Récap de votre histoire (inscrire les évènements les plus importants de votre vie) : — Se fait parfois passer pour un sang-pur afin d’intimider ses interlocuteurs — A passé des jours entiers à s’entraîner pour gommer son accent russe de la manière la plus parfaite qui soit — S’il parle au quotidien dans un anglais parfait, il est capable de faire ressurgir son accent en un claquement de doigts — Né le 21 février 1973 dans une famille bourgeoise sorcière de Saint-Pétersbourg — Issu d’une famille riche, qui n’a toutefois jamais réussi à s’intégrer parmi les cercles aristocratiques russes — Docteur en droit ; diplôme tant moldu que sorcier — Aussi diplômé d’une école de commerce moldue de renom — A écrit plusieurs essais sur la thématique du droit des affaires — Utilise le surnom de Caprica quand il cherche un peu de discrétion, loin des affaires des Supérieurs et de sa famille — Peu doué avec la magie ou des armes, il est en revanche redoutable avec une plume et un parchemin — Préfère toutefois écrire au stylo, voire sur un ordinateur — Familier avec la technologie moldue — Fumeur et porté sur l’alcool, héritage de ses années étudiantes — Indifférent aux moldus comme aux sang-purs — Apprécie le luxe —
Votre histoire complète :« Pourquoi Caprica ?
— Tu ne comprendrais pas. »
Le soupir au bord des lèvres, Shura délaisse la couche et s’assoit sur le bord du lit pour attraper son paquet de cigarettes. Il en saisit une, l’allume avec son briquet, puis tire une longue latte. Derrière lui, son amant du soir remue mais il ne lui prête pas attention.
Pourquoi Caprica ? Cette question revient souvent, et repart toujours sans réponse. Shura n’explique pas son choix, pas plus que ce surnom particulier qu’il porte dans le creux de la nuit. Il l’apprécie ; voilà bien la seule explication qu’il consent à donner du bout des lèvres, lorsque la lassitude le frappe ou que l’insistance l’agace.
Et comme à chaque fois, il congédie l’homme ou la femme qui partage sa couche pour la nuit dans un hôtel à l’écart de Londres. Il reste quelques heures supplémentaires dans la chambre, sa cigarette entre les doigts, seul, à réfléchir à la signification de ce surnom. A chaque fois, il replonge dans ses souvenirs. Repense à la douce Caprica. A la sulfureuse Caprica. A la belle Caprica qu’il n’a connu que de vue sans jamais oser l’approcher.
Elle travaillait pour la famille Kolyovski, à Saint-Pétersbourg, en tant qu’avocate. Ses analyses juridiques servaient à consolider les partenariats mis en place pour les palaces et autres grands hôtels détenus par la matriarche, Macha Kolyovski. Caprica avait une trentaine d’années, une chevelure dorée et bouclée, un rouge à lèvres impertinent, la taille d’une guêpe.
Mais Shura ne lui a jamais adressé à la parole. Il n’avait qu’une quinzaine d’années, et il avait d’autres chats à fouetter. Mais il aurait aimé lui parler, entendre encore sa voix, avant qu’elle ne se fasse renverser par ce bus.
Même les accidents les plus stupides peuvent arriver aux sorciers.
Et la belle Caprica a succombé à ses blessures avant que les secours n’arrivent, moldus comme sorciers.
Un accident, selon les media. Selon n’importe qui, en fait, mais Shura sait. Il entrevoit la vérité, car il était là, lorsque le bus l’a renversée. Il espérait enfin lui parler, lui demander conseil sur son avenir – un prétexte comme un autre pour l’approcher. Et il a vu une ombre surgir, la pousser sur la route, puis disparaître aussi vite qu’elle n’était apparue. Un sorcier qui transplane, qui commet un meurtre ni vu ni connu, et qui s’en tire à bon compte.
Pauvre Caprica. Tout le monde la pleurait à ses funérailles. Si belle, si brillante ; trop futée.
Shura n’a jamais cherché vengeance. Pourquoi ? Il n’a jamais côtoyé Caprica. Il l’épiait en douce, en proie à ses fantasmes d’adolescent, sans jamais l’aborder. Il ne connaît rien d’elle en dehors de son sourire un peu espiègle, de ses boucles blondes et de sa superbe robe rouge qu’elle mettait parfois. Et de toute façon, il n’a jamais eu les épaules pour s’opposer aux piliers des Kolyovski.
Il écrase sa cigarette dans le cendrier, puis se redresse et s’habille dans le silence. Un dernier regard derrière lui, il s’assure de ne rien avoir oublié, puis il quitte la chambre d’hôtel.
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« Comment se passent les affaires à Londres ?
A l’autre bout du combiné, la voix stricte de Macha Kolyovski, la matriarche de leur famille. Tous les mois, elle s’enquiert de sa situation afin de mettre à jour les informations en sa possession – comme si Shura ignorait la présence de ses petits oiseaux à Londres. La grande Macha Kolyovski ne place jamais tous ses œufs dans le même panier ; elle multiplie les pions, les place un par un aux meilleures positions afin de consolider la puissance de leur famille.
Il en a toujours été ainsi.
— Très bien, Mère. Les Supérieurs ne souffrent guère de résistance.
— Malgré le problème des lycans ?
Ce nom sonne presque comme une insulte entre les lèvres de la matriarche. Elle les haït pour vivre autant en dehors du système ; inatteignables alors qu’ils constituent de nouveaux consommateurs formidables. Une haine qui n’a rien à voir avec leurs problèmes de fourrure.
— Rien d’insurmontable.
A dire vrai, Shura ne se préoccupe guère du problème des lycans, pas plus qu’il ne s’y intéresse. Il consacre plutôt toute son attention sur les partenariats et autres alliances actuelles des Supérieurs afin de les maintenir malgré les derniers déboires. Toutefois, il convient de rassurer la matriarche, de la convaincre que tout est encore sous contrôle.
Shura endosse ce rôle depuis des années. Depuis tout gamin. La matriarche n’aime guère souffrir de la contrariété. Elle aime quand tout file selon son bon vouloir, quand ses pions se trouvent à leur place et effectuent le travail exigé sans accroc. Elle exige la même chose de ses enfants ; qu’ils trouvent leur voie, se démarquent, et servent au mieux la famille. Tolia, l’aîné, s’est consacré à la succession de la gestion immobilière. Il a appris aux côtés de la matriarche tous les rouages concernant la gestion de leurs grands hôtels et de leurs palaces ; il est l’héritier parfait. Nastia, la cadette, a pris la relève du patriarche sur toutes les questions de joaillerie de luxe et excelle dans cet art si délicat. Quant à Pacha, le benjamin, il s’est emparé de toute la communication au sujet de leur famille et gère le moindre scandale.
Puis vient Shura. Ni l’héritier de la famille, ni doué en joaillerie, ni débrouillard en sorcellerie. Et pourtant, il n’avait pas le choix ; il devait se démarquer. Briller dans son domaine. Telle était l’exigence de la matriarche, qui attendait l’excellence pour chacun de ses enfants.
Shura s’en est accommodé. Il a cherché, puis s’est rabattu sur le droit, parce que c’était bien la seule corde qui manquait à l’arc des Kolyovski.
Après ses études peu glorieuses à l’école de magie russe, il s’est d’abord consacré aux rouages du commerce et a rejoint pour ce faire une école de commerce moldue de renom ; une stratégie approuvée par la matriarche. Connaître le fonctionnement de l’économie moldue, leurs habitudes, leurs techniques de vente ; tout ce qu’il faut pour accroître leurs parts de marché. Un fin savoir qu’il applique ensuite au droit pour mieux cerner les subtilités du droit des affaires et du droit de la concurrence.
Avec ses diplômes en poche, son titre de Docteur en droit, Shura n’a plus été un pion véreux aux yeux de la matriarche, mais un atout.
— Et quand est-il de nos alliances personnelles ?
— J’ai réussi à mettre Tolia en contact avec l’un des plus grands groupes hôteliers de Londres.
A l’autre bout du combiné, il verrait presque le sourire satisfait de la matriarche. Elle n’a pas été une mauvaise mère, malgré ce que sa froideur laisse imaginer. Elle a veillé sur ses enfants. Les a poussés à donner le meilleur d’eux-mêmes, tant pour eux que pour la famille. Shura a parfois tendance à noircir le tableau, mais il n’oublie pas toutes les chances que la matriarche lui a offerts afin qu’il trouve sa voie. Elle l’a appuyé dans ses recherches, lui a ouvert des portes pour compenser l’inéquation des études sorcières avec le monde moldu.
En comparaison, le patriarche a toujours été plus absent, toujours absorbé par son atelier et ses créations de luxe. Toutefois, lors des repas où il montre son bout du nez, il prend soin de s’enquérir de la situation de chacun de ses enfants. Professionnelle, sentimentale, amicale ; tous les sujets y passent afin de conserver un lien fort.
— Des avancées pour nos contrats de joailleries ?
— Une piste, mais je ne m’avance pas pour le moment. Je devrai en savoir plus cette semaine.
— Nastia restera joignable si tu as besoin de son expertise.
— Merci, Mère.
Un amour complexe les unit dans cette famille. Shura ne les déteste pas. Il ne leur voue pas de loyauté spécifique, mais il n’imagine pas non plus les trahir.
— Pacha s’est fiancé.
— Vraiment ? Je lui adresserai toutes mes félicitations. Qui est l’heureuse élue ?
— Une jeune femme de bonne famille, très charmante. Ira. Tu l’apprécieras, je n’en doute pas. Elle sera là au prochain repas de famille.
Contrairement aux apparences, la matriarche ne pousse guère au mariage de ses enfants. Elle les conseille, bien sûr, dans l’espoir de tisser des unions intéressantes, mais elle ne leur impose pas le choix de leur partenaire de vie. Dans sa jeunesse, son propre père lui a imposé son mariage, et elle a claqué la porte en s’emparant du patrimoine familial au passage. Un coup de maître pour rester en possession de son avenir, et elle offre cette même chance à ses enfants.
— Je ferai en sorte de venir. Bonne journée, Mère. »
La matriarche lui renvoie la politesse, puis raccroche. Shura laisse s’échapper un soupir. Cinq ans qu’il est à Londres. Cinq ans qu’il tisse des alliances autres partenariats pour le compte des Kolyovski. Cinq ans qu’il sympathise avec les Supérieurs, qu’il se hisse dans leurs rangs pour gagner en marge de manœuvre. Des années qu’il tente de tirer son épingle du jeu, et des années qu’il suit les exigences de la matriarche sans avoir le courage de lui dire « merde ».
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Ven 17 Fév 2023 - 18:15
. 
! 
J'ai bossé sur un petit récap des liens importants à mettre dans le message de bienvenue 
Je te le pose là, ça peut t'être utile ! 
Félicitations ! 
