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Lost - Naveen

 :: Londres :: Centre de Londres
Lun 15 Avr 2024 - 10:00
Avril 2017. @Naveen Evans

Quelque chose s'était oxydé dans son cerveau. Il se sentait comme très légèrement éméché ; pas soûl cependant, ni même près de l'être, mais pas au point de tenter de manœuvrer une égreneuse de coton. Visiblement, ça ne l'empêchait pas de marcher et en un battement de cils, il se retrouva deux blocs plus loin. Etrangement, étant donné qu'il marchait plutôt lentement, presque à tâtons. Il éprouvait un battement sourd dans le crâne, derrière les yeux, mais c'était devenu habituel : ça s'atténuait en fin de journée et disparaissait complètement avec le premier verre d'araki.

Avoir l'air d'un alcoolique ne posait pas de problème en plein centre de Londres. Ici, tout le monde buvait. Ici, on pouvait tituber le long d'un trottoir pendant des heures en créant seulement une vague autour de soi qui éloignait les gens en zigzag, à moins de s'effondrer par terre et là encore, l'on se contentait de faire ce que le Titanic n'avait jamais su : on vous contournait. Pour l'instant, les passants le regardaient avec suspicion ; il avait dû se péter la gueule à un moment, mais ne s'en souvenait plus : une entaille était en train de saigner sur son front, et bien plus franchement que ne l'exigeait la dimension de la coupure. Les blessures à la tête étaient toujours spectaculaires. Il le savait, il était allé examiner la blessure du bout des doigts après avoir senti un sillon tenter de traverser le barrage de son sourcil gauche. Bientôt, le sang l'avait aveuglé d'un côté. A force de s'essuyer la main sur le jean, il y avait laissé une trace tenace, mais impossible de faire partir les lignes rouges qui s'étaient incrustées sous ses ongles et le long de ses cuticules. Au moins, le sentiment d'égarement semblait passer à force de reconnaître des immeubles et des rues ; doucement, une sensation d'apaisement revenait et arrêtait sa fuite dont il ne connaissait pas l'origine. Il avait juste l'impression d'être dans un grand magasin, où il venait de faucher un porte-clés-lampe de poche, et voyait le type de la sécurité foncer sur lui et lui demander l'heure. Une alerte constante le possédait, irrépressible, incompréhensible.  

Comme lorsqu'on buvait, le temps devenait d'une nature très différente, il devenait fuyant, tout comme la mémoire, mais Lev n'arrivait pas encore à assez bien réfléchir pour savoir s'il avait pris une cuite ou si on lui avait filé un coup sur le crâne. Il était plutôt tard, il avait envie de vomir et avait l'impression d'avoir contracté une maladie qui anesthésiait le cerveau : ses tentatives de se souvenir des choses simples s'apparentait à celles de se représenter mentalement un parent décédé, son visage, son sourire. Un instant, il s'arrêta et posa ses deux mains à plat sur la portière d'une voiture aux vitres teintées pour s'y observer. Son reflet le regardait, un peu penaud ; il avait vaguement l'air d'un clochard et il ne savait plus pourquoi. Il avait un blanc, le genre de blanc qui n'avait rien à voir avec un souvenir oublié, et tout avec le fait que son esprit lui refusait la permission de se souvenir. C'était un blanc opaque, une sorte d'engourdissement, comme essayer de courir sous l'eau en rêve. Il se rappelait vaguement avoir travaillé sur quelque chose pendant très longtemps, assez longtemps pour se réveiller un matin, recroquevillé contre la baignoire, une serviette roulée en boule sous la tête, le dos rendus par le carrelage aussi froid que celui d'un mort. Cinq secondes ou cinq minutes plus tard, le miroir qu'il observait s'ouvra subitement : un gars à lunettes le regardait en retour et pendant un instant, Lev crut que son propre reflet avait changé et trébucha en tentant de fuir ce qui était devenu une vision d'horreur absolu : sa métamorphose freudienne en type barbu à l'air paternaliste.

« Ca va, Monsieur ? » demanda soudain la voix d'une jeune femme qu'il ne vit pas tout de suite, mais dont le haut de la tête émergea de l'autre côté de la voiture.  

Prostré au sol, il ne répondit rien, jetant seulement un regard aux deux protagonistes qui, il l'espérait, leur ferait comprendre qu'il n'était présentement pas une personne rationnelle et saine d'esprit. Qu'il était parfaitement capable de s'amuser à boire un milk-shake dans leur crâne. L'éventualité d'une scène à fort teneur dramatique se précisait dangereusement et il détestait ça, même lorsqu'il comprenait avoir un problème. Brusquement, il s'endormit. Ce qui n'était pas très rassurant parce lorsqu'on s'endormait aussi subitement, le terme exact devenait "perdre connaissance". Au moins, c'était arrivé lorsqu'il était déjà à terre, s'évitant d'être défiguré une seconde fois, quoi qu'un peu de symétrie ne lui aurait pas déplu.  

Lev se réveilla, ébloui par des lumières bleues, pendant que quelqu'un était en train de le rouler sur le côté. Il se mit à se débattre, faiblement, seulement pour se rendre compte qu'il avait des spaghettis trop cuits à la place des bras. Avec horreur, il constata ne plus fonctionner que par mouvements lents et extasiés. L'esprit encore plus embrumé qu'avant, un filet de salive aussi épais que de la levure dégoulina du coin de sa lèvre et quelqu'un l'essuya avec un mouchoir en papier. Il sentait contre lui des gants en latex... les souvenirs des hôpitaux remontèrent à la surface de sa mémoire comme tant de poissons morts et instinctivement, il tourna la tête pour regarder le secouriste avec l'expression de quelqu'un qu'on allait faire souffrir.

« Non » mugit-il faiblement en tentant de se redresser.  

Evidemment, des mains le retirent au sol et devant ses yeux, les gants blancs étaient en train de chasse une bulle d'air d'une aiguille avant de disparaître et de probablement se retrouver enfoncée dans une veine, mais après l'ouverture des petits sachets de compresses alcoolisées, il ne ressentit plus rien.  

« Putain... » Souffla-t-il soudain, se retrouvant assez mentalement alerte pour se souvenir des taches de sang qu'il avait soigneusement étalé sur son pantalon.

Elles n'étaient pas si grandes que ca, mais elle ne s'en irait potentiellement plus jamais, un fait que Lev eut assez de capacité mentale pour s'en rappeler jusqu'à l'exaspération. Certaine appelleraient ça une manie, d'autres une fuite, une façon de s'extraire d'une réalité contraignante. Sa tête s'emplit de vapeurs, une sensation un cran au-dessus d'un léger inconfort. Puis, ses yeux, jusqu'alors plongés dans le vague et peu alertes, se plantèrent comme deux flèches dans l'un des secouristes, un jeune homme aux cheveux noirs et à l'air très occupé, et s'entendit lui dire d'une voix étrangement distincte et accusatrice :  

« L'effacement a été très, très désagréable. Vous avez mal fait votre boulot. »
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Lev Pelevine
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Lev Pelevine
Jeu 18 Avr 2024 - 16:54
Et la vie continuait avec son rythme effréné, Evans savait qu’il aurait dû freiner un peu. Travailler moins. Se reposer plus. Mais il n’y arrivait pas, il devait faire quelque chose, avoir toujours le cerveau occupé pour ne pas trop penser. Ne pas ressasser. Ne pas trop se poser de questions. Alors il enchainait les heures, les gardes à son boulot. Si quelqu’un était absent, il n’hésitait pas à se proposer pour le remplacer par ce que c’était plus simple comme ça : d’être toujours dans l’action. Lorsqu’il ne travaillait pas, il essayait de continuer ses recherches pour la Garde même s’il fallait bien l’avouer on ne pouvait pas dire qu’il avançait grandement là-dessus. Il y avait des pistes ça et là, mais rien de vraiment probant lorsqu’il s’y plongeait un peu plus. Il n’était pour cette Cause d’un petit pion dont la presque totalité du groupe ignorait l’existence et c’était certainement mieux vu tout ce qui avait pu se passer lorsqu’il faisait encore parti des Inquisiteurs. Une pensée qui se tourna vers William, qui avait été leur prisonnier. Vers Timothy qui avait été pigeonné, instrumentalisé. Vers toutes ces personnes « innocentes », même si elles étaient sorcières, qui avaient trouvé la mort lors de l’attentat du Ministère de la Magie. Un bain de sang tellement inutile…  Il se passa une main sur le visage, essayant de chasser à tout prix ce genre de pensées. Et c’es pour cela qu’il s’abrutissait à son boulot. Par ce qu’il y avait trop de regrets, trop de remords. De la peur aussi quelque part, se demandant quand on allait lui tomber dessus – ex- inquisiteurs ou Supérieurs-. Il le savait, son mécanisme de fonctionnement était le même qu’après la mort de sa fille : s’abrutir au travail. Presque se tuer à la tâche.

Oublier. Oublier. Oublier.
Ne pas avoir le temps de penser.
Et une fois seul chez lui, être si HS qu’il avait bien du mal à se concentrer réellement.
Théorie qui fonctionnait beaucoup mieux que la réalité…. Par ce qu’en vérité, ses sentiments continuaient de déborder ci et là.

Et il continuait malgré tout d’avancer, comme si tout allait bien. Comme si tout était normal.  Certains de ses collègues mettaient ça sur le compte de sa rupture, et ils n’avaient pas forcément tout à fait tort. Sovahnn entrait également beaucoup en jeu, mais totalement de la manière dont ils pouvaient l’imaginer. Elle lui manquait, mais ce n’était pas qu’une question de rupture. Trahison, déception seraient certainement des mots plus adaptés. Il n’était pas certain qu’un jour elle pourrait lui pardonner et il ne pouvait que le comprendre, après tout, tous les proches de la jeune femme avaient été impactés par les Inquisiteurs – et donc par lui-. Elle sorcière, lui dans un groupe anti-sorcier. Des mois de relations sans qu’ils ne sachent réellement qui ils étaient. Jusqu’à la révélation en février. Un Bing bang dans sa vie. Un point de non retour qui faisait aujourd’hui qu’il devait s’occuper de la sorte.
Elle avait été la goutte d’eau qui avait de nouveau fait déborder le vase.

Alors qu’il était censé être de repos, le voilà sur le terrain. Un appel pour signaler une perte de connaissance d’un homme d’une trentaine d’années. Il y avait visiblement du sang sur des habits. Avec son binôme, comme ils étaient les plus prêts ce « cas » leur revint tout naturellement. Et quelques minutes plus tard, ils étaient arrivés. L’homme ne semblait pas en bon état, mais il respirait, après une inspection rapide, ils virent un peu de sang séchés sur ses cheveux -son visage-. Trauma crânien probablement et avec perte de connaissance ce n’était jamais bon, ils devaient l’emmener d’urgence à l’hôpital ! Il chercha ses papiers pour essayer d’avoir une identité ou une quelconque autre information mais à ce moment-là que l’homme sembla se réveiller et se débattit doucement. « Ne bougez pas Monsieur, vous avez probablement reçu un coup à la tête. Est-ce que vous pouvez nous dire votre nom ?» S’il s’en rappelait. Essayer de voir à quel point le type était désorienté. Il faisait fi de la présence de bave, ayant bien trop l’habitude.  

« Non »  Il fronça les sourcils pas bien certain de savoir à quoi ce nom était attribué. Peut-être délirait-il ? Peut-être qu’il voulait simplement leur signifier quelque chose. « Non quoi, Monsieur ? On doit vous transporter à l’hôpital, votre vie est peut-être en danger. Vous vous souvenez de ce qui s’est passé ? » Pendant que son collègue le piquait, il finissait de vérifier ses constantes et avait commencé à soigner sa plaie à la tête. Elle ne semblait pas très profonde et plutôt propre, mais il faudrait quand même un médecin vérifie tout ça avec une meilleure lumière et du matériel plus adapté.

Ils l’avaient emmené jusqu’à l’ambulance, l’homme semblait toujours à demi-conscient, yeux plantés dans le vague. Son binome avait pris le volant tandis que Naveen s’occupait de gérer le cas du patient. «  L'effacement a été très, très désagréable. Vous avez mal fait votre boulot » de nouveau il fronça les sourcils en se demandant ce qu’il voulait dire par là. Délire ? Autre chose ? « Qu’est-ce que vous appelez effacement ? Pour qui vous me prenez ? » Par ce qu’on ne pouvait pas dire que c’était vraiment clair.  Bien sûr avec l’histoire de « boulot » cela pouvait réduire les possibilités, mais en soit, dans un délire, ou s’il n’était pas sobre le discours n’était pas forcément cohérent. Tout comme le choc pouvait expliquer l’incohérence. « Vous avez pris quelque chose ?»De la drogue, ou juste le choc ?  Il tenta de lui faire un sourire un peu plus chaleureux comme si cela allait aider à ce que l’homme lui fasse confiance, comme s’il pouvait se confier.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Mer 24 Avr 2024 - 10:35
Les étoiles s'étaient mises à vaciller. Ou plutôt, ce qu'il en restait ; depuis le sol, la voie lactée, ce gaz opalin, se faisait éblouir par les lumières de la ville qui teintaient le fond cosmique d'une lueur dégueulassement orangée. Qu'il puisse en voir ne serait-ce qu'une poignée était déjà un miracle, entre les lampadaires et les néons des enseignes, sans parler de l'intempestive sirène bleue qui s'agitait tel un stroboscope. Certains racontaient qu'il était possible de voir les étoiles n'importe où, même en plein milieu du jour, si tant est qu'on se trouvait au fond d'un puits, et effectivement, Lev avait l'impression que sa vision se rétrécissait progressivement. La périphérie devenait sombre par dégradés successifs et les voix lui parvenaient par échos lointains, pas toujours distincts. Il hésitait à attribuer ce flottement au coup qu'il avait manifestement dû recevoir, ou à l'égarement naturel de son esprit lorsqu'il ne parvenait pas à résoudre un problème : vaste question que celle de la mémoire défaillante. Ces bribes lui échappaient comme tant de grains de sable et plus il serrait le poing pour les retenir, plus ils se dérobaient immanquablement entre ses phalanges.  

A peine avait-il lancé l'accusation qu'il comprit faire probablement fausse piste et son bras retomba mollement le long de son corps. Son regard, délicatement féminin et souligné du noir généreux de ses longs cils, demeura sur le secouriste dans une tentative de l'ancrer à la surface de son cerveau : le connaissait-il, était-ce le coupable ? Une vive lumière pâle vint bientôt se substituer à l'agressif éclair rotatif et Lev comprit, bien avant que les mots l'aient atteint, qu'il était dans une ambulance. Une brève panique le submergea, aussi vive que superficielle ; son épiderme tout entier se mit à fourmiller, tandis que son coeur en panique faisait affluer le sang par torrent à son corps, lui intimant de prendre la fuite. Pourtant, docile, apathique, il ne bougea pas. Son regard s'enracina sur le visage du jeune homme, aussi expressif que s'il fut muet, confondant ses traits avec les reliques de sa mémoire en gruyère. Il a l'air fatigué, se dit-il, avant de le répéter fidèlement à voix haute :  

« Vous avez l'air fatigué. D'une fatigue qui n'appartient pas au travail. »

L'iris brun sombre des yeux graves du secouriste avait l'opacité énigmatique d'un regard d'hypnotiste oriental, et paraissait plus haut placé qu'à l'ordinaire, de sorte qu'entre son bord inférieur et l'humide paupière qui le soulignait on voyait, quand elle nous regardait en face, un demi-cercle blanc. Ses longs cils semblaient fardés de noir et la ligne étroite mais épaisse de ses lèvres suggérait involontairement la gourmandise. Ses cheveux d'un noir de charbon accrochaient la lumière d'une teinte légèrement bleutée, comme le plumage d'un merle. Tout dans son visage basané paraissait être doucement tiré vers le bas dans une étrange expression de monotonie ; une expression que Lev connaissait bien pour l'avoir tant de fois vue sur le visage absent de sa mère, ou parfois dans le miroir de la salle de bain. Cela, plus qu'autre chose, sembla parvenir à l'ancrer dans la réalité aseptisée d'une ambulance prenant la fuite. Les questions qui lui avaient été posées, elles, commencèrent à se remettre en ordre, selon les règles bien connues de la perspective.  

« Je ne pense pas avoir pris quelque chose, du moins pas volontairement, commenca-t-il d'une voix étrangement calme, mesurée, prenant tant soin à naviguer entre omission salvatrice et vérité utile. Mais je ne saurai pas vous dire comment je me suis retrouvé ici. Quelque chose manque. »

Il n'allait pas prétendre le contraire : peut-être s'était-il simplement battu et pris la castagne de sa vie ? Peut-être que l'Oubliettes n'y était pour rien et il valait alors mieux éviter la commotion cérébrale et ses complication subséquentes : pas la peine de transformer ce qui restait de son gruyère en pâte à levain. Soigneusement, il éluda de répondre à la question la plus directe et la plus gênante, reconnaissant qu'il avait encore supposé trop vite, mais au milieu de l'imbroglio qu'il avait servi au secouriste, il y avait des chances qu'il mette cette parenthèse sur le compte de sa blessure. Docilement, il suivit les instructions et ne bougea pas, croisant ses mains sur son ventre, comme un malade prêt à mourir.  

« Qui sait, peut-être qu'un mec a agité sa baguette et m'a fait une lobotomie magique ? Dit-il avec une expression indéchiffrable, perdue entre la malice d'une plaisanterie et le sérieux d'un léger détraqué. En tout cas, c'est comme ça que je le ressens » conclut-il finalement, revenant à la réalité banale des gens tenus à l'écart.

Après tout, plus le mensonge était gros, mieux il passait, non ? A force de se sentir seul détenteur d'un improbable secret, Lev laissait çà et là son cynisme diluer des bribes de ses infimes connaissances dans un humour vague. On le disait morbide, mais jamais personne n'avait pensé prêter du crédit à ses allusions à l'imagination parfois cruelle. Etrangement, ces traits d'esprit l'aidaient même souvent à se soustraite aux jugements hâtifs, comme si l'ironie suffisait à expliquer tous les excès qu'on pouvait lui prêter. Ses yeux parcoururent un instant l'intérieur de l'ambulance, mais la lumière au plafond le faisait larmoyer et il revint bientôt à son sauveur, l'observant jusqu'à tomber sur son badge d'identification.

« Monsieur Evans, reprit-il très calmement et même avec un certain fatalisme, bien que j'aurais préféré prendre de la drogue pour me retrouver dans cet état, car c'aurait été le gage d'une soirée mieux employée, je crains qu'il ne s'agisse que d'une triste commotion, conclut-il avec une pointe de déception. Allons, quelques soient les charmes de votre sourire, je crains qu'il ne soit pas capable de me soutirer un aveu plus palpitant que celui-là. En tout cas, vous êtes bien aimable de m'avoir ramassé dans la rue avec votre collègue » répondit-il en concluant avec l'esquisse d'un sourire en miroir sur les lèvres.
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Lev Pelevine
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Lev Pelevine
Jeu 25 Avr 2024 - 19:28
L’homme avait ancré son regard dans le sien, Naveen tenta de lui faire un sourire qui se voulait rassurant mais il n’était pas bien certain que le blessé arrive à le percevoir comme tel. Toujours difficile lorsqu’il y a eu des traumas de ce genre-là. « Vous avez l'air fatigué. D'une fatigue qui n'appartient pas au travail. » Ah ! Voilà autre chose. Le secouriste s’empêcha tout juste de faire une légère grimace, mais il contracta sa mâchoire un peu plus qu’à l’habitude, peut-être qu’un sourire triste et las était né l’espace de quelques instants su son visage avant qu’il n’arbore de nouveau un visage, une mine, qui se voulait professionnelle.  Il fallait bien avouer qu’il ne s’était pas attendu à de tels propos, alors il se sentait perplexe, presque hagard. Il ouvrit la bouche et la referma une ou deux fois, cherchant ses mots. Hésitant que sur ce qu’il devait dire, être presque dans le déni avec un « je ne vois pas pourquoi vous dites ça », plus sur la défensive et le remettre un peu à sa place avec un injuste « ça ne vous regarde pas ». Mais c’est au final, une troisième option qui s’offrit à lui et qu’il choisit. « Ne vous inquiétez pas pour moi, pour l’instant c’est vous le patient qui mérite tout l’attention.» pas sûr que l’individu s’inquiète réellement, c’était certainement plus un « fait » qu’un qu’autre chose qu’il énonçait, quelque chose de totalement factuel. Malgré tout, il trouvait que c’était la meilleure manière de répliquer, lui rappeler qu’il faisait partie des « soignants » et qu’il était donc son patient et qu’il ne fallait pas inverser les rôles. Bientôt, l’autre garçon avait répondu à ses questions « Je ne pense pas avoir pris quelque chose, du moins pas volontairement. Mais je ne saurai pas vous dire comment je me suis retrouvé ici. Quelque chose manque. » Il sembla calme, sans la blessure à la tête il aurait pu croire qu’il était à 200% lucide, et pourtant ses propos restaient quand même un peu incohérents. SAUF si. Sauf s’il avait reçu un sort, avoir cette impression qu’il manquait quelque chose, lui rappelait des conversations avec les impressions de Ruben… mais aussi, celles que pouvaient procurer des cachets ou certains traitements – sûrement certaines maladies psys aussi, mais il n’était pas forcément des plus callés là-dedans-.  Naveen opina doucement du chef, pour montrer qu’il avait bien compris et entendu les paroles de l’homme «D’accord, Monsieur. Vous vous souvenez de votre nom et de la date du jour ? » Pour voir à quel point il était désorienté, pour l’instant, il craignait que le coup reçu (ou la chute ?) ait fait quand même quelques dégâts, d’où la perte de mémoire possible. Un peu trop facile de voir des sorciers partout, à chaque perte de mémoire, ou chaque chose qui ne semblait pas des plus logiques. Il ne voulait pas se biaiser de la sorte, même s’il gardait toujours cette option en stock.

Et soudain, quelques paroles en plus… « Qui sait, peut-être qu'un mec a agité sa baguette et m'a fait une lobotomie magique ? En tout cas, c'est comme ça que je le ressens » Il avait bien senti qu’il s’était légèrement raidi, tendu même si ça ne devait pas être bien perceptible. Précis, sans l’être.  Mais il sentait au fond de lui son cœur battre à tout rompre.  Est-ce qu’il parlait réellement d’un sorcier, ou juste d’une sensation . De plus, depuis la révélation de la magie, on ne pouvait pas dire que les gens n’abusaient pas sur ce genre de descriptions. Farfelues pour la plupart. Tout, jusqu’à la disparition d’objets étaient imputés à la magie pour certains. Naveen se gratta un peu la joue, essayant de garder un ton le plus neutre possible. Ne pas paraitre trop intéressé, ou suspicieux, curieux. Faire l’ignorant, le type terre à terre comme l’étaient beaucoup de gens dans les soins. « Monsieur, la magie ça n’existe pas. Cette soi-disant révélation était vraiment qu’une fable, des affabulations ridicules.» Il haussa les épaules, mais lui fit néanmoins un léger sourire, toujours chaleureux pour montrer qu’il ne le jugeait pas. La vraie question était « comment est-ce qu’il était censé agir ? ». Déjà,  ce type pouvait travailler pour d’ex Inquisiteurs, faire semblant qu’il ne se rappelait de rien, ou pas de grand-chose lui semblait pas mal. Et si c’était vraiment un sorcier qui avait fait ça ? Comment le savoir avec certitude ? Est-ce qu’il devait en parler à quelqu’un ? Il n’était pas vraiment certain. Jane ne pourrait pas faire grande chose, cela pouvait être n’importe qui, par contre, il pouvait lui, tenter de « surveiller » de ce type de voir ce qu’il pouvait il y avoir de vrai ou de faux. Et si magie il y avait, peut-être comprendre ce qu’il avait vu pour qu’on lui efface la mémoire. Impossible. Mais c’était justement ça qui était presque intéressant, courir après une chimère impossible à atteindre. S’occuper. Peut-être arriver à trouver des éléments nouveaux, des choses intéressantes qui pourraient être profitables à la Garde. Il avait toujours cette volonté de les aider.

« Monsieur Evans, bien que j'aurais préféré prendre de la drogue pour me retrouver dans cet état, car c'aurait été le gage d'une soirée mieux employée, je crains qu'il ne s'agisse que d'une triste commotion ». Naveen pencha la tête sur le côté, plutôt amusé par la façon de dire les choses avec ce fatalisme. Quelque chose de plaisant là-dedans. Allons, quelques soient les charmes de votre sourire, je crains qu'il ne soit pas capable de me soutirer un aveu plus palpitant que celui-là. En tout cas, vous êtes bien aimable de m'avoir ramassé dans la rue avec votre collègue » A son tour, l’homme lui avait souri tandis que Naveen avait légèrement un peu planté au compliment. Ce n’était pas la première fois qu’on pouvait lui dire quelque chose comme cela, mais dans ces circonstances, avec ce ton-là, il se demandait si ce n’était pas une première. Sourire peut-être un peu plus chaleureux, quelque part un petit taquin «Aussi triste soit la commotion, il faut qu’un médecin vous examine et faire des examens complémentaires.» Il se tut quelques instants avant de rajouter « Je suis presque déçu que mon sourire n’ait pas plus de pouvoir. Mais vous vous ne débrouillez pas trop mal avec le vôtre ; donc, aucun aveu palpitant ni d’un côté ni de l’autre, c’est fort dommage. Ca aurait pu animer un peu plus ma garde.» Le ton était plus jovial, amical, un peu rieur, mais pas moqueur. Il plaisantait tout simplement.  Peut-être qu’en le sentant détendu, il continuerait de parler et Naveen pourrait un peu mieux comprendre la situation. « Votre dernier souvenir … enfin un assez clair ? » Pour continuer de le faire parler. Il avait l’air moins dans les vapes que tout à l’heure, mais au moins dans une discussion, il pouvait s’assurer que son phrasé ne se hache pas trop.

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Naveen Evans
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Naveen Evans
Jeu 9 Mai 2024 - 19:17
Après un silence tour à tour confus puis réfléchi, le secouriste prit parti, en bon serviteur, de s’extraire de l’équation. Pourtant, ce n’était pas une critique ; curieusement, Lev ne craignait pas pour sa vie, ni pour les compétences de son sauveur. L’on avait davantage tendance à corriger les erreurs qu’à corroborer les vérités, aussi le professionnalisme était souvent le refuge du mensonge par omission. Sa fatigue avait donc du vrai. Pourtant, des urgentistes épuisés, Lev en avait déjà vu, qui traînaient leur fatigue comme des boulets de condamnés. Ca n’avait rien d’extraordinaire. Néanmoins, la réponse du secouriste, plus que son constat désordonné, demeura dans son esprit comme un spectre lumineux. Peut-être à cause de sa volonté à dévier joliment la balle, et de sa propre certitude d'avoir mis le doigt sur un élément suffisamment intéressant pour être esquivé. Un trait paternel, probablement, fruit d'une méfiance pathologique envers les planètes qui gravitaient dans son système solaire, mais Lev s'évertuait toujours, même inutilement, à chercher les imperfections dont il pouvait profiter en cas de nécessité. Être aveugle à son interlocuteur s'avérait souvent fatal, et ce n'était que dans la gueule du loup que l'on voyait soudain les dents... D'instinct, il se méfia encore davantage lorsque la nécessité du nom et d'une date lui fut réitérée ; pourtant, il savait que ce n'était pas tant intrusif que factuel, mais il prit néanmoins la peine de tourner sa tête vers le secouriste et de le regarder dans les yeux de cette expression sérieuse et pensive qui lui était propre :  

« Lev, et nous sommes le 5 Avril. »

Voilà qui devait suffire à dédouaner une partie de sa mémoire, à défaut de donner son identité. Ce qui était stupide, parce qu'elle allait de toute façon être connue de l'hôpital très bientôt, et pourtant, il avait appris que si le temps avait son importance, le rythme en avait davantage encore. En formulant sa réponse néanmoins, il se rendit compte que la mémoire à long terme était intacte, tout comme celle à court terme, puisqu'il paraissait se souvenir de la date. Néanmoins, la confusion ne disparaissait pas et avec elle, la certitude de perdre dans le néant des bribes de son existence.  

Il ne s'était toujours pas habitué à se faire appeler Monsieur. Peut-être parce qu'il n'avait jamais eu l'étoffe d'un Monsieur. Jeune homme, plutôt. Oui, avec ses t-shirts trop grands, son manque de considération pour son alimentation et sa pilosité faciale plus que lacunaire, il avait tout pour être le parangon du jeune homme, là où le Monsieur l'accablait d'une responsabilité qu'il ne respectait pas toujours. Tout cela, alors qu'ils avaient à peu près le même âge avec le secouriste, lui semblait-il, et ce dernier, avec son professionnalisme et son air fatigué avant l'âge, avait bien plus l'adage d'un Monsieur.  Et qu'est-ce qui ne sous-entendait pas plus l'âge adulte que cette déclaration : Monsieur, la magie n'existe pas. Lev mesura soigneusement le ton, l'attitude et le propos...

« Pourquoi croyez-vous que je faisais référence à ces révélations...? » Rétorqua-t-il finalement d'un ton pensif après un certain silence.  

Peu de choses étaient des coïncidences en ce monde, et le fil gazeux de la pensée l'était encore moins. La tension vibra dans l'air comme une corde tendue, impalpable, et bourdonna doucement à ses oreilles. La statistique était en sa faveur véritablement, à moins de le vouloir, Lev avait peu de chances de rencontrer un sorcier, raison pour laquelle il savait toujours en définitive s'il avait subi un Oubliette ou non : parce qu'il les cherchait. Le bruissement des appareils et le tumulte d'une voiture en trombe s'occupa d'emplir l'inconfort d'un silence étrange. Soit il n'avait pas beaucoup de chance – ou beaucoup trop, selon la perspective --, soit le secouriste commençait à le prendre pour un fou s'il jugeait nécessaire de prendre ses plaisanteries au premier degré. On dissimulait sa fatigue comme on dissimulait un secret : avec un bouclier de convenances. Le problème, c'était qu'à démasquer le menteur, on se livrait un peu aussi au passage et si révélation il devait y avoir, elle allait forcément être réciproque. Cependant, face à la magie, Lev était inévitablement perdant et si le secouriste s'avérait être un sorcier cherchant à se protéger, il risquait de se mettre en position fort fâcheuse. Sauf... sauf que les sorciers se perdaient rarement dans la société moldue, et encore moins tentaient-ils de s'y dissoudre avec un métier aussi compliqué que la médecine banale. Ils préféraient se confondre dans des compétences plus transverses, comme la jurisprudence, l'entreprenariat, les forces de l'ordre, et plus exceptionnellement, l'art. Lev jeta un coup d'oeil au secouriste, plus analytique que suspicieux. Que savait-il ?  

« Si vous voulez, je me jette en dehors de l'ambulance, ça vous fera de l'animation... » dit-il avec ironie, mais sans méchanceté aucune.  

Un secouriste qui demandait de l'animation, c'était curieux quand même. Ca ne lui suffisait donc pas de ramasser à la brosse à dent la bouillie incrustée dans le bitume après un accident de la route ou un suicide ? Ou bien Lev était-il encore en train de rendre une situation inutilement compliquée en se focalisant que sur ce qui l'angoissait ? Il se hissa sur ses coudes et observa Evans de ses grands yeux, alors qu'ils tanguaient tous les deux au rythme de l'ambulance.

« Détrompez-vous, dit-il avec ce ton flottant entre sérieux et badinage, vous êtes particulièrement charmant, mais qui serions-nous, à nous livrer pour une paire de lèvres allongées en sourire ? Un sourcil unique s'éleva aux confins de son front en un circonflexe interrogateur, alors que justement, un très léger rictus se dessinait sur sa bouche. Quel pouvoir nous posséderions entre nos mains – ou plutôt entre nos lèvres – si nos seules expressions étaient capables de susciter la vérité ? Ce serait décidément ennuyeux, non ? Les aveux et l'animation, ça se mérite, Monsieur Evans et il faut plus qu'un sourire pour l'avoir, poursuivit-il avec l'intrigue dans la voix. Mais continuons à sourire tout de même, cela nous facilitera peut-être la tâche à tous les deux. »

Sur ces mots, Lev se laissa tomber à nouveau sur le brancard, abandonnant une position qui avait commencé à être désagréable. Il aurait bien voulu s'assoir, mais quelque chose lui disait que Monsieur Evans ne lui en donnerait pas l'occasion, par pur professionnalisme, évidemment.  

« Je me souviens avoir déambulé dans la rue et j'ai l'impression de n'avoir fait que ca... » reprit-il avant de laisser sa phrase en suspens flotter dans l'air, entre inachevé et réflexion.  

Il voulait bien coopérer, mais ce dont il se souvenait véritablement commençait à être sensible. Son exploration avide des tréfonds du web lui avait laissé quelques pistes sur des lieux ou des gens pertinents, mais il ne se souvenait plus de quoi il s'agissait et sans accès à son ordinateur pour remonter l'information accumulée, il était comme un nouveau-né sorti des cuisses de sa mère : sans la moindre idée de ce qu'il faisait ici. Du reste, ses renseignements allaient souvent en son avantage : les sorciers ne se donnaient pas la peine d'effacer de grosses bribes de mémoire et, prenant leur rencontre pour un accident, ne supprimaient que ce qui paraissait les concerner.  

« Vous pensez vraiment que ces affabulations étaient ridicules ? Dit-il soudain d'une voix absente, du fond de ses songes. Que rien de tout cela n'existe quelque part ? »
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Lev Pelevine
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Lev Pelevine
Hier à 18:39
Il y a des moments où il se disait qu’il faudrait vraiment qu’il prenne quelques vacances pour que ses « patients » lui sorte des tirades de la sorte, néanmoins, il n’avait pas voulu trop penser à cela et avait tenté de rediriger le patient vers sa personne. C’était lui qui avait besoin de soins. L’homme, malgré le choc sur la tête – et quelques paroles étranges- semblait pourtant assez lucide les questions qu’il lui posait – notamment sur son identité et la date du jour-. Concernant le reste de la discussion, il essayait de jongler au mieux, restant quand même assez méfiant sur ce qui était en train de se passer. Il ne connaissait pas ce Lev qui pouvait bien être un ami d’un de ses anciens « collègues » des Inquisiteurs, ou encore un sorcier… Il pouvait également s’agir d’une personne lambda qui était au courant pour la magie, ou qui croyait voir des choses qui n’existaient pas. L’imagination des Londoniens était un peu plus forte dans certains cas depuis la révélation de la magie. Il se sentait donc le cul entre deux chaises et ne savait pas bien comment se comporter, il espérait qu’en faisant le mec qui ne croyait pas à la magie, le mec terre à terre, le sujet serait vite éludé – du moins, plus vite-. La question qui ne tarda pas à suivre aurait pu le désarçonner mais heureusement, il s’était peut-être un peu attendu à ce genre de questions.

« Par ce que … comment dire ça… on a eu une élévation de cas de personnes qui parlent de magie, alors que la magie n’a rien à voir.»

Une excuse qui paraissait plus que plausible quand on connaissait un minimum le boulot qu’il faisait et tout simplement la nature humaine. C’était parfois plus simple d’accuser et de montrer du doigt ce que l’on ne comprenait pas. Bon, aujourd’hui, effectivement ça c’était quand même relativement calmé mais dans les premiers mois, ça avait parfois été compliqué à gérer. Naveen lui fit un sourire aimable espérant que cette réponse conviendrait à Lev. Cependant une question demeurait en réalité essentielle : est-ce qu’il y avait vraiment magie là-dessous ou pas ? Et il n’en savait rien, de toute manière s’il avait subi un sort pour oublier, on ne pouvait pas bien dire que cela avancerait grandement Naveen. Il n’y aurait information à en tirer. Il le surveillerait peut-être. Juste au cas où, avant de se risquer d’en parler à la Garde qui avait décidément autre chose à faire.

Naveen eut ensuite un bref rire, assez court, avant de secouer la tête, essayant de prendre de façon positive l’information vu qu’elle avait été donnée de façon plus ironique qu’autre chose.

«Ce n’est pas de l’animation ça, contrairement à raconter des péripéties qui peuvent vous arriver. » avait-il finalement conclue en haussant un peu les épaules comme si ça lui était égal mais il essayait de le titiller un peu pour qu’il parle.

Cela ne marcherait certainement pas, mais ça ne lui coûtait pas grand-chose d’essayer dans tous les cas. Lev s’était ensuite hissé sur ses coudes et Evans lutta contre l’idée de lui dire de rester totalement allongé… et il lui sortir un discours qu’il n’était pas certain d’avoir bien suivi même s’il était clairement question à la base du pouvoir de sourire. Il avait l’impression d’être embarqué dans un pseudo-débat philosophie et n’était pas certain d’être très bon là-dedans. Le tout était d’arriver à répondre quelque chose qui ne fasse pas trop stupide. Lev semblait bien plus érudit que lui et ça s’entendait dans sa façon de parler.

« Effectivement, la vie serait certainement un peu plus triste si c’était aussi simple, mais je peux également dire que dans mon métier parfois ça serait utile pour mieux comprendre certaines situations.» Il se tut quelques instants et lui dédia un nouveau sourire, un peu amusé mais aussi chaleureux « Mais je vous remercie quand même de vos compliments, c’est toujours appréciable et si cela peut vous rassurer, vous n’avez rien à m’envier.»

Autrement dit, lui aussi était tout à fait charmant. Il entendait presque son collègue se marrer lorsqu’il lui rapportait la conversation en lui disant qu’il fallait vraiment qu’il arrête de draguer les gens alors que… non, là il n’était pas franchement dans ce mood—là, mais se montrer agréable était quelque chose qu’il maniait plutôt bien en général. Lev s’était de nouveau laissé tombé sur le brancard.

« La position est inconfortable ?»

Inconfortable, oui. Il ne lui demandait pas si elle lui convenait ou pas. Rester allongé dans son cas, était quand même mieux. Il était certain que l’homme comprendrait la nuance sans qu’il ne l’ait à l’expliquer. Et bientôt, le plus… jeune. Oui, Lev semblait plus jeune que lui, même si c’était parfois trompeur avait repris son explication de ses derniers souvenirs où, effectivement, il semblait manquer quelque secondes ou quelques minutes. Il fronça un peu les sourcils mais ne sut pas bien quoi répondre sur le sujet, alors en premier lieu il se contenta d’acquiescer un peu.

« Vous pensez vraiment que ces affabulations étaient ridicules ? Que rien de tout cela n'existe quelque part ? »

En voilà une meilleure question qui l’arrangeait quand même beaucoup plus ! Il fit mine de réfléchir quelques instants, se doutant que de sa réponse pouvait découler plusieurs scenarios. Et il n’avait pas envie de passer à côté de quelque chose.

« J’ai du mal à croire que cela existe, oui. Sinon pourquoi aurions-nous mis autant de temps à l’apprendre ? » il haussa les épaules avant de reprendre « Et vous, qu’est-ce que vous fait dire que cela existe vraiment ? Après tout, ce n’était qu’une vidéo sur internet… on peut tout faire et tout dire à une vidéo de nos jours.»

Voilà, la partie intéressante. Est-ce qu’il avait des doutes sur le monde de la magie, ou est-ce qu’il le côtoyait d’une quelconque manière ? Suivant les réponses, il pourrait aviser de ce qu’il devait faire – mettre ou non la Garde au courant-.

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Naveen Evans
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