Une chaise libre | Gary

Jeudi 1er septembre 2016
Londres

Je faisais des allers-retours dans l’appartement, c’était une manie que j’avais lorsque j’étais au téléphone. De ce fait, mon frère, c'était allongé sur le canapé et avait tiré la table basse vers lui pour que j’aie la place de déambuler. Il faut dire que si le logement nous convenait parfaitement, il n’était pas des plus grands, surtout lorsque l’ont de nous se mettait à faire des pas à l’intérieur. Je n’avais pas le temps de prendre mon élan que j’étais déjà forcé à faire demi-tour. Je donnais une drôle d’image. Quant à la personne qui était au bout du fil, c'était ma mère. Ce n’était pas moi qui l’avais appelé, mais mon colocataire de toujours qui m’avait ensuite passé son téléphone. « Bisous maman. Moi aussi, je t’aime, à bientôt. » Après trente minutes, je pouvais enfin raccrocher, mais je n’étais toujours pas sûr d’avoir réussi à la convaincre. Lançant le portable à mon frère, je viens m’asseoir à côté de lui -ce dernier avait juste eu le temps de retirer ses jambes avant que je n’atterrisse là où elles se trouvaient. « Je ne comprends pas pourquoi c’est toujours sur moi que ça retombe. Pas moi qui bosse ce week-end. » Parce que ça avait été ça le débat du jour. Expliquer à ma mère que nous ne reviendrions pas à la maison ce week-end comme prévu suite à un changement de planning pour mon frère. « Parce que techniquement, tu n’as aucun empêchement. » Vrai, rien ne m’empêchait de rentrer en Irlande sans lui, surtout que moi, je n’avais rien qui me retenait ce week-end dans la capitale anglaise. « Certes, mais c’est étrange sans toi. » Encore exact, j’avais testé en août et me retrouver seule avec les parents pendant quelques jours, c'était vraiment étrange. Je savais vivre sans mon frère, mais dans la maison familiale, je n’y arrivais pas, c’était trop anormal. Nous avions toujours été là pour soutenir l’un et l’autre, ou l’accompagner dans ses bêtises ou affronter la colère des parents. Donc, quand je m’étais retrouvé, seule, face à mes parents, assis autour de la table familiale lors du repas, je m'étais senti oppressé par l'absence de mon frère. « On rentrera une autre fois. » Je regardais mon frère l’espace d’un instant, parce que finalement, c’était lui qui regrettait le plus de ne pas pouvoir rentrer. La maison lui manquait, lui n’était pas rentré le mois dernier. « Pas sûr que m’an ne débarque pas avant ici. » J’étais venu me blottir contre mon frère, espérant apaiser un peu ses regrets. « Je ne suis pas sûr d’apprécier d'être adulte, trop d’obligation. » Je souriais à ses paroles, lui en souffrait davantage que moi. Encore étudiante, j’avais encore un peu de répit. Merci les bourses. « Tu veux qu’on aille sauter dans des flaques ? » J’entendis son rire autant que je sentais son épaule se soulevait.

Finalement, pas de flaque, le temps ne s’y prêtais pas. Oui, il pouvait y avoir des jours sans pluie à Londres et aujourd’hui était un de ces jours. Par contre, nous nous étions rappelé de la présence d’un carrousel non loin du London Eye. Ce n’était peut-être pas aussi salissant qu’un saut dans les flaques d’eau, mais ça devrait contenter nos âmes d’enfant. Il nous avait fallu prendre le métro pour atteindre notre but, mais à présent, nous voilà chacun installé sur un cheval de bois à savourer les images de la ville qui dansait autour de nous. De tous ceux qui avaient monté les chevaux de bois, pour ce tour, nous étions les plus âgés, sans le moindre doute, mais probablement aussi ceux qui rigolaient le plus. La fin du tour arrivait et nous quittions le manège avec l’impression que l’instant avait été trop fugace. Bref, nous étions déçus que ce soit fini, exactement comme lorsque nous étions enfants. Nous pouvions donc dire que le retour en enfance était réussi. Encore recharger des rires que nous avions partagés, c’était presque en sautillant que nous quittions les lieux pour nous arrêter un peu plus loin à un café ou nous nous installions pour boire un chocolat chaud. Autre rappel de l’enfance, même si à l’époque, nous le prenions plutôt dans le canapé familial devant un film, mais aujourd’hui, on s’adaptait. Surtout parce que rapidement, la vie d’adulte reprenait le dessus et que mon jumeau devait partir travailler pour quelques heures.

C’était de ce fait que je me retrouvais seule, assise à une table d’un café qui s'était rempli avec le temps à faire défiler les photos sur mon téléphone. Les premières étaient celles que j’avais prises quelques minutes plus tôt alors que nous étions sur les chevaux de bois. J’avais immortalisé le moment, pour le souvenir, pour le rire, pour le partager. Pour ce dernier point, j’envoyais une des photos sur la conversation de groupe que l’on partageait avec nos parents. Un commentaire accompagnant le cliché qui nous montrait tout le deux, a des hauteurs différentes, sourire aux lèvres et entouré de lumière. Je ne pouvais m’empêcher un sourire alors que j’observais mon écran. Dire que tout ça était partie d’un changement de planning. Sans ce dernier, il n’y aurait pas eu de week-end à annuler, donc pas de baisse de moral, donc pas de tour en carrousel. C’était alors que je pensais à cet engrenage que j’entendis quelqu’un me parlais tout en désignant la chaise. Je n’avais pas tout entendu, mais mon cerveau interpréta le geste qui accompagnait les paroles comme une demande d’emprunt de ladite chaise. « Oui, allez-y, pas de problème. »

« Lâche-moi !!! NEEOOOO !!! Hôte tes pattes de moi !!! » Il hurlait, allongé sur le canapé essayant d’éviter les doigts de sa colocataire qui tentait de le chatouiller. Il roulait comme il pouvait d’un côté puis de l’autre avant de se vautrer sur le sol. Après avoir vérifier qu’il allait bien son amie s’était installée à califourchon sur lui pour continuer de le chatouiller. « J’te jure !!! C’pas moi !!!!! J’ai pas mangé le dernier bout de gâteau ! » Entre deux crises de rire il essayait de retrouver sa respiration, il avait les yeux qui en pleuraient presque. Est-ce qu’ils jouaient ? Oui et non … en quelque sorte. De façon assez étrange … on va dire ça. Hampton essayait de trouver le coupable de qui avait osé SON morceau de gâteau et elle savait que pour le faire parler les chatouilles marchaient bien. Bon enfant en somme ; d’ailleurs son amie eut un sourire victorieux et approcha de nouveau ses mains de lui « C’est Banban !!! C’est Banban !! Il est venu pendant que tu bossais, il a pu aller dans la cuisine et l’manger !» De toute manière Gary ne voyait que cette solution… à moins que ce soit elle qui l’avait graillé son gâteau et qu’elle ne s’en souvenait pas. Neolina et la bouffe c’était vraiment une histoire d’amour… et s’il a bien une chose qu’il fallait éviter de faire c’était de piquer dans son assiette - ou son frigo- sans son autorisation. Il la vit froncer un peu les sourcils et puis elle finit par se relever et lui tendit la main pour l’aider à se relever. Il la prit et l’instant d’après, il était sur ses pieds, avec une Neolina qui défroissait ses habits, lui passait même une main dans les cheveux pour lui redonner un air vaguement plus coiffé. « Voilà, tu es présentable comme ça …» qu’elle lui avait sorti avec un petit sourire aux lèvres. « … Pourquoi est-ce que tu vois toujours ce trou-duc, Gary ? Surtout maintenant que tu as une fille qui te plait, non ? Elle est cool cette Janie d’après ce que tu m’as dis.» Il grimaça et soupira. Il s’attendait à ce genre de réponses, par ce que beaucoup de gens en voulaient à Esteban pour de multiples raisons… mais il est vrai que l’autre broyait un peu trop souvent son cœur en miettes. «C’est mon meilleur ami avant d’être mon ex’ Neolina et tu le sais aussi bien que moi. » Mais les choses n’étaient pas aussi simples. Il aimait Esteban, tout comme il aimait Klara et … son attachement à Janie tournait aussi vers là ; et d’un côté ça lui faisait peur, par ce qu’il ne savait pas comment le dire ou l’expliquer à Janie ou même comment est-ce qu’elle pourrait le prendre… Si ça se trouve Lovett ne ressentait rien pour lui et le considérait juste comme un bon pote. Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas vécu cette situation et il se sentait un peu trop sur sa planète pour être certain de bien comprendre la belle bonde. Neolina eut un tendre sourire et lui déposa un baiser sur la joue. « Je dois y aller, mais fais attention à toi Gary. Esteban te fais toujours tourner en bourrique…» Il pouvait lire dans ses yeux qu’elle était inquiète, vraiment inquiète pour lui… et en soi, elle avait raison…

Un long moment plus tard, il avait passé ses nerfs sur un jeu, puis avait pris une grosse douche bien chaude avant de se préparer et de sortir. Il avait besoin de prendre l’air, de faire de nouvelles rencontres. Ce que lui avait dit son amie restait dans sa tête et comme à chaque fois, il se sentait perdu. Margo serait certainement du même avis que Hampton ; à qui est-ce qu’il pouvait en parler pour avoir un avis partial ? Il n’allait quand même pas déranger Niall pour ça… Maxence ? Maxence, peut-être … mais est-ce qu’il allait pouvoir lui parler de ça ? Il n’avait pas envie d’ennuyer non plus l’homme avec ces soucis de cœurs… complexes.

Haut les cœurs !!! Il ne devait pas se laisser aller ! Voir le positif, prendre les choses comme elles venaient, voilà son crédo ! il avait envie de passer une bonne journée sans prise de tête supplémentaire. Après un bon moment de marche, il avait eu envie de s’arrêter dans un café qu’il côtoyait de temps en temps, mais la place se faisait rare… il hésita quelques instants mais finalement repéra une table ou il y avait une petite blonde, seule et qui avait une tête sympathique ! Gary décida donc de tenter le tout pour le tout. « Pardon, j’peux m’asseoir avec vous ? Il n’y a pas d’autres place …» dit-il en montrant la chaise vide, et la réponse ne se fit pas attendre « Oui, allez-y, pas de problème. » Il lui dédia un grand sourire et s’installa « Merci beaucoup !» Et tandis que sa conscience lui soufflait de ne pas trop lui parler pour ne pas faire le gars lourd du coin, son naturel revint au galop encore plus rapidement et il s’entendit presque dire « Vous attendez quelqu’un ou est-ce que j’ai tout le temps de prendre mon café ?» Et si ça faisait technique de drague de gros lourd, il n’en était rien… « Promis, j’vous drague pas… c’est juste pour… dire quelque chose !» dit-il en levant les mains pour prouver sa bonne foi - geste stupide- …

J’avais à peine levé les yeux vers la silhouette de l’inconnue pour donner mon accord. Il faut dire que pour l’emprunt d’une chaise, je n’avais pas besoin de savoir quoi que ce soit. Limite, j’aurais pu me contenter d’un pouce levé, même pas besoin de parler. Bon par contre, je serais certainement paru comme froide, parce que oui, même en ne disant rien, l’on peut donner une image de soi. Les secondes qui s’écoulèrent par la suite me repoussèrent, par contre, a relevé mes yeux vers l’arrivant. Je vais vous expliquer. À peine avais-je parlé que je reposais les yeux sur l’écran de mon téléphone pour reprendre le défilé des photos que je disposais dans ce dernier. Mais voilà que dans ma vision périphérique, je voyais l’homme s’installer sur la chaise au lien de l’emmener ailleurs comme je pensais que ce serait le cas. Je pense que l’espace d’une seconde, je devais ressembler à un poisson rouge qui bug sur le bord de son bocal. Téléphone dans la main avec le pouce suspendu dans son mouvement, regard interloqué sur l’inconnu et air interrogateur sur mon visage. J’avais loupé quelque chose… Mon cerveau avait récolté une partie des informations, mais pas tout vraisemblablement. Il me faudrait me montrer plus attentive dans le futur ou simplement faire répéter si nécessaire. Pour éviter des situations similaires. Mais en réalité, étais-je embêté par le fait qu’il s’installe ma table ? Non, absolument pas et si j’avais compris sa demande de s’asseoir ici, j’aurais tout de même donné mon accord. Là, j’avais juste était surpris par le fait que son action détonnait du geste que j’attendais de lui dans mon esprit. Ce temps de réflexion avait été relativement court, mais je me défigeais dans mon attitude lorsque la voix du nouveau venu retentissait une nouvelle fois à mes oreilles. Il cherchait à savoir s’il avait le temps de prendre son café. « Il vient de partir. Vous avez tout votre temps. » Je réfléchissais moi-même à me prendre une autre boisson lorsque je l’entendais prononcer qu’il ne cherchait pas à me draguer, mais juste à parler. Je lui souriais, mon esprit n’avait pas fait une telle conclusion. Le café était plein et le manque de place plutôt évident. Alors, oui, aussi innocent que cela puisse être, l’acquisition de la chaise ou même de la place de sa part ne m’avais pas paru un seul moment comme un signe de drague. Peut-être étais-je trop crédule. « Je ne pensais rien de tel. Bienvenue à la table. Désolé, si je vous ai dévisagé. Je n’avais pas bien compris votre demande. Mais ne vous inquiétez pas, vous ne me dérangeais absolument pas. » Je souriais une nouvelle fois. Oui, je m’étais senti obligé de me justifier, en même temps, mon arrêt sur image avait dû se voir et il devait s’être interrogé. C’était ce que j’aurais fait sans le moindre doute. Sauf que me connaissant, je n’aurais pas du tout imaginé une erreur d’interprétation, non, je serais plutôt partie sur un problème d’apparence, comme un bout de salade entre les dents -mais genre très voyant- ou un problème avec ma coupe de cheveux. Était-ce une preuve que je pouvais être superficiel par moment ? J’espérais que non.

Ayant conscience du monde qu’il y avait aujourd’hui dans le café, je savais que si je voulais quelque chose -tout comme l’inconnue-, mieux valais se manifester que d’attendre que quelqu’un vienne à nous. C’était donc pour cette raison que j’accomplissais un joli levé de main lors du passage d’une serveuse près de notre table. Si elle ne s’arrêtait pas sur le coup, elle me faisait comprendre d’un signe de la tête qu’elle m’avait vue. De mon côté, je verrouillais mon téléphone pour le poser sur le coin de la table. L’idée de continuer le défilé, les photos que j’avais dedans m’était passé suite à l’arrivée de l’inconnue. À ce propos. « Puisque nous partageons une table à présent. Rendons ça plus conviviale. Moi, c’est Eireen. » Je n’étais jamais contre le fait de rencontrer de nouvelles personnes, j’avais même plutôt une facilité sûre ce point. Alors quand en plus, la vie mettait quelqu’un à la même table que moi. Autant en profiter. C’était ce moment que choisissait la serveuse pour revenir vers nous. « Vous voulez autre chose ? » Dans un geste presque automatique, elle récupérait les tasses vident devant moi. « Un thé, s'il vous plaît. » La dame acquiesçait d’un signe de la tête et se tournait vers le nouvel arrivant. « Et vous, monsieur ? »

Houston, on a un problème. Voilà l’impression qu’il avait, qu’il y avait un souci mais il ne savait pas lequel. Pourtant, il avait bien posé la question n’est-ce pas ? Il fronça un peu les sourcils. Où est-ce qu’il avait encore merdé… il faut bien l’avouer parfois il ne se rendait pas compte qu’il était un peu - beaucoup- à côté de la plaque. Mais enfin, la jeune femme sembla enfin réaliser ce qui se passait, ce qu’il avait dit et la réponse dit sourire doucement Gatiss ! Parfait si elle n’attendait personne et qu’il avait donc tout son temps ! Bon, il ne comptait pas forcément s’éterniser non plus pendant des heures, mais se poser un peu lui ferait du bien, alors il lui fit un petit sourire en remerciements mais rapidement, préféra lui faire comprendre qu’il n’était pas là pour la draguer lourdement. On ne sait jamais, ça devait se voir tous les jours ce genre d’incruste et souvent ça ne devait pas être juste pour se poser. La suite, par contre, le laissa encore une fois un peu perplexe : comment est-ce qu’elle n’avait pas pu comprendre sa demande. Instant de réflexion, et finalement il se dit qu’elle devait simplement avoir été dans ses pensées. « Ne vous inquiétez pas, pendant un instant j’me suis demandé si je n'avais pas un gros bout de salades coincé entre les dents ! » répliqua-t-il plus par plaisanterie que réalité, même s’il est vrai qu’il aurait très bien se la poser cette question à un moment ou à un autre ! Et il était loin d’imaginer que ça aurait également pu effleurer l’esprit de son interlocutrice si les rôles avaient été inversés…

La jeune fille avait même fait un geste à la serveuse pour que cette dernière s’arrête à leur table et cette dernière leur fit signe qu’elle viendrait juste après. Gary ne tarda pas à avoir un nouveau sourire amusé lorsqu’elle reprit la parole, la demoiselle se présentait : Eireen, c’était un joli prénom ! Il n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit que la serveuse s’était déjà repointée. Ah merde ! Qu’est-ce qu’il voulait ? Bonne question …Il cligna une fois des yeux et finalement lança « Une bière s’il vous plait ! » Au moins il était sûr de ne pas se tromper et il avait de la chance, sa langue n’avait pas fourché pour demander ses choses un peu plus sorcières ! Au moins la bière allait le rafraichir, il en avait bien besoin ! « Enchanté Eireen… Moi c’est Gary ! » il se tut quelques instants et lui désigna son téléphone « Tu sais, je ne le prendrai pas mal si tu finis ce que tu faisais, j’me suis pointé un peu comme une fleur… Bon une fleur géante certes.» plaisanta-t-il sur sa grande taille et son quasi mètre 90. Il lui sourit de nouveau et vu qu’elle semblait ok pour parler et qu’il aimait bien causer aux inconnus, faire de connaissances, il chercha ce qu’il pouvait bien dire pour ne pas trop passer pour le pervers ou le mec chelou du coin. « Bon alors, qu’est-ce qu’on dit dans ce genre de circonstances ? Une question du genre… qu’est-ce que tu fais dans la vie ou plus quelles sont tes passions pour ne pas paraitre trop intrusif alors qu’on ne se connait même pas…»

Et qu’ils ne cherchaient pas non plus à se draguer. Elle était plus jeune que lui, peut-être d’une dizaine d’années alors, il ne savait plus trop ce qui se disait à aux jeunes adultes actuels. Il savait juste qu’aujourd’hui les choses avaient tendance à être encore plus vite mal prises qu’avant dans le monde Moldu et il ne s’était pas encore fait totalement à ces nouveaux codes ! Alors le voilà qui essayait de mener une conversation sans savoir par où commencer ou même ce qui se disait. Il faut bien avouer que si Eireen avait été un homme, les questions seraient peut-être venues plus facilement, il aurait moins eu leur de le heurter, ce qui était complètement débile et pourtant … c’était bel et bien la vérité. Il se gratta un peu la tête mais avant de reprendre la parole, il préféra attendre une réponse de la jeune femme.

« Non, promis, vous n’avez aucune salade entre les dents. » Je rigolais à cette image, surtout parce que justement, quelques secondes, plus tôt, je me faisais moi-même une référence à ce point. Comme quoi, l’interprétation des regards pouvait finalement être similaire entre deux esprits, et cela, même si les esprits étaient totalement inconnus l’un de l’autre. En même temps, le coup de la salade, c’était la peur de tous en société et il n’y avait rien de plus gênant que d’avoir quelqu’un qui s’approchait de toi pour te dire discrètement que tu as un bout de salade entre les dents. Non, parce que si tu réglais plutôt rapidement le problème, tu finissais toujours par te poser cette question : depuis quand j’avais ce bout de salade ? Et te voilà donc en train de réfléchir à ce que tu as mangé dernièrement pour émettre des hypothèses sur le moment où ce truc a pu ce coincé. Une fois, ceci estimait, tu réfléchissais au nombre de personnes que tu avais croisées et à qui tu avais parlé ou simplement souris. Étrangement, ce nombre était toujours plus considérable lorsque tu avais un morceau de salade coincé entre tes dents. Et finalement, plus tu réfléchissais au problème, plus tu sentais la rougeur de la honte de monter aux joues. Donc, en conclusion, il n’était pas aussi étrange que deux esprits inconnus se retrouvent sur ce sujet, puisque c’était un peu la crainte de chacun.

Le retour de la serveuse me sonna l’impression qu’il fut pris par surprise, mais rapidement, l’effet passait rapidement sur son visage et il finissait par choisir de prendre une bière. La serveuse quittait notre table dès que les mots étaient prononcés. C’était compréhensible, au vu de la masse de monde, elle ne devait pas s’ennuyer un instant. « Enchanté Gary. » L’inconnu venait de prononcer son nom, comme je l’avais fait quelques secondes avant que la serveuse ne nous interrompe. « Donc, vous avez le même nom que l’escargot de Bob l’Éponge ? » Oui, information complétement inutile, mais c’était la première chose à laquelle j’avais pensé lorsqu’il avait prononcé son prénom. J’y suis pour rien, Gary l’escargot a marqué mon esprit. J’avais peut-être un peu trop regardé la série animée lors de mon enfance. « Pas de problème, je n’ai rien contre les fleurs. Et puis, j’avais fini ce que je voulais faire. Vous m’évitez juste de me perdre dans mes photos en mode insociable. » Je lui sourirais, parce que généralement, j’étais justement plutôt sociable, mais avec un téléphone à portée de main, l’on pouvait rapidement se laisser porter dans un autre monde et ignorer tout ce qui se passe autour de soi. Il n’était pas rare de constater ce genre de phénomène, surtout dans des lieux remplis de monde. Les cafés, les bar ou même le métro. Dans ce dernier, cela pouvait même provoquer un effet secondaire. Qui n’avait pas déjà observé quelqu’un qui avait loupé son arrêt parce qu’il était trop concentré sur ce qu’il faisait défiler sur son téléphone. On pourrait croire que cet effet pourrait aussi se produire sur ceux qui lisent un livre, mais étrangement, ces derniers semblait mieux calculé le temps qui passait. Peut-être parce qu’ils savaient estimer leur progression dans leur lecture par rapport à leur temps de trajet. On pourrait croire que cet effet pourrait aussi se produire sur ceux qui lisent un livre, mais étrangement, ces derniers semblait mieux calculé le temps qui passait.

« Ça me parait pas mal pour commencer, mais abordons un sujet à la fois. Autrement, on risquerait de s’y perdre. Ce serait dommage. » Je lui souriais. Contente de constater qu’il avait l’air d’être quelqu’un de plutôt sociable. La conversation devrait donc être aisée, surtout si nous étions tous les deux partants pour lui donner vie. Et pour le moment, il paraissait volontaire de la faire. « En ce qui me concerne, je suis encore étudiante. Et vous ? » C’était juste pour faire la conversation, pour trouver de quoi parler, même s’il y avait toujours une curiosité qui se cachait derrière, mais rien de plus. Je n’allais pas m’imaginer quoi que ce soit. Nous étions deux adultes autour d’une table que le hasard avait réuni le temps d’une boisson. Nous aurions pu choisir de nous ignorer, mais non, nos caractères semblait plus aller vers l’envie de se sociabilité et de faire connaissance, juste l’espace d’un instant. Ce serait certainement la seule fois que l’on se croiserait. La ville était grande et les chances qu’un jour, nous retombions l’un sur l’autre se révélaient faibles. En-tout-cas pour le moment. Mais qui sait, peut-être qu’au cours de la conversation, nous découvrirons que le pourcentage de chance pouvait augmenter et ceux aux dépens de ce que nous faisions de nos vies ou de nos passions. Car qui sait, nous n’avions plus en commun qu’une volonté de parler avec l’inconnu qui se trouve en face de nous.

Tout comme Eireen, Gary eut finalement un petit rire lorsqu’elle lui confirma qu’il n’avait pas de salade entre les dents. « Ouf ! J’ai souri toute la journée j’aurais bien été embêté ! Mes collègues m’auraient peut-être surnommés salade-man» ne put-il s’empêcher de rajouter pour plaisanter, mais dans le fond… ils en auraient capables. Gênance, même si elle était loin d’être maximale, c’était quand même quelque chose qu’il préférait éviter au maximum ! c’était le genre de choses qui était toujours plus drôle quand ça arrivait aux autres il faut bien l’avouer ! Maintenant rassuré qu’il était à son avantage, il se demandait toujours pourquoi est-ce qu’elle l’avait dévisagé de la sorte… Pas bien important, il avait dû la surprendre tandis qu’elle était dans ses pensées. Il essayait de faire taire sa parano presque permanente et lorsque la serveuse revint il préféra prendre une simple bière. Simple, efficace, désaltérant, tout ce dont il avait besoin en quelques sortes.

Bientôt la jeune fille avait repris la parole en lui sortant une information totalement random sur son prénom, il la regarda quelques instants les yeux un peu grands écarquillés avant d’avoir un rire joyeux, amusé et chaleureux. « Ca faisait un moment qu’on ne me l’avait plus faite celle-là ! Pouvez-vous me rafraichir un peu la mémoire, comment est-il ce personnage ?» On ne pouvait pas dire qu’il s’en souvenait réellement, ça n’avait pas fait vraiment fait parti des choses qui avait bâti son enfance. Eireen avait repris la parole, le faisant de nouveau un peu sourire, il haussa un peu les épaules « Boh, vous savez, on a tous le droit à nos moments insociables, ça fait toujours du bien, surtout que je me suis quand même un peu « imposé »… vu qu’il n’y avait pas d’autres places !» Et qu’il aimait bien faire connaissance avec de nouvelles personnes, il faut bien l’avouer. Maintenant qu’il avait repris du poil de la Bête et qu’il ne risquait plus de criser au moindre mot de travers - même s’il avait encore des progrès à faire-, il pouvait enfin s’adonner à ce plaisir de parler avec les gens, de inconnus, de plaisanter avec eux même si ce n’était que pour une fois, de faire chier des cons. « Mais ravi d’être utile de la sorte ! » Lui aussi par moment il était un peu collé à son téléphone, notamment quand il était dans une conversation sms/what’s app passionnante avec un de ses amis - notamment Esteban, leurs conneries pouvaient fois durer des heures-, mais ça, il n’avait pas envie de lui dire pour le moment… et vu qu’elle aussi semblait en mode sociable, il avait pu entamer un peu plus une conversation ! Tant qu’à faire autant apprendre à connaître un peu son interlocutrice.

« Ça me parait pas mal pour commencer, mais abordons un sujet à la fois. Autrement, on risquerait de s’y perdre. Ce serait dommage. »
« Oui, c’est vrai, pardon, j’ai souvent le don de parler trop et de passer du coq à l’âne sans réelle raison.» dit-il en faisant une petite grimace plus amusée qu’autre chose. C’était vrai après tout, il était ce genre de personnes qui disait ce qu’il pensait et ses pensées étaient généralement un peu chaotique, un simple mot random pouvait le faire aller dans une direction tout à fait différente que l’initiale… Avec les années, il avait appris néanmoins à faire un minimum attention, mais le séjour à Azkaban l’avait quand même bien fait revenir en arrière. Néanmoins, certains de ses camarades trouvaient que ça lui donnait un charme, que c’était amusant, au moins avec lui on ne s’ennuyait pas, il pouvait sortir des choses toujours inattendues. Elle ne semblait pas trop sérieuse, donc c’est quelque chose qui devrait quand même passer aisément ! Bientôt, elle lui dit qu’elle était étudiante, il écouta avant de répliquer « Je m’occupe de prendre les appels d’urgences au 999. Vous étudiez quoi exactement ? » il se tut quelques instants et finalement lança un petit « On pourrait peut-être se tutoyer non ? Ca serait quand même plus agréable et instinctif, non ?» En tout cas, il trouvait que ça ferait plus convivial, mais il ne voulait pas non plus la pousser ou l’obliger à faire cela. « Oui, donc du coup, je réponds aux appels pour les pompiers, secouristes, médecins et j’envoie le bon service sur place quand c’est possible. C’est passionnant bien que parfois un peu dur émotionnellement, chaque journée est différente de l’autre ! Et faut savoir garder un minimum son sang-froid.» Quand on entendait un appel à l’aide par ce que le conjoint/père est violent… ou alors inanimé c’était difficile de trouver les bons mots. Surtout qu’en se transplanant, il savait qu’il pourrait être plus rapide que les secours mais c’était une solution à proscrire.

« C’est l’escargot de compagnie de Bob. Il a la particularité de miauler pour communiquer et d’être plus intelligent que son propriétaire. » La première partie du portrait n’était pas trop valorisante, je devais bien l’avouer. Qui voulait se retrouver comparé à un animal de compagnie ? Mais je trouvais que la suite était plus sympa, en tout cas la partie du fait que finalement s’il n’était de base qu’un animal de compagnie, il ressortait plus intelligent que son maître. Bon, en même temps, je n'avais pas souvenir d’une grande intelligence pour le personnage de Bob, donc difficile de faire pire, je pense. Plus qu’a espéré que le nommé Gary, du jour, ne prenne pas trop mal la comparaison. Ce qui était encore tout à fait possible. J’avais peut-être encore perdu une occasion de me taire sur ce sujet, mais maintenant, il était trop tard. Après, je n’avais rien dit d’insultant, mais je savais que certains caractères pourraient le prendre mal -voir très mal- et s’emporter. Dans cette situation, ça ne semblait pas trop être le cas, en tout cas, jusqu’ici, il avait plutôt bien réagi puisqu’il avait eu un rire. De ce fait, ça s’annonçait plutôt positif, non ?

Par la suite des choses, j’avais décidé de poser mon téléphone sur la table pour tenter un échange avec le nouveau venu. Justement, ce dernier avait alors signifié qu’il ne voulait pas m’interrompre dans ce que je faisais avant son arrivée et que je pouvais continuer mon activité. Je lui avais souri, je lui étais presque reconnaissante de m’avoir interrompu à temps. Non, parce qu’une fois que je commençais à faire défiler les images qui se trouvaient sur le téléphone, je rentrais dans un véritable moment d’insociabilité. Par seulement à cause des photos, mais aussi du fait que généralement, je poursuivais sur les réseaux sociaux et que du coup, ça ne s’arrêtait jamais (ou presque). Or, j’étais dans un café et je trouvais toujours dommage de me laisser happer par mon écran alors qu’il y avait une telle vie autour de moi. Je n’aurais pas forcément lancé la discussion avec un inconnu -qui ne se serai pas installé à ma table-, mais j’aurais profité de l’activité ambiante avant de quitter les lieux pour faire autre chose. Ou alors rentré à l’appartement où j’aurais pu, plus librement, faire défiler sur mon écran les publications Facebook et/ou Instagram. « Oui, mais autant le faire lorsqu’on est seul chez soi. » Et ce donné l’impression de prendre des nouvelles de l’extérieur. J'eus un nouveau sourire lorsqu’il exprimait le fait d’être ravie de pouvoir être utile de la sorte. Comme quoi des petits actes innocents et s’en véritable volonté de servir pouvait finalement le faire.

« Ma grand-mère dirait que c’est le signe d’un cerveau toujours en réflexion et donc d’intelligence. D’autre que c’est un signe de désorganisation. » Le second avis, c'était plutôt celui de personne qui appartenait au corps professoral et qui avait en conséquence pour objectif de vous apprendre à vous organiser. Donc effectivement, les idées qui allaient dans tous les sens, ça ne les arrangeait clairement pas. « À vous de choisir à quelle pensée vous voulez vous rattacher. Personnellement, c’est la première. » Puisqu’à mes yeux, justement, l’organisation, c’était une histoire d’apprentissage et de logique. Ce n’était pas parce que mes pensées faisaient des liens incongrus et passé du coq à l’âne que je n’étais pas capable de les organiser par la suite. Et puis, dans le cadre d’une conversation, ça rendait cette dernière parfois plus intéressante ou diversifier. Preuve en était, nous étions partis d’une simple présentation et avions finit sur un dessin-animé quelques minutes plus tôt. Un esprit trop rangé n’aurait peut-être pas réussi pareil revirement. Ensuite, c’était à nous de savoir si l’on trouvait ces écarts de conversation positifs ou négatifs. Bientôt, j’appris qu’il faisait partie des interlocuteurs sur lesquels on pouvait tomber lorsque l’on appelait les services d’urgence. C’était, à mon humble avis, une place avec beaucoup de responsabilités et de charges mentale. Il fallait pas mal d’aplomb pour évaluer si une situation était une véritablement, une urgence ou non et envoyer les services adaptés à la situation. Il ne fallait pas se planter, avoir les bonnes questions, bien évaluer la situation et ceux, sans la voir, en se fiant seulement à ce que vous disait la personne à l’autre bout de la ligne. Le temps que ma réflexion parte dans ce sens, j’entendais la voix de Gary proposé que l’on arrête le vouvoiement. « Je vote pour. Deux voix contre zéro, la mention est donc acceptée avec mise en place immédiate. » Ça, c’était du vote efficace. Pendant ce temps, Gary était parti dans une explication plus approfondit de son métier. Citant les points auxquels j’avais pensé quelques minutes plus tôt. Oui, je ne doutais pas que certaines affaires étaient plus compliquée que d’autre. Je ne doutais pas non plus que sa force émotive puisse être aspirée par certains appels. Il devait en entendre des histoires, et souvent, elle ne devait pas faire ressortir le plus beau de l’humanité. « Tu es grandement utile pour la société. C’est admirable, mais j’imagine très bien que les journées doivent parfois être dures. » Et je n’étais pas sûr de pouvoir faire un tel métier un jour. « J’étudie l’architecture. » Je répondais seulement à la question qu’il avait posée quelque temps plus tôt. « Beaucoup moins d’humanité et beaucoup plus de mathématiques, mais comme je suis une passionnée d’architecture, ça me convient. » Je lui souriais. L’architecture était bien sûr au service des Hommes, c’était elle qui permettre de faire tenir nos structures de soins debout, permettait aussi une circulation facile dans la vie de tous les jours. Mais concrètement, je n’aurais pas affaire directement à la détresse humaine. « Bon, j’avoue, je viens d’aborder deux sujets en une phrase, mais c’est ce qui arrive lorsqu’ont choisi d’étudier quelque chose qui nous passionne. » Je lui souriais, consciente d’avoir d’autres passions à côté, mais l’architecture était celle dont j’avais le plus d’accroche. « Du coup, une passion que tu veux partager ? Ou même plusieurs, on a le droit d’en avoir plusieurs. »

« C’est vrai que je miaule bien.» confirma-t-il d’un signe de tête en essayant de garder le plus possible son sérieux même si ce n’était pas le plus simple. Et encore, elle avait de la chance, il ne lui avait pas fait la démonstration même si ça le tentait vraiment fort… Ils ne se connaissaient pas assez pour risquer de lui foutre la honte en attirant un peu trop de regards sur eux. « Par contre, si le propriétaire c’est ma coloc… ou une de mes amies proches…» ou Janie qui est… quoi d’ailleurs ? Ils n’étaient pas vraiment ensemble, si ? Non ? Est-ce qu’il pouvait utiliser le terme petite amie ? Il n’en était pas certain. Peu importait, il aimait vraiment beaucoup la belle femme, chaque moment passé ensemble semblait allégé un peu d’autres douleurs tellement ils pouvaient rire et bien s’entendre tous les deux… mais ce n’était pas le moment de trop penser à elle. Il essaya donc de revenir un peu plus dans la conversation et lui dit qu’elle pouvait continuer à faire ce qu’elle faisait sur son téléphone, elle ne devait pas se déranger pour lui. Il ne savait pas trop quel genre d’individu elle était, certains aimaient leur paix mais n’osaient pas dire qu’ils voulaient avoir la paix. C’était une manière qu’elle ne se sente pas obligée de dialoguer avec lui. Ceci dit, du peu qu’il avait vu, elle semblait assez à l’aise en société et donc parler avec un inconnu et plaisanter avec lui ne devait pas être un vrai souci ! I Il eut un petit rire amusé et acquiesça doucement à ce qu’elle dit « Certes, mais il y a des choses qui n'attendent pas forcément… enfin qui sont importantes de répondre dans le moment même quoi. Je ne vous en aurais pas tenu rigueur, que ce soit important ou non… mais il est vrai que je suis généralement plus d’accord avec votre avis !» La vie est belle - ou presque- on a le droit à une seconde chance, un second départ et il comptait mordre cette nouvelle vie à pleine dents tant qu’il le pouvait … par ce qu’on ne sait jamais combien de temps ça peut durer … Il faut bien l’avouer qu’entre Mister-muscle et l’autre psychopathe, sociopathe et compagnie, une belle vie n’était pas forcément facile et c’était sans compter l’histoire de Janie qui ne faciliterait pas les choses si quelque chose devait se passer. On en parle de l’histoire de Klara en plus ? Un bordel sans nom sa vie amoureuse mais il était ravi de constater qu’il pensait quand même beaucoup à Janie. Renouveau.

« Ma grand-mère dirait que c’est le signe d’un cerveau toujours en réflexion et donc d’intelligence. D’autre que c’est un signe de désorganisation. » Cette fois Gary eut un grand rire franchement amusé, il secoua un peu la tête à sa réflexion suivante et ne tarda pas à déclarer « Je suis surtout quelqu’un de totalement désorganisé, mais peut-être aussi d’une certaine manière toujours en réflexion ! Du coup, je ne sais pas quelle position choisir… » Position de pensée, bien entendu. Il savait que depuis son retour d’Azjabann il avait beaucoup de mal à se canaliser sur un seul sujet et son esprit partait vraiment dans tous les sens probablement, aussi, le temps qu’il se réhabitue à tous les stimulis extérieurs, à ces peurs et ces angoisses également ! Ils avaient fini par changer totalement de sujet et Gary expliquait donc rapidement son métier avant de lui proposer qu’ils se tutoient, il n’aimait pas spécialement le vouvoiement surtout avec quelqu’un de plus jeune que lui… « Parfait ! Quelle rapidité d’action quand on prend les choses en mains !» continua-t-il sur la lancée de la plaisanterie de la jeune femme. Et elle, elle l’avait bientôt complimenté sur son utilité à la société, il lui fit un franc sourire. Elle n’avait pas tort, mais par rapport à médecin, flic, pompier ou même secouriste, il n’était pas des plus utiles. Il contribuait et aidait les gens vraiment utiles - indispensables-. Il acquiesça doucement et ne tarda pas à reprendre la parole « C’est gentil, mais à part du téléphone je ne fais pas grand choses en réalité, même si c’est loin d’être facile tous les jours ! Et c’est cool l’architecture. Tu es bonne en dessin du coup, je suppose ??» Il haussa les épaules et lui sourit. « Je suis sûre que tu l’es dans la vie de tous les jours, d’être très solidaire envers les autres, de faire attention à son prochain et c’est tout ce qui compte à mes yeux. Avec un peu moins d’égoïsme, les choses iraient déjà mieux je suppose …» Et il ne pouvait que comprendre ce que c’était d’étudier quelque chose qui nous passionne, malheureusement, pour l’instant il ne pouvait plus. Pourtant être médicomage avait toujours été quelque chose qui lui plaisait, mais aujourd’hui il ne se sentait plus d’attaque, un point très sensible pour le grand dadet mais il tenta de cacher cela en lui faisant un nouveau sourire et en préférant se contenter de répondre seulement à sa dernière phrase. Les passions. « HMMM… Voyons voir. Est-ce que faire le con pour amuser les autres, en emmerder d’autres qui te font chier et compagnie. Bref agir comme un petit con plus ou moins drôle, peut être considéré comme une passion ? Par ce que j’adore ça.» Il eut un petit rire amusé et ne tarda pas à continuer. Bitcher sur certaines personnes très précises aussi, mais ça il le garda pour lui. Azalea, tu es parfaite comme modèle pour cela. «Sinon, j’aime bien regarder les séries… heu, j’aime bien les jeux vidéos aussi. Je joue en ligne avec mon meilleur ami généralement… hummmm …. Puis rêvasser c’est aussi une passion. La glandouille. S’étaler comme une merde sur son canapé et ne plus rien faire. Sortir avec ses amis et avoir de gros câlins d’eux. On peut aussi compter ça comme une passion ? Passion glandage et amis… tu vois plutôt ça comme un loisir.» Silence. « Soit dit en passant … parfois la frontière entre les deux est infime.» Non ce monologue ne vaut probablement aucun commentaire, il était parti tout seul comme un grand dans son propre délire…

J'eus un rire lorsque l’homme nommé Gary me faisait savoir qu’il miaulait bien. « Donc, te voilà représentant officiel de Gary l’escargot. » Je souriais, pas sûr de lui attribuer un super rôle, mais bon, puisque l’escargot était reconnu comme intelligent, il était plutôt honorable de le représenter, non ? Justement, l’inconnu reprenait la parole pour parler de sa colocataire ou d’un ami comme propriétaire de sa personne. Cette phrase semblait appeler une suite, mais l’homme semblait se perdre dans ses pensées plutôt que je me faire entendre la fin de ce qu’il avait commencé à dire. « Qu’y a-t-il à propos du propriétaire ? » Oui, j’aurais pu laisser la phrase aux oubliettes, mais j’étais curieuse, curieuse de savoir ce qu’il avait en tête lorsqu’ils comparaient les propriétaires possibles. Estimait-il qu’il serait compliqué d’être plus intelligent qu’eux ou bien au contraire ? Bon, on était rarement aussi "vache" avec ses amis, sauf si on avait beaucoup d’humour. Mais rien ne protégeait la colocataire -sauf si elle était aussi son amie-. Non, parce que je savais que parfois la colocation ça pouvait réserver de mauvaises surprises. Moi, mon coloc, c’était mon frère, donc pas de surprise, on était déjà colocataire avant de naître, alors autant dire que vivre ensemble, pour nous, c’était inné. « Si j’avais eu quelque chose d’important à finir, vous pouvez me croire, je n’aurais pas attendu votre accord. Je l’aurais fait, mais bon, me perdre dans la ribambelle de photo, même si j’aime bien le faire. Ça n’a rien d’immédiat. » Au contraire même, j’étais bien mieux dans le fond de mon canapé pour le faire. Avec peut-être un peu de musique sur les oreilles ou dans la pièce. Tout dépendait si j’étais seul ou pas. Je n’étais pas une trop mauvaise colocataire, je n’imposais pas ma musique à l’autre. Sauf cas exceptionnel, c’est-à-dire faire volontairement chier celui qui partageait mon sang. Mais dans ce cas-là, ce n’était même pas ma musique habituelle, non, c’était une sélection spéciale. Ce genre de musique qui rentre très bien dans la tête, mais ne vous inquiétez pas pour lui. Il sait très bien se venger. La dernière fois, j’ai eu la même musique sic jours de suite dans la tête parce qu’il faisait en sorte qu’elle parvienne à mes oreilles dès le réveil. Je ne vous dirais pas de laquelle il s’agissait, trop peur qu’elle se réinstalle dans mes pensées pour y tourner en boucle.

« Choisissez celle qui vous fait le plus de bien. Finalement, seul, vous le serez. » S’il était bien de connaître ses défauts et tenter de les corriger, il était aussi très bon de ne pas les laisser vous donner une mauvaise image de soi. Être désorganisé et en avoir conscience était une chose, mais ça faisait du bien de savoir son cerveau plein d’intelligence, non ? « Et puis, comme on l’a dit plus tôt, Gary l’escargot est intelligent, donc… » J’insistais peut-être un peu trop sur ce personnage fictif. Après, je ne faisais que des comparaisons sympathiques, donc, je ne devrais pas trop m’attirer les foudres de mon interlocuteur. C’était un peu près le moment où la fleur géante -c’était lui qui s'était nommé ainsi- proposait que l’on se tutoie. Idée que je validais rapidement et sans plus de réflexion. Une conversation devenait bien plus agréable, le vouvoiement dépassé. La distance semblait moindre et l’on prenait moins de précautions à chercher nos mots pour qu’ils ne soient pas trop familiers. Quoique jusqu’à maintenant, je ne l’avais pas trop fait. Il faut dire qu’on utilisait rarement un langage soutenu lorsque l’on rencontrait quelqu’un dans un café -sauf si l’on savait que c’était quelqu’un d’important-. « On devrait peut-être se mettre à la politique pour faire autant bouger les choses dans le monde ? » De l’humour, juste de l’humour. La politique n’était vraiment pas mon truc et si je n’en avais pas grande connaissance, je savais que trop bien la lenteur avec laquelle elle agissait. Tout comme je savais que cette lenteur était surtout due aux opposants aux idées plutôt qu'à l’absence de certains d’agir rapidement. « Sois pas négatif, tu orientes et rassures, c’est déjà beaucoup. » L’on échangeait sur le métier de Gary qui était opérateur pour les services de secours. « Tu aurais été démarcheur pour une quelconque entreprise, crois-moi, je n’aurais pas eu le même discourt. Pourtant, là aussi, tu aurais pu dire "je ne fais que téléphoner". » Excepté que dans cette situation, j’étais plutôt de ceux qui déclaraient "Pas intéressé, bonne journée" et raccrocher derrière. Pas de l’impolitesse, mais je n’avais toujours pas trouvé comment m’en débarrasser autrement.

« Je me débrouille en dessin, en tout cas en bâtiment et objet, mais les portraits humains, c’est une horreur. » Trop détail, trop proportionnalité à prendre en compte. Mon meilleur trait de crayons dans ce cadre, c’était un rond pour une tête, accompagnée de quatre traits qui représentait corps, bras et jambes. « Joli portrait que tu fais de moi, alors que l’on n'a échangé que quelques mots. » Mais en réalité, est-ce que je ressemblais à ça ? Oui, j’avais porté secours à une inconnue qui tombait d’un balcon le mois dernier, mais finalement, elle s'était relevée seule. Oui, quand je voyais quelqu’un perdu dans un lieu, je me proposais de l’aider, mais c’était simple à faire. Dans une situation plus sombre, avec plus de peur, ferais-je de même ? Ne disait-on pas que c’est en période de guerre que se révèlent les véritables caractères des gens ? Et savait-on vraiment ce que l’on valait avant d’être confronté au pire ?

La conversation prenait une nouvelle fois un nouveau chemin alors que j’avais interrogé Gary sûr se passions. J'eus un rire, lorsqu’il demandait si emmerder les autres pouvait être une passion. « Je dirais que oui, parce que finalement, charrier mon frère et l’une des miennes. » Mais en même temps, qui n’aimait pas taquiner, embêter, faire râler le reste de sa fratrie par des tours et/ou des mots. « Loisir et passion sont souvent liés. Et j’approuve grandement le glandage et les amis. Les deux réunis, c’est encore mieux. Glandage entre amis. C’est génial ! En plus, tu peux le lier à la diffusion d’une série ou jouer au jeu vidéo. Bref, tout un ensemble de tes passions. » Je lui souriais. « Au passage, je les approuve toutes et j’avoue que j’ai pas mal poussé l’activité glandage pendant les vacances. » En même temps, les cours en moins dans la journée, je m’étais retrouvé avec pas mal de temps libre. « Autrement, je suis aussi pas mal série et lecture. Sortir aussi, avec des amis. Le jeu vidéo, ce n'est pas trop ça, j’avoue, mais je joue parfois. Par contre, je suis mauvaise, obliger d’attendre mon frère pour qu'il s'occupe du boss. »

Il n’avait pas pu s’empêcher de faire comme d’habitude, le crétin ! C’était vraiment plus fort que lui et pourtant ce n’était pas tout à fait faux. Pour faire rire Klara à l’époque ou l’amadouer il miaulait parfois pour imiter les mignonnes boules de poils félines qu’elle affectionnait tant. Est-ce que quand il entendait un chat miauler il lui répondait ? Oui, parfois encore c’était le genre de choses qui lui arrivait ! Et il n’en était même pas désolé ou confus. Non, cela l’amusait beaucoup trop, c’était lui. On ne s’excuse pas de ses excentricités quand elles ne dérangent personnes ! Il eut un rire avant d’acquiescer joyeusement à la nouvelle phrase de sa camarade « Tout à fait ! Bon je ne ressemble pas encore à un escargot, mais je peux essayer de trouver le déguisement adéquate ! Ca ne coute pas grand-chose ! » avait-il ajouté en lui faisant un petit clin d’œil complice. Heureusement qu’il avait de l’humour et un bon sens de l’auto-dérision, il n’était pas certain que tout le monde apprécierait de se faire comparer à ce genre de personnage ! Mais c’était juste drôle ! De l’humour, il en fallait à haute doses de nos jours ! « Ben… juste ceux que j’ai cité sont quand même plus intelligentes que moi, du coup ta théorie ne marche pas trop sur ce point-là !» il avait haussé les épaules comme si c’était l’évidence la plus certaine, la plus pure et la plus logique. Autant, il pouvait traiter Esteban de crétin, autant Klara et Neolina, ça serait totalement faux. Promis, jugement totalement impartial sur ce coup-là ! Il eut un petit sourire amusé lorsqu’elle lui affirma que si elle avait eu quelque chose d’important à faire, elle l’aurait fait. Bien ! Elle n’était donc pas du genre à se laisser faire et avait quand même du caractère, ce dont il ne doutait pas depuis le début de la conversation vu comme elle causait. Ne souhaitant pas répondre sur ce point-là vu qu’il n’avait pas grand-chose d’intéressant à rajouter, il s’était contenté d’acquiescer un petit peu.

Nouveau rire du garçon amusé, avant qu’il se secoue un peu la tête, se passant par la même occasion une main dans sa tignasse un peu décoiffée. « A vrai dire, j’aime bien les deux… mais effectivement l’intelligence serait peut-être une qualification plus glorieuse, on va dire les choses comme ça.» mais il était plus dans l’humour et la dérision que le reste. Ceci dit, il n’avait rien trouvé de mieux à répondre à la jeune femme. En tout cas, une chose était certaine, elle semblait y tenir à son Gary l’escargot, si bien qu’une nouvelle question ne tarda pas à germer dans son esprit « Ce dessin animé vous évoque quoi exactement pour autant tenir à cette comparaison ? » Et c’était juste une question, sans aucune animosité. Il était juste curieux de connaître la réponse… même s’il n’y en avait pas vraiment. Et bientôt le vouvoiement avait disparu pour laisser place au tutoiement qui rendait la conversation déjà beaucoup plus amicale aux oreilles du garçon. Et ils étaient repartis sur de nouveaux sujets «Ouais, on pourrait…. » mais en vérité il savait que tout était beaucoup plus complexe qu’il n’y paraissait avec tous les lobbys et compagnie, le monde berné par l’argent et le pouvoir. « Je ne suis pas négatif, juste pragmatique et réaliste, c’est vrai que c’est déjà pas mal, mais je ne suis pas aussi utile qu’un secouriste, pompier ou médecin. Il n’y a aucune honte à le dire. Je les aide simplement, je leur donne un coup de mains mais c’est eux qui font le plus gros du taff.» il eut un rire amusé. « Ouais. Tu penses que ça m’aurait réussi ce genre de carrière de démarcheur ? Vendre un produit et tout ça ? » Quelque part oui, il avait quand même pas mal de bagout, savait bien parler, embobiner les gens quand il le souhaitait… alors ça aurait pu le faire, mais ce n’était pas quelque chose qui lui plaisait franchement.

Et concernant sa carrière (future), ses passions…. Il acquiesça doucement, il fallait bien avouer qu’il n’y connaissait pas grand-chose en dessin. « D’accord, je ne sais pas pourquoi je pensais qu’une fois qu’on avait les perspectives et les bases on pouvait se débrouiller en tout.. mais c’est vrai que c’est un raisonnement un peu stupide, les humains bougent, ont des expressions, des courbes que les bâtiments n’ont pas forcément.» On appelle ça, parler et donner son avis pour ne rien dire, alors qu’on y connait rien, merci Gary !! Il avait bientôt embrayé sur ses passions… dont la première était celle d’emmerder un peu les autres. « Oh bah tu vois, on va encore un point en commun ! Je sens que je vais bien t’apprécier toi !» oui, oui embêter gentiment ses amis proches c’est la vie, tout comme emmerder ses ennemis par une vengeance rigolote. Et comme lui, elle semblait apprécier ce qu’il disait, la glande et les amis, les jeux-vidéos et compagnie. « En même temps, c’est le propre des vacances d’être fait pour glander non ? Je trouve qu’on devrait le mettre dans le dictionnaire des synonymes !» Il se tut quelques instants avant de reprendre « Je suppose que je ne fois pas te demander si tu aimes Docteur who, ça serait une vraie hérésie si tu disais non…» sourire en coin. « Niveau bouquin tu lis quel genre ? Et jeux-vidéos, même si tu n’y joues pas beaucoup, tu as quoi en stock ? Les boss c’est vrai que c’est souvent assez dur et rageant !» C’était cool aussi de se faire plus d’amis dans le monde Moldus, pour passer des moments simples comme ceux-là, par ce qu’au final les personnes dont il était le plus proche restaient des sorciers ; et les sorties, les discussions n’étaient pas forcément tout à fait les mêmes.

En vérité, je n’en savais rien, mais l’idée que le temps passé récemment avec mon frère avait influencée la conversation que j’avais actuellement ne me paraissait pas si invraisemblable que ça. C’est fait. Avant ça, ça n’avait jamais figuré dans mes objectifs, mais l’esprit faisait parfois de raccourcie étrange et cette conversation en était la preuve. Ma chance dans cette histoire, c’était que l’homme en face de moi ne le prenait pas mal, ou en tout cas, ne le montrait pas. Mieux, il donnait même la réplique à mon rapprochement farfelu. « Une coquille en carton, un serre-tête avec deux antennes et vous serez prêt. Le plus compliqué pour donner le change, ce sera de se déplacer tel un escargot. » Un sourire s’affichait sur mon visage alors que l’image d’un homme quelconque essayant de ramper au sol comme l’animal. Non, parce que si ça a l’air facile lorsque l’on observe un escargot, il doit être bien plus dur pour un être humain de se courber/plier pour essayer de progresser tout en restant allongé au sol. « Ah, bon, après, c'est plutôt rassurant, parce que Bob est vraiment pas très intelligent. » Gary venait d’énoncer que ses amis étaient plus intelligents que lui en réponse au fait que l’escargot dans le dessin animé était plus intelligent que son propriétaire. L’idée première avait été de relever qu’il pouvait peut-être se tromper, mais ne connaissant pas ses amis, je n’avais pas d’argument. Bon, il n’empêchait pas qu’au vu de ses quelques répliques, lui-même semblait avoir plus de réflexion que l’homme éponge.

« Ça vous donnera de quoi vous vanter. » Je souriais une nouvelle fois alors que quelques secondes, plus tôt, j'avais parlé du fait que de changer de conversation aussi facilement pouvait être une preuve de désorganisation ou d’intelligence. Tout dépendait le point de vue. Et si l’homme avait d’abord reconnu de la désorganisation, je lui avais insufflé qu’il pouvait bien choisir le point qui lui faisait le plus de bien. Une nouvelle fois, j’avais réévoqué l’escargot du dessin animé, sans vraiment réfléchir, juste parce qu’on en avait parlé quelques minutes plus tôt. Gary faisait cependant le choix de relever cette nouvelle référence en me demandant ce que m’évoquait le dessin animé. « L’enfance. » Je soulevais rapidement les épaules. J’avais répondu rapidement, mais maintenant, je réfléchissais un peu plus à sa question. Pourquoi je faisais cette fixette ? Si effectivement, j'avais souvent vu cette série lors de mon enfance, je ne l’appréciais pas tant que ça. Ça faisait bien des années que je n’avais pas visualisé l’un de ses épisodes et pourtant aujourd’hui, j'avais fait le lien sans aucun problème entre le nom de l’inconnu et le personnage de l’escargot. Il faut dire aussi, que justement, quelques minutes plus tôt, nous avions partagé avec mon frère l’envie de retourner enfance, c’était même ainsi que l’on s'était retrouvé sur le carrousel avant de venir boire en chocolat. « Je pense que vous souffrez des conséquences de ma précédente conversation. Désolé. » Sans ça, peut-être n’aurais-je pas fait le lien ou les références. Ou pas aussi facilement. En vérité, je n’en savais rien, mais l’idée que le temps passé récemment avec mon frère avait influencée la conversation que j’avais actuellement ne me paraissait pas si invraisemblable que ça. Surtout que ce dessin animé, c’était en sa compagnie que je le regardais tout le temps.

Par la suite, nous évoquions métier et étude. Lui était opérateur pour le service des urgences, rôle que je trouvais assez important, mais que lui pensait moins utile que celui d’un secouriste. « Je suis d’accord, ils font le plus gros du taff, mais tu dois avouer que si tu n’étais pas là, ils ne seraient pas ou se rendre et les gens ne pourraient pas demander de l’aide. Donc, tu as peut-être un boulot moins glorieux et moins euh… gros, mais pas moins essentiel et déterminant. » Oui, j’aurais pu lâcher l’affaire, mais pour moi, il était une partie très importante de nos services d’urgence, il était -ainsi que ses collègue- le lien entre la population et les intervenants. Sans eux, on n’aurait personne vers qui se tourner. Il nous faudrait nous débrouiller seul, aller les chercher, perdre du temps et parfois, c'était justement le temps qui faisait la différence. « Oh, je ne pense pas pouvoir répondre à cette question avec assurance. Je ne te connais pas assez, mais je dirai que ta facilité de parler avec une inconnue à une table de café serait un élément qui favoriserait ta carrière de démarcheur. » Gary avait demandé si, de mon avis, il pouvait être fait pour une carrière de démarcheur téléphonique. Le sujet était venu sur la table après que j’avais énoncé quelques secondes plus tôt qu’il aurait pu travailler en tant que tel et qu’alors mon discours aurait été bien différent. « Par contre, eux ne sont pas essentiels à la société, on s’en passerait même plutôt bien. » Oui, j’avais horreur de décroché le téléphone pour entendre les nouvelles offres de forfait téléphone qu’il pouvait me proposer.

Un léger rire s’échappait de ma gorge alors que j’entendais Gary comparait les humains et les bâtiments. « Il est vrai que les humains bougent plus que les bâtiments. » Saleté d’être-vivants. « Ton raisonnement n’est pas stupide, il est logique. Les bases en dessins sont effectivement les mêmes que ce soit du dessin de bâtiment ou celui de portrait. Mais j’ai vraiment pas beaucoup pratiqué le second. Ça doit être lié à ma préférence pour les lignes droite et symétrique. » Je soulevais une nouvelle fois les épaules. J’avais décidément un esprit trop carré. La suite me faisait partir dans un rire après que Gary ait affirmé qu’il allait certainement m’apprécier. Tout ça, parce que j’avais avoué que j’avais pour passion de charrier mon frère. « Pas faux, vacance égale glander. Quoique parfois l’on peut aussi utiliser ce temps pour découvrir ou explorer. » Bon, il fallait aussi des fonds pour faire tout cela, donc, ce sera plus le cas lorsque j’aurai un véritable métier. « Bien sûr que je connais Doctor Who, je suis assidûment les nouveaux épisodes. » Et à chaque fin de saison, je regardais les dates annonçaient pour la suivante. « Tu évoques l’hérésie, mais saches qu’il y a pas si longtemps que ça, j’ai croisé quelqu’un qui ne connaissait pas. J’avoue, ça m’a fait étrange. » Bon, c’était parce qu’il n’avait pas de télévision, mais tout de même, ça m’avait marqué. « En ce qui concerne les livres, les classiques, la science-fiction, l'architecture et bien d’autres… Par fois juste des envies du moment, ou influencé par la lecture d’autre. » Découvrir un livre que d’autres vantés, chercher à comprendre pourquoi ils en parlaient à longueur de journée. Parfois, c’était de variable découverte, d’autres fois, de véritable déception. « À d’autres moments, je cherche juste une réponse à une question et Internet et trop vague. » Bref, j’avais un large éventail. « Quant aux jeux-vidéos, théoriquement, j’ai tous ceux de mon frère, mais je serais incapable de te dire les noms… Moi, je me contente des Mario. J’ai bien aimé Luigi’s Mansion… » Je ne m’étalais pas plus. Dans ce secteur, j’étais vraiment novice et me contentais de jeux simples (par pour autant que j’y arrivais). « Et toi ? Quelles sont tes affinités dans tout ça ? Et puisque tu as évoqué Doctor Who. Un docteur de préférence ? Et dans ses compagnons, qui préfères-tu ? »

Il fit mine de réfléchir à ce qu’elle disait sur le « déguisement » escargot, avant d’avoir un grand sourire, très amusé et plutôt taquin. « Si on se revoit un jour, je vous propose de me déguiser dans cet escargot, mais en échange vous prenez par exemple en déguisement d’éponge… On ferait sensation !» Attention Eireen, il en est totalement capable de faire quelque chose comme ça… fais donc attention à la réponse que tu vas fournir. « Il bave ou pas cet escargot quand il se déplace, par ce qu’il me faudra donc une mixture pour imiter ça aussi.» Merci pour ces précisions Gary tout le monde sera ravi de l’apprendre. Comment ça est-ce qu’il aurait des courbatures ? point du tout, il pouvait bricoler un petit skate probablement… mais bon on en était pas là. Focus sur la conversation Gary s’il te plait. Il avait donc bientôt voulu rassurer la femme , ses amis étaient plutôt intelligents et n’avaient rien à voir avec l’autre personnage ! Et il ne put s’empêcher d’avoir un franc rire lorsqu’elle sembla presque soulagée. Il se retint tout juste de grimacer lorsqu’elle lui dit que ça lui rappelait l’enfance ce dessin-animé, par ce qu’on ne pouvait pas bien dire que ce soit le cas. En même temps, heureusement pour elle qu’ils n’avaient pas forcément eu la même enfance par ce qu’elle n’était pas des plus cools. Il avait eu la chance de s’en sortir, de pouvoir partir du foyer par ce qu’il était sorcier… sinon qui sait comment aurait été son avenir ? Il avait donc préféré ne plus trop répondre à tout cela… faille, blessure qui n’était pas toujours cicatrisée.

Heureusement, ils avaient bientôt changé de sujet pour parler de quelque chose qui le bottait déjà beaucoup plus à savoir parler de leurs métiers. Il maintenait que son travail était quand même moins important que celui des policiers, secouriste, médecins et compagnie. Il n’était qu’un petit intermédiaire à ses yeux mais elle ne semblait pas le voir comme ça, il pencha un peu la tête sur le côté, avant d’hausser les épaules. « Il y aurait juste des numéros pour chacune des professions, ça serait organisé autrement je pense ; je peux me montrer mais je crois que c’est en France où il n’y a pas de numéro unique, donc voilà !» Autrement dit, tu peux enlever certains intermédiaires, le service principal marche toujours, juste d’une façon différente. Gary avait fini par lui sourire avant d’ajouter « Mais j’aime mon métier, ce que je fais, c’est juste une vérité pour moi… Histoire que je ne me prenne pas trop la grosse tête non plus !» Ouais, il n’était pas médecin non plus, il ne sauvait pas des vies à proprement parler ! C’était important pour lui qu’il s’en souvienne . Et bientôt, elle lui disait en quelque sorte qu’elle l’aurait aussi bien vu dans la vente/représentant … et là il restait déjà beaucoup plus perplexe. Sourcil levé, il la regarda attendant ses arguments, par ce qu’essayait de vendre des choses inutiles, forcer la main aux gens vulnérables ce n’était pas franchement fait pour lui - à part s’il avait pu faire chier quelques politiciens, voire mieux des sang-purs-… mais ce n’était pas vraiment l’objectif de ce métier. « Hmhm.» dit-il, conscient que c’était de bons arguments mais qui ne lui plaisaient pas. « Ouais, non merci, pas vraiment le truc qui me branche, pour ne pas dire que ça ne me tente pas du tout, du tout, du tout ! Mais tu as raison on s’en passerait et j’aime beaucoup ta façon de ne me voir !»

Et ils avaient fini par passer plus au métier de la jeune femme, il ne pouvait pas s’empêcher de dire encore quelques conneries pour la faire rire ce qui marchait plutôt pas mal. « Oui, effectivement, si tu aimes les formes droites et symétriques, l’humain ou même l’animalier n’est pas forcément fait pour toi.. ; enfin en tout cas j’ai jamais rencontré d’humains carrés.» Bon… Et les vacances sinon ? « Ouais, découvrir et explorer c’est pas mal aussi.» On ne précisera juste pas quoi, n’est-ce pas ? Comme ça seule l’imagination allait fonctionner ! Et lorsqu’ils évoquèrent docteur Who et le fait que quelqu’un ne connaissait pas il fronça les sourcils. Forcément, il pensa de suite à un sorcier - il fallait vraiment leur refaire leur apprendre beaucoup trop de choses ! « Ah ouais ? C’est bizarre et vraiment peu commun dis donc ! Il t’a expliqué pourquoi ?» Niveau lecture, ils auraient que moyennement de points communs, il était plus thriller et SFFF, mais pas trop trop science-fiction quand même. « Tu as quand même des goûts assez éclectiques, non ?» il lui fit un petit sourire et ne tarda pas à reprendre la parole « Bon moi je suis plus thrillers, fantastique voire même fantasy ! C’est un peu moins … enfin moins de choix de quoi.» Il se tut quelques instants avant d’acquiescer « En même temps, les Mario et compagnie c’est vraiment une valeur sûre à mes yeux ! Et Luigi est un personnage trop cool !» Il lui fit un faux regard offusqué à sa dernière question, avant d’avoir un petit rire « Amy et Rory bien entendu. Ce sont les meilleurs, je n’ai même pas besoin d’argument, après j’aime beaucoup Donna et Rose aussi ! Et niveau Docteur, celui avec Tennant, même si celui avec Smith était aussi plutôt cool ! Et toi alors ? Attention, c’est une réponse très importante qui peut en dire long sur la personne que tu es !» Non pas du tout, mais en faire des caisses ça avait quand même quelque chose de très intéressant ! C’était toujours plus drôle et puis, il fallait bien avouer qu’il avait envie de voir comment est-ce qu’elle allait pouvoir réagir, répliquer. Un genre de petit défi en quelque sorte. Alors, Eireen ?

Je laissais échapper un nouveau rire alors que mon compagnon de table du jour me demandait si l’escargot de Bob l’éponge bavait et ceci dans le but de faire un cosplay des plus réaliste. C’était sur le ton de l’humour que nous avions abordé la discussion du déguisement, mais au vu de ses dernières phrases et surtout de sa dernière question, l’individu en face de moi avait l’air de sérieusement réfléchir à la question. Je pensais être quelqu’un d’assez extravagante au quotidien. Je n’avais aucun mal à partir dans une danse ou a enfilé une perruque pour m’amuser ou pour amuser les autres. Je ne me posais pas trop la question sur l’image que ça pouvait donner de moi, mais autour de cette table, je devais être un simple padawan. Non, parce que le costume Gary l’escargot, jamais, je ne l’aurais pas envisagé. Jusqu’à aujourd’hui… Maintenant que l’idée était là, j’étais certainement moins près d’en faire une vérité que semblait l’être mon correspondant. « C’est un détail qui m’échappe. Mais vous savez quoi, je vais étudier la question au cas où nos chemins se recroisent un jour. » Pour cela, ce serait plutôt simple, il me suffirait de regarder quelques épisodes de la série animée. Ce point-là, j’étais plus au moins sûr de le réaliser, rien que pour rendre encore plus vivante cette conversation hasardeuse et qui sait peut-être imaginer le Gary du jour portant un costume de son homonyme. Le second point, par contre, je pensais qu’il avait bien peu de chances de se réaliser. Beaucoup trop de facteur, devait se rassembler et ça ne dépendrait pas seulement de mes choix. Mais qui sait parfois l’univers, le destin, -appeler ça comme vous le voulez- pouvait réserver des surprises.

Plus tard, nous débâtions sur l’importance ou non d’un métier. L’on débâtait surtout sur l’importance du métier de Gary. Lui le trouvait insignifiant, moi, je le trouvai essentiel. Nos esprits avaient chacun son point de vue et nos mots les faisaient partager. « Si l’on commence à comparer avec d’autres pays, on n'est pas sorti de l’auberge. » Un sourire sur ce constat alors qu’une partie de moi se disait qu’il serait intéressant de vérifier l’information qu’il avait émise. Quoi ? Étudier un système d’organisation d’alerte, c'était comme étudier une structure. Il était intéressant comment il fonctionnait dans sa différence, on pouvait même en apprendre des éléments intéressants. « Aah, c’est donc juste une histoire d’égo. Dois-je comprendre que tu peux avoir rapidement des problèmes de cheville qui enfle ? Va falloir investir dans un repose-pied. » Un clin d’œil et un nouveau rire alors que dans mon esprit, l’image du vieux repose-pied usé recouvert d’un coussin de ma grande-tante s’affichait. « Ou alors dans des chaussures à pointure supérieure. » Oui, l’image de Gary qui s'était juxtaposé à celle de ma grande tante m’avait persuadé qu’on pouvait peut-être, trouver une solution. Pour sa dignité. En parlant de dignité, nous voilà en train de dire qu’il valait mieux être opérateur des urgences qu'un démarcheur téléphonique. Au moins, sûr ce point, nous étions plutôt d’accord, surtout lorsqu’ils s’agissaient de dire que nous nous passerions bien de ces derniers.

Un nouveau rire m’échappait alors que l’on parlait dessin. Point qui avait amené mon interlocuteur à avouer qu’il n’était encore jamais rencontré d’humain carré. « Moins non plus et c’est peut-être mieux, car s’il existait, il ne pourrait avoir la paix. » Vu le monde qui s’intéressait aux gens avec d’étranges curiosités, il pourrait même s’en trouver à devenir une bête de foire tout en ayant un mal fou à se faire une place dans la société. Il pourrait même souffrir d’harcèlement, comme certains en souffrait déjà avec des différences bien plus minimes. « Euh… Une histoire de zone blanche, je crois. Je ne suis plus très sûr. » Un haussement d’épaule avait accompagné mes paroles alors que j’évoquais ma conversation avec Théo au sujet de la plus vieille série anglaise toujours en production. Si j’avais écouté sur le temps la justification -que je n’avais pas demandé- de sa méconnaissance de la série de SF, je n'en avais pas retenu tous les tenant et aboutissant. Peut-être, parce que c’était une information qui m’avait paru comme superflus, je m’étais surtout contenté de retenir que les médias télévisuels ça n’était pas son monde et qu’il me faudrait justifier tout rapport à eux dans la suite de notre conversation. « Moins de choix ? Je n'ai jamais pensé qu’il y avait moins de choix dans ces genres. » Nous avions abordé le sujet de la lecture et là encore, nous semblions avoir des avis assez différents. Mais là encore, ça ne nous empêchait pas d’échanger. Pourtant, rapidement, nous revenions sur un sujet en commun. « Choix intéressant. Donc, si ton avis de moi va se former sur ma réponse à cette question, il ne faut pas que je me loupe… » Je faisais semblant de réfléchir sérieusement à la question l’espace de quelques secondes. « Le choix entre Ten et Eleven est compliqué. Les deux sont géniaux et uniques. Par contre l’épisode ou les deux se rejoignent est vraiment génial. Quant à War, il rend ces successeurs encore plus profonds. Twelve est aussi intéressant dans son genre, mais oui, j’avoue lui apprécier ces deux prédécesseurs, par contre, je préfère Missy à son prédécesseur. Quant aux compagnons, Amy et Rory sont aussi mes préférés et indissociable, Donna et Clara sont derrière. Clara pourrait même être devant Donna, même si j’ai un faible pour cette dernière et la récurrence de son grand-père à travers les saisons. » Je souriais. « Alors, qu’est-ce que ça te dit sur moi ? »

Humour fin ? Pardon, c’est quoi ? Ca se mange ? Non ? Dommage ! On pouvait même dire qu’il avait surtout un humour un peu lourd, étrange, voire dans l’absurde, mais ne vous inquiétez pas, il le vivait très bien quand même ! Ey tant que son interlocutrice le suivait dans ce qu’il disait il ne voyait pas pourquoi est-ce qu’il se priverait… Et oui, s’il devait faire un cosplay de cet escargot la bave était un détail qui était primordial, c’est ce qui différenciait les bons cosplays non : le réalisme. Malheureusement pour lui Eireen, n’avait pas une idée sûre et certaine de la réponse, quel dommage ! Enfin, il aurait pu chercher sur internet sans aucun souci mais, vu qu’elle se proposait de le faire, il allait en profiter. Il lui dit d’ailleurs un sourire éclatant avant de rajouter « Et bien, j’espère que l’on se reverra bientôt alors ! Il me tarde de savoir cette réponse, peut-être même que j’essayerai de prier ma bonne étoile pour avoir la chance que l’on se revoit ! » Non, promis, là il ne la draguait pas, il plaisantait seulement sur le fait qu’il allait peut-être tenter de provoquer un peu plus une rencontre ! Tout simplement ! Il était vrai qu’en théorie il y avait peu de chance qu’ils se recroisent au hasard, mais il savait où était la faculté et peut-être que s’il connaissait un de ses points de ralliement, un des endroits où elle aimait aller, il irait lui faire un jour - une fois- un coucou en passant !

Et ils avaient bientôt parlé de métiers. Oui, au fond, elle avait totalement raison, il n’y avait pas à comparer avec d’autres pays, mais quand même… Il ne pouvait pas s’en empêcher. Il n’était qu’un opérateur/régulateur/standardiste. En organisant le système autrement on pouvait se passer de métier, il en était certain, même s’il est vrai que pour l’instant il restait quand même essentiel pour faire arriver les secours au bon endroit rapidement, ou prodiguer des conseils…. « Tu as raison !» finit-il par dire. Et bientôt, il avait secoué la tête puis rit un peu lorsqu’elle parla de son repose-pied pour chevilles qui enflent à cause de l’égo, et bien sûr, comme il y avait beaucoup de conneries à dire là-dessus, il n’allait pas s’en priver… ca serait vraiment un gâchis. « ouais bien sûr. Je prends les compliments t mon égo est boosté beaucoup trop donc après j’ai les chevilles qui enflent si un jour tu me vois marcher pieds nus en ville, te pose pas plus de questions que ça, j’aurais pas réussi à réenfiler mes chaussures ou elles seraient devenues trop petite pour moi … » En réalité, il suffirait d’un petit coup de coup de baguette et le problème serait résolu, mais il ne pouvait pas dire ça à une Moldue. « Je note l’astuce du repose-pied en tout cas, par ce que les chaussures trop grandes après ça donne des ampoules ! Pas gégé !» Mais oui, toujours dans l’auro-dérision, il n’y avait que ça de vrai ! Il fallait savoir plaisanter, profiter de cette bonne entente !

Il eut bientôt un petit rire « Ouais, un humain carré le pauvre, il vivrait certainement dans un laboratoire …» Triste vérité au final, les gens différents pouvaient être pris pour des cobayes, ou montrer du doigt. Combien de temps faudrait-il pour que la chasse aux sorcières se finissent par un passage au labo’ si l’un d’entre eux était pris. Et il s’en inquiétait quand même un peu le Gatiss. Et cette histoire de zone blanche, il lui froncer les sourcils, oui ça existait mais quand même… Elle avait bon dos la zone blanche pour ne pas connaître Docteur. Peut-être une façon de dire que cette personne n’avait pas la télé ? Et vu que le sujet de Docteur Who était lancé, ils avaient bien sûr continué sur cette piste…. Il écoutait donc ses préférences avec la plus grande des attentions, opinant doucement du chef. Elle avait aussi bon goût, même si son nez se retroussa un peu lorsqu’elle parla de Clara. Pardon, il avait beaucoup de mal avec ce personnage et ce n’était pas par ce qu’elle s’appelait comme son ex petite amie. « Que tu as plutôt bon goût, même si je ne suis pas trop de ton avis pour Clara, l’actrice est très chouette mais j’ai un peu décroché, j’ai eu du mal avec le duo d’acteur, je n’ai pas vraiment trop accroché, malheureusement. Même si séparés, enfin dans d’autres films, j’pense que je les aimerais bien tu vois !» Il haussa un peu les épaules « et Martha est aussi géniale ! Bref, je crois que tu auras compris que mon choix est au final assez vite limité …» dit-il en plaisantant « River et Jack ne sont pas forcément de « vrais » compagnons, mais je les aime beaucoup… et je crois qu’un de mes épisodes préféré reste celui de la bibliothèque ou celui avec les anges pleureurs…. J’ai toujours du mal çà les départager. Et ça, qu’est-ce que ça dit sur moi ?»

Il espérait me revoir bientôt, voir, même, prier ça bonne étoile pour que ça arrive. Je souriais, sa bonne humeur était agréable et honnêtement, je ne serais pas gêné de le recroiser un jour. Au contraire, j’en aurais enjoué. À cet instant, je ne pensais pas de mal, car j’aurais pu. Oui, je pourrais me dire que si l’on se croisait de nouveau rapidement, ce serait peut-être inquiétant. Bah oui, qu’elles sont les probabilités pour que l’on ne se croise jamais jusqu’au jour où l'on fait que se croiser… Sauf si l’un d’entre nous donnait un coup de pouce au destin. Ça pouvait être drôle à imaginer ou effrayant, tout dépendait de votre point de vue, mais aussi de la personne qui croisait votre chemin. Oui, j’avais conscience qu’il pouvait y avoir des Hommes dangereux dans ce monde, mais je voulais toujours croire qu’il n’était pas de ceux dont j’avais croisé la route. Non, les psycho ou sociopathe était forcément loin de la ligne que je traçais dans l’existence, c’était évidant, ils étaient minimes, loin et pas sur mon chemin. Peut-être étais-je un peu naïve, mais ça m’arrangeait bien. Quoi de plus ordinaire que de vouloir croire que l’homme avec qui vous échangeait quelques mots et simplement sympathique, sans rien de plus. Que l’homme avec qui vous avait, un jour, bu, un verre sous des néons de danse était simplement passionné. Que la femme dont vous avait écouté les confidences dans ces toilettes était simplement déboussolée. Croire en l’Homme ne voulait pas dire pour autant ne pas être prudent, c’était juste vouloir ne voir qu’en chaque rencontre la promesse d’un futur joyeux. « À ta bonne étoile alors. J’espère qu’elle est douée, Londres n’est pas un terrain facile. »

Pas la suite, nous évoquions d’autres sujets, mais tout ce que je retenais à l’instant, c’était que j’avais raison. « N’en doute jamais. » Je souriais tout en faisant un clin d’œil. Si je pouvais à cet instant paraître vaniteuse, ce n’était que par humour. Oh, pas que j’avais rarement raison, non, ça m’arrivait souvent, j’étais du genre à vérifier avant de parler, mais je ne pense pas être quelqu’un qui se vante beaucoup. Bon, a quelques exceptions. Comme lorsqu’une personne a décidé que vous aviez tort juste parce que ça l’arrangeait. Non, parce que c’était la vérité. Et qu’au bout de longue minute de débat, les fait, les études ou encore les dates, allez dans votre sens. Oui, dans ces moments-là, je pouvais prendre plaisir à lancer un "Je te l’avais bien dit." Bon, ce n’était pas le seul moment, mais ceci n’était pas le sujet du jour. Non, à présent, nous étions passés de mon égo au sien et me voilà que j’avais conseillé d’investir dans un repose-pied s’il avait des problèmes de cheville. Il aurait pu le prendre mal, mais l’homme semblait savoir rire plus qu’autre chose, et ce, même de lui-même. « Oh, pas besoin d’être pied nue. En serrant moins les lacets, ça pourrait le faire, non ? » Bon, encore fallait-il des chaussures équipées de ces derniers. J’aurais pu vérifier, mais il avait les pieds sous la table et donc difficile à voir discrètement. « Je t’en prie, c’était gratuit. Et en ce qui concerne les ampoules, ce n’est pas juste pas gégé. C’est douloureux pour la taille que ça a. » Ce n'était même pas croyable, si la douleur était proportionnelle à la taille alors, il fallait remercier la vie que cela soit aussi petit.

Était venu le temps où nous imaginions rapidement la vie d’un humain carré dans nos esprits respectifs. Nous avions peut-être échangé que très peu à ce sujet, nos idées avaient l’air de se rejoindre. En-tout-cas, c’était ce que j’avais fini par conclure lorsque je l’entendais dire que l’être carré serait certainement dans un laboratoire. L’idée ne me faisait pas tellement sourire, au contraire, elle m’attristait. Que l’être-humain pouvait être hostile aux différences par moment. Nous ne nous étendions pas plus longtemps sur ce sujet, lui préférant un autre thème, celui d’une célèbre série de science-fictions anglaise. « Que tu as autant de goût que moi. Par contre, je ne sais pas si c’est un compliment ou une insulte, je te laisse juger. » Il n’y avait pas besoin d’être sur une totale longueur d’onde pour approuver les choix de l’autre. « Quant à River et Jack, même si l’on ne peut pas les qualifier de véritables compagnons, ils sont inoubliables. Et l’histoire des enchevêtrements des vies du Docteur et de River et avec le fait que la première rencontre de l’un était la dernière de l’autre est perturbant, intéressant et demande pas mal de réflexion. » Non, parce qu’il fallait se retrouver dans qui avait vécu, quoi et quand. « Quant à Jack, on ne peut l’évoquer sans évoquer Torchwood. Au passage, l’épisode loup-garou/reine victoria est peut-être l’un de mes préférés du duo Rose/Ten. Bref, le spin-off, vu ? »

« À ta bonne étoile alors. J’espère qu’elle est douée, Londres n’est pas un terrain facile. » Il eut un rire, léger, mais quelque part peut-être aussi empreint d’une grande lassitude. En vérité, sa bonne étoile n’avait jamais existé et il était plus du genre à avoir un karma de merde depuis des années et des années. Orphelin, ayant accumulé pas mal de merdes. L’histoire avec Klara/Esteban. Azkaban. Azalea. Re-klara. Néanmoins tout cela, il ne voulait pas dire à voix haute, il préférait être positif, mais niveau terrain compliqué, Londres, il le savait pertinemment. « A notre époque, je doute qu’il y ait réellement de villes totalement safes, et plus les villes sont grandes plus… disons, il y a matière de voir des choses négatives.»

Ils avaient continué de parler, sur des sujets plus ou moins drôles, plaisantant parfois beaucoup plus que d’autres et le courant était passé comme s’ils se connaissaient depuis un moment et non pas depuis moins d’une heure. C’était ça aussi d’être sociable, savoir s’intégrer dans beaucoup d’endroits, arriver à parler sans souci à des inconnus. Après, il est vrai que dans le cas d’Eireen, il n’avait pas choisi l’interlocuteur le plus compliqué, elle était jeune et avait certainement - en théorie- pas mal d’intérêts similaires avec lui. Mettez le face à un vieux bourgeois de 50 ans, il n’agirait pas de façon aussi aisée… probablement même s’il se serait déjà barré en pestant ou en traitant l’homme de beaucoup de noms d’oiseaux ne supportant que mal les riches qui agissaient comme tels et méprisaient les autres - les pauvres « gueux ». Et à présent, les voilà en train de parler de « chevilles », repose-cheville et compagnie ! Heureusement, il avait une bonne dose d’auto-dérision, par ce qu’il sentait qu’il s’enfonçait un peu tout seul, comme un grand garçon, et Eireen d’en rajouter une nouvelle couche qui le fit de nouveau un peu pouffer bêtement. « Humhum, peut-être qu’en serrant un peu moins les lacets effectivement… mais bon tu sais, la largeur du pied change guère, même de cette manière.» Il avait tenté d’utiliser un pseudo ton explicatif, comme s’il savait pertinemment de quoi est-ce qu’il parlait. Comme un expert. Silence de quelques instants avant qu’il ne reprenne « Ouais, il y a des blessures comme ça… qui sont traitres.» Qui pourrait croire, avant de le vivre qu’une foutue ampoule c’était douloureux ?

Et de là, ils avaient fini par atterrir sur le vaste sujet qu’est Docteur Who, voire, les séries en général. Il eut un vague sourire avant de ricaner de nouveau. « J’sais pas, venant de ta bouche, le « autant de goût que moi », ressemble quand même à une vacherie.» Bien sûr, il plaisantait et d’ailleurs, il lui avait fait un petit clin d’œil, histoire qu’elle comprenne bien qu’il disait de la merde pour l’amuser, pour la chercher un peu, la titiller. « Oui, c’est peut-être pour ça que j’aime autant cet épisode de la Bibliothèque, et puis… non, l’histoire est juste intéressant, fun, prenante… et il y a plein de livres. Pour Jack, je suis assez d’accord, même si au final je n’ai pas trop regardé Torchwood, tu pourrais me raconter n’importe quoi dessus… que je ne suis pas certain de connaître.» Non, il n’avait pas pu rattraper tout son retard dans toutes les séries… alors, il faisait comme il le pouvait. Il fronça le sourcil. « Qu’est-ce que tu appelles le spin off exactement ? Un épisode anniversaire ou autre chose ? Non, histoire que l’on soit sur la même longueur d’onde !» Silence, haussement d’épaule, nouveau gloussement et soudain, il sortit «Odi panem quid meliora . Ça veut rien dire, mais je trouve que ça boucle bien » Voilà. C’est cadeau, du Gary tout craché de raconter encore et encore de la merde pour amuser la galerie. Nouveau sourire, franchement éclatant et finalement il osa demander. « Dis-moi, est-ce que tu trouverais que j’ai un peu trop de toupet si j’te demandais ton numéro de téléphone ? » promis, pas pour la draguer… juste par ce qu’il la trouvait sympa.

Mon esprit se perdait un instant dans les paroles de Gary sur la sécurité des grande villes. Je ne savait pas si les traits de mon visage traduisait le surprise que je ressentais à cet instant. Pourquoi parlions-nous soudainement du fait que les grande ville n’était pas forcément sur ? Un sujet qui revenait un peu trop dans mes conversation dernièrement. Aurais-je une tendance à vivre plus dangereusement ou était-ce simplement l’actualité qui faisait que les gens s’inquiétaient plus facilement de leur sécurité. « Euh… Oui… » Je me repassais rapidement ce que j’avais dit dans mon esprit, il est vrais que j’avais parlé de terrain pas facile, mais j’étais bien loin d’évoqué le danger de ce dernier. « Pour le coup, je sous-entendait que Londres avait une grande superficie. » Et que donc, il faudrait une bonne étoiles pour que nos deux chemins à travers les rue de la ville se croisent de nouveau. « Mais les deux argumentations sont valable. » J’avais déjà fait un débat dans ce sens, il n’y a pas si longtemps. Mais cette fois je me contentais de sourire pour validé l’idée, pas vraiment envie de voir ce qu’il pouvait y avoir de négatif. N’étais-je pas sortie de base avec mon frère pour un moment d’insouciance ? J’avais pas tellement envie de revenir au sérieux de suite.

Pourtant la conversation nous y guida de manière inconsciente. De mes études a son métier, nous en étions venu a perler de sujet un peu plus sérieux. J’en avait plus ou moins était la cause, puisque j’avais pris à cœur à défendre le métier que lui faisait dans la vie. Le considèrent comme essentiel alors qu’il semblait le voir comme insignifiant. L’échange avait repris en légèreté quelques minute plus tard alors que nous parlions de repose pied et chevilles qui gonflées et de pieds aussi. « La largeur du pied… Tu parle de la chaussure délacé, là, ou du pied, l’extrémité inférieur de notre corps ? » J’étais un peu perdu et si en vérité, ça n'avais pas vraiment s’importance, je ne devrais pas moins bien vivre de ne pas savoir, j’étais un peu frustré de ne pas comprendre complétement le sens de la phrase qu’il venait de prononcer.  Il faut dire que je n’appréciais guère lorsque la confusion régnais en mon esprit. Heureusement la suite de ses paroles me fut bien plus rapidement plus claire et me voilà en train de rire de la traitrise des ampoules. Ces si petite rougeur pour pouvait se transformer en méchante ampoule douloureuse -surtout lorsqu’elle éclatait-. Oui, j’étais d’accord avec sa qualification de traitre.

La suite de la conversation nous avait logiquement -peut-être pas temps que ça- conduit a parler de la série anglaise Doctor Who, au milieux d’autre série. Et me voilà en train de rire alors que Gary me faisait comprendre que ma dernière réplique lui faisait penser à une vacherie de ma part. « Même pas, j’aurais plus direct. » Un nouveau sourire alors qu’il assayer de se dépatouiller avec son l’avis qu’il avais sur la relation entre deux des personnages de la série et les liens avec l’épisode qu’il adorait. « "Et il y a plein de livres", c’est vraiment l’un de tes arguments pour en faire un de tes épisodes préféré ? Il y a pas a dire, tu es surprenant. » Et plaisent, oui, je trouvais agréable qu’il y ai un argument aussi simple, mais qui pouvait dire tant de chose sur ce lui qui le disait. « Sans avoir vu Torchwood, Jack est assez intéressent, mais en effet, on en apprend plus dans l’autre série. » En tout cas les première saisons. « Spin off ? Série dérivé. En bref Torchwood pour Doctor Who, mais aussi The Sarah Jane Adventures. Au passage, j’aime beaucoup l’épisode ou Sarah Jane réapparait dans la vi du docteur, il permet de véritablement lié la vieille série et la nouvelle. » Même si j’étais bien trop jeune pour avoir vue l’ancienne série, je trouvait agréable de voir les clin d’œil qui lui était fait. La deuxième série ce voulait d’être la suite de la première et le personnage de Sarah Jane l’avais rappelé au yeux de tous. Bon, il avait aussi montré que les compagnons du docteur resté souvent derrière lui avec dans la tête les souvenirs d’une tout autre vie, pleine d’étoiles. Une nouvelle fois la surprise du ce lire sur mon visage alors que Gary se lancé dans une phrase déconcertante avant de déclarer que ça ne voulait rien dire, mais qu’il trouvait que ça faisait une bonne conclusion. Je ne pouvais alors retenir un nouveau moment d’hilarité. Pas à dire, cet homme semblait être quelqu’un de parfaitement imprévisible.

Il fallait attendre la fin de mon rire pour permettre a Gary de reprendre la parole. Aussi étrange que ça puisse paraitre, je bloqué d’abord sur un mot au lieux de m’arrêter sur la demande. « Toupet ! Sérieusement ? » Ca n’était pas l’expression la plus moderne, mais je cernais tout de même ce qu’il entendait pas là. « Un léger trop. » J’avais accompagné mes paroles montrant un espace minime entre le pouce et l’index de ma main droite. Un manière de gagné du temps pour chercher la réponse a sa question. Comme il l’avait émis plus tôt dans la conversation, il pouvait y avoir bien des noirceurs dans une grand ville et il fallait savoir sans protégé, mais en même temps a ne prendre jamais de risque nous risquions de passer a coté de bien de certaine chose. Et puis, il ne semblait pas dangereux, non, il semblait plus drôle qu’autre chose et avait un grand sens de l’auto-dérision. « Tu aurais été démarcheur, j’aurais dit non, mais puisque tu travail pour les secouriste ça doit pouvoir ce faire. » J’avais apprécié rire en sa compagnie et finalement j’étais fortement intéressait de voir son costume Gary.

Oui Gary, il allait vraiment falloir apprendre à arrêter à passer du coq à l’âne comme il le faisait bien trop souvent dès que quelque chose lui percutait le crâne par ce que ce n’était plus franchement possible… Il voyait bien qu’il avait laissé sa camarade un peu perplexe et il lui fit un léger sourire, peut-être un peu gêné en se disant qu’il était allé un peu trop loin… mais il ne se voyait pas non plus s’excuser pour l’instant surtout qu’Eireen à arriver à récupérer la conversation comme une chef, et histoire de ne pas dire de nouvelles bêtises, cette fois il se contenta d’opina doucement à tout ce qu’elle pouvait bien dire. Voilà, comme ça au moins, il n’y avait pas de souci …

Et ils avaient mainte fois changé de conversation, de sujets jusqu’au moment où Gary se retrouva, il ne savait plus trop comment (une histoire de cheville qui gonfle ou d’ampoule ?) à parler de largeur de pied et sa réflexion sembla laisser encore une fois la pauvre jeune femme perplexe. Oops. Vraiment, il devait plus réfléchir au sens de ses phrases avant d’enchainer comme ça…. « On va dire des deux… mais c’est surtout que si le pied est trop large, il ne peut pas rentrer dans une chaussure, même délacée.» dans quel monde, est-ce que l’on pouvait dire ça ? Non vraiment, il était vraiment un champion pour les phrases un peu étranges à la limite parfois du non-sens mais pourtant, ce n’est pas ce qui l’arrêta car bientôt il avait continué avec la traitrise des ampoules. On reste sur le pied, c’est déjà pas mal, non ? Oui, il trouvait ça traite, par ce que ça n’allait l’air de rien, mais punaise que ça restait douloureux ce frottement sur la peau « à vif ».

Et ils avaient fini par enchainé sur la conversation des séries et donc de Docteur Who. Et comme à son habitude il continuait de faire le clown, de plaisanter et de sortir des conneries ce qui semblait bien rire son interlocutrice du moment et il fallait bien avouer qu’il adorait ça. Amuser la galerie et qu’on ne le prenne pas pour un fou. « Ouais, ok, mon argument est un peu pétée, mais j’aime l’ambiance des bibliothèques, tu vois tous ces livres en faire un épisode un peu flippant qui est en plus un des meilleurs de la série à mes yeux c’est juste fabuleux… Et j’ai même pas eu peur de remettre un pied dans une biblio’ après ça !» Il avait essayé de dire cette phrase d’un ton sérieux comme s’il était fier de lui mais il n’était pas bien certain du résultat. « Il faudra que je me mette peut-être un peu à ses séries aussi, mais il y en a tellement aujourd’hui que c’est difficile de rester à jour sur tout…» Promis, ils n’allaient sûrement pas tomber sur une discussion de la société de consommation, mais oui, il y avait de plus en plus de séries sur des chaines toujours plus nombreuses et avec des plateformes de streaming, on ne savait plus forcément où donner de la tête entre les nouveautés et le reste. Et puis, ça prenait du temps l’air de rien …

Il était loin de s’ennuyer mais c’était à présent l’heure de se quitter, il avait d’autres choses à faire et il n’avait pas envie d’ennuyer un peu plus longtemps la demoiselle, par contre la revoir - en tout bien tout honneur- était quelque chose qui lui plaisait assez vu que le feeling semblait passer. Il avait donc tenté de récolter son numéro de téléphone… à sa manière et là encore une fois il avait visiblement était drôle vu le rire qu’elle avait eu. « Ouais, toupet, j’aime ce mot que veux-tu… Il est ptet un peu désuet mais, j’sais pas, il a un certain charme !» Il eut un léger rire à son tour et ne tarda pas à enchainer avec un petit « Ouais, j’sais, j’suis souvent dans l’excès !» Et bientôt un nouveau rire éclata entre ses lèvres, lorsqu’elle reparla des démarcheurs « Super ! Comme ça, j’vais bosser le costume et puis la prochaine fois… qui sait, il sera peut-être prêt.» Est-ce qu’il se fichait tant du ridicule qu’il serai capable de le porter plusieurs heures en pleine ville ? Oui. Affirmatif ! « Et puis comme ça j’te bipe de suite !» et une fois le précieux numéro récupéré en entré dans son appareil il ne tarda pas à la faire bipper avant de lui faire un clin d’œil ! « Bon allez, je suis désolé, j’vais te fausser compagnie ! mais on se revoit peut-être bientôt pour de nouvelles aventures, non ? A la prochaine Eireen, et bonne fin de journée !»

Des malentendus, des quiproquos, des mots évidents pour l’un, mais pas pour l’autre. Voilà ce qui marquait bien des conversations. Parfois, les propos étaient clairs pour celui qui parlait, mais pas pour ceux qui écoutaient. D’autres fois, les mots étaient choisis pour leurs doubles sens et pour être compris différent par qui écoutait. Les politiciens étaient des maîtres dans ces jeux de mots. Heureusement, ce n’était pas ce genre de confusion que l’on retrouvait dans la conversation que je menais avec l’homme qui m’était moins inconnu à présent. Non, là, il était plus question d’esprit qui partait dans tous les sens et des phrases qui devaient refléter ce qu’il se passait dans le sien, mais en manque de précision pour que le mien en saisisse toute la subtilité. Rien de méchant, rien d’impossible à réparer, une simple interrogation, permettez de remettre le tout sur les rails, plus ou moins. Il était normal que nous ne nous comprenions pas du premier coup, c’était la première fois que nous parlions. Et si nous avions pris le temps d’en apprendre un peu plus sur l’autre, nous n’avons fait que frôler la surface de nos préférences. Nos caractères avaient l’air plutôt compatible aux premières impressions, en témoignaient les rires et les échanges, mais, là aussi, il y avait encore beaucoup d’inconnue. Un jour, peut-être, je n’aurais pas besoin de l’interroger pour être sûr de le comprendre, parce que ce jour, je serais un peu mieux quel chemin prendrait son esprit. Mais là encore, rien n’était sûr, pire, rien ne dirait que ce serait possible, seule le temps et la croisée de nos chemins pourrait apporter cette réponse.

Pour le moment, Gary parlait de l’impression que lui avait laissé l’épisode de la planète bibliothèque dans la célèbre série anglaise. Je souriais en l’écoutant. « J’avoue, il me laisse aussi quelques frissons à chaque fois. L’esprit qui reste accroché a la technologie alors que le corps est mort. » J’en frissonnais, rien que d’y penser. Il était vrai que sur ce point l’épisode était plutôt flippant. Imaginer l'esprit des personnes perdues, qui ne comprenait pas toujours ce qui leur arrivait, seulement rattaché aux autres, parts la voix, tandis qu'ils étaient aux portes de la mort, ça pouvait raviver des questions sur la survie de l’esprit au corps. « Je suis d’accord, bien trop difficile. Il faut faire des choix et choisir Doctor Who, c’est preuve de sagesse à mon sens. » Oui, bon, je mettais peut-être la série sur un trop grand piédestal, mais ce n’était pas ma faute si elle était vraiment très bien.

C’était probablement au moment où Gary avait demandé à avoir mon numéro de téléphone que je me rendais compte que les minutes avaient défilé. La tasse de thé, c'était asséché du breuvage sans réellement que je m’en rende compte, pourtant, j’étais la seule qui avait pu porter la tasse à mes lèvres. « Oh, oui, il est charmant, mais je dois avouer qu’il te rend plus vieux que tu ne dois l’être en vrai. » Je lui souriais, oui, c’était un pic, mais pas seulement, il faut dire que le mot semblait venir d’une autre génération. Oui, c’était étrange à dire, mais il paraîtrait que les mots aussi vieillissait avec le temps ou plutôt les expressions. Un rire émanait de nouveau de ma gorge lorsque Gary évoqué le travail qu’il avait à faire sur son futur costume. J’avais comme l’impression de ne pas avoir jugé d’en quoi je m’étais lancé au début de cette conversation. À présent, je me disais qu’il était très fort probable que je le voie débarquer ainsi un jour. Une fois le numéro donné, l’homme ne tardait pas à faire sonner mon téléphone pour que je puisse récupérer le sien avant d’annoncer son départ. « À bientôt Gary. » Je lui souriais en le regardant s’éloigner avant de reprendre mon portable pour enregistrer le numéro qui s'était affiché sous "Gary, mais pas l’escargot".

-Fin du Rp-