The Birthday Girl // feat Jane I. Wilson

18 Janvier 2017

Il était à peine dix-neuf heures lorsque les derniers rayons de soleil s'éteignit à travers le ciel, propulsant le vampire hors de son antre, ou dans ce cas-ci; de la porte d'entrée de son petit appartement de Soho. La jeune femme y passait encore quelques nuits par mois, ne voulant pas que son père s'alarme à l'idée qu'elle construisait son nid ailleurs, loin de lui et de son contrôle imposé.

Elle avait bien pensé communiquer à son meilleur ami la célébration d'aujourd'hui, se rétractant finalement pour l'idée de passer ce jour damné dans le confort de la solitude. C'était presque traditionnel pour la petite héritière qui n'attendait plus qu'on lui souhaite un bon anniversaire. Oui, même si elle détestait son père elle ressentait toujours une peine immense à l'idée qu'il n'ai jamais prit un jour de congé pour célébrer sa naissance. Sa nourrisse lui manquait terriblement, elle, sa famille hispanique et le délicieux gâteau aux épices qu'elle lui préparait systématiquement chaque année. Cette année, elle se contenterait d'une sucette au sang que son ami centaure lui avait fait découvrir et d'une bonne action. La créature avait beaucoup à se faire pardonner du monde, le meilleur moyen d'équilibré l'univers qu'elle avait trouvé.

Emmitouflée dans un long manteau de daim au col laineux, elle quitta son appartement, une épaule armée d'un grand sac de sport vide et contre ses oreilles, une imposante paire d'écouteur qui crachait de la musique rock. Elle se fondait parfaitement à travers la foule du trottoir qui s'amenuisait au fil des heures, serpentant à travers touristes et natifs vers la cathédrale Saint Paul qui l'inspirait toujours malgré sa désillusion envers la religion que son père lui avait imposé.

Une fois la cité de Londres atteinte, elle s'arrêta dans une petite librairie qu'on aurait sûrement loupé si on ne connaissait pas son emplacement précis, à l'angle d'une rue isolée qui se terminait en cul de sac. Le propriétaire semblait content de la voir, lui offrant même une accolade qui se reflétait contre la baie vitrée de l'échoppe moldus. Insouciant ou inconscient? Difficile à dire.

Après qu'Hailey ai mit la main sur un bouquin réservé pour elle sous la caisse, elle paya avec quelques billets de papier avant de le remercier et poursuivre sa route. Le livre semblait la captiver, elle en tourna même frénétiquement quelques pages alors qu'elle s'éloignait du magasin, un large sourire s'étirant sur son visage avant qu'elle abandonne l'objet dans petite poche à l'avant de son grand sac.

Elle atteignit ainsi la tour de Londres, s'arrêtant quelques instants pour mettre sur papier l'impression qu'elle ressentait à l'idée d'y être enfermer sous le joug de la reine rouge. C'était une idée qui l'obsédait depuis sa transformation, elle arriva tout de même à la mettre de côté, tout comme son fusain qui lui avait légèrement tâchés ses doigts d'argile noire. Elle aurait bien aimé pouvoir se rendre à Whitechapel, s'imprégner de l'atmosphère reconnue par les artistes débutants et parfois vétérans qui s'efrorcaient tant bien que mal de faire oublier qu'ils étaient le berceau anglais du plus grand tueur en série que le pays avait connu. Elle se demandait si lui aussi avait frisonné chaque fois qu'il avait croisé l'abbaye de Westminister qui se dressait comme un géant devant leurs péchés.

Pas le temps, elle devait encore rejoindre l'échoppe de baguette magique qui se dissimulait sur Cartwright Street, utilisant son cellulaire comme carte lorsqu'elle se pauma en tournant le mauvais coin de rue. L'accueil était visiblement différent, la créature dû même dandiner un sac transparent contenant de gros poils crus pour qu'on la laisse entrer après l'avoir injurier de noms blessants. Peu importe, elle n'était pas ici pour mettre le souk, elle ravala sa rhétorique, apprenant lentement à se foutre de l'avis du vieux sorcier et de sa femme. Après avoir vendu ses ingrédients à bon prix Hailey semblait satisfaite et ne perdant pas plus de temps que nécessaire avant de poursuivre sa route vers la boucherie halal d'East End.

Ça aurait pu sembler banale de voir un vampire s'arrêter dans une boucherie de quartier en empruntant une porte d'accès situer dans la ruelle. Ils possédaient en effet une grande quantité de sang qu'il aurait été facile à s'approprier, mais le sang de porc et de boeuf n'avait pas cette épice caractéristique que les cerfs sauvages possédaient, l'odeur à elle seule la rebutait. Elle se contenta ainsi de regarder le jeune arabe remplir son sac qu'elle avait posé au sol avec de grosses pièces de viandes emballer dans du papier kraft jusqu'à ce qu'il se referme à peine. Malgré le poids impressionnant de ce qui constituait environ un demi veau, elle le balança sur son épaule aussi aisément que s'il était toujours vide. À nouveau la transaction se passa sans encombre et la petite blonde fronça à travers la nuit dans un nouveau regain d'énergie.

Sa course la mena ainsi jusqu'au docks de St-Katharine, la créature longea les quais en se remémorant la rencontre d'un homme étrange qu'elle avait fait quelque temps plus tôt, remontant un sourire contre la petite bouche du vampire qui s'excitait de pouvoir enfin filer un coup de main à quelqu'un.

Elle atteignit la partie moins touristique de l'endroit, se repérant à l'aide des entrepôts décrépies qui se succédaient comme des soldats endormis jusqu'à atteindre les facilités de traitement d'eau.

C'est lorsque l'odeur nauséabonde des créatures lui monta au nez qu'elle réalisa sa négligence, bien décidé à faire une bonne action et ne pas mettre en danger ceux qu'elle voulait protéger. Le vampire s'arrêta, humant l'air qui était habituellement vide de chaire à cette heure... Il y avait pourtant quelque chose, un parfum nouveau qui l'effleura et la poussa à arrêter sa marche pour jeter un oeil aux environs.

Rien, il y avait pourtant quelqu'un, elle le ressentait dans le creux de son estomac. Son odeur qui avait été dissimulé par la foule devenait plus distincte sur le vide du quai. Elle laissa ainsi son sac tombé bruyamment contre le béton du quai, propulsant sa voix à travers le vide environnant.

‘' J'espère que tu as une bonne raison de me coller au cul comme ça, autrement je devrais te considérer comme un danger imminent ‘' Le vampire avait juré de ne plus tuer pour se nourrir, mais elle n'avait prêté aucun serment envers ceux qui se permettaient de la traquer ou de s'en prendre à elle. Elle avait beaucoup trop à perdre à présent, trop de raisons de vivre pour se laisser embarquer ou pulvériser. Son regard vira au rouge, ses dents s'allongeant légèrement sous la crainte de l'opposant. ‘' Montre toi petite souris, je sais que t'es là! Tu trompes peut-être ma vue, mais le battement de ton coeur te trahis. ‘'

Ven 25 Aoû 2023 - 13:02

Un jour de début janvier 2017, Londres
Boutique de Benjamin Osborne

Assise autour d’une petite table ronde dans l’arrière-boutique de l’Ebénisterie du Sorcier Jane l’écoute, les deux mains enroulées tranquillement autour d’une tasse qui ne fume plus désormais. Du thé à la cannelle et à l’orange, une odeur qui dérange autant qu’elle attire selon elle. Face à elle se tient Benjamin, l’un de ses plus proches alliés et désormais amis quand bien même leurs contacts ne sont plus si réguliers. Le but premier du Lycanthrope est de protéger sa famille et l’Anglaise respecte ça, le comprend. Il aurait pu rejoindre les rangs de la Garde lui aussi mais a fait un autre choix, ça ne l’empêche pas d’être présent lorsqu’elle a besoin d’un conseil ou d’un avis. D’un tuyau, aussi, parfois.
En cet fin d’après-midi de janvier alors que l’écriteau sur la porte d’entrée affiche le mot « fermé » aux passants et clients, Jane a décidé de braver une fois encore les risques en évoluant sur Londres. Elle a transplané directement ici, dans un sas protégé installé par le sorcier, non sans l’avoir prévenu auparavant de sa venue. La voix grave du Lycan déclenche toujours en elle ce petit quelque chose qu’elle sait réciproque mais l’un et l’autre demeure concentré. Benjamin ne lui avait jusqu’ici jamais parlé de la jeune femme qu’il est en train d’évoquer ni même de son lien avec l’un des jeunes Lycans qu’il côtoie. C’est Jane qui a amorcé la discussion, qui a évoqué cette Vampire repérée de fil en aiguille et qu’elle a décidé de surveiller. Si les attaques de Lycans ne cessent pas celles de Vampires font toujours elles aussi des morts chaque mois « Ton intuition, qu’est-ce qu’elle te dit ? » Bien sûr qu’elle en parlera à Shanelle mais l’instinct d’Osborne est également un indicateur précieux. Le regard sombre de l’homme vient s’ancrer au sien, elle sait qu’il entend et ressent les battements de son cœur mais n’en a jamais rougi « Que ça mérite sans doute un peu d’attention. » Elle acquiesce, porte la tasse à ses lèvres et laisse rouler dans sa gorge la chaleur et le goût sucré du thé. Les yeux clos, un soupir lui échappe alors qu’elle repose son dos contre le dossier de la chaise en bois sur laquelle elle est installée. Ici le temps ne semble pas avoir d’emprise.

Ω

Mercredi 18 Janvier 2017, Londres

Elle n’aime pas ce terme-là, filature. La jeune Vampire n’est ni l’ennemi ni sa proie aussi lorsque Jane l’observe et l’étudie c’est simplement en attendant le bon moment pour se présenter à elle. Ce moment il intervient ce soir, une quinzaine de jours après sa discussion avec Osborne et après avoir trouvé où vivait celle qui porte le nom d’Hailey.
Elle a pu glaner quelques informations mais s’en tient à distance pour se faire sa propre impression de la jeune femme. Fraichement mordue, probablement encore instable, la question est légitime. Est-elle responsable de la mort d’un ou plusieurs humains retrouvés drainés de leur sang ces derniers temps ? Perchée sur son balai et dissimulée par un sortilège de désillusion la Sorcière suit la Vampire à distance dans les dédales de Londres. De là-haut elle se sait invisible tant pour la vue que pour l’odorat et si elle décide de retrouver la terre ferme c’est parce qu’elle juge le moment opportun.

Tout l’intrigue. La démarche, le lieu, ce sac rempli de ce qu’elle suppose être de la viande que la jeune femme a trainée jusqu’au bout des docks là où plus personne ne peut ni la voir ni l’entendre. Méfiante mais l’esprit toujours ouvert elle reste dans les ombres mais pose son balai contre la paroi d’un des entrepôts, sans surprise les épaules de la Vampire se contractent, son attitude change. Le sac tombe lourdement sur le sol, sa voix presque caverneuse perce le silence de la nuit « J'espère que tu as une bonne raison de me coller au cul comme ça, autrement je devrais te considérer comme un danger imminent. » Jane n’a aucun doute sur le fait que la jeune femme perçoit alors l’accélération de son rythme cardiaque. La Sorcière a beau avoir confiance en elle et en ses capacités la peur ancestrale du prédateur vient glacer ses os l’espace de quelques secondes. En un éclair Hailey pourrait fondre sur elle et planter ses crocs dans sa jugulaire, après tout « Montre toi petite souris, je sais que t'es là ! Tu trompes peut-être ma vue, mais le battement de ton coeur te trahis. » Pas franchement discret fut la première pensée de Jane en voyant les canines exposées de la Vampire face à elle.
Le rouge dans son regard aurait dû l’alarmer plus encore et c’est le cas mais campée sur ses positions et portée par sa volonté Jane ne cille pas. La sorcière a côtoyé nombre de Lycans mais elle doit bien admettre qu’une confrontation – ou simplement une rencontre – avec un Vampire est quelque chose de bien plus rare pour elle. Elle ne les connait pas aussi bien que leurs comparses de la Nuit. Une inspiration et Jane sort de l’ombre, s’expose dans tous les sens du terme « Je ne suis pas votre ennemi. » Bottes plates, pantalon épousant ses jambes, elle porte un épais pull et un manteau court fermé sur une écharpe. Une paire de gants, un bonnet, un sourire tranquille sur le visage « Enfin je ne crois pas. » Tout dépendra des faits, sans doute, et de l’attitude de la Vampire vis-à-vis d’elle. Même si Hailey ne peut pas le voir Jane garde sa baguette à portée de main et d’un geste du menton elle désigne le sac au sol « Vous conviendrez que ça n’a rien de commun. » N’importe qui à l’imagination fertile pourrait s’imaginer qu’un corps réside là-dedans. Jane sait que ça n’est pas le cas mais elle n’a pas la moindre idée de pourquoi toute cette viande. Et dans un tel endroit.

18 Janvier 2017

Hailey savait que ce jour viendrait, qu’elle ne pourrait pas y échapper éternellement et qu’une nuit; ils viendraient pour elle. C’était inévitable, aussi certain que le lever du soleil. Elle n’était plus la bête qu’elle était autrefois, il y avait maintenant un bon moment qu’elle n’avait pas arraché la vie à quelqu’un, ça ne voulait pas pour autant dire qu’elle était absoute de toutes ses fautes. Elle savait que son passé la rattraperait, elle avait simplement espéré qu’il prenne un peu plus de temps à la trouver.

D’abord elle se maudit de ne pas s’être enseveli au fond des bois pendant plusieurs années comme ça semblait être coutume pour les créatures de toute sorte qui étaient transformé en autre chose. Ce n’était pourtant pas en elle, Hailey avait besoin du souffle du monde pour respirer, besoin d’autres entités pour pouvoir exister. Elle était rester si longtemps enfermer dans sa tour que rien au monde ne pourrait la contenir à présent. Ni sa nouvelle condition, pas même le ministère et encore moins la police magique. Elle préférait mourir que redevenir un animal en cage, non, elle en avait marre qu’on lui disent toujours quoi faire.

Tempérament de gamine qui collait parfaitement à son allure blondine et ses traits figer dans le marbre de sa peau, même elle ne savait pas si elle devait fêter ses 22 ans, ou sa première année de nouvelle vie. Ça ne la décourageait pas pour autant, elle avait l’intention de faire une différence dans ce monde pourri, de rallier les faibles et les incompris, de livrer une guerre infini à ceux qui se crois meilleur que le petit peuple. Des hommes comme son père envers lesquels elle pourrait décharger toute sa furie, les faire tomber comme les petits humains faibles qu’ils étaient.

C’est ainsi qu’elle s’était retourné et avait craché son avertissement à travers la brise froide du quai. Ça ne serait pas la première fois, elle se souvenait de l’homme qu’elle avait menacé dans les couloirs froids et humides du zoo. Ce jeune homme qu’elle n’avait pas pu sauver, sans doute celui que son adversaire venait venger ce soir de Janvier. Si le vampire avait perçu plusieurs cœurs, elle se serait sûrement enfuit par les égouts, là ou même les plus valeureux des guerriers aurait trouver un adversaire de taille. Il n’y avait pourtant qu’une entité, qu’un unique cœur qui murmurait à son oreille à travers l’air frais de l’hiver.

Quelle stupidité. Hailey lança un regard par-dessus la barricade des quais, souriant de savoir qu’elle n’aurait que quelques mètres à traîner le corps pour le faire disparaître à jamais. Un geste qui, à coup sur, lui vaudrait des éloges de ses nouveaux ‘’amis’’ qui se contentait pour le moment de quartier de viande animal.

Quand la dame se dévoila à son regard sanguinaire, le cœur de la petite vampire se tordu de jalousie. Certes, la femme était d’une beauté aveuglante, elle avait un style bien brossé qu’Hailey n’avait pas encore réussi à développer et dans sa poitrine, un cœur solide et fier malgré la peur qui troubadait comme pour se moquer d’elle. Ce n’était pourtant ni sa beauté, ni son courage qui la remplissait de jalousie, c’était les ridules qu’elle pouvait déceler contre les coins de sa bouche, la sagesse qui éclatait de ses deux yeux sombres et sa démarche qui échoyait la longue vie qu’elle avait vécu. Ce n’était ni une gamine, ni même une jeune femme. C’était une dame, de celle qu’Hailey ne deviendrait jamais, ce club sélect et vieillissant dont elle ne ferait jamais partie.

Hailey ferma la bouche pour dissimuler ses crocs qui la picotait sous l’effet du stress, car bien qu’elle était vampire, c’était la première fois qu’elle rencontrait quelqu’un du gouvernement. Ceux dont Alec l’avait prévenu de se tenir à l’écart, les tout-puissants de ce monde.

« Je ne suis pas votre ennemi. Enfin je ne crois pas. » Le vampire restait inerte, uniquement ses prunelles vermeilles se mouvait pour suivre l’humain qui bougeait sous son regard et l’approchait dangereusement. Son père aussi prétendait faire partie des gens bien, proclamant à qui voulait l’entendre qu’il ne ferait pas de mal à sa fille. La Hailey d’avant aurait cru ses mots, mais la vampire d’aujourd’hui ne se laissait plus avoir par de simples paroles qui ne valait plus rien. Elle avait appris du loup, et également du doc, que les gestes et les intentions comptait bien plus. Quand elle désigna le sac de sport qui se trouvait à ses pieds, Hailey ne puis retenir sa mou étonné, réalisant que l’adversaire en face d’elle ne l’accusait pas du passé, mais plutôt remettait en question son activité présente. « Vous conviendrez que ça n’a rien de commun.»

Le vampire pouffa d’un rire amusé, haussant les épaules en souriant maigrement avant de répondre d’une voix plus mielleuse. ‘’ Je n’ai effectivement rien en commun avec ceux qui partage ma malédiction ‘’ Non, elle n’était pas comme son créateur, ou même comme Pawel, ce grand vampire sanguinaire sur lequel elle devait reposer pour en apprendre plus sur son espèce. Elle souleva lentement les mains en signe de reddition, s’accroupissant vers son sac avant d’ouvrir la fermeture éclair en gardant ses yeux fixé sur l’ennemi. Hailey n’avait pas pris en compte l’éventualité qu’on l’avait suivi aussi habilement et que la femme était au courant de ce qu’elle transportait. Elle s’imaginait sûrement un corps dont elle allait se débarrasser à travers les eaux du canal.

Elle attrapa une cuisse de veau qui faisait la taille de sa petite tête blonde, se relevant avant de la balancer avec précision aux pieds de la femme. Un grognement vint à son oreille, ses amis semblaient aussi sensible qu’elle à l’odeur de viande et de sang qui se répandait maintenant dans l’air. Heureusement, l’ouïe humaine n’était pas apte à capter ce qui se passait plusieurs mètres sous leurs pieds. Ils s’impatientaient. Le vampire abaissa les bras.

‘’ À c’que je sache, il n’y a aucune loi contre l’achat de gigot d’agneau ‘’ Son sourire était malicieux, comme si elle ressentait une certaine fierté à exposer la théorie à deux ronds qu’on lui collait sur le dos. S’était-on attendu à ce qu’elle en extrait un pied ou une main humaine? Ça aurait été raisonnable comme pensée quand on connaissait des vampires classiques qui vivaient pour le pouvoir et l’abondance. L’absence de réaction de son adversaire lui cillaient pourtant les sens, non la femme n’était pas surprise de la pièce qu’elle lui avait balancer, comme si... Comme si elle savait déjà. C’est à ce moment précis que son corps se crispa, ses yeux toujours luisant, incapable de retrouver leur couleur originelle sous l’effet de l’angoisse.

‘’ Mais ce n’est pas pour le contenu de mon sac que tu est ici, j’me trompe? ‘’ Non, c’était autre chose qu’elle voulait, mais quoi? Était-elle la petite fille de cette femme au beagle qu’elle avait dévoré le soir de sa transformation? Peut-être la femme de cet homme qu’elle avait tué sous les yeux d’Alec? Peut-être, peut-être pas. Elle n’avait pas cette odeur distincte de renfermer qu’elle détestait tant chez les hommes de pouvoirs qui traversait souvent cette partie de Londres. Aucune suie sur ses chaussures, ni l’odeur de moisissure qui s’infiltrait lentement dans le ministère.

Ven 1 Sep 2023 - 13:55

Une petite fille. Voilà l’impression que Jane ressent face à Hailey, comme si elle avait face à elle une gamine insouciante et insolente qui se fout ouvertement des choses et du monde. Un état des lieux rapides et peut être entièrement faux mais l’autre option à laquelle la sorcière pense c’est que la femme qui se tient sur le quai à quelques mètres d’elle a soit suffisamment de force et d’aplomb pour ne pas avoir à trembler, soit une attitude bien étudiée pour le feindre comme un chat ferait le gros dos pour se rendre plus impressionnant.
La peur ancestrale qu’elle ressent face à un prédateur ne disparait pas, elle est simplement là comme une alliée, un rappel constant à la vigilance. Face au rire de la Vampire c’est l’agacement qui vient s’inviter sous ses côtes alors qu’elle relève un peu le menton « Je n’ai effectivement rien en commun avec ceux qui partage ma malédiction. » Alors à quoi ressemble-t-elle ? Quelle image a-t-elle d’elle-même ? Jane n’a que peu voir aucune information sur cette « jeune » femme dont elle ignore même l’âge humain exact. Elle a son prénom et son nom mais elle n’a pas poussé plus loin ces recherches jusqu’ici, préfèrent se faire une idée du personnage par elle-même avant de braquer son intimité. Elle pourrait, en un coup de fil, obtenir un tas d’information sur la jeune femme. Son lien avec l’un des jeunes loups alliés de Benjamin n’est ni un avantage ni un inconvénient, simplement une donnée supplémentaire qu’elle n’a pas utilisée jusqu’ici.

A ces quelques mots Jane ne réagit pas et le mouvement de recul qu’elle opère est minime lorsque la Vampire lève les deux paumes. Un réflexe du corps comme de l’esprit qui n’a sans doute pas échapper à la noctambule mais celle-ci continue ce qu’elle a entrepris. Pas vraiment de surprise lorsqu’un morceau de bétail apparait mais le dégoût est palpable quand la pièce de viande atterri brutalement à ses pieds. Jane n’est pas du genre à perdre patiente mais l’attitude effrontée de la Vampire lui joue sur les nerfs c’est un fait.
Ses narines réagissent à l’odeur puis s’en accommodent rapidement, l’air est de toute façon déjà vicié sur les Docks « À c’que je sache, il n’y a aucune loi contre l’achat de gigot d’agneau. » Espérait-elle une réaction de la part de la sorcière ? tout ce que Jane lui offre c’est une impassibilité silencieuse accompagnée d’un léger sourire flottant sur ses lèvres. Si c’est à ce petit jeu qu’elle veut jouer alors soit, les minutes suivantes leur apprendront sans doute laquelle craquera en premier mais quelque chose change dans l’expression d’Hailey « Mais ce n’est pas pour le contenu de mon sac que tu est ici, j’me trompe ? » Pas de culpabilité dans les veines alors qu’elle perçoit son angoisse mais la sorcière penche légèrement la tête sur le côté pour se montrer plus douce à son tour.
Elle n’est pas ici pour faire vivre un enfer à la jeune Vampire mais la réaction bravache de cette dernière a influé sur son propre comportement. Son regard va de la pièce de viande gisant à ses pieds au sac puis remonte se poser dans celui rougeoyant de la Vampire « Effectivement. Je n’ai pas d’attrait particulier pour le débit de viande. » Bien sûr qu'elle trouve étrange et curieuse la présence de la Vampire ici avec toute cette viande mais ça n'est pas là dessus qu'elle se concentre pour le moment.
Les bruits de la ville leur parviennent en continue depuis les alentours, Jane se demande si Hailey parvient à isoler les sons pour se concentrer uniquement sur le battement de sa carotide. Une pensée étrange qu’elle chasse en se redressant légèrement sans jamais sortir les mains de ses poches « Si j’ai réussi à te pister n’importe qui peut le faire. » Le ton n’est pas abrupt ni condescendant, il n’est pas moralisateur non plus, simplement factuel.

Jane ne se dénigre pas mais accentue les traits avec cette réflexion car sans l’aide de tout un réseau tracer la Vampire n’aurait pas été si simple « Hailey. » Elle observe la réaction de la Vampire, la jauge sans laisser trainer les choses pour autant « Je te l’ai dit je ne suis pas ton ennemie mais ton manque de discrétion finira par attirer des personnes qui risquent d’être moins bien intentionnée que moi. » La Générale a conscience d’avoir bien plus de cartes en main que sa vis-à-vis mais si la confiance doit s’installer entre les deux femmes elle devra se faire des deux côtés. Pour l’instant et par pur rationalité elle n’est simplement pas à l’ordre du jour.
Les gestes de la sorcière sont lents lorsqu’elle sort une main de sa poche pour la glisser à l’intérieur de son manteau, à son tour elle fait attention et mesure ses mouvements pour ne pas déclencher de réflexe d’attaque chez Hailey. Et à son tour elle lance quelque chose aux pieds de la Vampire : L’un des derniers exemplaires de la Gazette du Sorcier. En Une on peut y lire un gros titre mentionnant de nouvelles attaques de Vampire ayant été fatales pour les victimes « Si tu penses qu’ils s’encombreront de savoir s’il s’agit de toi ou non tu es bien naïve. » Plus incisive, plus dure, elle garde à l’esprit qu’elle ne sait pas grand-chose de la jeune femme y compris si cette dernière est réellement étrangère à ces drames.

18 Janvier 2017

La peur. Elle vous prends au ventre et il n’y a rien à faire. Bien sûr, vous pouvez prétendre ne pas être affecté, ne pas laisser l’émotion se lire sur votre visage et dans vos gestes. Elle est pourtant toujours là, elle vous guette et attends le moment opportun pour vous faire trébucher.

Oui, Hailey avait peur. Même si elle jouait les gamines insupportables et prenait la menace de front, elle était terroriser à l’idée qu’on l'ai découverte. Alec l’avait conseillé d’être prudente, et bien qu’elle balançait fortement les mots de son ami, il y avait tout de même quelque chose en elle qui ne voulait pas se taire. Cet esprit vampirique qui habitait au plus profond de son estomac ne l’entendait pas du même oeil. Pourquoi devait-elle avoir honte de ce qu’elle était ? Pourquoi devrait-elle se cacher des hommes alors qu’elle pouvait les détruire plus rapidement qu’on casse une brindille ?

L’égo du nouveau-né, cette manière si humaine de ne pas pouvoir contrôler tout ce pouvoir qui lui était tombé dessus un doux soir d’août. Elle était comme un pauvre qui venait de gagner au loto et qui ne savait pas gérer ses billets. La jeune femme sans défense et toujours craintive qu’elle avait été était maintenant doter de pouvoir inimaginable, et sa bête aimait souffler à son oreille mille promesses de vengeance. Faire payer au monde ce qu’elle avait endurer, arracher les entrailles de tous ceux qui l’avait malmené, crever les yeux de ceux qui avait été complice dans son malheur.

Il y avait pourtant un autre côté à cette jeune femme. Sans créateur ou autre succube à ses côtés, le mot perdu ne semblait pas suffisant. C’était comme être un alien crashé sur une planète inconnue. Personne ne parlait son langage, personne ne partageait son repas. Leur odeur était étrange, leur coutume encore plus. Entre l’Américaine déphaser en Angleterre et la vampire désorienter dans un monde humain, il y avait beaucoup à assimiler. Comme elle aurait aimer que le cours sur les créatures magique à Poudlard ai pris plus de temps pour expliquer les malédictions qui pouvaient les frapper à tout moment. Elle arrivait pourtant à comprendre, elle non plus n’avait pas envie de donner une entrevue exclusive et déballer les milliers de changement qui se produisait à chaque seconde dans son corps beaucoup trop petit pour contenir la force du vampire.

Est-ce que c’est ce qu’ils faisaient tous ? Ils s’éloignaient du monde, se cachait comme si ce n’était pas un don, mais une maladie contagieuse. Ça aussi elle le comprenait, la peur qu’on ressent quand on arrive à peine à résister à l’odeur de la chaire et du sang. Quand votre tête vous dit non et que votre corps vous dit oui. Les mouvements involontaires qu’on pose lorsqu’on est poussé si profondément dans la faim que rien n’est plus important.

Alors elle montre les crocs, cette petite bête effrayer qui se sent piégé sur ce quai. Elle claque sa vilaine langue contre son palais et met en garde quiconque voudrait approcher. Habituellement, c’est suffisant pour faire fuir la menace, mais celle qui la traque ce soir est beaucoup plus puissante que tout danger qu’elle à rencontrer depuis sa transformation. Elle était arriver à lui filer le train sans même qu’elle en ai conscience, et ça l’enrage. Ça la fait sentir faible, vulnérable, et le vampire tout comme la fille déteste ceux qui ébranle ses nouvelles fondations.

Non, elle n’est pas ici pour la viande. Le vampire n’est pas surpris, est-ce que tu t’attendait à y trouver un corps ma jolie ? Ou me suis-tu depuis bien plus longtemps que j’ose l’imaginer ? Aucun mouvement, aucun son. Il n’y a que cette femme devant elle qui émane quelque chose qui l’angoisse. C’est dans la façon qu’elle se tien, aussi droite que la lance d’une amazone. Dans son regard qui ne bifurque jamais et qui soutiens le sang du sien.

N’importe qui peut la suivre? Évidemment, Hailey a conservé sa vie humaine. Elle habite un appart ordinaire, passe toujours hebdomadairement à la bibliothèque et continue de jouer les poupées de porcelaine dans les fonctions de son père. Elle ne vit pas en retrait, ne déroge pas très souvent de la routine qu’elle avait humaine. Non, cette femme n’a rien réussi, si ce n’est filer le train à une femme tout à fait normal, ou presque.

Que ferais-tu si je grimpait aux toits pour te montrer comment se déplace un véritable vampire? Que ferais-tu si je brisais ton précieux balai en deux et que je te pourchassais à travers cette ville que je connais sur le bout des doigts une fois la nuit tombée?

Comme elle était pleine de confiance et de satisfaction, cette petite vampire beaucoup trop maligne pour son propre bien. À l’énoncer de son nom, son corps tout entier réagit. Ses épaules qui étaient droites et fières se voûte vers l’avant dans une position protectrice, ses pieds qui étaient bien ancré dans l’asphalte laisse une jambe batte en retraite comme un animal nerveux. Ses poings se referme et son visage jusque-là doux se fige dans l’éternité.

Hailey ne joue plus et son intérêt pour la femme qui n’était personne décuple. Elle veut maintenant savoir ce que sa langue peut cracher, avec qui fait-elle affaire et pourquoi venir s’en prendre à elle? Il y a des poissons beaucoup plus gros, plus bruyants comme un certain russe qui à un appétit féroce pour les belles jeunes femmes sans défense. Il y a aussi des loups, des vigiles et même une pègre.

Moins intentionné ? Elle était pourtant l’ennemie, celle qui l’avait découverte et qui risquait d’aller raconter son petit secret à des gens peu recommandables. Expériences, assouvissement ou simple boucherie? Que préparait les hommes contre ceux de son espèce? Ceux qui leur prouve qu’ils ne sont rien, faible et fragile. Qu’était le prix pour être devenu l’évolution de ce qui était? Le prix de l’immortalité.

Dès que la femme se mit en mouvement, les frissons glacés parcoure le dos de la vampire qui retrousse la lèvre pour exposer ses canines. Chaque cellule de son corps est en alerte, la peur et l’angoisse la possède totalement et elle pense déjà au moyen de s’enfuir. Jette-toi à l’eau, son souffle ne lui permettra jamais de te suivre vers le plus profond. Enfuit toi par les égouts, mène la à sa perte et regarde les la dévorer sous tes yeux. Non, ils ne doivent pas manger vivant. Tu ne dois pas boire de sang humain. La femme jette le journal au sol et la bête fait un pas de recul, son grognement s’étouffe dans sa gorge comme un chiot dominé.

Ils se fichent donc de savoir que ce n’est pas elle. Ils le savent même, mais il l’emporteront quand même dans cette cave froide et humide pour l’étudier. Son cauchemar prenait enfin vie, on enfermerait la bête dans sa cage et elle deviendrait à nouveau l’ombre d’elle-même. Non. Elle est une survivante. Elle à survécu à sa propre mort, elle est capable de tout. Même de charmer le côté obscur, elle avait toujours su qu’un vampire ne pouvait pas être complètement gentil. La femme voulait jouer, alors Hailey jouerait aussi.

Le vampire approche, il se penche et attrape le journal dans une rigidité cadavérique, son corps est crisper de toute part et ses gestes sont rapide comme l’éclair. Elle se relève et jette un œil au grand titre, ses yeux arrive à lire rapidement et remonte vers la femme qui a cessé de parler.

‘’ Je te l’ai dit, je n’ai rien à voir avec ceux de mon espèce. Ça fait un moment que j’ai arrêté de me nourrir d’humain ‘’ Un mensonge, mais la femme n’a pas à savoir qu’elle se fait les dents sur une bête de sexe consentante. ‘’ Alors à moins de travailler pour la société protectrice des animaux, tu n’aura aucun problème avec moi ‘’ Un petit sourire mince passe sur ses lèvres, même au seuil de la destruction elle passe toujours son mal aise en humour. Les gens aiment bien qu’on les fasse rire, ça donne moins envie de vous tuer. Elle déplit ensuite le journal et en lit les grandes lignes, se disant que si elle voulait troquer sa liberté il fallait se montrer utile. C’était un jeu risqué sans savoir pour qui elle travaillait exactement, mais Hailey n’avait rien à perdre et était convaincu de ne pas connaître les coupables. Pawel ne pouvait pas être aussi fou, si?

‘’ Celui que tu cherche est un vrai cinglé... Ou alors c'est qu'ils sont plusieurs ‘’ Trop d’attaques et bien dispersées sur de longues distances. Ce n’est pas un ancêtre immobile qui tente de retrouver ses forces, ni un nourrisson qui laisse une belle traîner de corps facile à reconstituer. Hailey tente de se calmer, fait rouler ses épaules dans un geste qui semble presque douloureux. ‘’ Un vampire n’a pas besoin de plus d'un humain par semaine. Au-delà relève de la gourmandise.

Ven 22 Sep 2023 - 13:43

Chaque geste est millimétré, d’un côté comme de l’autre. Elles se jaugent, s’épient, l’instinct de survie à vif même si Jane n’est pas certaine de savoir ni comprendre ce que Hailey voit en elle. A ce stade sa seule certitude est la suivante : Elle l’a dit, elle n’est pas l’ennemi. Une alliée ? Tout dépendra de la Vampire et son comportement d’adolescente rebelle n’y changera rien. La patience de la Sorcière n’est pas sans limite mais elles sont loin, très étendues.
Lorsque la jeune femme qui lui fait face s’approche la Générale ne recule pas mais tout son corps est prêt à réagir s’il le faut. Elle essaie de contrôler son souffle et ses battements de cœur, une chose que la méditation et les heures de travail avec celle dont elle a emprunté le prénom lui a appris par le passé. Pour devenir un Occlumens efficace il faut être capable de contrôler ses émotions, les années et l’entrainement, la pratique régulière, ont fait d’elle un coffre-fort en harmonie avec son organisme. Celui-ci n’est pas verrouillé bien sûr, elle reste humaine, mais là où un autre perdrait pied elle reste stoïque. Même lorsqu’elle cligne des paupières le geste est lent, si lent comparé à la rapidité fantomatique de ceux d’Hailey dont le regard est occupé à décrypter les lignes d’encre du journal. Jane fixe son attention sur le visage et les épaules de la Vampire, scrute la moindre réaction, le rouge de ses yeux vient de nouveau happer le brun des siens « Je te l’ai dit, je n’ai rien à voir avec ceux de mon espèce. Ça fait un moment que j’ai arrêté de me nourrir d’humain. » Des mots que la sorcière ne prend pas pour acquis, elle n’a pas plus de raison pour lui faire confiance que l’inverse.

Face à elle se tient un prédateur dangereux dont les premiers pas sont plus que récents compte tenu de son « espèce » alors non, malgré la maitrise évidente de la Vampire vis-à-vis d’elle Jane ne la considèrera pas comme un être inoffensif « Alors à moins de travailler pour la société protectrice des animaux, tu n’aura aucun problème avec moi. » Le sourire d’Hailey trouve celui de la Générale en écho mais chez cette dernière il ne s’agit pas d’un réel amusement. Elle ne sait pas très bien ce que cherche à faire la Vampire, quelles sont ses vraies intentions ni même ce qu’elle ressent vis-à-vis de la situation.
Jane garde la tête froide, tout simplement, l’intégralité de son attention focalisée sur sa sécurité et les raisons qui l’ont poussé à rencontrer la jeune femme aux cheveux blonds « Celui que tu cherches est un vrai cinglé... Ou alors c'est qu'ils sont plusieurs. » Elle ne cille pas, écoute et enregistre les paroles de la Vampire sans tenter d’approfondir sa réflexion. Le fait est que la sorcière a jusqu’ici concentré ses efforts sur les Lycans ainsi les autres créatures de la nuit sont passées au travers son radar. Hailey est la première vers qui elle va, non sans une pensée pour Eugène qui lui a quitté Londres pour apprendre auprès de ses paires loin de la civilisation. Pas le même tempérament sans doute mais aux dires de Margo le contrôle est une chose encore bien abstraite pour son cadet alors par principe l’Anglaise ne peut accorder sa confiance à Hailey. C’est ainsi.

Est-ce que ça l’empêche d’entendre ce qu’elle dit ? Absolument pas. Jane en tient compte, remet l’analyse à plus tard mais n’en perd pas une miette. Sont-ils plusieurs ou bien s’agit-il d’un seul et même Vampire ? Encore une fois côté Lycans les choses sont plus claires, l’entraide et la communauté ont permis d’isoler la fragrance d’un coupable visiblement unique « Un vampire n’a pas besoin de plus d'un humain par semaine. Au-delà relève de la gourmandise. » Alors Londres doit-elle faire face à une nouvelle concentration de Vampire ? Puisque les Morsures de Lycans deviennent si nombreuses pourquoi ne serait-ce pas le cas du côté des comparses d’Hailey ? Ces questions-là elle n’y répondra pas seule et la jeune femme face à elle pourrait être une porte d’entrée vers ce monde qui lui échappe. Elle qui arpente les rues sans sembler se soucier des risques qu’elle prend ne pourrait-elle pas tenter de capter ses congénères ? De tout ça elle discutera avec Shanelle bien sûr mais pour l’heure ça n’est pas avec l’autre gardienne qu’elle se trouve.
C’est ce moment-là que Jane choisi pour déverrouiller son corps et faire quelques pas. Elle fait attention à ne pas tourner le dos à Hailey tout comme elle met soin particulier à ne pas acculer la Vampire. Les températures proches du 0 lui provoquent des frissons réguliers et crispent ses muscles, son regard se porte plus loin sur la ville à l’horizon, de l’autre côté de la Tamise. Sa paume et ses doigts ne quittent jamais le morceau d’Aulne dont sa sécurité dépend en majorité pour ne pas dire intégralement. La Magie fourmille dans ses dernières phalanges, présence abstraite mais rassurante « Pour tout t’avouer je n’ai pas une connaissance poussée des Vampires. » Ce qu’elle connait d’eux c’est bien souvent par les livres qu’elle l’a appris et jusqu’ici n’a jamais cherché vraiment plus loin. Un tort qu’elle compte bien réparer au plus vite. Le silence, quelques secondes, puis un soupir après lequel elle retrouve le regard de la jeune femme « Mais je suis une alliée des Loups. » On pourrait la croire manipulatrice, calculatrice, elle doit bien admettre que ces mots-là ne sont pas innocents. Sincères, pour autant.
Fera-t-elle le lien ? Chaque chose en son temps, Jane n’est pas là pour exposer qui que ce soit mais belle et bien pour attraper l’attention de celle qui s’efforce depuis tout à l’heure à jouer la carte de l’insaisissable effrontée « N’as-tu jamais capté la présence d’un ou d’autres Vampires lors de tes promenades nocturnes ? » Elle n’est pas inquisitrice alors que de nouveau elle s’immobilise et lui fait face « Quelque chose qui aurait attiré ton attention. » L’odeur du sang ou de la peur, peut être.

18 Janvier 2017

Hailey n’avait plus l’habitude d’être la proie, même face à son père qui avait un contrôle absolu, sa crainte était souvent ténue par une envie prenante de l’étouffer jusqu’à ce que la vie quitte son corps. Ce soir, en face de cette femme inconnue, c’était différent. Sans aucune autre référence que son attitude princière et son intérêt pour la nouvelle de dernière heure, Hailey ne pouvait que s’imaginer qu’elle était au service du ministère. Un ministère qui détestait son espèce, ainsi que toutes les autres qui n’entrait pas dans la classe des humains. La plupart des citoyens préféraient agir comme s’il ne la voyait pas, craignant qu’elle ne se transforme en prédateur sanguinaire, et ils n’avaient pas tout à fait tord.

Rien à voir avec cette femme qui l’affrontait et la questionnait alors qu’elle n’avait rien fait d’exceptionnel depuis plusieurs jours. Si elle avait été au courant de ses crimes, sûrement qu’elle n’aurait pas pris la peine de converser et se serait contenter de l’immobiliser ou pire. Le petit vampire n’était pas aussi innocent qu’elle l’aurait voulu, une mission impossible lorsqu’on est transformé en enfant de la nuit. Elle était pourtant la seule qu’elle avait rencontrer désireuse d’autre chose que boire du sang ou mettre des corps en pièces, quoi que le nombre très limité de ses rencontres embrouillait sûrement les données.

Tout ça ne valait rien, la femme l’avait dit. On se ficherait de savoir que chaque jour elle combattait vaillamment contre sa soif et se refoulait souvent vers une alternative animalière. Il se ficherait de savoir qu’elle réussissait à avoir de l’affection pour un loup, un centaure ou même un humain beaucoup trop gentil pour son bien. Il se ficherait de savoir combien de fois elle aurait pu détruire, mais ne l’avait pas fait.

Elle fut étonner d’apprendre que la femme ne s’y connaissait pas trop en vampire, curieux choix de bourreau qu’on lui avait envoyé. Savait-elle à quel point elle était forte, rapide ou carnassier? Même sans une connaissance rapprocher, elle devait bien se douter. Tout à son honneur, Hailey n’aurait jamais eu un cran pareil de son vivant.

Alliée des loups? Étrange, ils lui semblaient beaucoup plus instinctif et dangereux que des vampires, mit à part un certain australien qui reflétait ce qu’elle aspirait à être. Ils étaient pourtant loin de tous lui ressembler, tout comme elle ne ressemblait pas beaucoup aux autres vampires qu’elle avaient rencontrer, ou plutôt le vampire qu’elle avait rencontrer.

Puis, la question qu’elle redoutait. Bien qu’elle ne portait pas son espèce dans son coeur, elle trouvait plutôt effronté qu’une humaine lui demande d’exposer un semblable. Bien qu’elle se voulait plus humaine que vampire, Hailey ne pouvait ignorer de quel côté de la ligne elle se trouvait. Peu importe les bonnes intentions, les efforts et la volonté; elle restait l’ennemi, elle le savait. Si ce n’était pas eux qui la tuait, ce serait ses congénères qui se vengerait de les avoir mit en danger. Non, aussi docile et volontaire qu’elle était, vendre un frangin éloigné n’était pas une option, même s’il avait une facilité écœurante à l’irriter et à la remettre en question. Tu m’en doit une, Pawel.

‘’ Plutôt optimiste de ta part de croire qu’un vampire vendrait ses congénères ‘’ Surtout lorsque le lien n’était pas établi et qu’elle n’inspirait pas plus confiance que les animaux qu’elle appelait ses semblables. Hailey abandonna le journal, le balançant contre le sol avant de détourner son regard vers la femme. Même en surmontant sa jalousie, son anxiété et l’excitation de l’affrontement, elle n’arrivait pas à décider si elle méritait son aide ou pas.

‘’ Malheureusement pour toi, je suis ce qu’on pourrait considérer une solitaire. Je préfère la présence des vivants à celle des vampires. ‘’ C’était la vérité, elle aimait s’entourer de gens qui avait un coeur battant, de ceux qui possédait moral et intégrité. Est-ce que les vampires en était même capable? Elle n’en était pas si sûre.

‘’ Je n’ai donc aucun remords à validé tes inquiétudes. Ce n’est pas que les vampires ou les lycans... Il y a quelque chose dans l’air ‘’ Hailey abaissa les paupières, consciente que même sans le don de la vue, son adversaire n’avait aucune chance de la prendre de court. Elle inspira profondément, son petit nez en bouton se relevant dans l’air pour capturer le fumet. Elle rouvrit les yeux, plantant son regard dans celui de l’inconnue. ‘’ Quelque chose qui nous attirent vers un épicentre ‘’

Un sourire distordu fit son apparition à la commissure de ses lèvres, elle roula les yeux d’amusement avant de hausser les épaules. ‘’ Bientôt, nous seront le cadet de vos soucis. Il existe beaucoup plus gros et puissant... Et ils sont déjà en marche. ‘’

Ven 29 Sep 2023 - 16:30

« Plutôt optimiste de ta part de croire qu’un vampire vendrait ses congénères. » Jane arque un sourcil sans exprimer quoi que ce soit de flagrant par l’intermédiaire des traits de son visage. Peut-être que son rythme cardiaque marque un changement infime et rapide, elle ne s’arrête pas que cette considération et reste concentrée sur le regard de la jeune femme « Je ne te demande pas de vendre tes congénères Hailey, je te demande si tu as été témoin de près ou de loin des agissements d’un ou plusieurs meurtriers. » Factuel, le ton est neutre « Un vrai cinglé, comme tu le dis toi-même. » Bien sûr qu’elle reprend les propres mots employés par la Vampire.
La sorcière n’irait jamais demander à un Loup de trahir l’un des siens, elle sait qu’il y a de grande chance qu’ils règlent le problème par eux même dès qu’ils en auront l’occasion.
Y a-t-il chez les Vampires le même esprit de cohésion et d’entraide ? Sans trop savoir pourquoi elle se dit que non mais encore une fois c’est une question qu’elle posera à Shanelle dès qu’elle en aura l’occasion « Malheureusement pour toi, je suis ce qu’on pourrait considérer une solitaire. Je préfère la présence des vivants à celle des vampires. » Dans ce cas n’a-t-elle pas envie de protéger ces mêmes vivants ? Ceux qui se font décimer sans même avoir le temps de voir le danger venir. Jane ne s’embarquera pas sur ce terrain-là car elle n’a pas pour ambition de faire culpabiliser la jeune femme mais la question la taraude, comme si elle trouvait de l’incohérence dans les manifestations de la Vampire. Quelque chose qui ne colle pas.

« Je n’ai donc aucun remords à validé tes inquiétudes. Ce n’est pas que les vampires ou les lycans... Il y a quelque chose dans l’air. » Ce qui passe dans l’air en cette seconde n’est autre qu’un soupir silencieux passant entre les narines de l’Anglaise. Les mains au creux de ses poches, la paume et les doigts de sa main droite toujours enroulés autour de sa baguette, ça n’est ni de l’intérêt ni de l’inquiétude qui se manifeste en elle mais presque de la lassitude. Ça n’est pas vraiment comme ça qu’elle imaginait cette entrevue mais l’agitation évidente de la Vampire la prend de court « Quelque chose qui nous attirent vers un épicentre. » Hailey a-t-elle des informations que personne d’autre a en sa possession ? Ce qui flotte dans l’air depuis de nombreuses années désormais éclate avec évidence. Les Sang-Pur élitistes veulent anéantir tout ce qu’il y a de beau dans leur monde, épurer, écraser ceux qui ne leur ressemblent pas.
Certains Non-Magiciens s’en doutent, le ressentent, s’organisent pour se protéger de cette menace invisible. Le monde tremble et eux, petits pions dans l’échiquier, tentent de faire ce qu’ils peuvent pour combattre la noirceur. Elle a presque envie de dévoiler à Hailey son appartenance à la Garde mais se retient pour une raison qu’elle-même ne parvient pas vraiment à déterminer. L’instinct, sans doute. Peu de chance qu’il s’agisse d’un quelconque respect pour le secret qu’on leur impose car elle ne comprend pas toujours ce concept de rester caché de la sorte « Bientôt, nous serons le cadet de vos soucis. Il existe beaucoup plus gros et puissant... Et ils sont déjà en marche. » Elle doit l’admettre, en cette seconde Jane se demande si la jeune femme qui lui fait face à toute sa tête. Son comportement erratique, ses mots, sa présence ici avec un sac de viande … Elle n’a pas la prétention de connaitre les effets d’une Transformation mais se doute des impacts qu’un tel changement peut avoir sur la psyché alors oui, la question lui traverse l’esprit alors qu’elle ne la quitte pas des yeux. Condescendante ? Sans doute un peu, ça ne lui plait pas de l’admettre. Comme un soupçon de supériorité qu’elle n’apprécie pas mais qu’elle tempère en se rappelant le comportent de Hailey. Elle qui ne se gêne pas pour la prendre de haut depuis le début.

Une volonté de lui faire peur ? De détourner le sujet peut être ? Ou bien une vérité que Jane aurait tort d’ignorer mais sa démarche est claire. Quand bien même autre chose gronderait dans les ombres chacun choisi son champ de bataille. Celui de Jane est limpide, en phase avec ce qu’elle a toujours été. Elle n’est pas un soldat, elle n’ira pas au front dans les Balkans comme certains de ses comparses. Non, elle restera ici au péril de sa vie et son intégrité pour tenter d’aider au mieux ceux qui se retrouvent ostracisé par un Gouvernement gangréné par la haine, l’ignorance et l’intolérance.

Un sourire flotte sur les lèvres de la sorcière, en silence et dans un geste lent elle tend le bras et en une fraction de seconde le manque de son balai vient se caler contre sa paume « Je vais te laisser à ta solitude et tes occupations. » Quelles qu’elles soient.
Car non, elle n’a pas envie de glisser dans cette théorie de l’apocalypse à laquelle semble croire la Vampire. Ils le sauraient si quelque chose de plus grand encore ondoyait dans les ombres et si cette dernière tente simplement de l’effrayer elle s’est trompé de public « Bonne nuit Hailey. » Peut être qu’un jour leurs routes se croiseront à nouveau mais pour l’heure la sorcière passe une jambe par-dessus son balai et d’un coup de talon décolle jusqu’à disparaitre dans la nuit.

▬ FINI POUR MOI ▬

18 Janvier 2017

La peur est un sentiment puissant, parfois plus que l’amour ou la haine. Quelque chose qu’on ne peut contrôler, qui nous pousse dans nos retranchements et nous force à montrer le pire de nous-même. La fuite ou la lutte, une réponse automatique émise par l’esprit face à la menace. Et c’est exactement ce que cette femme étrange était. Cette femme l’avait traqué, approcher et questionner, s’ils avaient été dans une forêt plutôt qu’un quai, peut-être que la réaction du vampire aurait été différente. Que feriez-vous si vous étiez convaincu de vous en sortir? Quand est-ce que l’attitude de quelqu’un puis justifier l’auto-défense?

La petite vampire essayait pourtant, parce qu’il n’y aurait personne pour venir à son secours, personne à ses côtés lorsque le monde s’acharne sur elle. La fuite n’est pas une option, quand on commence à courir on ne s’arrête jamais; et l’éternité c’est long. Elle pris donc toutes ces petites pièces qu’elle avait collectionnée; La suffisance Harding, le courage Rivers et l’arrogance Szlarski. Des choses qui n’était pas vraiment à elle, mais qui protégeaient la facture de ce qu’elle était vraiment. Seule plutôt que solitaire, effrayée plutôt qu’effrontée. Une poupée prise dans un corps de monstre.

Elle n’avait pas menti, la population surnaturelle battait des records depuis sa transformation. D’autres vampires étaient venu s’établir dans sa chère Londres, elle croisait parfois leurs odeurs, les évitaient tout le temps. Il y avait aussi des loups, des fous et même des trolls. Quelqu’un les avait clairement amenés jusqu’ici, ils l’attendaient. Hailey elle-même se sentait attiré douloureusement vers les rues de la ville, incapable de quitter son attraction même sous la menace. Pour les humains, la guerre était un mot qui contourait le futur et qui avait un goût de passé. Ils en parlaient comme une éventualité, un événement à éviter. Hailey elle le ressentait dans les cœurs, les nerfs et les muscles. Il était à l’esprit de tous, dirigeait leurs gestes vers un présage commun. Même cette femme qui prétendait représenter la paix, agissait dans le noir armé d’un cœur nerveux.

Elle utilisait son prénom comme si elle la connaissait, sans même lui offrit le sien en échange. Comme une arme, un pied sur sa tête qui lui rappelait qu’elle avait le dessus. Des questions à propos de crimes, des menaces envers sa liberté et un discours contraire avec l’énergie de son corps. Pourquoi lui avait-elle offert ses réponses? Hailey n’en savait rien, elle craignait ce qui se dessinait à l’horizon, la raison pour laquelle quelqu’un voudrait transporter deux trolls à Londres.

Mais la femme n’écoutait pas, peut-être qu’elle s’en fichait après tout. Ça commençait à ressembler à un coup de pression, lui dire Salut! On est là, on te surveille et nous aussi on te fichera dans un cachot si tu n’obéis pas. Pâle copie du dragon qui l’avait poursuivi toute sa vie, Hailey pinça donc un sourire pour répondre à celui de la femme.

La complaisance nous fait des amis, et la vérité des ennemis.

La femme fit venir son balai, provocant un nouveau coup de nerfs à la vampire qui recula d’un pas. Sa solitude et ses occupations. Curieux choix de mot. Menace voilé ou moquerie ouverte? Peu importe, Hailey lui offrit son sourire le plus faussé qui soit, découvrant ses canines proéminentes avant qu’elle ne lui souhaite bonne nuit.

Quelle femme étrange. Pourquoi était-elle venue jusqu’à elle? Lui montrer qu’elle était la plus forte des deux? Une inconnue en manque de reconnaissance? Elle ne comprenait pas, tout ça était vraiment très étrange. La vampire regarda la femme s’envoler, se demandant s’il valait mieux laisser tomber pour la nuit, au risque de se faire prendre par d’autres comme elle qui prétendait savoir qui elle était?

Non. Ils ont faim. Il compte sur toi.

Hailey soupira en retrouvant le silence du quai bercé par l’eau qui s’écoulait à travers les canalisations, se disant qu’à force d’être vue comme une ennemie elle en deviendrait peut-être une. Est-ce que c’est ça que Pawel avait enduré et qui l’avait rendu aussi.... Inhumain? S’ils voulaient un vampire, ils le trouveraient.

Elle balança son sac contre son épaule, l’odeur du sang à l’intérieur devenait de plus en plus âcre à son museau. Elle reprit sa route jusqu’à atteindre une petite cabine de maintenance qui prônait au bout de l’allée, déverrouillant la poignée de sa baguette pour éviter que les moldus ait conscience de ses passages. L’intérieur crampsé ne comportait pas grand chose, la vampire se dirigea aussitôt vers la trappe d’accès qui menait au système d’épuration de la ville. Un labyrinthe de brique humide se dessinait sous ses yeux, lequel elle avait appris à naviguer malgré la ressemblance des couloirs arqué qui partait dans tout les sens.

La carte se dessinait dans son crâne au fil de ses pas, évitant parfois la mouille du plancher quand elle le pouvait, la traversant dégoûter quand elle ne pouvait l’éviter. Elle atteignit enfin la partie sous-jacente du parcours, l’éloignant des trappe d’égout de la surface qui la connectait encore à ce monde.
Quand elle surgit enfin de son labyrinthe, la lueur de l’objet lumineux éclairait à peine les créatures endormit dans un coin en tas qui commençait lentement à s’éveiller, attirer par l’odeur de la viande et du sang. Le plus petit des deux fut le premier à croiser le regard d’Hailey, toujours emmitoufler sous le bras de ce qu’elle estimait être son frère sans aucune preuve quelconque. Il émit un grognement qui réveilla le second, la masse qu’ils formaient se mettant à se mouver jusqu’à se mettre sur leurs pieds.

Un premier grognement tandis que le plus jeune s’élança vers le vampire, le collier qu’il avait au cou et dont la chaine glissait à travers une attache au mur tira l’autre vers l’arrière jusqu’à le plaquer contre la brique. Quelqu’un avait envie de leur apprendre l’esprit d’équipe, malheureusement les créatures étaient plus bête qu’une paire de moufles. Celui qu’elle appelait Bill tira contre la chaîne pour attirer Bob vers lui, assignant un coup-de-poing contre le sommet de son crâne quand il fut à sa porté. Le petit gémit de douleur, se retournant avant d’envoyer un coup contre la mâchoire de l’autre. En quelques instants, le réveille s’était transformer en lutte sans merci, les coups fusants tandis qu’Hailey allait rejoindre le mur de droite où on avait installer une simple chaise et une petite table. Elle attrapa une des feuilles contre le bureau. Toujours cette femme, elle était sur tous les dessins, habillés d’apparat dont Hailey n’auraient même jamais rêvé. Sur chaque dessin, elle suintait la prestance et la force. Qui était cette blonde, et qui était l’obsédé qui venait dessiner des croquis à la lueur d’un objet lumineux éternel?

Les grognements s’étaient presque tue, elle détourna la tête pour voir les deux monstres exténuer qui arrivait à peine à lever le bras pour s’en mettre une. Ils tombèrent enfin sur le postérieur, s’échangeant un discours incompréhensible comme des insultes après la bagarre. Bill tourna les yeux vers Hailey, l’insultant également avant de se gratter le ventre.
‘’ Alors, je vois que vous avez eu le temps de régler vos différents! ‘’

Bob étira le bras pour pousser Bill, il fut récompensé par une gifle derrière le crâne.
‘’ J’ai apporté le p’tit dej! ‘’ Elle laissa son sac choir contre la brique mouillée, l’ouvrant avant de lancer des pièces de viande à leurs pieds. Le plus jeune se jeta sur la pitance et Bill ne répondit pas, comme un grand frère qui priorisait le plus jeune. C’est sans doute pourquoi elle gardait toujours le meilleur morceau pour la fin, chaque fois, il le prenait, la dévisageait d’un regard vide et lui tournait le dos avant de le dévorer.

‘’ Je sais mais, j’ai pas encore trouvé le moyen de vous faire sortir d’ici. Je n’suis qu’un bébé vampire et j’ai un tas de gens aux trousses. La dernière chose que j’veux, c’est que le ministère décide de votre sort ‘’

Ils n’écoutaient pas, mais elle s’en fichait. Il avait même tenté de l’attaquer à quelques reprises, mais ça ne comptait pas. Elle trouverait un moyen de les ramener à leur rivière, de les libérer de l’esclavage qu’on leur infligeait. Une chose bien qu’elle pouvait faire pour racheter un peu tout le mal qu’elle causait.