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Familiar faces watch you But with a perfect stranger's eyes - Sovahnn

 :: Londres :: Sud de Londres :: ─ Brixton. :: • Logements :: Logement de Sovahnn Lockwood
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Lun 19 Avr 2021 - 18:28
Dimanche 15 mai, fin de matinée.

Il allait falloir qu'il y aille. Absolument aujourd'hui. Techniquement, il avait dit à Sovahnn qu'il passerait le samedi, mais il avait été malade la veille et incapable de quitter son lit -ou plutôt celui de Lewis chez qui il avait retrouvé refuge le 13 au soir.

Depuis sa conversation avec William, tout s'entremêlait dans sa tête. L'angoisse prenant le plus souvent souvent le dessus. Qu'est-ce qu'il devait faire, à présent ? Qu'est-ce qui était le mieux à faire ? Il n'en savait rien. Strictement rien. Il se sentait totalement perdu, encore plus que d'habitude. Si son cousin avait été mis au courant de tout ça, peut-être que Lewis ou Sovahnn allaient être les prochains ? Qui sait ? Et il était hors de question que ses deux amis l'apprennent par quelqu'un d'autres que lui et si la réaction de Lewis ne l'inquiétait pas trop, celle de la petite Poufsouffle était de nature beaucoup plus anxiogène et pour cause. Elle était, malgré tout, sorcière. Il remettait donc en cause ce qu'elle était ; son meilleur ami, lui était ancien prisonnier de Poudlard, il comprendrait les choses, son point de vue beaucoup plus facilement d'autant plus qu'il ne portait pas les Sorciers dans son cœur. Dès qu'il l'avait pu il était donc allé chez ce dernier pour s'expliquer, pour passer un peu de temps avec lui. Il n'était pas certain de pouvoir supporter le moindre signe rejet de Sovahnn, celle de William avait déjà été dévastatrice pour lui. Il ne pouvait s'empêcher de focaliser sur cette haine, que sur cette rage qu'il avait pu lire, voir, entendre en lui.

Et maintenant, il était temps d'aller voir Sovahnn, comment est-ce qu'elle réagirait ? Est-ce qu'elle aurait la compréhension directe de Lewis, ou plus quelque chose comme William ? A la décharge de son cousin, il fallait bien avouer qu'il avait de quoi être en rogne de base. Il ferma les yeux, inspirant, expirant, la peur lui nouer les entrailles et il espérait qu'il n'allait de nouveau pas passer la journée aux toilettes. Il fallait absolument qu'il la voit ; il fallait qu'il lui explique mais comment ? Qu'est-ce qui était justifiable, qu'est-ce qui ne l'était ? Quels termes pouvaient-ils utiliser ? Il était hors de question qu'il se dédouane de la même chose, mais en même temps... il ne lui avait JAMAIS voulu du mal ; et aussi bien Enzo que Duncan, il les avait aidé sans rien attendre en retour, à ses risques et périls, sans en parler aux Inquisiteurs. Est-ce qu'il devait en parler de ça ? Probablement que non. Par ce que ça n'avait rien à voir avec les Inquisiteurs. Ou peut-être que si, un peu, pour montrer qu'il ne voulait pas forcément de mal aux Sorciers, que la situation lui avait juste échappé. Mais que trop lâche, trop peureux, craignant être un Lex bis, il était resté. Il avait essayé de se faire oublier, de faire ses missions en compromettant le moins possible les sorciers. Ca aussi, est-ce que c'était quelque chose à dire ? Quelle était la plus-value de tout ça, si ce n'est le fait qu'elle le déteste moins ? Se prenant nerveusement le visage dans les mains il étouffa un cri silencieux. Bordel. Comment est-ce qu'il allait faire pour peindre la vérité comme elle était ? Il n'arrivait même plus à définir la limite de ce qu'il pouvait raconter de « positif » ; par ce que dans ce qui s'était passé, il n'y avait pas grand chose de positif. Il n'allait pas embellir le tout avec ses quelques rares bonnes actions, alors qu'il n'était qu'un putain de lâche, pathétique et poltron. Alors qu'il était juste coupable, comme tous les autres.

Plus vite il irait, il plus vite ça serait fini. Mais est-ce qu'il pourrait la revoir un jour ? Est-ce que si jamais elle acceptait toujours sa trogne, ça ne serait pas trop dangereux pour elle(s) ? Est-ce que les Inquisiteurs étaient capables de lui faire du mal juste par ce qu'il l'aimait bien, juste par ce qu'elle était sorcière ? Ca, ils n'étaient pas censés le savoir, donc est-ce qu'elle était réellement en danger ? Il avait toujours pris leurs menaces aux sérieux, mais au final Lewis était toujours entier. Est-ce qu'aujourd'hui cela pouvait être différent ? Dans quelle mesure le groupe était toujours présent ? Si Will savait, est-ce que les Supérieurs n'allaient pas finir par apprendre la nouvelle ? Merde. Double merde.

Et il se perdait de nouveau dans tous ces méandres, dans toutes ses questions des plus rationnelles aux plus paranoïaques, ayant presque du mal à différencier la réalité du reste, du possible de l'impossible. De ce qu'avait bien pu vraiment dire William et ce qu'il avait compris, intérêt puis rêvé.
Énorme mélange, qui lui donnait mal à la tête, des vertiges.
Depuis tout cette histoire, les palpitations cardiaques avaient fait leur retour d'une façon assez inhabituelle et qu'il n'avait pas connu depuis sa sortie de Poudlard. Le stress, encore et toujours.
Il s'en rendait littéralement malade.
S'il y a bien quelque chose qu'il ne voulait pas c'était qu'il arrive du mal à ses proches.
Et il y avait pensé, de nouveau à ce pont qu'il avait quitté en février, mais ce n'était pas la solution. Cela ne voudrait pas dire que ses proches seraient à l'abri, et pourtant ne serait-ce pas le meilleur moyen de savoir qu'il ne pourrait plus l'ouvrir donc que ses amis soient sains et saufs ? Mais il n'y avait pas que ça. Sa mère perdrait son unique fils ; Lewis le pilier qu'il était depuis septembre 2012 ; et Sovahnn... même s'il n'était qu'un ami, qu'un genre de petit frère, même si elle était très bien entourée, elle ne méritait pas de perdre quelqu'un d'autres, elle avait déjà trop souffert avec Zack. Alors, il y avait une autre solution, mais laquelle ? Oui, qu'est-ce que c'était cette solution ? Les miracles n'existaient pas ?

Alors cesse de te poser des questions. Et fais ce qui doit être fait.

Mais si elle rejetait ?
Mais si elle le haïssait ?
Tu l'auras juste bien mérité.On paye toujours ses mauvaises actions. Ses mauvais choix.

 « T'es sûr que tu veux y aller Tim ? T'as vraiment encore une sale tronche, j'ai pas envie que tu me fasses une crise en pleine route ou chez elle, tu sais que ça n'arrangerait rien.» murmura doucement Lewis en s'installant à côté de lui.

Non il n'était pas sûr. Il n'était sûr de rien, à vrai dire il en était à un stade, où il était presque à douter de comment il s'appeler. Cerveau noyé par trop d'informations. Il le regarda un instant avant d'acquiescer.

 « J'aurais déjà dû y aller hier, je ne pas lui... faire risquer sa vie. Il faut qu'elle sache. Je ne veux pas qu'ils puissent s'en prendre à elle d'une quelconque manière. Il faut qu'elle sache... pour se préparer, ou je ne sais pas quoi.»
 « Essaye quand même de mieux t'exprimer si tu veux qu'elle comprenne tout ; puis je la connais pas, mais elle a l'air cool comme nana, donc relaxe !  Même si elle t'en veut aujourd'hui... ça ne sera pas forcément le cas dans un mois, le temps fait parfois des miracles, Tim ? Ne n'oublie pas, quelque soit sa réaction. Je t'attends en tout cas, j'pense pas bouger de la journée.»

Il acquiesça, glissa un vague merci avant de mettre un manteau et de sortir pour rejoindre la demeure de Sovahnn. Il se sentait toujours mal, et avait l'impression que son cœur allait finir par sortir de sa poitrine, mais d'ici une heure il en serait débarrassé. Rien n'irait mieux, mais au moins il saurait un peu plus dans quel état est-ce qu'il allait la mettre. Pendant un moment, il avait même pensé dire à Enzo qu'il lui dise lui-même et se terrer dans son lit, sous ses couettes en attendant que ça passe en mode  « foutu pour foutu », de toute manière il était déjà lâche, ça n'en aurait été qu'une preuve supplémentaire. Mais non, il ne pouvait pas lui faire ça, il lui devait des explications, des vraies. Et il devait juste se taire, si elle lui hurlait dessus, par ce que ça ne serait que mérité.
Petite merde..

Il avait fini par arriver à bon port. Inspiration. Expiration, avant de frapper doucement à la porte, pas trop fort au cas où la petite dormirait. Main dans les poches, visage cerné, blanc comme un linge, il arriva, il ne sait trop comment à lui faire un sourire losqu'elle ouvrit la porte comme si sa simple apparition faisait du bien à ce monde, à cette nana si rayonnante.  « S'lut Sova ? Ca va ? Je peux entrer, il faut qu'on... enfin je dois te dir...parler...avouer quelque chose.» Ouais, Lewis n'avait pas forcément si tort que ça, s'expliquer ça allait être compliqué. Mais pour une fois, il allait peut-être agir comme il le devait. Sans chouiner, sans s'esquiver, sans lâcheté.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Lun 19 Avr 2021 - 20:01
« Chhh, bah oui je sais, maman est un boulet pas encore au top, mais j’te jure qu’il y a du mieux hein. Si si ! Non mais pas besoin de me regarder comme ça, je te jure que c’est mieux regarde bien. Alors déjà t’en as pas eu plein les yeux, ensuite okay, moi je suis gelée mais toi t’étais zen j’te signale, avant que je te mette dans la serviette. Alors OUI peut être que tu voulais rester là dedans mais de un j’ai vraiment froid, de deux, cette serviette éponge ne va pas te manger, de trois ça fait DEUX HEURES qu’Enzo m’a envoyé un texto et que je n’y ai toujours pas répondu…. Et de quatre franchement, ton cordon me fait flipper. Voilà, déso pas déso, tu fais ce que tu veux de cette information. Deal with it. »

Pourquoi est-ce qu’elle dissertait à chaque fois qu’elle la séchait, totalement à poil devant sa fille étant donné que la serviette venait de lui échapper et qu’elle râlait autant que sa fille pour la remettre. Complètement incapable de trouver la technique pour la gérer en premier et éviter qu’elle ne prenne froid, tout en s’habillant en vitesse, la jeune femme avait fini par prendre cette option. Et non, elle ne songerait pas qu’avec les mains d’un père maintenant décédé, ce serait plus simple. Elle le pensait, mais tout ça devait rester loin de sa conscience.

« Hey j’te signale que je t’ai pas encore cassés des doigts en t’habillant, alors tu chouines tu chouines, mais en vrai, allez, tu m’aimes bien hein. Meuh si tu m’aimes bien. Regarde comment j’assure grave. Super maman ! … Super maman caille à mort, allez vient. »

Liyana sèche, protégée d’une couche, Sovahnn la reprenait dans ses bras, l’éloignant de la serviette humide pour venir la poser au centre du lit, l’entourant dans un plaid le temps de la quitter du regard pour s’habiller à son tour, sortant les affaires de la petite pour les déposer à côté d’elle, libérer la serviette et finalement l’habiller après avoir désinfecté la fameuse zone qui l’angoissait étrangement.

« ‘ça peut s’infecter madame, nettoyez bien madame !’ Merci c’est vachement moins stressant comme ça vous avez raison. ‘Attention au doigt dans la fontanelle madame !’ Oui bah ça va. Tu rappellera à maman de ne pas faire confiance en Jordane quand elle affirme qu’il n’y a pas de risques avec la contraception sorcière d’accord ? …. Et toi c’est mieux que tu n’intègres pas ce que je dis parce que sinon on part sur de mauvaises bases. »

C’était donc avec un rire qui claquait contre les murs qu’elle disait ses conneries, de l’amour plein les yeux et de la tendresse plein les gestes. Si la petite s’agitait, se tordant dans tous les sens tel un petit vers rouge, elle avait fini par se calmer dans les bras de sa mère qui attrapait finalement son téléphone, devenant douée pour le débloquer et envoyer ses messages d’un geste.
Pourtant, elle n’avait pas eu le temps de terminer son message que déjà, ça sonnait dans l’appartement londonien, le système magique la prévenant immédiatement.  

Alors, bientôt, elle apparaissait dans la cheminée – propre – de Londres, la petite dans les bras qui s’agitait de nouveau.

« Bah oui ma puce, je sais que tu n’aimes pas ça, mais c’est le mieux que je peux te proposer. Tu grognais pas comme ça quand Enzo nous transplanait hein, j’te signale. Heeey chhh c’est rien… C’est bizarre mais tu vas t’y faire. Allez viens.. chhh » La joue contre le crâne aux cheveux défiant l’attraction terrestre de sa fille, Sovahnn la berçait, le corps balançant d’un côté à l’autre sans vraiment s’en rendre contre, ses doigts soutenant sa petite tête dont le cou se tendait sous les pleurs. « Heeey tout va bien bébé. Tu sais que tata Riley va finir par t’appeler la braillarde hein ? »

Mais étrangement, la petite se calmait déjà, grognassant, toujours rougeaude, mais sans véritablement hurler comme elle le faisait un peu plus tôt, à présent nichée contre sa mère, s’énervant en agrippant son t-shirt par des gestes décousus. Une main dégagée pour dévérouiller rapidement la porte, un coude sur la poignée et déjà le battant basculait… pour réléver Tim.

« Hey ! » Un sourire sur les lèvres qui disparaissait immédiatement en air soucieux, inquiet. Il n’avait pas eu le temps de parler que, bien sûr, elle sentait que rien n’allait et l’inquiétude diffusait déjà dans ses veines. « Hey… » Changement de ton.
« S'lut Sova ? Ca va ? Je peux entrer, il faut qu'on... enfin je dois te dir...parler...avouer quelque chose.»
« M’avouer ?! Tim qu’est-ce qui t’arrive ? Rentre, reste pas dehors. »

Sans doute était-ce parce que les drames s’étaient enchaînés, mais la jeune femme n’avait pu s’empêcher un coup d’œil vers l’extérieur, inquiète. C’était idiot, la rue était en cul de sac, perdue dans un coin en marge de Londres, l’entrée de l’escalier montant à son appartement se faisait sur le côté, derrière une cour protégée, rien qu’on puisse trouver facilement. A quel moment est-ce qu’une jeune maman pensait à ce genre de choses en payant son loyer chaque mois ?
Dans le monde qui était devenu le leur, en tout cas, c’était normal.

Refermant la porte du plat du pied, le dos en arrière, sa main bloquant sa fille, Sovahnn refermait la porte derrière lui, berçant de nouveau l’enfant dès qu’elle pu avoir une meilleure prise mais son regard inquiet restait braqué sur son ami. Ses mains tremblaient, tout autant que ses bras et elle pouvait deviner à quel point il essayait de garder un rythme respiratoire régulier… chose qui n’était pas d’une efficacité folle.

« J’suis seule ici. »Une boule dans la gorge, c’était la première chose qui sortait pour le rassurer un tant soit peu. Mais à quelques pas, Tim ne se calmait pas, n’arrivant pas à s’exprimer ni clairement, ni posément. Alors elle réduisait la distance, ne réfléchissait pas au fait que ça serait peut être pire pour lui, et passait un bras autour de lui. « Hey, Tim, respire. Je sais pas ce qu’il se passe, mais là tout de suite t’es en sécurité et tout va bien, d’accord ? » Une main dans son dos, elle le serrait un instant contre elles, veillant à ne pas blesser sa fille entre eux. La petite, recroquevillée, s’agitait, sans doute inquiète du stress ambiant, mais se blottissant toujours contre sa mère dont dégageait le calme et la tendresse, autant envers elle qu’envers Tim. « ça va aller ok ? Respire. »

Se dégageant doucement, elle posait sa main libre contre sa joue, le forçait à la regarder droit dans les yeux, y plongeait sa douceur et son assurance, cherchant à l’apaiser comme elle pouvait le faire avec Liyana. « Tu vas inspirer profondément et arrêter de paniquer. Est-ce que je dois appeler des renforts ou il n’y a pas de risques immédiats et tu as seulement quelque chose à me dire ? »

Le regard franc, droit, pas de panique malgré une situation qui pourrait être angoissante, même pour elle. Il y avait là celle qui avait affronté Poudlard en riant, sans se déliter dans le stress comme le faisait son ami. Il y avait là celle qui faisait face, tout simplement, et qui avait arrêté de s’écrouler comme quelques semaines plus tôt. Apaisée, droite, blindée d’énergie autant que de bonté, aux portes d’une nouvelle vie, Sovahnn s’était simplement retrouvée. Alors si Tim semblait se perdre, elle saurait le rattraper par la stabilité qu’elle dégageait de nouveau.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mar 20 Avr 2021 - 18:43
Et voilà, le moment était arrivé. Il se trouvait là face à son amie et.... et bien plus grand chose. Déjà, dès les premiers mots il était arrivé à s'embrouiller tout seul... et ça donnait pile le rendu qu'il ne voulait pas : celui qui essayait d'éviter la discussion en bafouillant lamentablement.

« M’avouer ?! Tim qu’est-ce qui t’arrive ? Rentre, reste pas dehors. »

Non, mais il était très bien dehors. Au moins  il faisait frais, il y avait le vent et il avait déjà cette sensation d'avoir trop chaud alors à l'intérieur... et il fallait bien avouer qu'être dehors lui donnait également une certaine sensation de liberté.  Mais il était rentré. Il déglutissait avec difficulté essayant de se rappeler le pourquoi du comment. Essayant d'avoir un « tracé » logique dans ce qui allait suivre? Il essayait de juguler au maximum son angoisse mais c'était vain, cela devait transpirer dans chacun de ses pores. Il regarda un instant la petite comme si se focaliser dessus allait pouvoir le calmer mais ce fut pire. Peut-être que le bébé aussi était en danger à cause de lui et ça lui donnait des nausées. Et il devait parler. Et il devait absolument lui dire, le plus vite serait le mieux. Sa voix semblait s'être barrée un peu plus loin et il ouvrit plusieurs fois la bouche sans qu'un son ne sorte. Si bien qu'il finit par la refermer totalement, continuant d'inspirer/expirer pour essayer de retrouver un semblant de voix et de ne pas s'effondrer lamentablement.
Cache tes tremblements, ce n'est pas la peine de la paniquer plus que nécessaire.

Qu'est-ce qu'elle allait dire ?
Qu'est-ce qu'elle allait penser ?
Bordel, qu'est-ce qu'il avait fait en disant oui pour les Inquisiteurs il y a quelques mois...

« J’suis seule ici. »

Et voilà qu'il avait enfin retrouve un peu de voix mais était à présent au stade du « Je.. heu... Tu.. le... » et autres choses de ce style là qui n'aidaient pas la pauvre Sovahnn. Mais il avait peur.
Peur qu'elle le haïsse, qu'elle le rejette, qu'elle ne l'écoute pas jusqu'au bout. Ce qui serait normal. Par ce qu'il l'aimait, sa grande sœur de cœur, réellement. Sincèrement. Ce n'était pas pour se donner bonne conscience qu'il avait été là auprès d'elle. Il tenait à elle, et ce qu'elle pouvait penser de lui était important, peut-être même plus que William, car même si avec ce dernier c'était de la famille de sang, avec Sovahnn ils s'étaient « choisis » en quelque sortes.
Et il avait honte. Si honte.

« Hey, Tim, respire. Je sais pas ce qu’il se passe, mais là tout de suite t’es en sécurité et tout va bien, d’accord ? »

Elle avait mis un main dans son dos pour le serrer contre elles. Il ferma les yeux quelques instants, essayant de se concentrer pour ne pas chouiner misérablement. Il était dans une situation qu'il avait lui-même provoqué au final.
Assume. Assume et arrête de chouiner.
Yeux, étonnamment secs au final, tandis qu'elle reprenait la parole

 « ça va aller ok ? Respire.

Elle avait fini par se dégager ,et il s'était retenu de lui prendre doucement le pull ou le tee-shirt pour la maintenir contre lui. Il devait le faire, mais alors qu'elle posait sa main libre sur sa joue il sentait le peu de défense qu'il avait se réduire à néant. Il l'aimait beaucoup trop. Ses vraies étaient un enfer et s'il perdait celle-là pour une décision stupide ? Stupide n'était pas le mot, stupide était trop faible, trop insignifiant par rapport aux conséquences.
Petite Merde.
Et elle le forçait à le regarder alors qu'il n'avait qu'une envie, le fuir ce regard. Ne pas y ire de la déception.

 «  Tu vas inspirer profondément et arrêter de paniquer. Est-ce que je dois appeler des renforts ou il n’y a pas de risques immédiats et tu as seulement quelque chose à me dire ? »
 « Assis-toi, s'il te plait.» avait-il finit par réussir à prononcer, doucement.  « Pas de risques immédiat, je crois pas.» Qu'est-ce que t'en sais, toi que tes barges, ils vont pas vouloir la capturer, juste là? Non, tu ne peux pas l'affirmer.  « Essaye de me laisser finir s'il te plait, et tu pourras... heu, faire ce sue tu veux après.»

Hurler, taper, poser des questions.
Mais par quoi commencer ? Qu'est-ce qui était le plus judicieux ? Il n'en savait toujours rien. Il avait la problématique de ne pas se porter en victime, mais d'être quand même juste avec tout ce qui s'était passé, et il n'arrivait pas à trouver le juste milieu. Il n'en savait rien, de ce qui devait se dire, des explications à fournir. Il n'en savait foutre rien et pourtant il n'avait pas le droit à l'erreur.
Me hait pas. Par pitié. Pas toi. Il avait hésité à lui dire qu'il voulait qu'elle sache que tout ce qu'il avait dit ou fait, agi avec elle, c'était sincère, ce n'était pas pour se foutre de sa gueule, avoir des renseignements, ou autres... mais il jugeait que c'était mal venu au final.

 « Le groupe qui a fait la Révélation de la magie.. l'attentat au Ministère, j'en fais partie. » En quelques sortes. On ne pouvait pas dire que l'intégration c'était ce qu'il avait réussi le mieux... Il n'osait plus la regardait mais la bombe était posée et la suite allait peut-être venir plus facilement.  « J'y suis rentré par une connaissance, qui savait ce qui s'était passé à Poudlard. C'était en septembre, je crois... Je pensais au début que c'était un bon moyen d'arriver à parler de tout ça à quelqu'un, d'avoir des gens, des Moldus qui pouvaient croire cette magie.» Pas besoin de préciser qu'entre sa peur des sorciers, sa famille et le fait qu'il ne faut rien dire aux Moldus la cocotte avait bien mariné sur ses traumatismes.  « … Au début, c'était plus ça. La disparition de la Magie, sans forcément faire du mal aux autres, pour plus que tout ça se reproduise, c'est ce que je croyais, mais j'ai été franchement con. Et puis il y a eu l'attentat.» Sa tentative de suicide ? Ouais, non on oublie.  « Et j'ai pris peur, ils ont menacé mes proches si je parlais.» Ils t'ont aussi enfermé pour pas que tu causes avant, mais ça aussi, passé sous silence, pour l'instant, par ce qu'au final ce n'était plus qu'un détail.  « J'aurais dû aller trouver quelqu'un, mais je ne l'ai jamais fait, pour plein de raisons, mais surtout par lâcheté, par peur... peut-être aussi, par ce que tu sais, le prof dont j'tai parlé, c'était... en gros aussi mon prof, et que, j'avais pas envie de lui attirer des ennuis ou de le décevoir.» On a aussi oublié que tu voulais juste t'intégrer dans un groupe où tu pourrais être toi-même ? Inutile information. Pas pertinente.  « Tout ce qui s'est passé, je le sais, je suis tout aussi coupable qu'Eux, par ce que j'avais la possibilité de partir, même si certain ont disparu j'aurais pu aller dans le monde Sorcier. Il n'y a aucune excuse.» Il déglutit difficile. Est-ce que tu sais à quel point je me hais pour tout ça ?  « Il y a quelque jours, j'ai appris que mon cousin qui est sorcier visiblement... j'le savais pas, mais passons, a fait parti de leur prisonnier.» Chose qu'il n'avait jamais su en temps et en heure mais là encore l'information ne semblait pas vouloir franchir ses lèvres, comme s'il craignait que ça minimise son implication.  « Quelqu'un venait de lui dire, quelqu'un qui pourrait s'en prendre à lui. A toi. A Lewis. Et je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Je ne sais pas de quoi est-ce qu'ils sont au courant pour toi, j'ai toujours fait super attention... Je veux juste être certain que tu sois en sécurité, et je crois que le mieux ça serait peut-être qu'on s'évite. Qu'ils croient que t'étais une simple vague amitié ; comme ça peut-être qu'ils te foutront la paix. il eut un faible sourire et la regarda un instant.  « Mais même ça j'en sais rien.» Un peu comme Jon Snow qui ne sait rien, n'est-ce pas ?  « Je suis désolé.» Démuni. Toujours pas une larme, juste l'attente à présent, juste le stress à son maximum. Juste l'envie de crever, de disparaître, de ne plus être un problème pour personne. Toujours les mêmes questions  est-ce qu'il ne s'était pas trop porté en pauvre victime ?
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Jeu 22 Avr 2021 - 11:41
Un vent d’angoisse soufflait dans sa poitrine et pourtant, la jeune femme restait calme. C’était le cas parce qu’elle… avait l’habitude de son stress et que celui-ci n’était plus communicatif depuis qu’elle avait appris à prendre du recul. Tim était d’un naturel angoissé et ça n’était pas son cas, alors les tensions qu’il dégageait, souvent, elle les laissait simplement glisser, sentant sa fille se contracter doucement contre elle alors qu’elle le laissait passer. La petite dans ses bras, ses gestes restant sereins, tendres alors qu’elle sentait pourtant monter en elle la tension d’une nouvelle mauvaise nouvelle à encaisser, Sovahnn n’avait pas tardé à réduire la distance, prenant son ami contre elle, l’apaisant du mieux possible. Et en refermant un bras autour de lui, il lui semblait qu’elle le retenait de basculer en arrière, au dessus de l’abîme. Se dégageant doucement, elle voyait toute la violence des émotions dans son regard. Mais s’il tremblait, il ne flanchait pas. S’il voulait fuir son regard quand elle le captait avec force, il l’affrontait pourtant.

Que lui avouer ? Le verbe n’était pas anodin.
T’as fait quoi Tim ?

Et puis, finalement, sa langue semblait enfin apte à se délier.

« Assis-toi, s'il te plait.» A ce point ? « Ok… » Elle laissait reposer sa main le long de son corps sans rien ajouter de plus.
« Pas de risques immédiat, je crois pas.»

En silence, elle replaçait la deuxième main dans le dos de sa fille, à plat d’abord, le temps d’obéir et de s’assoir, en effet, comme il le lui était demandé.  Puis ses ongles qui jouaient doucement contre le coton et froissaient le tissu en allant et venant le long de la colonne vertébrale de la petite recroquevillée contre elle, sans jamais vraiment quitter longtemps sa position fœtale encore.  

« Essaye de me laisser finir s'il te plait, et tu pourras... heu, faire ce sue tu veux après.»

Elle fronçait des sourcils, inquiète, tout en passant une jambe sous elle sur le canapé et en repliant la seconde, callant l’enfant sans même vraiment y songer, le regard braqué sur Tim.

Ok donc c’est à ce point. Qu’est-ce que t’as foutu putain ?!

Le crâne de la puce dans sa main, encadrée de son corps, comme si elle la protégeait instinctivement des mauvaises nouvelles. Car le choc, il n’avait pas tardé à arriver. Tim ne la rejoignait pas, restant à distance, manifestement en lutte contre lui-même.

Et puis le couperet était tombé.

« Le groupe qui a fait la Révélation de la magie.. l'attentat au Ministère, j'en fais partie. »

Un coup en plein plexus, le souffle qui s’échappe. Ses prunelles s’étaient arrondies, encaissant la nouvelle sans véritablement arriver à l’entendre. Déjà parce que si elle savait qu’il y avait des taré, elle ne savait pas qu’ils étaient responsables de l’attentat au ministère ou même de la révélation du monde magique. Mais alors que Tim en ait fait partie. TIM. Timothy Turner, l’une des personnes les plus douces qu’elle connaissait. Lui. Comme l’impression de se prendre un mur en plein vol, d’être happée par le vide, balancée dans un lac d’eau gelée. Un instant, l’air avait simplement cessé de circuler en elle, ses pupilles s’étrécissant avant de se dilater. Mais elle, elle ne bougeait pas d’un pouce, avait même cesse de caresser sa fille qu’elle serrait un peu plus fort contre elle sans esquisser un mouvement ou un mot.
Pas moyen, elle n’arrivait pas à voir devant elle quelqu’un d’autre que Tim. Celui avec qui elle jouait enfant, celui qu’elle protégeait, celui chez qui elle s’enfilait le paquet de pain au gouter avant de retourner s’enfermer dans sa chambre. Juste Tim. Pas quelqu’un qui ai pu faire péter le ministère de la Magie. Comment un truc pareil pourrait avoir seulement la moindre logique ?!

« J'y suis rentré par une connaissance, qui savait ce qui s'était passé à Poudlard. C'était en septembre, je crois... Je pensais au début que c'était un bon moyen d'arriver à parler de tout ça à quelqu'un, d'avoir des gens, des Moldus qui pouvaient croire cette magie.»

Solitude. Voilà le seul mot qu’elle arrivait à intégrer, la seule sensation, intemporelle, qui transparaissait de tout ça. Quand elle faisait de nouveau face aux Supérieurs, qu’elle apprenait sa grossesse, qu’elle compensait l’absence d’Enzo, de Riley, de Takuma, de Dakota, d’Aileen et d’Alec par la présence de Zach et d’Adrianna, qu’elle sur-sollicitait Jordane pour des choses que la jeune femme ne gérait pas et fuyait… lui était seul. Et au lieu d’être en sécurité, il se tournait vers une putain de secte. Voilà ce  qu’elle entendait. Et quand, elle, refusait de jouer pour les Supérieurs, perchée sur son balai face à la foule, lui s’enfonçait dans les méandres d’opinions extrêmes.

« … Au début, c'était plus ça. La disparition de la Magie, sans forcément faire du mal aux autres, pour plus que tout ça se reproduise, c'est ce que je croyais, mais j'ai été franchement con. Et puis il y a eu l'attentat.»

Tu faisais partie de ceux qui voulaient nous supprimer. Tu fais partie de ceux qui veulent nous supprimer.

Un long frisson passait sous son épiderme, ses muscles se contractaient et elle se revoyait faire face à Caleb, ne pas ciller face à sa haine, poser l’évidence, s’imposer avec violence, refusant de nier sa propre existence ou de le voir la salir. Elle revoyait la réaction de Tim, cognant à présent à ses tempes quand elle percevait sa rage, sa haine des propos qu’il avait pu avoir pour elle. Aurait-elle vécu les choses autrement à présent s’ils n’avaient eu cette conversation ?
Ces mots, prononcés ce jour-là, ils faisaient barrière à l’inconnu, à la peur. Ils s’imposaient en digue face à l’impression de danger qui tonnait pourtant quelque part au fond de ses trippes.

« Et j'ai pris peur, ils ont menacé mes proches si je parlais.»

Comme un sale goût de déjà vu. Et la peur, elle tombait dans le fond de ses veines, remplacée par la rage qu’on puisse le menacer, LA menacer, menacer sa fille ou qui que ce soit.

« J'aurais dû aller trouver quelqu'un, mais je ne l'ai jamais fait, pour plein de raisons, mais surtout par lâcheté, par peur... peut-être aussi, par ce que tu sais, le prof dont j'tai parlé, c'était... en gros aussi mon prof, et que, j'avais pas envie de lui attirer des ennuis ou de le décevoir.»

Et cette fois, son sang aurait pu prendre feu qu’elle n’en aurait pas été surprise.

On parle bien du type sur lequel tu craquais, qui avait un comportement très déplacé, et qui a donc un double ascendant sur toi ? On parle du type qui joue apparemment de sa position pour manipuler un jeune homme. Si elle n’avait jamais été confrontée à des pervers narcissiques ou des gourous manipulateurs, il était pourtant clair que cette possibilité se crashait dans ses neurones avec une violence sourde. Les compliments, la proximité, le fait qu’il était à la fois son enseignant et… son formateur ? Une double ascendance sur lui. Sur un jeune homme clairement fragile et instable, manipulable à un moment de sa vie où il savait désespérément besoin de soutien.

Une cible parfaite, voilà ce qu’avait été Tim.

Et Ruben ?
Toi j’vais te fumer, tu vas pas comprendre d’où ça vient.

Une cible parfaite. Cette phrase, ce constat, il ne cessait de cogner à sa conscience. Et elle avait esquivé le sujet depuis le premier instant où ils s’étaient revus.

« Tout ce qui s'est passé, je le sais, je suis tout aussi coupable qu'Eux, par ce que j'avais la possibilité de partir, même si certain ont disparu j'aurais pu aller dans le monde Sorcier. Il n'y a aucune excuse.»

Une putain cible parfaite.

C’est quoi les grandes phases d’une secte ?
L'approche : Un prof, un individu en qui on a conscience, qui représente une figure d’autorité, de stabilité.
La séduction : Littéralement, si elle avait réagit immédiatement à ce qu’il lui disait sur ce type, ça n’était pas pour rien et la jeune femme l’intégrait immédiatement. Il séduisait, à la fois physiquement en se jouant de l’attirance du garçon, mais aussi par son discours, lui permettant d’appartenir à quelque chose de plus grand.
La persuasion : adhérer aux idées, se plonger complètement dans un mode de pensée.
L'aliénation…. Et lorsque cette étape ne marche pas, il se passe quoi ?

Les menaces.

 « Il y a quelque jours, j'ai appris que mon cousin qui est sorcier visiblement... j'le savais pas, mais passons, a fait parti de leur prisonnier.»

Elle aurait dû tilter. Elle avait littéralement toutes les informations pour faire le lien sans que le prénom ne soit prononcé. Ça aurait dû lui sauter à la gueule. Oui, elle aurait dû comprendre que ce qui secouait ceux qu’elle considérait comme étant de sa famille… avait été provoqué aussi par l’un de ses autres membres. Elle aurait dû, mais tout tonnait et cognait déjà trop violemment dans ses neurones. Tant qu’il était déjà passé à la suite sans qu’elle n’intègre véritablement ce que ça voulait dire.

« Quelqu'un venait de lui dire, quelqu'un qui pourrait s'en prendre à lui. A toi. A Lewis. Et je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Je ne sais pas de quoi est-ce qu'ils sont au courant pour toi, j'ai toujours fait super attention... Je veux juste être certain que tu sois en sécurité, et je crois que le mieux ça serait peut-être qu'on s'évite. Qu'ils croient que t'étais une simple vague amitié ; comme ça peut-être qu'ils te foutront la paix.

Discours de Warren dans la gueule.
Meurtre de Zach en pleine rétines.
Et que dire des autres ? Des épreuves plus anciennes, à Poudlard. Comme un goût de déjà vu, une amertume sur la langue.

« Mais même ça j'en sais rien.»

Tu es peut-être en danger par ma faute, voilà ce qu’il disait. Elle, Liyana, prises dans les feux d’autres ennemis.

« Je suis désolé.»

L’épuisement et la culpabilité dans le regard, Sovahnn ne le lâchait plus du sien, ne sachant plus exactement quand au juste elle avait posé de nouveau les yeux sur lui, consciente qu’à un moment de son discours, son champ de vision s’était fait flou, lointain. Il était dévasté, coupable, épuisé. Voilà ce qu’elle y voyait. Et là où, quelques temps plus tôt, elle aurait imaginé un enfant s’écroulant totalement, Tim ne pleurait pourtant pas. Il exposait les faits, attendait la sentence.

Tu es peut-être en danger.

Ça aurait dû la paniquer. Et pourtant ça n’était pas le cas.
Oui. Je suis en danger.

Ancienne de Poudlard.
Née moldue pour les uns, sorcière pour les autres.
Bouffant la vie, Sovahnn n’était jamais vraiment passée inaperçu auprès des Supérieurs. Pas agressive, il lui était pourtant arrivé de jouer avec eux comme le faisait Takuma. Parce que c’était ainsi qu’elle avait maîtrisé son environnement. Oui, mais sans doute s’était-elle fait quelques ennemis au passage. Le type enfermé dans le placard ? Celui qui lui était tombé dessus et l’avait agressée.
Doit-on parler de sa proximité avec d’autres personnes, sans doute bien autant menacées que Tim ? Doryan et Zach en tête de liste au vu de leur destin funeste. Aileen, Enzo, Kezabel, Alec même. Layla et Jordane, peut-être. Duncan. Que dire d’Ismaelle chez qui elle était quelques jours plus tôt ?
Meurtrière elle-même.

Non, ce monde n’avait rien de sécuritaire et elle payait chaque jour avec conscience chaque décision qu’elle avait pu prendre à Poudlard, connaissait les risques d’aimer ceux qu’elle estimait comme étant de sa famille. Chercherait-elle à se dédouaner de ce qu’elle avait dit à Caleb ? Non. Pour autant …. Peut-être était-ce complètement aberrant, mais elle était arrivée à un niveau de saturation qui faisait que ce nouveau risque… ne semblait pas avoir plus de sens qu’un autre. Pas plus d’impact que le reste, disons. Après le séisme qu’avait été la mort de Zach et les questions associées, la peur, de doute, les questions sans réponses… L’aveu de Tim était une baigne. Une sacrée putain de baigne particulièrement violente. Mais rien de plus.

Détachant son regard de Tim, elle l’avait posé sur sa fille, s’adressant au bébé à moitié endormi avec un grand sourire posé.

« Désolée ma puce, mais maman va devoir te poser quelques minutes histoire de défoncer la gueule de tonton Tim. En toute amitié bien sûr. »

Une phrase qui sonnait comme un « cordialement » à la fin d’un mail particulièrement salé.

Alors, sans vraiment se départir de son calme et ce, malgré les battements brutaux de son cœur dans sa poitrine, la jeune femme se levait, enlevait un des coussins du dossier du canapé avant de caller l’enfant contre les deux bords et de refermer autour d’elle une enceinte sécurisée avec le coussin de grossesse dont elle se servait en le bloquant en demi cercle. Impossible de bouger, bébé en sécurité et apaisé : elle pouvait se redresser et faire quelques pas.

Même enfant, Sovahnn avait toujours eu besoin de bouger pour gérer son stress, cette habitude n’avait pas changé à l’âge adulte, se confirmant d’autant plus après son coma et l’obsession du mouvement que celui-ci avait créé chez elle. C’était donc ce qu’elle faisait, amorçant des allers retours pour laisser les mots glisser dans son système et le temps à la lave dans ses veines à s’apaiser un tant soit peu. Et puis, doucement, elle posait son regard sur lui.

« A Poudlard j’ai un ami qui est tombé désespérément amoureux d’une moldue. En quelques mois, elle était venue habiter avec nous, sur le canapé des Poufsouffles, son père avait disparu de l’équation et on est restés soudés pendant quatre ans.  Je devrais être déçue de toi, ou en colère. A vrai dire je le suis un peu. Mais j’ai surtout honte. J’ai pas été à la hauteur non plus. » Elle le voyait venir. « Tais-toi, laisse-moi parler.  T’étais un gosse, Tim. Moi aussi d’ailleurs. On l’était tous et on a tous géré la situation comme on a pu. Tu m’as rejetée et tu en avais parfaitement le droit. T’as eu peur de moi, c’est toujours le cas je pense et ça aussi c’est complètement légitime. Mais j’aurais pas dû jeter l’éponge comme ça, tu méritais pas ça. J’t’ai lâché Tim. Tu t’es bouffé une situation ingérable et t’as pas été accompagné une fois dehors. Tu crevais de trouille et t’as fait des conneries. Parce que c’est ce qu’on fait quand on crève de trouille. »

Un regard toujours tourné vers sa fille à intervalles réguliers, elle posait une main sur la table de la cuisine avant d’enchaîner, sans vraiment laisser le temps à Tim de placer le moindre mot.

« T’as fait des mauvais choix Tim. A vrai dire, t’as vraiment pris des décisions de merde. Et t’es un crétin. De pas en avoir parlé avant. Maintenant, Tim, tu vas m’écouter. Il y a deux mois, je vivais encore avec un mec qui s’est fait buter en plein milieu des bois par je ne sais qui des enflures qui t’ont fait ça. Je mettrais ma main à couper que le père de ma fille s’est fait tuer par l’un d’eux. Je ne parlerais même pas de son parrain parce que ça ne te regarde pas. Mais j’peux te dire que moi-même j’ai buté l’un de ces fils de pute. L’appartement, il n’est pas visible de la rue. L’entrée est planquée à l’arrière d’une cour sécurisée. La ruelle a été envoutée pour qu’on ne puisse la trouver si on ne sait pas déjà qu’elle existe. Et l’appart en lui-même n’existe pas si on ne le sait pas. La porte, d’ailleurs, n’existe que si on a été invité. Si tu crois que je vais baisser les yeux ou m’enfuir parce que ton petit groupe d’enfoirés a décidé que je ne méritais pas de vivre, tu m’connais pas. »

La réaction était épidermique, profondément ancrée. Elle n’avait jamais laissé les Supérieurs lui dicter sa façon de vivre, elle n’en changerait pas plus si le danger venait d’ailleurs. Bien sûr, elle s’adaptait et Tim apprendrait à le faire également. Mais jamais elle ne cèderait. Il y avait là quelque chose de profondément plus grand que sa petite sécurité. C’était ses valeurs qui étaient affectées et ce qu’elle voulait transmettre et laisser comme empreinte. Et ce ne serait pas celle de quelqu’un qui cèderait au fanatisme sectaire.

Les deux mains posées sur la table, le regard droit dans le sien, dur, franc, bouillonnant d’une colère sourde.

Liyana, si tu crois que seul ton parrain est un loup, tu te plantes.

« Ce qui est fait est fait Tim. Si tu affirmes que tu as fait au mieux pour que j’évite d’avoir une cible en pleine gueule, ça me va, je veux te croire. Pour le reste, si tu crois que je ferais deux fois la même connerie, sache que tu vas t’en prendre une dont t’es pas prêt de te remettre. » Un instant, elle le fixait de ce regard profond où grondait l’orage autant que l’amour. La rage de la louve, la violence de celle qui protégera les siens sans concession. Car non, la colère n’était pas dirigée contre lui, elle l’était contre tous ces groupes d’extrémistes de mes couilles qui voulaient les mettre à terre. Ce regard, il avait percuté Caleb de plein fouet et, aujourd’hui, la réalité, c’était qu’il enveloppait Tim d’une chape de protection sourde. Alors elle inspirait profondément, notant qu’autour d’elle, l’air était différent, plus lourd, comme chargé d’électricité. Pourtant, la petite ne réagissait pas, instinctivement consciente qu’elle n’avait rien à craindre. « Et si tu t’avises de flipper, là tout de suite, je t’en fous deux, c’est clair ? Si un bébé d’une semaine reste zen, tu peux le faire aussi. »  Doucement, elle lâchait le bois de la table et le rejoignait, posant une main affirmée sur chaque bras, l’encadrant physiquement comme mentalement. « Si je comprends bien ça fait bientôt dix mois que t’es sous pression et tiraillé de partout. » Et ça fait quelques mois que tu ne vois rien. « Toi aussi t’es épuisé et à bout de nerfs. » Un petit sourire affecté passait sur ses lèvres quand son regard s’apaisait, se faisait plus doux, l’englobant comme elle le faisait deux semaines plus tôt avec Enzo. « C’est soudés tous ensembles qu’on s’en sortira, pas isolés chacun de notre côté à faire des conneries. On est les anciens. On est ceux qui se sont battus, cachés, ont résisté ou juste cessé de respirer. Mais on sait tous ce que c’est que d’avoir peur. On sait tous ce que c’est que d’avoir la haine. Tu seras toujours en sécurité ici. » Ses doigts pressaient ses bras, appuyant ses mots comme pour les ancrer en lui. « T’as des décisions à prendre pour limiter la casse à l’avenir. Mais je pense pas que ça soit en t’isolant que ça arrangera quoi que ce soit. Assume tes conneries, tu as raison et c’est tout à ton honneur. Mais fait-le intelligemment. Et pour ça il va falloir que tes neurones arrêtent de bourdonner parce que je les vois faire d’ici et que même à moi ça fout la migraine. Donc je te propose pour déjà prendre un peu de temps pour toi, ici, en sécurité. Histoire de… tu sais, arrêter d’avoir la gueule d’un mec qui est sur le point d’imploser. »

T’étais qu’un gosse, et t’as été seul.
Et l’un comme l’autre, c’est du passé.

« Donc j’te propose de commencer par te poser, de réfléchir à ma proposition de rester un peu ici, en sécurité. Et de boire un truc en me racontant tout ça. »

D’un geste du menton, elle désignait la chaise contre la table dépliée et finalement, elle laissait ses bras retomber le long des siens, glissant un instant pour affirmer sa douceur, loin d’être une menace. Alors, déjà, elle se détournait et allait faire chauffer de l’eau, ouvrant un placard pour se rendre compte qu’il n’y avait ni lait ni café dans le coin et que tout avait atterrit dans la maison en écosse. Thé se sera. Derrière elle, Liyana s’agitait de nouveau, grognant en tapant le coussin de ses petites jambes.

« J’arrive bébé.. »

Phrase réflexe, totalement incompréhensible pour la petite, mais sait-on jamais.

Ainsi, bientôt, elle revenait vers lui avec une petite dans les bras et une tasse fumante à la main.

« Tu faisais quoi chez eux ? Et quel est le nom de ce prof que j'ai très envie d'immoler ? »
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Sam 24 Avr 2021 - 17:47
Nage. Nage. Rame. Ne te noies pas encore. Résiste, encore un peu. Par ce que tu n'as pas le droit de t’effondrer devant elle. Tu as juste le droit de t'expliquer, de te taire, d'encaisser. C'est elle que tu as mis en danger, alors ferme-là, alors arrête de geindre. N'y pense même pas, à pleurer, ça, ça sera pour après s'il lui restait encore de la force ou même des larmes pour ça. Il n'en était pas certain. Mais pour l'instant, fais lui juste honneur. Pour une fois dans sa foutue vie il devait assumer. Il avait peur, et le mot était si faible par rapport à ce qu'il pouvait ressentir à cet instant. Il était démuni, terrorisé, il en était presque à la terreur irrationnelle.

Concentre-toi. Explique lui. Avoue. Vomis tes informations. Petit lâche.

Et s'il se lançait, il savait que rien ni personne ne devait l'interrompre par ce qu'il ne savait pas s'il aurait le courage de continuer, d'entrer dans ses explications, de réponses aux questions. Il fallait que la base soit posée. Il fallait qu'elle sache et après, elle jugerait elle-même de sa sentence.

Me laisse pas. Ne m’abandonne pas. Tais-toi. Par ce que ce c'est tout ce que tu mérites. D'être seul.

Vu qu'elle semblait d'accord avec ses « demandes », il avait commencé, il était allé droit au but, essayant de ne pas trop chercher ses mots, essayant de trouver les termes les plus adaptés, les plus justes pour ne pas se donner trop d'excuses. Son regard rond, il l'avait vu, mais il avait continué, espérant et priant de toutes ses forces qu'elle le laisse juste finir. Qu'il s'expie. Qu'elle le tue après, si elle le voulait, mais moins, il lui aurait dit ; mais au moins il n'aurait pas été lâche jusqu'au bout. Il avait tenté sincèrement d'être le plus juste, mais il n'était pas certain d'être réellement impartial, par ce que là-dedans c'était toute sa souffrance qui s'exprimait, par ce que du début à la fin, ses choix étaient fait aussi en fonction de cela.

Et puis, il y avait ce silence. Normal, mais horrible. Par ce qu'il ne savait pas ce qui allait suivre. Il ne savait comment est-ce qu'elle allait pouvoir réagir. Et il ne voulait pas la perdre. Pas un autre rejet, il n'était pas bien certain de le supporter, même si objectivement ça serait une réaction des plus normales et qu'il ne pourrait pas en vouloir à son amie. Il était tellement en stress, qu'il avait l'impression de ne plus pouvoir trop respirer, mais il ne bougea pas, tout comme au moment où la jeune femme avait posé sa fille avant de prendre la parole.

« Désolée ma puce, mais maman va devoir te poser quelques minutes histoire de défoncer la gueule de tonton Tim. En toute amitié bien sûr. »

Il ne broncha pas. Mais c'était déjà moins pire qu'il aurait pu le penser. Elle n'était pas partie au quart de tout, et il restait le mot amitié. Mais est-ce qu'il devait le prendre comme réalité ? Est-ce qu'il signifiait à cet instant précis encore quelque chose pour elle ? Ou alors est-ce qu'il y avait un sous-entendu qu'il ne comprenait pas bien ? Avec des gestes lents elle avait calé sa fille, il la regardait toujours faire sans esquisser le moindre geste vers elle, sans chercher non plus à s'esquiver après la « menace », alors qu'il y était quand même sensible.
Calme, elle était beaucoup trop calme et il avait du coup du mal à comprendre ce qui se passait réellement. Est-ce qu'il avait vraiment dit ce qu'il fallait ? Est-ce qu'elle avait compris ? Oui... vu qu'elle veut te casser la gueule ? Mais il était perplexe. Voilà ; Au moins quand ça crie, hurle, frappe et compagnie c'est clair. Là, les émotions de la jeune femme semblaient le dépasser totalement...
Attends encore quelques instants, tu comprendras sûrement bientôt, gamin.
Et la voilà qui faisait des allers-retours dans la pièce tandis qu'elle s'était enfin mis à parler.

« A Poudlard j’ai un ami qui est tombé désespérément amoureux d’une moldue. En quelques mois, elle était venue habiter avec nous, sur le canapé des Poufsouffles, son père avait disparu de l’équation et on est restés soudés pendant quatre ans.  Je devrais être déçue de toi, ou en colère. A vrai dire je le suis un peu. Mais j’ai surtout honte. J’ai pas été à la hauteur non plus. »

Il allait ouvrir la bouche, mais elle le coupa net. Qu'est-ce que venait faire cette histoire ici ? Et pourquoi qu'elle disait qu'elle n'était pas à la hauteur ? C'était encore ces conneries ? Pourquoi est-ce qu'elle avait honte ? Il était dans l'incompréhension la plus totale, par ce que ça n'avait jamais été un scenario envisageable ce qui se passait-là. Au moins, elle était déçue et en colère contre lui, et ça au moins lui prouvait qu'il ne déconnait pas trop, même si ça lui crevait le cœur, ça avait quelque chose de rassurant, par ce que c'était quelque chose qu'il connaissait mieux, qu'il appréhendait mieux que sa fin de phrase.

« Tais-toi, laisse-moi parler.  T’étais un gosse, Tim. Moi aussi d’ailleurs. On l’était tous et on a tous géré la situation comme on a pu. Tu m’as rejetée et tu en avais parfaitement le droit. T’as eu peur de moi, c’est toujours le cas je pense et ça aussi c’est complètement légitime. Mais j’aurais pas dû jeter l’éponge comme ça, tu méritais pas ça. J’t’ai lâché Tim. Tu t’es bouffé une situation ingérable et t’as pas été accompagné une fois dehors. Tu crevais de trouille et t’as fait des conneries. Parce que c’est ce qu’on fait quand on crève de trouille. »

Vrai. Juste. Touché-écoulé... sauf qu'elle lui dit qu'il ne méritait pas qu'elle jette l'éponge ? Là encore il ne comprenait pas. Comment est-ce qu'elle aurait pu réagir ? Il ne voulait pas la voir, lui parler. Il faisait à Poudlard un total blocage et encore aujourd'hui ce n'était pas simple tous les jours, et certaines choses lui demandaient un réel effort, lui coûtait beaucoup d'énergie pour ne pas paniquer, malgré toute l'amitié qu'il avait pour elle.
Et au final, s'entendre dire certaines vérités, qu'il connaissait parfaitement qu'il aurait pu dire... mais qu'elle s'en rende compte avait quelque chose de presque irrationnel et d'incompréhensible pour lui. Et il bugait. Totalement.
S'il avait voulu répondre, il n'en aurait même pas eu le temps, car elle continuait d’enchaîner. Pas bien grave vu que pour l'instant, il ne savait pas quoi dire et il ne savait pas non plus où il puisait l'énergie de ne pas éclater en sanglot, comment est-ce qu'il arrivait à tenir debout.
Pourquoi est-ce qu'elle était aussi... gentille avec lui ? Ce n'était pas normal... du moins pas après ce qu'il avait dit. Cette compréhension de la chose, il n'en avait pas l'habitude. Même des adultes ne semblaient pas savoir viser si justes, à moins que ce soit, par ce qu'ils étaient plus centrés sur eux-mêmes.
Mais à un moment donné, elle va bien finir par s'énerver, lui hurler dessus, non ? Par ce qu'il l'attendait, cette réaction-là. Par ce qu'il ne connaissait au final que ça. Ce conflit. Et aussi flippant que c'était, cela le rassurait également. A présent, il perdait pied, ne savait plus se placer.

« T’as fait des mauvais choix Tim. A vrai dire, t’as vraiment pris des décisions de merde. Et t’es un crétin. De pas en avoir parlé avant. Maintenant, Tim, tu vas m’écouter. Il y a deux mois, je vivais encore avec un mec qui s’est fait buter en plein milieu des bois par je ne sais qui des enflures qui t’ont fait ça. Je mettrais ma main à couper que le père de ma fille s’est fait tuer par l’un d’eux. Je ne parlerais même pas de son parrain parce que ça ne te regarde pas. Mais j’peux te dire que moi-même j’ai buté l’un de ces fils de pute. L’appartement, il n’est pas visible de la rue. L’entrée est planquée à l’arrière d’une cour sécurisée. La ruelle a été envoutée pour qu’on ne puisse la trouver si on ne sait pas déjà qu’elle existe. Et l’appart en lui-même n’existe pas si on ne le sait pas. La porte, d’ailleurs, n’existe que si on a été invité. Si tu crois que je vais baisser les yeux ou m’enfuir parce que ton petit groupe d’enfoirés a décidé que je ne méritais pas de vivre, tu m’connais pas. »

Oui, il avait des mauvais choix, qu'il regrettait amèrement. Qu'il devait payer.
Mais. What ? Deux minutes ? Est-ce qu'elle venait de dire qu'elle avait tué quelqu'un, suivi de plein d'autres informations qui brouillaient totalement son cerveau ? Plus les minutes passaient, plus il se sentait perdu. Pas forcément paniqué dans le sens où il avait peur d'elle, plus de la situation elle-même.
Concentre-toi sur ce qu'elle dit, triple buse.
Appartement protégé ? Parfait, cela était un peu rassurant. Un peu. Par ce qu'il ne savait pas de quoi est-ce qu'ils étaient capables, de quels moyens est-ce qu'ils disposaient. Il ferma les poings, malade rien qu'à penser qu'elle pouvait se faire attaquer dehors. Nausée malsaine qui montait, planait, tournait encore et encore ses tripes, son cerveau. 

Elle l'avait regardé dans les yeux, il n'avait pas osé baisser le regard, pour ne pas la décevoir un peu plus, et pourtant, c'est dans un trou de souris qu'il aurait dû se trouver à ce moment-là.

« Ce qui est fait est fait Tim. Si tu affirmes que tu as fait au mieux pour que j’évite d’avoir une cible en pleine gueule, ça me va, je veux te croire. Pour le reste, si tu crois que je ferais deux fois la même connerie, sache que tu vas t’en prendre une dont t’es pas prêt de te remettre. »

Non ! Ca n'aurait pas dû être si simple. Et cela le troublait. Pourquoi est-ce qu'elle le croyait alors qu'il l'avait trahi ? Il n'y avait que lui qui était aussi naïf de croire les gens comme ça... pourquoi est-ce qu'elle lui faisait visiblement quand même toujours autant confiance ? Peut-être par ce qu'elle le connaissait, par ce qu'elle savait qu'il n'avait pas mauvais fond, par ce qu'elle avait vu comment il agissait avec elle et qu'il n'était pas bon menteur ? Peut-être par ce que c'était autre chose.
Il n'y avait pas de doute, ça, c'était une vraie amie. Celle que tout le monde devait avoir.
Elle était la sœur qu'il aurait voulu avoir, par ce que rien de tout cela ne se serait probablement passé. Par ce qu'il aurait eu quelqu'un, du soutien, et non pas sa famille – à part sa mère- qui l'enfonçait.
Souffle court. Douloureux. C'était injuste, mais à cet instant précis, il l'aimait tant d'être ce qu'elle était ; qui elle était. Cette merveilleuse personne dont il avait déjà tiré le portrait avec quelques compliments. Il ne s'était pas trompé sur elle et il s'en voulait presque d'avoir pu croire qu'elle l'aurait rejeté. C'était mal à la connaître.
Honte sur toi.

« Et si tu t’avises de flipper, là tout de suite, je t’en fous deux, c’est clair ? Si un bébé d’une semaine reste zen, tu peux le faire aussi. »

Hein ? Il cligna des yeux sans trop comprendre. C'est à peine s'il avait remarqué ce qui se passait autour. L'esprit trop fatigué, usé de se maintenir debout, d'être concentré sur ce qu'elle disait, sur elle, de ne pas s’effondrer.
Trop de choses.
Elle avait lâché la table pour se rapproché de lui, une main sur chacun de ses bras, tandis qu'il n'osait toujours pas buger. Peut-être que c'était là, qu'elle allait enfin hurler, même s'il en doutait. Elle est où ta colère, Sovahnn ?

« Si je comprends bien ça fait bientôt dix mois que t’es sous pression et tiraillé de partout. Toi aussi t’es épuisé et à bout de nerfs.»

Oui, mais non. On ne pouvait pas simplifier ses mauvais choix à cela.
On ne le devait pas. C'était trop simple qu'il s'en sorte comme ça.
Il ne le méritait.
Petite merde. Petite ordure.

Est-ce qu'il était à bout de nerfs ? Oui, et elle ne savait même pas à quel point, il était au fond. Même si avec cette réaction, il y avait cette étincelle d'espoir qui semblait briller.
Mais cette bonté, il ne la méritait pas.

« C’est soudés tous ensembles qu’on s’en sortira, pas isolés chacun de notre côté à faire des conneries. On est les anciens. On est ceux qui se sont battus, cachés, ont résisté ou juste cessé de respirer. Mais on sait tous ce que c’est que d’avoir peur. On sait tous ce que c’est que d’avoir la haine. Tu seras toujours en sécurité ici.

Ses doigts passaient sur ses bras, tandis que lui n'avait toujours pas parlé, et la regardait toujours comme s'il comprenait pas tout.
Ce n'était pas de la haine qu'il ressentait, du moins pas envers tous les Sorciers. Envers les Supérieurs, oui. Envers ses sœurs, peut-être aussi même si le terme était peut-être un peu trop fort, il ne savait pas. Mais toute haine ne méritait pas vengeance, ils ne méritaient pas de mourir, d'être détruits pour autant. La violence n'en faisait qu'enclencher d'autres.
Oui la Peur était, par contre, le maître mot.
Quant à être soudés. Qui voudrait bien de lui ? Après ce qu'il avait fait ? Même avant... ses sœurs ne l'avaient jamais aimés. Ses « amis » sorciers lui avaient tourné le dos – humilié- quand ils avaient sû ce qu'il étaient. Les Supérieurs n'en parlons pas. Les Inquisiteurs, no comment. Alors être soudé à qui ? Il n'avait pas beaucoup d'attache, pour ne pas dire qu'elles se comptaient sur le doigt d'une seule main. Sa mère. Lewis. Sovahnn. Il pouvait probablement y ajouter Ava, mais il préférait la laisser loin de tout cela. Voilà qui il y avait, et ils ne pouvaient pas vraiment être soudés ensemble. Echec et Mat.

« T’as des décisions à prendre pour limiter la casse à l’avenir. Mais je pense pas que ça soit en t’isolant que ça arrangera quoi que ce soit. Assume tes conneries, tu as raison et c’est tout à ton honneur. Mais fait-le intelligemment. Et pour ça il va falloir que tes neurones arrêtent de bourdonner parce que je les vois faire d’ici et que même à moi ça fout la migraine. Donc je te propose pour déjà prendre un peu de temps pour toi, ici, en sécurité. Histoire de… tu sais, arrêter d’avoir la gueule d’un mec qui est sur le point d’imploser. »

Est-ce qu'il eut un vague sourire au dernier mot ? Possible. Triste, las, fatigué certes, mais un sourire quand même. Quant à ce qu'elle disait.... Il avait du mal à intégrer ce qu'elle venait de dire. Lui, ici, avec elle ? Pourquoi ? Comment ? Sous quelles conditions ? Est-ce qu'il pourrait aller en cours ? Il ne pouvait pas non plus abandonner Lewis. Sa mère saurait se débrouiller. Est-ce qu'il avait vraiment envie d'un nouveau départ ? Est-ce qu'il voulait risquer malgré tout ce qu'elle disait sa vie ? Est-ce qu'il était certain que ELLE, elle serait en sécurité ici, avec lui ? Comment en être certain ?
Il cligna des yeux, se sentant de plus en plus épuisé. Son cerveau continuait de tourner à plein régime avec tout ce qu'elle lui disait, tout ce qu'il essayait d'intégrer.

« Donc j’te propose de commencer par te poser, de réfléchir à ma proposition de rester un peu ici, en sécurité. Et de boire un truc en me racontant tout ça. »

Chaise contre table. Invitation à parler ? A boire ? Il cligna encore des yeux.
C'était donc comme ça que cela devait se passer ? Calmement ? Sans cri, sans heurts ?
Alors qu'il n'avait toujours pas bougé, elle préparait de quoi se désaltérer, avant d'aller chercher bébé. C'est à ce moment-là que son cerveau sembla de nouveau trouver le chemin pour indiquer à ses jambes comment aller jusqu'à la chaise et il s'installa à la table, toujours silencieux, essayant de trier tout ça comme il le pouvait.

« Tu faisais quoi chez eux ? Et quel est le nom de ce prof que j'ai très envie d'immoler ? »

Encore de questions ? Hey, tu te rends compte qu'il a déjà beaucoup entendu ta voix là, et qu'il a peut-être choses à répondre ? Il déglutit difficilement, main sur son pantalon qu'il maltraitait un peu de stress.

 « Je leur donnais des informations. Notamment via les journaux Magiques. Ils ont aussi voulu savoir, avoir des infos qu'on pouvait trouver dans certains livres... sur la mémoire surtout, les créatures magiques. Et j'ai essayé de leur trouver ce qu'ils voulaient mais que ce soit pas trop complet et compromettant, plus style livre pour débutant, ou enfant.» il se mordilla un peu la lèvre.  « Il n'a rien fait de mal.. enfin, avec moi, du moins ... Sovahnn. Il est un peu particulier, mais lui au moins était sympa avec moins et bienveillant. Chiant parfois avec ses leçons, mais cool aussi.»

Il eut une petite moue, ne se rendant pas compte qu'il était peut-être en train d'enfoncer le principal concerné, alors qu'il essayait au contraire de l'aider. Il aurait pu taire son nom, mais il était hors de question qu'il lui mente.

 « Ruben Shadwell.»

C''était dit, et maintenant que c'était clair sur ça, il fallait probablement qu'il parle du reste. Du plus compliqué. Des choses qui fâchent, qu'il ne comprenait pas vraiment. Des choses qu'il jugeait importantes à dire, à clarifier de façon urgente... mais il ne savait pas comment lui dire. Il avait peur d'être maladroit ou pas assez clair, pourtant il plongea son regard dans celui de la jeune femme avant de lui dire

 « C'est moi qui t'ai lâché Sovahnn. Tu n'as rien fait de mal. Tu n'avais aucune raison d'insister, aucune. Tu n'es coupable de rien du tout, je ne veux pas que tu te sentes fautive pour quelque chose, alors que tu as juste vécu ta vie comme... disons comme elle devait l'être dans de telles circonstances.» Comment lui en vouloir alors qu'elle était « heureuse », alors qu'elle essayait de survivre, elle aussi, alors qu'elle avait juste des amis et que lui ne voulait pas la voir.  « Tu n'as pas à voir honte, à ne pas avoir été à la hauteur. Le mal était bien plus insidieux sur ça, de toute manière. Les seules personne à qui je pourrai éventuellement ...» non, sûr de sûr, mais il ne pouvait pas le dire comme ça  »... jeter la pierre, ce sont mes sœurs, voire mon père. Juste Eux. Par ce que ...» Comment dire ça ? Le mal que cela lui procurait, cette peur de sa propre famille ? Il n'y avait pas de mots et pourtant... il devait le faire. Pour qu'elle comprenne, pour qu'elle ne s'en veuille plus, tant pis si ça continuait d'ouvrir des plaies mal cicatrisées. « ... heu, par ce que je n'ai pas pu passer à autre chose, par ce que même si ma famille était comme ça... je.. je n'ai pas réussi à relativiser. Et ce n'est pas une excuse, par ce que je savais que tout le monde n'était pas comme ça. »

Il avait juste voulu quelque chose d'humain, un endroit où on ne le rejetterait pas.
Pour la suite il ne savait pas trop quoi reprendre. Il aurait bien affirmé que oui, il était à bout de nerf, sous une tonne d'AD, qu'il y avait eu la tentative de suicide, les auto-mutilations. Et que oui, il ne savait plus comment gérer tout ça. Qu'il était juste fatigué. Las. Que lui, la seule chose qu'il voulait c'était arriver à outre-passer tout cela, arriver à être heureux réellement. Ne plus être le mec bizarre ou rejeté. Avoir des gens sur qui comptait inconditionnellement.

 « Je n'étais pas seul. J'avais... J'ai Lewis.»

Par ce qu'il l'avait eu, lui. Mais tout le reste, il ne pouvait pas lui dire. Il ne voulait pas l'affoler, la mettre plus en rogne qu'elle ne semblait d'être intérieurement contre Ruben. Contre le Groupe. Contre les Supérieurs. Il ne voulait pas faire ça, par ce qu'il craignait que tout le coup d'une impulsion, elle fasse une connerie.
Surtout avec Ruben. Danger clignotait dans sa tête.
Et puis, elle avait d'autres choses à gérer, comme sa nouvelle vie, sa fille. Elle n'avait pas besoin d'avantages de soucis. Elle n'avait pas besoin d'un boulet comme lui. Il ne voulait pas l’entraîner sa spirale. Il avait peur de lui faire du mal, involontairement.
Mais pourtant sa proposition, elle était-là. C'était peut-être un genre de nouveau tournant. Le seul qu'il pourrait vraiment avoir. Une chance qu'il ne devait pas laisser passer.
Il n'en savait rien et ne savait pas ce qui était le mieux pour elle en premier – pour lui après-. Peut-être qu'elle aussi avait besoin qu'il y ait quelqu'un avec elle ? Peut-être pas.
Des précisions ? Être sûr de ce qu'elle lui disait ? Il était fatigué peut-être qu'il y avait des choses qu'il avait mal interprétées. Il se mordilla un peu la lèvre avant de souffler.

 « Pour ta proposition... je ne suis pas sûr de tout comprendre. Tu veux que je vienne ici, un moment pour que je sois en sécurité... mais... mais, heu, tu attends quoi en retour ? Enfin, j'vais pas squatter comme ça quoi. Je... regarde-toi, tu as une nouvelle vie à accomplir, je ne veux pas que tu t'inquiètes pas moi, ou que tu sois stoppée par ma faute. Ce genre de choses...» il joua quelques instants nerveusement avec ses doigts.  « Puis, j'ai mes cours. J'peux pas abandonner Lewis comme ça. Et je veux pas te mettre en danger, même si j'ai bien compris qu'il y avait des... protections, tout ça. Enfin voilà, je comprends pas trop. Par ce qu'il y a ce groupe-là, mais aussi des groupes de Sorciers qui pourraient s'en prendre à toi, non ?»

Est-ce qu'elle lui proposait ce lieu mais qu'il ne pouvait pas en sortir ? Ou est-ce qu'il pouvait mener une vie normale ? Il se dandina un peu sur sa chaise, de nouveau mal à l'aise. Par ce qu'il y avait aussi les amis de la jeune femme qui seraient sûrement souvent là. Et de nouvelles questions se posaient du genre, dans quelle mesure est-ce qu'il pourrait le supporter vu sa crainte des sorciers ? Et surtout... est-ce qu'elle ne risquait pas de perdre des amis s'ils apprenaient qui elle côtoyait ? Qui elle aidait ? Logeait ? Tout le monde n'était pas aussi compréhensif qu'elle. Comment est-ce qu'il pouvait formuler cela, sans la gêner ?

 « Ca.. je crois que ça pourrait ptet être sympa.... j'sais pas. Mais... Tu sais.» Non avec ce genre de phrase elle ne savait pas.  « Je ne veux pas que tu risques des amitiés à cause de moi, ça risque de ne pas être bien vu si ça se sait... J'peux rester dans un coin lorsqu'ils sont là, ou même ne pas être là... mais j'veux pas t'attirer d'ennuis. Je t'ai déjà trop porté préjudice.»

Ne craque pas. Ce n'est pas le moment.
Tu peux le faire. Tu peux résister à cette tornade de sentiments qui te tiraillent. Tu peux résister à cette envie de fuir et en même temps de la prendre dans tes bras vu ce qu'elle a dit, fait, vu cette démonstration d'amitié.
Tu peux réagir normalement, pour une fois, essayant d'enfouir ce surplus d'empathie, d'hyper-sensibilité.
Pourtant, c'était plus de l'inquiétude pour elle, qui prédominait à présent. Elle avait beaucoup trop à perdre... et ça ce n'était pas une option envisageable pour lui. Elle devait juste être heureuse et s'épanouir. Point final.

 «Tu mérites juste d'être heureuse, loin de ces conflits, de ces emmerdes . Je veux que tu sois heureuse, par ce que tu es une des personnes qui le mérite le plus dans ce monde.»

Enfantin de dire ça ? Possible. Mais il le pensait sincèrement, c'était sa façon à lui de lui montrer son attachement. Son dévouement. Son amitié sincère
.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Dim 25 Avr 2021 - 15:31
Elle le voyait trembler de l’intérieur, chaque mot étant un séisme de plus face auquel il résistait malgré tout. Elle sentait les chocs sur les tréfonds de ses émotions, la violence de ses ressentis, de sa culpabilité, de la haine qu’il dirigeait envers lui-même. Calme, malgré toute la brusquerie de ses propres émotions, Sovahnn observait droit dans ses yeux, droit dans son âme pour y lire ce dont elle avait besoin : la certitude qu’elle avait raison. Qu’elle avait toujours face à lui le jeune homme qu’elle connaissait. Qu’elle ne se plantait pas dans ses conclusions. Sans doute la situation aurait-elle été différente s’ils n’avaient pas renoué depuis plusieurs mois. Si elle ne faisait pas à présent certains liens. Ses angoisses, les révélations sur sa famille, sur ses peurs qui, à présent, sonnaient comme des appels à l’aide auxquels elle n’avait pas répondu. Les propos sur son prof, sur Lewis, sur Caleb. Oui, peu à peu, Sovahnn mettant tout en lien. Alors elle ne le rejetait pas : elle le rattrapait. Car la jeune maman ne savait que trop bien reconnaître la couleur de la détresse.

Doucement alors, elle l’invitait à s’assoir, posant une tasse de thé face à lui, allant chercher sa fille qui commençait à sérieusement grognasser dans son coin et qui donnait des coups dans le vide avec ses petites jambes quand elle la prit de nouveau contre elle tout en interrogeant Tim.

« Je leur donnais des informations. Notamment via les journaux Magiques. Ils ont aussi voulu savoir, avoir des infos qu'on pouvait trouver dans certains livres... sur la mémoire surtout, les créatures magiques. Et j'ai essayé de leur trouver ce qu'ils voulaient mais que ce soit pas trop complet et compromettant, plus style livre pour débutant, ou enfant.»

Berçant la petite, son corps balançant de droite à gauche en donnant des à-coups verticaux, sans vraiment y penser, Sovahnn restait surtout tournée vers Tim. Callant un peu plus la petite contre elle, son pouce sur son front pour la caresser doucement, elle murmurait à son oreille des chuchotements rassurants, la serrant un peu plus comme pour la protéger de tout ce qui pouvait se faire en silence si proche d’ici. Elle savait tout ça, le choc avait d’ailleurs été celui qui l’avait sortie de son apathie quelques jours plus tôt. Mais savoir que certaines informations révélées concernant ce monde, son monde – aussi – c’était autre chose. Alors elle se contentait d’écouter ce cœur qui n’en finissait plus de s’échouer dans sa poitrine, songeant aux uns et aux autres, entendant ses tentatives de contournement des ordres.

« Il n'a rien fait de mal.. enfin, avec moi, du moins ... Sovahnn. Il est un peu particulier, mais lui au moins était sympa avec moi et bienveillant. Chiant parfois avec ses leçons, mais cool aussi.»

Et ça, ça la cueillait en plein poumons, comme une flamme qui menace d’y faire péter l’oxygène.

« J’en doute pas. »

Qu’il ait été un véritable soutien, le modèle de bienveillance, quelqu’un à qui se raccrocher… il n’avait même pas besoin de le lui dire pour qu’elle l’entende à vrai dire. C’était bien là une preuve de plus de l’opinion qu’elle avait sur cet homme. Volontairement ou pas, c’était lui qui l’avait entraîné ou enfoncé là-dedans. C’est le principe du bon flic, du joyeux gourou. Il est la lumière au fond du tunnel, la bouée à qui se raccrocher. Et cette putain de bouée, ça aurait dû être n’importe qui mais certainement pas ces tarés.

« Ruben Shadwell.»
« Ok. »

Elle notait l’information dans un coin de sa tête, ne développait pas plus sur le sujet Shadwell. Tim n’était pas prêt à entendre ce qu’elle avait à dire, trop embrigadé pour ça. Trop loyal encore, elle le sentait, et ce, malgré sa présence ici et ses aveux. Il était important de l’isoler de tout ça, de lui faire retrouver le contact avec le monde réel, avec les gens réels. Pas la masse informe et dangereuse que les sorciers devaient représenter pour ces personnes-là. Juste eux, les véritables personnes sous la menace. Femmes hommes enfants, jeunes gens parfois perdus, parfois fascinés, innocents ou coupables, ils avaient tous une histoire avec leurs pouvoirs, mais celle-ci n’était pas aussi unilatérale que ce qu’ils devaient penser. Que Tim vienne la voir, elle, avec tout son amour et malgré les dérives dont elle était capable, c’était un point qu’elle ne perdait pas de vue. Un détail qui voulait dire beaucoup, comme dirait l’autre.

« C'est moi qui t'ai lâché Sovahnn. Tu n'as rien fait de mal. Tu n'avais aucune raison d'insister, aucune. Tu n'es coupable de rien du tout, je ne veux pas que tu te sentes fautive pour quelque chose, alors que tu as juste vécu ta vie comme... disons comme elle devait l'être dans de telles circonstances.»

Touchée en plein cœur, pincée la culpabilité, vrillée la responsabilité. Avec un petit sourire touché, elle le laissait continuer sans argumenter.
Non, ça ne serait pas juste de lui en vouloir pour avoir tenté de survivre à sa façon. Elle avait pensé que lui donner de l’espace était la meilleure des solutions, sur le coup. Peut-être par facilité, par lâcheté ou par logique, sans doute un peu de tout ça. Mais l’enfer est pavé de bonnes intensions dit-on.

« Tu n'as pas à voir honte, à ne pas avoir été à la hauteur. Le mal était bien plus insidieux sur ça, de toute manière. Les seules personne à qui je pourrai éventuellement … jeter la pierre, ce sont mes sœurs, voire mon père. Juste Eux. Par ce que ...» Je sais oui. J’aurais dû comprendre, d’ailleurs. « ... heu, par ce que je n'ai pas pu passer à autre chose, par ce que même si ma famille était comme ça... je.. je n'ai pas réussi à relativiser. Et ce n'est pas une excuse, par ce que je savais que tout le monde n'était pas comme ça. »

Elle souriait doucement pour toute réponse, appréciant comme il ne cherchait pas à se défaire de ses tors, les assumait. Elle souriait, oui, parce qu’elle entendait ses arguments, ne cherchait pas non plus à les contrer, les deux visions se tenaient et elle ne se ferait pas martyr de justice. Simplement, c’était un fait, il aurait dû être soutenu.

« Je n'étais pas seul. J'avais... J'ai Lewis.»

Rien de plus qu’un sourire doux. Lewis, il évitait le sujet, s’enfonçant dans son déni et elle le savait parfaitement, consciente que ça n’était pas ce qui aiderait le jeune homme à prendre du recul. Elle-même avait esquivé le sujet, trop préoccupée par autre chose, attablée à développer le positif plutôt que de remuer la merde. Mais à l’instant, elle entendait ce qu’elle n’avait pas vu jusque là : sans doute avait-il besoin d’en parler. Donner de la légitimité à son vécu, et de la visibilité à sa personne. Elle ne se battrait pas, posait les choses, entendait ce qu’il disait, ne lui rendait que de la douceur. Le reste, ils verraient plus tard.

« Pour ta proposition... je ne suis pas sûr de tout comprendre. Tu veux que je vienne ici, un moment pour que je sois en sécurité... mais... mais, heu, tu attends quoi en retour ? Enfin, j'vais pas squatter comme ça quoi. Je... regarde-toi, tu as une nouvelle vie à accomplir, je ne veux pas que tu t'inquiètes pas moi, ou que tu sois stoppée par ma faute. Ce genre de choses...» Ma vie c’est vous. Tous. Il n’y  a pas de concession là-dessus. L’isolement n’est pas la sécurité, ça n’en est que l’illusion. « Puis, j'ai mes cours. J'peux pas abandonner Lewis comme ça. Et je veux pas te mettre en danger, même si j'ai bien compris qu'il y avait des... protections, tout ça. Enfin voilà, je comprends pas trop. Par ce qu'il y a ce groupe-là, mais aussi des groupes de Sorciers qui pourraient s'en prendre à toi, non ?»

Elle souriait, l’air de dire ‘t’es bête’, se contentait de cette réponse. Tim et ses angoisses, ses questions par milliers, sa sur-réflexion qui l’empêchait tant d’agir quand, elle, avait tendance à foncer dans le tas. Qu’est-ce qu’elle attendait en retour ? Qu’il se repose. Est-ce qu’il pourrait circuler ?

« C’est une proposition de refuge, Tim, pas de bagne. »

On a tous été trop enfermés pour envisager de nouvelles barrières.

« Ca.. je crois que ça pourrait ptet être sympa.... j'sais pas. Mais... Tu sais. Je ne veux pas que tu risques des amitiés à cause de moi, ça risque de ne pas être bien vu si ça se sait... J'peux rester dans un coin lorsqu'ils sont là, ou même ne pas être là... mais j'veux pas t'attirer d'ennuis. Je t'ai déjà trop porté préjudice.»

Quelque chose crissait en elle, se cabrait en silence, réagissait avec une force sourde. Car, hey, ils valaient mieux que ça. Tous.

«Tu mérites juste d'être heureuse, loin de ces conflits, de ces emmerdes. Je veux que tu sois heureuse, par ce que tu es une des personnes qui le mérite le plus dans ce monde.»

Un instant, elle suspendait son geste, embrassait le front de sa fille, prise d’un élan de tendresse contre lequel elle ne luttait pas.
Oui, bien sûr, c’était le cas. Mais quoi qu’elle fasse, certaines personnes appartiendraient toujours à ces conflits. Par les choix, le sang ou les ricochets. Alors cette réalité, elle l’avait accepté, refusait de céder à la peur, de sacrifier son existence sur l’autel de la haine. Alors elle continuerait d’aimer et d’accepter les autres. Cesser de vivre n’avait jamais été une option. Et ces gens, ces visages, ces noms et ces sourires faisaient parti intégrante de sa vie. Avec leurs faiblesses, leurs mauvais choix, leurs doutes et leurs menaces. Voilà tout.

« J’aime à penser que mes proches sont de meilleures personnes que tu ne le pense. Il y aura de la colère, c’est pas ce que je dis. D’ailleurs qu’on soit clairs, je t’en veux. Tu n’aurais pas dû faire ça, ya juste pas débat. Sauf que je sais qui tu es, je sais ce qu’il y a derrière et je sais ce que tu n’avais pas. » A savoir, un point d’accroche. Bien sûr, il y aurait de la colère et certaines choses ne seraient pas simples à accepter, surtout de la part de ceux qui étaient impactés directement par les Inquisiteurs. Mais voilà, Tim n’était pas le seul à déjà avoir fait des choix de merde, à déjà s’être fait emporté par ses émotions, à avoir été au bord de la rupture et à s’être raccroché à ce qu’il pouvait. Elle comprenait ça, n’excusait pas les actes mais excusait l’homme. Ou plus exactement l’enfant. Parce que c’était ce qu’il était là, un gosse totalement paumé dans la tempête qui avait cherché à se raccroché à ce qu’il avait pu. Pas de bol, la branche qu’il avait accrochée était pourrie. « J’ai des amis en qui je peux faire confiance et qui sauront faire la part des choses. Et de toute manière, qu’importe les risques que moi je prends, ça me regarde et la décision ne t’appartient pas. »

Sa fille dans ses bras, la jeune femme soupirait, s’adossant contre le plan de travail, le regard plongeant vers le jeune homme.

« Ecoute je ne marchanderai pas avec mes affections. Ce qui est fait est fait et je veux pouvoir penser que je peux te faire confiance et que tu es exactement celui que je pense que tu es. Pas un type qui a réellement voulu me faire du mal. Nous faire du mal. »

Liya, Zach, Enzo, Will, Riley, Kezabel, Takuma, Jordane, Aileen et toute la clique. Tant de noms lui sautaient dans le cœur qu’elle ne cherchait même pas à faire autre chose qu’à les laisser défiler. Etait-ce ce qu’elle faisait ? Risquer des amitiés pour lui ? Certainement pas non. Ils avaient parfois des différents, c’était certain, la preuve était qu’elle avait rejeté Kezabel un moment, de même pour Jordane – Alec étant un cas particulier posé de côté dans un déni parfait, merci bonsoir – mais ils savaient les régler. Le fait était qu’elle aurait trouvé insultant d’estimer qu’en effet elle risquait de perdre l’un de ceux-là pour le choix de protéger son ami. Trop matures pour ne pas entendre ce qu’elle avait à dire, elle savait qu’ils avaient déjà été face à ce type de complications… et ils avaient fait la part des choses. Ils la feraient toujours.

Est-ce qu’elle enterrerait Kezabel pour son appartenance à une organisation qu’elle rejetait elle-même de plus en plus violemment depuis la mort de Zach ? Non. Car le choix, elle le comprenait. Il en allait de même avec Tim. Là où d’autres ne verraient sans doute que ses actes, elle posait le regard sur les plaies.

Alors… est-ce qu’à force d’expliquer l’inexplicable, on fini par pardonner à l’impardonnable ?

Non. Encore une fois, elle n’excusait pas, ne pardonnait pas les actes. Elle pardonnait à l’homme. Sans doute un peu trop fondamentalement bienveillante, Sovahnn savait surtout ce qu’on peut être poussés à faire lorsque la peur ou la haine prennent le dessus. Ça ne serait pas la première fois qu’elle posait son soutien inconditionnel à l’Homme, malgré les actes.

Car elle voulait croire en l’humain, tout simplement. Et jusque là, elle avait eu raison.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Dim 25 Avr 2021 - 21:38
Il fallait reprendre une chose par une chose, essayer d'expliquer, alors qu'il avait qu'une envie : oublier. Se terrer quelque part. Etre seul. Qu'on lui foute la paix. N'être qu'à lui-même, recroqueville, tête dans le genoux, mains sur les oreilles, se balançant doucement. Plus de bruit. Plus rien dans le champs de vision. Juste lui, essayant de se calmer. Ca avait marché parfois et d'autres fois beaucoup moins. Mais seul, il pouvait se lâcher. Seul, il ne ferait honte à personne. Seul, on aurait pas pitié de lui. Ou on ne se moquerait pas. Le montrer du doigt, le..... STOP !
On se concentre sur ce qui est important ici.
La question principale était simple, et il fallait qu'il y réponde le plus rapidement possible pour ne pas avoir à s'y soustraire, pour ne pas redevenir le sale petit lâche habituel. Alors, il lui avait expliqué ce qu'ils lui demandaient, rien de bien « méchant », tout en essayant de dire que même s'il avait obéi, il avait fait de son mieux lorsqu'il s'était rendu compte de la situation critique, de donner les « livres »/articles les moins compromettant ; du moins pas ceux qui seraient forcément utiles. On ne pouvait pas dire qu'il y avait beaucoup de monde là-bas qui pouvait aller dans le monde magique, sur le chemin de Traverse, alors... alors... il avait tenté. Pas très adroitement, mais il avait tenté.
Quant à Ruben, il avait voulu lui montrer qu'il n'était pas si diabolique que ça mais... ne se rendait pas compte qu'il l'enfonçait encore un peu, même la réponse de la jeune femme ne lui avait pas mis la puce à l'oreille. Il ne saisissait pas que c'était peut-être sarcastique, ironique ou plein de double sens. Il avait juste pris comme « aucun doute ». Point. Littéralement. D'ailleurs, il ne voyait tellement rien qu'il lui avait même offert son nom sur un plateau d'argent.
Tout ceci avait été une première chose, avant qu'il y ait la deuxième, la mise au point : celle où il insistait sur le fait qu'elle ne devait pas se sentir coupable ; ses sœurs par contre c'était une toute autre affaire. Il ne comprit d'ailleurs pas bien pourquoi est-ce qu'elle souriait doucement comme ça, mais il n'eut pas le courage ou même la force de lui poser la question. Il y a des choses qu'il valait mieux des fois ignorés. Et puis ce sourire, il était de ceux qui réchauffait un peu l'âme.

Et la suite avait été très confuse et confusante pour lui, il avait donc essayé de s'en dépatouiller comme il le pouvait de cette histoire d'hébergement mais beaucoup trop de questions se posaient à lui. Beaucoup trop de peur, notamment sur le fait qu'elle pourrait s'embrouiller avec certains de ses camarades, ou se mettre encore plus en danger, et ça, il ne le voulait pour rien au monde.

« C’est une proposition de refuge, Tim, pas de bagne. »

Il grimaça, mais acquiesça. Il ne voulait pas entrer dans le débat, il n'avait jamais voulu dire ça... mais c'était trop imprécis pour son cerveau, sa proposition et donc ça suscitait chez lui questions et angoisses, comme d'habitude. Pour ne pas changer. Mais c'était une bonne chose, s'il avait toujours sa liberté c'était quelque chose à envisager fortement....
Seulement, le voulait-elle vraiment ? Il avait l'impression de s'imposer, qu'elle faisait ça pour rendre service, être gentille, c'était sa nature. Un peu comme la sienne à certains moment. Elle ne laisserait pas un ami dans le besoin, elle était bien trop loyale pour cela mais... pensait-elle à elle ? A ses besoins ?
Blablabla. Il avait continué à parler, déblatérer, la regardant sourire, ou bien embrasser sa fille sur le front. A quoi est-ce qu'elle pouvait bien penser ? Il aurait juste voulu être sûr que cette solution, lui allait, que quelque part, elle l'avantageait à elle aussi. Qu'il pourrait lui être utile, un peu comme un échange de service.

« J’aime à penser que mes proches sont de meilleures personnes que tu ne le pense. Il y aura de la colère, c’est pas ce que je dis. D’ailleurs qu’on soit clairs, je t’en veux. Tu n’aurais pas dû faire ça, ya juste pas débat. Sauf que je sais qui tu es, je sais ce qu’il y a derrière et je sais ce que tu n’avais pas. »

Il se renfrogna un peu, sur la première phrase, avant de baisser honteusement les yeux pour la suite. Par ce qu'elle avait raison. Par ce qu'il n'aimait pas l'idée qu'elle lui en veuille même s'il savait que c'était normal. « J’ai des amis en qui je peux faire confiance et qui sauront faire la part des choses. Et de toute manière, qu’importe les risques que moi je prends, ça me regarde et la décision ne t’appartient pas. »

Quelque part, il y avait un peu de jalousie là-dedans, par ce qu'elle avait de bons amis. De véritables amis. Et pas qu'un ou deux. Et il n'était pas certain de comprendre comment tout ça fonctionnait réellement, cette amitié. Comment est-ce que l'on pouvait faire pour trouver ce genre d'amis ? Oui, voilà, il y avait aussi cette incompréhension qui continuait de grandir et il ne se sentait pas forcément à sa place là-dedans, par ce qu'il n'était pas habitué à cela.

« Ecoute je ne marchanderai pas avec mes affections. Ce qui est fait est fait et je veux pouvoir penser que je peux te faire confiance et que tu es exactement celui que je pense que tu es. Pas un type qui a réellement voulu me faire du mal. Nous faire du mal. »

Est-ce que c'était ce qu'il avait voulu à un moment donner, leur faire du mal ? A elle, la réponse était claire nette et précise. Jamais. A ses amis ? Elle ne savait pas qui ils étaient -pas tous-, mais la réponse était probablement non. Après tout, il avait aidé Enzo sans trop réfléchir alors qu'il avait une peur bleue de lui à ce moment-là.... mais n'avait-il pas voulu aussi que la magie n'existe plus ? Si ; mais sans faire du mal aux gens. Alors il ne savait pas quoi lui répondre, par ce qu'il allait devoir lui dire quelque chose ? Il cligna plusieurs fois des yeux, un peu perdu et comme il ne semblait toujours pas décidé à répondre, comme rien ne lui venait et que son cerveau faisait gréve, il but quelques gorgées du thé qu'elle lui avait préparé.
Et il fallait qu'il lui réponde aussi par rapport à ses amis.
Vide intersidéral dans sa trogne.

 « Je.... J'suis désolé, j'ne voulais pas me, heu, me montrer désobligeant envers eux.» Ce qui était vrai. Il avait juste peur pour elle. Il ne les connaissait pas trop, alors il ne pouvait pas se faire de vraie idée de qui ils étaient, de leur caractère.  «  C'est juste que...» que quoi, Tim ? Tu ne sais pas ce que c'est ? Tu n'as que Lewis pour te faire une idée de ce que c'est ? Constat douloureux. Contraction des mâchoires, se mordre la langue pour ne pas craquer.  « … laisse tomber. Aucun argument valable.» souffla-t-il. Il se mordilla finalement un peu la lèvre, nerveusement, regard perdu dans le vide avant de le fixer de nouveau sur la jeune femme et sa fille, un léger sourire qui naquit sur son visage l'espace d'un instant avant qu'il n'ouvre de nouveau la bouche.  « Je suis content pour toi, si tu as des amis tels que eux.»

Vérité, là encore, même si ça sonnait un peu creux. Et au final, si ses amis ne l'abandonnaient, si elle ne le détestait pas, est-ce que cela avait une quelconque importance la façon dont il pouvait être vu par ces amis en questions ? Il aurait voulu répondre non ; mais il y avait quand même une part de oui, par ce qu'il ne savait que trop bien e que ça faisait avec sa famille. Les remarques, les gestes désobligeants, déplacés. Les sous-entendus, les humiliations. Elle t'a dit qu'ils n'étaient pas comme ça. Fais lui confiance. Mais parfois la haine submergeait. Mais parfois, certains ne s'en rendaient même pas compte. Mais il l'aurait bien mérité de toute façon. Enzo n'est pas comme ça. Il ne le connaissait pas bien, mais au final, il ne le voyait pas de cette manière, pas ce genre de type. Alors si lui était quelqu'un de bien – même si toujours un peu flippant à ses yeux-, ça devait être le cas pour les autres. Nouvelles gorgées de la boisson chaude, qui avaient du mal à passer. Il avait l'impression que son œsophage n'approuvait étrangement pas qu'il boive.
Mais peut-être qu'elle attendait une autre réponse ? Une explication, une affirmation ?

 « Je ne ferai rien pour te faire du mal, Sovahnn... et la violence, n'a jamais rien résolu.» Hésitation. Il lui avait dit qu'il avait voulu qu'il n'y ait plus de magie lorsqu'il était entré là-bas. Il se tritura les mains, pas certain de ce qui allait suivre. Est-ce qu'il devait lui dire l'exemple qu'il avait en tête ? Est-ce que ça en valait le coup ? Est-ce qu'elle pourrait mieux juger comme ça ?  « Mais, je ne suis pas comme tes amis, Sova. Je ne suis pas de ces personnes fortes, solides, qui savent ce qu'elles font, ce qu'elles veulent... ou je ne sais quoi.» Comme Enzo.  « Je suis probablement tout le contraire.» Faible, lâche, pathétique qui ne méritent pas d'intérêt.  « Je ne peux pas t'affirmer que je mérite ta confiance, ou que tu ne te trompes pas. Par ce que je ne veux pas te mentir... et que je ne sais pas si je correspond réellement à tes critères de confiance. Par contre... j'ai une « anecdote », on va dire ça comme ça et tu pourras peut-être te faire ta propre opinion.» Il inspira difficilement.  « Un jour avant ce qui s'est passé au Ministère, on s'est fait presque tous fait convoquer pour qu'ils nous expliquent ce qu'ils allaient faire. J'ai voulu leur faire entendre raison, leur expliquer qu'il y avait beaucoup d'innocents là-bas... bon sans diplomatie et hystérique. Je savais que c'était peut-être risqué, mais j'me suis dis, qu'ils m'écouteraient, par ce que je savais mieux qu'eux de quoi je parlais... et tu connais la suite.» Ça n'avait pas marché. Mais en fait, la vraie suite, sa suite à lui, elle ne la connaissait pas... mais elle avait son importance.  « ...  alors pour être certains que je ne fasse pas échouer leur plan, ils m'ont enfermé jusqu'au lendemain.» Ce n'était rien, c'était juste quelques heures. Mais quelques heures enfermées comme ça pour quelqu'un comme lui c'était beaucoup trop.  « … J'ai déjà leur sang sur les mains. Je refuse en avoir d'autres.» Et est-ce que tu n'as pas l'intention de dire que tu étais si mal que tu as voulu sauter d'un pont et que c'est Ruben qui t'a récupéré ? Est-ce que ça avait un quelconque intérêt ? Est-ce qu'en parler réellement à quelqu'un lui ferait du bien, ou est-ce que ça allait continuer d'être son petit secret avec le Général.

Silence.
SILENCE.
Tais-toi, elle n'a pas besoin de savoir. Pas aujourd'hui. Ce n'est pas le sujet. Tu assumes juste tes erreurs et tu te la fermes.
Silence. Pas la peine qu'elle se sente encore plus coupable de ne pas avoir vu à quel point tu allais mal.
Silence. Ca serait le mieux pour tout le monde.
Silence. Ca serait toujours son petit secret avec Ruben.
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Timothy Turner
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Lun 26 Avr 2021 - 0:06
Il y avait des choses qui devaient être posées et si Sovahnn le faisait de façon calme et distante, posant une certaine barrière émotionnelle pour ne pas tomber dans l’excès, ne pas le cajoler en l’enveloppant de douceur quand il était clair que certaines informations se devaient de passer. Elle se posait pour écouter, pour observer, pour trancher, tout simplement.

« Je.... J'suis désolé, j'ne voulais pas me, heu, me montrer désobligeant envers eux.» ça dénote surtout une crainte et un manque de confiance en l’être humain qui fait sacrément de peine. « C'est juste que...» Il se tordait les doigts, se tordait la voix et ses méninges, elle les voyait faire des nœuds à ne plus en finir. « … laisse tomber. Aucun argument valable.»

Par rapport à mes amis ou tes actes ?

« Je suis content pour toi, si tu as des amis tels que eux.»

C’est juste que tu n’a pas des amis comme ça. Et que ça fait sacrément mal de s’en rendre compte.
Pourtant, une nouvelle fois, elle le laissait faire, ne prenait pas d’espace, attendant que la suite vienne finalement, qu’il en arrive à l’essentiel, à l’important. Car elle n’était pas la seule en jeu à l’heure actuelle et qu’elle tâtait le terrain, cherchait à savoir comment se situer vis-à-vis de lui. Pas pour le rejeter. Seulement pour connaître la situation autant que ses pensées. Pour savoir à quel point il avait pu être embrigadé ou non. Faisait-elle une erreur en lui accordant sa confiance ? Elle voulait penser que ça n’était pas le cas.

« Je ne ferai rien pour te faire du mal, Sovahnn... et la violence, n'a jamais rien résolu.»

Posée, elle écoutait. Sovahnn voyait à quel point il luttait, englué dans une bataille immonde dans laquelle il se savait forcément perdant. Les rouages, elle les voyait en mouvement, s’agiter, comme affolés, jusqu’à s’entrechoquer, s’empêcher de tourner les uns les autres, forçant encore et encore jusqu’à ce que quelque chose casse quelque part. Pourtant, si lui s’enfonçait, elle ne se démontait pas, refusant d’orienter le discours. C’était important, de pouvoir simplement lire en lui sans que son avis ne soit tronqué. S’assurer de ces mots-là, tout simplement.

« Mais, je ne suis pas comme tes amis, Sova. Je ne suis pas de ces personnes fortes, solides, qui savent ce qu'elles font, ce qu'elles veulent... ou je ne sais quoi.»

Non en effet. Tu es un gamin seul face à un danger trop grand pour lui. Un môme face à un système qui le broie depuis des mois sans qu’il n’ait jamais trouvé de véritables alliés où que ce soit. Les seuls lui ayant proposé une véritable voie, une réelle option… étant ceux qui auraient voulu voir sa mère morte. Soit la seule famille qui ait le droit de porter ce nom.

J’entends. J’entends que tu me dis que tu ne ferais rien pour me faire du mal mais que sous la menace, tu pourrais faire d’autres choix. J’entends que tu penses qu’on est tous fait de roc. Mais, hey, Tim, moi je sais ce qu’il y a sous le marbre de ces gens que tu estimes si solides. Il le sont. Mais t’imagines pas à quel prix.

« Je suis probablement tout le contraire.»

Si tu l’étais, tu n’aurais pas eu le cran de m’affronter, moi.

« Je ne peux pas t'affirmer que je mérite ta confiance, ou que tu ne te trompes pas. Par ce que je ne veux pas te mentir... et que je ne sais pas si je corresponds réellement à tes critères de confiance. Par contre... j'ai une « anecdote », on va dire ça comme ça et tu pourras peut-être te faire ta propre opinion.»

Elle ne bougeait pas, résistait à la tentation de rattraper au vol cette bombe sur le point d’exploser. Car si crever l’abcès fait mal, c’est parfois nécessaire. Alors si elle devait être celle qui posait les questions douloureuses… eh bien soit.

Alors les gestes étaient instinctifs envers sa fille quand sa conscience, elle, était toute droit braquer dans le regard de Timothy, dans ses expressions, ses gestes, comme si elle pouvait lire chaque frémissement de sa peau.

« Un jour avant ce qui s'est passé au Ministère, on s'est fait presque tous fait convoquer pour qu'ils nous expliquent ce qu'ils allaient faire. J'ai voulu leur faire entendre raison, leur expliquer qu'il y avait beaucoup d'innocents là-bas... bon sans diplomatie et hystérique. Je savais que c'était peut-être risqué, mais j'me suis dis, qu'ils m'écouteraient, par ce que je savais mieux qu'eux de quoi je parlais... et tu connais la suite.» Ils l’ont fait péter. Il y avait des innocents là-bas. Est-ce égoïste de ne pas en être particulièrement dévastée quand dans un cercle plus proches, des jeunes adultes tombaient avec autant de violence ? « ... alors pour être certains que je ne fasse pas échouer leur plan, ils m'ont enfermé jusqu'au lendemain.» Elle l’avait vu, le gosse enfermé dans les ombres, celui qui paniquait complètement à l’idée d’être de nouveau bloqué entre quatre murs. Elle savait. Elle comprenait les maux derrière les silences.

Il se passerait qui si on m’enfermait, moi, maintenant ? Si on me maintenait allongée, bloquée sur un putain de lit d’hôpital, à la merci des uns et des autres, à voir ma vie m’échapper ?
Il se passerait quoi si on mettait Enzo dans une cage ?
Si on enlevait Kezabel ?
Si on enfermait Will ?

Dites moi que Will ne s’accrocherait pas à l’amour d’Enzo, Kezabel au soutien de Riley, Enzo à l’avenir avec Will. Toi tu t’es accroché à quoi ?

« … J'ai déjà leur sang sur les mains. Je refuse en avoir d'autres.»

Celui de mes proches tu veux dire ?
T’as pas idée, mon Tim, des choix qu’ils ont déjà faits. Des voies qu’ils ont déjà empruntées. T’as pas idée du sang sur leurs mains, sur les miennes, des menaces qu’on n’oublie pas mais avec lesquelles on vit.
Will, Enzo, Kezabel, ne serait-ce que ce trio est menacé par les extrémistes de tous bords. Doit-on parler de Charleen, de l’impact sur Riley ? On en parle de Zach ?

On a tous une cible sur la gueule.

Doucement, le regard de Sovahnn changeait, ne cherchait pas à capter celui de Tim, il s’enfermait trop fort dans son cyclone personnel pour ça. Mais elle l’avait rejoint, passant une main contre son épaule opposée, l’attirant doucement à elle, son menton se posant contre son crâne. Et le souvenir persistant de ce moment, à la maternité, où il lui avait semblé qu’il aurait aimé la retenir, il lui revenait à l’esprit.

« J’te lâche pas Tim. » Tu peux te battre contre moi, je ne te laisserai pas seul dans le noir cette fois. « Le monde entier n’est pas ton ennemi. Et tes ennemis sont déjà les miens ou ceux de mes proches. » Un petit rire, étrangement joyeux passait dans sa gorge. « J’t’ai pas attendu pour être menacé. » Sa main glissait contre son bras, son épaule, l’entourant d’une chape de douceur, de protection. « Je vais te demander de faire un effort quelques minutes et de changer d’angle de vue sur tout ça. Je vais te demander de me faire confiance, à moi. Parce que si je te dis que mes proches ne te feront rien, c’est que ça sera le cas. Et je suis certaine de ne même pas avoir besoin de leur demander. Je sais que ça te fait mal Tim, mais j’ai besoin que tu l’entendes : aucune violence ne sera permise en ma présence. » Parce que tous ceux qui ont un accès libre à cette maison sont des gens biens à qui je confierai ma vie. Et la tienne. Parce que j’ai confiance en eux et que le même sang coule dans nos veines. Pas d’histoire de familles ou toute autre conneries qu’on peut entendre chez les sangs purs. Non. Juste celui d’une famille de survivants. D’une bande de gosses qui se battront jours après jours et qui seront là les uns pour les autres. Qui apprendront à ne jamais laisser qui que ce soit sur le carreau. « T’es en sécurité ici, d’accord ? Et je ne serais pas plus en danger avec toi que sans. Donc tu vas commencer à m’écouter et à me croire sans te battre contre chaque mot que je prononce pour le seul plaisir de te complaire dans ton cul de sac. » Elle déposait un baiser dans ses cheveux et enchaînait. « Tu vas rester avec moi. Tu ne me dois rien, tu n’as l’obligation de rien, et tu as évidemment toute la liberté que tu veux. Mais sache qu’ici, c’est une safe zone, et que tu as réellement besoin de ça pour pouvoir redescendre en pression et réfléchir plus clairement. Parce que t’iras pas me faire croire que là ça bourdonne pas complet dans cette caboche. Il y aura seulement quelques règles pour limiter le danger. »

Doucement, elle se redressait légèrement, veillant à la stabilité de la petite tout en glissant quelques doigts dans ses cheveux, faisant remonter doucement son regard vers elle. « Je pense que tu as fait au mieux, avec les cartes que t’avais pioché, et que t’avais un sacré jeu de merde en début de partie. Alors permets-moi de jouer le rôle de Joker pour une fois. J’te rappelle que toi aussi, t’as ce genre d’amis. »

Tu m’as moi, abruti.

Et on ne peut pas être fort seul. On ne peut pas savoir où on va si personne n’est là pour nous accompagner.

« Et j’ai un secret pour toi : Personne sur cette foutue planète ne sait vraiment ce qu’il fait. Mais j’ai certaines valeurs, et te laisser affronter ça seul ça n’en fait pas partie. »

Sans lâcher son regard, elle lui offrait un sourire encourageant, consciente que là, celui qu’elle rattrapait, il était en miette. Et sans doute pas loin de se balancer dans la bourrasque, prêt à s’y faire éparpiller.

« J’peux te faire un aveu moi aussi ? »

J’ai pas prévu de te proposer de dormir dans mon lit les prochaines semaines.

Spoiler:

J’ai un autre secret pour toi Tim : il y a des lucioles dans les ténèbres. Il serait temps de t’en approcher.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Lun 26 Avr 2021 - 21:17
Il essayait d'être le plus franc possible, de lui expliquer toute la situation le plus clairement possible même si ça ce n'était pas évident. Par ce qu'il y a des choses qu'il aurait aimé pouvoir dire mais qu'il préférait ne pas citer pour ne pas empirer la situation ; pour ne pas se mettre trop de pitié sur le dos. Mais il est vrai que pour ses amis, ça faisait mal. Alors oui, il adorait Lewis, c'était un excellent meilleur ami, mais avec leur traumatisme commun, ils avaient besoin de choses différentes et n'étaient jamais arrivés à bien allier leurs deux besoins. Alors il avait abandonné Turner, il avait adopté la méthode de son meilleur ami :  ne plus parler de ce qui s'était passé à Poudlard, comme si cela pouvait aider à oublier. Et il avait parlé, encore une fois, beaucoup trop. Est-ce que tous ses propos étaient pertinemment ? Il n'en était pas certain, mais il était de toute manière un peu trop tard pour revenir en arrière.
Il fut assez surpris lorsqu'elle posa une main sur son épaule, il sursauta légèrement mais cette fois, ne se tendit pas ; Ni à ce moment-là, ni lorsqu'elle l'attira contre lui. Il ferma les yeux quelques instants, profitant de l'instant de douceur. De la chaleur de la jeune tandis qu'il avait l'impression d'avoir froid. Si froid.

« J’te lâche pas Tim.  Le monde entier n’est pas ton ennemi. Et tes ennemis sont déjà les miens ou ceux de mes proches. il avait bloqué sur la première phrase. Par ce que pour une fois, on ne le rejetait, bien au contraire. Il lui jeta un regard blindé de gratitude, par ce qu'il ne savait pas bien quoi répondre d'autres. « J’t’ai pas attendu pour être menacé. »

Cette fois, par contre, il s'était un peu entendu, non pas par ce que sa main glissait contre son bras ou son épaule ; mais pour ses propos qui le faisait réagir viscéralement. On ne touchait pas ses proches. Est-ce qu'ils savaient de quoi est-ce qu'il serait capables pour Eux ? Ils n'en avaient pas la moindre idée, mais en même temps est-ce que lui-même savait jusqu'où pourraient aller ses limites. Qu'il avait su, pour William, comment est-ce que les choses se seraient passées ? Une chose était certaine, il ne l'aurait jamais laissé enfermer. Est-ce que dans ce genre de moment, il pourrait être vraiment capable de violence ? Est-ce que ce n'était pas qu'une sensation de rage qui s'atténuerait, s'envolerait dès que l'adversaire se montrerait violent ? Il n'en savait rien. Pas réellement. Mais pour Elle, ne serait-il pas prêt à tuer, tout comme pour Lewis ou sa mère ?

« Je vais te demander de faire un effort quelques minutes et de changer d’angle de vue sur tout ça. Je vais te demander de me faire confiance, à moi. Parce que si je te dis que mes proches ne te feront rien, c’est que ça sera le cas. Et je suis certaine de ne même pas avoir besoin de leur demander. Je sais que ça te fait mal Tim, mais j’ai besoin que tu l’entendes : aucune violence ne sera permise en ma présence. »

Il avait froncé un peu les sourcils. Est-ce qu'il la croyait quand elle disait ça ? Probablement que c'était plus tourné vers le oui que vers le non. Par ce qu'elle connaissait bien ses amis ; mais surtout par ce qu'il avait juste envie de la croire, de lui faire confiance... mais il y avait quand même ce « mais » qui continuait de tourner dans sa tête, par ce qu'il ne voyait probablement pas comment c'était possible autrement : dans tous ses amis, il y en a bien un ou deux qui auraient été plus touchés par tout ça et donc qui lui en voudrait plus et qui aurait toutes les raisons de vouloir lui faire du mal. Est-ce que ce n'était pas mesquin de les empêcher de se venger ? De se défouler ?

« T’es en sécurité ici, d’accord ? Et je ne serais pas plus en danger avec toi que sans. Donc tu vas commencer à m’écouter et à me croire sans te battre contre chaque mot que je prononce pour le seul plaisir de te complaire dans ton cul de sac. »
 « D'accord.» souffla-t-il, pour ne pas dire soupira-t-il en se relâchant un peu, tandis qu'elle lui déposait un baiser dans les cheveux et encharnait, tandis que lui, l'avait enfin pris aussi dans ses bras en veillant à ne blesser personne.
« Tu vas rester avec moi. Tu ne me dois rien, tu n’as l’obligation de rien, et tu as évidemment toute la liberté que tu veux. Mais sache qu’ici, c’est une safe zone, et que tu as réellement besoin de ça pour pouvoir redescendre en pression et réfléchir plus clairement. Parce que t’iras pas me faire croire que là ça bourdonne pas complet dans cette caboche. Il y aura seulement quelques règles pour limiter le danger. » Entendre. Comprendre. Apprivoiser l'idée. Qu'est-ce qu'il avait à perdre de tester de toute manière ? Rien. Elle avait raison peut-être que de rester avec elle, essayer de profiter de sa bonne humeur, de sa joie... ne pouvait que lui faire du bien.  Et si tu arrives à l'éteindre, sa petite flamme avec ta dépression ? « Je pense que tu as fait au mieux, avec les cartes que t’avais pioché, et que t’avais un sacré jeu de merde en début de partie. Alors permets-moi de jouer le rôle de Joker pour une fois. J’te rappelle que toi aussi, t’as ce genre d’amis. »

Qui ? Des amis il n'en avait réellement que deux. Le premier ne voulait pas parler de tout ça, mais il était présent, il était toujours là. Et la deuxième se tenait face à lui, et lui deuxième était arrivée bien trop en retard pour  le repêcher réellement. Pour l'empêcher de sombrer. Il y était dans la fosse, dans le trou, dans le puits, au fin fond de la mer. Il y était, et il ne voulait pas être le boulet qu'elle se traîne, le poids qu'elle doive porter à s'épuiser. Par ce qu'il l’entraînerait avec elle, et il ne pouvait pas lui faire ça. Il la regarda alors, longuement, ne sachant pas quoi dire. Oui, maintenant il l'avait cette amie. Oui, mais il était trop tard, ses mains étaient à présent pleine de sang.
Silence. Fatigue. Chercher ses mots devenaient de plus en plus compliqué, par ce qu'il se perdait entre ce qu'elle lui disait et qu'il voulait croire. Des mots qu'ils buvaient, dont il avait besoin, qu'il attendait comme on pouvait attendre le Père Noël ou le Messie. Il y avait ce Tim, là, le gamin, celui qui voulait croire. Et il y avait l'autre qui n'était plus que désillusion ; et celui-là l'avertissait, oui, son amie était sincère, oui, il pouvait compter sur elle. ;. mais il pouvait aussi lui faire du mal, malgré tout ce qu'elle pouvait dire.
Alors Crois. Alors bats-toi contre tes propres démons. Laisse-toi juste emporter par sa Bonté. Ferme les yeux et tombe, elle te rattrapera. Il en était certain. Mais à quel prix ?

« Et j’ai un secret pour toi : Personne sur cette foutue planète ne sait vraiment ce qu’il fait. Mais j’ai certaines valeurs, et te laisser affronter ça seul ça n’en fait pas partie. »

Reconnecte-toi, Tim. Dis quelque chose. Répond lui.

« J’peux te faire un aveu moi aussi ? »
 « Je t'aime, Sova.» avait-il souffla, sans se rendre compte qu'il avait un temps de retard. Ce n'était pas un aveux de sentiments. Plus le frère qui disait à sa sœur qu'il l'aimait. Remerciements muets. Preuve de confiance, dé dévouement. Reconnecte-toi. Répond simplement à sa question. mais non, non, il semblait toujours focaliser sur ce qu'elle avait dit, avant. Il avait alors de nouveau relevé la tête plongeant son regard un peu hagard et fatigué dans celui de la jeune femme avant de continuer.  « Je te fais confiance. Je veux bien croire tout ce que tu dis.» Par ce que j'en ai besoin. Ce besoin presque vital, presque viscéral. Par ce qu'elle était une passoire, une éponge à émotions. Par ce qu'il avait besoin de croire en quelqu'un ou quelque chose, et vu que ce n'était plus en Ruben, c'était visiblement Sovahnn qui s'était posée là.  « Mauvaise cartes ou pas, ça n'excuse rien. Tout comme tu ne pourras jamais empêcher la... haine ou le rejet de certains après ce que j'ai fait... et parfois, se défouler, trouver une cible pour épancher ses ressentis, c'est un mal pour un bien par ce qu'après on peut se sentir mieux. Il y a certaines choses qu'il ne vaut mieux pas empêcher.» S'ils le veulent, laisse les faire. Ca serait mérité. Ca pourrait les aider. Ne t'inquiètes pas, je me relèverai, visiblement je suis doué pour ça. Se relever, même si c'est plus brisé. Et il continuerait, encore et encore.  « Et tu as raison, aujourd'hui je l'ai, cette amie.» Aujourd'hui. C'était déjà mieux que rien. C'était déjà énorme pour lui.  « Et oui, bien sûr que tu peux me faire un aveu.» Il pencha la tête sur le côté essayant de se concentrer sur elle, passant tendrement une main sur la joue de la jeune femme, la remerciant encore et toujours par des regards.

Tu me donnes tellement, mais moi, qu'est-ce que j'ai à te donner en échange? Rien. Est-ce que tu te rends comptes à quel point tu perds au change ? Pourquoi est-ce que tu ne préfères pas profiter de la vie avec tes autres amis, ceux qui méritent ton amour, ceux qui seront te rendre heureuse, ceux qui te feront rire, vibrer. Ceux, comme Enzo, sur qui tu pourras toujours compter ? Alors laisse-moi tomber, sombrer tant qu'il en est encore temps pour toi. Ne t'inquiètes pas.
Ça ira. Ce n'est pas grave. Ca ira. Ne te prive de rien pour moi, surtout pas de la joie de vivre.
Oui, tout ira bien maintenant, par ce que je sais que tu étais-là, que tu le voulais tellement me donner cette bonté.
Alors, envole-toi tant qu'il en est encore temps.


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Timothy Turner
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Ven 30 Avr 2021 - 19:58
Le jeune homme ne s’était pas esquivé quand elle l’avait rejoint à côté de sa chaise, l’attirant contre elle. Il sursautait mais ne se tendait pas, acceptait la douceur et la chaleur dans laquelle elle l’enveloppait totalement. Il semblait clair que le jeune homme ne s’attendait pas à ce qu’elle réagisse ainsi et, bientôt, ses bras coulaient à leur tour autour d’elle, entourant ses hanches.

Et dans ce regard qu’il posait sur elle, Sovahnn pouvait y lire toute la gratitude du monde. Tim, en cet instant, n’était qu’un gamin en train de vivre une course effrénée sur un vélo dont il avait perdu le contrôle depuis bien longtemps. Un gosse qui voyait la falaise approcher sans jamais réussir à l’éviter. Un gosse qu’elle venait de rattraper au vol.

S’il avait besoin de repères, alors elle serait ceux-là. S’il avait besoin d’une main pour le guider, alors elle lui tendait la sienne. C’était quelque chose qui cramait ses veines plus fort que tout. S’ils usaient de terreur et de haine pour les foutre à terre et les isoler, elle refusait de laisser les landes arides, qu’importe la distance qu’il faudrait parcourir pour tracer des chemins dans la cendre. Ces liens, ils méritaient de vivre, de vibrer plus violemment que l’isolement. Et c’était là, dans l’entrelacement des amitiés essentielles qu’ils apprendraient à avancer. Ça, Tim ne le savait pas, ne le comprenait pas. Mais elle, elle savait. Elle savait comme le corps d’un ami l’entourant, la berçant dans la tempête pouvait signifier. Comme l’impact de prunelles ou d’un sourire de connivence pouvait tout changer. Comme une main dans la votre, l’impact d’un poing sur vos phalanges suffit par moment à redonner la rage de se défendre, d’avancer, de rire à nouveau. Peut-être faudrait-il graver elle-même le mode d’emploi de la vie sous son épiderme ?

« Je t'aime, Sova.»

Un petit sourire doux illuminait son visage d’une tendresse qui se suffisait à elle-même. Elle n’y répondait pas, cette lueur là suffisait bien. Alors si Tim relevait le regard vers elle, Sovahnn ne se dégageait pas, restant près de lui, un bras autour de ses épaules, quelques doigts terminant à la base de ses cheveux, jouant avec sans trop y penser.

« Je te fais confiance. Je veux bien croire tout ce que tu dis.»

T’as intérêt, mauvaise herbe.

« Mauvaise cartes ou pas, ça n'excuse rien. Tout comme tu ne pourras jamais empêcher la... haine ou le rejet de certains après ce que j'ai fait... et parfois, se défouler, trouver une cible pour épancher ses ressentis, c'est un mal pour un bien par ce qu'après on peut se sentir mieux. Il y a certaines choses qu'il ne vaut mieux pas empêcher.»

Cette fois, elle prenait sur elle, laissait couler, notait à quel point il y avait dans ces mots quelque chose d’aride, de dévasté. Quelque chose qui attendait profondément des remontrances, de la haine, de la violence. Pour donne un sens à sa culpabilité. Pour l’apaiser par le mordant des coups, réels ou oraux.

« Et tu as raison, aujourd'hui je l'ai, cette amie.»

Un petit sourire doux accueillait ces mots. Tu l’as toujours eu crétin. L’amie a simplement été parfois un peu aveugle. Parfois un peu trop emportée dans les tourments de sa propre existence. Et c’est ok. Attention, elle ne se morfondait pas en complaintes et en culpabilité exacerbé. Les faits étaient là, elle le savait, l’identifiait parfaitement : oui, il avait eu besoin d’elle et elle n’avait pas été là, n’avait pas entendu d’appels car il n’y en avait pas réellement eu. Il y avait des tas de raisons à son inaction, certaines plus légitimes que d’autres. Mais au final, parfois, on ne sait pas faire, parfois on fait le choix de la facilité. Parfois on a besoin d’apprendre à nager à la surface soi-même avant de pouvoir sortir quelqu’un de ses profondeurs étouffantes. C’est comme ça, voilà tout.

« Et oui, bien sûr que tu peux me faire un aveu.»

Le visage en arrière, il la fixait en douceur. Alors elle se rapprochait, le regard intense, laissant passer un instant, mutine, provoquante dans son silence. Cet aveu ?

« Tu sais quoi… j’me réserve un ajustement de ce que j’ai dit. » Et elle lui décochait un coup à l’arrière du crâne, de deux doigts joints, un sourire mordant aux lèvres. « Ma notion de violence exclue le fait de te secouer un poil quand tu dis des conneries ou que tu joues au martyr pour te punir. » Et son regard, il le chopait, crépitait dans l’air. « Non négociable. » Un clin d’œil et elle claquait un baiser sur son front avant de se détacher doucement de lui.

« Allez amènes-toi, mon secret se cache dans la cheminée. »

Comment Zach aurait-il fait son coup si, jeu du hasard, cet appartement n’avait pas eu de cheminée ? Peut-être l’avait-il prévu depuis plus longtemps que ce qu’elle imaginait.
Attirant la petite jusqu’à son menton, elle y déposait également un baiser, s’adressant à la petite autant qu’à Tim.

« Alors ma puce, nouvelle leçon de vie : assumer ne veut pas dire se fustiger. Se sentir coupable quand on merde, c’est bien. Chercher à se détruire… c’est estimer qu’Alec a une philosophie de vie qui tient la route. Et j’t’aurais pas mise au monde dans un univers où un Rivers a raison. »

Private joke ? Un peu. T’es seule avec ta vanne, ma Sova.

« Tu crois que je dois donner à tonton Tim un martinet pour se flageller ? »

Son regard se faisait moqueur quand elle se redressait, sortant un papier d’un tiroir dans la cuisine, y écrivant quelques mots avant de le donner à Tim. « Tient, prend ça, Mauvaise Graine. Je sais que tu sais faire, mais pour rappel des consignes : tu me fais confiance, tu entres dans la cheminée, tu balances la poudre de cheminette et tu prononces ces mots clairement et distinctement. »

En même temps, il n’y a qu’une sortie, donc tu ne risques pas trop de te perdre.

« Et maman va te re-faire pleurer ma chérie. Parce que maman est une connasse qui aime faire des allers retours juste pour faire chier sa fille. »

Et maman devrait arrêter les gros mots.
Ouais, oh, on a le temps avant qu’elle n’intègre ! ça vaaaa !

Pourtant, elle ne filait pas, passant de nouveau contre Tim, debout, pour le prendre contre elle, contrastant de par sa douceur avec l’humour et le détachement dont elle faisait preuve un instant plus tôt.

« ça va aller Tim, tu verras. Tout va toujours mieux quand on n’est pas seuls. »

Et mentir, par définition, c’est être seul.

Ses doigts s’accrochaient un instant à son t-shirt dans son dos. La réalité, c’était qu’elle ne voulait pas rester sur la moindre impression de rejet ou de refus vis-à-vis de lui, toute ironique soit-elle, juste avant de lui demander de faire un acte magique même si elle l’en savait coutumier.

« Depuis quand t’es aussi grand, toi, sérieusement ?! »

Oui, ce détail lui sautait soudainement aux yeux car, s’il était petit en cet instant, petit par l’impression de fragilité et d’épuisement qu’il dégageait, elle se rappelait brusquement comme il avait pu changer et grandir depuis qu’elle ne l’avait plus serré contre elle avec une quelconque intensité. Depuis l’enfance, donc. Depuis une crise familiale quelconque. Depuis l’accident. Depuis le coma, puis Poudlard.

« Bon, allez. On se revoit de l’autre côté. »

Qu’est-ce que tu peux dire à Tim ET à Zach ? Ah pardon, on ne jouait pas ?

En un instant, la jeune femme s’était glissée dans la cheminée, énonçant les quelques mots à haute voix en larguant quelques grains de poudre, réapparaissant en écosse la seconde suivante… avec une enfant qui s’était remise à hurler.

« Oui je sais je sais, excuse-moi ma puce... »

Elle l’avait ramenée à la verticale, son petit corps tendu blottis entre ses seins, la prenant tout contre elle quand Tim apparu à son tour. Déjà, la jeune femme la berçait par petits à-coups, chuchotant à son oreille en la berçant.

« Tu veux la même ou toi ça ira ? »

Un petit sourire moqueur face à la tête qu’il tirait en arrivant là.

« J’habite pas ici. » Et son sourire se répandait jusqu’à ses yeux, assez fière du rendu de l’annonce. « J’ai gagné au loto, j’ai une résidence secondaire ! » Si la deuxième réflexion était véridique, la première en revanche ne l’était pas… pas encore. « J’ai hérité des lieux. Une tante est morte et apparemment j’avais un mec assez doué pour faire plier ma mère… chose que je ne comprends pas. »

Ton… mec ?
Simple simplification des choses.

« Donc je réitère : Il y a une chambre libre. Tu es à des centaines de miles de Londres et donc de tes emmerdes. Il fait beau et tu as juste l’ordre d’éviter de te brêler du haut des falaises quand le temps est au brouillard. » Franchement, ça m’arrangerait. D’autant que passer d’un pont aux falaises, franchement c’est cliché. « Les lieux sont sécurités, tout pareil qu’en bas. La baraque n’est pas visible sans la connaitre et y avoir été invité, il y a un pub tenu par quelqu’un de confiance par qui on peut passer pour arriver dans un autre coin de Londres si besoin. Le village ‘est pas loin en contrebas. Bref, aucun danger à la ronde. Juste le calme de l’Ecosse. »

La bouille de la puce qui hoquetait toujours coincée au creux de sa gorge, elle gardait une voix très calme et douce, moins pétillante qu’en temps normal, déformée par la recherche de calme à destination de sa fille. Mais ses yeux, eux, faisaient le job.

« De quoi te retaper au calme quoi. Loin de tout. Tu signes où tu veux. »« Enfin non, évite les murs. ‘Quand’ tu veux, c’était ce que je voulais dire. »

Oui, bon.
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Sam 1 Mai 2021 - 21:53
Alors comment est-ce qu'il se sentait ? Soulagé, peut-être un peu, mais au final c'était toujours l'incompréhension, la perplexité qui régnaient ainsi que le fait qu'il s'en voulait, et se détestait. Pourquoi tant de tendresse ? Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Qui est-ce qui réagissait comme ça après de tels aveux ? Il ne savait plus trop sur quel pied danser. Et pourtant... pourtant, oui ça lui faisait du bien de sentir cet amour, de sentir les bras de la jeune femme autour. Pourtant, il en avait désespérément besoin. Petite voix, dans sa tête, Conscience, qui lui disait qu'il ne le méritait pas.

Silence, par ce qu'il ne savait pas quoi dire, pas quoi faire.
Silence, par ce qu'il avait peur de craquer.
Silence, pour ne pas briser ce moment.

Elle avait pourtant  besoin qu'il dise quelque chose. Il fallait qu'il l'ouvre, sa gueule. Alors il s'était décidé à reprendre la parole, lui disant à quel point il tenait à elle avant de répondre enfin à tout ce qu'elle avait pu lui dire auparavant. Il espérait juste ne pas se montrer maladroit, ne pas la blesser.. vu que visiblement il ne se rendait pas bien compte de ce que c'était a vraie amitié. Il essayait, n'y apportant que sa franchise, sa façon de voir les choses qui était probablement un peu noire, laissant clairement entendre à quel point il s'en voulait. A quel point il détestait ce qu'il était (à moins que ce soit ce qu'il était devenu?), son désamour et mal-être étaient arrivés bien avant les Inquisiteurs. Et il avait enfin terminé avec le fait que oui, elle pouvait lui faire un aveu, qui il serait s'il lui refusait ça ?
Regard dans regard, l'un ancré dans l'autre, l'espace de quelques instants, et il baissa rapidement le sien, pas franchement très à l'aise.

« Tu sais quoi… j’me réserve un ajustement de ce que j’ai dit. » Et elle lui avait décroché un petit taquet, rien qui ne fasse vraiment mal … tandis que lui la regardait toujours sans vraiment comprendre. Il l'attendait toujours aveu. Il n'avait pas encore compris que c'était une petite taquinerie, heureusement, les explications (les sous-titres) avaient bientôt eu lieu. « Ma notion de violence exclue le fait de te secouer un poil quand tu dis des conneries ou que tu joues au martyr pour te punir. »

Il allait ouvrir la bouche pour lui dire qu'il ne jouais au martyr pour se punir, qu'il voyait juste les choses comme ça. C'était tout. C'était normal qu'on lui on veuille pour « ça », normal qu'on veuille se venger. C'était dans la nature humaine, point barre. Tout le monde n'avait pas... disons la façon d’interpréter, de voir la bonté dans les autres comme pouvait le faire Sovahnn et tout le monde ne le connaissait pas comme lui. Il aurait bien voulu, se noyer, juste dans ses yeux à cet instant, par ce que ça aurait été plus simple de juste lui répondre « oui », de juste y croire, mais ce n'était pas le cas.

« Non négociable. »

Elle lui avait même claqué un baiser sur le front avant de se détacher de lui ; avant de reprendre la parole tandis qu'il restait toujours muet. Il n'avait rien à dire et il ne voulait pas essayer de lui expliquer quelque chose qu'elle ne comprendrait pas, avec quoi elle n'était pas d'accord. Tais-toi. Assume. Prend ce qu'elle te donne. Ne la blesse pas. Ferme-là. Protège-là. De quoi ? De toi-même, déjà,  et de ton potentiel d'auto-destruction et après on verra.

« Allez amènes-toi, mon secret se cache dans la cheminée. »
 « Hein ?»

On dit comment, quand on est poli.
Et voilà, qu'il la regardait encore plus perplexe qu'auparavant, avec la nette impression qu'il ne comprenait pas du tout ce qui était en train de se passer. Secret ? Cheminée ? Elle avait un passage secret ? Il se passa une main dans les cheveux.

« Alors ma puce, nouvelle leçon de vie : assumer ne veut pas dire se fustiger. Se sentir coupable quand on merde, c’est bien. Chercher à se détruire… c’est estimer qu’Alec a une philosophie de vie qui tient la route. Et j’t’aurais pas mise au monde dans un univers où un Rivers a raison. »
 «Heu... » Attends.  On essaye de reprendre ça tranquillement histoire de pouvoir enfin répondre quelque chose de cohérent, de pas trop bon, qui est plus qu'un mot monosyllabique. Alec Rivers il situait bien, il ne ferait AUCUN commentaire sur ce connard. Non Pardon, sur cette personne qu'il n'aimait pas... mais est-ce qu'elle ne venait pas de le comparer à lui ? Il n'en savait trop rien au final.   « Ben....» Ouais, visiblement, il est toujours aux abonnés de la monosyllabe.
« Tu crois que je dois donner à tonton Tim un martinet pour se flageller ? »

Oui, ça serait bien... Et si son regard à elle était un peu moqueur, le sien restait sérieux. Si elle savait à quel point elle était presque proche de la vérité d'une certaine manière.

 « Non mais pas ça...» On le sent que ça va merder, n'est-ce pas ? Lui non, alors il continue.  « Enfin, si.. mais...» hey, au moins il cause même si c'est pas clair. Enfin du moins il essaye de communiquer serait plus approprié.  « … c'est juste que tout le monde n'a pas ta bienveillance, et je ne veux pas... enfin  par exemple qu'ils se fassent un ulcère à force de se taire, ou qu'ils fassent semblant d'être sympa. Ca n'arrangera rien, Sovahnn. Laisse-les juste faire. Tu n'as pas de veto à donner. Ils diront et feront ce dont ils auront besoin.»

Voilà, est-ce que c'était plus clair comme ça ? Est-ce que ça faisait moins « je me fustige » ? il avait l'impression que oui, mais il n'en était pas non plus certain. Sa perception des choses n'était pas franchement connue pour être très fiable.
Bientôt il s'était retrouvé avec un papier dans la main tandis qu'elle lui expliquait le pourquoi du comment.

« Tient, prend ça, Mauvaise Graine. Je sais que tu sais faire, mais pour rappel des consignes : tu me fais confiance, tu entres dans la cheminée, tu balances la poudre de cheminette et tu prononces ces mots clairement et distinctement. »

Mauvaise Graine, l'avait fait sourire, lui rappelant quelques souvenirs lointains, mais ce n'était pas le moment de se plonger là-dedans. Il acquiesça sachant pertinemment ce qu'il devait faire. Gamin, ça avait parfois été un moyen de voyager de son père chez sa mère.

« Et maman va te re-faire pleurer ma chérie. Parce que maman est une connasse qui aime faire des allers retours juste pour faire chier sa fille. »

Courage à tous ce n'était que quelques instants détestables à passer. Il inspira, de nouveau un peu nerveux, mais essaya de ne pas trop bouger. Il devait le faire. Juste l'écouter, lui obéir ne pas chercher à comprendre. Tandis qu'il essayait de se calmer, elle le prit de nouveau contre elle. Doucement. Tendrement. Il lutta pour ne pas vaciller, pour ne pas flancher. Sois fort, encore un peu. Ce n'est pas le moment de craquer. Tu n'as pas le droit devant elle. Encore moins maintenant qu'avant. Et il déglutit difficilement,  résistant à l'envie de la serrer fort, très fort contre lui, si fort qu'elle pourrait sentir son cœur battre la chamade dans sa poitrine.

« ça va aller Tim, tu verras. Tout va toujours mieux quand on n’est pas seuls. »
 « Il paraît ouais...» dit-il d'un ton mal assuré, comme s'il avait vraiment du mal à y croire. Comment une « simple » amitié pourrait l'aider alors qu'il avait plongé si profond.
« Depuis quand t’es aussi grand, toi, sérieusement ?! »
 « Tu sais on appelle ça l'adolescence. » réussit-t-il à dire avec un léger sourire aux lèvres, très légèrement taquin. Voilà, ça c'était bien.
« Bon, allez. On se revoit de l’autre côté. »

Et il l'avait regardé partir,  silhouette s’évanouissant, disparaissant. Il ferma les yeux, relut plusieurs fois le message laissé par son amie avant de dire les quelques mots fatidiques. Il réapparut dans un endroit inconnu, la petite braillait et Sovahnn essayait de la calmer.

« Tu veux la même ou toi ça ira ? »

Hein ? Qu'elle le calme ? Ou alors qu'elle le prenne contre elle, limite contre ses seins ? Et à cette idée, il se sentit rougit comme pas possible et il balbutia maladroitement

 « Non, non ça ira. »

Il s'extirpa de la cheminée pour regarder un peu autour de lui, l'air toujours aussi paumé tandis qu'elle s'expliquait.

« J’habite pas ici. J’ai gagné au loto, j’ai une résidence secondaire ! » J’ai hérité des lieux. Une tante est morte et apparemment j’avais un mec assez doué pour faire plier ma mère… chose que je ne comprends pas.  Donc je réitère : Il y a une chambre libre. Tu es à des centaines de miles de Londres et donc de tes emmerdes. Il fait beau et tu as juste l’ordre d’éviter de te brêler du haut des falaises quand le temps est au brouillard» Merde. Elle était capable en plus de lui faire faire un serment inviolable...  Pour être sûre qu'il ne merde pas. Non ? Non, elle ne savait pas ce qui s'était passé sur le pont, alors ça devrait aller. La détresse elle voulait la voir, la sentir, probablement presque la toucher, ; mais elle ne pouvait pas deviner à quel point il était gangrené, à quel point son abyme était profonde. « Les lieux sont sécurités, tout pareil qu’en bas. La baraque n’est pas visible sans la connaitre et y avoir été invité, il y a un pub tenu par quelqu’un de confiance par qui on peut passer pour arriver dans un autre coin de Londres si besoin. Le village ‘est pas loin en contrebas. Bref, aucun danger à la ronde. Juste le calme de l’Ecosse. De quoi te retaper au calme quoi. Loin de tout. Tu signes où tu veux. Enfin non, évite les murs. ‘Quand’ tu veux, c’était ce que je voulais dire.»»

Et ça, ça faisait beaucoup d'informations à ingérées d'un coup, il ne savait même plus où réellement donner de la tête. Est-ce qu'il comprenait bien ce qu'elle lui proposait ? Il se mordilla un peu la lèvre, essayant de tout ingérer. Mais il y a quelque chose qui le turlupinait, qui le tracassait : une question qui tournait à présent en boucle dans tout son cerveau. Est-ce qu'elle lui proposait cet endroit pour lui tout seul, dans un premier temps, le temps qu'il se calme, qu'il aille mieux, ou serait-elle présente ? Peut-être que c'était une réaction à chaud, qu'il le regrettait plus tard, mais il y a une solution qui lui plaisait mieux que l'autre. Le laissait seul n'était pas forcément une bonne idée, c'était comme le laissait dans le silence, dans le vide, avec ses Démons. Avec ses souvenirs, ses peurs et ses angoisses. Seul, loin de tout est-ce que c'était réellement une bonne idée ?
Et puis, maintenant qu'il avait goûté à sa gentillesse, à sa douceur, à ses câlins : est-ce qu'il avait réellement d'être seul ? Est-ce que la présence de son amie n'était pas préférable ? Pour lui, oui, mais pour elle. Par ce que, quoiqu'il en dise, il ne s'agissait pas que de lui. Il s'agissait surtout d'elle et il ne devait interférer d'aucune manière dans sa vie. Vu son état actuel, il n'était pas certain qu'elle lui dirait non à l'une et l'autre des propositions, par gentillesse. Mais de quoi est-ce qu'elle avait envie elle ? Ce n'était pas clair du tout pour lui et il craignait qu'en posant la question, il fasse un faux pas et lui porte du tort, qu'il la mette dans une situation où elle se sentirait comme piégée.

 « D'accord, merci beaucoup...» avait-il fini par dire.  « Je... je vais y réfléchir, de toute façon dans tous les cas j'ai pas mes affaires où même mes cachets.»

Ouais voilà, soi évasif. Et pourtant la question, lui brûlait à présent les lèvres et continuait de s'immiscer au plus profond de lui. Il devait savoir, comprendre, arriver à trouver la façon la plus neutre de demander ça. Il se passa une main dans les cheveux, à bout de nerfs. Toujours un peu confus et perdus de ce qui était en train de se passer

 « Toi, si je suis ici, tu seras où ? Je suis pas certain d'avoir bien compris ce que tu... proposais exactement.»  

C'est bien ça ? C'est neutre, sans jugement, une simple question.
Reste avec moi. Ne me laisse pas, par pitié. Voilà ce qui criait intérieurement tout son être. Cri du désespoir alors qu'il savait que dans tous les cas, elle ne le laisserait pas tomber.
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Timothy Turner
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Mar 4 Mai 2021 - 16:52
« … c'est juste que tout le monde n'a pas ta bienveillance, et je ne veux pas... enfin  par exemple qu'ils se fassent un ulcère à force de se taire, ou qu'ils fassent semblant d'être sympa. Ca n'arrangera rien, Sovahnn. Laisse-les juste faire. Tu n'as pas de veto à donner. Ils diront et feront ce dont ils auront besoin.»

Un regard doux.

« Il y a une différence entre dire les choses et se venger Tim. Et il y en a une entre faire amande honorable, se rattraper et assumer… et espérer souffrir pour espérer rééquilibrer les choses. »

Je te vois comme je l’ai vu faire.  Ne me pense pas naïve, je ne le suis pas.

Non, tout le monde n’a pas sa bienveillance, tout le monde ne te connait pas non plus comme elle te connait. Tout le monde ne campe pas sur ses positions comme elle le fait, décidant de croire en toi, de croire en elle-même, aussi, de penser qu’elle ne se trompe pas. Que tu n’es pas l’inconnu mais bien le garçon de son enfance, celui qu’elle lisait comme un livre. Celui qu’elle lit toujours malgré le temps, malgré l’éloignement, malgré les maux. Il aurait été simple de juste t’envoyer loin, de voir les erreurs et le danger. Mais elle voit l’homme, elle voit l’enfant et elle sait. Alors peut-être Sovahnn se trompait-elle. Peut-être faisait-elle une erreur monumentale en affirmant ses positions encore et encore, en lui accordant sa confiance, en l’amenant dans la seconde maison, en pensant qu’il n’est simplement pas un inconnu et que chaque moment passé avec elle n’était pas un pur mensonge. Un garçon brisé, voilà ce qu’il est. Un gosse qui a été laissé seul. Un gosse qui, enfant, cachait déjà les sévices réels de sa famille. Un gosse qui a été emporté et malmené sans aucun soutien ni espoir. Un gosse laissé seul face à ses tourments et sa haine et qui, doucement, a compris ses erreurs. Mais le mal était fait. Comment fait-on pour sortir d’un tel groupe quand on s’y est engagé ?

Comment fait-on pour sortir du cercle de la haine et de la méfiance ?

C’était pourtant exactement ce qu’elle faisait, non ?
Si elle l’avait rejeté aujourd’hui par craintes, par angoisse pour sa fille et tous ses proches sorciers, que se serait-il passé ? Osez dire qu’elle n’aurait pas enfoncé le clou dans la plaie ouverte, que le sang n’en aurait pas giclé pour l’éclabousser. Osez dire qu’il y aurait une logique à ses aveux s’il n’y avait pas de rédemption possible.

J’te tiens. J’te lâche pas.

Bien sûr, elle le voyait perdre pied de nouveau, entre le fait de devoir s’expliquer, se justifier, lui tenir tête et celui d’utiliser un moyen de transport magique. Elle ne faisait pourtant pas de réelle réflexions là-dessus avant qu’il n’ait le courage de prendre le réseau de cheminée pour atterrir de l’autre côté, la retrouvant avec sa fille en Ecosse. Il n’avait pas tardé et c’était donc avec un petit sourire qu’elle le voyait aboutir auprès d’elle. Ça, il ne pouvait le feindre, alors oui, son histoire, elle y croyait, tout comme chacune de ses interprétations.

Et pourquoi il rougissait comme ça lui ?
Oui, ça côté interprétation, elle ne l’avait pas, passant déjà à autre chose, lui présentant les lieux autant que la situation.

Oh comme ça moulinait dans ce cerveau, qu’il la fatiguait d’avance à gamberger ainsi.

« D'accord, merci beaucoup... Je... je vais y réfléchir, de toute façon dans tous les cas j'ai pas mes affaires où même mes cachets.»
« Boh, j’vois pas le souci, j’ai bien été enfermée à Poudlard pendant quatre ans avec littéralement qu’une culotte comme bien personnel… » Littéral, c’était ainsi qu’elle s’était réveillée, une blouse d’hôpital posée sur elle. « Evidemment que tu passeras chercher tes affaires. » Bougre d’âne.

« Toi, si je suis ici, tu seras où ? Je suis pas certain d'avoir bien compris ce que tu... proposais exactement.»  
Sérieusement ?

« Oh ben pendant que tu vis la belle vie dans la méga baraque en Ecosse, je vais me ré-enfermer dans mon clapier à lapin de Londres voyons. » Ses yeux, elle les levait au ciel, continuant de bercer sa fille contre elle. « J’habite ici, tu habites avec moi. J’te propose une colloc’, il n’y a pas grand-chose à comprendre Tim, aucun piège. Ya une chambre, tu poses ton cul et tes slips, et tu respires en sécurité. Autant de temps que tu veux. »

Elle voyait, bien sûr, à quel point il était toujours confus, tremblant sans doute, mais la jeune femme ne relevait pas, faisant entrer un peu de normalité dans tout ça.

Une main sur son bras et elle s’éloignait dans la grande pièce de vie, ouvrait une fenêtre, laissant entrer l’air frais de l’extérieur et l’iode des embruns.

« Franchement, ça fait pas du bien ? »

Frottant son nez sur son t-shirt, la petite n’avait pas cessé de grogner, ouvrant ses lèvres sur son haut qu’elle mordillait, y posant sa langue quand sa mère s’éloignait de la fenêtre qu’elle venait d’ouvrir pour aller ouvrir d’un coup de coude puis de hanche la porte d’une chambre.

« Il manque une commode et c’est encore franchement sommaire parce que j’ai pas emménagé il y a longtemps, mais tadam, c’est chez toi si t’en as envie. Et puis franchement, moi-même ça me ferait pas de mal d’avoir quelqu’un ici. »

Elle gérait, oui, mais la douleur restait là et certains moments, la jeune femme savait que seule, elle perdait pied. Ça ne se voyait pas toujours, pourtant derrière l’assurance et la détermination, il y avait toujours quelque chose de profondément déchiré qui se tordait de douleur en elle. Alors outre le fait qu’elle n’avait pas dix mains et que par moment il lui semblait ne plus en avoir du tout, un peu de présence ne ferait pas de mal.

« Reste pour le repas déjà. » Commençons petit. «  Ma chambre est là, celle de la petite ici, et il y en a d’autres en haut, d’ailleurs en bas, la tienne correspond plus à un bureau mais je voulais une chambre d’amis obligatoirement et le haut n’est clairement pas habitable en l’état. J’y vais que pour la salle de bain pour l’instant. »

Grande maison, elle possédait deux étages : le premier ainsi que des combles qu’on pouvait pour l’instant probablement traverser en posant le pied au mauvais endroit.

« Ouiiii Liya. Eh dit ! T’as pas l’impression d’en faire un peu trop non ? Chougnarde ! » L’allongeant en arrière sur son avant bras, sa mère jouait un instant avec son nez, insistant pour dire qu’elle abusait avec ses cris et, bientôt, la petite esquissait un début de rire, encore bien embryonnaire et mimétique quand sa mère riait devant elle.

Alors bientôt, elle sortait une casserole, la remplissait d’eau par des gestes qu’on devinait déjà habituels, avant de la poser sur le feu. Hey, sans les mains !

« Le seul truc que je te demanderais, c’est d’éviter de dire que c’est chez ici que tu vis. Et qu’on demande à  quelqu’un d’amener directement tes affaires dans l’appart de Londres sans que tu te balades dans toute la ville avec une valise sous le bras, sinon tu seras grillé à huit kilomètres. »

Du sel dans l’eau et elle reprenait. « Chez moi ça a toujours été chez toi, et inversement. C’est pas une nouveauté, j’officialise juste le truc. »

Non, je ne te laisse pas. C’est même exactement l’inverse. Reste ici. Que je te montre comment peindre les contours de cet univers.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Mar 4 Mai 2021 - 20:15
« Il y a une différence entre dire les choses et se venger Tim. Et il y en a une entre faire amande honorable, se rattraper et assumer… et espérer souffrir pour espérer rééquilibrer les choses. »

Il fronça les sourcil, et se concentra pour tenter de comprendre où est-ce qu'il avait pu dire ça ? Peut-être que c'était vrai, en soi. Peut-être que c'était le seul moyen de rédemption. Peut-être que... en fait, il y avait beaucoup de choses. Beaucoup trop dans sa tête pour que ce soit clair, pour qu'il sache si elle avait raison  ou bien s'il pouvait réfuter cette phrase avec de solides arguments. Tout ce qu'il voulait, lui, c'était que les autres ne souffrent pas à cause de lui, ne s'empêchent pas de faire des choses, de dire certaines phrases. Qu'ils ne soient pas frustrés, mais ça, il lui avait déjà dit, n'est-ce pas ? Et il n'avait pas envie d'essayer de s'expliquer sur ça, de lutter contre elle alors qu'il n'était même pas sûr de ce qu'il pouvait bien ressentir. Laisser couler était une chose primordiale, ils pourraient en reparler après, un autre chose, quand il y aurait réfléchi, quand il se sentirait mieux et pourrait aligner plus facilement et de façon cohérente pensées et mots. Néanmoins, il fallait qu'il lui réponde quelque chose non ? Il ne pouvait pas laisser cette phrase en suspens comme ça ? Attendait-elle une quelconque réponse. Ne sachant pas, il se contenta d'hausser un peu les épaules, penaud, se disant que ça ferait l'affaire.

Et forcément, il avait fallu qu'elle dise quelque chose qui le fasse rougir à cause d'une mauvaise interprétation, il essaya de ne répondre que le plus strictement à ce qu'elle disait... sans penser au fait que Lya était calée  très proche de ses seins.  Jusque là, cela ne lui avait pas effleuré l'esprit... mais le fait qu'elle voulait le traitait « comme la petite ».... On se calme. On raisonne. On répond.

« Boh, j’vois pas le souci, j’ai bien été enfermée à Poudlard pendant quatre ans avec littéralement qu’une culotte comme bien personnel… » C'était à croire qu'elle aimait lui faiore prendre des fards ! Une nouvelle fois, il ne savait plus trop où se mettre et heureusement qu'elle avait continué de causer, avec un peu de chance, elle n'avait pas lu le trouble en lui, et n'avait même pas remarqué que ses joues étaient passées à la couleur tomate. Un coup de chaud Timmou ? « Evidemment que tu passeras chercher tes affaires. »
 « Oui... bien sûr.»

Non, pour lui ce n'était pas si évident que ça. Il y aurait de multiples raisons pour lesquelles il n'aurait pas forcément pu dont l'une qui s'appelait : sécurité. Cette question réglée ; une autre été posée par l'angoissé qu'il était actuellement et qui avait désespérément besoin de comprendre ce qui était en train d'arriver, pour elle ses paroles étaient logiques et claires, mais lui voyait à chaque fois plusieurs possibilités.

« Oh ben pendant que tu vis la belle vie dans la méga baraque en Ecosse, je vais me ré-enfermer dans mon clapier à lapin de Londres voyons.  J’habite ici, tu habites avec moi. J’te propose une colloc’, il n’y a pas grand-chose à comprendre Tim, aucun piège. Ya une chambre, tu poses ton cul et tes slips, et tu respires en sécurité. Autant de temps que tu veux. »

Oui bon. Ok. C'était une question débile maintenant qu'elle l'expliquait comme ça... Il n'avait pas vu les  choses de cette manière jusque-là. Elle avait ouvert la fenêtre tandis qu'il continuait d'essayer de continuer de bien intégrer toutes les informations livrées par son amie et ça faisait beaucoup : entre sa gentillesse, le fit qu'il n'était pas attendu à ça, cette proposition de coloc, son cerveau semblait surchauffé et déjà assez empoté sur les relations avec les autres, c'était encore pire aujourd'hui.

« Franchement, ça fait pas du bien ? »
 « Si, si bien sûr, c'est toujours plus agréable l'air pur que celui de Londres.» it-il plus par automatisme qu'autre chose, même s'il le pensait réellement, regard à présent ancré vers l'horizon, vers de paysage si calme, et loin de toute cette agitation.
« Il manque une commode et c’est encore franchement sommaire parce que j’ai pas emménagé il y a longtemps, mais tadam, c’est chez toi si t’en as envie. Et puis franchement, moi-même ça me ferait pas de mal d’avoir quelqu’un ici. »

AH !!!!! Dernière information très intéressante et celle-là, son cerveau l'avait captée de suite comme si c'était le mot de passe pour qu'il accepte, pour qu'il n'ait plus peur de la déranger. Cette fois, il se sentait étrangement plus actif. Il lui fit un vague sourire avant de rire.

 « T'inquiètes, une commode c'est pas grand chose, c'est le le lit le plus important !» Ce qui voulait dire probablement qu'il acceptait.  « Et  puis si ça t'arrange, c'est parfait.»

Par ce que l'idée de l'aider, même si ce n'était que par sa présence, était quelque de motivait qui lui donnait une réelle raison de vivre.

 «Faut juste que je fois comment m'organiser avec la fac et tout ça... pour les allers-retours. »
« Reste pour le repas déjà. Ma chambre est là, celle de la petite ici, et il y en a d’autres en haut, d’ailleurs en bas, la tienne correspond plus à un bureau mais je voulais une chambre d’amis obligatoirement et le haut n’est clairement pas habitable en l’état. J’y vais que pour la salle de bain pour l’instant. »
 « Si tu me laisses le faire.»

Le repas, pas le haut, même si, suivant les travaux il pouvait probablement aider un peu, il ne s'y connaissait pas vraiment. Après avec quelques tutos tout était faisables. Cette fois, il lui dédia enfin un vrai sourire, même si ses yeux étaient toujours plus ou moins perdus dans ses pensées.
Il s'était ensuite posé sur un canapé tandis qu'elle s'occupait de sa fille, il eut un petit sourire attendri en voyant sa manière d'agir. Comment est-ce qu'elle faisait pour tout gérer comme ça ?
Elle avait ensuite sorti une casserole, il n'eut même pas le temps de lui faire les gros yeux ou le moindre commentaire que déjà, elle avait repris la parole

« Le seul truc que je te demanderais, c’est d’éviter de dire que c’est chez ici que tu vis. Et qu’on demande à  quelqu’un d’amener directement tes affaires dans l’appart de Londres sans que tu te balades dans toute la ville avec une valise sous le bras, sinon tu seras grillé à huit kilomètres. »
 « Si tu l'acceptes, ma mère toujours transplaner pour me les apporter, sinon, je ramènerai petit à petit dans un sac de cours... C'est pas vraiment quelque chose de gênant je pense. Tu me dis si tu as une préférence.»

Après tout, il était étudiant, il se trimballait souvent avec un sac de cours, plus ou moins rempli si jamais il devait passer la nuit chez Lewis. Ca ne sortirait pas de l'habituel.

 « Tu as conscience que Lewis se doutera probablement de quelque chose ?» Il pencha un peu la tête sur le côté.  « Il comprendra rapidement que je ne dors plus chez ma mère... et se doutera que ça sera chez toi.»

Ce n'était pas comme s'il y avait beaucoup d'autres choix.

« Chez moi ça a toujours été chez toi, et inversement. C’est pas une nouveauté, j’officialise juste le truc. »
 « Il paraît, qu'il faut trinquer pour ce genre de... d'officialisation ? J'allais dire pacte, mais bon, c'pas forcément le plus approprié.» dit-il avec un vague sourire tout en essayant de paraître le plus détendu possible, même si c'était encore loin d'être évident.  « Et je t'ai dis que je cuisinais ; tu avais prévu quoi. Toi tu t'assois et tu te reposes ! »
Oui, c'était presque un ordre. Juste presque. Par ce qu'il était bien incapable pour l'instant d'ordonner quoi que ce soit à qui que ce soit, surtout avec la fatigue qui lui tiraillait toujours les entrailles mais hors de question d'être une mauvaise troupe. Hors de question de briser cette bonne humeur , il puisait corps et âmes dans les forces qui lui restait.
Pour Sovahnn. Pour leur amitié. Pour ce qu'elle lui apportait. Pour cette nouvelle vie offerte.

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Timothy Turner
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Mer 5 Mai 2021 - 19:07
Elle savait bien quoi dire pour le débloquer et le bouton, Sovahnn avait fini par le presser, consciente de ce qu’elle faisait. Pas de manipulation, juste la pure vérité, une information qu’elle posait dans la balance sans pour autant l’avoir dégainée en premier usage. La première chose avait été de faire passer le message concernant son état à lui, chose sur laquelle elle avait insisté encore et encore. Maintenant que le message était passé, elle posait donc le reste : oui, avoir du monde ici lui ferait du bien. Parce qu’elle vivait mal la solitude, déjà, mais aussi parce qu’elle n’avait que deux bras et la désagréable sensation que ceux-ci ne lui appartenaient déjà plus réellement.

« T'inquiètes, une commode c'est pas grand chose, c'est le le lit le plus important ! » « Coup de bol, il y est ! » « Et puis si ça t'arrange, c'est parfait.»

Le sourire qu’elle posait sur lui, il était tendre autant que rassuré. Oui, Sovahnn préférait l’avoir sous la main. Ainsi, il y avait une chance de remettre les choses dans l’ordre. Evidemment, elle n’entendait pas régir l’intégralité de sa vie, loin de là. Mais seulement être là, remettre de l’ordre dans ses pensées jour après jour, lui rappeler de ce que pouvait être la réalité des sorciers sans le laisser mariner dans un océan de peur. Et puis, ici, il ne pouvait rien lui arriver. Alors bien sûr, il sortirait, continuerait sa routine et elle ne pourrait rien y faire.

«Faut juste que je fois comment m'organiser avec la fac et tout ça... pour les allers-retours. »
« Ben à priori, tu pars 30min plus tôt et tu chopes le tram derrière Graham Street et t’es bon. »

Voilà. Problème résolu. Bisou.
#CerveauDeMaman

« Si tu me laisses le faire.»

C’est ça, plutôt que de parler, laisse-le faire.
En vérité, si la jeune femme parlait, c’était aussi et surtout pour désembrouiller l’esprit de son ami qui avait manifestement besoin de tangible, de concret pour se projeter. Pour se rassurer.

« Si tu veux. »

Tout à fait pour ça que quelques instants après, elle était déjà en train de s’occuper de faire bouillir de l’eau, oubliant déjà ce qu’elle venait d’accepter.

« Si tu l'acceptes, ma mère toujours transplaner pour me les apporter, sinon, je ramènerai petit à petit dans un sac de cours... C'est pas vraiment quelque chose de gênant je pense. Tu me dis si tu as une préférence.»
« Sincèrement à choisir, je préfèrerai un ami à moi. Un aller retour et c’est plié, sans donner d’infos trop précises à… littéralement la première personne que j’irais interroger si vraiment tu me parles de danger immédiat. »
« Tu as conscience que Lewis se doutera probablement de quelque chose ?  Il comprendra rapidement que je ne dors plus chez ma mère... et se doutera que ça sera chez toi.»
« Certes, mais il ne sait pas où j’habite. Et encore moins pour la deuxième maison, donc ça va, il y a de la marge pour que le coin devienne dangereux. »

On est LARGE bichon. Tout bien. Safe zone.

La petite dans les bras, elle n’arrivait pas à dévisser  le pot de sel, râlant toute seule avant d’abandonner pour poser de nouveau son regard sur Tim qui reprenait la parole.

« Il paraît qu'il faut trinquer pour ce genre de... d'officialisation ? J'allais dire pacte, mais bon, c'pas forcément le plus approprié.»
« Hey on a déjà fait un pacte de sang dans l’enfance, on n’est plus à ça prêt hein… Merde, j’t’ai fait faire trop de trucs complètement cons moi ! »  Un petit rire claquait sur les murs, achevant d’arrêter les pleurs de la petite qui regardait l’air outré du côté du visage de sa mère.
« Et je t'ai dis que je cuisinais ; tu avais prévu quoi. Toi tu t'assois et tu te reposes ! »
« Ok ok ça va. Mais t’es conscient qu’il y a genre deux minutes c’était moi qui prenait soin de toi ? »

Abandonnant le plan de travail, Sovahnn battait en retraite.

« J’avais prévu… des pates. Il y a du fromage quelque part au fond du frigo et il doit y avoir des steaks en bas à gauche. Ouais je sais, on est sur un repas over abouti. MAIS ma fille est propre, moi aussi. J’estime que c’est déjà pas mal. »

Déjà, la jeune femme s’asseyait en douceur sur le canapé, les jambes ramenées sur la table basse, la petite lovée sur le ventre.

« T’as pas faim toi ? Tu m’étonnes bichette… »

Note de la joueuse : pourquoi elle mangeait ton t-shirt tout à l’heure à ton avis ?

Etouffant un bâillement contre les cheveux en vrac de sa fille, la jeune femme étirait son cou tout en se perdant dans l’odeur de la petite un instant. Rien de plus additif. Sauf le vol, peut être. Seulement peut-être.

« Merci Tim. »

Pour le repas.
Ses doigts jouaient déjà avec les quelques bouclettes qui pointaient sur le crâne de sa fille quand d’autres mèches s’acharnaient à rebiquer, totalement droits comme des i, droit vers son visage.

« Tu dois avoir des sodas quelque part. ‘Doit y avoir des bières aussi dans le frigo. Dont des sans alcool pour moi : j’allaite. »

Un regard doux posé sur lui, la jeune femme ne cachait pas ce petit sourire en coin, heureuse de ce qu’il acceptait à mi-mots : il viendrait ici, c’était officiel. Deux trois détails à régler et Tim serait en sécurité, entouré de bienveillance et en contact avec le monde réel. Ça, ça n’avait simplement pas de prix. Alors oui, ce petit sourire, elle ne risquait pas de le cacher, elle l’affichait même fièrement, ouvertement heureuse de le savoir à ses côtés pour un temps.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Jeu 6 Mai 2021 - 21:43
Ouais, le lit y était. Au pire, il se serait débrouillé pour en acheter un et l'emmener ici. Ce n'était pas vraiment un réel souci pour lui ; il fallait juste qu'il puisse dormir correctement. Et elle avait rapidement dit les mots qu'il fallait, ce petit déclic qui faisait qu'il ne pouvait qu'accepter maintenant qu'elle avait bien signifié clairement que cela l'aiderait, lui ferait vraiment plaisir s'il restait. Voilà. C'était sûrement con, mais ces quelques mots avait quelque chose de rassurant et lui donnait l'impression qu'il n'allait juste pas s’incruster dans sa vie comme un parasite alors que depuis le départ c'était elle qui lui avait proposé.  En deux minutes, rien n'avait changé dans la théorie ou même dans la pratique, dans sa tête, il y avait quand même une belle différence.
Maintenant, il se posait la question de comment faire avec l'Université, avec ses cours et compagnie ; il parlait surtout du chemin à faire pour ne pas attirer l'attention sur ce déménagement... Même si on en soit, tout le monde devait s'en foutre c'était quand même la parano qui parlait plus fort que tout.

« Ben à priori, tu pars 30min plus tôt et tu chopes le tram derrière Graham Streat et t’es bon. »
 « Et ca attirera l'attention de personne si je fais plus le même trajet ? De toute façon pour l'instant, l'année est presque finie...»

Il avait peur de mal faire quelque chose et d'attirer des ennuis à la jeune femme, alors oui, comme d'habitude il s'angoissait pour pas grand chose, probablement même plus que d'habitude vu que là, il s'agissait également de la vite/santé & co d'une personne qu'il adorait. Il ne voulait pas merdé par ce qu'il n'avait pas compris ce qu'elle voulait dire. Il savait que parfois, il avait tendance à tout surinterprété et essayait de faire au mieux pour s'adapter mais ce n'était pas simple tous les jours. Là, avec le stress, il avait du mal à calmer le flux de ses questions te pensées.
Il avait même réussi à « imposer » qu'elle le laisse faire le diner, ce qu'elle avait accepté sans trop de souci à sa plus grande joie. Un repas, ce n'était pas grand chose, mais elle avait déjà assez fort à faire avec la petite, s'il pouvait lui enlever cette « contrainte », surtout que lui aimait cuisiner, c'était avec plaisir ! Ils étaient repartis sur le sujet de son déménagement et il réfléchissait à comment faire pour que ce soit pratique tout en respectant la demande de son amie, la solution la plus sûre lui semblait donc sa mère. Elle pouvait transplaner, aucun risque d'être suivi et compagnie.

« Sincèrement à choisir, je préfèrerai un ami à moi. Un aller retour et c’est plié, sans donner d’infos trop précises à… littéralement la première personne que j’irais interroger si vraiment tu me parles de danger immédiat. »

Il fronça les sourcils. Il n'avait pas pensé à ça pour sa mère... mais au final ce n'était pas ça qui le titillait le plus, mais plus l'ami à elle ? Qui ? Il n'était pas certain que le courant passe avec tous ses amis, mais c'était une condition, alors il l'accepterait. Il se passa une main dans les cheveux avant de souffler.

 «Lequel, de tes amis ? » 

Juste histoire qu'il arrive déjà à se faire une idée. Pour lui, c'était comme un « oui », mais laisse-moi juste le nom que je puisse m'y préparer psychologiquement, avec Enzo, il se doutait que ça se passerait pas trop mal, même si le dernier message échangé pouvait laisser présager des choses qui « changeraient ». Il n'en était pas vraiment sûr.
Il avait rapidement enchaîné avec le sujet de Lewis.

« Certes, mais il ne sait pas où j’habite. Et encore moins pour la deuxième maison, donc ça va, il y a de la marge pour que le coin devienne dangereux. »

Là encore, il n'était pas certain de saisir totalement cette logique, par ce qu'il n'avait pas la même et qu'ils n'étaient pas forcément sur la même longueur d'onde, alors il se contenta d'acquiescer. Peut-être que c'était le lieu exact qu'il devait ignorer et non pas la coloc en elle-même. Il se mordilla un peu la lèvre avant de se dire que c'était probablement ça.
Autant passer aux choses un peu plus gaies, joyeuses, parler de trinquer, de choses qui étaient probablement un peu plus de leur âge.

« Hey on a déjà fait un pacte de sang dans l’enfance, on n’est plus à ça prêt hein… Merde, j’t’ai fait faire trop de trucs complètement cons moi ! »
 «Et j't'ai suivi, sans jamais trop réfléchir... Bon en même temps à 8 ans et plus jeune... je ne pouvais que boire tes paroles, n'est-ce pas ?» dit-il un sourire aux lèvres, ce qui était quand même encore le cas aujourd'hui, tout comme il restait quand même assez crédule. Néanmoins, il lui fit bientôt le rappel comme quoi c'était à lui de cuisiner !
« Ok ok ça va. Mais t’es conscient qu’il y a genre deux minutes c’était moi qui prenait soin de toi ? »
 « Chacun son tour, et ce n'est pas qu'un repas tu sais ?! Ce n'est rien comparé à tes paroles.» Il avait dit cela très naturellement comme un fait véridique tout bonnement ; il l'avait donc rapidement remplacé notant tout ce qu'elle avait prévu. Bon des pâtes c'était simple. Il lui sourit avant de lui faire un petit clin d'oeil.  « J'te prends des oignons et un ou deux trucs en plus pour agrémenter le goût, je t'en ramènerai demain. Maintenant, Maman, tu te poses et tu profites pour te détendre.» Tout en parlant il s'était activité en cuisine de façon à ce qu'ils puissent manger rapidement. Heureusement, elle avait quand même les bases pour faire quelque chose d'un peu plus abouti qu'au départ, même si c'était encore loin d'être transcendant. Il se nota de peut-être faire aussi quelques courses, pour lui faire un ou deux autres petits repas sympa.

« Merci Tim. »
 « De quoi ? C'est normal... T'vas pas me loger et en plus me faire à bouffer alors que t'as déjà ta fille à t'occuper.»
Il n'y avait pas de merci qui tienne. C'était la moindre des choses.
« Tu dois avoir des sodas quelque part. ‘Doit y avoir des bières aussi dans le frigo. Dont des sans alcool pour moi : j’allaite. »
 « Les assiettes et les couverts sont où que j'installe tout pendant que ça cuit !»

Pourtant, de l'énergie, il n'en avait pas à revendre. Et il puisait dans ce qui lui restait pour qu'ils puissent au moins passer une soirée normale. Pour faire quelque chose pour elle, même si ce n'était qu'un plat, même si c'était dérisoire par rapport à ce qu'elle, elle faisait pour lui. Il était allé cherché les boissons et avait tendu une cannette à la jeune mère.

 « Bon du coup, parlons sérieusement. Est-ce qu'il y a des choses que tu n'aimes pas manger ? Et prépare tes doigts, la prochaine fois je ramène la guitare tu risques d'avoir quelques ampoules au début.»

C'était bien, ça comme conversation basique et normale ? Il l'espérait, par ce que c'est ce qu'il essayait de faire en faisant taire au maximum ses inquiétudes qui continuaient à lui ronger le cerveau.
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Timothy Turner
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Sam 8 Mai 2021 - 8:46
« Et ca attirera l'attention de personne si je fais plus le même trajet ? De toute façon pour l'instant, l'année est presque finie...»

Elle haussait des épaules, moins affectée que lui. Il fallait dire que ces questionnements, elle les avait intégré il y avait des mois déjà. Habitant avec Duncan, elle avait évité de toujours prendre les mêmes chemins, la même route. Régulièrement, elle se rallongeait ou Enzo la déposait, bref, elle avait évité de pointer directement du doigt la maison de celui qu’elle soupçonnait fort être de la Garde. Celui qui le lui avait confirmé à mi-mot. Celui qui n’avait rien fait pour sauver le père de sa fille.

« Si, peut-être. Mais pour remonter jusque là, si tu ne fais jamais le chemin jusque chez moi, ça ne risque pas de les aider beaucoup. »

Quelle pourrait être la pire des solutions ? Qu’ils la menacent ? Ils pouvaient le faire avec la mère de Tim, cible bien plus évidente. Et ils ne l’avaient pas encore fait. A priori, il n’y avait donc pas de risques immédiats, qu’importe ce qu’il pensait. Mais oui, elle proposait des solutions, les trouvait presque immédiatement, comme si elle y avait déjà pensé depuis longtemps, montrant sans doute bien que quelque part dans son esprit s’étaient ouvertes des vannes depuis longtemps, lui permettant de toujours réfléchir en sous texte à des solutions possibles à ces problématiques. Le lieu où elle vivait parlait de lui-même, que ce soit l’appartement de Londres ou la maison d’Ecosse. Tous deux témoignaient d’une volonté nette : être invisible et surtout permettre à ses poches de l’être. Alors parmi ce qui pouvait être mis en place, elle avait pensé déménagement et l’implication d’un sorcier pour faire l’aller retour. Si possible quelqu’un qui n’était pas lié à Tim, de quelque manière que ce soit.

«Lequel, de tes amis ? »

Vous sentez poindre la crise d’angoisse là ? Parce que Sovahnn, si.

Jordane, Riley et Kezabel en triple combo pour te faire flipper. Et Alec en renfort.

« Takuma. Enzo est pas dispo. »

Non, elle ne demanderait pas à son meilleur ami de rentrer pour s’amuser à jouer les déménageurs. Elle l’appellerait pour parler de tout ça, ce serait déjà pas mal côté dérangement en pleine bulle de sérénité qu’elle s’apprêtait sans doute à faire exploser. Mais une chose pareille, elle ne pouvait la garder pour elle. Il lui fallait non seulement son avis mais… ouais, simplement entendre sa voix.

D’ailleurs, outre le fait qu’elle n’irait pas non plus emmerder Riley ou Kezabel au vu de ce qu’elles vivaient à l’heure actuelle, Takuma était probablement le sorcier le moins impressionnant qu’elle connaisse et en qui elle fasse parfaitement confiance. Et puis… ça lui ferait du bien de voir du monde.

« J’ai totalement confiance en lui. Ya pas plus doux que Takuma, il est en dehors de toutes emmerdes avec les uns et les autres…. » Dans quel monde vit-on quand on se met à réfléchir auxquels de nos amis peuvent être ‘fichés’ au juste ? « Et en prime il n’habite même pas dans le coin… et ne vient jamais à pied chez moi. Bref, tu peux avoir confiance, il te fera rien et il est fiable. »

Mis à part qu’il rêve de se planter une seringue dans le bras. Mais bon, ça personne ici n’en sait rien.

Alors ce déménagement, ils pouvaient le sceller avec un verre ou un pacte, et la jeune femme s’amusait à ressortir les vieux dossiers de leur amitié. C’était étrange car tout ça lui semblait si lointain, comme appartenant à une ancienne vie. A tel point qu’à Poudlard elle n’avait jamais rien évoqué de tout ça. Elle avait parlé de ses parents avec Enzo. De son frère. Mais elle n’était jamais remontée plus loin que… eh bien, l’accident et ce qui avait suivi. Alors le retour de Tim dans sa vie, c’était aussi un moyen de remonter un peu plus loin. De rappeler que tout ce qui s’était fait en amont appartenait bien à sa propre existence et n’était pas qu’un rêve lointain, à moitié fantasmé. Oui, les rires et les jeux d’enfants avaient bien eu lieu, et Tim les incarnaient parfaitement. Voisin d’enfance, il était littéralement le premier ami dont elle se souvenait. Quoi que non tient, il y avait une nana avec les cheveux crépus, une image par flash dans la mémoire de la toute petite fille qu’elle était à l’époque. Une enfant qui avait disparu bien vite, emportée par un déménagement, si bien que tout ce dont elle se rappelait, c’était ces cheveux qui disparaissaient à travers l’ouverture d’un petit toboggan où sa mère la retenait car trop petite pour s’engager dans le tube sans risques. Sinon, oui, quand elle remontait loin dans ses souvenirs, c’était lui qui était là, qui s’étalait dans les graviers suite à une de ses conneries et qu’elle suppliait de se taire pour qu’il n’aille pas la dénoncer…. Chose qu’il n’avait pas fait, d’ailleurs.

«Et j't'ai suivi, sans jamais trop réfléchir... Bon en même temps à 8 ans et plus jeune... je ne pouvais que boire tes paroles, n'est-ce pas ?»
« Pourquoi, t’as arrêté de les boire ? »

Un sourire doux et un regard tendre se posaient sur lui un instant.

« Chacun son tour, et ce n'est pas qu'un repas tu sais ?! Ce n'est rien comparé à tes paroles.»

Oh oui, elle savait. Elle savait aussi que ça ne serait pas qu’un repas. Elle savait surtout les remerciements qui se cachaient derrière ces quelques mots. Alors Sovahnn n’avait rien ajouté, juste une main qui se posait sur son bras un instant quand elle lui laissait la place, le contournait pour se diriger vers le canapé, posant un baiser au passage sur l’arrière de son épaule. Pas de mots, pas besoin à ses yeux.

Enfin, elle s’asseyait, allongeant ses jambes tout en le regardant fouiller la cuisine, prenant possession des lieux.

« J'te prends des oignons et un ou deux trucs en plus pour agrémenter le goût, je t'en ramènerai demain. Maintenant, Maman, tu te poses et tu profites pour te détendre.»

Le deuxième ami à l’appeler ‘maman’ et elle souriait de la même façon, un brin ironique, un brin attendrie.

« Je t’en prie, éclate toi. J’avais prévu des trucs au congel pour après la naissance… mais j’ai déjà tout fini et j’avoue que je suis arrivée au bout de mes anticipations. Donc tout est un peu vide. » Et moi j’ai les mains un peu pleines, et un nouveau né que je me vois mal embarquer au supermarché, donc je repousse jusqu’à ne plus avoir de quoi me nourrir, oui.

Alors elle le remerciait, se disant en silence que cette collocation allait sans doute faciliter les choses pour tout le monde. Car elle aussi avait besoin d’une présence, vraiment. Ne serais-ce que pour ne pas écouter le silence assourdissant de l’absence de Zacharie.

« De quoi ? C'est normal... T'vas pas me loger et en plus me faire à bouffer alors que t'as déjà ta fille à t'occuper.»
« Fait gaffe, j’pourrais y prendre goût ! »

Vite. Très vite même.

« Les assiettes et les couverts sont où que j'installe tout pendant que ça cuit !»
« Près de ta hanche, à droite. »

En regardant la maison, il était aisé de comprendre qu’elle était trop vide pour qu’elle y soit depuis longtemps. Il y avait eu des efforts de déco dans la chambre de la petite et la pièce de vie, rendant les deux lieux fonctionnels, et puis Liyana était née et Sovahnn avait perdu le fil, se contentant d’essayer de s’habituer à sa nouvelle normalité, faisant le deuil du reste. Alors il restait encore des cartons ici et là, des choses qui n’avaient jamais été sorties, y compris concernant la cuisine. Sans parler des pièces du dessus qui n’étaient pas habitables. Alors oui, franchement, s’il pouvait donner un coup de main, elle aurait plus de temps pour elle et pour tout le reste. Et surtout, avoir un ami toujours là lui apparaissait comme une évidence à présent. Un truc dont elle avait besoin sans oser se l’avouer. La présence d’Enzo à la mort de Zach avait comblé un temps ce besoin, mais il avait sa vie, et c’était bien naturel. Alors oui, elle l’annonçait à tous : il fallait que chez elle, ce soit un moulin. Que chacun vienne comme ça lui semblait. Qu’elle ai du monde, que cette famille improbable qu’elle aimait tant sache qu’elle était chez elle, c’était aussi simple que ça.

« Bon du coup, parlons sérieusement. Est-ce qu'il y a des choses que tu n'aimes pas manger ? Et prépare tes doigts, la prochaine fois je ramène la guitare tu risques d'avoir quelques ampoules au début.»

Est-ce qu’elle avait totalement bloqué sur le ‘prépare tes doigts’, ne comprenant pas vers où il se dirigeait avec cette réflexion ? Oui. Est-ce qu’on risque d’épiloguer là-dessus ? Non.

« Merci. » Pour la canette. « Ah ouais donc tu pars du concept que j’ai un chef à domicile, très bien. Là tout de suite je sais pas. ‘Pas une grande fan de citrouille, ce qui faisait chier à Poudlard. Mais bon c’est pas la saison de toute façon. J’aime toujours pas les choux, fait pas comme ta mère, me l’impose pas. Pour le reste je suis moins chiante qu’avant. » Comme l’impression de construire un pont entre une ancienne vie et une nouvelle.

« T’en fais pas pour les ampoules va ! T’as pas vu l’état de mes mains après mes débuts dans le Quidditch ! »

Une image lui revenait en tête, la faisait sourire en silence. Une bière à la main, l’autre entre les paumes de Riley qui éclatait de rire, lui décochait un coup dans l’épaule. T’es des nôtres maintenant ! S’était-elle écriée.

T’imagines pas comme c’est vrai, ancienne Riley. T’imagine pas comme tout ça aura finalement pris de l’ importance, comme un goût d’essentiel. Et un instant, elle la visualisait dans ce lieu qu’elle ne faisait qu’imaginer, tout comme elle peignait les contours des flots pour Enzo. Tellement à traverser pour chacun.

Il faudrait renvoyer des messages à tout le monde, rappeler sa présence, relancer Kezabel, ne surtout isoler personne. Comme pour Tim, ils se devaient d’être soudés, là malgré la difficulté. C’est ainsi qu’ils seraient stables malgré les chocs.

« J’ai hâte de commencer en tout cas ! J’m’encroute. »

Non, et tu fatigues même la joueuse à avoir autant d’énergie, je te jure c’est pas humain.

« Je peux envoyer un message à Takuma tu crois ? Il peut peut-être être libre pour s’occuper de ça aujourd’hui ou dans les jours qui viennent après tout. »

Mieux vaut quelque chose de non organisé. Mieux vaut, surtout, le ramener ici le plus vite possible pour éviter de le laisser à la dérive, voilà son avis.
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Dim 9 Mai 2021 - 11:25
Détends-toi, si elle avait confiance dans ce système, pourquoi toi est-ce que ce n'était pas le cas pour toi aussi ? Ce n'était quand même pas compliqué. Il pouvait le faire, de ne pas s'inquiéter à outrance pour sa sécurité à elle, avec ce choix qu'elle avait fait.

« Si, peut-être. Mais pour remonter jusque là, si tu ne fais jamais le chemin jusque chez moi, ça ne risque pas de les aider beaucoup. »
 « Tu dois avoir raison, tu sais mieux de quoi tu parles que moi. »

Et pourtant, dans sa tête, il y avait toujours des « et si », et des « mais » qui continuaient de fleurir. Par ce qu'il n'était pas bien sûr des moyens disponibles par les Inquisiteurs. Et s'il u avait des choses qu'il ignorait et qui la mettait quand même en danger ? Et s'il y avait des Sorciers dans leurs rangs ? Certains nés-moldus ? Est-ce que c'était vraiment raisonnable d'accepter cette proposition ? Est-ce qu'il n'allait pas la faire courir à sa perte ? Pourquoi est-ce qu'elle semblait croire que tout irait bien ? Est-ce que c'est elle qui minimisait le danger, ou alors lui qui le sur-estimait qui avait trop peur que quelque chose tourne mal ? Il n'y avait pas de réel moyen de le savoir.
Fais lui juste confiance, fais ce qu'elle dit, et accepte.
Alors, oui, il avait accepté, mais maintenant que se posait la question de son déménagement et qu'elle préférait que ce soit un de ses amis à elle qui gère ça, il sentait la panique repointer le bout de son nez – même si en réalité, elle n'était jamais réellement partie-. Mais elle avait le droit de choisir, il accepterait même s'il ne sentait pas du tout la personne. Il avait juste besoin d'un peu de temps, du coup pour se faire à cette idée.

« Takuma. Enzo est pas dispo. »

Il fronça les sourcils un instant à cette phrase, avant de se détendre un petit peu et d'acquiescer. Il ne connaissait pas bien Takuma, mais ce n'était pas le type le plus flippant, il avait dans son crane plutôt le souvenir du type qui soignait ce qui aidait franchement. Parfait, ça l'arrangeait quand même beaucoup plus que d'autres de ses ami.e.s qui étaient plus... comment dire ça … Caractériels ? Non, ce n'était même pas le bon mot, mais ça irait pour l'instant, ce n'était pas comme s'il allait devoir prononcer ça à voix haut à un moment donné.

« J’ai totalement confiance en lui. Ya pas plus doux que Takuma, il est en dehors de toutes emmerdes avec les uns et les autres… Et en prime il n’habite même pas dans le coin… et ne vient jamais à pied chez moi. Bref, tu peux avoir confiance, il te fera rien et il est fiable. »
 « Je crois que je le connais, ça marche, pas de souci.»

Il tenta de lui faire un vague sourire, mais est-ce que ça ne ressemblait pas plus à une grimace qu'à autre chose ? Il se passa une main dans les cheveux. Avant d'inspirer un bon coup.

 « Quel que soit le nom que tu aurais donné, je sais que j'aurais pu avoir confiance en ton choix.»

Pas dans la personne, non. Dans son choix à elle. Il ne pouvait pas avoir confiance dans les gens comme ça, c'était trop simple, il avait besoin de temps, de beaucoup de temps pour arriver à faire réellement confiance à quelqu'un et d'ailleurs à qui était-il réellement loyal par ce qu'il savait qu'il pouvait se fier à eux ? Toujours les mêmes trois noms : sa mère, Lewis & Sovahnn. Ni plus, ni moins... mais là au final n'était pas vraiment la question.

« Pourquoi, t’as arrêté de les boire ? »
Est-ce qu'il s'était pris un fard après cette réplique ? Tout à fait, d'ailleurs, il avait du mal à savoir quoi répondre, alors, au bout de quelques secondes, il décida de finalement répliquer
 «Pas de la même façon. » 

Certes, cela ne voulait pas dire grand chose au final. Il ne l'avait pas assez expliqué et il ne comptait pas non plus rentrer plus dans les détails... par ce qu'il n'avait pas de réels autres arguments. Il en trouverait facilement si elle lui demandé d'étayer son propos mais pour l'instant il n'en était pas question. Cette fois, quand même, il avait réussi à lui faire un « vrai » sourire, tendre.
Et il avait voulu lui faire à manger histoire qu'elle puisse se détendre un petit peu. C'était une manière plus que maladroite de mettre un peu la main à la patte, de la remercier, de lui montrer qu'il pouvait aussi être utile. Elle n'avait rien ajouter et avait posé une main sur sa son bras avant de lui poser un baiser sur son épaule. Et voilà qu'il rebuggait. Totalement. Qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi est-ce qu'elle faisait ça ? Il la regardait sans trop comprendre, encore une fois le rouge aux joues. Punaise.... On se concentre, on essaye de comprendre ce langage qui lui échappait. Sous-entendu ? Juste tactile ?
Histoire d'éviter de montrer un peu trop sa gêne, il avait préféré continuer la bouffe sans faire le moindre commentaire, ou même poser une seule question. On fait comme si c'était juste un truc qui se faisait entre amis, par ce que dans son monde, oui, ça se faisait, mais il savait qu'il était souvent un peu en discordance avec les autres, ce qui était parfois assez perturbant pour lui d'essayer de bien interpréter les choses.

« Je t’en prie, éclate toi. J’avais prévu des trucs au congel pour après la naissance… mais j’ai déjà tout fini et j’avoue que je suis arrivée au bout de mes anticipations. Donc tout est un peu vide. »

Parfait, comme ça demain, il pourrait aller faire quelques courses histoire qu'il y ait de nouveau des victuailles dans le frigo et qu'ils ne meurent pas de faim ! Le tout était de savoir ce qu'elle aimait/détestait pour aller le plus possible dans les goûts de la jeune femme. En attendant pour ce soir, ce qu'ils avaient été amplement suffisant.

« Fait gaffe, j’pourrais y prendre goût ! »
 « C'est pas vraiment un problème, si ?»

Non, par ce que si lui ça le gênait pas, que elle ça l'arrangeait ? En quoi est-ce que c'était gênant qu'elle y prenne goût ? Il se gratta un peu la joue en essayant de comprendre pourquoi est-ce qu'elle avait dit ça. Hum ; ça devait probablement plus être une expression qu'autre chose. Problème à peu près résolu, n'est-ce pas ? Une fois informé d'où étaient les couverts, il installa la table avant de se remettre aux fourneaux.

« Merci. Ah ouais donc tu pars du concept que j’ai un chef à domicile, très bien. Là tout de suite je sais pas. ‘Pas une grande fan de citrouille, ce qui faisait chier à Poudlard. Mais bon c’est pas la saison de toute façon. J’aime toujours pas les choux, fait pas comme ta mère, me l’impose pas. Pour le reste je suis moins chiante qu’avant. » Bon parfait, en gros, elle voulait bien tout manger.  »T’en fais pas pour les ampoules va ! T’as pas vu l’état de mes mains après mes débuts dans le Quidditch ! »

Non effectivement, il n'avait pas vu ça, mais au moins cela voulait dire que ça ne la démotiverait pas. Même s'il n'ajoutait pas grand chose, il avait bien retenu toutes les informations.

« J’ai hâte de commencer en tout cas ! J’m’encroute. »
 « On se calme, déjà faut que tu te reposes quand même un peu, t'as eu un bébé, normalement t'es censée être crevée... Alors ne force pas trop non plus, mais t'inquiètes on va se faire un petit programme sympa.»

Qu'est-ce que l'on pouvait faire une semaine après avoir accouché ? Il allait falloir qu'il trouve quelques réponses sur internet pour ne pas lui faire courir de risques. Elle avait tellement d'énergie qu'il n'était pas certain qu'elle ferait attention à tout, alors il allait essayer de faire attention pour elle.

« Je peux envoyer un message à Takuma tu crois ? Il peut peut-être être libre pour s’occuper de ça aujourd’hui ou dans les jours qui viennent après tout. »

Hein ? Quoi ? Déjà ? Il cligna des yeux quelques instants, mais après tout, elle avait raison. Il valait mieux s'en occuper rapidement, ça serait fait et puis, il s'était décidé, alors bon ! Autant déménager rapidement. Il pensa quelques instants à ce qu'il allait bien pouvoir dire à Maman, mais il ne s'inquiétait pas trop, s'il lui disait que c'était avec Sovahnn, connaissant le texte actuel elle l'encouragerait probablement même. Il l'espérait. Et puis, ils restaient dans la même ville, ce n'était pas comme s'il partait loin, ils auraient de nombreuses occasions de continuer de se voir.

 « Ouais, tu peux le contacter, juste pas aujourd'hui. Laisse-moi le temps d'en parler à ma mère histoire de ne pas le mettre devant le fait accompli de valises dans le salon... Mais d'ici deux-trois jours je pense que ça sera bon ! Comme ça ça me laisse le temps de lui parler et de faire mes sacs. »

Bon, on ne pouvait pas dire qu'il avait en réalité beaucoup d'affaires à prendre. Mais les habits seraient nécessaires. Les livres &co, il pourrait les trouver en bibliothèque, ou aller en chercher chez sa mère par exemple...

 « Dis.... je peux ramener mon chat ?»

Tu sais la boule de poils de un mètre qui le colle lorsqu'il est chez lui ? Mais il ne voulaient rien lui imposer, il comprenait bien qu'avec un bébé à la maison, elle ne voudrait pas d'animaux en plus. Donc le non était une option tout à fait envisageable et logique dans son esprit.

 « Quand on va faire du roller et autres ? Tiens... l'accrobranche pourrait être sympa aussi... Oui donc quand on fera des activités dehors, tu laisseras ta fille à qui ? Tu trouveras quelqu'un spontanément ?»

Oui, pour savoir s'ils allaient pouvoir s'improviser ce genre de choses ou s'il fallait tout prévoir à l'avance !

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Timothy Turner
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Ven 14 Mai 2021 - 16:50
« Je crois que je le connais, ça marche, pas de souci.»

Ce vague sourire, elle y avait répondu de la même manière. Oui, sans doute le connaissait-il, pour la simple et bonne raison que si Maxence s’occupait de tout le monde, ne faisant de distinctions que pour les Supérieurs, Takuma était fait du même bois. Alors ils étaient bien souvent descendus. Ainsi, son ami avait sans doute été plus présent pour Tim qu’elle-même. Cette réalité, elle se la prenait en pleine gueule soudainement, au travers d’une phrase dénuée de tous reproches, ne l’évoquant même pas. Et pourtant ça lui sautait au visage, l’agrippait aux tripes. Takuma l’avait sans doute aidé. Pas elle.
Ce prénom, il l’avait détendu en partie. Bien entendu, la jeune femme cherchait à concilier les différentes problématiques. Trouver quelqu’un en qui elle avait une confiance totale, quelqu’un qui ne l’angoisserait pas plus que nécessaire. Quelqu’un qui ne se mettrait pas en danger, non plus, et pour cela, elle excluait de base Enzo. Pas après ce que Tim lui avait révélé. Alors bien sûr, actuellement, il était pris, mais ça ne serait pas le cas dans quelques jours, ce demi-mensonge était surtout là pour éviter de développer ce qui appartenait à son ami et qui n’avait pas à être étalé sur place publique.

« Quel que soit le nom que tu aurais donné, je sais que j'aurais pu avoir confiance en ton choix.»Cette fois, ce sourire terne qui s’était posé sur ses lèvres devenait tendre, plus profond, brillant d’affection.
« Je sais. » Non, il n’aurait pu lui mentir. Pas droit dans les yeux, pas consciemment, pas en mettant en danger ceux qu’elle savait si importants pour lui. Elle refusait purement de penser se tromper à ce point sur lui. Alors c’était peut-être faire preuve d’une profonde naïveté et d’un instinct de survie calamiteux… mais ouais, elle refusait d’y croire.

Alors au lieu de le rejeter, elle lui faisait piquer des fars. Voilà qui était bien plus drôle.

«Pas de la même façon. »

Oh, pas besoin d’épiloguer, elle savait parfaitement ce qu’il voulait dire et ce véritable sourire qu’il avait fini par lui décocher, il faisait du baume au cœur, remettait les pendules à l’heure. L’un comme l’autre avaient tant essayé de nier certains sujets qu’ils tombaient à présent en plein dedans. Ainsi, peut-être cette horreur permettrait-elle au moins qu’ils arrêtent de jouer les lâches, qu’ils apprennent à se retrouver réellement. Il était là, l’ami d’enfance, et elle refusait de penser que les émotions qu’elle décryptait en lui n’étaient qu’un mensonge. Elle le connaissait trop pour ça. Ils s’étaient vus grandir, elle l’avait souvenu à chaque étapes de son enfance, était là lors de ses premiers mensonges. Alors non, il ne pouvait pas la mener en bateau sur quelque chose d’aussi énorme. Il pouvait taire des sujets en les esquivant. Mais pas mentir frontalement.

Sa gêne, elle ne la notait même pas, trop habituée à ses accès d’angoisse inutile. Ces gestes n’étaient rien qu’un besoin quasi physique de s’assurer qu’il était là, de poser un baume sur ses plaies ouvertes. Une caresse, une main posée. Un baiser, rien que ça. Comme on embrasse l’égratignure d’un enfant.
Qu’il rougisse, s’interroge, ça glissait simplement sur sa conscience sans véritablement s’y accrocher, lui tirant un petit sourire moqueur.

Et voilà qu’elle s’installait, laissant son ami prendre en charge le repas, l’observant tout faire du coin de l’œil, très étrangère à cette sensation, d’autant plus depuis qu’elle avait sa fille.

« C'est pas vraiment un problème, si ?»
« Oh non, je t’en pris, éclates-toi. J’y prendrais goût avec plaisir. »

Car oui, le regarder faire quand elle restait seulement allongée dans son canapé à profiter de son bébé… c’était assez jouissif. Surtout après les derniers jours passés. Pourtant, non, elle n’était pas fatiguée. Enfin, si, elle était épuisée. Epuisée ET surexcitée, comme toujours alerte, toujours prête à courir un marathon, comme si elle ne faisait que relarguer l’énergie nécessaire à gérer une situation de crise quand, pourtant, elle faisait surtout face au quotidien. Enfin, mise à part cette journée, disons.

« On se calme, déjà faut que tu te reposes quand même un peu, t'as eu un bébé, normalement t'es censée être crevée... Alors ne force pas trop non plus, mais t'inquiètes on va se faire un petit programme sympa.»
« Mais oui, t’en fais pas. Je fais juste ce qu’ont fait des milliers de femme avant moi. »

Ce qui fait de toi une héroïne. Voilà. Message d’une nullipare envers toutes les mamans du monde.

« Ouais, tu peux le contacter, juste pas aujourd'hui. » Takuma. «  Laisse-moi le temps d'en parler à ma mère histoire de ne pas le mettre devant le fait accompli de valises dans le salon... Mais d'ici deux-trois jours je pense que ça sera bon ! Comme ça ça me laisse le temps de lui parler et de faire mes sacs. »
« Ça marche. »

C’était pourtant ce qu’elle faisait : la mettre devant le fait accompli. Lui aussi d’ailleurs. Avait-il vraiment eu le choix dans cette décisions ou l’y aurait-elle obligé, trouvant un moyen de l’encadrer d’une façon ou d’une autre, trop instinctivement consciente de ce besoin brutal qu’il avait d’être entouré en ce moment. Trop consciente de ce que ce besoin devenait pour eux tous, à vrai dire. Pourquoi était-elle si tactile, avec lui, avec Enzo, avec d’autres comme Riley également sans doute ? La réponse n’était pas complexe à obtenir. Ils en avaient besoin, tous, d’être là les uns pour les autres. D’être unis face à tout ce bordel. De ne surtout pas s’isoler au risquer de chuter.
Et pourtant, il n’y avait jamais eu autant de départ, de besoin de prendre le large que durant cette période.  

« Dis.... je peux ramener mon chat ?»

Son regard perdu sur le crâne chevelu aux touffes désordonnées de sa fille se redressait pour atterrir sur Tim. Sortie de ses sombres pensées, un air hébété se peignait sur son visage interloqué.

« Euh… je sais pas. » Pas un refus, juste une réelle interrogation, prise de court, elle n’y avait pas seulement songé une seconde. Cela dit, c’était bien la preuve qu’il se projetait dans l’avenir, chose rassurante. « Oui, écoute pourquoi pas ? J’y vois pas de soucis. Il est calme de toute façon. »

Un peu trop plongée dans son monde d’idylle où les animaux ne posaient aucun soucis.

« Quand on va faire du roller et autres ? Tiens... l'accrobranche pourrait être sympa aussi... Oui donc quand on fera des activités dehors, tu laisseras ta fille à qui ? Tu trouveras quelqu'un spontanément ?»
« Ouais, grave, ça peut être cool. »

Retour en enfance, comme s’il cherchait lui aussi à s’accrocher aux vieux réflexes, à des temps plus simples, à des activités sans implications aucunes.

« Et je sais pas pour la garde de la petite. J’ai pas mal de gens sous le coude, que ce soit ses grands parents, Enzo ou Layla, ou d’autres amis même je suppose. Après c’est quand même mieux de s’organiser. » D’autant qu’elle n’oserait sans doute pas leur faire le coup quarante fois de suite quoi.

Se retournant vers la petite qui avait de nouveau plongé profondément, la jeune femme posait de nouveau ses lèvres sur le haut de son crâne, écrasant d’un baiser une petite mèche rebelle dont les boucles aléatoires défiaient la gravité. « Allez si tu dors, je vais peut-être récupérer un peu mes bras, t’en penses quoi ? » Doucement, la jeune femme se redressait, manipulant la petite le plus doucement possible pour finalement se décider à aller la coucher. Pas de réactions, ou rien de plus qu’une petite grimace. Penchée au dessus du berceau, la jeune maman l’avait regardée un instant encore, toujours happée par cette petite bulle de soleil que sa fille constituait.

Et puis, se décidant à la laisser, elle rejoignait Tim.

« J’ai décidé qu’elle serait fusionnée à moi je crois, j’ai du mal à la lâcher. Elle dort plus souvent sur moi que dans ce truc. J’sais pas pourquoi je l’ai d’ailleurs, la majorité du temps j’utilise plus la nacelle de la poussette que le berceau. »

Nacelle donnée par Tatiana, d’ailleurs. Encore une histoire et un contact parfaitement improbable qui avait marqué son existence à un moment où l’humain se devait de reprendre toute sa place.

Délaissant le canapé, elle l’avait rejoint en cuisine sans faire mine de chercher à faire quoi que ce soit ou de surveiller ce qu’il faisait. C’était lui qu’elle rejoignait, uniquement. Lui qu’elle décryptait un instant en silence.

« Pourquoi t’en as pas parlé Tim ? Pourquoi t’as pas essayé de les quitter ? » La question, muette, lui écorchait pourtant la gorge : était-ce seulement possible ?
Et le regard inquiet qu’elle posait sur lui prononçait ces mots plus sûrement que ses silences.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sam 15 Mai 2021 - 21:59
Elle le savait. Et après c'était lui qui était naïf ? Quel genre de personne pouvait croire quelqu'un comme lui, après ses non dits, aussi facilement ? Certes, il disait la vérité en la regardant dans les yeux, mais il aurait pu changer. Il aurait pu devenir un bon menteur, ce qu'il n'était absolument pas. Et elle mettait sa vie entre ses mains en quelque sortes. Elle était vraiment trop bonne pour ce monde. Si lui n'était pas adapté, est-ce qu'elle l'était ? Est-ce qu'elle n'allait pas finir piétiner à force de bonté ? Est-ce qu'elle n'allait pas s'épuiser pour de vaines chimères, ou de cas d'ores et déjà perdus ? Il aurait voulu qu'elle pense à elle. Juste à elle, à son bien-être et à celle de sa fille ; même si ça aurait pu être blessant pour lui. Par ce qu'il n'était pas sûr d'être à la hauteur, il n'était pas sûr d'être quelqu'un de confiance. Il y a des choses qu'il ne pouvait pas lui promettre par ce qu'il ne se connaissait que trop bien.
Alors oui, bien sûr, la chose qu'il désirait c'était protéger, c'était qu'elle soit heureuse, en sécurité. Facile à dire, à penser, lorsqu'on était pas face à l'ennemi. Mais comment est-ce qu'il pouvait réagir face au danger ? Ca, c'était le souci. Ca, il n'en savait rien. Il n'était pas brave. Il ne faisait pas parti de ceux qui étaient courageux, bien au contraire. Il était de ceux qui se cachent, qui ont peur. Il était de ceux qui étaient justes des lâches, des poltrons. Des pathétiques.
Alors oui, il aimerait croire que s'il y avait un vrai souci qui la mettrait en danger, il pourrait la défendre et agir comme il le faudrait. Mais n'était-ce pas que des illusions ?

Un baiser échangé, sur son épaule. Une gêne accrue, croissante, qu'il ne savait que mal gérer. Et il se posait encore et encore des questions sur le pourquoi, du comment, surtout après la conversation de l'autre jour. Était-ce, normal, ça ? OU alors une ambiguïté qui pouvait être gênante ? Comment est-ce qu'il pouvait le différencier ? Alors il essaya de se concentrer simplement sur le dîner.

« Oh non, je t’en pris, éclates-toi. J’y prendrais goût avec plaisir. »

Parfait. On était bien d'accord, qu'elle était contente s'il s'occupait souvent des repas ? Il avait bien compris, n'est-ce pas ? On va dire que oui, et ça avait tendance à le réjouir un peu, si futile cela puisse paraître. Et d'ailleurs, elle, elle semblait un peu trop déborder d'énergie. Il essaya de lui rappeler qu'il fallait quand même qu'elle y aille mollo, même s'ils proposaient pleine de sorties et d'activités sympas. Ils avaient le temps de les faire ; il fallait juste qu'elle prenne du temps pour elle, pour se reposer, de ne pas trop en faire par ce qu'elle avait un soudain regain d'énergie, cela sera peut-être mauvais si elle ne sentait pas la fatigue. Oui, il allait essayer de veiller sur elle un maximum même si c'était un peu compliqué vu qu'il ne savait pas trop à quel point à ce qu'elle pouvait bouger. Réponses à trouver peut-être sur la toile ?! Au moins pour essayer de se faire une vague idée. Ne pas la mettre en danger inutilement, mais ne pas la sous-estimer non plus histoire qu'elle ne soit pas frustrée.

« Mais oui, t’en fais pas. Je fais juste ce qu’ont fait des milliers de femme avant moi. »
 « Oui, c'est sûr qu'expulser de ton vagin un bébé de plusieurs dizaine de centimètre c'est une banalité.» répliqua-t-il du tac au tac d'un ton pince sans rire, espérant que ça lui ferait réaliser ce qu'elle avait fait !

Ils avaient bientôt enchaîné avec Takuma, le fait qu'elle pourrait le contacter dans deux-trois jours. Le temps qu'il puisse faire les choses en bonne et dues formes avec sa mère. Chose qui ne serait pas facile pour l'enfant qui sommeillait en lui et qui d'un côté n'avait pas forcément totalement envie de quittait le nid familial, tandis que de l'autre il était très heureux de pouvoir partager cette « nouvelle vie » avec sa sœur de cœur.
Et face à ce chamboulement, une nouvelle question se posait à lui et pas des moindres : est-ce qu'il  pouvait ramener sa boule de poils féline chez elle ? Sovahnn ne semblait pas franchement prête à cette question vu le regard qu'elle lui lança, abandonnant la contemplation de sa fille. Oui, son chat c'est important. On y peut rien.
« Euh… je sais pas.  Oui, écoute pourquoi pas ? J’y vois pas de soucis. Il est calme de toute façon. »
 « Merci... mais tu n'es pas obligée de dire oui pour me faire plaisir, après, il va souvent dehors pour... chasser je suppose, courir. Et le reste du temps il le passe à côté de moi. Ca fait longtemps qu'il ne fait plus de bêtises.»

Oui, il aimait beaucoup son chat pour être totalement impartial. Mais de toute manière, il fallait s'en occuper beaucoup, notamment pour le brosser mais ça c'était à lui de le faire et il aimait ça, s'occuper l'esprit sur la fourrure de son chat. Et ce sujet étant réglé, il avait pu passer de nouveau à quelque chose de plus fun à savoir continuer à trouver des activités à faire, comme l'accrobranche.

« Ouais, grave, ça peut être cool. » Parfait ! Au moins, faire des activités, qu'ils pouvaient gérer tous les deux. « Et je sais pas pour la garde de la petite. J’ai pas mal de gens sous le coude, que ce soit ses grands parents, Enzo ou Layla, ou d’autres amis même je suppose. Après c’est quand même mieux de s’organiser. »
 « D'accord ! Bah écoute on s'organisera alors ! C'est pas bien compliqué !»

Tant pis pour la spontanéité. Ils auraient de toute manière de quoi faire à l'intérieur spontanément tout en gardant un œil sur l'enfant. Et il s'était tu, la regardant se débrouiller avec ce nouveau-né, avec sa fille. Il pencha la tête un peu sur le côté, attendri par tant de douceur qu'elle avait pour la petite fille tout en se demandant comment est-ce qu'elle faisait pour ne pas avoir peur de la casser. Certes, il se rappelait l'aveu de l'hôpital, et alors ?

« J’ai décidé qu’elle serait fusionnée à moi je crois, j’ai du mal à la lâcher. Elle dort plus souvent sur moi que dans ce truc. J’sais pas pourquoi je l’ai d’ailleurs, la majorité du temps j’utilise plus la nacelle de la poussette que le berceau. »
 « Heu....» fut la seule réponse qu'il réussit à formuler n'était pas certain qu'il faille qu'il dise quelque chose, mais en plus, il n'était pas certain de comprendre la différence entre les divers objets (enfin les trois) objets cités. Se taire sur son ignorance crasse lui paraissait le plus judicieux.  « Ca a une quelconque importance ?» demanda-t-il finalement en se disant qu'il y avait peut-être un message sous-jacent qu'il se devait de comprendre.

Bientôt, elle avait laissé le canapé pour le rejoindre tandis qu'il finissait de cuire les légumes. Tout serait bientôt prêt. Et elle rouvrit la bouche.  La question qui déferla alors, le fit se stopper net. Se figer, presque en une statue vivante, tandis que l'angoisse remontait rapidement. Le submergeait d'un coup.  Il inspira un bon coup, avant de lâcher la spatule et se triturer nerveusement les mains.

« Pourquoi t’en as pas parlé Tim ? Pourquoi t’as pas essayé de les quitter ? »
 « Parce que je suis lâche, pathétique et peureux. lâcha-t-il soudainement. Ce qu'il pensait réellement, mais ce n'était pas une réponse suffisante pour la jeune femme, il en avait conscience.  « Je ne voulais pas qu'il vous arrive du mal, à toi, Lewis ou ma mère, ou même certains potes de fac... si je parlais ou si je fuyais. Je ne sais pas de quoi ils sont capables exactement, mais je suis certain qu'ils auraient mettre leurs menaces à exécution.» Il se tut, baissa les yeux, honteux.  « Je veux dire, que ce soit moi qui paye, ok. Ca aurait été normal, mais vous, non. Certains ont disparu ; je ne sais pas ce qu'ils sont devenus... Je.. Toi, ou ma mère, ou même moi on aurait pu aller se réfugier, hors de portée. Dans le monde magique. Mais Lewis ? Je n'avais pas le droit de l'abandonner. Je ne voulais pas qu'il paye pour mes erreurs.»  Il déglutit difficilement avant de rajouter.  « Et j'avais aussi peur que ça créait un nouveau bain de sang. Ils ont fait des choses de mal, certains sont de purs psychopathes, mais d'autres, beaucoup ont tous dû vivre des trucs moches avec la magie. Ils voulaient protéger les leurs, le monde moldu. Ils ne voulaient de morts, d'enlèvements et autres. Je crois. Tu sais ce que la peur, l'inconnu, et le sentiment d'infériorité peut faire faire...» Il se tut quelques instants et se mordilla la lèvre.  « Je n'avais pas envie de créer une guerre entre les deux mondes, ou même entre deux camps. Le sang a assez coulé et j'ai espéré qu'ils l'auraient compris après le Ministère que ce n'était pas comme ça que ça devait fonctionner. Ruben l'a dit, plusieurs étaient contre. Alors, peut-être que d'autres auraient fini par contre que tous les sorciers n'étaient pas mauvais. Ils m'auraient peut-être cru.. ; moi, et aussi d'autres qui le disaient. Je ne sais pas, comment j'aurais pu faire sans vous mettre en danger. Enfin si, mais ça n'a aucun réelle importance et tu bondirais au plafond si je te la disais.» Le pont. Elle n'avait pas besoin de savoir qu'il l'avait plus qu'envisagé ; par ce qu'il était certain qu'elle comprendrait le sous-entendu.  « Je suis sûr qu'ils ont des moyens qu'on imagine même pas Sovahnn, tu peux encore te rétracter. Tu peux encore hurler et me dire de partir.»

Je t'en supplie, sois raisonnable, ne te mets pas en danger. Dis moi qu'il y a une faille à tout cela à toute cette magie si tu veux pas me chasser pour que je parte. Pour ton bien. Pour ta survie. Ne me mens, par pitié. Ne t'envoie pas vers ton propre salut.
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Timothy Turner
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Sam 29 Mai 2021 - 23:11
La jeune femme savait parfaitement qu’à poser ces questions, elle ferait remonter le taux d’angoisses chez Tim autant que chez elle. Mais même s’il cherchait à se noyer dans des questions basiques du quotidien, à détourner le sujet pour reprendre contenance, ils n’en avaient pas terminé. Alors Sovahnn lui donnait une trêve, de quoi mieux respirer. Sa position était posée, affirmée, elle n’en démordrait pas, il devait l’intégrer et cesser de s’angoisser sur ses réactions car bien des données la poussaient à le protéger sans le rejeter. Bien sûr qu’elle était en colère, envers lui mais surtout envers eux, envers la situation globale. Bien sûr qu’elle avait peur. Bien sûr que son cerveau carburait à huit mille sous la surface apaisée et apte à donner le change, à discuter de tout et de n’importe quoi. Mais la conversation n’était pas terminée, et elle en ferait le tour, même si ça n’était agréable pour aucun d’entre eux. Délestée de son enfant, la jeune femme fourrait une main dans sa poche, l’autre traînant sur le plan de travail, le regard posé sur Tim qu’elle observait se figer, se tendre immédiatement. Submergé. Elle le noyait.

Je sais, Tim. J’en suis désolée, mais tout ça, il faut qu’on l’aborde. Il faut que je sache, je comprenne. Il y a trop de risques pour que je te laisse dans une bulle de déni. Ou que je m’y enferme à mon tour.

Crispé, il inspirait profondément, essayait de se calmer avant de lâcher la spatule et de laisser les légumes terminer de cuire dans leur coin, ramenant une main sur une autre dans un geste d’auto-réassurance.

Et elle, elle ne quittait pas ses yeux, décryptait chaque parcelle de ce visage qui avait tant changé, elle s’en rendait compte à présent. Marqué par le poids des années et de la culpabilité. Ses démons y avaient tracé des sillons, assombri ses traits là où le temps les avait affinés, durcis.

« Parce que je suis lâche, pathétique et peureux. » ça donne le ton.

Dix ans sans se voir grandir. Dix ans et tant d’épreuves, pour l’un comme pour l’autre.

Ces mots, il les avait crachés avec une telle haine, un tel mépris pour lui-même qu’ils la prenaient à la gorge, lui lacéraient le cœur. Quand y avait-il eu ce truc sur ses prunelles, comme si de l’émail de verre en avait terni la surface. Elle avait été balancée en plein dans les ténèbres et jamais elle n’avait brûlé plus fort de son existence, vivant avec plus d’intensité encore, comme pour prouver qu’elle était plus fort que ça, plus forte qu’eux, plus forte que la mort, même, qui avait failli l’emporter. Mais lui ? Lui avait suivi le chemin inverse. Il avait vécu, libre pendant un temps, enfermé ensuite, comme elle. Mais là où elle avait flambé, il s’était éteint.

« Je ne voulais pas qu'il vous arrive du mal, à toi, Lewis ou ma mère, ou même certains potes de fac... si je parlais ou si je fuyais. Je ne sais pas de quoi ils sont capables exactement, mais je suis certain qu'ils auraient mettre leurs menaces à exécution.»

Leurs menaces. Il ne développait pas, ne précisait rien, mais c’était là, posé, glacial comme une flèche dans sa poitrine.

« Je veux dire, que ce soit moi qui paye, ok. Ca aurait été normal, mais vous, non. Certains ont disparu ; je ne sais pas ce qu'ils sont devenus... Je.. Toi, ou ma mère, ou même moi on aurait pu aller se réfugier, hors de portée. Dans le monde magique. Mais Lewis ? Je n'avais pas le droit de l'abandonner. Je ne voulais pas qu'il paye pour mes erreurs.»

Les mâchoires serrées, elle encaissait ces mots comme une impression de déjà vu. L’éclat brisé dans ses yeux, elle le connaissait, l’avait déjà vu trop de fois pour son jeune âge. Non, elle n’avait pas vingt-deux ans, pas plus qu’il n’en avait dix-huit. Ils avaient par moment bien plus d’années au compteur, et pourtant on les leur avait volés.
Des menaces, des disparitions. Ils en avaient éliminés. Ça n’était pas une secte, c’était un putain de gang.

« Et j'avais aussi peur que ça créait un nouveau bain de sang. Ils ont fait des choses de mal, certains sont de purs psychopathes, mais d'autres, beaucoup ont tous dû vivre des trucs moches avec la magie. Ils voulaient protéger les leurs, le monde moldu. Ils ne voulaient de morts, d'enlèvements et autres. Je crois. Tu sais ce que la peur, l'inconnu, et le sentiment d'infériorité peut faire faire...»
« Je sais. »

Le regard d’Enzo ancré dans le sien, ses mains sur ses épaules, et les mots, violents, balancés pour la rattraper, pour l’empêcher de déraper, pour la sauver d’elle-même comme personne ne l’avait fait pour lui. Oui, elle savait.

« Je n'avais pas envie de créer une guerre entre les deux mondes, ou même entre deux camps. Le sang a assez coulé et j'ai espéré qu'ils l'auraient compris après le Ministère que ce n'était pas comme ça que ça devait fonctionner. Ruben l'a dit, plusieurs étaient contre. Alors, peut-être que d'autres auraient fini par contre que tous les sorciers n'étaient pas mauvais. Ils m'auraient peut-être cru.. ; moi, et aussi d'autres qui le disaient. Je ne sais pas, comment j'aurais pu faire sans vous mettre en danger. Enfin si, mais ça n'a aucun réelle importance et tu bondirais au plafond si je te la disais.»

Cette fois, le coup au plexus lui coupait la respiration sans qu’elle ne s’en rende compte. Pourtant, d’apparence, elle encaissait, le visage inquiet, affecté, mais rien d’autre. Mais elle, elle voyait dans ses yeux toute la détresse, tout l’abandon qu’il y avait dans ces mots. Une résignation sordide. Ce mépris dans ses yeux, elle l’avait déjà vu, pas plus tard que quelques longues semaines plus tôt, quand elle rattrapait Doryan, qu’elle en serrait le corps trempé contre elle.

Qu’il décidait de vivre, pour mourir quelques jours plus tard.

C’est ça que tu dis, hein ? Que t’as vraiment envisagé d’en finir ?
Un nom de plus sur une putain de trop longue liste.
Une tombe de plus.


« Je suis sûr qu'ils ont des moyens qu'on imagine même pas Sovahnn, tu peux encore te rétracter. Tu peux encore hurler et me dire de partir.»

Un troupeau au galop dans sa poitrine lui martelait les cotes et avant même qu’elle y ait réfléchi, il s’en prenait une à l’arrière du crâne, la colère perçant dans ses grands yeux clairs. Couleur du ciel après la pluie, l’orage est pourtant loin, mais l’air reste chargé d’eau, lourd et frais, il résonne, souffle, agrippe les sens, griffe les os.

Protège ta fille.

« Qui tu crois que je suis au juste ?! »

La voix se chargeait de rocaille un instant quand ses prunelles vives brillaient d’une humidité qu’elle ne pouvait véritablement cacher.

Oui. Mais pas sans nier mes valeurs. Comment la regarder en face, si je laisse la haine emporter la guerre ? Ça ne sera pas son monde. Qu’importe le nombre de batailles, je serais pas de ceux qui en laissent derrière eux. Aucun.

Les lèvres entre ses dents une seconde, elle attrapait sa main sans se départir de cette rage qui lui griffait les cotes à l’idée de ce qu’il avait pu vivre, du traitement qu’ils avaient pu lui réserver. Il aurait dû être dehors, libre, en sécurité et prêt à se reconstruire et ils le privaient de tout ça. Ils les privaient tous de tout ça à vrai dire, ces putains d’extrémistes de merde qui se pensaient tout puissant, si sachant quand leurs yeux étaient pourtant remplis de terre. Tant de fatigue, d’épuisement, dans des âmes trop jeunes. Tant de menaces sourdes dans leur dos, de risques inconsidérés, d’habitudes prises par nécessité. Tant d’angoisses à cheviller leur corps, de rage à gronder, de sang à maculer leurs chemins.

Tant et trop.

« Tu es là, et tu vas bien. »

Pas mentalement, mais tu vas bien. Quelques mots pour replacer une réalité qu’il est bien aisé de perdre de vue. Peut-être était-ce parce qu’il y a six ans à peine, elle était dans un lit d’hôpital, que neuf ans plus tôt, elle y reprenait connaissance, qu’elle encaissait la douleur sans pouvoir hurler, supplier, appeler à l’aide, qu’elle comprenait doucement à quel point elle était bloquée en elle-même, enfermée à vie dans un corps devenu une tombe.

Tant qu’y’a d’la vie, y’a d’l’espoir. J’aurais pas dû me relever. Laisse ni le destin ni les cons décider de ton devenir.

Lâchant un claquement de langue en relâchant ses lèvres, elle secouait un instant le visage comme pour nier tout ce bordel avant de le prendre de nouveau contre elle, de serrer cet ami qu’elle comprenait avoir manqué de perdre récemment. Avant ou après la mort de Zach, au juste ? Avant ou après celle de Doryan ? De Charleen ? La cavalcade, elle ne cessait pas d’exploser l’amour éraflé contre ses cotes. Douloureux. Et pourtant, putain, que c’est bon d’être en vie.

Une main dans son dos, l’autre à l’orée de sa nuque, elle enfouissait son visage contre lui un instant, comme pour s’en assurer. Qu’il était là, qu’il ne disparaitrait pas, qu’il ne lâcherait pas une nouvelle vague d’une absence ingérable dans sa vie. Car oui, elle préférait le brouhaha de la crise à la déflagration d’un silence aride. Tout sauf le vide.
Elle s’accrochait à lui, à ce qu’une étreinte avait de simple quand dans l’air résonnait encore les menaces, les disparitions et la mort.

Neuf ans. Comment on a fait pour en arriver là en neuf ans au juste ? Comment en quelques années, j’ai la moitié de mes proches qui prennent le large pour encaisser les épreuves, l’autre moitié trop lasse pour encore savoir comment aborder le lendemain, comment les derniers s’enterrent dans une guerre qui ne devrait être la leur et se prennent pour des soldats pour ne laisser qu’un gout de cendre et d’absence dans les gorges des survivants ? Comment en neuf ans, ce mot s’est mis à me définir ? Survivant. A quel moment de mon existence, j’ai compris que je préfère les menaces à l’abandon, la résistance à la reddition, mes valeurs à leurs principes ? Neuf ans pour mettre le monde en flammes.

« On va trouver des solutions, d’accord ? »

Un souffle éraillé dans son cou, des larmes qui s’entendent dans la voix avant de s’écraser contre son épiderme. Lorsqu’elle s’était dégagée, pourtant, si ses yeux restaient rouges et humide, c’était bien la détermination qui scintillait dans les nuages de son regard et non le désespoir, la peur ou le rejet.

A quel moment l’ensemble de mes proches sont-ils devenus des cibles ? Quand est-ce que ça a été gravé dans le marbre au juste ?

Pourtant, elle se souvenait des discours des uns et des autres, de certains de Poudlard, de Caleb ensuite. Sovahnn savait en être une. Rejetée par les deux monde, haïe par certains, comme si la haine devenait base de cette société qu’elle ne reconnaissait pas.

Qu’est-ce qu’on a fait comme connerie, Zach, dis-moi ? Pourquoi t’es plus là pour encaisser ça avec moi ?

Parce qu’il faut bien que certains s’y opposent.

Et pourtant, c’était ce qu’elle faisait, elle s’y opposait sans armes, avec une étreinte, des paroles rassurances et un regard qui s’ancrait dans celui de son ami quand elle prenait son visage entre ses mains.

« Je t’aime. Je suis là, et je ne te lâche pas. Pars de ce principe et arrête de m’essayer de m’éloigner parce que cette fois ça marchera pas. »

Ce jour-là, j’étais aussi perdue, j’avais découvert être une sorcière, je faisais face à un nouveau moi, un nouveau corps, de nouvelles dérives, de nouvelles sensations qui m’engloutissaient complètement. Je ne savais pas gérer, j’étais face à l’inconnu complet et j’avais ma propre détention, mes propres angoisses à encaisser. J’ai appris à vivre, et j’y ai pris du plaisir mais je t’ai nié. J’ai pas réussi à faire mieux, et j’en suis désolée, mais on n’est pas hier.

Et pourtant, elle était également dans un nouveau corps, face à une nouvelle vie, noyée par des angoisses et des souffrances qui ne lui appartenaient que par défaut, parce que le destin avait décidé de la blesser au passage, comme un dégât collatéral dans une tempête qui n’aurait pas dû la concerner.

Oui. Mais j’ai grandi.

Ses mains retombaient le long des siens, traçant les contours de celui qui, elle le comprenait à mi-mots, envisageait toujours des solutions beaucoup trop radicales. Bientôt, elle passait ses doigts dans ses cheveux blonds en bataille, traçait un fin sourire.

« Quand on était mômes, j’étais quelqu’un de réservé, jamais un mot plus haut que l’autre, j’osais simplement pas. J’osais pas vivre. Les seuls moments où je passais ma peur… c’était globalement avec toi, par coups de folie. T’étais plus jeune, tu buvais mes paroles, tu m’aurais pas jugée, qu’importe à quel point j’aurais pu me foirer. » Son regard ne le quittait pas, délaissant complètement la possibilité que les légumes ne crament, bien trop absorbée par sa réalité si tranchante pour s’inquiéter de ce genre de détails. « Je sais que c’est pas facile ce que je te demande, mais j’en ai besoin pour comprendre parfaitement la situation. Pour qu’on la dépasse, ensemble. Je fais pas ça pour te juger ou t’enfoncer. Je fais ça pour qu’on avance. »

Un soupir passait ses lèvres. « Rappelles-toi, j’faisais toujours demi-tour pour te relever. Ya des choses qui changent pas. » C’est faux. T’as pas fait demi-tour, ce jour là. Tu l’as laissé en bas, dans les cachots quand toi, t’es remontée à la surface, les rayons du soleil pour réchauffer ton épiderme, et tu as souris à la vie quand tu l’as laissé s’enfoncer dans les ombres. « Du moins je referais pas cette erreur. » Voilà, ça c’est plus honnête. A son tour, elle inspirait profondément.

« Merci d’avoir essayé de me protéger. T’es un crétin. Et ton plan est merdique. Mais merci quand même. »

C’était un petit sourire en coin qui étirait ses lèvres, moqueur quand son regard, lui, se chargeait de tendresse autant que d’inquiétude.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Dim 30 Mai 2021 - 21:35
Il fallait bien en arriver là à un moment ou à un autre, mais il avait espéré qu'elle lui poserait la question un peu plus tard, lorsqu'il se sentirait plus zen, lorsque la pression qu'il tentait de maintenir en lui serait partie. Il ne savait d'ailleurs pas comment est-ce qu'il tenait encore, comment – par quel miracle- est-ce qu'il ne s'était pas effondré ? Et pourtant, surtout dans ces moments-là, il en avait juste envie. Mais pas devant Sovahnn, il ne voulait pas qu'elle ait à gérer une de ses crises. Et il puisait, il puisait et se sentait s'affaiblir. Alors, oui, il  y avait répondu à ce qu'elle lui avait demandé. Il avait essayé d'être le plus, sans même se rendre compte que les propos sur lui pouvaient être violents. Il y voyait juste là une simple vérité. Pas besoin d'être devin,  pour le voir, le comprendre. C'était là, sous les yeux de la jeune femme.
Non, il n'était pas quelqu'un de fort ; et après ce qu'il avait fait, quoi qu'ait pu en dire Ruben, il ne se voyait pas comme quelqu'un de courageux, il avait fui ses responsabilités, il s'était terré dans le mutisme. Alors oui, il avait essayé de faire au mieux selon son point de vue. Il avait vraiment voulu protéger ses Proches... mais il était totalement dépassé et apeuré par la situation.
Il n'était pas de ceux qui prennent la vie à pleine dents, il en était incapable. Il n'était pas de ceux qui arrivaient à se relever après une épreuve. Il se courbait juste ; encore et encore, jusqu'au point de rupture et il y était proche, il le savait. Il aurait pu le toucher de la pointe d'un doigt. Peut-être même qu'une simple pichenette suffirait à le faire tomber.

Et il avait peur, de ce qu'elle allait bien pouvoir penser de tout cela. Des ces explications. Est-ce qu'elles lui suffiraient ? Est-ce qu'elle allait encore poser des questions ? Il essayait de répondre au mieux, pour éviter de trop revenir dessus. Laissant quelques détails ci et là, histoire qu'elle comprenne mieux. Mais son esprit bouillonnait et il n'était pas certain de vraiment arriver à suivre un fil blanc, est-ce que son discours restait quand même compréhensible ? Rien n'était moins sur. Alors, il l'avait avoué, oui, il avait eu peur pour trois personnes – peut-être un peu plus- alors il avait préféré se faire pour les préserver et risquer la vie de plein d'autres. Il le savait que c'était comme ça que beaucoup le percevraient et dans les faits c'était la vérité. Mais pourquoi est-ce qu'il aurait sacrifié les personnes qui lui étaient chère pour des personnes qui pour la plupart le détestaient, l'avaient humilié, ou s'en foutaient. Pour des personnes qui ne lui auraient même pas tendu la main ? Tous n'étaient pas comme ça, tu le sais bien. Et c'est pour ça qu'il avait essayé de leur expliquer, aux Inquisiteurs que tous n'étaient pas méchants, qu'il fallait faire la part des choses. Mais est-ce qu'il ne s'était pas fourvoyé ? Est-ce qu'il avait parlé beaucoup de choses auraient changé ? Il s'en était rendu compte trop tard. L'attentat était fait, les morts étaient déjà. Les victimes collatérales déjà présentes. Alors oui, égoïstement, par peur, par lâcheté, il avait voulu protéger les siens, ceux qui comptaient. Lewis en priorité, par ce que lui n'aurait jamais pu aller se cacher dans le monde magique. Et le problème à ses yeux peut-être un peu trop pacifiste, cela aurait pu créer d'autres problèmes, d'autres guerres, d'autres bains de sang qui n'auraient pas forcément été mérités, qui auraient pu être évités pour peu qu'il trouve quelqu'un de la Garde. Quelle aurait la sentence pour les Inquisiteurs qui ne cherchaient, en quelque sortes avec des méthodes plus que douteuses avec lesquelles il n'était pas d'accord, qu'à protéger les Moldus, les Leurs. Est-ce que l'on pouvait vraiment être aussi rude avec eux ? Alors que certains avaient vu des morts par la magie, alors qu'il y avait des prisonniers, ou leur famille, alors qu'ils avaient peur de ce que la magie pouvait faire de n'être que des pantins inférieurs. Pouvait-on vraiment les blâmer sur le fond, lorsqu'on savait qu'un groupe extrémiste, ultra-violent était à la tête du Gouvernement Sorcier ? La formé était à revoir, mais ils avaient touché l'endroit où beaucoup de sang-pur se trouvaient. Ils auraient pu aller au chemin de traverse par exemple. Il le savait. Il en avait conscience, mais est-ce que c'était le genre de pensées qu'il pouvait formuler sans se montrer indécent envers les pertes ? Ce n'était que des faits ? Il en était malade rien que de penser aux morts qu'il y avait pu il y avoir au Ministère. Mais combien de Sorciers ont réellement pleuré la mort des Tiens, alors qu'ils disparaissaient à flots à Poudlard. Qui s'en est vraiment souci ? Il avait certains noms bien entendu. Mais sur l'ensemble de tous ces élèves et professeurs, qu'est-ce que c'était ? Rien. Pourquoi avoir attendu tant de morts, tant de souffrances, tant de choses pour se rebeller ? Pourquoi ? Pourtant, il n'y avait pas de réelle haine là-dedans envers tous ceux qui n'avaient rien fait. Par ce que la réponse il la connaissait. Par ce qu'elle tiraillait toujours les entrailles presque deux ans plus tard. Par ce qu'elle était son « amie » depuis toutes ces années. Par ce qu'il s'agissait tout simplement pour beaucoup de la peur. Pour d'autres, c'étaient probablement par ce qu'ils s'en foutaient également.

Alors au final, la seule réponse à tout ça. Le seul moyen qu'il aurait pu trouver, il le fit à demi-mots, mais il fallait être réaliste, lui en moins sur la liste, les Inquisiteurs auraient quand même continué leur petit manège. Il le savait, il s'en rendait compte, il en avait totalement conscience. Mais ça aurait simplement été si simple. Plus de moyens sur de pressions sur lui, ses proches libérés de cette épée de Damoclés qu'ils avaient alors eu au dessus de la tête, tandis que lui aurait pu enfin être libre de toute cette souffrance, de tout ce merdier, cette angoisse dont il n'arrivait pas à s'extirper comme s'il restait enlisé dans du sable mouvant.

Et surtout, maintenant que tout cela était dit, il voulait revenir sur quelque chose. Il voulait lui faire comprendre que le chasser c'était encore OK. Qu'elle le pouvait, qu'il comprendrait, par ce qu'il ne savait pas si elle pourrait vraiment être protégée. Par ce qu'il ne voulait pas qu'elle perde le moindre cheveux à cause de lui.
Il avait à peine fini de dire ces quelques mots que déjà elle lui donnait une petite tape à l'arrière du crâne, il failli protester par un petit « he », mais se contenta de baisser les yeux.
Plus simple. Plus sûr.

« Qui tu crois que je suis au juste ?! »
 « Hein ?» dit-il, tandis qu'il relevait la tête.

Oh non, ne pleure pas par pitié.
Et elle lui avait attrapé sa main, il avait réussi à ne pas avoir un geste de recul à cause de la rage qui émanait d'elle, par ce qu'il comprenait que ce n'était pas principalement dirigé vers lui.

[colo=tomato]« Tu es là, et tu vas bien. »[/color]

Si elle le disait, il ne pouvait que la croire, non ? Non. Non, il n'allait pas bien. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'elle voulait dire d'ailleurs. Et elle avait fini par le prendre contre lui. Le serrer, fort. Il ferma les yeux, se détendant légèrement, ne sachant plus trop  bien comment est-ce qu'il devait réagir ou pas. S'il devait dire quelque chose, ou pas. Elle avait même fini par mettre une main dans sp, dos, l'autre sur sa nuque.

 « T'es sûre que tout va bien, So ?»

par ce qu'il s'inquiétait malgré tout. Et d'un coup, est-ce qu'il avait éteint le gaz ? Oui. Sûrement que oui vu que c'était la fin de cuisson. Rien de crâmerait... à priori. Il  n'était plus très sûr de son geste, mais au final, ce n'était pas bien grave. Au pire ça serait un peu carbonisé.

« On va trouver des solutions, d’accord ? »
 « Il n'y en a pas. Rien de pourra enlever le mal que j'ai fait.»

Pour ton avenir sombre crétin, pas sur ce que tu as déjà fait. Mais il restait focalisé, brisé, par ce qu'il avait fait... indirectement. Par ce que le futur n'enlèverait en rien le sang qu'il avait sur les mains, ni sa culpabilité. Il ne pourrait jamais les faire revenir. Il ne pourrait jamais remplacer ces vies perdues. Coupable, même si on lui pardonnait, même s'il avait des « excuses », même si... plein de choses rien ne pourrait changer cette vision qu'il avait de lui.
Il aurait juste voulu être quelqu'un de bien.

 « Ne te mets pas à pleurer s'il te plait, le dîner est prêt. Presque.  Parce que si toi tu pourras t'arrêter facilement, moi, je crois que je jeûne jusqu'à ce soir...» essaya-t-il de dédramatiser. Par ce que s'il y a quelque chose qu'il ne voulait surtout pas faire, c'était la rendre triste ; Il passa doucement son doigt au-dessous de ses yeux comme pour enlever une larme invisible. Et bientôt, elle lui avait pris le visage entre les main.

« Je t’aime. Je suis là, et je ne te lâche pas. Pars de ce principe et arrête de m’essayer de m’éloigner parce que cette fois ça marchera pas. »
 « Moi aussi, je t'aime, Sova.» souffla-t-il plus d'une voix de petit garçon que celle du jeune homme qu'il était. Parce que ces paroles là, il aurait voulu les entendre de sa famille. Ces paroles-là réchauffaient le cœur, l'existence, donnaient envie de se battre ou même d'y croire. Mais il n'ya vait pas eu droit, même après Poudlard.
« Quand on était mômes, j’étais quelqu’un de réservé, jamais un mot plus haut que l’autre, j’osais simplement pas. J’osais pas vivre. Les seuls moments où je passais ma peur… c’était globalement avec toi, par coups de folie. T’étais plus jeune, tu buvais mes paroles, tu m’aurais pas jugée, qu’importe à quel point j’aurais pu me foirer. »
 « On sait tous les deux que c'est encore un peu le cas.»
« Je sais que c’est pas facile ce que je te demande, mais j’en ai besoin pour comprendre parfaitement la situation. Pour qu’on la dépasse, ensemble. Je fais pas ça pour te juger ou t’enfoncer. Je fais ça pour qu’on avance. » Et il acquiesça doucement, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir lui demander de nouveau. « Rappelles-toi, j’faisais toujours demi-tour pour te relever. Ya des choses qui changent pas. » On sait tous les deux que le passé n'a pas lieu d'être dans cette phrase, par ce qu'il est faux, mais peu importe, par ce que tu es là à présent. Il n'avait même pas compté la contredire, il l'aimait trop pour ça ; mais cette rectification, elle la fit de toute manière elle-même.« Du moins je referais pas cette erreur. » Pourtant, tu serais totalement en droit de le faire. Et j'espère bien que tu le feras si la situation l'exige, par ce que moi, je n'ai pas grand chose à perdre et ta fille n'a pas à risquer d'être orpheline à cause de moi.
La fatigue le gagnait de nouveau.
« Merci d’avoir essayé de me protéger. T’es un crétin. Et ton plan est merdique. Mais merci quand même. »

Et il fut prit d'un fou rire nerveux. Anxieux. D'incompréhension totale... Craquage total, sans qu'il ne puisse l'expliquer réellement, et entre deux rires. Deux tentatives d'essayer de respirer, il arriva à articuler.

 « Pourquoi tu me remercies ? J'tai mis en danger, t'as pas à faire ça, c'est pas normal ! Tu devrais me détester, comme tous les autres. Je ne mérite pas ça... ta compréhension.»

Non. Il ne comprenait pas. Vraiment pas.
Et enfin, il avait réussi à se calmer un peu, il alla s'asseoir un peu, se prenant quelques instants la tête dans les mains avant de se passer les tempes, lorsqu'il releva la tête, il lui souffla d'une voix blanche

 « Est-ce que tu as d'autres questions ?»
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Ven 4 Juin 2021 - 19:17
Elle savait parfaitement qu’elle n’avait pas à craquer, mais voilà, les émotions étaient là et si elle y faisait face et les gérait, elles étaient là et voilà, parfois, elles débordaient. Elle pourrait évoquer le manque de sommeil, les hormones ou la nouvelle vie. Mais c’était juste l’ensemble des épreuves à affronter, des coups durs à encaisser, des proches qu’elle voyait vriller, faiblir, flancher. C’est normal, c’est la vie, parfois, il y a simplement une vague un peu plus haute que les autres. Pas de quoi la faire basculer, mais voilà, elle tanguait seulement à l’idée de pouvoir perdre une personne de plus. Pas besoin de l’entendre dire ces mots pour en comprendre le sens caché, elle les saisissait à coup de sous-texte et d’ombres au fond du regard.

« T'es sûre que tout va bien, So ?»
« Bien sûr que non, patate, t’en as beaucoup des questions cons comme ça ? »

Mais c’est pas grave, on fera avec, comme toujours. Tanguer, c’est pas grave, ça fait seulement partie du jeu.

« Il n'y en a pas. Rien de pourra enlever le mal que j'ai fait.»
« Je sais. Ça il te faudra apprendre à vivre avec. Et me demande pas comment parce que j’en sais rien. »

M’en demande pas trop, j’ai pas les réponses Tim.
Callée dans ses bras, elle n’en délogeait pas, le serrant contre elle tout autant qu’elle s’y raccrochait, voyant un instant défiler tous les souvenirs, les larmes et les fou-rires, les manques et les absences de ces dernières années passées ensembles. Ce qui avait été, ce qui n’avait pas pu, ce qui ne serait jamais. Ce qu’ils avaient manqué et ce qui était, maintenant. Le sang sur les mains en faisait partie, oui. Les erreurs en faisaient partie. Les drames, la culpabilité, la rage et la peur. L’abandon, pourtant, il n’avait pas sa place, elle le refusait, n’en perdrait pas un de plus. Alors non, ça ne va pas. Mais ça irait.

« Ne te mets pas à pleurer s'il te plait, le dîner est prêt. Presque. Parce que si toi tu pourras t'arrêter facilement, moi, je crois que je jeûne jusqu'à ce soir...»
« J’pleure pas. »

Dit-elle avec des trémolos dans la voix et des larmes dans la gorge, esquissant un sourire, le visage lové dans son cou, un petit rire dans sa poitrine, consciente de la dissonance entre les paroles et la réalité. Quelques larmes, pas de gros sanglots, mais des vagues d’émotions mordantes qui s’échouaient dans ses yeux rougis, ça, oui. Doucement, finalement, elle se dégageait, souriait en silence, sans  commenter ce pouce qui cherchait à effacer le peu d’humidité qui s’était écrasé là, comme s’il pouvait en effacer la peine d’un simple geste. Effacer ses actes, effacer cette réalité. Ce serait tellement plus simple.

Tu demanderas, Tim, pourquoi elle pardonne, pourquoi elle comprend. Pour ça. Pour ce simple échange de trois mots d’une évidence palpable.

« Moi aussi, je t'aime, Sova.»  

Ces trois petits mots là, issus d’expérience et de chemin de vie commun. Trois petits mots pour une affection flagrante. Non, il n’y avait pas d’autres options que le soutien. Trois petits mots, quelques gestes, et une douceur qui faisait du bien au centre de ces conversations si intrinsèquement difficiles.  Et cette discussion, elle la menait, même si ça n’était pas agréable, même s’il aurait aimé fuir tout ça et même s’il aurait sans doute fallu repousser tout ça à plus tard. Mais voilà, c’était là, ça devait être dit. Elle était là, toujours, à coup de douceur, de soutien et de présence pour lui rappeler qu’elle ne le lâchait pas. Et là, sur ses dernières notes, c’était l’hilarité qu’elle avait déclenché. Le fou rire même. Les nerfs qui lâchent, la fatigue qui se ressent, la lassitude et l’épuisement qui débordent. L’anxiété, la nervosité, elle l’observait sans rien dire, une légère grimace affectée sur les traits. Il était proche de la rupture, ce gosse. Pourtant, elle continuerait, bien sûr, cherchant à le protéger un maximum, mais il fallait avancer, ils n’avaient pas le choix. Entre deux salves de rire, il réussissait à articuler quelques mots.

« Pourquoi tu me remercies ? J'tai mis en danger, t'as pas à faire ça, c'est pas normal ! Tu devrais me détester, comme tous les autres. Je ne mérite pas ça... ta compréhension.»

Comme tous les autres.

Pourtant, non, en effet, elle ne le détestait pas. Il y a bien souvent un fossé entre un homme et ses actions. Du moins certaines, quand on s’attachait à la fréquence, au contexte. C’était peut-être de la naïveté de sa part, de la faiblesse, mais Sovahnn préférait y voir une force. Alors elle observait son ami se calmer, terminer son fou rire tranquillement, profondément étonné de ne pas le voir se changer en crise de larmes. Mais non, il faisait face, pliait sans se briser. Un coup d’œil aux légumes qu’elle touillait plus pour s’occuper les mains et reporter son attention sur autre chose pour lui laisser un peu d’espace. Finalement, il s’asseyait sur le canapé, la tête entre ses mains, les doigts sur ses tempes un instant. Exactement là où était assis Enzo quelques jours plus tôt, dans une posture plus que similaire. Et adossée au plan de travail, elle l’observait un instant en silence, se demandant combien de fois encore ils s’écrouleraient, tous, dans les semaines à venir. Un peu plus tôt, c’était elle, dans l’autre appartement, Riley la rattrapant au vol. Un choc de plus et c’était la rage qui la forçait à refaire surface.

« Est-ce que tu as d'autres questions ?»

Une voix blanche, atone.

« Oui. »

Doucement, elle quittait son poste d’observation pour venir s’assoir sur la table basse, en face de lui.

« Peut-être que tu l’mérites pas.  C’est pas mon opinion, ‘faudra l’accepter. J’choisirai toujours l’humain à la haine et je ferais pas leur jeu. » C’est faux, tu es une putain d’hypocrite. Ceci est un message de Jordane qui protège beaucoup plus Kezabel qu’elle-même et dont la narratrice actuelle se paye particulièrement sa gueule. Voilà. Reprenons. « T’as essayé. Tu m’as raconté pour tes sœurs, t’as grandi dans le rejet. Ce monde, c’est pas le mien et franchement j’en connais pas assez pour avoir une opinion éclairée, j’en ai conscience. Mais j’ai aussi entendu ce qu’on disait sur les cracmols. Tu peux pas te construire là-dessus de manière positive, c’est pas possible. Surtout pas quand ceux qui auraient dû être là pour toi l’étaient pas, t’ont pas protégé et au contraire t’ont enfoncé. Ils ont profité de tes faiblesses et c’est juste pas acceptable. C’est quand même con, la seule sorcière du coin qui avait pas ce genre de préjugés s’est payé un camion en pleine gueule à ce moment-là. » Un petit sourire, ironique, amusé autant que las, cynique et fatigué se dessinait sur ses lèvres quand elle posait ses avant bras sur ses genoux, les pieds à plat dans le sol, ancrés face à lui, le regard le couvant un moment avant de le baisser un instant. Ses mains jointes rejoignaient ses avant bras, ses doigts fins glissant là où quelques fines cicatrices blanchâtres apparaissaient encore. Les bras, une autre dans la jambe, une petite à l’arrière de la nuque qu’elle ne touchait pas. La vie aurait pu la faucher ce jour-là, elle ne l’avait pas fait. C’était une chance, pas une fatalité. « Je sais pas bien ce que tu as vécu, mais je sais ce que d’autres ont traversé. Je sais ce que moi j’ai vécu. Et je sais ce que c’est que d’être enfermé et en danger. Vulnérable. Je sais ce que peuvent faire faire la peur et la haine. » De nouveau, elle relevait le regard et le posait sur lui, rejoignant ses mains ensembles, un pouce glissant sur sa propre peau de nouveau. La réassurance, elle la cherchait tout autant que lui, ses gestes devenant habituels. « Ta mère m’a dit que t’étais pas sorti de chez toi pendant un an. » Pas de jugement dans son regard, sur des faits sur un fond de tendresse, d’inquiétude, de présence. « Peut-être que c’est idiot de ma part de comprendre, mais j’pense que l’humain est pas fait pour être seul et rejeté. Et j’te connais assez bien pour savoir que tu as fait au mieux avec les cartes qui t’étaient données. T’aurais pu faire mieux, c’est vrai. T’aurais certainement pu faire pire. Pas que j’te remercie ou que je te félicite de pas l’avoir fait, mais c’est un fait. J’me trompe peut-être sur toi après tout. Mais je vais parier sur le fait que je te connais. Que j’te connais bien même, malgré un trou de dix piges. Et je vais estimer que t’es juste humain, que t’as des failles et que c’est normal. Peut-être que j’aurais fait mieux à ta place, peut-être pas. Ce que je sais, c’est que moi si j’ai besoin de parler de ce que j’ai pu vivre ces dernières années, je sais à qui m’adresser. Et que c’est pas ton cas. Et ça c’est une violence que j’arrive même pas à imaginer tant ça m’arrache la gueule d’y penser. » Si l’Homme est un animal social, elle, elle l’était particulièrement. Alors oui, elle s’était éloignée plusieurs fois, ça n’avait pas toujours été bien vécu d’ailleurs, et à cause de ça, il y avait eu quelques lacunes entre Enzo et elle. Parce qu’en cas de mal-être, elle avait tendance à s’éloigner elle aussi, mais jamais pour les bonnes raison, avec un besoin pathologique d’être rattrapée. Mais ça, on ne pouvait le deviner si elle ne l’expliquait pas.

Sauf qu’elle, elle se revoyait courir dans le parc, s’éloigner, prendre le large, mariner ce qu’il y avait de négatif et qui lui engluait le cœur. Et il y avait toujours eu quelqu’un pour lui rattraper le poignet, qu’importe le temps que ça avait pu prendre. Il n’en était pas de même pour Tim.

« Peut-être que tu le mérites pas… Mais tu devras faire avec parce que j’ai que ça en réserve. »

Un petit sourire en coin, les mains jointes pendant entre ses cuisses, elle le fixait encore un instant posant une douceur sur lui qui contrastait pourtant si fort avec ce qu’elle pouvait ressentir envers ces types. Oui, elle pouvait comprendre qu’il se soit adressé aux mauvaises personnes. Car faire une erreur et être dupé, ça arrive à tout le monde. Surtout aux plus vulnérables, et elle savait qu’il l’était. Sans doute était-ce étrange qu’elle n’y pense pas plus longtemps, qu’elle n’en démorde pas. Mais voilà, la décision n’avait pas à être réfléchie, elle l’était de base, comme un réflexe, une évidence. Hypocrite, mais sincère.

« C’est quoi ton quotidien avec eux en ce moment ? Ils en sont où  et ils attendent quoi de toi ? Et ton Ruben-là, tu le vois souvent ? »

Tracer les contours de sa réalité, de ce qui devait rester intact jusqu’à ce qu’ils trouvent de quoi résoudre le problème le plus urgent : sa sécurité immédiate. Et la sienne, en passant. La leur, à tous.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Dim 6 Juin 2021 - 13:21
« Bien sûr que non, patate, t’en as beaucoup des questions cons comme ça ? »
 « Patate toi-même» répliqua-t-il du tac au tac, un vague sourire aux lèvres.

Il aurait pu en rajouter pas mal là-dessus. Il aurait pu lui dire qu'il n'y avait pas de questions, ou même encore s'excuser. Mais non, il avait essayé d'aller au plus court, au plus joyeux, au plus simple. Juste répondre connement, comme il aurait pu le faire dix ans plus tôt. Bien sûr que non, c'est pas une insulte, surtout qu'en plus c'est super bon la patate et ça se cuisine de diverses manières. Le rapport avec Sovahnn et lui ? Aucun. A priori, du moins. Et ils avaient continué de parler, il ne pouvait s'empêcher, malgré tout de voir le voir, de ne remarquer, souligner et relever que ce qu'il avait fait de mal. Aux autres. Ce péché qu'il ne pourrait jamais se pardonner.

« Je sais. Ça il te faudra apprendre à vivre avec. Et me demande pas comment parce que j’en sais rien. »

Le temps, il paraît que ça apaise beaucoup de blessures, et pourtant, elles sont toujours bien vives, ces humiliations par ses sœurs, par ses « amis ». Par les Supérieurs. Pourtant le temps à passé. Pourtant, aujourd'hui, il devrait au moins avoir l'habitude du dédain familial. Alors, si le temps apaisait tout ça, pourquoi est-ce que tout était toujours aussi vif dan son esprit, dans son corps ? Pourquoi est-ce que ça comptait toujours autant pour lui ? Pourquoi la résilience ne semblait pas vouloir de lui , Pourquoi, est-ce qu'il espérait toujours que ses sœurs, un jour l’acceptaient ? Tant mieux, probablement si elle n'avait pas de réponse, par ce qu'il n'était pas certain que ses nerfs auraient résisté à la réponse du « temps ». Oui, au final ce faux silence était la meilleure des choses. Au moins ça lui donnait l'impression d'avoir une autre échappatoire.

Heureusement, aussi, qu'il y avait cette proximité salvatrice, cette étreinte qui réchauffait l'âme. Qui donnait un peu d'espoir. Tout n'était pas perdu, tant qu'on avait un ou deux proches, tant qu'on avait des gens sur qui compter ? Et s'il lui faisait du mal. Éloigne-toi. Tu peux encore changer d'avis ?
Et soudain, il avait eu l'impression qu'elle allait se mettre à pleurer, un peu ; Probablement que quelques larmes, mais ça ne serait que quelques perles salées de trop. De l'eau inutilement utilisée... et il devait empêcher ça. Il ne voulait pas voir ça. Il voulait la voir sourire et être heureuse.

« J’pleure pas. »

Hum ? BOUH ! Tu sais ce que l'on fait aux jeunes femmes qui mentent ? Comment toi non plus t'en sais rien ? Dommage. Alors, il avait essayé de... d'agir par instinct. Pas vraiment de la meilleure des façons, mais on ne pouvait pas lui reprocher d'être rester là à juste la regarder d'un regard ahuri. Allez, il allait devoir dire quelque chose d'autres, mais quoi ?  On réfléchit un peu... Allez Tim, tu peux le faire... et au final, dans les faits mieux valait qu'il se la ferme, par ce qu'elle ne pleurait pas vraiment.

Silence et douleur... avant de ses nerfs commencent à lâcher, qu'il se prenne un fou rire nerveux, incontrôlable. Il ne savait même pas pourquoi il riait. De désespoir peut-être. D'incompréhension sûrement. Par ce que son cerveau en surchauffe ne captait plus rien, ne semblait plus vouloir ralliait la vérité. Trop c'était trop ! Mais pour une fois, le trop était fans le positif et il ne savait pas comment gérer. Comment la remercier ?  Et pire, pourquoi elle, elle est-ce qu'elle agissait comme ça ? Pourquoi est-ce qu'elle lui disait merci ? Il aurait pu croire qu'elle était sarcastique mais  non, il savait qu'elle était juste sincère. Et il était paumé, il avait l'impression d'être sur une autre planète !
Se calmer ; il devait à présent totalement se calmer. Se concentrer sur la suite. Ne pas oublier pourquoi il était là : par ce qu'il lui devait la vérité et que s'il avait dit le principal... et bien il restait peut-être des questions à son amie. Il essaya d'oublier à quel il était sur la brèche. Il devait tenir encore un petit peu. Un tout petit effort. Il lui devait bien ça. Malgré toute la fatigue, tout la lassitude, l'envie de se mettre dans un coin les mains sur les oreilles. De chantonner pour ne plus entendre le silence. Pour s'occuper l'esprit. Pour ne plus avoir, parfois, l'impression de voix fantômes lorsque la fatigue, la lassitude ou l'angoisse semblaient trop présentes, extrêmes.

« Oui. » Pitié. Mais il ne dit rien, il se contenta d'attendre la suite. Il ne broncha pas d'ailleurs probablement un peu trop atone... il plongea juste l'espace de quelques instants son regard dans le sien lorsqu'elle était venue d'installer sur la table basse en face de lui, tandis que très vite il avait replongé son regard plus dans le vide qu'autre chose. Concentration. « Peut-être que tu l’mérites pas.  C’est pas mon opinion, ‘faudra l’accepter. J’choisirai toujours l’humain à la haine et je ferais pas leur jeu. » Tu étais bien l'une des seules. Est-ce qu'ils étaient trop « enfants », ou bien trop gentils, naïfs et utopistes pour voir l'humain avant de ressentir la haine ? Il cligna plusieurs fois des yeux mais ne dit rien. Au final, la haine qu'il pouvait réellement ressentir envers des personnes, il n'y en avait pas tant que ça... alors, il pensait comprendre ce qu'elle voulait dire, sans réellement en être sûr. « T’as essayé. Tu m’as raconté pour tes sœurs, t’as grandi dans le rejet. Ce monde, c’est pas le mien et franchement j’en connais pas assez pour avoir une opinion éclairée, j’en ai conscience. Mais j’ai aussi entendu ce qu’on disait sur les cracmols. Tu peux pas te construire là-dessus de manière positive, c’est pas possible. Surtout pas quand ceux qui auraient dû être là pour toi l’étaient pas, t’ont pas protégé et au contraire t’ont enfoncé. Ils ont profité de tes faiblesses et c’est juste pas acceptable. C’est quand même con, la seule sorcière du coin qui avait pas ce genre de préjugés s’est payé un camion en pleine gueule à ce moment-là. »

Oui, probablement qu'il avait essayé mais il aurait pu insister. Il en avait parlé, sans réellement dire quoi que ce soit au final. Qu'est-ce que c'était, des sœurs qui emmerdent le petit frère un peu fragile ? Ce n'était pas une alerte. C'était juste quelque chose qui devait se passer fréquemment dans la vie de tous les jours, les disputes, les insultes le reste... et on ne pouvait pas dire qu'il était insensible à tout cela. Alors, qu'est-ce qu'il avait réellement dit ? Non, il ne voulait pas qu'elle porte cette responsabilité. Il ne voulait pas qu'elle puisse s'en vouloir, qu'elle puisse croire avoir une opinion éclairée là-dessus tandis qu'il avait surtout joué le silence. Pourquoi se jeter la pierre comme ça ? Dans le fond, il savait qu'elle avait raison, et encore, elle ne connaissait pas toute l'histoire. Peut-être bien, qu'on ne pouvait pas se construire comme ça... pourtant des gens ayant vécu « pire » étaient des gens bien. Ils avaient pourtant fait de bons choix. Lui, s'était lamentablement trompé à un moment donné et il s'en mordait aujourd'hui les doigts.
Ne la regarde pas, ou tu vas craquer. Injonction utile. Il ferma d'ailleurs quelques instants les yeux, le temps qu'elle reprenne la parole.

« Je sais pas bien ce que tu as vécu, mais je sais ce que d’autres ont traversé. Je sais ce que moi j’ai vécu. Et je sais ce que c’est que d’être enfermé et en danger. Vulnérable. Je sais ce que peuvent faire faire la peur et la haine.»

Est-ce qu'il avait le droit d'avoir envie de la prendre dans ces bras pour cet écho foudroyant ? Est-ce que c'est ce qu'elle voudrait ? Est-ce qu'il pouvait lui dire que ça irait maintenant ? Non. Par ce que c'était possiblement un mensonge, même si elle était très positive sur la question. Il déglutit, ne sachant pas bien comment agir, quels gestes avoir ! Il leva quelques instants le regard vers elle, signifiant clairement qu'il n'avait qu'une envie : la protéger.

« Ta mère m’a dit que t’étais pas sorti de chez toi pendant un an. » Ouais, presque pas, c'est ça... mais ce n'était pas un drame. Il avait eu besoin de ça pour se remettre un peu, pour rattraper un pseudo retard au niveau scolaire, par ce que lorsqu'il bossait, il ne pensait plus à rien d'autres. Par ce qu'il voulait juste une vie normale. Aller à la FAC comme tous les autres... sauf que sortir au début avait été quasi impossible.

« Peut-être que c’est idiot de ma part de comprendre, mais j’pense que l’humain est pas fait pour être seul et rejeté. Et j’te connais assez bien pour savoir que tu as fait au mieux avec les cartes qui t’étaient données. T’aurais pu faire mieux, c’est vrai. T’aurais certainement pu faire pire. Pas que j’te remercie ou que je te félicite de pas l’avoir fait, mais c’est un fait. J’me trompe peut-être sur toi après tout. Mais je vais parier sur le fait que je te connais. Que j’te connais bien même, malgré un trou de dix piges. Et je vais estimer que t’es juste humain, que t’as des failles et que c’est normal. Peut-être que j’aurais fait mieux à ta place, peut-être pas. Ce que je sais, c’est que moi si j’ai besoin de parler de ce que j’ai pu vivre ces dernières années, je sais à qui m’adresser. Et que c’est pas ton cas. Et ça c’est une violence que j’arrive même pas à imaginer tant ça m’arrache la gueule d’y penser. »

Oui, oui et encore oui.
Oui, il aurait pu faire mieux s'il avait moins con. Moins lâche. Moins peureux. Moins naïf. Moins influençable.
Oui, bien sûr qu'il aurait pu faire bien pire... mais il avait déjà fait beaucoup trop.
Et bien sûr qu'elle aurait mieux à sa place. Bien sûr, elle était juste beaucoup plus forte, beaucoup plus... peut-être terre à terre, à moins croire juste de belles paroles.
Quant à la dernière, ce n'est plus qu'à un haussement d'épaules qu'elle eut droit et un regard plus ou moins vide. Il ne pensait plus qu'à une chose. Tenir. Ne pas craquer. Encore un peu Tim. Toujours un peu plus. Sauf qu'il n'avait plus de force. Sauf que ces mots le touchaient trop. Sauf qu'il ne savait pas quoi répondre ou même comment réagir. Encore et toujours la même rengaine.
Par ce qu'au final, il ne se rendait pas bien compte de ce que ça pouvait faire de parler et que ça lui faisait mal d'entendre ça, d'avoir ce verdict de compréhension.  Est-ce que c'était si violent qu'elle le disait, ou est-ce qu'elle en faisait trop ? Bien sûr que lui ne vivait pas ça bien, mais en même temps qu'est-ce qu'il vivait bien ?
Est-ce que parler aurait pu changer quelque chose ? Probablement que oui, vu que c'est ce qu'il cherchait, de la compréhension... mais était-ce la vérité ? Est-ce que ça lui aurait permis d'exorciser ces démons ? Il n'en savait rien et il n 'en saurait jamais rien, ce n'était au final que pure expectation ou spéculation.

« Peut-être que tu le mérites pas… Mais tu devras faire avec parce que j’ai que ça en réserve. » Etait-il censé sourire à cet instant là ? Lui qui avait à présent du mal à vraiment bouger qui avait l'impression d'être passé en mode automatique ? « C’est quoi ton quotidien avec eux en ce moment ? Ils en sont où  et ils attendent quoi de toi ? Et ton Ruben-là, tu le vois souvent ? »

Je veux sortir. J'ai besoin de sortir. Laisse moi. M'aérer, quelques minutes. Pensées qui s’engueulent, s'entremêlent, tandis qu'il n'ose pas encore se lever. Pas tant qu'il n'avait pas répondu à cette question si simple mais qui à présent lui semblait compliquée, presque comme si elle avait prononcé dans une autre langue. Mais il n'avait pas le droit de partir. Pas avant de partir, après, il lui dirait qu'il avait besoin de quelques minutes. Après.... et tout ce qu'elle lui avait dit ? Qu'est-ce qu'il allait en faire ? Est-ce qu'il pouvait juste se faire ? Il n'était même pas sûr de tout avoir enregistré.
Tiens encore un peu.
Inspiration. Expiration. Concentration.

 «J'y vais quand on me le demande généralement... et je sais pas trop. » Il haussa les épaules et continua d'une voix morne  « Moins j'y vais mieux j'me porte... Généralement c'est Ruben qui me demande s'il y a besoin et c'est pour aller chercher des journaux ou des livres sur le chemin de Traverse c'tout.» Est-ce que quelque chose se réveillait dans son regard par la suite ? Possible. Soupir en pensant à cet abruti de traite et menteur de Shadwell  « On se voit en cours... à leur QG... et ben quand j'vais garder son chien. » Hey, c'est petit job comme un autre de garder les chiens. Rien de glauque n'est-ce pas ? Chancellement.  Il ferma brusqua son poing.  «Scuse-moi, j'reviens, j't'répondrai ap' »

Après  était le mot en entier qu'il avait totalement mangé. Il se sentait étouffé. De l'air, il voulait juste de l'air. Il avait essayé de ne pas trop courir jusqu'à l'extérieur pour ne pas l'affoler outre mesure, mais sa limite était dépassée, franchie. Porte fermée le plus délicatement possible pour ne pas faire trop de bruit pour la petite avant qu'il utilise ses jambes pour marcher plus rapidement à une bonne grosse centaine de mètres de là. Juste pour avoir le vent dans la tronche. Juste pour s'installer proche de la falaise – pas trop proche du bord pour éviter qu'elle s'imagine des choses-. Il prit un premier galet qu'il jeta au loin dans ce qu'il supposait dans l'eau. Puis un autre, et encore un troisième tandis que les larmes, l'angoisse, la respiration sifflante arrivaient en force, avec violence. Tandis que les nerfs lâchaient et qu'il avait l'impression de ne plus arriver à réfléchir.
Il voulait juste que tout cela s'arrête. Il voulait juste une vie normale, qui ne serait jamais là, sans renier ce qu'il était pour autant. Il voulait juste ne plus souffrir. Rien de plus. Ce n'était quand même demander la lune, non ?
Nouveau galet dans sa main qu'il voulut lancer comme les autres. Nouveau galet, un peu plus tranchant que les autres, il avait pu sentir l'arrête rapper sa peau, alors il ferma le poing sans réellement réfléchir jusqu'à sentir le caillou trancher un peu la fine peau de la paume il s'arrêta brusquement en se sentant le sang couleur le long de son poignet. Lâcha le galet  au sol avant de se recroqueviller sur lui-même, de se coller les mains sur les oreilles et de se balancer légèrement sur lui-même.
Se calmer, il se devait seulement se calmer. Ecouter le calme, l’apaisement qu'aurait dû lui procurer ce lieu ; mais il n'y arrivait pas... pas tant qu'il pouvait entendre certains reproches de ses sœurs, de sorciers, d'inquisiteurs. De William.






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Timothy Turner
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Timothy Turner
Lun 7 Juin 2021 - 12:02
Un simple petit geste, un reste de tendresse, un mouvement vers elle qui avait quelque chose de la protection. Quelque chose d’un brin étrange quand elle avait toujours été celle qui agissait ainsi, y compris aujourd’hui. Quelque chose qui tenait de la dissonance, lui qui cherchait à l’apaiser quand pourtant, ces larmes qui montaient n’avaient rien d’un drame. Oui, elle pleurait parfois, ne savait pas les retenir comme d’autres le faisaient, et certainement pas dans ces moments où ses hormones faisaient un double piquet vrillé dans un océan de chaos incompréhensible. Rien de pesant, c’était là, ça brillait dans ses prunelles comme des lucioles illuminent les ombres. Rien que des émotions acceptées qu’elle ne cherchait pas à retenir ni à masquer. D’ailleurs, rapidement la jeune femme avait repris le dessus, ne s’arrêtant pas sur ces perles de sel ni sur le tourbillon qui la prenait évidemment par moment. Cartésienne, elle posait les choses, les énonçait comme une évidence, comme si elle posait seulement ses émotions, là, sur la table, sans en être impactée outre mesure. C’était là, ce qu’elle voyait de lui, ce qu’elle acceptait et refusait, ce qu’elle lui accordait. Voilà ce qu’elle pouvait donner, toute la compréhension, toute l’acceptation sensible et blindée de tendresse de celle qui retrouve un ami perdu, suspendu au dessus du gouffre. Celle qui cherche à le rattraper, à s’imposer, qu’importe le rejet, cette fois, elle ne s’effacerait plus aussi facilement qu’à Poudlard.

Pourtant, ce qui était censé être du coton sur ses plaies, un baume de compréhension et d’acceptation calme… l’avait enfoncé. Et elle ne l’avait pas vu, adossé contre le plan de travail, le regard posé sur lui, la jeune femme posait une nouvelle question, la question de trop. Une question sans jugement pourtant, apportée simplement pour obtenir les informations dont elle avait besoin pour avancer, pour le protéger et se mettre en sécurité elle aussi. Elle et sa fille, elles et leurs proches, eux et tous ceux qui gravitaient autour de cette maison. Car elle ne pourrait être un refuge que si elle était sûre. Naïvement, sans doute, la jeune femme avait cru qu’il pourrait tenir, qu’il accuserait le coup, qu’il accepterait de parler maintenant qu’il se sentait en sécurité. Mais peut-être n’était-ce pas le cas, peut-être n’avait-elle fait que l’enfoncer à énoncer ainsi la façon dont elle le voyait ? Pendant un moment, cependant, Tim tenait le choc, s’exprimait, tremblant mais factuel.

«J'y vais quand on me le demande généralement... et je sais pas trop. »
« Bon, c’est déjà ça.. » Ils ne s’attendraient pas à le voir débarquer là-bas, où que ce soit. Tient, d’ailleurs, c’était où ? Quelle ampleur ? Quels projets ? Tant de questions qu’elle se retenait pourtant de matraquer comme une mitraillette dans un esprit qui manquait à chaque instant de flancher un peu plus violemment encore. Non, elle ne le harcèlerait pas, consciente qu’elle flirtait déjà violemment avec ses limites. Pâle, le regard braqué au sol, apathique, il semblait si perdu en cet instant..
« Moins j'y vais mieux j'me porte... Généralement c'est Ruben qui me demande s'il y a besoin et c'est pour aller chercher des journaux ou des livres sur le chemin de Traverse c'tout.»
Un outil, c’était tout ce qu’il était. Celui qu’on appelait pour faire le lien entre le monde moldu et le monde sorcier. Pour rapatrier des informations. Et tout passait encore et toujours par ce type auquel elle avait envie d’arracher les yeux pour les lui faire bouffer. « On se voit en cours... à leur QG... et ben quand j'vais garder son chien. »  De nouveau, elle serrait les dents, se retenait du moindre commentaire, se forçait au calme et à la neutralité quand, pourtant, tout son organisme vomissait ce type et l’influence néfaste qu’il pouvait avoir. Manifestement il était là, partout dans sa vie. Comment en si peu de temps était-il parvenu à cet exploit ? Un instant, il n’existait pas et l’autre, il était là, dans chacun des aspects de sa vie, à prendre toute la place, tout l’espace, à poser ses opinions avilies sur chaque regard qu’il pouvait porter sur le monde. Et peu à peu, pourtant, Tim avait changé d’opinion et elle sentait bien que l’évoquer faisait vibrer une corde encore plus sensible, déjà violemment entaillée comme un nerf qu’on cisaille. Pensait-il le trahir ou se sentait-il trahis ? Arasé, peut-être, sans doute, par cette conversation qui le dépassait et à laquelle il aurait pourtant dû être préparé.
Et brusquement, il se brisait. D’un geste brutal, il fermait son poing, s’arrachait au canapé autant qu’à la conversation et qu’à la vue de son amie qui, les lèvres pincées, la mort dans l’âme, le regardait faire sans mot dire.

«Scuse-moi, j'reviens, j't'répondrai ap' »

Pas un mouvement pour l’arrêter ou le rattraper, elle observait seulement son ami prendre la porte, sentant toute la retenue dont il faisait partie en cet instant, disparaissant dehors sans un mot de plus quand la porte se fermait pourtant doucement. Là, face à l’ouverture dont le battant ne s’était pas parfaitement rabattu, la jeune femme fermait les paupières un instant, se mordant la lèvre inférieure en inspirant profondément, chassant toute la culpabilité qui s’insinuait en elle et y grésillait des murmures absurdes. Absurdes, oui, parce qu’ils devaient avoir ces échanges et il le savait autant qu’elle. Absurde, parce qu’elle n’aurait sans doute pas pu être plus à l’écoute et bienveillante. Absurde, mais bien là l’espace d’un instant avant qu’elle ne repousse ces ombres et qu’elle ne rejoigne la fenêtre doucement, surveillant de loin ses pas. La jeune femme s’était  tendue un instant en le voyant s’approcher du bord, une inquiétude sourde chevillée au corps qui n’avait relâché la bride qu’en le voyant s’assoir au bord de la falaise.
Inspiration profonde, soupir las, elle gardait les lèvres closes, le regard posé sur lui, devinant les larmes derrière ce dos replié, ces gestes vifs, décousus.

Comment avaient-ils pu en arriver là ? Les séances de roller de l’enfance, la douce caresse du soleil et de l’innocence n’étaient pas loin pourtant. Mais elles lui parvenaient comme appartenant à une autre vie, une existence mensongère et lointaine lors de laquelle elle n’avait fait que se noyer dans un monde qui n’était pas vraiment le sien, tout tissé des belles intensions d’une mère qui ne tarderait pourtant pas à perdre pied. Et lui, là ? Comment était-il, quand elle avait quitté ce monde pour celui de son esprit, qu’avait-il vécu, chaque jour, pour devenir ce jeune homme rapiécé de partout, comme si son âme avait été brisée et recousue encore et encore, pour donner un ensemble inégal, entaillé, trouvé de douleurs infâmes. Combien de troubles et de cruelles angoisses nourrissait-il, là, noyé dans ses ombres ? Combien de lacérations pour qu’il finisse par se raccrocher à ce qui traînait… à n’importe qui, qui puisse l’aimer, l’écouter, l’entendre. N’importe qui qui puisse le voir. Qui puisse lui donner un semblant de l’importance et de la sécurité qui lui était abandonnée depuis tant d’années.

Sans même y penser, Sovahnn frappait le mur du plat de sa main, lâchant une injure entre ses mains serrées, ne se rappelait de l’erreur qu’en entendait sa fille s’agiter dans son lit un peu plus loin. Le « Merde » avait à peine sifflé dans l’air, retenu comme le reste, jetant un œil en arrière, s’assurant plus par réflexe que par réelle utilité que son enfant allait bien. Et puis, elle posait de nouveau le regard sur l’autre enfant, si violemment blessé par les astres qui dirigeaient sa vie.

Inspirant profondément, elle détournait son regard de lui, s’adossait un instant au mur, fixant d’un air absent la pièce laissée vide, comme froide. Une pensée fugace passant dans le silence des lieux. Zach, tu me manques. Tu devrais être là pour… Pour quoi au juste ? Aucun rapport direct avec leur fille pourtant. Pour moi, c’est ça Sovahnn ?
Serait-ce mal de penser que oui ?

Pas le sujet. Tellement foutrement pas le sujet.

Serrant un instant ses bras autour d’elle, elle projetait son esprit vers tous ceux qui lui manquaient en cet instant, qu’elle ne chercherait pas à contacter pour trouver leur appuis, pourtant, consciente que ce truc-là, ça la concernait, elle. Elle et lui, comme deux gosses qui se retrouvaient dans la tempête. C’était là leur histoire, la raison pour laquelle elle acceptait de comprendre, de lui laisser sa chance, de l’entendre. Les raisons, elles se comptaient par milliers, inscrites dans des souvenirs à s’y noyer, délestées dans une enfance qui lui avait été arrachée. Tim en était d’ailleurs sans doute le dernier vestige. Le dernier à accepter sa présence…. Et qui elle était. Fermant de nouveau les paupières en sentant les larmes monter de nouveau, la jeune femme laissait son crâne cogner contre le mur derrière elle, la gorge remplie des larmes qu’il laissait couler, lui, là, au dehors. Larmes de rejet et de solitude, d’un bonheur honni, détruit par leur famille de sang.

Sauf qu’elle, elle possédait une famille de cœur, si profondément précieuse qu’elle comblait bien des manques. Alors l’air entrait de nouveau dans ses poumons, tremblant un peu, bouffé d’une émotion éraillée, toute emplie des failles de l’enfant délaissée. Et Sovahnn se redressait, effaçait ce qui n’était pourtant pas tombé sur ses joues pour se décider à sortir sur le pallier, non sans un dernier regard vers sa fille tranquillement endormie. En sécurité. Personne ne pouvait débarquer ici sans y être invité, un mantra qu’elle ne cessait de se répéter chaque fois qu’elle s’éloignait ne serait-ce qu’un peu de la chair de sa chair.

Là, dehors, le vent de l’Ecosse giflait ses cheveux déjà ébouriffés, les envoyant voleter dans tous les sens. L’herbe sous ses chaussures crissait entre la semelle et les graviers lorsqu’elle délaissait la porte d’entrée pour s’avancer le long des falaises, quelques pas, d’abord, puis doucement, elle s’approchait de son ami qui faisait face à la mer, les poings sur le crâne, terrassé par sa réalité.

Glissant contre le vent, comme en se faufilant entre les courants d’air, la jeune femme n’avait pas tardé à s’assoir auprès de lui, entourant son bras du sien, emmêlant sa main dans la sienne, en dégageant une pierre aux bords tranchants sans faire de commentaires, ni le fixer. Elle le dégageait seulement de ce qui lui servait à se blesser lui-même, y insérait une présence à la place, tout un symbole muet, un soutien silencieux et discret qu’elle laissait s’évaporer dans les airs, ne reprenant pas tout de suite la parole.

Quelques semaines plus tôt, c’était elle qui était secouée de ces sanglots ingérables, elle qu’Enzo prenait contre lui, berçait en silence, encadrait de ses grands bras et contre lequel elle se réfugiait du monde, si violent dans son absurdité. Le monde est ainsi, on s’effondre, on se relève, on est là pour les uns, absents pour les autres, jamais simple de trouver un équilibre, de se protéger au cœur de la tempête, mais c’est ainsi, on fait comme on peut. Ils faisaient tous comme ils pouvaient, et Sovahnn ne pouvait s’empêcher d’adresser une pensée à Enzo comme Riley, William autant que Kezabel. Ce lien invisible, cette envie d’être là pour les autres, peut être était-elle seule à la ressentir, mais l’affection qui flambait les ténèbres, elle resterait là, à éclairer les ombres et à construire des digues entre eux et l’enfer.

« Si j’ai posé cette question, c’est uniquement pour savoir où on en est, pour avoir les cartes pour nous protéger. Toi, autant que les autres. Pour savoir comment agir au mieux, pas pour t’enfoncer, pas pour te juger, pas pour sous-entendre quoi que ce soit. T’es pas dans un tribunal, je ne suis pas en train de jauger chaque mot que tu prononces. Je suis juste une amie qui t’aide dans un moment immonde et ingérable.  Je le répète : je t’aime, et j’ai besoin que tu entendes qu’il n’y a pas de reproches cachés. » Le sang, dans sa main, elle n’y prêtait guère attention, se contentait de serrer ses doigts gelés contre les siens, de passer son pouce sur son épiderme râpeux et puis, lentement, de poser la douceur de son regard sur lui. « J’ai besoin que tu entendes que tu es en sécurité. »

Je ne te reproche pas tes décisions, je ne t’en veux pas, je ne te juges pas, je ne t’engueule pas. Je m’efforce d’être là. Seulement là. Je m’efforce de t’offrir autre chose que le rejet et l’incompréhension. Alors si tu as besoin de craquer, craque. Mais pas en te faisant du mal.

Passant sa main dans l’autre, elle posait la première à plat sur sa joue, ne lui offrant qu’un regard doux et calme, rassurant, serein. Elle pouvait lui laisser de l’espace, bien sûr, mais elle serait là. Et elle savait qu’un Tim n’était pas un Enzo, beaucoup moins à la recherche d’isolement, il risquait souvent de développer son sentiment de rejet en s’isolant. Son pouce traçait un instant ces traits qu’il lui semblait soudainement ne pas tout à fait reconnaître. Il était là pourtant, si violemment, comme une évidence, l’enfant blessé qu’elle avait tant connu. Et pourtant, marqué par les tourments, il lui semblait presque étranger.

« J’suis là pour toi Tim. » Après avoir glissé sur sa pommette, elle laissait sa main retomber dans son dos, sans chercher à en faire trop. « On va faire une pause sur les questions. » ça devenait nécessaire, car elle le voyait partir en lambeau, s’émietter dans le vent écossais. « Tu veux que je te laisse un peu seul ? »

Parce que oui, ce message là, il devait passer, vraiment. Qu’il comprenne que si elle le laissait isolé, c’était seulement de la bienveillance et non du rejet, qu’il n’était pas seul, voilà tout. Ça lui semblait important. Mais elle entendait aussi qu’il n’ait pas envie qu’elle soit dans les parages alors qu’il s’effondrait, qu’il larguait tout ce qui devait sortir.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Jeu 10 Juin 2021 - 17:36
Comment est-ce qu'il se se sentait exactement ? Difficile à dire, par ce que malgré tout la souffrance qu'il pouvait ressentir la fragilité pas si sous-jacente sur ça ainsi que la lassitude et tout le reste, lorsqu'il la voyait dans cet état il y a quelque chose d'autre qui sortait de lui. Cette envie de la protéger contre tous, même s'il savait qu'il serait un bien piètre protecteur. Il n'était pas de taille à affronter le monde,  les autres... du moins quand c'est lui qui était concerné. Mais si c'était Sovahnn, cette amie si chère sa presque sœur, est-ce que ça serait la même chose ? Repense à ce sentiment de trahison quand tu t'es rendu compte de ce qu'Ils avaient fait à William ? Est-ce que tu serais resté les bras croisés pour lui ? Non. Même mort de peur et des conséquences tu aurais cherché à agir à le défendre, à le protéger... Alors pour, Elle, ça serait la même chose non. Faux. Pour elle, ça serait même pire, par ce qu'au final il était beaucoup plus proche d'elle que de son cousin. Oui, il ne laisserait personne lui faire du mal... mais comment faire lorsqu'on se bloque, lorsqu'on est presque paralysé par la peur en temps habituel ? Est-ce que l'adrénaline, l'affect peut jouer ? De quoi est-ce qu'il serait capable pour elle ? Est-ce que ça révélerait qui il était réellement ? Un pleutre, ou bien quelque chose d'un peu plus reluisant ? Une chose était certaine, il n'avait pas envie de le découvrir. Il risquait d'être son propre ennemi, ou plutôt son corps, ses angoisses et traumatismes seraient peut-être ses pires ennemis à ce moment-là. Les gens oubliaient toujours qu'il y avait parfois un fossé entre les paroles/volontés et la réalité. Qui sait comment il peut réagir face à une situation « nouvelle » ?

Et finalement la conversation avait repris,  creusant toujours en plus le mal-être qu'il pouvait ressentir et, il sentait ses limites s'éliminer de plus en plus pour devenir plus que fine particule invisible. Résiste encore un peu. il était arrivé à lui répondre. Probablement pas comme elle le voulait, par ce qu'il ne trouvait pas les mots adéquats, par ce qu'au final il n'y allait plus au QG sauf si c'était vraiment utile pour une raison ou pour une autre. Oui, il pouvait dire ce qu'il voulait sur Eux, mais ça ne changerait rien. Il n'avait pas fui. Il n'avait pas coupé les ponts, alors il était coupable. La peur, à elle seule tout comme le sentiment d'être menacé n'étaient pas de vraies excuses, si ? Il n'en savait trop rien. Il avait probablement un peu cette impression d'être un moins que rien aux yeux de tous. Un faible, un lâche un pathétique. Celui qui ne fait aucun réel effort pour aller mieux. D'autres avaient vécu des choses horribles, d'autres s'en étaient sortis et lui ? Lui, il ramait, il trimait pour essayer de voir le bout du tunnel mais il continuait pourtant à s'enfoncer. Bien sûr, il avait fait des progrès au final assez nombreux quand même depuis qu'il était sorti de Poudlard, mais qui le voyait réellement ? Ce qui ne le connaissaient pas ou peu ne pouvaient que voir la surface et ne jugeaient que ça. Le gamin paumé, démoli, dépressif ; alors il était plus facile de critiquer ou de passer sa route que de tendre la main. Pourtant c'est bien tout ce qu'il attendait et tout ce dont il avait besoin pour essayer de se reconstruire... comment pouvait-il se voir d'une façon plus positive alors qu'on ne lui donnait qu'un aspect négatif de sa personne ? Alors oui, le comportement de Sovahnn lui faisait un bien fou, mais il en restait étonné, il ne savait plus trop comment agir.
Il craquait, mais il voulait tenir toujours un peu plus pour elle. Par amitié. Pour ne pas l'inquiéter. Vois où ça t'a mené de ne pas vouloir inquiéter ta mère? Mais c'était humain, n'est-ce pas ? De tout faire pour ne pas alerter les autres, surtout lorsqu'on en avait peu gens sur qui on pouvait compter. Ne pas être un vulgaire poids, un boulet. Passer des bons moments ensembles pour ne pas les faire fuir, ces rares personnes. Alors tiens, Tim. Ne la déçois pas alors que ce qu'elle fait pour toi est déjà énorme . Tiens. Au moins fini de répondre. Et il y était arrivé ; avec pertes et fracas. Arrivé au bout de ses nerfs. Il n'avait même pas remarqué le regard, la tension qu'elle avait pu avoir lorsqu'il avait parlé de Ruben, de toute manière ils ne faisaient rien de mal. Il allait juste garder son chien, le promener ? De toute manière il ne faisait qu'obéir à des ordres ? Oui, bien sûr, il y avait ces sentiments là, qu'il avait pour l'homme mais personne n'y était pour grand chose ? Non, il ne comprenait toujours pas ce qu'il y avait de mal, de toxique là-dedans, n'arrivant pas à voir les choses clairement. Peut-être un peu trop naïf pour cela de toute manière. Il avait toujours du mal à concevoir que d'autres personnes pouvaient trouver cela anormal. Mais au final là n'était pas la question non.

Le point de non retour avait été franchi, il s'était excusé avant de partir en trombes (ou pas) ; dehors pour s'isoler un maximum. Par ce qu'il avait besoin, d'un peu d'intimité pour mieux gérer sa douleur, pour ne pas s'écrouler totalement face à elle, mais surtout il avait besoin d'air.
Alors oui, les larmes avaient coulé en bon nombre, oui il avait saisi des pierres, pour les jeter au moins avant de se blesser avec l'une d'elle, avant d'essayer de se meurtrir un peu plus la paume pour se calmer. Pour que la douleur soit dirigée ailleurs, par ce que parfois ça pouvait calmer. Lâché de pierre plus ou à ses pieds avant qu'il ne finisse le cul par terre, recroquevillé essayant de se calmer mais rien ne semblait marcher comme si tout son corps refusait le calme, l’apaisement de ce lieu.
Il avait fini par taper au sol avec un de ses poings, plus de rage  de ne pas arriver à agir plus « normalement », ne sachant plus bien que c'était normal d'être dans cet état et qu'il n'y avait pas de honte à avoir. La honte était bien trop présente. Trop et emplissait son être.
Tandis que Sovahnn arrivait il avait de nouveau saisi son caillou comme si se concentrer sur le bout de pierre allait pouvoir l'aider à quelque chose. Comme si se focaliser sur ça, sur une douleur quelconque ou autres aurait pu aider. Alors, lorsque son amie s'était assise à côté de lui et avait entouré son bras autour du sien, il avait sursauté, plus par surprise qu'autre chose, mais il n'avait pas osé tourner le regard vers elle. Pas encore. Il ne voulait pas qu'il la voit comme ça, avec dans les plus les vestiges d'une âme brisée qu'autre chose, bien plus que d'habitude. Elle avait même emmêler sa main dans la sienne, chassant la pierre qu'il aurait voulu pourtant garder. Ce n'était rien, ce n'était pas grand chose. Ca ne voulait rien dire.  Ne t'inquiètes pas pour ça, Sovahnn, je gère. C'est ma façon de gérer. Tout ira bien, bientôt. Laisse moi juste encore quelques minutes pour me reprendre.

Et le silence ne tarda pas à être rompu tandis qu'il reniflait lamentablement. « Si j’ai posé cette question, c’est uniquement pour savoir où on en est, pour avoir les cartes pour nous protéger. Toi, autant que les autres. Pour savoir comment agir au mieux, pas pour t’enfoncer, pas pour te juger, pas pour sous-entendre quoi que ce soit. T’es pas dans un tribunal, je ne suis pas en train de jauger chaque mot que tu prononces. Je suis juste une amie qui t’aide dans un moment immonde et ingérable.  Je le répète : je t’aime, et j’ai besoin que tu entendes qu’il n’y a pas de reproches cachés. » Il le savait. Il le savait qu'elle n'avait pas fait ça pour lui faire du mal volontairement. Oui, il avait conscience qu'elle avait besoin de comprendre, de plus de réponse et il ne lui en voulait pas du tout de ces questions intrusives. C'était la normalité. Mais c'était juste usant pour lui et il n'était pas assez bien pour arriver à résister trop longtemps à tout cela. Du repos, par pitié, du repos. Il sentait bien le regard de son amie sur lui mais n'osait toujours pas la regarder, bouffé par la culpabilité et la honte. Même pas capable de répondre à quelques foutues questions, voilà la vérité ! Voilà, ce qu'il était. « J’ai besoin que tu entendes que tu es en sécurité. »

Il l'entendait, il avait même compris, mais le souci était plus l'intégration de cette information. Il savait qu'il devait lui répondre quelque chose mais quoi, à tout ça ? Il ne savait plus surtout qu'entre deux reniflements ce n'était pas évident, son cerveau semblait tout aussi largué. Ressaisis-toi, si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour elle ! Si bien que lorsqu'elle posa une main sur sa joie, enfin, il tourna vraiment le regard vers elle, probablement plus éteint qu'autre chose. Est-ce que tu sais à quel point je suis fatigué? Quelle importance ? C'est toi qui t'es mis dans la merde, assume ! ASSUME ! Tu n'as plus qu'à la fermer, qu'à serrer les dents et à subir les conséquences.

« J’suis là pour toi Tim. » Oui, ça aussi il le savait et il s'en voulait d'avoir douté d'elle. Il ferma les yeux quelques instants tandis que la main de son amie était partie dans son dos. « On va faire une pause sur les questions. Tu veux que je te laisse un peu seul ? »

Ne me laisse pas. Je t'en prie. Ne me laisse pas. Et pourtant, il se demandait si ce n'était pas le plus sage. Elle n'avait pas besoin d'assister à une telle crise, de le subir. Elle avait bien d'autres choses à faire plus importante comme sa fille... d'ailleurs ou est-ce qu'elle était ? Concentre-toi réfléchis bien mais réponds vite. Qu'est-ce qu'il voulait réellement ? Il n'en savait trop rien, par ce qu'il avait l'habitude d'être seul alors quel était vraiment son besoin ? Même Lewis ou sa mère, il avait toujours essayé de les épargner un maximum... mais aujourd'hui, à cet instant, il n'était plus certain d'en être capable, d'avoir cette force si on peut appeler ça comme tel. Pendant encore de longues secondes il l'avait regardé avant de finalement réussir à se décider, au lieu de répondre, dans  un premier temps il posa sa tête entre les genoux de la jeune femme même si ce n'était pas la position la plus confortable. Finalement après encore quelques dizaines de secondes, même si la respiration était toujours sifflante, même s'il ne sentait toujours mal et que les reniflements étaient bien présents il avait fini par reprendre la parole

 « Je sais, pour les questions.. Il faut que tu les poses et j'y répondrai.»  Mais demain, ou plus tard. On aura tout le temps pour ça. Elle lui avait dit qu'ils reprendraient plus tard, elle avait compris que pour aujourd'hui c'était beaucoup trop d'émotions un trop plein qu'il ne pouvait plus gérer , qu'il ne contrôlait plus. Inspiration difficile mais il avait continué J'entends aussi que je suis en sécurité.

Mais c'est tellement plus difficile que ça. L'entendre, le comprendre, l'assimiler. Peut-être pouvait-elle, elle juste entendre l'information et se dire que c'était ok, mais pour lui ce n'était pas possible. Il voulait seulement qu'elle sache qu'il avait bien enregistré l'information. Il en était arrivé à la question « fatidique » et il ne savait toujours pas quoi répondre. Laisse-toi juste aller à cette étreinte, à ce qu'elle t'offre. Sais-tu à quel point est-ce qu'il pouvait l'aimer ? Mais le bébé ? Sois raisonnable ! Tu peux prendre soin de toi tout seul, sa fille non. Il avait fini par se lever, quittant à regrets ses genoux, l’étreinte salvatrice pour faire face à elle, tenter un sourire qui n'en était pas un.

 « On va rentrer tous les deux.» Il lui avait saisi la main, la serran fermement. crois-y de toute tes forces, tu peux le faire.  « On va rejoindre la petite, elle a peut-être besoin de toi.» Par ce qu'au final à l'intérieur ou à l'extérieur on s'en fichait, du moment que l'on était tous ensemble. Il essuya un peu les larmes qui bardaient toujours son visage.  « Ca va aller, Sovahnn, ce n'est rien, ok ? Juste les nerfs qui lâchent un peu.»

Il parlait surtout pour sa main. Par ce qu'il était clair que ça n'allait pas et que tout ça n'irait pas mieux dans quelques minutes même si d'apparence il serait plus serein. Maintenant qu'il s'était un peu vidé de ses larmes, qu'il avait un peu pu évacué, il arrivait à reprendre quelque chose qui ressemblait une contenance.

 « Tu vas manger froid en plus. Ca serait dommage. Déjà que tout devait être trop cuit.» tenta—il de plaisanter pour la rassurer, mais il n'était même plus sûr qu'ils en étaient là. A ce moment, comme si une partie de sa mémoire étaient momentanément anesthésiée.
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Timothy Turner
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