My daddy told me; You'll be lonely - Hailey & Theodore

L’air d’avril aurait dû être agréable, confortable contre sa peau froide, le corps de la jeune femme était pourtant pincé de tremblement sous son gros pull épais. Les manteaux avaient laissé leurs places à des morceaux plus légers et les brises étaient maintenant absente de neige. Alors pourquoi se sentait-elle aussi gelée, que ses mains frémissaient et qu’elle ne s’arrêtait pas pour prendre le thé? Ça avait sûrement rapport avec ce qu’elle avait découvert à son réveil, ce qu’elle avait lavé de son corps et planquer dans la cave. Ce qui l’inquiétait le plus, ce n’était pas le ministère, la police ou les familles de sorciers qui aimaient se la jouer style Sopranos. Pas non plus l’homme, sa famille ou même ses enfants. Ce qui la terrifiait, c’était cette absence. Le vide qui avait été laissé là où ils y auraient dû avoir des réponses.

Alors elle errait, sans but autre que retrouver ce calme qui l’habite normalement. Elle veut retrouver le zen qui la protège dans les pires moments, mais elle ne le trouve pas. Était-ce possible qu’avec le temps, sa malédiction ait eut raison de sa maladie?  Avait-elle enfin trouvé la force nécessaire pour affronter ce qui se trouvait devant elle? Pas sûr qu’elle en avait envie, ça faisait trop mal. Ça la pétrifiait, mais demander de l’aide voudrait dire s’exposer, se dévoiler au risque d’être répugnante. Non, elle devait trouver le moyen de régler ça toute seule, avant que quelqu’un l’apprend. Avant que les dominos ne se mettent à tomber jusqu’à ce qu’elle soit de nouveau enfermée dans une cage.

C’était comme dans un rêve, un parfum si doux qu’il vous brise le cœur. Le vent l’avait porté jusqu’à elle si organiquement qu’elle crue d’abord rêver. Ce n’était pas la première fois que le souvenir de son ami l’apaise dans un moment difficile. Elle laissa ses paupières tomber, poursuivant tout de même son chemin dans l’allée en souriant légèrement. Avant qu’elle le réalise, elle s’était arrêtée devant une vieille maison anglaise aux apparences de manoir. Visiblement, quelqu’un d’aisé vivait ici. Puis, ça la frappa. À travers la brume, elle eut un impression de déjà-vu. Oui, ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici, elle avait déjà fait ce rêve plusieurs fois. Tout était clair maintenant. Elle avait fait un cauchemar, et maintenant se réconfortait dans un doux rêve.

Hailey traversa la rue sans même regarder le trafic qui venait, quelqu’un la loupa de justesse et lui criant une bêtise. Elle s’en moquait, cet homme n’existait pas. Cette maison non plus, ni la gouttière qu’elle utilisa pour grimper à l’étage. Il y avait plusieurs fenêtres, mais elle pouvait pister son odeur aussi facilement qu’un chien de chasse. Elle posa une main légère contre la fenêtre, déterminer à l’ouvrir comme elle le faisait à chaque fois. Rejoindre le jeune homme, le presser contre elle et tout lui avouer.

Quelque chose la bloqua pourtant, quand ses yeux vermeil reflétèrent à travers le verre. Consciente qu’elle était profondément endormie, il semblait pourtant si réel à cet instant. La manière dont son pied s’extirpait d’entre les draps et qu’il lui tournait le dos. Dans le silence le plus assourdissant, Hailey engagea le mouvement, mais contrairement à d’habitude, la fenêtre ne bougea pas d’un pouce. Elle fronça les sourcils, étonner qu’une fenêtre lui résiste dans ce monde fantastique ou elle se laissait aller à ses plus pures envies. Un nouveau geste, plus prononcer cette fois qui décharge un fourmillement dans ses mains. Étrange, mais pas assez pour l’inquiéter. Pas quand son doux Theodore l’attends de l’autre côté, pas quand elle ressent un besoin cruel de s’assurer qu’il va bien, une envie aveuglante de le prendre dans ses bras. La troisième fois, elle y mit tout ce que son petit corps contenait, incapable de résister à détruire ce qui s’imposait entre eux. Hailey était déjà dans les airs lorsqu’elle réalisa que la fenêtre du manoir qu’elle avait tenté de forcer était ensorcelée. L’effet de surprise l’avait emporté sur la douleur première, à nouveau elle se retrouvait en chute libre, regardant le ciel en se demandant comment elle avait atterri dans cette situation. Le rêve prit fin, tout comme sa chute, son dos se fracassa contre le bitume, elle lâcha un unique son, court et étouffer à travers ses dents. Une voix, elle n’y prêta pas tellement d’attention, assommer par la magie, confuse entre ses rêves et la réalité.