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Happy Meal (Janvier2017)

 :: Londres :: Centre de Londres :: ─ Soho. :: • Covent Garden.
Lun 19 Fév 2024 - 22:38
Les mains plongées dans son jean Lewis qui avait connu de biens meilleurs jours, le ventre de Léon émit un gargouillement misérable pour la quinzième fois du quart d’heure, si ce n’est plus. Néanmoins, la manager en chef – c’était écrit sur son badge, Jessica – le regardait avec cet air mauvais à mi-chemin entre le dégoût et l’autosuffisance. Il fut un temps où Léon lui aurait dégainé son plus beau sourire Colgate en agitant sa carte étudiante de l’Impérial juste pour lui ôter toute envie de le prendre de haut. Cette fois, cependant, il se contenta de sortir consciencieusement le contenu de ses poches pour en faire le compte à même le comptoir sous le regard scandalisé de la responsable. Trois pastilles à la menthe, un vieux reçu de carte bancaire datant de plusieurs mois qu’il gardait religieusement depuis qu’il avait lui-même détruit la dite carte et un ticket de métro. Et aucun Livres Sterling en vue. Le ventre du jeune homme gargouilla une seizième fois, comme pour enfoncer le clou.

« La maison ne fait pas crédit » s’agaça la responsable en faisant rouler ses doigts manucurées sur le comptoir bien gras du fast-food dans lequel Léon avait fini par s’engouffrer, l’odeur alléchante des burgers ayant eu raison de ses résolutions.

Il lui manquait quarante-trois cents. Ce qui était à la fois rien et beaucoup, à en juger par le regard que lui lançait cette Jessica slash reine des enfers. Il récupéra donc sa mauvaise mise, prenant autant de temps qu’il le fallait pour remettre son pauvre butin à l’intérieur de ses poches et tant pis si les gens qui faisaient la queue derrière lui attendait. Il était vingt-heure trente, un vendredi soir, ou autrement dit, c’était l’heure de pointe : le McDonald’s grouillait de mères célibataires en quête d’un repas sans conflits et de groupes de potes estudiantins cherchant à plâtrer leurs estomac en prévision de soirées alcoolisées. Léon, qui n’en avait cure, réajusta la bretelle de son sac à dos avant de déclarer forfait :

« Je ne prendrai que le burger, dans ce cas, » abdiqua-t-il d’une voix irritée tandis qu’elle retirait les frites de son plateau, ses doigts se jetant à l’assaut de la caisse enregistreuse.

Le total baissa.
Et Jessica prouva qu’effectivement, la maison ne faisait pas crédit.
Ni charité, visiblement.

« Et je n’ai pas soif non plus, grommela Léon. De toute façon, vous mettez tellement de glace que l'Iceberg du Titanic a de quoi développer un complexe d’infériorité.
- Parfait, cela vous fera donc sept sterling, s’empressa-t-elle de lui demander en ignorant sa mauvaise humeur. Mayonnaise ? Ketchup ? Récita-t-elle.
- Ça dépend, combien de reins je dois vous laisser ?
- Je vous demande pardon ?
- Rien, » maugréa le jeune homme en s’emparant de l’un des chevalet pour aller prendre place en attendant sa commande après lui avoir déposé l’acompte – c’est à dire toute sa fortune – sur le comptoir.

Il tourna les talons, percutant de plein fouet le client juste derrière lui. Léon s’excusa précipitamment, peu d’humeur à se sociabiliser,  puis prit la direction l’étage de l’établissement encore relativement libre. Il échoua sur la table proche de la sortie de secours – toujours -, s’écroulant sur la banquette en simili-cuir élimé rouge, guettant d’un œil maussade l’arrivée de sa future commande. C’était la première fois qu’il remettait les pieds dans un lieu aussi banal qu’un fast-food et même là, il avait l’impression de détonner, comme un violon mal accordé que l’on aurait lâché en plein orchestre. Onze-mois loin de la civilisation et Léon se prenaient de plein fouet la réalité : le monde avait continué de tourner sans lui, raison pour laquelle les conversations se déroulaient dans une langue qui lui semblait étrangère, entre futilités de la vie quotidienne et actualités dont Léon n’avait pas eu connaissance. Cela ne parlait pas de doses de crack, de descentes de flics, de chiens égarés et de jour de paie des allocations. Personne ne se regardait avec l’intention de se voler ou de sauter à la gorge. Alors, Léon se sentit un peu con a tenir contre lui son sac-a-dos comme s’il s’attendait à ce que quelqu’un ne le lui arrache brusquement.

Il tacha de se détendre, annihilant les prodigieux réflexes l’ayant tenu en vie jusque-là, s’exhortant au calme.
Il était juste un gosse assis dans un fast-food attendant son burger.
Relax, Léon. Respire.

Les hauts-parleurs du restaurant grésillèrent avant ce qui devait être le dernier tube de Sia et le plus jeune des Wargrave se pelotonna un peu mieux sur la banquette, allant même jusqu’à déposer sa tempe contre la vitre, égarant ses yeux mordorés à l’extérieur. La vue sur Covent Garden lui laissa un sentiment inconfortable, rances relents de jalousie mal placée et d’envie mal dissimulée. Sachant qu’il se faisait pourtant du mal, Léon se laissa gagner par l’illusion, s’imaginant à leur place, arpentant Piazza avec comme seul soucis de choisir entre une brasserie et un sandwich qu’il aurait dégusté en flânant chez Apple Market. La majorité du temps, il était animé par son esprit de vengeance. Mais certains soirs, comme celui-ci, il n’était effectivement qu’un gamin assis chez McDonald’s rêvant de retrouver la banalité de sa vie antérieure. Pouvoir se plaindre de choses triviales, de toutes ces bêtises que l’on considérait comme immuable avant qu’elle ne soient arrachées.

Se plaindre de la batterie du téléphone qui tombait perpétuellement en rade, par exemple.
Même ça, cela lui manquait.

Un long soupire lui déchira les lèvres, vite ravalé néanmoins lorsqu’il entendit des pas dans l’escalier. Il se redressa automatiquement, comme un chien de garde à l’affût de la moindre intrusion dans son territoire.

Pas si détendu que ça, finalement, n’est-ce-pas ?
(Premier RP pour toi, donc, @Loan Hoover  Happy Meal (Janvier2017) 3640114342)
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Léon Wargrave
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Léon Wargrave
Mar 20 Fév 2024 - 18:11
En rentrant dans le McDonald, il avait ouvert son manteau soupirant doucement du chauffage mis beaucoup trop fort et contrastant fort avec dehors. Il prit place dans la file d’attente, jetant un coup d’œil sur son téléphone. Ses amis étaient censés bientôt arriver, mais ils étaient dans une rame de métro qui était tombée en panne. Il hésita à commander, mais son ventre grouillait, il avait faim, alors au pire, il reprendrait un dessert – ou un autre plat- lorsque ses camarades seraient-là. Avec un peu de chance, le temps qu’il fasse la queue, ils seraient déjà là.  Il leur écrivit à plusieurs reprises pour savoir où ils en étaient, mais les réponses n’étaient pas celles escomptées. La rame ne bougeait toujours pas. Il soupira doucement et allait envoyer un nouveau message à ceux-ci, mais la voix de la caissière lui fit lever les yeux. Il fronça les sourcils légèrement lorsqu’elle dit que la maison ne faisait pas crédit, mais n’osa pas intervenir. Il n’était pas certain que le type devant lui appréciait vraiment, il ne le connaissait pas et ne savait pas s’il avait un fort égo ou pas. Il aurait aussi pu essayer de négocier avec la femme en lui disant qu’elle n’était vraiment pas cool et que 43centimes ce n’était rien. La femme devait en avoir conscience, mais dans ce genre de boulot, ils n’avaient pas le choix. Elle n’était pas non plus à blâmer, elle ne faisait que son travail. Ceci dit, son ton  agacé plutôt que désolé n’était pas vraiment à son avantage. ,Mais combien de fois par jour est-ce qu’elle entend ce genre de choses et qu’elle ne peut rien faire ? Combien de gens l’ont peut-être agressé pour cela ? Il ne connaissait pas cette femme, mais certains de ses amis travaillaient ou avaient travaillé dans un fast-food et il en avait assez entendu pour comprendre aussi la personne derrière le comptoir.

Il resta donc sagement à sa place, ce qui pouvait aussi faire d’un point de vue extérieur, comme s’il n’en avait rien à faire. Ce n’était pas vraiment le cas, mais… mais il ne savait pas comment réagir et il avait juste une petite idée ce qu’il pourrait faire pour que ce soit le moins gênant pour tout le monde. Il ne comprenait pas tout, mais il voyait bien que l’autre garçon qui devait avoir à peu près son âge avait abdiqué sans faire le moindre esclandre. Le type avait tourné les talons, le percutant brutalement, Loan lui fit un léger sourire pour lui montrer que ce n’était pas grave tandis que l’autre s’excusa avant de s’en aller. Hoover commanda à son tour, ses potes étaient toujours coincés, si bien qu’il choisit de prendre une commande légère, juste pour arrêter d’avoir la dalle et il en reprendrait une autre -petite- lors de leur arrivée. Grandes frites, quelques nuggets, une boisson – un mcflury par ce que « faut pas abuser », il n’allait pas se priver de dessert pour son ‘premier repas’… surtout que vu comme c’était parti, il n’était pas certain que ses camarades arrivent avant une heure…. Il commanda également une autre boisson – un peu au pif, mais le coca plaît certainement toujours- et un autre paquet de frites, paya et parti en direction de l’endroit où était parti l’autre garçon.

Une petite voix dans sa tête lui disait vraiment qu’il se mêlait de ce qui ne le regardait pas, mais… mais, il ne pouvait décemment pas le laisser avoir faim. Déjà dans la rue, il avait du mal à ne pas donner à chaque SDF qu’il voyait… alors face à une telle scène… Maintenant, le tout était de savoir… comment l’aborder. Il semblait dans son monde et s’asseoir à côté de lui semblait quand même un peu énorme, d'autant plus qu'il semblait aussi un peu sur les nerfs, il l'avait vu à sa posture. Le type avait peut-être envie d’être seul. « Je crois que tu as oublié ce ticket tout à l’heure.» lui glissa-t-il en lui tendant le bon avec la frite et la boisson qu’il avait ajoutée – sur un ticket bien séparé-. Il lui dédia un léger sourire sans trop savoir quoi rajouter d’autres. S’il ne le voulait pas, tant pis, au moins il aurait essayé quelque chose, et la nourriture ne serait pas perdue dans tous les cas. Il se disait que c’était fait maladroitement, mais il n’avait rien trouvé de plus « discret » pour ne pas que le type se paye l’affiche. D’ailleurs les petits boîtiers pour dire que la commande était prête ne tardèrent pas à sonner, pour l’un et l’autre, de manière presque synchronisée.

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Loan Hoover
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Loan Hoover
Mar 20 Fév 2024 - 23:22
« Je crois que tu as oublié ce ticket tout à l’heure.»

Léon releva la tête vers le jeune homme qui venait de s’approcher de sa table, reconnaissant le client qu’il avait bousculé un peu plus tôt. Machinalement, il récupéra le bout de papier portant un numéro de commande. Il s’apprêtait à expliquer que cela ne pouvait pas être son reçu, vu qu’il était à peu près aussi fauché qu’un sandwich British Airlines n’était épais, quand il prit connaissance du contenu de la commande. Et d’accord, il n’aimait pas la charité, il avait toujours refusé de faire l’aumône et avait mis presque autant d’énergie à fuir les sorciers que la pitié d’autres être humains. Mais personne n’était parfait.

Des frites.
Des putains de frites et un coca. Noël avant l’heure, le tout estampillé MacDonald’s et servis dans des emballages en carton, d’accord, mais des frites et un coca quand même.
Avait-il vraiment besoin de chercher d’autre justification ?

Alors il ne dit rien, se contentant bêtement d’hocher la tête, ne sachant que faire du sourire plein de sollicitude qui s’étendait sur le visage de son vis-à-vis. La charité était toujours étonnante, surtout quand elle était aussi spontanée. Au fil de ces mois dans la rue, Léon n’avait toujours pas trouvé de réponse adéquates à fournir à ce qu’il appelait des démonstrations généreuses spontanées. Il en avait classé les membres en trois catégories : les bons samaritains, qui cherchaient à accomplir une bonne action pour le plaisir de l’âme, les pêcheurs, qui cherchaient à se faire pardonner quelque-chose – comme le cas de ce pédophile en série qui avait été le donateur de l’Unicef le plus prolifique de la dernière décennie - et ceux qui s’ennuyaient et cherchaient à se faire encenser sans trop s'impliquer, juste pour avoir quelque chose dont se vanter au repas du soir.

Concernant celui qui lui faisait face, Léon aurait plutôt misé sur le bon samaritain.
Et il ne savait pas comment réagir aux personnes de la première catégorie, parce que par définition, elles n’attendaient rien du tout. Alors lorsque leurs boîtiers s’illuminèrent pour annoncer que leurs commandes étaient prêtes, il resta immobile un instant de trop. Suffisamment pour que l’autre ne parte en premier chercher son repas et que l’occasion de le remercier ne soit définitivement passée.

Et merde, songea Léon en lui emboîta le pas. Il présenta les deux tickets à Jessica, qui y vérifia à deux fois – et Léon eut vraiment très, très envie de lui adresser puérilement un doigt d’honneur – avant de disposer le Saint-Graal sur le plateau. L’odeur alléchante de sa commande arracha à Léon un gargouillement supplémentaire. Il allait faire volte face pour rejoindre sa place quand ses yeux s'immobilisèrent sur le comptoir.

Fais chier, fut sa conclusion laconique.
Alors, il soupira et tendit les bras vers les distributeurs automatiques.

Quarante-trois secondes plus tard, après deux tergiversations assorties d'une insulte mentale qui avait vaguement rapport avec la lâcheté, Léon posait brutalement son plateau face à Mr-bon-samaritain. Une trentaine de serviettes en papiers et deux pailles trônaient fièrement sur le dit-plateau, à côté du Big Mac et de ses deux apôtres, frites et Coca-Cola.

« Je t’ai ramené des serviettes,» fit-il remarquer comme si l’autre était possiblement atteint d’un problème oculaire l’empêchant de constater la petite montagne de papiers.

Comme si tout cela avait du sens, comme s’ils se connaissaient, comme si l’autre type n’attendait personne d’autre que lui. Et puis, pour se donner du courage, il tira la chaise en face de l’autre et s’installa à sa table, à la fois confiant et effrayé de côtoyer de si près un autre être humain qui n’était ni drogué, ni dealer, ni de la salle de combat clandestin. Léon savait qu’il ne donnait l’illusion de rien : son jean était sale, son tee-shirt avait connu de meilleurs jours et sa peau ressemblait à une déclinaison d’indigo, des ecchymoses s’étalant le long de ses clavicules et sur sa pommette gauche.  Il avait l’air d’exactement ce qu’il était. S’il s’était croisé dans la rue, il aurait changé de trottoir. Ne serait-ce que pour l’odeur, dont il n’aurait pas vraiment parié être la fragrance de l’année. Néanmoins, il avait relevé ses yeux vers son vis-à-vis comme si tout cela avait du sens, de l’importance, un but. Trois petits mots dont il avait pourtant oublié la définition depuis des mois.

« Et une paille, aussi » engagea-t-il la conversation de la façon la plus stupide qu’il soit, ses doigts rendus maladroits par la situation s’afférant à sortir la dite paille de l’emballage en papier pour la tendre à l’autre.

« Tiens, » fit-il en passant la paille à travers le gobelet de l’autre garçon comme si c’était la chose la plus naturelle à faire.

Et Léon n’avait toujours pas dit merci. Mais c’était là son maximum de sociabilisation alors soit il s'en contentait, soit Léon s'était trompé de catégorie et l'autre aurait finalement quelque chose à raconter en rentrant chez lui.
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Léon Wargrave
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Léon Wargrave
Jeu 22 Fév 2024 - 19:16
Il fallait bien se lancer alors…. Et bien, il fit comme il le pouvait. Avec l’idée qu’il avait eu toute maladroite que c’était. Moins voyant, moins angoissant/stigmatisant à ses yeux pour le garçon en difficulté. « Juste un ticket oublié » aux yeux de tous les autres. Dans la théorie, voilà ce que cela devait être, dans la réalité, les choses étaient peut-être un poil différentes, ne serait-ce que « l’allure » de l’inconnu pouvait quand même soulever quelques questions. Loan préférait rester dans sa « théorie » et tenter cela que de ne rien faire ou que de mettre l’autre garçon dans l’embarras en voulant être un bon samaritain qui le montre haut et fort comme s’il avait quelque chose à prouver. Il n’était pas comme ça, du moins, il espérait ne pas l’être.

Le garçon avait récupéré e ticket en l’observant. Comme s’il hésitait sur la façon de se comporter/de répondre. Il aurait presque pu sentir son doute, son hésitation s’il avait été plus doué là-dedans mais ce n’était pas le cas. Une très courte poignée de secondes passèrent, avant que l’autre n’opine de la tête comme s’il s’était décidé à accepter ce « présent ». Loan lui dédia un doux sourire et était même prêt à partir ne voulant pas être un fardeau ou que le garçon croit qu’il attendait quelque chose en retour… mais c’est le moment que choisirent leur boitier de sonner signe que leur bouffe était prête ! Il se dirigea donc sagement vers le lieu où il pouvait récupérer sa nourriture, Jessica ne sembla pas tiquer qu’il lui manquait une partie de commandes, et il put repartir sans aucun souci, mais lorsqu’il jeta un regard sur le garçon, la femme semblait décider à bien le faire chier, à être d’humeur douteuse. Il fronça les sourcils, mais elle fut bien obligée de lui donner sa commande ! Parfait ! Voilà comme ça les choses finissaient bien !

Hoover partit s’asseoir dans un coin, vérifia rapidement son téléphone, ses amis étaient toujours coincés et n’étaient plus certains qu’ils viendraient manger avec lui. Il soupira doucement mais pouvait les comprendre aisément. Il commençait à grignoter ses nuggets lorsque l’inconnu s’assit en face de lui d’une façon que l’on ne pouvait que remarquer vu la façon dont il posa le plateau sur la table. Loan lui jeta un regard interrogatif, se demandant même s’il n’allait pas se faire engueuler mais…. Non. Ce fut un tout autre scénario qui se déroula d’une manière assez étrange et comique. « Je t’ai ramené des serviettes,». Loan se mordit un peu la lèvre pou tenter de ne pas se mettre à rire en voyant la trentaine de serviette qu’il avait prise. Il inspira un bon coup avant de lui souffler de manière un peu taquine « C’est vrai que je mange salement, c’est gentil de faire en sorte que je ne me tâche pas. Merci.» Et c’est alors, il prit plusieurs serviettes, et plus pour amusé son interlocuteur qu’autre chose -spoil alert, il aurait très bien pu manger sans se salir- et s’en installe une autour du cou, d’autres sur le genoux et tenta d’en faire tenir vaguement le long de son ventre… mais c’était plus grotesque qu’autre chose. Ceci fait, il fit comme si tout était normal et se remit à grignoter son nugget.

Le type s’était finalement installé à côté de lui et Loan lui offrit un autre sourire, même si ses amis étaient arrivés, il n’aurait fait aucune remarque. Tout comme il ne disait rien, ne posait aucune question sur la dégaine du type – pas encore du moins ce n’était pas le moment-. Pourtant, il avait presque envie d’appeler des secours pour être certain qu’il allait bien avec tous ses bleus jonchant son corps, mais ce n’était pas ses affaires. Il avait juste très bien pu se battre… ce qui devait arriver assez souvent, il pouvait presque le deviner. A vrai dire, ce qui était le plus dérangeant, c’était peut-être l’odeur mais ça c’était surtout son odorat lupin qui devait jouer.

« Et une paille, aussi » ca devenait vraiment bizarre là, non ? Bon, en même temps, il était mal placé vu ce qu’il avait juste avant avec les serviettes. «Tiens » avait même fait l’inconnu en passant la paille à travers son gobelet. Okay. C’était une approche inhabituelle. « Du coup, maintenant qu’on est unis par des frites, du coca, des serviettes et une paille, comment est-ce que tu t’appelles ?» Et il finit tranquillement son bout de nugget restant juste après avoir dit cela et commença à s’attaquer au second. Peut-être qu’il aurait dû prendre une boite plus grande finalement, vu la tournure d’la situation.
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Loan Hoover
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Loan Hoover
Ven 23 Fév 2024 - 9:59
Léon pressentait que le garçon en face de qui il venait de prendre place le trouvait un poil étrange. Et il eut la confirmation qu’« étrange » était un doux euphémisme lorsque son vis-à-vis le remercia avec beaucoup trop d’entrain pour les serviettes, puis s’affaira à les disposer. Sur lui. Léon arqua un sourcille de stupéfaction, complètement déstabilisé : avec les mouchoirs éparpillés ci et là, on aurait dit la parodie de cette vieille publicité du bonhomme Cételem dans son déguisement de post-it vert fluos. Soit l’autre se foutait ouvertement de lui, soit il était condescendant, ce qui était sans doute encore pire que la première option.  Il venait donc de réussir l’exploit de convaincre son bon-samaritain qu’il avait le quotient intellectuel d’une huître atrophiée. Le tout en moins d’une minute.

Fan-tas-tique, se félicita-t-il avec cynisme tout en déballant son BigMac avec des gestes révérencieux, comme s’il s’agissait d’un diamant à l’état brut. Il tâcha de se réfréner du mieux qu’il le pouvait, gardant en tête ses cours concernant l’équilibre osmotique après un jeun prolongé. Du facile à digérer, pas trop gras et beaucoup d’hydratation. L’antithèse de ce qu’il avait sous les yeux, en sommes. Il était déjà presque certain que son estomac ne le supporterait pas. Mais tant pis. Monsieur Puissance-Supérieure – et qu’importe la théologie - avait dû utilisé un BicMac pour tenter Eve. Personne ne quitterait le paradis pour une Granny Smith. Et dès la première bouchée, Léon décida qu’il pardonnerait à Eve d’avoir péché s’il s’agissait effectivement d’un hamburger bien gras.

« Du coup, maintenant qu’on est unis par des frites, du coca, des serviettes et une paille, comment est-ce que tu t’appelles ?»

Question simple, réponse complexe. Léon prit immédiatement le contre-pied, se laissant seulement deux mastications pour se décider.

« Jeremy, » mentit-il ouvertement en avalant la quasi-totalité du Burger en une seule fois, au grand désespoir de son estomac.

Le prénom glissa sur ses lèvres si facilement que le jeune Wargrave eut vaguement peur de s’être réellement égaré, quelque part entre sa brève tentative d’oublie nervurée d’héroïne et le squat de Fergusen non loin de Picadilly Circus. Mais il ne pouvait pas se permettre d’être imprudent. Une étude avait démontré qu’il fallait à peine trois connexions pour lier deux individus. D’où cette réplique toute faite « le monde est petit » que l'on balançait à la voisine qui se trouvait connaître votre cousin canadien. C’était faux : le monde était vaste, mais les rapports humains, eux, évoluaient en vase clos, liés par des figures centrales qui traversaient les océans et les niveaux sociaux. Si on suivait cette hypothèse, il n’y avait que trois autres êtres humains entre n’importe quel clochard et, par exemple, Brad Pitt. Il suffisait d’une personne – prenons votre banquier, par exemple – qui connaissait un client fortuné – et il y en avait toujours un – qui lui-même fréquentait quelqu’un de plus riche que lui – parce qu’il y a toujours un plus gros poissons dans l’étang. Maintenant, en sachant que quatre-vingt quatorze pour cent des soirées élitistes regroupaient au moins une figures du cinéma ou de la pop-culture, la probabilité que cette troisième personne ait un jour partagé un Old Fashioned dans un roof top de l’Upper East Side en compagnie de Brad Pitt était plus que plausible. Alors l’étudiant qui était en face de lui n’était probablement ni banquier, ni scénariste ni diva et lui n’avait rien à voir avec Brad Pitt. Quoi que. S’il s’inventait un accent des gens du voyage ou se mettait à parler comme dans Fight Club, qui sait. C’était quoi, déjà ? La première règle du Fight Club, c’était qu’on ne parlait pas du Fight Club. En voici le remake, tout à fait personnel : la première règle de Léon, c’était qu’on ne parlait pas Léon. Aussi innocent qu'il pouvait être, il connaissait sûrement quelqu'un qui connaissait un type qui avait entendu dire qu'un mec cherchait un Wargrave.

« Et toi ? » lui retourna-t-il la question avec un train de retard pour que cela paraisse réellement spontanée.

Mais il sentait le regard de l’autre glisser sur son corps et il avait un besoin urgent qu’il arrête de l’observer. Peut-être comptait-il simplement les bleus ou cherchait-il à savoir pourquoi sa bonne action se trouvait subitement être un caillou dans sa chaussure, refusant de quitter sa semelle. Ou alors, il était un espion sorcier lancé à ses trousses et qui pourrait se vanter d'avoir attrapé cet imbécile de moldu à coup de sauce pomfritte. Si on suivait sa nouvelle bible consistant à ne prendre aucun risque, Léon aurait dû finir son repas et disparaître au plus vite. Mais peut-être que ce sociologue britannique avait raison et que l’être humain avait plus à voir avec la sardine n’évoluant qu’en banc qu’avec le prédateur solitaire écumant la savane pour bouffer de la gazelle. Et puis son vis-à-vis n’avait pas l’air d’être une sardine très dangereuse ni un mélange d'espion mutant mi-russe-mi-magicien - ils étaient toujours russes, dans les films -avec son air mutin et sa façon de pianoter sur son téléphone. C’était juste un jeune comme un autre, qui travaillait peut-être le soir chez Primark pour payer ses études, ou qui finirait carrossier pour perpétrer la tradition familiale et épouserait sa voisine, le tout dans un concentré de banalité affligeant qui faisait crever d'envie Léon et son existence à présent bien compliquée. Allez savoir. Mais, Léon, qui avait presque aussi faim de normalité que de poulet frits bourrés d’OGM ultra-transformés, attrapa son verre de coca et sirota le bon goût du diabète avant de relancer la mise. Il n’avait plus grand-chose à perdre : l’autre le prenait déjà pour un hamster décérébré et il avait vendu tout amour propre lorsqu’il avait considéré que non, il ne retirerait pas cette veste pleine de bile parce qu’il avait beaucoup trop froid pour que son odorat n’ait le dernier mot.

« Alors, qu’est-ce qui te pousse à faire la charité ? » questionna-t-il en lorgnant bien peu discrètement sur la boîte de nuggets dans laquelle l’autre piochait. « L’ennui ? Le frisson du danger ? Un devoir de sociologie ? Parce que si tu écris une thèse, autant te dire que je ne compte pas participer sans salaire. Mais j’accepte les nuggets en guise de rémunération, par contre. »

:peace:
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Léon Wargrave
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Léon Wargrave
Sam 24 Fév 2024 - 17:47
Promis Léon, Loan ne se moquait pas méchamment de ce tas de serviettes, il essayait au contraire de le taquiner gentiment sans se rendre compte que forcément quand on ne le connait pas, ça virait juste à l’étrange. D’habitude, il était avec ses amis, qui étaient pour la plupart du même acabit que lui, et ils s’entrainaient dans les débilités. Alors oui, ici, il trouvait que ce n’était pas mal. Beaucoup diraient qu’il aurait dû se contenter d’un merci, mais lui trouvait ça trop « froid », trop … conventionnel. Et conventionnel, à part dans certaines circonstances, il n’aimait pas spécialement l’être. La fadeur de la plupart des gens l’étonnaient toujours, sans compter de tous les cons qu’il y avait et que l’on pouvait croiser dans la vie de tous les jours. Forcément, vu la tête que tirait Léon, il se dit qu’il avait peut-être un peu merdé, mais il ne s’excusa pas, il n’avait rien fait de mal à ses yeux d’autant plus que le type semblait plutôt du genre à dire ce qu’il pensait. Pas de commentaires, cela devait vouloir dire qu’il ne l’avait pas si mal pris que cela et qu’il ne trouvait peut-être juste pas ça drôle. Pas le même humeur, rien de bien grave en soi, n’est-ce pas ? ca arrive de faire des flops, il allait s’en remettre !

A son tour, son interlocuteur dont il ne connaissait toujours pas le nom se mit à manger son big-mac tandis que lui reprenait la parole entre deux bouchées deux nuggets – bien entendu, comme il est à peu près bien élevé, il attendit de ne plus avoir la bouche pleine-.Peut-être aurait-il dû mâcher un peu plus longtemps, ou tourner sa langue sept fois dans sa bouche, par ce qu’il tenta de nouveau de faire un peu d’humour de détendre l’atmosphère qui semblait quand même foutrement épaisse. « Jeremy, » Il n’imaginait l’ombre d’une seconde que l’autre pouvait lui mentir, alors il se contenta d’acquiescer doucement. « Et toi ? » de nouveau, il lui fit un léger sourire avant de répondre « Loan, enchanté Jérémy» il avait bien remarqué que le retournement de question avait eu quelques secondes de décalage ce qui devait indiquer que l’autre s’en foutait…. Mais en même temps c’était ce type qui était venu le rejoindre pour… pourquoi d’ailleurs ? ce qu’il avait fait avec la paille et les serviettes ressemblait vaguement à une forme de remerciements, mais il n’en était pas totalement certain non plus. Et au final, ce n’était pas bien grave, il n’avait pas ça pour se faire jeter des fleurs ou autres, juste par ce qu’il trouvait ça normal. Ce n’était que des frites et une foutue boisson, ce n’était « rien » pour lui, et visiblement beaucoup pour son interlocuteur. Bref, suite à sa dernière phrase, il lui avait tendu la main, comme on faisait généralement lorsqu’on rencontrait quelqu’un pour le saluer, mais c’était certainement un vent qu’il allait se prendre et dans ce cas, il rangerait sagement sa mimine sur la table et continuerait de manger comme si de rien n’était.

En attendant que Jeremy reprenne la parole, il avait attaqué ses frites, continuant de les grignoter distraitement, pour éviter de trop l’observer et d’avoir trop envie de poser des questions auxquelles l’autre n’aurait pas envie de répondre. Etonnamment, ce fut celui-ci qui avait d’ailleurs repris la parole en premier. Loan fronça légèrement les sourcils en écoutant ses dires « Alors, qu’est-ce qui te pousse à faire la charité ? »Il haussa un peu es épaules. « L’ennui ? Le frisson du danger ? Un devoir de sociologie ? Parce que si tu écris une thèse, autant te dire que je ne compte pas participer sans salaire. Mais j’accepte les nuggets en guise de rémunération, par contre. » il voyait bien que l’autre lorgnait dans ses nuggets… et comme il risquait de se faire une autre commande, vu qu’il avait toujours la dalle, il lui tendit la boite pour qu’il en prenne un – ce qu’il aurait fait même sans que l’autre n’en parle-. Absolument pas vexé pour un sou par la suite de ses dires. Après tout, c’était compréhensible. « Mais je n’écris pas une thèse. C’pas trop mon truc tout ça.» bon, en vrai, il s’en serait sûrement pas trop mal sorti en sociologie mais ça ne l’intéressait pas pour deux sous. « Pourquoi est-ce que je ne l’aurais pas fait ?» Il se racla la gorge et savait déjà la réponse, par ce qu’ils vivaient dans un monde individualiste. « J’en avais envie et les moyens. C’tout. J’attends rien en retour, tu aurais même pu partir sans m’adresser la parole que je ne me serais pas offusqué.» Il se tut quelques instants. « J’ai entendu ce qui s’est passé avec la caissière, ou manager, j’sais pas son grade. Alors je t’ai pris ce qui te manquait. On vit déjà dans un monde beaucoup trop individualiste à mon goût, j’ai eu une occasion de... on va dire rendre service, je l’ai saisi. C’tout.» nouveau haussement d’épaules, il se doutait que ce n’était pas la réponse qu’il attendait et qu’il ne le croirait peut-être pas, mais peu importait. Maintenant qu’il s’était tu, il avait de nouveau pioché dans ses nuggets. « Et toi, pourquoi me rapporter des serviettes et une paille ?»
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Loan Hoover
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Loan Hoover
Lun 26 Fév 2024 - 23:44
Sans surprise, Monsieur-Loan-Le-Samaritain poussa ses nuggets vers lui. Léon le gratifia d’un sourire sincère – le premier – et s’empressa de piocher dedans. Il avait fini par décider que le jeune homme en face était aussi innocent que ne l’avait justement été la poignée de main dont il s’était méfiée jusqu’à en ignorer royalement l’existence. Il aurait pu se morigéner pour cela, mais en définitive, Léon était surtout particulièrement rouillé pour ce qui était de se sociabiliser. Pas tant qu’il n’était devenu un sauvage, mais plutôt que toute cette énergie mise dans l’état d’alerte le laissait trop sur les rotules pour ne permettre des ouvertures possibles. Il avait fallu ériger en vitesse des murailles, condamner toutes les ouvertures et s’assurer de pouvoir réagir à une nouvelle attaque sans s’embarrasser d’épargner le mobilier. Il n’avait pas eu le temps de soigner des passages secrets ci et là pour faire exceptions à des gens sincèrement gentils comme semblait l’être ce Loan. Néanmoins, il engagea la conversation, en partie pour meubler le silence, en partie parce qu’il était sincèrement curieux, à présent qu’il ne distinguait toujours pas de mouvements de reculs de la part de son vis-à-vis. Et puis, surtout, parce qu’il n’avait pas envi d’être seul en ce vingt-sept-janvier.

« Mais je n’écris pas une thèse. C’pas trop mon truc tout ça, » lui répondit-il.

Oui, définitivement gentils, songea Léon en trempant un quatrième nuggets dans la sauce barbecue qu’il s’était également permis d’ouvrir. Loan passait à travers ses pics comme s’il était habitué à ne pas faire de vague, se contentant de glisser ci-et-là dans des marées d’hostilité sans jamais pâtir des courants. Et lorsqu’il questionna cette évidente gentillesse, qui ne pouvait décidément pas sortir de nulle part – parce que non, la gentillesse n’était pas innée, rien n’était jamais si manichéen – Loan attisa sa curiosité.

« Pourquoi est-ce que je ne l’aurais pas fait ?
- Parce que c’est ce que les gens font, en général,contre attaqua simplement Léon en léchant l’un de ses doigts – il ne perdrait pas une miette de nourriture ni de sauce – tout en observant l’autre intensément. Rien, précisa-t-il sur le ton de l’évidence. Ils ne font rien du tout.»

Il se pencha vers l’avant, récupérant une serviette en papier sur l’épaule de Loan. Puis il s’essuya la bouche, posa ses coudes sur la table et enfonça son menton dans l’une de ses mains. De ses yeux mordorés, il balayait la petite étoile du matin qui lui faisait face, comme s’il pouvait gratter le vernis à la seule force de son observation, jusqu’à en atteindre la couche originelle. En grandissant – et parce que la vie s’était chargée de lui ouvrir les yeux à coup de grandes claques dans la gueule, surtout – il avait appris que rien n’était tout blanc, ou tout noir. La vie n’était qu’une succession de gris, certains plus clairs que les autres. L’étudiant en face de lui ne ferait pas exception : alors la question, s’était surtout de savoir où se plaçait la jauge sur le nuancier. Léon ne croyait plus aux anges. Par contre, il voulait bien croire en la gentillesse en guise de carapace, là où lui avait choisi de prendre le virage en sens sens inverse.

« J’en avais envie et les moyens. C’tout.
D’accord, acquiesça intérieurement Léon en se parlant à lui-même tout en continuant de l’observer sans marquer la moindre gêne d’autant le fixer. Définitivement trop gentils pour que cela ne cache pas quelque chose.
- J’attends rien en retour, tu aurais même pu partir sans m’adresser la parole que je ne me serais pas offusqué.
Le contraire m’aurait étonné.
- J’ai entendu ce qui s’est passé avec la caissière, ou manager, j’sais pas son grade.
Dis plutôt que tu écoutes les conversations des autres.
- Alors je t’ai pris ce qui te manquait.
Je suis SDF, je manque de tout. Tu as voulu me faire plaisir, plutôt.
- On vit déjà dans un monde beaucoup trop individualiste à mon goût, j’ai eu une occasion de... on va dire rendre service, je l’ai saisi
Évidemment.
- C’tout, termina Loan.
C’est beaucoup, plutôt.
- Et toi, pourquoi me rapporter des serviettes et une paille ?» Lui renvoya-t-il l’ascenseur.

Léon l’imita, haussant les épaules, son menton toujours fermement posé dans sa main, le coude vissé sur la table, aussi sûrement que ses yeux n’étaient vissés sur la silhouette du jeune homme en face.

« J’en avais l’envie et les moyens, le parodia-t-il avec un sourire doux dans la voix. Avant de rajouter, plus prosaïquement : J’voulais faire chier Jessica, aussi. Je lui ai vidé son stock. »

Il inclina la tête, basculant le poids vers son autre main, comme s’il cherchait à observer l’autre sous un angle nouveau. Il n’avait jamais été vraiment branché psychologie de comptoir, mais depuis qu’il avait rencontré sa Cassandre des temps modernes, il avait fini par se prêter au jeu, se demandant jusqu’à quel point il pouvait lui aussi viser juste. Alors, il s’imagina un étudiant gentils sous tout rapport, camouflant derrière de tels débordements de prévenance une volonté farouche de plaire, peut-être parce qu’il avait du mal à s’aimer lui-même. C'était un raccourci grotesque, mais c'était la seule chose qu'il avait. Et comme aujourd'hui, c'était son anniversaire, il avait décidé de satisfaire sa curiosité en dépit d'avoir d'autres présents.

« T’es toujours comme ça, Loan ? Finit-il par lui demander, sa voix roulant autour de son prénom. Aussi… Il chercha ses mots, les yeux toujours vrillés dans les siens, avant de faire un mouvement vague du poignet, peinant à trouver la bonne formulation gentiment désespéré de faire le bien autour de toi ? »

( :angel: )
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Léon Wargrave
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Léon Wargrave
Mer 28 Fév 2024 - 11:07
Des fois il se disait qu’il ferait mieux d’arrêter son humour qui n’était pas compris pas tous. Visiblement, avec le type en face de lui, ils étaient beaucoup trop différents et toutes ses tentatives tombaient totalement à plat. Ce n’était pas bien grave, tout le monde n’avait pas le même humour et il n’allait pas mal prendre les choses pour si peu. - Parce que c’est ce que les gens font, en général. Rien Ils ne font rien du tout.» Vrai. Il ne pouvait pas le nier. Il le voyait même tous les jours. Mais il se contenta d’hausser un peu les épaules, l’air de rien, peut-être même avec un léger sourire sur les lèvres tandis que Léon se léchait les doigts.  Et qu’il lui avait piqué une serviette sur l’épaule. «J’suis un bon porte-serviettes ? .»  Ton pince sans rire, comme si c’était une réelle question, mais il reprit bien vite son sérieux… et repris  plus « officiellement » « Et avec ces quelques livres, qu’est-ce que j’aurais fait ? Rien du tout non plus, autant qu’ils servent.» Bon, il fallait bien avouer qu’il pouvait avoir ce discours par ce qu’il avait les moyens – que ses parents les avaient du moins-. Il était loin de pouvoir faire ce qu’il voulait, mais payer un repas ou une tournée à ses amis de temps en temps, c’était quelque chose qui pouvait passer crème. Forcément, il n’aurait pas eu forcément le même discours s’il devait compter chaque pièce pour vivre. Il avait cette chance, alors autant aider lorsqu’il le pouvait. Son raisonnement n’allait pas plus loin. Loan avait d’ailleurs continué son petit discours qui était devenu un monologue, mais là encore, il n’attendait pas forcément de réponse. Il essayait d’expliquer un point de vue, certainement biaisé… mais qui ne l’était pas ? Chacun avait une vision des choses différentes de toute manière. Il avait terminé en lui posant une nouvelle question.

Et la réponse ne tarda pas à fuser dans une imitation… disons qu’il ne savait pas si elle était grotesque ou réussie. Peut-être un peu des deux.  « J’en avais l’envie et les moyens . J’voulais faire chier Jessica, aussi. Je lui ai vidé son stock. Oui, il faut bien l’avouer cela l’avait quand même fait rire un petit, surtout le début… la fin en soit était moins drôle par ce que factuelle que l’imitation.  Il continuait de l’observer essayant de comprendre ou de décrypter quelque chose dans les faits et gestes de l’autre. « Ca va, tu as la vengeance quand même gentille.» Il aurait tellement pu faire pire que lui vider un stock de serviettes. « Ca se remet facilement…» Est-ce qu’il venait de le traiter de petit joueur à demi-mots ? Possible. Il n’avait pas pu s’en empêcher, mais il voulait lui montrer que malgré ça restait gentillet. Et de son point de vue, ça montrait quand même qu’il avait un bon fond, malgré ses manières qui étaient parfois un peu dérangeantes ou bizarres.

« T’es toujours comme ça, Loan ? Aussi… gentiment désespéré de faire le bien autour de toi ? » Il avait fixé un instant son mouvement de poignet avant de reporter son attention sur le visage du garçon un sourire plutôt amusé qu’autre chose sur le visage. Taquin et joueur même. Une étincelle malicieuse brillant dans ses yeux. « A ton avis ? vas-y, j’vais recommander des nuggets, comme ça, ça te laisse le temps de réfléchir d’me décrire comme tu me vois au premier abord. Hâte d’entendre cela.» et bien sûr, il ne s’aventurerait pas à lui faire la pareille. Loan savait qu’il avait assez d’auto-dérision et comment est-ce qu’il pouvait paraitre pour en rire ; il n’était pas certain que ce trait de caractère soit vraiment ancré dans Jeremy. Sans attendre sa réponse, il était levé, était de nouveau allé au comptoir qui étrangement était vide, il commanda une nouvelle boite de nuggets qui arriva deux minutes plus tard et il repartit vers la table, avec son butin en main qu’il posa en pleine milieu, se servant du premier nugget. « Allez vas-y, vends moi du rêve. J’espère que t’es un bon narrateur, c’est toujours plus immersif…» Petit sourire toujours en coin… « Oh, et je sais que je n’ai absolument pas répondu à ta question, j’le ferai ptet après.» il n’était pas que le gentil petit gars, d’ailleurs il préférait qu’on le voit plus comme quelqu’un de drôle, un bon pote plutôt qu’un bon samaritain. La vérité, c’est surtout qu’il était d’un bon vivant qui ne voulait pas ressasser le passé, refoulant tout ça d’un coup de pied au fin fond d’un boite close dans sa mémoire. Voire le verre toujours à moitié plein. Continuer d’avance. Vivre dans le présent, pour le futur et non dans le passé.
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Loan Hoover
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Jeu 29 Fév 2024 - 14:18
« Ca va, tu as la vengeance quand même gentille.»
Pas vraiment, non, remarqua intérieurement Léon en se tendant sous la remarque. Mais je ne vais pas crucifier Jessica entre le menu BigMac et le Royal Deluxe simplement parce qu’elle est dénuée de compassion.

Il garda sa réflexion pour lui, néanmoins, peu enclin à travestir son état d’esprit en cette soirée d’anniversaire. Pour une fois, il avait l’âme plus mélancolique que vengeresse, nichée quelque part entre ce que cela aurait pu-être réellement et ce que cela ne serait plus jamais. Si on lui avait dit, quelques mois auparavant, qu’il fêterait son anniversaire en compagnie d’un parfait inconnu dans un MacDonald's de Covent Garden, il aurait probablement ausculté le malade sous toutes les coutures, un diagnostic différentiel de tumeur cérébrale ou d’accident vasculaire ischémique tout en haut des suppositions. Mais, évidemment, Monsieur-Puissance-Supérieure avait décidé de s’inviter dans le jeu, d’envoyer aux oubliettes les règles, d’imposer un changement de tactique, puis de carrément faire flamber la partie en cours. Il fallait reconnaître que ce plot-twist, il ne l’avait pas vu venir. Alors il ramena le sujet de la conversation vers Loan, puisque c’était la seule petite lumière de cette journée. Comestible, qui plus-est, puisque la dite lumière en question se sentait visiblement motivée par la volonté farouche de le nourrir comme une oie française avant la période des fêtes.

« A ton avis ? vas-y, j’vais recommander des nuggets, comme ça, ça te laisse le temps de réfléchir d’me décrire comme tu me vois au premier abord. Hâte d’entendre cela.»

Celle là non plus, il ne l’avait pas vu venir. Mais comme il avait à peu près aussi faim de nourriture que de distraction, Léon se contenta d’hocher la tête lorsque l’autre lui proposa ce curieux échange de bons procédés. Sans doute n’était-il pas le seul à fuir quelque chose, ou bien peut-être que l’autre était simplement jovial mais que Léon n’était plus capable de correctement identifier les réactions des autres êtres humains.

Allez savoir.

Il lorgna sur le sac de l’autre abandonné négligemment sur la table. Définitivement trop naïf, trop candide. Il soupira en secouant la tête, un peu effrayé de constater qu’il était en train de soupeser le bénéfice risque d’y plonger les mains pour essayer de voir s’il ne pouvait pas lui tirer quelque chose d’utile. Sentiment qui était loin d’être arrangé par le regard brûlant qui lui léchait la nuque. Probablement les deux filles qu’il avait vu monter un peu plus tôt. Et le pire ? C’est qu’il devinait ce qu’elles se disaient sans avoir besoin de les entendre. Et il ne pouvait même pas les blâmer. Elles étaient en train de le juger sur son apparence de sans-abri, additionnant son corps décharné, les bleus sur sa peau et son apparence peu encline à inspirer la confiance. Elles étaient probablement déjà rendues à la conclusion qu’il était le genre d’individu louche qu’il fallait surveiller du coin de l’œil. Le genre qui avait envie de foutre la main dans le sac à dos devant lui pour voir s’il ne pouvait pas s’en faire un slip où en grignoter la fermeture éclair, tant qu’elles y étaient. Bref. C’était du délit de faciès, d’accord, mais une réaction tout à fait légitime, surtout. Un peu comme la manière dont les gens agissaient à son encontre en le croisant : soient ils changeaient de trottoir, soient il restaient mais faisaient mine de ne surtout pas le voir parce qu’ils ne souhaitaient pas assumer l’idée que la misère évoluait proche d’eux et qu’ils n’allaient rien faire. Autrement dit : personne n’était indifférent ou alors, Léon aurait parié qu’ils venaient d’une autre planète.

Peut-être que Loan était un extra-terrestre, en définitive.
C’était peut-être ce qu’il allait lui servir en guise de description, tiens.

En attendant que E.T version mec ne revienne, Léon tourna brusquement son visage vers les deux curieuses. Cela eu l’effet escompté. Elles détournèrent les yeux comme s’il les avait giflées, attrapèrent leur plateau et partirent sans demander leur reste. Il les entendit suggérer la commande d’un Uber tout en s’enfonçant dans l’escalier arguant que les rues de Londres n’étaient de toute façon pas sûre, mais Léon n’entendit pas le reste de leur conversation. Elles n’avaient pas tord, cependant. Il se passait quelque chose dans la capitale Londonienne en ce moment, quoi que n’en disent les médias. Depuis qu’il côtoyait la ville du bas fond, le jeune Wargrave avait appris à se fier au pouls de la rue pour adapter son instinct de survie. Conan Doyle l’avait bien compris, avec ses Irréguliers de BackerStreet : les orphelins et les sans-abris étaient les meilleurs marqueurs de santé d’une ville. Pas besoin d’audit de sécurité : regardez simplement comment se comportent les rats d’égouts, ceux que tout le monde oublient. Et en ce moments, les indésirables qu’ils étaient avaient peur de quelque chose. On se murmurait des secrets, tout bas, lorsque l’on était sûr que personne n’écoutait vraiment. On comptait les gens, scrupuleusement, comme pour s’assurer que personne ne manquait, on se méfiait des nouveaux arrivants dans les squats, on organisait sans vraiment le dire des pseudo-tours de garde sous prétexte d’entretenir le feu. Sans vraiment avouer que l’on avait soudainement peur de dormir dans le noir.

Alors oui, les deux adolescentes feraient bien mieux de rentrer en Uber.
Et définitivement, la petite étoile du matin n’aurait pas dû revenir ici, avec sa boîte de nuggets, son sourire en tranche de melon sur son visage candide, comme s’il était normal de converser avec le premier inconnu du secteur.  

« Allez vas-y, vends moi du rêve. J’espère que t’es un bon narrateur, c’est toujours plus immersif…
- J’ai l’air de ressembler à Christopher Nolan? » se fâcha gentiment le plus jeune des Wargrave.

Puis, après un soupire, il se saisit de son gobelet vide de coca, le plaça devant lui, posa ses mains l’une sur l’autre avant de juché son menton au dessus du royal édifice, observant avec concentration son vis-à-vis.

Très bien. Jouons, semblaient dire ses yeux, alors qu’il cartographiait le visage de Loan comme si chaque angle était à même de lui livrer son numéro de sécurité sociale. Quelques mois auparavant, cette fille de l’association avait réussi l’exploit de le mettre à nu. Il y avait longuement réfléchi. Et, en définitive, Cassandre n’était pas plus devin que Margaret Tacher n’avait été danseuse de pole danse. Par contre, elle – Cassandre, pas Margaret !- avait réussi à mêler de manière intelligente son prodigieux sens de l’observation et sa particulière maîtrise de l’effet barnum. Hantise de tous les atteints du complexe de l’imposteur, cet habile maniement des mots et de la paraphrase faisait le succès des horoscopes et des madame Irma joignables par téléphone à toute heure du jour, et surtout de la nuit. L’idée, en soi, était particulièrement simple : l’humain avait la propension à s’identifier à des caractéristiques majoritairement positives, mais suffisamment nuancées néanmoins pour que le miracle d’avoir été percé à jour soit total. C’était ce que l’on appelait la validation subjective. Chacun aspirait à avoir une personnalité à la fois belle, mais complexe, parce que personne ne souhaitait être banal, quoi qu’il n’en dise. C’était un peu comme la pâtisserie, en sommes : tout était dans le dosage entre sucre et acidité. Léon pencha donc sa tête sur le côté, ses yeux s’attardant sur la petite constellation de tâches de rousseur qui mouchetait la peau de Loan. Et puis, se sentant pousser des ailes de Bertram Forer, le plus jeune des Wargrave ouvrit enfin la bouche.

« Tu sais qu’il y a tout une théorie selon laquelle on pourrait deviner la personnalité de son interlocuteur simplement grâce à son prénom ? Loan. Lo-an... » répéta-t-il, songeur, faisant rouler les syllabes comme s’il s’agissait de perles imaginaires.

Il avait demandé du spectacle, après tout.
Et Léon n’avait pas franchement mieux à foutre de sa soirée, de toute façon.

« Je crois que tu multiplies les démonstrations de gentillesse parce que tu as besoin d’être aimé et admiré. Pourtant, tu es critique envers toi-même et tu as du mal à recevoir les compliments. C’est pour cela que tu justifies tes bonnes actions : t’as envie que l’on t’apprécie, et en même temps tu refuses de briller totalement. »

Il fit une pause, seulement pour attraper un nuggets et le tremper consciencieusement dans la sauce barbecue. C’était terriblement bateau, et donc terriblement efficace : voici la conclusion du Professeur Forer, qui avait distribué une pseudo-analyse comportementale identique à tous les étudiants de sa promotion d’après leur participation à un questionnaire de personnalité. Il avait obtenu la remarquable note de quatre virgule soixante-dix huit sur cinq de pertinence, alors même qu’il n’avait pas lu le moindre questionnaire et qu’il avait fourni à chacun strictement la même analyse. Chaque étudiant s’y était pourtant rigoureusement identifié : preuve, s’il en fallait encore, de la force de la validation subjective. Loan y trouverait fatalement son compte, donc.

« Si on te regarde sans creuser, on peut croire que tu es l’archétype de l’étudiant heureux et épanoui. Mais si quelqu’un venait, disons, à gratter un peu trop fort le vernis, s’interrompit-il pour mâcher consciencieusement, essayant de maintenir une certaine lenteur pour maximiser l’effet Forer, je pense qu’il découvrirait tout un tas de blessure que l’on ne soupçonne même pas au premier abord. »

Facile, là encore. Tout le monde avait un passé et un dragon sous le tapis de l’entrée, plus ou moins gros et plus ou moins bien dissimulé. Loan, là encore, y verrait ce qu’il voudrait bien y voir, là était toute la magie. Léon le gratifia donc d’un long regard, pinçant ses lèvres comme sous le poids d’une intense réflexion. Un bon orateur, avait-il demandé, n’est-ce-pas ?

« Tu as l’air plutôt chétif et pourtant tu n’as pas l’air de craindre de manger avec le premier inconnu qui s’installe en face de toi. Soi tu es complètement inconscient et dénué de sens de survie, soit tu as connu bien pire et, d’une certaine façon, le danger te manque un petit peu. »

Et puis, en partie parce qu’il était suffisamment amusé par la situation, en partie parce que la conversation des deux étudiantes derrière eux un peu plus tôt influença grandement la suite, il rajouta, d’une voix basse et sourde, comme une confidence.

« Ou alors, peut-être que c’est la troisième option ? Peut-être que je fais fausse route, et que c’est moi le petit chaperon rouge de la soirée ? supposa-t-il.Peut-être que tu essais de m’attirer dans la cabane au fond des bois à coup de nuggets et de frites. Peut-être que c’est toi, le remake de Jack l’Eventreur qui pave la ville de cadavre depuis plusieurs mois. »

Il laissa planer quelques secondes. Puis, il se recula contre le dossier de la banquette, étendant ses bras de chaque côté de son corps, le regard consciencieusement vissé dans celui du jeune homme en face de lui.

« Alors, Loan, dis-moi, de quel conte pour enfant es-tu le héros, hm ? Demanda-t-il en inclinant sa tête sur le côté. Est-ce que tu es cette narcoleptique, candide et inutile Aurore qui se contente de pioncer en passant à côté de sa vie ? Ou bien es-tu Belle, qui s’éprend de la bête dans une belle illustration du syndrome de Stockholm pour oublier ses traumatismes ? Un sourire étira ses lèvres, un brin provoquant. A moins que tu ne sois le grand-méchant loup de l’histoire ? »

( :lèche: )
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Léon Wargrave
Dim 3 Mar 2024 - 20:15
Pour l’instant Léon, si ce n’est ces manières un peu rustres, avait l’air quand même plutôt sympa. Il n’était pas désagréable et le fait qu’il le cherchait un peu -beaucoup- amusait à vrai dire plus Loan qu’autre chose. Pour l’instant, il n’avait rien dit qu’il aurait pu mal prendre. Et lorsque l’autre parlait de vengeance sur la femme, il y voyait là quand même quelque chose de sympa. Ce n’était que des serviettes après tout ; et pour l’instant elles étaient entières, il ne les avait même pas émiettées. Son interlocuteur sembla un brin songeur mais il eut du mal à savoir si c’était plus dans le positif ou dans le négatif ? Peut-être qu’il se leurrait le Hoover et qu’en réalité Léon n’osait pas dire ce qu’il voulait lui faire à la Jessica pour ne pas lui faire peur.

La discussion était à présent plus ou moins engagée, et la nouvelle question de Léon, si elle le laissa perplexe quelques instants, ne tarda pas l’instant d’après à faire ressortir le côté joueur de Loan. Après tout, il ne savait pas trop quoi répondre à la question et c’était quand même foutrement moins drôle s’il répondait à la question que s’il avait un avis d’un illustre inconnu – ou du moins d’un inconnu qu’il connaissait depuis moins d’une heure-. Cela pouvait révéler des choses intéressantes, et il était curieux de voir ce genre d’opinion. Il avait bien évidemment conscience que cela pouvait être à double tranchant mais il était largement prêt à courir le risque. Ce n’était pas non plus une grosse prise de risques et dans tous les cas, ce n’est pas pour cela qu’il changerait d’un iota. Ses amis l’appréciaient pour ce qu’il était et cela lui suffisait amplement, il n’avait pas envie de prouver des choses aux gens. Il n’avait pas envie de changer pour rentrer dans une pseudo-norme sur certains points. Quelque part aussi, c’était presque un défi qu’il lançait à Jéremy/Léon : voir comment est-ce qu’il pouvait se dépatouiller avec cette manière de faire qui n’était pas des plus communes.

Loan était donc reparti chercher ladite de nuggets, oubliant carrément qu’il aurait mieux fait de prendre son sac par ce que c’était risqué. Ceci dit, dans le sac en question, il n’y avait pas forcément grand-chose à voler, il avait pris son porte-monnaie avec lui pour payer. Il restait son téléphone, ses papiers d’identité, un peu d’argent liquide. Même s’il y avait eu des choses plus importantes, de toute manière il n’y aurait certainement pas pensé. En attendant, il essayait de réfléchir à ce que pouvait bien répondre son nouveau camarade. Est-ce qu’il allait essayer d’être original ? Drôle ? Trolle ? Vrai ? Dur à dire. Il avait l’air d’être tranchant, mais peut-être avec un côté trollesque. Bientôt, sa nouvelle commande en mains, il s’était dirigé vers la table où il posa la bouffe au milieu tout en reprenant la parole et en s’installant confortablement face à l’autre garçon. Il vérifia rapidement son téléphone avant de reporter son attention pleine et entière sur son interlocuteur qui ne tarda pas à répliquer
« J’ai l’air de ressembler à Christopher Nolan? » il eut un léger rire et secoua la tête amusé avant de lui faire un clin d’œil et de répliquer « Je t’aurais certainement demandé un autographe si c’était le cas, et je ne serai ptet pas le seul.» Ton léger, plus pour le taquiner qu’autre chose. Et puis il se sentit observé le Loan, l’autre qui le jugeait son verre de coca sous ses mains, menton sur lesdites mains. Mais le type avait l’air quand même vouloir jouer, il le laissa donc l’observer comme bon lui semblait même s’il trouvait quand même ça un peu gênant. A quoi est-ce qu’il pouvait bien penser ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien voir en lui en cet instant ?

Impression d’un long silence. Pesant. Alors qu’en réalité il n’y avait certainement eu qu’une poignée de secondes – ou de dizaines de secondes, mais dans ces moments-là on perd un peu ce concept de ‘’temps’’. « Tu sais qu’il y a tout une théorie selon laquelle on pourrait deviner la personnalité de son interlocuteur simplement grâce à son prénom ? Loan. Lo-an... » oulà. OULA ! le départ était étrange, il fronça un peu les sourcils sans pour autan lui couper la parole. Les dires en lui-même superposé à la prononciation de son prénom. Il était resté un instant ou deux interdit et bientôt, le Jeremy/Léon avait continué.  « Je crois que tu multiplies les démonstrations de gentillesse parce que tu as besoin d’être aimé et admiré. Pourtant, tu es critique envers toi-même et tu as du mal à recevoir les compliments. C’est pour cela que tu justifies tes bonnes actions : t’as envie que l’on t’apprécie, et en même temps tu refuses de briller totalement. » Il y avait peut-être un peu de vrai là-dedans mais au final, est-ce que c’était tant que ça ? N’y avait-il pas une part de déni sur comment est-ce qu’il se voyait ou voulait être et sur ce qu’il était réellement ? Loan n’était pas certain d’avoir une vraie réponse à cela, plutôt que de montrer qu’il aurait pu être troublé, il se servit à son tour un nuggets tout en observant Jeremy, en même temps ce qu’il venait de lui dire restait quand même vague, il aurait probablement pu le superposer à bon nombres de ses amis, alors pourquoi est-ce qu’il se posait autant de questions ? « Si on te regarde sans creuser, on peut croire que tu es l’archétype de l’étudiant heureux et épanoui. Mais si quelqu’un venait, disons, à gratter un peu trop fort le vernis, je pense qu’il découvrirait tout un tas de blessure que l’on ne soupçonne même pas au premier abord. » Il pencha un peu la tête sur le côté, cette fois-ci c’était certainement beaucoup plus vrai, mais en même temps… plutôt vrai pour la plupart des personnes qui paraissaient des étudiants heureux et épanouis ? Qui n’avait pas de blessure, quelque qu’elle soit ? Il avait conscience que ça brassait large, et pourtant… pourtant il avait du mal à rester focaliser simplement sur ce point-là. Tellement ça restait juste, même si, il était loin d’être le plus à plaindre selon lui, la richesse de ses parents avaient quand même facilité toujours beaucoup de choses. Mais ça n’enlèvera jamais Poudlard, ou même la morsure. Pour ne citer que ces deux gros points. « Tu as l’air plutôt chétif et pourtant tu n’as pas l’air de craindre de manger avec le premier inconnu qui s’installe en face de toi. Soi tu es complètement inconscient et dénué de sens de survie, soit tu as connu bien pire et, d’une certaine façon, le danger te manque un petit peu. » Cette fois Loan eut un léger rire bref, et il allait se permettre de répondre vu que…. C’était disons juste un petit quelque chose contrairement au reste mais n’en eut pas franchement le temps. « Ou alors, peut-être que c’est la troisième option ? Peut-être que je fais fausse route, et que c’est moi le petit chaperon rouge de la soirée .Peut-être que tu essais de m’attirer dans la cabane au fond des bois à coup de nuggets et de frites. Peut-être que c’est toi, le remake de Jack l’Eventreur qui pave la ville de cadavre depuis plusieurs mois. » Il eut un léger petit rire amusé, s’il savait à quel point il pouvait être relié au petit chaperon rouge. Sourire en coin, clairement amusé. Là encore, il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà l’autre avait repris « Alors, Loan, dis-moi, de quel conte pour enfant es-tu le héros, hm ? Est-ce que tu es cette narcoleptique, candide et inutile Aurore qui se contente de pioncer en passant à côté de sa vie ? Ou bien es-tu Belle, qui s’éprend de la bête dans une belle illustration du syndrome de Stockholm pour oublier ses traumatismes ? A moins que tu ne sois le grand-méchant loup de l’histoire ?» Comme pour répondre au sourire de son camarade, il lui en fait un qui se voulait plus inquiétant que les autres en mode « qui sait » ? il attendit encore quelques instants pour être certain qu’il avait enfin fini son monologue et il prit la parole. Il ne comptait pas déblatérer autant, juste donner quelques informations « Je préfère juste croire à mon prochain et on est dans un lieu public bondé. Moins de chance qu’il m’arrive quelque chose. Si tu voulais tuer quelqu’un et que je m’étais assis à la table juste à côté tu aurais certainement pu le faire. Que je sois face à toi, ou à une table à côté. Des drames comme cela, il y en a beaucoup.» Le point important était certainement le fait qu’ils étaient dans un lieu public. « Et qui sait, si j’ne suis pas le grand méchant loup ou Jack l’Eventreur ? Tu le sauras bien assez tôt, non ?» Sourire taquin. Voix chaude, un peu mystérieuse et rieuse. « Tu sais bien raconter en tout cas.» il prit un nugget, puis un autre les grignotant tout en continuant d’observer Jeremy. Comme pour lui montrer qu’il n’était pas si perturbé que cela par ce genre d’informations. Au final, Loan avait bientôt reprit « Tu ne te débrouilles pas trop même si ça reste quand même de grosses approximations.» Comme s’il allait lui dire sur quels points il avait raison ou tort, il préférait la jouer comme ça. « La seule chose que je répondrai ; c’est que je ne changerai pas pour les gens, pour me faire apprécier. Mes amis les plus proches m’apprécient comme, comme je suis réellement, alors il est hors de question que je ‘joue’ un rôle pour plaire à d’autres.» Par ce qu’au final c’était certainement le point le plus important de tout ce discours ; oui il aurait aimé que ses parents l’aiment pus, l’apprécient à sa juste valeur, pour gagner un peu de leur intérêt plus jeune – enfant-, il avait multiplié les essais. Et aujourd’hui, il se battait contre eux pour juste être comme il était, faire ce qu’il aimait. Une bataille constante. Incomprise. Mais il ne les laisserait pas gagner, il suivrait ses envies, sa voie, tant pis pour leur estime qui était de toute manière depuis bien trop longtemps. Il restait dans ses valeurs. Point barre. « Déçu ?» questionna-t-il comme il aurait pu dire satisfait pour avoir compris en partie qui il était. Mais toucher le négatif lui semblait presque plus judicieux dans ce cas précis. « Perso, j’ne suis pas bon juge…. Mais, malgré les airs durs que tu te donnes ou que tu cherches beaucoup dans la provocation, tu as l’air d’être sympa. C’tout ce que je pourrais dire de mon analyse sûrement un peu foireuse.»

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Jeu 7 Mar 2024 - 22:11
Un jour, dans la salle d’attente de son dentiste, Léon était tombé sur un de ces livres de psychologie qui foisonnaient et prenaient la poussière dans ce genre d’antichambre où pour tromper l’ennuie – ou la peur - vous étiez prêt à lire à peu près tout ce qui vous tombait sous la main. Du bricolage à l’automobile alors que vous n’aviez qu’un balcon bétonné et une trottinette électrique. Il se souvenait encore du questionnaire « Souffrez-vous du besoin d’approbation des autres », prêt à vous psychanalyser pour peu que vous ayez un crayon à papier et cinq minutes pour cocher les sept questions qui trônaient fièrement sur le papier glacé. Alors, mentalement, Léon cochait les cases pour Loan. Les frites et le coca lui firent valider l’affirmation numéro trois «Vous donnez la priorité aux besoins des autres » . Il entoura aussi le numéro cinq « Vous brûlez de savoir ce que les autres pensent de vous » – car qui demandait à un inconnu une description, hormis celui pour qui cela avait une grande importance. Dans la foulée, il valida aussi la numéro sept « Vous avez du mal à fixer des limites à vos interlocuteurs » – puisqu’il piochait toujours dans la boîte de nuggets, tant et si bien que l’autre avait dû descendre en chercher une seconde, pas loin de subir le même sort. Et plus Léon s’enfonçait dans sa description, droit vers l’absurdité de l’accuser d’être un tueur en série, ou bien sa future victime, plus il s’attendait à déclencher… quelque chose. Mais, curieusement, il le laissa terminer sans faire de remarque, puis décida de s’accrocher au détail que le plus jeune des Wargrave avait placé là par pur effet de style plutôt que par réelle perspicacité. Le danger, donc. Dommage qu’il n’y ait pas de case huit concernant un attrait visible pour l’autodestruction morbide, parce qu’il aurait coché vivement. Et trois fois, même.

« Je préfère juste croire à mon prochain et on est dans un lieu public bondé, rigola-t-il.
Okay, mère Thérésa, c’est pire que ce que je pensais. Même les curés ne croient pas autant en leurs paroissiens, c’est pour ça qu’ils confient la quête à des enfants ou des grands-mères.
- Moins de chance qu’il m’arrive quelque chose. Si tu voulais tuer quelqu’un et que je m’étais assis à la table juste à côté tu aurais certainement pu le faire. Que je sois face à toi, ou à une table à côté. Des drames comme cela, il y en a beaucoup.Et qui sait, si j’ne suis pas le grand méchant loup ou Jack l’Eventreur ? Renchérit Loan devant un interlocuteur à la fois consterné et amusé. Tu le sauras bien assez tôt, non ?
- La vache, souffla Léon, vaincu, en se penchant de nouveau vers l’avant, coude sur la table et agitant son gobelet de manière vague en le fixant intensément. Tu sais, le second degré n’est pas simplement une température, hein ? »

Il finit par reposer son verre en carton, ses doigts jouant à présent avec la paille qu’il passait et repassait entre ses doigts, comme en proie à une grande réflexion. Il lui donnait à peu prêt le même âge que lui, ce qui faisait de Loan quelqu’un qu’il aurait probablement pu croiser sur un quelconque campus si Monsieur-Puissance-superieur n’avait pas décidé de foutre en l’air son avenir. Et des personnes de son âge, Léon en avait donc côtoyées à la pelle que cela soit à l’internat d’Eton ou bien à l’Imperial College. Bien assez pour savoir que les personnalités simplement gentilles étaient rares – suffisamment pour qu’en en rencontrant une, il y ait surtout beaucoup plus de chances pour que celle-ci soit l’un de ces spécimens maltraités par l’enfance, l’alcoolisme parental ou un évènement traumatique autre – quand cela n’était pas les trois en même temps – qui confondait gentillesse démesurée avec sécurité illusoire de ne plus jamais être délaissé. Et comme sa chance frôlait le zéro absolu, il préférait parier sur cette variante là plutôt que la providentiel  gentillesse. Loan semblait trop… trop. Définitivement.  

« Tu sais bien raconter en tout cas, renchérit Loan comme pour faire emphase à ses pensées, poli jusqu’au bout des ongles.« Tu ne te débrouilles pas trop même si ça reste quand même de grosses approximations.»

Et Léon pu valider la numéro un « Vous évitez toujours de critiquer les autres, sauf si c’est pour les complimenter ». Loan allait bientôt frôler le sans faute.

« La seule chose que je répondrai, c’est que je ne changerai pas pour les gens, pour me faire apprécier. Mes amis les plus proches m’apprécient comme je suis réellement, alors il est hors de question que je ‘joue’ un rôle pour plaire à d’autres.»

Léon le gratifia d’un sourire frôlant pour sa part la condescendance, manquant de justesse rouler les yeux vers le plafond. Il cocha la la numéro six « Vous avez le besoin inconscient de justifier vos traits de personnalités ». En même temps, c’était un peu comme se targuer de rester assis alors que l’on était paraplégique. Pas besoin de changer pour se faire apprécier lorsque l’on avait visiblement organisé toute sa personnalité pour ne surtout pas subir le rejet des autres. Deuxième barquette de nuggets à l’appuie. L’ex-étudiant en médecine pencha la tête sur le côté, observant sous couvert de ses longs cils fuligineux le profil de son vis-à-vis, ne sachant pas vraiment où s’arrêtait Barnum et où commençait Freud dans sa longue observation. Il aurait pu écrire une thèse en huit tomes sur les personnes comme Loan souffrant visiblement d’une peur viscérale de l’abandon et se croyant doté d’une personnalité chevaleresque alors qu’elles étaient surtout terrifiées. Il avait vécu auprès de Maxence Wargrave, Superman version sorcier, toujours prêt à sauver la veuve et l’orphelin pour justement oublier qu’il l’avait été, orphelin. Il avait fait le tour du sujet, plusieurs fois, dans un sens comme dans l’autre. Et on ne résonnait pas ce genre d’infirme d’estime d’eux-même si facilement.

« Déçu ? demanda Loan.
- Oh, non, répondit Léon, pragmatique, en haussant les épaules. C’est exactement comme cela que je te voyais.
- Perso, j’ne suis pas bon juge…se dévalorisa Loan, et Léon cocha immédiatement une autre case, mais, malgré les airs durs que tu te donnes ou que tu cherches beaucoup dans la provocation, tu as l’air d’être sympa. C’tout ce que je pourrais dire de mon analyse sûrement un peu foireuse.
- Sympa ? » Répéta Léon en se redressant comme si son corps venait d’être traversé par un courant de dix mille volts.

D’aussi loin que ses souvenirs remontaient, sympa n’avait jamais fait parti des adjectifs pouvant le décrire. Sa naissance s’était faite dans le miracle le plus total, après qu’Hannah Wargrave ait renoncé au fait d’avoir un enfant naturellement avec son mari, ce qui les avait tous les deux conduits sur le chemin de l’adoption. Et puis, Léon était arrivé sans avoir été prévu, comme la touche finale venant compléter leur bonheur. Il avait été choyé jusqu’à la démesure, gâté jusqu’à l’excès et n’avait souffert que de très peu de contrariétés. Et puis, à l’âge de ses quatre ans, son grand-frère avait été retiré à la garde de ses parents pour retourner chez sa mère biologique et la famille Wargrave s’était effondrée comme un château de carte. Du souriant de la première année de maternelle au timide de la dernière section l’on progressait vers le renfermé à son entrée au primaire pour finir sur l’insolent souligné deux fois au stylo rouge. Le retour de Maxence dans leur foyer n’avait pas arrangé les choses, bien au contraire : puisque l’aîné s’était évertué à être le petit garçon parfait sous tout rapport, poli depuis le berceau de peur d’être rejeté, Léon avait endossé le rôle contraire, comme s’il fallait absolument une symétrie. Son intelligence n’avait en rien arrangé les choses non plus : pour faire simple, l’ennui lui avait laissé beaucoup trop d’espace pour acidifié le venin qui lui servait de salive. Léon corrigeait certain de ses enseignants sans jamais se préoccuper de ménager leur orgueil et il aurait frôlé l’expulsion à de nombreuses reprises si son excellence ne lui avait pas sauvé la mise. Hannah et Peter attendirent donc beaucoup de son entrée dans le très élitiste internat d’Eton College. Ce fut vrai, en partie parce que Léon cessa complètement de s’ennuyer, en partie parce qu’il tomba sur des égos bien plus important que le sien. Poussé par une volonté d’être le meilleur, l’insolent laissa place au compétitif pour glisser doucement vers le calculateur du responsable de son club d’échec jusqu’à l’intransigeant de son professeur principal. MaisEton Collège avait rendu grâce à ses capacités cognitives sans jamais daigner s’intéresser à ses compétences sociales. Pas qu’il n’ait pas eu d’amis, bien au contraire : seulement, Léon n’avait jamais fait d’effort pour se sociabiliser. Ceux qui l’entouraient avant le drame auraient pu se compter sur les doigts d’une main. Ils étaient restés par persévérance, lisant entre les lignes de son évident manque de confiance en les autres.  Léon était de ses natures qui préféraient ouvrir les portes plutôt que de les verrouiller : si Maxence avait peur qu’on l’abandonne, Léon, lui, s’était convaincu que tout le monde finirait par partir un jour. Alors, contrairement à son frère, il ne faisait aucun effort pour retenir qui que ce soit, intimement convaincu qu’au moins, ceux qui étaient quand-même là, resteraient un peu plus longtemps. Les petites-amies qu’il avait eu l’avait découvert à leurs frais : Léon ne retenait personne. Sans coeur et connard avaient donc rejoint la liste de ses adjectifs. Chuck, son meilleur ami, avait quant à lui rajouté, après avoir assisté à l’une de ses ruptures rocambolesques – dans lesquelles Léon hochait mécaniquement la tête sans jamais prononcer autre chose que des monosyllabes – qu'il était insupportablement attachiant.

Mais sympa n’avait jamais fait parti du programme. Ça, c’était une première. Alors Léon choppa le dernier nuggets et s’empressa de réaligner correctement les constellations avant que Monsieur-Puissance-Supérieure ne décide d’inverser la gravité pour rétablir lui-même l’ordre des choses. Il n’avait pas survécu cette année là en étant sympa.

« Et tu déduis ça parce que je suis toujours installé là ? Lui demanda-t-il en trempant l’ultime survivant de son appétit dans les restes de la sauce Barbecue. Tu payes le dîner à quelqu’un qui n’a rien mangé depuis des lustres, informa-t-il entre deux mastications. Évidemment que je suis toujours assis là. J’ai la dalle,  haussa-t-il les épaules. Alors dis-moi, Mère Thérésa, tes amis aussi, tu les achètes à coup d'Happy Meal et de fast-compliments cuisinés à la va-vite sur la base de pas grand chose ?

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Dim 10 Mar 2024 - 19:15
- La vache. Tu sais, le second degré n’est pas simplement une température, hein ? »

Qu’il venait de lui dire Léon, sous le regard un peu plein d’incompréhension d’un Loan qui se disait que vraiment ce type n’avait rien compris et que c’était limite l’hôpital qui se foutait de la charité. Il hésita un instant à la réaction à avoir, une fois la surprise passée, finalement il eut un rire amusé et secoua la tête en se demandant vraiment comment est-ce qu’il avait pu prendre ses phrases au sérieux. Même si oui, dans les faits, il aurait pu être un dangereux criminel sans que l’on puisse s’en rendre compte. Qui aurait pu s’en douter ? Mais fort heureusement pour Léon, ce n’était pas du tout le cas.

«Tu sais que ça vaut pour toi aussi ? Non, par ce que t’as l’air un poil premier degré quand même.»

Petit sourire en coin. Une petite taquinerie plus qu’autre chose. Juste pour lui montrer que oui, il plaisantait bien et donc que sa remarque et bien… c’était surtout à lui qu’elle devait le coller. Ce n’était pas par ce qu’il était gentil qu’il allait se faire sans répliquer quoi que se soit et juste opiner gentiment de la tête pour lui faire plaisir et ne pas blesser. Malgré tout, il avait vite repris en disant quelque chose de plus positif sur sa façon de raconter les faits. Un compliment, comme un autre en soit. Et, malgré les explications qu’il lui fournissait au fur et à mesure de son monologue, il avait l’impression que Léon se foutait plus de sa gueule qu’autre chose mais dit comme s’il n’avait rien remarqué, avant de clore cela avec une petite question.

- Oh, non. C’est exactement comme cela que je te voyais.
« Ok !»

Et il avait repris une autre phrase, sans se rendre compte que le mot « sympa » qu’il attribuait à Léon allait tourner au désastre. Son interlocuteur par contre s’était redressé et presque sursauté à ce mot là qu’il répéta comme si Loan avait insulté sa famille sur dix générations. Autant des fois, il comprenait que des paroles pouvaient mal être interprétées, l’humour ou autre tout le monde n’a pas forcément la même perception. Alors comment un mot comme « sympa » pouvait-il être mal pris ? Vraiment c’était quelque chose qui le dépassait… à moins qu’il veuille qu’on le déteste, qu’on ne voit que des aspects négatifs de sa personne ?  Ou encore autre chose qu’il n’arrivait pas à saisir.

« Et tu déduis ça parce que je suis toujours installé là ? Tu payes le dîner à quelqu’un qui n’a rien mangé depuis des lustres avait répondu Leon tout en trempant le dernier nuggets dans la sauce barbecue. Évidemment que je suis toujours assis là. J’ai la dalle. Alors dis-moi, Mère Thérésa, tes amis aussi, tu les achètes à coup d'Happy Meal et de fast-compliments cuisinés à la va-vite sur la base de pas grand chose ?

Autant on pouvait lui faire comprendre qu’il était trop gentil, il le savait plus ou moins, mais parler de ses amis de la sorte, ou de son amitié avec eux, ça c’était vraiment quelque chose qui passait beaucoup moins. Pourtant, il ne le darda pas Léon du regard et se contenta d’un léger sourire peut-être un poil trop sarcastique, mais là c’était vraiment plus fort que lui ; le ton néanmoins bien qu’un peu piquant restait cordial et n’invitait pas forcément à croire qu’il l’insultait. Mais tout est toujours question d’interprétation…

«Moi au moins j’ai des amis. » répliqua-t-il en le regardant dans les yeux. «Des amis sur qui je peux compter les yeux fermés. Le genre d’amitié où on est là, les uns pour les autres. Est-ce que tu peux dire la même chose ? » Il ne voulait pas être trop méchant, mais il n’allait pas non plus se laisser marcher sur les pieds indéfiniment. « Et j’en déduisais plus ça, par ce que tu aurais pu partir, ou juste t’installer sans faire la discussion. Tu es piquant, mais pas vraiment méchant. Tu me cherches clairement, peut-être par ce ça t’amuse, peut-être pour voir mes limites ou me pousser à bout. Qui sait ? Mais je reste sur ce sentiment que tu es, au fond, quelqu’un de sym-pa.» Il l’avait redit détachement bien les syllabes du fameux mot, Le cherchant lui aussi un peu, et surtout, il n’avait  le regardai toujours un maximum dans les yeux. « Même si ce mot te semble visiblement être une insulte.»

Tu sais, Léon, les barrières il les voit. Il ne connait pas ce genre de position, de vivre dans la rue, ce genre de de faim ou autres. Mais il peut parfaitement comprendre, Loan, qu’on s’érige des murs pour se protéger, qu’on rejette pour se protéger. Le bon fond, lui demeure, et quelque chose lui disait qu’il n’était pas mauvais ce gars face à lui. Il aurait pu rajouter des choses, comme par exemple, et si je t’invite à prendre une douche sans rien attendre en retour, qu’est-ce que ça fait de moi ? Il s’en foutait un peu de comment on le voyait. La question qui trottait plutôt dans sa tête, c’était ‘’est-ce qu’il pouvait lui faire confiance et l’introduire chez lui ?’’ et il n’était pas certain de la réponse. Pas sûr déjà que son frangin apprécierait, mais il n’avait pas forcément assez confiance en l’homme devant lui, pourtant lui fournir un toit pendant quelques jours – le canapé lit était disponible- et de quoi se laver, manger pourrait être une bonne chose.  Laisser son sac auprès de Léon était une chose, mais « chez lui » c’était toujours une question d’intimité plus prenante et qui suscitait forcément beaucoup plus de questions… Questions auxquelles il n’avait pas du tout de réponse.
Il aurait bien posé une question sur sa famille mais se dit que c’était potentiellement un terrain miné. Une nouvelle hésitation, mais il ne reprit pas la parole, il verrait bien comment pouvait se finir la discussion après ce qu’il avait déjà dit. Avoir peut-être des informations utiles et juger après.
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Lun 18 Mar 2024 - 22:32
«Tu sais que ça vaut pour toi aussi ? Non, par ce que t’as l’air un poil premier degré quand même, » lui rétorqua Loan, sourire en coin et yeux rieurs.

Léon se retint de lever ses propres yeux au ciel, se demandant qui de sa partie puérile ou de sa partie mauvaise foi remporterait le duel si un jour les jeux étaient lancés. Avant de décider, dans la foulée, que cela serait probablement son orgueil qui les coifferait au poteau tous les deux. Piqué au vif, il se contenta donc d‘un sourire Colgate, tachant d’oublier néanmoins que cela faisait une bien trop longue éternité qu’il n’avait pas vu de tube de dentifrice. N’était-ce pas la démonstration de son humour très premier degré, du reste ?

«Moi au moins j’ai des amis,» appuya Loan, visiblement capable de cruauté, finalement.

Comme quoi.

En silence, Léon frôla l’apoplexie. Aux échecs, il aurait dignement accepté la défaite et couché son Roi. Mais ici, installé face à un parfait inconnu qui venait de décocher une flèche d’une redoutable précision, Léon se comporta comme s’il était dans l’arène de Djenco tout près des dock. Il encaissa le coup et se prépara pour le prochain, tout en se demandant s’il n’aurait pas préféré se faire tabasser les côtes plutôt que de risquer de se fracturer à coup de souvenirs.

«Des amis sur qui je peux compter les yeux fermés. Le genre d’amitié où on est là, les uns pour les autres. Est-ce que tu peux dire la même chose ?
- Non, » mentit immédiatement Léon, voix de glace et yeux fantômes.

Lorsque sa maison était partie en flamme, avec ses parents et sa vie en guise de combustible, il avait pourtant envisagé pendant une fraction de seconde de rejoindre la maison de Chuck. Son condisciple, rencontré sur les bancs d’Eton College, était le genre d’ami que l’on pouvait joindre à trois heures du matin même s’il s’agissait d’aller enterrer un cadavre quelque part. Léon lui vouait une confiance sans limite, principalement parce que Chuck était le genre de personne pour qui le mot « limite » ne faisait pas parti du vocabulaire. Son ancien colocataire de l’internat n’était pas seulement né avec une cuillère en argent dans la bouche, mais bien avec le service d’argenterie tout en entier. Unique héritier d’une multinationale céréalière à l’exportation tout aussi démesurée que son chiffre d’affaire, Charles n’avait pragmatiquement besoin de personne dans sa vie. Pourtant, les gens gravitaient autour de sa personne – comprenez, son compte en banque et sa renommée – comme des mouches autour d’un pot de miel. Alors, lorsque Léon l’avait royalement ignoré, puis platement humilié lors du tournoi d’échec, les fondations d’une étonnante amitié s’était érigée. La construction s’était avérée extrêmement solide, puis capable d’étendre son empire sur le monde extérieur. Charles était exactement le genre d’amitié dont Loan parlait. Et c’était la raison pour laquelle il n’avait jamais repris contact avec lui : contrairement à Maxence, Léon savait protéger les gens auxquels il tenait. A l’exception près des risques qu’il prenait, une fois par mois, dans les petites annonces de Gumtree, pour deux livres et quarante-trois cents.

« Et j’en déduisais plus ça, par ce que tu aurais pu partir, ou juste t’installer sans faire la discussion. Tu es piquant, mais pas vraiment méchant. Tu me cherches clairement, peut-être par ce ça t’amuse, peut-être pour voir mes limites ou me pousser à bout. Qui sait ? Mais je reste sur ce sentiment que tu es, au fond, quelqu’un de sym-pa», persista Loan, inconscient des cordes qu’il était en train d’actionner.
- Ou alors, quatrième possibilité, rétorqua Léon en récupérant la boite de nuggets pour la plier soigneusement en plusieurs fois, hypothèse vraiment folle, retiens ton souffle, continua-t-il en levant les bras pour jeter son projectile jusqu’à la poubelle derrière eux, je suis juste un connard ?»

Dans le mile. Les vestiges de la boîte de nuggets tout comme les propos de son vis-à-vis, bien que Loan ne pouvait qu’ignorer à quel point il avait déversé du sel sur ses plaies à vif. Soit à peu près l’équivalent de la mère morte directement sur son cœur et que le reste des murailles érigées pour se protéger n’aient qu’à aller se faire foutre. Léon inspira, expira, refoula. Et recommença. Inconscient, l’autre continuait à foutre en l’air ses réserves.

Et Joyeux anniversaire, Léon.

« Même si ce mot te semble visiblement être une insulte, » remarqua Loan.
- Bon, soupira Léon en s’attaquant à présent à son gobelet en carton, qu’il écrasa d’un geste de la main avant de recommencer à le plier soigneusement. Leçon du jour, Loan : certaines personnes n’ont pas le luxe de vivre leur vie en se parfumant avec ton spray pour chiotte senteur «Naïveté eternelle », d’accord ? »

Dans le genre têtu, il avait visiblement tiré le gros lot. Mais pas de ceux qui parlaient en secouant de trop les bras où en élevant les bras comme s’il fallait absolument mettre en geste des onomatopées toujours plus nombreuses. Non, ce spécimen là était une forme particulièrement collante de rouleau adhésif, comme un tue-mouche que l’on suspendait au milieu du salon et qui finissait par vous attirer dans ses filets. Le genre à dévier les pics qu’on lui envoyait comme s’il pouvait les convertir en tendresse à coup de voix joueuse et de sourire enfantin. Collant, donc. Et Léon n’avait pas passé cette dernière année à arracher chacune de ses attaches pour être certain qu’il entraînerait personne dans sa chute pour hériter de Loan et de ses un mètre soixante de colle extra-forte et tenue longue durée, option leçon de moral à ses heures perdues, merci bien. La table s’ébranla lorsqu’il se leva et  projeta son sac à dos dessus. Il en sorti brièvement un billet de vingt livres qu’il déposa - écrasa - devant Loan.

«Je réservais ça pour mon dealer, »  mentit-il en passant son sac à dos sur ses épaules, le défiant du regard comme pour lui signifier que oui, dans sa réalité, manger avait parfois été à la seconde place, juste derrière une dose d’héroïne.

Mais il était sobre, à présent. A moins que jouer par le biais des petites annonces du site de Gumtree avec Charles ne soit une forme d’addiction. Ce qui était sans doute le cas, puisque Léon n’avait jamais touché à certains des gains gagnés dans la box de Djenco afin de ne pas manquer ce putain de rendez-vous. La seule chose qu’il lui restait. Au début, il s’était agi de simplement faire passer un message à Chuck pour que ce dernier ne retourne pas tous les Etats-Unis afin de lui mettre la main dessus – parce qu’il en avait clairement les moyens, la volonté et le temps. Léon avait découvert des années auparavant que son meilleur ami entretenait une sorte de relations échiquéenne avec un – ou une - parfait inconnu par le biais du site. Alors, lorsqu’il avait fallu lui faire passer un message, Léon s’était contenté de poster une annonce le quinzième jours du mois et tant pis s’il tenait la chandelle ou foutait en l’air le rencard tordu du multimillionnaire. Évidemment, Chuck avait mordu, répondant à son inconnu(e) ainsi qu’à sa propre annonce. Le mois suivant, il lui avait proposé un premier Gambit. Que Léon avait accepté, comme toujours. Trois mois plus tard, un Gambit de la Reine venait confirmer à Chuck ce que Léon le soupçonnait d’avoir compris dès son ouverture. Depuis, coup par coup, un plateau en tête et un monde entier de raccroché à cette partie qui était la seule chose qui lui restait, Léon payait deux livres et quarante trois cents pour qu’une Tour, un Cavalier, un Pion, un Fou, un Roi ou une Reine ne vienne murmurer de l’autre côté de l’Atlantique à Charles qu’il était toujours en vie.

Deux livres et quarante trois cents de risque, chaque quinzième jour du mois.
Pour un Échec et Mat susceptible de mettre Charles en danger.
Il était temps que cela cesse.

Moi, au moins, j’ai des amis. Est-ce que tu peux en dire autant ?

Oui.
Non.
Peut-être.
Plus-maintenant.

« Payes donc un coup à tous les amis que je n’ai pas, » déclara Léon avant de tourner les talons.

( :chut: )
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Léon Wargrave
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Léon Wargrave
Jeu 21 Mar 2024 - 20:08
Ce genre de discussion pouvait quand même être drôle si les autres avaient du répondant. Léon en avait mais visiblement, il manquait sacrément d’humour et d’auto-dérision. Il aimait vanner – quitte à être blessant- mais ne semblait pas apprécier qu’on lui rende la pareille. Il n’avait pas voulu être spécialement méchant, mais l’autre l’avait piqué et il était ‘’normal’’ de son point de vue de ne pas se laisser faire et de répliquer. Tu vois, Jérémy, je ne suis pas si gentil que ça. Tout était question de perception, il était adorable du moment qu’on ne le fasse pas trop chier et là son interlocuteur avait quand même bien joué avec certaines limites depuis le début de la conversation. Comme il lui fit de suite remarquer par la suite, l’autre était piquant, il le cherchait pour X ou Y raison. Et il venait de le trouver. C’était aussi simple que ça. Il avait bien vu qu’il avait peut-être blessé l’autre, mais ne s’excusa pas en premier lieu, par ce que c’était trop simple. On ne pouvait pas asticoter les autres en se foutant d’être possiblement blessant et faire la gueule après par ce que les autres avaient répliqués quelque chose. En tout cas, il semblait avoir touché un point sensible et au fond, il en était désolé. Mais pourquoi diable, est-ce qu’il venait faire de « l’humour » sur ses amis si on ne pouvait pas lui retourner la pareille ? Léon/Jérémy aurait beau dire tout ce qu’il voulait sa phrase était blessante. Combien de fois est-ce qu’on avait pu suggérer qu’il n’avait pas de vrais amis, juste des gens qui profitaient de lui, de l’argent de sa famille. Alors non, ça n’avait rien de drôle, du moins pas à ses yeux. Il avait eu une réflexion de défense automatique, absolument pas recherchée. C’était vraiment tu tac au tac. Un pur réflexe d’attaque et de défense en même temps.

Il avait donc continué de parler, essayant de passer rapidement sur cette histoire d’amis, et de revenir plus sur le fait qu’il n’était pas bien méchant. Cela lui semblait mieux sans se rendre compte que ce n’était pas forcément le cas. Dommage gamin, tu pensais bien faire et c’est raté ! « Ou alors, quatrième possibilité, hypothèse vraiment folle, retiens ton souffle, je suis juste un connard ?» Il l’avait observé plier soigneusement la boite de nuggets avant de la jeter dans la poubelle. Loan reporta très rapidement son attention sur son interlocuteur. Il haussa les épaules avant de souffler. « Je ne suis visiblement pas très bon en apnée» en rapport avec retenir son souffle bien entendu « Si tu le dis.» Visiblement quoiqu’il dise de toute manière, l’autre resterait que ses positions. Non, pour l’instant il ne le prendrait pas pour un connard, quoiqu’il dise, mais il n’avait pas envie de se battre un peu plus longuement à ce sujet-là. C’était une façon comme une autre d’apaiser les choses de son point de vue. Il ne voulait pas abuser, par ce que de toute manière, il ne savait pas vraiment le caractère de Léon/Jeremy. Ne pas trop le chercher non plus semblait bien, ne pas trop le rabaisser ou l’humilier.

Et bientôt Léon s’attaqua à son gobelet qu’il avait aplati avant de le plier soigneusement. C’est ptet toi qu’il imagine aplatir comme ça. mais là encore, il ne fit aucun commentaire. Pas vraiment le temps de toute manière vu que l’autre garçon avait pris la parole Bon, Leçon du jour, Loan : certaines personnes n’ont pas le luxe de vivre leur vie en se parfumant avec ton spray pour chiotte senteur «Naïveté eternelle », d’accord ? » ca sentait l’orgueil un peu trop touché là, celui qui pouvait critiquer mais qui ne voulait pas qu’on dise quelque chose sur son cas. Mais en soi, il n’avait peut-être pas totalement tort. Plutôt que de parler, l’autre s’était levé signe qu’il allait partir et posa de l’argent devant -non l’écrasa devant lui serait plus juste-. Hoover haussa un sourcil se retenant tout juste de soupirer et de lever les yeux au ciel, plus agacé par ce genre de comportement. Si on ne veut pas une réplique acerbe, on n’en lance pas. Sinon on l’accepte. Bien sûr, la situation était certainement plus compliquée que cela… mais dans le fond cela s’arrêtait à ça. Depuis le début, l’autre lui lançait des piques, pas toujours hyper agréables.
«Je réservais ça pour mon dealer, »   Le regard qu’il lui lança était un défi visiblement mais Loan ne baissa pas les yeux, loin de là même.  « Payes donc un coup à tous les amis que je n’ai pas, » Et l’autre tourna les talons. Un instant d’hésitation. Est-ce qu’il fallait vraiment le rattraper ou pas ? Quelle était la meilleure solution pour les deux ? Il sentait déjà les regrets poindre même s’il y avait aussi de l’agacement. Finalement il se leva et le rejoignit en quelques enjambées rapides, lui remettant déjà l’argent dans la poche du garçon. Le plus important dans un premier temps, pour lui ces quelques billets devaient beaucoup compter. «Quand on attaque les gens et qu’on les pique, il faut s’attendre à ce qu’elles répondent, Jeremy. » répliqua-t-il dans un premier temps. « Je suis désolé si je t’ai blessé, ce n’était pas le but je me suis senti attaqué, j’ai répondu.» Au moins verbalement. On ravale un peu son égo pour le bien de l'autre. Qui s’y frotte s’y pique Et quelque chose lui disait qu’il le savait pertinemment. Il avait envie de lui dire que quand on était susceptible, il valait parfois mieux se la fermer pour ne pas avoir à subir un quelconque répondant. Inspiration, plus par la bouche qu’autre chose pour éviter que son odorat soit trop touché par le « parfum » de son camarade. Il se serait bien passé de ses « supers-sens » à ce moment-là. Il tenta quand même de lui faire un sourire pour tenter d’amoindrir la tension « Et finalement, j’crois que t’es pas un si bon juge que cela pour ne pas l’avoir vu venir.» Il lui tendit la main. « Sans rancune ?» Au final, l’autre pouvait bien lui en vouloir cela ne changerait pas sa vie, mais il n’avait pas envie que Jeremy se retrouve seul et mal. « T’es certain que tu veux pas une dernière tournée ? » Bon ceci dit, vu que c’était lui qui avait graillé presque tout son repas, il n’était pas certain que Jeremy ait toujours faim.


( Happy Meal (Janvier2017) 3640114342  :gla: )
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Loan Hoover
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Loan Hoover
Lun 25 Mar 2024 - 20:45
Léon s’engouffrait presque dans l’escalier lorsque Loan le rattrapa. Et lorsque la main du garçon essaya de lui refourguer les billets, envahissant son espace personnel, son poignet manqua tordre le sien, coupable d’avoir envahi son espace. Dans un soupire avorté, anéantissant ses réflexes, il le laissa néanmoins faire, mal à l’aise à l’idée d’engager un bras de fer dans l’allée, entre la table d’anniversaire à sa gauche et les adolescents qui se roulaient une pelle à leur droite. Il se contenta donc d’attendre, sans trop savoir quelle religion avait bien pu pousser Loan a lui filer au train alors qu’il pensait avoir mis un terme définitif à leurs échanges. Mais visiblement, il y’avait encore un peu plus de rab à cette gentillesse que Loan distillait à coup d’offres promotionnelles, liquidation totale en vue. Il ne lui manquait plus que le panneau d’affiche « Tout doit disparaître » de planter quelque part au milieu de son imperturbable naïveté qui, soudainement, ne plaisait plus du tout à Léon.

«Quand on attaque les gens et qu’on les pique, il faut s’attendre à ce qu’elles répondent, Jeremy,   moralisa ensuite Loan en soutenant son regard.
- Ne répondent que ceux qui se sentent concernés, » répondit Léon du tac au tac, se tournant tout à fait vers lui, un brin estomaqué par l’audace de son vis-à-vis ainsi que l’emphase sur son prénom, comme pour y asseoir une quelconque domination.

Une désagréable sensation de déjà vu gonfla, alors qu’il soutenait le regard de l’autre sans trop savoir comment réagir à cette soudaine passe d’armes qui n’avait pas lieu d’être. Il ne comprenait ni sa gentillesse initiale, ni son attaque concernant sa solitude – celle qui crevait pourtant les yeux sans qu’il n’y ait besoin d’appuyer dessus – alors même que Loan était celui ayant initié cette drôle d’analyse psychologique de comptoir. S’il s’était plié au jeu, Léon n’oubliait pas non plus les raisons pour lesquelles tout ceci avait commencé. Il avait simplement eu faim. Mais Loan avait quémandé une analyse, puis avait livré la sienne, persistant lorsque Léon avait nié être quelqu’un de particulièrement sympathique. Et alors que Léon fuyait, vaincu par une attaque toute personnelle, le voilà qui suivait, sans qu’il n’y ait plus de logique qu’à tout le reste.

« Je suis désolé si je t’ai blessé, ce n’était pas le but je me suis senti attaqué, j’ai répondu, » s’embrouilla-t-il, plus adroit lorsqu’il s’agissait de payer de la nourriture plutôt que de s’acheter une conscience.

Oh.

Comme il était facile de tout se pardonner, lorsque l’on soignait soi même les raisons et les excuses, établissant son propre référentiel de punitions lorsqu’il était question de justifier ses propres vengeances. Il le regarda, interdit, pas vraiment certain d’avoir envie d’expliquer les nuances. Léon ne se faisait pas d’illusion : il pouvait lui-même se comporter comme le premier de salopards. Mais il avait au moins le mérite d’assumer ses propos pour ce qu’ils étaient, ne les peignant pas d’une fausse gentillesse pour rassurer il ne savait quelle partie de son âme qui ne supporterait pas d’avoir pu blesser l’autre. Mais Loan, lui, n’assumait rien et voulait se voir pardonner de tout, balançant des excuses pansements pour trop vite effacer ses responsabilités, comme s’il était possible de clamer la légitime défense pour s’absoudre de toute mauvaise parole, justifiée ou non.

« Et finalement, j’crois que t’es pas un si bon juge que cela pour ne pas l’avoir vu venir, persista Loan, se perdant autant dans ses excuses que dans ses nouvelles attaques.
- C’est le principe d’un coup dans le dos pourtant, » hasarda Léon du bout des lèvres.

Léon avait toujours respecté ceux qui attaquaient par devant, plutôt que ceux qui portaient des masques et refusaient d’assumer quoi que ce soit, pas plus quand ils avaient raison que lorsqu’ils avaient tord. Quant aux excuses, s’il en formulait peu, Léon se refusait à s’en servir comme des paillassons pour nettoyer sa conscience sur le palier des blessures des autres. Cette passivité avait le don de l’énerver outre mesure, pour ce qu’elle renfermait de cruel bien camouflé sous des couches et sous couches de douceur et de fausse prévenance en pointillé, le tout arrosé copieusement de sourires mielleux. Ce genre de personne aimait tout le monde, ne détestait personne, ne détestait donc que par gentillesse bafouée et n’aimait que par sursaut d’orgueil. De la même manière, les disputes n’avaient jamais lieu d’être puisqu’il y avait toujours quelque chose justifiant la mauvaise conduite, quelque chose à pardonner, quelque chose à opposer pour venir amoindrir les actes et les mots.  

Alors, lorsque Loan lui offrit un sourire qui sortait de nulle part, Léon soupira une nouvelle fois.  A temps brasser de l’air, il allait finir par résoudre les problèmes d’éoliennes.

« Sans rancune ?» balança Loan, fidèle à son inconstance, une improbable main tendue en sa direction, que Léon fixa bêtement tant lui semblait impromptue.

Il lui évoquait un maître chien, caressant la tête de son clébard après lui avoir foutu une raclée et cherchant ensuite à s’assurer que ce dernier l’aimait toujours.

« T’es certain que tu veux pas une dernière tournée ? » rempila Loan.

Et voilà qu’il lui jetait même un os, qui claqua dans sa gamelle désespérément vide. Peut-être qu’il n’était effectivement pas bon juge, comme Loan le lui en avait fait la remarque un peu plus tôt. Peut-être que toutes les tâches de rousseurs qui constellaient sa peau n’étaient pas dû à un éternel soleil intérieur, comme il aurait pu le penser naïvement un peu plus tôt, mais bien à toute une passive lâcheté soigneusement camouflée derrière des sourires en tranches de melon et des sarcasmes en guise de salade de fruits, venant éclabousser sa mine angélique d’une froideur non assumée, que Léon n’aurait pas soupçonné un peu plus tôt. S’il y avait bien quelque chose qu’il haïssait, c’était ce genre de méchanceté gratuite non assumée, trop vite auréolée de fausse bonnes intentions ou de justification vengeresse, vite dégainées sans raisons, tout aussi vites enterrées sans explications. Loan s’était mal comporté, mais cherchait à justifier ses piques, n’assumant rien et minimisant tout, dans un imbroglio désagréable qui donnait vaguement envie à Léon de pisser une nouvelle fois sur le tapis, juste pour prouver qu’il était le plus têtu des deux.

« Il va falloir choisir, Loan, rétorqua-t-il en écartant les bras de part en part de lui, comme une offrande.  Tu veux me punir, me dresser, ou bien te faire pardonner ? » hasarda-t-il en énumérant tour à tour les réactions de Loan, qui se vengeait, professorait, puis s’excusait sans le moindre enchaînement logique.

Et puis, il rajouta, une colère sourde dans la voix, nervurée d’humiliation.

« Tu veux que j’aboie, aussi ? Hein, dis-moi Loan, jusqu’à quel niveau crois-tu que je puisse m’abaisser pour espérer manger encore ? »

( :turn: )
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Léon Wargrave
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Léon Wargrave
Mer 27 Mar 2024 - 18:54
Il aurait certainement mieux fait de juste lui rendre l’argent et de filer ; mais il ne le voyait pas comme ça, ne se rendant absolument pas compte à quel point Léon était sur la tangente. Il le sentait bien qu’il était énervé, et c’était probablement normal. Il semblait aussi vexé – toujours normal-, alors il voulait apaiser les choses… mais ne parlant pas du tout le même langage et n’ayant pas le même point de vue, c’était certainement totalement con de sa part de croire qu’il pourrait y arriver. Il continuait d’essayer néanmoins.

Ne répondent que ceux qui se sentent concernés. Il avala de justesse les répliques suivantes « toi tu fuis, c’est kiffkiff » ou encore «peut-être à force d’être jugé comme tu le fais, oui. ».  Ca n’avancerait en rien la situation. Il préférait se taire et opiner comme pour lui donner raison en quelque sorte, ou du moins pour ne pas réanimer un quelconque conflit stupide ; il n’était pas là pour qu’ils se fassent la guerre et essayait donc de lui faire comprendre à sa manière. Il s’excusa pour sa maladresse – mais rajouta une phrase de trop qui signifiait réellement qu’il n’aurait jamais sorti une phrase comme cela juste pour le blesser, lui faire du mal-. Ca avait juste sa manière de se défendre. Vraiment nulle, certes, mais il ne se rendait absolument pas à quel point. « C’est le principe d’un coup dans le dos pourtant. » cette fois, il fronça les sourcils sans vraiment comprendre ce qu’il voulait dire par là. Il ne voyait pas quel réel coup dans le dos il avait pu faire, mais la logique et le déroulé des évènements revenait toujours au même point. Il y avait néanmoins certainement un autre point, un autre sous-entendu mais il ne voyait pas lequel. Pour lui, ils étaient juste certainement un peu trop différents pour vraiment bien se comprendre, il s’était senti attaqué, il avait répondu, l’autre avait été blessé – à juste titre-. Et voilà, dans sa tête le schéma de la situation. Et comme il ne savait pas du tout se rattraper, il continua pour tenter d’apaiser les choses de « faire la paix » et vérifia qu’il ne voulait pas manger un dernier truc avant de partir.

« Il va falloir choisir, Loan.  Tu veux me punir, me dresser, ou bien te faire pardonner ? » Et s’il s’était attendu à pas mal de réaction il faut se dire que face à cela il était totalement sur le cul et le regardait perplexe et sans vraiment rien comprendre tandis que l’autre enchainait en colère. « Tu veux que j’aboie, aussi ? Hein, dis-moi Loan, jusqu’à quel niveau crois-tu que je puisse m’abaisser pour espérer manger encore ? » Il ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois. Okay, il semblait il y avoir un peu plus qu’une incompréhension là-dedans. Et du coup, il ne savait pas par quoi commencer et se sentait peiné pour Jeremy de l’avoir mis dans cet état sans le vouloir ; la colère qu’il avait pu ressentir -ou plus l’agacement- s’était envolée et il se sentait minable et pris totalement au dépourvu.

« Je ne…» commença-t-il. « Je suis vraiment désolé.» il se passa une main dans les cheveux, gêné. Par où commencer ? Il n’en savait rien, mais il était hors de question de laisser juste ces quelques excuses. Il voulait comprendre exactement. «Est-ce que tu peux m’expliquer où j’ai merdé pour que tu… le prennes comme ça, s’il te plait ? »

Par ce que c’était le seul moyen qu’il n’y ait plus de qui propos, probablement. Ou pas. Qu'ils s'expliquent réellement sans attaque, sans sous-entendu, bref une vraie discussion, un échange même. Il déglutit difficilement et se gratta un peu la joue avant de recommencer sur un point, au moins celui où il était à peu près certain d'avoir fauté

«Si c’est pour la phrase avec les amis, je suis sincèrement désolé, c’est sorti tout seul, je ne voulais pas te blesser. » Juste le piquer un peu, lui rendre la pareille mais il ne pensait pas que ça prendrait ces proportions. « Ce que tu as dis, juste avant, pour toi c’était peut-être une phrase banale, mais je l’ai beaucoup trop entendu avec beaucoup trop de jugements, une sorte de kryptonite, alors j’ai balancé la première chose qui m’est sortie par la tête, pour me défendre et c’était profondément stupide, con et tout ce qui tu veux dans ce champs lexical. Je sais que ce n’est pas une excuse, je voulais juste t’expliquer le pourquoi de la phrase.»

Est-ce qu’ainsi c’était plus compréhensible ? Ou pas du tout ? Peut-être qu’ils étaient trop différents pour se comprendre sur ce genre de sujets. Bien sûr que c’était trop tard pour revenir sur ce qu’il avait dit, le mal était fait et il en était quand même confus – même si oui à force de chercher un peu à trop piquer les gens on finissait par se prendre la pareille-, mais ça, il ne voulait pas le remettre sur le tapis ce n’était pas vraiment le moment. Pour Léon, ce qu’il avait dit, la manière de faire était sûrement « normale » et il ne voyait donc pas qu’il pouvait vraiment être blessant, vexant… Tout comme Loan savait que sa manière de percevoir les choses n’était pas forcément toujours habituelle et pouvait donc donner des sentiments négatifs. Bref, ils étaient ce qu’ils étaient, des personnes hyper différentes.

« Bref, j’suis vraiment désolé Jeremy, j’ai dit un truc totalement déplacé. Et je ne voulais pas que tu partes en te sentant mal, ou en étant trop en colère, c’pour ça que j’t’ai rattrapé.»

Cette fois, il se tut. Est-ce que ça serait suffisant ? Est-ce qu’il le croirait ? C’était surtout cette dernière donnée dont il n’était pas certain et pourtant il était sincère. Il n’avait jamais voulu l’humilier ou qu’il se mette dans ses états, qu’il croit qu’on lui ait planté un couteau dans le dos. Il ne reposa pas la question de la nourriture, et attendit de voir la réponse de Jeremy en se doutant qu’elle ne lui plairait pas et qu’il allait recevoir encore des réparties inattendues.

( 😢 :kiss: )
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Loan Hoover
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Loan Hoover
Sam 30 Mar 2024 - 18:46
« Je ne… Je suis vraiment désolé,» lança Loan après une brève hésitation.

Sur son visage, Léon pouvait identifier un air sincèrement peiné qui contraignait les traits délicats du jeune homme en une moue triste. Le coin de ses yeux tombait légèrement vers le bas et sa bouche, un peu plus tôt joueuse, se faisait malmener par divers tics nerveux. Les bras du plus jeune des Wargrave retombèrent mollement le long de son corps, tandis qu’il cherchait à lire correctement dans ce nouveau retournement de situation. Son bon samaritain naviguait visiblement à l’aveugle entre ses émotions comme s’il n’en connaissait aucun tournant ni aboutissement. Tantôt amusé, tantôt curieux, puis blessé jusqu’à l’attaque frontale, puis le déni, puis à présent… ça. Les excuses, dont Léon se méfiait presque autant que les déclarations d’affections surgissant du néant. Demander pardon, c’était courageux. Si tant est que l’on sache de quoi l’on s’excusait, sinon il était plus question de modérer sa culpabilité que de réellement s’attaquer au fond du problème. A moins que cela ne soit l’incapacité à endosser les sentiments provoqués chez le quasi inconnu que représentait Léon ? Difficile à dire, en vérité. Loan lui semblait perdu dans un automatisme flou

« Est-ce que tu peux m’expliquer où j’ai merdé pour que tu… le prennes comme ça, s’il te plait ? » demanda ensuite Loan, avec une naïveté non feinte.

Léon ouvrit la bouche, puis la referma, finalement plus intrigué qu’autre chose par ce nouvel angle d’attaque.

Il était donc question de s’excuser sans savoir vraiment de quoi il retournait. Certaines personnes étaient programmées pour adapter leur comportement à la bienséance, gommant toute contrariété jusqu’à ce que le quotidien soit aussi lisse qu’un galet longuement poli par l’eau. Pas de remous, pas d’éclaboussures, aucune aspérité. Ce genre de personne était capable d’accepter quelque chose sans avoir pourtant envie d’y participer, de vanter la beauté ou la saveur d’un plat sans même l'avoir goûté et de prétendre être ravi d’un présent alors que cela ne correspondait en rien au cadeau espéré. Certains appelaient ça de la politesse, mais Léon avait toujours considéré cela comme un manque d’estime de soi, qui ne pouvait conduire qu’à une relation déséquilibrée. Dans ces moments plus que n’importe quel autre, Chuck lui manquait désespérément, pour sa propension à le pousser vers le haut même lorsqu’il était question de prises de positions délicates. C’est dans leur premier désaccord que Léon avait compris la solidité de leur amitié : l’affection était suffisamment robuste pour qu’aucune excuse ne soit brandit en étendard pour simplement rassurer l’amitié et aucun des deux ne cherchaient à conforter l’autre dans ses mauvaises actions. Néanmoins, les désaccords n’avaient aucune vocation à simplement blesser l’autre pour asseoir sa domination ou une quête vengeresse. Et aussi gentils que soit Loan, il s’était défendu en souhaitant faire mal, puis avait proposé de vite effacer la dispute sans en tirer quoi que ce soit, comme s’il fallait vite laver les désaccords et fuir. Et cela laissait toujours Léon perplexe, que des personnes en apparence si gentiment naïve et attentionnée soit par ailleurs capable de blesser ouvertement, puis de s’en défendre tout aussi prestement sans qu’il n’y ait de réelles remises en questions. Léon préférait les gens à priori moins agréables mais qui s’occupaient des vraies questions, sans chercher à charmer par leur bonté, plutôt que les personnes en apparence si altruiste mais ne poursuivant que la seule volonté de faire bon effet, y compris à leur propre conscience.

L’amitié demandait bien plus de courage que d’être constamment d’accord, ou de constamment s’aplatir.

«Si c’est pour la phrase avec les amis, je suis sincèrement désolé, c’est sorti tout seul, je ne voulais pas te blesser, » continua de mouliner Loan, alors qu’un début de sourire étirait la commissure des lèvres de Léon.

Et il ne s’arrêtait plus, se rependant en excuse et supposition, comme s’il fallait à tout prix combler des silences insupportables et tout réparer rapidement. Et s’il agissait ainsi avec un parfait inconnu, particulièrement agressif comme Léon savait honnêtement l’être, le jeune Wargrave se demandait comment Loan se comportait lorsqu’il s’agissait de personnes plus chères à son cœur.

Peut-être serait-il prêt à s’écorcher la peau pour en faire un manteau de cuir, s'il le lui demandait.

« Ce que tu as dis, juste avant, pour toi c’était peut-être une phrase banale, mais je l’ai beaucoup trop entendu avec beaucoup trop de jugements, une sorte de kryptonite, alors j’ai balancé la première chose qui m’est sortie par la tête, pour me défendre et c’était profondément stupide, con et tout ce qui tu veux dans ce champs lexical. Je sais que ce n’est pas une excuse, je voulais juste t’expliquer le pourquoi de la phrase.»

Loan avait un côté si candide que Léon finit par ravaler sa colère, convaincu qu’il ne tirerait rien d’un nouvel assaut verbale. Loan avait une propension démesurée à se confondre avec un paillasson, preuve en était de ce nouvel aveu. Et bien qu’il l’ait secoué, Léon n’avait pas pour vocation de s’essuyer les pieds sur lui. Peut-être que Loan était le plus paumé des deux, en définitive. Peut-être même était-il celui qui ici, n’avait jamais goûté à la vraie amitié : celle qui était exigeante, celle qui ne laissait pas se complaire dans la lamentation et le nihilisme, celle pleine de contrariété et de désaccords, celle qui bousculait tout, dessinait des escaliers et intimait à l’autre à s’y engager, sans fournir non plus de raccourci puisqu’il fallait bien apprendre à grimper tout seul au sommet. Peut-être Loan et ses vrais amis n’étaient que des chimères : des gens à qui Loan avait l’habitude de tout offrir, ne rien opposer, ne jamais contrarier jusqu’à l’aplatissement total, de sa volonté comme de sa personne. Peut-être Léon n’avait-il plus Charles, pour des raisons qui dépassaient leur amitié à proprement dit. Mais peut-être que Loan, lui, avait à la fois trop de monde et personne de sincèrement honnête.  Ou peut-être n’avait-il jamais eu le courage de faire autre chose que de se défendre de cette critique, sans jamais s’attaquer à la raison pour laquelle on le lui avait souvent reproché d’être trop gentils. En tout cas, s'il s'en défendait, il n'en avait rien appris.
 
« Bref, j’suis vraiment désolé Jeremy, j’ai dit un truc totalement déplacé. Et je ne voulais pas que tu partes en te sentant mal, ou en étant trop en colère, c’pour ça que j’t’ai rattrapé,  acheva-t-il finalement sa longue litanie.
- C’est fou, tu ne supportes pas l’idée du conflit, » constata finalement Léon.

Il inclina sa tête sur le côté, le couvant d’un long regard songeur. Loan était de ces personnalités, il en était sûr, qui évitait les désaccords, souriait, et faisait à peu prêt tout ce qu’on lui demandait : il trouvait dans cette obéissance un refuge dans lequel rester soigneusement caché. Quelle histoire de vie ou quels traumatismes l’avaient poussés à un tel regret de renoncement, Léon n’en savait rien. Mais Loan lui paraissait vouloir se fondre dans le décor, quitte à réduire la palette de ses émotions et de ses états d’âme au strict minimum, dans l’unique référentiel d’être apprécié jusqu’à l’anéantissement de toute dispute qu'il faudrait rapidement tuer dans l'oeuf. Il l’imaginait sans mal ne contestant pas l’autorité, refusant de se plaindre quand on le maltraitait sous prétexte que cela était sûrement mieux que ce qu’il avait déjà vécu de pire, négociant toutes ses contrariétés sur l’échelle de l’horreur déjà connue, nivelant tout par le bas quitte à ne plus rien éprouver non plus de trop intense. Un mort à petit feu, sous couvert de profiter de la vie alors que l'on se contentait de tout subir.

Pragmatiquement ? Loan n’avait strictement aucune raison de prendre la suite d’un sans-abri au caractère volcanique, qui avait bouffé à l’œil sans vraiment faire preuve de gratitude. Et pourtant, il était là. Comme ces élèves qui arpentaient les couloirs d’un nouvel établissement et qui se prenait d’affection pour le premier jeune faisant attention à eux, quitte à tordre la réalité pour trouver des affinités là où il n’y en avait pas. Cela aurait dû s’arrêter là, sur le départ furibond de Léon. Mais il lui avait emboîté le pas, seulement pour venir présenter des excuses tout en confiant ne pas vraiment connaître ses tords. Loan lui sembla soudain bien seul, isolé et insatisfait, son obéissance et son effacement ayant gommé toute personnalité à son existence. Ce fut pour cette raison que le jeune Wargrave se radoucit : parce qu'il semblait ne vraiment rien comprendre, en définitive. Alors, il expliqua d'une voix posée.

« Si tu m’as blessé, c’est parce que tu as attaqué sur un sujet plus qu’évident pour quelqu’un dans ma situation. C’est comme proposer de faire une trêve en me proposant de la nourriture de nouveau, alors que je suis dans un état évident de sous-nutrition. C’est… hésita-t-il un instant, avant de décider d’être tout à fait honnête. Lâche et déloyal, bien que gentils. Mais être gentils, cela ne suffit pas. C’est comme dire je t’aime à quelqu’un après lui avoir fait du mal : ça n’a pas lieu d’être, c'est tordu. Qui cherches tu à rassurer et consoler, toi et ta peur de l’abandon, ou moi ?

Il laissa la question planer un instant, avant de poursuivre d’une voix toujours plus douce, cherchant à expliciter le fond de sa pensée sans être accusateur pour autant. Il en aurait eu des choses à dire à son frère, concernant cette gentillesse jusqu’à l’excès qui n’était pourtant jamais présente en actes. Maxence avait élevé les excuses au rang d'art, toute catégorie confondue. Sans jamais rien apprendre pour autant.

« Tu n’as pas arrêté de vouloir me trouver des qualités que je n’ai pas, mais tu as ensuite choisi de me blesser ouvertement parce que j’avais mis le doigt sur une corde sensible. Peut-être que tu gagnerais à dire le fond de ta pensée dès le début, au lieu d’osciller entre gentillesse jusqu’à l’absurde et compliments qui n’ont pas lieu d’être, puis attaque vengeresse que tu n'assumes pas. Tu donnes, puis tu reprends, puis tu redonnes… et si tu essayais plutôt d’être simplement honnête, d’un bout à l’autre ?

Et puis, parce qu’il n’avait jamais retenu personne comme le faisait Loan, et qu’il avait au moins récolté un ami pour qui aucun travestissement n’était nécessaire, il rajouta, un sourire tendre aux lèvres :

« Tu t’es trompé, tout à l’heure. J’ai bien un ami comme tu le décris. Et toi ? lui renvoya-t-il avec une curieuse sincérité. As-tu déjà réussi à te lier d'amitié sans essayer d’en faire trop ? Sans avoir besoin d’être celui qui revient toujours en premier ? Sans être celui qui complimente toujours l’autre ? Parce que ce genre d’amitié, Loan, c’est inestimable. Et peut-être que tu devrais essayé de dire la vérité aux gens pour voir qui reste vraiment à tes côtés, non ? »

( :tilt: )
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Léon Wargrave
Mer 3 Avr 2024 - 18:02
Il y avait parfois des choix à faire et il avait vite fait le sien. S’excuser platement et tenter d’expliquer un peu mieux la situation. Cette fois-ci, ne pas trop mollir sur les détails histoire que tout soit certainement plus compréhensible. S’aplatir de la sorte n’était guère plaisant, mais il avait conscience qu’il avait des torts, qu’il avait été blessant, alors mettre un peu d’eau dans son vin ne pouvait pas non plus faire de mal. Alors oui, même si cela semblait stupide, il voulait plus de précision sur ce qu’il avait mal fait, pour être certain. Pour comprendre et apprendre…même s’il faut bien l’avouer parfois il y a certaines répliques qui étaient dites beaucoup plus rapidement qu’allait notre pensée…. Et il avait fini son long monologue en expliquant le pourquoi il l’avait rattrapé. Voilà, si ça ne plaisait toujours pas à Léon, il abandonnerait mais au moins les choses avaient été claires de son côté, il ne pouvait pas faire mieux, mais il savait d’expérience que certains égos blessés n’entendaient rien des excuses, sans compter ce qui était vraiment rancunier pour tout et rien. Léon n’avait pas l’air de faire parti de ce genre de personnes, mais au final il n’en savait pas grand-chose, peut-être qu’il se plantait totalement. Peut-être…. Il le saurait bien assez tôt et d’ailleurs très rapidement il avait eut une première réplique.

« C’est fou, tu ne supportes pas l’idée du conflit » Cette fois Loan eut un très léger rire suivi d’une légère moue qui signifiait clairement que ce n’était pas faux. Ce n’était pas totalement vrai non plus, tout dépendait des circonstances comme pour beaucoup de choses. Il était en conflit quasi permanent avec ses parents par exemple pour ne citer que cela. Mais oui, effectivement, tant qu’il pouvait éviter un conflit, il essayait au maximum de l’éviter. Néanmoins, il savait que Jeremy le voyait comme… comme « juste » un gentil bon gars qui n’aimait pas les conflit, limite quelqu’un sans grande personnalité ce qui n’était pas vrai. Du moins de son point de vue, il y a juste différentes situations qui appelaient à différents comportements, aptitudes. Est-ce que Léon allait de nouveau attaquer - ou se moquer de ce trait de personnalité ?- .  Dans le deuxième cas, il n’était pas bien certain de bien savoir se taire et se la fermer. Fort heureusement pour lui, l’autre garçon semblait s’être également un peu apaisé.   « Si tu m’as blessé, c’est parce que tu as attaqué sur un sujet plus qu’évident pour quelqu’un dans ma situation. C’est comme proposer de faire une trêve en me proposant de la nourriture de nouveau, alors que je suis dans un état évident de sous-nutrition. C’est… Lâche et déloyal, bien que gentils. Mais être gentils, cela ne suffit pas. C’est comme dire je t’aime à quelqu’un après lui avoir fait du mal : ça n’a pas lieu d’être, c'est tordu. Qui cherches tu à rassurer et consoler, toi et ta peur de l’abandon, ou moi ? » Il fronça les sourcil, un bref instant. En réalité comment est-ce qu’il pouvait être certain qu’il n’avait pas d’amis ? De son point de vue, l’autre garçon aurait très bien pu avoir des amis ; être dans son état ne signifiait pas forcément ne pas avoir d’amis. Il ne savait  rien de lui : il avait très bien pu se barrer de chez lui depuis quelques semaines et avoir des amis qui l’attendaient là-bas. Des solutions, il y en avait certainement des tas. Mais effectivement, dis comme le disait Léon c’était peut-être un peu stupide de penser comme cela. Quant à la trêve, pour lui c’était juste un changement de sujet : à la base il pensait qu’ils avaient tous les deux étaient blessés, il s’était excusé et donc la conversation pouvait continuer ou se finir. Pour lui la trêve était un point, la proposition de bouffe un autre, mais soit. Différence de point de vue. Il doutait que même en s’expliquant il puisse s’entendre avec Jeremy là-dessus.  Pour la dernière phrase… ça aurait pu être un touché-coulé, mais il avait une telle foi en ses amis et son frère qu’il doutait être vraiment abandonné. Peut-être y avait-il un peu de cela dans un vague fond de sa personnalité, mais il avait vraiment voulu consoler le quasi-inconnu et ne pas ce qu’il lui arrive quelque chose. En quoi cela semblait-il aussi farfelu pour être remis en doute ? Au pire, il serait passé pour le méchant aux yeux d’un inconnu qui n’avait pas non plus était hyper agréable… ce n’était pas grave. Mais par contre, laisser partir quelqu’un comme lui seul et mal, c’était déjà une hypothèse beaucoup moins envisageable.

Il allait répondre quelque chose mais au dernier moment il préféra s’abstenir et laisser finir l’autre garçon qui ne semblait pas avoir fini.  « Tu n’as pas arrêté de vouloir me trouver des qualités que je n’ai pas, mais tu as ensuite choisi de me blesser ouvertement parce que j’avais mis le doigt sur une corde sensible. Peut-être que tu gagnerais à dire le fond de ta pensée dès le début, au lieu d’osciller entre gentillesse jusqu’à l’absurde et compliments qui n’ont pas lieu d’être, puis attaque vengeresse que tu n'assumes pas. Tu donnes, puis tu reprends, puis tu redonnes… et si tu essayais plutôt d’être simplement honnête, d’un bout à l’autre ? Là encore, question de point de vue. Oui, il était certain au fond qu’l était quelqu’un de sympa, sinon Jeremy n’aurait pas réagi comme cela. Et l’histoire revint forcément vers la question des amis -ok quand même rancunier-. Il semblait sûr et certain qu’il n’avait fait volontairement alors que c’était juste une phrase sortie sous le coup de la colère et qui pour lui aurait pu être fausse. L’autre ne le comprenait pas, et c’était tant pis. Fallait-il lui rappeler qu’il l’avait presque accusé de ne pas avoir de second degré, alors que la phrase de Loan était pile dans le second degré et que c’était donc l’autre type qui était juste premier degré ?   « Tu t’es trompé, tout à l’heure. J’ai bien un ami comme tu le décris. Et toi ? As-tu déjà réussi à te lier d'amitié sans essayer d’en faire trop ? Sans avoir besoin d’être celui qui revient toujours en premier ? Sans être celui qui complimente toujours l’autre ? Parce que ce genre d’amitié, Loan, c’est inestimable. Et peut-être que tu devrais essayé de dire la vérité aux gens pour voir qui reste vraiment à tes côtés, non ? » Vraiment ? Il haussa un sourcil perplexe. Il s’attendait à quoi  exactement ? Pourquoi encore et encore le chercher ? Une méthode de défense probablement ou pour prouver il ne savait pas trop quoi. Loan haussa finalement les épaules. « Tu sais qu’arrêter de chercher les gens tout le temps, c’est pas une tare ?» Le ton était plus que neutre presque amusé, il ne cherchait pas la bagarre, mais il voulait lui montrer qu’encore une fois il était blessant et cette fois volontairement. Pour se venger. Sous prétexte d’honnêteté, probablement, du moins c’est comme cela qu’il le percevait. « Tu me reproches d’être volontairement blessant, mais tu fais la même chose comme si tu voulais te venger.» Petite moue, nouveau haussement d’épaule et un ton toujours plutôt neutre. «Et ne t’inquiètes pas, oui, j’ai de vrais amis, sur qui je peux compter. Oui, je suis honnête avec eux. Tu sais, ce n’est pas par ce qu’on a pas la même façon de penser que toi que l’on est pas honnête. Pourquoi est-ce que tu n’aurais pas eu d’amis de toute manière ? Ca serait absurde de ma part de penser que tu n’as forcément aucun ami vu ta situation. Encore une fois c’était une réplique, comme j’aurais pu le dire à quelqu’un de m’a promo’ qui aurait eu le même comportement que toi.» Il se tut quelques instants « Ton tort, c’est probablement d’être visiblement un poil trop rancunier ; et de remettre tout sur ma poire sans te remettre en question une seule seconde. Alors oui, j’ai merdé, encore une fois je suis désolé. Par contre, toi,  qui continue à me chercher et à vouloir blesser, attaquer, te venger … Pourquoi ?» il planta son regard dans celui de Jeremy, sans ciller.  Une réelle question, pas une accusation. Il ne comprenait pas bien une telle attitude. Il n’était même pas en colère, il voulait bien s’excuser par ce que c’était la moindre des choses , mais là Jeremy abusait quand même un peu sur ses dernières phrases. Ce n’était plus de honnêteté, c’était de la méchanceté  vengeresse de vouloir le blesser à son tour, de lui montrer que LUI Jeremy avait un vrai ami contrairement à Loan. « Et pour ta gouverne, si j’suis venu c’est vraiment par ce que je ne voulais pas que tu partes en étant mal. Ca peut te paraitre absurde. Tu n’as pas forcément l’habitude ce genre de raisonnement mais c’est ça. J’ai confiance en mes amis, je n’ai pas cette peur de l’abandon comme tu sembles le croire.» De nouveau il planta son regard dans celui de Jeremy avant de souffler, malgré tout avec un léger sourire « Je suis peut-être stupide, naïf, con et tout ce que tu veux. Peut-être, ça sera ton point de vue et tu as le droit de le penser au final, quelque part j’men fous. Mais c’vraiment pour toi que je t’ai rattrapé.» Ils n’étaient peut-être juste pas fait pour s’entendre, ou du moins aujourd’hui. Ce n’était pas grave. Et à choisir, il préférait être un con, lâche, déloyal, naïf, gentil mais qui sait s’excuser et se remettre en question… qu’avoir le caractère de surface de Jeremy. Il ne lui dirait pas, mais il certain que c’était plus une carapace qu’autre chose, qu’il s’était adapté au monde qui l’entourait comme il le pouvait. Et Loan soupira doucement, ne sachant plus trop quoi lui proposer. Pour lui la mise au point était terminée.  Ils avaient chacun dit ce qu’ils avaient sur le cœur, mais cette fois il ne lui proposa pas de bouffer, par contre il prit une serviette, un stylo et nota comme il le pouvait son numéro de téléphone « Je suppose que ça va te paraitre encore une attitude inappropriée, mais si besoin, c’est mon numéro.» Il n’avait pas précisé le besoin spécifique. Il aviserait suivant l’appel, si appel il y avait. Nouveau soupir, il passa sa main dans ses cheveux et tendit le papier à Jeremy « C’est sûrement maladroit, malvenu, mais je ne sais pas … je … je me dis que ça peut toujours être utile.» il lui fit un sourire et hésita à rajouter qu’il n’attendait rien en retour. Il venait de le prouver, non ? Il ne lui avait rien demandé, même pas d’être aimable ou de mieux lui parler. Mais peut-être que Jeremy le percevait autrement, ou peut-être même que justement il ne voulait pas « qu’il n’y ait rien en retour ». Un de ses amis n’ayant pas les moyens de faire des sorties ne supportait pas qu’il lui paye un coup à boire ou un restau, et même si Loan lui avait maintes fois assuré que ce n’était rien pour lui et que ça lui faisait plaisir, alors ils avaient fini par trouver un compromis.  Ou plutôt c’était l’ami en question qui l’avait trouvé, par ce qu’il se sentait mieux ainsi, il se sentait moins redevable.

A tous les coups, il allait se prendre qu’il faisait encore le chaud et le froid, qu’il était déloyal… mais ça valait le coup de se prendre ces critiques si Jeremy gardait le numéro et arrive à l’appeler en cas de besoin.
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Jeu 11 Avr 2024 - 21:25
Est-ce que Léon réussi, ou non ?

.
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Jeu 11 Avr 2024 - 21:25
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Ven 12 Avr 2024 - 0:17
« Tu sais qu’arrêter de chercher les gens tout le temps, c’est pas une tare ?»

Il y avait des batailles sans gagnants, d’autres qui asseyaient une domination sur l’autre jusqu’à l’anéantissement total empêchant toute riposte. Et enfin, il y avait celles que l’on ne pouvait gagner qu’en abdiquant, soit parce que cela demandait trop de ressources, soit parce que la victoire n’était pas à la hauteur de l’énergie qu’il fallait déployer pour la ravir. Cette conversation était de la dernière catégorie. Depuis que Léon s’était levé de la banquette en cuir élimée du fast-food cela n’était qu’une succession de pas chassés sur le côté et de retour en arrière, le tout sur un air de ballet vaguement tragique sur fond de piano mélancolique, une représentation qui s’éternisait en longueur, sans entracte ni pose clope. Alors Léon ravala son venin, conscient que donner de l’eau au moulin de Loan était certes une très bonne manière d’endiguer les problèmes énergétiques de toute la côte ouest des Etats-Unis, mais une très mauvaise idée s’il était question de clore définitivement un débat. Loan était viscéralement incapable de laisser une injustice entachée son immaculée personnalité de bon samaritain. Il fallait forcément qu’il retourne toutes les balles à l’envoyeur. Autrement dit : plus Léon parlait, plus Loan avait besoin de se justifier.

« Tu me reproches d’être volontairement blessant, mais tu fais la même chose comme si tu voulais te venger.»

Alors, Léon hocha la tête.

«Et ne t’inquiètes pas, oui, j’ai de vrais amis, sur qui je peux compter. Oui, je suis honnête avec eux. Tu sais, ce n’est pas par ce qu’on a pas la même façon de penser que toi que l’on est pas honnête. Pourquoi est-ce que tu n’aurais pas eu d’amis de toute manière ? Ca serait absurde de ma part de penser que tu n’as forcément aucun ami vu ta situation. Encore une fois c’était une réplique, comme j’aurais pu le dire à quelqu’un de m’a promo’ qui aurait eu le même comportement que toi.»

Léon se retint de spontanément répondre que cela n’avait absolument rien de rassurant ni de réconfortant que de savoir qu’il était capable de sortir ce genre de phrase préformée à un camarade de sa promotion, sous simple justification d’avoir à répondre à un comportement désagréable. Il s’était déjà exprimé sur le sujet, en long, large, travers, diagonal, périmètre, surface et volume, d’une manière comme d'une autre. Et si Loan ne voulait pas comprendre, alors c’est qu’il n’en était pas capable, ou n’en avait simplement pas envie. Dans les deux cas, c’était peine perdue. Que signifiait une telle justification ? Que dire à quelqu’un de sa promotion qu’il n’avait aucun ami était plus acceptable que de le dire au premier sans-abri venu ? Sous-entendait-il que l’on pouvait balancer cela à certaines personnes, et non pas à d’autres ? Conscience à géométrie variable et inconstante, dont Léon n’avait pas la moindre envie d’en expérimenter les profondes incohérences, ni en les soulignant, ni en les démontant une à une jusqu’à autopsier convenablement ce que cela sous-entendait. Si Loan pensait que les mots n’avaient pas d’importance et pouvaient être seulement de simples répliques alors Léon n’avait aucune, mais alors strictement aucune envie, de lui traduire les interlignes entre ses propres contradictions.

Alors, il hocha de nouveau la tête. A choisir, il prendrait le torticolis, à défaut de la migraine.

« Ton tort, c’est probablement d’être visiblement un poil trop rancunier ; et de remettre tout sur ma poire sans te remettre en question une seule seconde. Alors oui, j’ai merdé, encore une fois je suis désolé. Par contre, toi,  qui continue à me chercher et à vouloir blesser, attaquer, te venger … Pourquoi ?
- Aucune idée, botta-t-il en touche en roulant prosaïquement de ses épaules vers le plafond.
- Et pour ta gouverne, si j’suis venu c’est vraiment par ce que je ne voulais pas que tu partes en étant mal. Ca peut te paraître absurde. Tu n’as pas forcément l’habitude ce genre de raisonnement mais c’est ça. J’ai confiance en mes amis, je n’ai pas cette peur de l’abandon comme tu sembles le croire.
- C’est sûr, commenta vaguement Léon en continuant à hocher la tête.
- Je suis peut-être stupide,
- Mais non, le contredit Léon en secouant la tête cette fois de gauche à droite.
- .. naïf…
- Si peu, nia-t-il encore,
- con et tout ce que tu veux, continua Loan
- …
- Peut-être, ça sera ton point de vue et tu as le droit de le penser au final, quelque part j’men fous. Mais c’vraiment pour toi que je t’ai rattrapé.
- Et c’est tout à ton honneur,» le complimenta Léon, hochant de nouveau la tête.

Pas d’eau, pas de moulin. Basique. Alors, Léon hocha la tête, les mains enfoncées dans les poches de son jean et les yeux tout aussi rigoureusement enfoncés dans ceux de son vis-à-vis. Il ne se moquait même pas de Loan : il lui rendait les armes, se contentant de poser sur lui un regard qu’il essayait de rendre le plus neutre possible. Il n’était ni moqueur, ni ironique. Seulement, Léon n’aurait jamais été un bon enseignant : il n’avait pas la patience de répéter, ni celle de se dire qu’en mettant plus de couleur et d’encadrement, le cours serait plus claire. Parfois, les étudiants ne comprenaient rien et n’y comprendraient jamais plus, voilà tout. Il avait toujours été de ces natures cartésiennes, celles pour qui il était parfois évident que si quelque chose ne fonctionnait pas, c’était qu’il n’était parfois pas possible de le faire fonctionner, tout simplement. Et on avait beau trouver qu’il serait incroyable de dépasser la vitesse de la lumière et payer grassement pléthores de mathématiciens et physiciens pour se pencher sur cette question, la relativité établie par Einstein était toujours d’actualité. Certes, quelques petits malins arguaient encore que dans un milieu autre que le vide, c’était encore possible, mais à moins de remplir l’Univers entier de soda, on devrait pour l’instant se contenter de cette réponse. Cela n’était pas possible. Le corollaire étant : secouer Loan dans tous les sens pour espérer en sortir autre chose que j’avais raison, je suis désolé mais tu l’as cherché, mais je l’ai fais pour toi » était, selon la théorie de la relativité Léonienne, un non-sens absolu.

Alors il se contenta de faire figuration, comme une tapisserie murale étalant ses fleurs dans le salon familial depuis si longtemps que plus personne ne se rappelait de la couleur d'origine. Il suivit d’un œil vaguement suspicieux le va-et-vient du bon samaritain vers la table d’à côté, le regarda en silence se saisir d’une serviette, extirper un stylo de son sac, enclencher une couleur, puis se mettre à écrire dessus. Pourtant curieux de nature, Léon se contenta d’attendre l’explication qui n’allait évidemment pas manquer d’advenir, parce que le moulin avait suffisamment d’élan pour continuer à tourner tout seul, il en était persuadé.

« Je suppose que ça va te paraître encore une attitude inappropriée, mais si besoin, c’est mon numéro, » fit donc Loan en lui tendant très sérieusement le petit carré blanc.

Léon baissa bêtement la tête vers les chiffres, remonta ensuite tout aussi bêtement vers le visage de Loan, puis recommença. Devait-il préciser qu'il n'avait pas de téléphone ? Mais, quelque chose prit naissance dans son ventre, glissant le long de sa peau jusqu’à rendre ses mains fébriles et moites. Ses yeux entamèrent une navette supplémentaire entre Loan et le bout de papier, avant de s’attarder un peu plus sur la silhouette de l’étudiant. Loan. Frêle Loan aux épaules rondes et aux joues encore rebondies, comme s’il était à peine sorti de l’adolescence et s’engageait difficilement sur le chemin de la maturité sans en avoir vraiment reçu les codes. Léon pouvait au moins lui céder sa persévérance, cette manière qu’il avait de vouloir garder son bateau à flot même lorsqu’il prenait l’eau de toute part et qu’il n’y avait plus rien pour maintenir le cap de sa tentative d’amitié. Mais il restait là, droit, fier, candide aussi, avec son petit nez retroussé moucheté de tâche de son, qu’un soleil paresseux semblait avoir trop longtemps couvert de ses caresses. Il persistait, donc dans cette joyeuse candeur, à vouloir s’accrocher aux branches d’un arbre depuis longtemps déraciné, multipliant les efforts qui n’advenaient pourtant qu’à sens unique. Naïf Loan, qui lui tendait son numéro de téléphone sans se rendre compte de la petite étincelle qui venait de s’allumer dans les yeux mordorés de Léon.

« C’est sûrement maladroit, malvenu, mais je ne sais pas … je … je me dis que ça peut toujours être utile, » hasarda Loan.

Et sans plus réfléchir, Léon se jeta à son cou et l’enlaça tout à fait.

« Merci, souffla-t-il dans le creux de son cou, le menton niché tout contre la clavicule du jeune homme. C’est la chose la plus gentille que l’on est faite pour moi depuis bien longtemps » confia-t-il en raffermissant sa prise.

Joue collée contre la sienne, souffle rendu court par l’idée qui l’obsédait tout à coup, Léon laissa ses mains quitter les omoplates de Loan pour glisser lentement le long de sa colonne vertébrale. Après avoir rencontré son sac à dos dans un mouvement léger, il bifurqua vers ses hanches, frôlant au passage son sweat avec délicatesse, tâchant de réfréner les battements de son cœur.

« Tu me plais bien, je crois, » murmura-t-il contre sa joue, pour se donner du temps et du courage tandis que ses mains descendaient enfin vers son jean.

Dont les poches,  à l’instar de celles du sac à dos et de son sweat, étaient également, totalement et désespérément exempts de la présence d’un téléphone portable à lui voler. Déçu, Léon relâcha donc son emprise. Il inclina ensuite la tête sur le côté et, après un dernier regard, serviette et numéro de téléphone toujours en main, s’engagea dans l’escalier.

« A un de ces quatre, Loan, » lâcha-t-il en levant l’une de ses mains pour le saluer, avant de disparaître tout à fait.


(Fin pour moi je pense !  :angel: )
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Léon Wargrave
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Léon Wargrave
Dim 14 Avr 2024 - 11:08
Il aurait certainement mieux fait de se taire, mais c’était quelque chose qu’il ne maitrisait pas forcément très bien. Alors tant pis si, ci et là, Jeremy se foutait un peu de sa gueule. Il y a certaines choses sur lesquelles on ne pouvait jamais être d’accord tant on a un avis différent, et ils devaient l’accepter l’un et l’autre, tout simplement. Néanmoins, il n’était pas bien certain que l’autre garçon ait bien compris le message qu’il essayait de lui faire passer ; tant pis, c’est qu’il devait mal le faire et/ou que l’autre n’était pas prêt à le recevoir/l’entendre. Léon continuait de le chercher, il du inspirer – pas trop fort à cause de l’odeur- pour ne pas répliquer quelque chose de plus véhément. Vraiment tout opiner comme un abruti, c’était tout autant du foutage de gueule, surtout avec la manière dont il le faisait, comme pour se foutre de la gueule de l’autre. Même si le ton était neutre, il le percevait comme ça, certainement à cause de tout ce qui avait précédé, ou par ce qu’il se disait que Léon n’était absolument pas d’accord. C’est oui et compagnie résonnaient donc chez lui comme un « oui oui c’est ça », ou encore comme « parle toujours tu m’intéresses ». Mais passons, ce n’était pas bien grave en soi. Pas le même avis. Sûrement sa manière à lui d’essayer de ne pas trop rebondir non plus. Bref, deux façons de faire totalement opposées. Incompatibles.

Alors pourquoi est-ce qu’il avait griffonné son numéro de téléphone sur un bout de papier, en ne sachant absolument pas si ça se faisait ou pas, si ça pouvait être mal pris – ou pas-. Par ce qu’il le sentait comme ça, et qu’au pire et bien… il aurait son numéro de téléphone et n’appellerait pas. Jeremy n’avait pas l’air d’être le genre de personne à appeler pour tout et n’importe quoi, juste pour qu’il décroche et lui raccrocher au nez. Non, il le sentait malgré tout droit dans ses bottes – et il avait toujours ce sentiment qu’il pouvait être sympathique-. Jeremy sembla étonné au point où il regarda plusieurs fois le papier avant de le regarder lui puis de nouveau le papier et encore lui. Il ne percevait ni colère juste une grande perplexité.
Et soudain, l’autre garçon se jeta à son cou et l’enlaça. Il se tendit quelques instants ne s’y attendant pas avant de se détendre à ce contact en sentant que ce n’était pas une attaque, mais plutôt une réaction de joie. Il essayait, maintenant que Jeremy était très près de lui de respirer plus par la bouche que par le nez. Putain d’odorat lycan ! « Merci. C’est la chose la plus gentille que l’on est faite pour moi depuis bien longtemps » Loan ouvrit la bouche, sentant qu’il semblait vraiment sincère ou du moins il voulut le croire. « Je… ben de rien, c’pas grand-chose… et désolé.» Désolé si personne n’était capable de faire ça. Désolé si ce simple petit geste -qui certes venait vraiment du cœur- était la chose la plus gentille que l’on ait pu faire pour lui depuis longtemps.

Mais Jeremy avait vraiment collé à lui. Il pouvait entendre son battement cardiaque qui lui semblait assez rapide, avant que ses mains glissent le long de sa colonne vertébrale. Hein quoi ? Il se passait quoi là ? De nouveau, il se tendit légèrement, de manière presque imperceptible il lui sembla qu’il était allé jusqu’à son sac à dos avant de retourner sur ses hanches. Et si au début, il s’était demandé s’il n’essayait pas d’envoyer un quelconque signal pour le remercier – non, il faisait vraiment ça sans rien attendre en retour-, il se rendit compte assez rapidement qu’en réalité il le fouillait. Moins glamour, mais quelque part, il préférait cette option ; il aurait pu le repousser et lui dire d’arrêter, mais il choisit, cette fois du moins de faire comme s’il n’avait rien remarqué. Il n’était pas certain vu la douceur de la chose que sans ses sens lupins il aurait pu se rendre compte de quelque chose… et puis à quoi bon ? Lui faire la morale ? Il n’en avait pas envie, par ce qu’il pouvait comprendre, « Tu me plais bien, je crois, »Quoi ????  Heuu… Voilà, il lui avait coupé le sifflé l’autre et Hoover ne savait plus du tout comment agir, réagir. Perturbé un peu. Peut-être qu’il ne le fouillait pas. Plus trop de doutes ceci dit, lorsqu’il s’attaqua aux poches du jean avant de le lâcher en étant bredouille. « A un de ces quatre, Loan, » Ah ouais, ça c’était de la transition… il cligna des yeux « Heu ouais à plus. N’hésite pas à appeler.» il lui aurait bien dit que son téléphone et argent étaient dans une poche intérieure, mais il ne voulait pas lui donner de mauvaises idées pour la prochaine fois, s’il y en avait une de prochaine fois. Malgré tout cette rencontre le laissait un peu perplexe et il ne savait plus trop quoi penser, mais il espérait quand même le revoir. La prochaine fois, les choses passeraient peut-être mieux !

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Loan Hoover
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