[Event 25.12.16] Burning Sky

25 Décembre 2016,

C'était la fin d'une journée festive. avait passé le midi et une grande partie de l’après-midi avec sa mère histoire de pouvoir profiter de Noël en famille. Il avait ensuite bifurqué un peu chez Lewis pour voir son meilleur ami qui était en froid avec sa famille pour ne pas le laisser seul un tel jour. Malgré tout, il espérait pouvoir ne pas rentrer trop tard afin de passer du temps avec Sovahnn et les personnes qui seraient à la coloc -. Il avait déjà passé le 24 au soir là-bas histoire de profiter de cette deuxième famille mais ne s’était pas vu de laisser sa mère seule les deux jours. Et le voilà dans le quartier Nord alors qu’il aurait dû rejoindre le quartier Sud pour retrouver la chaleur de son logement. Pourquoi ? La réponse était simple, il avait voulu prendre les transports en commun pour arriver plus vite et, fatigué, il s’était trompé de ligne et ne s’était pas du tout retrouvé  au bon endroit. Il pestait  doucement de sa connerie et envoya un message à Sovahnn pour lui expliquer qu’il aurait un peu – beaucoup- de retard. Il essayait d’en rire, mais c’était difficile, lui qui avait tant de mal avec le fait d’être en retard en plus de prendre les transports en commun. C’est bien pour cela qu’il avait décidé de marcher un peu le temps de retrouver la bonne ligne, et surtout pouvoir observer les étoiles filantes.  A la base c’était une activité qu’il aurait  dû faire Sovahnn, ils les verraient certainement chacun de leur côté et ça le contrariait très fortement. Il se rappelait aussi de Lewis qui lui avait glissé juste avant qu’il parte de bien préparer son vœu.  Quel contenu aurait-il ? Turner n’en savait trop rien. Ou plutôt si, il avait bien une idée. Que les siens – ses amis, sa famille proche- puissent vivre heureux, sans plus de guerre de malheurs. Qu’ils puissent tous vivre leur vie en paix. Voilà à quoi il aspirait. simple, efficace. Il ne demandait rien de mirobolant. Juste un peu de bonheur, de calme, pour Sova et sa fille, Enzo et Will, sa mère, Lewis, Taku, Riley même, et tant d’autres.

Le brasier avait attiré son attention et comme beaucoup de gens il avait dû s’arrêter.  Il savait que ce n’était pas quelque chose de correct, mais c’était plus fort que lui. Pas par voyeurisme, mais quelque part, certainement qu’il voulait savoir l’issue, voire essayer d’aider quelqu’un s’il le pouvait. Ou alors c’est par ce qu’il avait l’impression que quelque chose clochait sans pouvoir définir exactement pourquoi. Est-ce que c’est sa paranoïa qui jouait ou est-ce qu’il y avait autre chose ? Le feu avait l’air d’agir étrangement, mais après cela devait dépendre de quoi est-ce qu’il se nourrissait n’est-ce pas ? Ce n’était pas son métier et son cerveau semblait mettre un peu trop de conviction à y voir de la magie un peu partout, alors que la situation était certainement des plus normales. Peut-être que quelque part, il espérait voir des sorciers qui pourraient aider les secours d’une manière ou d’une autre, qui pourraient peut-être sauver des vies grâce à la magie tandis que les gens comme lui – ou les Moldus ne pouvaient rien faire- . Il essaya de chasser ces idées farfelues de son esprit, quelque part un peu amer de cette inaction, de ne pas pouvoir faire plus. Il devait délirer, il soupira et s’éloigna de quelques pas de la foule qui commençait à être un peu trop compacte à son goût. De-là, il leva la tête pour apercevoir quelques trainées lumineuses qui tombaient presque à pic.

25 décembre 2016
Une ruelle, contre un mur, Londres

Le froid, une fois de plus, avait enveloppé la ville toute la journée. Lendemain de fête familiale, tout le monde avait profité su réveillons pour se réchauffer et manger plus que nécessaire. Sauf lui, lui et d’autre, mais là, il était surtout question de lui. Soufflant sur ses mains, il tentait de les réchauffer difficilement avec l’air qu’il expectorait de ses poumons. Cette dernière, réchauffée par le corps qui l’entourait, était plus chaude que l’air environnant. Un court instant, cette chaleur se répartissait sur les doigts non-protéger, l’homme en profité avant de frotter ses mains l'une contre l’autre. Les mitaines de fortunes qui les englobaient les protéger quelque peu du froid environnement, mais pas totalement. Au bout de quelques pas, il stoppait l’exercice pour s’installer à la place dont il appréciait passer la nuit. La vue sur les étoiles lui permettait de s’évader un instant avant de s’endormir. Carton installé pour éviter d’être à même le sol, couverture appliqué sur lui pour ne pas trop souffrir du froid, il sortait une bouteille qu’il avait réussi à s’offrir quelque temps plus tôt. Les gens avaient été plus généreux lors des derniers jours, il l’était toujours à l’approche des fêtes, c’était certainement un moyen de se donner bonne conscience. Il pourrait manger un peu plus à sa faim pendant quelques jours, mais on était bien loin des repas qu’il avait pu y avoir sur les tables ces derniers jours. Il compterait précieusement chaque pièce pour s’offrir de petits repas, mais oui, il s'était offert cette bouteille. Il n’avait rien d’un grand buveur avant, mais il fallait avouer que ça facilitait le sommeil dans ce froid. Et puis les ennuis, vous quittez le temps de quelques heures, la vie semblait plus légère. De plus, c’était jour de fête, il se devait lui aussi de le célébrer, même s’il le faisait seul.

Là, sous les étoiles qui commençaient à apparaître dans le ciel, il avait commencé à boire. Doucement, de ce qu’il eut cru, mais quelqu’un d’autre à ses côtés aurait pu déclarer qu’il avait une bonne descente. La chaleur se rependait en lui autant que l’alcool montait en son sang ou que les couvertures commençait à être efficace, il n’en savait trop rien. Par contre, c’était naturellement qu’il sombrait dans un sommeil, là, encore assis, la bouteille à la main. Il n’aurait certainement pas vu passer la nuit, si une agitation anormale ne l’avait pas éveillé. La vision brouillée du réveil, la bouche pâteuse, il tentait de se relever alors que des pas passés à côté de lui. Ils ne lui donnèrent rien, il ne faisait pas attention à lui, mais ça, ce n’était pas étonnant, il était plutôt habitué. Par contre, ils marmonnaient quelque chose, ils avaient l’air de chercher un lieu. Il entendit l’un des hommes dire qu’il ne devait pas s’inquiéter, personne ne croirait un homme tel que lui. L’homme au sol avait bien l’impression que l’on parlait de lui. Ses yeux voyaient plus clairs à présent, il distinguait un peu mieux les silhouettes à l’horizon. Ce n’était pas tellement compliqué, ils étaient les seuls dans les coins. Mais que faisaient-ils ici ? Que cherchaient-ils ? Il n’y avait rien, il le savait que trop bien, c’était pour ça qu’il s’installait ici.

L’individu n’était pas un homme, qui se plaisait à rester éveiller juste pour avoir une réponse. Au lieu de ça, il préférait reprendre une gorgée et s’allonger sur ses cartons. C’était étrange, en effet, mais ce ne serait pas la première fois qu’il était dérangé dans son sommeil par un événement particulier. Demain, il réfléchirait peut-être à changer de place pour trouver un lieu où l’on le dérangerait moins. Ou alors, il resterait encore quelques jours ici pour voir si ça se reproduisait avant de changer de lieu. Il ne savait que trop. Le sommeil l’appelait, son esprit engorgé d’alcool lui disait qu’il devait y céder. Dans son demi-réveil, dans ses mouvements, l’individu ne remarquait pas le bâtiment en feu quelques mètres plus loin sur sa droite. Par contre, alors qu’il regardait une nouvelle fois les silhouette avant de s’endormit, il observait quelques choses d’étrange. Des traînées de lumière semblaient leur sortir des mains. Non, en fronçant des yeux, ce n’était pas de leurs mains même, mais d’une sorte de… Il ne saurait dire, il était trop loin, mais les deux hommes tenaient quelque chose, et faisaient des gestes, comme un chef d’orchestre avec une baguette. Décidément, il avait peut-être bu plus qu’il ne le croyait. Tout ceci paraissait invraisemblable, étrange, impossible. S’il racontait ça un jour, on le traiterait de fou, d’alcoolique… Et même s’en ça, qui irait écouter les divagations d’un clochard. L’homme qui avait parlé n’avait pas tort en ce sens, personne ne le croirait. Lui-même doutait de ce qu’il voyait à présent. Alors, pour lutter contre cette illusion, il finissait sa bouteille, fermait ses yeux pour que le sommeil vienne tout en se promettant de déménager dès le jour venu.

Lady Bananas

25 décembre 2016
Immeuble d'en face

Les flammes s’élèvent. Elles lèchent les parois de béton, s’engouffrent dans les balcons, noircissent les fenêtres.
Le spectacle est merveilleux d’ici. Troisième étage, cuisine à l’américaine, grandes baies vitrées et hôte centrale. Son ronflement m’apaise et couvre les derniers gargouillis humides qui s’échappent à ma droite, non loin de l’ouverture vers le salon. Autant que les claquement des semelles sur le carrelage. Ils s’arrêteront bientôt de toute manière, ce n’est qu’une question de temps. Je le sais. Pas que je m’y habitue vraiment, mais je le sais.
Les chaussures coincées à l’arrière de la barre du tabouret, j’observe.

Les gens s’amassent, filment, téléphonent. Les flics arriveront bientôt, avec toute la clique. Les pompiers, le SAMU, les urgentistes. Ça va vous faire un ramdam tout ça…
A droite, mes doigts se crispent sur la crosse du Sig-Sauer, à gauche, ils tressautent sur le revêtement de simili-cuir des jumelles. Il y a deux petites blondes en tenues affriolantes, une bande de quarantenaires aux gestes maladroits qui tentent de s’organiser je ne sais pour que faire. Un vieil homme qui tient sa compagne entre ses bras et regarde la fournaise qui grossit et s’étend. Les secours ne viennent pas. Bien sûr qu’ils ne viennent pas. Si ceux que nous étions pouvions provoquer un black-out de quelques heures, alors bien des possibilités sont encore à notre portée. Je l’espère du moins. Les chefs ne parlent pas. Personne ne parle. Mais nous, nous savons. Nous sommes là et aucun d’eux ne le sait. Nous sommes légions, qu’ils ont dit. Nous sommes l’ombre.
Et puis il y a les autres. La marée qui sort de l’immeuble comme la flotte s’extrait des rochers : par à-coups. Par vagues. Ce n’est pas comme dans les films. Ils n’ont pas le visage noirci, certains ne toussent même pas. Tous jettent en revanche un regard en l’air dès que leurs pas les ont conduit sur la texture granuleuse et rassurante du bitume.
Il y a deux types là dans le fond qui en profitent pour péter la vitre d’une boutique d’informatique. Un SDF dont tout le monde se fout. Un père qui tient sa môme et gueule des trucs à la volée que je ne peux entendre.

Et puis il y en a d’autres. Ceux qui m’intéressent. Ceux dont le style ne correspond pas à un jour de Noël ou qui palpent leur veste comme s’il y avait un flingue là-dessous.
Un homme-là… ça en serait un ? Un sorcier ?
Si je n’avais pas vu tout ça ne mes yeux jamais je n’y croirais mais aujourd’hui mes doigts se serrent plus fort sur la crosse et je balaye l’assistance en quête du moindre geste, du moindre doute.
Oh, le Sig-Sauer n’est pas là pour ça bien sûr. Mais il me suffit d’un doute, d’un visage, d’un nom…
Mon regard passe dans la foule, s’arrête sur un homme à la large carrure et aux cheveux piquetés de gel. Massing a toujours été comme ça ; décalé. Il a fallu se batailler pour le pantalon simple qu’il porte, la chemise bleue cobalt et le manteau long. Il faut toujours se battre avec lui de toute manière. Téléphone à l’oreille, il attend mes ordres.

Alors je balaye la foule plus obstinément encore à la recherche d’un comportement suspect ou du contour d’une baguette.

Derrière moi, le silence a fini par gagner la pièce.

Pourquoi est-ce que les secours semblaient si longs à arriver, ce n’était pas normal ça, si ? Tim fronça un peu les sourcils, il ne s’y connaissait pas trop en incendie ou en termes de temps d’intervention. Il se disait aussi qu’à Noël, les effectifs devaient aussi être moindres… et donc le temps de réaction varier. Il essayait de se calmer mais l’appréhension était belle et bien là, vieille amie qui vivait à ses côtés depuis des années. Son cerveau continuait de dire que quelque chose clochait mais il connaissait sa paranoïa sur tout et rien, cela ne voulait rien dire, tout devait être normal. Il passait néanmoins derrière les gens comme s’il espérait apercevoir quelque chose de peu commun. Une baguette. Un ex-Inquisiteur. Quelque chose. La bonne blague ! Comme si avec tout le monde il y avait à Londres il avait une chance de croiser un sorcier – qui oserait montrer sa magie- ou un Inquisiteur. A la limite, il pourrait voir Naveen par ce qu’il était secouriste mais dans la logique cela se résumerait à cela. Et pourtant, il observait chaque visage, tout en se demandant ce qu’il pourrait, dans tous les cas, bien faire de cette information. Ce n’était pas comme s’il allait crier sur tous les toits qu’il avait vu un sorcier ou un Inqui’ trainer dans les parages. Alors quoi ? Pourquoi était-il bloqué de la sorte, alors même que son instinct lui hurlait de se barrer avant que les choses ne dégénèrent ?

Il se rongea nerveusement un ongle, regardant un peu les gens autour de lui, passant de l’un à l’autre sans voir pour autant aucun geste suspect.
Inspiration. Expiration. Il devait absolument se calmer.
Et partir, vraiment. Ne pas se poser de questions, ce n’était pas comme s’il pourrait vraiment aider quelqu’un de toute manière. Ce n’était pas comme s’il était utile dans cette situation.
Nouvelle inspiration, presque douloureuse, le stress et l’anxiété lui donnant l’impression de compresser sa tranchée. Pars ! s’intima-t-il.
Il recula un peu trop rapidement et percuta quelqu’un, il se tourna, l’air un peu inquiet mais surtout confus. Il ouvrit la bouche comme un poisson avant de la refermer et de la rouvrir de nouveau. « Je… je suis vraiment désolé…» arriva-t-il à souffler laborieusement « Je ne vous ai pas fait mal ? » Il ne lui semblait pas avoir marché sur un pied, mais sait-on jamais.

Et tandis qu’il parlait, du coin de l’œil, il lui sembla voir un « geste suspect » d’un type qui se trouvait à quelques mètres de lui. Paranoïa ou quelque chose allait-il vraiment se passer ?