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Children of the Moon ▬ Cailtyn

 :: Autour du monde :: Autres Continents :: — USA
Sam 18 Fév 2023 - 18:09



Pleine Lune du 14 Novembre 2016

Dehors, là-haut dans les pins, c’est la guerre. Celle des cris perçants, agaçants, et des plumes qui volent. Plumage sombre, crête noire, des reflets bleus sur l’intégralité des ailes, les geais de Steller s’engueulent et se pourchassent d’une branche à l’autre. 20 degrés, plein soleil, les portes de la serre sont grandes ouvertes des deux côtés et un sourire amusé flotte sur le coin de mes lèvres. Cette agitation je sais d’où elle vient, même si un conflit de territoire est probablement en cours je sais que Lune est responsable des claquements d’alarme qui résonnent dans tout le jardin. D’un arbre à l’autre, à mesure que sa Majesté blanche se promène de son pas lent et délicat. Sa couleur est un réel handicap pour chasser là où la mienne me permet de me fondre dans les ombres, parfois je me dis qu’elle préfèrerait vivre dans les montagnes … puis je me souviens que ses spots préférés comportent tous une source de chaleur. Y compris mon ventre, mon dos, mes genoux et mes épaules.
Concentré je détache les pétales violets de la fleur d’aconit un part un, une brise légère traverse la serre et fait frissonner la peau de mes bras seulement recouverts par les manches courtes d’un T-shirt. Couleur kaki, un requin blanc dessiné en gris sur le devant, la matière est élimée. Sur le dessus de ma main gauche une égratignure, un souvenir de la session de ce matin où je me suis pensé plus malin et surtout plus costaud que le récif. Spoiler alert : C’est toujours pas l’cas mais dès demain on n’y verra plus rien.
Cheveux trop épais, barbe mal rasée, teint hâlé, pieds nus comme à peu près 70% du temps, bermuda beige dont le tissu commence à s’abimer aux extrémités et me chatouille les genoux. En Europe les températures baissent de plus en plus, ici l’été ne se termine jamais vraiment. En Australie il s’avance doucement, je suis partagé entre la hâte d’y retourner et celle d’aller explorer les montagnes d’Amérique du Nord pour inviter les potes à glisser dès que la neige sera tombée. D’ici quelques semaines a priori. Entre ça, la finale du mondial de surf dans un mois à Hawaï, une virée je ne sais trop où avec les copains et les vacances qu’on a prévu de se caler avec Liam après Noël la fin d’année s’annonce plutôt cool. Sur ce plan-là en tout cas et c’est là-dessus que je décide de me concentrer malgré les effets de la Lune et les pensées parasites qui s’invitent régulièrement. Je ne me fais pas d’illusion, pourquoi ça serait différent cette fois ? Et tous ceux qui ont été embarqués le mois dernier, qu’est ce qui va leur arriver ? Où est ce qu’ils sont ? J’peux rien y faire, pas si je ne veux pas voir ma vie voler en éclat et c’est le cas alors ce soir, cette nuit, je m’accorde une pause. Encore une.

Un à un les pétales tombent dans le fond d’un bocal qui finira sur le haut d’une étagère, une réserve pas très épaisse mais dont je ne me vois plus me passer depuis que les Gouvernements du Royaume-Unis et des USA ont décidé de forcer les contrôles. Même si un réseau s’est mis en place je crois que j’aurai toujours besoin de cette indépendance, une sorte de filet de sécurité de plus qui ne rassure pas que moi.
A quelques mètres de là le cœur de Wax bat tranquillement. Etendu de tout son long dans l’herbe à l’extérieur, j’ai envisagé de le rejoindre avant de jeter un coup d’œil à ma montre. Bientôt il n’est plus le seul que je perçois et mon corps tout entier se délasse dès l’instant où les bras de mon petit ami m’enlacent. La chaleur de son corps contre le mien. Un baiser sur ma joue, un autre dans mon cou, une main glissée sur ma peau en passant par le col de mon T-shirt. Les yeux clos je profite de ce contact, penche la tête un instant sur le côté, mon sourire s’élargit plus encore et je suis à deux doigts de ronronner. Il a sur lui des tas d’odeurs fantômes ou plus franches, celles qui flottent dans les amphis, mais c’est celle de sa peau qui vient me happer. J’peux pas dire que ça été simple ces derniers temps ni même que ça l’est tous les jours mais on s’efforce de faire au mieux, de se faire passer avant quand on le peut. Quelques règles de bases, des discussions à cœur ouvert, il n’essaiera jamais de m’empêcher d’être qui je suis et réciproquement. Mais ça, ce qu’on a, ici ou simplement entre nous, aucun de nous deux n’a envie de le perdre ou le voir s’étioler alors on s’est mis d’accord : Rien n’interfère.

Les chiens trépignent dans l’herbe, ils savent qu’ils n’ont pas le droit d’entrer dans la serre « Mon Tue-Loup sent la weed. » Pour ça, entre autre « Oops. » Je ne vois pas son sourire mais je l’entends et sans prévenir le chope par les hanches pour l’assoir sur mes genoux. Les pleines lunes sont devenues sources de stress et cette apparente nonchalance ne le fait pas entièrement disparaitre mais on apprend à vivre avec, à privilégier deux fois plus les moments où tout va bien, où rien ne pèse. Un baiser sur ses lèvres, son rire qui résonne dans ma propre cage thoracique, ses doigts dans mes cheveux ou ses yeux dont je ne me lasse pas. Qu’est-ce que j’y peux s’ils sont putain de beaux ?  
Une conversation banale à base de « Ca été ta journée ? » « Et la tienne ? » où s’enchainent des détails sur ce qu’il a vu en cours et moi au labo, ce qu’ils ont prévu ce soir avec Macy, à quelle heure arrivent les filles, comment va se dérouler ma nuit sur un territoire que je ne connais pas vraiment et qui est déjà occupé par d’autres loups. Pas vraiment d’inquiétude, juste de l’intérêt et de la curiosité, deux trois tacles vis-à-vis de ma manie de me comporter parfois comme le boss quand je suis sous mon autre forme. Je plaide coupable mais l’instinct ça ne se contrôle pas, c’est comme ça. Je sais aussi que si la situation est si détendue c’est parce que je n’envisage pas de traverser le continent ni l’océan pour prendre directement part à une guerre que plus personne ne contrôle. Aux premiers instants j’y ai pensé bien sûr, la rage dans le cœur et dans les tripes, une envie violente de mettre en pièce tous ceux qui s’en prendraient à nous d’une façon ou d’une autre. Les heures sont passées, les jours aussi, puis les semaines. On se résigne, on prend du recul, même si j’ai toujours en moi cette envie de massacrer celui – ou ceux, comment le savoir – qui est à l’origine de ce bordel je sais qu’il est temps d’accepter que ça nous glisse entre les mains. Aider quand on peut, comme ce soir et les précédentes lunes, voilà ce qu’on a de mieux à faire. C’est le mantra que je me répète quand les émotions deviennent trop virulentes.  

Et ce sont les moments comme celui-là qui me rappellent tout ce que j’ai à perdre.

« On va se baigner ? » Et passer un moment à faire les cons dans la piscine ou s’enlacer jusqu’à ce que l’appel des sens résonne dans son corps comme le mien.

▬ ¥ ▬

« Merci. » J’attrape le thermos qu’il me tend et dépose un rapide baiser sur ses lèvres avant de caler l’objet sur le côté de mon sac. A l’intérieur quelque chose qui s’apparente à du thé amélioré, un truc bien sucré qui permettra demain matin de retrouver un peu de chaleur et d’énergie après la transformation retour. Lune est assise sur l’ilot de la cuisine se foutant royalement du fait qu’elle n’a pas le droit, juste en dessous d’elle Wax essaie de ne pas céder à la tentation d’attraper dans sa gueule – sans forcer – sa queue qui fouette l’air en silence et avec lenteur. Einstein est entre nos jambes, à surveiller si aucun morceau de nourriture ne tombe en vol direct dans sa direction.
Le rituel est devenu presque sacré, un moment passé ensemble où il s’implique à sa façon et spontanément dans ce monde qui est le mien et je crois que ça rend le départ un peu moins brusque pour nous deux. Des vêtements de rechange dont le sweat épais que ma grand-mère m’a offert il y a de ça quelques années, un sac de couchage et un matelas de camping, des barres de céréales, un kit de premiers secours magiques ou non, un manteau, un bonnet et des gants pour demain matin, le thermos et une batterie externe que Liam a glissé dans mon sac au cas où. Je sais qu’il ne dormira pas de la nuit ou bien de manière aléatoire, pas sereine, alors savoir que je peux le joindre quoi qu’il arrive dès que j’ai retrouvé ma forme humaine est devenu essentiel. Idem pour Maxime chez qui il s'éclipse pour récupérer quelque chose. Pas simple de nous avoir pour famille ces temps-ci, c’est vrai, on aimerait tous que les choses soient différentes.

Pantalon de randonnée sur le cul, chaussures qui m’attendent dans l’entrée, on dirait que je pars en trek et bivouac. Dans le fond c’est un peu ça même si d’ici quelques heures le randonneur laissera place au prédateur. J’ai pas tellement idée de comment ça va se passer, je sais juste que c’est important pour Asher que je sois là. Même s’il prend ses marques là-bas il n’en est qu’à sa deuxième Pleine Lune et ma présence le rassure, je suis malgré moi le repère auquel il s’est accroché. Ce ne sera pas mon territoire ni mes règles, je ne connais pas vraiment ces autres loups, l’appréhension ressemble surtout à une forme de défis qui court sur la surface et que je tente de faire taire. Pas le moment ni l’endroit de faire le malin.
Sur l’ilot mon téléphone vibre, le message que j’attendais pour affaisser un instant les sortilèges de protection pour laisser passer Caitlyn et Emma. Il suffit d'un moulinet du poignet pour affaisser les protections le temps qu'elles puissent transplaner dans le jardin, un second pour le remettre en place quand je les entends marcher à l'extérieur de la maison. Et si Wax aboie ça ne dure pas longtemps, je ne suis pas le seul à reconnaitre l'odeur de l'Anglaise ni à me réjouir de son arrivée. Dès l'instant où j'ouvre la porte il s'engouffre dehors et si sa méfiance envers Emma prend la forme d'une inspection dans les règles son caractère de jeune chien le pousse rapidement à faire la fête à Caitlyn « Salut. » Mains dans les poches, nonchalant et le sourire qui flotte sur les lèvres je m'avance vers elles. L'herbe chatouille la plante de mes pieds nus à chaque pas.

Une situation simple, sans tension, à mile lieux de ce qu'on ressent tous un peu trop souvent ces derniers temps et ça fait du bien. Un instant plus tard je referme mes bras autour de mon amie et la serre contre moi dans un geste devenu rituel lui aussi, habituel. Une proximité née avec cette Lycanthropie qu'on partage depuis maintenant un an. Quelques secondes passées comme ça dans le silence à s'imprégner de la présence de l'autre sans tenir compte du reste ni des autres, juste le temps que nos deux loups en fassent autant avant de se détacher l'un de l'autre « Le voyage s'est bien passé ? » Mes mains retrouvent mes poches, mon regard va de l'une à l'autre. Ce que je ne formule pas c'est la fierté que je ressens à son égard, celle de voir le chemin qu'elle a accompli depuis sa Morsure jusqu'à être capable aujourd'hui de prendre elle même en charge d'autres Lycans ou de se mêler plus facilement aux autres comme elle le fait depuis quelques pleines lunes. Tout ça sans renier qui elle est.

Ma main droite va se loger dans le pelage de l'encolure de mon chien alors qu'il revient s'assoir à mes pieds.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Lun 20 Mar 2023 - 0:01
Lundi 14.11.2016

Alabama, États Unis d'Amérique

Les choses s'étaient enchainées très rapidement. À peine Emma eût-elle quitté la boutique, non sans avoir intégré les consignes de sécurité les plus strictes et notamment celle de faire comme si de rien n'était, que Caitlyn retournait dans l'arrière-boutique, téléphone portable en main, et envoyait un SMS aguicheur à Alec, signé Lou. Le plan avait germé dans son esprit à mesure qu'Emma lui décrivait sa situation, n'en saisissant pas la gravité. En quelques jours, elle l'avait mené à bien. Faisant appel à des amis qu'elle n'avait plus vus depuis des siècles. L'un messager, plus atteignable, l'autre effecteur, moins surveillé, récompensé d'un sortilège d'oubliettes. Non, Warren ne se souviendrait pas du rôle qu'il avait joué dans disparition du dossier de Emma aussi bien au Ministère qu'à Sainte Mangouste. Et un jour, elle se revancherait. Même s'il ignorerait pour quoi. Un jour, elle lui dirait.  

Elle avait dit à Enzo, bien sûr. N'osant pas ne serait-ce qu'imaginer lui cacher l'existence de Emma et le lien qui l'unissait à elle désormais. Réalisant seulement alors que lui et Benjamin auraient peut-être géré différemment, seraient passé par d'autres contacts. Ou peut-être pas, finalement. L'essentiel était qu'Emma et tous ceux qu'elle rencontrerait étaient hors de danger.

La première Pleine Lune avait laissé en elle des traces floues. Contradictoires, l'atrocité enrobée de soulagement. Celle de l'avant, de l'appréhension de plus en plus insoutenable chaque jour, ressérant l'étau autour de sa gorge, creusant la boule au fond de son ventre à l'idée qu'Emma puisse y passer, de la prise de conscience effarante qu'elle-même aurait pu ne pas avoir survécu. Celle du pendant, ne laissant pas ses pattes fouler le sol la nuit ni ses paupières se fermer le lendemain, le son de ses cris rauques sous les rayons de la Lune résonnant encore dans la moelle de ses os, de l'image de son corps éreinté au lever du soleil imprimée pour toujours sur ses rétines. Celle de l'après, de la nouvelle aussi accablante que révoltante du décès de deux des leurs, emportés par leur première Transformation. Chacune comme effacée par la suivante, et finalement par ce sentiment de victoire et de reconnaissance, quand bien même teinté de culpabilité. Ce soulagement, oui, de voir que sa protégée n'avait pas succombé.

Elle n'avait pas  la force pour une vendetta, pas quand gérer les conséquences était plus urgent que s'occuper de la cause. Elle aurait pu pleurer, de rage, de dépit, face à l'injustice, la cruauté de ce destin qu'aucun d'eux n'avait choisi ni mérité, mais elle avait laissé sa soif de vengeance s'estomper, la violence de ses souvenirs s'adoucir d'abord par l'épuisement puis par le quotidien.

La suite des événements avait été pas moins mouvementée. Les attaques de Moldus, les attaques de Vampires, les lois et restrictions. Comme à l'époque à Poudlard, Caitlyn faisait profil bas tandis que la peur et la haine se répandaient comme une trainée de poudre. Sans pour autant rester inactive, oeuvrant dans l'ombre pour aider ses semblables dans le besoin, pour préparer le futur aussi, à son échelle. Elle le savait, son odeur imprégnait chaque trottoir qu'elle empruntait, chaque façade qu'elle longeait, alors quitte à être une proie facile, elle humait l'air à la recherche de celle de leurs ennemis. Continuait à s'entraîner, aussi, se rendant au club plusieurs fois par semaine, y restait pendant des heures parfois. Une partie d'elle redoutait l'affrontement à venir. L'autre s'y préparait.

Et puis il y avait Takuma, Riley, Enzo. Les moments de complicité, de défi, de tendresse. De joie et d'insouciance malgré les difficultés. Alec lui manquait, Warren, Jeroen. Son harem, oui. Elle ne les oubliait pas. Mais elle était heureuse, épaunouie, aussi paradoxal que ça puisse paraitre.

Le soleil était encore haut dans le ciel en lorsqu'Emma et Caitlyn arrivèrent en Californie. Les températures estivales contrastant avec la grisaille habituelle de Londres, elle s'empressa d'enlever sa veste, bientôt imitée par son aînée. Elles avaient quitté l'Angleterre après le travail, passé 30 minutes dans les transports en Portoloin, et atterri en début d'après-midi à Los Angeles. Beaucoup trop tôt, donc, pour débarquer chez Enzo et Will, elles s'empressèrent néanmoins de Transplaner à Ventura et profitèrent pour fermer les yeux quelques heures. Au crépuscule, la brune fut la première à les rouvrir, posant une main sur l'épaule de la rousse pour la réveiller et sortant son téléphone pour écrire à Enzo. Quelques minutes plus tard, à l'abri des regards et leurs sacs de retour sur leurs dos, elles disparurent à nouveau.

Il ne fallut pas plus de deux secondes pour que les Wax et Einstein n'arrivent en trombe pour lui faire la fête, sautillant et jappant à ses pieds, non sans avoir au préalable reniflé son ainée. Comme d'habitude, elle s'accroupit pour leur dire bonjour, prenant leur tête entre ses mains, approchant la sienne pour leur permettre de lui lécher le visage.

« Salut. »

Les pieds nus, les mains dans les poches, le teint hâlé et la barbe de plusieurs jours, Enzo paraissait plus imposant que jamais, dégageant une puissante aura de sang froid. Plus sauvage, aussi. Sentant son sourire s'élargir, radieux et quelque peu amusé, Caitlyn se releva alors qu'il arrivait à leur hauteur et le prit dans ses bras. Ils restèrent quelques secondes ainsi, s'imprégnant l'un de l'autre, partageant et échangeant l'essentiel en silence. Quelques secondes hors du temps avant de s'écarter, remplis d'une sérénité nouvelle.

« Hey. »

Souffla-t-elle. Puis elle se pencha à nouveau pour gratouiller Einstein qui cabriolait toujours autour d'elle, laissant Enzo saluer Emma.

« Le voyage s'est bien passé ?
- Niquel, on a profité pour faire une sieste sur la plage en arrivant. »

Dire qu'elle n'appréhendait pas aurait été mentir. Elle n'avait toujours pas eu l'occasion de rencontrer le reste de la meute de Benjamin, voilà déjà qu'elle s'invitait chez de parfaits inconnus. Sûrement pour montrer l'exemple, celui de la normalité qu'elle ne possédait pas. Comme d'habitude, elle avait pris son sac de voyage, d'apparence pas plus grand qu'un sac de cours à moitié vide, contenant ni plus ni moins qu'une tente avec tout le nécessaire camping. Le replaçant sur son épaule, elle se redressa.

« Et toi, la baignade a été bonne ? »

Sourire en coin. Chacun son tour...

Next time:
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Caitlyn Louise Twain
Ptite tête boule de poils
Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Mar 11 Avr 2023 - 16:31



Pleine Lune du 14 Novembre 2016

« Niquel, on a profité pour faire une sieste sur la plage en arrivant. » Le décalage horaire. Pas que je l’oubli mais je côtoie moins depuis que j’ai emménagé ici. Simplement parce que je bouge moins, que mon quotidien se passe entre la maison, l’université ou le labo, mes nouveaux spots de glisse. Bien sûr que je continue d’aller voir la famille et les potes aux quatre coins du monde mais le rythme est moins intense et je le sais, je le sens, ma tête comme mon corps me remercient. Je crois que c’est aussi en partie pour ça que je ne suis pas mécontent de ne pas traverser un continent et un océan pour vivre cette Pleine Lune. Alors voilà, cette fois ce sont les filles qui ont dû s’adapter et ça n’est pas la première fois, peut-être pas la dernière, on verra au fil du temps. Pas de culpabilité de ma part à l’idée de les avoir laissé patienter ailleurs, malgré ma présence ici depuis quelques heures maintenant, je sais que Caitlyn comprend le besoin de calme qu’on peut ressentir avant de changer. Surtout, elle me connait. Et puis il faut le dire, il y a pire que de faire une sieste sur une plage Californienne à se laisser dorer la peau par le soleil, non ? Même en Novembre les températures y restent douces « Et toi, la baignade a été bonne ? » Sourire en coin de sa part, aucun rougissement de ma part y compris lorsque mon regard quitte celui de l’ancienne Serdaigle pour croiser celui d’Emma. Plus âgée que nous, je me demande si ça fait une différence à ses yeux. En terme humain, en tout cas, car sa Louve n’en est qu’à sa 4ème Pleine Lune et certaines choses lui échappent sûrement encore. Est-ce qu’elle capte les battements de mon cœur qui accélèrent l’espace de quelques secondes avant de se tranquilliser à nouveau ? Est-ce qu’elle capte la présence de William en ces lieux qui sont aussi les siens ? Cailtyn oui, et bien plus encore. Le chlore et le gel douche ont eu raison de l’odeur de sa peau sur la mienne mais je sais qu’elle en perçoit les vestiges comme elle en a perçu l’absence il y a de ça quelques mois. Toujours là, presque imprégnée, ma fragrance mêlée à la sienne pour n’en faire qu’une « Plutôt agréable oui. » Pas de gêne, pas aujourd’hui, mais ça n’ira pas plus loin et d’un geste du menton je les invite à me suivre jusqu’à la maison « Entrez. » Les pieds nus sur le carrelage, les chiens dans les pattes et Lune qui se carapate à l’étage je continue de marcher nonchalamment les mains dans les poches. Une attitude ? Pas vraiment. Je sais qu’il y a de fortes chances que demain matin les mauvaises nouvelles tombent, comme chaque lendemain de Pleine Lune depuis des mois, mais nous sachant tous loin de Londres cette nuit l’atmosphère comme les épaules se font moins lourdes. Pas vraiment d’appréhension non plus quant au fait de passer la nuit sur un territoire occupé, en compagnie d’autres loups que je ne connais pas. Pas l’impression qu’il s’agisse d’un excès de confiance mais mon état d’esprit reste calme, serein. Pragmatique.

A droite le salon, immense il faut bien le dire. A gauche la cuisine, ouverte. Face à nous la baie vitrée donnant accès à la terrasse, la piscine, l’océan comme horizon et son ressac permanent qui agit comme un métronome. Une berceuse parfois.
Quelques cadres aux murs, des photos ici et là, on évolue dans un certain luxe qui pourrait choquer mais il est assumé. On est loin des manoirs sertis de marbre avec du mobilier ancien, ici l’intérieur est moderne et fonctionnel donc accessible. Ce que j’aime le plus, clairement, c’est l’emplacement. Sur les hauteurs, entouré de végétation, aucun vis-à-vis.
Lui, je le sens et je l’entends avant de le voir, ses vieilles baskets trainant contre le bois juste devant la maison avant que sa silhouette apparaisse par la baie vitrée ouverte. La curiosité fait briller mes prunelles, ses iris s’arrondissent d’étonnement lorsqu’il voit ce visage familier à quelques pas de moi « Hey. » Est-ce qu’il en avait vraiment aucune idée ? J’le connais trop, je suis presque certain que la surprise n’est pas si importante pour son esprit affuté et ça se confirme quand je vois le coin de ses lèvres s’étirer en un sourire alors qu’il pose une petite fiole sur l’ilot de la cuisine « Maintenant ça me semble évident. » Amusé je les regarde se rejoindre, échanger un rire, peut-être quelques mots avant de se prendre dans les bras dans une accolade rapide. On se retrouve à Poudlard l’espace d’un instant, j’échange un regard et un sourire avec Emma qui ne doit pas être entièrement à l’aise dans cet environnement où elle n’a pas ses marques « Emma, William. William, Emma. » Je pars du principe que Caitlyn lui aura dit qui il est, que ce soit par rapport à elle comme à moi. Ils se saluent poliment et parce qu’à ce stade les minutes sont précieuses j’amorce un mouvement vers l’escalier pour y récupérer mes dernières affaires. Le pied gauche posé sur une marche, la main droite sur la rambarde, c’est un air qu’ils connaissent bien que j’affiche sur mon visage : Celui du sale gosse fier de la connerie qu’il s’apprête à lâcher « J’peux vous laisser deux secondes sans que vous vous jetiez l’un sur l’autre ? » Parce que non, évidemment qu’ils n’allaient pas y échapper.

Quand je redescends un ou deux minutes plus tard j’ai sur le dos un sweat que je zippe – et qui porte son odeur – des chaussettes, assis sur les marches du bas j’enfile mes chaussures de randonnées car là-bas le terrain est sauvage, accidenté par endroit « Y a 2h de décalage horaire. J’sais pas trop à quelle heure on va rentrer j’te dirai quand on partira de là-bas. » Le regard porté sur Will qui acquiesce, je me lève pour attraper mon sac jusqu’ici posé sur l’ilot et glisse dedans la petite fiole qu’il m’a ramenée de chez Macy, Maxime et Dean. La potion magique de Macy, celle qui vous enlève le mal de crane de façon quasiment instantanée. Au cas où « Profitez bien. » Il y a de la pudeur et du respect dans son attitude comme dans ses mots, comme s’il restait sur le pas de la porte sans mettre un pied dans cet univers bien particulier qui est le nôtre à tous les trois.
La pudeur elle se trouve dans le geste des filles qui retrouvent l’extérieur de la maison le temps de me laisser dire au revoir à William « Bonne soirée. » Mes bras entourent sa taille, les siens passe autour de mon coup, on échange un baiser avant de se serrer l’un contre l’autre en silence. Comme toujours je m’imprègne de tout ce qu’il dégage, de lui tout simplement. Je mentirai si je disais que je ne suis pas heureux de ne pas avoir à attendre des heures avant de pouvoir le retrouver demain matin « On ne risque rien là-bas. » Parce que je sais ses angoisses silencieuses « A demain. » Mes lèvres déposent un impact léger sur son front « Je t’aime. » Nos doigts s’entremêlent, se frôlent, s’échappent alors que je m’éloigne et caresse les chiens un à un « Salut les monstres, soyez sages. » Lune ? Elle a eu son au revoir quand je suis monté à l’étage.


L’humidité de la forêt nous frappe dès l’instant où l’on atterri après avoir Transplané tous les trois. Nord de l’Alabama, je n’ai pas retenu le nom de la région je dois bien l’admettre mais ici il n’y a que montagnes, vallées, torrents et étendues boisées à perte de vue. Une dizaine de degré, une bruine persistante, pas de quoi effrayé ceux qui ont l’habitude d’être dehors par tout temps et de faire corps avec l’environnement qui les entoure.
Je n’ai jamais été jusqu’au ranch, par mesure de sécurité, alors le point de rendez-vous se fera là où je rejoins Asher à chaque fois : une avancée rocheuse qui surplombe la vallée. Ici le soleil est masqué par des nuages épais, les odeurs remontent du sol pour venir percuter nos sens. On peut entendre les Foulques chanter sur un lac qu’on ne voit pas, un coyote a traversé le chemin il n’y a pas longtemps et fait gronder le prédateur en moi. Malgré la présence des filles je m’enferme dans ma bulle, laisse mon être communier en silence avec la nature, s’en imprégner. Je ne sais pas ce que ressens Emma, comment elle vit les choses, sans être distant avec elle je la laisse venir à moi si elle en ressent l’envie sachant que Caitlyn est son repère et ce depuis sa Morsure. La silhouette familière du jeune Lycan se dessine à mesure que le sommet approche, un sourire étire mes lèvres de le voir observer l’horizon sans avoir perçu nos présences. L’esprit bousculé par des myriades de pensées, sans doute, mais aussi des sens qui ne sont pas encore entièrement développé ou plutôt apprivoisés. Ça n’est qu’une fois à quelques dizaines de mètres de lui qu’il se retourne, s’il y a une certaine distance émotionnelle de mon côté ça n’enlève en rien l’affection que j’ai pour lui. La responsabilité, aussi, jusqu’à un certain degré. Je crois que c’est en le prenant sous mon aile que j’ai réalisé ne pas avoir la volonté de m’impliquer plus que je ne le fais. Pas suffisamment de place pour ça dans ma vie, une envie de préserver mon quotidien et ma famille sans doute aussi. Je donne, beaucoup, mais j’ai appris à ne plus aller jusqu’au sacrifice alors j’aiderai 100 fois comme ça s’il le faut mais sans doute pas en allant plus loin. Une sorte de relais peut être, un électron libre qui créé des liens entre ceux pour qui c’est évident.

En attendant je referme mes bras autour de lui et sens instantanément l’animal sous sa peau se détendre à ce contact. Pas de mots, pas de regard, là encore c’est la pudeur qui parle et malgré le peu d’écart d’âge entre nous j’ai cette impression d’être son ainé de plus que ça. Humainement trois ans, à peine deux de plus post morsure « Ça va ? » Je ressens sa peur, son appréhension mais aussi l’impatience, l’animalité qui galope sous la surface et passe dans son regard quand il croise le mien « Ouais. » Le mois dernier il n’y avait que nous deux, ce soir la donne change et ses yeux se portent sur Caitlyn et Emma restée à quelques pas de là par instinct « Salut. » Sa voix ne tremble pas mais le geste de la main est presque maladroit, il a sur lui les odeurs de plusieurs autres loups. Certaines m’étant familières, d’autres non « Caitlyn, Emma, c’est Asher. Ash j’te présente Caitlyn et Emma. » Une pensée pour Solàs, Jody, Ben et Zari. Une autre pour Ever et Leroy, pour Tristan et Jakob. Tous déjà sous leur forme animale à l’autre bout du globe.
Des échanges de regards, de sourires, quelques mots jusqu’à ce qu’on se mette en marche de nouveau guidés par Asher qui sans Magie ne peut pas nous faire accéder au ranch. Ça n’est donc pas une surprise de tomber sur un autre Lycan au bout de quelques kilomètres à traverser rivière et parcelles d’épineux dont l’odeur de la sèvre enivre. Les langues se délient, Ash et Emma font connaissance, l’homme qui nous fait face respire l’expérience tant par ses trempes grises que son regard et sa stature. Oui, il inspire le respect et la déférence mais aucune menace n’émane de lui. Serein dans sa position et ses capacités, sans doute, mais je crois que ça va au-delà de ça. Pourquoi aurait-il créé un tel refuge s’il n’était pas concerné de la plus pure des manières par ses semblables ? Le regard ne cille pas, ma main ne tremble pas quand je la tends vers lui et qu’il la serre en m’adressant un sourire « Soyez les bienvenus. » Sa voix résonne plus gravement encore que lorsqu’on s’est parlé au téléphone « Merci. » Je m’écarte pour laisser les deux louves se présenter, lorsque la Magie fait son œuvre après qu’il nous ait expliquer le fonctionnement du ranch et ses règles ce dernier apparait sous nos yeux en contre-bas. A seulement quelques centaines de mètres de là.
Il y a des choses qui naissent en moi, des pensées qui me traversent alors que j’emmagasine les informations. Leur domaine, leur règle, des précautions qui semblent évidentes et un respect mutuel qu’on se doit tous. Ils sont une douzaine sur place, de tous les âges, curieux ou peut être méfiants de voir débarquer dans leur sanctuaire des visages qu’ils ne connaissent pas.
Cet endroit n’est pas habité de façon permanente, c’est ce que j’ai cru comprendre. Il sert pour les Pleines Lunes, pour aider ceux qui ont besoin d’un refuge le temps de se remettre ou appréhender leur nouveau statut. Asher vit ici depuis quelques semaines mais il ira à terme vivre en ville, retrouvera une vie normale, pourra reconstruire ce qu’on a détruit pour lui. Les yeux perdus dans le vague alors que mon attention analyse chaque bâtiment, chaque arbre, chaque silhouette, les quelques mots qui m’échappent sont prononcés pour Caitlyn marchant à côté de moi « C’est un endroit comme ça qu’il faudrait au Royaume-Unis. » Car même si Ben et sa famille disposent de quelques planques, même chose pour les autres petits groupes, ça n’est sans doute pas suffisant. Ne serait-ce que pour les Pleines Lunes sans cesse passées dans d’autres pays et pour ceux qui n'ont pas en eux la Magie nécessaire pour passer d'un endroit à un autre en un éclair.
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Enzo S. Ryans
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Dim 7 Mai 2023 - 23:22
Plus sauvage, oui. Naturel, détendu. Aucune trace de gêne, quand bien même elle devinait le sourire aussi amusé que pudique derrière son air neutre. Une des nombreuses facettes de sa personnalité, plus fidèle à lui-même que jamais pourtant.

Cette maison lui seyait bien. Leur seyait bien. Sobre et généreuse tout à la fois, à leur image. Simple et riche, spacieuse, lumineuse, moderne mais loin d'être froide, loin de tout mais pas moins accueillante et ouverte sur le monde pour autant.

Alors qu'elle le suivait à l'intérieur, Caitlyn sentit son ventre se nouer. Priant pour qu'Emma ne remarque pas son malaise, consciente qu'il n'échapperait pas à Enzo, elle savait qu'il se dissiperait aussitôt qu'elle croiserait le regard de Will et qu'elle en serait soulagée, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas encore trop tard pour fuir. S'accrochant au sourire qui étirait ses propres lèvres, à la sérénité qui émanait des lieux, elle laissa ses yeux et son esprit se perdre dans l'observation de chaque détail de la cuisine, du salon, de la terrasse visible par la baie vitrée.

Elle aurait pu passer une éternité ainsi et peut-être avait-ce été le cas. Tirée de ses contemplations par le bruit des pas de Will dans l'herbe du jardin puis sur le bois autour de la piscine, elle le vit apparaitre dans son champ de vision et resta parfaitement immobile tandis que la surprise s'imprimait sur les traits du visage de l'Américain.

« Hey. » tenta-t-elle.
« Hey. » répondit-il, sans doute plus par automatisme qu'autre chose.

Et, sans réellement s'arrêter dans son mouvement, il déposa sur l'ilôt de la cuisine la fiole qu'il tenait entre ses doigts, un peu comme si de rien n'était. Puis il se tourna vers elle, un sourire amusé déjà épinglé aux lèvres.

« Maintenant ça me semble évident.
- C'est ça, fais pas genre que t'avais deviné, c'est évident que t'avais aucune idée surtout. »

Elle le charriait, tournant en réalité surtout son propre "secret" en dérision. Clairement, s'il y avait bien une personne en qui elle pouvait avoir confiance sans le connaitre, c'était Will. Cela dit, bien que n'étant pas particulièrement proches, ils étaient loin d'être des étrangers l'un pour l'autre, et bientôt la voilà qui le prenait dans ses bras, soulagée, oui, mais surtout heureuse de le retrouver ainsi. Pour un peu, elle en aurait oublié Emma, l'océan à l'horizon, la nuit qui tombait, au profit des souvenirs de Poudlard. Mais déjà l'étreinte prenait fin et enchaînait sur les présentations, la ramenant à la réalité.

« Emma, William. William, Emma.
- Enchantée.
- Moi de même. »

Ils échangèrent une poignée de main cordiale sous le regard bienveillant des deux bruns. Tout semblait si simple, si normal, de quoi remettre en question ce secret qu'elle lui inculquait, cette méfiance qu'elle lui enseignait. L'espace d'un instant, le sourire de Caitlyn se chargea d'une certaine amertume et elle souffla du nez en secouant la tête comme pour s'en débarrasser. Elle suivit Enzo des yeux alors qu'il s'éloignait vers l'escalier, s'arrêtant en bas avec un air malicieux.

« J’peux vous laisser deux secondes sans que vous vous jetiez l’un sur l’autre ? »

Et il disparut dans l'escalier, non sans avoir profité de son instant de gloire, visiblement fier de sa connerie tandis qu'elle virait au rouge, les yeux écarquillés, les lèvres entre-ouvertes. Elle finit par pouffer, retrouvant le regard de Will et croisant les bras sur sa poitrine avec une hargne feinte.

« Quel sale gosse... Tu ne perds rien pour attendre, Enzo Ryans ! »

Puis ce fut l'heure des adieux, et elle remercia William, lui souriant puis amorçant le mouvement vers l'extérieur, suivie par Emma, afin de laisser aux garçons l'espace et le temps dont ils avaient besoin pour se dire au revoir. Repensant à Takuma et à son air insouciant, réalisant qu'une fois de plus, elle n'avait pas été assez à l'aise pour partager ce vécu avec lui. Alors elle sortit son téléphone et pianota rapidement un SMS qu'elle envoya avant qu'Enzo ne sorte à son tour et les fasse Transplaner.  

* * *

L'humidité était différente de celle du Royaume-Uni. Plus chaude, plus ensoleillée, la forêt qui s'étendait sur des kilomètres transpirait, abreuvée de pluies tropicales, loin de celles parfois glaciales mais surtout constantes qui arrosaient l'archipel Britannique. Cette nuit, pourtant, le ciel était couvert, comme dans son pays natal, la bruine infiltrant doucement mais sûrement leurs habits sans qu'ils n'y accordent la moindre importance.

Chacun dans sa bulle, Caitlyn réalisait à quel point elle était plus proche de Enzo que de Emma dans sa manière d'appréhender cette double nature qui était la leur. Moins maternante qu'elle ne l'aurait cru et aimé, ou peut-être était-ce simplement son propre ressenti, ne pensant qu'à rester en contrôle au quotidien tout en s'octroyant des moments de solitude, sans voir le soutien et le réconfort qu'elle apportait à sa protégée.

Dans un an, où en serait-elle ? Sentirait-elle comme eux le coyote passé par là quelques temps plus tôt, entendrait-elle les cannes et les battraciens au loin, devinerait-elle les oiseaux dans les arbres et dans le ciel, les insectes dans l'herbe et dans l'air ? Elle accéléra, rattrapant son ainée pour lui sourire doucement et rester cheminer côte à côte avec elle.

Bientôt, elle perçut  l'odeur de leur semblable. Jeune, aussi bien en âge qu'en expérience, moldu qui plus est et d'autant plus déraciné, il n'en serait pas moins leur guide et leur repère pour le reste du chemin jusqu'à ce ranch prévu pour les accueillir. Les retrouvailles avec Enzo, les présentations, comme un air de déjà vu. Cette fois pourtant, Caitlyn réalisa qu'Emma semblait bien plus à l'aise qu'elle à l'idée de rencontrer des nouvelles personnes.

Alors qu'ils reprenaient la route, la conversation s'installa naturellement entre les deux novices en tête de l'expédition. Ils marchèrent pendant plusieurs kilomètres, principalement sous un couvert d'épineux, traversant quelques cours d'eau, Caitlyn sentant des muscles pourtant peu sollicités la tirailler, annonciateurs de la Transformation à venir, en retard de plusieurs heures déjà.

L'odeur et l'aura qui émanait de leur hôte était autrement plus mature, lui rappelant celle de Benjamin si ce n'était que ce dernier n'avait jamais réellement souhaité devenir ni rester Alpha. Moins mal à l'aise qu'avec William et Asher, Caitlyn laissa un calme presque étrange l'envahir, une sorte de distance, alors qu'elle serrait en dernier la main de l'homme et l'écoutait expliquer les règles.

Enfin, les sortilèges de protection s'estompèrent et le ranch leur apparut en contrebas. Plusieurs anciens corps de ferme, écuries, bergeries et autres bâtiments d'allure à la fois accueillante et abandonnée, de quoi héberger autant de Lycanthropes que nécessaire avec l'aide de la Magie. Sans doute étaient-ils les derniers à arriver, leurs odeurs venant se mélanger à celles d'une douzaine de leurs semblables.

« C’est un endroit comme ça qu’il faudrait au Royaume-Uni. »

Le voeux de Enzo résonnna en Caitlyn alors qu'elle acquiesçait en silence, prenant quelques secondes pour imaginer, visualiser.

« Ouais... un genre de Forêt Interdite mais proche de Londres et inconnue du Ministère. »

Ce serait typiquement le genre de trucs pour lequel ils pourraient solliciter l'aide de Takuma. Celle de Benjamin aussi, de Stoneheaven et Helland éventuellement.

« Le problème c'est que ya pas beaucoup de forêts au Royaume-Uni. En tout cas pas des aussi grandes qu'en Norvège ou ici. Eventuellement la Forêt de Sherwood, celle de Robin des Bois. Ou alors la Forêt de Dean près de Bristol. »

Elle aurait bien proposé la Forêt du Bowland où ses parents les déposaient pour jouer, son frère et elle, et où elle avait récemment emmené Benjamin. Mais si l'étendue boisée était assez grande pour occuper deux enfants, ce n'était pas le cas pour une meute de Loups.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 11 Mai 2023 - 15:57
« Ouais... un genre de Forêt Interdite mais proche de Londres et inconnue du Ministère. » Concentré, le regard porté devant moi, j’acquiesce. Un genre de Forêt Interdite … Remplie d’Accromentules à emmerder et de Centaures énervés … C’est un sourire qui étire le coin de mes lèvres alors que certains souvenirs, lointains ou non, reviennent effleurer la surface de ma conscience « Le problème c'est que ya pas beaucoup de forêts au Royaume-Uni. En tout cas pas des aussi grandes qu'en Norvège ou ici. Eventuellement la Forêt de Sherwood, celle de Robin des Bois. Ou alors la Forêt de Dean près de Bristol. » Il s’affaisse ce sourire, les aiguilles de pins tombées au sol roulent sous les semelles à mesure que le ranch se rapproche.
Mains dans les poches, concentré sur mes pas pour les assurer dans la descente, c’est la froideur, l’humidité et la crasse que je retrouve dans mes pensées. Des images, des flashs qui se mélangent, un truc qui vient crisper mon ventre mais qui me poussent à me ressaisir en quelques secondes pour ne pas montrer la moindre marque de faiblesse.

Là, entouré d’autre loups, un instinct de survie.

Pas dupe pour autant je sais qu’elle au moins, ne serait-ce que par sa proximité physique avec moi, a ressenti ce qui émanait de moi. Un battement de cœur en suspend avant l’accélération, les émotions qui s’emballent, une aura qu’on ne peut pas expliquer à celles et ceux qui ne le captent pas. Devant nous Emma et Asher ne semblent pas perturbés alors qu’ils continuent de parler entre eux, de notre hôte je peux apercevoir un regard dérobé, rapidement échangé. Par pudeur ou par respect et même si je sais qu’il a ressenti cette variation dans l’air, il n’en montre rien. L’expérience, la symbiose avec l’animal, quelque chose qui se dégage tout autant de Benjamin et l’espace d’un instant sa présence me manque. Comme un besoin d’avoir un repère, une sensation qui s’estompe dans une inspiration alors que je relève le menton et redresse les épaules en reniflant plus par réflexe physiologique qu’autre chose. Une réaction physique pour laisser le mental se débloquer et dans le fond de ma poche droite mes doigts triturent la petite lanière en cuir que j’ai toujours sur moi « Mon grand-père maternel vit près de Sherwood. » Pas vraiment d’hésitation ni dans la voix ni dans la démarche mais je ralentis le pas pour mettre un peu de distance entre les autres et nous. Lui en parler à elle est une chose, livrer une parcelle de ma vie et de mon être aux autres n’est pas au programme « Et mon oncle aussi. Un homme charmant tout à fait en phase avec le Gouvernement actuel. » Le rire bref qui délasse mes nerfs et mes muscles échauffés par les effets de la Lune, il est blindé d’ironie. J’ai du respect pour le Vieux parce qu’il a fait l’effort d’essayer de me comprendre au fil du temps, pour Amalya et Victor je ressens de l’affection réelle. Simon c’est plus compliqué mais la curiosité face à mon cousin s’est transformé en indifférence. Travis, c’est autre chose. De la haine depuis le premier jour, du mépris partagé, je n’aurai aucun scrupule à lui faire du tort s’il le fallait.

Des détails, rien de plus, parce que ça n’est pas de ma famille dont je m’apprête à parler. Si proche de la Transformation les nerfs sont à vif, je connais le danger ou plutôt le risque de me laisser happer par ce que tout ça a pu provoquer dans ma vie mais le temps à fait son œuvre. Plus encore maintenant que je la sais morte, inexistante. Rayée de la carte.

« Je sais pas si tu t’souviens, quand tu m’as fait comprendre que t’avais été mordu je t’ai dit que j’avais eu des emmerdes quelques temps plus tôt. » La voix ne tremble pas, pas plus que le regard que je pose dans le sien sans cesser de marcher. J’y vais à l’instinct sans me poser de question, en confiance, avec suffisamment de recul pour aborder le sujet sans me sentir fébrile « J’suis pas entré dans les détails mais quelqu’un m’a empoisonné et séquestré pendant des semaines. » Factuel, neutre, sans m’arrêter sur ses réactions à elle comme si j’avais besoin de faire la course d’une traite pour me retourner seulement après avoir passé la ligne d’arrivée. Pour être certain de ne pas m’arrêter en cours de route, peut-être.
Autour de nous le ciel s’assombrit et les visages se font plus distincts en contre-bas « La personne qui m’a fait ça est morte mais c’est dans Sherwood qu’elle m’a planqué. Dans un bunker enterré. » Nouveau flash, autre période, pas beaucoup plus de détails « Qui est mort aussi parce que j’y suis retourné des mois après et je l’ai détruit. » Sous le regard d’Azalea, rencontrée au hasard après des années sans croiser ni son ombre ni son odeur. Les adieux que l’on ne s’était pas accordés à l’époque, la recontacter ensuite a été une erreur inutile « Et j’connais un autre prédateur qui chasse là-bas. Du genre à flirter avec les mêmes connards que mon oncle. » De détails là encore il n’y en aura pas d’autre, pas plus que de nom. Peu de gens savent qui elle est et surtout ce qu’elle a représenté pour moi là-bas, dans la noirceur des nuits à Poudlard. Ils ne savent pas non plus ce que je ressens aujourd’hui alors que je n’existe plus pour elle : Une pointe de tristesse difficilement assumée, une corde sensible. La vérité c’est qu’il n’y a qu’à William que j’en ai parlé, cet été dans un hôtel de luxe en Italie – La vie est belle, n’est-ce pas ?

« En gros même si l’endroit est idéal j’peux pas non plus le recommander à 100% sur le Tripadvisor des spots à Pleine Lune. »

Ça redevient plus léger tant dans le ton que la posture, le sourire est de retour lui aussi alors qu’un nouveau rire secoue mes épaules avec dérision ou cynisme. Un peu de sarcasme peut être, un poil d’ironie là encore. Dans le fond du regard les ombres se désépaississent et sans aller jusqu’à prendre les choses à la légère je les dédramatise. Le passé est ce qu’il est, qu’il soit proche ou lointain. Ce qu’on cherche ici c’est à se projeter vers l’avenir, gérer le présent, faire au mieux pour nous comme pour les autres concernés.

« Dean je connais pas du tout. »

La douceur d’un sourire et d’un regard, j’ai pas envie qu’elle me prenne en pitié.
Pas vraiment envie d’en parler, là tout de suite en tout cas.
Pas envie de remuer tout ça juste avant de changer ou de faire face à d’autres loups dont je ne connais rien.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 24 Juin 2023 - 9:09
L'atmosphère était particulière, à la fois lourde et détendue, chaque Lycan sentant les effets de la Lune et s'y préparant à sa manière. Chacun dans sa bulle, oui, mais plus que jamais connecté au monde qui l’entourait. Une quiétude spéciale, précieuse, malgré une certaine effervescence, lui rappelant ce calme, cet apaisement, qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle retrouvait Enzo, venait le serrer dans ses bras pour s'en imprégner, et qu’elle savait réciproque.

Il ne fallut qu'une phrase, qu'un mot peut-être, pour que tout change. L'air se chargeant de douleur, la percutant de plein fouet sans qu'elle ne s'y attende, sans qu'elle ne comprenne d'abord. Alors elle se tourna vers lui, tout en sachant parfaitement ce qu'elle verrait. Son visage sombre, ses lèvres pincées, son regard dur. Et le rythme effréné de son cœur comme pour échapper à l'étreinte qui l'écrasait, l'étouffait, alors qu'il mesurait l'allure de ses pas, ralentissait tandis que devant eux, Emma et Asher semblaient n'avoir rien remarqué et continuaient à discuter, échanger sur leurs vies.

« Mon grand-père maternel vit près de Sherwood. Et mon oncle aussi. Un homme charmant tout à fait en phase avec le Gouvernement actuel. »

Elle fronça les sourcils, incertaine de savoir où il voulait en venir. Se souvenant de l'inquiétude qu'elle avait ressentie en ne le voyant pas revenir à Poudlard après les vacances d'hiver il y avait bientôt deux ans, enlevé par sa propre famille. À priori aucun lien avec la Lycanthropie, pourtant, du moins d’après ce qu’elle avait compris. Etait-il encore en danger de leur part ? Le seraient-ils tous s’il leur venait l’idée de s’aventurer trop près ? Plus qu'en restant à Londres ?

« Je sais pas si tu t’souviens, quand tu m’as fait comprendre que t’avais été mordue je t’ai dit que j’avais eu des emmerdes quelques temps plus tôt. »

Les yeux plissés, elle ne hocha ni ne secoua la tête, comme bloquée dans l’attente de l’aveu à venir. L’appréhendant, craignant surtout sa propre réaction, d’avance partagée entre la peine et la colère, n’osant pas imaginer les atrocités qu’il avait dû vivre pour en garder d’aussi poignants souvenirs.

« J’suis pas entré dans les détails mais quelqu’un m’a empoisonné et séquestré pendant des semaines. La personne qui m’a fait ça est morte mais c’est dans Sherwood qu’elle m’a planqué. Dans un bunker enterré. Qui est mort aussi parce que j’y suis retourné des mois après et je l’ai détruit. »

Aucune émotion ne transparaissait dans son ton ni dans ses gestes, pourtant elle le voyait, le savait, son cœur était lourd et son âme fissurée. Et elle avait beau s’efforcer de rester stoïque, de contenir ses propres affects, consciente qu’il n’avait pas besoin de ça maintenant, elle était loin d'être indifférente et elle se doutait bien qu’il n’était pas dupe malgré son air détaché.

« Et j’connais un autre prédateur qui chasse là-bas. Du genre à flirter avec les mêmes connards que mon oncle. »

À nouveau, elle se garda de réagir, quand bien même elle en aurait eu, des choses à dire, des questions à poser. Mais il n’avait clairement pas envie de s’étendre sur le sujet et elle ne pouvait que le comprendre, imaginant sans peine l’effort que ça lui demandait de l’évoquer, d’autant plus en cet instant.

« En gros même si l’endroit est idéal j’peux pas non plus le recommander à 100% sur le Tripadvisor des spots à Pleine Lune. »

Elle laissa échapper un rire sans joie, plus par réflexe qu’autre chose, pauvre imitation de celui, d’allure réellement amusé bien qu’acerbe, qui secoua les épaules de son ami alors qu’il concluait sur une touche d’humour. Celles-ci semblaient redevenues légères, son regard à nouveau plus vif, ancré dans le présent. Et puis la tendresse, venant adoucir ses traits.

« Dean je connais pas du tout. »

Elle lui sourit en retour, puis haussa les épaules.

« Moi non plus à vrai dire. Mais on ira visiter. »

À défaut de n’avoir pu être là pour le protéger, le sauver, ou le venger, oui, elle l’aiderait à trouver et créer pour eux tous un endroit où ils seraient en sécurité. Une idée qui n’en était peut-être même pas une, simple remarque en apparence, mais elle savait que ça lui tenait à cœur.

Alors, sans s’arrêter de marcher, elle s’approcha de lui, enroula de biais ses bras autour de sa taille et posa sa tempe sur son deltoïde. Non, remuer le passé n’apporterait rien en cet instant, mais quand bien même elle savait qu’une partie de lui avait envie d’être seul, elle n’avait pas envie de cacher son affection et son soutien pour lui.

L’étreinte ne dura pas très longtemps, cinq ou six pas tout au plus. La Lune appelait.

« On se voit tout à l'heure ? »

Ils étaient les seuls à encore être dehors alors que le ciel couvert s’assombrissait inéluctablement et que les tiraillements dans ses muscles, présents depuis plusieurs heures déjà et devenus constants se faisaient plus forts. Oui, elle était en retard, décalage horaire oblige. Elle avait augmenté la dernière dose de Tue-Loup pour compenser, mais elle ne pourrait pas repousser l’échéance plus que tant.

« Ne m'attends pas, je te rejoins quand je peux. »

Emma en était à sa 4ème Pleine Lune, sa Transformation serait certainement plus rapide qu'en août ou en septembre. Entre ça et le fait que les nuits étaient plus longues à mesure que l'hiver approchait, Caitlyn espérait bien avoir le temps de retrouver son ami pour quelques heures.

* * *

Le ciel est couvert, la Lune cachée, il fait nuit noire quand Louve quitte l'étable. Il a arrêté de pleuvoir. Elle hume l'air, perçoit l'odeur de Enzo à l'Est, celle de leur hôte partout autour. Ni Emma ni Asher n'ont encore atteint leur forme animale. Elle prend son mal en patience, jusqu'à ce que la Louve Rouge ne sorte à son tour et ne vienne à elle d'un pas mal assuré. Elle la suit du regard, impassible et bienveillant à la fois, puis laisse la brise gonfler enfin les poils sur son torse et s'élance au pas de course, s'enfonçant entre les arbres sur les traces de Enzo.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Mer 5 Juil 2023 - 14:51
« Moi non plus à vrai dire. Mais on ira visiter. » Un sourire, un haussement d’épaules, une certaine nonchalance que j’apprécie sur l’instant. Parce que je sais, je sens, j’entends même, sa réaction n’est pas de l’indifférence bien au contraire.
Caitlyn est détachée des autres, son indépendance parfois poussée à l’extrême. C’est un fait qu’elle-même ne pourrait pas nier mais lorsque vous entrez dans son cercle les choses changent. Elle se jetterait dans le feu pour moi s’il le fallait et je peux sentir à quel point elle aurait aimé être là quand une fois de plus je traversais l’enfer. Je ne sais pas si c’est amusant ou ironique de se dire qu’elle aussi finalement, quand je jonglais avec la mort son corps et son esprit luttait contre une force qu’elle a su apprivoiser avec le temps.
Ce sont ses bras qui me tirent de mes pensées quand elle les passe autour de moi sans rien dire, sanas qu’on s’arrête pour autant. La pression de son étreinte, sa tête contre mon épaule, ça tranquillise mon corps comme à chaque fois. Une réaction biologique, physiologique, mais pas seulement alors un sourire pudique vient flotter sur mes lèvres et je garde les paupières closes le temps de quelques pas. Mon bras autour de ses épaules, mon menton sur le sommet de son crâne.

Juste le temps d’observer et intégrer chaque visage, chaque fragrance. D’écouter les consignes du maitre des lieux, d’analyser chaque aura, essayer de cerner les tempéraments. Déjà plus animal qu’humain, tous autant que l’on est « On se voit tout à l'heure ? » Ça frémit sous la peau, comme une onde de choc qui ne s’arrête jamais, qui ne passe pas « Ne m'attends pas, je te rejoins quand je peux. » Rien qu’un hochement de tête, une compréhension silencieuse des enjeux. Un rendez-vous pris, aussi, et mon regard croise celui d’Asher. Je sais que son Loup aimerait que je reste avec lui, qu’il y a ce truc en moi qui gronde de mécontentement à l’idée de le laisser à un autre, mais il le faut.
Est-ce que c’est lâche de ma part de l’abandonner comme je le fais ? La culpabilité est là, pas étouffante mais bien présente, malgré ça je suis en phase avec mon choix. J’peux pas être celui-là, celui qui sera tout le temps là. Celui qui le prendra sous son aile presque comme un parent avec son enfant. Pas parce que j’en suis pas capable mais parce que malgré le déchirement que ressent ma part animale c’est l’humain que j’ai choisi.

Ma famille, que je préserve.

« Prends ton temps. »

Et les barricades s’érigent.


Je laisse les bâtiments derrière moi, pars à l’opposé de ceux qui choisissent l’extérieur. Pas vraiment de réseau ici sans trop de surprise, entre la vallée encaissée et les barrières magiques. Je tape quand même quelques mots, ils partiront quand ils le pourront, arriveront quand ils le voudront.
La brume s’évade entre mes lèvres et l’argent perce l’obscurité entre les arbres, je serre les dents, tiens le coup encore un instant. Juste ça, quelques pas, le temps d’être sûr du silence autour de moi.
Elle colle à la peau cette sensation d’être un étranger, de ne pas être à sa place. Injustifié, en tout cas personne ne m’a fait me sentir de cette façon-là, mais ici ça n’est pas chez moi. Un dernier regard sur l’horizon au travers des arbres, un dernier songe, l’homme laisse place à la bête. Un quart de cadrant et ce sont les griffes du Loup qui s’enfoncent dans la terre froide et humide, les hurlements des autres déchirent la nuit et si j’y réponds c’est simplement pour signaler ma présence.

Les premiers pas sont lourds, le reste de la nuit un mélange de course poursuite, de traque et d’esquive, d’effluves de sang et de liberté. D’isolement et de rapprochements. De jeu aussi, parfois, puis de méfiance.
Pourtant, dès l’instant où le jour a percé l’horizon de nouveau quelque chose s’est ancré dans mes veines.

Un besoin, une envie, comme une pression autour du cœur, un manque qui pourrait paraitre irrationnel sans doute. Debout, mes propres bras autour de mon corps et les yeux rivés sur la vallée en contre-bas j’accepte de ne pas ressentir d’appartenance. Pas chez moi, pas les miens, je veux fouler de mes pieds nus l’herbe verte du jardin puis le froid du carrelage, sentir les craquements de l’escalier, entendre Lune ronronner, Wax et Einstein jouer. Je veux me souler du bruit des vagues et des cris des goélands, sentir la chaleur du soleil sur ma peau, apprivoiser la sienne. Retrouver son odeur, les battements de son cœur, goûter à ses lèvres et embrasser son corps entier.

Rentrer chez moi.

Je veux rentrer
Usé, de courir après le vent, après l'été, j'en ai perdu l'exaltant
Je veux retrouver l'enfant qui ramène mon égo sur le rivage
[…]
Noyé, dans le flot de nouvelles ternes qui voyage en ces temps, j'ai fini par me perdre
Je veux retrouver le clan qui ramène ma raison du grand large

Lombre – Les miens

Le souffle n’est pour autant pas las lorsqu’il s’échappe de mes poumons en un soupir silencieux, le corps encore endoloris j’attrape mon sac à dos et le passe sur mes épaules en amorçant ma descente vers les bâtiments où on me dira sûrement qu’Asher s’est endormi d’épuisement.
Je ne m’attendais pas à ça, à cette réaction de mon corps comme de mon esprit qui semblent tous les deux en symbiose. Presque détaché du loup, les émotions et nécessités de l’humain à vif alors que chaque mois j’attends ce moment avec impatience malgré la lourdeur de ce qui pèse sur nos épaules d’êtres différents. Toujours pas de réseau et je me rends compte que c’est peut-être une des raisons de mon impatience même si une part de moi la trouve presque ridicule. Ça n’est pas un caprice quand vous savez qu’à l’autre bout du continent quelqu’un attend de vos nouvelles et tremble chaque mois. Ça ne tient pas qu'à ça, c'est aussi simplement moi, j'étouffe d'être ici sans trop savoir pourquoi.

Est-ce qu’elle ressent tout ça, celle dont je croise le regard clair ? Les tressautements de mes muscles, la nervosité qui circule dans mes veines. Légers mais bien présents. Est-ce qu’elle en comprend les raisons sans que je n’ai à les exprimer ? Un sourire presque désolé étire le coin de mes lèvres
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 3 Aoû 2023 - 17:34
La culpabilité était là, oui. Celle d'envisager de laisser Emma ici, comme Enzo avait laissé Asher. Celle de se demander si ce qui se faisait passer pour de l'instinct maternel n'était finalement qu'un sens du devoir et des responsabilités exagéré. D'en aller jusqu'à se demander comment Enzo l'avait vécu quand c'était elle, la novice accrochée à son cou. Oui, elle s'en voulait de penser ainsi. Et si elle s'appliquait à chasser les doutes concernant son cadet, conciente qu'ils n'étaient que le fruit de ses insécurités, elle savait qu'elle allait devoir assumer ses besoins vis à vis de son ainée.

Son inquiétude pour Emma, sa volonté de l'aider, de la protéger, étaient sincères, pourtant. Mais elle avait besoin de sa liberté, de son indépendance surtout. Elle ne pouvait pas, ne voulait pas, continuer à la surveiller, à contrôler chacun de ses agissements. Car c'était ce qu'elle faisait, dans le fond, du moins ce vers quoi elle tendait, inconsciemment, involontairement, et c'était mal, mais elle n'arrivait pas à s'en empêcher. Loin de sa peur de l'abandon, elle sentait que le lien qu'elle avait avec sa protégée lui échappait, se resserrait, l'attachait, et qu'elle devait s'en défaire, aussi bien pour soi-même que pour son amie.

Elle était prête. Louve l'avait senti avant l'humaine, piaffant d'impatience et de frustration à devoir continuer à l'attendre par prétendue précaution. Oui, elle était prête à vivre sa double nature, à sa manière. Plus réservée que Caitlyn, plus adulte, pas moins naïve pour autant, ce Ranch était l'endroit idéal pour la tenir à l'écart du danger, hors de portée des Supérieurs et autres extrémistes. Quant à sa vie à Londres, Caitlyn n'était personne pour lui dire comment la vivre, devait arrêter de s'en mêler quand bien même ça lui coûtait, craignant qu'une erreur de sa part les mette tous en danger. Elle devait apprendre à lui faire confiance.

Elle lui parlerait plus tard. Un autre jour, pas un lendemain de Pleine Lune. Pas le lendemain de cette Pleine Lune. Un sourire étira ses lèvres à cette idée, imaginant la réaction de son ainée si elle abordait le sujet à son réveil, comme si c'était fait exprès, que tout ça faisait partie d'un plan pour se débarrasser d'elle. Non, elle ne lui dirait pas tout de suite, attendrait qu'elle ait retrouvé sa vie, sa contenance, qu'elle soit en état de comprendre, d'entendre.

L'écran de son téléphone affichait tout juste 9h passées. S'asseyant au bord du lit, elle sortit sa veste de son sac pour s'emmitouffler dedans, le passa sur ses épaules, et quitta la pièce qui lui avait servi de chambre, les bras enroulés autour de sa taille. Elle aurait pu rester, se rouler en boule sous les couettes, somnoler, se rendormir jusqu'à midi ou même plus tard. Mais quelque chose l'en empêchait, la poussait à quitter l'enceinte des bâtiments. Comme un appel silencieux, et à mesure qu'elle s'éloignait du ranch où ses semblables récupéraient de leur nuit, elle comprit.

Son odeur d'abord, puis sa silouette descendant la pente, Enzo marchait dans sa direction et elle s'arrêta, l'observa, sourire aux lèvres, le laissant arriver à elle. Car lui aussi l'avait sentie, peut-être même était-il venu la chercher. Mais l'amusement se chargea de tendresse alors que son aura se précisait, dégageant un mal-être, une impatience qui lui étaient rares mais qu'elle connaissait bien.

"Moi non plus."

Moi non plus, je n'arrivais plus à dormir. Moi non plus je ne pouvais plus rester. Je n'ai plus envie d'être là, quand bien même je serais capable de m'asseoir dans un coin et attendre sans trop mal le vivre, la fatigue du corps aidant sans doute à éteindre l'esprit, moi non plus je ne me sens pas chez moi et n'aurai aucun regret à partir.

"C'est peut-être pas une si bonne idée que ça, Dean."

Tentative d'humour, mais clairement, autant ça lui tenait à coeur que de savoir ses semblables en sécurité pendant leurs Lunes, autant elle savait qu'elle était incapable d'en être responsable. Probablement qu'elle-même ne l'utiliserait même pas, au final. L'idée de faire partie d'un groupe, d'une meute, l'avait toujours attirée, l'attirait encore, mais force était de constater que ce n'était pas fait pour elle. Qu'elle n'était pas faite pour ça.

"Par contre, on pourrait créer un club des copains de lycans intellos."

À croire qu'elle était branchée sur la chaine blagues du matin, c'était surtout une manière d'exprimer son soutien. Et accessoirement aussi de lui annoncer la nouvelle...

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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 10 Aoû 2023 - 13:21
« Moi non plus. » Même longueur d’onde ou presque, sans doute pas pour les mêmes raisons mais en majeure partie parce que le naturel revient au galop. J’en sais rien, une supposition, le sourire qui reste présent sur le visage et un peu dans le cœur malgré tout. Elle est mon repère ici, la seule qui peut lire au travers mes silences et ressentir ce qui s’agite à l’intérieur. L’envie, presque un besoin, d’être ailleurs « C'est peut-être pas une si bonne idée que ça, Dean. » Un rire bref m’échappe dans un souffle alors que je regarde le sol quelques secondes sans vraiment le voir. Au contraire, je crois que c’est une idée essentielle mais sans doute pas pour nous. Je n’ai jamais eu pour ambition de m’impliquer plus que ça, je ne comptais pas vraiment y passer la moindre Pleine Lune à vrai dire, mais ça me semble important que ceux présents là bas et qui ont besoin de ça aient un lieu qui le leur permette. Peut être que Ben et les autres prendront les choses en main et à cœur, ou d’autres, mais elle mérite d’être creusée cette idée. Puis qui c’est, d’ici là je me serais peut être extirpé de ma brume de solitude.
Un trop plein sans doute, passager ou pas, je m’en veux autant que je l’accepte. On m’a suffisamment répété que j’avais le droit de penser à moi pour que cette vérité soit ancré désormais mais vous savez … Le naturel.

Et cette accélération de ses battements de cœur, elle est dû à quoi ? C’est ça qui m’a attrapé en premier, bien avant son sourire et ses mots « Par contre, on pourrait créer un club des copains de lycans intellos. » Cette fois ce sont les miens qui se cabrent et partent à la course, pas en réaction à cette annonce détournée mais parce qu’elle évoque celui pour qui je me sens oppressé d’être encore ici. Un réflexe du corps, rien de plus, les sentiments qui s’expriment de manière incontrôlée et qu’aucun être 100 % humain ne pourrait capter.

Copains intellos. C’est vrai, je n’avais jamais vraiment le rapprochement parce qu’ils sont différents tous les deux. Chacun son intelligence, sa sensibilité, sa façon d’être et de gérer ce QI qui dépasse nombre des notre. J’ai beau le savoir je n’ai jamais vraiment perçu Takuma a travers ça. Pour Will c’est différent, j’ai tellement l’habitude de le voir nourrir son savoir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, de tant de manières différentes. Est ce qu’on est là pour les comparer ? Pas du tout. Ce rapprochement entre eux n’est fait que pour m’exprimer une chose que je sais déjà et qui fait naître un sourire cette fois amusé sur mon visage « Vous en avez mis du temps. » Je me moque, taisant les soirées passées à presser l’épaule de mon pote pour le soutenir dans des instants qui n’ont pas tous été faciles. La regarder avec un autre, ne pas savoir à quoi s’en tenir, le chaud puis le froid, ça n’a pas toujours été simple de rester sur la limite. Celle qui m’aurait fait choisir un camp si je m’étais autorisé à basculer. Si elle aussi en a souffert je n’en sais rien, ça fait partie de ses secrets, tout ce que je leur souhaite aujourd’hui c’est que l’équilibre s’installe. Je crois qu’elle a trouvé le sien, avec elle-même. Lui y travaille encore et c’est doute pour ça que je m’inquiète plus pour lui que pour elle. A tort ou à raison, injustement ou pas.

Tout ça ce sont des pensées que je chasse de mon esprit en me focalisant sur les battements de son myocarde et cet aura d’excitation qui émane d’elle. Combien de fois on s’est foutu de ma gueule parce que je suis du genre amoureux transi ? Juste retour des choses, sans rancune aucune juste l’affection que je ressens pour ceux qui m’entourent autant que pour ceux qui ne sont plus vraiment dans le décor.

Mais il y a ça, ce malaise qui continue de battre sourdement entre mes côtes et le long de mes tempes, qui entravent ma cage thoracique « Est ce que ça t’embête si on décale ? J’ai pas de réseau ici et j’aime pas ne pas pouvoir prévenir mon intello que tout va bien. » Le ton se veut léger, je n’essaie de duper personne. Pas de drame ici, juste un besoin alimenté par un sentiment partagé entre lui et moi. Ça me serre le cœur de savoir qu’il tremble chaque fois mais la seule chose que je peux faire pour abréger l’angoisse c’est ça. Donner signe de vie, rentrer au plus vite, enrouler mon corps autour du sien jusqu’à ce qu’il accepte la réalité et souffle enfin. Ça passera je l’espère, en attendant on fait ce qu’on peut et je sais que je n’aurai pas l’esprit disponible pour autre chose tant que je n’aurai pas coupé ce fil de stress qui m’empêche de me concentrer sur quoi que ce soit d’autre.

Ça n’est qu’une fois plus haut, de l’autre côté de la barrière magique, que je reviens pleinement à moi. Aux autres surtout. A elle, en l’occurrence. Le téléphone glissé dans la poche arrière, juste quelques mots glissés à son oreille et la chape de plomb disparaît « J’ai déjà eu sa version, j’veux bien la tienne. » Le sourire en coin revient « Et non j’dirai rien. » De ce que lui a pu me confier.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 27 Aoû 2023 - 18:38
« Vous en avez mis du temps. »

Elle souffla du nez, affichant un sourire amusé en même temps qu'un air faussement vexé, sans pour autant chercher à cacher sa pudeur ni un certain remords face à ce reproche qui n'était pas pensé comme tel, mais qui n'était pas moins justifié pour autant. Oui, ils avaient tardé à se déclarer leur flamme mutuellement et en avaient souffert, chacun à sa manière. Le souvenir de la rupture encore frais dans son esprit, le poids de la décision pesant sur ses épaules, elle n'en aurait pas parlé aussi tôt si ce n'avait pas été Enzo en face d'elle.

« Est ce que ça t’embête si on décale ? J’ai pas de réseau ici et j’aime pas ne pas pouvoir prévenir mon intello que tout va bien. »

Déjà, les traits de son visage s'étaient adoucis, et elle s'empressa de secouer la tête. S'il s'était laissé entrainer par l'excitation qui animait Caitlyn, Enzo n'en restait pas moins en proie à un profond mal-être, tout aussi contagieux, elle le sentait, savait, le mal qui le rongeait de l'intérieur, entendait le cri silencieux de son corps et de son âme - et ne pouvait s'empêcher de penser à Takuma qui ne serait probablement pas non plus contre un petit signe de vie.

« Je vais juste laisser un petit mot à Emma pour lui dire de m'appeler quand c'est bon, on se retrouve en haut. »

D'un pas rapide, elle retourna à l'intérieur, repéra la porte de sa protégée et plaça son message en évidence devant. Puis elle ressortit, non sans une pensée pour le confort du lit qu'elle avait quitté bien trop tôt et qu'elle ne retrouverait pas avant bien trop longtemps. Pianotant le SMS en chemin, elle l'envoya dès qu'elle eut quitté l'enceinte du domaine, le relut quand même puis rangea son téléphone et releva les yeux vers Enzo qui semblait déjà l'observer d'un air mutin.

« J’ai déjà eu sa version, j’veux bien la tienne. Et non j’dirai rien. »

Elle hésita, les lèvres à nouveau étirées en un sourire amusé. Il lui donnait l'occasion de se réfugier dans l'humour et elle était tentée de la saisir. Mais le voulait-elle seulement ?

« Toi et ton agence de conseil conjugal... »

Elle ne put s'empêcher de profiter pour le taquiner, mais, non, elle ne comptait pas fuir. Pas devant lui. Pas cette fois du moins. Un truc dans l'air, la pureté de la Nature qui les entourait et voyait au plus profond de leur âme, peut-être la fatigue qui jouait, mais elle n'avait pas la force ni l'envie de se cacher. Elle enroula ses bras autour de sa taille, soupira légèrement, et se lança.

« Je sais pas, j'ai fait comme si j'avais rien remarqué pendant si longtemps parce que je croyais qu'il avait besoin de temps, et au final il s'est avéré que c'était surtout moi qui en avais besoin. »

Elle haussa les épaules.

« Tu me connais, plus je tiens à quelqu'un, plus j'ai du mal à... j'sais pas, à le laisser entrer dans ma vie, parce que je sais que je finirais soit par l'entrainer dans mes emmerdes, soit par les lui cacher, et ça sera comme avec Elias, et j'ai pas envie. »

Les yeux plantés dans ceux de son ami, elle soutint son regard le temps que ses mots finissent de résonner, puis les détourna, souffla du nez.

« Désolée, je sais que c'est débile, je suis la première à dire qu'il faut arrêter de se sentir coupable pour les crimes de ces connards, mais parfois c'est plus fort que moi. »

Elle baissa la tête.

« Faut croire que j'ai pas autant progressé que ce que je croyais. »

En revenant s'installer à Londres, en trouvant un logement, un travail, en renouant avec ses amis, elle avait cru avoir vaincu ses peurs et rectifié ses travers. Elle était loin d'imaginer qu'ils sommeillaient en elle, grandissaient dans l'ombre du déni.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Mar 29 Aoû 2023 - 16:13
« Toi et ton agence de conseil conjugal... » Un sourcil arqué, l’éternel haussement d’épaules feignant la nonchalance, tout y est « C’est pas moi qui créé l’offre. » Vrai, même si c’est dit pour la faire chier. Rien de plus que de l’affection, deux amis qui se taclent sur un promontoire rocheux au-dessus d’une vallée après avoir passé la nuit dans une autre peau.
Il me parle d’elle, elle me parle de lui, je ne sais pas pourquoi je me retrouve comme ça au cœur des confidences mais c’est effectivement le cas depuis un moment maintenant. Ça n’a rien d’une passion, je préfère être clair, mais parce que la plus part du temps il s’agit de personnes à qui je tiens vraiment je prends ça sérieusement. Après tout moi aussi ça m’est arrivé d’avoir besoin de parler, comme tout le monde.

Le regard perdu dans le vide je me laisse happer par l’immensité du paysage et si la sensation de manque, le besoin de rentrer, sont toujours là je m’en détache un peu. A mes côtés Caitlyn enroule son propre corps de ses bras, si je la regarde du coin de l’œil j’évite le contact direct. Par pudeur ou respect, par instinct surtout « Je sais pas, j'ai fait comme si j'avais rien remarqué pendant si longtemps parce que je croyais qu'il avait besoin de temps, et au final il s'est avéré que c'était surtout moi qui en avais besoin. » Les raisons sont les leurs, possible que Takuma ait eu besoin de plus de temps qu’il ne pouvait le penser lui aussi. Pas qu’il soit bancal mais la fragilité est palpable, si on regarde bien on peut la voir parfois passer dans le fond de son regard ou s’exprimer dans un frisson, une crispation. J’ai pas la prétention de comprendre mais je ressens, je perçois des choses que d’autres n’effleurent pas parce qu’ils n’ont pas ce qu’on a elle et moi. Une différence qui rend les perceptions bien plus à vif.
De ça je ne parlerai sans doute pas avec elle mais quand son regard attrape le mien je relègue tout ça dans un coin « Tu me connais, plus je tiens à quelqu'un, plus j'ai du mal à... j'sais pas, à le laisser entrer dans ma vie, parce que je sais que je finirais soit par l'entrainer dans mes emmerdes, soit par les lui cacher, et ça sera comme avec Elias, et j'ai pas envie. » Ça pince le cœur et tord les tripes, pas parce que Elias me manque – ce serait mentir – mais parce qu’on ne se rend pas compte de ce qu’elle a dû vivre tant elle est douée pour masquer les choses et nous les faire oublier « Désolée, je sais que c'est débile, je suis la première à dire qu'il faut arrêter de se sentir coupable pour les crimes de ces connards, mais parfois c'est plus fort que moi. » Ça je peux le comprendre, je l’ai vécu et ressenti mais il faut croire que j’ai sans doute effectivement pris de l’avance sur elle. J’y ai mis les moyens, j’en ai parlé, me suis confié, surtout j’ai largué les œillères pour gerber ma bile dans le fond des chiottes et tout laisser sortir. Parfois littéralement. Un besoin presque étouffant de protéger les autres ? Une culpabilité qui serre comme un nœud autour de la gorge à l’idée de foutre ceux qu’on aime en danger ? On a décortiqué ça dans tous les sens avec Will pour en arriver au constat et surtout à un accord, une promesse : Plus jamais.
Notre équilibre il s’est basé là-dessus et si l’un de nous d’eux arrive un jour au bout de ce qu’il peut accepter on aura tout fait pour mettre toutes les chances de notre côté. Tout ça sans jamais oublier la personne qu’on est individuellement parce qu’être en couple ne signifie pas devenir quelqu’un d’autre ni une entité composée d’un peu de chacun.

J’y vois aussi le taf accompli de son côté comme du mien après chaque claque que la vie nous a mise dans la gueule, on a pris les choses une par une et je ne rougirais pas de ça, de la stabilité qu’on a réussi à atteindre « Faut croire que j'ai pas autant progressé que ce que je croyais. » Ou peut être que t’as juste largué les amarres pour rejoindre autre chose en laissant un paquet d’inachevé derrière toi. Il a fallu gérer la Morsure, le quotidien dans un monde qui voudrait voir en cage les gens comme nous, j’crois que c’est pas rien mais aussi une belle diversion « S’en rendre compte c’est déjà un pas énorme, non ? » Peut être le début de quelque chose et si j’ai tort, si je dépasse les bornes, j’en suis désolé.
C’est juste que ça me saute aux yeux comme à la gorge alors que je me tourne de trois quart et plonge mon regard dans le sien « J’vais foutre les pieds dans le plat mais … » Un aigle perce la quiétude des lieux par son cri strident, je ne détourne ni le regard ni mon intention « T’as fait le deuil d’Elias ? » Brutal. Injuste peut être. A côté de la plaque, possiblement « De lui et du reste. » Poudlard, tes parents, tous ces trucs qui grignotent l’âme et nous font pousser bien plus vite qu’on n’aurait dû le faire. Tu crois que tu serais où s’ils étaient encore en vie ? Tu crois que ta vie ressemblerait à ce qu’elle est aujourd’hui ? En ce qui me concerne je suis convaincu que non, qu’à même pas 20 ans je serai peut-être redevenu le gosse que j’ai toujours été destiné à être même si j’aime l’adulte que je deviens.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 18 Oct 2023 - 6:57
Dire les choses. Des choses qu'elle avait gardées en elle pendant bien trop longtemps, des ressentis qu'elle avait ignorés, des soupçons qu'elle avait étouffés. Non, elle n'avait parlé à personne de ces sentiments qu'elle avait cru distinguer au fond de son regard et à la surface de ses gestes, ni de ceux qu'elle avait senti naître au creux de son ventre et le long de son échine. Des émotions contradictoires qui se bousculaient dans son esprit en l'observant, de l'espoir qui s'invitait parfois, de la déception qui s'ensuivait, des craintes qui l'assaillaient, de la culpabilité qui fnissait toujours par l'emporter. Encore maintenant, elle n'était pas prête à tout dire. N'était même pas sûre d'en être capable en réalité. Mais elle avait dit l'essentiel. Ou du moins, ils semblaient l'avoir compris.

Ça avait toujours été comme ça, entre Enzo et elle. Une connexion unique, une capacité à deviner ce que l'autre n'avouait pas, à voir ce qu'il ne montrait pas. Sans le vouloir, sans pouvoir s'en empêcher surtout, d'autant plus maintenant qu'elle était devenue sa semblable. Loin d'y prendre du plaisir, conscients d'appuyer là où ça faisait mal en posant des questions que personne d'autre n'aurait posées, s'ils avaient appris à apprécier cette proximité qu'ils partageaient, y trouvant quelque chose de rassurant, c'était justement parce qu'ils ne la fuyaient pas. S'exposant au courroux de l'autre, presque par devoir, par acquit de conscience. Caitlyn savait à quel point c'était loin d'être facile. Savait qu'elle ne devait pas lui en vouloir. Mais ses réflexes étaient plus forts que sa raison.

Le coeur qui s'emballe, le souffle qui se bloque, l'estomac qui se noue, les mâchoires qui se serrent. Autant de réactions de son corps qu'elle ne maîtrisait pas et qui la trahissaient. Les bras toujours autour de la taille, elle plissa les yeux, comme attendant des larmes qui ne vinrent pas. Laissa le silence s'installer tandis que les mots semblaient résonner partout autour d'eux, assourdissants, tentée de ne pas y répondre, consciente que ce serait plus poignant que toutes les ripostes possibles... avant de se ressaisir. Elle ne voulait pas de cette rancoeur qu'elle sentait prête à se déverser, ne voulait pas de ce besoin de vengeance qu'elle savait capable de la consumer. Alors elle déglutit, laissa ses traits s'adoucir, affichant même un fin sourire.

« Apparemment pas. »

À la fois sincère et ironique. La réalité était qu'elle pensait l'avoir fait. À sa manière, probablement pas aussi bien que lui, mais après tout, il n'y avait pas qu'une seule façon de faire le deuil, si ? La sienne avait été de passer à autre chose. D'accepter, d'avancer, d'arrêter d'y penser. Ça ne voulait pas dire qu'elle avait oublié. Et puis, surtout, elle n'avait pas été là, ne les avait pas vus mourir, ni Elias ni ses parents et son frère. Ça rendait la chose plus difficile à accepter.

« Mais il n'est pas une consolation. Rafael et Jake non plus. »

C'était plutôt l'inverse. Parce que ça aurait été cent fois plus facile de rester seule.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Mar 24 Oct 2023 - 21:25
Aux premières heures du jour tout est possible
Si l'on veut reprendre dès le début, redéfinir la règle du jeu
Briser les chaines, fissurer la dalle.

Gael Faye

Là où son cœur cogne sourdement et s’emballe la nature vit dans le silence et l’immobilité. Je ressens tout, chaque tension dans son corps, chaque souffle court, chaque crispation de mâchoires pourtant aucune culpabilité ne traverse mon âme. De la compassion, oui, mais rien qui me rattache à ses douleurs comme si c’était les miennes. Ça lui appartient, ce qu’elle en fait tout autant y compris si elle préfère les laisser de côté, ne pas se retourner.
Je sais qu’elle pourrait me tourner le dos et se murer dans le silence, enchainer sur tout autre chose mais après quelques minutes de mutisme quelque chose change dans sa posture. Imperceptible, tout comme son sang qui circule moins vite et les traits de son visage qui semblent s’apaiser. Sur ses lèvres il y a même un sourire, aussi mince soit-il « Apparemment pas. » Le sourire qui se forme sur mon visage n’a rien de moqueur, il est même plein de tendresse face à ce mélange de confession et d’ironie. Je sais, j’ai mis le doigt sur un truc qui fait mal et qu’on n’a pas forcément envie de regarder, un move un peu égoïste très clairement mais là tout de suite j’ai pas la tête à faire mon mea culpa.
Peut-être parce que ça touche une autre personne à qui je tiens profondément et que je n’ai pas envie de voir souffrir, une sorte d’instinct qui me pousserait à la brusquer elle pour le préserver lui parce que dans le fond je sais qu’elle est plus à même d’encaisser mes mots que lui une relation dont les murs tout autour seraient infranchissables « Mais il n'est pas une consolation. Rafael et Jake non plus. » J’arque un sourcil sans même le réaliser, mains dans les poches, le cœur tranquille « Je sais. » Si c’était le cas tu ne serais plus là « Je ne l’ai jamais pensé. » Aucune inflexion dans la voix, pas la moindre trace de doute ni d’hésitation.

Je pourrais lui faire un laïus sur Takuma, lui dire qu’il a besoin de solidité, de sécurité, d’un truc suffisamment stable et clair qui ne lui refoutra pas le nez dans la merde mais tout ça ne m’appartient pas alors je me contente de la regarder un instant sans rien rajouter. Celui d’après mes yeux se posent à nouveau sur le paysage et je ne saurai dire qui de mon corps, ma tête ou mon cœur s’active en premier « Aller viens, on rentre se mettre au chaud. » Mon épaule vient pousser la sienne en douceur, sur mon visage flotte toujours un sourire fatigué. Emma ne se réveillera pas tout de suite et moi je ne tiens plus. C’est là, profondément ancré en moi et paradoxalement si proche de la surface, ce besoin de retrouver mon havre de paix.
Je veux entendre le cliquetis des griffes des chiens sur le carrelage, percevoir le pas souple et silencieux de Lune sur le parquet, capter les effluves de l’océan et le fracas des vagues. Retrouver le soleil, la chaleur de la maison, le grain de la peau de William sous mes doigts et sa respiration sereine de me savoir contre lui. A l’abri.

Sombrer dans les bras de Morphée, m’y laisser aller, oublier le monde et les autres l’espace de quelques heures si le sommeil me le permet.

▬ FIN ▬
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