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If I stumble they're gonna eat me alive ▬ Newrose

 :: Autour du monde :: Europe :: — Norvège
Lun 1 Mai 2023 - 19:33

Dimanche 11 Décembre 2016
Jorpeland, Norvège




If I stumble they're gonna eat me alive
Newrose & Enzo

Le silence, rien de plus. Ce silence qui n’est pas total mais que l’on qualifie ainsi parce qu’aucun son ne ressort plus qu’un autre. Ils sont ténus, presque lointains ou étouffés qu’ils viennent de l’intérieur de la maison ou de cette nature qui entoure le domaine à perte de vue. Les Fjords d’un côté, la forêt de l’autre, au beau milieu trône le grand chalet en bois et les pâtures, la grange puis un grand potager. Ces derniers temps j’y pense, à trouver un endroit comme ici ou comme le ranch perdu dans les montagnes et les vallées du Nord de l’Alabama qui nous a accueilli à la dernière Pleine Lune. La prochaine est dans trois jours, je n’ai toujours pas déterminé où je la passerai ni avec qui mais immobile et seul debout sur la terrasse couverte par un appentis en épicéa, un léger nuage de brume qui s’évade entre mes lèvres à chaque expiration, l’envie devient presque un besoin.
J’ai beau aimer ma maison en Californie, chérir celle où j’ai grandi en Australie, aucune n’est adaptée à ces jours là. Ceux qui précèdent l’apogée du cycle lunaire et me rendent peu acclimaté aux mondes agités des Hommes. Même si la « mission » première est de trouver un spot parfait au Royaume Unis pour pouvoir accueillir des lycans ayant besoin d’un endroit sécuritaire pour vivre sereinement leur Pleine Lune, un endroit comme ici, je sais que ça se trame à l’intérieur de moi. Cette volonté de trouver une équivalence sur la côte Ouest des États Unis, dans les Rocheuses peut être ou plus haut au Canada … Un lieu où je pourrais m’isoler dans le calme et le silence, un lieu qui serait adapté autant à l’humain qu’au loup. Un lieu que je pourrais partager, ou non, selon mes envies que ce soit avec Will ou avec d’autres Lycans parfois. Une putain de résidence secondaire … Oui, on en est pas loin et j’ai conscience d’avoir le luxe de pouvoir me projeter sans avoir peur d’être bloqué par l’aspect financier. Une chance que j’ai appris à accepter avec le temps, après tout la vie m’a fait suffisamment de crasse pour que je ne sois pas capable d’accueillir ces opportunités en contrepartie. J’aurai préféré garder mes parents plutôt qu’avoir ce putain d’héritage qui me permet ce genre de projet, je pense que c’est évident pour tout le monde. Y compris et surtout pour moi. La vérité c’est que je me vois trouver un truc paumé, pas vraiment en état, que je pourrais retaper comme je l’ai fait avec Ohana.

-1°. Il a neigé dans la nuit et une légère couche blanche recouvre encore le sol comme les toits. Du ciel c’est désormais une sorte de bruine qui tombe et glace les os d’humidité. Derrière moi, à l’intérieur de la maison, les chiens ont abandonné l’idée de sortir et sont retournés se poser sur le tapis devant la cheminée. Les humains sont installés dans les fauteuils, canapés ou même assis par terre pour Adrian. Marcia s’agite dans les bras de son père, d’ici quelques mois elle marchera. Un seul regard par la fenêtre fait naître un sourire sur mon visage, mon cœur se serre un seul instant alors que je pense à mes parents. Juste une seconde, pas vraiment le temps d’avoir mal. Je suis heureux d’être là, avec eux, en famille. D’ici quelques semaines on remettra ça pour Noël, comme l’année dernière. Ici, à Los Angeles ou en Australie. En Écosse, aussi. Puis les vacances avec Will, on a toujours pas décidé où on irait et on s’en fout. On verra bien, quitte à se décider du jour au lendemain.

L’odeur du feu de bois chatouille mon odorat, loin d’être la seule, je les accueille toute une part une. Le bois humide, la fragrance de chacun des êtres vivants présents alentours, la végétation et la mer … D’une profonde inspiration je les isole une par une, les range une par une dans le palais mental que je me suis créé. Les yeux clos comme pour mieux m’en imprégner.

Les premiers pas font craquer la neige sous mes semelles, mains dans les poches et capuche sur la tête je vais d’abord me perdre un temps que je ne compte pas dans les sous bois où la faune reste tapis dans son refuge pour conserver un peu de chaleur. Les cœurs qui bat je les entends surtout quand j’entre dans la grange, les sombralls, hippogriffes et abraxans y restent au chaud. Quatre de chaque espèce, tous rescapés de Poudlard. Ismaelle n’aurait jamais pu les y abandonner et étant donné les liens que j’ai créé avec certains j’aurai été le premier à vouloir l’aider à les récupérer.
Ici ça sent un mélange de paille et de sang séché, de whisky pur feu. Rien d’oppressant, rien qu’un odorat humain ne pourrait réellement capter en dehors de la litière dans les box et du foins. C’est comme ça, c’est ce qu’ils mangent ou boivent, il n’y a ici que des créatures magiques en dehors des souris que j’entends courir sur les poutres au dessus de ma tête. Lune serait heureuse ici, à vrai dire elle l’a déjà été. L’espace de quelques semaines l’année dernière, le temps que je me remette.

Ma main glisse sur l’encolure de Mila dès l’instant où j’arrive à sa hauteur et qu’elle passe sa tête par dessus la barrière pour chercher le contact. Elle et moi ça fait maintenant quatre ans qu’on s’est apprivoisés, la complicité ne s’est pas dissipée même si on se voit moins souvent. Je l’ai toujours vu, son allure squelettique ne m’a jamais fait peur, je crois même que le gosse paumé que j’étais s’est identifié à elle dans un délire de persécution pas super bien géré.
Tout est calme, apaisant, mais lorsqu’un bruit de pas s’approche à l’extérieur toutes les paires d’oreilles se tournent vers l’entrée de l’immense grange.

Personnes présentes dans la maison :
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 19 Mai 2023 - 21:14
Etre ici, c’est une longue apnée. Se sentir en suspens, éloigné du bruit, de la foule. Adieu agitation citadine, bonjour brumeuses forêts et alanguissements. C’est que le paysage à quelque chose de différent ici, loin de la végétation connue de la Roumanie, très familière. Les yeux clos, l’expiration laborieuse, les pensées cheminant un peu plus loin que l’endroit où il se trouve. Nour écoute, frissonne une seconde quand la levée d’un courant d’air fait siffler une balançoire suspendue sur la terrasse. Une façon sans doute pour les propriétaires d’attraper quelques derniers rayons de soleil. De se blottir sous un plaid et lire. Si on lui demandait son avis, c’est dans ce genre d’endroits qu’il aimerait vivre plus tard. En gardant les yeux ainsi fermés, il pourrait presque imaginer les gouttelettes de pluie, effrontées, s’attarder sur ses joues. Entendre le rire, quoique sans doute un peu retenu de Sergius. Sentir son odeur se lever au gré des envies du vent.

Un endroit où les journées se ressemblent sans vraiment l’être. L’aventure est prenante, elle donne envie de s’allonger là, tout juste près de la tonnelle sous un vieux chêne. Les racines forment des enchevêtrements plus vraiment ancrés dans le sol, lui confèrent des allures ancestrales. Magiques. Mythiques même, comme si un charme les empêchait de sortir du sol mais que, la nuit tombée, loin des regards, le vieil arbre s’épanouissait discrètement. Cette pensée fugace fait sourire l’américain, se disant que cette idée plairait sans doute à Damien, cet homme farfelu qu’il a pour amant certaines fois. Le genre de chose qui lui plait, précisément car elles ont un brin de folie.

Plus loin, la forêt semble former un cercle de protection, l’horizon est terne sans qu’on puisse en déceler les contours. Le ciel est chargé, nuageux, brutal, menaçant  de craquer. Ce sont ses journées préférées, quand le ciel donne l’impression qu’il va tomber. Emmitouflé dans un bon manteau, une écharpe - qui n’est pas la sienne - le sorcier avance tout doucement. Chacun de ses pas désormais s’enfonce dans la neige qui recouvre le sol très humide de la plaine. Un faux sentier menant jusqu’à plus loins, aux structures contenant les créatures doit sans doute exister pour les beaux jours. Si Nour trouve ce paysage splendide, il s’imagine très bien quelle beauté doit prendre les couleurs des pins au fond de la propriété. L’odeur enivrante des fleurs naissant de presque rien, la douceur des brumes matinales mêlées aux rayons du soleil. Il se fait la promesse de venir voir cela.

Les pas sont lents, après tout, à quoi bon se presser ? S’il est ici, c’est pour travailler, veiller à ce que les nouveaux petits pensionnaires s’intègrent et s'alimentent correctement. Venir ici était un déchirement, car il a fallu laisser Sergius seul. Pourtant, venir ici, dans la douceur de cet instant, lui donne presque la sensation qu’il devrait ralentir, rester un peu plus.

Depuis quelques années déjà il se rend ici pour déplacer certaines espèces de créatures magiques. Une forme d’arrangement, surtout pour des créatures qui méritent de l’espace, comme des dragons. Bien sûr, pour certains, ils sont fermement contrôlés par le ministère. Il ne parvient pas toujours à avoir les autorisations. Ce sont  des cas particuliers, parfois gérer par eux-même ou le service concerné, même si avec le temps, en Roumanie  il s’était bien fait connaître des services concernés. Une forme d'alliance bien gérée, avant qu’il ne s’infiltre dans un complexe de trafic, l’empêchant de trop se dévoiler.

En approchant, bien que discrètement, il constate la silhouette d’un homme, d’abord sans l’identifier. En approchant, ses yeux s’accoutument à la pénombre ambiante. L’odeur est saturée d’une fragrance spéciale du foin surtout et l’odeur assez bestiale, évidemment. Un sourire franchit ses lèvres, incapable de camoufler son plaisir de découvrir Enzo ici. Il se tient face à une créature, caressant son encolure.

“Surprise.”

Il n'avait annoncé sa venue qu’à Ismaelle, des semaines plus tôt. Venir ici est un échappatoire et les événements récents de son arrivée à Londres ont été mouvementés. Assez pour qu’il se dise qu’il ferait bien de venir ici, prendre du temps pour lui. Loin de la ville. S’il n’est pas surpris de croiser Enzo ici, c’est sans doute qu’en dehors de lui, l’homme face à lui a presque autant d’intérêt pour les créatures que lui. Différemment sans doute. Un point commun disons, et les venues successives jusqu’ici ont permis aux deux hommes d'échanges.

“Je viens tout juste d’arriver, elle  ne m’avait pas dit que tu serais là. J’ai vu les pas depuis le porche et je me demandais bien qui c’était. - en suspens, il avance pour s’accouder à un poteau en bois, fissuré mais qui semble être ici depuis une éternité - comment tu vas ?”

Lorsqu’il parle, son souffle s’érode dans l’air et une fumée blanche marque et mange un peu son visage. Il fait froid, assez pour que même ici, il fasse glacial. Les bêtes ont une bonne condition, habituées à l’époque à même vivre dans ces températures. Ici, les seuls à avoir froid sont les humains. D’un coup d’oeil amusé, il observe de loin Mila face à eux, à distance. Il n’en a pas peur, il n’est juste pas bien sûr qu’une approche frontale soit la bienvenue. Il n’a pas la même connexion qu’Enzo a avec elle.

“Je pensais pas que ça me manquerait autant, de venir ici. Disons que ça fait quelque mois.”

Quelques mois durant lesquels il s’est installé à Londres, a repris des repères. Avant cela encore, il a été fait prisonnier en Roumanie et a simulé sa propre mort pour échapper à des trafiquants ainsi qu’à la famille Klemhesit, trop vindicative pour lui. Il a l’impression qu’il a vécu des années. En définitive, cela doit bien faire sept mois qu’il n’avait pas vu Enzo non plus.

“Il y à des choses à faire ici ?”
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Ven 2 Juin 2023 - 12:05
La douceur du geste interrompu par l’appréhension contraste avec la puissance qui émane de chacune des créatures présentes ici. Paume toujours sur l’encolure de la Sombrall je scrute l’entrée de la grange, c’est mon odorat qui identifie le nouveau venu avant ma vue. Le sourire, lui, est instantané et réciproque « Surprise. » Effectivement parce que je ne m’attendais pas à le voir débarquer mais elle est bonne cette surprise, du genre à vous réchauffer le cœur. Pas qu’il soit froid, loin de là, je suis simplement heureux de le voir.

Un peu comme avec Fenella il y a en moi cette petite étincelle qui s’allume chaque fois qu’on se croise parce que même si la forme diffère le fond est le même. Des passionnés, c’est ce qu’on est tous, je vois en eux un aperçu de la façon dont j’aimerai voir évoluer ma vie. Savoir que c’est la trajectoire qu’elle prend officiellement et concrètement depuis quelques mois me provoque une joie que je ne cache jamais. Est-ce qu’il sait ? Des mois qu’on ne s’est pas vu, si Isma n’a rien dit je sens déjà l’impatience grimper en moi à l’idée de lui en parler. Il a ses dragons, j’ai mes requins. Pas le même univers, pas le même milieu, mais la même passion viscérale pour des créatures fascinantes « Je viens tout juste d’arriver, elle ne m’avait pas dit que tu serais là. J’ai vu les pas depuis le porche et je me demandais bien qui c’était. » Je le regarde s’avancer, s’accouder près de Mila et moi, un sourire étire le coin de mes lèvres « Qui d’autre ? » A vrai dire ça aurait pu être n’importe qui, à commencer par Ismaelle, mais les chances pour tomber sur moi dehors de ce temps-là alors que même les chiens ne veulent pas mettre une patte dehors étaient assez élevées.

« Comment tu vas ? » Comme un type qui profite d’un dimanche en famille dans un lieu qu’il aime énormément, en faisant abstraction du reste « Tranquille. » C’est vrai. Ici, là, maintenant, je le suis. Ma main glisse sur l’encolure de Mila jusqu’à porter mes doigts sous son menton où je la gratte gentiment alors qu’elle aimait un souffle de satisfaction « Je pensais pas que ça me manquerait autant, de venir ici. Disons que ça fait quelque mois. » Tête penché sur le côté, mon regard posé sur lui, j’écoute, j’observe. Son regard, sa posture, ce langage corporel qui apporte souvent autant d’info que les mots et la façon de les prononcer.

J’ai quitté cet endroit en octobre ou novembre l’année dernière, est ce qu’on s’est revu depuis ? Une fois ou deux peut être, en passant, en se croisant, mais je suis curieux de savoir ce qu’il y a de neuf dans sa vie et de connaitre ces dernières interventions. Nour c’est le genre de type que je pourrais écouter parler pendant des heures de son boulot et même si je n’ai jamais spécialement été attiré par les dragons personne ne peut rester insensible à l’évocation de telles puissances de la nature « Il y à des choses à faire ici ? » Passant d’un pied à l’autre je me décale sur le côté pour lui faire face, toujours ce même sourire amusé qui flotte sur le coin de mes lèvres « Y a toujours des choses à faire ici. » Le terrain est immense, les pensionnaires relativement nombreux et c’est sans compter ceux de passage qui ont bien souvent besoin de soins particuliers.
D’ailleurs est ce que c’est pour ça qu’il est passé ? Ismaelle ne m’en a pas parlé, la connaissant je me dis qu’elle a voulu me laisser la surprise sachant le feeling que j’ai avec le Magizoologiste « Mais non là honnêtement je crois qu’on est bon. » Et parce que j’avais arrêté de m’occuper de Mila cette dernière me pousse l’épaule d’un coup de chanfrein. Si je perds l’équilibre une seconde ça n’est que pour laisser l’inertie du mouvement me le faire retrouver aussitôt et un rire bref m’échappe alors que ma main va se loger cette fois entre les deux oreilles de la Sombral.

« Et toi comment tu vas ? » Je crois que Mila est en train de s’endormir sous mes caresses, chacun des rythmes cardiaques que je peux entendre ici sont tranquilles. Je connais peu d’endroit où on se sent si serein, si à l’abri « T’as fait quoi ces derniers mois ? » Ça n’est pas demandé de manière intrusive mais avec un réel intérêt tant pour l’humain que le professionnel « A part enrichir tous les tatoueurs que tu croises j’veux dire. » Pince sans rire, sourire en coin, je le charrie comme je le fais avec tous ceux qui ont pour moi une place particulière.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 24 Juin 2023 - 22:05
Dans quelques jours, l’américain sera déjà parti pour Londres et ses contrées. Ses visites dans ce lieu suspendu sont des moments toujours trop courts. Il n’a que vaguement évoqué à Ismaelle l’enjeu qu’il y à derrière et de ses silences. Par moment, la femme lui a demandé de rester, de prendre son temps, de profiter. Dans le secret du coin du feu, il lui a avoué en partie les raisons de son côté secret. Du fait qu’il est recherché dans son pays d’adoption, la Roumanie. Qu’il s’est enfui, échappé d’hommes qui l‘ont fait prisonnier, lui et l’homme qu’il aime. Il s’est échappé d’une vie qui était destinée à le rendre ingrât, haineux, un sorcier brutal. Peut être l’est-il un peu.

Cette discussion a été venimeuse. Ismaelle lui en a voulu, de dire ces choses et de poser un risque sur ce refuge en venant ici. Elle aurait sans doute préféré ignorer tout cela. Imaginer Nour comme l’homme qu’il présente aux autres : un homme joueur, amusant, volage et d’une douceur incroyable. Cet endroit, c’est après ton le refuge de cette femme, toute sa vie en un seu lieu. Qui est-il pour le mettre à risque ?

Plusieurs fois, il a voulu en parler à Enzo, lui avouer tout cela. Quelque chose l’a toujours empêché. Sans doute parce que le voir de manière épisodique, dans ce lieu secret est toujours une constante. Un petit bout du temps qui se coupe et pour lequel il peut partager un peu de sa passion avec un autre. Un ami, qu’il se plairait à dire.

“C’est vrai que t’es souvent fourré ici - un rire amusé, il pousse du bout de sa botte du foin qui s’amasse à ses pieds. Il se souvient les premières fois qu’il a vu Enzo, la façon dont il s’est demandé pourquoi un homme comme lui aimait nager au fond des océans parmi des titans des mers. Curieusement, il trouve ça infiniment plus dangereux que d’affronter les flammes d’un dragon. - t’es arrivé quand ? Enfin, si t’es repartit un jour ! “

Amusé, il avance pour délaisser le petit tas de foin, s’accoudant à la petite barrière en bois proche de son interlocuteur, le fixant longuement. Un regard pas insistant mais qui détaille la silhouette de l’homme, puis sa main qui semble se perdre dans l’encolure de l’animal.

“Hum ça va, quand on s’est croisé j’étais en plein déménagement, là ça va mieux, j’ai plus de marques, je me sens un peu plus chez moi. - un sourire en coin, il soulève ses bras pour montrer ses tatouages. En fait, le dernier en date remonte un petit peu, le prochain s’envisage encore avec son homme. - t’as raison je crois, j’ai dû au moins dépenser l’argent pour une maison avec tout ces trucs.”

Il le dit sur un ton amusé, un haussement d’épaules désinvolte comme si ce n’était finalement pas si grave. Ou si ? Pas vraiment, ce sont ses lubies à lui. L’occasion d’enterrer un peu son don qu’il n’arrivera jamais à accepter. “J’ai pas mal bossé en vrai, j’ai fais des recherches concernant…des vilains qui trafiquent des dragons et ça m’a pris plus de temps que prévu. J’ai pas vu un vrai dragon depuis quelques temps mais j’ai un voyage de prévu dans les régions autour de l’Ecosse pour m’occuper un noir des Hébrides. Il semble avoir des difficultés à s’intégrer au climat, enfin bref tout un truc. Et toi, tes requins ? “
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Mar 11 Juil 2023 - 15:46
« C’est vrai que t’es souvent fourré ici. » Plus autant qu’avant et quelque part ça me fait un pincement au cœur mais ça ne change rien à ce que cet endroit et les personnes qui y vivent représentent pour moi. Et je sais que c’est réciproque. Leiv et Isma sont ce qui se rapprochent le plus pour moi d’un père et d’une mère, je considère Adrian et Marcia comme mon petit frère et ma petite sœur. Ici mon cœur comme ma tête sont à l’abri, ils se sentent à leur place « T’es arrivé quand ? Enfin, si t’es repartit un jour ! » Le rire que j’écrase en grattouillant toujours l’encolure de Mila fait vibrer mes épaules et ma cage thoracique, rapidement je fais le compte mentalement. Ça me filerait presque des vertiges de voir à quel point le temps passe vite « J’suis arrivé ce matin. » Enfin, le matin ici parce qu’à l’autre bout de la planète, en Californie tout au moins, faut retirer 9h et on s’est levé à une putain d’heure indécente pour un dimanche faut l’avouer. Will comme moi on est heureux d’être là, ces trucs de décalage horaire n’ont pas vraiment d’importance dans ces moments-là.

« Hum ça va, quand on s’est croisé j’étais en plein déménagement, là ça va mieux, j’ai plus de marques, je me sens un peu plus chez moi. » Je hoche la tête, à la fois curieux et dans la compréhension de ce que peut représenter un déménagement parce que je suis passé par là il y a quelques mois aussi. Au début tu vis un peu dans les cartons, tu testes des trucs en terme de déco, mais je dois avouer que je me suis rapidement senti chez moi à Ventura. J’avais la trouille de franchir ce pas, pas vraiment pour ce que ça représentait comme enjeu avec Will mais surtout de quitter mes repères et ma terre natale pour un endroit que je connaissais assez peu. M’y faire aussi vite et aussi bien je ne m’y attendais pas, tout comme je ne pensais pas m’engager aussi jeune dans une vie à deux à vrai dire. Avec le recul je crois que ça n’a rien d’étonnant, pas qu’on fasse les choses vites mais on les fait au feeling.

C’est ce que ça doit être.

« T’as raison je crois, j’ai dû au moins dépenser l’argent pour une maison avec tout ces trucs. » Les tatouages et si j’écrase un rire mes pensées vont se paumer vers Mateo et Takuma. J’en suis clairement pas là et je doute l’être un jour mais ça m’amuse de voir autant de tatoués autour de moi. Y a Jo aussi, Sova qui s’y met … Il faut croire qu’on a tous des tas de trucs à dire et qu’utiliser sa peau pour le faire est un moyen de communication comme un autre. Plus intime même, rien qu’à soi.
Les miens ont quasiment tous une signification importante à mes yeux, une histoire ou un lien. Avec la Lune, avec l’Océan, avec la vie aussi. Ma passion, mon élément, puis ma meilleure amie. Un appel à la chance, résultat d’un enterrement de vie de garçon bien arrosé … J’te l’ai toujours dit Hermano, je t’ai dans la peau !
Rien pour mon mec et honnêtement j’crois pas que ça arrivera un jour. Pas parce que ce qu’on a n’est pas précieux et ne représente rien pour moi, loin très loin de là c’est évident, mais parce que ma façon de vivre notre histoire et notre lien ne se fait pas de cette façon c’est tout. Sa peau a lui est totalement vierge d’encre, pas besoin de ça pour en dessiner les contours. Du bout des lèvres, du bout des doigts.

« J’ai pas mal bossé en vrai, j’ai fais des recherches concernant…des vilains qui trafiquent des dragons et ça m’a pris plus de temps que prévu. J’ai pas vu un vrai dragon depuis quelques temps mais j’ai un voyage de prévu dans les régions autour de l’Ecosse pour m’occuper un noir des Hébrides. Il semble avoir des difficultés à s’intégrer au climat, enfin bref tout un truc. Et toi, tes requins ? »

D’abord la grimace, le rictus de dégoût et de colère qui déforme un peu l’inclinaison de la bouche quand il évoque le trafic de dragons. Vrai que j’ai pas d’affinités particulières pour ces créatures mais la cause animale me tient à cœur et malheureusement ce genre de trucs touchent bien trop d’espèces. On en parle des mammifères marins ou des requins enfermés par les Non-Magiciens dans des aquariums aussi grands que des baignoires pour ces animaux ? Difficile de faire taire la violence que ça fait naitre en soi parfois heureusement certains – et j’en fais partie – se battent pour eux. C’est exactement ce que fait Nour pour les dragons et en grande partie pour ça que je l’apprécie autant. On a ça dans le cœur tous les deux, bien sûr que ça rapproche et si le sourire revient c’est parce qu’il a prononcé le mot magique « J’les vois pas suffisamment à mon goût. » Mes requins. C’est bien moi ça, personne ne les aime alors j’ai décidé qu’ils seraient à mes yeux les êtres les plus fascinants qui puissent exister. P’tit syndrome de persécution qui se planque là-dedans si vous voulez mon avis mais ça n’empêche pas qu’ils le sont. Fascinants. Ils inspirent une crainte si peu méritée, surtout quand on voit toutes les saloperies dont est capable l’être humain. Combien de requins tués par les hommes en une année ? Combien d’hommes tués par les requins sur le même laps de temps ? Allez voir les chiffres et vous verrez qui est un danger pour qui. J’dis pas qu’ils ne sont pas dangereux mais la vérité c’est que la majeure partie d’entre eux ne représentent absolument pas une menace pour l’homme. Blanc, Tigre, Bouledogue, ceux-là pourraient tenter de goûter mais ça serait par erreur … Évidemment ce sont ceux qui m’intéressent le plus « Va falloir que j’me décide à trouver un sujet de thèse d’ailleurs mais y a tellement d’espèces qui m’intéressent et tellement d’approches possibles. » Et ça fait beaucoup trop de tellement en si peu de phrases.

Commence déjà par passer tes exams de milieu d’année bonhomme, le reste ça suivra t’en fais pas. Je sais que l’école c’est pas vraiment un truc qui te plait, que rester le cul vissé sur une chaise toute la journée c’est compliqué et que la concentration, l’attention, ça te demande aussi pas mal d’effort. Mais regarde, tu t’en sors. Non ? Bien sûr que si tu t’en sors et d’une façon ou d’une autre t’y arriveras. Tu continueras de le vivre ton rêve parce que t’y mets tout ce que t’as. Y compris s’il faut en passer par cette voie là.

« Mais j’aime tellement c’que je fais, c’est l’pied de se lever tous les matins en sachant que tu vas passer ta journée en faisant ce truc qui t’anime du plus profond de toi même. » Ça estompe les ombres et le reste l’espace d’un moment, ça te rappelle que la monde et la vie n’ont pas forcément à être toujours difficiles et violents « C’est pas à toi que je vais apprendre ça. » La main toujours posée sur l’encolure de Mila le sourire est là, dans le regard c’est un mélange de compréhension mutuelle et d’une certaine forme d’admiration. Lui, Fenella, Ismaelle … Ils sont la preuve que l’adulte que je me vois être peut exister. En réalité il existe déjà.

« Si j’pouvais passer ma vie dans l’eau avec eux j’le ferai. »

Et c’est à peine exagéré, ceux qui me connaissent vraiment savent que je suis bien souvent plus à l’aise sur ou dans l’eau que sur la terre ferme.
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Enzo S. Ryans
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Sam 12 Aoû 2023 - 16:31
Retrouver cet endroit, c’est une suspension dans le temps bienvenue. Un espace qui vous donne l’impression d’être au bon endroit, au bon moment. Peut être qu’il y à quelque chose de l’ordre du calme ambiant qui joue sur cette impression sereine. Un endroit isolé, coupé du monde où la nature réclame ses droits petit à petit. L’espace se prête aux rêveries et même si la neige poudreuse règne partout en maître, on peut imaginer la vie qui grouille en dessous, n’attendant que  le début du printemps pour se réveiller. C’est un spectacle grandiose, d’une douceur enivrante : les fleurs qui se mêlent à l’herbe richement verte et grasse. C’est peut être ce qu’apprécie le plus le sorcier en venant ici, les différents décors qui se succèdent.  Irrévérencieux.

L’étable où ils se trouvent amènent assez de chaleur pour réchauffer le bout des doigts de Nour qui se perd sur le bois  travaillé par le temps. Il a les joues rouges, le regard de glace posé sur son ami qu’il  n’a pas vu  depuis un moment. Pour s’occuper, il récupère un  seau contenant  de la nourriture, inspectant les mangeoires. Non pas qu’il n’est pas intéressé par la conversation, c’est plutôt qu’il a besoin de s’occuper, de bouger. L'action a toujours été un peu son truc.

“Tu as pas des idées un peu pour la thèse ? Un sujet qui te branche plus qu’un autre ou alors, je sais pas, pas mal d’idées ? Je pense que …c’est courageux d’aller jusque là, je sais que j’aurais pas réussi. J’ai trop besoin de…tout ça tu vois. - il englobe l’espace des bras pour affirmer son propos. Il sait qu’Enzo comprend sans poser des mots. De la même manière qu’il est amoureux du grand large et de s’immerger. - bien sûr que tu vois.”

Un sourire amusé se porte sur ses lèvres, écoutant la suite de la conversation. Son esprit essaie de l’imaginer dans un océan face à des géants des mers et avec des palmes aux pieds. En fait, curieusement, alors même qu’il affronte la colère de certains dragons, il trouve cela moins dangereux. L’eau est un élément capricieux, il faut savoir composer avec l’environnement, se déplacer, respirer, respecter et s’arranger avec les courants. L’océan est un endroit aussi doux que révolté, c’est ce qui en fait un espace si changeant. Tumultueux.

“Tu crois…qu’un jour tu pourras me montrer ? Enfin, sans doute pas face à un requin de plusieurs tonnes, peut-être un petit ? Un bébé ? Je serais curieux de voir, observer, ça me changerait du feu ça c’est sûr.”

D’un geste, il renverse le contenant du sceau dans une mangeoire, le posant sur le sol. Avançant vers Enzo il sourit en coin :

“Je te montre mon nouveau protégé ici ? Il a encore besoin d’être rassuré mais il n’est pas méchant, plutôt craintif. Et si tu veux, on ira manger ensemble ensuite, tu me raconteras ta vi là-bas ? C’est..humide à Londres, je m’y attendais pas.”

Loin du climat de la Roumanie, loin des magnifiques monuments. Ils sont différents, mais il n’y à pas la forêt comme terrain de jeu là-bas.
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Newrose Walsh
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Ven 18 Aoû 2023 - 14:00
« Tu as pas des idées un peu pour la thèse ? Un sujet qui te branche plus qu’un autre ou alors, je sais pas, pas mal d’idées ? Je pense que …c’est courageux d’aller jusque là, je sais que j’aurais pas réussi. J’ai trop besoin de…tout ça tu vois. » Tout ça. Je le regarde écarter les bras et un sourire se dessine sur le coin de mes lèvres. Le terrain, c’est à ça qu’il fait référence et à la façon dont les traits de son visage trahissent l’amusement je sais qu’il comprend sans que je n’ai besoin d’ouvrir la bouche « Bien sûr que tu vois. » C’est pas pour ça que j’ai arrêté les cours en mai de cette année après seulement quelques mois sur les bancs de la fac mais ça aurait sans doute fini par peser trop lourd quoi qu’il arrive. Si aujourd’hui j’ai repris c’est parce que les circonstances sont différentes et que j’ai réussi à trouver une conjonction qui me permet d’être autant dans le théorique que dans le pratique. J’ai conscience que le fait d’opérer dans le monde non magique change beaucoup de choses, qu’il y a bien plus de paperasse, de technologie et de suivi en tout genre mais jusqu’ici j’arrive à trouver l’équilibre dont j’ai besoin pour continuer.

Évidemment que je préfèrerai passer mon temps en mer et avec les squales mais j’apprends à jongler des deux côtés, à accepter l’importance de chaque tache et chaque façon d’apprendre. Quant à la thèse, non, pour le moment j’arrive pas encore à cibler un truc en particulier mais ça viendra. Je sais que Will m’aidera à y voir plus clair, qu’on y passera du temps à en discuter tous les deux autant qu’il le faudra « Tu crois…qu’un jour tu pourras me montrer ? Enfin, sans doute pas face à un requin de plusieurs tonnes, peut-être un petit ? Un bébé ? Je serais curieux de voir, observer, ça me changerait du feu ça c’est sûr. » Le coude appuyé sur la porte du box je le regarde s’afférer dans la grande, à la fois amusé mais pas surpris de le voir incapable de tenir en place et presque touché qu’il s’intéresse au point de vouloir mettre un pied dans mon monde « De toute façon si tu veux un requin de plusieurs tonnes le seul que j’peux te proposer c’est le requin baleine et c’est parfaitement inoffensif. » Pas moins impressionnant et intéressant pour autant, ceci dit.

J’suis pas là pour sortir ma science comme un connard imbu de lui-même, tout ça c’est balancé avec un ton léger. Malgré ça il y a ce truc qui se manifeste chez moi dès qu’on aborde le sujet et qui me pousse à … éduquer ? J’en sais trop rien, à rétablir la vérité sans doute. Le max qu’un Grand Blanc peut atteindre frôle tout juste la tonne et c’est le plus gros spécimen carnassier, je me rends compte régulièrement à quel point les gens ont des idées reçues sur les squales. Rien de plus qu’une raison supplémentaire pour me conforter dans le fait d’avoir trouvé ma voie « Mais oui, je t’emmènerai un jour. Avec plaisir. » Même si j’ai parfois tendance à aimer garder mon univers pour moi c’est sincère « Je te montre mon nouveau protégé ici ? Il a encore besoin d’être rassuré mais il n’est pas méchant, plutôt craintif. Et si tu veux, on ira manger ensemble ensuite, tu me raconteras ta vie là-bas ? C’est..humide à Londres, je m’y attendais pas. » S’il avait mes sens il pourrait entendre l’accélération de mon myocarde, en capter les battements sourds au travers de ma cage thoracique. Une réaction directe à l’évocation du dragon, un réflexe ancestral car j’ai beau être un prédateur sous bien des aspects je reste un humain. Une créature insignifiante face à une telle puissance de la nature. Pas vraiment de la peur, je crois que c’est surtout un mélange d’humilité et d’appréhension doublé de l’excitation, l’adrénaline qui s’éveille à l’idée de se retrouve face à un être susceptible de représenter le danger « Carrément. C’est quoi comme espèce ? » D’une poussée sur mon coude et après avoir caresser une dernière fois Mila je m’éloigne du box, fais quelques pas dans l’allée. Y a comme une onde qui vient me percuter, un truc que je ne capte pas tout de suite mais qui au fur et à mesure des secondes me fait déconnecter. Nour est face à moi, soudainement c’est comme si je ne voyais plus que lui et ce que ça provoque au plus profond de moi efface tout le reste. Puis tous les autres.
J’entends mon cœur battre dans mes tempes, une chaleur étrange se diffuse partout à l’intérieur de moi et me serre le ventre d’une manière si … agréable. Je ne peux que me voir me rapprocher, ailleurs, un bras qui se lève et la main qui cherche son visage comme s’il était la chose la plus belle qui m’était donné de voir « J’avais jamais remarqué que t’avais les yeux aussi clairs. » Si j’avais conscience de tout ça la culpabilité me rongerait aussi fort le cœur que les os mais je ne vois rien, de d’autre ni de plus que lui, jusqu’à ce que le charme se rompe presque brutalement.

J’en ai les jambes qui tremblent comme si elles menaçaient de lâcher, dans ma poitrine ça tape fort. Beaucoup trop fort. La main en suspens dans les airs, l’angoisse qui s’enroule autour de la gorge et les côtes comme un serpent constricteur, j’sais plus où j’suis. Y a comme une terreur glaciale qui s’empare de moi alors que mes yeux s’écarquillent et que la réalité m’embarque comme un torrent déchainé. Le réflexe est violent, celui de le repousser alors que c’est moi qui me suis approché « Putain mais c’est quoi ces conneries ?! » J’contrôle ni la force ni la rage que j’y mets, c’est un truc primitif qui régit mes réactions alors que ma conscience comprend ou en tout cas devine ce qu’il se passe. Je ne suis plus là mais chez le Vieux il y a de ça plus d’un an maintenant, le regard de cette femme plongé au plus profond du mien, ses traits parfaits que je n’ai jamais vu alors qu’elle me vidait de mon sang et me faisait croire le pire. Empoisonné, séquestré, torturé, j’aurai jamais imaginé qu’un être aux allures d’anges puissent faire tant de mal mais son nom a fini par tomber.
Elle, c’est au pied d’une falaise qu’elle a chuté « Tu joues à quoi ? » Plus tard je m’en voudrai sûrement mais tout ce dont j’suis capable pour l’instant c’est ça. La trahison et le traumatisme dans le fond du regard et le creux du ventre, le cœur près à exploser de terreur et de haine.

Gosse paumé, abusé, en plein cauchemar éveillé.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 13 Sep 2023 - 22:59
C’est pour cela qu’il se lève le matin. Cette sensation étrange d’être parfaitement au bon endroit au bon moment. Et chaque souvenir est une douceur qu’il aime se remémorer, seul dans son lit le soir.
Flash. L’odeur de sa peau, dans un coin de forêt. Un effleurement, aussi aérien qu’un baiser volé.
Flash. La chaleur grondante d’un dragon qui a manqué de l’enflammer. Son regard, bestial. Le cœur qui s’accélère, la peur qui se noie dans l’assurance qui revient. Parce qu’il suffit juste d’une pulsation, d’un encouragement.
Flash. Le printemps qui émerveille le visage de son apprenti, trop ronchon par une si belle journée. Il aurait adoré le taquiner, mais la dernière fois il n’a pas aimé. Il s’était enfuit, et perdu, mais il ne l’a jamais avoué.
Flash. En tournant la tête, une nuée de feufollets se sont envolés alors que le silence régnait dans la forêt. Et la pluie s’est mise à tomber, l’orage grondant. Il se souvient d’avoir ris. Parce que de tortue façon, il n’avait pas terminé de nourrir les dragons.
Flash. Se perdre près d’une rivière. Décider de s’y baigner.
Flash. Un peu de lui dans la solitude des ballades norvégiennes.
Flash. Un baiser qui s’épuise. Un gémissement ou deux.
Flash.


Tant d’autres moments. Il pourrait passer ses journées, loin de tout, dans ce silence révérencieux. D’une certaine manière, c’est aussi paisible que probablement s'immerger au fond d’un océan. Personne d’autre que soi face à soi-même. Et après ? Que devient-on ?

En repensant à cela, la tournure de la conversation fait sourire Nour. Il aurait adoré partager sa passion avec tout le monde, y compris avec l’homme face à lui. Qu’un  peu de réciprocité se mêle à des passe-temps partagés. Que ce ne soit pas que des mots, et qu’il voit peut être la façon dont il s’éprend de l’océan et de ces créatures fascinantes.  

“Tu as une espèce que tu préfères ? Je veux dire, pour sa  beauté, son comportement ? Une rencontre que tu as pu faire ? Mais pour un requin de plusieurs tonnes, tu restes avec moi.” En le disant, Nour se frotte la nuque, amusé. Il s’imagine, au fond de l’eau, tentant de se débattre pour ne pas couler face à un géant des mers. Son univers c’est l’air, s’envoler. Nager est une toute autre compétence.


“Je sais pas si je sais assez bien nager pour ça.” Un haussement d’épaule, pas vraiment effrayé d’essayer. Ton tempérament est celui-ci, tu aimes expérimenter, faire de chaque moment de vie une expérience. Pour tout ces beaux souvenirs, pour ces rencontres, éphémères mais douces. “Tu le fais dans une cage ?”

Ce serait après tout plus sécuritaire, ou pas ? Il n’y connait vraiment rien en réalité, et ce monde le passionne. Pour tout ce qu’il est l’opposé du sien. Face à un dragon, une cade en métal serait forcément une mauvaise idée. Pas uniquement parce qu’ils crachent des colonnes de flammes, mais parce que ce sont des créatures qui ont besoin de cadre, de prudence et pas qu’on soit statique dans une prison de métal.

Avançant vers l’extérieur, Nour abandonne les animaux à l’intérieur. Le retour de l’odeur humide de la neige revient  à ses narines. Il peut presque sentir le froissement de la matière sous ses chaussures, la neige qui fond sous lui. Il  n’en a pas le temps, car quelque chose change diamétralement dans  l’air. Une porte qui claque, une autre qui s’ouvre.  Alors qu”il fixe Enzo, son attitude semble très différente. D’abord amusé, comme une gêne qu’on cherche à faire passer quand quelqu’un nous observe avec trop d’insistance, Nour penche la tête sur le côté, par habitude. Un petite sourire amusé, il interprète l’attitude statique de son ami comme une expression d’appréhension, ou de peur. Ce serait logique. Pourtant, la façon dont son regard se modifie exprime plutôt de l’admiration, quelque chose qu’avec le temps il a appris à détecter.

Au début, les signaux étaient difficiles à identifier, proches de ceux de la séduction. Quelques erreurs de parcours, quelques obsessions dont il a dû se défaire, avec dextérité. Etre semi-vélane, c’est prendre le risque de séduire n’importe qui, simplement d’un regard. Malheureusement pour lui, comme pour les autres, le pouvoir de charme de ce don n’est pas équitable d’une personne à l’autre. En fait, il commence à être convaincu que certains y sont immunisés, et c’est une des raisons qui fait qu’il aime autant passer du temps avec Sergius, car lui, n’y à jamais cédé. Pas même quand l’américain l’a souhaité de tout son cœur. Pour d’autres, il suffit d’une seconde. Pour des personnes comme Enzo, quelques minutes, un regard insistant, de l'inattention.

D’un geste rassurant, le sorcier lève les mains en l’air, les deux paumes comme pour mettre de la distance entre eux. Inutile, car très vite il se sent repoussé, se cognant légèrement contre la rambarde derrière lui. Le frémissement d’un animal derrière lui l’effleure mais il n’a pas le temps de s’inquiéter plus que cela. Tous ses sens sont en alerte, voulant éviter que lui, comme Enzo se blesse.  

“Attends  Enzo, laisse moi t’expliquer…”
Il n’ose pas avancer, mais il constate que même bouger un peu le pied ou la main suffit à mettre l’étudiant en panique. Statique donc, Nour murmure :

“Tu viens de subir mon don, mais je ne le contrôle pas, c’était pas intentionnel. Je suis semi-vélane, c’est…hum, je suis né comme ça. De ma mère. C’est un peu compliqué à expliquer, mais mon  don charme n’importe qui. Enfin, il est moins fort qu’un vrai vélane mais il est là un peu comme il veut. J’ai pas le pouvoir de le contrôler et ça a dû avoir effet sur toi.”


Il baisse lentement les mains et ajoute : “je ne bouge pas. Détourne le regard de moi sinon ça peut recommencer. Concentre toi sur quelque chose autour, n’importe quoi.”
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Newrose Walsh
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Ven 22 Sep 2023 - 15:40

Dimanche 11 Décembre 2016
Jorpeland, Norvège


« Attends Enzo, laisse-moi t’expliquer… » J’ai pas envie. J’veux juste qu’il la ferme et qu’il dégage, que mon regard ne croise plus jamais le sien.
Je sais que c’est faux, que ça passera, mais les émotions à vif mes pensées ne peuvent être autres. Ce qui me colle à la peau ressemble à un mélange de colère, de sentiment de trahison et d’humiliation, un truc qui m’empêche de réfléchir rationnellement, surtout qui m’empêche de le regarder alors que je m’accroche à un pilier de bois le temps de chercher mon air. Ça faisait une putain d’éternité que je n’avais pas fait de crise d’angoisse mais c’est bien ce qui me comprime autant la cage thoracique que la gorge et rend chaque inspiration un challenge au lieu d’un automatisme. Dans la grange c’est le chaos ou alors peut être que c’est dans ma tête, dans mes tempes, mais je suis presque certains d’entendre Mila piaffer dans son box. La tension se diffuse sous la charpente comme un nuage de gaz invisible, un truc qui atteint tout le monde et agite le moindre être vivant qu’il soit directement concerné ou pas « Tu viens de subir mon don, mais je ne le contrôle pas, c’était pas intentionnel. Je suis semi-vélane, c’est…hum, je suis né comme ça. De ma mère. C’est un peu compliqué à expliquer, mais mon don charme n’importe qui. Enfin, il est moins fort qu’un vrai vélane mais il est là un peu comme il veut. J’ai pas le pouvoir de le contrôler et ça a dû avoir effet sur toi. » J’entends un mot sur deux, plutôt j’écoute un mot sur deux, tout ce qui sort de ma gorge plus que de ma bouche se sont ces deux mots étouffés par mes mâchoires serrées « Sans déconner. » La voix est rocailleuse, mes doigts serrent tellement le bois que mes phalanges en deviennent blanches, tout ce que je veux c’est me barrer d’ici.

Et retrouver l’étreinte de William.
La force de ses bras autour de moi, le poids de son corps, son odeur et le grain de sa peau. Ses battements de cœur, son souffle, le tissu de ses vêtements entre mes doigts.

Un truc sensé, ce que ça devrait être et rien d’autre, me sortir de ce sentiment de dégoût que j’éprouve à l’idée d’avoir pu ressentir du désir pour un autre ne serait-ce qu’un quart de seconde. Pas parce que je rejette le concept en lui-même, ça peut arriver, mais parce que ça m’a été imposé. Et j’ai beau savoir que Nour n’y est pour rien il est en cet instant l’objet de la rage qui coule dans mes veines.

Alors oui, si je reste à distance c’est autant pour moi que pour lui

« Je ne bouge pas. Détourne le regard de moi sinon ça peut recommencer. Concentre-toi sur quelque chose autour, n’importe quoi. »

Ferme-la.

Laisse-moi le temps, ne m’infantilise pas, ça non plus je ne supporte pas. Voilà ce qui se passe quand vous prenez l’habitude de gérer votre vie en solo, les conseils deviennent parfois une agression. C’est injuste et complètement con j’en ai conscience mais en l’état je ne veux rien qui vienne de lui « J’ai besoin d’air. » Pas un seul regard et les gestes sont brusques, je passe à côté de lui en serrant les dents jusqu’à retrouver l’extérieur où la bruine continue de donner des airs mystiques au paysage. Je n’ai pas besoin de me demander où aller quand mes pas me dirigent d’eux même vers l’endroit qui accueillait mes errances et mes silences il y a de ça un peu plus d’un an. Cette espèce de promontoire au-dessus du Fjord à deux ou trois cent mètres de là, j’y ai passé des heures. A penser ou ne pas le faire, à regarder le paysage ou scotcher sur le vide, à rire, pleurer, hurler aussi parfois. Seul ou accompagné. Debout et statique je regarde l’eau en contre bas mes deux paumes glissant nerveusement l’une contre l’autre dans un besoin désespéré de s’accrocher à quelque chose. Je connais ça, je me connais moi, je connais ce qui fonctionne pour calmer mes nerfs comme mon rythme cardiaque. Un enchainement de respiration profonde, les yeux finalement clos, jusqu’à en oublier le court du temps qui passe. Des secondes, des minutes, qu’importe le temps que ça prend pour se reconnecter à soi-même et faire taire les émotions les plus virulentes ou négatives. Les mains sur le visage, puis jusque dans les cheveux, un profond soupir avant d’ouvrir les yeux à nouveau en allant chercher un peu d’aide dans les fibres de mes vêtements qui portent tant d’odeurs familières. Étrangement le Loup se fait silencieux, absent presque, je ne cherche pas à comprendre ni à l’appeler.

Comme un besoin de ne pas balancer d’essence sur les braises.

Il y a Maggie d’un côté, Nour de l’autre, des sensations similaires que je m’efforce de défaire les unes après les autres pour les maintenir loin l’un de l’autre dans les méandres de mon esprit. L’angoisse, la peur et la haine pour l’une, parce que l’autre n’a rien à voir avec ces sensations-là. Un accident, rien de plus, n’est-ce pas ? « Ça va, t’es pas blessé ? » Ce sont les premiers mots que je prononce depuis de longues minutes alors que mon regard croise le sien à nouveau. Sans s’y arrêter, sans regarder le sol mais un point anodin quelque part sur son épaule où l’humidité a foncé ses vêtements comme les miens « Désolé d’avoir eu une réaction aussi violente, c’est … » Mes iris vont se perdre une seconde sur le côté, reviennent s’accrocher à ce même point. La frustration me fait claquer ma langue contre mon palais, ça me fait chier qu’on en soit là « C’est pas la première fois que ça m’arrive et je gère pas bien la sensation d’emprise. » Parce que c’est de ça dont il s’agit et rien d’autre. Que ça ne soit pas de sa faute n’y change rien, la seule différence c’est qu’avec le calme désormais plus ou moins bien ancré en moi je ne ressens plus de rancœur envers lui.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 27 Oct 2023 - 21:49
La réaction est plus violente qu’il ne l’a expérimenté depuis longtemps. Il faut dire que ce n’est pas la première fois, depuis l’enfance, les épisodes se sont multipliés. En grandissant surtout, à l’adolescence où les choses sont déjà difficiles, même pour un petit sorcier. Avec le temps, en devenant adulte, tout a été encore plus dur à retenir. Un don, comme beaucoup l’appellent mais qui pourtant n’est en rien agréable à vivre au quotidien. Un mélange d’emprise, de contrôle, d’attirance qui ne choisit pas sa victime, ni le moment. En tatouant sa peau, il a cru quelque temps que cela avait résolu les évènements malheureux. Pendant un temps du moins, il n’a plus trop été confronté à ce genre de problèmes. Sans prévenir, une jeune femme était obsédé par lui alors qu’ils ne se connaissaient pas. Cette sensation n’a rien de flatteur, elle est insidieuse, poisseuse. Nour la déteste. Plus que ça. Il l’exècre. Pour tout ce que cela veut dire, car il est entaché profondément au consentement. Et d'une certaine manière, lui aussi perd le contrôle. Il n’a jamais su comment le contrôler, le maîtriser. Plus le temps passe, plus les signaux sont cependant simples à déceler. Du moins, la plupart du temps.

Voir Enzo réagir ainsi est un choc, assez brutal pour qu’il arrête ses explications net. Il constate que la crise a déjà démarré, et finalement, ce qu’il dit ne semble pas avoir d’impact. Reculant progressivement, il tourne juste le regard, mal à l’aise et avec une sensation de culpabilité dans laquelle il n’arrive pas à s’éloigner. Raisonnablement, n’importe qui pourrait dire que ce n’est pas lui le responsable. Lui ne l'interprète pas comme cela, et son don est sans doute ce qu’il déteste le plus de sa personnalité. Par chance, pas une seule fois il n’y à eu ce genre de problèmes avec son partenaire Sergius. Comme s’il était en quelque sorte immunisé.

Lentement et avec prudence, il observe les signes de contenance de son ami. La façon dont sa respiration reprend un cours normal, plus calme, contrôlé du moins. C’est sûrement des années de pratique, et le fait de plonger face à des créatures dangereuses, au fond de l’océan, n’est sans doute pas pour rien dans cela. Apprivoiser sa peur, la contrôler. Faire en sorte qu’elle ne nous paralyse pas, qu’elle nous octroie le droit de bouger. Jamais l’oublier, ce n’est pas permis, mais au moins bouger avec elle, comme une nouvelle information avec laquelle il faut composer.

La voix qui perce le silence qui s’est fait fait sursauter Nour. Il n’est pas facilement surpris, mais dans ce froid régnant où seul le bruit du vent extérieur existait, il faut avouer qu’il ne s’y attendait pas.
“Non je ne suis pas blessé, et toi ?”

La question pose cela sous plusieurs angles. Est-ce que je t’ai blessé ? Est-ce que j’ai brisé quelque chose ? Entre nous ? En toi ?

“Non écoute, c’est moi qui suis désolé, je ne le contrôle pas et t’es pas là pour subir ça. Je te laisse de l’espace, si tu en as besoin. Je comprend ta réaction, crois moi, j’aurais eut la même.”

Pire sans doute. Perdre le contrôle, il n’aurait pas aimer le faire dans une optique aussi “magique” ou “sorcellaire”. C’est injuste, pour l’un comme pour l’autre. Reprenant un peu contenance, Nour se replace sur ses deux pieds, observant son ami avec distante, inquiétude et sans doute un peu de peur. Pas de lui. Il a peur pour lui, de ce qu’il ressent.

“Je vais y aller.” Un haussement d’épaules, comme pour dire “t’en fais pas, je sais”. Ses pas se détournent lentement d’Enzo, la main qui errait sur le bois de la rambarde tombe dans le vide.

“On reparlera un peu plus tard ok ?”

Pour le dîner, dans un endroit plus chaleureux, moins targué de cette lourdeur dûe à l’évènement récent. Chacun pourrait recomposer d’un visage plus neutre, loin de tout cela.
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Newrose Walsh
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Ven 10 Nov 2023 - 12:27
« Non je ne suis pas blessé, et toi ? » Double sens. Je le capte dans son regard, son attitude, chacun de ses battements de cœur. Ça vient serrer le mien de culpabilité car s’il ne m’a pas blessé je ne m’étonnerais pas que ma réaction l’ait atteint bien plus que physiquement. La violence du rejet, voilà ce que je lui ai explosé au visage et je sais trop bien ce que ça fait. Est-ce que j’aurai pu réagir autrement pour autant ? Sans doute pas « Non écoute, c’est moi qui suis désolé, je ne le contrôle pas et t’es pas là pour subir ça. Je te laisse de l’espace, si tu en as besoin. Je comprend ta réaction, crois moi, j’aurais eut la même. » Est-ce qu’on peut apprendre à contrôler cette particularité ? Cette question n’a rien d’un jugement envers Nour, c’est une réelle question que je me pose. Elwynn semblait le contrôler un minimum, Maggie en a fait une arme pour détruire ses proies, est ce que c’est différent lorsque ça touche un homme ? Une fois l’angoisse et le sentiment d’agression un peu atténué ce sont toutes ces interrogations, cette curiosité que je qualifierai plutôt d’intérêt qui se manifeste.

« Je vais y aller. » Un clignement de paupière, je l’observe avec toujours dans le bide cette appréhension. Et si ça recommence ? Aucun de nous deux ne mérite de se retrouver une fois encore dans cette situation mais alors qu’est ce qu’on fait ? Comment on fait ? C’est comme si face à lui j’avais perdu tous mes repères en une seconde et cette sensation ne me plait pas. J’ai face à moi un ami, un modèle sur certains aspects, je n’ai pas envie qu’il devienne un étranger ou pire quelqu’un dont je me méfis. Il n’a pas changé en l’espace de quelques minutes, il est toujours le même, je refuse de laisser cette nouvelle perspective prendre plus de place qu’elle ne le devrait « On reparlera un peu plus tard ok ? » Le froid qui vient caresser ma nuque et fait frissonner le dessus de mes mains est un mélange de climat et de sentiments, malgré tout je sais avoir besoin de me poser, prendre du recul, laisser passer l’instant « Ok. » Je me dis qu’on en a peut-être besoin tous les deux d’ailleurs mais c’est autre chose qui me passe par la tête quand je débloque mon corps, me remets en marche et lui pousse l’épaule de la mienne quand je me remets en marche « Mais fais pas ton sauvage, viens à l’intérieur avec tout le monde. » Est-ce qu’il est déjà passé par la maison ? J’en ai pas l’impression, aucune autre odeur que la sienne ne flotte sur lui alors avec un mince sourire sur le coin des lèvres je l’invite à me suivre.
Mains dans les poches à l’abri du froid, les épaules tassées et les cheveux planqués sous la capuche je m’amuse du bruit sourd que font chacun de mes pas dans la neige jusqu’à retrouver le son mat du bois des escaliers et de la terrasse. A l’intérieur les chiens s’agitent, aboient de l’autre côté de la porte vitrée tandis que je frotte mes semelles sur le paillasson pour en défaire le mélange de neige et de terre qui s’y est accroché. Capuche rabaissé, manteau enlevé, je laisse mes pompes à l’entrée et empêche les trois monstres de sortir en me faisant repeindre le visage au passage « J’ai trouvé un chat errant. » Le sourire est plus franc cette fois, presque sournois alors que je me redresse et désigne Nour d’un geste du menton.

Les rires remplacent la gêne qui avait pu s’installer entre nous, tout le monde accueille le nouveau venu chaleureusement et je vais m’assoir par terre près de la cheminée. Près de William, surtout, qui passe sa main dans mes cheveux pendant que je glisse mon visage contre son cou un instant. Comme un besoin de le retrouver, de le sentir, de chasser cette sensation poisseuse qui me colle à la peau depuis que le don de Nour s'est déclenché et m'a happé sans que je ne puisse luter.
L’attention est ailleurs, ce moment-là n’appartient qu’à nous jusqu’à ce que Marcia tende les bras vers moi et quitte ceux de son frère pour retrouver les miens. Ses petits pas sont malhabiles et hésitants, pas encore suffisamment assurés pour qu’elle marche seule du haut de ses 10 mois mais ça viendra « J’vais rester là encore un peu, Nour m’a proposé qu’on mange ensemble ce soir. » Mon regard va de la petite à Will en passant par Wax qui tente une percée jusqu’à nous mais est interrompu par Fenrir. Les yeux bleus de mon petit ami glissent sur mon visage, un sourire étire le coin de ses lèvres « Les requins j’ai rien dit mais j’te préviens, les dragons c’est mort j’me tire. » J’affiche mon air le plus innocent, hausse les épaules, laisse-le rire secouer mes épaules sans penser aux choses les plus lourdes. Ici rien de sérieux, je ne troquerai pas mes squales pour de gros lézards cracheurs de feux – sans offense.

▬ * ▬

Plus tard dans la soirée, quelque part en Norvège

Est ce que la tension est retombée ? Je l'espère car marcher sur des œufs avec Nour n'a rien d'un truc naturel pour moi et je ne pense pas me tromper en pensant que c'est réciproque. Tout à toujours été fluide entre nous alors c'est vrai, je ne comprends pas pourquoi tout à dérapé comme ça d'une seconde à l'autre et sans prévenir. Ce don je ne le juge pas, pas quand il s'agit d'une personne comme lui ou comme Elwynn qui je le sais n'en useraient jamais pour faire du mal. Pas à moi en tout cas.
Mais je l'admets ça reste bloqué là, dans ma gorge, une incompréhension que je décide d'exposer et exprimer alors qu'on marche tous les deux côtes à côtes et que je ne me sens pas entièrement serein « Est ce qu'il y a un déclencheur ? » C'est vrai, si ça se trouve c'est de ma faute ? Est ce que j'ai fait ou dit quelque chose qui a actionné la mauvaise manette ? J'en sais rien, je veux juste comprendre et qu'on s'extirpe de ce malaise qui nous étreint encore tous les deux.

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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 18 Nov 2023 - 1:42
Le rejet est moins pire que le dégoût. Celui qui est insidieux, qui se colle à votre peau lorsque vous regardez votre reflet dans un miroir le soir. Quand vous observez l’homme que vous êtes, avec son histoire, son passé. Ses défauts, aussi nombreux qu’ils s’étalent devant vous. Et certains soirs, vous enviez les autres dans leur simplicité. Dans ce qu’ils sont que vous n’êtes pas. Evidemment, ces réflexions ne s’arrêtent pas qu’au physique. Elles sont un entremêlement d’un manque de confiance en soi. D’un monde où on s’abandonne soi-même. Qu’arrive-t-il lorsqu’on s’est trahis soi-même  ? Que notre estime de nous est si faible qu’on en vient à se détester ?

Alors, le rejet est moins désagréable que le sentiment déraisonnable qui vous colle à la peau. Il n’y à pas pire juge que soi-même. L’histoire sait combien Nour est inventif à ce sujet-là. Cruel, parfois même. Dans les secrets des nuits sombres, un peu comme celle de ce soir. Lorsque lui seul se baladait en Roumanie, perdu dans ses pensées.  Peut-être cherchait-il à se camoufler derrière les étoiles ?

Une seule personne, une seule, sait ce qui se cache derrière ses façades. Derrière l’incertitude de ces sourires qui mangent le visage du sorcier. Des douceurs qui transpirent dans son regard, dans ses gestes. Une seule personne connaît la fébrilité qui agite ses nuits, quand un autre doit l’aimer. Les incertitudes qu’il a quand le désir d’un homme se pose sur lui. La timidité qui en résulte, comme la certitude que quelque chose se passera nécessairement mal. Ces blessures creusent des marques indélébiles. Plus que les brûlures sur son corps. Plus que ses tatouages, sacrifications modernes.

Pour autant, comment pourrait-il en vouloir à Enzo pour sa réaction ? Il n’a pas menti. Il aurait eu la même. Empreint de dégoût, d’amertume avec l’impression d’avoir été trahis. La confiance se bâtit  sur un respect mutuel, sur le respect des limites. Son don ne fonctionne malheureusement pas ainsi. Le consentement est toujours trahis, imposé brutal. Et plus le temps passe, plus il semble difficile de vive avec…

Prendre congés, se faire petit, esquiver une situation qui est arrivée trop régulièrement et avec une fréquence parfois quotidienne. Sauf avec un. Une bouffée d’oxygène dans l’anxiété qui règne dans sa vie. Évidemment, marcher sur des œufs constamment est difficile, éreintant. Socialement difficile. Avec le temps, Newrose a réussi à identifier les premiers signes, à les annihiler plutôt rapidement pour éviter une crise. Souvent. Ce qui n’est pas systématique, il s’ancre dans les situations, face à la réceptivité de certains, la fatigue qu’ils peuvent ressentir, la proximité. Avec le temps, il a bon  espoir de le maîtriser, assez pour que ce genre de situations n’arrivent plus jamais.

L’invitation que lui fait son ami le surprend. Surtout après ce qu’il vient de se passer. C’est vrai, il commence à bien le connaître, il n’a pas pris le temps de rentrer une seule seconde. A quoi bon ? Ils ont cela en commun tous les deux. L’amour de l’extérieur. Se perdre pour mieux se retrouver dans ces endroits. Face à tout cela, il n’y à que l’immensité et nous-même. Contrairement à notre  reflet, la nature a quelque chose de plus bienveillant. Comme si elle savait d’elle-même ce qui est bon pour vous. Il l’a toujours vu ainsi. Son équilibre.

Néanmoins, il n’est pas seul. Rejoindre les hôtes de ce sanctuaire est sur sa liste de choses à faire. Disons, qu’il avait juste pris plaisir à voir Enzo en premier. Prendre le temps à deux de discuter, d’apprécier le calme. Il reconnaît en lui quelque chose de stable, cette même forme de force qu’il reconnaît depuis toujours envers son homme, Sergius. Des hommes avec qui il peut être silencieux, pendant des heures, sans craindre le jugement sévère de la sociabilité générale. C’est en cela, qu’il apprécie d’être son ami.

Hochant simplement la tête, il suit, pas très fier, un peu anxieux, Enzo vers la maison principale. Le bruit de la neige fait un bruit particulier sous leurs chaussures. La chaleur de l’endroit frappe les joues refroidies. Le feu près des canapés est brûlant, agréable, chaleureux. Contraignant un sourire de circonstance, Nour se farde d’une bonne attitude. Il est  un peu blessé, c’est sans doute vrai. Pas contre son ami, ça jamais. Envers lui-même, d’êtres si socialement inapte.

S’asseyent après avoir salué tout le monde, il discute calmement avec son amie depuis déjà de longues années. Elle partage cet amour des animaux. Le sanctuaire ici offre refuge à des dragons que Newrose protège depuis quelque temps. Bien qu’ils ne se voient pas si souvent, c'est toujours un plaisir d’avoir des informations. Toujours très vague, sur l’endroit où il vit. Il ne veut pas la mettre en danger, et avec le temps, elle a appris que moins elle en savait, mieux elle se portait. Sur l’origine de ces dragons, que Nour prend un temps fou à dresser, calmer, aborder. Soigner. Des allées et venues de l’américain. De sa solitude. Il ne vaut mieux pas trop en savoir. Elle sait juste que c’est une personne bienveillante, avec un bon fond. Et de bonnes intentions.

Observant  les interactions entre Enzo et William, le sorcier se transpose légèrement de jalousie. Légère. Toujours. Il se demande juste la sensation que cela ferait de vivre un amour normal, avec la douceur d’une tendresse partagée au coin du feu. Avec Sergius, les tendresses ont toujours été faites en privé, avec pour seul regard, la lune, le soleil et la forêt roumaine. Le secret des frémissements, bien camouflés des familles dans lesquelles ils ont grandi. Un autre monde. Seulement, il est heureux pour lui. Il peut le voir dans les sourires, le bonheur  partagé. C’est suffisant, s’il est heureux.

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En marchant, Nour s’est arrêtée volontairement devant un vieux pin. Il pose une main sur l’écorce, les yeux clos une seconde, écoutant ces espaces qu’il connaît si bien. La respiration plus calme, une forme d’équilibre qui se crée. Il adore venir ici. Vraiment. Il  se sent un peu plus lui-même. Plus qu’en étant à Londres, dans l’enfer citadin.

La question transperce son calme apparent. Bien qu’il fasse sombre, il ouvre son regard bleuté sur le sien, doux, comprenant la question pour ce qu’elle est.

“Oui et non. Le déclencheur, c’est toujours moi. Pas volontairement. Tu peux le voir comme un bouton avec un courant électrique. Sauf que, je n’appuie pas sur le bouton, il y à un faux contact. Je travaille dessus en réalité, depuis un moment. Avec le temps, j’arrive à mieux le contrôler. Ce n’est pas toi, le déclencheur tu sais ? Il n’y à pas de cible  ou que sais-je…c’est juste…une décharge électrique. Certains …ils sont comme immunisés, même après des années. C’est jamais automatique. Quand je suis fatigué, le don est…moins contrôlable, plus difficile à gérer.”
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Newrose Walsh
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Ven 24 Nov 2023 - 16:18
J’suis pas serein, je mentirai si je disais que c’est le cas. C’est là, toujours un peu lattant, insidieux, la peur que ça se reproduise. J’ose pas vraiment le regarder droit dans les yeux alors que ça n’est pas mon genre de fuir le regard et ce peu importe les circonstances. Il se passera quoi si ça se déclenche à nouveau ? Je l’admets j’ai hésité à m’éloigner seul avec lui mais j’ai pas envie de rester bloqué là-dessus. Pas quand il s’agit d’un type que j’apprécie vraiment et que je n’ai pas envie de résumer à ça.

Alors voilà, je prends le risque, j’exprime mes interrogations … Celles d’un type qui a juste besoin de comprendre un fonctionnement et une situation qui lui échappe. Ce que ça implique, aussi.

Quand Nour s’arrête j’en fais autant, me nourrit moi aussi de tout ce qui nous entoure. La nuit tombe dangereusement vite en cette période si haut dans le Nord mais mes autres sens m’ont appris qu’on peut trouver des repères ailleurs, d’une façon différente. La lune bien sûr, les étoiles si elles sont visibles, les sons amplifiés, les odeurs … Je capte tout ça comme un humain mais aussi comme un animal, je m’en imprègne, depuis que j’ai accepté ce que je suis je n’ai plus jamais eu peur de la nuit.
Même si Nour ne partage pas ma double nature je vois, surtout je ressens, qu’il se détend lui aussi au contact de la nature et ce silence enneigé qui nous entoure. Je ne suis pas le seul ici à mieux respirer au milieu des arbres qu’entre les buildings « Oui et non. Le déclencheur, c’est toujours moi. Pas volontairement. Tu peux le voir comme un bouton avec un courant électrique. Sauf que, je n’appuie pas sur le bouton, il y a un faux contact. Je travaille dessus en réalité, depuis un moment. Avec le temps, j’arrive à mieux le contrôler. Ce n’est pas toi, le déclencheur tu sais ? Il n’y a pas de cible ou que sais-je…c’est juste…une décharge électrique. Certains …ils sont comme immunisés, même après des années. C’est jamais automatique. Quand je suis fatigué, le don est…moins contrôlable, plus difficile à gérer. » Mains dans les poches de mon manteau, la capuche rabaissée sur les épaules, j’écoute, j’engrange. Chacun de ses mots vient agrémenter un tableau mental sur lequel j’écris les faits et sa réalité. Du soulagement ? Un peu. J’en sais trop rien.
J’y trouve surtout des similitudes avec ce qui m’habite depuis maintenant presque 5 ans, même si nos particularités diffèrent il est évident que nos émotions sont un moteur, un déclencheur, quelque chose qui influe sur ce qui peut émaner de nous. Bien sûr qu’encore une fois je pense à Elwynn, je fais le parallèle, prenant un soin presque chirurgical à ne pas mêler Maggie à ces réflexions. J’peux pas la comparer à ces deux-là, j’peux pas mettre dans le panier deux amis et une psychopathe qui a bien failli me prendre la vie. Sous bien des aspects. J’aurai pu survivre mais perdre la raison, ça m’a pris une énergie monstre pour revenir, pour récupérer, pour redevenir moi-même et m’extirper de la boue acide dans laquelle elle m’a englué. J’inspire, le regard rivé sur la neige au sol entre nous deux sans vraiment la voir, ne sachant pas trop ce que j’ai envie d’aborder ou non avec lui. Lui parler d’El’ ce serait enfoncer une porte ouverte, lui dire ce qu’il sait déjà parce qu’il le vit au quotidien. Lui parler de Maggie ce serait rompre un secret qui protège beaucoup trop de monde.

Mais ce serait aussi ma façon à moi de lui expliquer pourquoi j’ai réagi comme je l’ai fait.

J’expire.

« Le faux contact je vois, ça m’est déjà arrivé aussi avec la Lycanthropie. » Du bout du pied je dessine une forme indistincte dans la neige, penche la tête sur le côté et plisse la bouche d’un côté « Ça m’arrive encore. » Bien sûr que ça m’arrive encore, qui peut se targuer d’être à 100% l’intégralité du temps ? « Quand j’suis fatigué ou émotionnellement instable. » Comme toi, comme n’importe qui d’autre « J’fais pas tomber les autres sous mon charme quand ça arrive, c’est plus du genre … ta tête dans le mur. » Si je lâche un rire il est plus cynique qu’autre chose. Je sais à quel point je peux être dangereux, à quel point il est important que je fasse attention aux signes avant-coureurs pour intercepter ce fameux faux contact avant qu’il ne se produise. Je me prends pas ça à la légère, quitte à ce que ça me pompe encore plus d’énergie et si vraiment j’ai besoin de relâcher la pression j’essaie de trouver des moyens qui n’impliquent personne d’autre. Best case scenario.

Sans trop y prêter attention je me remets en marche, laisse courir mon regard sur ce qui nous entoure. Les arbres, leurs branches blanchies par endroit, mélange de pins, chênes et hêtres « Une raison particulière à cette fatigue ? » De biais je lui jette un regard, pas trop certain de jusqu’où je peux aller en terme d’intimité dans mes questions.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Lun 4 Déc 2023 - 21:36
La tempête s'est levée trop vite. Maintenant, tout est plus calme, à l'abri dans les horizons enneigés. Ici, les fureurs personnelles s’étiolent. Elles laissent la liberté aux confidences d’offrir des éléments de réponse. L’américain aussi, est rongé de toutes ces petites choses qui le rende inquiet, lui font manquer d’estime de soi. Les racines sont ancrées depuis des décennies, à affronter son don. Et qu’obtient-on réellement à combattre une partie de soi ? L’enfouir, au plus profond de soi jusqu’à tenter de l’oublier. Ce sont bien à ça que ses tatouages servent à décorer la vérité pour tenter de l’oublier.

Il a commencé à les faire des années en arrière, quand regarder son propre reflet lui rappelait chaque incident, trop clairement. A n’en pas douter, ôter le consentement de l’autre, le charme à son insu n’est pas une chose plaisante. Pire, elle vous donne l'impression d’être un imposteur, d’user d’une magie que vous ne vouliez même pas de prime abord. Avec le temps, il a su vivre avec cette partie de lui. Non, en fait, pas tout à fait, mais la camoufler n’a eu aucun effet. Il a bien fallu réfléchir à une façon de se dompter soi-même. Travailler, apprendre à maîtriser son don vélane, c’est peut être la solution.

Avec tout le reste aussi, il mène une bataille acharnée. Lui-même. Son amour pour un homme qu’il ne pensait pas revoir. Sa famille, qu’il ginore royalement pour éviter d’accéder à des pensées qui ne sont pas les siennes. Surpasser la trahison de la famille Klemheist. Sortir des douleurs ressenties pendant ces journées de torture, avant son arrivée à Londres…

Secouant la tête, oubliant volontairement tout cela, il préfère se concentrer sur Enzo. Rocher accroché-là au milieu des flots. Et son combat à lui ? Le sorcier n’en a aucune idée.

“C’est…comme perdre le controle et ne rien pouvoir y faire. J’ai l’impression d’être abjecte, et je le déteste ce don, crois moi…”

Ce mal-être est profond, il l’admet seulement à son ami. La seule personne qui le sait réellement se trouve à Londres, dans un appartement qu’ils habitent désormais à deux. Ne pas s’aimer, c’est espérer chaque jour être un autre.

“Tu y parviens ? Je veux dire, ça s’améliore pour toi ?”

Une hésitation, je regarde le pied d’Enzo jouer dans la neige. Le temps est doux, je l’adore. Je pourrais m’asseoir ici, des heures jusqu’à ne plus sentir mes orteils. Juste pour ce calme-là, cette quiétude. Inspirant longuement, je regarde mon ami, camarade des beaux paysages, lui lançant un sourire. Le genre de sourire un peu contrtit, qu’on offre car votre ami n’est pas stupide et arrive à voir que vous n’allez pas si bien que ça.

“C’est si évident que ça ? Je…je pensais ne jamais revoir Sergius. J’ai du t’en parler, mon apprenti. J’ai fuis à Londres, pour ma sécurité et la sienne. Il y à quelques semaines, je l’ai revu, par hasard - une hésitation à nouveau, me remémorant la rencontre - on pourrait croire que c’est pas vraiment du hasard. Depuis, ça me fait juste réfléchir. Et j’ai peur, pour notre sécurité à tous les deux. Surtout, je ne sais pas trop où on va tu vois…et plus les jours passent, plus je me demande si c’est une bonne chose, lui et moi.”

Un haussement d’épaules, un sourire à nouveau.

“Le destin hein.” Un clin d’oeil, la légèreté de Newrose Walsh en pleine action, pour pallier à la lourdeur des aveux. “Il ne faut pas t’inquiéter. C’est juste compliqué. Je ferais en sorte de me reposer, ça ira mieux. Je m’excuse…vraiment tu sais ?”
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Ven 15 Déc 2023 - 16:30
« C’est…comme perdre le controle et ne rien pouvoir y faire. J’ai l’impression d’être abjecte, et je le déteste ce don, crois moi… » Il y a des limites à a comparaison et je me détesterais d’admettre que son don me parait bien pire que le mien. C’est pas lui que je trouve abjecte, c’est ce truc qui se manifeste sans qu’il – ou toutes les personnes le possédant et qui ne veulent pas agir volontairement sur les autres – ne puisse rien y faire et vient taper au plus profond de l’intime. C’est comme un flux, une vibration, un truc qui se contrefout de ton libre arbitre et des conséquences que ça pourrait entrainer. J’ai du mal à associer la Lycanthropie à ça c’est vrai mais au final, est ce qu’une Morsure forcée ou la mort n’entrent pas dans le même cas de figure. L’agression se manifeste différemment mais elle est bien présente, existante et inhérente « Tu y parviens ? Je veux dire, ça s’améliore pour toi ? » Tête vaguement penchée sur le côté je regarde autour de nous avant de retrouver son regard dans un enchainement de mouvement totalement réflexes « J’ai atteint un certain stade d’équilibre mais tu sais jamais ce qui peut te tomber dessus et te faire basculer donc j’évite de prendre ça pour acquis. » La nuance et la prudence, je crois que c’est comme ça que je qualifierai ma façon de gérer qui et surtout ce que je suis bien que l’un n’aille pas sans l’autre « Mais globalement ça va, j’ai apprivoisé cette partie de moi depuis un moment maintenant. » Chacun son propre rythme, j’ai rencontré des Lycans qui n’acceptent pas ce qu’ils sont même au bout de plusieurs années alors j’imagine que c’est la même chose pour n’importe quelle autre particularité, non ? L’acceptation. Par soi-même, peut être aussi par les autres.

Et le sujet glisse comme une masse de neige dérape d’un toit quand le soleil la caresse un peu trop. Sa fatigue évidente, qui ne m’échappe pas à moi en tout cas parce que je reconnais cette lassitude, je l’ai ressenti « C’est si évident que ça ? Je…je pensais ne jamais revoir Sergius. J’ai du t’en parler, mon apprenti. J’ai fuis à Londres, pour ma sécurité et la sienne. Il y à quelques semaines, je l’ai revu, par hasard. » Ça me prend quelques secondes mais les souvenirs reviennent, c’est effectivement un prénom que j’ai déjà entendu. Ce que j’y note aujourd’hui est différent de ce que j’avais perçu jusqu’ici en revanche, pas une variation mais plutôt un truc qui m’avait sans doute échappé ou auquel je n’avais pas prêté attention. La sienne s’égare un instant dans ses propres souvenirs et ce simple « départ » est plus éloquent que n’importe quel mot je trouve « On pourrait croire que c’est pas vraiment du hasard. Depuis, ça me fait juste réfléchir. Et j’ai peur, pour notre sécurité à tous les deux. Surtout, je ne sais pas trop où on va tu vois…et plus les jours passent, plus je me demande si c’est une bonne chose, lui et moi. » Malgré moi un rictus proche de la grimace traverse mon visage. Rien à voir avec du dégoût bien évidemment, c’est plutôt comme une sorte de compassion un peu triste parce que je remets en place les pièces du puzzle. Mes pensées voguent vers Eleanor et Tatiana, vers la tristesse de ma cousine de ne pas pouvoir vivre cet amour comme il le mériterait. Comme elle le mériterait. Le schéma n’est pas totalement identique mais la raison de ces craintes est la même, une que je connais bien et dont j’ai expérimenté les conséquences « Le destin hein. » Son clin d’œil me fait retrouver le sourire, j’oublie son Vélanisme et les risques potentiels. La conversation redevient plus confortable malgré la lourdeur d’un tel sujet « Il ne faut pas t’inquiéter. C’est juste compliqué. Je ferais en sorte de me reposer, ça ira mieux. Je m’excuse…vraiment tu sais ? » Derrière ses excuses je vois de la peine, un truc qui me serre le cœur « Je sais. » Le geste est calme, je pose ma main sur son épaule et lui offre un sourire plus large « Ça ne te définit pas. Ce « don », ça n’est pas qui tu es. » T’es Nour, Newrose, un type bien qui a choisi de dédier sa vie à lutter contre l’injustice en protégeant des créatures qui en ont besoin. Et un type dont le cœur bat pour un homme et une histoire que d’autres ont choisi de compliquer.

Un truc qui me parle.

Ma main retrouve son écrin de tissus et je repends mes pas tranquillement dans la neige qui craque à chaque foulée « C’est quoi déjà ce proverbe … » Je fronce les sourcils, réfléchi puis claque des doigts en tendant l’index vers lui « Ah oui, pour vivre heureux vivons cachés. Un truc dans l’genre. » J’adhère pas, j’ai décidé de vivre des tas de trucs au grand jour mais cette discussion qu’on a eu avec Eleanor m’a fait réfléchir. Ça m’a coûté cher, aujourd’hui je vis à l’autre bout du monde et loin des monstres pour avoir la paix. Pas entièrement caché et c’est un peu le hasard qui a joué son tour mais pas totalement à découvert non plus puisque c’est ma vie qui est en jeu « J’sais pas si t’es au courant mais j’viens d’une famille de Sang Pur. » Pas un secret mais j’ai pas le souvenir qu’on en est déjà parlé. C’est pour moi simplement un détail, un non sujet « Et avant Will j’ai eu un autre copain. Je l’ai rencontré à Poudlard, il est Non-Magicien. » Tiercé gagnant même si j’suis pas vraiment certain de ce que ça veut dire. Évidemment que ça me colle des frissons d’évoquer tout ça mais j’ai avancé, mis toutes ces souffrances derrière moi « La majorité des membres de ma famille de sang ne veut plus entendre parler de moi et même ceux que ça ne regardaient pas, que je ne connais même pas, ont essayé de me faire changer. Et de nous séparer. Globalement par la force. » Pas envie d’entrer dans les détails, ça ne servirait à rien de toute façon « J’pense qu’on peut résumer tout ça en disant que la tolérance c’est pas tellement le créneau des Sang-Purs. » Un rire cynique pour la route, malgré ça je me sens serein « J’me méfis bien plus d’eux que des requins, ils sont prêts à n’importe quoi pour éradiquer ce qui ne leur ressemble pas. » Parce que je crois que c’est ça qui t’inquiète, non ? Ce qu’ils pourraient faire. Ce qu’ils pourraient vous faire. J’peux juste te partager à demi-mot ma propre expérience, te mettre en garde même si t’as pas l’air d’en avoir besoin « Mais il y a des choses et des personnes qui en valent la peine. » Des histoires, tellement belles qu’elles ne devraient pas être souillées par toute cette haine injustifiée « A chacun de faire ses choix en connaissance de cause. » Si je hausse les épaules ça n’est pas parce que je minimise le sujet, loin de là, mais je ne ressens pas spécialement de gravité en m’exprimant. Ce sont ses épaules à lui qui sont lourdes, pas les miennes.
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Enzo S. Ryans
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Mar 2 Jan 2024 - 7:39
« Ça ne te définit pas. Ce « don », ça n’est pas qui tu es. »

Est-ce vrai ? Est-ce-que ce que l’on est est défini par nos aptitudes, notre nature ? Ou bien, par notre nature profonde ? Est-ce que le sorcier est défini par où il a grandi ? Par où a-t-il à résider, en Roumanie ? Ou par ce récent voyage à Londres ? L’imbrication des trois peut être ? Avec le temps, il n’arrive plus tout à fait à coïncider les différentes versions de lui-même. Le souvenir de ce garçon qui étudiait aux Etats-Unis pour devenir ce qu’il est désormais. Son angoisse de partir, quitter cette terre, ses paysages qu’il aimait tant et le foyer familial pour partir à l’aventure. Travailler beaucoup…Faire ses preuves. Être recueilli, embauché par la famille Klemheist et y trouver une nouvelle famille. Le respect, la considération de faire quelque chose de bien en prenant soin de ces créatures magiques. Puis tout le reste…l’incertitude des regards avec Sergius, perdus dans une forêt. La disparition, se faire passer pour mort. Vivre un début d’histoire avec Leo, ici à Londres, pour oublier Sergius. L’oublier vraiment…S’oublier avec.
Le plus dur, en définitive, ce n’est pas ce don. C’est de perdre de vu qui l’on est.

La main sur l’épaule du sorcier ne paraît pas lourde. Le ton de la discussion s’est allégé, il fait voler la situation désagréable d’un peu plus tôt. C’est une main amicale, compatissante sans doute et qui se veut rassurante.

« Ah oui, pour vivre heureux vivons cachés. Un truc dans l’genre. »

Un source apparaît sur le visage de Nour. Ses joues sont d’ailleurs rougies par le froid et son regard se dépose une seconde sur Enzo avant de retourner à la contemplation du paysage, tout en marchant. “Ici, on pourrait pas être plus cachés.”

Une simple constatation, dite sur un léger trait d’humour. Une répartie qui constitue une forme de protection chez le sorcier. S’engager socialement est compliqué, il saisit les effets d’humour pour pouvoir garder la face, continuer d’être dans la discussion sans trop s’engager émotionnellement. La constatation est une évidence, elle ne transpire pas vraiment de rancœur, juste un fait. Si on lui demande son avis, il préfère être ici perdu au milieu de nulle part que dans une immense ville comme Londres. Rien que pour le fait de voir là au loin, des petits créatures se baladent, cherchant sans doute un endroit à l’abris, au chaud.

D’une oreille attentive, je m'interromps dans la neige, au milieu de nulle part, là où finalement les confidences sont plus simples. Personne d’autre pour accueillir ses secrets, ses confessions, uniquement eux deux. Pour seul juge, la nature, qui reprenant ses droits les accueille dans ses bras le temps d’un soir. Il sera toujours temps demain d’oublier, regarder l’autre, un ami, d’une manière nouvelle. Pas inchangé, mais avec plus de clarté car on commence à comprendre quelle est sa lutte intérieure.

Le visage de Newrose passe par pleins d’émotions. La compréhension pour commencer, une écoute attentive d’un homme qui visiblement partage sa vie avec un autre. Ils ont plus de points communs qu’il ne l’avait imaginé, et c’est de plus en plus amusant à découvrir. Le destin non ? Plus le temps passe plus Nour commence à croire que tout les évènements qui ont lieu entre eux ne sont pas anodins. Puis, c’est la surprise qui se dessine sur son visage. D’entendre ces vérités, dites avec plus de facilité qu’il n’aimerait l’avouer.
“Vous êtes toujours ensemble ? Je savais pas que tu venais d’une famille de sang-pur. J’ai moins peur de la mienne que de la sienne, en vrai…je crois que tu as raison, ils sont prêts à tout. Même à perdre leur propre fils dans la bataille…- une hésitation, une seule - il m’a manqué, mais être ensemble ça remet tout en cause…j’ai peur.”

Comme on a peur de perdre l’homme qu’on aime réellement. Pas parce qu’il partirait mais parce que les conséquences dont les deux hommes sont en train de discuter sont la mort. Avec une douceur propre au dragonologue, Nour suspend la conversation pour tendre la main et récupérer des flocons de neige sur sa main nue, comme si le froid ne l’affectait pas.

“Merci Enzo, pour tout ça. Je pensais pas avoir besoin d’en parler, mais je pense que si. Je pense que j’avais besoin…de mettre un peu au clair tout ça. Ta famille, tu les vois encore ?”

Ajoutant finalement : “Tu n’as pas trop froid ? On peut rentrer.”
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Jeu 4 Jan 2024 - 14:16
« Ici, on pourrait pas être plus cachés. » Cette réflexion me fait sourire, je ne sais pas s’il sait à quel point ça résonne en moi tant cet endroit a souvent été un refuge. Une pensée générale et qui évoque la forêt, l’immensité nuancée de blanc, vert et brun où l’on se trouve mais que j’extrapole en silence. C’est ici que j’ai passé plusieurs semaines à me remettre mais aussi à me planquer après Maggie, ici que j’ai passé plusieurs pleines lunes que ce soit seul ou accompagné, à l’abri des projecteurs de Londres braqués sur les Lycans depuis un an.
Jørpeland est un abri, un havre de paix pour tous ceux en ayant le besoin. Pour moi il est aussi synonyme de famille.

Et parce qu’on en parle.

« Vous êtes toujours ensemble ? Je savais pas que tu venais d’une famille de sang-pur. J’ai moins peur de la mienne que de la sienne, en vrai…je crois que tu as raison, ils sont prêts à tout. Même à perdre leur propre fils dans la bataille… » Plusieurs info qui arrivent en même temps et si j’ai commencé par un rire il meurt bien rapidement au fil de ses mots « Il m’a manqué, mais être ensemble ça remet tout en cause…j’ai peur. » La peur n’évite pas le danger. Encore et toujours. La peur te rend vigilant, alerte, te pousse à rester sur tes gardes et dans une configuration comme celle-ci c’est une question de vie ou de mort.

La mort me semble une perspective bien loin en cet instant de calme. Pas un bruit si ce n’est le battement de quelques cœurs et la neige qui craque sous les semelles. L’océan n’est pas très loin, si je pousse mes sens je pourrais sans doute capter son roulis et l’odeur des embruns. Je regarde Nour jouer avec les flocons et le moment se suspend quelques secondes, j’oublie ce qui s’est passé dans la grande un peu plus tôt « Merci Enzo, pour tout ça. Je pensais pas avoir besoin d’en parler, mais je pense que si. Je pense que j’avais besoin…de mettre un peu au clair tout ça. Ta famille, tu les vois encore ? » Je comprends. Ce genre de secret peut devenir lourd à porter et j’ignore tout de son entourage à vrai dire. Est-ce qu’il a des amis ? Des membres de sa famille dont il est suffisamment proche pour aborder ce sujet ? Encore une fois mes pensées volent jusqu’à Eleanor et je me demande combien on peut être dans ce cas-là. A aimer la mauvaise personne « Tu n’as pas trop froid ? On peut rentrer. » La surprise est évidente, rapidement noyée par un sourire qui se transforme en rire. Est-ce qu’il a oublié ce que j’étais ? Puis je me souviens que tout le monde n’a pas forcément cette notion « Le froid n’est pas trop un problème pour moi t’en fais pas. » Si je me couvre c’est en grande partie pour le plaisir d’être emmitouflé dans un vêtement confortable.
Ça et sans doute les vestiges du gamin qui se planquait dans ses fringues pour mieux raser les murs, qui n’a jamais cessé de remonter sa capuche sur le sommet de son crane parce qu’il s’y sent bien là-dessous « Et non on n’est plus ensemble, j’suis pas certain que Will apprécierait. » De nouveau un rire, bref, et la tête qui se penche sur le côté alors que je porte mon regard dans le vide « Ceci dit moi non plus. » Lui comme moi on n’a pas envie de partager et je doute que ça change un jour « Mais on s’est séparés parce qu’on l’a décidé, parce qu’on évoluait différemment, pas parce que qui que ce soit d’autre nous l'a imposé. » La décision était la mienne mais je sais que Kyle a compris et qu’il ne m’en a jamais voulu. C’était comme ça, simplement la vie. Les sentiments changent, parfois s’estompent jusqu’à disparaitre et les envies deviennent diamétralement opposées « C’était y a presque deux ans maintenant. » Donc bientôt deux ans que ce Californien à l’allure trainante est entré dans ma vie. Né-Moldu, pas forcément mieux aux yeux des intolérants et de toute façon ça ne change pas grand-chose quand il s’agit d’un homme. Deux hommes ensemble, une hérésie pour la grande majorité des Sang-Purs « Ma famille … J’suis proche de quelques personnes. Mon frère, ma grand-mère et une de mes cousines. Les autres ne font plus vraiment partie de ma vie. » Pas sûr qu’ils en aient réellement fait partie un jour d’ailleurs « Ma vraie famille c’est celle que j’ai choisi. » Ismaelle, Leiv, Adrian et Marcia. Sovahnn et Liya. William. Et tous ceux qui gravitent autour de ce noyau de près ou de loin, tous ceux qui sont entrés dans ma vie à des moments où je m’y attendais le moins et n’en sont jamais ressorti. Sans oublier Wax, Einstein et Lune.

Un sourire, encore, puis les yeux clos je penche la tête en arrière comme pour inspirer le ciel. Les flocons se posent sur mes joues, mains au chaud dans les poches je laisse mes sens se projeter au plus loin possible dans une sorte de réflexe auto hypnotique de nouveau « J’te souhaite de trouver un équilibre dans tout ça, quel qu’il soit. » Lentement je rouvre les yeux et pose mon regard dans le sien, il n’y a rien de plus que de la sincérité dans mes mots.

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Enzo S. Ryans
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