’Afrobeat et mon déhanché. » Dit il en claquant ses deux paumes sur ses cuisses avant de se lever à son tour et de lui tourner le dos pour ne laisser de place à aucune discussion possible.

Comme un p’tit con j’me barre en trottinant, juste quelques mètres avant de me retourner et siffler pour rappeler Wax qui déboule comme une rocket en provenance d’un ponton en bois un peu plus loin. Il sait, il sent, son aboiement d’impatience doit réveiller toute la marina alors que j’affiche un air faussement désolé. De quoi se barrer en courant comme deux couillons quand ça commence à râler sur le voilier juste à côté.

Il faut encore quelques minutes avant d’attendre le spot où transplaner en toute sécurité. D’un claquement de langue, un geste des mains et un regard je lance l’information à mon chien, une seconde après il me saute dans les bras et je retiens solidement malgré ses 37 kilos. Bien sûr que ça me fait plier les genoux et étouffer un râle, imaginez ce que ça va être quand il aura atteint son véritable poids d’adulte ? Une fois Wax bien installé je tends une main à Julian, l’impatience qui crépite dans le fond du bide à l’idée de voir sa réaction quand on arrivera sur place.

¥

Vue d'ici, la Terre est mienne, mais je prends l'eau - Enzo 8009

Inyo National Forest
Californie
Non loin de Parc National de Yosemite

Transplaner est toujours aussi peu agréable, l’atterrissage à trois pas vraiment une partie de plaisir mais quand nos semelles touchent le sol envolé le béton ou les caillebotis, bonjour la terre humide et la rosée du matin sur les étendus d’herbes et de roches. C’est un milliers d’odeurs qui m’explosent dans les capteurs olfactifs, je me retrouve deux mois en arrière et l’effet est immédiat. Mélange de sérénité et paix, une joie que mes yeux trahissent alors que j’écarte les bras après avoir déposé Wax sur le sol « Tadam ! » En contre-bas le roulis de la rivière nous accueille, il slalome entre les rochers. Il y a des tapis de fleurs un peu partout, les oiseaux expriment leur excitation de retrouver enfin le printemps et moi je n’arrive pas à me défaire de mon sourire « Yosemite en moins touristique. » En plus d’un léger détail « Et puis il a le droit d’être là. » Wax, que je désigne du pouce. Les chiens ne sont pas autorisés là bas, chose que je comprends à 100 %. Même s’il a un très bon rappel il reste un animal, je vous mets au défit de vous retenir de courir après la première marmotte qui passe … Et je sais de quoi je parle. J'aurai pu le laisser à la maison mais d'une, ça m'aurait fait mal au cœur. De deux, je connais son aptitude à faire du bien aux gens par sa simple présence. On peut être soi même avec un chien sans avoir peur d'être jugé, de se dévoiler. J'compte pas transformer cette journée en thérapie loin de là mais j'ai simplement suivi mon instinct « T’en pense quoi ? » Mains dans les poches, j’attends comme un gosse qui voudrait voir chez l’autre l’équivalent de ce que lui ressent face à autant de merveille.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mar 30 Juil 2024 - 16:49
Dans cette ambiance légère, Julian se surprit à ravoir des pensées simples. Pas tâchées de noir, pas portées sur un passé inquiétant ou un futur incertain. Non, des pensées simples portées sur le même présent ou des idées à la con pour la suite des jours à venir. Par exemple, quand Enzo avait évoqué l’idée de faire le koala, elle avait pensé à Alec. Elle se disait simplement qu’elle pourrait lui faire du chantage la prochaine fois, lui dire qu’Enzo lui au moins avait été sympa et avait accepté de la porter alors qu’il devait faire pareil. Alors certes les deux bonhommes n’avaient pas exactement le même gabarit et rien ne justifiait en général dans ses entrevues avec son meilleur ami qu’il la prenne sur son dos. Mais. Mais voilà, Julian adorait l’idée de se faire promener comme une enfant de 4 ans et comptait bien garder cette petite idée quelque part dans un coin de son crâne. Elle avait déjà le sourire en imaginant la réaction d’Alec. Impossible de dire non.
Bon sauf qu’elle devrait peut-être mentir puisqu’Enzo n’était prêt à la porter en koala que si elle renonçait à son petit cours de danse particulier. Julian afficha alors une grimace volontairement ostensible. Cruel dilemme.

« Ah ouais t’es dur en affaire… Bon je me laisse le temps de méditer sur ce marché. »

Ne pas prendre de décision hâtive, il parait que c’est important dans la vie. Oui même dans ce genre de situations, encore plus dans ce genre de situations. Quand ça devenait trop important, Julian avait plus de mal à suivre de grandes résolutions.

« Oh le vilain ! J’ai dit marcher pas courir ! »

Protestation sonore avant que Julian ne déclenche une petite course pour rattraper Enzo. Si elle avait été joueuse de Quidditch, cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas couru et réveiller aussi brutalement ses muscles n’était pas si simple. Bon elle exagéra également sa fatigue en arrivant au niveau d’Enzo avant de lui lâcher un coup, plus symbolique que fort, dans l’épaule. Wax, son chien venait alors de les rejoindre et elle le suivit ensuite plus tranquillement jusqu’au lieu de transplanage. Une légère boule s’était formée dans son estomac, une pensée négative cherchant à s’immiscer, à lui faire croire qu’elle n’arriverait pas à user encore de la magie et que ce petit voyage risquait d’être une catastrophe. La jeune femme décida alors de se concentrer sur sa respiration tout en marchant histoire de calmer un peu ses émotions. Enzo allait sans aucun doute l’emmener dans un coin superbe, il suffisait simplement de se concentrer là-dessus.

Lorsqu’ils arrivèrent au lieu de transplanage, Julian laissa échapper un léger rire en voyant Wax sauter dans les bras d’Enzo pour transplaner avec eux. Heureusement qu’on avait pas à faire à un énorme chien de berger, la scène aurait été quoi que rigolote, pas très agréable pour le dos d’Enzo. Ce petit intermède eut au moins le mérite de la détourner quelques instants de ses angoisses et c’est après une grande inspiration qu’elle prit la main d’Enzo. Elle était plus forte que ses peurs, elle allait très bien s’en sortir. Voilà tout.

Le voyage n’est pas agréable et Julian se remercie d’avoir eu la bonne idée de manger des gâteaux avec son café. Sans cela, elle aurait peut-être eu un très mauvais goût de bile dans la bouche. L’atterrissage ? Julian fut dans l’obligation de fléchir les genoux de manière assez grossière pour amortir et ne pas se casser la figure. Un temps d’adaptation, l’impression que tout tournait autour d’elle mais elle avait réussi et en un seul morceau. Son regard se tourna alors vers Enzo, Wax qu’il reposait au sol et sa mine fière. Puis, enfin, elle laissa son regard se porter autour d’elle. Les bras le long du corps elle senti Wax passer près d’elle alors qu’Enzo lui donnait quelques indications sur le lieux où ils étaient. Instinctivement, elle glissa une caresse sur le crane du chien tout en laissant son regard divaguer, ses yeux se remplir du paysage autour d’elle. Doucement, un sourire s’afficha sur son visage.

« On n’est jamais déçue avec toi… »

Oui cette phrase hors contexte pouvait être interprétée d’une très étrange façon et peut-être bien que Julian en avait fait exprès. Il n’y en avait pas moins de la sincérité dans ses mots. Julian fit alors quelques pas pour changer son point de vue et prendre le temps de décortiquer le paysage autour d’elle. Son regard se porta sur la rivière et son sourire s’agrandit.

« Je suis à peu près sûre qu’elle est glacée pourtant j’ai bien envie d’y tremper les pieds.

Julian ferma alors les yeux quelques instants, pour mieux entendre. Il y avait tellement de sons autour d’eux. Elle qui avait été plutôt une fille de la ville avait appris à s’habituer aux sons de la campagne. Et indéniablement, ça lui faisait un bien fou. D’un geste vif, elle replaça son sac sur ses épaules avant de se tourner vers Enzo.

« On se fait une petite marche et ensuite on trempe nos pieds dans l’eau ? Je suis ON FIRE. »

Quand la fatigue tomberait, Julian risquait fort de s’effondrer mais en découvrant ce magnifique paysage elle avait été prise d’un regain d’énergie et elle avait juste envie de s’attaquer aux sentiers du coin et profiter de ce lieu magnifique.

« Je suis sûre que Wax valide mon programme ! »
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Julian A. Neil
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Lun 5 Aoû 2024 - 18:39
« On n’est jamais déçue avec toi… » Je pourrais être tenté de rester sur la même ligne de conduite et balancer une connerie, un truc qui dérive un peu sous la ceinture tant qu’à faire, mais c’est pas la réaction qui me vient instinctivement.
Il y a de la douceur dans son sourire, un truc qui reflète sans trop de mal ce qu’elle ressent face à cet endroit. Faudrait vraiment être difficile pour ne pas écarquiller les yeux avec la volonté de s’imprégner de chaque centimètre carré, même un citadin pur et dur qui n’aimerait que les building et l’odeur du bitume l’admettrait j’en suis certain.
Wax passe d’elle à moi, impatient de fureter partout dans un rayon d’une centaine de mètres autour de nous. Ça va venir mais là tout de suite je capte le besoin de mon ancienne camarade d’école : Prendre le temps d’observer les lieux encore quelques secondes pour être sûre de ne rien rater. Y compris et surtout la rivière qui serpente en contre bas dans un mouvement aussi hypnotisant que le son qu’elle émet. Je pourrais me poser là pendant des heures, sans rien dire, sans rien faire, à simplement écouter, voir, sentir et surtout ressentir. En tant qu’humain, sans trop savoir pourquoi je n’envisage pas de passer une Pleine Lune ici. Je finirai par le trouver ce spot idéal, mon exigence prend beaucoup de place et peut être qu’au fond je ne suis pas entièrement prêt à me poser pour l’instant « Je suis à peu près sûre qu’elle est glacée pourtant j’ai bien envie d’y tremper les pieds. 
- Parait que c’est bon pour la circulation. » Des mots portés par le vent, un truc sans importance balayé par le vol d’un papillon aux nuances de bleus dont j’ignore l’espèce. Il passe entre nous comme si nous n’existions pas, en quête de la fleur la plus attirante du secteur. Le printemps explose à peine, il nous offre pourtant déjà un spectacle à couper le souffle.

Par un mouvement Julian attire de nouveau mon attention et je quitte le papillon des yeux pour retrouver son regard. J’y vois un éclat d’impatience et d’émerveillement, un truc qui me fait sourire d’autant plus. J’suis pas toujours prompt à partager les choses que je fais, je n’essaie pas de changer ça parce que j’ai besoin de ces moments rien qu’à moi mais quand je le fais ça me tient à coeur que ceux qui m’accompagnent vibrent autant que moi. Quand je regarde Julian, que je m’imprègne de tout ce qu’elle dégage visible ou non, je sais que c’est le cas « On se fait une petite marche et ensuite on trempe nos pieds dans l’eau ? Je suis ON FIRE. » Un rire m’échappe dans un souffle, je hoche la tête. La simple idée de plonger mes pieds dans l’eau me fait kiffer par avance, peu importe la température. Pas comme si j’étais habitué à me baigner tous les matins ou presque dans l’eau plus que fraîche du Pacifique … Si. Totalement si « Je suis sûre que Wax valide mon programme ! » Et comme s’il avait compris – peut être que c’est le cas, allez savoir – il lâche un nouvel aboiement en cherchant dans mon attitude le top départ qu’il attend depuis qu’on a atterri ici.

Il suffit d’un geste du menton de ma part pour le voir décoller comme une rocket, son corps arqué à chaque foulée comme si sa vie en dépendant. Ici je ne m’inquiète pas des ours et si la moindre créature dangereuse traînait dans le coin je le sentirai. Magique ou non, Wax ne ferait pas le poids face à un Wapiti aussi herbivore soit-il.
Les premières centaines de mètres se font dans le silence, qu’on marche côte à côte ou l’un dernière l’autre quand le chemin se fait plus fin ou escarpé. Et puis la parole revient quand un rapace fend l’air ou qu’un insecte étrange nous interpelle. La fleur sur laquelle il se repose tout autant. Mes connaissances ont des limites, je dois bien admettre que les petites créatures rampantes ou volantes ne sont pas celles que je connais le mieux. Ici aucune chance de croiser un poisson – requin inclus – ou le moindre mammifère marin mais je me défends pour ce qui est de quelques oiseaux et mammifères terrestres. Ça fait partie des choses qui m’animent, me rendent curieux, alors quand je chope une info en générale elle me reste en tête.

Et puis au bout de quelques kilomètres je me lance sur quelque chose d’un peu plus orienté ou personnel, sans volonté aucune de la mettre mal à l’aise « Le Canada te manque pas ? » Nos pieds continue de fouler le sol fait d’une terre parfois humide dans les creux, les chevilles chatouillées par les herbes folles qui les bordent. Wax ouvre la marche, son rythme a ralentis même s’il garde un petit trop soutenu. Il a lui aussi marché pendant un mois, maintenant que sa croissance est terminée ou presque je sais que je peux le laisser gérer tout en restant attentif au moindre signe de fatigue. A ce stade, on en est encore loin.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 22 Aoû 2024 - 18:10
L’aboiement de Wax arrache un nouveau sourire à Julian qui laisse l’ambiance l’envelopper doucement. Il y a le lieu indéniablement, le lieu incroyable qu’Enzo lui fait découvrir et qui comble sa nouvelle passion pour les grands espaces naturels. Mais il y a autre chose aussi. Un mélange de sérénité et de douceur qui s’est établi entre eux trois. Elle qui n’avait pas d’attrait particulier pour les chiens se rend compte que Wax la détend, l’amuse et amène un petit supplément d’âme à leur excursion. Quant à Enzo, il avait beau être plus jeune qu’elle, il dégageait alors une forme de sérénité qui était plus qu’apaisante. Alors Julian laissa quelques instants cette ambiance s’imprégner en elle, prendre pleinement possession de son être. Une manière aussi de faire des réserves pour la suite. Graver ce genre de moments dans sa mémoire pour les jours plus sombres. Se souvenir du bruit de l’eau, immortaliser la caresse du vent sur sa joue et surtout, les couleurs. Faire le plein de couleurs pour les jours trop sombres.

La petite troupe se mit rapidement en mouvement, l’impatience de Julian étant visiblement partagée, surtout par Wax. Ils marchaient globalement en silence, sauf lorsque la jeune femme avait des questions ou des remarques sur ce qui les entourait. Ce rythme lui convenait parfaitement. Elle ne se sentait jamais obligée de parler, le silence entre eux n’était pas pesant ou dérangeant, il était d’un naturel déconcertant. Il lui fallut, comme toujours, quelques temps pour trouver son rythme. Laisser ses jambes reprendre le dessus et imposer une cadence qui leur correspondait. Alors, tout devenait fluide et Julian adorait ça. Elle reconnectait à cette sensation de son corps qui reprenait le pas sur son esprit, qui le poussait à s’apaiser pour faire de la place à l’effort physique. Et la nature qui se déroulait sous ses yeux lui apportait la touche d’émerveillement dont elle avait besoin. Elle se sentait bien. Légère malgré le poids de son sac, malgré la fatigue, malgré la chappe de plomb qui flottait au-dessus de sa tête. Ses émotions n’étaient pas oubliées non, juste apprivoisées sous un autre angle parce qu’il fallait garder de l’énergie pour la marche.

« Le Canada te manque pas ? »


Quelques secondes de silence suivent la question d’Enzo. Julian l’a bien entendu et elle n’a pas été heurtée par cette dernière. Mais quand elle marche, elle prend aussi plus le temps. Le temps de réfléchir avant de parler notamment ce qui n’était pas en réalité son premier point fort. Mais quand on marche, que le souffle est plus sollicité, on change.

« Oui et non… Parfois j’aimerais pouvoir y retourner, parce que les paysages que j’y ai découvert sont magnifiques, parce que la nature me manque et puis aussi parce que malgré tout, j’ai laissé des gens là-bas. J’ai été plus sympa avec eux qu’avec ceux d’ici, je leur donne des nouvelles mais forcément c’est différent. »

Julian s’interrompt un instant juste le temps de regarder où poser ses pieds alors que devant eux se tenaient un passage encombré de quelques rochers.

« Mais je sais aussi que je dois être en Angleterre pour l’instant. Je sais pas comment l’expliquer, c’est comme ça et quelque part, cette nécessité fait passer le manque. »

Pourtant, quand elle y réfléchissait, qu’est-ce qui la connectait encore à l’Angleterre ? Jeroen était loin, ses parents l’avaient oubliée… Il y avait Alec certes. Et autre chose. Le sentiment que son temps dans ce pays n’était pas fini, qu’elle avait encore trop de choses à régler pour envisager de passer la plupart de son temps ailleurs. Elle n’avait pas encore mis le doigt sur le cœur du problème mais elle le ressentait au plus profond d’elle. Elle devait rester à Londres pour le moment. L’évidence lui apparaîtrait sans doute un jour mais de toute façon, elle n’avait pas réellement chercher à creuser pour le moment. Pour une fois qu’il y avait une certitude dans sa vie, aussi fumeuse soit-elle, elle n’était pas spécialement pressée de la déconstruire.
Julian avait répondu à Enzo non sans continuer de marcher, ne tournant que de temps en temps la tête vers lui. Et comme si, en posant cette question il avait ouvert une porte, ce fut elle qui reprit la parole.

« Je vais te poser une question mais si elle te dérange ou si tu n’as juste pas envie de me répondre, tu peux garder le silence, ou m’insulter je ne le prendrai pas mal. »

Un regard rapide et un mince sourire. Elle ne rigolait pas, Julian adorait les mots et aimait les décortiquer mais elle savait aussi quand il fallait ne pas leur accorder trop d’importance.

« Comment tu as survécu à la perte de tes parents ? »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Lun 2 Sep 2024 - 19:12
Il n'a rien de lourd ni de dérangeant ce silence, peut être parce que les lieux s'y prêtent. Ça ne nous rend pas immobiles, si les mots ne viennent pas le corps lui continue de s'exprimer et je pourrais presque deviner les sinuosités qu'empruntent ses pensées en la regardant sans insister. Sujet sensible ? Ça peut, tout comme ça peut être quelque chose de simple. Les battements de son cœur sont rapides mais réguliers, je n'y perçois que la conséquence de l'effort physique sans chercher à l'analyser plus que ça. C’est là, tout le temps, comme respirer. J’entends, je sens, je vois et je perçois des choses que je ne devrais pas. Intrusif, certes, mais impossible à brider.

Ici tout se prête à la confidence. Le paysage pour commencer puis le simple fait de marcher, le regard rivé droit devant soi ou partout autour mais jamais vraiment dans celui de l'autre. Ça ne veut pas dire qu'on s'ignore ni qu'on s'évite, juste que ce qui nous entoure prend le pas sur le contact visuel direct. Les branches d’un arbre qui se balancent dans le souffle du vent, le torrent qui serpente entre les roches, un oiseau qui traverse le ciel ou un lézard qui disparaît le temps d’un clignement de paupières. On croirait presque l’avoir rêvé.
Ça vient d'un souffle différent des précédents, comme un signal, mes iris happés par le balancier de ses jambes et l'impact de ses pieds sur le sol. Un métronome, comme un écho au rythme sinusal. Et les vannes s'ouvrent en douceur « Oui et non… Parfois j’aimerais pouvoir y retourner, parce que les paysages que j’y ai découvert sont magnifiques, parce que la nature me manque et puis aussi parce que malgré tout, j’ai laissé des gens là-bas. J’ai été plus sympa avec eux qu’avec ceux d’ici, je leur donne des nouvelles mais forcément c’est différent. » les prunelles désormais accrochées aux contours de sa mâchoire inférieure je prends les confidences comme elles viennent. D’abord assez banales, jusqu’à basculer vers une culpabilité avouée de manière plus ou moins frontale. Je me demande si quelqu’un lui a fait la moindre réflexion à ce sujet sans formuler la question. Puis je me dis qu’elle a réussi là où je n’ai pas vraiment avancé, bientôt un an que j’ai emménagé en Californie et mon réseau de connaissances ne s’est pas vraiment élargit. J’vis pas ça comme un échec, ça me traverse simplement l’esprit parfois comme un courant d’air passerait d’une fenêtre à une autre « Mais je sais aussi que je dois être en Angleterre pour l’instant. Je sais pas comment l’expliquer, c’est comme ça et quelque part, cette nécessité fait passer le manque. » Mon regard se fait plus franc sur elle, il n’est pas vraiment teinté de surprise et surtout pas de jugement. De curiosité ? Peut être un peu mais si même elle ne sait pas pourquoi elle ressent les choses de cette façon comment je pourrais le deviner ? Il y a des choses qui me viennent en tête, des suppositions, rien de très concret et surtout ça n’est pas ma place alors j’en stoppe les prémices en enjambant le tronc d’un petit Douglas tombé en travers du chemin.

Laisser parler l’instinct, un truc qui a tendance à régir ma vie depuis des années et auquel je m’accroche sans effort. La définition parle d’elle même, ça n’est même pas comme une petite voix dans ta tête qui te dit d’être à tel endroit ou de faire telle chose, c’est presque comme si ton corps et ton esprit combinés savaient et agissaient sans te laisser le temps d’y réfléchir. Sans me mettre à sa place je crois que je comprends, conscient que de mon coté cette question n’existe pas tellement ces derniers temps.

Et puis le vent tourne, dans tous les sens du terme.

« Je vais te poser une question mais si elle te dérange ou si tu n’as juste pas envie de me répondre, tu peux garder le silence, ou m’insulter je ne le prendrai pas mal. » Cette fois c’est un clignement de paupières et un regard posé dans le sien qui expriment ma curiosité « Comment tu as survécu à la perte de tes parents ? » Le choc n’est pas brutal, je crois que je suis simplement surpris de cette question qui tombe sans prévenir. J’aurai pu m’attendre à tout et n’importe quoi mais cette idée n’a pas traversé mon crane une seule fois pendant les quelques centièmes de secondes qui se sont intercalés entre ces deux prises de paroles.
Pas un instant je ne m’arrête, le corps lancé dans un mécanisme agréable qui le fait avancer au fur et à mesure que défile le paysage autour de nous. Wax continue de vivre sa vie comme tous les autres êtres vivants peuplant les lieux. Les yeux portés loin devant moi je ne regarde rien de particulier, je réfléchis. Pas de cœur en vrac, tout juste à peine un pincement malgré tout. Cinq ans, ça me paraît une éternité comme un clin d’œil. J’ai survécu à l’une des pires douleurs qui soit quand on aime quelqu’un, c’est vrai. Les lèvres pincées par la réflexion je plisse le nez et réajuste mon sac sur les épaules dans un enchaînement de mouvements qui n’ont pas vraiment de signification ni d’intérêt « En toute franchise, j'en sais rien. » Mes mains glissent dans mes poches, sans le vouloir je ralentis un peu mon rythme de marche – gêné volontairement ou non dans la fluidité de mes mouvements « J’ai fait une semaine de coma après l’accident, quand j’me suis réveillé ils étaient déjà enterrés. Et du choc j’ai très peu de souvenirs. » Olfactifs et sonores pour la plus part, plus que visuels. L’odeur de l’essence, celle du métal brûlé qui vous irrite la gorge, puis la chair. Le crissement des pneus, le flash aveuglant, les hurlements … J’sais pas si tout ça je l’ai rêvé, j’crois pas. Mais est ce que ce coma m’a empêché de me prendre l’horreur en plein thorax ? En ouvrant les yeux je savais déjà, mon esprit l’avait conscientisé et les regards de mes grands-parents étaient plus que parlant.

Celui de Derek ne reflétait que de la haine, c’est ce qui m’amène à me faire ce chemin de pensées tout en continuant d’avancer sur le sol accidenté de la vallée « Je crois que … J'me dis que la colère m'a peut être aidé. » Parce qu’il n’y avait quasiment plus que ça dans mes veines, comme si je ne laissais même pas sa place à la tristesse « C'est probablement pas très sain et c'est sans doute pour ça qu'au départ j'ai pas marché très droit mais ça m'a gardé en vie suffisamment longtemps jusqu'à trouver une autre forme d'équilibre. » Seul, plus ou moins, puis avec les autres au fur et à mesure « La Morsure n'est sûrement pas étrangère à tout ça non plus. » Pas que je balaie ça comme si c’était une banalité mais sans trop savoir pourquoi ça ne me semble pas être le plus important. Évidemment que ça a changé ma vie et que j’aurai probablement vécu les choses différemment si ça n’avait pas eu lieu … En réalité, je serai sans doute mort moi aussi. Un truc que j’ai souhaité du plus profond de mes tripes et pourtant je suis encore là « J'en voulais pas mais ça m'a insufflé assez de rage dans les veines pour rester debout. » Un truc brut, animal, un shot d’adrénaline constant qui amplifiait tout ce que je ressentais. C’est encore le cas, j’ai simplement appris à l’apprivoiser avec le temps.

A m’apprivoiser.

« Ça et les quelques abrutis consanguins et congénitaux qu'on a dû côtoyer pendant deux ans. » Le rire qui s’évade est bref, sans vraiment trace d’amertume. Si le sourire se fait plus sombre un instant et que mes pupilles reflètent les ombres qui s’éveillent en moi à leur évocation tout ça s’évapore quand mon regard cherche le sien « J'suis borné, y a eu trop de choses d'un coup qui ont voulu me faire craquer alors j'ai mis toutes les forces que j'avais en stock pour leur faire un gros fuck et rester en vie. » C’est dit avec un mélange de provocation et d’espièglerie dans le fond des yeux, un peu de dérision ou d’humour « Histoire de maintenir ma réputation de sale gosse slash p’tit con à flot. » J’aurai du y passer tellement de fois que j’ai arrêté de les compter, si je suis encore là je sais que ça tient à de multiples facteurs. La chance, de bonnes étoiles, une combativité que j’ai longtemps nié puis ceux qui ont croisé mon chemin au fur et à mesure … J’crois aussi que pendant quelques années je ne ressentais pas la peur de mourir.

Serein, en parler et le revivre ne me fracasse pas la corde sensible. Celle que j’essaie de préserver par instinct c’est la sienne, usant de douceur sans trop en faire quand à mon tour je l’interroge « J'peux te demander pourquoi cette question ? » Elle a ouvert la porte, j’y mettrai pas le pied pour la bloquer si elle préfère la refermer même si je sais que ça tournera sans doute dans ma tête quelques instants. Est ce qu’on y est ? A ces questions qu’elle ne se sentait pas prête à poser il y a de ça quelques mois quand on s’est croisés.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 4 Sep 2024 - 18:29
Julian n’avait rien laissé filtrer, rien laissé paraître qui aurait pu permettre à Enzo d’anticiper sa question. A ses yeux elle sortait sans doute de nulle part et c’était sans aucun doute pour cela qu’elle avait ressenti l’importance de laisser la possibilité à un refus, au-delà du fait qu’il s’agissait d’un sujet très intime. Elle n’avait parlé à personne de ce qu’Alcyone lui avait révélé sur ses parents. Un silence absolu, accentué par le fait qu’il lui était difficile de voir Alec comme elle le voulait, le seul sans doute vers qui elle se serait instinctivement tournée pour partager cette nouvelle. Mais non. Tout ça était resté bien sagement rangé à l’intérieur d’elle et en posant sa question, elle n’était même pas certaine qu’elle allait en dire d’avantage à Enzo. Mais elle avait ouvert une brèche. Est-ce que c’était l’ambiance apaisante autour d’eux, la marche ou les émotions remuées par cette date d’anniversaire ? Difficile à dire, un mélange très certainement.

« En toute franchise, j'en sais rien. »

Entendre la voix d’Enzo rassura Julian. Même si rien dans son langage corporel n’avait laissé penser que sa question lui avait déplu, elle fut tout de même soulagée d’entendre la ton de voix du jeune homme. Calme. Comme si parler de ça n’était pas un vrai problème. C’était aussi rassurant de se dire qu’elle n’avait pas éveillé en lui des émotions négatives en étant trop intrusive. Alors, elle put se concentrer pleinement sur ce qu’il lui disait. Les mots d’Enzo, ses pieds sur le sol, sa respiration. Il n’y avait désormais plus que ça. Et Wax bien sûr qui partait parfois en tête ou revenait se glisser entre leurs jambes. Elle aimait bien sa présence et se rendait compte que mine de rien, avoir un chien avec soi en randonnée apportait quelque chose d’autre, de particulier qu’elle n’était pas capable de nommer mais qu’elle appréciait.

« J’ai fait une semaine de coma après l’accident, quand j’me suis réveillé ils étaient déjà enterrés. Et du choc j’ai très peu de souvenirs. »

Julian réalisait alors comme elle savait peu de choses sur ce passage de la vie d’Enzo. Elle savait que ses parents étaient décédés, et elle l’avait d’ailleurs d’abord su parce que Derek avait été dans la même maison et qu’elle avait un certain attrait pour elle. Enzo, elle l’avait connu bien plus tard et ils n’avaient jamais été dans des sujets aussi intimes. Alors elle accueillait ces petites choses qu’il lui donnait sur son histoire. Cela pouvait paraître idiot et complètement hors de propos pourtant cette confiance dont il témoignait en laissant les choses s’exprimer telles qu’elles étaient lui apporta un peu de chaleur. Une chaleur qui n’avait rien à voir avec celle qui venait naturellement avec l’effort. Elle lui rendit comme elle pouvait en rendant son écoute aussi douce que possible.

Julian afficha un mince sourire, éphémère, quand Enzo parla de la colère comme de sa première arme. Avait-elle été en colère ? Elle se trouvait presque incapable de ressentir cette émotion. Elle, elle avait plutôt vécu avec la peur puis était devenue comme atone. Mais la colère, elle savait ce que c’était et n’avait aucun mal à comprendre comment ça pouvait aider à survivre à une perte aussi violente. Enzo évoqua ensuite sa morsure et Julian se rendit une fois de plus compte que c’était un sujet qu’ils n’avaient jamais abordé entre eux. Elle savait qu’il était loup-garou mais rien de plus. De la rage donc, en même temps, quand notre vie prend autant de tournants radicaux d’un coup, elle n’avait aucune difficulté à imaginer la rage que ça pouvait provoquer… Surtout si on rajoute à ça une bande d’extrémistes. Julian se tourna vers Enzo à l’évocation des Supérieurs, affichant une petite mine contrite. Elle avait sa part dans tout ça et ne pouvait pas la nier. Mais Enzo enchaîne, il ne s’attarde pas sur l’amertume mais sur sa survie et Julian ne peut s’empêcher de se dire que ça, c’est une vraie force.

« Je te rassure, je n’ai jamais entendu personne oser remettre en cause ta réputation de sale gosse. »

Julian afficha un sourire amusé en se tournant vers Enzo l’espace de quelques secondes. Non elle n’ignorait pas tout ce qu’il avait dit avant, au contraire, elle avait écouté avec attention et enregistré tout ça. Mais ça avait toujours été sa manière aussi de gérer les moments plus intenses en émotion. Une petite connerie, une petite vanne comme une petite respiration.

« J'peux te demander pourquoi cette question ? »

La Julian d’avant aurait sans doute répondu à ça par un simple « Oui tu peux », juste parce que en terme de répartie, c’était plutôt pas mal. Mais elle n’en ressentit cette fois même pas l’envie, malgré sa petite boutade précédente. Elle ne voulait pas mettre Enzo mal à l’aise mais elle eut besoin de quelques secondes pour laisser les mots s’installer en elle. Il était évident qu’en posant la question à Enzo elle avait ouvert une porte et elle ne se sentait étrangement pas mal à l’aise avec ça. Non, ce n’était pas Enzo le souci, c’était de formuler à voix haute quelque chose qu’elle avait gardé sous silence pendant si longtemps. Comme si c’était l’acte final qui allait rendre tout cela bien plus réel.

« Comme tu le sais peut-être… Ou pas d’ailleurs, mes parents ne sont pas mes vrais parents. Je ne suis pas née de cette famille de Sang-Pur mais d’une famille de moldus. Et je n’en savais rien puisque mes parents m’avaient effacé la mémoire et fait croire à tout le monde que j’étais leur fille biologique. Une vraie Sang-Pur sans rien à se reprocher. »

L’ironie de cette histoire la frappait toujours autant, que ce soit lorsqu’elle y pensait seule ou lorsqu’elle formulait ces mots.

« Les Sups n’ont pas trop aimé toutes ces magouilles ce qui m’a valut quelques emmerdes mais ils en voulaient aussi et surtout à mes parents. »

Julian sentit sa gorge se serrer. Elle concentra son attention sur ses pas, sur le chemin.

« Ils leur ont effacé la mémoire. C’est ça leur châtiment. Ils sont en vie, ils vont bien. Mais ils ne se souviennent pas de moi. Pour eux, je n’ai jamais existé. »

Julian s’arrêta, enleva son sac de ses épaules et sortit une gourde dont elle prit une longue gorgée avant de la tendre vers Enzo.

« Ca n’a rien de comparable et pourtant je crois qu’il faut quand même que j’essaye de faire un deuil. »
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