There Must Be Some Misunderstanding [Rachel Quinn]

Mer 27 Mar 2024 - 2:24

Mercredi 22 mars 2017, en soirée

C’était une journée de travail comme les autres, mais pour Adonis, chaque jour passé au Ministère était important. Et comme à son habitude, il voulait s’assurer d’être parfait. Mentalement et physiquement. Il se leva avant même qu’Elliot ne pousse ses premiers pleurs de la journée. Laissant Evelyn seule au lit, il s’était engouffré dans l’énorme placard de la chambre des maîtres. Ses doigts effleurèrent doucement les nombreux costards et chemises qui étaient parfaitement accrochées sur les cintres. Tous de couleur sombre. Tous fabriqués sur mesure. À son image, à son goût. Ses yeux allaient et venaient entre les différents tissus tandis qu’il était à la recherche de la perle rare. Il s’arrêta finalement devant son choix final avant de retirer délicatement les vêtements de leurs crochets comme s’il s’agissait de pierres précieuses. La douche était la deuxième étape. Sous l’eau chaude, Adonis se shampouina et se savonna durant de nombreuses minutes, s’assurant de n’oublier aucune parcelle de son corps. Une fois bien lavé et séché, il entama sa routine du matin, admirant son reflet dans le miroir. Ce n’est qu’une fois satisfait qu’il quitta la salle de bain pour prendre un bon petit déjeuner.

Tandis qu’il marchait vers son bureau au Ministère, il se sentait confiant et prêt à attaquer les prochaines heures. Il prit le temps de réviser les détails qu’il avait reçus la veille, s’assurant d’être prêt sur le terrain. Il ne se reposait pas sur ses lauriers: il pouvait arriver n’importe quoi. Même s’il se trouvait en présence d’une personne inférieure, Adonis savait que l’être humain pouvait être imprévisible. Il jeta un dernier coup d'œil dans le miroir, s’assurant qu'entre-temps son allure était toujours aussi impeccable et quitta son antre pour débuter cette journée de travail.

En un claquement de doigt, Adonis se retrouva dans le monde des moldus. Endroit qu’il détestait pour mourir, mais qu’il visitait de plus en plus souvent ces dernières années. Il n’avait jamais mis les pieds dans cet environnement avant de prendre son poste au sein du Ministère. Il n’aurait jamais pensé qu’un jour il passerait plus de temps dans leur monde que dans sa propre maison. Les temps avaient bien changé.

…

Les Oubliettes s’étaient enchaînés et il était parvenu à cocher tous les noms de sa liste sauf un: Rachel Quinn.

Il avait obtenu une photographie ainsi que quelques détails lui permettant de la retrouver plus facilement, notamment des lieux où elle avait l’habitude d’être. Adonis scrutait les environs de l’est de Londres tandis que quelques piétons s'affairaient ça et là. Attentif à tout ce qui se passait autour de lui, il étudiait les nombreux visages qui l’entouraient.

Puis, il l’a vit.
Elle était là, à quelques mètres seulement un peu plus vers l’avant. Instinctivement, Adonis glissa ses mains dans ses poches. Ses doigts agrippèrent sa baguette. Il ne pouvait pas s’exécuter maintenant puisqu’il risquait de se faire voir par les autres moldus. Il observa les moindres mouvements de la femme, l’a suivant discrètement à une certaine distance. Lorsqu’elle tourna un coin de rue, il accéléra le pas et prit le virage à son tour. La rue était plus petite et semblait déserte. Doucement, il sortit sa baguette avant de la dissimuler dans la manche de son manteau.

- Madame Quinn? Rachel Quinn?

Sam 27 Avr 2024 - 16:02

There must be some misunderstanding

🙤 Londres
🙤 22 Mars 2017

ft. @Adonis T. Devonshire

L’enquête piétine. Les pistes partent dans tous les sens, mais aucune n’aboutit quelque part. Jonas se renseigne de son côté, mais ses recherches prennent toujours plus de temps que les miennes - un mal nécessaire pour conserver sa discrétion. Personne au Ministère ne doit se douter de ses agissements, autrement nous perdrons une mine précieuse de renseignements, et possiblement tout ce que nous avons construit ensemble à Londres. Les Supérieurs ne laisseront pas s’échapper un Auror coupable de vol d’informations, encore moins un né-moldu, et ils remonteront jusqu’à moi en peu de temps. Autant dire que c’est un scénario que ni Jonas, ni moi ne souhaitons voir survenir.

Alors je prends mon mal en patience. Je me concentre sur mon travail, plutôt que de penser à l’enquête qui piétine. A ces gamins disparus, à la merci de sorciers extrémistes qui ciblent les non-majs par “simplicité”. J’espère bien un jour leur rendre la monnaie de leur pièce, une bonne fois pour toute.

J’ai cru pourtant avoir réussi à trouver une piste tangible. Après mon escapade à Westhumble, j’ai fouillé, vadrouillé à travers la capitale pour dénicher de nouveaux indices, sous couvert d’entretiens pour l’agence de presse où je travaille. Rien d’étonnant à ce qu’une journaliste traverse plusieurs fois Londres de long, en large et en travers ; il faut bien ça pour dégotter un scoop avant les autres ! Et j’ai fini par tomber sur quelque chose, par être au “mauvais moment au mauvais endroit” si on peut dire. Un tumulte inattendu à la lisière des deux mondes, des cris, un mouvements de foule, et surtout, de la magie. Les non-majs présents n’ont rien compris, et avec cette confusion ambiante, je n’ai pas réussi à savoir de quoi il en retournait. Mais j’ai su, avec certitude, que la magie était impliquée, que des sorciers s’amusaient encore avec la vie de non-majs, pour une raison ou pour une autre.

Témoin de cette scène étrange pour des non-majs, j’ai rapidement disparu dans les rues comme si de rien n’était. Ne pas attirer l’attention est une qualité essentielle pour poursuivre mon enquête en toute discrétion. Je ne compte pas prévenir ces sorciers de mon approche. Alors j’ai repris le travail, avançant plusieurs dossiers dans les bureaux de mon agence de presse ; la parfaite non-maj qui poursuit sa vie sans se douter un seul instant de l’existence d’un autre monde. Je prépare des réunions, réfléchit à mon retroplanning des semaines à venir - construit de manière officieuse en prenant en compte mes enquêtes personnelles comme le temps que je consacre à la Garde.

Je quitte le bureau tard dans la soirée. Je salue les quelques rares collègues plus tardifs que moi sur le chemin, puis je retrouve la fraîcheur nocturne du mois de mars. Un fin sourire sur les lèvres, je jette un regard sur mon téléphone - Jonas m’attend à la maison et a pris à emporter chez le traiteur chinois du coin de la rue. A tous les coups, il a pris les nouilles sautées que je préfère, celles à la coriandre, au gingembre et au bœuf mariné.

Le pas léger, j’entame le trajet pour rentrer - j’aurais tout aussi bien pu transplaner, mais j’apprécie cette marche nocturne. Elle est toujours parfaite pour s’aérer l’esprit, pour chasser la frustration de cette enquête qui piétine, ou pour remarquer qu’un homme me suit.

J’ignore qui il est ; je ne l’ai aperçu que brièvement, mais mon intuition ne me ment pas. Et face à ce genre de situation, je laisse toujours parler mon intuition. Je l’ai forgée dans le sang et la sueur, dans les vastes paysages de l’Afghanistan et de l’Irak.

Je fais mine de ne pas l’avoir remarqué. Je poursuis ma route. Mon pistolet pèse contre ma hanche. Il est à portée de main, prêt à servir en cas de besoin. Dans un frisson de froid, je plonge mes mains dans les poches de mon manteau. J’attrape la crosse de mon pistolet. Non-maj ou sorcier, cet inconnu ne s’attendra pas à ce que je me défende de la sorte. Ou peut-être qu’il aura un rire nerveux, surpris par l’arme de poing, mais ne pensera pas que je m’en serve. Que je sache m’en servir.

Je ne change pas mon itinéraire ; la prochaine rue est petite, presque étroite, et peu fréquentée à cette heure tardive. L’inconnu en profitera, et ma supposition ne rate pas.

Toutefois, je ne m’attendais pas à ce que cet homme m’interpelle par mon prénom, et j’arque un sourcil en me retournant. Si j’adopte d’abord une posture surprise, emplie d’incompréhension, je ne rate pas le bras tendu à moitié dissimulé par le manteau ; une posture peu naturelle, à moins de vouloir dissimuler une arme prête à surgir. Un couteau ? Je prône plutôt pour une baguette - des non-majs ont assisté à des éclats magiques plus tôt dans la journée, et sur le papier, je n’y fais pas exception.

— Rangez votre baguette, monsieur… ? Je doute d’être une menace pour vous.

D’un geste de tête, je désigne son bras tendu. J’y vais franc jeu, avec aplomb. Si cet homme est un Oubliator - et je m’étonne d’avoir été trouvée si vite, alors que je n’ai pas été un témoin actif de cette scène -, je préfère ne pas perdre de temps, et donc le risque d’être oubliettée. Et si jamais je me trompe, je saurais trouver une pirouette pour me sortir de l’embarras.

— Que me voulez-vous ?

(c) Taranys