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Where does the good go ? [PV Alcyone]

 :: Londres :: Centre de Londres :: ─ Le Chaudron Baveur. :: « Chemin de Traverse »
Dim 3 Sep 2023 - 9:18
~Mardi 10 janvier – Fin d’après-midi~

Alors que le soleil disparaissait déjà, les journées étaient toujours aussi courtes en hiver, une légère brume était en train de s’installer dans les rues. Une simple nuée, fine, légère, assez pour donner une ambiance à la fois mystérieuse et envoutante aux rues, trop peu pour mouiller les vêtements. Le calme n’était pourtant pas encore de mise dans la capitale anglaise et Londres bouillait encore de l’agitation d’une fin de journée en semaine. Ceux qui rentraient du travail, qui allaient chercher leurs enfants à la garderie, qui faisaient une dernière course avant de retrouver la chaleur et la lumière de leur foyer. Car même s’il n’était pas encore tard, il était évident que chacun n’aspirait qu’à une seule et unique chose : s’asseoir sur un canapé, emmitouflé dans un plaid, auprès de ses proches. Julian souffla sur ses mains gantées pour redonner un peu de chaleur à ses doigts. Même couverts elle pouvait sentir ses extrémités atteintes par le froid ambiant. Ou était-ce autre chose qui lui gelait le bout des doigts ? Les fêtes de fin d’année étaient passées et la jeune femme avait connu une étrange mélancolie. Elle n’avait jamais réalisé à quel point ces moments pouvaient avoir du sens avant de les passer loin de la famille. L’année précédente les choses avaient été différentes. Elle était au Canada, loin de ses repères, dans le monde moldu et elle avait déjà bien du mal à respirer alors de là à repenser aux fêtes passées avec sa famille. Non, elle n’avait pas vécu la même chose. La noirceur, la tristesse avaient été présentes mais sous une autre forme. Cette année, c’était bien de la mélancolie qui l’avait colonisée, s’insinuant dans chaque espace de son esprit qu’elle ne mettait pas sous contrôle. Et alors que le mois de janvier s’installait et que tout ça aurait dû se trouver derrière elle, Julian sentait bien que ce n’était pas fini. Non, bien au contraire, c’était encore là, niché au creux de son ventre et voir toutes ses silhouettes pressées de retrouver un foyer aimant lui tordait les entrailles. Certes elle avait grandi dans le milieu austère des Sangs-Purs mais sa famille était différente. Elle s’en rendait compte maintenant et à la lumière de son adoption, il paraissait évident que ses parents étaient toujours un peu sortis du cadre. Où étaient-ils désormais ? Vivants ou morts ? Amnésiques ? Julian sentit un malaise monter en elle alors elle pressa le pas, comme si au plus vite elle marchait, au plus vite elle laisserait ses états d’âme derrière elle.

La jeune femme fut presque déconcertée par la facilité avec laquelle elle franchit le passage qui menait au Chemin de Traverse. Elle allait toujours aussi peu dans la partie magique de Londres et se demandait parfois si ce monde n’allait pas finir par lui interdire l’entrée, la condamnant pour ses infidélités. Pourtant, cette fois encore, elle était passée sans encombre et s’était retrouvée bien vite dans les allées commerçantes. Ces dernières n’avaient plus le faste d’avant, l’ambiance demeurait pesante pourtant, emmitouflé dans ses vêtements d’hiver, Julian prit une grande inspiration et décida de faire abstraction de tout ça, filant vers sa destination. Cela faisait un moment déjà qu’elle hésitait, qu’elle tergiversait et pourtant, elle avait fini par franchir le cap. L’envie était trop forte. L’enseigne de Fleury et Bott se trouvait désormais devant elle. Julian poussa la porte et une petite clochette indiqua son entrée. Et rien. Non personne ne fit attention à elle. La jeune femme pu se glisser dans les allées, se promener dans les rayonnages sans que personne ne fasse attention à elle. Alors, au bout de quelques minutes, sa respiration se fit plus lente, ses gestes plus calmes et elle put enfin se concentrer pleinement sur sa recherche du jour.

Mais que cherchait-elle en réalité ? Julian avait volontairement coupé ses liens avec le monde magique, elle n’utilisait encore presque pas sa baguette magique et demeurait hermétique à l’idée de devoir se replonger dans un monde qui l’avait trahie, broyée. Pourtant, de temps à autre une petite flamme se ravivait en elle. Elle ne la poussait pas à saisir sa baguette et à lancer des sorts à tout va. Mais à repenser à son passé, à sa fascination pour Poudlard, à ce qu’elle avait tant aimé dans ce monde avant qu’il ne devienne si sombre, si noir. Julian passa devant le rayonnage dédié au sport et ses doigts glissèrent sur les couvertures des livres spécialisés sur le Quidditch pourtant, elle ne s’arrêta pas. Elle poursuivit sa route jusqu’au rayon Histoire. Il était immense et la jeune femme marcha lentement, pas certaine de ce qu’elle voulait réellement trouver. Une pulsion plus forte que les autres s’était manifesté. Un truc lancinant, revenant sans cesse. Une envie de se replonger dans l’Histoire de ce monde. Il était indéniable, même si Julian n’était pas encore au stade de le reconnaître, qu’elle cherchait au fond des réponses, des explications, des précédents sans doute. Mais qu’importe les raisons profondes, ce qui comptait en cet instant c’était bel et bien qu’elle se trouvait au milieu d’une librairie magique à feuilleter des livres sur ce qui avait fait de leur monde ce qu’il était.

Elle en avait attrapés et ouverts plusieurs, déjà elle avait repéré quelques titres qui lui plaisaient. Elle savait qu’elle avait largement assez d’argent magique pour s’acheter ses titres et bien plus mais c’était autre chose qui la retenait encore de faire une pile et de se diriger vers la caisse. Alors que Julian tergiversait encore et toujours, une silhouette attira son attention. Un visage plutôt. Elle ne l’avait d’abord aperçu que brièvement, un peu plus loin dans l’allée. Puis, elle s’était sentie obligée de relever la tête pour l’observer de nouveau. Aucun doute n’était possible cette fois. Julian sentit son cœur s’accélérer, comme chaque fois que son passé fusionnait avec son présent. L’espace de quelques instants, elle envisagea une fuite discrète. Tant pis pour les bouquins, elle reviendrait plus tard. Mais alors que cette idée germait dans son esprit, le visage qui l’avait interpellée se redressa. Leurs regards se croisèrent et Julian n’eut pas besoin de plus de temps pour comprendre qu’elle avait été reconnue. Certes, elle avait bien vue une certaine surprise dans les yeux d’Alcyone. A cause de sa couleur de cheveux ? De ses lunettes ? Ou de sa simple présence ? Impossible à dire mais ce qui était certain c’était qu’Alcyone l’avait reconnue. Tout se passa très vite, trop vite mais Julian sut que maintenant, elle ne pouvait faire autrement. Alors, elle s’avança lentement vers cette ombre étincelante du passé.

« Il y a encore des livres ici que tu n’as pas lus ? Je suis surprise. »

L’humour, une bonne façade, une bonne manière de lancer la conversation malgré le goût acide qui était en train de coloniser sa bouche. Julian afficha un sourire en coin alors que les émotions se bousculaient dans sa tête. Alcyone avait été son amie. Son modèle. Alcyone connaissait ses parents. Alcyone était liée au plus profond aux parties d’elle qu’elle n’arrivait plus à regarder en face. Pourtant, elle n’avait pas le cœur de fuir. Quelque chose la poussait à s’approcher d’elle, à chercher peut-être dans son visage, les vestiges d’un ancien bonheur.

« Ca fait un moment qu’on ne s’est pas vues. Comment vas-tu ? »

Alors que le monde s’écroule autour de nous, tu gardes la forme ?
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Jeu 14 Sep 2023 - 12:10


Mardi 10 janvier, fin d’après midi
Chemin de Traverse
Fleury & Bott

« Madame. » Les pas de la nourrice sont comme ceux d’un petit rongeur qui se déplace rapidement. Ils claquent en douceur contre le marbre de la grande bâtisse des Odair, parviennent aux oreilles d’Alcyone comme le bourdonnement insupportable d’un moustique. Les traits de la sorcière expriment l’ennuie et l’agacement alors qu’elle ne s’arrête pas, traversant le hall d’entrée d’un pas décidé pour se rendre dans l’un des salons « Madame ? » Ciel, elle va l’embrocher.
La jeune femme se retourne vivement et ne fait pas cas du sursaut ni de la terreur qu’elle lit dans le regard de son employée. La maison est gérée par des Elfes dont elle ne connait qu’à peine le nom, pour les enfants Trent a tenu à ce qu’ils aient une nourrice sorcière « Par Morgane Elizabeth, parlez ! » Qu’elle accouche une bonne fois pour toute ! Voilà ce que transmettent le regard et les gestes de l’épouse Odair alors qu’elle garde ses deux paumes l’une face à l’autre face à son sternum.
Elle n’entend pas les battements de cœur d’Elizabeth bien sûr mais n’a aucun mal à se les imaginer, entre crainte et colère. Alcyone n’est pas idiote, elle sait pertinemment que le détachement dont elle fait preuve vis-à-vis de ses enfants n’est pas du goût de tous et que leur chère nounou la déteste. Non, elle n’éprouve pas pour ces deux petites têtes blondes l’amour débordant et inconditionnel que la société impose à chaque femme ayant donné la vie. Ils sont là parce qu’elle a coché des cases mais ils ne manquent de rien après tout, non ? Si leur père est un peu plus présent auprès d’eux il est évident qu’ils manquent du plus important : Ce que seuls des parents peuvent offrir.

« Enoch aurait besoin de nouveaux livres, il apprend très vite. » Il y a dans la voix de la nourrice un mélange de tremblement et de fierté, quelque chose qui se répercute en une étincelle dans son regard. De la fierté. Si la sorcière blonde n’exprime rien de plus qu’un réflexe de lever les yeux au ciel elle ne peut nier la contraction dans sa poitrine malgré tout. Ça, ce qu’elle ressent, c’est à Adonis qu’elle l’assimile car plus le temps passe, plus le petit garçon grandi, plus il devient certain que Trent n’est pas son géniteur.
La froideur et le détachement reprennent le dessus alors qu’elle chasse cette discussion d’un mouvement de la main et se détourne à nouveau « Bien, faites-moi une liste je dois aller sur le Chemin de Traverse de toute façon. » Ainsi elle ira perdre son temps pour un enfant de 5 ans ayant le malheur de montrer des signes d’intelligence et d’apprentissage précoce « Oui Madame. » Déjà les pas d’Elizabeth s’éloignent puis disparaissent, lorsque la maitresse de maison quitte sa demeure quelques minutes plus tard elle glisse dans son sac la liste en question sans y avoir jeté le moindre coup d’œil.


D’ordinaire Alcyone ne se déplace jamais sans l’un des Elfes de Maison pour porter son sac mais aujourd’hui elle a décidé de vaquer seule à ses occupations. Elle a, coincé dans son coude gauche, un sac de lin contenant une tenue haute couture adaptée à ses courses nocturnes. Un ensemble hors de prix bien entendu, dernier cri, qu’elle n’a pas choisi chez Blackblood sans doute par pure provocation.
Juste à côté de ce sac un autre se balance dans le vide et ce que contient celui-ci est tout aussi axé provocation. A qui est destiné cet ensemble de lingerie que la petite blonde envisage de tester dès ce soir ? Trent ? Possible. Adonis ? Bien entendu. Blackblood ? Alcyone a compris l’effet qu’elle peut faire à cet homme lubrique aussi se réjouit-elle d’en jouer chaque fois que l’occasion se présentera mais au-delà de plaire et tenter ces hommes c’est avant tout pour elle qu’elle a acheté cette lingerie. Pour se plaire à elle, se sentir belle et désirable, se regarder avec plaisir dans le grand miroir de sa chambre et se sentir sûre d’elle alors même que le fin et délicat tissu se trouvera à l’abri sous plusieurs couches d’autres vêtements.

Alors qu’elle se dirige vers le réseau de cheminée pour rentrer chez elle un sourire flotte sur son visage. Elle marche le menton haut, port altier, gonfle son égo des quelques regards qu’elle sent glisser sur elle. Elle provoquait déjà cette réaction, depuis que Silas Cudrow a annoncé à tous être son père c’est plus encore. Qu’importe s’il s’agit d’envie ou de mépris, elle existe, est reconnue et s’en nourrit. Cette reconnaissance l’a rendu plus forte encore, plus dangereuse à n’en pas douter, mais alors qu’elle se souvient avoir oublier quelque chose son visage est traversé d’un rictus d’agacement.

La liste.
Les livres pour ce petit batard surdoué qu’elle a porté dans son ventre durant quasiment 9 mois et qui lui a déchiré le corps le jour où il en est sorti.

Alcyone marmonne et fait demi-tour, pousse la porte de chez Fleury & Bott sans prêter la moindre attention à qui que ce soit y compris au vendeur qui lui souhaite la bienvenue. Prise d’un réflexe un peu sadique elle s’amuse en faisant défiler quelques ouvrages qu’elle pourrait offrir à Enoch, de quoi lui faire faire quelques cauchemars ou bien lui donner l’inspiration de marcher dans ses traces.

Flâneries avec le Spectre de la mort. Chasse au loup-garou. Le monstrueux livre des monstres … L’embarras du choix, en somme, mais alors qu’elle relève les yeux quelque chose change brutalement dans l’atmosphère.
Ce regard clair qu’elle croise aurait pu se noyer dans un songe comme il est apparu mais alors qu’elle ne fait qu’y passer quelque chose l’agrippe de l’intérieur. L’information met quelques secondes à chasser l’instinct, trois tout au plus, Alcyone retrouve cette paire d’iris qu’elle a fini par oublier avec le temps. Dans sa poitrine son myocarde s’emballe, elle reste statique et ne quitte plus ce regard, cette silhouette qu’elle reconnait malgré les changements qu’elle découvre au fur et à mesure. La couleur de cheveux de Julian est ce qui jure le plus dans la familiarité de son paysage, puis cette paire de lunette qui ne camoufle pas totalement le bleu de ses yeux.

Ça n’arrive pas souvent de voir la sorcière en proie à l’hésitation, à ces émotions qui viennent la percuter mais qu’elle chasse comme elles sont venus en affichant un air stoïque. Pourtant ça claque entre ses côtes tandis que la jeune femme s’approche d’elle et qu’elle redresse le menton plus encore « Il y a encore des livres ici que tu n’as pas lus ? Je suis surprise. » Le doute n’était pas permis mais cette voix familière bien que rocailleuse en chasse les dernières bribes, la petite blonde – naturelle – ne répond pas, ne réagit pas « Ça fait un moment qu’on ne s’est pas vues. Comment vas-tu ? » Julian semble faire appel au passé, à ce lien qu’elles avaient mais qui n’existe plus. Dans le creux du ventre d’Alcyone c’est la tempête, un mélange de colère et d’affection gravée au fer rouge malgré le mépris qu’elle ressent. Se tient face à elle un mensonge, rien de plus, rien de moins « Je me demande qui a bien pu t’influencer pour cette couleur. » Pourtant les lèvres de l’Anglaise s’incurvent à leur tour mais elle se ravise, affiche la froideur face à cette sœur au Sang Pur devenu traitresse Née-Moldue du jour au lendemain « Je ne pensais pas te revoir mais j’imagine que ça n’est pas tant une surprise maintenant que tu peux circuler comme bon te semble. » Elle n’a pas tous les tenants et aboutissants, n’en a pas voulu.

Après la trahison de sa cadette elle l’a rayé de sa vie et ne l’a plus jamais évoqué mais elle n’est pas dupe, elle le sent là au plus profond d’elle. Tout ce qui grouille de cette tendresse si rare qu’elle n’accorde qu’à très peu de personnes.
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Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Lun 25 Sep 2023 - 22:00
Affronter le passé est toujours un pari dangereux. On ne sait jamais vraiment ce qu’on va y trouver. Certes il y a la possibilité de se retrouver face à des souvenirs doucereux et agréables, qui vous enveloppent, qui vous donnent cette impression que tout le bonheur accumulé dans vos jeunes années peut vous permettre d’affronter toutes les horreurs du monde actuel. Sauf que ça ne se passe pas toujours comme ça. Sauf qu’en creusant on ne tombe pas toujours que sur des jolies choses. Julian savait qu’aller parler à Alcyone était dangereux, une sortie de pari. Enfin, elle le savait, oui et non car on ne pouvait vraiment pas dire qu’elle avait pris le temps de beaucoup réfléchir à son geste. Mais elle connaissait assez la jeune femme, le milieu dont elle venait pour comprendre que le fait de se pointer comme une fleur face à elle ne serait peut-être pas la meilleure idée. Pourtant… Pourtant elle n’avait pas pu résister. En grande partie parce qu’elle sentait le besoin d’exploiter la moindre piste qu’il lui permettrait d’avoir des réponses sur ses parents. Mais pas que. Non. Alcyone n’était pas n’importe quelle personne de son passé. Elle avait été une amie et Julian sentait bien cette petite chose pulser dans le fond de ses entrailles. Cette envie de retrouver un sentiment si doux, si apaisant. Celui d’être à sa place. D’avoir des liens et des amitiés fortes. De ne pas être un électron libre, perdu, ne sachant trop à quel rocher s’accrocher. Non Julian n’était pas seule, elle avait Alec bien sûr et d’autres mains tendues, parfois surprenantes. Mais elle n’avait pas encore retrouvé ça. Et ça lui manquait.

Sauf que… Sauf que à la minute où Julian s’était retrouvée juste en face d’Alcyone, elle avait compris que tout ne se passerait pas exactement comme elle pouvait l’imaginer dans le meilleur des scénarios. Son ancienne amie avait cet air impassible, ce visage fermé sur lequel rien n’était lisible. En soit ça ne voulait rien dire, la jeune femme avait toujours été très douée pour cacher ses émotions, les exigences de son milieu lui avaient appris à arborer un masque quand elle le souhaitait. Cependant, Julian n’était pas certaine qu’Alcyone appliquait cet air aussi distant pour masquer sa joie de la retrouver. De toute façon, elle n’aurait pas le temps de tergiverser, quelque chose lui disait qu’elle saurait bien vite à quoi s’en tenir. Dès les premiers mots. Premier indice, Alcyone ne répondait pas à sa question mais faisait une remarque sur sa couleur de cheveux. Julian ouvrit la bouche, à la recherche d’une réponse légère et pleine d’autodérision sauf que… Sauf que cette fois le doute n’était plus permis. Alcyone reprit la parole et les mots qui sortirent de sa bouche claquèrent dans la librairie. Julian se figea, ferma la bouche et baissa le regard quelques instants. Au moins, ça avait le mérite d’être clair… Elle laissa échapper ce qui ressemblait à un léger rire et releva finalement le visage pour planter son regard dans celui d’Alcyone.

« Au moins ça a le mérite d’être clair… Mais je crois que ça me manque d’avoir quelqu’un d’une franchise aussi tranchante dans mon entourage. »

Par instinct sans doute, Julian lança un regard autour d’elles. Pour vérifier sans doute que personne n’était en train de les écouter, de les observer. C’était inutile, elles ne faisaient rien de mal et Alcyone l’avait bien dit, Julian pouvait désormais se déplacer à sa guise et son déguisement n’était clairement pas d’une très grande utilité. Mais peut-être aussi qu’une part d’elle se disait que si elles étaient observées, leur échange n’aurait aucune chance d’aboutir à autre chose que… ça. Cette froideur.

« D’ailleurs, pour répondre à ta question, c’est peut-être pour ça que je me suis teinte en blonde. Pour me rappeler nos folles années. Qui sait, notre inconscient nous mène parfois dans des contrées inattendues. »

Julian s’était redressée alors que quelque chose de nouveau pulsait dans ses veines. Une audace qu’elle n’était pas certaine de pouvoir nommer ou expliquer. Peut-être était-ce simplement le fait d’être au contact d’Alcyone, cela lui rappelait celle qu’elle avait tant admirée mais aussi celle qu’elle-même avait été. Porter la tête haute, user des mots, ne jamais se laisser démonter. Nouveau regard aux alentours pour confirmer que personne ne portait attention à elles puis un léger pas en avant pour se rapprocher de son ancienne camarade.

« J’ai pas trop de mal à imaginer ce que tu ressens pour moi et ma présence actuellement t’embrasses certainement. Mais il y a une chose que je peux te dire sans ciller c’est que j’ai jamais menti. Je ne savais rien de mon identité. »

Julian n’était pas capable d’expliquer pourquoi elle disait cela. Elle n’avait aucune intention de se rapprocher de nouveau des Sangs-Purs, des Supérieurs et de leur idéologie qui l’effrayait désormais totalement à défaut de savoir ce qu’elle en pensait au fond d’elle. Pourtant, elle avait eu besoin de tirer ça au clair. Peut-être que sa vie n’était qu’un grand mensonge mais elle en tout cas n’avait jamais été malhonnête du moins pas sur ce sujet-là.

« Alors tu t’échappes poliment et avec grâce tout de suite ou tu m’accordes quelques minutes ? »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Ven 6 Oct 2023 - 14:56
Alcyone est comme ça, mauvaise jusque dans le bout des ongles. Rien d’étonnant à ce qu’elle ressente de la satisfaction face à la réaction de Julian qui se fige et baisse les yeux. Depuis que Cudrow l’a reconnu officiellement c’est pire encore et ce qu’elle gardait de mesure jusqu’ici s’étiole au fil des jours et des semaines qui passent. Elle est l’élite, l’estime qu’elle a d’elle-même atteint des sommets et bien mal avisés seraient ceux à le prendre à la légère. Elle a les connexions mais elle a également les compétences, le fruit d’un travail acharné dans l’ombre depuis l’âge où sa première étincelle de Magie s’est manifestée.
Ce sentiment de succès et de supériorité s’estompe dans un souffle silencieux dès lors que l’autre jeune femme relève les yeux vers elle après avoir laissé échapper un semblant de rire. Autour d’elles le monde n’existe plus, les clients vont et viennent dans les rayons, les employés s’agitent, dans la rue le flux semble moins interrompu qu’il a pu l’être « Au moins ça a le mérite d’être clair… Mais je crois que ça me manque d’avoir quelqu’un d’une franchise aussi tranchante dans mon entourage. » si Julian tente de la caresser dans le sens du poil ça ne fonctionne pas, Alcyone a beau être sensible à la flatterie ici le décorum n’est pas le même. Les enjeux non plus. Le menton toujours aussi haut elle n’exprime rien mais les questions fusent dans son esprit. Qui est-il cet entourage qu’elle évoque ? Pourquoi n’y trouve t-elle pas ce répondant qu’elle a toujours chéri ? La réponse se formule tout aussi clairement, l’Anglaise en serait presque satisfaite là encore. Autour de Julian personne n’est à la hauteur tout simplement et si le regard de cette dernière englobe ce qui les entoure celui de la Rafleuse ne cille pas, ne la quitte pas une seule seconde. Qu’importe les autres, elle ne pourrait être plus à sa place et cette réalité lui fait gonfler la poitrine plus encore « D’ailleurs, pour répondre à ta question, c’est peut-être pour ça que je me suis teinte en blonde. Pour me rappeler nos folles années. Qui sait, notre inconscient nous mène parfois dans des contrées inattendues. » Une autre tentative pour l’amadouer que la sorcière rejette avec froideur en ayant absolument aucune réaction mais à l’intérieur c’est autre chose qui se joue. Toujours ce pincement dans les tripes, ces images du passé qui reviennent comme des flashs et déclenche une onde de chaleur dans son thorax.

Des émotions positives qu’elle n’a pas envie de ressentir, Julian ne le mérite pas.

Quelque chose change dans l’attitude de l’ancienne rousse, son langage corporel se modifie comme si elle gagnait en assurance malgré ses regards alentours. Certes son nom a été rayé de la liste des recherchés mais comment se sentir en sécurité pour autant ? Ce serait idiot de l’être, de débarquer et se pavaner dans un monde qui n’est plus le sien depuis qu’elle a fait le choix de le quitter en connaissance de cause « J’ai pas trop de mal à imaginer ce que tu ressens pour moi et ma présence actuellement t’embrasses certainement. Mais il y a une chose que je peux te dire sans ciller c’est que j’ai jamais menti. Je ne savais rien de mon identité. » La bouche d’Alcyone se tort en un rictus de côté, sa paupière gauche tressaute, Julian sort l’artillerie lourde mais la rafleuse tient le cap et serre les mâchoires. O comme ça l’atteint pourtant, c’est presque comme si elle se sentait rassurée, soulagée, chose qu’elle ne veut pas s’autoriser à ressentir car à présent ce n’est plus une amie qui se tient face ça elle. Elle n’est pas une ennemie non plus, elle n’est … plus rien. Personne.
Un fantôme du passé qui vient lui balancer au visage et au cœur une vérité dont elle ne doute pas mais qu’elle refuse d’accepter. A quoi bon ? Leurs chemins ne suivent plus la même direction désormais « Alors tu t’échappes poliment et avec grâce tout de suite ou tu m’accordes quelques minutes ? » Ça bouillonne, elle sent ses muscles se tendre et ses nerfs se crisper alors que ses phalanges blanchissent autour de la prise qu’elle marque autour de l’objet qu’elles tiennent. Dans sa poitrine son cœur cogne sourdement, dans ses veines c’est un mélange de colère et d’adrénaline qui caracole. La réponse est pourtant simple, elle devrait l’être, mais la sorcière craque « Cinq. Pas une de plus. » Les mouvements sont secs lorsqu’elle se détourne après avoir fait claquer sa voix froidement dans l’air. Pas un regard pour l’autre jeune femme elle se dirige vers le comptoir sur lequel elle balance les quelques ouvrages pour lesquels elle pose plusieurs galions juste à côté sans même adresser un bonjour à la personne face à elle « Gardez la monnaie. » Comme si l’argent était un problème et qu'on ne se méprenne pas, il s'agit d'impatience et non d'un acte de gentillesse « Madame, je ne … » Mais elle n’écoute pas et se fustige de ne pas avoir trainé avec elle l’un des Elfes de Maison pour lui faire porter tout ça.

D’un pas rapide et saccadé Alcyone repasse devant Julian et l’invite à la suivre à l’extérieur où elle s’arrange pour l’attirer loin du plus gros des regards. Son ancienne camarade à raison, sa présence l’embarrasse. La rafleuse n’a pas envie d’être vue avec elle, pas plus qu’elle a envie de laisser les souvenirs du passé s’infiltrer sous sa peau pour la ramollir.
C’est face à une devanture fermée, légèrement en retrait de l’artère principale, qu’elle s’immobilise. Le regard franc, les traits fermés, elle ne laisse pas la moindre seconde de battement s’installer « Ça ne t’a pas empêché de disparaitre, d’oublier ceux qui ont été ta famille durant toutes ces années aux profits de minables dont le Sang est souillé. » Le mépris est palpable, jamais la Sang Pur ne s’est cachée de ce qu’elle a toujours ressenti pour ceux qui ne sont pas de son rang et malgré l’ambiguïté qu’elle éprouve vis-à-vis de Julian ce fait reste ancré en elle « Qu’est-ce que ça fait d’être finalement l’un d’entre eux ? » Ceux qu’elles ont pris de haut ensemble et que la Supérieure assumée détruit sans la moindre hésitation « Y as-tu trouvé ta place au moins ? » Que tout ça n’ait pas été qu’un abjecte gâchis.
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Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Lun 9 Oct 2023 - 8:42
Alcyone n’a pas changé. Enfin si, Julian doit reconnaître que les traits de la jeune femme se sont encore affirmés et qu’il dégage d’elle une énergie encore plus puissante qu’auparavant. Cela vient sans doute de sa façon de se tenir, de cette absence totale de doute dans ses yeux. Alcyone sait qui elle est, où est sa place, elle ne doute jamais de cela et forcément, ça se voit. Julian sait qu’à l’inverse, elle a dû perdre un peu de sa prestance, de celle qu’elle arborait à l’époque de Poudlard, qui la faisait marcher la tête haute dans les couloirs de l’école, ne jamais ciller, ne jamais craindre de pousser une porte ou de croiser un regard. Elle connaissait bien ce sentiment de plénitude qui pouvait vous envahir quand vous n’avez absolument aucun doute sur votre supériorité. Elle n’était pas surprise de retrouver cela chez sa vieille amie et si le terme de nostalgie n’était pas vraiment approprié, la rousse devait bien admettre que cela évoquait quelque chose en elle. Un souvenir qu’elle était incapable de chérir tant il était tâché. Mais plutôt l’attachement à une plénitude, à une facilité d’esprit qu’elle aimerait retrouver. Ju’ n’était plus et ne serait jamais plus celle qu’elle avait été, elle le savait parfaitement. Tout ce qu’elle souhaitait c’était d’un jour pouvoir retrouver cette aisance à naviguer dans son existence, à affronter le monde.
Le fait qu’Alcyone n’ait pas tant changé permettait aussi à Julian de n’avoir aucun doute sur ce que son expression froide signifiait. Elle savait le mépris qu’elle devait inspirer à son ancienne amie, elle n’avait aucun doute sur la façon dont elle pouvait l’affubler dans le secret de ses pensées. Certainement pas à voix haute, elle n’avait pas de temps à perdre avec un être de sa caste, cela allait sans dire. Mais au fond d’elle oui, il était évident qu’une sorte de colère devait exister. Parce qu’elle s’était fréquentée, parce qu’elle avait été liée et que ça, qu’on le veuille ou non, ça ne pouvait être effacé. Julian était une tâche dans l’historique des Sangs-Purs et si elle savait bien que globalement cela jouait en sa défaveur, il y avait peut-être encore quelque chose à en tirer. Une infime petite chose. Et le seul avantage que Julian avait dans cette situation c’était cette impression lancinante que, de toute façon, elle n’avait pas grand-chose à perdre.

Il y eut alors quelques instants suspendus comme si on s’était appliqué à figer le temps autour d’elles. Alcyone n’avait rien dit jusque-là, refusant sans doute d’user de sa salive pour une personne qui n’en valait pas la peine. Mais elle n’avait pas bougé non plus, elle ne s’était pas échappée de cette situation qui n’était pour elle qu’embarras et désagréments. Julian avait jeté ses cartes, elle ne pouvait désormais qu’attendre. Elle savait qu’elle devait rester impassible, elle avait suffisamment d’entraînement pour ça. Elle attendit, le regard fixe, le corps inerte. Un geste, une parole qui scellerait la suite. La voix d’Alcyone claqua dans l’air et Julian vida ses poumons. Cinq minutes c’était le maximum qu’elle aurait pu espérer. Elle répondit alors d’un simple hochement de tête tandis que la jeune femme se rendait à la caisse pour payer. Elle, elle verrait plus tard. Elle prit le temps d’observer Alcyone, sa manière de jeter la monnaie, de ne pas accorder de regard à la personne en charge des règlements. Oui il y avait de la froideur et du mépris mais pas que. La situation la déstabilisait. Il y avait de la colère aussi face à tout ça. Julian savait que là était sa seule chance, cette brèche dans l’univers mental si contrôlé de son ancienne amie était la seule chose qu’elle pouvait exploiter. Alors, elle la suivit docilement lorsqu’elle indiqua le chemin, ne se perdit pas en mot inutile et se figea bien droite lorsqu’elle s’arrêtèrent devant une devanture fermée.

« Ça ne t’a pas empêché de disparaitre, d’oublier ceux qui ont été ta famille durant toutes ces années aux profits de minables dont le Sang est souillé. »

Les mots résonnèrent dans l’esprit de Julian. Non pas les insultes au sang, celles-là elle les avait trop entendues pour qu’il ne la fasse réagir d’une quelconque manière. Non ce n’était pas ça qui résonnait en elle mais le reproche voilé d’Alcyone. Avoir tourné le dos à sa famille ? Elle avait envie de lui hurler que c’était pourtant sa famille qui avait tenté de l’assassiner au milieu d’un Stade de Quidditch mais elle se retint. Tomber dans l’émotionnel maintenant ne servirait à rien et ne ferait qu’écourter le peu de temps que son ancienne amie lui accordait. Contrôler ses émotions et noter plutôt. Noter que peut-être, derrière sa haine, Alcyone avait encore de l’affection pour elle. Qu’elle ne l’avait pas complètement effacé malgré son envie furieuse de le faire. La Supérieure l’aida en enchaînant les questions. Plus acerbes, plus impersonnelles et finalement plus simples. Julian ne put retenir un léger haussement de ses lèvres. Tout ça était si ironique.

« Tu sais bien que ma place est nulle part. J’ai fait partie des bourreaux pour certains, je fais désormais partie des nuisibles pour d’autres et il en sera toujours ainsi. »

Ce n’était pas complètement vrai. Si Julian était incapable de se glisser totalement dans ce nouveau monde, elle n’avait que peu ressenti d’hostilité par rapport à son passé. Ils étaient nombreux à lui avoir ouvert les bras, à avoir choisi de voir en elle autre chose que l’adolescente en quête d’identité qui avait épousé la cause qui s’offrait à elle. Oui, au final les minables dont parlait Alcyone avait eu un comportement incroyable avec elle. Mais Julian ne pouvait le dire vraiment, parce qu’elle ne voulait pas tuer toutes ses chances et aussi parce que, aussi difficile que ce soit à admettre, être ainsi en face de son passé créer en elle une incertitude douloureuse.

« Je suis partie parce que l’ordre avait clairement été donné de me faire disparaître. Sans doute n’est-ce pas assez chevaleresque mais j’ai tourné le dos à tout le monde pour survivre. Et je ne suis revenue que parce qu’on m’en a donné l’autorisation. Mais je sais que ce n’est pas un asile qu’on m’offre, je suis tolérée pour l’instant c’est tout. »

Julian ne pouvait faire taire cette partie d’elle qui voulait se défendre. Elle n’avait pas fait de choix. Depuis le début, elle n’avait fait que suivre la masse. Elle était devenue une Supérieure parce que c’était ce que son milieu la poussait à faire. Elle avait fuit parce que c’était son instinct de survie qui avait pris le dessus. Et maintenant ? Maintenant les vrais choix se présentaient à elle et c’était ça qui était terrifiant.

« Il semblerait que mes parents auraient payer ma tête et que ce soit la seule raison qui fasse que je puisse être face à toi encore en vie. »

Julian sentit son rythme cardiaque s’accélérer. Elle touchait au cœur du sujet et ça l’effrayait.
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Mar 17 Oct 2023 - 15:48
Elle est là, inconsciente, cette envie de lui faire mal. La toucher en plein cœur pour seule vengeance face à ce qu’elle-même a ressenti lorsque Julian a disparu. Non Alcyone ne s’en rend pas vraiment compte, elle n’intellectualise pas ce qui est en train de se passer et encore moins ces réactions car ce serait faire face à ce qu’elle ressent. Alors comme le serpent ou plutôt comme le rapace elle attaque sans crier gare, toutes serres dehors, en espérant atteindre sa cible pour la faire saigner.
Malheureusement pour la petite blonde face à elle l’autre ne cille pas, prend sur elle sans doute, ne tombe pas dans le piège en tout cas « Tu sais bien que ma place est nulle part. J’ai fait partie des bourreaux pour certains, je fais désormais partie des nuisibles pour d’autres et il en sera toujours ainsi. » Ça ne devrait pas mais ça pince. Là, ce cœur qui bat sourdement mais rejette toute forme d’affection envers celle qui est désormais l’ennemi. Une étrangère, au mieux. Ou au pire, question de point de vue.
Elle se l’imagine seule, livrée à elle-même, et là où ça ne la ferait même pas trembler pour ses propres enfants elle ressent des choses qu’elle s’interdit pourtant. Ça n’est pas un problème de volonté, la Rafleuse est parfaitement habituée à ne pas ressentir la moindre sollicitude pour qui que ce soit mais sans doute fallait-il une exception à la règle. Plusieurs, peut-être, si on tient compte d’Adonis. Et Silas bien sûr mais lui vient bien au-dessus et au-delà des autres. Alcyone n’est pas naïve pour autant et se doute qu’il se détournerait d’elle si cela lui permettrait d’atteindre des sommets plus hauts, il lui a toujours appris à en faire autant après tout.

Mais Julian est-elle vraiment seule face à tous ? A force d’ignorer sciemment l’existence de Neil depuis la « trahison » son ainée réalise ne plus rien savoir sur son existence. Ça vient la prendre comme le crochet d’un Portoloin, une envie de fouiner, de savoir, qu’elle camoufle derrière un visage impassible pour ne rien laisser transparaitre de son trouble « Je suis partie parce que l’ordre avait clairement été donné de me faire disparaître. Sans doute n’est-ce pas assez chevaleresque mais j’ai tourné le dos à tout le monde pour survivre. Et je ne suis revenue que parce qu’on m’en a donné l’autorisation. Mais je sais que ce n’est pas un asile qu’on m’offre, je suis tolérée pour l’instant c’est tout. » Et pourquoi l’est-elle ? C’est une information qu’Alcyone n’a pas. Pas pour le moment en tout cas. Ça aussi ça vient gratter la curiosité sous la surface et si l’Anglaise fronce les sourcils une seconde elle se reprend bien vite. Dans un geste banal elle passe d’un pied sur l’autre pour répartir le poids de son corps immobile, un souffle d’air chahute ses cheveux blonds naturels jusqu’à les faire passer devant son visage.
Elle les replace derrière son oreille d’un geste trahissant sa nervosité pour qui la connaitrait suffisamment « Il semblerait que mes parents auraient payer ma tête et que ce soit la seule raison qui fasse que je puisse être face à toi encore en vie. » Il semblerait.

Ainsi donc Julian elle-même n’a pas la moindre idée de ce qu’il se passe et n’a donc plus de contact avec ses parents. Alcyone n’ayant jamais eu d’affect pour ceux qui l’ont élevé ne s’arrête pas sur cette notion. Avec Silas c’est différent, il l’a éduqué comme un petit soldat plus que comme un enfant « Visiblement. » Laconique pour ne pas dire froid encore une fois, son regard va se poser sur l’artère principale avant de revenir se poser dans celui de celle qu’elle a considéré quasiment comme une sœur « Ils ont dû le payer cher ou connaitre les bonnes personnes, tout le monde n’a pas ce traitement de faveur. » Aucune pitié tant dans son attitude que dans le ton qu’elle emploie, Julian n’est pas stupide de toute façon. Ces déductions-là elle a dû les faire par elle-même, ce ne sont rien de plus que des faits aux yeux de la Rafleuse. Cette fois Alcyone ne cherche plus à faire du mal à Julian, comme si la discussion s’était posée sans qu’elle ne le voit vraiment venir. Sa réflexion est pragmatique mais a le mérite d’exister, l’indifférence reléguée en second plan « Je ne sais rien, je n’ai rien voulu savoir. » De toi.

Le sous-entendu doit être clair comme de l’eau de roche pour Neil, là encore l’ainée ne cherche pas à enjoliver ni la situation ni ses réactions « Tu n’as pas eu nouvelle d’eux depuis quand ? » Cet homme et cette femme qu’elle a eu elle aussi dans son décor pendant des années.
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Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Mer 25 Oct 2023 - 19:35
Cette impassibilité la rend folle. Cette impassibilité qu’elle avait elle-même tant admirée par le passé, cette capacité à regarder les autres aussi froidement, sans leur donner accès à la moindre émotions. Ca, elle avait su le faire, un peu, mais pas aussi bien qu’Alcyone et elle avait longtemps rêvé de l’égaler dans ce domaine. Apprendre d’elle, copier certaines de ses mimiques pour être plus performante. Julian avait essayé d’être une meilleure Supérieure, une meilleure jeune fille notamment en regardant vers celle qui se tenait à cet instant en face d’elle. Pourtant, ce n’était plus cette admiration qui dominait mais son envie furieuse de briser ce masque. D’aller fouiller à l’intérieur d’elle, d’avoir accès à ses émotions pour comprendre, pour trouver le moindre indice. Mais rien, la jeune femme ne lui laissait rien. Enfin… Si, quelques miettes que Julian ne pouvait laisser passer. Un froncement de sourcil, un léger basculement du corps et surtout, cette mèche replacée derrière on oreille. Julian l’avait vu et dû se faire violence pour ne surtout pas signifier ce qu’elle venait d’apercevoir. Alcyone était orgueilleuse, tout comme elle-même l’avait été et pointer du doigt la moindre petite faille serait plus que contre-productif. Ca mettrait un terme à leur discussion sans aucun doute. Pourtant, Julian savait que ces petits signes avaient un sens. Son histoire avait fait réagir Alcyone mais dans quel sens ? Est-ce qu’elle savait quelque chose ? Est-ce qu’elle avait une information ou est-ce qu’elle faisait soudainement le lien avec quelque chose ? Julian rêvait que ce soit cela qui ait fait tiquer la jeune femme mais rien n’était moins sûr. C’était sans doute simplement son cœur qui parlait, ses propres espoirs et ça ne pouvait rien apporter de bon. Se concentrer sur sa respiration et attendre. Maintenant qu’elle avait dit ce qu’elle avait à dire, Julian avait abattu ces dernières cartes et elle n’avait plus le contrôle sur la situation. Tout était entre les mains d’Alcyone.

Les premiers mots sont entendus mais pas indolores pour autant. Payer cher. Oui, Julian n’a aucun doute là-dessus et c’est sans doute ce qui la réveille au milieu de la nuit. Car non, elle ne croit pas une seule seconde que ses parents aient pu arranger la situation simplement avec de bons contacts. Ca devait aller plus loin que ça mais ce prix qu’ils avaient payé elle était tout bonnement incapable de l’imaginer, de l’envisager. Elle bloquait littéralement sur ce sujet sans doute pour se protéger. Puis le coup de massue. Alcyone ne sait rien. Julian eut soudainement la sensation qu’une énorme pierre venait de tomber au fond de son estomac. L’espoir qui était né malgré elle venait de se dégonfler et ça faisait mal.

« Tu n’as pas eu nouvelle d’eux depuis quand ? »

Julian a bien du mal à dissimuler sa surprise, Alcyone n’a sans doute aucune mal à décrypter le regard qu’elle lève alors sur elle mais l’ancienne rousse fait de son mieux pour au moins contenir son expression faciale. Une petite flamme s’allume sur la pierre au fond de son estomac. Cette question n’est pas anecdotique. Rien n’est jamais anecdotique avec quelqu’un comme Alcyone. Mais il ne faut surtout pas la faire attendre. Julian ferme les yeux juste quelques secondes pour remettre ses idées en place et embraye.

« Depuis la chute de Poudlard. Depuis que j’ai disparu des radars je n’ai eu aucun contact avec eux. »

C’était même un peu plus vieux que ça puisqu’après avoir appris la vérité sur son identité, Julian avait eu bien du mal à continuer à leur écrire mais c’était secondaire. Jusqu’à la chute de Poudlard, elle savait qu’ils étaient en vie bien qu’elle n’ait aucune idée de quel avait pu être leur quotidien durant toute cette période d’incertitude. Mais après cette bataille, après cette main d’Alec qui avait lâché la sienne c’était le vide complet.

« Et au mois d’août dernier j’ai reçu une lettre. Enfin, j’en avais envoyé une chez moi, sans la signer. J’ai reçu une réponse lapidaire et anonyme pour me dire que mes parents avaient disparu et que notre compte auprès des Supérieurs était soldé. Rien de plus. »

Disparu. Ce mot pouvait dire tellement de chose. Ses parents auraient pu prendre la fuite mais dans ce cas-là il paraissait impossible que leur dette soit considérée comme soldée. Mémoire effacée ? Assassinée ? Assurance du silence après des heures de torture ? Exil ? Certaines possibilités étaient plus probables que d’autres mais encore une fois, le cerveau de Julian était dans l’incapacité de toute rationalité. Il ne pouvait envisager réellement les pires scénarios. Sans les nier complètement, il les occultait sans cesse.

« Je voudrais juste savoir. »

Julian avait laissé son regard se perdre dans celui d’Alcyone. Ca ne servait à rien de demander, au nom de quoi ? Alcyone ferait ce qu’elle voudrait et son mépris pour elle n’allait sans doute pas disparaître. Mais la Serpentarde gardait cet infime espoir que tout n’avait pas été effacé, que ce lien qu’elles avaient eu laissait encore des traces. Elle avait besoin d’y croire, besoin d’aide aussi.
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Ven 3 Nov 2023 - 14:05
Rien. Elle ne ressent rien face à la surprise de son ancienne camarade ou plutôt s’impose de ne rien ressentir. Si elle lâchait la bride elle sentirait cette espèce de chaleur qui s’enroule autour de sa cage thoracique et se diffuse jusque dans son ventre comme un chat se frotterait langoureusement contre les jambes de son maitre. Julian était l’ennemi, elle est devenue un fantôme, au-delà des barrières elle reste un être cher, un être qui a compté, une personne qu’Alcyone pensait avoir près d’elle tout au long de sa vie.
Elles sont là, l’une face à l’autre dans cette ruelle à tenter de se contenir comme elles peuvent et plus les secondes défilent plus la rafleuse sent la colère poindre. Cette espèce de rage semblable à de la lave en fusion qui pourrait la transformer en enfant capricieuse d’une seconde à l’autre si elle n’avait pas tant de maitrise d’elle-même. Une enfant oui, mais quelque chose de bien plus dangereux au fond. Lorsque Julian ferme les paupières un instant Alcyone en profite pour se reprendre, relever le menton, chasser le chaud de son système au profit d’un souffle bien plus glacial « Depuis la chute de Poudlard. Depuis que j’ai disparu des radars je n’ai eu aucun contact avec eux. » Qu’il est mauvais ce rire qu’elle lâche sans pitié. Elle n’en ressent aucune, se retient toujours juste de lui balancer hautainement et mielleusement qu’elle a choisi le mauvais camp. Elle a cette tendance à parfois oublier que la rousse devenue blonde n’a pas eu le choix, qu’en elle ne coule finalement pas ce sang pur qu’elle chérie mais la boue infâme de ceux qu’elle violente dès qu’elle en a l’occasion.

Julian n’est plus l’élite, elle n’est qu’une déception.
Une trahison.

« Et au mois d’août dernier j’ai reçu une lettre. Enfin, j’en avais envoyé une chez moi, sans la signer. J’ai reçu une réponse lapidaire et anonyme pour me dire que mes parents avaient disparu et que notre compte auprès des Supérieurs était soldé. Rien de plus. »

La Sorcière enregistre les informations sans ciller, le visage et la posture neutre de nouveau. Pragmatique, froide, pourtant quelque chose se dessine dans les rouages de son esprit  « Je voudrais juste savoir. » Elle ne plie pas, ne tremble pas, cache ces réactions de son organisme qui vont jusqu’à lui serrer le cœur. La compassion ne fait pas partie du champ lexical d’Alcyone, ces bases de vie en société qu’on inculte à tous les enfants pour en faire des adultes décents n’ont jamais fait partie de son programme. Dès son plus jeune âge elle s’est sentie détachée de ses parents, comme si au fond d’elle elle sentait qu’autre chose l’attendait. Quelqu’un d’autre. Un être supérieur, presque suprême à ses yeux, quelqu’un qui ne montre jamais la moindre trace de pitié envers qui que ce soit.
Mais c’est là, qu’elle le rejette ou non, ce qu’elle lit dans le regard de Julian ne la laisse pas indifférente alors elle réagit comme elle le fait toujours : en crachant son venin « Et tu ne t’es pas dit que c’était tout simplement un piège pour te faire revenir ? » Pour éliminer une bonne fois pour toute la moindre trace de cette famille de traitre. Chaque fois que Julian se fraiera un chemin jusqu’à ce qu’il y a de plus pur en elle, elle contrattaquera. Tranchante, tant dans le regard que dans le ton employé mais elle fléchit malgré tout « Je vais me renseigner. » Par Morgane ce qu’elle se haït d’être aussi faible mais les mots s’échappent, prisonnier en cavale ayant trouvé la faille. Ce n’est plus la glace mais le feu qui brûle désormais et Alcyone le sait, si elle reste une seconde de plus il la consumera « J’arriverai à te contacter. » Mauvaise elle la détaille de haut en bas, de bas en haut « Avec un déguisement pareil n’importe qui le pourrait de toute façon. » Son visage de poupée est traversé par un rictus de dégoût, le masque est solide alors qu’elle se détourne sèchement et plante Julian sans lui laisser la moindre chance de s’exprimer de nouveau.

Ses pas claquent brutalement sur le pavé, les traits de son visage griffés par la rage et son sac butant contre ses hanches à chaque foulée. Lorsque le froid du Chemin de Traverse laisse place à la chaleur entêtante qui flotte dans le Ministère elle ne s’arrête pas. Elle ne vient que rarement ici mais puisque son mari et son père y travaillent cela ne choque personne de la voir traverser les couloirs comme s’ils lui appartenait. La porte qu’elle ouvre sans frapper n’est pourtant celle ni de l’un ni de l’autre, l’homme assis derrière le large bureau de chêne relève la tête et marque la surprise « Alcyone ? » Adonis n’a pas le temps de réagir que la Sorcière lâche ce qu’elle avait dans les mains et ensorcèle la pièce pour la rendre opaque. Les volets se ferment, tamisent, la porte se verrouille, son manteau rejoint lui aussi le sol dans un bruit sourd « Qu’est ce que tu fais ici ? » Elle vient chercher la brutalité qui remettra ses pensées dans l’ordre, droites, solides et imperturbables. Il ne saura rien de ce qu’elle vient d’expérimenté, son corps repoussé brusquement contre le dossier de son fauteuil tandis qu’elle s’installe sur lui, le chevauche, agrippe ses cheveux sans douceur « Tais toi. » Ses lèvres viennent capturer sauvagement celles du Sang Pur, sa main déjà glisse jusqu’à son ventre puis plus bas pour le défaire de ce qui entrave la seule et unique raison justifiant de la présence de la sorcière contre lui.

Lui.
Aucun autre.
Pas quand les émotions tambourinent si fort en elle.

▬ FINI POUR MOI ▬

HRP:
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Mer 22 Nov 2023 - 17:31
Julian aurait aimé être passé à autre chose. Elle aurait aimé sentir en cet instant que malgré la violence de la transition d’un monde à l’autre, elle avait réussi à avancer plus forte que jamais. Elle aurait aimé pouvoir regarder Alcyone sans se sentir aussi fragile, sans avoir l’impression qu’on lui comprimait le cœur un peu plus de seconde en seconde. Parce que c’était bien ça le sentiment qui la dominait : une profonde douleur. Un truc sourd qui faisait bourdonner ses oreilles et lui intimait de lutter pour rester bien fixe sur ses deux pieds. Parce qu’elle n’était pas aussi indifférente qu’elle aurait aimé. Parce que ce n’était plus seulement de la peur qu’elle ressentait ni même de la colère. Face à Alcyone, face à des expressions qu’elle aurait pensé ne jamais lui être destinées, elle comprenait qu’autre chose était en train de se jouer. Alors que Julian était désormais fondue dans le monde moldu, alors qu’elle avait noué des liens avec des gens qui se battaient contre les Supérieurs ou qui avaient été leurs victimes, elle réalisait qu’une part d’elle-même souffrait de ce qu’elle avait perdu. Une part d’elle aurait aimé qu’Alcyone la regarde de nouveau comme une comparse, une amie, une membre de sa famille et non comme un objet de dégoût. Et prendre conscience de cela lui donnait la nausée.

Ce n’était pourtant pas le moment de vomir sur les chaussures de son ancienne amie, celle-ci avait déjà bien trop de raisons de la mépriser et ne cherchait pas à le cacher. Julian voyait les traits de son visage se transformer, ses rictus… Mais elle usa de toute son énergie pour rester aussi calme que possible et attendre. Espérer que ses mots finiraient par avoir un peu de poids, par déclencher quelque chose chez Alcyone. Sa première réponse tombe comme un couperet et Julian encaisse le coup comme elle peut. Clairement, ça aurait pu être un piège. Le fait qu’elle soit aujourd’hui encore vivante la poussait à croire que les intentions des Supérieurs envers elle avaient bel et bien changé mais elle devait admettre qu’elle avait manqué de prudence sur ce coup. Elle était sans doute revenue parce qu’elle en avait envie et avait saisi la première occasion sans plus réfléchir. Mais ça, il lui faudrait sans doute un peu plus de temps pour l’admettre. Toujours était-il que la conversation aurait pu s’arrêter là et que la Serpentarde s’attendait clairement à recevoir une autre pic de la part d’Alcyone. Mais non.

« Je vais me renseigner. »

Les mots tombent et la surprise se lit sans nul doute sur le visage de Julian. Elle sait ce que ça veut dire. Alcyone, malgré les apparences, n’est pas resté complètement insensible à sa présence. Pourquoi ? Elle n’en savait rien mais n’avait de toute façon aucun intérêt à creuser la question. C’était une si grande victoire qu’elle devait au moins l’accepter et surtout ne pas faire le moindre mouvement qui pourrait pousser son ancienne amie à changer de point de vue. Julian n’était peut-être pas complètement morte aux yeux de son ancienne amie ou avait-elle suffisamment compté à un moment pour qu’une légère brèche se forme dans ses principes ? Toujours était-il qu’Alcyone n’allait pas non plus se transformer en douce âme pour autant et qu’elle ne manqua pas de conclure par une nouvelle attaque bien sentie. Julian afficha un mince sourire en guise de réponse. Touchée. Son déguisement était pourri elle le savait et ce qui était le plus drôle dans tout ça c’était sa manière de continuer à s’y accrocher, aussi inepte soit-il.

« Merci. »

Le mot se perd dans le dos d’Alcyone qui a décidé de bien montrer qu’elle avait le contrôle de la situation et que c’était elle et elle seule qui décidait de la longueur de leur échange. Julian la regarda partir et ce ne fut que lorsque sa silhouette ne fut plus visible qu’elle relâcha alors tout l’air contenu dans ses poumons. Elle appuyé son dos contre le mur et s’y laissa doucement glisser jusqu’à se retrouver assise sur un sol humide et froid. Son cœur battait encore trop vite et la nausée était toujours là. Une forme de dégoût d’elle-même s’installait peu à peu mais aussi, une forme d’espoir. Peut-être allait-elle enfin savoir, comprendre ce qui était arrivé à ses parents. Elle s’accrochait à l’idée qu’avoir cette réponse changerait tout, l’aiderait à avancer.

Pourtant, cette rencontre avec Alcyone avait réveillé quelque chose de plus profond. Malgré tout le chemin parcouru, bien qu’elle ait réussi à se remettre à flots et à reprendre le cours d’une existence presque normale, Julian n’avait toujours pas répondu à la question principale : qui était-elle réellement ? Qui voulait-elle être ? Et cette question ne la laisserait jamais en paix.
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Julian A. Neil
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