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Impatiente est l'impasse - Hailey

 :: Londres :: Sud de Londres
Lun 6 Juin 2022 - 21:22
26 Aout 2016 - nuit


Le visage fermé, seule une légère tension dans la paupière inférieure et les lèvres ne permettent de distinguer toute l’angoisse et la réalisation qui se jouent dans l’esprit d’Alec à cet instant. Au sol, un demi sourire sur les siennes, Logan l’observe sans se soucier de la folie furieuse de son palpitant projeté contre ses côtes. C’est le moment, l’instant fatidique. Tout lui est dû. Il l’a amené là, à pointer sa baguette sur celui qui, un an plus tôt, lui faisait jurer de sauver sa peau et celle d’Aileen, qu’importe ceux qu’il abandonnait en arrière. Alec a joué son rôle, belle petite marionnette sous les instructions d’un cousin manipulateur. Il a tenu. Il a posé les cartes à l’endroit exact où l’ancien directeur le voulait. Et maintenant, ne restait plus pour lui que de se servir de cette colère monstrueuse nourrie depuis l’enfance comme d’une arme pour lui prendre la vie. Non, Sanae, ça ne pouvait pas se passer autrement. La mort lui tend les bras, l’embrasse, l’étreint. Bientôt, le sort lui arracherait la vision des hauts murs du ministère. Alec serait gracié. Et lui… lui.

La lumière verte jaillit sans un mot de plus pour lui. Pourquoi faire ?
Un sourire, le dernier du paria.


Dans un sursaut, Logan se réveillait, les draps blancs trempés de sueur, les iris d’orage fixant les murs sombres de la chambre immonde. Contre ses côtes, son cœur tentait toujours de s’échapper mais ici, aucun murs hauts et richement décorés, pas de traces des regards posés sur lui ou même de la présence de ce cousin à qui il n’avait jamais montré son affection. Seulement la ferraille des chiens forgés par les anciens propriétaires qui le regardaient fixement, assis sur son lit dans la chambre de la petite maison irlandaise aux goûts douteux. Seul le silence pour répondre à son angoisse, seul le vide extérieur et le brouhaha interne.

Non. Pas seulement.
Dans un coin de la pièce, le parquet grinça et il n’arriva pas à tourner le regard. L’air était lourd, humide, suintait sur son torse nu et marqué des arabesques violacées que le serpent de feu avait laissé sous sa chaire. Elles devenaient tatouages, ces cicatrices d’une éternité en enfer. Le symbole de sa survie tout autant que de sa mort.
Impossible de tourner la tête.
Impossible de voir ce qui se mouvait là, non loin.

Sur son torse, quelque chose bougea. Les traces. Les traces ondulaient.
Dans sa poitrine, l’air manqua lorsqu’il y eut un souffle dans son cou, glissant de sa nuque à son épaule. Et au loin, les cliquetis du fer.

« Jamais tu ne sortiras d’ici Logan. Dis moi ce que je veux savoir. La mort est ta seule alliée et tu le sais parfaitement. »

Quelque chose ronfla dans sa gorge. Le roulement du tonnerre, la certitude de la douleur à venir. « Ne m’oblige pas à continuer. » La voix était douceâtre, entre la supplique et le plaisir sadique et contre sa peau, quelque chose dégringola, griffant sa chair en de multiples endroits. Bientôt. Bientôt, la douleur serait fulgurante.

En lui, sa conscience chercha à s’enrouler, à disparaître dans les multiples recoins que son esprit était devenu à force d’expérience. De hauts murs se dressaient autour d’un puits sans fond, des abysses remplies de myriades d’entrées. Des cavernes amenant à un réseaux sous-terrain. Un dédale  de catacombes.

Mais cette fois, Logan n’arriva pas à briser son esprit de milles éclats, se scindant pour échapper au réel.

L’angoisse explosa dans sa poitrine.
***

De nouveau, ses paupières clignèrent dans la nuit mais cette fois, Logan était déjà levé, la ferraille des statuettes de chiens de chasse se tordant sous la violence brusque d’un sortilège dont il eut à peine conscience. C’était ainsi depuis un moment. Durant tout son enfermement, Logan avait cherché à user de la magie pour la projeter sur son environnement et chercher une sortie. A la manière dont il envoyait son esprit au loin, il avait à mesure des semaines réussi à en faire de même avec les dons que tous sorciers possédaient. Sous ses pieds nus, les lattes du parquet grincèrent et un frisson dévala son échine. Muscles tendus, peau luisante de sueur, Logan attrapa d’un geste quelques affaires, peu conscient qu’elle volèrent plus qu’il ne les souleva et bientôt, il sortait sur le pallier sans s’interroger de sa nudité ou du risque d’y croiser Sanae. Nulle tendresse dans son esprit, nulle douceur. Si elle apparaissait, ce serait une intrusion, un problème. Lorsqu’il était ainsi, il lui fallait être seul. Dealer seul avec ses démons.

Dans le silence du couloir, il lui sembla distinguer quelqu’un sourire.

La porte de la salle de bain se referma sur lui lorsqu’il balançait ses affaires au sol pour faire couler l’eau. Ça grinçait, ça chuintait, ça bruissait dans son esprit. D’un geste vif, il fit face au miroir, étonné de le trouver déjà couvert de buée. Etait-il resté longtemps ainsi, à attendre les pieds plantés contre les petits carreaux de faïence ou hallucinait-il ? Son regard vint croiser son reflet. Les marques sur sa peau étaient toujours là mais avaient cessé de se mouvoir depuis des mois. L’une d’elle remontait le long de sa gorge avant de redescendre et un flash s’imposa dans son esprit à l’image du serpent de feu creusant sous sa peau les cendres d’une douleur ignoble. Paupières fermées, grondement rauque.
Derrière lui, un rire.
Yeux ouverts. La main sur le miroir. Les phalanges en moins, les ongles qui commençaient à repousser, la marque étoilée d’un pieu planté dans sa phalange. Et le roulement du tonnerre dans sa poitrine qu’il forçait à se soulever avec une douceur artificielle.

Un souffle sur sa nuque, qu’il repoussait d’un geste vague, passant sous l’eau sans prendre la peine de refermer la paroi de douche.

Vous n’existez pas..
Pas de Maeve, pourtant cette fois, pour l’arracher des dérives de son esprit.

L’eau lui écorcha presque la peau tant elle fut agressive, le ramenant brusquement à la réalité. Ça crachinait toujours pourtant, au fond de ses neurones, lui faisant imaginer les marques de mains sur la paroi translucide. Mais il n’y prêta pas attention.

« Logan ? » L’eau dégringolait encore sur son dos lorsque la voix de sa colocataire, Sanae, le sortit de ses divagations. Il fallu un instant pour que des coups cognent sur le battant. « Tu sais que les canalisations passent dans le mur derrière mon lit et font un bruit de taré ? » Le « tu fais chier » ne tarderait pas à débarquer à la suite de ces mots, probablement assorti d’une de leurs nombreuses chamailleries. Mais il ne répondit pas et elle se tut.
Sans vraiment savoir ce qu’il se passait derrière le chambranle, Logan sorti de la douche, se séchant d’un sort sans arrêter l’eau qui continuait de s’éclater contre la faïence verte de la salle de bain immonde. Conscient que le ton changeait de par ce simple silence, il se changea sans répondre. Du reste, peut être imaginait-il simplement ce qui se jouait à l’extérieur de la pièce.

« Ça va ? »

T-shirt à la main, baguette glissée dans sa poche, chaussures passées. Derrière le battant, la voix de la légilimen fusa plusieurs fois de plus, l'appelant de nouveau.
Lorsqu’elle défonça la porte, il avait déjà disparu, laissant l’eau couler jusqu’à éclabousser l’intérieur de la petite pièce.

***

L’ombre et l’air frais avaient fini par apaiser ses nerfs, éloignant les marques de ses déviations mentales à mesure qu’il engloutissait Londres de son regard ombré. D’autres se seraient sentis écrasés par cette ville qui voulait sa mort mais lui y rôdait comme un prédateur, dérivant dans les ruelles une idée en tête. Pour ce genre de choses, il fallait de la préparation et s’il avait surveillé cet homme quelques fois déjà, ça n’était pas dans l’idée de lui tomber dessus ainsi. Mais en cet instant, Logan avait besoin de se raccrocher à quelque chose, de s’assurer de s’implanter de nouveau dans la réalité. Une réalité où il ne se laisserait plus piétiner par cette société qui avait juré de le détruire dès sa venue au monde. Il n’était pas homme qu’on balaye, ne serait pas anéantit par les heures passées à dériver sous le joug de la douleur. Il tenait, debout. Oubliait l’inquiétude des autres, la peur, sans doute, de sa colocataire de voir l’histoire se reproduire. Ne pensait qu’à lui. Qu’au besoin brutal et immonde d’exister de nouveau, d’être égoïste, de faire plier le monde.

L’homme ne l’avait pas vu. Un grand type à la peau brune et aux manières droites. Un type qui lui aurait plu s’il avait été celui qui l’engageait. Un homme fiable et solide, le genre qu’il voulait près de lui. Le genre qui ne lui avait arraché aucun cri mais avait agit sous l’égide des autres. Un homme, surtout, donc la moitié du sang était souillé de la même engeance que la sienne. Un homme mort, surtout. Car s’il n’avait pas conscience qu’une vampire l’observait, c’est bien lui qui avait soif de sang.

Une clope coincée entre ses doigts, Logan se fondait dans les ombres d’une ruelles aux lumières éteintes. L’homme apparaîtrait bientôt dans le petit goulot d’étranglement que ces alcôves formaient, c’était là un chemin qu’il parcourait toutes les semaines sans jamais vraiment déroger de ses habitudes. Tirant sur le cône, le regard du bâtard perçait les ombres, le calme dans les veines dans l’attente sereine d’un affrontement à venir. Il se trouvait immobile derrière le renfoncement de briques rouges d’une bâtisse industrielle. Une boucherie, à priori. Joyeux hasard.
Quelques temps plus tôt, Logan l’avait suivi au loin, s’immobilisant un moment sur un toit, observant le monde de haut, conscient que là en bas, nombreux étaient ceux qui le cherchaient. Il l’avait alors devancé, attendant à présent son arrivée comme le prédateur qui guette sa proie dans l'impasse.

Un sous-fifre. Rien de plus.
Qu’importe. Une vie est une vie.. qu’il est parfois bon de prendre.
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M. Logan Rivers
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Mar 7 Juin 2022 - 17:00

Hailey se tenait debout sur une petite route de terre au milieu d'un champ de pivoine, se questionnant sur la raison pour laquelle elle portait une stupide robe bleue tout en arrachant le nœud de ses cheveux pour le jeter par terre. Où est-ce que je suis? Questionna-t-elle en parcourant l'horizon du regard. Tu es aux pays des merveilles, répondit une voix derrière elle qui la fit sursauter. La blonde se retourna brusquement, son pied s'emmêlant dans le pan de sa robe pour l'envoyer sur le postérieur. Encore toi! S'exclama-t-elle en reconnaissant Alec habillé d'un costume trois pièces, une chaîne de montre argenté pendant de sa poche gauche. Qu'est-ce que tu me veux cette fois-ci? Piffa-t-elle en se relevant difficilement. Je te l'ai déjà dit, c'est toi qui as le contrôle ici, se défendit-il en levant les mains en l'air, lui signalant qu'elle était en train de rêver. Tout ça es d'une stupidité! Je n'ai plus 6 ans! La jeune femme lui tourna le dos, se mettant en marche vers ce qui ressemblait à une montagne au plus loin. Je n'irais pas par là si j'étais toi, prévenu le jeune homme en lui souriant. Ah oui? Eh bien regarde-moi faiiiiiii…

Avant de le réaliser, Hailey était tomber dans le terrier du lapin. Il y avait bien un lit pour amortir sa chute, mais elle l'avait manqué de peu, s'étalant de tout son long sur le sol en laissant échapper un soupire douloureux. Je t'avais dit que ce n'était pas une bonne idée, se moqua le jeune homme aux yeux d'azurs qui était maintenant étendu sur la couche, la tête reposant contre ses mains à la manière d'un petit ange en céramique. Elle ne fit que l'ignorer, attrapant la clef avec assurance avant de prendre une bouché du gâteau. En moins de deux, elle avait ouvert la porte et quitter le terrier pour se rendre au cœur de la forêt en rageant après sa tenue peu pratique. Elle connaissait l'histoire, elle n'avait pas besoin de lui pour trouver la sortie. Plus la forêt devenait dense, et plus la jeune femme se questionnait. Pourquoi ici, pourquoi maintenant? Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas rêver de cet endroit. La dernière fois qu'elle était venue, il n'y avait plus de trace du lapin, du chapelier ou du chat du Cheshire. Il ne restait que des ombres et des fantômes du passé. Elle aperçu enfin au loin une pointe de violet, elle accourra pour enlacer son camarade, se surprenant de réaliser qu'il avait lui aussi pris forme humaine. Salut Hailey, dit-il d'une voix douce et rassurante. Theodore? Qu'est-ce que tu fais ici? S'exclama-t-elle en relâchant son étreinte contre lui. Je n'en sais rien, je pensais que tu aurais la réponse, avoua-t-il en lui souriant tendrement. Tu sais comment on sort de cette forêt? Demanda-t-elle en se détournant l'espace d'une seconde pour regarder les alentours qui se mouvaient sous ses yeux comme si la forêt prenait vie. Theo ?!! Il avait disparu, la laissant seule au milieu des bois. Hailey soupira bruyamment et continua son chemin atteignant enfin le pied de la montagne ou la flore s'amincissait considérablement. Elle pouvait voir le palais de la reine rouge qui trônait au sommet, se laissant choir sur le sol, désespérer du chemin qui lui restait toujours à parcourir.

Je t'avais dit que tu prenais le mauvais chemin, raisonna à nouveau la voix derrière elle. Hailey fourra son front entre ses mains, se demandant ce qu'elle avait pu faire à l'univers pour qu'on lui colle cet homme même en rêve. Ce n'est pas moi qu… Je sais je sais, le coupa-t-elle en se redressant la tête en un hochement négatif. C'est moi qui décide. Eh bien tu sais quoi mon petit pote, j'ai envie de te voir porter cette stupide robe. Un éclair blanc plus tard, Hailey se sentait soulager, reconnaissant la coupe de son jean préféré et la douceur de sa chemise blanche fétiche. Très drôle!! Maintenant rends moi mon costard !! Grommela Alec, les poings serrer contre le corsage de sa nouvelle robe. Hailey s'esclaffa avant de bondir sur ses pieds, abandonnant son ange gardien pour entreprendre la montée vers le palais. Elle s'éveilla juste avant d'arriver à la maison du chapelier pour le thé.

Prisonnière d'une île situer entre l'Irlande et la Belgique, la bête se sentait coincé entre les fortifications anglaises. Elle était bien retournée quelque fois dans la forêt du loup pour tenter de se nourrir, mais le sang animal avait un goût acre et prononcer qui lui donnait la nausée. Ça n'empêchait pas la créature de les pourchasser, elle aimait entendre le souffle paniquer des cerfs qui s'enfuyaient à travers le tapis de la forêt, le gloussement des chouettes lorsqu'elle s'élançait comme une panthère vers sa proie. Le plaisir n'avait pourtant pas duré, les bois connaissaient maintenant son odeur et la faune déguerpissait avant même qu'elle ne s'affame. Hailey était à blâmer, elle n'était pas discrète ou planifier. Elle aurait voulu courir jusqu'à ce que le soleil se lève, jusqu'à ce que ses jambes tremblent sous le poids de l'effort, mais elle ne pouvait pas se permettre de brûler autant de calories. Tout comme le corps humain, plus elle utilisait ses muscles et plus grande était la quantité de nourriture nécessaire pour sa survie. Heureusement, il y avait le calme du jour, tandis que le monde s'activait et tournait rond. Tout un monde qui ne croiserait jamais sa présence, protéger par le quotidien d'une société diurne. C'était en soit une bonne chose, elle aimait que ses victimes fassent parti d'un autre genre. Ceux qui tracent leurs chemins la nuit, les oubliés et les solitaires qui traînent dans les rues de son royaume.

Le soleil venait à peine de disparaitre du ciel lorsqu'elle s'extirpa de son immeuble, chaque muscle de son corps était en feu et sa gorge commençait déjà à s'assécher. La créature avait faim, comme toujours. Hailey ne devait pas tarder, autrement elle aurait un nouveau massacre sur les bras et se débarrasser des corps n'était pas très amusant lorsqu'ils étaient plusieurs. Elle s'éloigna rapidement du battement de Soho, se dirigeant vers des quartiers plus industriels pour éviter les regards incriminant. Se nourrir, ne pas se faire prendre. Des règles qui semblent des plus simples, à conditions qu'on ne soit pas un jeune vampire. Elle pouvait entendre raisonner les cœurs à travers les allées tandis qu'elle traversait un quartier, puis un autre. C'était comme un chant céleste qui l'appelait, il aurait été si facile de s'infiltrer dans une maison endormie et croquer les habitants. Non, elle avait encore le temps, encore un souffle de contrôle. Elle ne pouvait pas se fier à son nez, il était attiré par tout ce qui était chaud et vivant. Elle pouvait déjà sentir son corps se crisper, l'impression qu'elle allait glisser, perdre pied. Puis, à travers la cacophonie de l'univers, quelque chose de régulier et étrangement familier. Un battement solitaire qui l'appelait au loin. Plus le temps, ce serait lui ou elle.

Elle surgit d'une allée, gardant une certaine distance entre elle et l'homme qui marchait. Il n'avait pas une carrure très impressionnante, elle n'aurait aucun mal à le jeter au sol et lui planter ses crocs dans la nuque. Prétentieuse lionne qui n'avait pas encore chassé de cobra, son instinct était aveuglé par son égo démesuré et sa faim déchirante. Elle souriait déjà en humant le parfum qu'il laissait derrière lui alors qu'il marchait, sa gorge picotait légèrement sous l'envie de son sang. Hypnotiser, elle remarquait à peine la douzaine de cœurs qui tambourinaient à l'intérieur de l'usine à viande, ni l'odeur lourde du sang de bœuf et de porc qui les enveloppait lentement. C'était comme un vortex qui la faisait vriller vers l'avant, elle s'arrêta d'un coup lorsqu'il disparut de sa vue, son sourire s'étira davantage à l'idée que c'était un signe du ciel. Elle ferma les yeux, se concentrant sur chaque pas qu'il faisait, sur chaque battement calme qu'émettait son cœur. Puis, il s'arrêta. Elle sentait l'adrénaline de la chasse tambouriner sur ses tempes, elle détourna le regard autour pour s'assurer que la rue était déserte, laissant passer une voiture avant de se remettre en mouvement.

Hailey avait appris plusieurs choses en chassant l'humain. D'abord, il y avait seulement vingt pour cent de chance qu'il combatte, la plupart des vivants n'avaient pas l'habitude de croiser un vampire. Il y avait ensuite un autre vingt pour cent de chance qu'il soit un sorcier et lui jette un sort en pleine gueule, comme ça avait été le cas avec Enzo. La jeune femme décida donc qu'il était plus prudent d'évaluer sa proie, avec un peu de chance elle pourrait jouer avec la souris avant de la dévorer. Elle noua ses cheveux d'un élastique avant de se mettre à marcher sur les quelques mètres qui la séparaient de sa cible. Elle se réjouissait du manque d'éclairage dans l'allée, pouvant détailler l'humain à sa guise tout en restant dans la pénombre. Le vampire s'attendait à beaucoup de choses, tout sauf ce regard de glace qui la transperça lorsqu'elle croisa le regard de sa futur victime. Il y avait quelque chose d'écœurement familier chez lui, Hailey perdit pied. Le corps de l'animal se braqua instinctivement, elle pouvait sentir l'étau qui se refermait sur eux. Elle pouvait sentir la pression de sa faim gonflée au-dessus de ses pommettes, son regard semblait s'éclaircir tandis que l'émeraude de ses yeux s'effaçait rapidement. Un sourire élargit, le prédateur ne pouvait plus attendre. Elle avait faim, très faim et quelque chose dans le regard de cet homme lui déplaisait grandement. La bête resta immobile, le dévisageant grossièrement avant de s'avancer de quelques pas.

- Que vous avez de beaux yeux, grogna-t-elle en s'avançant toujours plus près. C'est presque du gâchis qu'ils ne verront pas le jour se lever
       
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Hailey Moira Harding
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Mer 15 Juin 2022 - 2:46
L’homme n’était pas encore là. La proie avançait, ignare dans les ruelles londonienne. Ignorante petite âme qui se pensait prédatrice. L’homme de toutes les souffrances, calmement affairé à s’occuper de sa fille comme tous les soirs. Sa fille. L’idée même que ce type s’épanouisse en famille plantait dans les nerfs de Logan la lame de la colère. Non pour l’enfant, l’empathie n’était chez lui réservée qu’aux initiés. Mais pour lui-même. Qu’un tel type puisse obtenir de tels présents de la vie, scindant la sienne entre la violence de son quotidien auprès des Supérieurs et l’atmosphère sans doute chaleureuse d’un cocon familial qui lui semblait putride… l’injustice fendait l’air. Pis encore, il y avait là-dedans quelque chose qui faisait référence à l’essence même des sangs purs. Ce monde qu’il auquel il avait voulu appartenir puis dominer, cet univers de toutes les contradictions, une part de lui n’avait à présent qu’un désir : le calciner. Cette colère-là n’avait pas toujours existé. Pas à part entière, pas de cette manière. Logan avait accepté nombre des consensus qui posaient les jalons du monde magique. Et pourtant à passer des mois puis des années à entraîner Alec, à curer sa haine comme on raclerait de la neige, il n’y était noyé en silence. Au début, ça n’avait pas eu d’impact. Et puis de visite en visite, d’entraînement en entraînement, Logan avait pris des parcelles de cet esprit. Des parts de ses émotions, de ses souvenirs, de son vécu. Peu à peu, ça s’était mis à faire sens. Le jeune s’était battu ainsi toute sa vie. La rage pour seul moteur, l’opposition pour seule maîtresse quand lui-même avait décidé de jouer avec les cartes qu’on lui donnait. Le gosse s’y refusait. Il crachait sur leurs dogmes, refusait les principes et les normes, se jouait des institutions et vomissait l’exemple des générations précédentes. Il avait la naïveté adolescente de croire qu’il pouvait bousculer le système, s’en défaire. Logan avait pourtant compris très jeune qu’il lui faudrait simplement être meilleur joueur que ses adversaires. Être simplement meilleur. Plus dur, plus solide, plus puissant, plus malin. Connaître d’avance les coups des autres, avancer la tête haute, jouer au bluff mais surtout, ne jamais perdre. Jamais véritablement. Instiller la peur, normaliser le fait que, face à lui, on se savait perdant. Mais Alec se foutait bien de perdre ou de gagner. Il voulait la paix. Il voulait vivre. Un concept que Logan ne percevait pas. Cependant il avait déjà vu cette même rage dans un autre esprit. Enzo et Alec se ressemblaient plus qu’ils n’avaient pu le penser à un moment de leur vie. Ainsi la compréhension était venue avec la colère. Ce monde était fait pour broyer ses ouailles et à mesure que les séances de légilimencies avaient passé, la colère avait prit son aise, comme si celle d’Alec s’était mise à jouer le rôle d’un catalyseur sur les braises qu’il possédait déjà.

Ainsi cet homme devenait pour lui la quintessence d’un monde qui était fait pour les briser. Les brider du moins.
Lui n’était que le bâtard. Celui dont l’existence même était offense. Alec avait toujours eu tout pour lui mais avait gâché ses chances. Et pourtant, au fil du temps, Logan avait fini par comprendre ses choix. A présent, il se devait de vivre avec la connaissance immonde d’avoir envoyé son cousin dans le pire des enfers. Un enfer qu’il avait vécu durant des mois, toujours incertain d’y avoir véritablement survécu. Peut-être était-il toujours là-bas, à morceler son esprit chaque jour, emportant des brides de celui-ci vers d’autres réalités dans lesquels il ne ploierait plus sous les fers et la douleur. La logique et sa capacité à enfouir en lui-même chaque part de sa psyché top esquintée pour cesser de suinter de multiples folies, seules ces capacités l’aidaient par moment à garder pied.

Le sang, maintenant, l’appelait. Ni ce monde, ni ses ouailles ne l’écraseraient jamais. Voilà une promesse qu’il s’était fait durant l’enfance et à laquelle il ne dérogeait pas. Sans doute cherchait-il à se raccrocher à quelque chose de concret, à une vengeance offensive lui permettant d’apaiser sa propre conscience.
Et puis, inconsciemment, une évidence se dessinait pourtant : un bourreau dans la tombe serait pour Alec ou pour d’autres un risque de moins.
Ça, c’était pour la version humaine. L’autre griffait dans ses nerfs le besoin de retrouver un aplomb qu’il perdait au fil des jours. Asseoir son pouvoir sur les autres avait toujours été à la limite de l’addiction chez lui. Bien sûr, il s’agissait de la seule manière qu’il eut trouvée pour survivre. Mais personne n’avait injecté en lui la vive satisfaction de voir l’autre céder. Elle coulait dans ses veines par anticipation. Bientôt, des os grinceraient. Bientôt, ses muscles se tendraient et ses poumons se tordraient d’un cri muet. Il suffirait encore de quelques minutes avant de tenir au creux de ses paumes abîmées la palpitante exaction d’une vie en déclin. Il suffirait alors de plonger dans son âme pour la broyer de l’intérieur et prendre de lui tout ce que la distance lui refusait. Logan le briserait. Physiquement et mentalement avant de laisser son cadavre en avertissement. Plus rien n’avait vraiment chez lui de logique à part ce désir lancinant.

L’homme ne fut pourtant pas le premier à surgir dans le champ de sa conscience. À l’opposée de l’arrivée de sa proie, des pas. Légers, aériens même. Des pas de prédateurs, de ceux dont on ne prends conscience qu’au pire des instants. Pourtant Logan se retourna calmement, abaissant d’un geste lent sa cigarette dont il relâcha un halo de fumée. La femme était loin encore, mais son regard perçait droit dans la nuit jusqu’à lui. Il y avait dans sa démarche quelque chose d’assuré, d’à la fois rigide et souple. De dangereux. Ou plus exactement qui se voulait dangereux.
Dans les prunelles du bâtard des Rivers, l’acier brilla et quelque chose chez elle se braqua. Dans la tension de ses muscles, la posture de ses jambes, le port de son menton. La femme se tendit et déjà, le vert olive de son regard bascula pour donner naissance à une teinte rougeâtre.
Logan eu un fin sourire, l’un de ceux qui évoque le tintement d’une lame extraite de son fourreau.
Elle sourit. Pauvre idiote en mal de sensations fortes. La vampire avançait toujours, fière prédatrice, certaine d’avoir le dessus tandis que, calmement, l’ancien directeur porta une dernière fois sa cigarette à ses lèvres pour tirer dessus.

- Que vous avez de beaux yeux, Ah, les yeux Rivers. Logan avait hérité de leur bleu givre mais lui seul portait dans ses prunelles toute la puissance de sa malédiction. Voilà bien une chose qui les rapprochaient tous deux. Maudits. L’homme relâcha la fumée en sa direction sans sembler faire le moindre geste vers une quelconque arme pas plus qu’il ne semblait troublé par la présence de la créature de la nuit. C'est presque du gâchis qu'ils ne verront pas le jour se lever.. Second point commun : leur goût du sang.

Leur appartenait-elle ? Etait-elle une arme parmi les autres ou seulement un heureux hasard ? La question ne fit que l’effleurer, porté par un grondement interne.
Lorsqu’elle avança de nouveau, l’homme sourit. Un sourire vorace, brutal et froid.
La jeune vampire ne pourrait le sentir mais autour d’elle les tentacules de magie vinrent se déployer. Plus inquiétant encore, son âme l’effleurait déjà, encore légère, vaporeuse presque, impossible à détecter pour un si jeune être, dévorée comme elle l’était par le désir de s’emplir de son sang. Elle ne pouvait se laisser ainsi emporter par son addiction tout en se concentrant assez pour maîtriser ce nouveau corps qui était le sien et sentir la caresse de l’écoulement de son âme sur la sienne. L’attaque lui venait directement des souvenirs de Sanae et rendait cette femme profondément lisible. Aucune subtilité dans son comportement, la fougue de la jeunesse et l’assurance de l’exaltation la lui rendaient limpide. Ainsi, lorsqu’elle voulu accélérer, il abattit sur elle le maillage de sortilèges informulés. Plus le temps passait, plus Logan se sentait à l’aise avec ces sorts finalement encore bien basiques dont il usait sans baguette.
Le filet la faucha sur place, l’immobilisant brutalement à un mètre de lui. Il aurait aimé jouer davantage et la laisser approcher plus près pour jouer d’une mise en scène millimétrée mais sa maîtrise de la magie dénuée de baguette ne le lui permettait pas. D’autant qu’il aurait été imprudent de jouer avec la force ou la vitesse d’une vampire… chose qu’il était, bien sûr, porté comme il l’était du désir de jouer avec le feu.
Faisant face à celle qu’il avait arrimée de sortilèges, Logan relâcha de nouveau quelques volutes de fumée dans un calme menaçant. Bloquée face à lui, immobile et droite, Hailey lui faisait face et dans un premier temps, l’homme ne dit rien, se contentant de balancer sur elle le mégot de cigarette mal éteint d’un leste mouvement de doigts. Le bout de cône incandescent rebondit sur son épaule puis son avant bras avant de s’échouer au sol. Enfin, alors, il lui sourit, mordant. « Pour la science… combien de fois penses-tu qu’une telle chose a été envisagée ces six dernières années ? M’empêcher de voir le jour se lever.. Sa voix roulait comme le tonnerre dans le lointain tandis qu’il laissa retomber doucement son bras le long de son corps sans masquer les plaies de ses mains mutilées. .… une drôle d’obsession pour une inconnue.. » Sur ses lèvres, le sourire calme ne l'avait pas quitté.
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M. Logan Rivers
Jeu 16 Juin 2022 - 19:18


 


La chasse. Bien que chaque fibre de son être vibrait de l'excitation de la traque, ça ne faisait pas du vampire un être plus en contrôle, loin de là. Il y avait ce moment ou Hailey glissait et se changeait en bête, mais il y avait aussi cet instant ou la bête se transformait en monstre. Une frénésie incontrôlable qui ressurgissait de ses pires noirceurs, rayant toute logique pour faire place à l'instinct. La tension des muscles, le relâchement des crocs, la pression contre le torse qui vous écrase sous l'envie. Le vampire n'était pas une part d'elle, pas à ses yeux. C'est peut-être pourquoi il pouvait se noyer dans sa folie, abandonner par la conscience et ignorer de sa réalité. Bien que son âme tout entière fût écrasée sous le poids du regard de la proie, elle ne pouvait pas s'arrêter. Plus il la regardait et exerçait sa domination sur elle, plus elle avait envie de sentir son sang couler au creux de sa gorge. Elle avait faim d'affronter, de posséder, de détruire. Enfin pouvoir renvoyer ce que le monde lui avait craché au visage pendant vingt et une longue année. L'immensité de l'ennemi ne faisait que décupler son envie de le mettre en pièce. L'homme semblait figer malgré la main qu'il porta à sa bouche pour tirer sur sa clope, premier drapeau rouge. Quelque chose qu'elle avait entre aperçu, mais qui passa trop vite pour qu'elle y pense vraiment. Le vortex l'avait déjà englouti, la propulsant vers la cible en ignorant l'orage qui se formait autour d'elle. Elle y était presque, oui, plus que quelques pas et elle pourrait resserrer ses griffes autour de lui.

C'était comme des chaînes d'acier invisible qui se resserraient autour d'elle, une mâchoire glacée qui l'avait happé dans son élan pour la planter au sol. C'était une étreinte désagréable qui enveloppait son corps figé, une proximité infligée qui la rendait encore plus hargneuse. Encore une fois, elle en avait plein les bras d'une situation qu'elle aurait dû envisager. La prochaine fois, attaque de haut. Ses yeux glissaient sur l'homme qui semblait toujours calme, dangereusement calme. Hailey réalisa qu'il n'avait rien dans les mains sauf son tube de goudron, elle déglutit. Elle n'était pas la plus douée des sorcières, mais elle avait déjà entendu parler de ceux-là. Ce fut révélateur de sentir que l'océan avait de plus gros prédateur qu'elle, certes elle avait bien été dominée par un loup, mais sans sa baguette elle était convaincue qu'elle l'aurait mis en pièce. Ses pensées furent interrompues par le mégot qui vint s'échouer contre sa veste rouge fétiche…

La bête leva les yeux vers lui, malgré la colère qui la dévisageait elle eut tout de même un petit sourire aux coins des lèvres. Elle n'oublierait pas ce petit geste généreux lorsqu'elle le tiendrait entre ses griffes. Regarde-moi, petit agneau. Discutons, je te sourirai. Libère moi de cette prison.

« Pour la science… combien de fois penses-tu qu'une telle chose a été envisagée ces six dernières années ? M'empêcher de voir le jour se lever… »
- Tu ne t'es jamais dit que c'était peut-être un signe que l'univers t'envoyait, répondit-elle narquoisement en levant les sourcils

Oui, elle aimait que les oiseaux chantent à son oreille, son esprit pouvait rejeter toute culpabilité, c'était un mauvais, un méchant. Probablement un criminel. Un moins que…

Les yeux d'Hailey glissairent sur les mains de l'homme et son visage se transforma rapidement en marbre. Malgré le sang dans ses prunelles, son regard changea pendant quelques secondes. Hailey savait que le mal existait, elle en faisait maintenant parti elle-même, mais quelque chose dans l'atrocité de ses marques et la manière presque fier qu'il les portait lui donnait mal à l'estomac. Le dévisager devint brusquement plus difficile à soutenir, mais la bête pris rapidement le dessus. Si elle était un démon, il était le diable. Pas question qu'elle flanche.

« une drôle d'obsession pour une inconnue.. »

Elle eut un gloussement moqueur, mais celui-ci se coinça légèrement dans sa gorge. La peur. Ça faisait un bail qu'elle ne l'avait pas croisé celle-là. Une vieille amie. Mais le vampire arrivait toujours à combattre. Pas question de disparaitre sans emmerder le monde une dernière fois.

- Obsession? Écoute Jimin, je veux pas briser tes rêves de starlette, mais y'a erreur sur la personne.

Pas faux, elle n'avait ressenti aucune obsession pour lui, bien que ses yeux lui semblaient pourtant si familiers. Elle ne s'était pas noyée dans son odeur, elle ne l'avait pas choisi pour une quelconque raison apparente, si ce n'était que le battement de son cœur agréablement régulier. Maintenant, le vampire réalisait que c'était là son erreur, chercher toujours plus gros, plus dangereux. Elle ne voulait pas tuer en silence et se reclure dans son cercueil, elle voulait enflammer le monde avant de disparaitre, chose qu'elle n'avait jamais eu la chance de faire de son vivant. Combattant cette sensation dévorante qu'elle n'avait été personne, qu'elle n'était toujours rien, une miette qu'on avait oubliée dans un coin. L'impression qu'elle devait crier pour qu'on l'entends, qu'on l'écoute. Qu'on reconnaisse son existence avant qu'elle disparaisse totalement.

Mais à cet instant, le vampire n'avait qu'une idée en tête, le sang de cet homme au regard d'acier. Tous les paramètres jouaient contre elle, n'importe qui aurait vu la fin du chemin, aurait craint la mort, mais le vampire restait inébranlable. La vie, la mort, quelle différence? Tout ce qui comptait c'était l'ici, le maintenant. Aucune pensée pour sa mère décéder ou son père absent, ni pour le loup ou Theodore qui lui avait rendu un peu d'espoir. C'était plus facile de se noyer dans l'adrénaline.

Ne pense pas à toutes ces choses qui t'accrochent à la vie. La mort ne compte pas, elle t'a déjà emportée. Brille, soit un véritable brasier et force les à reconnaitre ton existence. Qu'ils se souviennent.

Elle vrilla l'homme de ses yeux de sang, incapable d'y déchiffrer quoi que ce soit. Il était comme un mur de pierre infranchissable, sans savoir pourquoi la créature se sentait écraser sous le poids de sa présence. Pourtant, elle ne flancherait pas. Elle refusait d'être ce qu'elle était autrefois, soumise et sans présence. Autant qu'Hailey détestait le vampire, le vampire détestait l'humaine tout autant. Une pathétique introvertie qui avait perdu son temps dans les bibliothèques pour éviter la pression de la vie. Celle qui s'était laissée emporter par de futiles promesses sans lendemain, l'écrevisse qui avait laissé le monde lui piétiné la tête. Non. Elle serait le vitriol, le goudron, la tempête et le poison. Voulant le dérouter, le vampire sourit de pleines dents, prenant un air mignon qui voulait imiter la lamentable humaine avec qui elle partageait ce corps.

- Mon erreur, souffla-t-elle en haussant les yeux d'un signe désintéressé. Je t'avais pris pour un simple moldus...

Oui, flatte son égo. Évite ses yeux, son regard glacé. Garde le contrôle, ne baisse pas le menton. Tu savais que ce jour arriverait. Tu l'attendais avec impatience. Fini la lassitude, le manque, la soif. Manger ou se faire tuer. Tel était les termes du contrat. Ne pense pas à ta bouée. Ne pense pas à toutes ces choses que tu désires. Pense à la fin, celle qui t'emportera dans le silence. Celle qui mettra fin à tes douleurs. Ne pense pas à lui. Les démons ne couchent pas avec les anges, ils préfèrent danser en enfer.




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Hailey Moira Harding
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Hailey Moira Harding
Mer 29 Juin 2022 - 0:58
Il y avait une colère sourde en lui. Une colère qui flottait depuis l’enfance et l’étreignait comme le ferait un collier de ronces. Elle le perçait, l’étouffait, le lacérait à chaque mouvement. Elle était le réveil dans les ténèbres, le point qui lui permettait de ne pas perdre pied. Le but. Le phare dans ses ombres. La colère comme seul point d’accroche, comme énergie salvatrice. Elle purifiait l’ensemble putride pour le tirer en avant. Le soulever bien au dessus de la masse noire de ceux qui le voulaient mort et le contraindre avec fureur à faire face. A triompher. A être de nouveau le dernier debout, souriant sur un monceau de cadavres. Voilà l’homme que la vie l’amenait à devenir. L’enfant rugueux avait laissé place à un adulte salement conscient de ce qui l’attendait, refusant obstinément de prendre part à un conflit qui n’était pas le sien. Et pourtant celui-ci s’était refermé sur lui, l’avalant comme une plaie béante. Faisait-elle partie de cette guerre latente qui digérait ses soldats autant qu’elle crachait sa bile sur les civiles ? Ou n’était-elle aussi qu’une boule de rage de plus qu’il pourrait percer comme une bulle de savon ? Elle se tenait face à lui, toute la fougue de l’ignorance dans le regard et la callosité de l’assurance. Elle n’imaginait pas, pauvre petit oiseau tombé du nez, quelle était la proie qu’elle avait choisi. Et pourtant une cascade de plaisir lui cavala dans les veines. Face à la mort, l’envie de flirter avec revenait. Pire encore, la flamme de la lutte lui mordait les sens, déflagrant dans ses nerfs d’un désir avide.

La vampire s’arrêtait brusquement, immobilisée par le carcans du sortilège invoqué. Naturellement, ses paupières se resserrèrent un instant, ses lèvres s’amincirent et des prunelles retombèrent sur ses mains. Depuis quelques mois, lorsqu’on les observait, c’était pour en voir les plaies. Au centre, deux cicatrices étoilées marquaient encore sa chair là où on l’avait suspendu, crucifié dans la salle commune. L’image avait été parlante : montrer la déchéance de celui qui avait chassé les Supérieurs hors de Poudlard et le faire apparaître en être faillible avant de le clouer définitivement dans la mort. Mais une nouvelle fois, la mort avait dansé avec lui avant de l’embrasser et de le laisser vivre. Elle reviendrait plus tard. Ne lâcherait pas si tôt un partenaire aussi divertissant.
Il y avait aussi ses doigts. Quelques ongles avaient disparus depuis son séjour volontaire chez les Ombres mais n’en restait qu’une peau à présent saine. Ils repousseront. Et puis les phalanges en moins. Deux sur l’auriculaire et l’annulaire de la main gauche, l’index de la main droite impacté également. Ses doigts étaient calleux, blessés, lui semblaient encore gonflés. Leurs mouvements étaient encore malhabiles, saccadés. Une mécanique mal huilée. La parésie des membres abîmés.
Mais ça n’était pas ce qu’observait naturellement la vampire et pour une fois, il n’en tira aucune honte. Non, ce qu’elle cherchait, c’était la présence d’une baguette. Mais l’homme n’en usait plus comme avant son enfermement durant plusieurs mois. Il s’y était écoulé des jours complets durant lesquels il n’avait fait que projeter son pouvoir sur les pierres de sa cellule, sur l’eau qui coulait du plafond, sur les barreaux de fer. Des heures à ne plus rien voir d’autre qu’une goutte d’humidité qu’il empêchait de tomber. Des semaines à perdre la vue, à chercher à augmenter la température de ses chaînes, à tenter de « voir » ce qu’il ne pouvait pas percevoir. Des mois à tenter de ne perdre l’esprit, retranché en lui lors des séances de tortures, projeté dans chaque interstice de son cachot lorsqu’il était seul.

Son petit sourire narquois ne lui faisait donc ni chaud ni froid. La réalisation qu’il sentait courir dans son corps immobilisée, elle, l’invitait à la jouissance.  Tu ne t'es jamais dit que c'était peut-être un signe que l'univers t'envoyait ?
Un grand sourire vif lui étira les lèvres comme des babines au dessus des crocs. « Si. C’est bien là tout l’enjeu. » Pisser à la gueule de l’univers. Survivre, depuis la naissance, là où tous les dés l’indiquaient comme perdant. Il était le bâtard, l’exilé, l’exclus. Celui qui n’avait ni place ni droits. Celui qui prenait tout ce qu’on lui refusait, la vie y compris.

Le regard planté dans le sien comme une lance, Logan se délectait de l’incertitude qui s’y glissait, éraillait son masque de certitudes. Quelque chose vacillait, très profondément caché en elle. Et pourtant la jeune femme s’accrochait, maintenait dans le timbre et le regard une part de mépris amusé qu’il avait déjà tant croisé dans un regard aussi bleu que le sien.

- Obsession? Écoute Jimin … » Jimin ?! Connait pas. « ...je veux pas briser tes rêves de starlette, mais y'a erreur sur la personne.

Définitivement, tout à fait Alec. Logan eut un élan d’affection particulièrement absurde envers la jeune femme qu’il devinait récemment morte.

Elle ne flanchait pas, s’affirmant comme une gosse le ferait face à son père, ravalant sa moue boudeuse pour n’affirmer que l’air bravache de celle qui refusait de céder à la peur. Et pourtant il la voyait, la sentait, la percevait distiller doucement dans son organisme. Elle était celle qui pouvait lire les battements de son cœur, percevoir les flux d’hormones, différencier l’excitation de la crainte, la peur panique de l’angoisse. Mais dans son corps, rien à décrire que la colère et le plaisir. Des marqueurs communs aux deux Rivers qu’elle ait pu croiser, mais développés de manière parfaitement opposés. Alec résistait. Lui assaillait, détruisait, nuisait. Alec était presque timide dans son attitude revêche. Lui brisait les os et les esprit dans un sourire carnassier. Le même qui, à présent, marquait ses traits.

- Mon erreur... Je t'avais pris pour un simple moldus... Elle soufflait l’air de s’en désintéresser. Cruel cynisme que de jouer aux indifférente quand, pourtant, elle flambait de toutes parts.
« Un simple moldu, un simple sorciers.. » Un simple bâtard. « .. L’erreur est courante. Je ne suis personne. Avec ça tu ne feras pas erreur. » Fit-il simplement, un pas après l’autre jusqu’à l’approcher tout à fait et se pencher sur elle. Ses pas s’étaient détachés avec lenteur sur le bitume. Pas le moindre empressement dans ses mouvements, le talon en premier sur les graviers, puis le plat du pied, disséquant le geste. C’était elle dont les yeux se chargeaient de vermeil, lui, pourtant, qui avait le regard du tueur. S’il y avait un monstre dans cette ruelle, Logan savait qu’il était celui-ci. Et il se complaisait dans ce rôle depuis des années.

« Mais ton erreur n’est pas celle-là. Simplement celle de n’avoir pas frappé plus vite, arrogante bigote... » D’un doigt entier, il fit glisser son ongle sur la peau de sa mâchoire, la lui faisant lever dans une doucereuse lenteur. « Ego et hésitation sont traîtrises quand l’objectif est de survivre. » Le regard d’acier déversé dans le sien envahissait toute chose. Il lui sourit. « Encore faudrait-il que ce soit ton cas... » Le timbre, douceâtre, avait quelque chose d’étrangement perçant, de perfide presque dans sa douceur.
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M. Logan Rivers
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M. Logan Rivers
Jeu 30 Juin 2022 - 13:54

 

- Mon erreur... Je t'avais pris pour un simple moldus...

Oui, Hailey préférait se nourrir de moldus en général, mais ce n'était pas la première fois qu'un ennemi l'immobilisait avec une baguette. Elle avait mangé des sorts en pleine gueule sans broncher, comme un renard sauvage qui reviens malgré les coups de fusils et les chiens de chasses à ses trousses. Un appel de la nature qui semblait la pousser à revenir inconsciemment vers ce qu'elle considérait être son monde, ou plutôt celui dont elle avait toujours rêvé de faire partie. Elle se cachait surtout parmi les moldus, essayant d'éviter les sorciers durant les rares fois où elle quittait son appartement pour se nourrir, mais pas ce soir. Elle n'avait plus envie d'être une ombre tapie dans le noir, elle en avait assez des proies faciles. Bien qu'elle ignorât qu'il était sorcier avant de jeter son dévolu sur lui, il restait plus substantiel que ses derniers repas. Son cœur était toujours lasse de battre à nouveau et la rencontre d'un ancien camarade de classe avait été plus difficile que prévus. Une tonne de paramètre qui l'avait mené jusqu'ici à chasser un différent genre de gibier sans se soucier de ce qui pouvait arriver.

« Un simple moldu, un simple sorcier... L’erreur est courante. Je ne suis personne. Avec ça tu ne feras pas erreur. »

Il mentait, elle le savait très bien. C'était quelque chose qu'il dégageait, comme une aura qui semblait plier légèrement l'enveloppe de votre esprit autour de lui. Hailey n'avait jamais rencontré quelqu'un de pareil, sans savoir pourquoi, elle ressentit son estomac tomber lorsqu'il bougea vers elle, et le temps sembla s'étirer plus lentement… Ou peut-être perdait-elle vraiment la tête. C'était dans sa façon d'être, sa façon d'exister. Oui, elle était terrifiée et fascinée, son instinct était troublé jusque dans ses pensées, même son vampire tremblait.

« Mais ton erreur n'est pas celle-là. Simplement celle de n'avoir pas frappé plus vite, arrogante bigote... »
- Et gâcher tout le plaisir de la chasse?... Se défendit-elle en soutenant son regard d'un œil de biche

Ce n'était pas faux. Elle savait que leur tomber dessus depuis une hauteur était plus efficace, leur sauté à la gorge dans le recoin sombre d'une ruelle plus facile, mais elle avait parfois envie de plus. Elle aimait qu'ils aient le temps de la regarder pour trembler, courir puis crier. Ils étaient dans un coin plutôt racailleux de la ville avec beaucoup de travailleurs et d'activité nocturne. On était plus surpris ou choquée qu'elle l'était face à eux, c'était ces foutu yeux bleus qui l'avaient distrait l'espace d'un instant. Le vampire n'avait pas résisté à l'envie d'ouvrir sa grande bouche.

Sa mâchoire se resserra lorsqu'il glissa son doigt contre elle, méprisant la condescendance de son geste plus que son touché physique. Il lui rappelait monsieur Harding lorsqu'il lui releva le menton comme une pouliche en évaluation, elle pouvait sentir ses crocs s'exciter sous ses lèvres qui se pincèrent sous la colère.

« Ego et hésitation sont traîtrises quand l'objectif est de survivre. »

Son sourire lui donnait froid dans le dos, mais elle lui rendit quand même, étirer difficilement par le vampire qui se tenait toujours debout face au prédateur. Il est vrai qu'elle avait hésité, mais ça prouvait juste qu'Hailey était toujours là, quelque part tandis que l'égo de la bête traquait ses proies. Petite princesse hypocrite, la même qui reniait sa propre existence. Le vampire n'était pas celui qui avait désigné la prostituée, le marin et le sans-abri pour les sacrifier à la bête. Il n'était pas celui qui avait mordu Alec ou effrayer Theodore. Vivre, survivre, tout ça était du passé. Après tout, elle était déjà morte.

« Encore faudrait-il que ce soit ton cas... »

Voulait-elle survivre ou était-elle prête à mourir entre les mains de cet homme au regard tranchant? Elle le méritait, oui. Pour cette femme dans le parc, pour cet homme dans cette ruelle. Pour tous ceux qui étaient venu avant et tous ceux qui passeront, elle méritait de mourir. Elle était une plaie, un cancer qui avait été lancé sur le monde et qui ne s'arrêterait jamais jusqu'à l'éradication totale. Alors pourquoi l'idée la rendait aussi triste, déçue maintenant qu'elle était face à la réalisation de son vœu. Elle n'y avait pas réfléchi durant la nuit de terreur sur huit pattes ou quand elle avait pris du retard pour rentrer quelques jours plus tôt. C'était viscérale, l'impression qu'il lui était impossible de lui cacher ce qu'elle avait au plus profond du cœur.

Non, elle ne voulait pas mourir une nouvelle fois, du moins pas tout de suite. C'était trop tôt. Il fallait qu'elle rencontre sa famille, qu'elle pratique sa magie avec Theodore et qu'elle combatte à nouveau aux côtés d'Enzo. Qu'elle retrouve Alec pour comprendre pourquoi le gris de ses yeux lui faisait ressentir mille émotions en même temps. Qu'elle retrouve son père pour s'excuser d'avoir échoué à vivre et se repentir en ‘'bonne morte vivante''. Bon, peut-être pas la dernière, ni dans cet ordre, mais tout ça était des impossibilités. Elle ne pouvait rester près des humains que quelques minutes à peine, quelques heures au plus si elle venait de se nourrir. De tous les côtés, elle se sentait fichu.

Elle détourna la tête pour se débarrasser du contact de son doigt désagréable, replongeant rapidement dans son regard, évitant ainsi de lui donner l'impression qu'il l'avait soumise. Tout comme ses sourcils se foncèrent sauvagement quand elle rabaissa la tête pour revenir à son point de confort précédent pour le détailler à travers ses cils. Le vampire était frustré d'être piégé, Hailey contre elle-même de laisser transparaitre sa peur qui semblait nourrir l'homme aux yeux d'acier.

- Je suis peut-être une plaie pour les vivants, mais je suis suffisamment humaine pour l'admettre
, répondit-elle en lui souriant. On mérite tous de mourir… Ses yeux divaguèrent rêveusement un instant et son sourire devint plus timide. Le vampire repris pourtant rapidement le dessus, le vrillant à nouveau de son regard répugné tandis qu'il se durcissait. Certains plus que d'autres…

Oui, elle était une plaie, une malédiction. Elle terrorisait et blessait même ceux qu'elle appréciait ou reniant toute émotions sous peine d'exploser et de perdre la tête. Chaque moment de sa nouvelle vie n'était que peur et insuccès. Les corps qu'on allait bientôt retrouver, son incapacité à s'arrêter de boire pour les laisser vivre, son appétit grandissant, non seulement pour le sang, mais pour la violence et la colère. Oui, valait mieux qu'elle disparaisse puisqu'elle n'avait aucun objectif. Elle dérivait dans sa propre existence comme si elle n'était pas le protagoniste de son histoire. Chaque pas qu'elle faisait l'éloignait peu à peu de celle qu'elle désirait être vraiment. Elle ne voulait plus être la bête. Elle en avait marre de tenter de la contrôler et de misérablement échouer. Elle aurait voulu être aussi solide qu'Alec, aussi patient qu'Enzo et aussi déterminé que Theodore… Mais elle n'était qu'Hailey. Petite, faible Hailey.

Voilà la véritable raison qui l'avait poussé à chasser ici, dans les bas quartiers. Pourquoi elle n'avait pas pris son élan des toits pour écraser son corps contre l'asphalte avant qu'il ait détecté sa présence. Elle était lasse de combattre son démon intérieur, elle en avait marre de ne pas pouvoir faire ce que son cœur lui dictait. Marre de se nourrir des crèves-faims, de devoir rester dans l'ombre et prétendre qu'elle n'existait pas. Il y avait vingt et un an d'opinions, d'émotions et d'injustices qui bouillonnaient en elle, devenant chaque jour plus difficile à contenir dans son petit corps froid. Comme s'il se préparait un big bang à l'intérieur d'un trou noir. Il y avait aussi la pulsation qui avait disparu. Celle-là même qui lui avait donné l'illusion, pendant quelques secondes, que son cœur s'était remis à battre. Que la chaleur se répandait à nouveau à travers son corps. Cette sensation qu'elle pouvait tout faire, qu'elle pouvait devenir quelqu'un de mieux que celle qu'elle était la veille. L'impression qu'il y avait encore quelque chose pour elle sur cette terre. Quelque chose à découvrir, à apprécier, à désirer.

Une illusion que son vampire l'avait laissée bercer, conscient que sans une accroche pour soutenir l'humaine, elle mourrait. Oui, la créature savait qu'elle était brisée, elle le sentait jusqu'au plus profond de sa malédiction. Certains ne sont pas nés pour être chanteurs, Hailey elle, n'était pas faite pour être vampire. Voilà pourquoi la bête était ici. Tentative futile de retrouver ce sentiment de défonce qui lui avait fait oublier sa culpabilité pour laisser place à la pulsation réconfortante. Un placebo. Le battement d'un cœur qui s'était tue depuis longtemps et qui ne raisonnait qu'entre les oreilles d'une humaine au seuil de la folie bercer par les bras d'un ange. Et il y avait aussi les petits matins, ces moments ou le vampire s'allongeait dans une chambre barricadée pour clore les yeux et écouter l'averse de larmes dégouliner et le fracassement de l'âme d'Hailey qui se fissurait comme un miroir un peu plus chaque soir. C'était insupportable.


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Hailey Moira Harding
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Sam 9 Juil 2022 - 12:25
Personne. Voilà un nom qu’il s’était donné maintes fois déjà. Une plaie que Sanae avait reprise jusqu’à en faire un sujet de connivence. A mesure du temps elle lui avait fait perdre de son tranchant et si l’amertume existait toujours, elle se trouvait à présent plus légère. Personne. Il était ce « personne » que le monde magique cherchait. Celui qui hantait les nuits d’un homme au moins, qui provoquait débâcle et questionnements. Deux hommes étaient morts la semaine passée, sur le terrain même de son enfance. Y réagissaient-ils en haut lieu ? Ou fermaient-ils les yeux sur la traînée glaciale qu’un fantôme se plaisait à laisser derrière lui ? Personne. Le pied de nez à tout ce qu’il avait toujours été. Quelqu’un. Désigné depuis l’enfance comme « le bâtard », le monstre, le legimen, le taré, le prof, Rivers, le directeur de la maison Serpentard, le directeur de Poudlard, l’assassin de Walters. Personne. Avoir été « le bâtard » était une tare qu’il avait fallu porter avec hargne sans jamais s’en défaire. Logan avait été frappé de bien des malédictions à la naissance et n’avait jamais pu passer inaperçu. Quoi qu’il ai pu faire, il n’aurait jamais été autrement que celui qui porte la marque du péché, de l’opprobre. Jamais Logan n’aurait pu être « personne ». Il en avait fait une arme, un atout, une peur profonde. S’ils voulaient tant le pointer du doigt, alors il leur faudrait trembler.

C’était déjà son cas. Peut-être pas tout à fait consciemment mais une part de l’esprit de la vampire savait déjà de quelle trempe il était forgé. Les monstres se reconnaissent entre eux, Logan n’avait cessé de le constater durant sa courte et tumultueuse existence.

- Et gâcher tout le plaisir de la chasse?... 

Une idée qu’il comprenait profondément. L’homme ne s’en était jamais caché. Il était un animal régnant sur les ténèbres et s’il demeurait dans le monde des vivants, la traque et le chaos lui convenaient bien mieux. Peut être était-ce d’ailleurs ce qui lui manquait, la raison pour laquelle il se fondait régulièrement dans les ombres des ruelles londoniennes une proie en vue. Mais elle ? Logan eut un souffle sec et amusé qui résonna un instant sur les pavés. Oh, elle ne savait encore rien de la chasse. Elle ne savait même rien de la vie ou de la mort, elle qui était pourtant coincée entre les deux mondes. Mais le bâtard parcourait cet entre-deux depuis bien trop longtemps pour se laisser duper par sa mine effrontée.

Les lèvres pincées, elle se dégageait pour le fixer comme un animal sauvage. Un chaton à penser rugir plus fort qu’il n’en est en réalité capable. Une nouvelle fois, Logan sourit sans chercher à entrer dans le jeu de la diatribe et la créature de la nuit ne trouva rien de mieux que de plonger son regard dans le sien une fois de plus. La petite chose percevait l’anormalité de ce regard autant que de son âme mais sans en mesurer véritablement le danger.

- Je suis peut-être une plaie pour les vivants, mais je suis suffisamment humaine pour l'admettre, Une chose qu’ils avaient en commun. Ça, ce sourire. Apprenait-elle jours après jours ce que son cousin avait appris dès l’enfance ? Sourire à la face de l’ennemi qui, pourtant, vous fera souffrir le martyr ? On mérite tous de mourir…  Il n’en fallait pourtant que peu pour que ne s’invite la pâleur dans cette audacieuse réaction car déjà, le sourire rouillait, terni dans ses prunelles vaporeuse. Rien que quelques fractions de secondes avant de se ressaisir. Bien trop. Certains plus que d'autres… Qu’elle parle de lui ou d’elle même importait peu, Logan saisissait sans mal l’allusion.

Alec avait vu en elle le reflet de sa propre servitude. Logan aurait pu prendre le monstre de pitié, y déceler son reflet et lui tendre la main. Mais si son cousin demeurait dans une recherche constante des autres, Logan ne cherchait que lui-même.

« C’est une supplique ? » Il ne s’embarrasserait pas de la menace. L’amusement perçait ses traits sans qu’il ne cherche à le cacher. Bien sûr qu’il aimait ça. La femme et le vampire ruaient de concert, il le sentait, mais aucune n’allait dans la même direction, laissant la créature dans un entre-deux vorace, atrocement immobilisée par ses propres rixes intestines.

Elle n’eut pas réellement le temps de répondre que déjà, quelque chose changeait dans l’air. Il devenait plus lourd, semblait se charger d’étincelles invisibles qu’on ne sentait que par d’infimes effleurements qui rendaient l’épiderme sensible. A vif. Et ces prunelles… ces prunelles d’acier devinrent tout un monde prêt à engouffrer le suivant. Un monstre étendant sa gueule béante autour de l’esprit d’autrui. Logan s’amusait. Il étirait son âme autour d’elle, prête à s’abattre, l’effleurant de toute part d’abord, puis perçant en tout sens avec une infinie lenteur son esprit. Ça n’était pas douloureux. Pas ainsi, pas avec cette absolue langueur. Ça le deviendrait. Mais pour l’heure, la charge glacée de son âme perçait la sienne, exerçant d’abord une pression infime puis grandissante jusqu’à ce que l’invasion devienne évidente pour le plus faible des esprits. Il y avait quelque chose de différent chez les vampires, Logan l’avait déjà perçu en affrontant le Yokaï qui lui avait servi d’allier quelques années plus tôt. Kazuo, un être de la nuit connu pour sa violence et sa bestialité. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’ils aient tous deux trouvé un terrain d’entente. Jamais Logan n’avait réussi à infiltrer ses pensées et la défaite restait amère malgré toute la résistance qu’il lui avait envoyé avec un acharnement de bagnard. Mais les siècles avaient forgé l’esprit de l’animal des ténèbres et il l’avait emporté. Il n’y avait rien de comparable chez cette femme mais Logan sentait la même germe, le même maillage en devenir, la même fracture surtout. Comme l’orage qui s’abat sans prévenir, le légilimen déferla, ruisselant dans son esprit, emportant ses pensées et défaisant ses maigres résistance. La douleur pulsait dans l’esprit de la jeune femme, l’homme le savait parfaitement. Il l’avait trop vécu, trop tôt, trop fort. L’enfant d’hier n’était pas loin, immobilisé sur une chaise à subir l’écartèlement imposé par son père, scié en deux de l’impression tranchante d’une lame chauffée au fer rouge dilacérant son âme. Mais lui était bien pire. Lui était plus puissant, plus brutal, plus changeant. Il était légion lorsqu’il déferlait dans l’esprit d’un autre, percutait chaque parcelle de son intérieur, projetait la force dont il était capable sur les bordures de son âme pour les écarteler comme on emplis un ballon jusqu’à ce qu’il explose. Et la déflagration, le légilimen en était capable. Apte à détruire l’esprit d’un autre, à lui vriller les pensées, les embourber, les défaire avec tellement de force qu’il le faisait lâcher à la réalité. Le tuait de la pire intrusion qui soit.

Chaque avalanche d’un légimen était un viol. Alec ne savait rien de la réelle souffrance d’une agression intime. Il ignorait comme l’esprit vacillait durant ces moments. Lorsqu’il lui avait apprit, Alec venait de lui-même à chaque fois, il avait conscience des raisons pour lesquelles il s’entraînait. Mais lui, lui avait connu la plus intime des effractions répétées. Quoi qu’il fasse à présent aux autres, ça n’avait rien de comparable. D’ailleurs face à elle, Logan se retenait. Oh comme ils ignoraient, tous ces ignares, à quel point il retenait sans cesse ses coups pour les préserver. Tous. Il était tempête dans son esprit, agrippait ses souvenirs et les faisait sien. Pourtant il n’y avait là qu’une parcelle de ce dont le monstre était capable. Déjà, il ressortit, un sourire mauvais peint sur ses lèvres.

« Le petit moineau sait à peine voler qu’il se prend pour un rapace nocturne... » Ce ne fut qu’un chuchotement. Pourtant il savait qu’il martèlerait son âme. Si proche d’elle, le regard d’acier planté dans le sien, l’homme retenait les coups de son esprit mais semblait toujours prêt à l’inonder de nouveau. La peur, l’arme la plus tranchante que la Terre ait jamais pu porter. « Tes serres sont émoussées petit oiseau.. »

Il sourit. « Tu crois déjà tout savoir. A tel point que tu te montres aveugle et sourde aux autres. » On t’a tendu la main pourtant. Avec les meilleurs intentions du monde. Je le sais, je les connais, tes hommes des ombres. Tu n’as pas choisi le bon.
Amusé, l’homme se délectait de cet esprit fracturé, de ces chemins multiples face à elle, du désir d’embrasser les ténèbres comme du refus mesquin de prendre une main tendue par celui qui avait pourtant trop souvent sillonné les vallées embrumées de la monstruosité. Ryans était le plus sain des deux. Le plus solide aussi. Celui qui avait trouvé une stabilité dans les bourrasques de son existence. Rien d’anormal à ce qu’elle le repousse puisque d’aide elle ne voulait pas. Elle voulait le chaos. Et de chaos sont forgés les Rivers.

« Il pourrait t’aider. » A toi de voir duquel je parle. Rédemption, mensonge ou chaos ? Souhaites-tu une voie de sortie ou l’anarchie de la destruction ?
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M. Logan Rivers
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Sam 9 Juil 2022 - 15:02

 

Il n'y avait rien de plus désagréables pour Hailey que d'être immobilisé par quelque chose qu'elle ne pouvait combattre. Elle aurait voulu se concentrer sur des chaînes, avoir quelque chose à empoigner pour le détruire. Tout ce qui aurait pu contaminer son esprit pour qu'il s'éloigne de cet homme immonde, mais elle n'avait pas cette chance. Dans l'allée, il n'y avait que lui et elle. Aucune porte de secours, aucun alliés pour la sortir de son faux pas. C'était mieux comme ça. Elle aurait mal supporté son déclin si quelqu'un avait été là pour y assister, préférant quitter ce monde de la même manière qu'elle y était entrée, dans l'ombre. Voir Theodore, Alec ou même Enzo l'aurait surement fait flancher plus rapidement, ils lui auraient rappelé toutes ces raisons pour lesquelles elle ne voulait pas partir. C'était plus facile ainsi, elle avait trouvé sa bête à elle. Son prédateur. Celui qui, enfin, pourrait la libérer de la prison de son esprit.

« C'est une supplique ? »

Elle piffa tandis que son visage s'illuminait d'humour. Non, elle ne voulait rien de lui. Aucune grâce, aucune faveur. Elle eut envie de lui cracher qu'il n'avait rien à lui offrir, qu'elle avait déjà sa dose de douleur, qu'il ne pouvait rien lui faire qui serait pire que chaque seconde qui passait dans sa vie.

Son élan fut stoppé par quelque chose qu'elle pouvait sentir rôder autour d'elle. Comme si un regard froid émanait d'une force sans yeux tout autour. Sans le réaliser, Hailey se mit à détourner la tête, sa vue dansant autour d'elle comme si elle cherchait à poser les yeux sur cette chose qu'elle sentait se coller à elle envieusement. Il y avait quelque chose de malsain dans son énergie, la sensation que même l'homme debout devant elle n'avait rien à comparer à cette entité. Elle ne pouvait empêcher les portes de son esprit de s'ouvrir devant elle aussi aisément que son propre démon l'avait fait. Tout ce qui lui appartenait à elle seule, tous ces secrets qu'elle gardait au fond de son cœur lui était dérobé juste sous son nez sans qu'elle ne puisse l'arrêter. Puis, une notion encore plus horrible l'effleura enfin. C'était lui. Il était l'entité sale qui caressait sa mémoire, qui lui volait ce qui n'appartenait qu'à elle.

Bien qu'elle eût eut une vie qu'elle considérait merdique, Hailey n'avait jamais fait face à une telle agression. Oui on l'avait déjà fait saigner du nez, on lui avait brisé le cœur et on la vie l'avait renié, mais tout ça n'avait rien à voir avec ce moment. C'était pire qu'un os brisé, pire qu'une violation de son corps physique. L'idée qu'il pouvait connaitre ce que sa bouche ne dirait jamais, qu'il vole ses secrets avant qu'elle ait eu le temps de les partager avec quelqu'un était atroce.  Ce n'était pas simplement qu'il les vole qui la dérangeait autant, mais que ce soit lui. Cet homme. Ce démon. La douleur lui sciait le crâne en deux plus violemment que toutes les fractures que son âme avait subit. Elle pouvait sentir ses pensées s'enflammer douloureusement, comme si elle se retournait contre elle comme une acide sur son esprit. Son visage se déformait sous le coup de la douleur et son démon trembla d'effroi.

Soudainement, le vampire s'effraya de ce qui lui en couterait d'avoir joué avec le feu. La pensée de ce qu'il pouvait faire avec ses informations, l'odeur de cruauté qu'il dégageait mettait tous ses sens en alerte. Il n'avait pas les airs d'un fauve à l'attaque rapide comme elle, qui pouvait tuer et dévorer sa cible en quelque seconde. Non. Il avait les airs d'une bête qui s'endormait en écoutant les gémissements de l'ennemi nuit après nuit. Un serpent qui vous laissait la vie en souriant d'imaginer son poison s'infiltrer dans vos veines à votre insu.

Elle pouvait sentir à nouveau une pulsation, mais elle n'avait rien à voir avec celle qui battait au fond de son cœur lorsqu'elle était tout près d'Alec. C'était son crâne qui s'enflammait, comme si quelqu'un jouait du tambour contre les murs de son esprit. Elle pouvait sentir chaque lacération avec une précision inouï, incapable d'arrêter les lances de fer qui venaient déchirer la stabilité déjà précaire de son esprit. C'était comme si la douleur déchirait son ciel et la projetait dans l'abysse ténébreuse du néant. Le vampire s'enragea, son visage s'affaissa dans le marbre tandis qu'elle réalisait qu'il jouait avec elle. Elle savait déjà qu'il était là, dans chaque détour du labyrinthe de sa mémoire, alors pourquoi faisait-il autant de bruit? Il était le rustre qui venait mettre le bordel dans la bibliothèque de sa vie. Elle n'avait pas le temps de se demander ce qu'il fouillait, ce qu'il cherchait; elle s'en moquait de toute façon. il pouvait tout briser, mettre le feu s'il en avait envie. Tout ce qu'elle souhaitait à cet instant c'était que la douleur s'arrête. À l'image d'une pieuvre, il semblait capable d'écraser son coeur tout en détruisant les portes de son esprit. Elle ne savait plus d'où il venait, par où il entrait. La douleur était si grande qu'il semblait être partout à la fois. Était-elle toujours Hailey ou un pantin qu'il faisait danser au bout d'une corde?. Il n'y avait rien ici pour lui, rien qui comptait toujours. Il pouvait prendre ses ressentiments de gamine envers le monde, la platitude de sa vie et tout ce qui venait avec.

Sa mâchoire se resserra lorsque l'écho de ses mots vint se fracasser contre elle. Hailey ne savait plus si l'homme avait vraiment parlé ou si la voix venait de l'intérieur de son crâne. Malgré la sècheresse dans ses veines, elle pouvait sentir la pression de l'adrénaline l'envahir comme une dose d'héroïne. Elle avait beau s'accrocher à tout ce qu'elle avait, c'était comme si un trou noir s'étirait sous ses pieds et qu'elle ressentait la peur de mille soleils.

« Tes serres sont émoussées petit oiseau.. »

Ses yeux de givre poser sur elle était lourd, si lourd qu'elle avait du mal à briser la connexion. Comme si son regard était écrasé par son poids qui l'immobilisait comme son corps à cet instant. C'était comme regarder la mort en pleine face, et pour une raison étrange, le vampire s'en réjouissait. Elle avait enfin trouvé son placebo. Ce n'était pas la chasse ou l'alcool. Ce n'était pas les combats d'arachnoïdes dans les bois ou les cris de sa victime quelque seconde avant le festin. C'était ça. La mort imminente qui lui donnait enfin l'impression qu'elle était vivante, qu'elle n'était pas un cadavre ambulant. Après tout, il faut être en vie pour craindre la mort, pas vrai? Dans un geste poussé par une curieuse dépendance, elle s'étira le cou pour rapprocher légèrement son visage du sien, comme pour tenter le diable un peu plus. Elle ferma les yeux, incapable de contrôler son regard qui semblait se perdre entre ici et là-bas. Entre la douleur et la peur, entre les cris et les sanglots. Elle les rouvra pourtant, difficilement, pour le dévisager.

- Libère moi de mes chaînes et je te montrerais à quel point elles sont aiguisées, souffla-t-elle sur un ton hargneux

Il sourit, mais elle resta de marbre. Son corps tout entier était plongé dans une immobilité de mort tandis que le flot de terreur pulsait dans son sang dans un mirage qu'elle était la seule à entendre. Il ne trouverait pas de cœur à faire débattre ici, il ne trouverait pas un hoquet de réponse face à la peur qu'il projetait sur elle. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Qu'il se noie dans sa douleur, elle s'en moquait. Qu'il brise son âme, elle n'en avait plus besoin. Elle sentait les murs de son château tremblé sous la souffrance.

« Tu crois déjà tout savoir. A tel point que tu te montres aveugle et sourde aux autres. »

Curieux puisqu'Hailey avait la sensation qu'elle ne savait rien, qu'elle ne comprenait rien. Elle était terrorisée par la mafia Rivers, mais c'était plus par allégeance pour quelqu'un qu'une véritable peur fondée. Son esprit ne lui permettait pas d'anticiper le futur, comme si chaque fois elle attendait simplement d'y être pour prendre opinion. Ça lui couterait, elle le savait, mais c'était la seule façon qu'elle avait eut d'apprendre. Par soi-même, à la dure. Elle n'avait pas honte d'échouer ou de faire une erreur, elle en faisait déjà dix par jour avant même de sortir de son lit. Jouait-elle à la sourde? Oui, mais c'était pour leur bien à eux. Ils ne comprenaient pas ce qu'il y avait derrière ses émeraudes clairs, ils ne voyaient pas ce dont elle était capable ou non. C'était beaucoup plus facile de jouer la vie d'inconnus que de ceux qui l'aidaient. Elle avait mordu Alec et avait effrayé Theodore plus d'une fois. Faudrait-il que quelqu'un meurt pour qu'ils comprennent qu'elle était hors de contrôle? Qu'elle n'était pas assez forte pour résister aux images grotesques et ensanglantés que son vampire aimait faire jouer sur l'écran géant de son crâne? Elle resta simplement figer devant lui, préférant se concentrer sur le flot de ses pensées qu'elle savait maintenant compromis. Il y avait aussi qu'à travers sa terreur et sa soumission, quelque chose dans les paroles de l'homme la perturbait plus que l'algie qu'elle ressentait.

La blonde se voyait mal discuter de sécurité et de gaz lacrymogène avec ses futurs victimes. Qu'en avait-il à cirer qu'elle rejette les gens autour d'elle, qu'elle soit sourde aux conseils et s'enlise toujours plus dans les ténèbres? Elle savait pourquoi Enzo avait tenté de l'aider, elle savait pourquoi Theodore ne l'avait pas abandonné… Mais tout comme l'ange aux yeux de ciel, la bête qui se trouvait devant elle s'y était également intéressée. Pourquoi n'avait-il pas pris ce temps dans la forteresse de son âme pour déterrer quelque chose de plus douloureux? C'était douteux, et le vampire détestait ça.

« Il pourrait t'aider. »

C'était le jour et la nuit. Son visage qui était forgé de pierre s'adoucit drastiquement, ses sourcils se relevèrent légèrement et ses lèvres se relâchèrent tout en même temps. L'espace d'un instant, on aurait dit qu'il l'avait exorcisé et qu'elle s'était changée en humaine. Ça ne dura que quelque seconde, une faille dans son esprit brisé qui semblait toucher chaque morceau avant que la douleur revienne la frapper à nouveau. La peur vint toutefois s'immiscer rapidement et elle fonça les sourcils d'un air colérique. Voilà ce qu'il était allé chercher, évidemment. Son talon d'Achille, cette sphère qu'elle avait posé au cœur de sa bibliothèque comme un globe terrestre qui assurait la gravité des lieux. Sa peur glissa alors vers lui, celui qui l'avait aidé, et qui en avait payé le prix. Le vampire réalisa alors pourquoi ses foutus yeux l'avaient complètement déboussolé. Ils ressemblaient étrangement à ceux d'Alec, tout en étant complètement différent dans leurs ensembles.

- Si tu avais cherché comme il faut, tu aurais su ce qui arrive à ceux qui veulent m'aider, répondit-elle sur un ton si neutre qu'il semblait ne pas lui appartenir

Oui, voilà pourquoi elle n'avait pas soulevé le ciel et la terre pour retrouver son ange. Pourquoi elle avait barbouillé ses murs de peinture et pourquoi elle chassait de manière insensé à travers les rues. Il était la meilleure chose qui soit, il rendait le monde… Tolérable. L'idée qu'elle puisse lui faire encore du mal lui était indigeste. Elle savait aussi que le ministère était à sa recherche et qu'il pourrait payer cher une nouvelle rencontre, une pensée encore plus douloureuse que celle de son absence. Malgré le respect qu'elle avait développé pour Enzo et le fait qu'il semblait en harmonie avec sa bête, la pensée n'avait même pas effleuré l'esprit d'Hailey. Il était comme un vieux vinyle qui tournait jour et nuit dans sa tête. Une infection, un cancer qui se répandait toujours plus chaque jour. Elle savait que Theo avait raison, qu'il fallait prendre son temps et ne pas se laisser emporter par ses émotions, mais c'était une erreur qu'elle avait déjà commise. Le temps. Malgré son immortalité, Hailey avait l'impression que la montre jouait toujours contre elle. Que remettre à demain mettait en péril l'existence même de ce qu'elle désirait. La peur qu'une nouvelle fois, sa vie s'arrête avant qu'elle n'ai le temps d'apprendre, de découvrir et d'aimer. Puis, homme de l'allée n'était plus une proie à présent. Il était devenu l'ennemi. Il avait pris quelque chose dans son esprit qui pourrait couter cher à Alec. Qui était cet homme? Qu'allait-il faire de tout ça? Le regard de la créature miroita, le vermeille s'infiltrant à travers son iris tandis que ses crocs s'allongèrent malgré la douleur sciante dans son crâne.

- Tu n'aurais pas dû t'aventurer là-bas, grogna-t-elle contre lui avec une nouvelle force

Il aurait pu voler tout ce qu'elle possédait, fracasser ce qui restait de sa pauvre âme meurtri et elle l'aurait laissé faire. Elle n'aurait pas bougé tandis que son pied se serait écrasé contre son crâne, que sa main se tordre autour de sa nuque. Elle l'aurait regardée droit dans les yeux pendant que sa baguette s'illuminerait avant de s'abattre sur elle. C'était pourtant la seule chose qu'elle gardait jalousement caché qu'il lui avait dérobé. La seule chose à laquelle elle tenait, son dernier rempart dans le chaos de son âme. C'était pire que la douleur, pire que la soumission et la provocation. Il avait ouvert la seule porte qu'elle tenait sous clef, et il allait payer. Si elle avait été prête à mourir quelques minutes plutôt, elle avait maintenant envie de tuer. Il n'y avait rien qu'elle ne ferait pour préserver l'information, terrorisé à l'idée que cet homme puisse rapporter ce qu'il savait au ministère. Il devait mourir.


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Hailey Moira Harding
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Mer 13 Juil 2022 - 15:20
Bien sûr que si, elle voulait quelque chose de lui. Ils voulaient tous quelque chose de lui. Mais le petit moineau n’en avait pas totalement conscience. Ou du moins, elle ne l’acceptait pas réellement. Elle voulait l’oubli, la flagellation. Elle cherchait l’équilibre et ça, seul un monstre pouvait le lui offrir. Une vie pour une vie, une plaie pour une plaie. Hailey s’appliquait la loi du talion et la bête qui lui faisait face était apte à lui braquer l’injustice de la souffrance droit dans ses veines asséchées. Elle était le prédateur, honnissait cette présence. Mais lui, lui pouvait lui rendre ses coups. Prendre en elle la puissance et marquer inverser la tendance. Il pouvait lui faire payer chacun de ses actes et dans son sourire torse, voilà qu’elle trouvait le chemin de la peur. Celui de la vie autant que de la mort.
Logan n’avait pas la possibilité de sentir le feu envahir ses veines mais il savait comme lui exaltait de survivre encore et encore aux offensives de l’ennemi. Il tirait sa force là-dedans. Dans la pulsation acide de l’adrénaline lorsque l’hostile devenait menace. Engendrer la peur, lutter face au danger, être reconnu comme bête dans un monde animal où chaque coup pouvait être le dernier. L’homme avait tenté d’échapper à sa nature, de se réfugier parmi les mortels, de refuser de participer aux luttes larvées d’un monde en flammes dont l’incendie semblait pourtant si peu perçu par la bande d’imbéciles qui en foulaient le sol. Il aimait ça. Car à vivre dans l’entre-deux, entre la surface et les abysses, on étouffe bien vite. Elle cherchait le mal, petite plaie ouverte le dévisageant de ses grands yeux verts percés de sang. D’un mouvement du menton, elle allait, approchait, narguait le diable.

- Libère moi de mes chaînes et je te montrerais à quel point elles sont aiguisées,

Il sourit. Non, elles ne l’étaient pas. Mais toute émoussée soit la petite chose bravache, elle n’en demeurait pas moins créature de la nuit et Logan savait ses capacités physiques bien supérieures aux siennes et ce, malgré sa jeunesse. Se moquant bien de ses fébriles rebuffades pour apparaître forte et solide, Logan s’insinuait, approchait. Ce n’était pas la douleur qu’il fallait craindre. C’était le poison qui suintait de ses lèvres. Et pourtant une chose le retenait d’éveiller le démon en elle. De piquer l’horreur pour déverser par son biais le chaos sur la terre. Son cousin était là-dedans. L’image d’un homme déjà profondément fatigué qui laissait venir la lame si une main amie la lui présentait. Lui, ce qu’il représentait et ceux qu’il gardait par son silence. Mais Ryans aussi. La distance et le temps auraient dû rendre Logan insensible à l’existence du jeune homme et pourtant ce n’était pas le cas. Des années plus tôt, il était entré dans les méandres de la forêt interdite, en avait creusé les profondeurs pour le rejoindre tandis que le Loup affrontait son semblable. Enzo avait obtenu de lui une chose que peu méritaient et Logan gardait une conscience parfaite de la valeur du jeune homme. C’était alors la présence des deux garçons dans l’esprit torturé du Moineau qui le retenait d’enclencher chez elle le poison de la destruction.

Mais elle avait dans le cœur un tout autre arsenic.

- Si tu avais cherché comme il faut, tu aurais su ce qui arrive à ceux qui veulent m'aider..

Seul un soupir acerbe lui répondit. La dérision jouait sur les accords du dépit. Cette femme n’avait dans le crâne qu’une cymbale intenable qui l’aveuglait à toute chose. Elle crachait de l’arrogance de l’enfance ses certitudes étriquées, incapable d’entendre ce qu’on lui montrait pourtant avec acharnement. Logan avait vu les yeux noisettes se charger d’ombres. Il savait tout l’acharnement que le gosse pouvait donner dans la quête absurde de la bienveillance mais cette fois, son énergie déployée s’était échouée sur un mur. Hailey n’avait pas écouté. Hailey n’écoutait pas. Hailey ne songeait à lui car elle n’avait qu’une chose en tête, qu’un être.

Que fais-tu, mon pauvre Alec, pour attirer ainsi le pire ?
Sans doute une histoire de famille.

Et tandis que ses pensées coulaient tout à la fois vers son cousin et vers son lycan d’ancien élève, le moineau, lui, se prenait pour un cheval sauvage à ruer dans le vide de ses yeux fous.

- Tu n'aurais pas dû t'aventurer là-bas.

Nouveau rire, sec et froid. Méprisant. « Effectivement. Nombreux sont les lieux concernés par cette assertion. » Amusant comme son vocabulaire devenait riche lorsqu’il était ainsi, comme s’il y avait dans son être une multitude que lui-même n’était pas toujours apte à distinguer. Un être multiple, dangereux par son caractère versatile.

« Détends-toi, moineau. Tes songes ne sont pas si précieux. Ils sont même tristement banals. » Tu n’es rien face aux ténèbres qui rongent le monde. Et personne ici ne t’a attendu pour souffrir. « Oui. J’ai vu. Pas grand-chose, donc. Te penses-tu donc si spéciale pour songer que le vécu des autres ne te serait d’aucune aide ? » Son regard n’avait aucune perdu de sa dureté et il y scintillait toujours l’éclat de la cruauté. Pourtant l’homme paraissait calme, les épaules lâches, les bras détendus. Le menton légèrement relevé, c’était de haut qu’il l’observait, laissait le temps à ses mots de faire leur chemin. Il reprit, sans lui laisser la possibilité de répondre car dès qu'elle entrouvrait les lèvres, Logan reprenait de sa voix de centaure à faire trembler les murs. « Tu te précipites tant que tu ne prends pas le temps d’entendre ce qu’on te dit. » Un souffle sec, de nouveau, fut craché par ses narines. « Tu as rencontré dans les bois la plus humaine des bêtes. C’est en ignorant ce qu’il a à t’apporter que tu mets les autres en danger. » De nouveau, quelque chose d’affreusement brutal perçait ses prunelles. « Tu fais le choix du danger et tu as ensuite la bêtise impudente de geindre à la gueule du monde sur ta pauvre et dramatique malédiction. » Pathétique pauvre petite victime de grand méchant monde.
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Jeu 14 Juil 2022 - 16:08

 

La colère était la plus puissante des drogues pour le jeune vampire. Elle se répendait plus rapidement dans ses veines que l'alcool et l'affectait plus que l'amphétamine. C'était à la fois incontrôlable et jouissif. Mal, mais oh combien libérateur. Comme une vague qui se crashait sur son esprit, lui permettant d'essuyer tout le reste pour se contempler dans l'émotion. Qu'elle soit négative ne changeait rien, au contraire, c'était plus facile à accepter, à vivre. Quelque chose qui avait bouillonné pendant des années, reléguer, écarter pour leur médiocrité et aujourd'hui il se déversait sur le monde. Peut-être que si Mr Harding avait pu voir sa fille à cet instant, il aurait des regrets. Regret de ne pas avoir écouté, ne pas avoir compris. L'aurait-il laisser exprimer ses douleurs, l'aurait-il laisser crier et frapper pour s'en libérer? Ou aurait-il continuer de les emmurer dans l'esprit de sa progéniture de son regard vide…

Certains enfants sont brisés par la douleur, les coups et les cris. Ils grandissent dans la violence de leurs nids, développant des défenses solides et conscientes pour se mettre à l'abri. Se rebellé, devenir le poison du serpent et l'antidote de sa morsure. Pour la blonde, la vie avait été différente. Son père n'était pas de ceux à lever la voix ou la main sur le sexe opposé, il aurait presque pu passer pour un gentleman. Pourtant, son jeu n'était que plus subtil, un besoin de contrôler qu'il arrivait à cacher derrière sa belle maison et sa vie aux allures parfaites. L'ignorance était son jeu favori, la voix des femmes de sa vie qui le suppliaient la mélodie de son existence. Ce besoin d'être un pilier dans leurs vies, l'impression qu'elle ne pourrait pas vivre sans lui, s'en assurer.

Il était également à l'image de sa mère, Moira Harding; Froid, distant et empli de jugement. Il avait appris qu'on n'attire pas les abeilles avec du vinaigre. Que la violence physique était plus facile à encaisser et pourtant plus difficile à pardonner. Il se complaisait dans l'ignorance de ces femmes, les emprisonnait dans leur tour, étant le seul à savoir comment les atteindre. Il ne vivait pas pour ces moments où il les rejetait, mais pour ceux où elles revenaient chaleureusement vers lui parce qu'il n'y avait que lui.

Voilà ce qui était si dangereux dans cette colère qu'Hailey déversait contre l'homme de la ruelle, contre Enzo et Alec. Une colère sans nom, puisqu'elle ne trouvait pas la raison de ce sentiment. Ignorant quand il était né dans sa tête et surtout, qui l'avait planté. Une colère aveugle contre toutes choses, tout êtres. Ce n'était pas une flamme qui brûlait à l'intérieur d'elle, c'était un incendie qu'on avait laissé brûler derrière une porte close. La seule chose qui l'effrayait encore plus que son propre ressentiment, c'était la terreur. À force de chercher l'amour elle s'était perdue et aujourd'hui il l'effrayait.

« Effectivement. Nombreux sont les lieux concernés par cette assertion. »

Un sourire presque fantomatique se dessina sur les lèvres de la créature qui avait elle aussi  envie de jouer. Une certaine envie apparu au fond de ses yeux pour cet homme qui était à l'image de la rébellion. Le genre de type à qui les gens ne disent pas quoi faire. Quelqu'un qui traversait les portes fermés, qui se glissait dans le monde à sa guise et qui contrôlait les évènements. La colère était toujours la première émotion qu'elle ressentait, comme si elle était l'énergie même avec laquelle elle se nourrissait réellement. Pourtant l'immobilité de son corps et la force qu'elle employait vainement pour la combattre aidait à canaliser le feu.

« Détends-toi, moineau. Tes songes ne sont pas si précieux. Ils sont même tristement banals. »

Moineau? Sa mâchoire se crispa sous le coup de la colère tout autant que la douleur. Le fait qu'il se moque de ce qu'elle prenait pour précieux aurait dû être rassurant, le legitimen n'avait que faire de ses songes. Il n'était pas de ceux qui la traquaient, elle ou ses secrets à lui. Pourtant, quelque chose dans le fait qu'il la compare à un faible oiseau la dérangeait plus que l'affirmation de sa banalité. Qu'on la regarde de haut, comme si elle ne valait rien. Il lui rappelait son père, trop imbu de son pouvoir sur elle pour s'en soucier. Tant mieux, qu'il se concentre sur son manque d'expérience et son impulsivité.

« Oui. J'ai vu. Pas grand-chose, donc. Te penses-tu donc si spéciale pour songer que le vécu des autres ne te serait d'aucune aide ? »

Non, Hailey avait vu les pièces se mettre en place, elles les avaient choisis. Ceux qui n'étaient pas assez forts trouvaient la mort sur son passage, d'autres étaient sauvés par la nécessité. Comme ce vilain gnome dans l'échoppe de baguettes ou le veilleur des quais qui lui ouvraient le passage. Il y avait quelque chose dans le reflet de chacun qu'elle avait trouvé d'encore plus enviable que le sang. Plus précieux. Elle ne connaissait pas sa place dans ce monde en guerre, mais elle souhaitait que ce soit quelque part entre le cœur de Theodore, aux côtés d'Enzo et dans les bras d'Alec. Pourtant, l'image se transformait chaque fois qu'elle fermait les yeux, chaque matin qu'elle s'endormait. Le cœur de Theo saignait, la gueule du loup était remplie de sang et Alec était mort. Le vampire ouvrit la bouche,

« Tu te précipites tant que tu ne prends pas le temps d’entendre ce qu’on te dit. »

N'avait-il pas entendu tous ses cris stridents qui déchirait son crâne à chaque seconde? Le chaos de ses pensées n'avait-elle pas déferler sur lui comme il engloutissait Hailey au fond des oubliettes? Verrait-il que malgré ses traits doux et son regard de jade, elle n'arrivait pas à remonter le gouffre dans lequel elle s'enlisait. Il n'y avait que la fracture entre cette créature incontrôlable qui avait envie de dévorer chaque cœurs qui bat et celle qu'on avait oublié de chercher. La bête qui avait envie de briser des os et la femme qui portait lourdement ces meurtres sur sa conscience.

« Tu as rencontré dans les bois la plus humaine des bêtes. C'est en ignorant ce qu'il a à t'apporter que tu mets les autres en danger. »

Hailey ignorait si c'était ses mots ou son regard qui avait détendu tout son corps, c'était peut-être l'épuisement d'avoir constamment tenté de se libérer de sa prison physique. Son esprit revint vers cet homme qu'elle avait rencontré dans les bois, la peur qu'elle avait ressentie lorsqu'elle avait reçu son invitation, la panique lorsqu'elle avait senti son odeur étrange l'effleurer. La colère qu'elle avait ressentie, la perte de contrôle. Ce besoin d'être un prédateur, mais également celui d'avoir eu envie d'en finir. Elle se souvenait de son calme, presque patient dans ses gestes et ses mots. Elle se souvenait combien elle s'était sentie en harmonie avec sa créature aux côtés d'une autre bête. Combien elle avait souhaité qu'il puisse se transformer pour qu'ils combattent les araignées en vrais gladiateurs. Le sentiment d'appartenance qui l'avait empli de confusion.

« Tu fais le choix du danger et tu as ensuite la bêtise impudente de geindre à la gueule du monde sur ta pauvre et dramatique malédiction. »

Le vampire baissa enfin le regard, glissant vers le bas sans trop voir sur quoi il se posait. Oui, elle était banale, pas spéciale. Elle était une gamine pourrie et colérique qui se foutait des autres, enfin c'est ce qu'elle voulait faire croire. Les repoussé avant qu'ils nous abandonnent. Se faire détester avant qu'on les dévore. S'enfuir plutôt que grandir et faire face. L'idée d'appeler son père pour qu'il la sorte du pétrin lui donnaient les hauts le cœur. Le vampire ouvrit à nouveau la bouche, quand même ses crocs acérés et ses prunelles de sang, sa voix était humaine. Brisé.

- Elle crie si fort que j'en ai mal au crâne… Ça me met tellement… Elle sera les dents, inspirant un grand coup. Plutôt que de se calmer, la douce odeur de l'humain assombrit davantage ses prunelles. Son cœur se gonfla. En colère, termina-t-elle en relevant les yeux vers lui

On aurait dit qu'elle regardait à travers sa tête, se fixant sur le mur derrière lui. Comment leur expliquer cette rage viscérale que la vampire avait apporté dans son cœur. Cette envie de tout mettre en pièce, même quand elle ne le désirait aucunement. L'impression de ne pas pouvoir se faire confiance, que l'amour, l'admiration et la détermination ne sont rien face à la volonté de la bête. Tous les efforts qu'il fallait mettre en place pour se nourrir, survivre. Ne pas trop manger, ne pas trop tuer.

- As-tu déjà eu si peur de ce que tu étais que tu craignais pour ceux autour de toi? D'être terrorisé à l'idée qu'en une seconde, tu pourrais porter un geste irréparable contre quelqu'un que tu aimes? Te sentir si faible parce que ta volonté ne vaut rien face à cette rage que tu ressens…

À nouveau, elle se perdait entre elle et son vampire, incapable de se contrôler elle-même ou contrôler la bête qui habitait son esprit. Peut-être que si elle était disparue dans les bois quelques mois, ou même quelques années, elle aurait pu apprendre à contrôler sa bête, mais ce n'était pas une option. Lorsqu'elle manquerait de sang, lorsque la créature en aurait marre de régurgiter des cerfs et que la solitude la pousserait à se transformer, elle reviendrait rapidement vers la ville, attirer comme une hyène vers les reflets de la lune. L'impression que si elle ne s'accrochait pas, si elle perdait cette part d'humanité qui lui restait, elle ne serait plus qu'une machine à tuer. Elle devait rester, ne pas oublier. Un combat qu'elle n'avait aucune chance de gagner, mais elle resterait debout jusqu'au dernier coup. Se souvenait-il le jour où il avait perdu espoir? Parce que le seul courage qui reste se trouve dans la folie…

- Je voudrais promettre de ne jamais faire de mal, mais tu sais aussi bien que moi que c'est impossible. C'est un pari que je n'ai pas envie d'avoir à encaisser, avoua-t-elle en abaissant les yeux

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Hailey Moira Harding
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Ven 22 Juil 2022 - 1:05
Oh bien sûr qu’il avait entendu. Elle avait dans le crâne une banshee qui ne cessait de hurler, un conflit interne qui scindait en deux son âme, mêlait logique et sentiment, noyaient chaque parcelle de son univers d’une culpabilité qu’il connaissait trop bien. Mais Logan aussi était morcelé. Il était multitude, brisé encore et encore depuis l’enfance, fracassé à l’adolescence et pulvérisé à l’âge adulte. Il avait dans son âme des milliers de facettes qu’il dissimulait dans chaque interstices du gouffre protégé par de hautes murailles qui régnait dans son esprit. Là les abysses devenaient labyrinthes, grottes troglodytes, boyaux serrés et galeries souterraines. Il y avait des brisures en lui que la vampire dans sa naïveté ne pouvait imaginer. Cette douleur d’être scindée en deux, Logan l’avait vécu mille fois. Jamais tout à fait certain d’être qui il était, de parcourir véritablement le monde des vivants ou d’être véritablement humain il jonglait avec des émotions qui ne lui appartenaient pas toujours, des souvenirs partagés ou des déchirures internes. Alors bien sûr qu’il savait sa douleur. Mais elle lui était si profondément familière qu’il n’y réagissait pas véritablement. Ainsi sont les monstres. Ils se reconnaissent entre eux. Et Hailey n’avait en elle que la moitié des démons qui l’animaient depuis toujours.

Elle était une boule de rage, emplie d’une lave qui ne demandait qu’à s’épandre et se déverser sur le monde et si Logan n’y avait pas vu les prunelles de deux jeunes hommes qu’il tenait en haute estime, sans doute son attitude aurait-elle était différente. Il se serait amusé à attiser la flamme, chauffer les braises jusqu’à flamber la porte et dégorger sur la ville toute la fureur d’une vampire en crise. Il se serait joué d’elle, l’aurait contrôlée comme son père n’avait cessé de le faire. Il en avait tous les pouvoirs, toutes les capacités, savait et sentait quelles étaient les cordes sensibles sur lesquelles il lui suffirait d’effleurer pour en extraire poison et mélasse. Il aurait tant joué de cette malsaine fascination qu’il avait de contrôler l’autre, de le faire à son image, de le placer là où il le fallait jusqu’à façonner le monde d’ordre ou de chaos. Il aurait aimé ça. Salement. Monstrueusement. Mais elle avait dans l’esprit deux âmes épargnée par la violence du monstre. Deux hommes qui avaient su gagner ce qu’ils étaient rares à atteindre. Respect et affection. Jamais exprimés, mais assez vivaces pour l’amener à agir en leur faveur plutôt qu’en la sienne.

Ainsi basculait-il dans une autre forme de pouvoir sur l’autre. Une autre manipulation, en quelque sorte bienveillante bien que malsaine. Logan posait les mots, les clefs, les jalons d’une nouvelle évolution. Il l’éloignait de la violence chaotique, choisissait de la rapprocher de ceux qui sauraient, il le savait, souffler chez elle les esquisses de la paix. Cette dernière lui était inconnue, ainsi serait-il un très mauvais professeur. Mais d’autres apprenaient, évoluaient, mûrissaient. Logan le leur reconnaissait avec une certaine amertume. Ainsi donc, la colère fanait, son corps s’affaissait, la résistance se muait en douleur. En écoute.

Si Logan avait agit autrement, qu’en serait-il advenu des deux garçons ? Se seraient-ils protégés du chaos qu’elle aurait pu devenir ? Le legilimen en doutait.

- Elle crie si fort que j'en ai mal au crâne… Ça me met tellement…  Elle serrait les dents, tendait ses muscles, soufflait sèchement pour porter sur lui l’orbe de ses prunelles. En colère.

La culpabilité crie toujours trop fort, crois-moi, jeune démon.

Oh comme il aurait aimé souffler sur les braises. Enflammer ce monde et les gens avec lui. Calciner chacun d’eux par la colère d’une petite idiote encore trop malléable. Mais les dégâts à venir grifferaient tout d’abord les siens, alors Logan restait sage dans ses désirs de massacres et il contenait ses macabres élans.

Quant à elle, la jeune femme devenait élève. Consciemment ou non, c’était bien là la posture qu’elle adoptait et Logan ne le compris pas immédiatement. Sans doute aurait-il dû songer à Sanae ou à Dorofei qui lui assenaient qu’il avait ça dans le sang, qu’il y revenait sans cesse. Mais tout lui était pour l’heure étranger, uniquement braqué qu’il était vers la jeune femme dont la langue se déliait. Pas qu’il l’ait demandé, mais c’était là le résultat.

Le pire psy de la Terre.

- As-tu déjà eu si peur de ce que tu étais que tu craignais pour ceux autour de toi? D'être terrorisé à l'idée qu'en une seconde, tu pourrais porter un geste irréparable contre quelqu'un que tu aimes? Te sentir si faible parce que ta volonté ne vaut rien face à cette rage que tu ressens…

L’avait-il été ? Terrorisé, non. Pas pour cela du moins. Pourtant il l’aurait dû, que ce soit dans l’enfance ou plus âgé. Pourquoi ne l’avait-il pas été alors qu’on lui demandait des informations qui auraient enterré la femme qu’il aimait ? Pourquoi ne l’était-il pas devenu lorsqu’on entrait sans cesse en lui, qu’on le fouettait de milles morts, lui assénait milles tortures pour extraire de lui des données qui mettraient à Terre Londres tout entière et avec elle, des hommes et des femmes qu’il aimait et respectait ?

Je l’ai dit. Logan était brisé de milles éclats et ainsi morcelé, il se protégeait à sa manière des émotions brutales qui dévastaient la jeune femme. Une aptitude d’occlumen tout autant qu’un fléau. Mais pire était l’explication plus triviale, plus humaine, plus… basique. Encore lui aurait-il fallu apprendre à aimer.

Non. Donc. Mais elle reprit et baissa les yeux.

- Je voudrais promettre de ne jamais faire de mal, mais tu sais aussi bien que moi que c'est impossible. C'est un pari que je n'ai pas envie d'avoir à encaisser
« Je sais. » Sans doute la réplique qui hérissait le plus Alec, infiniment agacé de le savoir sans cesse en contrôle de tout et de tout le monde, si profondément apte à connaître ce que tous cherchaient à cacher sans pour autant le révéler qu’il revêtait cette cape d’oracle qui sortait par les yeux du plus jeune. Pourtant il savait. Et jamais il n’aurait cherché à lui faire jurer pareille idiotie.

« Il serait inepte de faire une telle chose. Tu tueras. Tu échoueras. Tu aimeras peut être ça. Et tu t’en voudras. » Sans aucune pincette, comme à son habitude. Se cacher de la réalité n’aidait que les ignares. D’un nouveau geste en avant, Logan la forçait à relever les yeux pour échouer son regard dans les lames du sien. « Alors à chaque fois, tu apprendras. Et si tu concèdes à m’entendre, tu apprendras surtout à te connaître, donc à t’anticiper. Être fort est une chose. Mais nul besoin de force lorsqu’on est malin. Et tu ne l’es pas. » Diablement cash.

Pinçant un instant les lèvres, une légère tension dans ses paupières, un frémissement sous la peau de sa mâchoire. Pourquoi lui répondre ? Lui qui ne parlait jamais de lui.

« Non. Car quand j’étais faible, je n’avais personne à aimer. » Qui aurait-il aimé durant l’enfance ? Qui aurait-il voulu protéger ? Qui aurait-il pleuré si son cadavre s’était écrasé devant ses yeux de petit garçon ? Oh, bien sûr, il aurait été contrit et angoissé. Mais uniquement car la sentence qui n’aurait pas manqué lui aurait été sinon fatale, au moins innommable. « Mais je sais ce que veux dire n’avoir aucun contrôle et sentir une tempête bourdonner au point d’annihiler toute retenue, de dévaster quiconque approcherait et d’arracher jusqu’à l’âme d’un proche sans savoir se contenir. » Je suis un putain de détraqueur. « Quand à l’irréparable et à l’amour.. Enzo sait. Alec sait. Écoute-les. Ils ont fait ce pari il y a bien longtemps. Parfois ils ont perdu. Mais crois-moi, ils sont pas si mauvais à ce jeu-là. Tu es tombée sur les bonnes personnes Hailey. Maintenant il ne tient qu’à toi d’écouter ceux qui peuvent t’aider, et d’éviter les monstres qui attiseront le tien. » Tu sais à quelle catégorie j’appartiens. Tu l’as su dès le début. Il trépignes, ton démon. Il sait qui je suis car, dans les ténèbres, nous nous lions.

Alors écoutes les bonnes personnes. Car si tu avais le malheur de devenir un risque véritable, tu ne passerai pas la nuit.
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Sam 30 Juil 2022 - 15:17

 

« Je sais. »

Il y avait quelque chose dans la voix de l'homme aux yeux de glace qui raisonnait en Hailey, comme un vieux souvenir qui, malgré l'oubli, nous réchauffe. Il n'avait rien d'un vampire ou même d'une créature, c'était simplement un homme, un humain, un sorcier. Pourtant, elle pouvait ressentir qu'il savait, que lui aussi portait le fardeau de ce qui la hantait et surement bien plus encore. Il semblait aussi sage que cruel, probablement qu'elle aurait pu l'entendre mieux s'il ne dégageait pas cette aura qui donnait envie au vampire de cracher. Elle en avait eu assez de tous ceux qui lui dictait quand, où, comment, pourquoi et avec qui. Le vampire avait été une libération, une position qu'elle avait tentée de trouver dans sa vie et qui l'avait rempli lorsqu'elle était morte. À l'image de ceux qui se saoule de pouvoir, Hailey était aussi assoiffée de liberté que de sang, chose difficile à ajuster lorsqu'on a à peine sorti de chez soi.

« Il serait inepte de faire une telle chose. Tu tueras. Tu échoueras. Tu aimeras peut être ça. Et tu t'en voudras. »

Un frisson parcouru la bête et son regard à lui redevint aussi désagréable que l'acide. Tu aimeras peut-être ça? Était-il sincère dans son doute ou se jouait-il d'elle? Avait-il vu tout le plaisir qui la remplissait lorsqu'elle se nourrissait? C'était dix fois mieux que de dévalé la route à toute vitesse, cent fois mieux que de faire du sexe minable avec un paumé de la caroline du nord. Mille fois mieux que toutes les expériences de sa misérable vie. Elle aimait être forte, invincible! Ressentir les émotions de ses cibles jusque dans le battement de leurs cœurs, rêvant inconsciemment de tout ce qu'elle pourrait leurs faire si elle connaissait l'art et la manière des jeux de politique. Elle voulait être plus que des crocs, tout comme cet homme qui se trouvait devant elle et qui était beaucoup plus que sa simple enveloppe corporel. Chaque fois qu'il faisait un geste vers elle, tous ses sens s'alarmait, son regard restait pourtant solide dans le sien, maintenant presque vide malgré ses pensées envahissantes.

« Alors à chaque fois, tu apprendras. Et si tu concèdes à m'entendre, tu apprendras surtout à te connaître, donc à t'anticiper. Être fort est une chose. Mais nul besoin de force lorsqu'on est malin. Et tu ne l'es pas. »

Elle lui retroussa le nez, manière de lui dire ‘'mords-moi'' avant de laisser lentement retomber son visage dans une expression plus sereine. Elle s'arrêta même de tenter de briser les chaînes qui l'entouraient. C'était inutile, elle n'arriverait pas à se sortir de là sans lui, sans son accord volontiers, alors elle écouta. Se connaitre, c'était un sujet qu'elle avait évité pendant longtemps. Elle ne voulait pas être le vampire et le vampire ne voulait pas non plus être Hailey.

« Non. Car quand j'étais faible, je n'avais personne à aimer. »

La créature eut un rictus, hochant négativement la tête en souriant douloureusement. Elle ne pouvait pas prétendre qu'elle ne s'était pas servi de ses poings d'acier et de ses crocs envers ceux qu'elle avait voulu enchainer d'un amour absent. Était-elle charmée parce qu'elle avait cru qu'Alec avait besoin, envie de sa petite mort ou l'avait-elle mordu parce qu'elle avait envie de croire qu'il avait besoin d'elle. Avait-elle mordu Enzo parce qu'elle avait envie de son sang à l'odeur toxique ou l'avait-elle simplement marqué comme un chiot excité du jeu? Il n'y avait qu'une seule personne qui semblait l'aimer sans conteste, combien de temps avant qu'elle plante ses crocs dans sa nuque à lui?

« Mais je sais ce que veux dire n'avoir aucun contrôle et sentir une tempête bourdonner au point d'annihiler toute retenue, de dévaster quiconque approcherait et d'arracher jusqu'à l'âme d'un proche sans savoir se contenir. »

C'était un drôle de sentiment d'avoir l'impression que quelqu'un la voyait enfin. Que malgré ses bouclettes et son regard de jade, il voyait le dragon qui crachait du feu dans son cœur, le basilic qui crachait son venin à travers son crâne. Il avait raison, elle avait été stupide et faible, évitant le démon qui n'était qu'une partie d'elle-même. Ironiquement, la partie à laquelle elle devait porter le plus d'attention, celle qui requière les plus grands soins. L'idée d'une cabane dans les bois ne semblait plus aussi horrible du coup. Peut-être qu'elle y apprendrait quelque chose qui pourrait sauver leurs vies et la sienne par la même occasion.

« Quand à l'irréparable et à l'amour.. Enzo sait. Alec sait. Écoute-les. Ils ont fait ce pari il y a bien longtemps. Parfois ils ont perdu. Mais crois-moi, ils sont pas si mauvais à ce jeu-là. Tu es tombée sur les bonnes personnes Hailey. Maintenant il ne tient qu'à toi d'écouter ceux qui peuvent t'aider, et d'éviter les monstres qui attiseront le tien. »

Il n'avait pas besoin de lui dire, elle ne l'est avaient pas choisi pour rien. Un mélange d'instinct et de curiosité qui l'avait poussé à s'approcher trop près et ils avaient pourtant survécu. Ils étaient la preuve qu'elle pourrait arriver à la contrôler, à se contrôler.

- Écouter les conseils du croque-mitaine, souffla-t-elle pour souligner l'ironie en souriant d'un air qui semblait presque soulager. C'est tellement fou que ça pourrait peut-être fonctionner.

Et si. Si le diable dans cette ruelle n'était qu'un druide qui se cachait sous une apparence brisée. Si Alec était un prince endormi qui attendait qu'on brise sa malédiction pour qu'il s'éveille enfin. Si le loup était un guide qui connaissait le chemin vers la liberté. Et si Hailey était plus forte qu'elle le croyait.

Elle se surpris à regarder tendrement ses yeux sans vraiment le voir, glissant ensuite envieusement sur son corps avant de remonter vers son cou. Ses yeux reluirent l'espace d'un moment.

- En attendant, j'ai toujours pas mangé moi. Tu proposes quelque chose de mieux que du criminel ou du clodo? Dit-elle en affichant une moue qui rappelait combien elle avait été gâtée. Maintenant que tu es hors menu termina-t-elle en lui souriant

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Jeu 11 Aoû 2022 - 2:15
Il aurait pu y trouver une jumelle, un reflet de celui qu’il était bien des années auparavant. Il était aisé de voir dans sa condition l’image de l’enfant devenu monstre qui s’éveillait chaque jour avec l’impression que le monde était à sa portée et que la nature même de son existence faisait de lui une chose exécrable que tous devaient fuir. Un être tel qu’il ne pouvait lui-même faire face à ses propres péchés. Il était celui qu’on craignait, celui qui n’aurait jamais ni compassion ni soutien. Pas même la moindre forme d’affection. Il était l’enfant, mais on s’adressait à lui comme à une bête. Pire, un déchet donc les fautes devenaient chaque jour plus malsaines. Un simple regard et il dégoûtait, provoquant le mépris et l’angoisse autour de lui. Tous le rappelaient sans cesse : il ne devrait pas être ici. Ne devrait pas être ainsi. Alors quelle juissance cela avait été d’embrasser cette condition. De se montrer animal puisque d’une bête ils souhaitaient avoir peur. Et elle ? Oh, elle trouverait sans doute dans ces mots les mirages d’un ressenti commun. Mais elle n’avait rien vu, rien vécu. Elle pensait à tors que ce qu’elle traversait correspondait à l’épreuve d’une vie qu’elle seule avait à combattre. Non, Logan n’avait dans les veines ni compassion ni pitié mais bien du dédain, de la colère et une envie résonnante de faire d’elle autre chose. Quelque chose de plus grand que ce qu’elle pensait être. Elle qui croyait encore à tors qu’elle pouvait penser une chose et son contraire sans que jamais la réunion des deux ne finisse par la faire vriller tout à fait. Tout était binaire chez elle quand les choses se mouvaient multiples chez Logan. Il fallait avec lui mériter le respect trop souvent porté abusivement. Hailey avait été choyée, gâtée, portée aux nues bien souvent et elle apprenait à présent à la dure bien des leçons que d’autres avaient eu à intégrer plus jeunes. Une âme malléable, facile à modeler qu’il avait envie d’embraser toute entière plutôt que de la laisser dans son existence pitoyable. La forger dans l’acier et lâcher sur le monde le chaos. Mais entre le monde et elle existait un regard semblable au sien. Et avec lui, un pont vers d’autres de ses proches. Pour une fois, celui qui muselait le monstre… c’était lui-même.

- Écouter les conseils du croque-mitaine, soufflait-elle, presque soulagée semble-t-il, de cette constatation.  C'est tellement fou que ça pourrait peut-être fonctionner. Oh, si elle savait.. si elle savait combien il pouvait être dangereux de lui faire ainsi confiance. Ne parle pas aux inconnus, sombre idiote.. et pourtant voilà qu’au travers des envies malsaines qui le poussaient vers elle, c’était la raison qui l’emportait, le contraignant à s’enfermer dans une volonté réelle de l’aider de sorte à ce qu’elle évite de briser tout ce qu’il avait mis en place jusque là pour permettre à Alec de survivre à la situation.

Une autre solution existait pourtant. Une solution qui battait à ses tempes lorsqu’elle approchait son visage de lui et le dévorait d’un œil lascif. A peine avait-il perçu la tendresse, incompréhensible à ses yeux, l’information s’évaporait comme la pluie dans le désert.

- En attendant, j'ai toujours pas mangé moi. Tu proposes quelque chose de mieux que du criminel ou du clodo? Logan l’observa sans ciller, notant ses manières d’enfant gâtée qui éveillaient chez lui une colère latente. Maintenant que tu es hors menu
« Trop aimable.. » Grinça-t-il.

Pourtant il se pencha légèrement vers elle, ses iris d’acier perçant les siennes, léchant les fractures de son esprit comme on ferait crisser une lame sur un mur. Douloureux, toujours. Comme un coup de fouet dans des chairs ouvertes. Mais Logan n’y prêtait pas gare, absorbé par la scission qui divisait son esprit. L’humaine et le vampire se disputaient la place. Pour autant, l’instinct animal qui devrait la pousser à se jeter sans aucune réflexion sur n’importe quel corps possesseur de sang semblait … ailleurs. Étonnant. Les jeunes vampires en manque du liquide vermeil avaient tendance à devenir des zombies ne voyant plus que l’hypnotique pulsation des veines sous la chair. Or elle réfléchissait, parlait, philosophait. Son essentielle bascule était limitée à ce qu’elle nommait la présence du vampire chez elle, le monstre brut. Mais celui-ci était loin de l’animal enragé incapable de faire la différence entre une proie et un ami. Elle n’était pas hors de contrôle. Savait-elle même seulement ce que c’était ? « Tu as un bon contrôle sur toi-même. A se demander si tu sais réellement reconnaître les signes de la faim. » Analyste, Logan l’observait, notait les nuances de ses prunelles, la mouvance avec laquelle elle accrochait ou non la lumière des lampadaires ou reflétait sa propre image.

Se redressant avec un petit sourire, il eu cet air presque amical qui sonnait étrangement. Pas faux. Pas pas juste non plus. « Et si on tentait ? » Alors vint se poser sur ses lèvres le pouce de sa main droite d’où perça par gouttelettes le sang hors de ses veines. Pas d’entailles, le liquide semblait simplement diffuser au travers de son épiderme tandis qu’il laissait glisser la pulpe de son pouce sur sa lèvre charnue. Comme on mettrait du rouge à lèvre.

Une goutte perla de sa lèvre à son menton. Un crime, dans sa situation.
Pourtant si elle pouvait bouger le visage, Hailey aurait été bien en peine de se mouvoir davantage. Le mordre encore moins. L’idée le fit sourire.

« Alors ? Quels ressentis ? Quels symptômes ? »

Et puis, un peu plus tard, après qu’elle eut répondu, Logan lui sourit plus encore, sortant sa baguette lentement hors de sa poche. « Il te faut te connaître… alors voyons par étapes où se situe ton point de basculement. »

Écoute-dont le croque-mitaine. Lui seul sait jouer avec les flammes des démons et danser entre les crocs des bêtes.

« ça sera douloureux. » Il le savait d’expérience.

Cette fois, il lui fallait sa baguette, ne tentant pas un sortilège de magie noir aussi pointu à la seule habileté de ses compétences nouvelles.

Sans la quitter des yeux, il traça dans l’air des arabesques, tissant un sort qui avait, quelques années plus tôt, sauvé la vie d’Aileen. Une sombre histoire de vampire, là aussi. Si l’ironie ne lui échappait pas, elle sciait ses os d’un manque acide et appelait à sa mémoire les regrets de cette relation brisée. Mais puisque Rowe n’était plus dans les parages, c’était aujourd’hui le sang d’Hailey qui s’évaporait de secondes en secondes hors de son corps, formant une brume rougeâtre tout autour d’elle. Ce sang, il le lui rendrait… sans doute. Mais en attendant…

« Et maintenant ? »
Ressentis, symptômes ?
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M. Logan Rivers
Sam 13 Aoû 2022 - 14:56

 

Prise dans l'étau de sa magie, Hailey s'était résolut à utiliser la dernière carte qu'elle avait, à savoir son joli sourire et ses airs trop gentilles qui provoquait souvent chez ses interlocuteurs un sentiment positif. C'est surement la raison pour laquelle elle n'était pas surprise lorsqu'il se pencha légèrement vers elle, la bête souriant en se disant que ses émeraudes l'avaient sauvé une fois de plus. Grosse erreur de sa part puisqu'alors qu'elle étirait un sourire victorieux, le monstre entra à nouveau dans son esprit fragile pour le lacéré de l'intérieur. Bien que son énergie ne fût pas aussi puissante qu'auparavant, ça enrageait davantage la jeune femme. Elle avait bien conscience cette fois-ci de ce qui arrivait, incapable de refermer les portes de sa tour tandis qu'il déchirait ses pensées pour les juger de son ignorance crasse.

Puisque oui, pendant rien qu'un tout petit instant, le vampire avait embrassé l'idée d'être relâché et de faire payer à cet être tout le mal qu'il lui avait fait. Heureusement pour elle, il y avait toujours la partie d'Hailey qui la combattait, convaincue qu'il y avait une raison pour laquelle cet homme était aussi dure avec elle. Lui qui ne semblait pas inconnu alors que c'était la première fois qu'elle posait les yeux sur lui, non le vampire était ferme. Elle avait déjà vue ce regard quelque part.

Le crâne d'Hailey se fendu à nouveau, le combattant d'une part et l'invitant à entrer de l'autre. Sa mâchoire se crispait et l'arrière de ses yeux prenait feu alors que son visage autrefois serein se déformait vilainement sous le poids de la douleur. Pardonne-moi. Aide-moi. Relâche-moi. Ne la laisse jamais partir. Sauve-moi. Tue-moi. Le chaos de son âme devenait plus tangible sous son règne, son pouvoir forçant les deux faces à prendre position contre l'ennemi. Des temps où elles auraient dû être en harmonie, en quête d'un but similaire, pourtant Hailey restait bien à l'écart son dos plaqué contre la porte qui tressautait dangereusement dans une promesse de s'ouvrir alors que le vampire foutait le bordel dans ses songes, les jetant en l'air comme des bouts de papier prêt à être attrapé.

Une scène qui aurait pu être difficile à comprendre, ou même concevoir. Pourtant, la blonde ne pouvait nier qu'elle le ressentait jusque dans ses os, l'idée qu'il puisse libérer le monstre faisait tressauter le vampire. À la manière bien différente qu'elle avait été attiré par Alec, quelque chose chez le croque-mitaine avait attiré le suceur de sang. La douleur ne dura qu'un instant, laissant le vampire essouffler et empli de bonheur à l'idée que quelqu'un avait vu ses signaux de fumée. Hailey s'était réfugiée sous un meuble le regard figer sur la porte devenue immobile.

« Tu as un bon contrôle sur toi-même. A se demander si tu sais réellement reconnaître les signes de la faim. »

Les sourcils foncés de mépris, Hailey plongea son regard dans celui de l'homme, non mécontente de savoir qu'elle n'était peut-être pas aussi paumée qu'elle le croyait. Il était pourtant impossible d'ignorer la douleur qui faisait toujours trembler son petit corps, comme les sursauts d'une brûlure qu'on n'avait pas encore passer sous l'eau. Elle se dit alors qu'il aurait mieux valu qu'il lui arrache simplement sa morte vie, craignant plus que tout qu'il détruise les chaînes qu'elle avait prit des semaines à construire.

« Et si on tentait ? »

Hailey ne pû retenir la peur de s'afficher sur chaque trait de son visage tandis qu'il s'approchait de sa peau, de sa bouche. Trahis par son tremblement discret, elle laissa l'homme touché ses lèvres, déposant un liquide dont l'odeur l'avait fouetté dès qu'il avait quitté sa peau pour se déposer sur la sienne. Peut-être aurait-elle dû être outrée, en colère ou même répugner, pourtant elle ne ressentait que cette peur bien encrer qui lui permettait de ne pas dériver. Si elle avait été plus fragile peut-être qu'elle aurait laissé échapper une larme, mais ce temps était révolu et cette vision mourrait bien à l'abri dans les yeux d'un ange. Son immobilité se brisa uniquement lorsqu'il lui sourit, ses yeux se plissant comme une bête de foire devant la foule.

« Alors ? Quels ressentis ? Quels symptômes ? »

Elle détourna le regard un instant, comme si elle hésitait, se décidant enfin à se mordillé la lèvre pour consommer le sang qu'il lui avait offert. C'était électrique, parcourant ses veines à la vitesse de l'éclair tandis que quelque chose s'éveillait en elle. Il avait un curieux arrière-gout de… D'Alec? Non. Impossible. Elle ferma les yeux, déglutissant comme si elle cherchait à avaler la moindre parcelle du liquide contre sa langue.

- Ça chatouille mon ventre et aiguise mes sens, dit-elle en se laissant bercer par le battement de son cœur. Son corps frissonnant agréablement, imaginant l'anatomie d'un certain châtain en se mordillant de nouveau la lèvre. J'ai envie de courir... De jouer... De sentir sa chair sous mes crocs et son…

Hailey s'arrêta brusquement, réalisant que son corps semblait maintenant en surchauffe et plus sensible. Elle pouvait presque sentir les particules dans l'air, ses yeux bringés de vermeilles se posant sur l'homme devant elle, l'évitant rapidement comme honteuse de l'excitation qui l'envahissait. Elle semblait fébrile, incapable de retenir ce sourire gourmand qu'elle avait toujours eut de son vivant pour les sucreries.

« Il te faut te connaître… alors voyons par étapes où se situe ton point de basculement. Ça sera douloureux. »

Hailey fut prise de panique, se disant que ses mots n'avaient peut-être pas été suffisant pour lui prouver qu'elle avait des notions solides. Ou qu'il n'avait pas aimé sa manière de détourner les mots pour éviter de lui avouer que ça l'excitait dans tous les sens du terme. Lorsqu'il sorti sa baguette, elle ouvrit la bouche, cherchant une manière de le convaincre de s'arrêter. Un train de penser qui fut dérouté par la démonstration plus qu'impressionnante de son interlocuteur. Qui était cet homme qui pratiquait une magie plus noire que toutes celles qu'Hailey avait pû voir jusqu'ici. Elle était suffisamment bercée dans les manuels d'écoles depuis quelques jours pour savoir que ça n'avait rien à voir avec ce que le sorcier moyen connaissait.

Elle était fascinée par les particules qui quittaient son corps, réalisant enfin grâce à l'odeur et la sècheresse de ses muscles qu'il lui volait son précieux sang. Les yeux d'Hailey s'écarquillaient, elle voulue le mettre en garde, le supplier d'arrêter, mais son estomac fut scié de douleur qui la fit crampée vers l'avant, lui arrachant un gémissement souffrant. Ça ne prit que quelques secondes, ses yeux vrillant d'un rouge qui semblait plus foncé, comme s'il était asséché, ses yeux se marquant de veines proéminentes qui prenait une vilaine couleur violacé.

Enfin, il l'avait libéré.

Pour la première fois depuis sa première nuit, elle ressentait véritablement la faim. À l'intérieur, c'était comme un incendie qui emportait enfin la petite Hailey pour propulser la bête hors de sa cage de sang. Elle prit une grande inspiration, vrillant ensuite l'homme des yeux d'un regard qui semblait empli d'une rage meurtrière. Elle le détailla de haut en bas, une babine relevée comme si elle s'était attendue à plus de la part de celui qui la tenait dans son champ de force. Elle lui souri, découvrant ses canines reluisantes qui se refermèrent durement devant lui comme un chien qui prévient qu'il va mordre.

- J'ai envie de voir ton sang souillé mes chaussures, petit sorcier, souffla-t-elle en glissant son regard contre son ventre, laissant le bout de sa langue glissée contre sa canine dans un geste presque hautain, revenant ensuite vers ses yeux, son regard dénudé de tout ce qui était l'humaine. Mon estomac en feu et ma gorge est aride. Le mépris et le dégoût pour ta faible race. De la colère, de la rage! C'est ce que tu veux entendre? S'énerva la créature

Dans un sursaut de colère, elle laissa échapper un cri bestial contre lui, son souffle saccadé donnant l'impression qu'elle tentait de s'emplir de quelque chose, l'écho de sa gorge semblait profond, vidé. Elle se tordue sur place, reprenant le combat contre ses chaînes qui l'empêchaient de planter ses crocs dans sa chaude gorge.

- Tu crois savoir quelque chose, serpent. Souffla-t-elle en faisant rouler sa tête comme si elle n'avait pas bougé depuis des siècles. Sur moi, sur elle. Elle eut un ricanement sec, lui retroussant férocement le nez comme s'il était presque mignon. Tant d'yeux sur la créature que vous en ignorez la menace… Regarde encore, Leggimen, je te montrerais la clef de mon secret, le provoqua-t-elle d'un sourire malicieux, ses yeux de sang plus solide que jamais.

Au-delà de l'humide et froide cave de son esprit, passé les longs couloirs sinueux et rocailleux. Après les pièces remplis de souvenirs et d'émotions, beaucoup plus loin que l'escalier de sa propre existence. À mi-chemin entre l'ici et là-bas, entre elle et sa moitié, au sommet de la plus haute tour se trouvait le pacte secret, sacré. Derrière le mur de sa détermination et de sa stabilité, le vampire ouvrit jalousement la porte de son antre à l'intrus tandis qu'Hailey se perdait à l'étage du dessous.

Voyait-il ce trône couvert d'or ou la bête régissait son royaume? Voyait-il se puits dans lequel elle pouvait à tout instant ensevelir Hailey sous une mer déchainée? La voyait-il, elle, dans sa robe de soie rouge révélatrice qui souriait royalement sous sa couronne d'argent. Elle se complaisait atrocement dans cet endroit qui aurait dû être une prison, ses songes ramenant soudainement les corps qui avaient tâché le sol, trainer par une Hailey soumise qui osait à peine relever les yeux vers la reine, celle-ci sourit.

Pourquoi était surement la partie la plus intéressante, le vampire se ravit, détournant les yeux pour les poser sur ses prisonniers enchaîner contre les murs de sa chambre. Le plus près d'elle, c'était Alec, bien évidemment. Une réplique parfaite de l'homme qu'elle avait laissé dans cette ruelle, le cou ensanglanté et le torse lacéré. Il avait dû mal à respirer, comme si le collier de sa chaîne était trop serré. À ses côtés, un Theodore endormi qui semblait affliger de cauchemars effrayants qui dévisageait ses traits normalement passifs. Le dernier était Enzo, la gorge tailladée qui tressautait et gémissait comme si on venait de l'empoisonner et qu'il se mourrait à petit feu.

Avant même que le vampire eu dévorer son diner, la petite princesse lui ramenait déjà son prochain goûter.

- Je suis le cochon royal le mieux nourri de toute l'Angleterre, souffla-t-elle à travers son agonie avec une pointe de satisfaction.

La peur est le meilleur des carburants.

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Hailey Moira Harding
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Hailey Moira Harding
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Hailey Moira Harding
Mer 24 Aoû 2022 - 18:57
La peur lui taillait les veines, Logan pouvait le percevoir sans mal. Ce sifflement d’angoisse grisait ses nerfs, soufflant un vent de fraîcheur sur ses propres perceptions. La jeune fille paniquait à l’idée d’être mise face à sa nature profonde. Pourtant comment connaître ses limites si on ne s’y pousse pas ? Comment savoir quels symptômes pouvaient amener à une perte de contrôle ? Logan était bien placé pour connaître ce sentiment. Il savait que les émotions fortes pouvaient amener à la rupture, comprenait l’angoisse de se retrouver entouré d’une foule ou simplement de quelques crétins venus vous tourner autour. En ça, leurs dons se ressemblaient et l’enfant d’hier s’était isolé de tout et de tout le monde pour éviter de sentir la cassure en lui, son esprit s’étendre comme un fouet et l’intrusion devenir avalanche chez sa victime. Il ne sous-estimait pas la puissance de la colère qui vous change en animal, provoque un besoin immédiat de supériorité, une envie de briser l’autre. Lorsqu’il était enfant, son don s’était déclenché et son père avait tout fait pour le garder secret et lui apprendre à le contrôler. Ça n’avait pas duré et il n’aurait jamais oublié la violence avec laquelle l’homme réagit ce jour-là. Pas plus qu’il oubliait sa propre réaction. Il lui avait fallu ruser pour survivre, apprendre à se connaître et à connaître les autres. Sans ça, Logan serait sans doute aveugle, et probablement enterré. Mais il n’y avait pas eu que ça. Au fil des ans, il avait compris dans la moindre ambiguïté le pouvoir qui sommeillait en lui, bien plus dévastatrice que n’importe laquelle de ses contemporains. Et qu’il est bon de se sentir puissant. Qu’il est bon de sentir que l’on peu broyer l’autre avant même qu’il n’ait le temps de le comprendre. Logan savait qu’il pourrait la détruire, elle, tout aussi vite qu’elle pourrait le faire de lui. Un équilibre précaire qui s’établissait presque à contre-courant de la normale.

Au contact de son sang sur ses lèvres, la couleur des iris virèrent pourtant elle ne se jeta pas immédiatement sur le liquide vermeil laissé sur sa peau. Étonnant de la part d’une jeune vampire mordue il y a peu. La peur et l’envie mêlées crispaient légèrement ses yeux, faisant ressortir ses veines sous sa peau. Face à du sang, un jeune vampire n’arrivait pas à contrôler son apparence et si les sombres marques n’apparaissaient pas immédiatement, Logan les sentait non loin sous la surface. Ça ne faisait qu’onduler comme une vague, un frisson glissé sous son épiderme. Quant à ses sensations..

- Ça chatouille mon ventre et aiguise mes sens, Le prédateur était réveillé. Il enclenchait déjà l’excitation de la course, l’appel de la chasse. J'ai envie de courir... De jouer... De sentir sa chair sous mes crocs et son… Sa chair. Pas « ta » chair. Son. Son quoi ? Va savoir. Fronçant légèrement les sourcils, Logan s’interrogeait de celui qu’elle appelait ainsi. En réalité, la réponse se creusait doucement dans sa conscience, faisant naître chez lui un doute certain.  Il y avait une forme de tendresse dans ces mots, un désir aux multiples facettes qui ondulait dans son regard légèrement assombri. Intrigué, l’ancien enseignant l’observa un instant avant de lancer la seconde part de sa manœuvre et bientôt, de fines gouttelettes s’échappaient du corps de la jeune femme pour former une brume rougeâtre autour d’elle. L’inconfort se creusait en elle mais la fascination pour la magie noire ici déployée l’emportait. Ainsi, Hailey passait de la panique à l’angoisse sans s’empêcher de poser un regard hypnotisé sur le brouillard vermeil. Puis, au fil des secondes, ses yeux se chargèrent de rouge, ses muscles se crispèrent, son regard s’assombrit. Le prédateur se révélait, râpeux dans sa présence.
Tendue, Hailey posait à présent sur lui un œil envieux, le toisant de haut en bas, les pupilles légèrement dillatées.

- J'ai envie de voir ton sang souillé mes chaussures, petit sorcier, Petit ? Original de la part d’une demi portion. Voilà que se révélait le désir de dominer l’autre, de l’écraser. Logan sentait ses propres sens résonner de concert avec cette pulsion animale qui transpirait de la jeune femme. Une part d’elle rugissait en elle, balayant toute mollesse en elle. - J'ai envie de voir ton sang souillé mes chaussures, petit sorcier, Un sourire vorace sur les lèvres, Logan sentait de légers fourmillements dans ses nerfs. Le monstre en appelait un autre et en son fort intérieur, l’ancien directeur connaissait ce qui rugissait avec force en lui. Il savait l’attrait pour la chasse et l’affrontement, luttait contre le désir de la lutte.

« Bien. On y vient. » La colère vorace.  Mon estomac en feu et ma gorge est aride. Le mépris et le dégoût pour ta faible race. De la colère, de la rage! C'est ce que tu veux entendre?  Le ton de la jeune femme était devenu plus rude, un cran en dessous de son timbre habituel. Rubis aux yeux, longues traînées sombres, elle brûlait de le décimer.. et ce qui n’était qu’un désir animal d’une enfant mordait malgré tout chez lui l’instinct de la lutte. Il en aurait presque rit d’ailleurs. S’entendre traiter de faible, qu’on puisse remettre en question sa puissance alors même qu’était là centralisée une grande part du rejet qu’il avait enduré sa vie durant. Mais Logan s’arrêtait sur une notion toute autre. La jeune femme se différenciait de lui comme si elle appartenait aux vampires depuis bien plus longtemps que quelques jours. Ne se sentait-elle plus humaine ? Tout comme elle avait vite compris et accepté ce qu’elle était, Hailey n’entrait dans aucune forme de déni, acceptait sans l’embrasser sa nouvelle condition. Tout en se débattant contre les liens invisibles qui la maintenaient immobile, Hailey lui crachait sa rage et son mépris, ses yeux creusés de soif, les dents sorties. Arrogante, elle déblatérait milles insultes, vomissait son dédain tout en s’acharnant sans retenue. Incapable de se rendre compte que ses veines bravades étaient inutiles, la jeune femme insistait.

Logan l’observa faire un petit sourire aux lèvres.

- Tu crois savoir quelque chose, serpent. Oh bien pire encore était la vérité. Par moment, à s’insinuer dans l’esprit de chacun, il semblait à Logan qu’il connaissait toute vérité, toute opinion, tout sentiment. Là où lui n’était rien, simple observateur morbide, le monde fourmillait à ses pieds sans jamais l’atteindre véritablement. C’était là une duperie, bien évidemment. L’impression, pourtant, subsistait. Sur moi, sur elle. Ainsi cette enfant pensait réellement que les deux entités se trouvaient séparées en elle ? D’un côté le vampire, apte à accepter tout à fait sa stature, à l’embrasser et à s’abattre sur autrui, et elle de l’autre côté, l’humaine. Logan avait bien perçu la fêlure dans son esprit, mais celle-ci était encore récente. La plaie était jeune, malléable. Elle n’était pas comme ses propres fractures. Logan était multiple, avait enfouis en son esprit des parcelles de lui-même sans relations les unes avec les autres. Trop de souvenirs en lui, trop de ressentis qui ne lui appartenaient pas, tant et trop de secrets à garder sous clef. Mais elle ? Elle se cachait de sa propre conscience, laissait une autre part d’elle-même assumer ce qu’elle ne pouvait affronter. Artificiellement, la jeune femme se scindait en deux jusqu’à mimer le savoir et l’aptitude chez la vampire tandis que l’humaine restait préservée de la violence de son quotidien.

Faiblesse informe.
Il aurait voulu la pousser, réduire à néant ses maigres digues pour la laisser agonisant dans sa folie. Lui inculquer le réel, faire imploser son esprit. Mais l’image d’Alec s’imposait, apaisant l’envie tonitruante de destruction malsaine.

Tant d'yeux sur la créature que vous en ignorez la menace… Regarde encore, Leggimen, je te montrerais la clef de mon secret. Les simples humains ne savent naviguer dans leur esprit, pas plus qu’ils ne peuvent le construire. Il n’y avait en elle aucune structure, aucune bâtisse. Se forger une identité de la sorte prenait du temps et de l’énergie tout autant qu’une conscience de soi impossible à percevoir sans don ou entraînement. Ainsi la jeune femme n’était que néant, un néant sombre et épais dans lequel Logan se plongeait en bourrasque. Pas de murs, de couloirs ou de guide dans cette fournaise. Projeté en elle, le sorcier était seul et partout tout à la fois. Aucune projection, non plus, de ses pensées ou de ses sentiments, la légilimencie ne fonctionne pas ainsi. En revanche, les souvenirs, les émotions, les images refluaient comme embrouillées, diluées d’une angoisse sourde et d’une avidité mordante. Logan saisissait dans son esprit ce que sa mémoire mêlait aux sentiments, reconnaissant tour à tour les images qu’elle amenait à la surface. Pas de cachots, de chaînes ou d’illusions, on ne contrefait pas ainsi son âme. Mais la sensation que ces trois hommes étaient tout à la fois en danger et à leur exacte place. Manipulatrice, la névrosée ? Une part d’elle l’était en tout cas. Il y avait tout à la fois celle qui s’intéressait aux Hommes et celle qui voyait battre leur carotide. Ses souvenirs se mêlaient du rouge de ses victimes, devenus humides, suintants. Logan n’avait besoin de ça pour en saisir l’idée générale : une part d’elle était ravie de savoir ces garçons à graviter autour d’elle car ils constituaient une source de sang proximale. Une source facile, qui viendrait si elle le demandait ? Plus ou moins. Logan connaissait bien certains d’entre eux, leurs faiblesses et leurs forces. Le choix n’était pas anodin et loin d’être idiot. Pour autant, elle avait également bien des sources à proximité et fonctionnait relativement bien avec les dealer, SDF et autres putes qu’elle décimait à tour de bras. Alors quoi ? Régler le problème avant même qu’il n’apparaisse réellement ?

L’homme quitta son esprit, retirant la vague comme elle se retire du sable : en raclant la pente sableuse, faisant rouler chaque grain les uns sur les autres, provoquant frictions et grincements. La douleur que la jeune femme ressentait ? Logan ne s’en souciait guère. Celle-ci était sans doute noyée par la sensation de faim, devenue douloureuse. Non plus dans son estomac, sa gorge ou ses lèvres mais devenue une véritable plaie faisant grincer chacun de ses os, retournant ses muscles et brouillant ses pensées. A mesure que le sang s’échappait d’elle, la jeune fille deviendrait un zombie assoiffé, un camé incapable de penser autrement qu’au travers de sa dope, chaque fibre de son organisme devenant immensément douloureux comme un toxico en manque. Elle aurait la nausée, une migraine immonde, l’impression que tous les sons, toutes les couleurs, tous les éclats lui devenaient insupportable, que ses os gonflaient à l’intérieur d’elle même, que ses muscles se dilapidaient. Il aurait pu la laisser là, à perdre ses forces à chaque instant jusqu’à ce que la véritable mort ne vienne finalement la faucher.

- Je suis le cochon royal le mieux nourri de toute l'Angleterre Elle le fatiguait à jouer les drama-queen.
« Concentres-toi plutôt que de jouer les emphases. Si tu veux te garder tes chers petits gibiers sous la main et en vie, il te faudra savoir comment te maîtriser. Tu as faim, tu es en colère, tu veux me mordre et tu te garde un quatre heure en cas de besoin, certes : pas un scoop ! Tu n’as rien de mieux ? Écoutes-toi plutôt que de fuir tes sensations à coup de discours grandiloquents. » Cette fois, sa voix calme prit pourtant un timbre plus profond, roulant comme le tonnerre un jour de tempête, elle s’insinuait en elle, exigeait son implication plutôt que ses puériles tentatives d’impressionner son monde. Logan avait suspendu l’extraction de sang et en laissa de nouveau s’infiltrer en elle. « Décris.» Ce serait dur, elle avait encore assez de sang en elle pour former des phrases intelligibles mais la faim devait lui vriller les sens. Il insuffla quelques centilitres de plus en elle. «  Quelle est la différence, le soulagement, les ressentis physiques, mentaux, quelles sont tes sensations exactes ? Intègre chacune de ces impression au fer rouge en toi, ne les esquive pas, tu auras besoin de les reconnaître et de les anticiper chaque jour si tu ne veux pas perdre le contrôle et t’infliger des épreuves que tu ne veux pas vivre. » Et tuer des gens que tu veux voir survivre. Mon cousin, à tout hasard.

L’idée de la tuer grésillait toujours, suivi d’une toute autre, plus… diplomatique.

Il lui faudrait une autre option si elle ne voulait pas finir par se faire attraper. Une option qui n’impliquerait pas de se faire un ou deux camés au bord des routes et une vieille dans l’HP du coin. Songeant en silence à Maxence, Logan l’observait perdre pied, le sang exhalant sans cesse de son organisme.
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M. Logan Rivers
Mer 31 Aoû 2022 - 18:06

 

L'arrogance Harding. Un vilain défaut qui s'était encré en elle sans même qu'elle s'en aperçoive. Quelque chose qu'on avait imprimé sur son esprit faible et qu'elle avait retenu prisonnier toute sa vie. Une prison que le vampire avait réussie à déverrouiller, se nourrissant de chaque émotion négative qui remplissait ce petit esprit. Toutes ces facettes de sa vie qu'elle avait voulue faire disparaitre, mais qui avait pourtant laissé des traces. Ou trouvait-elle cette éloquence, petite timide qu'elle était? Comment arrivait-elle à mettre en forme une personnalité aussi différente que la sienne? Si Logan avait connu Thomas Harding, sans doute qu'il aurait compris. Cette personnalité n'était pas la sienne, mais celle du monstre. Une bête qui se voulait à l'image que son père lui avait projetée toute sa vie. Puissance autoritaire qui n'acceptait pas les refus, qui les ignorait pour se complaire dans cette fausse perfection. Si Hailey avait pu rencontrer son vampire au coin d'une rue, probable qu'elle en aurait pensé que du mal, un fait partagé par la créature qui détestait la faiblesse de l'humaine.

Oui, de l'arrogance toute pleine de s'exposer à lui, de ressentir cette impression étrange que ça lui plaisait qu'il fasse trembler son corps de douleur. La conviction qu'elle le méritait, quelque chose qui espérait presque qu'il arrive à détruire l'humaine pour libérer le vampire. Oui, elle voulait être libre, elle ressentait un besoin de laisser cette part d'elle qu'elle refoulait tant, mais quel genre de monstre laisserait une telle créature parcourir les rues de la ville? Sans compter qu'Hailey avait une vision différente du vampire, plus vraie, plus crue. Si on lui en donnait la chance, elle était convaincue que la bête se nourrirait de nouveau-nés.

Il n'y avait rien de plus confus que devoir partager sa boite crânienne avec l'opposée de soi-même. Lorsqu'une disait noire, l'autre répondait blanc. Si l'une voulait aller plus haut, sa jumelle voulait descendre toujours plus bas. Quand Hailey avait envie d'embrasser, son vampire voulait mordre. C'était peut-être pourquoi il semblait avoir quelque chose de grotesque qui flottait à travers chaque pensée de la créature, un dédain pour cette partie d'elle qui voulait enfiler une couronne et voir ses trois mousquetaires à ses pieds. Ressentir quelque chose qui lui faisait honte, plus que jamais maintenant qu'il y avait quelqu'un pour regarder, pour compter chacune de ses failles qui trahissait sa fausse perfection.

Pourquoi une telle arrogance devant le monstre qui pourrait mettre un terme à sa deuxième vie d'un simple murmure? Était-ce simplement un tressaut de détresse, celle-là même qu'elle avait ressenti plus tôt lorsqu'elle avait eu l'impression de perdre son chemin dans la vie. La douleur, le manque de cette pulsation qui l'avait sauvée et la terreur qu'elle ne reviendrait pas. Qu'il s'était enfui en emportant une partie d'elle avec lui, une part qu'il avait oublié de lui rendre avant de partir.

« Concentres-toi plutôt que de jouer les emphases. Si tu veux te garder tes chers petits gibiers sous la main et en vie, il te faudra savoir comment te maîtriser. Tu as faim, tu es en colère, tu veux me mordre et tu te garde un quatre heure en cas de besoin, certes : pas un scoop ! Tu n'as rien de mieux ? Écoutes-toi plutôt que de fuir tes sensations à coup de discours grandiloquents. »

Elle détestait la manière hautaine qu'il avait de prendre ses sentiments, ses émotions et les tournés en quelque chose de ridicule. Qu'il se permettait de juger ses efforts, son mental pour l'étiquette du banal. Avait-il la moindre idée de ce qu'elle avait dû faire pour être ici? Tout le travail acharné qu'elle avait accompli pour pouvoir rester bien nourrit sans attirer l'attention sur elle, sur Lui. Elle détestait cet homme qui croyait tout savoir, qui pensait la connaitre parce qu'il avait ressenti quelque chose dans son cœur, qu'il volait son intérieur en pensant pouvoir identifier la recette de ses songes. Sa voix avait pourtant quelque chose de saisissant qui attirait son attention malgré sa personnalité bornée. Comme si la voix de son père raisonnait à travers les âges et exerçait toujours se pouvoir immense sur elle. Elle en frémissait de dégoût, réalisant pour la première fois la plus grande faille de son caractère; la soumission aveugle. Oui, malgré ses sentiments déchirants et l'opinion confuse qu'elle avait de lui, ses épaules se relâchèrent un instant. Une détente qui ne dura qu'un instant. « Décris.»

Son corps tremblait sous la douleur, mais ce n'était pas suffisant. Elle devait arriver à séparer son corps en morceau, à le démonter pour voir quelle pièce cliquetait. C'était difficile lorsqu'on était enseveli sous autant d'agonie, elle ferma les yeux, son visage déformé par les ombres de ses tortures. Elle pouvait sentir ses os se craquer comme des glaçons qu'on plonge dans l'eau tiède. Son sang qui lui semblait poussiéreux dans ses veines arrivait à se propulser à tout allure, remontant vers ses yeux et ses crocs qui se mettaient à s'engourdir sous la faim. Elle n'arrivait plus à déglutir, comme si sa gorge refusait l'accepté le crachat dans son boyau. La faim n'était pas que dans son estomac, c'était simplement les émotions qui la prenaient de court, qui l'embrassait sans qu'elle ait réellement à tourner.

Maintenant qu'il ne lui restait que de faible défense contre son appétit, elle l'entendait violemment contre ses tempes, le battement de son cœur qui l'appelait, lui promettait l'impossible si elle arrivait simplement à l'étreindre, à le lécher, à le percer pour s'y abreuver. C'était différent de son sang dans ses veines qui étaient heureusement calme, comme le bruit d'un ruisseau qui coulait dans une rivière très étroite. Il y avait son odeur aussi qui changeait, lui rappelant vaguement la nuit où elle avait rencontré Alec. Ce n'était pas que l'odeur de sa peau et celle de ses vêtements, elle pouvait sentir la cigarette pourrissant son haleine qui se mélangeait au reste d'aliments qu'il n'avait pas encore digéré. Elle aurait presque pu identifier le lit sur lequel son corps avait reposé. Une mixture d'assouplissant et de sueur qui était probablement imperceptible pour l'humain. Elle leva les yeux au ciel, plissant les paupières de réaliser à quel point la lune était brillante, elle aurait voulu sourire si elle n'avait pas cette sensation écœurante qu'il était en train de lui voler son sang, de la tuer. Oui, elle pouvait sentir la vie s'écouler entre ses doigts, se sentant partir, disparaitre à travers les pincements de son propre corps.

« Quelle est la différence, le soulagement, les ressentis physiques, mentaux, quelles sont tes sensations exactes ? Intègre chacune de ces impression au fer rouge en toi, ne les esquive pas, tu auras besoin de les reconnaître et de les anticiper chaque jour si tu ne veux pas perdre le contrôle et t'infliger des épreuves que tu ne veux pas vivre. »

Elle avait surtout envie qu'il se taise et que sa voix arrête de fracasser son cerveau ainsi, ou peut-être était-ce simplement une de ces vilaines migraines qui lui fendaient encore le crâne en deux. Il y avait longtemps qu'elle ne l'avait pas infligé, comme si c'était le vampire qui tambourinait sur les extrémités de son esprit pour la torturer. Plus elle se concentrait sur sa faim, plus elle semblait perdre pied. Le picotement qui remontait sur son visage lui allongeait les crocs et lui sciait les nerfs. Non, elle refusait de déraper. Sans son ancre pour la replanter sur terre, elle ignorait si elle arriverait à reprendre conscience. Dans sa panique, elle ne trouva que deux mots à cracher, levant les yeux vers l'ennemi dans un geste désespéré.

« Finite Incantatem! »

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Hailey Moira Harding
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Hailey Moira Harding
Ven 9 Sep 2022 - 12:40
Elle refusait, résistait, incapable d’accepter sa propre nature, Hailey fuyait ses propres sensations. L’esprit léchant le sien, Logan avait conscience qu’elle ne se centrait que sur la douleur. Pauvre incapable. Infoutue de ressentir véritablement l’animal qui se débattait à l’intérieur d’elle, le prédateur qui ne voyait plus rien d’autre que la pulsation de ses veines, la violence de la faim. Celui qui se chargeait d’une colère à nulle autre pareil. Elle se tordit, grogna, souffla. Elle eut beau se débattre, à aucun moment elle ne chercha à développer ce qu’il lui demandait de mettre en avant. L’impression que le monde pulsait à la vitesse de ses veines, du battement sourd d’un myocarde qui demeurait pourtant rêche. Elle aurait pu exprimer sa vision troublée, brouillée jusqu’à ne plus laisser à ses rétines que l’aptitude à voir le sang d’autrui, à le sentir emplir tous ses sens comme une seule obsession immense et dévorante. Qu’importe la douleur, seule la soif pour point d’ancrage jusqu’à ne plus ni comprendre le monde et les gens, ne plus distinguer leurs visages ou leurs identités, seulement l’évidence dévorante : ils étaient des proies et elle le prédateur. L’univers lui-même le lui devait, c’était ainsi, dans l’ordre des choses.
Mais qu’il laisse le sang l’imprégner de nouveau ou non, elle refusait d’entendre, de voir, d’identifier chacune des étapes qui la conduisaient à cette horreur toute spécifique dans laquelle il la plongeait. Que les gens pouvaient être faibles face à la peur.

Peut être poussait-il trop loin, c’était vrai. Au bout d’un moment, la jeune femme n’avait plus eu la capacité de s’exprimer correctement, alors comment aurait-elle pu prononcer ces mots qu’il exigeait ? Pourtant, les griffes de son esprit dans le sien, Logan sentait bien qu’elle fuyait ses propres sensations jusqu’à se renier elle-même. C’était alors le meilleur moyen de perdre totalement pied. Comme une boulimique qui s’interdirait de ressentir quoi que ce soit et se jetterait sur la nourriture à la moindre émotion forte ou un camé qui vivrait dans le déni de ses propres addictions.

Pourtant c’était vrai, Logan jouait avec elle comme avec une poupée de chiffon. Sous couvert de lui apprendre, il aimait cette sensation de pouvoir total exercé sur elle mais il y avait autre chose. Il y avait une curiosité un peu malsaine à comprendre l’entremêlement de fils qui faisait d’elle une véritable pelote de laine. Et là dedans, un attrait étrange pour son sang. Un truc qui la maintenait en surface et appelait à l’existence d’Alec, sans cesse à fleur de ses pensées et de ses sensations. La moquerie sur le bord des lèvres, Logan passa sur un aspect émotionnel d’une guimauve mielleuse à lui filer des ulcères pour s’arrêter sur un autre point, bien plus marquant. Une part de lui-même éveillait quelque chose chez la jeune femme. Non pas un apaisement, mais une forme de maîtrise qui n’existait pas avec d’autres proies en ligne de mire. C’était ce qui faisait de lui un être éveillant moins ses désirs voraces. L’état qu’elle présentait là n’était pas celui qu’elle aurait pu avoir face à d’autres cibles.

Tu l’as marqué.

« Finite Incantatem! »
Toute la panique de la jeune femme lui passait largement au dessus, de la même manière que sa piètre tentative de délier un sortilège bien plus abouti qu’elle ne semblait le penser. Pire encore, dans sa confusion assoiffée, la vampire en oubliait apparemment qu’elle n’avait ni baguette en main ni capacités spécifique à utiliser la magie sans vecteur.

Il lui semblait avoir enfermé une fourmi dans un verre et la regarder se débattre avec épouvante sans comprendre qu’il lui laissait une échappatoire.

Rien de plus qu’un pauvre souffle d’un cynisme amusé.

« Je t’en prie... » Pensais-tu vraiment que ça marcherai ? De nouveau, un sourire torve et malsain, à la limite du mépris.  « Ce ne sera pas pour aujourd’hui, si je comprends bien. »

ça tombait bien, la jeune femme commençait à l’ennuyer. Plus juste encore, une autre proie venait d’arriver dans le champ de perception de la jeune femme. Elle n’eut le temps de rien que déjà Logan se penchait sur elle, éffleurant son oreille d’un souffle « A quel point est-ce insupportable ? » et s’éloignait de quelques pas alors que l’autre apparaissait derrière lui, au détour de la ruelle.

« Nourris-toi. » Brusquement, le sortilège fut levé et une part du sang restitué.

Lorsqu’elle fut sur lui, l’ancien directeur avait déjà transplanné, laissant en ligne de mire un homme dont le bras eut une hésitation fatale à attraper sa baguette.

Assez nourrie pour être vive, pas assez pour contrôler le prédateur en elle. Il lui faudrait manger, qu’importe quoi ou qui. Et ce qui, ce serait cet homme.

Apparu à quelques pas, Logan observa la scène d’un regard noir.
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M. Logan Rivers
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Ven 9 Sep 2022 - 16:01

 

« Je t'en prie... »

Avait-elle la moindre chance de se défaire de son sortilège? Surement pas, même si elle avait eu une baguette, même si elle connaissait la formule, rien ne l'aurait sauvé de ses griffes. La panique est une émotion étrange, elle vous repousse dans vos retranchements et vous fait poser des actions erratiques. Il n'y avait rien qui effrayait Hailey plus que de perdre le contrôle, même son ancienne crainte des arachnides et des seringues n'avaient rien contre cette anxiété qu'elle ressentait en se souvenant de sa première soirée. De la manière qu'elle s'était attaquée à ses colocataires, puis à cette femme au beagle dans le parc. Une étrange impression que si elle n'avait pas croisé l'ange de la ruelle, qu'elle n'aurait jamais pu arrêter la frénésie qui l'avait emporté. Que s'il eût crier, c'était débattu ou l'avait imploré, qu'elle l'aurait tué sans remords et aurait poursuivit son carnage.

C'était le calme de son cœur qui l'avait choqué, celui-là même qui semblait engourdir l'organe du démon qui se trouvait devant elle. Certes ils étaient différent à leurs façons, l'un exerçait de la dominance, de la puissance autoritaire sur elle qui lui était étrangement agréable. Comme une enfant qui avait attendu toute sa vie pour une attention paternel qu'on lui offrait enfin. La réalisation qu'il n'était pas de ceux à lui faire apprendre les leçons, mais à lui faire comprendre, les intégrer comme une opinion informée plutôt qu'un aveuglement écolier. C'était pourtant trop tard, elle avait pris position et rejeter son cours.

« Ce ne sera pas pour aujourd'hui, si je comprends bien. » Curieux. Elle s'était attendue à un déluge de douleur, à une perte de contrôle forcer ou au moins une certaine colère projeter sur elle. À tout sauf de la charité, cette foutu chose qui la faisait sentir si… Petite. Déméritée et incompétente. L'impression qu'elle était encore cette gamine fait de verre qu'on considérait toujours avec douceur parce qu'elle se briserait en mille morceau. Une poupée de porcelaine, pathétique héritière.

Il se pencha sur elle et Hailey resserra la mâchoire, bloquant sa respiration pour ne pas se laisser attirer par le parfum de sa peau. « A quel point est-ce insupportable ? » Elle se vira vers lui pour grogner contre lui, détestant cette manière qu'il avait de se moquer de son état. Il avait encore plus pleinement conscience qu'elle de la douleur latente que la faim provoquait, de celle lave dans laquelle elle s'enfonçait de plus en plus, celle-là même qui faisait glisser le contrôle toujours plus loin de sa porter. Ce moment ou la volonté n'a plus aucune valeur, où vous êtes totalement contrôlée par cette masse de chair qui vous emprisonne.

« Nourris-toi. » Le vrillement fut immédiat. Dès que la pression contre son corps se relâcha et qu'elle eut repris contrôle sur ses mouvements, elle se projeta vers lui dans un bond presque animal. Son attention était totalement dévouée à l'ennemi, le porteur de douleur qui avait osé violer son esprit, si bien qu'elle n'avait porté aucune attention à ce cœur qui approchait derrière eux. Il s'était simplement mélangé à ceux des travailleurs de la boucherie, aux rouages de machinerie et au trafic qui dévalait les routes avoisinantes. Elle était beaucoup trop dans l'instant pour utiliser ses dons et s'en servir intelligemment, préférant foncer comme une harpie sur ce qui interpellait ses envies. Son visage grimaça de surprise lorsqu'elle réalisait que c'était le visage d'un inconnu qui se défigurait sous la pression qu'elle exerçait sur sa nuque. Elle détourna la tête, envoyant un regard colérique au démon qui lui fonçait grossièrement les sourcils.

Pas le temps, dans son angle mort elle pouvait apercevoir la main maladroite du sorcier qui tentait de relever sa baguette enfin attraper. Sa main libre se bloqua contre son poignet, le tordant d'un geste brusque qui fit craquer son os dans un écho sonore qui fut rapidement couvert par des cris douloureux. Le bruit agressait son ouïe maintenant sensible, elle resserra sa poigne pour étouffer ses cris, le dirigeant vers l'alcôve pour le faire disparaitre de l'horizon. Le dos de l'homme se plaqua durement contre le mur, mais son attention était contenue sur son poignet mou qu'il supportait de sa main intacte. Lorsqu'elle relâcha sa gorge, l'homme s'étouffa quelques secondes, reprenant difficilement son souffle à travers ses gémissements étouffer.

« Écoute petite, tu fais une grave err… » Le poing de la blonde se souleva violemment contre le nez de la proie, faisant gicler une certaine quantité de sang qui alla se répandre sur le manteau de l'homme. Contrairement à ses autres ennemis, ils avaient probablement une bonne raison de vouloir lui faire la peau. Vengeance, fric, politique, que des plus ennuyeux pour la vampire. Elle n'était pas à la recherche d'une quelconque satisfaction personnelle, elle ne le faisait pas parce qu'elle avait quelque chose contre lui ou parce qu'elle en tirait quelque chose de plus grand. On ne la payait pas, ses allégeances n'étaient pas à vendre. Pas plus à lui qu'à cet homme qui l'avait visiblement envoyé faire sa besogne. Elle se tourna une seconde sur lui, frémissant d'un air dégouter à l'idée que ce voyeur aimait probablement la regarder mettre une râcler à son asseyant. Ça dégoûtait Hailey, mais ça excitait aussi le vampire.

Enfin quelqu'un qui semblait apte à apprécier son art, à voir le potentiel dans ce qui se cachait sous ses boucles blondes. Elle était convaincue que si elle était née avec de long cheveux noir et des traits durs, on l'aurait pris plus au sérieux. Oui, sa beauté et ses airs d'héritière étaient un obstacle à ce qu'elle était vraiment, à ce que cette part d'elle voulait exposer au grand jour.

Le regard ne fut soutenu qu'une seconde avant qu'elle retourne son attention vers la cible, l'homme à bout de souffle qui gémissait une main plaquée sous les narines. Ça pouvait ressembler à du gâchis pour un œil extérieur, mais la vampire savait qu'un petit gisement ne faisait pas une grande différence sur la quantité de sang. À peine cinq ou six litre de sang contenu dans une si grande enveloppe, voilà ce qu'était le véritable scandale. Enlever à cela le dernier litre qui avait un goût de mort et qu'elle délaissait depuis qu'elle s'était rendue malade, un autre demi qui restait prisonnier entre les couches de muscles et dans les pores d'organes… Ce n'étaient pas quelques onces de liquide qui allait lui manquer. Sans compter qu'elle aimait les voir se tordre de douleur, lire la panique dans leurs yeux et ressentir les tremblements de leurs cœurs.

Elle plaqua une main contre la chevelure de l'homme, lui redressant la tête vers le ciel avant de se pencher contre lui. Il s'agrippa bien à son épaule, mais la conscience de ce qui se produisait et la faiblesse que la douleur provoquait n'avait aucun impact sur le prédateur qui huma envieusement l'odeur de sa chair. « Hailey avait un petit agneau » Se mit-elle à réciter sur l'intonation d'une berceuse bien connu, son poing s'accrochant toujours plus sur les mèches blanches de sa victime. « Blanc comme neige, il était beau » D'un geste brusque, elle jeta ses crocs contre son épiderme, laissant un simple gémissement plaintif s'extirper des lèvres de sa cible avant de se mettre à boire copieusement. Ce n'était pas le meilleur sang du monde, elle pouvait sentir le diabète et le cholestérol dans son liquide malgré les faux semblant de physique qu'il démontrait sous ses vêtements. Peut-être avait-elle surévaluer la diète sorcière, ils ne goûtaient pas tellement mieux que les moldus. Était-ce uniquement le sang d'Alec qui avait ce goût si particulier qu'elle n'avait jamais retrouvé depuis?

Elle aurait pu le boire jusqu'à la dernière goutte, elle aurait pu s'arrêter et lui briser chaque os dans le corps. Elle aurait pu lui donner un véritable spectacle à lui, ce démon dans la ruelle. Il y avait pourtant toujours une lave bouillonnante dans son estomac, une colère qu'il avait éveillée et que le meurtre d'un inconnu ne pouvait pas calmer. Elle mordue le plus fort qu'il lui était possible jusqu'à ce qu'elle ait l'impression que ses molaires se rejoignait. Dans un geste violent, elle agrippa ses épaules et se propulsa vers l'arrière, arrachant la carotide et une impressionnante quantité de peau de la gorge de sa victime. Ce qui restait de sang dans son corps envoya une dernière giclée combative avant que le corps se mette à glisser le long de la brique, le cou ruisselant de ce que la précieuse, vaniteuse vampire considérait comme du sang de mort. Elle recracha grossièrement le morceau de chaire qu'elle tenait entre ses dents contre l'homme qui s'assoupissait pour l'éternité. Pas un regard pour lui, pas même une pensée. Hailey était celle qui pleurait, le vampire était celle qui dévorait.

Elle se tourna vers le démon, lèvres et menton ruisselant de liquide qui prenait une couleur ambre sous la pénombre de la petite rue. Les yeux toujours pulsant de sang, elle abaissa le regard sur la baguette de l'homme qu'il avait laissé tomber dans la ruelle. Comme un vieux souvenir, un petit sourire en pensant à celui qui n'avait même pas tenté un geste vers l'objet durant son attaque. C'était peut-être pourquoi elle l'avait trouvé aussi beau, parce qu'il ne s'était pas abaissé à mettre sa vie entre le sort d'une baguette. Un véritable survivant, qui n'avait pas besoin de magie pour affronter les démons du monde.

Elle se pencha pour l'attraper, mais plutôt que de la pointer vers lui ou de l'empoigner proprement elle la tenait par les embouts, la détaillant une seconde avant de la glisser contre ses paumes pour la briser en deux. Elle laissa les deux misérables bouts de bois tomber à ses pieds, relevant les yeux vers le sorcier, se demandant s'il allait repenser à cette scène tout seul dans son petit lit froid. L'idée la répugnait. « Tu prends ton pied, sorcier? » Sa voix était crachée, elle s'avança vers lui lentement, il y avait quelque chose de défiant dans le fait qu'elle ne semblait pas craindre ses sortilèges ou ses envoûtements. « Ça te fait sentir tout puissant d'avoir l'avantage sur des jeunes filles » Elle se moquait visiblement de lui, et de sa propre apparence, glissant une main contre sa bouche, d'abord envieusement contre ses lèvres en descendant vers la poitrine, l'autre glissant à travers ses mèches blondes. Le vampire éclata ensuite d'un rire presque malsain, à moitié tirer entre l'humour et le dégout, laissant retomber ses bras le long de son corps.

Elle détestait l'idée d'avoir éliminé un de ses ennemis en lui offrant un spectacle qu'elle ne réservait qu'à sa propre personne. Dégouter à l'idée qu'il a vu ce qu'elle cachait à Theodore, et surement à Alec. Cette part d'elle, instinctive et crue, cette soif non seulement de sang, mais de douleur, de combats. Cette part de guerrière qui sommeillait en elle et qui n'avait pas envie d'être bonne ou juste, qui n'avait pas envie de justifier ou d'expliquer. La part d'elle, de cette gamine qui avait retenu ses cris toute sa vie. Cette partie d'elle qui voulait que le monde paye pour sa grossièreté, pour le mensonge que la vie récompensait le bien. Cette matrice mensongère que le bien venait toujours à bout du mal, que la justice triomphait et que les gens vivaient heureux pour toujours.

« Ce ne sont pas nos actions qui font de nous des monstres » Souffla-t-elle avant de faire un dernier pas, laissant tout de même une distance raisonnable entre eux pour ne pas alarmer son interlocuteur, elle se penchant tout de même vers lui, prenant une voit étouffée qui donnait des airs de secrets. « C'est le plaisir qu'on en retire qui définit qui nous sommes vraiment »
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Sam 17 Sep 2022 - 17:40
Il n’avait pas fallu plus d’un battement de cœur pour qu’elle se projette sur lui. Seule la faim ralentit la puissance du bond qui l’aurait amenée droit sur sa carotide et seule sa réactivité le préserva une nouvelle fois de la mort. Il eut été amusant de noter que quelques mois plus tôt, Logan n’était plus qu’un roc où émotions et pensées se diluaient dans le mutisme. Enterré dans un refus têtu à raccrocher à la réalité, à s’y insérer de nouveau, à accepter de poursuivre la lutte et d’avancer. Cet homme-là aurait peut être hésité à laisser la mort l’emporter ainsi, sans plus de raison qu’un assassinat dans une ruelle. Peut-être ce type aurait-il accepté la réaction de son cousin. Sans doute ces deux-là auraient alors été plus proches l’un de l’autre. Mais Logan n’y songea pas une seconde. La mort était une alliée qui devrait une fois de plus marcher à ses côtés sans encore l’emporter. Et Alec se reprendrait.

A distance, les poignets plantés dans les poches de sa veste, l’homme observa sans mot dire la scène. Hailey s’était jeté sur l’homme, le plaquant au mur dans un mouvement d’une violence pure. Autour d’elle, la brume sanguine se mouvait comme un essaim pour la rejoindre. Un coup mat projeta sa victime, un second traduisit un coup. Sans un mot, Logan eut un pas sur le côté tandis que la brume s’inserrait de nouveau dans l’organisme de la vampire en manque. Ainsi celle-ci pu retrouver son aptitude à la parole et assez de contrôle pour s’inscrire dans la violence de l’attaque. Logan, ombre parmi les ombres, resta muet et indifférent face au spectacle. Devant ses yeux, l’un de ses anciens bourreaux des mois durant, se tordit, tenta de riposter, d’attraper sa baguette, de parlementer. Un temps il ne le vit pas. Un temps, Logan ne prit plus réellement conscience de la vampirette qui chantait une berceuse à sa proie avant de lui arracher la carotide. Il n’y eut que le visage tordu de cet homme, que le gémissement rauque qui vibrait dans ses os, que la manière dont ses traits se distordaient pour articuler un dernier avertissement. Face à lui sans doute aurait-il supplié, chacun de ses os brisés les uns après les autres.

Tu t’en sors bien petite merde.

Mais si la violence rougeoyait dans ses prunelles, Logan ne dit ni ne fit rien. Il observa en silence l’homme se faire déchiqueter par la blonde et son visage d’ange.
En arrière de ses prunelles d’encre, des mois de torture s’étiraient. Le sourire torve de l’homme, le défilement de ses bourreaux un temps, puis le silence amer et l’abandon total, la brûlure cuisante du serpent de feu qui lui avait labouré les chairs des jours durant, les morsures des rats sous la plante de ses pieds, le martellement de la faim et de la soif. Oh Hailey n’imaginait pas à quel point l’homme derrière elle connaissait la couleur de l’enfer.

Un instant, son esprit eut quelques ratés. Une seconde ou deux, c’était dans ce cachots que Logan partit en arrière du masque calme qui barrait ses traits. Un bruit sourd contre des barreaux au loin, des sanglots quelque part puis un bruit mat et soudainement plus rien. Plus que le bruit régulier d’une goutte d’eau qui s’éclatait dans une flaque quelque part dans les catacombes du château. Ce son l’avait rendu fou, s’y accrochant un temps avant de le rejeter de toutes ses forces puis d’en faire un repère. Et la douleur qui perfusait ses veines à tout instant.
Devant lui, son bourreau eut un soubresaut et Hailey se cambra en arrière, arrachant ses chairs dans une giclée vermeille. Cette fois, tout le sang gagné au rythme de ses meurtres avait de nouveau trouvé le chemin de son corps. Logan, lui, fixa un instant les pulsations rythmiques éclaboussant les dalles sombres et les corps à vif. Loin de lui cette fois. A distance, le sorcier s’isolait dans ses souvenirs, calquant sa mémoire sur la réalité. Quelque part dans son esprit se dessinaient les projections de son propre sang, les tremblements de ses membres, le mutisme de son regard froid.

’Parle ou j’aurai ta peau Rivers !’ Avait dit l’homme qui soudainement, sur les portes du Styx, croisa enfin son regard. Il n’y eut qu’un éclair dans ses pupilles, un soubresaut dans son organisme et l’esquisse d’un cri muet.
Trop tard. L’homme n’était plus.  

Logan perçu à peine Hailey laisser retomber le corps, ramasser la baguette et la briser. Seule la voix de la jeune femme le tira hors des grésillements saccadés d’un esprit morcelé.  « Tu prends ton pied, sorcier? »  Sur ses traits, aucun signe de son trouble, seul son cœur s’était mis à marteler un moment sa cage thoracique comme un forcené les barreaux de sa prison.

Oui. Oui, il prenait son pied. Mais pas assez. De cette mort restait une sensation d’insuffisance. Un goût de « trop peu ». Comment six mois de cauchemars pourraient se compenser par quelques secondes d’agonie ? Un instant, le regard du sorcier s’attarda sur la silhouette au sol qui perdait les quelques litres restant de son sang. Hailey était repue, le retour à son état normal, le creux de la vague avant que ne revienne le besoin urgent de se nourrir avant de perdre les pédales. Et avec ça, le mépris et l’arrogance pour soutenir ses traits.

« Ça te fait sentir tout puissant d'avoir l'avantage sur des jeunes filles » Pas un instant elle n’avait imaginé qu’elle n’était pas le sujet. Que toute cette scène ne tournait pas autour d’elle mais simplement au niveau du misérable cadavre qui mordait à présent le pavé. Lamentable poupée de chair.

La vampire s’approcha, pas à pas, le sang gouttant ici et là, son regard cerclé de noir, ses iris rubis sombre secoués d’un rire malsain. Sans un mot, Logan ne chercha à se défendre de cette joie malsaine dont il était accusé. Un simple petit sourire ironique pour toute réponse. Logan ne chercha pas à bouger ou à fuir la confrontation. Solide et droit, pas un mot ne l’atteignait véritablement tandis qu’elle achevait sa trajectoire pour se planter devant lui. Pas besoin de legilimencie pour sentir le mélange de dégoût, de violence, de fierté et de vide qui se mêlaient en elle.

Sans un mot, Logan se demanda si sa manière de coller son comportement aux personnes qui lui faisaient face étaient volontaire et si elle avait conscience de chercher dans sa manière d’être, de prendre la place et de le toiser ainsi une forme de reconnaissance. Pensait-elle savoir ce qu’il aurait aimé voir en elle ou agissait-elle par un mimétisme étrange, comme une enfant perdue dans la foule des grands qui chercherait à imiter chacun de ceux qu’elle croisait jusqu’à enfin trouver la marche à suivre qui lui conviendrait véritablement.
Logan jugeait, méprisait et détruisait, exerçant sans cesse un rapport de force sur l’autre. Alors elle en faisait de même.

« Ce ne sont pas nos actions qui font de nous des monstres » Sans chercher à s’esquiver, Logan posait sur elle un air d’une sombre neutralité tandis qu’elle se pencha comme pour lui glisser un secret. Ou mêler le sang d’un mort à celui qui en était la cause. « C'est le plaisir qu'on en retire qui définit qui nous sommes vraiment »

Il n’y eut qu’un souffle amusé, les lèvres tordues d’un rictus joueur. C’était là une vérité qui s’appliquait aussi bien à l’un qu’à l’autre et qu’il ne contrarierait pas.

« Entre autre. » Les choix définissent l’individu bien autant que ses sensations. Mais il ne rentrerait pas dans des débats philosophiques ce soir. L’œuvre était faite et la jeune femme ne voulait pas de ce qu’il avait à offrir. Son temps ici arrivait donc à son terme.

« Tu ne seras pas la première à faire mon procès, petite. » Monstre il était et monstre il resterait. Lui et le mordant de l’acier de son regard, indigent à la souffrance humaine étalée dans cette pauvre ruelle. « Maxence Wargrave. » Le nom sortit comme on jetterait sa veste dans l’entrée. Avec indifférence et neutralité. Pourtant Logan avait bien réfléchi à cette décision, conscient qu’Enzo avait sans doute failli l’y amener et que lui même faisait le choix volontaire de mettre un ami en danger en agissant ainsi. Mais Wargrave était plus solide qu’il n’y paraissait et ses emmerdes n’étaient pas son problème. « Il bosse à l’ouest de Christ Church hall, sur Madeira avenue. Va le voir, il t’aidera. Et cesse de te faire repérer ou tu finiras par tous les faire tuer. » Auquel cas ta tête finira au bout d’un pique.

Sans ajouter les mots qui le démangeaient et risquaient de la braquer et ainsi de provoquer un taulé généralisé dans l’avenir, Logan disparu simplement. Le craquement de son corps disloqué en transplanant fut tout ce qu’il resta dans la ruelle vide de vie.

Pourtant à peine s’eut-il éclipsé que le son grave d’une voix humaine se fit entendre. Quelqu’un, quelque part, cherchait l’homme qui gisait mort derrière Hailey.

Pour lui comme pour elle, l’heure était donc de filer.

- Fini pour moi -
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