Fading away

Je ne devrais pas être dehors, la nuit n'est pas encore tombée, l'heure est encore aux humains mais mon temps viendra sous peu. Il y a pourtant quelque chose qui m'appelle, la nature est de mon côté et à recouvert le ciel d'ombre et rempli l'air d'humidité. Je la sens s'infiltrer dans mes poumons comme l'air le faisait autrefois et je sourie.

Je ne devrais pas être dehors, mais je m'ennuie du monde et de ses couleurs. J'aime faire croire que j'en fais toujours partie parce que je déteste mon espèce et la faim qui me tiraille. Un appétit sans nom que j'ai endormis à coup d'herbe et de sang propre, mais qui pince malgré tout. Ils sentent tous si bons ces humains, ils ne me voient pas dévaler la rue à la recherche de leurs arômes, aveuglés par ce magnifique brouillard que la nature m'a offert.

Le monde est clair et presque blanc, tout le contraire de ma vie à présent. Je fonce vers les quais sans savoir pourquoi, il y a longtemps que j'ai raté le navire. J'aimerais pourtant les voir s'enfoncer dans la brume jusqu'à disparaître, faire semblant que quelqu'un à bord me reviendra et que je l'attendrais.

C'est mieux que de rester entre mes quatre murs à me demander où il est ou ce qu'il fait. À sa vie dont je ne peux faire partie, moi qu'ils appellent un vampire. Je suis pourtant beaucoup plus qu'un simple succube, je l'ai toujours su. Peut-être que je n'étais pas faite pour ça, ou bien suis-je parfaitement celle qu'il fallait pour changer les choses. Qu'importe, j'ai tout le temps du monde pour trouver ma place, la direction dans laquelle j'avancerais.

Je sais pourtant que le chemin sera long et les nouveaux amis que j'ai rencontré me font réaliser que le pouvoir n'est pas tout. ALors je m'amuse, je joue avec les humains en les observant silencieusement. Je les guette, parfois même les traque avant de virer contre une nouvelle cible. Je ne suis pas aussi discrète que je le voudrais, il ressente ma présence même à travers les brumes qui bloquent leurs vues. Est-ce que mon regard est lourd contre leurs échines? Comment faire pour que ma présence s'assoupisse, pour approcher ma cible encore plus près.

Mon esprit s'égare, attirer par mon odorat qui se flatte à un parfum de pureté. J'arrive à sentir la force de leur sang qui se mêle à la magie depuis longtemps, ça m'ouvre l'appétit à chaque fois. Beaucoup plus alléchant que des simples humains, alors je me mets en marche, je me laisse guider par l'odeur qu'il laisse sur le pavé mouillé et je le suie, cet homme en costume qui me rappelle les hommes de la ruelle, ceux que je n'ai pas pu empêcher de torturer mon coeur. Est-ce que toi aussi tu te plaît à faire du mal aux gens? De ceux qui me qualifient de monstre sans même me connaitre? Alors ma faim s'éveille, mais je la tiens en bride, j'analyse ses mouvements en espérant y déceler quelque chose qui justifierait la haine qu'il y a dans mon estomac.

Un sentiment commence pourtant à peser sur mes épaules, une impression que je ne suis pas le seul éclaireur dans les parages. Quelque chose nous traque et j'ignore s'il en a après toi ou moi. Je me retourne, mais la voie semble vide, comme si le monde entier s'était assoupit, alors je reviens vers toi, l'inconnu des quais qui trace ton chemin vers autre part. Tu ne sembles pas presser ou enjouer, je sens la fatigue dans la vitesse de tes pas et ton cœur calme semble ailleurs, ton esprit l'es sans doute aussi.

Il y a une ombre que je n'arrive pas à capturer, elle met en éveille tous mes sens et mon instinct de prédateur, mais aussi de survivante s'enclenche. C'est peut-être simplement ma culpabilité qui me rattrape au galop tandis que ta nuque m'apparait à travers le rideau de l'air. Tu me donnes faim, mais c'est pour ça que je suis ici. Apprendre à résister à cette indescriptible envie de planter mes crocs dans ta chaire toute tendre. De faire de toi mon jouet, de souffler la peur dans ton coeur et admirer ton regard trembler devant ma présence.

Oui, j'ai envie de posséder, de contrôler et surtout, de tuer. Les repas sans mort ne sont jamais satisfaisant, j'ignore combien de temps encore je pourrais résister à goûter cette saveur si spéciale, lorsque l'âme quitte le corps et que le coeur bats une dernière fois.

Quelque chose me souffle pourtant d'être prudente, nous ne sommes pas les seuls qui empruntont ce chemin. Quelque chose guette, je me sens nue devant mes envies et mes désirs. Alors je fonce, j'annonce ma présence d'une simple épaule qui se fracasse contre la tienne. J'y mets du mien, tu le sentiras demain quand tu te réveillera avec une épaule douloureuse. Je deviens soudainement ton témoin, et toi le mien sans même t'en rendre compte. Une simple garantie tandis que je ressens le piège se refermer contre moi, alors je me fais entendre, de toi comme de tous ceux qui voudraient descendre sur moi en me retournant brusquement.

‘' Tu pourrais regarder où tu vas, non? Le tourisme c'est plus loin vers Kensington ‘' Je me sais coupable, mais je jette quand même la faute sur toi. Ça a tendance à allumer les gens, on n'aime pas ce faire dire qu'on a tort quand on a raison. Je prends l'attitude la plus riverienne qui me viens, haussant les sourcils en laissant un sourire moqueur étirer ma belle bouche en coeur. ‘' Joli costard, McCartney ‘' C'est un bel homme, sûrement le genre de prétendant que mon père adorerait, il me donne envie de vomir dans son costume bien repasser. ‘' Je traînerais pas par ici si j'étais toi, la nuit va bientôt tombée. Ce s'rait dommage que tu rentres chez toi pied nu! ‘'

Ne sais-tu pas que la nuit tous les chats son gris? Que les monstres se glissent parmi les hommes pour faire leurs lois, mais je ne fais pas partie d'eux. C'est pour ça que je suis ici, je libère les âmes perdues et je protège l'avenir. Tu n'as rien à faire ici, dans cette partie du monde qu'on oublie la nuit pour que je me nourri. Tu attires l'attention avec ta belle couture et tes manières proprettes. Je te préviens du danger, c'est pourtant moi l'ogre des quais, celui que tu devrais craindre. La bête s'efface derrière ce sourire parfait, sous ce corps trop petit pour représenter son pouvoir et sa force derrières ses yeux d'émeraudes brillants de jeunesse.

Aucun doute, c'est un sorcier. Je le sens dans la suie sous ses souliers et l'odeur de cire et de feu de bois qui imprime ses vêtements. Ils ne sont pas très difficiles à différencier depuis ma transformation, j'ai découvert l'odeur de la magie. C'est dans les vêtements aussi, les coutures sont faites à la main, la qualité du matériel n'a rien à voir avec les boutiques du quartier moldus. Il a quelque chose dans sa démarche, dans la tenu de ses épaules qui ne trompe pas. Ou alors c'est l'odeur de son sang qui porte cet arôme si spéciale. La culture sorcière à une manière bien propre de manufacturer la classe et le prestige.

“Eh bien, j'ose avancer un bonjour, pour commencer. Je réfléchissais, et vous ?”Un penseur, je l'aurais parier. Il a sûrement les mains douces et le dos brisé. Son irritation me fait sourire, ce soir mon vampire est de sorti et même s'il ne compte tuer personne, il a bien envie de s'amuser avec l'homme à cravate.

Je ne sais pas si c'est une invitation que tu me lances ensuite, tu devrais prendre garde à tes mots parce que l'univers t'entends. Je les sens approcher, oui je reconnais l'odeur qui se répands à travers le brouillard du quai. Je les ai déjà croisé, c'est ce qui arrive quand tu laisses la vie sauve à tes adversaires. Rien de bien inquiétant, quelques moldus qui vont se réjouir de ta complaisance et de la facture de tes vêtements. Tu veux me quitter, mais je ne suis pas venu ici pour jouer les touristes comme toi. Il y a une guerre dehors et moi je cherche la petite porte rouge qui me laissera entré. Je trouve des causes, aussi petites soient-elles et je m'entraîne à faire partie de la bonne équipe.

‘' Je n'irais pas par là si j'étais toi, sorcier ‘' Mon sourire s'élargit et je t'expose chacune de mes canines humaines, mes yeux sont brillants, mais ma bête ne se manifeste pas. Tu n'es pas mon ennemi, pas ce soir en tout ça. Tu n'es qu'un passager qui traverse la vallée, un voyageur avec une attitude que j'ai l'impression de reconnaître. Mon père aussi se croit supérieur à tout le monde, il a cette complaisance qui te rappelle que tu lui fais perdre son temps. Je parie que tu travail dans un bureau étouffant, que tu lèches les bottes de tes patrons à longueur de journée et que tu n'as pas réfléchit par toi-même depuis la saison dernière. Mon vampire a envie de ton sang, je parie qu'il est aussi rafraîchissant qu'une rivière d'été. Vive la diète biologique de ton espèce qui me met en appétit.

‘' Il y a des trolls sur ce quai et eux n'hésiteront pas à prendre ton offre pour du comptant ‘' Je commence à détester l'odeur des moldus, celle du savon chimique dans leurs vêtements et la restauration rapide qui engorge leurs artères et empoisonne leurs goûts. Heureusement que j'ai englouti ma dose de pharmacie magique avant de partir, le goût du lait m'intoxique encore le bout de la langue.

‘' Tu crois pouvoir t'en sortir ou tu veux un coup de main? ‘' C'était sûrement une mauvaise idée de patrouiller les endroits qui faisaient la une des nouvelles de l'autre monde, mais personne ne semblait se soucier de ce genre de crime et n'avait pas eu à révéler son identité ou son don. Quelques os cassés et beaucoup d'ecchymoses, rien pour alarmé qui que ce soit, surtout quand les victimes évitaient de se rapporter au commissariat de police.

Si Hailey avait été un vampire comme les autres, sans doute qu'elle aurait laisser le sorcier continuer sa route sans le prévenir. Elle aurait sûrement traîner lassement jusqu'à ce que le piège se referme sur lui et l'emporte dans un cri sourd. Une musique qui aurait sûrement fait sourire Pawel, mais Hailey n'avait pas grand chose en commun avec son semblable, ou c'est ce qu'elle croyait.

En vérité, si le petit vampire avait su le métier que pratiquait le sorcier, sure qu'elle aurait encouragé sa cuisson à la broche avec un malsain plaisir. Contrôle et régulation de créatures, aussi bien dire qu'ils ne valent pas mieux que des animaux dont on devait administrer la reproduction. Qui étaient-ils pour décider du nombre de fils que son ami centaure devait avoir? Qui était responsable de sa solitude et de l'absence flagrante d'une culture vampire?

Heureusement, rien de tout ça ne comptait aujourd'hui tandis qu'Hailey offrait une main volontaire à un sorcier anonyme. Avait-elle pensé à le croquer? À en prendre que quelques gorgées avant de le laisser inconscient contre le mur d'une allée? Oui, ces idées ne la quittait jamais vraiment, il vivait confortablement au creux de son estomac qu'elle remplissait à dose de coupe-faim et de sang dit-on propre.

Livraison de nourriture? L'homme se trouvait hilarant, la blonde ne pouvait pas lui retirer et lui renvoya son sourire en coin, le détaillant enfin franchement pour imprimer les traits de son visage dans sa mémoire avec aussi d'aisance qu'une peinture sur la toile. “Armis, au fait, je m'appelle Armis. Et vous ? “ Fini le temps où elle s'ouvrait tout bonnement au monde, elle avait trop de gens à perdre à présent, trop de vulnérabilité connue pour faire confiance au premier venu. Elle n'avait pas envie de se dévoiler, mais le risque d'être éventuellement contrôlé ne lui échappait pas non plus. La dernière fois qu'elle avait croisé un flic, elle avait déposé sa vie au creux de ses mains avant même de découvrir ce qu'il était. ‘' Moira ‘' Se présenta-t-elle tout simplement en pliant un genou dans une révérence presque fantomatique.

L'homme eut le bon sens de suivre son conseil, Hailey s'en ravissait, détournant tout de même la tête vers le danger avant de s'éloigner lentement pour suivre le sorcier. Il y avait beaucoup de gens qui passaient sur ce pont, nombre de moldus et parfois des sorciers. Il y avait quelque chose dans la solitude et le prélassement de cet homme qui avait agité les créatures environnantes. Elle l'avait ressenti aussi, ça l'avait attiré plus rapidement qu'une abeille vers la rose rouge.

‘’ Ce qu’ils m’ont dit? ‘’ Répondit-elle d’un air visiblement surpris, réalisant ensuite qu’elle n’ont plus n’avait jamais approcher un troll d’assez près pour prendre pleinement conscience de son vivant. ‘’ Leur langage est plutôt primitif et avec un pois à la place du cerveau, ça ne laisse pas vraiment place à l’éloquence ‘’ Elle les entendait pourtant murmurer à travers le bois et le béton du quai, ça raisonnait parfois à travers les égouts des rues avoisinantes. Simplement un autre bruit qui se mélangeait au vacarme de la ville et qui se faufilait à travers l’ignorance et l’indifférence.

‘’ Ça ne fait pas d’eux des monstres, vous savez. Ils sont juste affamés et épuisés ‘’ Tout comme elle, c’est sûrement pourquoi ils l’avaient autant intrigué. Épuisé d’avoir à échapper à son père, au ministère et à l’humanité. La faim elle ne la quittait jamais. Et tout comme le vampire, ils attendaient patiemment.

Étrange, c’était le seul mot qui venait à l’esprit d’Hailey quand elle examinait cet homme dans son beau costume cher payé. Malgré son allure dont elle reconnaissait la manufacture sorcière de ses habits et les particules de suie sur la semelle de ses chaussures, il ne ressemblait pas au ministériel qu’elle avait rencontrer jusqu’ici. Il semblait avoir l’esprit ailleurs, et sa voix raisonnait à son oreille plus douce que commandante malgré les vibrations rauques qui s’échappaient de sa gorge. “Je sais. Il n’y à pas beaucoup de créatures qui sont des monstres.”Intéressant. Il n’y avait pas beaucoup de vivants qui ne craignait pas les vampires, et la fenêtre sur ses pensées qu’il lui offrait était une explication raisonnable. Il ne la jugeait donc pas sur ses crocs affilés, sur ses griffes aiguisées ou sur son alimentation. Certes, les gens avaient raison de la fuir, mais c’était rafraîchissant de rencontrer quelqu’un d’autre dont le cœur ne s’accélérait pas inutilement. “Alors, que faites-vous en cette belle après-midi ?”

Étrange, très étrange. Hailey arrivait tout de même à ignorer cette petite voix qui lui soufflait constamment de se tenir à l’écart des humains, lui offrant un sourire sincère, appréciant plus que prévue la conversation avec l’homme inconnu.

‘’ J’aime bien me balader par ici, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ‘’ Le mot patrouille aurait été excessif, elle n’était qu’une petite vampire qui veillait à ce que personne ne découvre ses amis planquer sous les quais. Elle espérait bien pouvoir aider quelqu’un sur le chemin, mais l’occasion ne s’était pas présenté. Les monstres semblaient éviter le secteur, peut-être que son odeur y était trop imprégné. Comme une bête qui marque son territoire.

“J’imaginais cet endroit plutôt sûr, au moins pour une balade mais je constate que ce n’est pas le cas. Il y à d’autres choses qu’il faudrait que je sache ? Une rue à ne pas fréquenter ?”
‘’ Il y a des quartiers à éviter partout. La tamise, Brixton... Camden Town... Mais quelque chose me dit que vous saurez vous défendre ‘’ Un nouveau sourire, un peu plus retenu cette fois tandis qu’elle détaillait les prunelles de l’homme qui ne ressemblait plus trop à son père à présent. L’heure rattrapait rapidement la noirceur du ciel et bientôt, l’atmosphère des lampadaires et de la pénombre qu’elle trouvait si rassurante les engloutit. Sûrement qu’il aurait à faire ailleurs, qu’il était attendu par sa femme et ses gamins ou qu’il avait du boulot à terminer. N’importe quoi pour éviter de se retrouver dans le noir avec une suceuse de sang. Pourtant, contre toute attente, l’homme étrange qui semblait lui aussi flotter au-dessus du monde l’invita à prendre un verre. Le petit visage expressif d’Hailey ne pouvait retenir la surprise de s’y dessiner, haussant les sourcils en le dévisageant comme s’il avait perdu la tête.

Et la bête qui était souvent traiter comme l’ennemi d’office et à qui on ne faisait jamais confiance s’attendrit devant cet homme qui semblait porter sa vision du monde sur ses manches.

‘’ J'veux bien, oui ‘’ Balbutia Hailey toujours choquer d’entretenir une conversation aussi normal avec un étranger. Ils ne connaissaient rien l’un de l’autre, et pourtant elle ressentait un certain respect dans la manière qu’il se présentait à elle et au monde. Longeant toujours le pavé accompagner de l’homme en costume, elle ne pouvait taire son cerveau qui avait du mal à comprendre pourquoi il était aussi calme face à elle.

‘’ Les gens n’ont pas l’habitude d’inviter un vampire à boire, ou à quoi que ce soit d’autre. On a une réputation plutôt difficile à ignorer ‘’ Souffla-t-elle en laissant son regard glisser sur les passants, abaissant les yeux un instant avant d’inspirer et de secouer l’idée hors de sa tête. ‘’ C’est sympa de votre part... De n'pas me juger pour ce qui coule dans mes veines ‘’

“Ou quelqu’un ! “

Une option beaucoup plus agréable que la précédente, mais plus dangereuse aussi. L’avantage avec les créatures magiques, c’est que la plupart de leurs sangs n’attire pas les vampires. Loups, trolls, gobelins et autres machins, tous avaient une odeur insupportable à son nez. Pire que du jus de pieds ou des sacs péteur. Malgré tout, Hailey avait déjà goûté au sang de lycan. C’était une nuit d’une humidité insupportable dans les bois. Au tout début de sa vie d’immortel, quand elle tentait encore de résister à toute forme de sang et qu’elle était épuiser des jours derniers. La blessure de l’homme l’avait appelé comme un chien enragé, elle avait répondu comme la bête qu’elle était sans même y réfléchir à deux fois. Avait-elle des regrets? Très certainement, mais ça ne changeait pas au fait que sur le coup, elle n’avait ressenti que du plaisir et de la jouissance même quand son sang goûtait l’enfer.

Alors oui, c’était plutôt dangereux ce que cet homme à complet lui proposait. Un verre, ça semblait anodin et pourtant. Le risque était toujours présent, à chaque seconde qui passait et qui renforçait la probabilité d’autre chose.

Un bébé vampire, Pawel n’avait pas tort. C’est ce qu’elle était, et même si elle arrivait à fonctionner à un certain niveau dans la société, l’appétit qui lui dévorait l’estomac était en constante mutation et souvent un simple sentiment pouvait faire balancer son humeur. L’homme était heureusement très calme, son coeur tranquille à travers sa poitrine et sa voix était plus douce que rauque.

Pas contre les vampires qu’il se bat? Hailey aurait bien aimé qu’il lui pointe dans quelle direction de tel personnage existaient. Elle ne considérait pas non plus qu’il lui doivent quelque chose, sans compter qu’elle ne voulait pas lui retirer l’excuse de l’inviter à prendre un verre.

‘’ C’est parfait ‘’ Répondit-elle sans vraiment porter attention à l’endroit, après tout vue son allure elle doutait qu’il l’attirât dans un endroit peu recommandable. Après tout, elle avait beaucoup plus en commun avec les ‘’méchants’’ que lui. ‘’ Je suis étudiante, mais j’ai pris une année sabbatique pour venir explorer Londres. ‘’ C’était la vérité, le plan initial, puis tout avait changé. Ça restait quand même son but ultime, devenir quelque chose, quelqu’un. Se faire un nom qui se détacherait de son père, et elle avait l’éternité pour apprendre et amasser ses richesses.

Il lui proposa un jeu et pour tout dire, c’était sans doute pourquoi elle l’avait abordé puis détourner de l’endroit. Savait-il déjà pour les trolls? C’était une possibilité, ignorante qu’elle était d’avoir découvert la planque d’un général fou et fourbe.

‘’ Pour moi, ce sera un whisky, s’il vous plaît ‘’ Souffla-t-elle au barman en tirant sur le foulard de soie qui entourait son petit cou.

‘’ En fait, c’est la suie sous les semelles de chaussures qui te trahit. Ça et l’odeur de l’encre que vous utilisez. Quelque chose à voir avec l’authentification de document à ce que j’ai compris. ‘’

Elle offrit un grand sourire simple a l’homme avant de se retourner vers le barman qui lui tendait son verre sur la surface du bar. ‘’ Merci ‘’

Elle pivota ensuite sur ses pieds et marcha gracieusement vers l’une des tables pour y déposer son breuvage avant de s’y installer. Elle détailla l’homme qu’elle avait abandonné au bar, convaincu qu’elle ne s’était pas trompé et qu’il pouvait l’aider. 

Était-ce une bonne idée d’ouvrir sa grande bouche et de parler vampirisme avec un homme dont elle ne savait rien? Probablement pas, mais le blond qui se trouvait devant elle avait une manière efficace de poser ses questions, Hailey était confortable avec lui et en oubliait presque qu’elle l’avait pris pour un homme du ministère la première fois qu’elle l’avait aperçue. Il n’était ni pressant ou hautain, pour tout dire il était plutôt chaleureux et engageant. Ce n’était pas courant dans les temps présent, la plupart des gens étaient sur les nerfs, presser et rapide a disqualifier ceux qu’ils ne connaissaient pas. Les questions vinrent et toujours aucun signe de prévenance de la part du vampire, elle sourit simplement en hochant négativement la tête.

‘’ Je ne peux pas tout sentir, mais je suis sensible aux particules qui s’accrochent aux vêtements et à la peau. Plus la routine s’ancre, et plus les odeurs s’agrippent. ‘’ Une explication qu’elle trouvait raisonnable et aussi explicite qu’elle se permettait d’être avec un étranger. Elle ne dirait rien de plus sur l’encre qu’ils utilisent, ni sur la poussière suspecte qui avait des arômes distincts. ‘’ Ma vue est plus fiable, plus.... concrète ‘’ Quand on sent quelque chose, on ne sait pas nécessairement quoi, ou même comment. Sa vue était différente, elle reflétait le concret du monde, elle ne la trahissait jamais et ne lui faisait jamais défaut. ‘’ Sans compter que la noirceur n’a pas de secret pour moi. J’arrive à voir même dans le noir le plus total. ‘’

Elle ne dirait rien sur le fait qu’elle non plus ne connaissait pas totalement l’ampleur ou les limites de ses dons. Il y avait sûrement beaucoup de choses qu’elle pouvait faire mais l’ignorait encore, tout comme il y avait parfois des choses qu’elles pensaient de mise qui ne faisait pas partie de son répertoire, ou même de ses possibilités.

Une fois installé à table, il lui demanda finalement son âge. C’était la première fois qu’une alarme se déclenchait dans le crâne de la petite Harding. C’était une question étrange, avait-il l’intention de la contrôler? De déduire quand et comment elle avait trépassé, combien d’humain elle avait tuer? L’été avait semblé sans fin et beaucoup de sang avait couler, elle ne voulait pas être blâmée pour des crimes qu’elle n’avait pas commis.... En fait, elle ne voulait pas non plus qu’on découvre ceux qu’elle avait effectivement perpétrés. Elle avait le sentiment que l’ensemble du ministère et de la loi sorcière ne serait pas aussi compréhensif que son copain flic.

Son silence força l’interlocuteur à poursuivre sa tirade, mais plutôt que de réitérer la question, il lui offrit une fenêtre sur son passé, la mettant ainsi un peu plus à l’aise. Certe il y avait le risque qu’il ment et qu’il la manipule, mais ce n’était pas le pressentiment qu’elle avait lorsqu’elle regardait dans son regard clair. Elle écouta donc attentivement, prenant ses mots pour une sainte vérité. C’était à son tour de donner un peu du sien.

‘’ Le plus souvent possible... Ça me rappelle chez moi. Je suis née dans un comté plus au Nord, mais nous sommes partis quand j’étais très jeune pour New-York. Je suis revenu récemment, j’avais envie de retrouver mes racines. ‘’

Quand il tendit son verre, Hailey souleva le sien et vint le faire tinter contre celui de l’homme, elle ne savait pas tout à fait pourquoi ils trinquaient, mais ça lui importait peu. Elle trouvait cet homme intrigant, trop ouvert pour être dangereux, mais également trop habile pour être inoffensif. Et pourtant....

‘’ Pour répondre à ta première question, je suis ce qu’on pourrait considérer un ‘’bébé vampire’’ ‘’

Elle détestait ce titre que Pawel lui avait collé sur le dos, mais le polonais avait raison. Pour un vampire, un an c’était rien, autant dire qu’elle venait à peine de sortir du nombril de la mort. Elle réalisa rapidement que son aveu aurait pu être vue comme dangereux, elle ignorait de quoi avait l’air les autres nouveau-nés, leurs capacités à garder la tête froide et ne pas vriller dans leur instinct meurtrier. ‘’ T’en fais pas, je sais me contrôler la plupart du temps ‘’ Tant qu’elle n’était pas en danger, exciter ou en colère, il y avait peu de risque pour qu’elle plante ses crocs dans la nuque de quelqu’un. Étrange, elle avait toujours cru que c’était la soif qui contrôlait tout, mais au fil du temps elle avait réaliser que ses émotions étaient beaucoup plus sujettes à lui faire perdre le Nord. C’était peut-être à cause de tout le sang animal et les herbes qu’elle engloutissait qui la rassasiait la plupart du temps. ‘’ Il faut croire que je n’ai pas encore complètement perdu mon âme ‘’ Souffla-t-elle finalement dans un souffle moqueur, prenant une nouvelle gorgée de son breuvage ambré.  

Elle comprenait ce qu’il voulait dire par là. Déroutant, oui ça aurait dû l’être. Peut-être que si elle avait été véritablement craintive ou conventionnelle, elle se serait cacher dans un coin pour éviter de faire face à tout ces changements. Avoir excessivement peur de ce qu’elle était devenue, de ce qu’elle était capable de faire ou de provoquer. Alors pourquoi se sentait-elle aussi en phase avec elle-même depuis quelque temps? Dérouter, oui elle aurait dû l’être, ça aurait fait du sens, ça aurait été normal.

‘’ Pour tout dire, au début j’étais complètement perdue, et effrayer... Mais avec le temps, je dois dire que c’est plutôt cool. ‘’ Voir dans le noir, être éternel et avoir une change de faire partie de l’engrenage du monde. Pouvoir faire une différence que la petite artiste gâtée de New-York qu’elle était autrefois n’aurait même jamais envisagée. La paix ou la guerre, elle se sentait prête à tout affronter, à tout terrasser. Plus aucune peur aussi banale que des araignées où être en retard pour un contrôle d’Anglais. Son ancienne vie lui semblait si médiocre maintenant. Avec sa force surhumaine et son potentiel à décider de la vie ou de la mort remettait beaucoup de chose en perspective. La conversation prit un détour vers son ancienne ville, comme elle lui manquait, mais pas sa vie là-bas. Un sentiment conflictuel qu’elle n’arrivait toujours pas à démêler. Peut-être que si elle y retournait, ça aiderait son esprit à y voir plus clair. Peut-être qu’Alec connaissait un portoloin qui menait jusqu’en Amérique ?

‘’ C’est encore mieux que j’avais espéré! ‘’ Échapper à son père et acquérir des pouvoirs qui feraient trembler Spiderman du haut de son building. Retrouver son amour de jeunesse et en découvrir de nouveaux. Elle aimait sa liberté, l’architecture anglaise et l’histoire de cette ville qui rendait Long Island insignifiante.

Hailey se sentit se resserrer contre sa chaise quand l’homme devant elle s’identifia comme un agent du ministère. À la régulation des créatures magiques, qui plus est ! Ils l’avaient enfin retrouvé. Malgré l’habilité à Alec de détourner l’attention de son père et de son oncle, malgré tout le mal qu’elle s’était donné pour passer sous les radars et éviter son espèce; ils l’avaient retrouvé.

Comme une bascule, la rencontre qui avait sembler fortuit ressemblait fortement à une embrouille. Elle regrettait de lui avoir parlé de ses trolls, qu’allait-il leur arriver maintenant qu’elle les avaient vendus a premier venu sans égard pour leur sécurité? Elle ravala sa salive avant de prendre une gorgée de son verre.

‘’ Ces gentil ‘’ gloussa-t-elle, se disant que c’était étrange que l’homme qui était venu la capturer s’inquiétât de comment ça allait se passer. Un message subtil pour lui dire de coopérer? Le petit vampire laissa son regard glisser furtivement à travers la pièce. La porte d’entrée n’était pas si loin d’eux, mais il y avait le risque que quelqu’un l’attendait sur le pavé pour la capturer. Il y avait également un rideau noir derrière le bar, il y avait sûrement un accès de service qui donnait vers l’arrière. Faisable, mais ça attirerait beaucoup l’attention. Il restait les toilettes, mais il y avait un risque pour qu’elle ne comporte pas de fenêtre et il lui était impossible de défoncer un mur à mains nues, sans compter qu’une démonstration de force pourrait être évaluée à son désavantage. Du calme Hailey, il n’a aucune preuve. Rien contre toi, à moins qu’ils aient trouvé des enregistrements de sécurité qui donne sur la ruelle derrière ton appartement. Non, ce sont des sorciers, ils voudront quelque chose de plus tangible. Des images à la télé, ça se trafique trop rapidement. Est-ce qu’il connaissait ce type? Cette nounou qu’elle avait trucidée parce qu’il s’était permis de malmener ce qui aurait du être son repas. Du calme Hailey. Respire et bois un coup.

Une autre question, et cette fois le vampire sens le malsaise la serrer. Il demande beaucoup trop d’information d’une manière qui se veut à la volée, mais son intensité l'a alarmer. Elle étire pourtant les lèvres, lui offrant son plus beau sourire cristalin.

‘’ Je prends une année sabbatique ! J’étais étudiante avant de... Mais je ne suis pas encore prête à me r’enfermer dans une boite de sardines avec des humains des heures durant ‘’ Trop risqué, elle aime les endroits aérer où il n’y a pas trop de monde, comme dans ce bar qui n’est pas trop bondé et qui se rafraîchit chaque fois qu’on pousse la porte. ‘’ Habituellement, j’évite aussi ce genre d’endroit, les gens intoxiqués sont souvent imprévisible... C’est pas bon pour leur karma ‘’ Dit-elle en souriant malignement avant de ravaler son humour. Savait-il pour l’incident du bar? Dur à dire. Le mieux était d'éloigner les soupçons.

‘’ J’ai jamais rencontré quelqu’un du ministère auparavant. Toutes les créatures que j’ai croisé s’entendent pour dire qu’il faut vous éviter, pour ne pas dire vous fuir. Y’a quelque chose que j’devrais savoir? ‘’ Même avec la trouille au ventre, ses petites épaules restaient droites et fières. Elle avait bien potassé le sujet, mais tout ce qu’elle avait vraiment trouver était de la propagande rempli de préjuger à leur égard. ‘’ Y a de la tension partout ou on marche, c’est évident même pour une touriste ‘’

Évidemment, c'était difficile pour un humain de comprendre l'effet qu'on ressentait lorsqu'on était un vampire. Certes, il y avait beaucoup de mauvais côtés, plus jamais d'après-midi à la plage, une diète qui consiste à se nourrir des vivants ; sans parler de ce teint cadavéreux qu'elle devait couvrir avec du maquillage.

Tout ça ne comptait pas trop quand notre corps bouillonnait d'excitation et qu'on se sentait invincible. Malmenée, électrocutée, tant de chose qui lui était arriver et elle était toujours là pour en raconter l'histoire.

L'histoire, elle avait toujours aimé. Les bouquins, les toiles et les sculptures. Peut-être qu'elle aurait la chance un jour de regarder cette époque comme une ancienne civilisation du passé. Découvrir ce qui vient après, et ensuite. Traverser les âges, les sociétés sans jamais avoir le poids d'en faire partie.

'' Ma vie n'était pas si géniale que ça, crois moi. '' Oui, ça comptait aussi beaucoup. Son père ne lui manquait pas et la liberté que sa mort lui avait procurée était plus douce que toutes les nourritures qu'elle manquait. Elle aurait vécu et serait morte, son existence aurait été banale et elle aurait plié sous le joug de son père et de sa grand-mère. À l'heure qu'il est, on l'aurait sûrement marié à un vieillard nauséabond qui l'aurait mis enceinte. Non, sa vie ne lui manquait pas. La Hailey qu'elle était non plus.

Elle aurait aimé que les paroles de l'homme la rassurent, mais le fait qu'il n'était pas déjà sur son dossier n'était qu'un léger réconfort. L'ordre et la loi. Qu'est-ce que ça voulait dire dans un monde qui manquait cruellement de justice. Ils s'abattaient sur les gens comme elle ou son ami centaure, alors que les hommes comme son père et Mr Rivers vivait paisiblement dans leurs châteaux. Ils y avaient bien des monstres dehors qu'ils fallait neutralisé, mais la généralité rendait cette vérité boiteuse.

“Tu as des choses à cacher ?”

Le petit vampire se braqua sur son siège, arrondissant les yeux devant cet homme qui semblait vouloir l'exposer au grand jour. Des choses à cacher? Évidemment, quel jeune vampire n'en avait pas? Des meurtres ici et là, du trafic d'herbes et de potions avec un dealer louche... Sans parler de ces hommes louches attaché au sous-sol. Oui, elle était décidément dans la merde. Peut-être qu'elle aurait dû laisser les deux bêtas s'en occuper. L'idée la traversa et déjà elle la regrettait. Elle ne souhaitait pas de mal à cet homme, même s'il promettait de lui en faire.

Ils avaient tout de même une chose en commun, elle non plus n'était pas du genre à traîner dans des endroits comme celui-ci. Ni de son vivant, ni de sa vie de vampire. Les risques de proximités avec des patrons de bar était trop grands, elle ne voulait pas provoquer un massacre sur un coup de tête, elle savait bien que son vampire était à fleur de peau. Toujours à chercher les ennuis ou le plaisir, jamais rassasier avant d'être au sommet du monde, ou du moins au-dessus de vos têtes.

'' Moi non plus '' Souffla-t-elle avant de prendre une nouvelle gorgée de son breuvage, retroussant son nez qui lui piquait sous l'alcool '' Moldus ou autres '' Une moldus vampire, la belle idée. Heureusement, son héritage n'était pas aussi ordinaire et elle pouvait prétendre au titre de sang-pure. Elle ne savait toujours pas ce que ça voulait dire, mais c'était sûrement beaucoup mieux qu'être mêlés ou être un sang-de-bourbe.

'' J'ai toujours préférer les bibliothèques '' Avoua-t-elle en souriant, consciente que c'était sûrement idiot de parler de ses habitudes avec un homme qui pourrait aisément organiser son arrestation. Tant pis, qu'ils la suivent; elle s'en fichait. Rien pouvant l'incriminer se reflétait sur la vie mondaine qu'elle prétendait vivre. Ce mirage qu'elle faisait briller sous les yeux de son père, et tout autre gens qui s'intéresserait à elle. S'il en venait un jour à trouver sa tanière, les résultats seraient différents, mais pour ça il devrait connaître sa forêt mieux qu'elle, éviter les animaux qui lui servaient souvent d'alarme et son compagnon à fourrure qui traînait toujours près de la maison.

'' Le monde m'a toujours semblé être un curieux aquarium que j'observais à travers une vitre ''

'' Quelle vie ne l’est pas? ''

L'homme avait raison, certes elle avait été changer en vampire, mais si elle moyennait l'univers, son sort n'était pas si mal. Elle n'avait pas eu à supporter l'abus d'un parent et avait étudier dans des établissement beaucoup trop brillant pour son cerveau. Papa chérie avait payer son appart, sa voiture et sa ligne de téléphone. Oui, elle avait eut une vie plutôt choyer à peindre des canevas hors de prix avec ses huiles Holbein. Son plus grand soucis avant la transformation était l'émancipation, une autre raison pourquoi elle avait du mal à détester son vampirisme. Elle serait surement coincé dans un grand salon à se faire vendre au plus offrant si elle n'avait pas été maudite. Oui, la vie n'était pas si mal après tout.

Et lui, comment était sa vie? Comment un homme aux allures si gracieuses et douces avait atterrit dans ce milieu? Est-ce qu'il avait une mère, un père? Ses sœurs devaient être ravissantes si elles partageaient ses yeux clairs. Oui, tout le monde à une raison de faire ce qu'ils font. La complexité de la vie d'un inconnu était pourtant trop aggravante pour que son esprit l'imagine. Il redirigea la conversation avant qu'elle n'en ait appris plus, n'osant pas poser des questions qui aurait pu paraître maladroites.

Non, il ne lui en voulait pas. C'était facile de ne voir que le négatif ; la soif de sang, la frénésie vampirique et l'allergie au soleil. Planquer vos grands-mères!

Mais une fois dedans, nourris toute sa vie par une envie répressive d'être sa propre personne. Après avoir été dirigé pendant toute son existence par un vieillard qui n'échappait pas tout fait à la sénilité ; c'était le paradis. Avoir la force de projeter ses ennemis au loin, de défendre ceux qu'on aime et de ne jamais être emporté par la vieillesse et la mort. Non, il n'y avait pas que des mauvais côtés. Elle sourit pourtant, timidement avant de simplement répondre.

'' Je comprends t'inquiètes '' Oui, gardez vos préjugés. Si les gens apprenaient vraiment ce que c'est, s'il avait la chance de passer une nuit dans ses chaussures, l'addition prendrait main sur le monde. Une société de millions de vampires, complètement invivable. Combien de victimes par vampires nécessaires ? L'ère des hommes finirait par faire naître une société de vampires cannibales qui se dévorent entre eux jusqu'à la fin des temps.

“Trop bondé pour toi, j'imagine ? '' D'un geste de la tête elle lui indique que oui. Trop de gens, vampires ou humains. Sa ne date pas d'hier, elle n'a jamais été celle à apprécier les fiestas ou les événements sociaux. Curieux pour une héritière qui avait gaspillé sa vie dans de tels endroits. '' Tu aimes lire ?”

Maintenant, c'est sa curiosité qui est piquée. Rare sont ceux qui partagent son hobby à présent, encore plus ceux qui sont prêt à l'avouer. Une bibliothèque, l'odeur des pages qui se mélange à l'encre séchée. Des rayons qui s'étendent dans toutes les directions dans un labyrinthe parfaitement mathématique. Oui, il n'y avait aucun endroit sur terre qu'elle préférait. Là ou elle se cachait de son père, ou elle apprenait autre chose que les limites de son éducation.

Il s'avoua ensuite bourreau de travail, Hailey n'avait jamais compris l'envie de faire de l'argent si on n'avait pas le temps de la dépenser. Elle aurait dû s'en douter, la plupart des hommes qui se promènent en habits après trois heures de l'après-midi étaient semblables. Ceux dont le portable sonne à la table au dîner, qui s'enferme dans la bureau tout le week-end. Oui, cet homme lui rappelait son père.

'' En ce moment, surtout des trucs sur l'architecture anglaise du 17ème siècle '' Est-ce que toi aussi ta maison avait des passages secrets ? N'as-tu jamais été intrigué par l'allée des embrumes ou à ce qui est arrivé au miroir du Riséd de Poudlard? '' Et le vampirisme, évidemment '' Poursuivit-elle en abaissant la voix avant de sourire. '' J'ai toujours préférer l'histoire à la fiction ''

La seule façon de ne pas répéter les erreurs du passé c'est d'apprendre son histoire. Elle se demanda si sa connaissance asiatique avait eu le temps de faire quelques recherches à ce sujet. Il avait sûrement oublié.

'' Et toi? '' Le vampire souri à nouveau, ignorant totalement qui était assis devant elle et combien il allait changer sa vie. Si elle avait su, elle l'aurait sûrement mis en pièces après s'être nourri dans la ruelle. Quelque chose vint se frapper contre la vitre du bar, mais Hailey n'y prêta aucune attention.

Certains ont une passion pour la musique, d’autres pour la peinture. Hailey elle, entre ses pinceaux et son piano, ce qu’elle préférait, c’étaient les livres. Depuis qu’elle avait été assez grande pour les poser sur ses genoux, elle les avait aimées. Pirates, mort-vivants et cyborg de l’espace, elle adorait tout ce qui ne ressemblait pas au grand château vide ou elle avait grandit. C’était beaucoup plus amusant de parcourir la mer avec les Romains ou de festoyer chez les Vikings que de pratiquer ses notes ou peindre un autre stupide bol de fruits.

Elle avait presque tout appris dans les livres, même ce qui échappait a sa vie. La manière dont deux frères s’aiment, comment traiter sa mère et communiquer avec son père. Elle était prête en cas d’avalanche, savait naviguer avec les étoiles et était presque sûre qu’elle pouvait survivre au désert. Enfin, autrefois.

Aujourd’hui, tout avait changé. Sa vision du monde était différente. Elle rejetait le sort qui l’avait condamné à grandir sous clos. La petite n’avait plus envie de lire les histoires des autres, elle avait envie d’écrire les siennes. Elle avait déjà trouvé le partenaire idéal pour ça, même s’il ne le savait pas encore. Tout ce qui manquait, c’était le petit coup de pouce qu’elle s’était entêté a débusquer.

Elle aurait pu mentir, brouiller les pistes en lui récitant du Edmund Burke et sa recherche philosophiques sur l’origine de nos idées du sublime et du beau, ou bien le tester avec du George Orwell et sa vue dystopienne sur le conformisme. Non, elle n’était pas encore la bête qu’elle devait être. Toujours sincère, elle lui avait répondu simplement. Pourquoi ces sujets? Là, elle devrait être plus évasive pour la sécurité de son postérieur.

‘’ J’aime bien peindre à mes heures perdues. Les vieux bâtiments, c’est ce que je préfère ‘’

Beaucoup plus prudent que lui parler des catacombes qu’elle avait découverte sous la ville. Les succubes ça vit plus dans les égouts depuis deux siècles, bébé vampire. J’ai déjà dit que c’était moi le cerveau des deux alors shush.

Littérature anglaise, ça lui allait bien pour tout dire. Il avait une sorte de mélancolie dans les yeux et son costume était aussi gris que le ciel de cette ville. Elle eut un rictus amusé à l’énoncer du nom Dracula. En effet, elle ne ressemblait pas vraiment aux vampires de ses contes et légendes moldus. Sauf peut-être pour le teint pâle, et la consommation de sang. Le soleil aussi, puis la force et la rapidité. Il y avait beaucoup de ressemblance, c’est vrai. Sûrement qu’un jour, Bram Stoker en aperçu un vrai et qu'il avait créé une œuvre à mi-chemin entre la réalité et la fiction.

‘’ J’ai remarqué oui ‘’ Soupira-t-elle en haussant les épaules. ‘’ Tout ce que j’ai découvert pour l’instant est un ramassis du minimum que j’ai déjà appris à l’école. Il faut croire qu’on est une espèce très... Réservé ‘’ Pas étonnant quand on se nourrit des gens. À tout instant, ils pouvaient se retourner contre eux, et ça serait justifié. Combien d’hommes et de femmes? D’enfants, ou même de bébés avaient perdu la vie pour qu’une créature de la nuit se lève à nouveau. L’immoralité n’avait rien de gratuit, elle coûtait chère, très chère. Un prix que toute moralité ne pouvait affronter. Pourtant, elle le faisait chaque semaine, que ce soit un humain ou un cerf ça ne changeait rien. C’était une transaction nécessaire, perdre un petit bout de son âme pour vivre un autre jour. Triste existence.

‘’ Mais peut-être que je m’y prends mal après tout. Si les vampires ne veulent pas dévoiler leurs secrets, je devrai peut-être me tourner vers un érudit ‘’ Était-ce possible qu’un simple humain en connaissent autant sur les vampires? Les connaissant, elle ne serait pas étonnée.

‘’ Pourquoi les fantômes? T’es un genre de... Médium c’est ça? ‘’