« Oublie pas ta carte d’identité, sinon je suis pas certaine que l’on te serve d’alcool.» pouffa une de ses amies tandis que Loan venait de se lever de sa chaise, annonçant à ses amis qu’il devait rejoindre une amie dans un bar. Première réflexe, faire un doigt d’honneur à la dite amie même si en réalité elle avait plutôt raison, ça lui était déjà arrivé un certain nombre de fois de devoir prouver qu’il avait bien la vingtaine et qu’il n’était pas mineur ; ce qui était devenu un running-gag chez ses amis qui ne se privaient jamais d’une occasion pour le chambrer en toute amitié là-dessus. En réalité, il le prenait lui aussi à la rigolade et puis… c’était vrai. Il n’y pouvait rien il faisait plus jeune que son âge… et il faut bien avouer qu’il en avait joué plusieurs fois pour avoir des réductions plus intéressantes.
Après avoir salué son groupe d’amis, il s’était éclipsé pour aller retrouver Eireen avec qui il avait bientôt rendez-vous dans un bar du centre-ville. Il se félicitait d’avoir réussi à prendre une date qui n’était pas accolé à la pleine lune, il se sentait plus calme que les jours précédents. Tout devrait bien se passer sans aucun accroc. Il essaya de chasser l’idée que dans quelques semaines seulement, la lune serait de nouveau pleine et qu’il fallait qu’il trouve vraiment une foutue solution. Il planchait toujours sur cela mais semblait plutôt faire du sur place : tout ça à cause de ces foutues mesures gouvernementales. Pourquoi est-ce que ces connards arrivaient toujours à faire pire que précédemment ? Et, s’il y avait eu la solution de facilité de se faire recenser, il avait de suite rejeté en bloc cette façon de faire. Certes, il aurait la potion… du moins en théorie, mais après ? Non, il était hors de question qu’il retombe d’une manière ou d’une autre dans les mains des Supérieurs ou qu’il soit à leur merci. Les deux années de Poudlard sous leur joug lui avait suffisamment suffit ! Ils n’étaient pas des enfants de chœur, et il était clair qu’avoir son nom dans une foutue liste ne pourrait être que lui être préjudiciable. Mais il préférait laisser tout ça derrière lui et juste profiter de la soirée. Tout se passerait bien, ils allaient bien s’amuser avec Eireen comme à chaque fois qu’ils se voyaient et le reste importait au final peu. Il trouverait une solution à un moment donné, voilà ce qu’il se disait, même s’il n’était pas certain que ce soit viable pour lui très longtemps.
Il était bientôt arrivé au bar dans lequel ils avaient quelques habitudes, lorsqu’ils étaient ensembles, ils étaient déjà venus ici plusieurs fois. L’ambiance était sympa, les cocktails bons et pas trop chers, et il y avait plusieurs fois par semaine des soirées karaoké comme ce soir-là. La chance voulu qu’il arrive en même qu’Eireen et il la serra doucement contre lui avant de lui déposer un baiser la joue pour la saluer. Il essayait de faire abstraction de son odeur, du fait qu’il l’avait repérée olfactivement avant de la voir et de ne pas trop se focaliser sur ses battements cardiaques. Il avait toujours beaucoup de mal avec ses nouveaux sens, même s’il était aujourd’hui beaucoup moins en panique total qu’il y a trois mois. Il lui dédia un nouveau. « Hey, comment tu vas ?» il lui fit un petit clin d’œil avant de rajouter « Prête à te mettre une grosse murge ?» A vrai dire, généralement ils buvaient juste raisonnablement, mais dans leurs échanges, il avait eu l’impression qu’elle avait vraiment eu besoin de boire. Il était un peu inquiet mais il était hors de question de le montrer alors il continuait sur sa lancée « Quoi d’neuf depuis la dernière fois ? ca fait un petit moment qu’on ne s’est pas croisés dans les couloirs, les cours se passent comme tu veux ?» L’Université était grande en même temps, ils étaient dans deux cursus totalement différemment et n’avaient pas forcément les mêmes groupes d’amis. Lui ouvrant la porte, il l’invita à entrer en premier.
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
Assise dans le métro, un livre à la main, je ne lisais pas vraiment. Je ne faisais même pas semblant, n’importe qui m’observant aurait pu noter que je n’avais pas changé de page depuis quelque temps. Pourtant, l’envie de connaître la suite de l’histoire était bien ancrée pour moi, mais malgré le fait que je savais lire les mots, leur interprétation ne m’atteignait pas. Alors, j'avais fini par simplement garder le libre ouvert dans la main pendant que mes pensées vagabondaient vers la soirée qui s’offrait à moi. C’était Loan qui avait proposé que l’on se voie. J’avais hésité, je me demandais encore si c’était une bonne idée. Pas à cause de Loan, limite, lui, c’était un point sûr pour la soirée, mais plutôt pour le bar. Je n’avais rien contre la bar, ou même les pubs. Au contraire, j’adorais l’ambiance et je n’avais aucun problème pour m’y sentir à l’aise au gré des rencontres et de l'ambiance. Je n’hésitais jamais de m’y rendre. En-tout-cas avant. Dernièrement, j’avais tout de même évité tout ça, histoire de pas trop jouer avec le feu, mais ça me manquait et ça n’évitait pas les problèmes. Bon, depuis l’incident de la porte, c’était calme, mais je me méfiais de moi-même, surtout pour les autres. J’avais réussi à me convaincre en me rappelant que jusqu’à présent, les bar m’avais très rarement mis en tension, bien au contraire. Et puis au pire, si quelqu’un devenait trop collant -ou autre-, je pourrais demander de l’aide à Loan, je n’étais pas seul, je connaîtrais au moins une personne.
Lorsque je sortais du métro, je n’avais pas lu une page de mon livre. Je fourrais ce dernier dans le petit sac qui m’accompagnait et faisait en sorte de quitter les entrailles de la terre. J’étais tout près du bar lorsque je dégainais mon téléphone pour envoyer un message qui informait Loan de ma proximité du lieu de rendez-vous. Finalement, je n’eus pas besoin d’envoyer le texte, la voix de mon ami raisonné a mes oreilles avant que je n’aie eu le temps de le faire. Je répondais à son accolade tout en déposant à mon tour un baiser sur sa joue. « Salut mon chou ! » Le sourire me venait naturellement et soudainement, mes craintes pour la soirée s’envolèrent. « Contente d’être là. » Oui, c’était un moyen de ne pas trop m’étendre sur mon état d’esprit des derniers temps et en plus, c’était la vérité. « Et toi ? » Un rire échappait de ma gorge alors qu’il s’assurait de savoir si j’étais prête à me mettre la tête à l’envers. « J’ai fait quelques étirements pour échauffement, j’espère que ça suffira. » Répondais-je sur le ton de l’humour, car si je n’étais pas contre le fait de boire -au contraire-, je n’avais pas l’intention de jouer avec mes limites, donc je pensais garder une certaine modération. Sans trop attendre, nous passions les portes du bar, nous étions venus pou cela. Une fois la porte passée, l’ambiance de ce dernier me prenait au trip. La musique, les bruits des conversations, un rire, là, un type qui s’excusait pour passer, une bière à la main, ici. Non, il n’y avait pas à dire, c’était un monde chouette que le monde de la fête, on pouvait être qui l’on voulait et oublier l’espace d’un instant ce qui nous tracassait. « Rien de bien important. » Je savais tout à fait que là par contre, je mentais, mais en même temps, je ne me voyais pas répondre à sa question banale par la réalité. Étrangement, la déclaration que je suis une fille capable de faire des trucs qui sortaient sans le moindre contrôle, bah ça ne semblait pas trop rassurant. Quant à évoquer tout ce qui en découlait, il serait compliqué de les expliquer sans pouvoir évoquer l’élément principal. « Bon, j’avoue avoir séché quelques jours de cours en décembre suite à un problème familial. » Oui, c’était l’excuse que j’avais aussi sortie à l’administration de l’université. « Mais pas de soucis pour me remettre dedans. » L’idée de mentir à Loan me faisait plus de mal que celle de mentir au corps enseignant, mais je n’avais pas le choix. « Tu commences par quoi ? Je paie la première. Pendant ce temps, trouve une place. » Oui, je m’imposais un peu, mais c’était surtout afin de changer de sujet. Ainsi, je m’éloignais rejoindre le bar avec sa réponse pour prendre notre commande.
Plus tard, je quittais le comptoir, une boisson dans chaque main, cherchant des yeux Loan. Je ne tardais pas à le repérer et à le rejoindre autour d’une table dans un coin. Avait-il dû sortir les griffes, tel un chat, pour l’avoir ou simple coup de chance ? En-tout-cas, il avait assuré. « Super, on a des chaises. » Disais-je en souriant, observent le tabouret libre près de la table haute -chaise/tabouret, même combat-. « Voilà pour nous. » Déclarai-je avant de grimper sur l’assis. « Et toi, quoi de beau ? Comment va ton frère ? » Je n'avais plus le nom de ce dernier en-tête, en tout cas, je ne l’avais pas là, actuellement, mais je le connaissais, je le savais. Je connaissais suffisamment Loan pour savoir qu’il avait un frère dont il était proche, tout comme lui-même avait croisé mon frère à l’occasion, avant que ce dernier ne quitte Londres et que je me retrouve à devoir trouver une nouvelle colocation, mais ça, même si c’était plus récent, l’étudiant en art était déjà au courant.
Ft Loan Hoover
(c) LADY BANANAS
Eireen C. Gallagher
Choupi Tchoupi
Eireen C. Gallagher
Âge personnage : 21 ans [22.02.96] Hiboux postés. : 1034 Date d'inscription : 22/03/2022Crédits : Babs
Eireen C. Gallagher
Mer 9 Aoû 2023 - 19:54
Il lui dédia le sourire le plus chaleureux qu’il avait en stock. Lui aussi était content d’être-là, de continuer sa vie comme si de rien n’était, comme s’il ne s’était rien passé. Se focaliser sur le présent, sur le futur. Se focaliser sur le positif, par ce que ne voir que le négatif c’était entrer dans un cercle vicieux sans fin à ses yeux, et il se refusait de se bousiller la vie pour un « événement indésirable », même s’il se reproduirait chaque mois. Il arriverait à s’y faire, à trouver une solution, des gens qui pourraient l’aider. Un jour. Alors non, il ne montrerait aucun trouble, juste de la bonne humeur par ce que ce foutu monde broyait beaucoup trop de noir. « Je suis content que l’on puisse se caser enfin un petit quelque chose aussi ! Ca faisait un bail’ !» Il haussa un peu les épaules avant de répliquer « Ca va au poil !» Il se retint de rire à sa propre connerie et auto-dérision, dommage que personne ne pouvait la comprendre celle-là, par ce qu’il l’aimait bien. Ce n’était pas fin, c’était un peu con même et ça lui allait parfaitement. Il eut un léger rire lorsqu’elle parla d’étirements, il bougea un peu les épaules comme s’il voulait aussi s’échauffer avant de répliquer « T’as eu une super bonne idée, je n’y ai même pas pensé !» Il avait essayé de prendre un ton pince sans rire comme s’il voulait qu’elle croit qu’il l’avait pris au sérieux mais le sourire taquin qu’il avait sur le visage montrait bien la vérité et elle le connaissait de toute manière assez pour ne pas se laisser prendre à ca nouvelle connerie.
Les deux amis avaient ensuite passé la porte du bar, il l’avait laissée passer en premier à Eireen avant de lui emboiter le pas. La musique et l’ambiance étaient déjà là et promettaient une chouette soirée, du moins pour qui aime les soirées karaokés, certains tireraient plus la gueule qu’autre chose s’ils voyaient ça. Et lorsqu’il lui avait demandé ce qu’il y avait de nouveau la réponse fut plus que brève mais quelque part, c’était souvent mieux ainsi. Les nouveautés n’étaient pas toujours bonne à prendre. Il fronça ensuite un peu les sourcils « Pas trop grave le souci familial ? Par ce que ça ne te ressemble pas de sécher… même si j’suis pas certain que ce soit le bon terme pour une telle situation. Tu sèches si tu vas trainer à droite ou à gauche ou si tu restes chez toi, pas si tu as une urgence familiale, mais bon au fond ce n’était certainement qu’un petit détail. « Tu veux pas que j’paye ?» Sous-entendu toute la soirée ; avec l’argent qu’avait sa famille et dont il pouvait profiter s’il le souhaitait c’était la moindre des choses de proposer. A elle de décider après. « Un mojito pour commencer s’te plait !» A peine avait-il prononcé ces quelques mots que déjà elle s’était éloignée vers le bar, il se chargea de trouver une place où ils pourraient parler sans être trop collés à d’autres tables. Ce n’était pas forcément la mieux placée mais au final ce n’était pas grave. Ecouter ça suffisait souvent pour la musique. Il avait néanmoins eu une chance de fou, car il n’avait pas dû trop batailler pour avoir la place…
« Ouais et sans attendre, t’as vu c’est magique !» plaisanta-t-il avant d’hausser un peu les épaules « J’ai surtout eu de la chance. Promis j’ai blessé personne… bon vu ma carrure c’est probablement moi qui aurait fini à l’hosto face à un autre mec.» beaucoup moins vrai aujourd’hui mais il ne pouvait pas non plus changer de discours, cela paraitrait totalement incohérent. Il se passa une main dans les cheveux « Merci !» dit-il en s’installant confortablement sur le siège « Bah écoute la routine : les cours, les potes, les sorties. Ca occupe pas mal de temps, mais j’suppose que c’est un peu ton quotidien, non ?» Il s’était arrêté quelques instants avant de reprendre « Marius va bien aussi ! Et le tien ?» Il but une ou deux gorgées de sa boisson avant de reprendre «Ca se passe toujours bien avec tes colocs ? T’as toujours personne dans ta vie ? » oui, il était curieux. Il savait bien que vivre en colocation – comme ça pouvait être son cas avec son aîné-, c’était parfois un peu compliqué pour une vraie intimité de couple. Et puis, quelque part, la vie amoureuse de son amie l’intéressait ; aucune jalousie là-dessous, il voulait juste la voir heureuse et adorable comme elle l’était, il en était certain elle devait faire vibrer beaucoup de cœurs et d’âmes.
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
Il est vrai que cela faisait un moment que nous ne nous étions pas faits une soirée ensemble, on avait bien échangé quelques mots ici et là, mais nous n’avions pas pris le temps de nous retrouver. En même temps, en désertant Londres en décembre, je n’avais pas facilité les choses. « Carrément » Je lui souriais. « Au poil ? C’est nouveau ? C’est ton côté chat qui ressort ? » Rigolais-je avant de moi-même partir sur une déclaration humoristique. Car oui, faire des étirements pour s’échauffer dans le but de boire de l’alcool, c’était purement humoristique. Si ça fonctionnait vraiment, il y aurait bien plus de monde qui ferait du sport. Loan rigolait à ma réplique avant de rouler les épaules pour faire mine de suivre le mouvement. « Heureusement que je suis là pour te le rappeler alors. Ne jamais négliger l’échauffement. » Un rire plus tard et nous étions rentrés dans le bar qui nous accueillait par sa chaleur et son bruit. « Grave, non. Mais prenant. » Je ne m’étendais pas plus, je n’avais pas envie de lui mentir. Pourtant, il avait raison, il n'était pas de mon genre de louper les cours, encore moins pour quelque chose de non-grave, mais en même temps, je ne pouvais pas qualifier comme l’événement de grave. Il n'y avait pas eu de mort, même pas de blesser -normalement, ou alors juste l’orgueil-. Oui, j’avais frôlé l’agression, mais je m’en étais sortie sans atteinte de ma personne -mais uniquement une impression de devenir folle-. Bref, j’étais en pleine santé -physique- et tout le monde autour de moi aussi. Pour l’administration de l’université, j’avais perdu une tante de qui on était très proche -inventé de toute pièce-, ça avait été un peu le seul point ou ma mère et moins c’était entendu pendant les vacances, le mensonge pour l’université. Pour le reste du temps, je l’avais surtout évité. Il faut dire que ce n’était pas tous les jours qu’on apprenait que sa mère vous "droguer" depuis votre enfance pour effacer une partie de vous… « Tu paieras tous les autres, mais laisses moins celle-là pour ne pas donner l’impression de profiter de toi. » Une nouvelle fois, je souriais. Je savais bien qu’il ne penserait pas ça de moi, il me connaissait un peu mieux, mais ça devait être une histoire d’orgueil.
Quelques minutes plus tard, un mojito dans une main et une piña colada. « La prochaine fois, je te laisserai payer dès le départ. » Si la phrase était énoncée sur le ton de l'humour, elle lui avait été poussée par le prix des cocktails, elle aurait peut-être dû rester sur une bière, moins chère. « T’inquiètes, je serais venu en renfort pour faire face avec toi. » Bon, pas sûr que ce soit un argument de taille, pourtant, elle avait appris dernièrement qu’elle pouvait vraiment faire son poids dans un affrontement. Elle ne savait juste pas comment ça aurait fini pour l’autre, puisqu’elle ne contrôlait rien. « Comme ça, on aurait fini dans les lits côte à côte. » Et certainement avec une amende pour trouble a l’ordre public, mais ça, c’était une autre histoire. Un nouveau rire avait passé mes lèvres avant que je ne prenne place sur l’un des tabourets. « Tout à fait, c’est fou comme nos vis sont similaires. » Oui, à ceci près qu’entre-temps, j’avais tout de même trouvé le temps de faire voler deux types et me posait bien des questions que le danger que je pouvais être pour les autres. « Il va bien, il est ravi d’avoir retrouvé l’Irlande. » Moins que je sois de retour à Londres après ce qui s'était passé en décembre. « Oui, nickel » En même temps, j’avais déserté pendant quasiment un mois, mais payé mon loyer, ils ne pouvaient donc pas se plaindre. Que ce soit parce que j’étais trop bruyante ou autre. « Et toujours célibataire. Tu es pire qu’un flic. J’ai tout bien répondu ? Et toi alors, tu as rencontré quelqu’un ? » Je lui souriais tout en parlant. « Tu travailles sur quoi pour ton cours de théâtre ? » J’aimais bien suivre ses différents personnages, je n’avais aucun talent pour le jeu des planches, mais j’admirais l’art qu’avaient les acteurs de s’infiltrer dans la peau d’un personnage pour lui donner vie. « Et une dernière chose. » Disais-je avant de prendre une pause pour lever mon verre. « Tu vas nous chanter quoi ce soir ? » J’avais un air faussement sérieux et un rire fini par m’échapper alors que je postais le cocktail à la coco à mes lèvres.
Ft Loan Hoover
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Sam 19 Aoû 2023 - 16:24
« Meaow.» répondit-il pour ne pas avoir à répondre quelque chose d’autres. « Des animaux fantastiques, les chats. J’espère me réincarner dans l’un deux.» Non, il n’était pas sérieux, pas vraiment … mais c’est vrai qu’il aimait juste ces animaux et qu’il trouvait ça chouette une vie de chat lorsqu’on avait de bons maitres. Manger, dormir, se faire gratouiller +/- se balader, ouais c’est quelque chose qui lui irait certainement pas là mais ce n’était pas vraiment le sujet ; heureusement comme à son habitude Eireen n’était pas plus son avare en connerie et il se contenta d’opiner de la tête en rigolant un peu. Loan avait laissé quelques instants de silence lorsqu’elle « parla » de ses problèmes familiaux, il hésita quelques instants sur la façon dont il devait se comporter suite à cela. Elle ne semblait pas vouloir entrer dans les détails, alors il se contenta de lui faire un léger sourire avant d’ajouter « ca marche, je suppose que le principal c’est que ce ne soit pas grave, mais t’as besoin d’en parler, tu sais où me trouver.» Enfin surtout où le contacter si ce n’était pas ce soir. Il préférait lui laisser une porte « ouverte » trouvant cela plus juste pour elle ! Et elle ferait ce qu’elle voudrait. Bientôt il avait haussé les épaules lorsqu’elle lui affirma qu’elle voulait bien qu’il paye les tournées suivantes mais pas la première. « Comme tu veux.» pas la peine d’insister de toute manière… Quant à profiter de lui, il était loin de penser ça, c’était juste rétablir un plus juste équilibre des classes. Il avait largement de quoi payer et leur faire plaisir, c’était tout. Normal qu’il en fasse profiter son entourage… d’autant plus que les parents ne disaient jamais rien, alors pourquoi s’en priver ? Bientôt elle était revenue avec les cocktails et une drôle de tronche qu’il comprit dès qu’elle reprit la parole et vu qu’elle avait parlé de façon humoristique, il se permit un petit rire amusé. « La prochaine fois tu écouteras jeunes Padawan ! » il avait surtout certainement plus l’habitude de sortir qu’elle et savait du coup pertinemment les prix pratiqués, pour cela d’ailleurs qu’ils essayaient avec sa bande d’amis de se faire des soirées chez les uns et les autres.
« Super, comme ça avec nos gabarits on aurait peut-être pu faire quelque chose. Dommage qu’on ne puisse pas fusionner… sans sous-entendu aucun. Juste comme dans les dessins-animés. Bon, nous serions toujours un combattant plus petit et rachitique mais, hey, ça ne fait pas tout.» il trinqua un petit coup avec son amie avant de prendre une petite gorgé et de prendre la parole « Ils nous auraient séparés à un moment donné, on serait trop insupportables, côte à côte à raconter des conneries. Pas vivable pour les autres moi j’dis.» Autant il se tiendrait tranquille, autant, il aurait toujours envie de raconter des bêtises pour la faire rire, ou de parler de tout et de rien. «Pures vies d’étudiants, non ? On demande à nos amis, j’pense qu’ils nous répondraient la même chose ! » Les cours, bosser les cours, sortir, profiter de la vie ouais, ça résumait quand même pas mal les choses de son point de vue. Et ils reprirent finalement sur un sujet un peu plus personnel «ca ne te fait pas bizarre d’être… disons si loin de lui ? Je suppose que t’as jamais été séparée comme moi, Marius c’pas mon jumeau et pourtant j’me verrai pas être trop séparé. » Faux, c’est ce qui s’était passé à Poudlard et il ne l’avait d’ailleurs pas franchement toujours bien vécu… mais dans ce cas-là, il n’y avait pas eu le choix : son frère ne pouvait pas à aller à l’école de Magie.
«Hey ! T’es pas menottée et en plein interrogatoires, j’suis pas pire qu’un flic. J’suis juste super curieux, puis j’aime bien te savoir heureuse ! » Il haussa les épaules. « Moi ? j’suis seul, et ça me va tout à fait !» il se tut quelques instants « Sur plusieurs choses, plus ou moins passionnantes, mais on a un projet de groupe, on est en train d’écrire et de monter une pièce nous-même… Bon je t’avoue, qu’on est un peu, un petit chouya dissipé, et que ça avance parfois un peu plus lentement que ça ne le devrait.» Elle ne connaissait pas forcément bien toute sa petite bande, mais assez pour avoir que le calme et étudier sagement ce n’était pas vraiment. Ensemble, ils étaient plus un joyeux chaos. « Tu vois de nouvelles choses intéressantes, toi ? j’y connais toujours rien en architecture. J’vais rester un incurable néophyte sur ce sujet-là petit rire quand même un peu confus. Mais sa question lui fit pétiller un peu les yeux. Sourire aux lèvres, il lui souffla. « la vrai question c’est surtout ce qu’ON va chanter ce soir.» Il aimait la scène, c’était incontestable, il se sentait fait pour ça et ses quelques expériences, que ce soit en théâtre ou dans le chant l’avaient un peu conforté dans ce choix. Il souhaitait juste faire ce qu’il aime, il avait conscience qu’il n’aurait certainement jamais une grande renommée, mais il en avait rien à foutre. Il ne faisait pas ça pour la gloire, être reconnu : juste par ce que ça lui plaisait et qu’il espérait avoir la chance de pouvoir gagner son argent et de vivre de sa passion tout simplement. Si ça arrivait, il serait chanceux, par ce que beaucoup ne pouvaient pas dire cela vu le nombre qui avaient un job purement alimentaire.
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
« C’est donc ça ton aspiration secrète ? Te lover dans des lieux chauds, te toiletter toute la journée et quémandait des caresses aux humains ? C’est un choix intéressant. Je ne dirais qu’une chose. Méfie-toi des concombres. » Je souriais bêtement au souvenir de plusieurs vidéos que j’avais vu s’afficher sous mes yeux ou de pauvre chat était surpris par le légume qui avait été déposé auprès de lui. J’avais même été surpris que certains avait cherché à comprendre pourquoi une telle réaction de peur se produisait manifestement sur l’animal lorsqu’il percevait le concombre. Le souvenir d’un lien avec l’apparence d’un certain me restait vaguement connut, mais -je devais l’avouer- je n’avais pas tellement poussé la recherche plus loin. « Je sais, merci à toi. » Loan me proposait son écoute dans sa grande générosité. Il était agréable d’entendre pareille disposition, même si je savais que la réalité était tout autre. Pas faute à lui, mais la faute au problème. Oui, tout aussi ouvert que pouvait être l’étudiant en art, je me voyais mal lui expliquer que j’avais envoyé catapulter des hommes dans les touchers. Encore moins que pareil fait, c'était produit plus jeune et que du coup ma mère avait pris quelques dispositions à ma plus grande ignorance. Point que j’avais découvert lors de mon retour en Irlande dans un état de stress gigantesque en décembre dernier. Pas à dire, on avait connu des fêtes de fin d’année avec une meilleure ambiance.
« Ou pas, tu me connais, je peux être buté. » Je souriais, assez fière de ce trait d’esprit, même si parfois, il me jouait des tours. La phrase suivante de Loan me faisait rire de nouveau. « J’ai l’image, a la Dragon Ball. » Je n’avais jamais véritablement regardé cet animé, mais l’illustration de la fusion m’était connue. Comme à beaucoup d’autres. Il faut dire qu’elle était tombée dans la culture populaire et avait été reprise par différents mondes, comme lors de stretchs humoristiques. « Ouai, je ne suis pas non plus convaincu par le résultat. » Surtout avec la description qu’il faisait. Oui, on aurait tout de même perdu, même en fusionnant. « Ils sont trop sérieux dans ce milieu. Tu mets un peu d’ambiance et on te sépare. Alors que je suis sûre que le rire aide à la guérison. » Bon, après, suivant les blessures, le rire pouvait aussi faire mal. Et pour confirmer ce fait, le souvenir d’un fou rire le lendemain d’une série de travaux abdominaux -ne me demandait pas pourquoi j’avais fait pareil exercice, la folie s’en doute- me revenait en mémoire. Une légère grimace passait sur mon visage. « En général oui, mais il y a des exceptions. Ne les oublie pas. De toute sorte. Ceux qui ne sortent jamais, ceux qui ont oublié que l’objectif principal, c’était tout de même d’étudier. Étrangement, ses derniers finissent par disparaître du campus. On se demande pourquoi. Par contre, on continue de les retrouver aux soirées étudiantes. » J’avais un sourire sur les lèvres, parce qu’en réalité, l’on connaissait tous la réponse. S’il était bon de s’amuser, on savait tous qu’il nous fallait un minium étudié un peu pour pouvoir continuer notre parcours au sein de l’établissement. « Si… » Oui, c’était bizarre, après vingt de vie côte à côte, il était étrange de ne pas le trouver tout près, de ne pas pouvoir m’affaler sur son lit juste pour être près de lui, sans forcément avoir envie de parler, chacun a son activité, mais ensemble tout de même. « Mais en même temps, je pense qu’on a toujours su que ça arriverait un jour. Ce n’est pas parce que nous partageons une date de naissance que nous sommes les mêmes. On est franchement différents en bien des points, nous ne pouvons donc pas avoir les mêmes vies. Ou alors, si, mais l’un des deux sera obligatoirement malheureux. » Et ça, c’était inconcevable, que ce soit pour moi ou lui, de rendre l’autre malheureux. Pourtant, ça n’avait pas empêché Cillian de tenter de me suivre ici, jusqu’à ce qu’il finisse par accepter lui-même qu’il ne trouvait rien pour lui dans cette vie que ma présence. « Du coup, on passe des heures au téléphone ou sûr Skype, sans forcément avoir quelque chose à nous dire. Juste pour être un peu ensemble, malgré la distance. Ce n’était pas pareil, mais c’était notre manière de faire à présent. Bon, en même temps, il faut dire que j’avais passé quasiment un mois auprès de lui en Irlande après un peu plus d’un mois de séparation. On n'avait pas encore un super équilibre, mais en même temps, les événements, c'était joué de moi et j’avais eu besoin de la présence de la personne qui me connaissait le mieux.
Un rire passait ensuite mes lèvres alors que Loan se défendait d’être juste curieux. « Et je peux même pas te le reprocher, l’étant moi-même. » Ça aurait été faire preuve de mauvaise foi. « Vraiment ? Du genre, je ne cherche pas, mais si un jour ma route tourne comme ça, c’est ok ? Ou du genre, jamais, je retente ce genre d’expérience. Si c’est le second cas, j’espère y être pour rien. » Après, je n’avais pas souvenir de l’avoir traumatisé pour le peu de temps où nous étions sortis ensemble. Preuve en était, nous étions même devenus des amis, mais bon, qui sait, j’avais peut-être tout-de-même participé à la création d’un traumatisme sans m’en rendre compte. « Attends, tu es en train de me dire qu’un groupe dont du fait partie est du genre un chouya dissipé ? » Je tentais de prendre un air coqué par la nouvelle. « Je n'y crois pas. Toi qui es toujours si concentré sur ce que tu fais. Ça me choque au plus haut point. » Oui, je le taquinais, mais c’était tellement plaisant. « Je vais préserver le néophyte que tu es en t’épargnant le langage de l’architecture, mais oui, j’apprends des trucs intéressants et nouveaux, qui ne te parleraient absolument pas. » Je souriais, bien consciente que je vivais dans un monde à part du sien. « On ? Tu voudrais que je vienne avec toi massacrer la chanson que tu chanterais si bien ? » Monter sur scène ne me dérangeait pas, je savais que je n’avais aucun talent, mais ce n’était pas pour autant que je ne prenais pas de plaisir. Il fallait juste que le public soit averti, si je chantais, c’était pour m’amuser, pas pour charmer du public.
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Mar 22 Aoû 2023 - 20:46
Il eut un grand rire amusé et se gratta un peu la joue tandis qu’elle résumait la vie d’un chat. « Ouais. T’as oublié pioncer et bouffer toute la journée.» il haussa les épaules et fit mine de réfléchir avant de sortir une pseudo-connerie « Et me faire traiter comme un roi, par ce que les chats sont comme ça.» Il n’y avait qu’à voir toutes les blagues, vidéos, ou mêmes… A vrai dire se faire traiter comme un roi n’était pas quelque chose qui lui plairait vraiment, mais c’était plus amusant à dire qu’autre chose. Concernant l’histoire des concombres, même s’il voyait pertinemment de quoi est-ce qu’elle voulait parler, il avait préféré ne pas répondre quelque chose… quoique. Si. La perche était trop grande. « Ceci dit, je suis concentré sur quelque chose, tu me colles un concombre sous la tronche avec les mêmes proportions de grosseur que pour un chat, je risque de faire un bond …» Il poussa un soupir. « Mais les pauvres petits chats quand même leur faire peur pour nous faire rire…» Ouais, il fallait que les gens arrêtent de faire ce genre de vidéos. Après ces bêtises, ils avaient bientôt repris leur sérieux en parlant du fait qu’il était dispo si elle avait besoin de parler de ses problèmes. Les amis, ça servait aussi à ça non . Être présent lorsqu’ils ont en besoin et non pas qu’à déconner avec eux !
Elle, être butée ? Il ne voyait pas du tout de quoi est-ce qu’elle voulait parler ! Pas du tout ! Et forcément, il avait continué à raconter des bêtises par rapport à ce qu’elle racontait. « Ouais à la Dragon Ball. Tout à fait ! » FUUUUSSIIOOONNNN. Hum. Il aurait bien fait la voix qui allait avec le mot mais s’était quand même retenu, il n’avait pas envie d’être un peu trop le centre de l’attention, enfin disons qu’il voulait éviter cette peine à son amie. « Ouais, le rire aide toujours beaucoup, j’suis bien d’accord, même si ce n’est que pendant un petit moment !» Il serait bien mal venu qu’il dise le contraire alors qu’il appliquait ce genre de principes. Rire, avancer, ne pas trop regarder en arrière ! Loan avait bientôt haussé un peu les épaules, bien sûr, il y avait toujours les exceptions, mais on parlait plus de la généralité, du moins c’est ce qu’il avait voulu dire. « Oui M’dame ! Je les oubliais, je parlais de la généralité de la population étudiante, après chacun fait bien ce qu’il veut de sa vie.» il se tut quelques instants « Certains n’aiment peut-être pas tant que ça leur filière, mais adorent leurs camarades, du coup, ils vont juste faire la fête ?» A vrai dire, vu le prix des études, c’était quelque chose qu’il avait bien du mal à comprendre, mais chacun faisait bien ce qu’ils voulaient, et certains avaient sûrement des problèmes plus urgents à gérer que les études. Loan avait finalement abordé un sujet peut-être un peu plus compliqué pour elle, le « manque » de son frère avec qui elle avait toujours dû vivre jusqu’à présent. Il l’observa, écouta tout en sirotant la boisson, ne voulant pas l’interrompe. « Vous auriez pu continuer à être coloc’ sans forcément avoir la même vie, regarde avec Marius, mais en même temps, on a toujours vécu à Londres on a tous nos repères ici, ça doit quand même pas mal aider.» Et c’était un point de taille, il le savait. Pour la fin, il acquiesça doucement, c’était bien déjà s’ils passaient beaucoup de temps au téléphone !
A sa nouvelle question sur sa vie sentimentale, il eut un nouveau rire amusé. « Genre, pourquoi tu m’aurais traumatisé ? Tu penses que si c’était le cas, je serai là en train de parler avec toi en plus ? Tu penses que j’ai des penchants un peu maso ou quoi ? Je ne sais pas comment je dois le prendre.» en réalité bien, il trouvait ça juste drôle « Ouais, si ça vient, ça viendra et on verra, je cherche pas, j’suis déjà pas mal occupé !» il y avait d’autres raisons mais il n’en parlerait pas. Il y a des choses qu’il préférait garder secrètes par ce qu’il n’assumait peut-être pas totalement. Heureusement, ils avaient vite rebondi sur autre chose « Ouais, ouais, c’est ce que je dis ! Je sens que tu sous-entends que je pourrais être l’investigateur du désordre de mon groupe. Tu vois pas mon auréole, j’suis innocent. Totalement innocent !!» bon, il était quand même un peu coupable, elle le connaissait assez pour le savoir. « Okay, j’suis pas crédible, mais on est un peu tous pareil. Limite c’est chacun son tour.» son résumé de ses études, le fit sourire « Gentil d’épargner les quelques neurones qui me restent avec ton jargon bien particulier auquel je ne pipe rien !»
Et son sourire n’avait que s’agrandir à sa nouvelle question ; et s’il lui proposait c’est qu’il savait aussi qu’elle en était capable, qu’elle ne dirait pas juste oui pour lui faire plaisir. Si elle n’en avait pas envie, elle saurait être claire là-dessus. « Ouais, toi. Moi. Un duo. On s’en fout d’la voix, on est là pour s’amuser non ? S’tu veux, je peux même chanter comme une casserole juste pour qu’on s’accorde bien.» Oui, il en était capable. Il n’avait rien à prouver à qui que ce soit ici, il voulait juste qu’ils s’amusent tous les deux surtout qu’elle ne semblait pas bien en forme, alors s’il devait faire le pitre pour ça, il le ferait. « Puis, heureusement que je gère un minimum quand je chante… vu que ça fait partie de ma formation.» Aucune vantardise, juste un fait. Alors oui, malgré tout, s’il devait massacrer une chanson pour la rendre de bonne humeur, il le ferait… quitte à faire quelque chose de plus sérieux plus tard.
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
« Comment j’ai pu oublier ça, c’est un peu leur mantra de vie. » Je rigolais tout en parlant. « Oui, il parait qu’ils sont ainsi. Je dois avouer que j’en ai jamais eu, mais petite, j’avais une amie qui en avait un, on ne pouvait l’approcher que lorsqu’il était ok. Le reste du temps, il fallait s’en méfier comme de la peste, il n’hésitait pas à sortir les griffe » Et j’avais dû quelques fois être plus rapide que lui pour ne pas en avoir les trace sur les bras. Car oui, à l’époque, écouter les consigne des adultes ne m’avait pas paru essentiel, surtout que la fois d’avant, il avait été si chou le matou. Aujourd’hui, je savais que les propriétaires étaient ceux qui connaissaient le mieux leur chat et que leur parole était d’or. Comme quoi, on apprend de nos erreurs. « J’avoue que présenter comme ça, ça me ferait aussi sursauter. » Parce que oui, si les concombres nous paraissait tout petit à nous, il était vrai que d’un niveau proportionnel à la taille des chats, il pouvait leur paraître plus gros. « Là aussi, j’avoue, ce n’est pas cool, mais j’avoue aussi que j’ai déjà ri devant une de ses vidéos. » Je haussais les épaules pour excuse. « C’était tellement inattendu. » Et il fallait dire aussi que les sauts étaient GIGANTESQUE. Moi, tu me mettais un truc de taille proportionnel, j’étais incapable de faire un tel écart. Bon, en même temps, je n’étais pas un chat et avais des articulations bien plus humaines.
« Au prix des études, ça fait cher la fête. » Après, je pouvais comprendre que certains, c'était juste trompé de filière. En fait, c’était même inévitable. La plupart du temps, nous devions choisir ce qui allait déterminer le reste de notre vie à l’âge de 15 ans… C’était effrayant en soi et surtout, tout le monde n’avait pas une passion qui lui était forcément accessible. Il me suffisait de voir Cillian, lui avait passé toute sa vie à se chercher et continuait aujourd’hui. Oui, mais voilà, si je pouvais comprendre ce dernier, j’avais plus de mal avec ceux qui étaient à l’université juste pour s’amuser. Car eux aussi existé et c'étaient même souvent ceux qui pouvaient déranger le plus. Après, j’étais la première à m'amuser, mais je fréquentais autant -voir plus- les bibliothèque que les bars. Oh merde… Cette conversation me transformait en vielle mégère, il fallait que je fasse attention dans le futur. « Comme tu les dis, vous avez toujours vécu ici. Moi, le tumulte de Londres, j’adore, mais Cil’, bah, c'est Cil’. Si nous partageons notre jour de naissance, on a des caractères radicalement opposés. Il n’aime pas le tumulte de Londres. Limerick, c’est déjà bien trop grand pour lui, mais comme il y a grandi, il s’y sent à sa place. » Définitivement, Cillian aurait été plus à l’aise à la campagne. En fait, je ne serais pas étonné de l’y voir y déménager un jour. S'il était de retour dans la vile qui nous avait vu grandir aujourd’hui, c’était surtout parce que nos parents y vivaient et que ça lui faisait un pied-à-terre. Il n’y resterait certainement pas toute sa vie. Une partie de moi en était sûre, ce n’était qu’une question de temps.
« Je n’ai effectivement aucun élément qui prouve que tu aurais un côté maso, mais en même temps, ce n’est pas le genre de truc que quelqu’un cris sur les toits. » Je souriais une nouvelle fois. « Bah, j'imagine, je manque d’expérience dans ce domaine. » Je réalisais mes paroles. « Je ne m’en plains aucunement. » Je rigolais toute seule. « Il est vrai que les cours, les études après les cours et les sorties entre potes ça occupe pas mal. Et surtout, ce n’est absolument pas propice aux rencontres. » Oui, je le taquinais fortement, pour preuve, je lui tirais la langue pour montrer que je rigolais. « Je rigole, je comprends et le temps que ça te convienne, c’est parfais. » Car finalement, c’était bien ça qui importait, que nos choix nous conviennent et nous rendent heureux. Qui étais-je pour juger les choix de quelqu’un d’autre ? Personne, j’avais les déjà les miens à assumer. Bon, après, encore une fois, tout était aussi une question de contexte. Non, parce qu’on pourrait dire ce qu’on voulait, il y avait des choix dans certains domaines que je pouvais me permettre de juger. Mais là, c’était autre chose. « Justement à ce propos. » Je faisais mine de donner un coup sur l’espace vide au-dessus de la tête de mon ami. « Elle s'était éteinte, mais c’est réglé. Par contre, il faudrait penser à faire la poussière dessus un de ses quatre. Je sais que c’est dur d’y penser, comme tu ne la voies pas, mais c'est important pour qu’elle garde son éclat. » Je n’étais pas beaucoup plus crédible que lui, mais le jeu m’amusait. « Tu as vu comme je suis pleine de bienveillance avec toi. » Je souriais encore. Je n’avais rien de trop sérieux ce soir, mais ça me faisait grand bien.
« Ton offre est généreuse, mais j’ai pitié pour les pauvres qui vont me subir. Si, en plus, tu t’y mets, leur oreille ne vont pas s’en remettre. Non, fait teinter ta plus jolie voix, qu’ils savent comme tu es talentueux et la chance qu’ils ont de ne pas devoir me supporter seuls pendant toute la chanson. » Je ne sais pas vous, mais je me trouvais super sympa envers les inconnus à cet instant. Comment ça, j’exagère ? Et pourquoi vous me parlez de prendre le melon ? « Après, ce n’est pas parce qu’on est formé à quelque chose que l’on doit gérer. Là, je n’ai pas d’exemple qui me vient dans l’immédiat, mais sûr, il y a des gens formés en certaines compétences qui sont plus mauvais que d’autre qui ont appris sur le tas. » Et ce n’était pas toujours une histoire de don. C’était juste que certains était simplement mauvais. « Heureusement, ce n’est pas ton cas. Tu voudras chanter quoi ? »
Ft Loan Hoover
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Eireen C. Gallagher
Choupi Tchoupi
Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Sam 30 Sep 2023 - 18:02
Il eut un rire amusé à son tour et acquiesça. « ouais c’est vrai, comment tu as pu oublier ça. Faut juste que je travaille mon ronronnement.» Oui, cette phrase est très étrange, et il en avait conscience mais ça n’était pas bien grave, il n’était pas là pour être pris au sérieux bien au contraire, s’il pouvait continuer à la faire rire c’est vraiment tout ce qui lui ferait plaisir. « En réalité, ça dépend vraiment des chats, c’est un peu comme nous les humains, certains vont être plus chill et plus tactiles que d’autres, certains vont te coller un pain pour pas grand-chose alors que d’autres vont ne réclamer des câlins.» il haussa un peu les épaules. « Ca dépend aussi des personnes, certains ont plus de feeling avec les animaux que d’autres. Les chats et les chiens, même ceux que je ne connais pas m’approchent super facilement.» Pour ne pas dire qu’il était parfois un aimant, surtout pour les chats, mais il s’éloignait déjà du sujet initial. Il se racla la gorge tandis qu’ils parlaient des vidéos virales sur ces animaux et s’il restait d’accord avec elle qu’en premier lieu ça pouvait être drôle la réaction de ces animaux face à un concombre une fois que l’on avait un peu réfléchi, ça l’était peut-être beaucoup moins. « Je crois que presque tout le monde l’a fait, par ce que la réaction prête à sourire…. Mais c’est vrai qu’en y réfléchissant ça l’est un peu moins de drôle… ou alors jsuis un peu buzzkill.» Et ça lui irait aussi, chacun voyait bien midi à sa porte et n’avait pas forcément le même humour ou les mêmes façons de voir les choses, les mêmes combats.
Quant aux études, il haussa un peu les épaules. Bien sûr, elle avait totalement raison, mais des fois des erreurs de filières pouvaient aussi bien arriver. A 18 ou 19 ans on ne sait pas forcément ce que l’on veut faire ou au contraire on a plusieurs idées. Compliqué, donc d’être sûr de soi pour beaucoup d’élèves sauf lorsqu’on a une vocation pure et dure. Presque aussi loin que remonte sa mémoire, il savait ce qu’il voulait faire et il n’avait jamais changé d’idée malgré les brimades de ses parents qui n’aimaient pas du tout cette idée, qui aujourd’hui encore trouvaient qu’il allait vers un secteur peu porteur, limite qu’il fait de sous-études pour un sous-métier qui ne rapporterait rien ; qu’il était stupide de persévérer ainsi et qu’il aurait fait de choisir une branche plus intellectuelle. Mais il ne les avait pas écouté, il savait ce qu’il voulait et il préférait faire quelque chose qui lui plaisait quitte à galérer si jamais ses parents lâchaient l’aide financière, quitte à prendre un /des petits boulots. Faire un métier tout sa vie qui ne lui plaisait pas du tout, qui était presque contre ce qu’il était pour plaire à ses parents : non merci. « Ouais c’est sûr, mais c’est vite arrivé quand même. On n’est pas sûr de ce que l’on veut faire plus tard.» Et lorsqu’elle parla de son frère, il acquiesça doucement, il ne pouvait que comprendre que pour quelqu’un qui aimait le calme, la tranquillité, Londres devait être anxiogène. « Pourquoi est-ce qu’il ne se cherche pas un coin un peu plus calme, non loin de Limerick ? Comme ça, il est prêt de ses sources mais dans un endroit qui lui conviendrait peut-être mieux ? » Sûrement une question de revenu ou d’études/de boulot où il ne pouvait pas trop s’éloigner de la ville malgré tout. Ce qu’il comprenait.
Un petit sourire taquin et amusé ne tarda pas à naître sur ses lèvres lorsqu’elle parla « d’un possible côté maso » qu’il n’aurait pas. S’en suivit un léger rire et il secoua la tête avant de reprendre, yeux pétillants de malice « Humhum. Intéressantes paroles, et promis, je ne vais pas te proposer que l’on découvre ce monde ensemble. Fais gaffe à ma prochaine proposition de sortie» il la cherchait un peu, tout comme elle le titillait depuis tout à l’heure, mais qu’elle soit rassurée sauf pour un pari, ce n’était pas franchement le genre de chose qui le tentait réellement. Chacun son truc. « Okay, vu comme ça j’exagère un poil. » Celle-là par contre il n’avait pas fait exprès de la sortir. Il devait revoir son humour et tout ce qui concerne le vocabulaire de poil. «Mais après, il est vrai qu’en cours et même en dehors on est souvent avec mon groupe d’amis et ce n’est pas une ou deux personnes. » Ils étaient généralement plus six à huit et forcément pour rencontrer quelqu’un quand tu passes ton temps à changer, à déconner, c’était plus compliqué…. Et intimidant de risque de se faire observer pour les autres pour la pauvre personne que l’un d’entre eux draguait. Il avait ensuite déconné sur son auréole invisible et arqua un sourcil toujours plus amusé qu’autre chose lorsqu’elle fit sembla de frapper ladite auréole, élément donc invisible au-dessus de sa tête. Il pouffa un peu tandis que les gens autour d’eux devaient vraiment les trouver un peu étranges s’ils les observaient depuis tout à l’heure. «C’pas pratique de la nettoyer tu sais … elle est bien accroché, alors bon faire le dessus … c’est compliqué. Mais ouais t’es vraiment trop cool d’me rallumer l’auréole. » Il tenta de lui faire son sourire le plus innocent. Cette phrase avait plus qu’étranges voire même avec quelques sous-entendus… alors qu’en réalité pas du tout.
Il fit ensuite une petite moue contrite et secoua la tête négativement pour bien montrer qu’il n’était pas spécialement d’accord avec elle -pour ne pas dire pas du tout-. « Tu as conscience que me brosser dans le sens du poil, ou faire éclater mon égo, ça ne marchera quand même ?» Sourire en coin, plus amusé qu’autre chose. «Je n’irai pas, tout seul pour l’instant, donc c’est soit on s’amuse ensemble, soit on le fait pas et t’inquiètes, je crois que je m’en remettrai totalement. » Bien sûr qu’il ne lui en voudrait pas et elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne disait pas ça pour la forcer ou qu’elle se sente coupable juste par ce que c’était vrai. Il n’était pas là pour faire bien se faire voir par des inconnus mais pour s’éclater avec une amie. C’était tout. Et s’il devait faire le con et mal chanter – le plus faux possible- pour la mettre à l’aise et qu’on la trouve bonne, il le ferait sans hésiter un seul instant. Ce n’était pas vraiment un souci à ses yeux. « Certes. C’est même plutôt vrai, j’ai des gens dans la promo qui ont une technique impeccable mais zéro émotion qui émane d’eux. Ca fait…. Plat. Aussi bien dans le théâtre que dans le chant d’ailleurs.» Il préférait largement faire des erreurs et arriver à faire passer des émotions… c’était un peu le but de son point de vue. Un instant, il pensa à un épisode de Malcolm et se concentra aussitôt de nouveau sur la jeune femme. « S’tu comptes chanter, choisis ? Si je fais un truc seul après, j’sais pas, j’verrai. Après on peut aussi rester là et tout commenter. Ou parler totalement d’autre chose…» Il se tut quelques instants avant de souffler « Vastes sont les choix comme tu peux le voir.»
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
« Je n’ai jamais fait attention de savoir si j’avais le feeling animal. » Je n’en avais pas peur, je m’en approchais sans problème, mais il était vrai que je n’avais jamais pris en compte de savoir si je leur étais tolérable ou non. Finalement, c’était peut-être ça mon profil envers les animaux, il était indifférent à moins. Je ne saurais dire si c’était positif ou négatif. En même temps, avais-je la fibre animale ? Comme beaucoup, je souriais à leur vue, comme d’autre, je ne voulais pas qu’on leur fasse de mal, mais autrement, si j’étais honnête avec moi-même. Je m’en contrefichais. Je ne cherchais pas à me lier a eu, même si je me prêtais avec volonté à l’exercice des grattouilles lorsque j’en croisais. Finalement, si les animaux étaient indifférents avec moi, c’était parce que j’étais un peu près pareil. Oui, c’est mignon, mais ça en restait là. « Ou alors, dès que l’on réfléchit un peu, on devient buzzkill. » Car si l’on regardait tout ce qui passait sur la toile du net, il fallait bien avouer que souvent ce n’était pas trop recherché. Oh, il y avait des challenges sympa -si on le voulait-, mais l’on pouvait nettement mettre en cause leur pertinence. Après, j’étais comme tout le monde, j’aimais voir et suivre, mais non, Loan n’était pas plus buzzkill d’un autre, il avait juste réfléchi. Bref, Loan était un pote des animaux et avait donc vu ses vidéos autrement, certes ses drôles, mais est-ce vraiment pertinent d’effrayer ses pauvres chats.
« Ça, je l’entends, je m’estime chanceuse d’avoir trouvé ce que je voulais être et de pouvoir travailler à le devenir. » En espérant réussir. En-tout-cas, j’y mettais neurones et énergie pour le faire, mais comme d’autre, je n’étais pas à l'abri de devoir renoncer un jour ou l’autre pour une quelconque raison. C’était un fait, une possibilité que je ne voulais pas réellement l'envisager, mais qui était tout de même là. « C’est l’un de ses projets en définitive, ou peut-être même resté à Limerick. Certes, c'est une ville, mais ce n’est pas Londres non plus et puis, il la connaît. » Il y avait grandi, comme moi. Bon, après, il était surtout à l’aise dans le quartier qui nous avait vu prendre des années. « Il faut juste qu’avant ça, il stabilise ses revenus. Pour le moment, il prend ce qu’on lui donne, ce n’est pas forcément ce qui lui plaît le plus, mais il se cherche encore. » Cillian n’avait rien d’une personne ambitieuse. Il ne se montait pas la tête, il ne cherchait pas à faire de grandes choses. Il explorait le monde à sa manière, c’était un manuel là où j’étais une intellectuelle. Moi, j'avais le nez dans les livres, lui, les mains dans le cambouis. Plus jeune, il n’était pas rare qu’on s'associait pour comprendre et faire fonctionner quelque chose, nous étions complémentaires. Je savais comment fonctionner théoriquement un moteur thermique, mais c’était Cillian qui savait bricoler le moteur de la voiture familiale. « Dernièrement, il a pas mal apprécié un boulot dans un garage de voitures. Bon, il faisait de la paperasse, ça n’est pas son kiff, mais il a appris deux trois trucs de mécanique sur ses pauses et ça lui plaît. Il faut le temps que ça mijote. » C’était un autre trait du caractère de mon frère, il ne se lançait pas à corps dans quelque chose s’en prévenir. Non, il n’était pas quelqu'un de spontané, ça, c'était plutôt moi. « Si on continue comme ça, à la fin de la soirée, tu vas savoir toute sa vie et pas sûr que ça t’intéresse. » Je souriais à Loan, bien consciente que je m'étais peut-être un peu trop laissé emporter par sa question. Mais en même temps, il était rassurant de parler de mon frère, sa vie était tellement plus calme que la mienne en ce moment. Oh certes, moi, je savais ce que je voulais faire, mais ce n’était pas vraiment ça mon problème dernièrement. Et honnêtement, j’enviais presque la difficulté de mon frère par rapport à la mienne.
« Tu te contredis mon chou, tu viens de me promettre que tu n’explorerais pas ce terrain avec moi. » Je lui souriais, consciente qui me charriait. « Et moi, je te taquine beaucoup. » Déclarai-je alors qu’il dirait exagérer ses précédents propos. « Tu es sérieusement en train de justifier le fait que tu vives sa vie à ta manière ? » J’étais peut-être paru un peu trop sérieuse sur ce sujet. Vraiment, il allait falloir que je fasse attention à l’avenir. « Vie ta vie, vois tes potes et envois chier les gens qui t’emmerdent avec quelque chose qui te passe par-dessus la tête. Même si c’est moi. Le temps que ça te convient, tu n’as pas à te justifier. » C’était ce que je faisais. En-tout-cas jusqu’à il y a peu. Certains trouveraient ma vie dépravée, d’autre me verrait davantage comme une gentille fille. Beaucoup me jugeraient sur certains de mes choix, mais j’en assumais tous. Je n’étais pas la fille légère que pouvait penser certain, je n’étais pas non plus prude que d’autre voudrait que je sois. J’étais en phase avec ma manière de penser et c’était ce qui importait. Je ne faisais pas de mal, j’étais en phase avec mes choix et tout aller bien, jusqu’à ce que je me mette à envoyer valser des êtres humains sans aucun contrôle. Je m’arrêtais un instant sur cette pensée, réalisant combien ce jour de décembre m’avait ébranlé.
« Je t’en prie, c’est à ça que servent les amis. Et la prochaine fois, je tâcherai de prendre un chiffon pour fait le dessus. » Je lui adressais un clin d’œil. Cette conversation n’avait décidément ni queue ni tête. Si des oreilles traînaient dans le coin, le propriétaire risquait de pas mal s’interroger. « Qu’est-ce qui ne marchera pas ? » J’étais confuse, certes, je l’avais complimenté, mais c’était par sincérité. C’était un fait, il chantait bien mieux que moi. « Ah, mais ce n’est pas ce que je suggérais. » Je devais reconnaître que vu comme il avait compris la chose, oui, je tentais de me défiler. « Tu proposais de chanter faux pour que je sois plus à l’aise et accordé. » Offre généreuse. « Ce à quoi, je répondais que ce n’était pas la peine pour épargner ceux qui allaient nous écouter. » Généreux, vous ne trouvez pas ? « Mais je suis ok pour le duo. Moi, au chant casseroles et toi, au chant juste. » Oui, bon, finalement, pas si généreuse que ça, ils allaient tout de même devoir supporter ma voix criarde. En attendant le carnage -de ma part, pas de celle de Loan, il sauverait les meubles normalement-, l’on évoquait vite fait le fait que ce n’était pas parce qu’on avait la théorie qu’on était bon en pratique. Mais on ne s’étendait pas beaucoup sur le sujet, il nous fallait à présent déterminer ce qu’on allait chanter. « Commenter et critiquer, c’est cool, mais bon, il faut aussi leur donner de quoi faire. Autrement, on serait juste des vipères. » Ce n’est pas pour autant que j’épargnerai ceux qui chanteraient comme une casserole par la suite, mais au moins, je me rattrapais en leur donnant de quoi aussi parler sur moi. C’était ça l’équilibre cosmique. Non, là, j’exagère un peu, mais vous m’avez compris. « Il faut qu’on chope la liste des titres qu’ils ont, je vais choper le cahier. Essaie déjà de penser à des idées. » Tout en parlant, j'étais descendu de mon tabouret pour me lancer dans la foule, revenant quelques minutes plus tard avec un porte-vu qui avait déjà bien vécu. « J’ai le Graal et le mec m’a dit qu’il y avait déjà quelque inscrit. »
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Mer 25 Oct 2023 - 18:07
Il haussa les épaules, quelque part cela ne l’étonnait pas vraiment ou plutôt il se disait que si elle l’avait elle le saurait, tout comme si les animaux ne l’aimaient pas. Il eut un léger sourire amusé malgré tout mais ne répliqua pas plus. Cela ne mènerait pas à grand-chose dans tous les cas. Par contre concernant le buzzkill, il eut un léger rire. « Ca peut être ça aussi, mais dans ce cas-là, j’préfère être le mec parfois un peu rabat-joie mais continuer à réfléchir un minimum.» Avoir un minimum de sens critique sur ce que l’on voyait. « Mais je pense que l’on peut arrêter ce débat ici, sinon on risque d finir en débat philosophique ou que sais-je, et ça risque de vite devenir barbant. Je préfère raconter n'importe quoi.» Pour se détendre, pour ne pas penser à toutes les choses difficiles de la vie, il se connaissait, même s’il était plutôt du genre très optimiste, bonne pate et qu’il avait foi en l’humanité, ce dernier point en avait quand même pris un sacré coup ces dernières années. Et puis qui dit débat dit peut-être se prendre la tête et il n’avait pas du tout envie. Il voulait juste rigoler avec une amie et lui changer les idées autant que possible quitte à faire le clown une partie de la soirée.
Les deux amis avaient bientôt embrayé avec leurs études et au final pour s’appesantir un peu plus sur ce qui faisait le jumeau d’Eireen. Il essayait de comprendre le raisonnement de ce dernier même si au final avec les explications données par son amie tout semblait assez logique. Il grimaça un peu « Ouais je comprends, ça doit pas être le plus simple d’essayer de se trouver quand on a pas forcément d’idées. J’espère qu’il trouvera rapidement quelque chose qui lui plait… et qu’il n’aura pas besoin de revenir à l’Université pour avoir un diplôme.» Par ce qu’au final, c’était le souci aujourd’hui, s’il ne voulait pas venir dans de grandes villes – et donc de grandes Universités- des choix de carrières se fermaient à lui. Il en restait fort heureusement pas mal qui s’offraient à lui dans tous les cas. « C’est cool d’être mécanicien, même s’il y aura certainement toujours de la paperasse ; dans notre monde, dans quel métier est-ce qu’il n’y en a pas … ou pas beaucoup, surtout lorsqu’il y a des clients en jeux et donc des garanties ?» est-ce que pour certains garages il n’y avait pas secrétaires qui s’occupaient de cela ? Il n’en était pas certain, lui, utilisait surtout les transports en commun alors forcément tout ce qui concernait le fonctionnement des garages et de la mécanique ça lui passait totalement au-dessus de la tête. « Ca va, il est sympa ton frère ! Et il fait partie de ta vie, c’bien normal qu’on en parle, non ?» Surtout qu’ils étaient des jumeaux… ils avaient forcément un lien super fort non ? En tout cas dans les bouquins et les films c’est comme ça qu’on le présentait et il ne pouvait pas juger. Il avait beau être proche de Marius, ça ne serait jamais la même chose que s’ils étaient nés le même jour.
Il eut un moment où il fut perplexe avant de rire un bon coup. « Non, non, j’me justifie pas… Je dis juste les choses comme elles sont. Et ne t’inquiètes pas, je la vis comme je le sens, par ce que si j’écoutais mes parents crois-moi que je ne serai pas du tout dans cette voie.» Ce qui, quelque part le rendait quand même un peu triste, de ne pas se sentir soutenu pour ne pas dire rabaissé par ce qu’il n’avait pas choisi de « vraies études » avec un « vrai métier » derrière selon les dires de ses parents. Il avait fort heureusement assez de caractère pour s’écouter lui, ses envies, pour savoir qu’il pourrait réussir là-dedans. Il savait qu’il jouait un jeu dangereux par ce que ses parents pourraient lui couper totalement les vivres, mais même là, il était prêt à courir le risque. C’était sa vie, ses choix. Si la fortune de ses parents pouvait l’aider à ne pas s’inquiéter de l’argent que pouvait coûter ses études, cela ne faisait pas tout. Il était certainement beaucoup moins matérialiste que son frère et préférait vivre simplement – mais effectivement au crochet de ses parents, autant en profiter tant qu’il en avait l’occasion, il n’en avait cependant jamais abusé-. Après quelques instants de silence et un nouveau sourire, il n’avait pas tardé à ajouter « Et j’aime beaucoup tes taquineries ! C’est divertissant.» C’était toujours mieux que les gens toujours sérieux, ce qui avait tendance à le gonfler assez rapidement.
Ils avaient ensuite totalement dérapé sur cette histoire d’auréole et leurs bêtises n’en finissaient plus. Le pire c’est que cela l’amusait beaucoup même si cela n’avait pas beaucoup de sens. « Super, un petit lustrage d’auréole gratuit.» Non, reprenons : non n’avait vraiment AUCUN sens et en plus, on aurait toujours dit qu’il y avait moultes sous-entendus alors que pas du tout. Enfin, ils avaient réussi à changer de sujets pour reparler de cette soirée karaoké mais, pour une fois, ils n’étaient pas vraiment sur la même longueur d’onde et semblaient avoir un peu de mal à s’accorder sur ce qu’ils voulaient. Il retroussa un peu le nez lorsqu’elle lui fit a nouvelle proposition qui semblait plutôt juste « Okay, ça marche. On va faire duo du tonnerre.» Ou du moins, ils allaient bien s’amuser. Il ne restait donc plus qu’à trouver LA chanson. Il voulait quelque chose de plutôt drôle et entrainant qui ne serait pas trop dur à chanter non plus. « Bien sûr. On est pas du tout des vipères, on a juste des langues bien acérées c’est ça ?» Il lui fit un petit sourire angélique, il était le premier à faire de l’auto-dérision et à se moquer de lui-même pour rien, alors, il pouvait bien faire quelques commentaires sur des fausses notes d’autres personnes. Un peu comme lorsqu’on est devant sa TV et que l’on commente the Voice par exemple. Eireen était comme lui, une gentille fille, alors il savait qu’en vérité tout resterait bon enfant et jamais dans la méchanceté. « Okay, je j’attends.» dit-il vu qu’elle était déjà partie, en attendant il réfléchissait à ce qu’ils pourraient bien chanter, il avait déjà quelques idées sans même regarder le classeur. Il ne restait plus qu’à vérifier qu’ils étaient dans le classeur. « Alors tout dépend de quel niveau de ridicule ou de fou rire tu peux supporter. En simple, efficace ou tu peux chanter avec ton âme tu as le générique de pokémon par exemple ou celui de Code Lyoko. Celles de certains Disney peuvent aussi faire l’affaire.» Ouais on est sur du haut niveau. Ca restait basique pour les grands enfants qu’ils étaient. « On peut aussi partir sur des chansons ou tu peux faire limite une choré avec. Genre celle de footloose.» Il se racla la gorge, « Après… il y a des choses plus classiques, tout ce qui est Grease, ou Abba… ou même des chansons de Katy Perry, Rihanna et co. Bref y’a du choix.» Silence, avant de lui faire un sourire malicieux «Comment ça je ne t’aide pas du tout ? » Très taquin, le garçon.
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
D’un sourire entendu, je validais les paroles que prononçait Loan alors qu’il expliquait préféré être un peu rabat-joie qu’arrêter de réfléchir. Il faut dire que les paroles étaient pleines de bon sens. S’arrêter de réfléchir, c’était se prédisposer à certains soucis et puis même, être un peu rabat-joie, ce n'était rien du tout. On l’était un peu tous. En-tout-cas, je ne persistais pas sur cette partie de la conversation, car, comme le souligné l’étudiant en art, ça risquait de finir en débat philosophique et ce n’était pas vraiment le but de la soirée. La philo, oui, mais bon, dans un bar où l’on risque de ne pas comprendre un mot sur deux de l’autre, c’était plus compliqué. Et puis même, l’idée était de se changer les idées à coup de légèreté et non se creuser la tête pour une argumentation construite. Bref, j’étais tout aussi d’accord pour raconter n’importe quoi que pour le fait qu’il valait mieux être un peu rabat-joie que juste idiot. Quoi, ce n’était pas exactement ça qu’il avait dit ? Roh, c’est presque pareil.
L’histoire des concombres laissait abandonner, l’on discutait un peu plus de nos fratries, bah, surtout de la mienne, je monopolisais presque le sujet à vrais dire. Je m’en rendais bien compte, mais ça me faisait tout de même du bien de parler de Cillian, car ça le rendait un peu présent dans ma vie. Car oui, même si je commençais à m'habituer de ne lui parler qu’au téléphone, il était encore question d’un certain manque du fait de la distance qui nous séparait. Notamment avec les événements des derniers. Événements pour lesquels il n’aurait été d’aucune aide, mais parfois un soutien muet était tout ce dont l’on avait besoin. « Je ne pense pas me tromper en disant que ne pas reprendre des longues études soit l’un de ses critères. » S’il pouvait même complètement éviter les bancs scolaires, il le ferait certainement. « Ouai, je trouve aussi ça cool, la mécanique et pratique. Quant à la paperasse, je t’avoue que là, une discussion sur ce thème… Pas tenté, ça va nous miner. » Surtout qu’avec l’université, il y avait de quoi dire et ce même si j’étais un peu près sûr qu’on n'avait pas le pire service administration du monde étudiant. Ça n’empêchait pas qu’on avait toujours un nouveau truc à mettre à jour. Tien, à ce propos, je n'avais pas un truc à rendre justement… Bon, ce n’était pas le moment. Je verrai ça plus tard. Sur cet aparté, je revenais à la conversation pour déclarer que je parlais peut-être un peu trop de mon jumeau. Heureusement pour moi, Loan était un chic type qui ne s’arrêtait pas à ça. « Certes, mais tu ne fais pas de même avec le tien de frère. Et puis même, l’on ne va pas rajouter les soucis d’un autre au nôtre. Qu’en plus, on s'était promis de laisser de côté. » En-tout-cas, c’était mon cas. Pas de magie, pas de… Magie. Non parce que finalement, c’était un peu le centre de tout ce qui allait de travers dernièrement.
« Pas sur cette voie ? » Après, je devais dire que ce n’était pas si surprenant. Pas que Loan n’avait pas de talent, mais des parents qui fronçaient du nez face à ce genre de choix d’étude, ce n’était pas rare. « Et en quoi ils voulaient te voir ? Attends, un truc où tu aurais dû être habillé, tiré à quatre épingles ? » L’espace d’un instant, j'imaginais donc mon ami avec un costard, une cravate et tout le bordel. « Non, tu as bien fait de ne pas les écouter, je ne suis pas convaincu. » Pas que ça ne lui irait pas, ça ne collait juste pas avec le personnage qu’il était. C’était bien trop strict pour l’âme qu’il avait, il aurait été comme à l’étroit à l’intérieur. Après, si c’était pour un rôle, je suis sûr que ça lui irait comme un gant.
Après une conversation sans véritable sens qui nous amusait quelques secondes, nous nous nous mettions enfin d’accord sur le duo que nous allions interpréter. Bon, on n'en était pas encore à la chanson, non, là, on s’accordait juste sur le fait que moi, je chanterais mal -parce que je n’étais vraiment pas une pro de la chanson- et que lui, au contraire, chanterait bien -puisqu’il était plus un pro de la chanson-. Ensuite, nous pourrons commenter les autres avec nos langues acérées, puisque nous leur aurons donné de quoi faire à notre sujet. Bref, on participerait activement à l’équilibre de la soirée. Une fois, ceci établit, j’étais parti à la chasse au carnet. Vous savez, celui qui contient les titres disponibles. Une fois en main et de retour auprès de Loan, celui-ci se lançait dans quelques suggestions. Il avait des idées, il en enchaînait quelques-unes, au point que je n’eus pas le temps de réagir aux premières qu’il en suggérait d’autres. Oui, en effet, il n’aidait pas trop, je n’avais pas eu le temps d’en vérifier une seule et en plus, il avait tapé d’en un peu tous les genres, mais finalement, ça ne m'embêtait pas tant que ça. Au contraire. « J’avoue. Bon, je vais éliminer celle ou un peu faire une chorée. Non parce que chanter avec un fou-rire, ça passe, ça ne sera peut-être pas très clair, mais se sera ok. Par contre, rajouter une chorée dans le bordel, il y a un truc que tu te retrouveras à faire seul et ce ne sera pas rire. » Je ne savais juste pas si se serait chanté ou dansé. « Générique pas mal, mais j’avoue, j'ai une pref’ pour Abba -mais sans choré-. Mama Mia ? Ou Dancing Queen ? Ou une autre ? » J’ouvrais le carnet pour vérifier leur présence, même si j’avais peu de doute, c'étaient des classiques de karaoké.
Ft Loan Hoover
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Sam 18 Nov 2023 - 19:53
Il essayait de prendre quelques nouvelles de son frère, voir ce qu’il devenait loin d’elle non pas que l’autre ne puisse pas se débrouiller sans la jeune femme, mais c’est surtout que pour des jumeaux ce genre de séparation ne devait pas être évidente à ses yeux. Il se trompait peut-être, mais il avait toujours entendu qu’ils ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre alors bon … « Il a bien raison, si ce n’est pas pour lui l’école, autant faire quelque chose qui lui corresponde !» il trouvait ça stupide de continuer les études pour faire des études, alors que cela ne nous correspondait pas. Il n’aurait pas pu choisir et tenir dans n’importe quel domaine : sans être fâché avec l’école, ce n’était pas non plus son point fort. Son cursus était ce qu’il voulait faire plus tard, était un intérêt bien spécifique alors cela allait, il se sentait dans son élément. « Ok ; je ne parle plus de paperasse, t’as raison, remplir ces formulaires sans fin et compagnie c’est déprimant.» il avait ensuite bientôt haussé les épaules lorsqu’elle se demanda si elle ne parlait pas trop de son jumeau. « J’le vois tous les jours et c’pas mon jumeau, tu vois nos deux cas sont très différents, donc c’est normal que tu en parles plus !» il trouvait même ça plutôt normal.
Ils avaient ensuite enchainé avec son propre parcours. Il haussa les épaules avant d’avoir un rire un peu jaune. Elle ne savait pas à quel point est-ce qu’elle avait raison, et que c’était difficile pour lui d’essayer de se battre pour leur montrer que ça valait le coup – autant aujourd’hui qu’il y a bien des années-. Les remarques désobligeantes continuaient toujours lorsqu’ils se voyaient mais… il essayait de tenir bon. Il continuait d’essayer de leur faire comprendre que c’était sa vie, son choix – mais effectivement leur argent-. Il se gratta un peu la nuque avant de se décider à répliquer « Avocat ou médecin par exemple. Regarde-moi bien, on dirait une crevette…. Et je ferai avocat. Je pourrai plaider tout ce que je voudrai on me prendrait pour un gentil chiot.» Promis aucune référence à son Don. C’était juste qu’il faisait mignon « puppy ». Il le savait, et même quand il s’énervait réellement c’était pas simple de se faire entendre. Petit gabarit pour un homme, avec une bouille de gamin et pas épais, et sans aucune âme de leader… ouais. C’est ce qu’il était. Il lui fit finalement un petit sourire tendre et rajouta bientôt « Je sais que j’ai bien fait, mais ce n’est pas simple tous les jours… quand tu entends des commentaires méprisants sur ta voie. M’enfin ! L’avenir nous dira si j’ai eu raison ou pas.» Un nouveau haussement d’épaules comme si au final ce n’était vraiment pas grave.
Et bientôt… ils essayèrent de choisir la chanson qu’ils pourraient interpréter. Et forcément, lui n’y allait pas avec le dos de la cuillère proposant même de faire une petite chorégraphie, le but étant bien sûr de faire rire et non pas que ce soit joli ou autres. Néanmoins la réflexion de son amie était quand même assez judicieuse, c’est vrai que ça restait peut-être ambitieux au cas où ils étaient pris d’un fou rire. « Celle que tu préfères pour Abba. J’avoue, j’aime bien les deux. » il y eut un court silence et soudain il se mit à chantonner le tube de Carly Rae Jepsen «Hey, I just met you, and this is crazy.But here's my number, so call me, maybe It's hard to look right at you, baby.But here's my number, so call me, maybe. Hey, I just met you, and this is crazy » exagérant un poil sur les paroles et mimant le téléphone à son oreille à fois qu’il disait « call ». Un vrai gamin. « Rien à voir avec les autres. Mais c’est une chanson qui reste en tête, pas trop difficile à chanter normalement… je pense, et qui reste en tête.» il regarda le carnet. « Je suppose qu’elle doit être dedans.» Après tout, elle restait quand même très connue et ça restait bon enfant, les gens pouvaient déconner avec ça, elle devait, selon lui, plutôt bien marcher ! « C’est à toi que reviens le choix final, j’peux même te faire le bruit du tambour pour faire style qu’il y a du suspens.» plaisanta-t-il en lui faisant un nouveau petit clin d’œil. Il voulait qu’elle prenne vraiment ce qui lui allait le mieux, ce qui l’amuserait le plus, le but c’était qu’ils rigolent tous les deux et qu’il lui change un peu les idées. Faire un peu le clown, il ne se débrouillait pas trop mal la plupart du temps.
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
Un sourire marquait légèrement mes lèvres alors que Loan expliquait pourquoi de son point de vue, il était normal que l’on parle plus de mon frère que du sien. En effet, nous étions jumeaux, en effet, nous avions partagé toutes nos années de vie et oui, la rupture récente était un peu compliquée. Mais ça ne voulait pas dire que l’on ne savait pas vivre sans l’autre. Bon d’accord, on ne le savait pas vraiment, mais il avait été clair que l’on ne pouvait plus se suivre l’un l’autre. L’on n’avait pas les mêmes aspirations, les mêmes caractères. Nous étions des jumeaux, mais l’on était aussi radicalement différent. Nous avons déjà parcouru un long chemin côte à côte, l’on avait toujours mis nos différences sur le côté pour se tenir compagnie, jusqu’au moment où le bonheur de l’un avait été mis entre parenthèses. Si vire l’un près de l’autre nous était précieux, savoir l’autre heureux nous l’était encore plus. Parfois, je me disais que l’on nous voyait fusionnel, à cause, de notre vieille colocation, mais finalement, n’importe quel frère ou sœur devait vouloir le bonheur de l’autre tout en marchant un maximum auprès de lui, non ? Grandir ensemble, chaque fratrie le faisait. En tant que jumeau, nous n’étions pas si différents ? Ça se voyait juste un peu plus peut-être… En attendant, j’étais reconnaissante envers Loan pour ses paroles et son écoute alors que j’avais débité la vie de mon frère.
Un rire passait mes cordes vocales. « Je ne t’aurais pas qualifié de crevette, mais je dois reconnaître que tu ne ressembles pas à un chien d’attaque. » Et ce n’était pas qu’une question de style. Et puis même sans ça, comment aurait-il pu s’épanouir dans un métier dans lequel il ne se retrouvait pas et ceux même si son revenu serait plus qu’assuré. « Je suis désolé que tu doives subir pareil commentaire. » Il était vrai que je n’avais pas ce genre de problème, en même temps, je n’avais peut-être pas choisi une voix aussi incertaine à yeux du monde. Mais pas seulement… Il suffisait de voir le chemin que prenait mon frère pour comprendre que nos parents voulaient simplement qu’on se retrouve dans les choix que l’on faisait. Oui, j’avais des parents formidables, je l’avais toujours pensé, jusqu'à il y a peu. C’était peut-être pour ça que ça m’avait fait si mal d’apprendre cette vérité. L’on avait toujours était soutenu dans nos choix, même si ceci nous offrait un avenir incertain. Alors, apprendre que ma mère m’avait caché une partie de moi-même avait brisé quelque chose dans notre lien. « Je ne doute pas que tu es eux raison. Car même si tu ne réussis pas, tu auras essayé d’être toi-même et ça, c’est important. » Être soi, celui que l’on veut et pas celui que les autres veulent que l’on soit. Leur faire face, assumée l’être qu’on était. Chose qu’on m’avait retirée en partie. « Et puis, rien n’empêche une reconversion au besoin. » Mais en restant toujours soi-même.
Bien, après cette conversation qui avait un peu trop le goût de sérieux, il était temps de s’amuser. Et pour cela, il nous fallait réduire les choix qu’avait proposés mon interlocuteur. J’avais réduit en un artiste, mais resté la chanson. Finalement, Loan fit une autre suggestion. Raaah, il n'était pas facile à suivre, mais il avait toujours des bonnes idées. « En effet, rien à voir, mais j’aime bien. » Je promenais mon doigt sur l’index pour trouver les dites musiques tout en réfléchissant à laquelle me plaisait le plus. « Trouvé ! » Je relevais les yeux vers Loan. « Roulement de tambour s’il te plaît » C’était lui qui avait proposé, mais j’aimais beaucoup l’idée. Doigt en place pour lui. « Le gagnant est… » Loan lançait les tambours. J’avais le sourire aux lèvres, je m’éclatais, ça faisait du bien. « Call Me Maybe ! » J’applaudissais le choix de mes deux mains. « Tu fais trop bien le téléphone, il faut que tout le monde voie ça. » Je lui souriais. « Et tu gères aussi très bien les tambours. » Sortant un des bouts de papier qui servait de formulaire pour le choix des chansons, j’inscrivais le titre alors que l’animateur du karaoké prenait la parole pour ouvrir la soirée. « Pour les noms, on garde les nôtres où tu veux prendre une identité secrète pour ne pas être poursuivie à la fin de la prestation ? » Crayon en l’air, je regardais mon ami tandis que sur scène, l’on accueillait le premier chanteur qui se lançait en solitaire. Je n’avais pas saisi le nom de la chanson qu’il allait interpréter -j’avais parlé en même temps-, mais bientôt, les premières notes de musique éclaireraient ma lanterne.
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Eireen C. Gallagher
Mar 28 Nov 2023 - 19:16
Il lui tira un peu la langue lorsqu’elle lui dit qu’il ne ressemblait pas à un chien d’attaque, et ne put s’empêcher de plaisanter « Pendant un instant j’ai cru que tu allais me traiter de rocket ou de chihuahua.» Par ce qu’il avait un petit gabarit. « mais j’crois que j’serai plus comme un labrador.» Pourquoi ? hey, pourquoi pas ! Plus sérieusement, il savait qu’il n’était ni bien épais, ni très grand, il aimait bien la comparaison avec la crevette, peut-être aussi par ce qu’on l’avait parfois surnommé comme ça – de façon plus ou moins sympathique, mais il préférait en rire-. Concernant ses études et les commentaires de ses paternels, il se contenta d’hausser les épaules. « Tu n’y es pour rien, c’est comme ça, c’pas bien grave. Ils râlent, ils pestent, ils sont pas agréables, mais ils ne m’ont pas non plus renié.» voir le positif ou on pouvait c’était toujours mieux. Et puis factuel c’était vrai, d’autres gamins auraient pu être mis à la porte pour moins que ça, alors il s’en contentait. Il n’avait de toute manière pas envie de gâcher l’ambiance de la soirée. « C’est ce que je me dis, effectivement. Une reconversion ou un taff alimentaire pour continuer à faire ce que j’aime. On verra bien de toute manière.» bien sûr, qu’il y avait déjà réfléchi, et pas qu’un peu : il jugeait que c’était quelque chose d’important de pouvoir retomber sur ses pattes et d’avoir un plan B. C’était un métier difficile ou les places étaient chères.. il était lucide, il avait plus de chance de ne jamais travailler là-dedans ou par intermittence que de faire une vraie et longue carrière.
Ils avaient finalement parlé du sujet un peu plus drôle : la chanson, et Loan avait fini par proposer une nouvelle chanson qu’il avait en tête. Pas trop compliquée pour qu’Eireen puisse suivre sans être ridicule, quelque chose de connu, qui pouvait mettre l’ambiance, sans prise de tête, om ils pouvaient presque faire une mini chorégraphie. Mimer un téléphone avec ses doigts tout le monde en était capable. Bref, il essayait de s’adapter au mieux pour qu’ils en profiter un maximum tous les deux et surtout en laissant le choix final à son amie. Visiblement cette dernière idée faisait partie des chansons retenues. Il en avait profité pour plaisanter encore un bout… et elle le prit au mot avec les roulements de tambour… et il s’exécuta imitant le bruit avec la voix et en rajoutant un peu plus en tapant sur la table, mais pas trop fort non plus pour ne pas trop déranger les personnes autour…..elle s’amusait en plus de faire durer le suspense ! « Call Me Maybe ! » Il eut un petit rire amusé lorsqu’elle continua et lui fit un petit clin d’œil « C’est un de mes talents cachés que tu connais maintenant, petite veinarde !» ne put-il s’empêcher de répliquer en rigolant. Il avait clairement la connerie incrustée en lui ce soir -bon peut-être que c’était plus habituel qu’il ne voulait le faire croire-. Et il n’était pas le seul vu la proposition qu’il venait de lui faire. « Tu sais que je suis capable de citer tellement de duos, pour qu’on se nomme comme ça. C’est vraiment une mauvaise idée que tu as eu là.» il lui fit un sourire rayonnant avant de rajouter « Mon propre nom me va… mais sinon on peut prendre Tic et tac. Dommage, si on avait été trois, j’aurais proposé Riri, Fifi et Loulou.» Le premier chanteur venait de commencer à faire sa prestation, il fait bien avouer qu’il n’écoutait que d’une oreille et qu’il préférait observer la jeune femme et ses réactions.
Un bar, Covent Garden, Londres Mercredi 18 janvier 2017
« Non, je ne serais pas aussi insultante. » Je souriais légèrement. « Quoique ce n'est pas trop sympa pour ces deux chiens. » C'était même assez péjoratif. « J’avoue, ce n'est pas ceux que je préfère, mais ils sont riquiqui et gueule plus fort que les autres. À croire qu'ils tentent de compenser leur taille. » Une fois cette phrase dite, je me rendais compte que celle-ci aussi, sortie de son contexte, pouvait donner lieu à s'interroger sur ce à quoi on était en train de parler. En même, la discussion en elle-même n’était pas des plus intelligentes, mais il n'y avait pas besoin qu'une conversation soit pleine d'intelligence pour être intéressante. Il suffisait que les participants soient tous sur la même longueur d'onde. « Ah oui, labrador carrément. Je dirais même plus, un chiot labrador. Trop mim's. » J'avais conscience de pousser peut-être le bouchon un peu trop loin -même si je n'étais pas Maurice-, mais ça lui allait tellement bien comme comparaison. « Bref, pas fait pour un tribunal, quoi que tu ferais fondre les jurées. Ouais, mais du coup un te prendrait moins au sérieux. » Parce que oui, je tentais vraiment de faire une réflexion là-dessus. Vraiment, ça sortait de nulle part. « Je ne peux que féliciter ta manière de voir le positif. » Déclarais-je alors que Loan soulignait que malgré leurs désaccords, ses parents n'avaient pas fini par le renier. En même temps, il n'y avait pas vraiment de commentaire à faire. Il énumérait des faits, la réalité, j'étais sûre qu'il aurait préféré plus de soutien, mais je n'étais pas là pour remuer le couteau dans la plaie. Nous étions là pour nous amuser. « Ça, c'est vraiment en dernier recourt. Genre dernier, dernier, dernier, mais comme tu vas éblouir tout le monde ce soir, tu n'en auras pas besoin. » Je souriais une nouvelle fois.
Justement, puisqu'il devait les éblouir, et ce, malgré ma présence, il nous fallait une chanson pour chanter. Si le carnet était plutôt épais, je nous félicitais pour notre rapidité de choix. Non, vraiment, nous aurions pu être bien plus longs, nous étions une équipe efficace. « Seulement un de tes talents caché ? Je suis intriguée par les autres maintenant. Il me faut les découvrir. » Prenant un air faussement sérieux, je faisais semblant de me concentrer sur sa personne l'espace d'une micro seconde. Oui, je n'étais pas très grande actrice et puis même, la suite se bousculait déjà dans ma tête. « Mauvaise idée, tout de suite… C'est juste que je ne tiens pas à ce que l'on me poursuive à coup de tomate pour avoir gâché ton talent. Ça s’appelle l'instinct de survie, monsieur. » Noooon, je n'exagérais pas… Du tout. « Après un talent caché, serai-je en train de découvrir un rêve secret ? Tu voudrais être lequel ? Riri ? Fifi ? Ou Loulou ? Les trois ? J'ai le cœur en miette de ne pas pouvoir t'aider à l'accomplir. » Portant la main sur le cœur, je tâchais de prendre un air peiné. Une fois encore, je n'étais pas l'artiste du duo. « On va devoir ce consolé avec Tic et Tac… Ou Timon et Pumbaa. » Oui, le premier des deux duos était peut-être plus mignon, mais… « J'étais jeune et phacochèèèère. » Avais-je entonné juste après, il faut dire que le niveau de Pumbaa ne mettait pas la barre trop haut. Riant de ma propre bêtise, je finis par reprendre la parole. « Bref, je te laisse choisir. »
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Sam 4 Mai 2024 - 15:45
Non, effectivement ce n’était pas sympa pour ces deux races de chiens… mais en même temps, selon son vécu. Les petits chiens étaient toujours plus hargneux, plus bruyants, plus ….. avec lui, tandis que les plus gros étaient adorables. Il n’avait jamais bien compris pourquoi c’était le cas, mais bon, il y a des choses que l’on explique pas. « Regarde, moi j’suis pas grand, ni super épais, j’hurle pas pour compenser ma taille. Je mords pas non plus… enfin presque pas.» Promis, pas une vanne lycan perdue au milieu de la conversation. Mais il est vrai qu’il était possible qu’il ait déjà un poil mordillé ses meilleurs amis voire même son frère – ce qu’ils avaient aussi faits-. Tant que c’était pour plaisanter et dans la bonne humeur n’est-ce pas. Va pas dire que tu mords dans la bonne humeur… ça serait vraiment étrange. Ouais, il avait peut-être quelques mœurs un peu étranges. Loan haussa les épaules, il savait bien entendu que les deux cas n’étaient pas comparables mais c’était juste pour la vanne ! Et encore, il avait été sympa, il ne l’avait pas mise hors de son contexte, un petit sourire malicieux naquit sur son visage « T’as vu, j’suis sympa, j’suis resté dans le sujet sans faire aucun débordement.» Silence, avant qu’il essaye de dire d’un ton pince sans rire – sans réel succès- « Ca m’a coûté… » Lorsqu’elle ne tarda pas à ajouter qu’il était trop mims -lui ou le chiot labrador qui pouvait le représenter, il opina du chef, se passa une main dans les cheveux de manière bien exagérée « Ouais, ouais, merci j’suis mim’s.» Elle avait de la chance il avait pas aboyé, il ne voulait pas non plus la faire fuir totalement. Et là, il savait que c’était quand même un peu too much. Il haussa finalement un peu les épaules, ses parents avaient beaucoup de défauts, mais il ne pouvait pas leur reprocher ça et ça méritait quand même d’être souligné comme quelque chose de positif. C’était bien de râler contre eux, mais il fallait savoir quand même être un minimum impartial. « Ouais bien sûr que c’est qu’en dernier recours, mais, il faut que j’y songe aussi, histoire de pas me retrouver comme un con et juste déçu. Là, tu vois, dans mon esprit c’est une possibilité donc j’y suis un minimum préparé.» Il haussa un peu les épaules avant de prendre « Et ouais, j’sais, j’suis positif, en même temps, pourquoi se concentrer sur le négatif ? Ca n’avancerait les choses en rien… Alors ouais, au moins on essaye de garder disons la bonne vibe.»
Concernant les talents cachés, il lui avait simplement fait un petit clin d’œil, invitation claire à ce qu’elle tente d’enquêter sur la question ! « C’est bien d’avoir un instinct de survie !... enfin du moins c’est mieux que rien.» Il pouffa ensuit « Non… je ne sais même pas les différencier, mais on va dire Loulou, par ce que ça reste proche d’mon prénom.» Enfin vaguement. Il avait haussa un sourcil lorsqu’elle avait parlé de timon et pumba et s’apprêtait exactement à déclamer la même phrase qu’elle, mais elle avait été plus rapide que lui. « Tu connais tes classiques, j’vois ! Donc. Tu prendrais Pumba ?» Il pencha un peu la tête « Tic et Tac me parait peut-être un peu mieux. Moins drôle, mais mon ptit écureuil c’plus jolie que mon petit Monsieur porc’ pour mon p’tit phacochère.» petite moue amusée. « Et tu sais ce qu’on dit… Honneur aux Dames, j’vais donc te laisser le choix drastique et affreux de choisir.» Il lui dédia un grand sourire, lui montrant toutes ses dents avant d’ajouter. « Mais sache que si tu choisis d’être Pumba, il est possible que ça reste, et si je t’appelle comme ça à la Fac, j’crois qu’on va me faire les gros yeux et me trouver grossier. Ca serait dommage…» Ou pas. En soit, il s’en fichait un peu du moment que la principale intéressée soit au courant, et ok avec ça, surtout si après elle le nommait Timon les gens devraient comprendre que c’était sûrement un délire perso. Malgré tout, il préférait quand même souligner cela, juste au cas où.
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Dim 6 Aoû 2023 - 11:09
